C’est cette écriture en devenir que prétend restituer notre édition génétique numérique de Robinson. Elle revient des pages, séduisantes mais factices, fixées par l’édition posthume, vers l’écriture qui germe dans l’ensemble des documents – feuillets dactylographiés et manuscrits, notes plus ou moins élaborées ou embryonnaires – laissés par l’auteur, pour en proposer une édition génétique.
]]>En dépit des réticences qu’il éprouve vis-à-vis des écritures narratives, et notamment du roman, Valéry est l’auteur d’une série de contes, recueillis à titre posthume dans le volume intitulé Histoires brisées. Ni le recueil ni aucun des contes qui auraient dû le composer n’a atteint un état achevé du vivant de Valéry. L’ouvrage est, en réalité, une fabrication de l’éditeur, à partir d’une série de dactylographies et de manuscrits relevant d’une écriture en chantier et par conséquent en devenir.
C’est cette écriture en devenir que prétend restituer notre édition génétique numérique de Robinson. Elle revient des pages, séduisantes mais factices, fixées par l’édition posthume, vers l’écriture qui germe dans l’ensemble des documents – feuillets dactylographiés et manuscrits, notes plus ou moins élaborées ou embryonnaires – laissés par l’auteur, pour en proposer une édition génétique.
En même temps qu’elle rassemble le dossier de genèse de Robinson de Valéry, cette édition génétique aspire à le rendre lisible et intelligible, à dégager le jeu complexe des interactions entre les éléments hétérogènes qui le composent. Dans cette perspective, les recours du numérique offrent d’immenses avantages : la présence en vis-à-vis de l’image numérisée des manuscrits et de leur transcription rendra aisé le passage de l’un à l’autre. Il devient possible également de dessiner un ordre sans en exclure d’autres, de superposer plusieurs agencements possibles et, ainsi, de représenter les métamorphoses et les translations, les fluctuations et les intersections dont s’accompagne la genèse du conte.
Le dossier de genèse de Robinson est présenté à partir de huit collections. Chacune est fondée sur l’unité d’un lieu génétique, qui peut être un support unique (le cahier « Robinson ») ou un type de support, parfois incontestablement homogène (les séries de dactylographies avec ajouts manuscrits, les dactylographies tirées des Cahiers, les notes des Cahiers ayant trait à Robinson), parfois plus large et relativement lâche (les feuilles volantes). Même s’il doit être considéré comme une fabrication de l’éditeur, le texte de « Robinson », tel qu’il a paru à titre posthume dans le volume Histoire brisées (Gallimard, 1950), figure dans notre dossier : il fait indubitablement partie de l’histoire de l’œuvre. Les allusions au projet dans la correspondance de Valéry ou dans d’autres endroits de son œuvre sont l’objet d’une collection en chantier, qui se verra progressivement complétée.
Chacun des manuscrits et tapuscrits originaux constituant le dossier de genèse de Robinson est présenté à travers sa numérisation, accompagnée de sa transcription diplomatique, de sa description, son analyse et ses métadonnées. Un diagramme génétique essaye de rendre compte des interactions entre les différents documents du corpus.
L’enjeu du projet est de réaliser une édition génétique numérique des manuscrits et des livres annotés ayant appartenu à l’écrivain, afin d’en étudier les relations génétiques.
Conservés dans plusieurs institutions entre France et Italie, les papiers d’Alfieri témoignent des multiples phases rédactionnelles de ses écrits (des carnets aux jeux d’épreuve) : ainsi, ils offrent l’opportunité d’explorer la genèse de ses œuvres. Aussi, les annotations et les traces de lecture qui figurent dans les livres d’Alfieri entretiennent souvent un lien direct avec les textes en cours de préparation : elles permettent ainsi d’étudier le rôle joué par sa bibliothèque personnelle dans la création littéraire.
Digital Alfieri a pour but la publication de l’édition en fac-similé des archives d’Alfieri (manuscrits et bibliothèque personnelle), accompagnée des chemins génétiques et d’une indexation des contenus.
]]>L’enjeu du projet est de réaliser une édition génétique numérique des manuscrits et des livres annotés ayant appartenu à l’écrivain, afin d’en étudier les relations génétiques.
Conservés dans plusieurs institutions entre France et Italie, les papiers d’Alfieri témoignent des multiples phases rédactionnelles de ses écrits (des carnets aux jeux d’épreuve) : ainsi, ils offrent l’opportunité d’explorer la genèse de ses œuvres. Aussi, les annotations et les traces de lecture qui figurent dans les livres d’Alfieri entretiennent souvent un lien direct avec les textes en cours de préparation : elles permettent ainsi d’étudier le rôle joué par sa bibliothèque personnelle dans la création littéraire.
Digital Alfieri a pour but la publication de l’édition en fac-similé des archives d’Alfieri (manuscrits et bibliothèque personnelle), accompagnée des chemins génétiques et d’une indexation des contenus.
Nous disposons de plus de 50 manuscrits d’Alfieri, dont la plupart autographes. Les archives d’Alfieri nous ainsi l’opportunité d’étudier, dans son intégralité, le dossier de genèse de ses ouvrages : canevas, ébauches, réécritures, remaniements, ainsi que jeux d’épreuve et réimpressions avec modifications.
Pour l’exploitation scientifique de ces archives, l’étude des livres ayant appartenu à l’auteur revêt une importance majeure : ces volumes, parsemés de traces de lecture et d’annotations, dévoilent les interlocuteurs implicites, les enjeux intellectuels et les sources littéraires et philosophiques des œuvres d’Alfieri. Au cours de plus de vingt-cinq années, il rassembla une des plus riches collections privées du Paris prérévolutionnaire, comprenant environ 3850 volumes. Ces livres, qu’il laissa dans la capitale française en quittant la ville, en août 1792, furent saisis, entreposés dans les Dépôts Littéraires et, ensuite, dispersés parmi plusieurs établissements de la capitale et de la province. En 2000, Christian Del Vento a découvert l’inventaire de saisie de cette collection : environ 46% des livres a pu être identifié, à ce jour, dans différents établissements en France et à l’étranger. Après la perte de sa première bibliothèque, Alfieri rassembla, à Florence, une deuxième collection, dont le premier noyau est constitué par un choix de livres qu’il emporta avec lui en quittant Paris.
Les livres ayant appartenu à Alfieri sont parsemés d’annotations et de traces de lecture qui, souvent, ont un rapport génétique direct avec les ouvrages en cours de rédaction : l’enjeu de Digital Alfieri est précisément d’étudier les parcours génétiques par la mise en relation des livres et des manuscrits de l’auteur.
Alfieri eut une « conscience d’archive » précoce et prit le soin de conserver et d’organiser ses papiers. Ses archives sont étonnamment exhaustives pour son époque : elles comprennent, entre autres, l’intégralité des dossiers génétiques de la plupart de ses ouvrages, ainsi que deux bibliothèques personnelles.
Eu égard à leur exhaustivité, les archives d’Alfieri permettent d’écriture, et d’esquisser un portrait de l’auteur à sa table de travail ; elles sont aussi un observatoire de choix pour explorer les pratiques d’écriture, de lecture et d’annotation au XVIIIe siècle.
Le site Digital Alfieri publie en ligne l’édition en fac-similé des fonds principaux des archives d’Alfieri en reconstruisant virtuellement des archives éclatées. La plateforme permet aussi de retracer le dossier de genèse des œuvres d’Alfieri : chaque document présente un ou plusieurs liens de et vers d’autres documents ; la nature de la relation génétique est également précisée. Outre les relations génétiques, EMAN permet d’établir des relations d’autre nature entre les documents : il est par exemple possible de mettre en relation un passage de l’autobiographie avec un ouvrage cité qui fait partie de la bibliothèque d’Alfieri, ou avec un manuscrit que l’auteur mentionne, et ainsi de suite.
Digital Alfieri met à la disposition des visiteurs des informations sur les supports (localisation, cote, dimensions, état de conservation, scripteur...) et sur les documents (auteur, date d’écriture, lieu d’écriture, état génétique...) ; ainsi que des détails sur les contenus (sujet, personnes citées, lieux cités, ouvrages cités...). Le balisage et l’annotation des contenus représentent un puissant instrument de recherche pour interroger l’œuvre d’Alfieri à partir de l’étude de ses archives.
Le projet a été lancé grâce à deux bourses de mobilité européenne :
- Bourse de mobilité « Fernand Braudel IFER – Incoming », Fondation « Maison des Sciénces de l’Homme » (2015-2016) ; titre du projet : Towards the digital edition of the manuscript « Alfieri 13 ». Laboratoire d’affectation : ITEM.
- Bourse européenne MSCA (Marie Sklodowska-Curie Actions), IF-Standard EF (Individual Fellowship – Standard European Fellowship), « Horizon 2020 » (2016-2018) ; titre du projet : Dynamic Digital Editions : case study « Alfieri 13 ». Laboratoire d’affectation : ITEM.
Financements :
La numérisation des livres annotés ayant appartenu à Alfieri s’est faite grâce au soutien de PSL Explore 2016 (40k euros) et du CollEx-Persée 2018 (70k euros).
Partenaires :
Une convention de collaboration a été signée entre l’ITEM, l’université Sorbonne Nouvelle Paris 3 et la Fondazione « Centro di Studi Alfieriani ».
Labellisations :
- Projet membre du Consortium CAHIER (Corpus d’Auteurs pour les Humanités Numériques : Informatisation, Édition, Recherche) ;
- Projet labellisé « Année européenne du Patrimoine Culturel » 2018.
Le site Digital Alfieri est en accès réservé et sera ouvert au public une fois l’édition des textes réalisée.