362. Paris, lundi 4 mai 1840
Je vous envoie copie exacte d’une lettre de Lady Palmerston reçue hier. Je ne lui répondrai que vendredi. Assuré ment vous jugerez cette lettre comme je la juge. Lady Palmerston n’est pas assez fine ! Je ne me dérangerai. pas pour les sots, cela serait trop bête, et je prends acte de ce qu’elle serait très fâchée d’un retard. Mais voyez un peu toutes ces petites gens qui travaillent d’avance, et tout cela sans doute avec des protestations d’amitié et d’intéret pour moi. que j’aurais de choses éloquentes à vous dire sur tout ceci ; et des choses un peu orgueuilleuses. Il vaut bien la peine d’avoir de l’esprit si c’est pour se géner pour les sots. On marche dessus, on ne s’écarte pas pour eux. Tout ce que cela fera de plus, c’est de me faire rire, car leur inquiétude préparatoire est déjà fort drôle. Le reste de la lettre est pour me prier de mettre Thiers en garde contre Ellice ; dont elle me dit beaucoup de mal. En vérité tout cela sont de mauvais tripotages. Ellice est un très bon homme, quand nous en parlons Thiers et moi, c’est pour en dire tous les deux beaucoup de bien. Je garderai mon opinion de lui. C’est lui qui vous porte le présent n° et son annexe. Il sera à Londres, mercredi soir.
Tout le monde diplomatique même Granville a remarqué la hauteur et la froideur avec les quelles le Roi a traité Thiers à la cour le 1er de mai. Décidément le Château trâme contre lui, et ne prend pas la peine de cacher sa haine. Ellice pourra vous conter beaucoup de choses car il a vu Thiers tous les jours et Thiers lui dit tout. Sa situation me parait un vrai tour de force, combien cela pourra-t-il durer ainsi ?
Adieu. Je vous quitte pour vous reprendre sur une autre feuille. Adieu. Adieu.
Midi.
Voici que je reçois une lettre de mon fils Alexandre du 2 de Londres. "J’ai dîné chez Brünnow. Il était très curieux de savoir si votre projet de venir ici était sérieux. Il a fait une mine bien longue en recevant de moi. l’assurance que vous arriviez à Londres au commencement de juin. Il en avait déjà entretenu mon frère et lui en avait signalé tous les inconvénients. Il me parait très préoccupé." Eh bien que dites-vous de tout cela ? moi, voici ce que je dis je vais à Londres.
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Génie sort de chez moi. Il m’a tout lu. J’approuve parfaitement. Il faut une énorme raison. Vous avez raison en tout. Je vous remercie beaucoup, beaucoup. Adieu. Adieu. J’ai souligné dans la copie les deux textes à traiter dans ma réponse.