Lettre de Vernon Lee à Berthe Noufflard

Lettre de Vernon Lee à Berthe Noufflard - 4 août 1925

Auteurs : Lee, Vernon (Violet Paget)

Information générales

LangueFrançais

CoteFonds de dotation André et Berthe Noufflard

Nature du documentLettre manuscrite

Collation5 pages recto verso

Support

Enveloppe blanche, 2 timbres et 2 tampons
Papier blanc, plié en 4

Etat général du documentBon

Localisation du documentFonds de dotation André et Berthe Noufflard

Les folios

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Lettre de Berthe Noufflard à Vernon Lee - 23 Juillet 1925

Lettre de Vernon Lee à Berthe Noufflard - 26 juillet 1925

Texte & Analyse

AnalyseAmitié de VL pour les Noufflard, et réflexions sur l'amitié "à la française".
Retour sur le livre envoyé par VL aux Noufflard au sujet de la guerre, et sur l'avis que s'en font les Noufflard qui ne doit pas entacher leur amitié.
VL travaille à la rédaction d'un texte en hommage à son ami John Singer Sargent récemment décédé, et évoque les souvenirs de moments partagés avec lui dans leur enfance.
Bulletin de santé de la surdité de VL.
Réflexions sur la politique italienne, la situation de Salvemini et l'assassinat de Giacomo Matteotti, et sur le rôle que peut jouer l'opinion des pays étrangers pour le régime italien.
Description de VL de son séjour à la campagne puis de son départ pour Oxford.

TranscriptionEnveloppe :
France
Madame André Noufflard
Fresnay-Le-Long
Quiberville
par
St Victor l'Abbaye
Ouville la Rivière
Seine Inférieur

24 Sloane Court London S.W.III
Le 34 août XXV
Mes chers amis – permettez moi [permettez-moi] de vous adresser ainsi, puisque votre amitié continue de m'être donnée si généreusement en toute connaissance de cause. Puisse l'horrible livre que je vous ai fait parvenir – horrible à mes propres yeux comme tout ce qui se rapporte à ce sujet – ne pas vous dégouter de moi. Car je conçois si bien que toute mon attitude dans les questions morales soit de nature à froisser toute la religion innée <et immannente [immanente]> en tout français de tradition et d'âme, car il me semble toujours que le français pre peut rire de ses dieux, mais a besoin de dieux... Je me trompe très vraisemblablement, comme dans beaucoup d'autres généralisations...
Il en reste une surà laquelle p l'expérience de ma vie m'oblige à de croire : c'est que vous autres français et françaises avez en fait d'amitié personnele [personnelle] un idéal et une pratique absolument à vous. Plus d'une fois j'ai goûté à cette merveille qui est l'amitié française (bien aud différente de celle dont parle Barrès !) ; il m'en est resté le regret constant et c'est peut-être à Fresnay que j'ai senti, la première fois depuis la guerre, que ce charme pourrait rentrer dans ma vie.
Ainsi, rendez vous [rendez-vous] compte de tout ce qu'il y a de choquant pour vous dans mon gros livre ; ne le discutons pas et laissez moi [laissez-moi] vivre dans l'attente de nous revoir l'été prochain en Normandie et peut ê peut-être cet hiver à Florence.
Ceci je voulais vous l'écrire dès que j'ai eu votre lettre. Mais Londres et la grande chaleur m'ont absolument démontée. Puis j'ai dû me mettre à écrire mes souvenirs d'enfance sur mon vieil ami Sargent, voulant donner cette satisfaction avant à ses sœurs avant leur départ à l'étranger. Et me tout travail régulier me laisse aujourd'hui incapable ou presque d'écrire des lettres.
Vous me demandez c où en est ma surdité ? Il paraît qu'elle ne grandira pas très rapidement et que l'oreille qui me reste pourra durer autant que moi. D'autre part l'auriste a relevé une sensibilité morbide qui rend pénible et dangereux l'usage des appareils même les plus perfectionnés. On ne me permet qu'une sort [sorte] de coquillage vide faisant le remplaçant simplement la main portée à l'oreille. Cela sert à bien peu ; et il faudra que mes amis continuent à user d'une franche patience avec moi ; beaucoup de mots, surtout de noms propres, m'échappent toujours et je renonce définitivement à toute conversation qui dépasse le tête à tête. J'en J'en ai fait l'expérience dernièrement à la table de mes amis, où je n'entendais plus qu'un bruit de voix sans rien y comprendre.
Que pensez vous [pensez-vous] de l'amnistie que nous octroie Mussolini ? Cela permettra-t-il à Salvemini de paus sortir d'un pays où, quelle que soit l'apparence d'une légalité nouvelle, le fanatisme individuel (sans compter la haine de ceux qu'il a accusés) sera une menace constante. Z Je souhaite son départ pour une autre raison : ses il pr est pour ainsi dire un ôtage [otage], et tant qu'il reste là bas [là-bas] il <nous> sera impossible de faire usage du journalisme étranger. Or l'opinion de l'étranger surtout de l'Angleterre qui tiant tient la banque, peut agir très puissamment sur le change italien, et je crains que seul [seules] des difficultés d'argent pourront faire tomber (avec la lira !) le régime de Mussolini. Je me demande même si l'amnistie et la promesse de d'y soustraire les assassins de Matteotti ne vise pas à faire croir [croire] à l' l'Etranger à une normalisation favorable aux affaires. Je vous envoie un article fait par une personne amie et très au contrairecourant : j'ai dû insister pour qu'on n'y parle pas de Salvemini et je constate qu'on en a trop parlé. Sa liberté provisoire est un baîllon [bâillon] que M. met nous met sur la bouche.
Je vous écris de la campagne and assez mauvaise par la pluie, et où ce no qui m'intéresse le plus ce sont les hérons qui pêchant à marée basse et nichant dans les grands pins du parc. C'est beau et moyenâgeux. Je passerai le reste du mois chez une amie, à Oxford, Miss Price, que connaissent les Elie. Mais l'adresse de Londres est la plus sûre, parce que la maison dispose d'une boîte àaux lettres permettant q le renvoi immediat [immédiat] du courier [courrier]. Dîtes moi [dites-moi], je vous en prie si, s'il vous arrive des nouvelles de Salvemini, et si vous croyez entrevoir du nouveau en Italie. Jamais on ne pourra faire le procès Matteotti, les différents memoriali sont altro che amnestia !
Laissez-moi de nouveau vous répéter combien votre amitié me touche et me fait du bien.
Afft
V. Paget

NotesChaque nouvelle feuille est numérotée sur le recto, en commençant à "r/" pour la deuxième puis de 3 à 5
Tampon de poste Ouville la Rivière/Seine Inférieure sur le verso de l'enveloppe

Contributeur(s)

Geoffroy, Sophie (édition scientifique)
Scotto d'Ardino, Camille (transcription et indexation)
Walter, Richard (édition numérique)

Présentation

Date1925-08-04

GenreCorrespondance

Mentions légales

Document : Fonds de dotation André et Berthe Noufflard
Fiche : Holographical-Lee, Sophie Geoffroy, Université de La Réunion ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)

Editeur de la ficheHolographical-Lee, Sophie Geoffroy, Université de La Réunion ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle)

PublicationInédit

Informations éditoriales

DestinataireNoufflard, Berthe

Lieu de destinationQuiberville par Ouville la Rivière, Seine Inférieure (Normandie, France)
remplacé par: Quiberville par Ouville la Rivière, Seine Inférieure (Normandie, France)

Persons cited

Elie et Florence Halévy
Gaetano Salvemini
Giacomo Matteotti
John Singer Sargent
Mabel Price
Maurice Barrès
Mussolini

Contexte géographique

Angleterre
campagne anglaise (londonienne)
Florence
Fresnay-le-Long
Italie
Londres
Normandie
Oxford

Couverture24 Sloane Court, Chelsea, London S.W. 3, United Kingdom

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Notice créée par Sophie Geoffroy Notice créée le 30/03/2018 Dernière modification le 26/09/2023