Robinson avait assez assuré sa subsistance et presque pris
ses aises dans son île.
Il s'était fait un bon toit, des habits de plumes et de
peaux, et le temps n’était plus qu'il devait tout le jour
courir après son dîner. Il avait amené l'eau pure tout auprès
de lui, jusque dans l'ombre même de sa hutte. Le feu lui obéi
ssait ; il l'éveillait quand il voulait. Une multitude de pois
sons séchés et fumés pendaient aux membres de bois de sa
case, et de grandes corbeilles qu'il avait tressées étaient
pleines de galettes grossières, si dures qu'elles pouvaient
se garder éternellement.
Une demeure bien assise, des conserves très abondantes,
et toutes les sûretés essentielles retrouvées, ont le loisir
pour conséquence. Contempler des monceaux de nourriture dura
ble, c’est voir du temps libre et des actes épargnés. Un gros
biscuit est un jour de paresse. L’oisiveté est fille du sel,
de la cuisson et de tous les soins qui suspendent
sorte, à l’abri de la durée,
Un véritable trésor est donc bien ce qui dégage du loisir.
Le loisir se change en pensées. Ce n’est pas vrai de tout le
monde, mais ce le fut de Robinson.
Ce n’est pas que la nécessité
C’est le plus
transporte au lendemain
les
que d’avoir
su contenant
pas
les tables de logarithmes
le Peau Rouge