graines et de noix
hiver tranquille est perceptible
plus grand triomphe des hommes et qui commandait de tous les
autres, que d’avoir su transporter jusqu’au lendemain les
effets et les fruits du labeur de la veille
prévisions, peu à peu, nous ont détachés de l’exactitude de
nos nécessités animales mot à mot de nos besoins.
La graisse qui est sur nos membres, la mémoire qui se tient
auprès de nos âmes ressources
Il y avait chez Robinson, traînant non loin de l’âtre, une
vieille table de logarithmes sauvée des eaux, qui lui ser
vait à maint usage domestique. Elle disait aussi, dans son
naïf langage décimal, que nous
mies de pensées
les heures
Robinson, au milieu de ses nouveaux biens, et dans la la certitude de son capital de durée,
de redevenir un homme
savait quels fantômes poursuivre
les apprêts qui suspendent
aliments périssables, quand on dit qu’elle est mère des vi
ces, on se trompe, on omet un degré de filiation. Elle n’est
que l’aïeule des vices, mais elle est mère directe des
rêveries, lesquelles enfantent tout ce que l’on sait.
L’ave Son avenir étant mis en caisses
inaltérables, Robinson créateur de loisir, puisqu’il n’avait
plus rien à faire, se sentait envahir de pensées.
Ne rien faire, c’est se faire universel ; et qu’on le veuil à peine nous avons les mains libres
le ou non,
té gagne l’esprit.
quoi donc
consu
mer tout ce temps, dont il était roi
Tout
le vide était devant lui
redevenir un homme, Il naissait c’est-à-dire un être indécis. Il respirait distraitement, il ne savait quels fantômes pour
suivre. Il était menacé de songer.
Notre était
rations inaltérables, cette assurance matérielle nous livre
sans défense aux étranges mouvements
appétits ne commandent pus nos journées.
tre libres, mais nous ne sommes qu’à la disposition des
incidents les plus vains de notre regard. La variété, l’in
finité des images qu’il se crée nous abusent sur nos pou
voirs.
Robinson, créateur de loisir, puisqu’il n’avait plus rien
à faire, se sentait envahir de pensées.
Ne rien faire, c’est se faire universel. À peine nous a
vons
Il se déploie et se dépense devant soi-même, comme pour
emplir le vide du temps qui lui appartient. C’est une sorte
de solitude que le désœuvrement ; l’âme essaie de s’y sous
traire par ses moyens intérieurs, comme un homme qui ne
pouvant supporter le silence et la profondeur d’une forêt,
chante ou parle à tue-tête, et se récite tout ce qu’il sait.