Proses pour Durtal [Ms2]
20 feuillets manuscrits paginés (15 x 13), dédicacés à Robert Boudry, dans une enveloppe adressée à Avenue Grandidier. Manuscrit soigneusement mis en page, prêt pour l’édition.
Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN PROSES DURTAL, abréviation MS.PRDU
Claire Riffard, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)
1936
Fiche : équipe Manuscrits francophones, ITEM (CNRS-ENS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
20 (f.), 150 x 130
Français
Poésie (Recueil)
Proses pour Durtal (TP.TOMB)
Antée
Source
Jean-Joseph Rabearivelo
Poésie
Madagascar
Francophone
Tapuscrit
La fin de l’année 1936 est pour Jean-Joseph Rabearivelo une période de regain. Début septembre, une quatrième fille lui naît, qu’il choisit de nommer Velomboahangy (<em>Voahangy réincarnée</em><span>, selon sa propre traduction), en hommage à sa fille chérie morte en 1933. Un mois plus tard, le recueil </span><em>Chants pour Abéone </em><span>dont la maquette lui a demandé tant de soin sort des presses : « Les dix premiers exemplaires de </span><em>Chants </em><span>m’ont été livrés ce soir : aussi belle, de robe que de figure, cette fille, cette mariée, que je l’aime à la folie – plus qu’une fiancée, pardi ! » (</span><em>Carnets Bleus</em><span>, 3/10/36, tome I, p. 1040). Il envisage par ailleurs de concrétiser plusieurs ensembles poétiques ainsi qu’une « grande nouvelle sur la toufiane » (</span><em>Carnets Bleus</em><span>, 28/10/36, tome I, p. 1051), la drogue opiacée dont il fait maint abus à cette période, comme de fréquentations adultérines. Cette vitalité touche également son engagement politique, dont le conservatisme se radicalise en un soutien vibrant à l’armée nationaliste du général Franco, qui est aux portes de Madrid.</span><br /><span>C’est en octobre 1936 qu’il se lance dans l’écriture de cet ensemble inédit de poèmes en vers libres, finalement intitulé </span><em>Proses pour Durtal</em><span>, mais qui a d’abord porté d’autres titres, visibles en page de couverture du premier brouillon rédactionnel. Jean-Joseph Rabearivelo note dans les </span><em>Carnets Bleus</em><span> (20/10/36, tome I, p. 1048) qu’il avait d’abord pensé à </span><em>Éclairages</em><span>, puis, en partie pour se démarquer d’un titre similaire (Franz Hellens, </span><em>Éclairages</em><span>, Paris, Éditions des Cahiers Libres, 1926), il lui préfère </span><em>Jeux d’éclairages</em><span>, disposé verticalement :</span><br /><span> J </span><em>Rabearivelo<br /> </em><span>E </span><em> d’éclairages<br /> </em><span>U</span><em> <em>poëmes<br /></em></em><span> X</span><br /><span>Il songe ensuite à </span><em>Feu de sauges</em><span>,</span><em> Étincelles</em><span>,</span><em> Points de vue</em><span>, puis tranche le 28 octobre 1936 : « Non. Définitivement l’un des deux recueils commencés s’appellera tout simplement </span><em>Bibelots</em><span>, et il sera dédié à la mémoire de M. Pierre-Bénigne du Paur, plus spécialement à cause du chapitre V de sa vie. </span><span>Vinaigre et miel que les Lettrés arriveront facilement à trouver bien plaisamment miscibles » (</span><em>Carnets Bleus</em><span>, 18/10/36, tome I, p. 1050). Mais il change d’avis le 3 novembre 1936 : « Je dois encore une fois me dire non. Donc, non ! Le recueil que je prépare ne s’appellera pas </span><em>Bibelots</em><span>. Il aura nom </span><em>Proses pour Durtal.</em><span>À la dédicace, il y aura ce petit morceau que seuls comprendront les vrais amis du Livre (pour qui, d’ailleurs, ‘c’est fait’) » (</span><em>Carnets Bleus</em><span>, 3/11/36, tome I, p. 1053). Suit la longue dédicace qui fut en effet inscrite sur les deux versions manuscrites dont nous disposons.</span><br /><span>Dans une dernière notation des </span><em>Carnets Bleus</em><span> concernant ce recueil resté inédit, Jean-Joseph Rabearivelo écrit le 9 novembre 1936 : « Les </span><em>Proses pour Durtal </em><span>(ou pour </span><em>Folantin</em><span> – je ne sais pas encore bien) naissent à souhait. Dois-je dire que la ‘construction’ de ces vers libres réclame de moi beaucoup plus de peines et de ‘foi’ que celle d’un poëme dit régulier ? » (</span><em>Carnets Bleus</em><span>, 9/11/36, tome I, p. 1055). Jean-Joseph Rabearivelo continue en effet d’explorer dans ces </span><em>Proses</em><span> les possibilités poétiques du vers libre, dans une forme devenue très souple, même si, contrairement au poème en prose, elle ne s’aventure pas hors de la norme métrique. Les deux premiers poèmes comportent chacun douze vers, les trois derniers sont de longueur plus conséquente : sept strophes, neuf strophes ou cinq strophes, contenant chacune un nombre irrégulier de vers, eux-mêmes de longueur très variable.</span><br /><span>La langue espagnole s’y glisse avec naturel, surgissant ingénument sous la plume ; elle est la bienvenue dans une forme accueillante, où Jean-Joseph Rabearivelo invite également ses amis, morts ou vivants, réels ou fictifs. Dès les premiers mots, le recueil est très solennellement placé sous l’égide de Huysmans et de ses personnages-clé (dont Jean-Joseph Rabearivelo se sert comme d’autant de clés, en effet, pour ouvrir les portes de son univers intérieur aux « vrais amis du Livre », ces </span><em>happy few</em><span> qui seront seuls à même de comprendre l’ensemble des allusions littéraires des </span><em>Proses</em><span>). Au fil des poèmes, d’autres figures sont convoquées : amis de longue date comme Robert Boudry et Victor Malvoisin, poètes et artistes estimés (dédicaces à Robert-Edward Hart, Ève-Pierre Fonterme, Alfonso Reyes et Armand Guibert, hommages </span><em>passim</em><span> à Élémir Bourges, Federico García Lorca, Rafael Alberti) en compagnie de la figure mythologique d’Antée qui continue de montrer le chemin… C’est dans l’« amitié spirituelle », mentionnée dans « Le Triple chiffre », que toutes ces figures sont reliées, et il serait sans doute illusoire de vouloir saisir la charge symbolique de </span><em>Proses pour Durtal</em><span> sans prendre en compte cette dimension, colorée selon les poèmes d’accents mystiques, tragiques ou sarcastiques, de spiritualité.<br /><br /></span>
Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE TAP Tombeau, cote dans les <em>Œuvres complètes</em> : TP.TOMO
Claire Riffard, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)
1936
<br /><em>Propriété intellectuelle et matérielle :</em><span> </span><br /><span>Famille Rabearivelo</span><br /><em>Dépôt physique des originaux</em><span> : </span><br /><span>Institut français, </span><span>14 avenue de l'Indépendance, </span><span>Antananarivo </span><span>Madagascar</span><br /><em>Demande de communication </em><span>: </span><span><a href="mailto:brakotomanga@gmail.com">brakotomanga@gmail.com</a></span>
4 (f.) 210 x 270 mm
Français
Poésie (Poème)
Proses pour Durtal [Ms1]
Jean-Joseph Rabearivelo
Poésie
Madagascar
Francophone
Manuscrit
<p>Cahier d’écolier Gallieni, 4 pages manuscrites (recto verso) + 1 page découpée (recto).</p>
Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN1 PROSES DURTAL, abréviation dans les <em>Œuvres complètes</em> : MS1.PRDU
Claire Riffard, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)
Octobre 1936
<br /><em>Propriété intellectuelle et matérielle :</em><span> </span><br /><span>Famille Rabearivelo</span><br /><em>Dépôt physique des originaux</em><span> : </span><br /><span>Institut français, </span><span>14 avenue de l'Indépendance, </span><span>Antananarivo </span><span>Madagascar</span><br /><em>Demande de communication </em><span>: </span><span><a href="mailto:brakotomanga@gmail.com">brakotomanga@gmail.com</a></span>
4 + 1 (p.), format cahier d'écolier
Français
Poésie (Poème)