441. Paris, Vendredi 2 octobre 1840
2 heures
Au moment de faire partir mon dernier N° ce matin, il est survenu un accident qui fait qu’il n’ira que demain. J’ai des distractions abominables. J’ai à vous accuser réception d’une lettre venue hier soir tard elle est datée de Dimanche. J’ai reçu celle de Mercredi il y a deux heures. J’apprends dans ce moment la prise de Beyrouth. Je ne sais encore l’effet que cela va produire ici. On attend avec impatience le résultat du conseil de Cabinet d’hier à Londres.
Au fond je ne vous écris ce petit mot que pour vous dire qu’à l’exception d’une écorchure à l’épaule occasionnée par une friction maladroite je me porte assez bien, quoiqu’encore avec quelque souvenir de crampes à la poitrine. Mais je sors pour me promener. J’aurai bien besoin d’une garde malade ou d’une bonne d’enfant qui sût me traiter et me manier avec douceur. Je vous remercie beaucoup beaucoup de votre lettre de dimanche.
J’ai reçu Byng avec un grand plaisir. Je n’ai aucune nouvelle à vous donner. Une grande curiosité, une grande anxiété, un seul et même vœu, la paix. Tout le monde la souhaite ardemment. Mais pourra-t-elle être maintenue ? Adieu mille fois. Un adieu très long par compensation de la courte lettre. Adieu.