Lettre datée et signée par G. Monge en Italie qui fait le récit à son épouse de son voyage de Pavie à Milan ; G. Monge a écrit une lettre à son épouse datée du 21 prairial an IV [9 juin 1796], lettre dont figure une copie dans "Vie de Monge", tome II, pp 110-111, par Eugène Eschassériaux
[1] L’ensemble de la commission se rend à Pavie du 15 au 23 juin à l’exception de Berthélemy et de Moitte. Voir lettre n°9.
[2] Voir lettre n°15.
[3] Joseph BARALLIER (17..-18..).
[4] Henry-Paul-Irène REBOUL (1763-1829) né à Pézenas, nommé administrateur en Lombardie, durant la première campagne d’Italie. Il est élu député à l’Assemblée législative en septembre 1791.
[5] Le pont de Lodi sur l’Adda au Sud-Est de Milan est le lieu d’une victoire décisive de Bonaparte sur les Autrichiens le 21 floréal an IV [10 mai 1796 ]. Bonaparte écrit à Carnot le 11 mai « La bataille de Lodi […] donne à la République toute la Lombardie. Les ennemis ont laissé 2000 hommes dans le château de Milan, que je vais nécessairement investir. Vous pouvez compter dans vos calculs comme si j’étais à Milan. […] Bientôt il est possible que j’attaque Mantoue. Si j’enlève cette place, rien ne m’arrête plus pour pénétrer dans la Bavière […]. » (588, CGNB) voir la lettre n°11. Bonaparte produit un récit détaillé au Directoire qu’il entame ainsi : « Je pensais que le passage du Pô serait l’opération la plus audacieuse de la campagne, tout comme la bataille de Millesimo, la bataille la plus vive ; mais j’ai à vous rendre compte de la bataille de Lodi. […] Beaulieu avec toute son armée était rangé en bataille. Trente pièces de canon de position défendaient le passage du pont. Je fis placer mon artillerie en batterie. La canonnade fut très vive pendant plusieurs heures. Dès l’instant que l’armée fut arrivée, elle se forma en colonnes serrées […] l’on se présenta sur le pont, qui a cent toises de longueur. L’ennemi fit un feu terrible. La tête même de la colonne paraissait même hésiter ; un moment d’hésitation eût tout perdu ! Les généraux Berthier, Masséna, Cervoni, Dallemagne, le chef de brigade Lannes et le chef de bataillon Dupas le sentirent, se précipitèrent à la tête et décidèrent le sort encore en balance. Cette redoutable colonne renversa tout ce qui s’opposa à elle ; toute l’artillerie fut sur le champ enlevée, l’ordre de bataille ébranlé rompu… Elle sema de tous côtés l’épouvante, la fuite et la mort ; en un clin d’œil l’armée ennemie fut éparpillée. » (589, CGNB). Voir la description du pont et de la ville de Lodi par Thoüin. THOUIN A. (1841), pp. 97-98.
[6] Monge utilise l’image formée au cours de son voyage dans les Pyrénées en 1774, lors de sa traversée des Landes, avant le boisement qui en a tellement changé l'aspect : «Ah ! le triste pays ! On voyage des journées entières sans rencontrer ni un arbre, ni un buisson, ni un ruisseau. Le pays est plat et uni comme la main à perte de vue de part et d'autre et n'offre d'autres productions que des fougères maigres et qui couvrent à peine le sol qui s'épuise à les produire. Ce terrain n'offre que du sable, de manière que nous étions voiturés comme dans un bateau sans secousse ni cahot. » in DE LAUNAY L. (1933), p. 17.
[7] Monge donne des informations supplémentaires dans la lettre n°13. Sur la question des canaux d’irrigation voir aussi la lettre n° 9 à Catherine, lettres n°16 et 17 à Carnot et à Prieur et n°22 à N.J. Marey.
[8] Catherine écrit de Paris le 8 messidor [an IV] [26 juin 1796] : « Vos lettres que nous avons reçues hier, Mon cher ami, nous ont fait le plus grand plaisir, il y avait 21 jours que nous n’avions eu de vos nouvelles, cela commençait à être long. »
[9] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[10] Louise MONGE, (1779-1874).
[11] Anne Françoise HUART (1767-1852) et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823)
[12] Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Élisabeth-Christine LEROY appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
[13] Louis MONGE, (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaide DESCHAMPS (1755-1827).
[14] Le château est pris cinq jours plus tard le 11 Messidor an IV [29 juin 1796]. Monge est toujours à Milan. Voir la lettre n°11.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Charles DELACROIX (1741-1805).
[2] Comme cela est stipulé par le Traité de Tolentino signé avec le pape Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799), le 1er ventôse an V [19 février 1797].
[3] André THOÜIN (1747-1824). Voir les lettres n° 92, 94, 98, 109, 115, 121 et 122.
[4] Charles-Godefroy REDON DE BELLEVILLE (1748-1820). Voir les lettres 103, 114 et 122.
[5] Jacques-Pierre TINET (1753-1803). Voir les lettres n°94, 98, 102, et 110.
[6] Monge n’indique pas les mêmes délais dans sa lettre à l’ordonnateur du port de Toulon Groignard. Voir la lettre n°98.
[7] Monge termine la sélection le 26 prairial an V [14 juin 1797] voir la lettre n°104. Sur le choix des manuscrits et la confection de la liste voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 70, 76, 79, 99, 100, 110, 111, 113, 114, 120.
[8] Sur la saisie des manuscrits qui constitue l’Anthologie grecque. Voir les lettres n°79, 120 et 139.
[9] Jean-Baptiste PATRAULT (1751-1817), voir la lettre n°68.
[10] Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811). Berthollet est à Venise.
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).
[1] MARIANO ( ? - ? ).
[2] Les deux statues l’ « Apollon du Belvédère » et le « Laocoön et ses fils ».
[3] Voir la lettre n°100.
[4] André THOÜIN (1747-1824) voir les lettres n°100 et 104.
[5] Il s’agit en fait d’une copie romaine d’une statue grecque « Ariane endormie ».
[6] Giuseppe VALADIER (1762-1839). Voir les lettres n°23 et 82.
[7] Charles-Joseph GERLI (17 ? - ? ), voir les lettres n°77, 81 et 92.
[8] Jacques-Pierre TINET (1753-1803).
[9] Statues représentant les deux fleuves. Voir la lettre n°110.
[10] Monge s’occupe de ce dernier convoi avant de s’embarquer pour l’Égypte en mai 1798. Voir la lettre n°184.
[11] Sur la nature spectaculaire du convoi et la volonté de frapper l’opinion publique avec le spectacle des saisies. Voir les lettres n°48 et 110.
[12] « La transfiguration du Christ », dernier tableau de Raphael mort en 1520.
[13] André THOÜIN. Voir supra.
[14] Jacques-Pierre TINET.
[15] Les adjoints Edme GAULLE (1762-1841) et Antoine-Jean GROS (1771-1835) qui accompagnent le troisième convoi de Rome pour Livourne. Voir la lettre n°103 et 111.
[16] Napoléon BONAPARTE (1769-1821) écrit à la commission le 2 prairial an V [21 mai 1797] : « J’ai vu avec grand plaisir qu’une partie des objets que devait fournir Rome sont déjà partis ; j’attends d’un instant à l’autre une petite frégate qui transportera ces objets à Toulon. » (1570, CGNB).
[17] Le commandant (? -?) et Antoine GROIGNARD (1727-1799). Voir la lettre n°98.
[18] Sur l’embarquement et l’arrivée des objets de Rome voir les lettres n°121 et 122.
[19] Sur les convois de Rome voir aussi les lettres n°94, 95, 98, 109, 110, 111, 114 et 115.
[20] Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) et Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810). Berthollet est à Venise.
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).
[1] Charles DELACROIX (1741-1805).
[2] Le sculpteur Edme GAULLE (1762-1841) et le peintre Antoine-Jean GROS (1771-1835). Voir la lettre n°111.
[3] Giovanni Battista PIRANESI (1720-1778). Voir la lettre n°77.
[4] Voir la lettre n°106.
[5] Ennio Querino VISCONTI (1751-1818), directeur du Musée du Capitole à Rome.
[6] Charles-Godefroy REDON DE BELLEVILLE (1748-1820). Sur l’aide de Belleville qu’a reçue la commission, voir les lettres n°114 et 122.
[7] André THOÜIN (1747-1824).
[8] « Amour et Psyché » Sculpture en marbre datant du IIe siècle après J.-C. saisie au Vatican.
[9] Voir les lettres n°77, 81, 94, 95 et 100.
[10] Sur les convois de Rome voir les lettres n°
[11] Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811). Berthollet est à Venise. Tinet accompagne le deuxième convoi de Rome. Voir la lettre n°102.
Delacroix, Charles (1741-1805).
1 double folio ; 242 x 176 mm
[1] Monge développe et précise ce point dans sa lettre au ministre des relations extérieures du 26 thermidor an V [13 août 1797]. Voir la lettre n°120. Sur le choix des manuscrits et la rédaction de la liste voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 70, 76, 79, 99, 100, 104, 110, 111, 113 et 140.
[2] Monge quitte Rome pour Naples 16 juin 1797 et est de retour le 28 juin. Voir les lettres n°107 et 108.
[3] À Rome ne restent de la commission que Monge, Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811)
et Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810).
[4] Les adjoints à la commission à partir de février 1797 le peintre, Jean-Baptiste-Joseph WICAR (1762-1834), le musicien Rodolphe KREUTZER (1766-1831). Les autres jeunes adjoints Gerli, Gaulle et Gros sont déjà partis accompagnés le deuxième et le troisième convoi de Rome. Voir les lettres n°81 et 103.
[5] Monge tire sans doute cette réflexion de sa lecture récente de l'Origine de tous les Cultes, ou la Religion universelle, ouvrage publié en 1795, dans lequel Charles-François Dupuis développe une étude comparative des positions religieuses et astronomiques chez les Égyptiens, les Grecs, les Chinois, les Perses et les Arabes. Au sujet de l’anticléricalisme de Monge, voir aussi la lettre n°39.
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
[1] Monge accompagné de ses collègues Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1748-1822). Berthollet est à Venise. Thoüin à Livourne. Voir la lettre n°103.
[2] Monge commet ici une erreur de date assez curieuse: il s'agit en fait du 16 juin 1797 (28 prairial an V). [R.T.] Voir la lettre n°104. Monge fait référence à leur mariage dont la date anniversaire est le 12 juin et qui est symbolisé par la fleur de genêt. Voir les lettres n°8, 127, 181 et 187. Le 20 messidor an V [8 juillet 1797], Catherine lui répond de Paris en lui faisant remarquer son erreur « Tu t’es mis en route le 12 mai, mon cher bon ami, pour aller à Naples, et tu cherchais des genêts, moi qui suis plus sure des époques heureuses de ma vie, je t’ai écrit le 12 juin pour te rappeler celle-là. Si tu continues, tu seras obligé de solliciter ce brevet pour le myrte, mais je ne l’accorderai pas il me faut le titulaire, et cela le plus tôt possible. » Enfin, Monge admet son erreur mais indique encore qu’il s’est mis en route pour Naples le 12 juin 1797. Voir la lettre n°118.
[3] MARIE-CAROLINE D’AUTRICHE (1752-1814), femme de FERDINAND IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825). Sœur de Marie-Antoinette et ennemie de la Révolution. De Paris, le 20 messidor an V [8 juillet 1797], Catherine commente avec la même énergie : « Puisque tu supposais qu’elle [le monstre femelle] devait lire ta lettre tu aurais dû être plus discret sur son compte, il faut se défier de ces espèces de monstres, ils sont trop difficiles à abattre. »
[4] FRANÇOIS DE NAPLES, FRANÇOIS Ier DES DEUX-SICILES (1777-1830), fils de Marie-Caroline D’Autriche et FERDINAND IV. Il épouse MARIE-CLÉMENTINE D’AUTRICHE (1777-1801) le 8 messidor an V [26 juin 1797].
[5] Cette description pourrait répondre aux critères d’un compte-rendu d’expérience en chimie. Un terme tel que « combustion lente » constitue un premier indice. Les images convenues de l’ « antre de Vulcain » et du « sommeil » du volcan sont le seul trait qui pourrait évoquer un discours mondain sur la science. La spécificité de ces sites archéologiques est leur lien avec des questionnements scientifiques. Cela constitue un élément de plus qui montre la posture pédagogique que Monge adopte avec les membres de sa famille. Voir les lettres n°9, 13, 20, 48, 108, 118, 171 et 173.
[6] Le site d’Herculanum découvert en 1709 est fouillé à partir de 1738. Voir la lettre n°108.
[7] De juin à septembre 1774, Monge effectue un voyage dans les Pyrénées dont il gravit des sommets afin d’effectuer avec le jeune médecin d’Arcet des observations à l’aide d’un baromètre à mercure portatif pour obtenir des mesures précises de la hauteur des montagnes. Cela donne lieu non seulement à une publication : Observations sur le baromètre, faites dans les Pyrénées conjointement avec le nivellement d’une montagne par MM. d’Arcet et Monge, au mois d’août 1774. Elles sont jointes à la Dissertation sur l’état actuel des montagnes dans les Pyrénées prononcée par d’Arcet, le 11 octobre 1775. Le voyage dans les Pyrénées donne lieu à une première correspondance de voyage. Monge écrit à un ami de Mézières, M. Tisseron, directeur des Postes de Mézières et de Charleville. Une copie manuscrite de cette correspondance est disponible à la B.I.F. (man. 2.191) et dans la B.É. (TATON R. (1951), p. 20)
[8] Monge donne aux phénomènes naturels une importance déterminante pour le perfectionnement de l’esprit et le progrès des sciences. (Voir les lettres n°3 et 62). Dans ce domaine plus que dans les mathématiques, il semble qu’il est devenu chercheur pour ses besoins d’enseignant. C’est d’ailleurs la physique que Monge enseigne pour la première fois au collège des Oratoriens de Lyon en 1764. Ensuite il développe en même temps un enseignement de physique et de mathématiques à l’École du Génie de Mézières. Il justifie l’étude des phénomènes naturels au sein même de sa Géométrie descriptive en les mettant en rapport avec les arts mais aussi en leur attribuant une valeur pédagogique dans le cadre de la formation de l’esprit : « Il faut […] rendre populaire la connaissance d’un grand nombre de phénomènes naturels, indispensable aux progrès de l’industrie, et profiter pour l’avancement de l’instruction générale de la nation, de cette circonstance heureuse dans laquelle elle se trouve, d’avoir à sa disposition les principales ressources qui lui sont nécessaires. » MONGE G. [1795] (1827), p. xv. Il faut souligner que Monge n’envisage pas seulement une formation en mathématiques à l’usage de la physique comme cela est le plus fréquent dans l’enseignement scientifique à la deuxième moitié du XVIIIe siècle, mais il envisage aussi l’usage de l’étude des phénomènes naturels au service de la formation de l’esprit dans des domaines plus théoriques tels que les mathématiques : « On contribuera donc à donner à l’éducation nationale une direction avantageuse en familiarisant nos jeunes artistes avec l’application de la Géométrie descriptive aux constructions graphiques […]. Il n’est pas moins avantageux de répandre la connaissance des phénomènes de la nature, qu’on peut tourner au profit des arts. Le charme qui les accompagne pourra vaincre la répugnance que les hommes ont en général pour la contention d’esprit, et leur faire trouver du plaisir dans l’exercice de leur intelligence, que presque tous regardent comme pénible et fastidieux. » MONGE G. [1795] (1827), p. xvii Monge attribue à l’étude des phénomènes naturels et à la géométrie descriptive la même valeur élémentaire sans hiérarchiser leur utilité pour la formation des esprits à l’exactitude et à l’évidence. MONGE G. [1795] (1827), p. 111. Il établit des liens réciproques entre les deux domaines scientifiques. Dupin ne manque de rappeler la part de l’étude des phénomènes naturels dans l’enseignement de Monge ni le charme qu’ils exerçaient aussi bien sur les élèves que sur le professeur : « Il aimait à conduire ses disciples partout où les phénomènes de la nature et les travaux de l’art pouvaient rendre sensibles et intéressantes ces applications. […] Monge étudiait avec une égale ardeur et les phénomènes de la nature et les phénomènes de l’industrie ; il acquérait des lumières pratiques […] et s’empressait d’en faire jouir la jeunesse studieuse. Dans ces excursions, faites aux jours de congé, par les plus beaux temps de l’année, au milieu des sites les plus pittoresques, l’imagination de Monge semblait s’agrandir comme les aspects offerts à ses regards par la nature ; il communiquait à ses disciples son ardeur et son enthousiasme, et changeait en plaisirs passionnés des observations, des recherches appliquées à des objets sensibles, qui faites dans l’enceinte d’une salle par des considérations abstraites, n’eussent paru qu’une pénible étude.» DUPIN Ch. (1819), pp. 16-18.
[9] Catherine n’est pas séduite ni fascinée par la description du volcan effectuée par Monge, le 20 messidor an V [8 juillet 1797], elle écrit : « Tu es donc enchanté de Naples et de ses belles horreurs, cela ne me donne pas envie d’aller habiter si près de l’Enfer, notre belle France vaut mieux que tout cela […]. »
[10] Voir la lettre n°108.
[11] Théâtre San Carlo construit en 1737 sur les plans du Sicilien Giovanni Medrano, par l'architecte napolitain Angelo Carasale.
[12] Rodolphe KREUTZER (1766-1831). Voir la lettre n°66.
[13] Camille BORGUESE (1775-1832).
[14] Louise MONGE (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla et Anne-Françoise HUART (1767-1852). Voir la lettre n°9. Monge a l’habitude de mentionner sa fille ainsi. Par contre ici il cherche à montrer son attention spécifique à « Paméla » et « Fillette ».
[15] Barthélémy BAUR (1752-1823) le mari de « fillette » Anne-Françoise HUART.
[16] Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827). Le 17 floréal an V [6 mai 1797], Catherine donne des nouvelles de Louis de retour de sa tournée dans les ports en tant qu’examinateur de la Marine en remplacement de Monge: « Ton frère est de retour depuis longtemps, il a rapporté de son voyage une sciatique qui lui tient tout un côté du corps de sorte que quand il éprouve de l’humidité, il souffre, mais à cela près, il se porte bien ainsi que sa fe[mme], et nous aussi. » Monge a aussi souffert de sciatique en Italie. Voir la lettre n°118.
[17] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
[1]Jean-François REUBELL (1747-1807), Paul BARRAS (1755-1829), Louis-Marie DE LA RÉVELLIÈRE-LÉPEAUX (1753-1824), François BARTHÉLEMY (1747-1830), Lazare CARNOT (1753-1823).
[2] Les commissaires commencent leur mission au début du mois de juin 1796 par le Nord de l’Italie. Voir lettres n°8, 11 et 15.
[3] Ce premier convoi était d’abord confié à La Billardière qui n’en a finalement conduit à Paris qu’une partie. Voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 48, 51, 52, 53.
[4] Jean-François ESCUDIER (1759-1819) sur le convoi des tableaux de Lombardie voir les lettres n°41, 42, 48, 53, 77, 81, 92 et 98.
[5] Monge a un faible pour « La Sainte-Cécile et quatre saints » (1515-1516) de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520).
Il l’exprime à de nombreuses reprises. Voir les lettres n°12, 27, 42, 48 et 53.
[6] « La Madone de saint Jérôme » (1527-1528) de Antonio ALLEGRI, dit, il Correggio (1489 ?-1534).
[7] Monge écrit toujours au même sujet en réaffirmant la responsabilité de la République française vingt jours plus tard. Voir la lettre n°117.
[8] Charles DELACROIX (1741-1805). Voir lettre n°111. Sur les convois de Rome voir les lettres n°
[9] Le convoi part le 26 messidor an V [14 juillet 1797]. Sur la liste des manuscrits, voir les lettres n°25, 26, 27, 70, 76, 79, 99, 100, 14, 110, 111, 113, 114 et 120.
[10] Sur la question des matrices des caractères orientaux. Voir les lettres n°86, 88, 110, 114, 133 et 134.
[11] Claude-Louis BERTHOLLET est à Venise Voir la lettre n°99.
[12] Jacques-Pierre TINET (1753-1803), Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811). Thoüin à Livourne.
[1] Monge écrit le jour même de cette prise et en fait le récit.
[2] La Cène de Léonard de Vinci (1452-1519), fresque effectuée entre 1495 et 1497 dans le réfectoire du couvent Santa Maria delle Grazie, couvent des Jacobins selon Monge (on retrouve la même information dans le BOSSI (1818), Guide des étrangers à Milan et dans les environs de cette ville pp. 185-186) et des Dominicains selon Thouin. « À l’une des extrémités de la ville, du côté de la forteresse, le couvent des Dominicains possède un tableau d’une grande beauté. C’est la Cène, par Léonard de Vinci, peinte à fresque au-dessus de la porte d’entrée du réfectoire. Les figures, un peu plus grandes que nature, ont une expression si vraie que, vues à douze ou quinze pieds de distance, elles font illusion. Les couleurs ont été un peu affaiblies par le temps, ce qui a nécessité une retouche presque générale. Il n’y a que les trois figures à main droite qui n’aient pas été retouchées, on le reconnaît à l’altération du coloris. Nous engageâmes le commissaire du gouvernement, M. Saliceti, à faire dessiner par un artiste habile ce magnifique tableau, afin de le graver et de conserver ainsi le souvenir d’un chef d’œuvre d’un des plus grands peintres. » THOUIN A. (1841), pp. 44-45.
[3] Hyacinthe-Francois DESPINOY (1764-1848), général.
[4] ? LOQUIN (17 ? - ?) officier de l’armée d’Italie.
[5] Monge ne donne pas de détail ni de précision sur les objets et ouvrages de sciences qu’il découvre à Milan au contraire de Thoüin. Voir lettre n°8.
[6] Sur le premier convoi de la commission, voir les lettres n°12, 14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 48, 52 et 53.
[7] Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811), peintre. Il précède les autres membres de la commission pour effectuer la sélection des tableaux à enlever à Bologne. Voir la lettre n°12.
[8] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[9] Anne Françoise HUART (1767-1852) et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823).
[10] Louis MONGE (1748-1827) et Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[11] Louise MONGE (1779-1874), Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
Huart, Catherine (1748-1847)
Lettre non signée mais datée dans laquelle il est question de son travail relatif aux manuscrits du Vatican et du cours des événements en Italie
[1] Il n’y a que la lettre du 28 prairial an V qui se trouve dans les archives familiales conservées à l’École polytechnique.
[2] Ni le manuscrit, ni une transcription n’ont pu être trouvés de la lettre de Catherine à Monge de Paris, le 24 Prairial an IV [12 juin 1797].
[3] Le 12 juin est la date anniversaire de leur mariage. La lettre n°107. Naples, le 30 prairial an V, elle ne date pas du 12 mais du 18 juin 1797.
[4] Monge écrit encore une autre lettre de Rome le 26 messidor an V [14 juillet 1797]. Lettre n°113.
[5] Sur la sélection effectuée par la commission parmi les manuscrits du Vatican voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 70, 76, 79, 99, 100, 104, 109, 111, 113, 114, 120 et 139.
[6] Voir les lettres n°86, 88, 109, 114, 133 et 134.
[7] Tous les convois qui partent de Rome sont dirigés sur Livourne. Voir les lettres n°98, 100, 102, 110 et115.
[8] Numa POMPILIUS (716-673 av. J.-C.) roi de Rome.
[9] Les deux sculptures : « Le Tibre » et « Le Nil ».
[10] Monge se charge d’organiser ce dernier convoi lors de sa deuxième mission à Rome avant de s’embarquer pour l’Égypte en mai 1798. Voir les lettres n°102, 110 et 184.
[11] Sur la nature spectaculaire des convois et la volonté de frapper l’opinion publique voir les lettres n°48, 81, 92, 94, 100 et 102.
[12] Le 25 messidor an V [13 juillet 1797], les trois commissaires Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) et Jacques-Pierre TINET (1753-1803) partent pour Livourne où sont rassemblés les objets saisis à Rome et où les attendent Thoüin. Voir la lettre n°109, 111 et 114.
[13] L’article 3 du Traité de Milan entre la France et Venise signé le 16 mai 1797 [27 floréal an V] stipule la remise à la France de 20 tableaux et 500 manuscrits. Voir les lettres n°114, 117, 118, 122, 123, 127, 128, 130, 131, 139 et 140.
[14] Catherine commente le 11 thermidor an V [29 juillet 1797 : « Je serai obligée de recommencer ton éducation. J’ai bien de l’avantage sur toi, moi qui n’ai pas quitté la partie. Je ne la trouve pas plus belle pour cela ; tous vos trophées, toutes les dépouilles des ennemis, que nous font ces bagatelles, près des grands objets qui nous occupent ici, les presbytères que nous reprenons, et que nous rendons aux bons prêtres, voilà qui est digne d’occuper des hommes sensés, des philosophes du XVIIIe siècle. Mais vous autres pauvres gens qui êtes des profanes, vous n’avez pas le sens commun, de vous attacher à ces misères. Cependant à travers toutes nos grandes mesures, on dit qu’il a quelques apparences que la paix avec l’Empereur est signée, c’est un miracle auquel je ne crois pas encore, à moins que le génie de la Liberté qui nous a toujours si bien secondé n’ait présidé avec Bonaparte à cette grande affaire. Cela nous rendra-t-il plus sages ? C’est ce qu’il faudra voir. Mais je vois tant d’hommes auxquels je croyais du mérite et des principes Républicains, qui se conduisent maintenant comme s’ils n’avaient jamais eu ni l’un ni l’autre, que je ne sais plus qu’en penser. Il est vrai que j’ai la vue courte en politique, le dire des gens aux plus longues vues que moi n’explique pas cela non plus. Que cela ne t’empêche pas de revenir, et surtout de ne point t’affliger lorsque tu seras avec nous. Il faut souffrir tout ce qu’on ne peut empêcher, si comme tu dis, le lâche sentiment de la peur ne retenait les Royalistes, il y a longtemps que la République française n’existerait plus. » Voir la réponse de Monge lettre n°119. Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor, voir les lettres n° 89, 90, 116, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.
[15] De Paris le 14 thermidor an V [1er août 1797], Catherine lui répond à ce sujet : « Le pauvre Guyot qui n’a rien du tout, n’a pu obtenir de place en France, malgré son intimité avec quelques-uns des Dieux. Ils ne le protègent pas, parce qu’il s’est montré tel qu’il est au fameux mois de prairial. Il partira après l’équinoxe, si on lui donne de l’argent. »
[16] Monge n’imagine pas être retenu à Passeriano par le Général lors des négociations pour parvenir à un traité de paix définitif avec l’empereur. Voir la lettre n°128.
[17] GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) homme politique de la Côte-d’Or et ami bourguignon de Monge. En 1794, Florent-Guyot député de la Côte-d’Or à la Convention, est envoyé en mission auprès de l’armée du Nord et a pu communiquer avec Monge avec la ligne de télégraphe aérien mise en place de Paris à Lille et qui commence à fonctionner en mai 1794. Elle permet de communiquer par signaux visuels, par sémaphores. Monge a été consulté par Chappe afin de lutter contre les arrêts de transmission et d’en réduire le temps.
[18] Joseph ESCHASSÉRIAUX, (1753-1824), il est élu député par le département de la Charente-Inférieure (actuelle Charente-Maritime) dès l’Assemblée législative en 1791, puis sous la Convention en 1792 et 1795, enfin sous le Directoire lors des élections d’avril 1797. Le 14 thermidor an V [1er août 1797] Catherine lui répond : « Je n’ai pas encore fait ton compliment à celui qui est réélu pour la 3ème fois, il y a 4 jours que je ne l’ai vu. C’est un singulier corps. » Sur le jugement que porte Monge sur Eschassériaux voir les lettres n°27, 118 et 137.
[19] Les Français occupent l’île de Corfou le 29 juin1797. Les îles ioniennes de Corfou, Zante et Céphalonie qui étaient sous la domination vénitienne se révoltent avant de passer sous la domination française. Voir les lettres n°90 et 119.
[20] Louise MONGE (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART. Parce qu’elles n’écrivent pas à Monge. Voir la lettre n°20.
[21] Anne Françoise HUART (1767-1852), jeune sœur de Catherine HUART et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) ainsi que Louis MONGE (1748-1827) frère de Gaspard MONGE et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[22] Émile BAUR (1792- ?) fils de Anne Françoise HUART et Barthélémy BAUR.
[23] Jean-Claude NAIGEON (1753-1832) peintre et Étienne-Marie BARRUEL, (1749-1818) instituteur à l’École polytechnique.
[24] Jean-Baptiste PATRAULT (1751-1817).
[25] Le 14 thermidor an V [1er août 1797], Catherine le confirme en réponse : « Il est vrai que la République de Lucques a fait sa révolution. »
[1] Charles DELACROIX (1741-1805).
[2] Tous les objets saisis selon le Traité de Tolentino du 1er ventôse an V [19 février 1797] sont transportés à Livourne en quatre convois pour être embarqués pour Marseille. Les deux premiers y sont déjà. Voir les lettres n°81, 92, 94, 100, 110, 115, 121 et 122.
[3] François CACAULT (1743-1805). Voir la lettre n°102.
[4] Le sculpteur Edme GAULLE (1762-1841) et le peintre Antoine-Jean GROS (1771-1835) adjoints à la commission des sciences et des arts. Voir les lettres n°103.
[5] FERDINAND III DE HABSBOURG, grand duc de Toscane (1769-1824).
[6] 22 messidor an V [10 juillet 1797].
[7] Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) et Jacques-Pierre TINET (1753-1803) partent finalement le 24 messidor. Voir les lettres n°113 et 114.
[8] Monge ne partira que le 26. Il attend aussi la copie du catalogue des cinq cents manuscrits qui ont été saisis à Rome. Voir les lettres n°113 et 114. Sur la question des caractères de la Propagande voir les lettres n°86, 88, 109, 110, 114, 133 et 134.
[9] Pierre BÉNÉZECH (1749-1802). Voir les lettres n°21, 24, 29, 48 et 115.
[10] Monge est seul avec Tinet, Berthélemy et Moitte. Thoüin est toujours à Livourne. Voir les lettres n°100 et 113. Berthollet est déjà à Venise. Voir la lettre n°99.
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).
Delacroix, Charles (1741-1805).
[1] Jean Aimé LAUTOUR-BOISMAHEU (1752-1846).
[2] Le livre des lamentations, partie de l’Ancien testament.
[3] Fulvio ORSINI (1529-1600). Il collabore avec zèle à la révision de la bible grecque au sein des commissions pontificales qui dirigent les travaux d’érudition catholique qui marquent à Rome la seconde moitié du XVIe siècle.
[4] Voir la lettre n°111.
[5] Rodolphe KREUTZER (1766-1831, adjoint à la commission des sciences et des arts à partir du traité de Tolentino de janvier 1797.
[6] Voir la lettre n°111. Avant de rejoindre Berthollet à Venise, Moitte, Berthélemy et Tinet quittent Rome pour se rendre à Livourne et rejoindre Thoüin pour aller voir l'état du dépôt des œuvres saisis à Rome qui y sont rassemblées. Monge part directement de Rome pour Venise.
Lettre non signée mais qui comporte deux dates : le 26 messidor de l’an V de la République et le 29 thermidor à Venise, cette lettre témoigne du parcours de G. Monge en Italie pour choisir les oeuvres qui sont destinées à la France.
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
[1] Voir la lettre n°110.
[2] Ni la lettre du 4 messidor an V [22 juin 1797] ni celles des 24 et 26 prairial an V [18 juin 1797] n’ont été conservées dans les archives familiales du fonds de l’École polytechnique. Catherine lorsqu’elle détaille les lettres qu’elle lui a envoyée à cette période ne mentionne jamais une lettre du 4 mais du 10 messidor. Voir les lettres de Catherine à Monge de Paris du 17 messidor an V [5 juillet 1797] et du 11 thermidor an V [29 juillet 1797]. Voir infra.
[3] Catherine lui écrit de Paris le 28 prairial an V [16 juin 1797] : « Il semble que les patriotes sentent la nécessité de se réunir. Ils ont loué un grand hôtel. Ils sont déjà 5 à 600, dans ce nombre il y a plus de moitié députés quelques-uns du nouveau tiers se présentent aussi. J’espère que les clichyens seront un peu contenus par cette réunion, et que les patriotes s’entendront pour le maintien de la République, que les M[essieurs] minent tous les jours un peu. Pourvu que tout se passe en paroles car les mouvements font toujours des victimes, n’importe de quel bord elles sont, cela est affligeant. » Sur la montée des royalistes et la réponse du Directoire voir les lettres n°89, 90, 110, 116, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.
[4] Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811), Jacques-Pierre TINET (1753-1803) et André THOÜIN (1747-1824) Voir lettres n°114, 138 et 140.
[5] Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) le sculpteur et André THOÜIN (1747-1824) le naturaliste. Voir les lettres n°92, 94, 95, 98, 100, 102, 103, 109, 110, 111, 121 et 122.
[6] Les deux peintres BERTHÉLEMY et TINET. Voir lettre n°140.
[7] COUTURIER ( ?- ? ).
[8] Sur le choix des manuscrits à Rome et la rédaction du catalogue voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 79, 99, 104, 110, 111, 114, 120 et 139.
[9] Napoléon BONAPARTE (1769-1821).
[10] François CACAULT (1743-1805), ministre plénipotentiaire envoyé à Rome en remplacement de MIOT pour veiller à la bonne exécution du traité de Tolentino du 1er ventôse an V [19 février 1797].
[11] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) qui est déjà à Venise. Voir la lettre n°119.
[12] Catherine lui écrit de Paris le 28 prairial an V [16 juin 1797] : « Je ne sais pourquoi, Mon cher ami, je me persuade que tu reçois au moins les lettres que j’adresse au C[itoyen] Cacault. Et cela m’invite à t’écrire, car je n’ai rien de particulier à te dire ni de réponse à te faire, ta dernière lettre est du 1er de ce mois. J’y ai répondu le 22. » ; et le 17 messidor an V [5 juillet 1797] : « J’ai, 4 lettres en route pour toi, à l’adresse du C[itoyen] Cacaut, une du 24, une du 28, une du 10 messidor. Si tu ne lui as pas donné ton itinéraire j’aurais encore parlé dans les déserts. D’après le temps que celles du 17 et du 20 floréal ont mis à te parvenir, je vois qu’à peine tu recevras celle du 24 prairial. »
[13] Jean-Baptiste PATRAULT (1751-1817), Voir la lettre n°110.
[14] Il s’agit du mariage entre sa fille Louise MONGE (1779-1874) et Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824). Catherine écrit de Paris le 28 prairial an V [16 juin 1797] : « […] notre amoureux, ne dira rien avant ton retour. Il est venu hier à la maison. Il a remis ses ouvertures à faire à Louise, à la promenade, le temps ne favorise pas ses vues voilà 15 jours qu’il pleut à seaux. Il doit encore venir ce soir, nous sommes toujours seules. La conversation est générale cela ne convient pas aux amoureux. Comme il ne m’a rien dit, je ne peux décemment les laisser tête-à-tête. ». En réponse à ce commentaire de Monge, Catherine lui donne alors plus de détails dans sa lettre de Paris du 23 thermidor an V [10 août 1797] : « Tout en me félicitant de la manière dont je conduis ma barque, tu ignores ce que cela a produit, rien du tout, toujours la même indécision, les mêmes amours. Cependant il est question de nous donner à déjeuner chez lui, après [le] déjeuner, je me propose de lui parler. J’ai eu hier une grande conversation avec Louise qui est devenue confiante. Je lui disais : « Cette indécision, cette manière de marchander, ne t’humilie donc pas ? Tu es donc bien attachée à cet homme qui a l’air bon et honnête, à la vérité, mais qui n’a rien d’aimable, pas même l’esprit dont il ne manque pas. » Elle me répondit que tu l’aimais.
« -Mais cela ne doit pas seul te déterminer.
-Il a, dit-elle, une réputation faite, il a l’air bon, et je l’aime. »
Tout cela est raisonnable, mais il n’y a jamais eu de conduite pareille. S’il était un homme ordinaire, je lui supposerais des intentions peu honnêtes. Il y a quelques jours que, d’après mon conseil, elle lui fit sentir que ses assiduités pouvaient lui faire du tort, s’il ne se proposait pas de terminer, il prit fort mal cette espèce de provocation, et gauchement il lui dit qu’il suffisait qu’on le pressât pour qu’il se retire, après une longue conversation entre eux il finit par lui dire : « Il ne faut donc plus que je revienne ?
- Vous pouvez venir comme ami de la maison. »
Il fut 6 jours sans revenir. Quand il revint il lui dit qu’elle le traitait en aventurier, que s’il voulait avoir des femmes, en abuser, il y en avait assez dans Paris, qu’il ne l’aurait pas distinguée des autres pour cela, et chaque fois qu’il vient c’est toujours la même chose. Le jour du dîner, il était assez aimable mais toujours gauche, il lui dit ce jour-là qu’il était aussi accoutumé à nous que s’il ne nous avait jamais quittées… ». Voir les lettres n°27, 118, 127, 125, 126, 127, 136, 137 et 138.
[15] Comme Monge le prévoit, il est à Florence le 29 messidor an V [17 juillet 1797] et à Milan, le 3 thermidor an V [21 juillet 1797].
[16] Sur les critères de sélections et les modalités d’action des commissaires, voir les lettres n°22, 26, 79, 114, 120, 139 et 140. Le 17 messidor an V [5 juillet 1797] Catherine écrit au sujet de l’exigence morale que Monge met en œuvre au cours de sa mission : « […] je me moquerai des gens qui n’approuveront pas tes opérations. Comme tu dis très bien, tu es le plus difficile à satisfaire, quand on pense et agit en galant homme, on a toujours le témoignage de sa conscience pour soi, cela suffit. Les passions aujourd’hui sont tellement en jeu, que tel qui vous calomnie, vous estime foncièrement, ainsi mon ami tranquillise toi là-dessus. »
[17] Sur l’attachement de Monge aux républicains de Rome voir la lettre n°119.
[18] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) voir la lettre n°116 et GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834).
[19] Voir la lettre n°34.
[1] Charles DELACROIX (1741-1805).
[2] Traité signé avec le pape le 1er ventôse an V [19 février 1797]. Voir les lettres n°62 et 63.
[3] Charles-Godefroy REDON DE BELLEVILLE (1748-1820). Consul de la République à Livourne voir la lettre n°122.
[4] Pierre BÉNÉZECH (1749-1802). Il s’agit en fait du ministre de la Justice Philippe-Antoine MERLIN DE DOUAI, (1754-1838). Voir les lettres n°86, 88, 133 et 134.
[5] Voir le lettre n°120.
[6] L’article 3 du traité de Milan entre la France et Venise, signé le 16 mai 1797 [27 floréal an V], stipule la remise de vingt tableaux et cinq cents manuscrits. Voir les lettres n°117, 118, 122, 123, 127, 128, 130, 139 et 140.
[7] Sur les critères de saisies établis par la commission voir les lettres n°22, 26, 79, 113, 120, 139 et 140.
[8] Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) et Jacques-Pierre TINET (1753-1803). Voir lettre n°113. Tous les objets saisis à Rome sont transportés à Livourne pour y être embarqués pour Marseille. Voir les lettres n°92, 94, 95, 98, 100, 102, 103, 109, 111, 121 et 122.
[9] Les deux peintres BERTHÉLÉMY et TINET. Voir la lettre n°140. Sur le choix des manuscrits et la rédaction du catalogue voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 79, 99, 104, 110, 111, 113 et 120.
[10] Napoléon BONAPARTE (1769-1821). Monge lui aussi passe par le quartier général. Il y arrive cinq jours plus tard. Voir la lettre n°116.
[11] Thoüin est à Livourne et Berthollet à Venise.
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).
[1] Le 15 juillet 1797 lors du remaniement ministériel du Directoire, Charles DELACROIX est remplacé par Charles-Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD (1754-1838). Dans les lettres et rapports de la commission au ministre des Relations extérieures le changement de personne n’apparaît pas. D’autre part deux jours après, même Bonaparte qui, adresse le même jour une lettre au ministre, n’est pas informé du changement. (Voir lettre n°1793, CGNB). C’est 9 jours plus tard, le 8 Thermidor an V [26 juillet 1797] que Bonaparte écrit à Talleyrand (Lettre n°1822, CGNB).
[2] WILLOT-FRÉVILLE ( ?- ? ), secrétaire de légation à Florence.
[3] Commune italienne de la province de Sienne à 183 km de Rome.
[4] Voir la lettre n°114.
[5] Pierre BÉNÉZECH (1749-1802) est remplacé par Nicolas FRANÇOIS DE NEUFCHÂTEAU (1750-1828) après le remaniement ministériel du 15 juillet 1797.
[6] Voir les lettres n°21, 24, 29, 48 et 111.
[7] À Milan. Voir la lettre n°116.
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).
[1] Charles-Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD (1754-1838).
[2] Monge exprime ici la responsabilité de la République française dans la dégradation des œuvres d’art et le souci de conservation des œuvres éloigné du vandalisme dont on les accuse. Voir les lettres n°19, 20, 28 et 34. Sur le convoi des tableaux de Lombardie voir les lettres n° 41, 42, 48, 77, 81, 92, 98 et 109.
[3] Tous les objets saisis à Rome sont transportés à Livourne pour y être embarqués. Voir les lettres n°111, 114, 115 et 139.
[4] François-Louis-Michel CHEMIN DES FORGUES (1759-1840). Voir la lettre n°116.
[5] Berthollet est à Venise, Thoüin, Moitte, Berthélemy et Tinet sont à Livourne.
[6] L’article 3 du traité de Milan entre la France et Venise, signé le 16 mai 1797 [27 floréal an V], stipule la remise de vingt tableaux et cinq cents manuscrits. Voir les lettres n°114, 118, 122, 123, 127, 128, 130, et 140.
[7] Sur la liste des manuscrits saisis à Rome voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 70, 76, 79, 99, 100, 104, 110, 111, 113, 114, 120, 139 et 140.
Lettre non signée mais qui comporte deux dates : le 15 thermidor de l’an V de la République et le 4 fructidor de l’an V ; lettre relative à la contre-révolution.
IX GM 1.121
[1] Monge quitte Rome le 26 messidor an V [14 juillet 1797] et il indique avoir reçu une lettre du 26 prairial et une autre du 4 messidor. Aucune des deux lettres n’est conservée dans les archives familiales du fonds de l’École polytechnique. Voir la lettre n°113.
[2] Lettres de Catherine de Paris le 17 et 20 messidor an V [5 et 8 juillet 1797].
[3] Sur la montée des royalistes à Paris après leur victoire aux élections pour le renouvellement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents en avril 1797 et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor, voir les lettres n°89, 90, 110, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.
[4] Erreur de Monge dans sa lettre à Catherine de Naples, le 30 prairial an V [18 juin 1797]. Voir la lettre n°107. Le 15 juin 1797 [27 prairial an V], il est encore à Rome. C'est le 16 juin 1797 [28 prairial an V] qu'il a quitté cette ville pour un bref voyage à Naples. [R.T.] Voir la lettre n°104.
[5] De Paris, le 20 messidor an V [8 juillet 1797] Catherine écrit : « Je me doutais bien que [tu] ne te passerais ni d’Herculanum, ni de Naples, pourvu que la Sicile ne s’en mêle pas. Cela sera fort heureux. »
[6] Le 20 messidor an V [8 juillet 1797], Catherine répond de Paris,: « Tu t’es mis en route le 12 mai, mon cher bon ami, pour aller à Naples, et tu cherchais des genêts, moi qui suis plus sûre des époques heureuses de ma vie, je t’ai écrit le 12 juin pour te rappeler celle-là. Si tu continues, tu seras obligé de solliciter ce brevet pour le myrte, mais je ne l’accorderai pas. Il me faut le titulaire, et cela le plus tôt possible. Je te suppose parti de Rome. D’après mon calcul, tu ne seras pas resté à Naples plus que jusqu’au 4 de ce mois, ou le monstre femelle t’[aurait] fait arrêter. » La fleur de genêts leur rappelle la date de leur mariage voir les lettres n°8, 127, 181 et 187.
[7] MARIE-CAROLINE D’AUTRICHE (1752-1814), femme de FERDINAND IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825). Sœur de Marie-Antoinette et ennemie de la Révolution. Catherine répond de Paris, le 20 messidor an V [8 juillet 1797] : « Puisque tu supposais qu’elle devait lire ta lettre tu aurais dû être plus discret sur son compte, il faut se défier de ces espèces de monstres, ils sont trop difficiles à abattre. »
[8] John Francis Edward ACTON (1736-1811) ministre de la Marine, de la défense, des finances et premier ministre du royaume de Naples et de Sicile.
[9] Monge ici se montre étonné et presque piqué que le ministre de la Marine du royaume des Deux-Siciles ne le reconnaisse qu’en tant que géomètre mais non en tant que ministre. C’est d’ailleurs de la même façon que Madame Roland dans ses mémoires lui reconnaît ses compétences scientifiques pour mieux nier sa capacité à être au service de l’État. (ROLAND. [1986], Mémoires, pp. 248-249.) Monge n’aurait sans doute pas été satisfait s’il n’avait été reconnu que comme ministre et non comme géomètre. Car en 1792, Monge incarne un nouveau type de ministre, un ministre qui ne cesse pas d’être savant et membre actif de sa communauté. La nouvelle fonction publique du mathématicien est très bien reçue par les savants. Ainsi le 21 décembre 1792, Lavoisier, pour les comités de trésorerie et de librairie de l’Académie des Sciences, écrit au ministre Monge : « L’Académie s’estime heureuse d’avoir dans cette occasion auprès de la Convention nationale un interprète qui réunit à la qualité de savant et d’académicien, celle de ministre de la République et dont l’opinion ne peut manquer d’être d’un grand poids sous ce double rapport. » (Arch. Ac. Sc., 1227/24. – Br.a Communiqué par P. Bret.) L’expédition de LATOUCHE-TRÉVILLE (1745-1804) en décembre 1792 constitue un petit succès de son ministère qui précède un plus gros échec l’expédition de Sardaigne. Avec l’expédition de Latouche-Tréville, il s’agissait de demander réparation d’une insulte faite à la République française. L’agent diplomatique du gouvernement des Deux-Siciles à Constantinople avec les ambassadeurs de Prusse et d’Autriche, avaient été très actifs auprès du Sultan afin qu’il refusât de reconnaître l’envoyé de la République française. Le jour même de l’entrée de Latouche-Tréville dans le port de Naples, la cour accorde immédiatement toute les satisfactions qui lui étaient demandées en exprimant sa volonté de consolider les bonnes relations entre la cour de Naples et la République française. CHEVALIER E. (1886), Histoire de la Marine française sous la première république faisant suite à l’histoire de la marine française pendant la guerre de l’indépendance américaines, Paris, Hachette, pp. 38-40. Sur l’action de Monge à la Marine voir les lettres n°127 et 132 mais aussi sur le goût de Monge pour la mer et son enthousiasme à l’idée de participer non seulement à une campagne militaire, une expédition scientifique mais aussi une expédition maritime voir les lettres n°38, 176, 177, 180, 181 et 187.
[10] Victoire BOURGEOIS (17 ? - ?) jeune fille d’amis de Rocroy que les Monge ont pris chez eux un moment. Catherine lui écrit le 17 messidor an V [5 juillet 1797] : « M. Bourgeois qui est parti hier avec Victoire te font mille amitiés, ils nous ont menés à l’opéra, et nous nous sommes quittés en sortant. La pauvre Victoire a bien pleuré. Elle aurait bien désiré rester avec nous, cela m’a fourni matière à réflexions. Voilà un père et une mère qui aiment tendrement leurs enfants, mais parce qu’ils n’ont pas pris avec eux l’air de confiance et amical, leurs pauvres enfants les craignent sans les aimer. Il me semble mon bon ami, que nous avons mieux calculé nos intérêts, que nous avons gagné la confiance et l’amour des nôtres. Cette persuasion est nécessaire à mon bonheur qui sera au comble quand je te reverrai. »
[11] Le 17 messidor an V [5 juillet 1797], Catherine écrit : « Je suis parfaitement contente de Louise, tu la trouveras changée à son avantage. »
[12] Monge écrit à Catherine après sa visite à Ostie (voir la lettre n°99), on ne dispose pas de cette lettre dans laquelle il l’informe de sa sciatique mais seulement de la réponse de Catherine de Paris du 17 messidor an V [5 juillet 1797] : « J’étais loin de penser que tu promenais une sciatique depuis huit mois, toutes tes lettres n’étaient remplies que des progrès de ton embonpoint. Il y régnait même un enthousiasme qui ne se peint pas aussi bien quand on n’a pas un fond de gaieté que les douleurs éloignent. Je ne peux plus compter sur ce que tu me diras dorénavant sur ta brillante santé, il faut être bien malheureux de faire connaissance avec ces sottes douleurs dans un pays où ceux qui en ont les quittent. Parle m’en plus en détail puisque tu as tant fait que de m’en dire quelques choses. Je veux tout savoir[…] » Enfin le 20 messidor an V [8 juillet 1797], Catherine rassure tout à fait Monge : « La sciatique de ton frère est tout à fait passée, il a dîné hier avec nous. » Voir la lettre n°107.
[13] Barthélémy BAUR (1752-1823) mari de la sœur de Catherine, Anne Françoise HUART (1767-1852). Le 17 messidor an V [5 juillet 1797], Catherine écrit : « Fillette et son mari t’embrassent. Il a trois écoliers à 3[f] par leçon, cela est bien heureux car son traitement de la marine est réduit à 1800 [f] dont il lui est dû 4 mois ainsi qu’aux autres fonctionnaires comme nous, ils ont touché p[ou]r 6 mois 2 mille livres de rentes, 100 en écus le reste en bons qu’ils vendent 20 pour 100. »
[14] Catherine écrit le 20 messidor an V [8 juillet 1797] : « Tâche de voir Venise en abrégé, et de revenir bien vite. »
[15] Cela est stipulé dans l’article 3 du Traité de Milan entre la France et Venise signé le 16 mai 1797 [27 floréal an V]. Voir les lettres n°90, 93, 96 et 99. Sur le choix des manuscrits voir les lettres n°114, 117, 122, 123, 127, 128, 130 et 140.
[16] Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824), membre du conseil des Cinq-Cents. Voir les lettres n°27, 110, 113 et 137.
[17] Sa rue.
[18] François CACAULT (1743-1805), ministre plénipotentiaire à Gênes envoyé en mission à Rome.
[19] Lettre écrite de Paris le 10 messidor an V [ 28 juin 1797] par Louise MONGE (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla. La jeune nièce de Catherine appelle le couple Monge « papa » et « maman » comme leurs deux filles et exprime dans cette lettre tout son attachement à l’ensemble de la famille : « Émilie sera bien contente, elle jouira du plaisir de vous embrasser avant nous et peut être reviendra-t-elle avec vous, si maman n’est pas chez elle. Je sais bien que je [désirerais] que cela fut comme cela, car comme je resterais à Paris je ne vous reverrais que deux mois plus tard que les autres et j’aurais encore le désagrément de me séparer de maman et Louise ce qui me ferait beaucoup de peine, mais j’espère que tout le monde sera content. La citoyenne Berthollet est à la campagne depuis un mois, elle a du bien mauvais temps car la pluie ne cesse, et dès qu’il fait un jour de passable on est sûr d’avoir un orage le lendemain ; on attend la fin du mois avec la plus vive impatience parce qu’on espère que cela finira. Vous ne dites jamais si vous avez reçu de mes lettres. Je crois que oui, mais je sais bien que vous ne m’avez jamais répondu j’espère que je ne suis pas oubliée. Adieu mon cher papa […]. » Sur les rapports de Monge avec les enfants et les jeunes gens voir la lettre n°14.
[20] Avant son départ, Monge a dû demander à Louise comme à Paméla de l’informer sur les événements parisiens dans leurs lettres. Cela ressemble à une sorte d’activité pédagogique dans le cadre d’une éducation civique. Sur l’attitude pédagogique de Monge envers les enfants de sa famille voir les lettres n°9, 13, 20, 48, 171 et 173. Dans sa lettre du 28 nivôse an V [17 janvier 1797] Louise répond au même reproche que son père aurait formulé dans une lettre qui daterait du 5 nivôse an V [25 décembre 1796] (lettre non retrouvée mais dont Catherine fait mention dans une lettre du 9 frimaire [29 novembre] complétée le 17 nivôse an V [6 janvier 1797). « Il est probable, mon cher papa, que tu n’as pas reçu ma dernière lettre, car tu ne te plaindrais pas que je ne parle plus de politique ; tu sais que c’est ma science favorite, et la dernière lettre que je t’ai écrite vaut le meilleur journal de Paris. » Sur le goût de Louise pour la politique et son caractère voir les lettres 4, 9, 14 et 20.
[21] Il est question du mariage entre sa fille Louise MONGE (1779-1874) et Eschassériaux. Catherine écrit de Paris, le 10 messidor an V [28 juin 1797] : « Je ne puis me rendre à Nuits sans courir les risques de voir encore nos espérances pour L[ouise] évanouies. Le gros sang-froid de notre amant nous verrait encore partis comme il y a vingt mois. Rien ne le détermine à parler, la mission de G[uyot] n’a rien produit. Il est encore venu hier à la maison, il a toujours l’air fort amoureux et fort peu empressé d’en finir. Je ne sais à présent si c’est ton retour qu’il attend, ou si c’est une suite de son indécision ; mon rôle est très ennuyeux. J’ai mandé à M[onsieur] Marey qu’il devrait bien venir m’aider dans mes dernières douleurs de l’enfantement. » Émilie en fait part dans sa lettre de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797] et en profite pour donner son opinion : « Il parait d’après ce que nous mande maman que le politique [Eschassériaux] continu toujours ses assiduités, mon mari serait bien aise que ce mariage se fit et moi je ne sais pas trop car, d’abord, il est trop âgé pour Louise et secondement, il l’emmenerait à Rochefort où peut-être nous ne la reverrions jamais, enfin, à ton retour tu pèserais toutes ces considérations et surement tu feras tout pour le mieux. Tu sais probablement qu’il est nommé par son département à la nouvelle législature. ». Dans la même lettre Marey expose un avis différent de sa femme : « Il ne me reste plus qu’à vous parler d’un objet bien cher à votre cœur de votre chère Louise qui ne réclame qui ne voit qui ne respire que son papa. [ …] Mes conjectures cher citoyen se trouvent vraies le C. Eschassériaux a fait sa déclaration à la suite d’une explication qu’il eut avec un de ses collègues qui avait su apprécier le charme de votre aimable fille. Il fait aujourd’hui une cour assidue et je suis sur que votre présence qu’il attend avec impatience le déciderait à faire des demandes sérieuses, aucun parti ne me parait mieux convenir. Civisme, moralité, honneur, instruction, esprit, fortune tout se trouve réunis, ajoutez qu’il a la tournure de caractère qui paraît devoir mieux s’assortir à celui de Louise. D’après cet exposé, je crois cher citoyen que vous devriez cependant faire enfin quelques dispositions pour votre retour car vous devez avoir rempli le but de votre mission et quoique je sache fort bien que la patrie passe avant tout. Il me semble cependant qu’un bon père comme vous l’êtes ne doit pas négliger l’avantage de son enfant, et que dans le cas où vous auriez encore des occupations intéressantes vous pourriez au moins demander un congé de quelques mois. » Voir les lettres n°27, 113, 127, 136 et 137.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
[1] Bologne, ville des états pontificaux, à 200 km de Milan, occupée par les troupes françaises le 19 juin 1796, elle se déclare affranchie du joug du pape le 21 juin. Napoléon y séjourne du 23 au 25 juin 1796 et y signe le 23 l’armistice avec le Pape qui s’engage à livrer 100 tableaux.
[2] A 200 km au S.E. de Gènes, en bordure de mer. Napoléon BONAPARTE (1769-1821) en occupe le port le 9 Messidor an IV [27 juin] et y reste jusqu’au 30 juin 1796. Le 14 Messidor an IV [2 juillet 1796], Bonaparte fait le récit au Directoire de son action à Livourne « Je fis arrêter le chevalier Spanocchi, gouverneur de la ville pour le grand-duc, qui avait favorisé le départ des Anglais, avait cherché à soulever le peuple en lui montrant notre petit nombre, et avait laissé prendre, peu d’heures avant, deux bâtiments français par une frégate anglaise, sous le feu des batteries.[…] Cet officier est connu dans Livourne pour sa haine contre les Français […] Vous trouverez ci-joint l’ordre que j’ai donné au Consul de la République […]. Il a fait aussitôt mettre les scellés sur les magasins des Anglais et il espère que cette capture rendra sept à huit millions à la République. L’épouvante à Livourne n’a été que momentanée ; la bonne conduite de nos troupes a parfaitement rassuré les habitants. J’y ai laissé une bonne garnison et le général Vaubois pour y commander […]. » (743, CGNB). Le 18 Messidor [6 juillet] : « Depuis plusieurs mois […] les patriotes de la Corse sont en insurrection contre les Anglais. Je leur ai envoyé quelques fusils de chasse et quelques barils de poudre, avec une vingtaine de Corses réfugiés, habitants des cantons qui ont montré le plus d’énergie. Aujourd’hui que nous sommes maîtres de Livourne, il est très facile de chasser les Anglais de la Corse sans envoyer un seul homme de troupe, mais seulement en y faisant passer les réfugiés. […] Je ferai imprimer quelques brochures dans le style convenable, et dès l’instant où l’on sera bien préparé, je crois qu’il sera nécessaire d’y faire passer le citoyen Saliceti, commissaire du gouvernement. C’est un moyen infaillible d’avoir ce département sans qu’il nous en coûte en homme. » (763, CGNB). Voir les lettres n°36 et 37.
[3] Ville d’Italie du Nord. La province du même nom est réunie en 1785 au Milanais, elles forment ensemble la province autrichienne de la Lombardie. Place forte, elle devient la clé de la Haute Italie : elle commande les débouchés des vallées du Mincio et de l’Adige. Tant que les Autrichiens détiennent cette place, ils peuvent faire passer des troupes. Selon Miot, dès leur première rencontre le 17 Prairial an IV [5 juin 1796], Bonaparte expose le caractère crucial des châteaux de Milan et de celui de Mantoue. « Il me dit que rien n’était fini tant que l’on n’aurait pas Mantoue ; qu’alors seulement on pourrait se dire maître de l’Italie ; qu’un siège aussi difficile ne pouvait être que très long ; qu’on ne se trouvait pas en mesure même de le commencer et qu’il fallait, pour le moment se contenter de resserrer la place ; qu’il était hors de doute que l’Autriche mettrait sur pied une autre armée pour secourir une forteresse si importante, mais qu’il lui fallait du temps pour rassembler cette armée ; que nous avions par conséquent un mois devant nous, et qu’il voulait le mettre à profit pour s’avancer vers le centre de l’Italie et s’en rendre maître […] » (MIOT A.F. (1858), p. 89). L’armée d’Italie assiège Mantoue du 4 au 31 juin 1796. Le 14 Messidor an IV [2 juillet 1796] Bonaparte écrit à Carnot « Je me rends sur le champs à Mantoue. Je compte que le 20 du mois [8 juillet] nous ouvrirons la tranchée par trois attaques. Il y a dans cette place 8000 Autrichiens ; ce sera une jolie capture. L’ennemi fera probablement des mouvements pour dégager cette place ; nous nous battrons alors s’il le faut. » (740, CGNB). Trois jours plus tard, le 17 Messidor an IV [5 juillet 1796], Bonaparte est à Roverbello près de Mantoue et écrit au général Despinoy afin de préparer la tranchée du 20 Messidor [8 juillet] mais aussi celle du 25 qui doit s’ouvrir contre le château. (752, CGNB). Le 18 Messidor [6 juillet] au Directoire exécutif de Roverbello près de Mantoue : « J’apprends à l’instant […] que la garnison de Mantoue a fait une sortie ; elle est rentrée plus vite qu’elle n’était sortie, en laissant une cinquantaine de mort. Je ferai ce soir une dernière reconnaissance pour fixer les dernières opérations du siège : dans quatre ou cinq jours ; la tranchée sera ouverte.[…] La division du général Sérurier qui assiège Mantoue et qui est forte de 7000 hommes, commence à avoir cinquante malades tous les jours. Il m’est impossible de tenir moins de monde autour de Mantoue, où il y a au moins 8 ou 10 000 hommes de garnison. Il y a un mois que je tiens cette place bloquée de cette manière. L’ennemi, instruit probablement de la faiblesse des assiégeants, a voulu souvent faire des sorties, et a été toujours battu. Mais actuellement je suis obligé de renforcer cette division, puisque l’ouverture de la tranchée va commencer. J’espère que nous aurons bientôt la ville, sans quoi nous aurions bien des malades. Wurmser commence à faire des mouvements pour chercher à débloquer Mantoue. J’attends avec quelque impatience les dix bataillons de l’armée de l’Océan, que vous m’avez annoncés depuis longtemps et dont je n’ai pas encore de nouvelles. » (761, CGNB). Au Directoire le 24 Messidor an IV [12 juillet 1796] : « […] Nous sommes occupés au siège de Mantoue. Je médite un coup hardi. […] tout sera prêt le 28. Les opérations ultérieures dépendront entièrement de la réussite de ce coup de main, qui, comme ceux de cette nature, dépend absolument du bonheur ; d’un chien ou d’une oie. » (776, CGNB). Les opérations militaires pour prendre Mantoue vont finalement prendre neuf mois (voir les lettres 18, 21, 22, 29, 30, 42, 45 et 49) ; c’est le 15 pluviôse an V [3 février 1797] que Mantoue est à l’armée d’Italie (voir les lettres n°51, 53, et 55).
[4] Voir lettre n°13. Finalement Monge ne part pas pour Ferrare. C’est Berthollet qui part à sa place. L’autre collègue est un des deux peintres de la commission Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) ou Jacques-Pierre TINET (1753-1803) puisqu’il faut effectuer une saisie de tableaux.
[5] Voir les lettres n°11, 12, 15, 17, 22, 28, 33 et 41.
[6] La « Sainte-Cécile et quatre saints » de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520) est datée approximativement de 1515. Elle est désormais conservée à la Pinacothèque nationale de Bologne. Sur les tableaux saisis à Bologne voir LUI F. (2012), « L’École de Bologne passée au crible », CeROArt [En ligne], | 2012, mis en ligne le 10 avril 2012, consulté le 01 mai 2012. URL : http://ceroart.revues.org/2317. Au sujet de la Sainte-Cécile Émile-Mâle G. (1983) Le transport, le séjour et la restauration à Paris de la Sainte Cécile de Raphaël 1796-1815, La Santa Cecilia di Raffaello : indagini per un dipinto, Bologna, Alfa, et (1798), Notice des principaux tableaux recueillis dans la Lombardie dédiée à l’Armée d’Italie.
[7] Le 2 juillet 1796, la commission arrive dans la matinée. D’après la sélection déjà effectuée par Berthélemy, les commissaires procèdent à l’enlèvement de 33 tableaux dont la Saint Cécile de Raphaël dans l’église de San Giovanni in monte. Si Monge n’a pas participé à la saisie des tableaux, c’est qu’il fait partie des membres scientifiques de la commission qui visitent la bibliothèque, le cabinet des antiquités, celui d’histoire naturelle et celui de physique de l’Institut de Bologne. Ils enlèvent de la bibliothèque du couvent de Saint Sauveur 921 manuscrits dont Monge a choisi la plupart.
[8] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Charles-Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD (1754-1838).
[2] Traité signé entre la France et le Saint-Siège, le 1er ventôse an V [19 février 1797].
[3] Monge présente dans cette lettre les critères précis qui ont déterminé le choix des manuscrits et l’élaboration du catalogue. Sur les principes déterminés par la commission voir les lettres n°22, 26, 79, 113, 114, 139 et 140. Sur le choix des manuscrits voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 79, 99, 100, 104, 110, 111 et 113.
[4] Il s’agirait d’un des trois manuscrits des œuvres de VIRGILE célèbres grâce à leurs illustrations. Il en existe deux parmi les manuscrits du Vatican : le Vaticanus du IVe ou Ve siècle, Vat. Lat. 3225, et, le Romanus du Ve ou VIe siècle, Vat. Lat. 3867. Voir COURCELLE P. (1939), « La tradition antique dans les miniatures inédites d'un Virgile de Naples », Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 56. pp. 249-279. p. 250. Ce manuscrit contient l’Énéide, les Géorgiques et des fragments des Bucoliques. L. PEPE identifie le manuscrit saisi par Monge comme étant le deuxième sous le nom de Codice Virgiliano en caractères onciaux. Il le date comme Monge du VIIe siècle. Il semble pourtant dater du Ve ou VIe siècle.
[5] Les manuscrits des Comédies de Térence des IXe et Xe siècles proposent pour chaque début de scène une gravure qui représente les différents personnages présents dans la scène. « Parmi les manuscrits des Comédies de Térence copiés à l’époque carolingienne et ornés de dessins d’après des modèles antiques, il y en a deux très célèbres : le manuscrit latin 7899 de Paris et le manuscrit 3868 du Vatican. La série entière des dessins du manuscrit du Vatican a été plusieurs fois déjà reproduite par la gravure dès 1723. » voir BERTHAUD (1907), « Introduction » à la Reproduction des 151 dessins des Comédies de Térence provenant du manuscrit latin 7899, Bibliothèque nationale, Département des manuscrits.
[6] AGATHIAS (VIe siècle) historien et poète ; ANACRÉON (560 - 475 av. J.-C.) auteur de seize épigrammes conservées dans l’ Anthologie grecque. Voir les lettres n°79, 100 et 139.
[7] Louis-Mathieu LANGLÈS (1763-1824) conservateur-administrateur pour les manuscrits en langues orientales de 1795 à 1824 et Gabriel de LA PORTE DU THEIL (1742-1815) pour les manuscrits en lanques grecque et latine de 1795 à 1815.
[8] On comprend ainsi pourquoi Monge, le géomètre, ne fait pas mention du beau manuscrit grec saisi au Vatican. Le manuscrit Vaticanus gr.190 est déterminant pour l’étude et l’édition des Éléments d’Euclide. Il s’agit du plus ancien manuscrit grec complet conservé des Éléments. Selon B. Vitrac, « [ce] célèbre manuscrit joue depuis son identification au début du XIXe par Peyrard un rôle primordial dans l’édition et l’histoire du texte grec des Éléments. » Cette copie a été réalisée entre 830 et 850, lors des premières translittérations marquant l’abandon de l’écriture onciale au profit de la minuscule. ROMMEVAUX S., DJEBBAR A. et VITRAC B. (2001) « Remarques sur l’Histoire du Texte des Éléments d’Euclide », Arch. Hist. Exact Sci., 55, pp. 221-295, Springer, p. 229. Lorsqu’en 1808, F. Peyrard entreprend de vérifier le texte grec pour sa nouvelle traduction française basée sur l’édition d’Oxford de 1703, il découvre ce manuscrit qui ne comporte aucune mention de « l’édition de Théon » (εκ της Θέωνος έκδοσεως), ni la partie ajoutée VI.33 et qui diffère considérablement des vingt-deux autres manuscrits dont il avait connaissance jusque là. La comparaison l’amène à dater le texte grec d’une période antérieure à l’édition de Théon et à en conclure qu’il est plus proche du texte d’Euclide. Il décide donc d’élaborer une nouvelle édition du texte grec. B. VITRAC (2012), « The Euclidean Ideal of Proof in The Elements and Philological Uncertainties of Heiberg’s Edition of the Text », dans History and historiography of mathematical proof in ancient tradition. K. Chemla (ed). Vol. I : The 19th historiography of mathematical Proof. Cambridge University Press, p. 80.
[9] En orthographiant ainsi le nom « Perzoe » Monge adopte la graphie du XVIIIe siècle pour « Burzoe » médecin et savant du VIe siècle.
[10] Le recueil de contes philosophiques Kalila et Dimna provient d’un texte sanskrit, le Pañcatantra. Ce serait le roi Debchelim qui aurait demandé au philosophe indien Bidpay d’écrire un livre sur l’éducation des peuples et des rois en 300 av. J.-C. Il constitue un traité sur l’art de bien gouverner sous la forme de fables animalières. Au VIe siècle, à la demande du roi Chosroès Anouchirwan, Burzoe médecin et savant rapporte d’Inde en Perse le recueil indien et le traduit du sanskrit en persan (pehlevi). Le calif Al-Mansour, qui, régnant à Bagdad vers 750, demande à IBN AL-MOQAFFA (726-759) de traduire ce texte en arabe. Enfin, Simeon SETHI (10 ? -10 ?), médecin juif byzantin au service de l’empereur Michel VII Doukas (1050-1090) traduit en grec le recueil Kalimna et Dimna sous le nom de Stephanites et Ichnelates.
[11] Le fait que Burzoe soit un diminutif de Barzouyeh et qu’il s’agisse d’une seule et même personne est en question même si des sources indiquent qu’il s’agit de deux personnes différentes. Alors Barzouyeh ne serait pas le médecin mais vizir de Chosroes 1er.
[12] IBN AL-MOQAFFA (726-759).
[13] Dans son ouvrage Calila et Dimna, ou Fables de Bidpaï, en arabe, précédées d’un mémoire sur l’origine de ce livre, et sur les diverses traductions qui en ont été faites en Orient, Sacy indique d’abord que ce texte a été traduit de nombreuses fois en arabe et qu’il a utilisé pour son étude un manuscrit arabe du Vatican. Il ne semble pas que ce soit celui mentionné par Monge puisqu’il l identifie par les numéros 378 et 147.
[14] Sur les principes mis en œuvre dans la tâche de sélection des manuscrits, voir aussi la lettre n°140.
[15] Liborio ANGELUCCI (1746-1811).
[16] Les commissaires Monge, Jacques-Pierre TINET (1753-1803) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) ont rejoint Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) qui était d’abord seul à Venise voir les lettres n°99, 110 et 111. Sur les projets de départ des autres membres de la commission, voir la lettre n°119.
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).
Talleyrand-Périgord, Charles-Maurice de (1754-1838).
[1] Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) ministre plénipotentiaire à Gênes.
[2] Sur les quatre convois d’objets saisis à Rome voir les lettres n°77, 81, 92, 94, 98, 100, 102, 103, 109, 110, 115, 121 et 122.
[3] Notamment les statues des deux fleuves « Le Tibre » et « Le Nil ».Voir les lettre n°102 et 123.
[4] Les commissaires Monge, Jacques-Pierre TINET (1753-1803), Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) ont rejoint Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) qui était d’abord seul à Venise voir les lettres n°110 et 111.
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).
Lettre non signée relative aux difficultés à trouver des manuscrits et au trajet prévu pour son retour vers la France
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
[1] Traité de Milan entre la France et Venise signé le 16 mai 1797 [27 floréal an V]. L’article 3 stipule la remise de 20 tableaux et 500 manuscrits. Sur le choix des manuscrits, voir les lettres n°110, 114, 117, 118, 123, 127, 128, 130, 131 et 140.
[2] Voir la lettre n°140.
[3] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) a accompli seul une grande partie de la mission à Venise. Voir la lettre n°99. Il est le dernier membre de la commission à quitter l’Italie. Voir la lettre n°138.
[4] Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811). Il part finalement seul pour la France. Voir les lettres n°122 et 132.
[5] Les projets de Monge ne se réalisent pas. Voir les lettres n°119 et 125.
[6] Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) ministre plénipotentiaire à Gênes.
[7] Il s’agit en fait de la lettre de Paris du 17 messidor an V [5 juillet 1797]. Catherine écrit : « J’ai, 4 lettres en route pour toi, à l’adresse du C[itoyen] Cacaut, une du 24, une du 28, une du 10 messidor. »
[8] Louise MONGE (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla. Il s’agit en fait de la lettre du 10 messidor an V [28 juin 1797].
[9] Jean-Mathieu-Philibert SÉRURIER, (1742-1819). Catherine écrit de Paris le 17 messidor an V [5 juillet 1797] : « Ne vous alarmez pas de ce que je dis. Mais je vois avec une vraie douleur que la paix ne se termine pas ; tu sais que les Républicains ne sont jamais si grands que dans le danger. Les ennemis de l’intérieur sont lâches. Lorsqu’ils voient les Républicains se réunir, ils se cachent, et se taisent. Les Cercles constitutionnels qui se forment, commencent à leur en imposer, mais les armées sont en présence, il ne faut qu’une étincelle pour allumer la guerre civile, la victoire restera comme de coutume aux amis de la patrie, mais c’est toujours avec du sang répandu. Nous avons assez arrosé l’arbre de la Liberté pour le faire prospérer. »
[10] Louise Monge dans sa lettre du 10 messidor an V [28 juin 1797] écrit : « Vous avez sûrement un bien beau temps à Rome et vous jouissez de l’été, tandis qu’ici nos mois de prairial et de messidor ressemblent au mois de brumaire et qu’il fait très froid. La pluie est continuelle dans ce pays depuis longtemps cela est fort malheureux pour les fruits, le foin et surtout pour la vigne on assure qu’il n’y aura pas de vin cette année. Ainsi si par hasard nous faisions les vendanges ensemble cette année nous ne jouirions pas de la joie qu’éprouvent tous les propriétaires lorsqu’ils font une bonne récolte. » Monge donne au commentaire personnel et familial de Louise une dimension plus « politique ». Voir la lettre n°118.
[11] Charles-Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD (1754-1838). Catherine répond de Paris le 11 thermidor an V [29 juillet 1797] : « J’ai bien soupiré après ta lettre du 11 messidor, mon cher ami, l’événement du château Saint-Ange nous a été annoncé par les journaux plus de 8 jours avant la réception de cette lettre qui n’est arrivée que le 8 au soir, il y avait déjà 24 heures que les hoquets allaient bon train lorsqu’elle arriva. Je n’ai pas pu la lire tout de suite, Mad[ame] Moitte était dans la même inquiétude, elle avait déserté sa maison. » Voir la lettre n°108.
[12] Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834), Étienne-Marie BARRUEL (1749-1818) et Jean-Claude NAIGEON (1753-1832).
[13] Barthélémy BAUR (1752-1823) et sa femme, jeune sœur de Catherine, Anne Françoise HUART (1767-1852),
[14] Le fils du couple BAUR Émile BAUR (1792- ?).
[15] Louis MONGE (1748-1827) épouse en février 1796 Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827). Parti au mois de mai 1796, Monge n’a pu la fréquenter que quelques mois. Voir la lettre n°156. Le 11 thermidor an V [29 juillet 1797], Catherine lui écrit : « Ton frère et ta sœur sont toujours à la maison. Ils sont allés coucher chez eux aujourd’hui ils reviendront demain, c’est une gentille femme, ton frère a l’air heureux. J’en suis bien contente. »
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Sur le rassemblement à Livourne de tous les objets remis par le Pape à la France selon le Traité de Tolentino du 1er ventôse an V [19 février 1797], voir les lettres n°81, 92, 94, 95, 98, 102, 109, 110, 114, 115, 119, 121 et 122.
[2] Charles-Godefroy REDON DE BELLEVILLE (1748-1820) il est nommé consul de la république française à Gênes. Voir les lettres n°80, 92, 100, 103 et 114.
[3] Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) ministre plénipotentiaire à Gênes. Voir la lettre n°121.
[4] Le choix des cinq cents manuscrits est achevé le 9 fructidor an V [26 août 1797]. Voir la lettre n°127. Sur les manuscrits saisis à Venise, voir les lettres n°114, 117, 118, 127, 128, 130 et 140.
[5] Emmanuel HALLER (1745-1816), administrateur et trésorier-général de l’armée d’Italie.
[6] C’est Berthollet qui a effectué le choix des objets à saisir à Vérone. Voir la lettre n°130.
[7] Notamment les statues des deux fleuves « Le Tibre » et « Le Nil ». Voir les lettres n°102 et 121
[8] Les commissaires Monge, Jacques-Pierre TINET (1753-1803), Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) ont rejoint Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) qui était d’abord seul à Venise. Voir les lettres n°110 et 111.
[1] Louis-Alexandre BERTHIER, (1753-1815).
[2] Monge et Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[3] Le 29 Thermidor an V [16 août 1797] Napoléon BONAPARTE (1769-1821) écrit au général Berthier « Vous donnerez l’ordre aux citoyens Monge et Berthollet, qui sont à Venise, de s’adjoindre à la commission qui doit faire le relevé de tous les papiers de l’ancien gouvernement de Venise. » (1905, CGNB). Voir les lettres n°125 et 138.
[4] Monge souhaite revenir à Paris afin d’assister au mariage de sa fille Louise (1779-1874), avec l’homme politique Joseph ESCHASSÉRIAUX (l‘aîné) (1753-1824). Voir les lettres n°27, 113, 118, 127, 136, 137 et 138.
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
[1] Sur la saisie de cinq cents manuscrits saisis à Venise comme le stipule l’article 3 du Traité de Milan , voir les lettres n°114, 117, 118, 122, 123, 128, 130, 139 et 140.
[2] Les administrateurs-conservateurs des imprimés Jean-Augustin CAPPERONNIER (1745-1820) et Joseph VAN-PRAET (1754-1837) et des manuscrits Louis-Mathieu LANGLÈS (1763-1824) et Gabriel de LA PORTE DU THEIL (1742-1815).
[3] Jean-Baptiste LALLEMENT (1736-1817) ambassadeur de la République française à Venise qui est organisée en municipalité en mai 1797. Voir les lettres n° 96 et 99.
[4] Napoléon BONAPARTE (1769-1821). Le général est à Passeriano voir la lettre n°128.
[5] Afin que Monge puisse assiste au mariage de sa fille Louise avec Joseph Echassériaux. Voir les lettres n°125, 126, 137 et 138.
[6] Les commissaires n’y trouvent pas ce qu’ils cherchent. Voir la lettre n°128.
[7] Monge a de nombreuses occasions. Il ne quitte Passeriano que lorsque le traité de paix avec l’Autriche est signé, le 27 vendémiaire an VI [18 octobre 1797]. Il arrive à Paris le 5 brumaire [26 octobre]. Voir la lettre n°138.
[8] Lettre de Catherine de Paris, du 18 thermidor an V [5 août 1797].
[9] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et sa femme Marie-Marguerite BAUR (1745-1829). Il n’y a qu’une seule lettre de la correspondance de Berthollet à sa femme qui soit conservée. Voir les lettres n°21 et 138.
[10] Monge a l’expérience des hautes fonctions administratives, mais son expérience au ministère de la Marine d’août 1792 à avril 1793 a été difficile et son action ministérielle vivement critiquée malgré une bonne connaissance du domaine. Sur l’action de Monge à la marine voir les lettres n°118 et 132.
[11] Monge répond précisément à sa femme qui lui écrit à ce sujet dans sa lettre du 18 thermidor an V [5 août 1797] : « J’ai différé jusqu’aujourd’hui à te parler de l’École, tu dois être proposé aujourd’hui au conseil pour être directeur. Tu l’aurais été quintidi dernier, mais on a réfléchi qu’il fallait avant le proposer au ministre. Le C[itoyen] Deshauchamps [directeur de l’École] a dû y aller hier, tu sais que (c’est F[rançois] de Neufchâteau qui est ministre de l’Intérieur), B[arruel] [instituteur à l’École] viendra ce soir me dire le résultat du conseil, cette École a de puissants ennemis. L’entourage d’un de nos Dieux la voit d’un mauvais œil, comme ce Dieu a perdu la tête, ceux qui l’entourent n’y voient pas très juste. Tous ceux qui tien[nen]t à l’École [ont] le plus grand désir de t’avoir, ils prétendent que tu soutiendras cet Édifice qui a coulé tant d’argent et qui est prêt à crouler.». L’École a été victime de plusieurs attaques durant l’absence de Monge. Voir les lettres n°17, 43, 77 et 95. Dans sa lettre précédente du 20 messidor an V [8 juillet 1797], Catherine donne un indice des difficultés que rencontre l’École en informant Monge que sa Géométrie descriptive est la cible de critiques. Sur l’usage de la Géométrie descriptive selon Monge voir la lettre n°62. Monge est officiellement élu directeur par le Conseil avant son retour d’Italie le 1er Vendémiaire an VI [22 septembre 1797]. Le 14 Vendémiaire [5 octobre] le ministre de l’Intérieur Letourneux reçoit le texte de la délibération, et le lendemain de son retour en France, le 7 Brumaire [28 octobre], le Directoire ratifie le résultat de l’élection.
[12] De Paris le 17 germinal an VI [6 avril 1798], Catherine forme le même vœu alors que Monge s’apprête à embarquer pour l’Égypte : « Toute mon ambition se bornerait à t’avoir près de moi - directeur de l’École, et même instituteur - et reprendre notre vie tranquille et heureuse que je regrette tous les jours. » Il semblerait que Monge ait déjà le projet de son traité élémentaire « d’application de l’algèbre à la géométrie ». Huit mois plus tard, le 6 floréal an VI [25 avril 1798], Monge envoie de Rome à Hachette un théorème de géométrie analytique. Voir la lettre n°170. Comme en décembre 1795, Monge exprime sa préoccupation incessante pour l’École polytechnique et sa volonté de construire un corps cohérent de connaissances mathématiques. Voir la lettre n°3. Monge a déjà élaboré un enseignement mathématique en prenant soin de l’organiser en deux branches autonomes et distinctes pour faciliter leur mise en correspondance : la géométrie descriptive et l’application de l’analyse à la géométrie (voir les lettres n°1 et 3) ; mais il manque encore un pas pour achever la fondation de ces deux domaines mathématiques qui resserrent les liens entre géométrie et analyse, entre technique et mathématiques. Une attention sur les révisions et modifications apportées sur les rééditions successives, montre un effort incessant de complémentation et de simplification qui s’accomplit par la réduction et la réorganisation des méthodes de l’application de l’algèbre à la géométrie dont il fait usage dans sa géométrie descriptive. Monge effectue une rénovation au sein de sa démarche d’application des méthodes infinitésimales à l’étude des surfaces. Pourtant elle n’est pas encore exposée d’une manière indépendante. L’application de l’algèbre à la géométrie de l’espace est considérée par les mathématiciens du XVIIIe siècle comme un « simple auxiliaire de la géométrie infinitésimale de l’espace. » L’application de l’algèbre à la géométrie « souffre encore de graves faiblesses et son édifice manque d’harmonie, de cohésion, et, de ce fait, d’efficacité. » Lorsqu’en 1802, Monge publie avec Hachette dans le Journal de l’École polytechnique, « L’application d’algèbre à la géométrie », il précise qu’il s’agit d’un complément qu’il apporte à ses Feuilles d’analyse appliquée à la géométrie de 1795 afin de donner un exposé d’ensemble des matières. Taton définit la publication de 1802 comme « une étude plus générale qui prolonge l’esquisse de géométrie analytique de l’espace donnée dans les Feuilles d’Analyse. » En 1805, Monge et Hachette réunissent cet article aux différents développements de géométrie analytique de l’espace inclus dans les Feuilles d’Analyse. Cette deuxième version porte le nom d’Application de l’Algèbre à la Géométrie. L’ajout de l’article défini à « Algèbre » montre le caractère plus général que Monge entend donner à cette version. Les modifications apportées visent l’amélioration de la présentation pédagogique de l’ensemble. Monge commence par le traitement analytique des objets géométriques les plus élémentaires comme le point et la droite qui n’étaient envisagés ni par la géométrie cartésienne, ni même par Monge dans sa publication de 1802. C’est ainsi que les principes de la méthode des coordonnées se trouvent plus développés. Les divers problèmes relatifs aux droites et aux plans sont présentés dans un ordre plus systématique, mais les coordonnées axiales de la droite se trouvent abandonnées, probablement à cause de leur complexité relative pour une première étude de la géométrie analytique. (TATON R. (1951), p. 113-132.) Sur les apports de Monge mais aussi de Lacroix, son élève, en géométrie analytique et tout spécialement sur la nature des rapports entre géométrie et algèbre voir ISRAEL G. (1998), « Des Regulae à la Géométrie », Revue d'histoire des sciences. Tome 51 n°2-3, pp. 183-236.)
[13] « La Madone de saint Jérôme » (1527-28) de Antonio ALLEGRI (1489 ? – id. 1534) et La « Sainte-Cécile et quatre saints » (1515) de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520). Le 18 thermidor an V [5 août 1797], Catherine lui a écrit : « Enfin il vient d’arriver une petite portion de vos récoltes. Ce sont les tableaux de Parme, ils sont arrivés intacts. Je m’informerai si on les voit, et nous irons. Ils me feront un double plaisir, ce sont au moins des témoins muets de votre zèle… »
[14] Monge répond à Catherine qui lui écrit le 23 thermidor an V [10 août 1797]: « Il y a aujourd’hui cinq ans que la République a pris naissance, et après tous nos efforts elle est encore…Nous célébrons l’anniversaire de ce grand jour. Si le canon ne nous avait pas éveillés ce matin, on ne s’en apercevrait pas. Il y aura des courses ce soir au Champs de Mars, quelques discours les uns froids, les autres entortillés de royalisme, mêlés de terrorisme. Tout cela fait pitié, tel qui était dans ce dernier sens, il y a 3 ans est aujourd’hui en sens inverse. Voilà les hommes, les grands hommes qui sont toujours petits à mon avis quand ils sont dirigés par leurs petites passions basses, qui leur font faire dans tous les temps des choses outre mesure. Je laisse ce chapitre, car je me sens déjà trop de mépris pour l’Espèce humaine. » Sur la montée des royalistes Sur la montée des Royalistes après leur victoire en avril 1797, aux élections pour le renouvellement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor, voir les lettres n° 89, 90, 110, 116, 118, 119, 131, 132 et 135.
[15] Ceux qui sont engagés dans l’action révolutionnaire dès le début sans s’être détourné aux moments des difficultés et des dangers. Sur la nécessité d’un engagement durable dans la Révolution voir la lettre n°90.
[16] Anne Françoise HUART (1767-1852) sœur de Catherine Huart et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) ; Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[17] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
[18] Louise MONGE (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla.
[19] Étienne-Marie BARRUEL (1749-1818), instituteur de physique à l’École polytechnique.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Huart, Catherine (1748-1847)
1 double folio ; 22,7 x 18 cm
[1] Catherine reçoit cette lettre le 25 Thermidor. Elle y répond le 26 Thermidor an IV [13 août 1796] : « Il est bien surprenant, mon cher ami, qu’il n’y ait que vous deux, Berthollet [et toi] qui ne receviez pas de lettre, nous avons cependant employé la même voie que la C[itoyenne] Moitte. J’ai été en affranchir deux autres jusqu’aux sorties de France, d’autres par les relations extérieures et enfin deux petits mots que Louise et moi t’avons écrits chez Carnot qui nous dit qu’un courrier allait partir pour le quartier général. Je ne sais si celle-ci aura le même sort, nous allons la porter au C[itoyen] Carnot, et une autre que je donnerai à une sœur du C[itoyen] Miot qui a eu la bonté de m’offrir ses services. Elle m’a aussi donné de vos nouvelles indirectement, elle savait déjà que vous aviez été chez son frère. Je me mets à ta place mon cher ami, je serais très affligée de ne pas recevoir de tes nouvelles, notre position est moins inquiétante que la vôtre, nous sommes à poste fixe, mais vous qui êtes ambulants, vous courez plus de dangers. » L’adjectif « ambulant » sera repris par Monge plus tard pour caractériser son frère et lui-même auprès de leur femme dans l’expression « mari ambulant ». Voir les lettres n°164 et 187.
[2] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
[3] Adélaïde-Marie-Anne MOITTE née CASTELAS (1747-1807). Dans sa lettre du 8 messidor [an IV] [26 juin 1796], Catherine indique la nature familiale de sa correspondance en soulignant sa différence avec celle de la femme du sculpteur Moitte. « La Citoyenne Moitte que j’ai le plaisir de voir deux ou trois fois depuis votre départ a dû écrire déjà deux fois à son mari, elle lui envoie une espèce de journal. Si ses lettres lui sont parvenues, elles vous mettront un peu au courant de Paris. Quant à moi je ne sors pas, je ne vois personne, et je ne sais rien. J’ai vu ton frère hier il se portait bien, il était venu pour avoir de tes nouvelles […]. » Les lettres de Catherine montrent que les femmes des commissaires Monge et Moitte se voient régulièrement, afin d’échanger des informations ou suppléer au manque de nouvelles de l’une ou de l’autre. Catherine écrit le 27 thermidor an IV [14 août 1796] : « La C[itoyenne] Moitte est venue hier me dire qu’elle avait aussi reçu des nouvelles de son mari, elle m’a lu une page de sa lettre qui ne contient que des éloges de Berthollet et de toi. Il se loue bien d’être votre collègue […] ; ces éloges de la part d’un artiste aussi distingué que le C[itoyen] Moitte ont flatté mon petit amour propre, et ému ma sensibilité ; sa femme a mis une grâce charmante à me lire ce passage de sa lettre de huit pages. C’est une femme d’esprit extrêmement honnête, je désirerais bien cultiver sa connaissance, j’ai le plaisir de la voir assez souvent. Je vais lui faire part des nouvelles que je reçois, et quelques fois des inquiétudes que le retard me cause. »
[4] Lazare CARNOT (1753-1823), membre du Directoire chargé des questions militaires. Monge est à Milan du 6 au 16 juin 1796 puis du 23 au 28 juin 1796. C’est au cours de ces périodes que Monge a écrit à Carnot. La seule lettre à Carnot retrouvée et présentée dans le corpus est celle de Florence du 5 thermidor an IV [23 juillet 1796]. Voir la lettre n°16.
[5] Si Carnot est Bourguignon comme Monge, a été son élève à Mézières et un des promoteurs et des organisateurs de l’œuvre collective des savants pour la défense nationale sous le Comité de Salut public en 1793 et 1794, les deux hommes ne semblent pas être liés par des sentiments d’amitié. Après le coup d’état du 18 fructidor an V [4 septembre 1797], Monge se réjouit des changements effectués par le Directoire en son sein même qui conduisent à la déportation de Barthélémy et à l’exil de Carnot. Voir la lettre n°132. Par contre, la correspondance de Catherine Monge prouve les rencontres fréquentes avec le couple Carnot. En 1791, Lazare épouse Sophie du Pont de Lierdt (1764-1813). Les 17 ans qui séparent Catherine et Sophie ne les empêchent pas d’entretenir des relations chaleureuses. Ainsi Catherine fait passer à Carnot des lettres pour Monge, elles empruntent alors la voie la plus sûre, celle officielle du Directoire. Il lui arrive de profiter d’une visite à son amie Sophie pour écrire une brève lettre à son mari. C’est Catherine qui rappelle à Monge d’écrire à Carnot. L’aide apportée par Carnot apparaît clairement dans la correspondance échangée entre Gaspard et Catherine, mais elle est beaucoup plus manifeste dans les lettres de Catherine. Voir les lettres n°14 et 16. La forte amitié qui lie Monge et Pache pourrait être un élément qui nuise à la relation entre Monge et Carnot. Carnot attaque violemment Pache lorsque ce dernier est ministre de la Guerre en même temps que Monge est ministre de la Marine en 1792 et 1793. Une anecdote symptomatique est rappelée par Grison dans sa notice biographique de Monge. Le 20 floréal an II (9 mai 1794), Pache et Carnot sont réunis chez Monge. Carnot et la fille de Pache, Madame Audouin, ont un violent échange. Le lendemain Pache, sa fille et son gendre, sont arrêtés. C’est sans doute à Monge que Pache et les membres de sa famille doivent d’éviter le tribunal révolutionnaire. GRISON E. (2000), « Gaspard Monge », Bulletin de la Société des Amis de la Bibliothèque de l’École polytechnique, n°23. [en ligne consulté le 27 septembre 2012] http://www.sabix.org/bulletin/b23/monge.html.
[6] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) commissaire du gouvernement près de l’armée d’Italie. Il doit se rendre à Livourne afin de préparer les opérations de libération de la Corse en en chassant les Anglais.
[7] Catherine la reçoit deux semaines plus tard, le jour où elle lui écrit de Paris le 7 thermidor an IV [25 juillet 1796].
[8] En 490-491, Giovanni Spatario offre l’ouvrage Chartula Donationis à l’Eglise de Ravenne ; elle se trouve ensuite à la bibliothèque de l’Institut des sciences de Bologne. (Voir PEPE L. (1993)) Voir lettres n°22 et 42.
[9] Passage ajouté et signalé par un dièse. Voir lettre n°12.
[10] Monge ne montre pas grand enthousiasme après sa visite de l’Institut de Bologne. Thoüin dans son récit souligne que la bibliothèque est constituée majoritairement par des ouvrages de théologie, de droit et d’histoire. THOUIN A. (1841), p. 193.
[11] André-François MIOT DE MELITO (1762-1841) Diplomate du Directoire, il est envoyé en 1795 en tant que ministre de la République française à Florence. Dans deux lettres du 14 messidor an IV [2 juillet 1796], Bonaparte le charge de l’exécution de l’armistice de Bologne signé le 5 messidor an IV [23 juin 1796] par lequel le pape s’engage à laisser librement circuler les troupes françaises et à fermer ses ports aux Anglais. Il semblerait que Miot se soit proposé d’effectuer cette mission. En effet Bonaparte lui écrit : « Je profite avec plaisir citoyen ministre, de l’offre que vous m’avez faite de vous charger d’une mission pour Rome. Je vous engage à partir sur-le-champ, vu la circonstance qui se passe dans la Romagne. » (746, CGNB). Miot doit veiller à « prendre toutes les mesures nécessaires pour l’exécution de l’armistice », de « requérir la cour de Rome de rétablir l’ordre dans la Romagne » et d’ « activer la rentrée des contributions ». Sa mission est associée à celle des commissaires des sciences et des arts. Voir les lettres de Bonaparte à Miot (747, CGNB) et au Directoire exécutif (779, CGNB).
[12] La commission arrive à Rome le 29 juillet 1796 à dix heures du matin.
[13] Monge dispose de plus d’informations que pour la lettre n°10. Sur la question des canaux d’irrigation voir les lettres n° 9 et 10 à Catherine et n°22 à N.J. Marey, mais aussi les lettres n°16 et 17 à Carnot et à Prieur. Thoüin indique que le naturaliste Luiggi Castiglioni lui donne des informations supplémentaires. (Voir la lettre n°16.) Selon Catherine, il semble aussi que ce soit Berthollet qui après sa visite à Ferrare revienne avec de nouveaux éléments. Monge n’est pas le seul à exprimer son admiration pour le système de canaux de la Lombardie, même Berthollet le chimiste, membre aussi de la commission ne manque pas de le faire.Catherine écrit de Paris le 20 messidor an IV [8 juillet 1796] « Le C[itoyen] Berthollet va recueillir de nouvelles lumières sur la manière de cultiver les eaux, il paraît que vous êtes tous deux émerveillés des arrosements de ce pays. » Dès la Renaissance, l’hydraulique est un domaine qui connaît un intense développement en Italie notamment par le biais de recherches expérimentales et de grands travaux. Un passage du Mémorial de Sainte-Hélène est consacré à la « Topographie de L’Italie ». Y sont soulignés le système naturel d’irrigation de la Vallée du Pô et l’habileté des Italiens dans la science hydraulique. (LAS CASES (1956-57), Mémorial de Sainte-Hélène, ed. G. Walter, La Pleiade, N.R.F. Gallimard, Paris, pp. 363-364.)
[14] Ville sur la route de Bologne à Venise, occupée par les Français le 19 juin 1796. Voir la lettre n°12.
[15] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[16] Monge va bien et sa femme lui répond à ce sujet de Paris, le 7 thermidor an 4 [25 juillet 1796]: « […] j’ai reçu ce matin ta lettre de Bologne datée du 22. J’y vois avec plaisir combien tu es heureux ; cela influe aussi sur mon bonheur […]. […] je ne t’engage pas à revenir vite. Tu es trop heureux ; jouis bien tranquillement et rapporte une bonne dose de gaieté […]. »
[17] Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810). Voir lettre n°7.
[18] Louis MONGE (1748-1827) et Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[19] Anne Françoise HUART (1767-1852), son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).
[20] Louise MONGE (1779-1874). Monge exprime de nombreuses fois qu’il préfère voyager accompagner d’un enfant comme il en avait l’habitude lors de ses tournées d’examinateur de la Marine. Sur la posture pédagogique de Monge avec ses enfants et les membres de sa famille voir les lettres n°4, 9, 20, 48, 107, 108, 171, et 173.
[21] Voir les lettres n°17 et 21.
[22] Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Jean Joseph DESSOLLE (1767-1828).
[2] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822)
[3] Alberto FORTIS (1741-1803).
[4] Emmanuel HALLER (1745-1816) administrateur des finances de l’Armée d’Italie.
[5] Palais construit par le doge Antonio GRIMANI au début du XVIe siècle.
[6] ? ROUBAUD ( ? - ? ).
[7] L’article 3 du Traité de Milan, signé entre la France et Venise le 16 mai 1797 [27 floréal an V], stipule la livraison de 20 tableaux et 500 manuscrits, voir les lettres n°114, 117, 118, 122, 123, 127, 128, et 140.
[1] Monge semble vouloir fabriquer d’une manière artisanale un papier à en-tête.
[2] Philippe-Antoine MERLIN DE DOUAI (1754-1838) il est ministre jusqu’au 24 septembre 1797.
[3] Philippe Daniel DUBOY-LAVERNE (1755-1802).
[4] Louis-Mathieu LANGLES (1763-1824) conservateur du département des manuscrits orientaux de la Bibliothèque nationale.
[5] Voir les lettres n°86, 88 et 114.
[6] François CACAULT (1743-1805)
[7] Nous ne disposons que de la réponse adressée à Duboy-Laverne, directeur de l'Imprimerie nationale voir lettre n°134.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
[1] Philippe Daniel DUBOY-LAVERNE (1755-1802).
[2] Louis-Mathieu LANGLES (1763-1824) conservateur du département des manuscrits orientaux à la Bibliothèque nationale.
[3] Voir lettre n°133.
[4] Charles DELACROIX (1741-1805) ministre jusqu’au remaniement ministériel du 16 juillet 1797. Voir lettres n°86, 88 et 114.
[5] Giambattista BODONI, (1740-1843) imprimeur, graveur et typographe. Après avoir été le directeur de l’imprimerie du Duc de Parme il s’installe à son compte. Le diplomate José-Nicolas de AZARA (1730-1804) devient son conseiller et son mécène et lui permet de devenir l’imprimeur de la cours d’Espagne.
[6] Ordre religieux établi en Morée, les Mékhitaristes s’exilent à la suite de la conquête turque et s’établissent à Venise où, en 1717, la République sérénissime leur offre résidence sur l’île de San Lazzaro.
[7] Philippe-Antoine MERLIN DE DOUAI (1754-1838) il est ministre jusqu’au 24 septembre. Voir lettre n°133.
[8] François CACAULT (1743-1805).
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
[1] Charles-Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD (1754-1838).
[2] Le 26 messidor an V [14 juillet 1797].
[3] Comme le stipule le traité de Tolentino avec le pape signé le 1er ventôse an V [19 février 1797]. Sur le choix des cinq cents manuscrits et l’élaboration du catalogue des manuscrits du Vatican, voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 70, 76, 79, 99, 100, 104, 110, 111, 113, 114, 120 et 140.
[4] Voir les lettres n°113, 114, 120 et 140.
[5] Sur les critères de saisie établis par les commissaires, voir les lettres n°22, 26, 79, 113, 114, 120 et 140.
[6] Louis-Mathieu LANGLÈS (1763-1824) conservateur-administrateur pour les manuscrits en langues orientales de 1795 à 1824 et Gabriel de LA PORTE DU THEIL (1742-1815) pour les manuscrits en lanques grecque et latine de 1795 à 1815.
[7] AGATHIAS (VIe siècle) historien et poète auteur d’un recueil d’épigrammes de divers auteurs qui constitue une partie de l’ « Anthologie palatine » ; ANACRÉON (560 - 475 av. J.-C.) auteur de seize épigrammes conservées dans l’ Anthologie grecque. Voir les lettres n°79, 100 et 139.
Talleyrand-Périgord, Charles-Maurice de (1754-1838).
[1] Lazare CARNOT (1753-1823) membre du Directoire. Voir la lettre n°13.
[2] L’armistice de Bologne du 5 messidor an IV [23 juin 1796] avec le Pape permet d’envoyer les commissaires des sciences et des arts continuer leur mission à Rome. Voir la lettre n°13.
[3] Ferdinand III [de Habsbourg] (1769-1824), fils de l’empereur Léopold et frère de l’empereur François, devient grand duc de Toscane en juillet 1790. En 1793, il est un des premiers princes italiens à reconnaître la République française ; cela n’empêche pas Bonaparte de lui retirer son état.
[4] Jacques-Julien HOUTOU DE LA BILLARDIÈRE (1755-1834). Se fait appeler LA BILLARDIÈRE. Voir les lettres n°11, Voir les lettres n°11, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 48, 52 et 53. Catherine écrit en réponse le 27 Thermidor an IV [14 août 1796] « Le C[itoyen] La Billardière ne doit pas tarder à arriver, j’espère qu’il viendra nous donner de vos nouvelles. Sa mission est donc finie qu’il a accepté celle d’accompagner le convoi ? Il paraît que c’était celui de vos collègues le moins intéressant. ».
[5] En réponse à ce point, Catherine lui écrit de Paris le 26 thermidor an IV [13 août 1796] : « Je vois par tes lettres combien tu es heureux et comme tu jouis de te trouver dans le pays de tant de grands hommes - ta tête républicaine doit être bien exaltée - mais comme ils n’existent plus, que les beaux-arts leur ont succédé, j’espère te voir revenir avec le désir et le goût pour tes anciennes occupations. Combien de choses tu auras à nous raconter ! » Florence connaît plusieurs périodes républicaines : une première, appelée la commune de Florence dure de 1115 à 1434, au cours de laquelle DANTE (1265-1321) a vécu ; une deuxième période, la République de Savanarole de 1494 à 1512, Léonard DE VINCI (1452-1519) a quarante-deux ans et MACHIAVEL (1469-1527) en a vingt-cinq, lorsqu’elle débute. Le troisième gouvernement républicain ne dure que cinq ans de 1527 à 1532. GALILÉE (1564-1642) est né trente deux ans après la chute de la République, qui fait place à la dynastie médicéenne pour occuper le trône du duché de Toscane.
[6] Thouin présente le même jugement sur la noblesse et les gens riches de Florence : « Ne rien faire, avoir des chevaux et un carrosse, occuper des appartements garnis de peinture, de sculpture et de beaux meubles, s’entourer d’un nombreux domestique à livrée, briller dans les promenades publiques et des les rues par la magnificence de ses équipages, tel est en général le bonheur suprême. […] Dans ces différentes classes on ne trouve qu’une éducation superficielle et de convention ; nul goût pour les sciences, pour les beaux arts, pour l’agriculture, pour les études utiles. […]. Un usage adopté généralement par les femmes qui prétendent au bon ton est d’avoir un ou plusieurs sigisbées. C’est un fait trop bien constaté pour qu’on puisse le révoquer en doute. Quelques mois après le mariage, souvent au moment de le contracter, la femme demande un sigisbée à son mari, qui se charge de le choisir : car elle semble toujours indifférente sur celui qu’on lui donne ; mais s’il ne lui convient pas, elle sait fort bien s’en défaire et s’en procurer un autre qui soit plus à sa fantaisie. Les grandes dames en ont ordinairement deux, l’un qui est l’ami du cœur, l’autre le complaisant ostensible ; ou bien ils changent de rôle tour à tour. Ce rôle est le plus plat et le plus absurde qui puisse exister. Le sigisbée se tient perpétuellement auprès de sa dame, excepté aux heures des repas, que chacun prend chez soi : il la conduit à l’église, à la promenade ; il est, pour ainsi dire, son ombre, un esclave soumis à ses volontés et à ses caprices. On sent que des êtres si méprisables ne peuvent inspirer la moindre estime aux objets mêmes qui les avilissent : effectivement, les femmes les traitent en général avec hauteur, leur commandant impérieusement, se font rendre par eux les services qu’on exige à peine des valets ; quelquefois il arrive que le complaisant et le sigisbée sont supplantés par un aventurier qui se conduit très cavalièrement envers la dame et se moque de tous trois. Par suite d’un usage si extraordinaire, le mari dont la femme a un sigisbée, en sert lui-même à une autre femme. Lorsque celui de la sienne arrive dans la maison, il en sort pour aller remplir ailleurs le même office, peut-être auprès de l’épouse de l’homme qui vient chez lui. Qu’on juge d’après cela de l’union qui règne dans des ménages de cette espèce, du respect qu’ont les enfants pour leurs père et mère, de l’attachement qu’ont les parents entre eux. » THOUIN A. (1841), T. 2, pp. 241-243.
[7] Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799).
[8] André-François MIOT DE MELITO (1762-1841) Miot arrive à Rome le 3 thermidor an V [21 juillet 1796]. Voir MIOT DE MELITO (1873), pp. 111-112 et lettre n°13.
[9] Adélaïde-Joséphine ARCAMBAL (1765-1841), mariée avant 1792 à Versailles.
[10] Monge le rappelle à Catherine lorsqu’il rencontre Miot à Turin alors que ce dernier se prépare à quitter l’Italie en février 1798. Il est rappelé de l’ambassade à Turin et remplacé par GUINGUENÉ. Voir la lettre n°149.
[11] Monge a pour ami son ancien élève Sylvestre-François LACROIX (1765-1843), mathématicien et pédagogue formé par Monge. De 1794 à 1799, il est hef de bureau de la commission exécutive de l’Instruction publique. Miot a toujours été diplomate. Il est alors peu probable qu’il s’agisse de ce Lacroix.
[12] Monge écrit bien une lettre (n°17) à son collaborateur pour l’organisation et la fondation de l’École polytechnique Claude-Antoine PRIEUR DE LA CÔTE-D’OR (1763-1832) dans laquelle il mentionne ses collègues députés de la Côte-d’Or Théophile BERLIER (1761-1844), Charles-François OUDOT (1755-1841) et GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834). Mais cette lettre est datée du jour suivant, le 5 thermidor [23 juillet]. Monge avait-il déjà écrit la lettre au brouillon ?
[13] Anne Françoise HUART (1767-1852), jeune sœur de Catherine HUART et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823)
[14] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822)
[15] Louis MONGE (1748-1827) frère de Gaspard MONGE et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[16] Voir la lettre n°13.
[17] Louise MONGE (1779-1874) n’est pas facile à contenter. Voir les lettres n°4 et 20.
[18] Victoire BOURGEOIS ( ?- ?), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART et Émile BAUR (1792- ?), le fils d’Anne Françoise HUART et Barthélémy BAUR (1752-1823). Monge se montre toujours attentif aux enfants. Voir les lettres n°9, 20, 48, 171 et 173. Ici il montre aussi qu’il a plaisir à jouer avec eux. C’est aussi un trait qu’Arago s’amuse à classer dans « Son examen des diatribes dont le savant illustre fut l’objet » lorsqu’il fait l’éloge de Monge à L’Institut : « Voici le grief principal, le grief foudroyant ; celui, a-t-on dit, devant lequel les confrères, les amis de Monge auront éternellement à courber la tête : Un jour, le corps diplomatique entrant inopinément dans le salon de réception de l’empereur vit Monge étendu sur le tapis, près d’une fenêtre, jouant avec le roi de Rome. Les ambassadeurs, les ministres plénipotentiaires, les envoyés à tous les degrés de la hiérarchie se montrèrent, ils l’assuraient eux-mêmes, douloureusement affligés de cette dégradation d’un savant. Le spectacle que ces graves personnages avaient sous les yeux leur navra le cœur. […] Je n’ai pas cherché à affaiblir le reproche ; je l’ai reproduit dans toute sa crudité. Dois-je maintenant, suivant la prédiction, me contenter de courber la tête ? Nullement, Messieurs, nullement ! Un mot d’explication et toute cette fantasmagorie de dignité aura disparu. Monge aimait les enfants avec passion ; il prenait un plaisir tout particulier à s’associer à leurs divertissements, quels qu’ils fussent ; je l’ai vu, par exemple, à soixante-cinq ans, jouer (je ne recule devant aucune expression quand il s’agit de disculper un confrère), je l’ai vu jouer à colin-maillard avec les jeunes fils d’un académicien qui n’avait, lui, ni crédit ni influence d’aucune nature. » ARAGO F. [1853] (1965), Biographie de Gaspard Monge, pp. 147-148.
[19] De Paris, le 26 thermidor an IV [13 août 1796], Catherine répond : « Il paraît que cela ne nuit pas à ta santé mais depuis que je te connais, je t’entends dire que ton ventre pousse. Quand je te verrai, je croirai à ton embonpoint. Si cela est, nous nous sommes donnés le mot car je suis obligée de faire changer toute ma garde robe […]. »
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).
[1] Charles-Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD (1754-1838).
[2] Traité de Milan du 27 floréal an V [16 mai 1797] entre la France et Venise. L’article 3 stipule que Venise doit remettre 20 tableaux et 500 manuscrits.
[3] Aldo MANUZIO (1449-1515) imprimeur libraire de Venise.
[4] Camée représentant un buste de Jupiter, provenant de la bibliothèque Saint-Marc à Venise.
[5] ROUBAUD ? ( ?- ?).
[6] Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), le sculpteur et André THOUIN (1747-1824) le naturaliste. Les objets saisies à Rome sont tous rassemblés à Livourne. Le 9 août 1797, Belleville consul à Livourne parvient à les faire embarquer. Ils arrivent le 15 août 1797 à Marseille.
[7] Les deux peintres Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) et Jacques-Pierre TINET (1753-1803).
[8] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Voir les lettres n°126 et 138.
[9] Napoléon BONAPARTE (1769-1821). Il écrit au Directoire le 27 fructidor an V [13 septembre 1797] de Passeriano : « Les commissaires du gouvernement pour la recherche [des objets] des sciences et des arts en Italie ont fini leur mission. Je retiens auprès de moi les citoyens Monge et Berthollet. […] Ces hommes distingués par leurs talents ont servi la République avec un zèle, une activité, une modestie et un désintéressement sans égal ; uniquement occupés de l’objet de leur mission ils se sont acquis l’estime de l’armée d’Italie ; ils ont donné à l’Italie, dans la mission délicate qu’ils étaient chargés de remplir, l’exemple des vertus qui accompagnent toujours le talent distingué. […] » (2015, CGNB) Bonaparte montre la bonne intégration d’une commission des sciences et des arts au sein d’une campagne militaire comme cela est tenté à nouveau lors de l’expédition d’Égypte.
Talleyrand-Périgord, Charles-Maurice de (1754-1838).
Origine non indiquée par Taton et une transcription de la lettre n’a pas été retrouvée dans les « Notes chronologiques pour servir à la vie de Monge » d’Eschassériaux.
[1] Charles DELACROIX (1741-1805).
[2] La première personne du singulier disparaît au profit de celle du pluriel. Monge est chargé de la correspondance de la commission. Elle permet une meilleure compréhension des activités des commissaires ainsi que du cours de la mission et meilleure perception de leurs modalités d’action.
[3] La tâche des commissaires déterminée par les victoires de l’armée d’Italie et la politique diplomatique ne concerne au début que le nord de l’Italie.
[4] Voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 30, 42, 45, 51, 53 et 55.
[5] Cela constitue le convoi rassemblé à Tortone dont une partie est conduite par La Billiardière jusqu’à Paris et une autre par Escudier jusqu’à Toulon. Voir infra.
[6] FERDINAND 1er [DE BOURBON] (1751-1802).
[7] En mai 1796, après la défaite des Autrichiens face à Bonaparte, effrayés les ducs de Parme et Modène sollicitent la paix que Bonaparte accorde au prix de lourdes contributions de guerre. Le traité du 9 mai avec le duc de Parme et de Plaisance amène à créer la commission des sciences et des arts dès le 14 mai, et celui du 17 mai avec le duc de Modène complète sa mission.
[8] « La Madone de saint Jérôme » (1527-1528) et la « Madonna della scodela » (1530) du Corrège.
[9] Albert de HALLER (1708-1777) Anatomiste, botaniste et poète Allemand. L’herbier est encore conservé à Paris. Il fait partie de l’imposant cortège d’exposition des fruits de la campagne d’Italie en 1798 qui fera l'essentiel du programme de la fête de la Liberté les 9 et 10 thermidor de l'an VI [26 et 27 juillet 1798]. L’herbier d’Haller est constitué de 59 gros volumes, reliés assez serrés. Il est « l’image biologique » de la dernière publication de Haller en 1768, Historia stirpium indigenearum Helvetiae inchoata, cela lui confère une importance historique et taxinomique considérable. (LAMY D. (2005), « Le savoir botanique par les herbiers : une permanence du travail de cabinet », communication lors du Colloque « Voyage en Botanique », Besançon, p. 7. [en ligne]) Thoüin indique que dans la bibliothèque de l’université de Pavie il a pu consulter des ouvrages d’Haller qui comportaient des notes de la main de l’auteur. Il consulte aussi le fameux herbier et donne un nombre de volumes plus important. « Je parcourus plusieurs cartons de l’herbier de ce naturaliste ; il est relié en soixante-douze volumes. Les plantes, passablement desséchées, sont fixées sur les feuilles avec de la cire à cacheter et rangées suivant la méthode de Haller. Il a étiqueté de sa main presque tous les nombreux exemplaires de chaque espèce. C’est une très belle collection. » THOÜIN A. (1841), p. 83.
[10] Ulysse ALDROBRANDI (1522–1605) médecin, et professeur d’histoire naturelle à Bologne. L’herbier d’Aldrobrandi en 15 volumes reliés a été rendu à Bologne. Il a dû être commencé en 1551. (http://www.sma.unibo.it/erbario/erbarioaldrovandi.html consulté le 12 05 2012.) Thoüin ne manque pas de faire référence aux volumineux travaux du bolonais lors qu’il fait le récit de sa visite à l’Institut de Bologne. « Les manuscrits d’Aldrovande occupent peut-être la seizième partie du local. Si l’on y comprend ses notes, ses herbiers et les minutes de ses ouvrages imprimés, on conçoit à peine comment un homme, en lui supposant la vie la plus longue, a trouvé le temps d’écrire un nombre si considérable de volumes qu’il me paraît impossible de les lire dans le cours de dix années. » THOUIN A. (1841), pp. 193-194.
[11] Lazzaro SPALLANZANI (1729-1799) Dans le cadre de ses missions en tant que directeur du cabinet d’Histoire naturelle de Pavie, Spallanzani cherche à combler les lacunes sur les substances volcaniques. Il part alors effectuer des recherches à Naples au cours de l’été 1788. Voir lettre n°22. Thoüin dans son récit décrit le savant italien. « J’eus à Reggio une longue conversation avec Spallanzani, célèbre par ses voyages et ses expériences sur la fécondation artificielle. C’était un homme d’une haute taille, âgé de soixante-huit à soixante-dix ans, parlant français avec assez de grâce et de facilité. »THOÜIN A. (1841), p. 138.
[12] Dans la lettre suivante à Prieur, la question du développement du réseau d’échanges scientifiques entre l’Italie et la France est manifeste, mais au sein d’un domaine bien déterminé, la mécanique. Voir les lettres n°8, 9 et 22. Le récit de voyage de Thoüin donne plus d’éléments sur ses rencontres avec les savants italiens notamment à Milan tel que Volta, professeur de physique à Pavie. Voir la lettre n°47.
[13] Ces objets tirés en partie de Bologne ont été reçus par l’École le 2 décembre 1796. Il s’agit d’une chambre obscure en bois d’acajou, un microscope solaire de Martin de Londres pour les objets opaques, dans une boite d’acajou, un deuxième microscope solaire, microscope composé et petit télescope grégorien, dans une même boite d’acajou, un microscope lacernal dans deux boites d’acajou, il s’adapte à la chambre obscure au moyen d’un chassis d’acajou portant deux vis,. Ces instruments sont accompagnés d’ouvrages, L’italiano istrutto sopratolle l’especie del carbon fossile […] de Franscisco Heurin, 1 vol. broché, Esame fisico chymico, […]1 vol. broché. De quam plurimis phosphoris, […], 1 vol. relié, Pareri intorno al raglio della machina di Viariggio, 1 vol. broché, Dei bagni di abani del Salvator Mandruzzato, 2 vol. brochés in- 4°, Lettera sopra una specie d’insetto marino, petite brochure. Voir les lettres n° 17 et 43.
[14] Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834) arrive à Paris le 26 Brumaire an V [16 novembre 1796] avec une seule partie du convoi. Il ne transporte pas les tableaux. Ils arriveront en décembre 1796 conduit par Escudier. Voir les lettres n°14, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 48, 52 et 53.
[15] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) commissaire à l’armée d’Italie. Voir lettre n°13.
[16] André-François MIOT DE MELITO (1762-1841) ministre plénipotentiaire à Florence, il est envoyé à Rome pour veiller à l’exécution des clauses de l’armistice de Bologne avec le Pape du 23 juin 1796. Voir les lettres n°13 et 14. Voir la lettre n°14.
[17] Le 5 Messidor an IV [23 juin 1796], Signature de l’armistice de Bologne par le plénipotentiaire du Pape Antonio Grudi et sous la médiation du chevalier d’Azara, ambassadeur d’Espagne à Rome de l’armistice entre le Saint Siège et la République française. L’article 8 stipule : « Le pape livrera à la République française cent tableaux, bustes, vases, ou statues au choix des commissaires qui seront envoyés à Rome, parmi lesquels objets seront […] compris le buste en bronze de Junius Brutus et celui en marbre de Marcus Brutus […] et 500 manuscrits au choix des commissaires. »
[18] La commission quitte Florence pour Rome le 25 juillet. Ils dînent le soir à Foligno. Ils arrivent à Rome le 29 juillet à 10h du matin. B.É. Voir lettre n°18.
[19] Sur les critères de saisie établis par les commissaires voir la lettre n°120.
[20] Les commissaires André THOÜIN (1747-1824), Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822), Jacques-Pierre TINET (1753-1803), Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) excepté LA BILLARDIÈRE, chargé du premier convoi mentionné dans la lettre.
Lettre de Monge à Carnot Florence, le 5 Thermidor de l’an 4 de la République française publiée avec celle à Prieur écrite le même jour in L’esprit des journaux, Français et étrangers. Par une société de gens de lettres, Vingt-cinquième année. T.V., Septembre octobre 1796, Paris, Valade, et Bruxelles, Tutot, pp. 218-221.
[1] Carnot. Certainement Monge n’a pas seulement écrit l’initiale mais le nom dans son intégralité.
[2] Voir lettres n°12, 15, 18, 22, 29, 30, 34, 42, 45, 51, 53, et 55.
[3] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) commissaire à l’Armée d’Italie. Voir lettre n°15.
[4] Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834) chargé du convoi rassemblé à Tortone. Voir les lettres n°14, 15, 22, 28, 33, 41, 42, 48, 52 et 53.
[5] La « Sainte-Cécile et quatre saints » (1515), de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520) et « La Madone de saint Jérôme » (1527-1528) de Antonio ALLEGRI, dit il Correggio (1489 ? – 1534).
[6] Voir la lettre n°22.
[7] Charles DELACROIX (1741-1805). La lettre n°15.
[8] Sur la question des canaux d’irrigation, voir les lettres n° 9, 10, 13 à Catherine, n°17 à Prieur et n°22 à N.J. Marey.
[9] FRANÇOIS Ier (1494-1547), roi de France de 1515 à 1547.
[10] Léonard DE VINCI (1452-1519).
[11] Dans son récit de voyage Thoüin indique que M. Castiglioni « un cultivateur fort instruit » donne des informations aux commissaires sur l’agriculture, les canaux d’irrigation, l’état du commerce et des arts, et de la population du Milanais ». THOÜIN A. (1841), pp. 62-64. Mais lors de son séjour à Ferrare, Berthollet ne manque pas de recueillir des informations sur le système d’irrigation de la Lombardie. Voir la lettre n°13.
[12] La question de l’aménagement de ce territoire français apparaît aussi dans le Journal de l’École polytechnique. LAMBLARDIE J.E. (1798). « Extrait d’un mémoire du Cen Brémontier sur les moyens de fixer les Dunes qui se trouvent entre Bayonne et la point de Grave à l’embouchure de la Gironde », J.E.P., 5ème cahier, Prairial an VI, pp. 61-70.
[13] Monge donne un exemple remarquable de l’action publique d’un savant ingénieur, action féconde aussi bien dans le domaine scientifique que pratique. L’École polytechnique a vocation à devenir la pépinière de savants de la nature de Vinci.
Faipoult de Maisoncelles, Guillaume-Charles (1752-1817)
Commission du Directoire
Exécutif de la République française à Rome
N°12
Liberté Égalité
Rome, le 13 germinal, l’an 6 de l’ère républicaine
Les commissaires du Directoire exécutif envoyés à Rome
Au Directoire exécutif de la République française.
Nous devons vous instruire des événements qui viennent d’avoir lieu ici, relativement à l’exécution de vos ordres contre les officiers signataires d’adresses collectives et provocateurs d’insubordination.[2]
Le général Saint Cyr, sur les ordres du général en chef,[3] pris le 11 les mesures nécessaires pour l’arrestation des officiers désignés : ce jour là même, il nous fit part des ordres qu’il avait reçus et de ceux qu’il allait donner. Nous aurions bien désiré pouvoir l’inviter à suspendre une exécution du succès de laquelle on n’avait point la certitude, dont on pouvait prévoir les résultats dangereux, dans un moment où tout était tranquille, à la veille d’une expédition importante (celle de Civitavecchia), qui pouvait manquer ou être dérangée.[4]
Nous aurions désiré qu’il eut été possible d’attendre un moment favorable et d’en référer en attendant au Directoire exécutif : mais vos arrêtés étaient si positifs, les ordres du général en chef étaient si précis, qu’aucune considération ne paraitrait pouvoir permettre des modifications à l’exécution de ces ordres et de ces arrêtés.
Hier 12 officiers ont été arrêtés et conduits au château Saint-Ange. Les officiers se sont assemblés presque subitement au Capitole. On porte à 250 le nombre de ceux qui étaient réunis. Une députation de cette assemblée a été envoyée au général Saint-Cyr. Le général a refusé de les entendre et il a fait rassembler les corps dans leurs postes respectifs. Cependant les deux officiers arrêtés ayant écrit au général qu’ils n’étaient point signataires de l’adresse, le général a ordonné de suite leur mise en liberté.
Le général s’est rendu avec l’état major à la tête des corps assemblés. Nous étions avec lui, ainsi que nous en étions convenus. Il a lu une proclamation qui a été écoutée avec attention et qui paraît avoir fait une grande impression.
Le général a reçu les plaintes et réclamations des soldats et officiers, et leur a promis justice.
Aujourd’hui tout est tranquille, nous ignorons si des motifs secrets dirigent quelques uns des officiers, ou si leur insubordination n’est que l’effet du serment qu’ils ont fait de se soutenir tous et de ce point d’honneur qui met de la lâcheté à manquer à sa parole, et qui (ils le disaient hautement) est plus fort que tout, que l’autorité, que la loi. C’est là sans doute une erreur très dangereuse, mais ce n’est qu’une erreur que peuvent dissiper la raison [et] la persuasion, impuissantes d’ailleurs contre la malveillance.
Vous voyez, Citoyens directeurs, combien les circonstances sont peu favorables à l’exécution actuelle, soit de vos arrêtés relatifs aux officiers et à l’incorporation des 11 et 12ème demi brigades, soit des mesures de rigueur que vous pourriez prendre contre les officiers qui vous ont été illégalement députés.[5]
Salut et Respect.
Merlin de Douai, Philippe-Antoine (1754-1838)
Rome, le 26 germinal de l'an VI de l'ère républicaine
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris)
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
[1] Claude-Antoine PRIEUR DE LA CÔTE-D’OR (1763-1832)
[2] Voir les lettres n°15 et 43. Monge saisie aussi une machine électrique à Milan pour l’École polytechnique. Monge ne cesse de vouloir montrer à ses collègues de l’École que son absence ne signifie pas un abandon des engagements qu’il a pris envers l’École. Voir la lettre n°77.
[3] Monge montre peu d’admiration pour les savants de Bologne. Voir les lettres n°14 et 21. Alors que Thoüin rencontre Galvani qui effectue des expériences en sa présence, Monge n’en dit rien. La description de Thoüin offre un jugement plus favorable sur l’Institut de Bologne. THOÜIN A. (1841), pp. 191-195. La description du cabinet de physique, p. 194 et la rencontre avec les Volta p. 196.Voir aussi la lettre n°22.
[4] Charles DELACROIX (1741-1805). Voir la lettre n°15.
[5] Sur la question des canaux d’irrigation voir les lettres n° 9, 10, 13 à Catherine, lettre n°16 à Carnot et n°22 à N.J. Marey. Monge décline sa description selon le destinataire. Alors qu’avec Carnot, il insiste sur l’utilité d’un système de canaux du point de vue de la communication et de l’irrigation en soulignant les enjeux pour les savants de participer à des grands projets de travaux publics, Monge adresse à Prieur, collègue scientifique, bénéficie de la version la plus précise, d’un point de vue topographique et technique.Prieur un problème destiné aux élèves. Monge ne considère plus seulement l’utilité publique des systèmes de canaux mais aussi leur fécondité théorique en hydraulique, domaine consacré à l’étude « de la conduite et de l’élévation des eaux et des machines propres pour cet effet », et en hydrodynamique. Monge connait ces domaines depuis qu’en 1780, il devient l’adjoint de l’abbé Bossut, titulaire de la chaire d’hydrodynamique du Louvre, et qu’il est chargé de l’enseignement d’hydrographie. L’hydrodynamique s’est séparée de l’hydraulique pour constituer une branche de la mécanique qui se réserve l’étude « des lois générales du mouvement des corps fluides ». D’Alembert souligne la jeunesse du développement théorique de ce domaine dans l’Encyclopédie à l’entrée « Hydraulique » et « Hydrodynamique » en indiquant que D. Bernoulli est le premier à employer le terme d’hydrodynamique dans son Traité publié en 1738, Hydrodynamica, sive de viribus et motibus fluidorum commentarii.[…]. Dans cette lettre, apparait un autre signe de la préoccupation incessante de Monge pour l’École polytechnique et de sa volonté de continuer sa tâche de constitution du « matériel des études » (voir la lettre n°3). Le perfectionnement de l’enseignement de la mécanique constitue un enjeu essentiel non seulement pour le progrès des sciences et des applications mathématiques mais aussi pour l’École. (Voir infra). Quelques mois plus tard au début de l’an V [en octobre 1796], c’est justement sur la qualité de l’enseignement en mécanique que porte la critique de l’École par Laplace. (Voir la lettre n°77). Dans une lettre du 20 brumaire an V [10 novembre 1796], Deshautschamps, directeur de l’École, fait part à un membre du Directoire, certainement Carnot, de la critique de Laplace : « Il n’en admettra que deux pour l’artillerie et arguera «que la connaissance de la mécanique est indispensable et [qu’il a] trouvé généralement les élèves peu versés dans cette partie importante des mathématiques » (GRISON E. (1991), « Les premières attaques contre l’École polytechnique (1796-1799), Bulletin de la Société des Amis de la Bibliothèque de l’École polytechnique, n°8. [en ligne consulté le 27 septembre 2012] http://www.sabix.org/bulletin/b8/prieur.html.) Au sujet des attaques contre l’École polytechnique, voir les lettres n°43 et 95.
[6] La description de l’acheminement des blocs de granit et de marbre permet d’illustrer la question de la communication, mais Monge veut attirer l’attention sur l’irrigation.
[7] Dans la lettre précédente à Carnot, Monge envisage l’application d’un tel système aux landes de Bordeaux. Si l’Italie donne de très beaux exemples de l’art de l’aménagement et de l’architecture hydrauliques, ce que propose Monge est le perfectionnement de l’application de l’analyse au mouvement des fluides en initiant un mouvement de rationalisation des techniques. Il s’agit alors de dégager les principes, de les ordonner et de déterminer les méthodes et les conditions de leur application. Cela est semblable à ce que Monge a accompli et à ce qui l’a conduit à la fondation de la jeune Géométrie drescriptive. On assiste ici à la mise en rapport féconde des arts techniques et des sciences. Et la technique n’est plus simplement le résultat et le domaine d’une application théorique, mais la source de l’élaboration théorique. En 1751, à l’entrée « hydrodynamique », D’Alembert indique que la méthode d’application est encore en discussion notamment entre Euler et lui, et conclut : « On peut donc s'en tenir, ce me semble, dans le plus grand nombre des cas à la méthode que j'ai donnée en 1744, dans mon Traité des fluides, méthode qui donne des résultats assez conformes à l'expérience, quoiqu'elle ne soit pas dans la rigueur mathématique. » D’Alembert présente son traité de 1744 comme la suite de son Traité de Dynamique publié en 1741. Son traité d’hydrodynamique vise non seulement à compléter ses travaux sur l’application de l’analyse à la mécanique mais il s’inscrit aussi dans le processus de simplification, de réduction et de mise en ordre des principes de l’ensemble du domaine de la mécanique.
[8] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[9] Le conseil de perfectionnement de l’École polytechnique gère l’activité scientifique en veillant à l’adéquation aux buts fixés par la loi. Il surveille aussi les examens d’entrée et de sortie, et aménage la pédagogie. (DHOMBRES N. et J. (1989), p. 562). Le conseil est constitué des professeurs, alors appelés instituteurs, de leurs adjoints, du directeur, des sous directeurs et d’un secrétaire. (Procès verbaux des Séances du Conseil de l’École polytechnique de l’an III (1794) à l’an VII (1799)).
[10] Joseph-Louis LAGRANGE (1736-1813). La publication du J.E.P. postérieure à la lettre de Monge est le 5ème cahier en mai 1798. Lagrange y publie deux mémoires LAGRANGE J.L. (1798), « Essai d’analyse numérique sur la transformation des fractions », pp. 61-70 et « Sur le principe des vitesses virtuelles » pp. 115-118. J.E.P., 5ème cahier, Prairial an VI. Le mémoire auquel Monge fait référence semble être le deuxième. La question des vitesses virtuelles est l’objet d’un mémoire de Lagrange mais aussi du premier article scientifique de Fourier et d’un autre de Prony dans le même 5ème cahier du J.E.P. Prony y fait référence au mémoire de Fassombroni de 1796. (Voir infra.) Monge, à l’instar de Lagrange qui est l’instigateur, a la volonté de développer un réseau de mathématiciens français et italiens autour d’une même préoccupation l’application de l’analyse à la mécanique et l’élaboration de traités élémentaires. Il détermine ainsi une pratique scientifique collective à vocation pédagogique dirigée vers le progrès des sciences. (Voir infra)
[11] Il y a deux professeurs de mathématiques à l’université de Pavie à cette période qui s’appellent Fontana : Gregorio FONTANA (1735-1803) et Mariano FONTANA (1746-1808). Les deux sont appelés père Fontana. Le premier remplace Ruggiero Giuseppe BOSCOVICH (1711-1787) à la chaire de Mathématiques pures et le second occupe celle de Mathématiques appliquées à la mécanique et à la statique. Il publie, d’ailleurs, un cours de Dynamique en trois volumes de 1790 à 1795. Il est donc probable qu’il s’agisse de ce dernier. Pourtant, si l’analyse est le domaine de recherche de Gregorio FONTANA, il l’envisage aussi dans ses applications à la mécanique, l’optique et l’astronomie. De même à Pavie son enseignement de l’analyse est orienté vers les questions physico-mathématiques comme cela est souligné dans l’« Avviso dell’editore » qui précède la publication de ses Lezioni sul Calcolo Infinitesimale, e sua applicazione alla Fisica (1793). Mais il est connu des mathématiciens français bien avant la commission des sciences et des arts, pour ses travaux en analyse dans un autre domaine qui correspondent aussi aux préoccupations scientifiques des mathématiciens français. En effet, vers 1781, dans une note inédite sur l’ « application de l’analyse à la population et à la mortalité », Condorcet fait référence à sa traduction commentée de la seconde édition du Traité des annuités d’A.de Moivre (1756) publié en Italie en 1776. Cet ouvrage est diffusé en France dès 1778. La première page indique qu’il s’agit d’une thèse sous la direction de Gregorio Fontana. Pourtant, Fontana est considéré, et spécialement par Condorcet, comme l’auteur de cet ouvrage. Ce dernier n’est pas seulement constitué d’une traduction du Traité, de tables mais aussi de notes explicatives et d’un « Discorso preliminare », au travers de ces différents éléments sont rassemblées des réflexions de Fontana sur le calcul des probabilités. (CONDORCET, (1994) Arithmétique politique : textes rares ou inédits (1767-1789), ed. BRU B. ET CRÉPEL P., p. 341.)
[12] Vittorio FOSSOMBRONI (1754-1844) (1796), Memoria sul principio delle velocita virtuali, Florence. Il est cité par Prony « Je ne saurais trop engager les élèves, conclut Prony, à se rendre familier l’usage et la considération du principe des vitesses virtuelles dans les différents systêmes de corps, et en général dans la solution des problèmes de mécanique rationnelle et pratique […] Je dois aussi indiquer aux élèves un ouvrage dont il leur sera très utile de réunir la lecture et l’étude aux instructions qu’ils reçoivent à l’École sur la matière ; c’est un mémoire italien publié à Florence en 1796 par M. Fossombroni et intitulé Memoria sul principio delle velocita virtuali. Ce traité leur offrira une foule d’exercices très profitables surtout à ceux qui veulent étudier la mécanique analytique. » in PRONY (1798) « Sur le principe des vitesses virtuelles, et la décomposition des mouvements circulaires » J.E.P. 5èmecahier, pp. 191-208, p. 204. Fossombroni fait partie d’un réseau de mathématiciens italiens et français déjà constitué. En 1795 et 1798 Lacroix reçoit des lettres du géomètre italien. (Ms 2396 et 2397, papiers de S.F. Lacroix, BIF). Il faut ajouter que les deux mathématiciens italiens Fossombroni et Pietro Paoli sont distingués des autres Italiens par l’ambassadeur Miot de Melito dans ses Mémoires. MIOT DE MELITO A.F. (1858), p. 136.
[13] Pietro PAOLI (1759-1839) auteur notamment des Elementi d’Algebra publiés en 1794. Lacroix ne fait pas de référence à Paoli dans la première édition de 1797-1798 de son Traité du Calcul différentiel et du Calcul intégral. Par contre dans l’édition abrégée de 1802 Traité élémentaire de calcul différentiel et de calcul intégral Paoli est cité à deux reprises : sur la fonction arbitraire qui rentre dans l’intégration d’une équation différentielle partielle (p. 517) et sur le Calcul aux différences mêlées (p. 626). Enfin dans l’édition de 1819, Tome 3, Lacroix cite des travaux de Paoli en référence bibliographique notamment les Elementi, (1780) Liburnensis Opuscula analytica, Opusc. I. (p. xiii) et (1788), « Sull’equazioni a differenze finite / del medesimo », Memorie di Matematica e fisica della Societa italiana, T.4, pp. 455-472. Comme avec Fossombroni, Lacroix échange avec Paoli quelques lettres en 1798. (Ms 2396, papiers de S.F. Lacroix, BIF).
[14] Barnaba ORIANI (1752-1832). Astronome italien. Il est le directeur de l’Observatoire de la Brera. Il est bien connu des savants français. L’astronome français Lalande a d’ailleurs chargé le naturaliste André Thoüin d’une commission : « Un des plus beaux établissements de cette grande ville est le collège de la Brera. Les astronomes attachés à l’observatoire qui en fait partie étaient des savants de premier ordre ; MM. Oriani, Coesaris et Reggio. Je leur portai un paquet dont M. de Lalande m’avait chargé pour eux ; ils furent très sensibles au souvenir de leur bon et ancien correspondant. » THOÜIN A. (1841), p. 47. Voir la lettre n°8. Oriani est officiellement élu correspondant à la première Classe de l’Institut national, section d’astronomie le 11 messidor an XII [2 juillet 1804]. Bonaparte ne manque pas de contacter le savant lorsqu’il est à Milan afin de l’informer des nouveaux rapports entre le pouvoir politique et les sciences inaugurés par l’institution de la république en France. Favoriser le progrès des arts et des sciences, c’est favoriser les échanges entre savants et c’est étendre le domaine de leur action. Dans Le Moniteur n°292 du 22 messidor an IV [10 juillet 1796] sont mentionnées des lettres de Bonaparte à l’astronome. Il lui écrit le 5 prairial an IV [24 mai 1796] de Milan. C’est cette seule lettre qui est publiée dans la CGNB : « Les sciences, qui honorent l’esprit humain, les arts, qui embellissent la vie et transmettent les grandes actions à la postérité, doivent être spécialement honorés dans les gouvernement libres. Tous les hommes de génie, tous ceux qui ont obtenu un rang distingué dans la république des lettres, sont Français, quel que soit le pays qui les ait vus naître. Les savants dans Milan n’y jouissaient pas de la considération qu’ils doivent avoir. Retirés dans le fond de leur laboratoire, ils s’estimaient heureux que les rois et les prêtres voulussent bien ne pas leur faire de mal. Il n’en est pas ainsi aujourd’hui ; la pensée est devenue libre dans l’Italie. Il n’y a plus ni inquisition, ni intolérance, ni despotes. J’invite les savants à se réunir et à me proposer leurs vues sur les moyens qu’il y aurait à prendre, ou les bseoins qu’ils auraient, pour donner aux sciences et aux beaux-arts une nouvelle vie et une nouvelle existence. Tous ceux qui voudront aller en France seront accueillis avec distinction par le gouvernement. Le peuple français ajoute plus de prix à l’acquisition d’un savant mathématicien ; d’un peintre de réputation, d’un homme distingué, quel que soit l’état qu’il professe, qu’à celle de la ville la plus riche et la plus populeuse. Soyez donc, citoyen, l’organe de ces sentiments auprès des savants distingués qui se trouvent dans Milan. » (627, CGNB). Bonaparte ne semble pas seulement vouloir saisir en Italie des objets utiles pour le progrès des arts et des sciences mais aussi des savants et des artistes. De Bologne le 3 messidor an IV [21 juin 1796], il écrit au Directoire pour rendre compte de sa rencontre avec le savant : « J’ai vu à Milan le célèbre Oriani. La première fois qu’il vint me voir, il se trouva interdit et ne pouvait pas répondre aux questions que je lui faisais. Il revient enfin de son étonnement : Pardonnez, me dit-il, mais c’est la première fois que je rentre dans ces superbes appartements mes yeux ne sont pas accoutumés… Il ne se doutait pas qu’il faisait, par ce peu de paroles, une critique amère du gouvernement de l’archiduc. Je me suis empressé de lui faire payer ses appointements , et de lui donner ls encouragements nécessaires. Vous trouverez ci-joint les copie des lettres que je lui ai écrites dès l’instant que j’ai reçu la recommandation que vous m’avez envoyée pour lui. » (709, CGNB) Lorsque la commission est à Milan, Bonaparte organise un dîner avec les membres de la commission et des savants milanais, Thouin en fait le récit en soulignant la capacité de Bonaparte à désorienter ses interlocuteurs sans nommer Oriani : « M. Monge avait reçu du vainqueur des troupes piémontaises et autrichiennes une invitation pour tous les membres de la Commission, avec prière à chacun d’engager de savants et artistes les plus distingués de la ville, qui se réuniraient aux personnes que le général avait invitées lui-même. Notre choix tomba sur MM. le docteur Moscati, Razori, jeune médecin qui se livre particulièrement à l’anatomie ; Franchi, sculpteur estimé ; le père Pini, professeur au collège de Saint-Alexandre et directeur d’un beau cabinet de minéralogie ; Amoretti, secrétaire perpétuel de la Société d’Agriculture et des Arts, et enfin l’architecte qui a construit le théâtre de la Scala. Mes collègues, MM. Berthollet, Monge, Moitte, Berthélemy, Tinet et moi, accompagnés de ces six messieurs, nous nous rendîmes chez le général en chef, où nous trouvâmes MM Oriani, astronome de l’Observatoire de la Brera ; Appiani, Gros, peintres ; Wicar, dessinateur, ces deux derniers Français et connus par un rare talent, et enfin sept ou huit autres artistes ou savants recommandables. La table était de vingt-cinq couverts ; le général Berthier, chef d’état-major, était du nombre des convives. Mme Bonaparte fit les honneurs du dîner avec autant de grâce que de prévenances ; le général en chef fêta aussi beaucoup les personnes invitées en rappelant à chacune ce qu’elle avait produit de plus marquant, et parlant de leurs ouvrages en homme de goût. Le dîner, à un seul service, sans profusion, sans ostentation, dura environ une heure et demie. Au lever de table, la conversation devint plus animée. Elle avait commencé sur les arts, elle continua sur les sciences, la chimie, la minéralogie ; et quoique ces matières n’eussent pas un rapport direct avec l’objet des études du général, il les discutait d’une manière si judicieuse qu’il embarrassait quelquefois ses interlocuteurs. Après un entretien de deux heures, tout le monde se retira. » THOUIN A. (1841), pp. 78-79. Dès sa rencontre avec le général Bonaparte, Monge a dû être sensible à cette volonté de stimuler les échanges scientifiques, à son attention sur les savants et à son intérêt pour les différents domaines scientifiques, des mathématiques à la médecine.
[15] Monge constitue deux groupes. Le premier est constitué de trois Conventionnels de la Côte-d’Or (Charles-François OUDOT (1755-1841) ; GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) ; Théophile BERLIER (1761-1844)) et le second de deux chimistes collègues de l’École polytechnique (Antoine-François FOURCROY (1755-1809) et Louis-Bernard GUYTON DE MORVEAU (1737-1816)) avec lequel Prieur et Deshautchamps défendent l’École lors de l’absence de Monge. Le seul qui ne soit pas originaire de la Côte-d’Or est Fourcroy. Par contre tous ces hommes ont été ou sont députés.
Deuxième lettre (Rome, 7 floréal an VI) à Louis-Bernard GUYTON DE MORVEAU, (1737-1816) directeur par intérim de l’École lors de la mission de Monge (Voir les lettres n°145 et 146.) mentionnée dans les Archives de l'École polytechnique : cf. 24 avril. [R.T.]
[1] La commission excepté Jacques-Julien HOUTOU DE LA BILLARDIÈRE (1755-1834) qui est chargé du convoi rassemblé à Tortone. Voir les lettre n°14, 15 et 16.
[2] Sur la route de Florence à Rome.
[3] « Le non de Bonaparte s’écrit indistinctement Bonaparte ou Buonaparte, ainsi que le savent tous les Italiens. […] Durant toute sa jeunesse, il a signé Buonaparte, comme son père. Arrivé au commandement de l’armée d’Italie il se donna bien de garde d’altérer cette orthographe, qui était plus spécialement la nuance italienne ; mais plus tard, et au milieu des Français, il voulut la franciser, et ne signa plus que Bonaparte. » LAS CASES (1956-57), p. 67.
[4] De Paris le 15 fructidor an IV [1er septembre 1796], Catherine répond : « Enfin, mon cher ami, nous avons reçu hier de vos nouvelles de Rome datées du 12 thermidor. Il était temps car nous ne tenions plus notre inquiétude, les perfides journalistes se plaisent à rendre compte aujourd’hui de nos anciens échecs, que l’armée a réparés au centuple. Je ne suis pas surprise des frayeurs qu’on a voulu vous donner dans le pays que vous habitez, les nôtres ici étaient considérables sur votre sort qui serait déplorable si nous éprouvions encore des revers. Mais Carnot m’a dit, il y a 4 jours, que les Italiens étaient à nos genoux. »
Le 31 juillet 1796 les Autrichiens prennent Brescia, cette ville à 38 lieues de Venise était aux mains des Français le 27 mai 1796. Ainsi avec la reprise des hostilités dans le nord de l’Italie, Bonaparte est obligé de lever le siège de Mantoue et d’abandonner devant la place toute son artillerie. Voir lettres n°12, 21 et 22 ; MIOT A.F. (1858), p. 125. Mais aussi les lettres n°29, 30, 34, 42, 45, 51, 53 et 55.
[5] Le 16 Messidor an IV [4 juillet 1796], après la victoire de Moreau à Rastadt, les Français reprennent l’avantage sur le front allemand, Le 28 Messidor an IV [16 juillet 1796] Kleber prend Francfort et Moreau Stuttgart le 30 Messidor [18 juillet].
[6] HANNIBAL (247-183 av. J.-C.) Chef militaire carthaginois qui pendant quinze années ne connut aucune défaite. Il conquit l’Italie en passant par le sud de la Gaule, et les Alpes. Son passage des Alpes est un exploit célébré par Tite-Live. Monge fait plusieurs fois référence « à la route d’Annibal ».. Voir la lettre n°22.
[7] Les Égyptiens comme les Romains n'ont aucune idée de leur histoire ; et tout spécialement, ils n'ont aucune connaissance des sciences et des techniques qui ont permis la réalisation des monuments ni même des principes qui fondaient leurs institutions. Ils n'ont su ni les perfectionner ni même les conserver, ou pour mieux dire ils n'ont pas su les transmettre. Cela nourrit un discours justifiant campagne militaire, expédition scientifique, saisies et projets très nets de colonisation. Monge en donne un exemple dans une de ses lettres d’Égypte, adressée à Fourier. Voir la lettre n°199.
[8] Catherine lui répond à ce propos dans sa lettre de Paris le 15 fructidor an IV [1er septembre 1796] « Ce beau pays n’a donc pas répondu à l’idée que tu en avais. Les grands hommes qui rendaient cette ville si célèbre existeront toujours malgré la destruction des beaux monuments qui ont été créés sous eux. Pour une tête comme la tienne, il est facile de remettre toutes choses en place, et ton imagination te les présente, je suis sûre, plus belles qu’elles n’ont jamais existé. Je vois d’avance que ta tête républicaine va revenir plus exaltée que jamais, à cela près, reviens vite tu trouveras des palliatifs. Il n’y aura qu’un très petit nombre qui partagera ton enthousiasme républicain, j’en serai, et je t’écouterai avec plaisir. J’en aurai plus que sur les lieux mêmes parce que je n’aurai pas vu le délabrement de ces belles choses, et le forum occupé par les vaches, et le Capitole par un couvent de Récollets. Les oies valaient mieux elles ont servi à prévenir leurs maîtres du danger qui les menaçait tandis que ces Récollets menacent perpétuellement leurs maîtres. » Sur le goût de Monge pour les antiquités, voir la lettre n°9.
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Le départ de l’expédition s’effectue à partir des ports de Marseille, Toulon, Gênes et Civitavecchia. Napoléon BONAPARTE (1769-1821) écrit deux lettres à Desaix avant de s’embarquer de Toulon. Huit jours plus tard, le 29 floréal an VI [18 mai 1798] Bonaparte écrit à Desaix : « Nous sommes, depuis le 22, sur une ancre, mon cher général, et prêts à appareiller ; mais un vent d’est extrêmement fort nous en a empêchés. Aujourd’hui il fait calme plat. J’espère donc pouvoir appareiller demain matin, à moins que les vents ne reprennent à l’est. Une fois à la voile, les vents peuvent nous pousser très rapidement ; vous devez donc toujours vous tenir prêts à appareiller à six heures. […] Je vous recommande de nous envoyer un aviso entre l’île d’Elbe et la Corse ; il aura soin d’interroger tous les bâtiments qui viendraient du Levant ou d’Espagne, pour connaître les mouvements de la Méditerranée. Bien des choses à Monge. » (2492, CGNB).
[2] Monge a d’abord montré une légère résistance avant d’exprimer pleinement son plaisir et son enthousiasme à s’embarquer pour l’Égypte. Voir la lettre n°153.
[3] Monge exprime aussi clairement son enthousiasme à l’idée de s’embarquer pour l’expédition maritime et scientifique que la nature prestigieuse d’une telle entreprise. Sur la nature grandiose de l’expédition, voir les lettres n° 163, 171, 174 et 187. La perspective de Monge est déterminée par l’idée de progrès. C’est l’extension des domaines de la connaissance, extension à la fois géographique et intellectuelle qui devient le motif de la gloire nationale. Sur le caractère adéquat des sciences pour provoquer l’enthousiasme républicain, voir les lettres n° 4 et 5.
[4] Sur les convois des objets de Rome transportés à Livourne pour y être embarqués pour Marseille, voir les lettres n°92, 94, 98, 100, 102, 103, 109, 110, 111, 121 et 122.
[5] Les objets les plus lourds ne pouvaient pas être convoyés en France par terre. Voir les lettres n°102 et 110.
[6] « Athéna » dite la « Pallas de Velletri ». Le restaurateur Vincenzo Pacetti la découvre en 1797 dans les ruines d'une villa romaine située près de Velletri, une petite ville italienne. Cette statue est une œuvre romaine d’époque impériale (Ier siècle ap. J.-C.). Elle mesure plus de trois mètres et est en marbre de Paros. Elle est rachetée par les commissaires.
[7] L’ « Apollon du Belvédère » saisi au Vatican en 1797 par la commission des sciences et des arts.
[8] Monge accorde beaucoup d’importance à l’exposition immédiate des œuvres d’art saisies en Italie. Ainsi il ajoute que les objets sont encaissés de manière à veiller à leur protection, mais aussi de manière à les montrer sans délai. Voir la lettre n°48. Voir aussi LUBLINER-MATTATIA S. (2007), « Monge et les objets d’art d’Italie », Un savant en son temps : Gaspard Monge, Bulletin de la SABIX, 41, pp. 92-109.
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).
Bonaparte, Napoléon (1769-1821)
2 p. ; 250 x 185 mm
[1] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[2] Voir la lettre n°13 dans laquelle il indique qu’ils sont les seuls à ne pas avoir reçu de nouvelles de leur famille.
[3] De Catherine de Paris le 8 messidor [an IV] [26 juin 1796]. Première des lettres qui constituent le corpus des lettres de Catherine à Monge durant la première mission en Italie et conservée dans les archives familiales.
[4] Le pronom personnel « vous » exprime bien un pluriel. La lettre du 8 messidor est écrite non seulement par Catherine mais aussi par sa fille Louise MONGE (1779-1874) et sa belle-sœur Anne-Françoise HUART (1767-1852).
[5] MOINEAU ( ?- ?) garçon de service attaché à Monge.
[6] Alessandro ALBANI (1692-1779) Ami de Winckelman, fait construire la Villa Albani en 1763 dans laquelle il rassemble une très grande collection d’art antique.
[7] MILTIADE le jeune (540 – 489 av J.-C.), THÉMISTOCLE (524-459 av J.-C.), ARISTIDE le juste (550-467 av J.-C.), ALCIBIADE (450-404 av J.-C.) sont des stratèges grecs.
[8] Pierre-Louis ROEDERER (1754-1835) est un des premiers qui s’élève contre les saisies d’œuvres d’art en Italie, dans un article du 20 Messidor an IV (8 juillet 1796) du Journal de Paris. La politique de saisie du Directoire suscite rapidement des réactions dans l’opinion publique jusqu’à nourrir une intense polémique dans les journaux de juin à août 1796. Le débat commence dans le numéro 76 de La décade, édition du 10 prairial an IV [29 mai 1796], un article y expose la perspective du Directoire en commentant l’armistice signé à Plaisance le 9 mai avec le duc de Parme. La polémique enfle au rythme des articles. (POMMIER E. (1991), L’art de la liberté, doctrines et débats de la Révolution française, Paris, Gallimard, pp. 403-432.) Catherine reçoit cette lettre le 14 Fructidor an IV [31 août 1796]. Elle y répond le 15 fructidor [1er septembre] alors que le sujet est toujours d’actualité avec le jugement de Quatremère de Quincy annoncé dans les journaux. Voir les lettres n°28 et 29. Sur la réception en France de l’action de la commission des sciences et des arts voir les lettres n°22, 26 et 34.
[9] Voir lettre n°15. Selon l’armistice de Bologne en juin 1796, les commissaires doivent effectuer une saisie de 500 ouvrages.
[10] Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818).
[11] Lettre incomplète.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Huart, Catherine (1748-1847)
1 double folio ; 250 x 190 cm
[1] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Les papiers de Berthollet sont totalement dispersés. Dans le catalogue signalitique de la correspondance de Berthollet ne sont rassemblées que 185 lettres. La seule lettre mentionnée au cours de la période de la commission des sciences et des arts et l’Expédition d’Égypte est une lettre à sa femme du 23 brumaire an VI [13 novembre 1797] alors qu’il est sur la route du retour vers Paris. SADOUN-GOUPIL M. (1977), Le chimiste Claude-Louis Berthollet, sa vie son œuvre, Paris, Vrin. pp. 306-342.Voir la lettre n°138.
[2] Voir la lettre de Bonaparte à Carnot (740, CGNB).
[3] Dans son journal de Voyage André THOUIN (1747-1824) effectue une description des animaux : « Le premier [troupeau] se composait de deux à trois cent têtes de bétail, tant de bœufs et vaches que taureaux et génisses, tous de la plus haute stature, très musclés et d’une force proportionnée. Leurs cornes sont du plus grand volume. Ces animaux d’ailleurs me parurent paisibles, doux et même timides et craintifs. […] Les troupeaux de bêtes à cornes restent à l’air libre toute l’année[…]. Les bœufs de ce canton sont fort estimés pour le labourage et les charrois parce qu’ils sont plus robustes que ceux des autres pays et peu délicats sur le choix de la nourriture ; la preuve est qu’ils ne mangent dans les pâturages qu’un foin grossier et dur qui ne peut avoir beaucoup de saveur. […] Un second troupeau plus considérable que le premier était composé de bêtes plus jeunes et d’une stature inférieure en grosseur. Il me parut qu’on pourrait faire dans l’un et l’autre des acquisitions utiles pour l’amélioration de nos races. » THOUIN A. (1841), pp. 314-316. Voir les lettres n°24, 29, 48, 111 et 115.
[4] Voir lettres n°12,18 et 22 et 29, 30, 34, 51, 53 et 55.
[5] André-François MIOT (1762-1841). Miot effectue un récit semblable avec une variante sur l’état de Bonaparte, en s’étonnant comme Monge de la crédulité non seulement du peuple de Rome mais aussi de celui de Florence. « Son excessive crédulité lui fit adopter les bruits les plus absurdes : on lui(sic) persuada que j’avais ramené dans ma voiture Bonaparte blessé ; qu’il était mort chez moi et que je l’avais fait enterrer dans mon jardin. Une foule immense se rassembla devant ma porte ; je fus obligé de sortir pour le haranguer, et j’eus beaucoup de peine à l’empêcher de pénétrer de force dans ma maison, pour satisfaire sa stupide curiosité. » Voir la lettre n°22 à Marey dans laquelle Monge est plus précis sur la situation à Rome. Il cherche à ne pas inquiéter sa femme. Voir aussi les lettres n°18, 19, 22 et 25. Les mêmes récits sont relayés dans la presse française. Voir la lettre n°29.
[6] L’Armistice de Bologne est signé avec le pape le 5 Messidor an IV [23 juin 1796].
[7] Le récit de Monge et celui de Miot dans ses mémoires présentent une différence de date. Les commissaires reçoivent un courrier de Miot le 21 thermidor alors que Miot explique avoir reçu des dépêches du quartier général le 23 et 24 Thermidor an IV [10 et 11 août 1796]. Comme Monge Miot exprime ce rapide renversement dans le rapport de force entre la France et l’Autriche « Mais cet échec dont la nouvelle s’était si promptement répandue, avait été tout aussi promptement réparé par les merveilleuses victoires de Salo, de Castiglione et de Lonato (17 et 18 thermidor [4 et 5 août 1796]. Jamais un changement si rapide et si complet ne s’était opéré à la guerre ; jamais tant de génie, de talent et de valeur ne s’étaient déployés. Enfin une campagne de moins de dix jours avait reconquis l’Italie et renversé tous les projets de nos ennemis. » MIOT A.F. (1858), pp. 125-126. Voir la lettre n°22.
[8] Les tâches de la commission sont relatives non seulement au choix et à l’inventaire mais aussi à l’emballage et au transport des objets et livres saisis. Voir les lettres n°22 et 15.
[9] Le 18 août 1796, la France signe un traité d’alliance offensive et défensive avec l’Espagne, le traité de Saint Ildefonse ; Charles VI abandonne le camp anglais.
[10] Paris apparaît supérieur aussi bien à la province qu’à l’étranger.Voir la lettre n°9.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818).
[2] Voir la lettre n°15 et celles qui sont notées en renvoi.
[3] La « Sainte-Cécile et quatre saints » (1515), de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520)
[4] « La Madone de saint Jérôme »(1527-1528), Antonio ALLEGRI, dit, il Correggio (1489 ? – 1534).
[5] Lazzaro SPALLANZANI (1729-1799). Voir la lettre n°15.
[6] L’anticléricalisme se manifeste par cette remarque qui suggère l’ignorance des hommes d’église. Au sujet du jugement de Monge sur les hommes de lettres et de sciences bolonais voir aussi la lettre n°17.
[7] Dans cette lettre à Marey destinée à alimenter les entretiens de la petite société républicaine de Nuits, Monge expose pour la première fois les critères du mode opératoire des saisies. Il semble vouloir répondre au mouvement d’opposition contre la politique de saisie caractérisée de « vandalisme » notamment par Roederer et Quatremère de Quincy. Voir lettres n°19, 26, 28 et 34. Les principes des saisies sont exprimés clairement dans les lettres des commissaires au ministre des relations extérieures. Voir les lettres n°120 et 140 mais aussi les lettres n° 26, 79, 113, 114 et 139.
[8] Voir les lettres n°13 et 42.
[9] Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834) est chargé du convoi rassemblé à Tortone. Voir les lettres n°14, 15, 16, 28, 33, 41, 42, 48, 52 et 53.
[10] Son voyage en Italie réactive la mémoire des éléments de culture classique acquis lors de sa scolarité au collège des Oratoriens de Beaune. Monge, à la fin de ses classes de Philosophie est qualifié de « puer aureus » par ses professeurs. Il a accompli brillamment l’intégralité de son cursus et cela est suffisamment rare pour le souligner et pour indiquer que Monge a acquis à Beaune les éléments de la culture des élites. Voir la lettre n°107.
[11] HANNIBAL (247-183 av. J.-C.) Voir la lettre n°18.
[12] Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). Le 12 Thermidor an IV [31 juillet 1796], il prend Brescia. Voir lettres n°12, 18 et 21.
[13] Le 13 août 1796 lors d’un soulèvement contre les Français dans Rome, Edme GAULLE, (1762-1841) le dessinateur de la commission et le secrétaire BOULANGER sont agressés par un groupe de Romains. Les soldats d’un poste voisin leur viennent alors en aide. B.É..
[14] Victoires de Salo, de Castiglione et de Lonato les 17 et 18 thermidor an IV [4 et 5 août 1796]. Voir la lettre n°21.
[15] Sa fille Émilie MONGE (1778-1867).
[16] Lors du départ de la commission pour l’Italie, Monge et ses collègues s’arrêtent à Nuits chez son gendre Marey et sa fille Émilie. Voir la lettre n°85.
[1] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et Monge.
[2] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
[3] Lettre de Catherine de Paris le 8 messidor [an IV] [26 juin 1796]. Voir les lettres n°19 et 24 des commissaires au ministre des Relations extérieures dans laquelle les commissaires l’informent et s’étonnent qu’ils ne reçoivent pas de lettres de leur famille.
[4] Joseph-Jérôme LEFRANÇOIS DE LALANDE (1732-1807), astronome. Cette lettre venait certainement aider Monge dans son choix des manuscrits.
[5] Lazare CARNOT (1753-1823).
[6] Date du soulèvement à Rome contre les Français. Voir la lettre n°22.
[7] Victoires de Lonato et Castiglione les 16 et 18 Thermidor an IV [3 et 5 août 1796]. Voir lettres n°21 et 22.
[8] Armistice de Bologne du 23 juin 1796. Sur l’opinion italienne au début du mois d’août 1796 est écrit dans le Mémorial : « […] la position de l’Italie, dans le peu de jours qui venaient de s’écouler, avait été une véritable révélation. Toutes les passions s’étaient montrées au grand jour ; chacun se démasqua. […] A Rome, les Français furent insultés dans les rues, on y proclama leur expulsion d’Italie. On suspendit l’accomplissement des conditions de l’armistice non encore remplies.[...] » Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, « Conduite des différents peuples d’Italie durant cette crise. » Chapitre cinquième, X, T. I, pp. 539-540.
[9] Giuseppe VALADIER (1762-1839). Voir les lettres n°82 et 102.
[10] Sur la Lombardie. « […] En général, la Lombardie montra un bon esprit ; à Milan surtout presque tout le peuple témoigna une grande confiance et beaucoup de fortitude […] Aussi le général français leur écrivait-il dans sa satisfaction : « Lorsque l’armée battait en retraite, que les partisans de l’Autriche et les ennemis de la Liberté la croyait perdue sans ressource, lorsqu’il était impossible à vous même de soupçonner que cette retraite n’était qu’une ruse, vous avez montre de l’attachement pour la France, de l’amour pour la Liberté ; vous avez déployé un zèle et un caractère qui vous ont mérité l’estime de l’armée, et vous mériteront la protection de la République française. […[ Recevez le témoignage de ma satisfaction et du vœu sincère que fait le peuple français pour vous voir libres et heureux. Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, « Conduite des différents peuples d’Italie durant cette crise. » Chapitre cinquième, X, T. I, p. 539. Voir la lettre n°22.
[11] Le catalogue est l’ouvrage de Giuseppe Simone Assemani, Bibliotheca Orientalis Clementino-Vaticana in qua Manuscriptos Codices Arabicos, Persicos, Turcicos, Hebraicos, Samaritanos, Armenicos, etc. Rome, 1719-1728, 4 Volumes.
[12] Louis MONGE (1748-1827) et Marie Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[13] Fillette est le surnom donnée à la très jeune sœur de Catherine HUART, Anne Françoise HUART (1767-1852) marié à Barthélémy BAUR (1752-1823).
[14] La sieste.
[15] Charles-François OUDOT (1755-1841), Théophile BERLIER (1761-1844), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) les trois hommes sont des députés de la Côte d’Or.
[16] Louise MONGE (1779-1874), Victoire BOURGEOIS ( ? - ? ) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
[17] Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) et sa femme Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815). Ce passage répond à celui de Catherine dans sa lettre du 8 messidor [an IV] [26 juin 1796] lui écrit : « As-tu vu Faipoult, il t’a écrit une lettre pleine d’amitié en date du 27 floréal ? Je ne lui ai pas répondu. » Pendant la première campagne d’Italie, Faipoult remplit diverses missions diplomatiques en tant qu’envoyé de la République française à Gêne, ville maritime gouvernée par une oligarchie bourgeoise avant l’arrivée des Français. La lettre de Monge au couple Faipoult n’a pas été retrouvée.
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Charles DELACROIX (1741-1805).
[2] André-François MIOT DE MELITO (1762-1841). Voir lettres n°13 et 14.
[3] José-Nicolas (chevalier d’) AZARA (1731-1804).
[4] Voir les lettres n°18, 21 et 22.
[5] Voir la lettre n°22 sur les événements d’août 1796.
[6] Voir les lettres n°21 et 22.
[7] Pierre BÉNÉZECH (1749-1802).
[8] Voir les lettres n°21, 29, 48, 111 et 115.
[9] François CACAULT (1743-1805) ministre plénipotentiaire à Gênes mais il est envoyé à Rome afin de veiller à la bonne exécution des clauses de l’armistice de Bologne du 25 juin 1796 par lequel le pape Pie VI s’engage à payer des indemnités à la France.
[10] L’ Apollon du Belvédère qui était exposé dans la cours du Belvédère au Vatican.
[11] Sur la réception en France des travaux de la commission des sciences et des arts voir les lettres n°19, 20, 28 et 34.
[12] Les commissaires Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811), Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822), André THOÜIN (1747-1824), Jacques-Pierre TINET (1753-1803). MOITTE est à Milan (voir la lettre n°25) et La Billardière est chargé du premier convoi des saisies effectuées dans le nord de l’Italie. Voir les lettres n°14 et 15.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
[1] Louis MONGE (1748-1827) remplace son frère Gaspard à son poste d’examinateur de la Marine. Monge a raison c’est en effet son frère Louis commence sa tournée par le Nord. Catherine lui écrit de Paris le 26 thermidor an IV [13 août 1796] : « Ton frère et ta belle-sœur dînent avec nous aujourd’hui, il va partir pour sa tournée, il commence par le Nord, il serait possible que vous [vous] rencontriez en revenant. »
[2] L’ Apollon du Belvédère, copie romaine d’une statue grecque, est exposée avec le groupe du Laocoon et ses fils , dans la cour du Belvédère qui relie le Palais du Vatican au Palais du Belvédère.
[3] « La transfiguration du Christ » (1520) de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520).
[4] Le 29 Thermidor an IV [16 août 1796], cinquante artistes se joignent à Quatremère de Quincy pour adresser une pétition au Directoire contre la politique de saisie. Catherine en fait part à Monge dans sa lettre de Paris le 15 fructidor an IV [1er septembre 1796] en réponse à la lettre n°19 de Rome du 16 thermidor an IV [3 août 1796]. Sur la question de la réaction de l’opinion publique parisienne à la politique de saisie des objets d’art et de science en Italie stipulée dans les conditions de l’armistice de Bologne, voir les lettres n° 19, 22, 28 et 34.
[5] Biographie syriaque de Saint Syméon, manuscrit syriaque 160 du Vatican, daté du mercredi 17 avril 474.
[6] Monge exprime les principes qui dirigent l’action de la commission. Voir les lettres n°22, 79, 113 et 114. Il recherche en priorité des manuscrits et ouvrages utiles aux sciences. Si le critère de l’intérêt scientifique ne peut pas être rempli c’est alors celui de l’ancienneté qui est utilisé pour effectuer une sélection. Cela n’est qu’un premier état de l’élaboration des critères de choix des manuscrits du Vatican. Monge expose les principes de sélection qui ont déterminé le choix et la rédaction du catalogue raisonné dans des lettres au ministre des relations extérieures. Voir les lettres n°120, 139 et 140. Sur la saisie des manuscrits et l’élaboration du catalogue voir aussi les lettres n° 23, 25, 27, 70, 76, 79, 99, 100, 104, 110, 111, 113, 114.
[7] François II empereur germanique (1768-1835).
[8] Napoléon BONAPARTE (1769-1821) et Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) commissaire à l’Armée d’Italie.
[9] Le 9 fructidor an IV [26 août 1796] Mise en place à Milan d’une administration chargée de gérer la Lombardie et dirigée par le général Baraguay d’Hilliers. Sur la République cispadane, voir les lettres n° 40, 46, 53, 63, 65, 76, 84, 88 et 96.
[10] FERDINAND D'AUTRICHE-ESTE (1754-1806) gouverneur de Modène. Il épouse en 1771, Marie Béatrice d’Este-Modène (1750-1829) fille de Hercule III duc de Modène (1727-1803).
[11] HERCULE III DE MODÈNE (1727-1803) quitte Modène et se retire à Venise après avoir nommé une régence présidée par le marquis Girard Rangone. Voir la lettre n°27.
[12] Voir la lettre n°27. Bonaparte écrit au Directoire exécutif le 11 vendémiaire an V [2 octobre 1796] : « Le peuple de la Lombardie se prononce chaque jour d’avantage ; mais il est une classe très considérable qui désirerait, avant de jeter le gant à l’empereur, d’y être invitée par une proclamation du gouvernement, qui fut une espèce de garant de l’intérêt que la France prendra à ce pays-ci à la paix générale. Cette résolution du gouvernement, et l’arrêté qui établirait un gouvernement régulateur et qui reconnaîtrait dès aujourd’hui, l’indépendance de la Lombardie ; avec quelques modifications pour la durée de la guerre, vaudrait à l’armée autant qu’un secours de trois à quatre mille hommes.[…] Bologne et Ferrare n’ayant pas de troupes, sont les plus heureux de tous ; on vient d’y établir des surveillants : s’ils font comme les anciens agents militaires de la Lombardie, qui se sont pour la plupart sauvés avec une caisse, ils porteront la désolation dans ce beau pays. Je vais avoir soin de m’en faire rendre compte. Reggio a fait sa révolution et a secoué le joug du duc de Modène. C’est peut-être le pays d’Italie qui est le plus prononcé pour la liberté. Modène avait essayé d’en faire autant ; mais les 1500 hommes de troupes que le duc y tient en garnison ont fait feu sur le peuple et dissipé l’attroupement. Je crois que le plus court de ceci serait de déclarer l’armistice rompu […], et de mettre cette place à l’instar de Bologne et de Reggio. Ce seraient des ennemis de moins que nous aurions, car la régence ne dissimule pas la crainte que nous lui inspirons et la joie qu’elle ressent des succès des ennemis. […] Je crois qu’il ne faut pas laisser cet état dans la situation de déchirement où il se trouve […]. Vous aurez alors Modène, Reggio, Bologne et Ferrare où la masse du peuple se forme tous les jours pour la liberté, et où la majorité nous regarde comme libérateurs, et notre cause comme la leur. Les États de Modène arrivent jusqu’au Mantouan ; vous sentez combien il nous est intéressant d’y avoir au lieu d’un gouvernement ennemi, un gouvernement dans le genre de Bologne qui nous serait entièrement dévoué. » (960, CGNB).
[13] Anne-Françoise HUART (1767-1852) et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823).
[14] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
[15] Louise MONGE (1779-1874), Victoire BOURGEOIS ( ? - ? ) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla.
[16] Charles-François OUDOT (1755-1841), Théophile BERLIER (1761-1844), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) les trois hommes sont des députés de la Côte d’Or.
[17] Étienne-Marie BARRUEL (1749-1818), instituteur de Physique à l’École polytechnique.
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Catherine HUART MONGE (1748-1847).
[2] Émilie MONGE (1778-1867), son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et leur fils Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863).
[3] Catherine écrit le 26 thermidor an IV [13 août 1796] « M[onsieur] Marey m’écrit pour avoir ton adresse pour t’écrire, Émilie se plaint amèrement de ce que tu ne lui écris pas, son enfant a déjà deux mois, elle se propose de le sevrer à huit mois, elle sera plus libre cet hiver à Paris, ils doivent venir après les vendanges, c’est dommage que nous ne puissions pas les loger à la maison. Elle me fait un grand vide cette pauvre Émilie qui ne m’a jamais donné que des jouissances, m’en voilà séparée pour toujours.» Voir la lettre n°3.
[4] Sur les bœufs que les commissaires veulent ramener en France voir les lettres n°21, 24, 29, 48, 111 et 115.
[5] Sur la nature spectaculaire du convoi et la volonté de frapper l’opinion publique voir les lettres n° 48, 102, 110 et 140
[6] Sur la saisie des manuscrits au Vatican, voir les lettres n° 23, 25, 26, 70, 76, 79, 99, 100, 104, 110, 111, 113, 114, 120 et 139.
[7] Armistice de Bologne signé le 5 messidor an IV [23 juin 1796] avec le pape Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799).
[8] La commission reprend ses travaux à Rome après le Traité de Tolentino du 1 ventôse an V [19 février 1797]. Voir la lettre n°65.
[9] Monge est à Naples au mois de juin 1797. Voir les lettres n°107 et 108.
[10] Louise MONGE (1779-1874), fille cadette de Monge et l’homme politique Joseph ESCHASSÉRIAUX (l‘aîné) (1753-1824). Voir la lettre n°25.
[11] Monge salue l’engagement d’Eschassériaux dans l’action révolutionnaire. À la différence de Marey, il ne cherche pas à éviter les dangers et les difficultés de l’action révolutionnaires, il s’y confronte. Voir les lettres n°90 et 137. Marey partage son avis. Voir la lettre n°118. Monge répond au récit de Catherine dans sa lettre de Paris, le 27 thermidor an IV [14 août 1796] : « E[schassériaux] vient souvent à la maison nous le trouvons aussi à la promenade, mais nous en sommes toujours au même point. Cependant M[adame] Bertollet qui a eu décadi [dernier] un M[onsieur] Dubois à dîner chez elle à Aulnay, il lui a dit que tu avais deux jolies filles que l’aînée avait fait un bon mariage et que si la cadette avait voulu elle en aurait fait, un bien avantageux, qu’un de ses amis il était [f…] que c’était E[schassériaux]. Comme il y avait quelqu’un, elle n’a pas suivi cette conversation ; il paraîtrait d’après cela qu’il en aurait parlé à quelqu’un. […] il a toujours l’air gauche, mais bon enfant. » Émilie et Nicolas-Joseph Marey ne manquent pas dans leur correspondance de tenir Monge informé. Sur le mariage de Louise avec Eschassériaux voir les lettres n°113, 118, 125, 126, 127, 136, 137 et 138.
[12] Monge n’aborde jamais la question d’un éventuel mariage avec Eschassériaux dans les lettres à sa fille Louise, il ne lui fait part de son jugement sur Eschassériaux qu’à la veille de leur mariage. Voir la lettre n°137.
[13] DEBAIS ( 17 ?- ?) ami de Marey et membre de la petite société républicaine de Nuits.
[14] Voir la lettre n°26.
[15] HERCULE III DE MODÈNE (1727-1803) quitte Modène et se retire à Venise après avoir nommé une régence présidée par le marquis Girard Rangone. Voir la lettre n°26 et la lettre de Bonaparte au Directoire du 11 vendémiaire an V [2 octobre 1796] (960, CGNB).
[16] Sur les réactions que suscitent les saisies d’œuvres d’art en France dans la presse notamment et sur l’opinion publique et sur l’action menée par Quatremère de Quincy et Roederer voir les lettres n°19, 22, 26, 28 et 34.
[17] L’ Apollon du Belvédère et l’Antinoüs sont des copies romaines de statues grecques, avec le groupe du Laocoon et ses fils, elles sont exposées dans la cour du Belvédère qui relie le Palais du Vatican au Palais du Belvédère.
[18] La transfiguration du Christ (1520), dernier tableau de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520).
[19] Sur le premier convoi des œuvres d’art saisies et confié au commissaire La Billardière, voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 48 et 53.
[20] La Sainte Cécile et quatre saints (1515) de Raffaello SANZIO DA URBINO. Voir les lettres n°12, 48 et 53.
[1] Lettre n°26.
[2] Dans ces deux lettres, Catherine répond à la lettre n°13 de Bologne du 22 messidor an IV [10 juillet 1796].
[3] De Paris le 26 thermidor an IV [13 août 1796], par l’intermédiaire de Carnot. Voir la lettre n°13.
[4] De Paris le 27 thermidor an IV [14 août 1796]. Angélique-Catherine Françoise MIOT (1763- ?), elle est une des sœurs de André-François MIOT (1762-1841). Elle épouse en 1783 Charles-Alexandre de SIRIAQUE (17 ? -?).
[5] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) femme de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[6] Monge répond à Catherine qui lui écrit de Paris le 26 thermidor an IV [13 août 1796].« Prenez bien garde de trop vous fatiguer, on dit ce climat malsain pour les Français. Il paraît que cela ne nuit pas à ta santé mais depuis que je te connais, je t’entends dire que ton ventre pousse. Quand je te verrai, je croirai à ton embonpoint. Si cela est, nous nous sommes donnés le mot car je suis obligée de faire changer toute ma garde robe, je ne sais plus ce que c’est que les hoquets ni les spasmes ; la tranquillité dont on jouit actuellement porte tout le monde à se livrer au plaisir. L’espoir d’une paix prochaine fait supporter la gêne que nous éprouvons en finances, les mandats valent 28 " le [?], on doit nous payer ce mois-ci de vos traitements, moitié en sols et l’autre moitié en mandat. Je me trouve bien riche avec ce qu’on me donne puisqu’il est accompagné de la tranquillité, et de l’Espoir de la paix, nos conquêtes et nos victoires sont aussi multiples sur le Rhin qu’en Italie. Il est étonnant que l’Empereur ne demande pas la paix à genoux. »
[7] Émilie MONGE (1778-1867). Monge écrit à sa fille aînée la veille le 22 fructidor an IV [8 septembre 1796] Voir lettre n°27.
[8] Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) mari d’Émilie MONGE. Monge répond à une remarque de sa femme. De Paris le 26 thermidor an IV [13 août 1796] : « M[onsieur] Marey m’écrit pour avoir ton adresse pour t’écrire, Émilie se plaint amèrement de ce que tu ne lui écris pas, son enfant a déjà deux mois, elle se propose de le sevrer à huit mois, elle sera plus libre cet hiver à Paris, ils doivent venir après les vendanges […]. »
[9] José-Nicolas AZARA (chevalier d’) (1731-1804). Voir lettre n°38.
[10] Pietro MOSCATI (1739-1824).
[11] Francesco PIRANESI (1748-1810), fils du célèbre graveur Giovanni Battista PIRANESI (1720-1778).
[12] De Paris, le 26 thermidor an IV [13 août 1796], Catherine écrit : « […] je ne sais pourquoi je pense toujours que vous ne reviendrez qu’au printemps, vous êtes assez malin pour cela. »
[13] Jacques-Julien HOUTOU DE LA BILLARDIÈRE (1755-1834). Monge répond à l’impatience exprimée par sa femme dans sa lettre de Paris le 27 thermidor an IV [14 août 1796] : « J’attends avec impatience votre collègue La Billardière depuis le temps qu’il est en route il devrait être ici. Combien je vais le questionner, si je le vois ! » Voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 33, 41, 42, 48, 52 et 53.
[14] Le premier convoi sous la responsabilité de La Billiardière quitte Tortone le 15 septembre 1796. Prennent le départ dix-huit chariots construits spécialement à Milan et chargés de 72 caisses. Il arrive à Paris vers la mi novembre 1796. Cela représente un peu plus de 6 décades.
[15] 13 Vendémiaire an IV [5 octobre 1795]. Voir les lettres n°19 et 29.
[16] Antoine-Chrysostome QUATREMÈRE DE QUINCY (1755-1849) est l’auteur d’un volume à la fin du mois de juillet 1796 sous le titre Lettres sur le préjudice qu’occasionnaient aux arts et à la science le déplacement des monuments de l’art de l’Italie, le démembrement de ses écoles et la spoliation de ses collections, galeries, musées, etc. Ces lettres sont rédigées à partir de juin 1796. La forme épistolaire de ce manifeste contre les saisies d’œuvre d’art semble directement liée avec la procédure pénale sous le coup de laquelle il était jusqu’au 10 août 1796. « Attaché aux idées libérales incarnées par la Déclaration des droits de 1789 et la Constitution de 1791, solidaire des principes qui marquent la première phase de la Révolution, hostile au courant de radicalisation qui se manifeste en 1793, il était entré dans une semi-clandestinité ; découvert et arrêté en mars 1794, libéré après Thermidor, demeuré partisan de la monarchie constitutionnelle, il joue un rôle actif dans l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV [5 octobre 1795] ; décrété d’arrestation par contumace, il se cache à partir d’octobre 1795 jusqu’au 22 Thermidor an IV [9 août 1796] jour où il se trouve devant le tribunal qui l’acquitte. » [POMMIER E. (1991), pp. 416-417.] Dans une lettre que Monge ne reçoit que le lendemain (voir la lettre n°29), Catherine choisit de commenter le même événement dont l’un et l’autre ont pris connaissance par les journaux. Ils doivent tous les deux emprunter l’expression juridique « il est constant que ». En reprenant la nouvelle de l’acquittement de Quatremère de Quincy, Catherine répond aussi à la lettre de Monge (lettre n°19). L’actualité lui permet de développer la question de la réception de la politique de saisie du Directoire par Roederer dans sa lettre de Paris le 15 fructidor an IV [1er septembre 1796] : « M. Roederer se récrie donc beaucoup sur votre vandalisme, tu ne dis rien de Quatremère qui vient d’être acquitté par le jury du tribunal criminel du dép[arment] de la Seine, qui a déclaré [qu’il] n’était constant qu’il avait existé une conspiration en vendémiaire. Le premier usage que ce vendémiairiste a fait de sa liberté, a été de rassembler un certain nombre d’artistes pour présenter une pétition au Directoire, à l’effet de donner à sa prudence s’il ne serait pas plus utile de laisser au pape tous les beaux objets d’art qu’on supposait que vous alliez lui enlever. Je n’ai pas vu cette pétition, ainsi je ne peux pas te dire quelles raisons ils apportent à ce beau désintéressement. Au surplus, je crois que plus vous en enlèverez et moins vous en laisserez aux autres puissances du nombre desquelles celle que vous dépouillez sera bientôt rayée. » Monge n’a pas tort de souligner l’enjeu politique du Discours de Quatremère contre la politique de saisie du Directoire. Dans la préface de la réédition de ses Lettres en 1836 Quatremère de Quincy, donne des informations sur le contexte de production de cette correspondance : « Ce fut dans la retraite où je m’étais caché que le général Miranda, qui en avait le secret, vint m’engager à établir entre nous, sur le danger qui menaçait Rome une correspondance qu’il rendrait publique. » […] Selon, E. Pommier l’auteur dès le début de son texte indique que son ami veut « démontrer que l’esprit de conquête dans une République est entièrement subversif de l’esprit de liberté. » [QUATREMÈRE DE QUINCY [1796] (1836), Lettres au général Miranda, Lettre I, p. 87.] Cela éclaire le contexte politique de la querelle de juin-juillet 1796 et montre que le débat sur les saisies d’œuvres d’art en Italie est à la fois culturel et politique. « […] les adversaires de l’action du Directoire dans la continuation de celle qui avait été menée en l’an II, ne critique pas seulement les conséquences artistiques du transfert des chefs d’œuvre d’Italie en France, ils dénoncent aussi ses implications internationales, dans la mesure où il risque de dresser le peuple italien contre la cause de la France, d’exaspérer les antagonismes et de rendre encore plus difficile une paix durables. […][Quatremère et Miranda] ramènent ainsi le discours sur les arts au cœur du conflit entre la Révolution et l’Europe. » [POMMIER E. (1991), pp. 417-418.] Voir les lettres n°19, 22, 26, 28 et 34
[17] La répression de l’insurrection du peuple de Lugo a lieu le 18 Messidor an IV [6 juillet 1796]. Le 26 messidor an IV [14 juillet 1796] Bonaparte écrit au Directoire : « Un moine arrivé de Trente a porté la nouvelle dans la Romagne que les Autrichiens avaient passé l’Adige, débloqué Mantoue, et marchaient à grandes journées sur la Romagne. Des imprimés séditieux, des prédicateurs fanatiques prêchèrent partout l’insurrection ; ils organisèrent en peu de jours, ce qu’ils appelèrent l’armée catholique et papale ; ils établirent leur quartier général à Lugo, gros bourg de la légation de Ferrare quoique enclavée dans la Romagne. » C’est Augereau qui mène la répression et Bonaparte conclut : « Depuis cet événement, qui a eu lieu le 18, tout est rentré dans l’ordre et est parfaitement tranquille. » (777, CGNB). Voir lettre n°21.
[18] Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824). Dans sa lettre de Paris du 27 thermidor an IV [14 août 1796], Catherine informe Monge de l’état des relations entre Eschassériaux et leur fille Louise et si la demande en mariage approche. « Quoique je sois bien pauvre, je viens de donner à Louise un maître de chant à 3[f] par leçon. J’ai loué un piano 12 [f] par mois. J’espère que 3 mois lui suffiront pour tirer parti de sa jolie voix, j’ai pensé qu’il fallait plutôt faire cette dépense à présent que plus tard, les légers talents d’Émilie ont servi à la bien marier, j’espère qu’il en sera de même pour Louise. E[schassériaux] vient souvent à la maison nous le trouvons aussi à la promenade, mais nous en sommes toujours au même point. Cependant M[adame] Bertollet qui a eu décadi [dernier] un M[onsieur] Dubois à dîner chez elle à Aulnay, il lui a dit que tu avais deux jolies filles que l’aînée avait fait un bon mariage et que si la cadette avait voulu elle en aurait fait, un bien avantageux, qu’un de ses amis il était [f…] que c’était E[schassériaux]. Comme il y avait quelqu’un, elle n’a pas suivi cette conversation ; il paraîtrait d’après cela qu’il en aurait parlé à quelqu’un. Il ne me plaît pas autant que Marey, il a toujours l’air gauche, mais bon enfant. »
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) commissaire à l’Armée d’Italie. Monge le suit dans ses missions jusqu’au 6 Brumaire an V [27 octobre 1796] , date à laquelle Miot et Monge laisse le commissaire aux armées à Livourne. Voir les lettres n°31 à 40.
[2] André-François MIOT DE MELITO (1762-1841), ambassadeur à Florence puis envoyé en mission à Rome par Bonaparte le 2 juillet 1796. Voir lettres n°13, 14 et 24.
[4] De Paris le 4 fructidor an IV [21 août 1796], Catherine écrit : « Écris-moi donc plus souvent voilà aujourd’hui un mois que je n’ai pas reçu de tes nouvelles, cela commence à être bien long. »
[5] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[6] Après la suspension de l’armistice de Bologne, le 3 Vendémiaire an V [24 septembre 1796] les commissaires doivent quitter Rome et se rendre à Florence. Monge y laisse ses collègues et accompagne Saliceti à Ferrare. Monge devient alors le spectateur des événements politiques et militaires qu’il se plait à observer en accompagnant Miot et Saliceti dans leurs missions. Berthollet à cette date est à Livourne, Monge arrive avant lui à Florence.
[7] Catherine commente dans sa lettre de Paris le 25 vendémiaire an V [16 octobre 1796] : « Nous sommes en effet quelques fois un mois sans recevoir de vos nouvelles, mais j’en reçois presque toujours deux à la fois, surtout depuis que tu les envoies par la poste qui est la voie la plus prompte. Je ne me plains pas de ton exactitude, mon cher ami (car j’en ai reçu 17), mais bien de ton éloignement, surtout de ton long séjour à Rome, où je te voyais perpétuellement exposé aux poignards de ces traîtres. Vous en voilà dehors, je suis beaucoup plus calme. » Depuis la première lettre écrite de Lanslebourg jusqu’à cette lettre de Ferrare il y a bien 17 lettres de Monge à Catherine dans le corpus.
[8] Ludovico ARIOSTO (1474-1533). Poète italien.
[9] Catherine répond de Paris, le 25 vendémiaire an V [16 octobre 1796] : « Tes jouissances vont recommencer, puisque tu t’es déjà assis sur le banc de la maison de l’Arioste, que tu as vu son tombeau. Les Ferrarrais font très bien de conserver les meubles qui ont servi à cet agréable écrivain. Cette ville doit être bien déserte puisqu’elle [est] faite pour 200 milles âmes et qu’elle n’en contient que 30. »
[10] Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). Sur le blocus de Mantoue voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 34, 42, 45, 51, 53 et 55.
[11] Jean-Baptiste JOURDAN (1762-1833) général de l’armée de Sambre-et-Meuse. Catherine répond dans sa lettre de Paris le 25 vendémiaire an V [16 octobre 1796] : « Si Mantoue est pris, l’armée républicaine ira mettre cette vieille momie à la raison. Le traité de paix avec le roi de Naples a dû être accepté hier par les conseils. Voilà encore un ennemi de moins, et une ressource de moins pour le pape. Nos affaires sur le Rhin [ne] vont ni bien ni mal. Moreau a eu un avantage considérable aux environs de Buchau le 10 et le 12. Il a pris 2 drapeaux, 6 bouches à feu, 5 milles prisonniers parmi lesquels 56 officiers, lesquels ont rapporté que l’Empereur n’avait plus de force dans l’intérieur de l’Autriche, qu’il a envoyé à l’armée toutes les forces qui jusqu’alors étaient restées en réserve dans les garnisons ; ce sont des rapports de prisonniers. Beurnonville a remplacé Jourdan, je ne sais quelle armée ce dernier commande à présent. Il est bien malheureux que ce brave homme ait éprouvé un échec aussi considérable. Il paraît, par les nouvelles officielles, que les habitants de Strasbourg et des environs ont vigoureusement aidé à repousser les Autrichiens lorsqu’ils sont venus à Kehl, tous les C[itoyens] de ce département sont armés et organisés de manière à bien défendre l’entrée de notre territoire. »
[13] Voir supra.
[14] Catherine informe Monge de l’état de l’esprit public dans sa lettre de Paris le 25 vendémiaire an V [16 octobre 1796] : « L’esprit de Paris est toujours le même, à ce que je peux voir dans mon petit coin, on colporte force brochures contre le gouvernement qui ne réprime pas cette licence de la presse, qui nuit beaucoup. Vous avez sûrement su l’affaire du camp de Grenelle. Il y avait beaucoup de fermentation dans ce moment-là. Il me semble que la tranquillité se rétablit. Je ne vous mande pas des nouvelles parce qu’elles sont toujours usées quand vous les recevez. Et à présent que vous voilà ambulants, où nos lettres vous trouveront-elles ? Je vais adresser celle-ci à Florence, et si vous ne savez pas l’affaire de Grenelle, je vais vous la conter. Il y a environ un mois que quatre à cinq hommes dont la plupart n’était point armée, se sont rendus la nuit au camps de Grenelle, ils avaient à leur tête le général Fion. Ils entrent dans le camp en chantant La Marseillaise, et criant, dit-on : « À bas les tyrans ! », les troupes du camp s’éveillent, les dragons montent à cheval et tuent plusieurs de ces hommes dont le plus grand nombre était des cordonniers, perruquiers, et à peu près de cette classe. Enfin ils arrêtent 132 de ces malheureux, le reste se sauve comme il peut, le matin on amène toute cette prise à Paris au Temple où on établit une commission militaire qui en a condamné 24 ou 30 à être fusillés, le reste à la déportation, d’autres à la détention jusqu’à la paix, et un certain nombre acquitté et mis en liberté. Parmi les fusillés, il y a trois ex-conventionnels qui sont Javoques, Huguet et Cusset qui ont été pris le lendemain de cette aventure. Cette commission militaire a mis beaucoup de temps à juger, cela a duré un mois. Pendant ce temps, chacun disait ce qu’il voulait sur cette affaire. Vous savez sûrement que Drouet s’est évadé des prisons de l’Abbaye deux jours avant le transfèrement (sic) de ces prisonniers à Vendôme, où est la Haute Cours qui doit les juger, ils sont en jugement dans ce moment. » L’esprit public est l’objet d’une forte préoccupation de Monge, il exprime à plusieurs reprises sa volonté d’être informé voir les lettres n°3, 85, 90, 156, 160, 163, 164, 167, 168, 176 et 177.
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Charles DELACROIX (1741-1805).
[2] Il s’agit de Monge. Le 13 vendémiaire an V [4 octobre 1796] Monge saisit quatre manuscrits de la bibliothèque des Dominicains de Bologne : un rouleau contenant le Pentateuque en hébreu, la bible hébraïque donnée par Guillaume de Paris confesseur du roi en 1310, le manuscrit d’Avicène en hébreu, orné de miniatures et dans lequel se trouvait la vue du port d’Alexandrie et un petit rouleau du livre d’Esther. B.É.
[3] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809).
[4] Voir lettres n°31 et 37.
[5] Voir lettre n°52.
[6] Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834). Le premier convoi sous la responsabilité de La Billiardière quitte Tortone le 15 septembre 1796. Prennent le départ dix-huit chariots construits spécialement à Milan et chargés de 72 caisses. Si les commissaires sont sans nouvelle de leur collègue, selon Catherine dans sa lettre du 9 frimaire an V [29 novembre 1796], il leur a écrit : « La Billardière dit qu’il vous a écrit souvent que jamais vous ne lui avez répondu. Faîtes-le donc, il demeure rue des maçons. » Voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 48, 52 et 53.
[7] Jacques-Pierre TINET (1753-1803) et André THOÜIN (1747-1824). Berthollet, Moitte et Berthélemy ne semblent pas avoir retrouvé leurs collègues. Berthollet est à Florence ou Livourne (Voir la lettre n°30), Moitte est encore à Florence (Voir la lettre n°29) ou à Milan (Voir la lettre n°54).