La composition des Yeux de l’espoir date du début des années 1970, à l’instar de celle de La Vie privée de Satan. Il est vraisemblable que les campagnes d’écriture des deux recueils sont très proches. Jean-Baptiste Tati-Loutard et Édouard Maunick évoquent les manuscrits conjointement, laissant penser que Françoise Ligier les a remis en même temps au poète mauricien. L’usage d’un cahier unique pour consigner les deux recueils et d’un même feutre afin de noter les numéros attribués à chaque poème renforce cette hypothèse. Le glissement de certains textes de VPS aux YE est également un élément déterminant.
Des expressions similaires apparaissent d’ailleurs d’un recueil à l’autre. L’une d’entre elles – une comparaison assimilant le passage du temps à un filet de sang qui s’écoule – retient notre attention, car elle figure dans VPS[1] , YE[2] mais également dans Remboursez l’honneur[3], l’un des premiers essais romanesques de Sony Labou Tansi. Les trois manuscrits ont vraisemblablement été écrits à la même période, au début des années 1970.
[1] « Le temps file / Comme des chiffons de sangs » (poème n° 14) ; « Dans le temps fondu / Qui tangue et file / Comme du sang — » (poème n° 30).
[2] « Le temps / A filé comme du sang » (poème n° 20).
[3] « C’est impossible maman. Tu verras le temps va filer comme du sang ».RES. PF SLT 49. http://sonylaboutansi.bm-limoges.fr/items/show/263.
Fiche descriptive de la collection
Citation de la page
Sony Labou Tansi, Yeux de l'espoir (Les), .
Claire Riffard, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Consulté le 20/04/2024 sur la plate-forme EMAN : https://eman-archives.org/francophone/collections/show/194