Albert Memmi est un écrivain et essayiste franco-tunisien. Né le 15/12/1920 dans la Tunisie coloniale, issu d'une famille juive de langue maternelle arabe, Albert Memmi est formé par l'école française, d'abord au Lycée Carnot de Tunis puis à l'Université d'Alger, où il étudie la philosophie, et enfin à la Sorbonne. Memmi se trouve au carrefour de trois cultures et construit son œuvre sur la difficulté de trouver un équilibre entre Orient et Occident. Parallèlement à son œuvre littéraire, il poursuit une carrière d'enseignant au lycée Carnot de Tunis (1953) puis, après s'être replié en France après l'indépendance de la Tunisie, à l'École pratique des hautes études, à HEC et à l'Université de Nanterre (1970). Bien qu'ayant soutenu le mouvement d'émancipation de la Tunisie, il ne peut trouver sa place dans le nouvel état musulman.
Il publie son premier roman largement autobiographique, La Statue de sel, en 1953 avec une préface d'Albert Camus. Son œuvre la plus connue est un essai théorique préfacé par Jean-Paul Sartre : Portrait du colonisé, précédé du Portrait du colonisateur publié en 1957 et qui apparaît, à l'époque, comme un soutien aux mouvements indépendantistes. Cette œuvre montre comment la relation entre colonisateur et colonisé les conditionne l'un et l'autre. Il est aussi connu pour l'Anthologie des littératures maghrébines publiée en 1965 (tome I) et 1969 (tome II).
Albert Memmi est décédé le 22 mai 2020.
Memmi, Albert, Les hypothèses infinies. Journal 1936-1962, édition critique de Guy Dugas, coll. Planète libre, Paris, CNRS éditions, 2021.
Memmi, Albert, Journal de guerre. 1939-1943. Suivi de Journal d’un travailleur forcé et autres textes de circonstance, édition critique de Guy Dugas, coll. Biblis, Paris, CNRS éditions, 2019.
Memmi, Albert, Tunisie an I, édition critique de Guy Dugas, coll. Biblis, Paris, CNRS éditions, 2017.