Même si le cahier n'est pas daté (ce qui est contraire aux usages d'écriture de Mouloud Feraoun), il contient, entre autres, l'épilogue que l'écrivain lui-même a daté de 1948 (voir
L'Anniversaire).
En outre, Feraoun présente ce texte comme le fruit de trois années de travail sur le texte initial (cf. la dernière lettre du cahier de correspondance,
f8r/
v) ce qui semble confirmer cette date.
On y trouve également un glossaire des termes kabyles qui apparaissent dans le roman. C'est donc la réécriture la plus complète connue du roman.
La répartition des chapitres en parties ne suit plus la conception historique, mais elle entremêle celle de grandes étapes de l'évolution de l'individu ("La Famille", "Le Fils aîné") avec celles de l'Histoire ("La Guerre"). Elle est donc un compromis entre les deux logiques qui étaient concurrentes à l'état primitf du récit (cf. les répartitions du contenu dans le
"Noyau").
La répartition du contenu en chapitres correspond exactement à celle de l'édition de 1950, dont ce cahier semble le manuscrit fidèle. Nous y trouvons donc la suite de l'histoire d'autres membres de la famille Menrad, le récit des années passées par Fouroulou à Bouzaréah, finalement le récit de la Seconde Guerre mondiale et l'épilogue. Toutes ces parties sont supprimées de l'édition du Seuil (1954) et seront désormais oubliées.