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<em>Chronique assassine</em>, 1997
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Elisabeh Degon, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)
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Français
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Degon, Elisabeth
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<br /><br /><a href="http://eman-archives.org/francophone/items/browse?collection=256">Consulter</a> les chroniques de l'année 1997.<br /><br />
<p><span>Les cinq dernières chroniques écrites par Williams Sassine sont prémonitoires de sa fatigue. La raison de son dernier voyage à Kankan était l’enterrement d’une jeune nièce de 14 ans, morte de la fièvre typhoïde et quinze jours après, sa mère disparaît. Il l’annonce le 6 janvier. Il disait « si Dieu a créé la mère, c’est qu’il ne peut être partout », c’est dire l’importance qu’il lui accordait.</span></p>
<p><span>Rien n’avance avec « l’économiste ». Sydia Touré a suscité bien des espoirs déçus, l’éclairage public amélioré est « visé par des lance-pierres » des gamins par jeu. Nous n’avons pas su mettre à profit des acquis de la révolution de ST (Sékou Touré) et nous voici avec un autre ST (Sydia Touré) qui impose sécurité et discipline. </span></p>
<p><span>Mois du jeûne en ce début d’année, « mais les Guinéens jeûnent toute l’année ». Sassine se montre particulièrement pessimiste : dans ce pays, seuls les morts sont heureux, pas de loyer, aucun risque d’aller se faire tuer dans un hôpital ou dans une pharmacie. Pas d’impôt…</span></p>
<p><span>La migration travaille les jeunes, combien coûte un visa, demande Sassine ? Le pays est devenu une tour de Babel avec tous les étrangers des pays limitrophes réfugiés en Guinée, la France ne veut plus des noirs et nos dirigeants n’ont pas d’imagination, sinon ils auraient proposé à notre vieille métropole nos albinos…</span></p>
<p><span>Le titre et le thème de dernière chronique : « Cona-Kry na Cry » passe en revue de nombreuses source de CRY, comme la religion : on pourrait penser que le vrai Islam est mort, et qu’il ne reste que des musulmans. Il n’y a qu’un pas du fanatisme à la barbarie…, autre CRY avec l’expropriation des disparus au camp Boiro, qui n’ont pas trouvé justice, leurs biens étant spoliés et non restitués… </span></p>
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sassine,
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Fiche : Elisabeh Degon, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Williams Sassine
<em>Le Lynx</em>
-
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Presse
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Texte de l'article
Texte de l'article publié dans la revue
<h1><a name="_Toc380319151"></a><a name="_Toc330587765"></a><span>N° 271 du 2 juin 1997</span><span> : La pauvreté n'est pas un vice, mais une vis !</span></h1>
<p>Nous vous livrons cette semaine un des textes inédits de Sassine<a name="_Toc380319151"></a><br /><br /><a name="_Toc330587765"></a><span style="font-size: 14px;">Président, j'ai appelé à la présidence</span></p>
<p>J'ai appelé le ministre des finances</p>
<p>J'ai téléphoné à la culture, mais ils ont déménagé</p>
<p>J'ai téléphoné à un taxi, mais on m'a dit ici, c'est un ministère</p>
<p>J'ai appelé un ami, lui il m'a dit je vais voir le gouvernement qui me doit</p>
<p>Je suis allé à Enelgui, on m'a répondu « on verra »</p>
<p>Au cimetière de Donka, on m'a rassuré : « si tu veux une place, tu fais une courte maladie »</p>
<p>J'ai écouté Alpha Blondy, il faisait beau. mangues (sic) pendouillaient tristes comme un polygame obligé de se lever très tôt pour ne pas donner le prix du sel.</p>
<p>Bâ Banque Route était attendu. Les marchés fermés. Des enfants bouchaient les rues avec des branches arrachées qui saignaient. Ils chantaient le nom de Lan-Chat-na.</p>
<p>A côté Alpha Grimpeur recevait un cheval et un hamac. On m'a dit un de tes copains vient de mourir. Il avait fait 30 ans dehors sans mourir. Un autre s'est approché pour me confier <em>« un ancien ministre m'a escroqué ».</em>J'ai demandé quel ancien ministre ? Tous les ministres et présidents seront anciens. Il m'a dit encore, «<em> toi tu fais de la politique, je ne veux pas d'histoire »</em></p>
<p>J'ai acheté alors une mangue qui avait l'air gai. Une mangue de Kindia. En pensant à un ami maintenant en Suisse, torturé et renvoyé de son service. <strong>Djibi Thiam</strong>je te salue.</p>
<p>Je n'avais même pas fini de le saluer, qu'une « <em>connaissance »</em>m'a dit : je sais que tu viens du Canada. Est-ce que tu m'as apporté mes journaux porno ?</p>
<p>Il m'a raconté la suite, enfin...après qu'il a feuilleté les belles filles. De quoi allumer tout le quartier, gratis ! Il faudrait brancher ce vieux sur Enelgui.</p>
<p>Je commençais à me reposer, quand le hamac m'a laissé tomber. Alors je me suis dit que la journée commençait bien. D'ailleurs, on tapait à la porte. C'était un agent d'Enelgui venu pour couper. Alors je me foutais qu'on coupe ce qui est déjà coupé. On coupe les arbres, et le reste. Alors pourquoi pas le courant ? Il m'a demandé «<em> toi, Guinéen ? </em>» je lui ai répondu, «<em> la Guinée est rouge, jaune, vert </em>». Il m'a dit qu'il reviendra.</p>
<p>Dix minutes après, j'ai été obligé de rechercher ma chèvre. Elle était partie brouter à côté. Un type m'a dit « <em>ta chèvre est à Madina, je l'ai vue là-bas </em>» j'ai dit : « <em>tu es sûr que c'est ma chèvre ?</em> » il a répondu «<em> sur les seins de ma mère, ce n'est pas cette chèvre qui bêle ! »</em></p>
<p>A Madina, j'ai demandé une chèvre qui bêle. On m'a présenté des moutons. Ils bêlaient tous ! J'ai cherché dans le tas, un chameau mais il n'y en avait pas. Un éléphant ou un tigre du Bengale auraient pu faire mon affaire, mais c'est comme si vous demandiez le bon dieu. C'est pour ca que le pape n'est pas resté longtemps. Heureusement qu'il n'est pas allé à Kankan. Là-bas on attrape les poissons dès qu'ils ont leurs dents de lait.</p>
<p>Alors je suis revenu. Mais le hamac avait disparu. Si j'étais resté un peu plus longtemps, je n'aurais pas retrouvé la maison. Le proprio était à la porte. Il m'a dit : « <em>c'est toi qui loges</em><em>ici ? »</em>Je lui ai dit « <em>depuis plus d'un an »</em>, il a rétorqué ;<em>« on se voit après ? » </em>J'ai rétorqué à mon tour « <em>Dans plus d'un an. Le délai n'est pas trop court ? »</em>Il a eu l'air satisfait.</p>
<p>Et puis je me suis souvenu que j'avais des enfants à Poly et d'autres qui préparent le bac. Pas le bac de Kouroussa qui marche rarement ! Il y a une qui m'a parlé d'intégrale, l'autre d'intégration. Un autre a ajouté, c'est quoi la désagrégation d'une université ? Et un autre encore m'a parlé d'agrégation. J'ai pris les dictionnaires, mais il paraît que quelqu'un était venu, et avait prétendu que je l'avais envoyé pour réparer mes lunettes. Il est parti avec mes verres.</p>
<p>J'ai répondu : vos problèmes de toutes façons, je ne veux pas les voir ! En ce moment, un type est entré. Le chien a aboyé, il lui a donné un coup à la gueule. Je crois que lui et les chiens se connaissent depuis longtemps. <em>Vous voulez des soutiens-gorge et des sardines ?</em>J'ai répondu : <em>est-ce que je suis une femme ou un poisson ? ».</em>Le chien n'était pas d'accord pour que je lui réponde, mais est-ce que je n'ai pas le droit de parler chez moi ?</p>
<p>Tu es un patron, tu es petit, mais toi, très fort. Beaucoup d'argent, toi un peu blanc.</p>
<p>Comme si c'était moi qui vendais les bauxites. Je n'ai rien dit <strong>Monsieur le président. Vous nous connaissez au Lynx. On voit mais on ne parle pas beaucoup. La preuve, c'est un résumé d'une journée que je vous donne. Ensuite j'ai été au Musée. Et puis encore j'ai vu des musiciens. Quand tu les vois tu es triste, quand tu ne les vois pas tu penses à eux. Ils sont enceints de notre culture.</strong></p>
<p>Et la pluie a commencé. Ce n'est pas la pluie qui embête, ni la tête qui sera mouillée, mais où mettre les pieds ?</p>
<p>Conakry est bonne à visiter en hélico. Sauf que votre hélicoptère n'appartient qu'à vous. Dites aux chauffeurs de cet appareil de changer de parcours. La Guinée est assez grande. Alors on ne va pas se bagarrer pour un morceau de ciel. Si Bana Sidibé était là, j'aurais fait lotir mon morceau là-haut.</p>
<p>Quand la pluie a refusé de s'arrêter, je suis sorti pour trouver à manger. Mais je suis revenu après dix pas. J'ai oublié de faire ma chronique, mon billet et mon poing de vue pour le Lynx, un de vos journaux préférés. Il paraît que la présidence a l'intention de s'abonner.<strong>La lecture forme la jeunesse. Vous êtes jeune encore. Alors si vous voulez vivre sans mourir, il ne faut pas mourir sans vivre.</strong></p>
<p>A bientôt ou « bientard » mon général !</p>
<p>Williams Sassine</p>
<p>PS : j'oubliais mon général ! Tous les partis veulent votre départ. Pourquoi ne créez vous pas 50 autres partis qui vous apporteraient leurs soutiens ? C'est chat la démocratie ! On attend votre abonnement. On vous fera un prix présidentiel. Dépêchez-vous, la monnaie glisse. En plus il commence à pleuvoir.</p>
<p>Merci encore de cette liberté.</p>
<p> </p>
<p> </p>
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<i>Le Lynx</i>, n° 271
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1997/06/02
Title
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271. La pauvreté n'est pas un vice, mais une vis !
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Texte de l'article
Texte de l'article publié dans la revue
<h1><a name="_Toc380319150"></a><a name="_Toc330587764"></a><span>N° 255 du 10 février 1997 : « Cona-kri na cry »</span></h1>
<p><strong>Dernière chronique de Williams Sassine</strong></p>
<div style="text-align: justify;"> Je regardais ma peau trouée par les moustiques de la veille, dès que le courant s'est arrêté à minuit. Et j'ai maudit une fois de plus le minustre de l'énergie. Son prédécesseur était plus gentil. Lui, c'est la caisse de l’État qu'il préférerait sûrement piquer, comme on l'a vu à la rencontre de foot de Tunis 94. A sa décharge poubelle publique, il avait un complice, le gros Saliflouflou qui aimait s'asseoir sur un plateau de la balance justice. Mais on le sait, la devise de la 3è Roue Publique étant : « mieux vaut prendre que donner »</div>
<div style="text-align: justify;"> Fory Coco respecte bien cette devise. Je suis d'accord avec lui. Puisque seuls les manchots ne volent pas dans le pays. Ainsi que les idiots et les morts. J'allais oublier notre Erre-Guinée qui ne vole pas non plus, sauf aux dépends des pèlerins. Tant-pis pour son personnel qui CRY.</div>
<div style="text-align: justify;"><strong> Quant à nos Ayatollahs, pendant ce mois saint du Ramadan, leurs fidèles CRY. Ils ne comprennent plus rien, à force de se taper dessus dans les mosquées, et de se maudire. </strong></div>
<div style="text-align: justify;"><strong> La démocratie est en train de s'installer parmi les croyants. A les regarder agir, on pourrait penser que le vrai Islam est mort et qu'il ne reste que des « musulmans ». Il n'y a qu'un pas du fanatisme à la barbarie</strong>. Aujourd'hui, une réflexion sur les grandes confessions et ses manifestations diverses, nous fait entrer dans le monde des petites religions, des sectes de tout genre, qui pullulent un peu partout depuis quelque temps. Les illuminés et les prophètes sont de plus en plus nombreux, qui n'apportent souvent rien de neuf mais n'en sont pas moins écoutés par des foules dont l'avidité religieuse est égale le plus souvent à l'ignorance. Il est évident que l'angoisse religieuse contemporaine prend parfois des formes étrangères à toute religion proprement dite, voire athées. Par exemple des formes morales, sociales et politiques (mystique du chef, mystique de l’État...) Toutes ces mystiques sans dieu, sont des déplacements, des prolongements du phénomène religieux. « Je n'aime pas le mot tolérance mais je ne trouve pas de meilleur » disait Gandhi peu avant qu'on ne l'assassine. Sur fond de crise économique, nous voici avec les partisans du rigorisme imposé en Arabie à la fin du 18è siècle par le réformateur Ibn Abd-al-Wahhab. Leur programme ? Interdiction de la mixité à l'école, le dévoilement de la femme et d'une façon générale, sa libération au sens occidental du terme. Dans les contraintes d'un statut féminin, d'ailleurs, que coranique, les religionnaires ne voient que garantie contre la dérive des mœurs. Un programme qui va faire CRY comme vous le voyez.</div>
<div style="text-align: justify;"> Hé kéla ! Il paraît qu'on a volé les derniers effets de Sékou, notre responsable SUPRIME. Plus aucun respect pour les morts. Les familles RDA cry. Excepté les renégats du pédégé, aujourd'hui en train de se demander s'ils sont Pé Ou Pé. Fory Coco, vous savez désormais ce qui vous attend. Après vous cachez bien vos tenues militaires et vos galons. Je vous conseille de les enterrer au bon moment. AMEN ! Sinon vous allez Cry, comme l'opposition en ce moment.</div>
<div style="text-align: justify;"><strong> Ce n'est pas grave, Sékou. Pour vous consoler, je vous apprends qu'on a même volé le four crématoire de l'hôpital Donka, probablement pour fabriquer du pain. Les travaux du nouvel hôpital sont suspendus. Un joli bâtiment. Chaque fois que je passe devant, je rêve de tomber malade pour m'y faire hospitaliser. Ma maladie n'a plus qu'à attendre, qu'on trouve un autre financement à détourner. Tant pis si les futurs malades Cry.</strong></div>
<div style="text-align: justify;"> Vous n'avez pas remarqué que pour la publicité d'une marque de jus, les bouteilles imitent le drapeau national ? Un jour si ça continue, on nous présentera des capotes rouges jaune vert. Notre dignité Cry.</div>
<div style="text-align: justify;">- Papa, la maîtresse me demande du bois. 7 bûches !<br />- Combien êtes-vous en classe<br />- 117<br />- la semaine passée, elle exigeait de chacun de vous, une savonnette. Avant, c'était du sucre, des balais.</div>
<div style="text-align: justify;"> Ça Cry également du côté des enfants des victimes du camp Boiro. Jusqu'à présent certains n'arrivent pas à entrer en possession de leurs biens. C'est le cas d'un fils de monsieur Sassine. On se rappelle que Sassone, pour des raisons politiques a disparu dans le camp Boiro. Ses enfants, terrorisés furent obligés de s'exiler. Jusqu'à l'arrivée des militaires en 84. Mais comme dans le cas des enfants de feu petit Touré (que nous avons relaté ici dans le temps) les enfants Sassone trouvèrent occupée leur concession de Kankan, occupée illégitimement. Malgré l'avis de « la commission nationale de restitution des biens saisis », malgré toutes les démarches amicales de monsieur Albert Sassone chef de garage SOAM au port de Conakry, les occupants continuent à occuper sa concession à Kankan. Il existe d'autres nombreux cas similaires. Si le régime a changé il est dommage de constater que jusqu'à présent, de vieilles habitudes du pédégé demeurent. Pourtant la Justice est dans notre devise. Oui ça CRY chez les enfants des victimes des camps de torture. <strong>Le lynx à son habitude, défend la cause des veuves et des orphelins et de tous ceux qui pleurent. </strong>Pendant que je parlais, le petit installait son sac à dos, véritable sac de déménagement. Dedans, étaient entassés des cahiers, des livres, des crayons, des mouchoirs, un sandwich, un thermos, un cure dents, un lance pierre....<strong>.il ne me dit pas au revoir, mais Adieu. </strong>Je le comprenais. Nos enfants vont à l'école, comme un animal se rend à l'abattoir. Le maître remplace le boucher, le bâton est le couteau. Peut-être parce qu'un bâton coûte moins cher. Pauvres petits vieux ! Ça ne sert à rien de Cry, les enfants. Vous avez même un bâtiment qu'on appelle ministère avec un minis a terre ou à taire qui n'a rien à traire du budget.</div>
<div style="text-align: justify;"> Il y a du rififi à la CéBéGé, ce truc miné qui gère mal nos mines. Son directeur du côté A, M Cocker est en train de jouer au pocker avec la partie B (lire le Lynx N° 253 du 27 janvier). La partie ne fait que commencer. Nous vous rendons compte sans peur. En attendant le personnel Cry.</div>
<div style="text-align: justify;"><strong> Quelqu'un racontait : </strong>« Je ne comprends rien. Alors absolument rien. A Fakoudou ! J'ai connu une femme. On s'est aimés. En tout cas moi, je l'ai amenée. Je l'ai épousée. Elle m'a fait un petit. Après je l'ai amenée ici. Avec mes économies, j'ai acheté un terrain et j'ai construit pour elle une villa. Après je suis reparti à l'aventure pour reprendre mes affaires. Deux ans après, je reviens. Et qui je trouve dans mes biens ? Un policier. Il me dit que c'est lui le vrai mari. Ma femme lui donne raison et on nous fout (dehors) alors, le petit et moi. Je ne sais plus quoi faire...en attendant j'ai loué unechambre dans une clinique. Quand les gens me voient entrer là-bas, on croit que le petit et moi sommes malades. Peut-être que c'est vrai. Mais moi, c'est dans ma tête que je ne (sic:me) porte pas bien. Quand je pense que quelqu'un d'autre dort avec ma femme, dans mon lit, dans ma maison, sans se gêner ! Et je ne peux rien, l'autre est armé ! Et ma femme est de son côté. Elle m'a même interdit d'emmener le petit avec moi, à l'étranger ».</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em>Billet</em></strong></div>
<div style="text-align: justify;"><strong>UN CHAT M'A CONTÉ</strong></div>
<div style="text-align: justify;">Un chat m'a conté</div>
<div style="text-align: justify;">Une voiture luxueuse s'arrêta</div>
<div style="text-align: justify;">En descendit un cardinal.</div>
<div style="text-align: justify;">Deux petits Juifs passaient,</div>
<div style="text-align: justify;">L'un d'eux dit :</div>
<div style="text-align: justify;">Cette voiture a dû coûter cher,</div>
<div style="text-align: justify;">L'autre lui répondit :</div>
<div style="text-align: justify;">C'est vrai quand je pense que ces gens-là ont commencé par un âne.</div>
<div style="text-align: justify;">Sidya a fait mieux. Lui n'a pas attendu 2 000 ans pour marcher en Limousine, sans rancune petit.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em><span>Par Williams Sassine</span></em></strong></div>
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<h1><a name="_Toc380319149"></a><a name="_Toc330587763"></a><span>N° 254, 3 février 1997 : « Debout ou couché, mais pas marcher »</span></h1>
<div style="text-align: justify;"> C’était l’heure de se coucher. Comme d’habitude mon voisin, un douanier alluma son maudit de groupe électrogène. Je ne sais pas où le type avait acheté ou volé son engin infernal, qui fait peur au courant de notre Sydia-sodia. Mais avec tout le boucan du monstre mécanique, il fallait non seulement avoir la conscience tranquille pour dormir, ce qui est pratiquement impossible en ce moment dans le pays, mais y ajouter un bon tube de valium. Je me demande parfois pourquoi Dieu a créé ce douanier. Mais on chen fout !</div>
<div style="text-align: justify;"> Sékou avait raison de crier que la Guinée sera le tombeau de l’impérialisme, du colonialisme…Il a oublié seulement d’ajouter que celui qui ne meurt pas en Guinée, ne peut mourir ailleurs. Wallahi ! Notre pays est un pays qui use les intellectuels, les jeunes, les chercheurs d’emploi. Et quand il n’use pas, il casse. C’est bientôt l’anniversaire de ton Palais démoli. N’est-ce pas Fory Coco ? Mais ce ne sont pas des anniversaires à fêter. On ne fêtera pas non plus le 29 janvier, le 19 janvier. Je ne rappellerais pas ces événements. <strong><em>Le Guinéen n’a plus le sens des vraies fêtes. Bientôt la gaieté sera un délit, l’arrivée d’une nouvelle équipe de mousquetaires au gouvernement n’a pas arrangé les affaires. </em></strong>Le seul problème de ce gouvernement, c’est qu’il existe des Guinéens en Guinée. Mais ce n’est pas la faute du Guinéen. Il n’a pas les moyens d’aller ailleurs. Il faut voir comment les ambassades sont assaillies de demandeurs de visa. Combien ça coûte un visa ?</div>
<div style="text-align: justify;"> En général plus cher que le transport. Mais tant-pis pour le reste, Allah est grand ! Un visa peut toujours faire rêver. A Fakoudou ! Même s’il est de courte durée. Mieux vaut ça, que mourir de « <em>courte maladie </em>» ! « <em>Mourir de longue maladie</em> » est le privilège des riches. De toute façon, il n’y a que les cons qui meurent en bonne santé. C’est Fory Coco qui me l’a affirmé. <strong>Nos condoléances à la famille du jeune Laye Sanguiana Camara qui s’est pendu le 10 janvier, pour un voyage annulé.</strong></div>
<div style="text-align: justify;"> Comme j’étais debout, il fallait me lever. Un exercice difficile à comprendre. Le soleil le sait. Mon coq qui fume attendait que le muezzin lâche son micro, plus puissant que celui des Rolling Stones. Ma chienne barbue était devenue philosophe. Toute la journée, elle ne faisait que se lever pour se coucher, et se coucher encore pour se lever. Le reste du temps, elle faisait semblant d’aboyer. Comme certains de nos griots professionnels du culte de la personnalité éphémère, Sékou en sait quelque chose. Le commandant de l’ex campagne Guinée Air service également.</div>
<div style="text-align: justify;"> Bon, j’étais debout. Il fallait maintenant essayer de bouger, comme toutes ces femmes en grossesse pendant ce saint mois du Ramadan. Étaient-elles dans leur état par calcul, ou par hasard. Et j’ai bougé. Pour rendre visite à un ami à qui j’avais donné un chiot. Dès que je sonnai au portail, j’entendis des grondements sourds. Un premier avertissement. Je n’en tins pas compte. Je poussai le portail. Et l’animal me sauta dessus. C’était mon chiot. Il avait grandi et était devenu ingrat. Pourtant le chien a une réputation de fidélité. Mais dans le pays…Je ne me suis pas découragé. J’ai rebroussé chemin. Pour rencontrer mon boiteux. Je croyais que ce bonhomme avait disparu définitivement. On s’est arrêtés pour voir qui allait imiter l’autre. Il avait mal au pied gauche. Moi aussi. Tant pis pour celui qui ferait le premier pas. Nous attendons encore. On s’observe encore comme Fory Coco et Alpha Oméga.</div>
<div style="text-align: justify;"> Le match Guinée-Tunisie venait de s’achever. On était prêts à fêter la victoire guinéenne. Le courroux (sic) n’était pas d’accord. Alors on nous envoya l’obscurité. Il paraît qu’elle coûte moins cher. Peut-être qu’en organisant des matchs internationaux et interminables, nous aurons un courant plus faible.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;"><strong>Quelqu’un racontait… </strong></div>
<div style="text-align: justify;"><em>« Le type que vous voyez là-bas, celui qui porte un petit chapeau troué…Ce type là, un matin, il a vendu le terrain de son père. De la maison qui est dessus. Il a empoché les 7 millions, et la fête a commencé. Il nous a fait boire, et manger à gogo. Je ne parle pas des filles qu’il nous offrait…Il avait les 7 millions dans un sac en plastic, le sac qui coûte 100 francs. Hé kéla !</em></div>
<div style="text-align: justify;"><em>Je luis disais Alpha, fais attention, 97 sera très dur, caillou-même, alors ne dépense pas tous tes millions rapidement. Il me répondait, ce n’est pas ton argent, quand je serai pauvre, je serai tranquille, j’aurai la paix…..Oui aujourd’hui, le type est tranquille, avec son petit chapeau troué, sa démarche de canard boiteux. Hier il est venu me quémander une cigarette. Après il me demande encore des allumettes. J’ai été obligé de lui faire remarquer, qu’il ne lui restait que la gueule pour fumer »</em>A Fakoudou !</div>
<div style="text-align: justify;"> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em>Billet</em></strong></div>
<div style="text-align: justify;"><strong>UN CHAT M'A CONTÉ</strong></div>
<div style="text-align: justify;">Un religieux tomba dans un puits</div>
<div style="text-align: justify;">Un passant qui passait lui dit</div>
<div style="text-align: justify;">Donne moi ta main et je vais te sortir</div>
<div style="text-align: justify;">Le religieux refusa</div>
<div style="text-align: justify;">Une femme qui passait lui dit</div>
<div style="text-align: justify;">Donne-moi ta main et je vais te sauver</div>
<div style="text-align: justify;">Le religieux une fois de plus refusa</div>
<div style="text-align: justify;">Vint le tour d’un manchot qui lui dit</div>
<div style="text-align: justify;">Prends ma main qui reste et je vais te tirer de là</div>
<div style="text-align: justify;">Alors le religieux accepta et il fut sauvé</div>
<div style="text-align: justify;">Dans le pays il est dangereux de donner. Il est recommandé plutôt de prendre</div>
<div style="text-align: justify;"></div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em><span>Par Williams Sassine</span></em></strong></div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
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254. Debout ou couché, mais pas marcher
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<h1><a name="_Toc380319148"></a><a name="_Toc330587762"></a><span>N° 253</span><span>, 27 janvier 1997 : Quand je suis un bar !</span></h1>
<div style="text-align: justify;"> La nuit est là. La lune seule, m’indique sa présence. Autant que les déclarations de bonne intention veulent bien m’indiquer que <strong>bientôt nous quitterons la démocratie pour une autre « cratie </strong>». Autant mon cœur chavire, autant ma raison résiste. J’hésite de prendre parti entre les deux. J’hésite, parce que ceux qui nous dirigent, ne savent pas que leur cœur doit être dans leur tête. J’hésite parce que la prochaine maladie du siècle qui s’ouvre, est la folie.</div>
<div style="text-align: justify;">- Pour moi, l’homme, c’est la banane, criait une pute dans la rue. La banane qui ne s’use pas.</div>
<div style="text-align: justify;">- Moi j’aime beaucoup les papayes. Mais si j’avais les moyens, j’aurais coupé tous les papayers du pays. C’est dans les papayers que se cachent les diables, affirmait un nain.</div>
<div style="text-align: justify;"> Pourquoi pas ! L’irrationnel revenait à la mode. On a arrêté un commissaire de police, parce qu’un charlatan lui avait prédit un destin d’homme d’État. On chen fout ! Tout est tentation par ces temps de misère. Même le coca à 300 f. En réalité, 400 f ou 500 f quand on veut le boire assis. C’était tentant ! Mais je suis toujours en train de résister. La dernière fois que j’en ai pris, ça m’a foutu une de ces diarrhées, comme si le château d’eau que nous sommes, me traversait l’estomac pour aller se faire foutre ailleurs.</div>
<div style="text-align: justify;"><strong> Il a fallu tout mon génie, pour comprendre que ma pharmacie est dans un maquis. Et c’est beaucoup moins cher, une topette. Parce que dans nos officines, quand on vous montre le prix d’un médicament, vous risquez une crise cardiaque</strong>, ou « l’enterrement à 14 heures, à la suite d’une courte maladie ».</div>
<div style="text-align: justify;"> J’ai quand même acheté un coca, en priant pour que mon estomac résiste à son assaut. Quant j’arriverai à Conakry 1, une des 3 capitales de la ville. Conakry 1 ou Kaloum est construite pour les constipés. De toute façon en cas de catastrophe, je pouvais toujours faire comme cet ami, qui un jour, dans le besoin urgent, prit un taxi, « en déplacement ». Il s’installa confortablement à l’arrière. Le taximan était heureux, le mois avait faim. Quand mon ami se sentit soulagé, il descendit. Et le chauffeur passa sa journée à nettoyer son véhicule. Une bonne leçon pour ces transporteurs qui transforment leur taxi, en voiture privée. Une autre bonne façon de résoudre le problème des toilettes publiques de notre capitale : transformer les taxis en vécé ambulants. N’est-ce pas monsieur le gouverneur ?</div>
<div style="text-align: justify;"> <strong>Comme je suis un BAR</strong> (un bon à rien), <strong>je vis avec moi-même. Comme un réfugié, sans carte de séjour.</strong> Comme les léonais, les libériens. Mais c’est <strong>Gomez, l’ex numéro 2</strong> du régime qui assurait qu’il fallait les recevoir, que ce sont des frères et sœurs, because la guerre. Et ils sont venus confiants, avec leur patrie, leur patois, leur sens des petites combines, pour survivre. Aujourd’hui Conakry ressemble à une tour de babel, un marché de malentendus où un polyglotte donnerait sa langue au chat. Pour le plus grand plaisir de cet animal affamé par nos souris, rebelles aux pièges mécaniques et aux poisons. Comme tout bon exilé ! D’ailleurs tout le monde a l’âme d’un réfugié dans le pays. Pourquoi ne demanderait-on pas la carte de séjour à un non-Conakryka ? <strong>Fory Coco a bien dit que chacun regagne son village. Il a raison le chef ! On attend seulement qu’il donne l’exemple</strong>. Pour le moment, les cimetières de la capitale débordent comme les poubelles. Peut-être parce que nous considérons un cimetière comme une poubelle. Avec autant de respect. Si ça continue, parce que le Guinéen n’écoute jamais son chef, même s’il est élu « démoncratiquement ». Oui ça continue, nous aurons bientôt besoin de cimetières sous marins. Les poissons nous béniront, écœurés qu’ils sont, d’avaler du riz avarié.</div>
<div style="text-align: justify;"> N’est-ce pas <strong>Sow Baïlor </strong>plutôt <strong>Seid Bilal Baïlor </strong>le terroriste du temps qui passe et des constipés du rire. L’ami Sow, voulait changer de peau pour être plus Blanc que notre <strong>Rouguine Blanche </strong>de notre populaire Ibro. Oui, Sow voulait devenir Blanc pour avoir son visa pour la France. Ce pays ne voulait plus des noirs. Nos gouvernants n’ont pas assez d’imagination, sinon, ils auraient proposé à notre vieille métropole, nos albinos. A Fakoudou !</div>
<div style="text-align: justify;"> Le problème pour le moment est de survivre. Nous ne sommes pas encore au bout de janvier, et déjà on se sent fatigué. A tel point, que le 31 décembre nous paraît à des millions d’années-lumière. Peut-être que l’année nous semblerait plus courte si le prési, nommait un premier minustre par région, chacun avec ses ministres. Quatre gouvernements. À Fakoudou !</div>
<div style="text-align: justify;"> Notre institut poly est devenu une école privée quand tu « rates » le concours d’entrée, c’est à dire, quand le parent d’élève a formé son enfant pour avoir le bac, il te faut payer 50.000 f par mois pour y être admis. L’école privée la plus chère du pays.</div>
<div style="text-align: justify;"> Alors je suis parti me renseigner du côté de Nongo. Une nouvelle. J’y ai constaté des bâtiments neufs et propres, même les vécés. Seule la route qui y mène, ne sait pas elle même si on doit l’appeler route, composée qu’elle est de cailloux, de cris, de creux. Et puis à pieds, l’école n’est pas à 300 mètres. Mais au moins à 500 mètres. Comme j’étais à pied (je mets pied au singulier) les 500 mètres devinrent très vite 800 m, sur ce chemin du Golgotha. Enfin je finis par arriver. Et, réconfort moral je n’y ai trouvé que de vieux amis, des professionnels de l’enseignement. Un complexe scolaire. Avec un personnel sans complexe, l’aventure recommence. Bonne chance !</div>
<div style="text-align: justify;"> Qu’est-ce qui est debout quand il dort et qui est couché quand il est réveillé ? Demandez à notre cher Fory ou à Oussou Kabako, le ministre…de l’économie.<br /><br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">QUELQU’UN<span> </span>EN RACONTAIT… </div>
<div style="text-align: justify;">« Je ne comprends rien. Absolument rien. J’ai monté une petite affaire de poissons braisés, avec ma femme. Mais depuis que ça commence à marcher, j’ai constaté que ma femme accorde beaucoup d’intérêt à un client. Dès qu’il vient, elle lui sert un gros poisson. Hier, j’ai pris une règle. J’ai trouvé que le poisson qu’il mangeait avec deux centimètres de plus que le poisson du voisin…Je ne suis pas jaloux, mais elle commence à exagérer. J’attends. Je ne suis pas pressé…Un jour viendra où je trouverai trois centimètres. Ce jour là, elle me connaitra. Je ne dors pas la nuit quand je pense à cette différence de deux centimètres entre la longueur des poissons. Je ne comprends pas. Remarquez je ne suis pas jaloux, sinon, je n’allais pas me marier. Mais qui peut accepter de se faire tromper par des poissons, hein ?</div>
<div style="text-align: justify;"><strong> <br /><br /></strong></div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em>Billet</em></strong></div>
<div style="text-align: justify;"><strong>UN CHAT M'A CONTÉ</strong></div>
<div style="text-align: justify;">Les cris des vendeuses</div>
<div style="text-align: justify;">Plus</div>
<div style="text-align: justify;">Les cris des ménagères</div>
<div style="text-align: justify;">Plus</div>
<div style="text-align: justify;">Les cris des chauffeurs</div>
<div style="text-align: justify;">Plus</div>
<div style="text-align: justify;">Les cris des routes</div>
<div style="text-align: justify;">Plus</div>
<div style="text-align: justify;">Les cris des écrasés</div>
<div style="text-align: justify;">Plus</div>
<div style="text-align: justify;">Les cris dans l’obscurité</div>
<div style="text-align: justify;">Conacris ou Conakry</div>
<div style="text-align: justify;">Sans conter</div>
<div style="text-align: justify;">Les cris des poubelles</div>
<div style="text-align: justify;">Les cris des voleurs</div>
<div style="text-align: justify;">Les cris des censurés</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em>Par Williams Sassine</em></strong></div>
<div style="text-align: justify;"><strong> </strong></div>
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<h1><a name="_Toc380319147"></a><a name="_Toc330587761"></a><span>N° 252</span><span>, 20 janvier 1997 : « Un pays de cons-centrés »</span></h1>
<div style="text-align: justify;"> Bon, c’était le mois de jeûne. On peut ne pas être d’accord, parce que le Guinéen lui, jeûne toute l’année. <strong>Un repas par jour. Et quel repas ! </strong>Pas de quoi remplir un œuf, en calories. Ça se voit même sur les terrains. Quand un de nos joueurs tamponne un étranger, c’est lui qui embrasse le gazon. Wallahi !</div>
<div style="text-align: justify;"> Mon ami ne voulait pas m’écouter. Il était prof à Poly, et gagnait moins qu’un petit cireur de chaussures. Il voulait jeûner. Soit ! Par obligation religieuse. Soit ! Par obligation alimentaire. Soit encore ! Sa « mammifère », pour maigrir, ayant fermé la marmite pendant la journée. Nous étions au premier jour de l’abstinence. Et il n’était que 10h30. Et je l’ai vu passer, penché d’un côté, le dos voûté. On aurait dit un navire prêt à sombrer. Et effectivement, il sombra un peu plus loin sur un tas d’oranges, parmi les cris de vendeuses aigries, que même le service d’hygiène n’osait affronter.</div>
<div style="text-align: justify;"> Bien fait pour lui ! Je me suis remis à siroter ma boisson, loin de la publicité Cocasse Cola, le poison qui salit à mort les habits. En écoutant le dernier morceau d’un compatriote qui se plaignait qu’on ait foutu à la porte des africains, de la France. Bien fait ! Ces gens-là croyaient qu’en couchant avec les européennes, ils auraient la queue blanche. Ça leur apprendra à rester avec leur cul-ture.</div>
<div style="text-align: justify;"> Bien fait pour moi ! Je me demandais comment payer ma facture, de notre célèbre courant qui nous fait voir des vents de sable à la télé et nous fait entendre le silence à la radio. Il n’a que la force et la volonté de faire tourner le compteur. Incapable de mettre en marche le frigo. Sydia-Sodia, tu peux venir vérifier, si tu n’as pas peur de te casser un membre dans un trou de moustiques. Ce n’est pas grave ! Ça n’arrive qu’aux vivants. Dans ce pays seuls les morts sont heureux. Pas de loyer, aucun risque de se faire tuer dans un hôpital ou dans une pharmacie. Pas d’impôts, pas de convocations, aucune hantise de la montée des prix, ni celle de rencontrer des bandits, ni celle de ne pas faire partie d’un remaniement qui ne remanie que lui-même. Le paradis quoi !</div>
<div style="text-align: justify;"> Bien fait pour notre Hono-Riche Cosaque ! Celui qui sous le coup de l’émotion disait il y a un an ou plutôt essayait, et finalement finit pas assurer que « <em>moi, je ne chuis par polilitotolologue </em>». Quelques jours après, des obus tombèrent pour réveiller notre Fory. Et il nomma un premier minus-tre qui lui, clame qu’il est venu pour faire seulement de l’économisme, parce qu’il n’est pas politicien. Sa sincérité et sa naïveté nous émeuvent. Bravo Sodia ! Tu ignores peut-être que tout ce qui vacille ailleurs, tombe ici. Les réfugiés, la démocratie, les dons avariés…</div>
<div style="text-align: justify;"> Bien fait pour les ânes de Kankan ! Avant 75, c’était bon, c’était beau. Les ânes étaient attelés aux charrettes, comme à Saint-Louis du Sénégal. Et puis…Cheytane est venu. Satan n’aime pas les ânes, il paraît. Alors on les mangea. Aujourd’hui un vrai âne n’ose pas s’aventurer à Kankan. Chat ne fait rien ! Nous aurons d’autres ânes. Bien fait pour moi ! Je pensais à tout chat, ma tête entre les mains d’un coiffeur. Je lui avais demandé de couper très peu les cheveux. Mais deux heures que ça durait l’opération. Je comprenais le type. Il n’avait qu’un client par jour. Soit 500 francs ou un demi-dollar. Quand le client ne venait pas, il se coiffait lui-même avec acharnement et un certain narcissisme. Le miroir était un héritage, alors il fallait qu’il serve. Je l’ai écouté, et j’ai commencé à comprendre que <strong>s’il y a des miroirs pour le corps, il n’y en a pas pour l’esprit</strong>. Regardez certains de nos dirigeants se mirer à la télé. Dalaba c’est trop loin, et ça fait trop « Caisse de résonnance ». Pourtant il y a beaucoup de fonctionnaires qu’il faut régler, comme un moteur. Sinon, pourquoi créer un « garage du gouvernement » ? A Fakoudou !</div>
<div style="text-align: justify;"> Quelqu’un racontait : <em>« Je ne comprends rien. Mais alors plus rien. Quand tu amènes un type à la police, c’est toi qui paies. Parce qu’on te dit, si c’est un voleur, c’est parce qu’il est pauvre et s’il t’a volé monsieur, c’est parce que tu es riche. Alors on t’emmerde. De l’argent, de l’argent ! Toujours de l’argent ! Ensuite, il faut inviter dans un maquis, l’agent qui a fait le pévé, en buvant à ta santé, il va plaider pour ton voleur. A Fakoudou ! Et ce n’est pas fini mon frère. Il faut après nourrir ton malfaiteur, sinon, on le relâche. Mais le plus grave, c’est quand une pute te convoque. Automatiquement, elle a raison. Ça m’est arrivé le mois passé. J’ai négocié avec une gourgandine. Pour la nuit, elle voulait 4500 francs, le tarif syndical, quoi ! Quand je l’ai réveillée le matin, elle voulait 50 000 francs avant de partir, soi-disant qu’elle est mariée et nourrice. J’ai refusé. Alors elle est partie au commissariat. On lui a donné raison. Il paraît que c’était le mois de la femme, que je suis un salaud et patati…..Hé Kéla ! Je ne comprends rien avec nos policiers »</em>. A Fakoudou !</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em>Billet</em></strong></div>
<div style="text-align: justify;"><strong>UN CHAT M'A CONTÉ</strong></div>
<div style="text-align: justify;">Je suis un chaudronnier</div>
<div style="text-align: justify;">Mais il n’y a plus rien à<span> </span>mettre dans les marmites</div>
<div style="text-align: justify;">Je suis un cordonnier</div>
<div style="text-align: justify;">Mais personne ne veut plus marcher</div>
<div style="text-align: justify;">Je suis un étudiant</div>
<div style="text-align: justify;">Mais personne ne veut plus m’étudier</div>
<div style="text-align: justify;">Alors j’ai coupé</div>
<div style="text-align: justify;">Ma route trop longue</div>
<div style="text-align: justify;">Ma langue trop pendue</div>
<div style="text-align: justify;">Mes pieds trop curieux</div>
<div style="text-align: justify;">Mon jeûne trop avide</div>
<div style="text-align: justify;">Mes études trop alarmantes</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em>Par Williams Sassine</em></strong></div>
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252. Un pays de conc-centrés
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<h1><a name="_Toc380319146"></a><a name="_Toc330587760"></a><span>N° 251, 13 janvier 1997 : « les potins des copains »</span></h1>
<div style="text-align: justify;"><em> Mes amis, les villes sont comme les métiers. Plus ils sont sales, plus ils enrichissent. Sauf notre capitale</em>. Les consommateurs éclatèrent de rire. Le magnéto tournait, le courant avait le hoquet. Le cafard était en bonne santé. Pas de travail. Seule la perspective en avait. Fory Coco avait promis qu’un jour tout le monde sera heureux. Amen ! Les survivants de la purge de 1997. Tout tournait dans le vide. Seul l’air était immobile, pour ne pas faire semblant de travailler, sans doute. L’honnêteté…</div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em>- La mort est un rêve interrompu. C’est Cartésien.</em></strong></div>
<div style="text-align: justify;">- Tu racontes des histoires. <strong><em>Descartes </em></strong>était un mystificateur. Il a dit : « Je pense donc je suis » affamé et suiveur qu’il était. C’est <strong><em>Aristote </em></strong>qui dans son deuxième livre de métaphysique a écrit : « Celui qui cherche à s’instruire doit premièrement savoir douter, car le doute de l’esprit conduit à manifester la vérité ». <strong><em>Saint Augustin </em></strong>quant à lui, affirmait : « Si je me trompe, j’en conclus que je suis. Car celui qui ne peut pas se tromper, et par cela même que je me trompe, je sens que je suis. » En vérité il n’y a de nouveau, que ce qui est oublié.</div>
<div style="text-align: justify;">- <strong><em>Qu’est-ce que vous faites dans la vie, monsieur ?</em></strong></div>
<div style="text-align: justify;">- En ce moment, j’essaie d’écrire à mon père. Sinon, je suis porteur. Mais au port, on ne voit plus que les douaniers, payés pour constater le décès des produits importés.</div>
<div style="text-align: justify;"> J’avais envie de me lever, et de sortir de ce maquis des naufragés intellectuels. Tous écrasés par la chaleur, la solitude. Eternels immigrés. <strong><em>Chez Tolno </em></strong>(pas l’ogre), l’ambiance était plus gaie. On y mangeait en faisant des projets, en écoutant <strong><em>Mamadi kala</em></strong>, <strong><em>Bill de Sam</em></strong>, l’inévitable <strong><em>Ibro</em></strong>… On les suivait à la radio, en regardant à la Télé, nos hommes politiques gesticuler.</div>
<div style="text-align: justify;"> D’un fou rire ! J’étais heureux pour ces jeunes. Ils avaient tous l’air tellement confiants ! A leurs côtés, il me vint cette causerie <strong><em>entre les frères Max (</em></strong><em>sic:Marx<strong>)</strong></em>, célèbres comédiens américains.</div>
<div style="text-align: justify;">- Derrière cette maison là-bas, il y a un trésor</div>
<div style="text-align: justify;">- Mais il n’y a pas de maison</div>
<div style="text-align: justify;">- Alors, nous construirons une maison</div>
<div style="text-align: justify;"> Ça ne vous rappelle pas les promesses d’un certain Sydia sodia ? Bonne chance pour découvrir le trésor caché !</div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em> Boutros bis Ghali </em></strong>lui, a mal avalé l’os du véto des Etats-Unis. Pourtant c’est lui qui déclarait dans son « Agenda pour la paix » (publié en 1992) : « <em>Depuis la création de l’ONU en 1945, une centaine de conflits majeurs ont éclaté de par le monde qui ont provoqué plus de 20 millions de morts. L’ONU est restée impuissante devant la plupart de ces crimes en raison des vétos opposés à l’action du conseil de sécurité. La guerre froide étant achevée, les vétos ont pris fin ». </em> En 96, ironie, à ses dépens, il sait désormais que les vétos n’ont pas pris fin. Les Etats-Unis sont toujours les patrons de l’ONU.</div>
<div style="text-align: justify;"> Je rentre. Quelques rues sont éclairées, quand les ampoules des poteaux ne sont pas visées par les lance-pierres des garnements. Ils entretenaient leur instinct de destruction, héréditaire. Je leur donnais un peu raison. Pourquoi donner de la lumière dans les rues et laisser dans l’obscurité les habitations ? Un grossier piège pour attraper des touristes naïfs. A Fakoudou ! Au fait que sont devenus nos « amis » Malais ? J’espère qu’ils ont laissé au moins leurs belles maquettes d’hôtels de luxe, et de piscines transparentes. On pourrait les exposer dans notre musée, à côté de nos masques fatigués de regarder dans le vide. Ça pourrait faire revoir, à défaut de donner du travail.</div>
<div style="text-align: justify;"> Mon scepticisme d’avant rejoignait ma jonglerie alimentaire. A la maison les souris se débrouillaient comme elles pouvaient, dans le sac de riz. Ma chienne barbue, elle, reniflait devant le frigo, l’odeur de la viande de la veille.</div>
<div style="text-align: justify;"> Quelqu’un racontait. « <em>Ma chérie, je suis content, formidablement content de te voir. Hier, j’ai bu en pensant à toi. Je te jure. Et puis je me suis payé à<span> </span>moi tout seul un gros gigot de mouton. J’ai mangé tout ; en pensant à toi. C’était délicieux ! Ma chérie si tu étais là ! Et puis, je suis parti danser dans une super boite. Et je pensais toujours à toi. Je me disais ma chérie n’a pas mangé, n’a pas dansé. J’avais honte. Pour laver ma honte j’ai acheté un super poste radio. C’était cher, mais j’ai payé comptant. Et je pensais toujours à toi, Wallahi ! Mais j’avais envie de faire des folies. Et puis, j’ai vu un type qui attrape les chiens noirs pour les revendre. J’en ai acheté 2, très cher ! Ils se sont échappés dans la nuit avec le vendeur. L’argent envolé ! Ma chérie, je pensais à toi. Ma chérie, ma conscience me conseillait de te garder le reste de mon salaire, parce que tu es très pauvre en ce moment. Wallahi ! Si je t’avais vue hier … ! Mais aujourd’hui, je suis fauché. Rien, plus rien. Ma chérie, prête moi cent pauvres francs »</em>. A Fakoudou</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em>Billet</em></strong></div>
<div style="text-align: justify;"><strong>UN CHAT M'A CONTÉ</strong></div>
<div style="text-align: justify;"><span>C’est la période de se cacher</span></div>
<div style="text-align: justify;"><span>- Et boire</span></div>
<div style="text-align: justify;"><span>- Et manger</span></div>
<div style="text-align: justify;"><span>- Et cracher en public</span></div>
<div style="text-align: justify;"><span>- Et se trouver des maladies</span></div>
<div style="text-align: justify;"><span>- Et dire qu’on est en voyage</span></div>
<div style="text-align: justify;"><span>- Et dire que tout est trop cher, sauf la chair.</span></div>
<div style="text-align: justify;"><span>Amen !</span></div>
<div style="text-align: justify;"><span>Quant aux autres, joyeux mois saint du carême. En attendant, bien du courage à notre courant, au train des cancans, aux braves ménagères.</span></div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em> </em></strong></div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em><span>Par Williams Sassine</span></em></strong></div>
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<h1><a name="_Toc380319145"></a><a name="_Toc330587759"></a><span>N° 250</span><span>, 6 janvier 1997 : « 97…les petits pois auront faim »</span></h1>
<div style="text-align: justify;"> J’avais bien fêté l’année. Quelle année ? Je ne sais pas ! Bien bu. Bien mangé. Comme un fils de voleur.</div>
<div style="text-align: justify;"> Les temps sont durs. Avant, c’était bon. Les voleurs donnaient à manger aux pauvres. Aujourd’hui, nos Robins des Caisses se cachent dans des bois. Nous redécouvrons la pauvreté. Pauvres mais honnêtes. Pauvres maisonnettes ! Je devais retourner la mienne comme un âne sans état d’âme. La veille, on avait fermé mon maquis pour une histoire d’impôts impolis. Cinq gaillards en tenue avec seulement un minuscule pot de colle, pour afficher <strong>« Il est interdit.. » </strong>Bon, on ne peut plus boire. On ne doit pas fumer. Il est interdit de faire…sans capote. Il est dangereux de traverser la rue. Plus dangereux d’écrire. On se demande pourquoi on nous a mis à l’école. N’est-ce pas Ismaël Bangoura, Célestin, Titi Faye … ? « <strong><em>Mamadou et Bineta sont devenus petits ».</em></strong></div>
<div style="text-align: justify;"> Ma chienne barbue m’attendait. Depuis qu’elle avait appris que j’avais refusé de la faire recenser, elle me faisait la gueule. Qu’est-ce que j’en avais à foutre ! Elle n’avait qu’à s’adresser en haut lieu. Les gens là-bas cherchent tellement à s’occuper, qu’ils passent leur temps à « Reclasser » les « reclassés ». Pour ne pas avoir l’air bêtes, ils créent une liste A.</div>
<div style="text-align: justify;"> Souhaitons que cette année, vous voyions la queue de cette liste. Quant à sa tête, nous devinions au journal. Un secret de polichinelle.</div>
<div style="text-align: justify;"> Le coq déréglé se réveillait. Tout fier et orgueilleux. Il chantait à n’importe quelle heure. Pour être en avance, si d’aventure un coq Malais traînait dans le quartier. Il a raison. On ne peut pas être dernier partout. A Fakoudou ! Il paraît que ces nouveaux « amis » sont venus ou vont venir en force pour nous « développer ». Aïe pour nos dernières richesses. Pour le moment ils ont réussi à nous envelopper dans de belles promesses. Tout chat-là, n’est pas fait pour réjouir nos anciens maîtres. A tort. Nous avons bien été à Ouaga, pour qu’ils nous apprennent à correctement gouverner. Pourquoi ne pas retourner à l’époque des gouverneurs généraux des colonies ? Au point où on en est…</div>
<div style="text-align: justify;"> 97 commençait bien. En tout cas les putes et les trains y croyaient. Ils n’étaient pas touchés par la TVA. Chacun allait de son petit train-train quotidien, n’étant menacé que d’usure de la peau, et des rails. Mais dans un pays où même les muses s’usent, où est le problème ? Le seul problème que nous vivons, c’est que nous n’avons que des solutions. Ça embête Fory Coco. Nous aussi. Nous avons cherché à comprendre le plus tard possible que tout est difficile avant d’être simple. Nous n’avons pas su mettre à profit les acquis de la révolution de S.T. (la sécurité, la discipline…) Et nous revoici avec un autre S.T., un premier des minus-tres. Maintenant il faut payer. Le petit doit se dépêcher. La fatalité pèse contre lui Lansana, Diarra. Ils ont tous mal fini. Comme dit le proverbe, il n’y a jamais deux sans trois. Mais Socrate pensait que seule la volonté peut combattre la fatalité. Le gouvernement en a certainement, même si cette volonté est maladroite. Il ne frappe pas tous les bandits avec le même bâton. Peut-être, parce que le bâton n’est pas assez long. Où est cette fameuse liste A ?</div>
<div style="text-align: justify;"> 1996, a été finalement une bonne année pour les morts. <strong>En Algérie</strong>, on a joué avec les bombes et les couteaux. <strong>Au </strong><strong>Rwanda</strong>, avec les machettes. <strong>En Angola</strong>, avec les bazookas. <strong>En Guinée</strong>, on a incendié la Douane et le Palais. <strong>A Rome</strong>, on a tiré sur la vie des pauvres, parce qu’il y a tellement de pauvres en Afrique, que même si on leur donnait des cailloux à manger, il n’y aurait pas assez de cailloux. Même si leur vie quotidienne est un caillou en soi. Le palu, le Sida, le choléra. Il est vrai que ça tue moins que l’homme. L’homme est une maladie. Voici des centaines de milliers d’années que l’homme a commencé à attaquer l’humain.</div>
<div style="text-align: justify;"> L’humanité n’est pas une somme d’individus, autant une Cathédrale, une Mosquée ne sont une somme de pierres. Même les plus grands prophètes n’ont réussi ni à convaincre, ni à vaincre l’homme. <strong>Les gros poids seront des petits pois</strong>. Par illusion, pour pouvoir passer à travers le tas<span> </span>(sic:chas) d’une aiguille.<br /><strong> 97. Les petits pois ont commencé par Kankan</strong>. On a chanté le passage de notre « mère ». Moi qui viens de perdre la mienne, pour la remplacer, merci les saintes d’occasion. La campagne politique du Pé Ou Pé a commencé. Femme vé, dieu le veut ? Vêler ou vouloir. Les vaches décideront à Boké.</div>
<div style="text-align: justify;"> Quelqu’un racontait : « <em>Je ne comprends plus rien. Alors rien du tout. Je suis venu prendre un pot, et préparer en même temps mon cours de français. Ali m’emprunte le bouquin, Mohamed le lui prend pour cinq minutes soit disant, le temps de sortir pour chercher une boite d’allumettes, tout le monde a disparu. Je demande au barman, il me répond que c’est lui qui a le livre, mais qu’il ne peut pas me le rendre sans la présence de Mohamed..…Je ne sais pas ce que je vais raconter à mes élèves ce matin.</em></div>
<div style="text-align: justify;"><em> Peut-être que je vais leur faire une dictée encore. La 5è de la semaine. Ce sera difficile ce matin, parce que j’ai une gueule de bois terrible…Tout ça ne serait pas arrivé si mon école avait une bibliothèque. Me voilà maintenant à rechercher mon livre dans un maquis.</em></div>
<div style="text-align: justify;"><em> Dans 30 minutes je dois être en classe…Bon ce n’est pas grave. J’ai toujours un ancien discours du premier prési, là où il disait que : « l’homme est un inconnu connu et un connu inconnu ». Je n’ai jamais très bien compris. Alors je vais donner cette phrase en commentaire de texte. Les enfants n’ont qu’à se débrouiller. A Fakoudou ! Nous avons des librairies. Mais qui peut acheter un livre ? Même un cahier…Il faudrait transformer tout notre ciel en tableau noir. Bon, je commence à dénoncer…Mais où est mon livre ? </em>» A Fakoudou !</div>
<div style="text-align: justify;"> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em>Billet</em></strong></div>
<div style="text-align: justify;"><strong>UN CHAT M'A CONTÉ</strong></div>
<div style="text-align: justify;">Je n’écris pas</div>
<div style="text-align: justify;">Je ne parle pas</div>
<div style="text-align: justify;">Je n’entends pas</div>
<div style="text-align: justify;">Alors, je ne Marche pas</div>
<div style="text-align: justify;">Il ne me reste qu’un Œil</div>
<div style="text-align: justify;">Aujourd’hui lui aussi est en prison</div>
<div style="text-align: justify;">On se trompe de sexe</div>
<div style="text-align: justify;">On a le Sida</div>
<div style="text-align: justify;">On se trompe de texte</div>
<div style="text-align: justify;">On s’en va là-bas.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em>Par Williams Sassine</em></strong></div>
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250. 97…les petits pois auront faim
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