id;Creator;Contributor;Date;Dates;Description;Destinataire;Format;"Etat général";Type;Language;Relation;"Library tag";Coverage;"Lieu de destination";Source;"Contexte géographique";Localisation;Rights;"Nature du document";Title;Notes;Correspondant;Identifier;Publication;"Search phrase";Subject;Support;Transcription;Sous-titre;"URL List";Publisher;"Etat génétique"
1;"Reyer, Georges";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-07-18;;"
Ici commence la reproduction de dix cartes postales (découvertes en Vendée chez les héritiers indirects, Geneviève et Michel Laurent-d'Aubuisson) envoyées par Georges Reyer de l'Île‑d'Yeu. Les sept premières du 18 juillet, ici présentées, sont écrites à la suite, et forment un seul envoi, que nous réunissons sous l'IDENTIFIANT 358.
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Georges Reyer à Marguerite Audoux : 328 – 331 – 358 – 358BIS – 358TER – 358QUATER
";;Île-d'Yeu;;"Fonds d'Aubuisson, chez Geneviève et Michel Laurent-d'Aubuisson
Texte établi d'après la copie de cette correspondance Reyer/Marguerite Audoux de l'Île-d'Yeu, réalisé par Michel Laurent (Un journaliste parisien découvre l'île-d'Yeu à l'époque des «années folles») et d'après une photocopie recto verso transmise par Geneviève Laurent-d'Aubuisson";Île-d'Yeu;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"7 cartes postales écrites à la suite";"7 cartes postales de Georges Reyer à Marguerite Audoux";;;358;Inédit;;;"(1)
Carte postale autographe ["" ÎLE-D'YEU (Vendée) - Port Joinville - Un coin du port ""]";"
(1)
[Île-d'Yeu,] Lundi 18 juillet [1932
[1]]
C'est un vrai paradis, mon bon maître, que votre Île-d'Yeu.
J'y suis depuis huit jours à peine et il me semble n'avoir jamais vécu ailleurs.
Savez-vous d'où je vous écris ?
Du petit port de la Meule où j'ai déniché une petite bicoque, « La Dunette
[2] », perchée tout en haut de la colline qui fait face au port.
[1] Le calendrier perpétuel indique trois millésimes possibles pour un
lundi 18 juillet :
1921,
1927,
1932. Les deux dernières années semblent les plus plausibles. En 1921, Reyer n'a que vingt‑deux ans, et la première trace épistolaire que nous ayons de lui dans la correspondance alducienne date du 5 novembre 1928 (lettre 328 de Reyer à Marguerite Audoux) ; puis il lui réécrit le 22 janvier 1929 (lettre 331). Il est ensuite cité par Félix Joffre (lettre 334 de Félix Joffre à Marguerite Audoux – voir la note
5) le 29 octobre 1929 ; puis, par le même à la même, dans les lettres 337, 338, 345 et 361, qui vont du 13 juin 1930 au 27 décembre 1932. A vrai dire, rien ne prouve que Reyer connût la romancière en 1927, alors qu'en 1932, on est au cœur d'une relation dont nous avons le témoignage épistolaire de 1928 à 1936 (date du
Magasin de travestis, second roman que Reyer fait parvenir à la romancière avec un envoi). Enfin, l'Île‑d'Yeu redevient présente dans la vie de Marguerite Audoux à partir de 1928. C'est en effet de ce lieu qu'elle écrit à Paul d'Aubuisson, en 1928, qu'elle n'y est pas retournée depuis 1924 [Lanoizelée (Louis),
Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 144]. de plus en plus fidèle à Saint‑Raphaël, où vont Louise et sa fille, on ne la retrouve qu'en 1933 en Vendée. Il y a donc de fortes chances pour que la correspondance de Reyer à Marguerite Audoux de l'Île‑d'Yeu date de 1932, année qui se situe entre deux séjours, en ces lieux, de la romancière, qui a pu conseiller au journaliste de s'y rendre, et cela sans doute pas avant 1928.
[2] La
dunette est le château arrière d'un galion, là où se trouve le capitaine en observation. Reyer louait cette maison à Marc‑Adolphe Guégan (1891-1959), journaliste français qui fut et reste le poète de l'Île-d'Yeu, où il est né, et à laquelle il a consacré son œuvre.
";"Description de l'île et anecdotes";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
2;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1886-1914;;;;;;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Alain-Fournier : 160, 204, 208 et 209
Lettres d'Alain-Fournier à Marguerite Audoux : 56, 76, 135, 201, 202 et 218";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"ALAIN‑FOURNIER (Henri, Alban FOURNIER, dit -)";;;;;;;;"Le 9 juillet 1910, avant même d'avoir fait la connaissance de Marguerite Audoux, Alain‑Fournier mentionne dans la chronique dont il est chargé pour Paris‑Journal qu'elle « vient de publier un roman [il s'agit de la prépublication de Marie-Claire] digne de réhabiliter les femmes‑auteurs dans l'esprit des gens de goût[1] ». C'est en août qu'il rencontre pour la première fois la romancière, ce dont on trouve un écho dans le portrait qu'il rédige pour le même journal (série « Les passants », été 1910[2]). Le 1er novembre 1910, il publie sa note sur Marie‑Claire dans la NRF. C'est alors le début d'une profonde amitié, qui prend la forme d'une véritable relation de mère à fils. D'autant plus qu'avec Péguy, la couturière des lettres, qui a vécu dans la même Sologne le même émerveillement et les mêmes souffrances que son jeune confrère, va l'aider à trouver son « chemin de Damas[3] », c'est‑à‑dire « le » style propre au roman qui l'habite, à mille lieues de la façon symboliste qui ne peut lui permettre pour l'heure de mener à bien cette entreprise. Lorsque Alain‑Fournier disparaît, et surtout lorsqu'elle a la confirmation de son décès, Marguerite Audoux avoue à Antoine Lelièvre qu'elle en a « pour longtemps à le pleurer » (lettre 222).
[1] Alain‑Fournier, Chroniques et critiques, textes inédits réunis et présentés par André Guyon, Le Cherche Midi éditeur, 1991, p. 307.
[3] L'expression est d'Alain‑Fournier (Lettre du 20 septembre 1910 à Isabelle Rivière, Correspondance Jacques Rivière – Alain‑Fournier, Nouvelle édition revue et complétée par Alain Rivière et Pierre de Gaulmyn, Gallimard, tome second, 1991, p. 406).
";;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
3;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1873-1953;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"ALIBERT, François-Paul";;"Poète carcassonnais qui, avec Michel Yell, accompagne Gide lors de son voyage en Andorre";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
4;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1890-1981;;;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318 BIS, 320 BIS, 324 BIS, 324 QUATER, 370 BIS, 376 BIS, 379 BIS, 384 BIS, 388 BIS, 300 BIS, 391 BIS, 395 BIS et 395 TER";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"ARBOGAST, Yvonne";;"Fille du patron de l'Hôtel des Anglais, à Menton, où descendait Octave Mirbeau. Grande admiratrice de ce dernier et de Marguerite Audoux, elle entretint des liens épistolaires avec la romancière et son petit-neveu Paul d'Aubuisson, qu'elle rencontra.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
5;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1871-1943;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"ARNAULD, Michel";;"Pseudonyme de DROUIN, Michel (voir à ce nom)";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
6;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1906-1990;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"AUBUISSON, Paul (d' -)";;"Voir aussi à PAUL
Aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C'est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu'à sa mort veilla sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui nous devons l'accès au fonds d'Aubuisson). Nous avons rencontré Paul d'Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de nos entretiens.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
7;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;"Né en 1906";;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;BABOULO(T);;"Voir à JOURDAIN, Frantz-Philippe";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
8;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1879-1941;;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Henri Bachelin : 120
Lettre de Henri Bachelin à Marguerite Audoux : 122";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"BACHELIN, Henri";;"Ecrivain de souche modeste, familier de Jules Renard et grand admirateur de Charles‑Louis Philippe, à qui il consacre une petite biographie. Si André Gide fait appel à lui, c'est pour que la ""littérature des humbles"" soit représentée à la NRF. Bachelin, réduit à une pauvreté extrême, ne cessera d'ailleurs de harceler les responsables de la revue pour continuer à y être publié. Lors de la réimpression de La Mère et l'Enfant, de Charles-Louis Philippe, à laquelle il participa, en 1911, il eut maille à partir avec le Groupe de Carnetin.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
9;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1882-1962;;;;;;;"Lettres de Gabriel Belot à Marguerite Audoux : 307, 311, 321, 350 et 379";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"BELOT, Gabriel";;"Peintre et graveur de talent, Gabriel Belot a illustré la très belle édition de Marie‑Claire dans les éclectiques du livre (janvier 1932). De bonne heure orphelin comme Marguerite Audoux, il vit une enfance triste. S'il est obligé d'être relieur pour gagner sa vie, c'est aussi en autodidacte qu'il peint (dès l'âge de six ans) puis grave (à partir de 1913). Entre 1910 et 1914 il se fait petit à petit reconnaître, notamment des Indépendants.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
10;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1867-1931;;;;;;;"Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"BENNETT, Arnold";;"Arnold Bennett est un romancier anglais dont Larbaud entreprend la traduction d'une des nouvelles, The Matador of the Five Towns. C'est également le préfacier de la traduction anglaise de Marie‑Claire par John Raphaël. Arnold Bennett devient célèbre en 1908 pour son roman The Old Wives' Tale. Influencé par Zola et Goncourt, il participe à la vie littéraire française (dîners de La Plume, réceptions du Mercure, …). Son réalisme teinté de compassion humaine le rapproche de Charles‑Louis Philippe, qu'il n'eut pourtant pas le temps de connaître, mais dont il entendit parler par son ami Cipa Godebski, lequel avait des attaches avec La Revue blanche. C'est très probablement Léon‑Paul Fargue qui fit connaître Marguerite Audoux à Arnold Bennett. C'est lui, en tout cas, qui donne force détails à l'écrivain anglais pour la rédaction de la préface de Marie‑Claire, d'après ce qu'on apprend dans le journal de Bennett en date du 6 janvier 1911.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
11;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1884-1964;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"BESSON, Adèle";;"Adèle Besson est la première épouse de George Besson. On peut admirer, au Musée Albert-André de Bagnols-sur-Sèze, son portrait exécuté par Kees Van Dongen en 1908. C'est d'ailleurs là qu'en 1971 la donation de George (l'année même de sa mort) et Adèle Besson vient compléter la remarquable collection de peintures impressionnistes et post-impressionnistes rassemblée par Albert André. Adèle et George ont la même conception du rapport à l'art, qui, dans leur optique communiste, s'oppose à tout mercantilisme.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
12;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1882-1971;;;;;;;"Lettres de George Besson à Marguerite Audoux : 74, 125 et 187";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"BESSON, George";;"George Besson crée, en octobre 1912, une revue qui devait initialement s'appeler Les Forces nouvelles, et qui sera Les Cahiers d'aujourd'hui, revue d'art et de littérature, orientée par des idées de gauche (bien que des personnalités comme Sacha Guitry y signent des articles), d'où la coopération et la sympathie de Francis Jourdain et de Léon Werth. En 1912, un numéro est consacré à Mirbeau, et dans le n° 5 de juin 1913 figure « Le Suicide », première esquisse de suite à Marie‑Claire, dont certains passages réapparaîtront avec des variantes dans De la ville au moulin.
En août 1910, Marguerite Audoux se trouve chez les Besson, dans le Jura, comme en témoigne une chronique d'Alain‑Fournier dans Paris‑Journal, où le jeune journaliste donne la parole à la romancière :
« 8 août 1910. – Marguerite Audoux.
Je ne pense pas que le public de Paris‑Journal s'intéresse à la toute petite bonne femme que je suis : cependant, je puis toujours vous dire que je pars demain pour Saint‑Claude (Jura), où je verrai, pour la première fois de ma vie, la montagne[1]. ».
C'est dans ce cadre franc‑comtois que va naître « Valserine », le plus long des contes de La Fiancée.
[1] Alain-Fournier, Chroniques et critiques, Textes inédits réunis et présentés par André Guyon, le cherche midi éditeur, p. 308.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
13;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"BESSON, Jacqueline";;"Seconde épouse de George Besson, Jacqueline enrichit la ville de Besançon d'archives (lettres et manuscrits d'artistes du XXe siècle) ayant appartenu à son mari et qui complètent un premier don fait par George et sa première épouse Adèle à l'état, d'une partie de leur collection, en 1960, destinée à être déposée au musée de Besançon. Parmi les cent douze peintures ainsi données se distinguent des œuvres essentielles de Bonnard, dont le portrait de George Besson, qui date de 1909, et deux grands formats (La Place Clichy et Le Café du petit Poucet).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
14;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1909-12-21;;"Marguerite Audoux annonce à Jean Giraudoux que Charles-Louis Philippe est mourant.";"Giraudoux, Jean";;Bon;Correspondance;Français;"Autres lettres de Marguerite Audoux à Jean Giraudoux : 32 - 151";;Paris;;"Fonds Jean‑Pierre Giraudoux";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Billet autographe";"Billet autographe de Marguerite Audoux à Jean Giraudoux";"Giraudoux va lui‑même prévenir André Gide par un pneumatique le 22 décembre 1909 au soir :
« Monsieur,
Madame Audoux me charge de vous dire que le corps de Ch. L. Philippe quittera la rue de la Chaise ce soir vers huit heures et quart pour la gare. Le service aura lieu à Cérilly vendredi matin.
On a pris un moulage de son visage.
Nous vous serons tous bien reconnaissants de pouvoir accompagner notre ami jusque là‑bas, et nous souhaitons que cela soit possible.
Jean Giraudoux. »
(Bibliothèque littéraire Jacques Jean Doucet. Fonds Gide [Y. 556‑1]). Lettre autographe adressée à :
André Gide
Villa Montmorency
Auteuil.
et reproduite dans les Lettres de Jean Giraudoux, présentation de Jacques Body, Klincksieck, 1975, p. 196).
Gide, en réalité, est déjà au courant (voir la lettre 19, et son Journal, Gallimard, Pléiade, 1940, p. 278‑287).
Notons que c'est Bourdelle qui a pris le moulage du visage pour réaliser le buste, dont l'inauguration aura lieu au cimetière de Cérilly le 25 septembre 1911. (Voir notamment le début de la lettre 62 de Marguerite Audoux à Gide).
";;10;"Billet autographe reproduit dans Jean Giraudoux – Lettres présentées par Jacques Body, Publications de la Sorbonne, Université de Paris IV, Paris‑Sorbonne, Série « Documents » 24, Klincksieck, 1975, p. 188, note 3bis.
";;;" Billet autographe
";"[Paris, 21 décembre 1909]
Monsieur,
Charles‑Louis Philippe est mourant, question d'heures à peine.
Si vous voulez le revoir, il est à la maison Velpeau, 7, rue de la Chaise, près le square du Bon Marché.
Nous nous excusons de vous aviser si tard.
À vous.
M[arguerite] A[udoux]
";"Charles-Louis Philippe mourant";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
15;Alain-Fournier;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-08;;"Invitation à aller voir sa sœur";"Audoux, Marguerite";"Feuille de cahier à grands carreaux 21/13,5, pliée dans le sens de la hauteur et écrite à l'encre noire sur la première face
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres d'Alain-Fournier à Marguerite Audoux : 56 – 76 – 135 – 201 – 202 – 218
Lettres de Marguerite Audoux à Alain-Fournier : 160 – 204 – 208 – 209
";;;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Billet;"Billet d'Alain‑Fournier à Marguerite Audoux";;;202;"Billet publié dans le Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 33, décembre 1975, p. 52 [Mc Carthy (P.), « Autour de Charles‑Louis Philippe – Marguerite Audoux – Alain‑Fournier : une amitié, une influence » (présentation des six missives d'Alain‑Fournier à Marguerite Audoux suivies d'un article)], et dans Alain‑Fournier, Lettres à sa famille et à quelques autres, p. 702
";;;"Billet autographe (feuille de cahier à grands carreaux 21/13,5, pliée dans le sens de la hauteur et écrite à l'encre noire sur la première face)
";"
[Sans lieu ni date (1913 ?)]
Il faut aller voir ma sœur aujourd'hui même, 15 rue Froidevaux, paresseuse que vous êtes ![1]
[1] « Isabelle Rivière n'a jamais parlé d'une visite que lui aurait faite Marguerite Audoux (renseignement fourni par M. Alain Rivière). Elle a défendu Marguerite Audoux contre un journaliste qui l'a décrite comme la maîtresse de Fournier. (Vie et passion d'Alain‑Fournier, Jaspard, Polus & Cie, 1963, p. 18). Elle avait de l'affection pour cette grande amie de son frère. Mais ni elle ni Jacques Rivière ne semblent avoir bien connu Marguerite Audoux. » [Note du premier éditeur que nous mentionnons, le second, Alain Rivière lui‑même, reprenant cette note, qu'il avait à l'évidence rédigée pour P. Mc Carthy, en ajoutant en son début « Billet sans date » et en omettant bien sûr « (renseignement fourni par M. Alain Rivière) »].
Ajoutons cependant que, dans l'autre sens, le couple Rivière, accompagné d'Alain‑Fournier, a fait une visite à Marguerite Audoux en novembre 1910 [Voir la Correspondance André Gide – Jacques Rivière (1909‑1925), édition de Pierre de Gaulmyn et Alain Rivière, Gallimard, 1988, p. 163, note 1].
";"Invitation à aller voir sa sœur";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
16;"Naudin, Bernard";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922-06-09;;"
Né le 11 novembre 1876 à Châteauroux, Bernard Naudin entre à dix-sept ans aux Beaux‑Arts de Paris dans l'atelier de Bonnat, puis est exposé aux Indépendants (l'un des tableaux, La Charge de Valmy, se trouve à la mairie de Châteauroux ; d'autres œuvres se trouvent au Musée Bertrand, dans la même ville). En 1904, Naudin abandonne la peinture pour se consacrer au dessin à la plume et à la gravure à l'eau‑forte. Il se plaît ainsi à illustrer livres et revues (Le Cri de Paris, L'Assiette au beurre), et, en particulier, le numéro spécial des Primaires d'août 1922, consacré à Marguerite Audoux, qui motive la présente lettre. Naudin, musicien lui‑même, a aussi essayé de rendre plastiquement des impressions musicales (par exemple, dans sa Sonata Appassionata). Il meurt le 7 mars 1946 à Noisy‑le‑Grand.
Notons qu'en 1980, à l'instigation de François Escoube, une exposition est organisée à la mairie du 1er arrondissement de Paris, par le Cercle amical du Berry, sur Bernard Naudin, Marguerite Audoux, Jean Baffier, Hugues Lapaire et le peintre Raoul Adam. Des lettres de notre corpus, prêtées par Paul d'Aubuisson, y sont présentées, dont cette lettre 290 à Marguerite Audoux. Sur la couverture du catalogue, figure un autoportrait de Naudin (1937).
";"Audoux, Marguerite";"Demi‑feuille de cahier avec lignes et marge, négligemment déchirée et écrite en format portrait";Bon;Correspondance;Français;;;Noisy-le-Grand;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold‑Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Gareau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Billet;"Billet de Bernard Naudin à Marguerite Audoux";;;290;Inédit;;;"Billet autographe ";"Noisy‑le‑Grand
10, rue de Brayer (S‑et‑O.)
Chère Madame,
Je reçois ce matin le petit mot ci‑joint
[2], du directeur de la Revue
Les Primaires. Comme vous le verrez, il me demande d'envoyer les dessins directement au clicheur. Si vous ne les
[3] avez déjà envoyés à M. Belliard
[4], voulez‑vous être assez aimable de les faire parvenir à l'adresse indiquée.
Veuillez agréer, je vous prie, l'assurance de mes meilleurs sentiments.
Bernard Naudin
P. S.: Il est bien entendu que les dessins
[5] originaux sont votre propriété, permettez‑moi de vous les offrir.
[1] Lettre parvenue le 11
[2] Le mot en question, de la main de Camille Belliard, a été retiré de l'enveloppe. Nous ne l'avons pas retrouvé.
[4] Belliard, précisons‑le, est
co‑directeur de la revue avec G. Lionnais.
[5] dessins a été ajouté dans l'interligne supérieur, au‑dessus de
originaux.
";"Dessins à envoyer au clicheur";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 3 et 5 de la partie TEXTE"
17;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1917-12-25;;"Sur les pipes envoyées";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"C. M.
Antoine Lelièvre
Caporal
Hôpital Saint‑Paul
Chartres
Eure‑et‑Loire
N. B. : Au dos de cette enveloppe est écrit :
Envoi Audoux rue Léopold‑Robert, 10 Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Billet;"Billet de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;249;Inédit;;;"Billet autographe (papier avec lignes et marges extrait d'un livre de comptes, les quatre derniers mots et la signature figurant au verso)";"[Paris, 25 décembre 1917]
Quelques mots seulement, mon bon et cher ami, au reçu de votre lettre de ce matin
[1], avec l'espoir qu'ils vous parviendront à temps.
Une lettre de moi est partie d'ici vers le 15 ou le 16
[2], je ne sais plus bien, et les pipes ont suivi à un ou deux jours près. Réclamez le petit paquet qui est recommandé à votre adresse du S. P.
[3] 181.
Je vous ai fait attendre ces pipes, parce que je ne savais où prendre [sic] Besson, qui me les a envoyées dès que ma lettre l'a eu touché.
Je suis contente de vous savoir au repos et je vous embrasse, en attendant une lettre de Mayenne.
M.
";"Sur les pipes envoyées";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
18;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-01-25;;"Adresse de Saint-Jean-sur-Mer";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Saint-Jean-sur-Mer;"Mr Lelièvre
Librairie Fasquelle
11, rue de Grenelle
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Saint-Jean-sur-Mer;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Billet;"Billet de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;92;Inédit;;;"Billet autographe
";"[Saint‑Jean‑sur‑mer, 25 janvier 1911]
Marguerite Audoux présente à Monsieur Lelièvre ses plus cordiales salutations et le prie de vouloir bien noter sa nouvelle adresse :
« Le Grand Jardin »
St Jean-sur-mer
Alpes Maritimes[1]
Mercredi 25
[1] La maison louée par les Jourdain. On notera que « Le Grand Jardin » était, dans la lettre 90 adressée à Larbaud, la ""Villa du Comte de May"" (ce qui n'est peut‑être pas exclusif).
";"Adresse de Saint-Jean-sur-Mer";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
19;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1927-03-31;;"Remerciements pour Mon Curé et Havre-Eclair";"Meyer, Henri";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Henri Meyer : 322 – 324 – 324TER - 344
";;Paris;;"Fonds André Baly";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Billet;"Billet de Marguerite Audoux à Henri Meyer";;;324B;Inédit;;;"Billet autographe";"[Paris,] Jeudi [31 mars 1927]
Mon Curé[1] est arrivé, ami Meyer, ainsi que
Havre-éclair.
Merci encore, et bien affectueusement à vous.
Marguerite Audoux
[1] Jehan Le Povremoyne (pseudonyme d'henri Meyer),
Mon Curé, Imprimerie du Havre‑éclair, Le Havre, 1926.
Marguerite Audoux répond sans doute par retour du courrier à l'expédition de ce livre, puisque celui‑ci contient un envoi daté du 29 mars 1927.
";"Remerciements pour Mon Curé et Havre-Eclair";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
20;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1919;;"Rétractation de Marguerite Audoux quant à la signature d'une pétition";"Werth, Léon";;Moyen;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Billet;"Billet de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;255;Inédit;;;"Billet autographe";"
[Paris, 1919]
Écoute, mon bon vieux.
Je te demande de ne pas te servir de la signature que tu m'as arrachée hier
[1].
Si tu pouvais savoir à quel point cela m'est désagréable de me mettre en avant au moment de la publication de mon bouquin
[2], tu aurais plus pitié de moi que des Russes.
Je sais que tu vas m'appeler saloperie et de bien d'autres noms encore, mais j'accepte toutes tes injures.
Et je t'embrasse.
Marguerite
[1] Il s'agit d'une pétition contre le blocus de la Russie.
[2] L'Atelier de Marie‑Claire paraît d'abord en prépublication dans
L'Excelsior, du 21 décembre 1919 au 3 février 1920.
";"Rétractation de Marguerite Audoux quant à la signature d'une pétition";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
21;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922-05;;"Demande d'un article";"Fargue, Léon-Paul";"Papier avec lignes, écrit en format paysage";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
";;Paris;;"Fonds de Freitas";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Billet;"Billet de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;288;Inédit;;;"Billet autographe inédit (papier avec lignes, écrit en format paysage).";"[Paris,] Mercredi [mai 1922]
Mon cher Vieux,
Si tu veux être gentil, très gentil avec ta vieille Marguerite, fais‑lui son article pour le 29 mai, sans faute. Ce jour‑là elle viendra déjeuner avec ta maman et toi. Si tu veux être encore plus gentil, commande du lapin pour me régaler. Ma petite Farguette
[1] le fait si bien !
Donc à lundi 29, pour l'article et le lapin
[2].
Je t'embrasse tendrement.
Marguerite
[1] Pour mémoire, Marie Fargue, la mère de l'écrivain
[2] On appréciera l'habileté de la demande. Apparemment, Fargue ne peut plus se dérober. Et pourtant… L'idée du « lapin » n'était peut‑être pas la meilleure…
";"Demande d'un article";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
22;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1872-1959;;;;;;;"Voir les ENVOIS";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"BOJER, Johan";;"Cet auteur norvégien autodidacte a un destin proche de celui de Marguerite Audoux.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
23;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1861-1929;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"BOURDELLE, Emile-Antoine";;"C'est lui qui réalise le buste de Charles‑Louis Philippe qui est inauguré le 25 septembre 1911 au cimetière de Cérilly, au-dessus de la tombe de l'écrivain. Le sculpteur, également influencé par Rodin et les arts grecs, archaïques et romans, est surtout connu pour ses bas‑reliefs du théâtre des Champs Elysées. C'est dans son atelier parisien de l'impasse du Maine que la romancière est allée le voir. Les amis de Philippe sont soucieux de la ressemblance entre le buste et le modèle, bien que l'empreinte du visage, prise après la mort de l'écrivain, semble une garantie de réussite. Dès juillet 1910 (le 24), Ray écrit à Larbaud : « Je viens de chez Bourdelle qui est en Bretagne ; mais j'ai vu dans son atelier un Philippe en terre glaise qui ressemble fâcheusement à Napoléon III. Le praticien m'a dit que Bourdelle lui‑même en est si peu content qu'il veut le détruire et en recommencer un autre. » (Leur correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 51). Et Larbaud de surenchérir dans une lettre du 12 août à Ray : « [J'ai vu] Bourdelle ; j'ai renoué nos anciennes relations et j'espère qu'elles continueront, car c'est un homme très agréable à fréquenter. J'ai été si surpris de voir le Philippe qu'il avait fait d'après le masque de mort, que je n'ai pu m'empêcher de lui dire tout net que ce n'était pas du tout ça. C'était bien le masque, mais la mort avait tout changé. Enfin en lui faisant remarquer les détails les plus frappants des photographies, je crois l'avoir remis dans une meilleure voie. Il a travaillé deux heures devant moi en s'aidant de mes souvenirs. Le front, le nez, les joues, tout cela est changé maintenant, et bien plus près du Philippe que nous avons vu. » (Ibid., p. 53‑54).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
24;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-08;;"
DUSSERRE (Antonin) (1865‑1927)
Enthousiasmé par la lecture de Marie‑Claire, c'est Dusserre qui contacte l'écrivaine. Marguerite Audoux aide ainsi le romancier‑paysan à placer son roman Jean et Louise. Finalement, l'œuvre paraîtra d'abord en anglais, dans une traduction de John Raphaël, puis à Paris dans le Supplément de L'Illustration de novembre 1913 (Nos 18‑20, illustrations de L. Sabatier), et enfin chez Calmann‑Lévy en 1915. Dusserre publie aussi Les Sœurs Danglars.
Le paysan auvergnat (qui habite Carbonat, village du Cantal) intervient comme éphémère consolateur au moment de la rupture entre Marguerite Audoux et Michel Yell. Les deux brouillons de lettres de la romancière à son confrère auvergnat, retrouvés dans le fonds d'Aubuisson, nous ont permis, à propos de la nature de leurs relations, d'apporter des précisions à une question souvent posée, notamment par Marcel Ray à Larbaud dans une lettre envoyée de Berlin le 3 juillet 1912 : « Francis m'écrit […] que Marguerite file en Auvergne le parfait amour avec son poète‑paysan. Quid ? Quis ? Ubi ? Quo modo ? » (Leur correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 188‑189). Une lettre de Jourdain à Ray, du 27 avril 1912, donnait déjà des précisions à propos de cette idylle : « Je crois que les protestations d'amour d'un [des] admirateurs [de Marguerite Audoux] (sorte de Guillaumin auvergnat) ne la laissent pas tout à fait insensible et l'ont, en tous les cas, beaucoup aidée à supporter le nouvel et définitif abandon de Michel [il est marié depuis le 18 mars 1912]. » (Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [R Jou 9]) Puis une lettre du 29 juin ([R Jou 10], celle que Ray mentionne dans la missive qu'il envoie à Larbaud quatre jours plus tard, évoque une possibilité de mariage entre les deux écrivains.
";"Dusserre, Antonin";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre : 185 - 226
";;Île-d'Yeu;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Île-d'Yeu;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Brouillon;"Brouillon de lettre de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre";;;185;Inédit;;;"Brouillon de lettre autographe";"
Mercredi
[Île d'Yeu, début août 1912[1]]
Puisque mon tout petit a été bien sage, je vais lui donner le bonbon auquel il a droit. C'est-à-dire que je remettrai ma lettre ce soir au facteur afin qu'elle prenne le bateau demain matin à la première heure et qu'elle arrive encore samedi pour que mon Tenou soit gai, le jour du dimanche, qui est le jour du Seigneur. Sais‑tu que le seigneur devait être joliment gai le dimanche qui suivit sa tâche. M'est avis (comme on dit chez nous) qu'il est un peu paresseux maintenant, le Seigneur. Il ne prend même[2] plus la peine de découvrir son soleil. Mais quand on pense au travail énorme qu'il a fait en une semaine, on comprend qu'il ait besoin de se reposer et on lui pardonne sa flemme.
Ici le temps reste variable. Très peu de pluie mais vents impétueux et nuages menaçants. Pourtant dimanche dernier nous avons été saucés par une averse formidable. Nous voulions aller déjeuner sur la plage des Vieilles à
La Croix[3], et tâcher de faire une bonne pêche de crevettes pour fêter le départ de Lucien
[Trautmann] qui devait[4] nous quitter lundi matin, mais à peine étions‑nous sortis du vallon de La Meule que nous avons aperçu un nuage noir et lourd qui prenait de la largeur en se haussant et qui entoura l'île du sud au nord, comme s'il avait l'intention de recouvrir ce petit morceau de terre et de l'engloutir sous son poids. Vous qui n'avez jamais été en mer, vous ne pouvez pas vous faire une idée de ce que c'est que l'horizon. Il semble que l'on soit dans une cuvette, et sur[5] cette petite île on a l'impression qu'on a retourné la cuvette
[6] pour grimper dessus afin de reculer l'horizon. Aussi, en apercevant ce nuage formidable qui montait de la mer, Madeleine Trautmann[7] et moi, nous allongions nos petites jambes. Pour une fois les hommes avaient de la peine à nous suivre. Il est vrai qu'ils traînaient une brouette chargée de victuailles et de costumes de bain, sans compter les
trouilles[8]. La douce et blonde Madeleine disait : « Croyez‑vous que nous aurons le temps d'arriver au bout de nos quatre kilomètres ? »
Moi, personnage avisé, je reniflais le vent, et je répondais : « Si le vent reste au sud, la nuée va filer sur Noirmoutier, mais gare à nous si le vent tourne à l'ouest. »
Comprends‑tu[9], mon Tenou, quatre kilomètres sur une lande, sans un seul abri ! Et nous allongions, et nous allongions ! Et je reniflais le vent qui ne bougeait pas du sud ! Mais la nuée était trop vaste, elle fut plus forte que le vent, et si elle déversa entre l'île et le continent le plus gros de sa masse, elle déversa sur nous[10] une jolie quantité d'eau douce. Cependant, nous avions eu le temps d'arriver à la plage et nous nous sommes mis à l'abri de quelques petits tamarins[11]. Oh ![12] des enfants de tamarins, qui ne tardèrent pas à s'abaisser sous le poids de l'eau et à nous couler quelques petites rigoles [sic] dans le cou. Il fallait sortir de là à tout prix car nous sentions le froid nous envahir. « Allons, a dit Chanvin, un acte d'héroïsme ! Il s'agit de braver la pluie et de gagner la première maison de La Croix. » Et nous voilà traversant une mauvaise dune pleine de chardons et enfonçant jusqu'aux genoux dans le sable. Enfin, après un quart d'heure, nous étions devant un bon feu de goémons et d'ajoncs marins, mais nos manteaux pendus à la place des cirés du marin faisaient des rigoles et se rejoignaient [sic][13] dans le creux[14] du parquet comme une marée montante[15].
[1] On peut supposer qu'il s'agit du début du mois, puisque Marguerite Audoux interrompt son long séjour dans le Cantal (de juin à septembre, juste après l'enfer vécu avec Michel) ‑ séjour des plus tendres au vu de la tonalité mièvre du début de cette lettre ‑ par le mois d'août à l'Île‑d'Yeu, d'où elle écrit ce brouillon. La lettre sera-t-elle recopiée, et arrivera-t-elle ? Les rapports avec « Teno » (qu'une surcharge hypocoristique transforme ici en « Tenou ») ne sont pas si simples. À preuve la seconde lettre connue (226, p. 321) ‑ là encore, un brouillon… ‑ qui date du début de la guerre, et dont le retour à un vouvoiement généralisé ne messied pas à une tonalité tout autre, celle du règlement de compte aigre‑doux.
Il peut donc s'agir ici du 7 ou éventuellement du 14 août (les deux premiers mercredis du mois d'août 1912).
[2] même se trouve ajouté dans l'interligne supérieur.
[4] devait surmonte un partait biffé.
[5] Au‑dessus d'un dans biffé
[6] Suit un et qu'on barré.
[7] L'épouse du précédent
[9] On notera l'alternance entre le tutoiement et le voussoiement, signe d'une relation que la suite va confirmer comme hésitante.
[10] sur nous est écrit deux fois à la suite.
[11] Comprenons, bien sûr, des tamaris.
[12] Oh ! est précédé de ho h.
[13] Des rigoles qui se rejoignaient, a sans doute voulu dire Marguerite Audoux.
[15] En tant que tel, ce brouillon n'est assorti d'aucune formule d'appel ni de fin. Aucune signature non plus.
";"Anecdotes estivales";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2,4,5,6, 10 et 12 de la TRANSCRIPTION"
25;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-12;;"Mise au point sur les relations entre les deux écrivains";"Dusserre, Antonin";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre : 185 - 226
";;Paris;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Brouillon de lettre";"Brouillon de lettre de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre";;;226;Inédit;;;"Brouillon de lettre autographe
";"[Paris, fin 1914[1]]
Mon cher Teno,
Tout est bien qui finit bien.
C'est votre vérité que vous venez de m'écrire. La mienne est autre.
Oui, j'ai agi selon ma conscience, d'après la parfaite connaissance que j'avais de vous‑même, et je pourrais sans trop me casser la tête dire[2] le jour où cette[3] amitié que nous avions ébauchée vous est apparue pleine de menaces pour votre tranquillité future. Croyez‑vous que je n'ai pas ressenti profondément certain froissement[4] ?
Vous dites que vous croyez être sans reproches. C'est l'essentiel. Quand on vit dans la solitude, il est absolument indispensable[5] de se trouver sans cesse aussi net qu'un petit agneau
[6].
Vous prétendez avoir souffert de mon manque de présence près de vous.[7]. En êtes‑vous bien sûr ? Et, si cette souffrance a été réelle, pourquoi n'êtes‑vous pas venu à Paris, alors que cela vous était si[8] facile de le faire ? Vous aviez [sic] convenu avec moi que vous y viendriez pendant la publication de votre livre[9]. Vous aviez une maison amie, peu éloignée de la mienne et dont vous me disiez grand bien[10], et au moment d'y aller vous n'en avez rien fait, sans prendre la peine de me donner la moindre explication à ce sujet. Plus tard je vous ai demandé de venir passer quelque temps dans ma maison[11] comme par le passé ; vous avez refusé sans hésiter.
Lorsque je vous ai parlé de la maison du Patisseau[12] de La Haie[13], qui réunissait toutes les conditions pour une installation en famille[14], vous m'avez envoyée promener carrément, en me priant (pas très poliment même) de m'occuper de mes affaires et non des vôtres.
Ce projet[15] méritait pourtant la peine d'être discuté. Et lorsque je vous demandais le pourquoi de toutes ces choses, vous n'y répondiez pas.
Aujourd'hui, vous me dites que vous ne m'avez pas étourdie de vos plaintes. Vous ai‑je jamais assourdi des miennes ?[16]
Vous parlez de la fierté comme d'une chose vous appartenant en propre. Mais peut‑être bien que vous n'aviez pas tout pris, et qu'il en restait quelques parcelles pour les autres.
Nous voici donc pleinement d'accord, et vous voici délivré des méchants [17]. Vous auriez pu l'être plus tôt[18] si vous aviez toujours parlé avec autant de franchise.
Je n'ai pas besoin de vous redire mon contentement de vous savoir heureux et tranquille. Vous savez depuis longtemps que cela a toujours été mon vœu le plus cher.
Oui, je travaille, ou tout au moins j'essaye de le faire pour tâcher d'oublier l'horreur de cette guerre qui me fait souffrir épouvantablement.
Gardez‑vous de tout mal[19], et vivez en paix selon votre désir[20].
À vous, de souvenir et de cœur.
M. A.
[1] La guerre est commencée, et les allusions à l'absence de Dusserre au moment de la publication de son livre (fin 1913) laissent entendre que cette mise au point ne saurait concerner des événements trop lointains. Mais ce ne sont là que des conjectures qui n'excluent pas une datation postérieure [(début ?) 1915].
[2] dire remplace un fixer biffé en-dessous.
[3] Un jolie est barré avant amitié.
[4] À propos du certain froissement : quelle valeur attribuer au vocable ? Un malaise ? Une cassure ? Une blessure ressentie par l'un, l'autre ou les deux ? Tout cela à la fois, comme la suite de ce brouillon de lettre tendrait à le suggérer ?… Les réactions d'Antonin Dusserre (mais analysées, comme il se doit, subjectivement par la romancière…) peuvent sembler contradictoires, comme la plupart du temps dans ce genre de dissensions : d'une part il revendique son autonomie, d'autre part, Marguerite Audoux ne se serait pas suffisamment occupée de lui… – ceci pouvant d'ailleurs expliquer cela par une réaction de dépit amoureux. Il est fort possible, en effet, que l'on puisse trouver une logique dans tout cela, si l'on admet que les cicatrices de la séparation avec Michel sont encore mal refermées, qu'en conséquence Marguerite Audoux soit moins amoureuse que ne l'est son éphémère compagnon, et qu'enfin le tempérament possessif de la romancière n'ait pas pour autant disparu. On comprendrait alors que le « manque de présence » soit un manque de présence amoureuse, et que le besoin de Teno de s'occuper seul de ses affaires réponde aussi, outre son dépit, à un envahissement de mère‑poule qui est une habitude chez Marguerite Audoux. Les deux lettres à Bernard Grasset du 21 et du 25 janvier 1913 (195 et 196) font état de cette prise en main de la situation et des rapports tutélaires de la romancière avec « [s]on protégé aveugle »…
[5] On notera la force de la correction : absolument indispensable remplace, dans l'interligne supérieur, un nécessaire biffé. Surcharge d'ironie, sans aucun doute…
[6] net remplace, dans l'interligne supérieur, un blanc biffé ; et agneau suit un Saint‑Jean barré.
[7] de mon manque de présence près de vous remplace du manque de ma présence (du devient de par surcharge ; mon est ajouté dans l'interligne supérieur ; ma est biffé ; et près de vous est remis dans l'interligne inférieur, en bout de ligne, suivi du point). La seconde formule, apparemment moins égocentrique, mêle en réalité, et non sans habileté, la première et la deuxième personne, ce qui permet ainsi d'accuser davantage la « paranoïa » du malheureux Dusserre et, un peu perfidement, d'atténuer encore son épaisseur, sa personnalité. Malgré qu'elle en ait, et en dépit de ses désirs les plus profonds (et la thématique de l'œuvre est là pour le prouver), l'homme (le vir), de l'abandon de son père à celui de Yell en passant par tous les autres, puis définitivement par la suite, sera demeuré l'éternel ennemi pour la romancière.
[8] si est ajouté entre était et facile. Surcharge d'accusation, là encore
[9] Rappelons que Jean et Louise paraît dans La Petite Illustration fin 1913.
[10] Allusion non éclaircie
[11] auprès de moi est rayé et surmonté de dans ma maison.
[12] Quartier de la ville bretonne.
[14] À propos de l'installation en famille : Qu'est‑ce à dire ? Que Marguerite évoque une sorte de pension familiale, ou qu'elle songe de nouveau à fonder un foyer ? Parmi les deux lettres envoyées par Dusserre à Lucile Dugué (la fille de Louise, l'amie de toujours de Marguerite Audoux), toutes deux sans date (Correspondance familiale et familière, Fonds d'Aubuisson), l'une nous renseigne un peu plus précisément à ce sujet :
« […] Lorsque je quittais Paris en avril 1913, Marguerite était certainement la personne au monde pour qui j'avais le plus d'affection, et je ne demandais qu'à la revoir le plus tôt possible. Vivre ensemble n'était pas très facile, puisqu'elle ne voulait pas venir habiter à Carbonat, mais nous aurions pu passer quelques semaines ou quelques mois l'un près de l'autre chaque année. Enfin, à quoi bon regretter ce qui aurait pu être et n'a pas été ? maintenant je n'y pense plus.[…]. »
(Dusserre est quasi aveugle ; des lignes sont inégalement tracées pour servir de guide‑âne ; l'écriture est plus grande que la normale ; à plusieurs reprises des mots ou des groupes de mots sont répétés…). Ce passage, bien sûr, nous donne une autre version des faits, et confirme les problèmes de communication entre les deux écrivains.
[15] Même remarque que celle émise à la fin de la note 14, même ambiguïté…
[16] Parallélisme qui s'inscrit dans une rhétorique de l'aigre‑doux et même, qui sait ? de l'amertume…
[17] Et […] méchants est ajouté dans l'interligne supérieur.
[18] plus tôt remplace, dans l'interligne inférieur, depuis longtemps déjà, qui est rayé.
[19] tout mal remplace, dans l'interligne supérieur, la haine, qui est barré.
[20] En […] désir remplace, dans l'interligne supérieur, selon votre désir qui a été barré.
";"Mise au point des relations entre les deux écrivains";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2, 3, 5, 6, 7, 8, 11, 17, 18, 19 et 20 de la partie TEXTE"
26;"Philippe (mère)";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-04;;"Demande d'expédition d'un petit plâtre et d'un oreiller perlé";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Philippe (mère) : 11 – 24 – 30 – 33 – 39
Lettres de Madame Philippe (mère) à Marguerite Audoux : 13 – 28 - 35
";;Cérilly;Paris;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy (sans référence)";Cérilly;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Il s'agit d'un brouillon inédit de lettre écrit d'une autre main que celle du 29 décembre 1909 (lettre 13), et avec une dysorthographie qui tranche sur le premier envoi. La rédaction pourrait être de la main de Mme Philippe elle‑même, écriture relayée par une autre pour les dernières lignes et la signature. L'ensemble est d'une qualité inégale. Sur le plan de la syntaxe en particulier, on rencontre tantôt anacoluthes et incohérences, tantôt des constructions plus élaborées. Il est possible que certains passages aient été simplement suggérés, et d'autres dictés à la malhabile épistolière.
";"Brouillon de lettre de Mme Philippe (mère) à Marguerite Audoux";"À propos du ""petit plâtre"", voir Audoux , Marguerite, « Souvenirs », in La Nouvelle revue française du 15 février 1910 (numéro spécial consacré à Charles-Louis Philippe), p. 196‑197 (il s'agit ici du passage où la romancière évoque les retrouvailles entre Berthe Méténier, l'héroïne de Bubu de Montparnasse, alors poursuivie par son souteneur, et Charles‑Louis Philippe) :
« À l'heure du dîner il fallut chercher un restaurant peu éclairé. Il s'en trouva un sur le Boulevard Raspail.
Pendant que Berthe Méténier s'enfonçait tout au bout de la banquette à la table la plus sombre, Charles [Chanvin] aida Michel [Yell] à sortir d'un journal qui l'enveloppait un petit buste en plâtre. C'était la tête merveilleuse de Santa Fortunata. Tous deux l'offraient à leur ami. Philippe ne se lassait pas de la regarder. Il la mit devant lui, puis à côté, puis au bout de la table et chaque fois qu'il la déplaçait il s'émerveillait de la trouver plus jolie selon que les ombres la faisaient différente. Il regarda Berthe et la petite tête de plâtre, et il dit tout joyeux.
- Voilà que j'ai deux filles, maintenant.
- Je voudrais lui ressembler, dit Berthe Méténier, et Philippe répondit :
- Vous êtes encore plus belle puisque vous respirez.
En sortant du restaurant, on enveloppa de nouveau Santa Fortunata dans un journal, et Philippe la porta sous son bras gauche. Il donnait l'autre bras à Berthe Méténier, et toute la soirée on rôda par les rues sombres pour ne pas rencontrer Bubu. De temps en temps on s'arrêtait sous un bec de gaz, on entr'ouvrait le journal pour regarder encore Santa Fortunata.
- Je n'ai jamais rien vu d'aussi pur, disait Philippe. Et il refermait le papier pour le rouvrir un peu plus loin. »
On sait que Marguerite Audoux ne donnera pas la statue aux Philippe, d'après le témoignage de Louis Lanoizelée, qui décrit le sixième étage de la rue Léopold‑Robert, où il se rend régulièrement à partir de 1932 :
« Un logement en angle, avec trois grandes fenêtres sur le boulevard Raspail… Une petite pièce mansardée qui sert de salle à manger, de salon. Dans un coin, entre la fenêtre et la cheminée, une table recouverte d'une étoffe ornée, où s'entassent quelques livres et des paperasses, un encrier carré en faïence bretonne, des lunettes cerclées de fer, une forte loupe et sur le sous‑main un cahier d'écolier aux coins écornés : c'est le bureau. Au‑dessus, à côté du bec de gaz, posé sur une petite étagère, une statuette en plâtre : Sainte Fortunata, venant du logis de Charles‑Louis Philippe
‑ Cette statuette avait été offerte à l'auteur de Bubu
par ses amis. Elle fut donnée ensuite à Albert Fournier par Marguerite Audoux. Celui‑ci l'apporta pour les cérémonies du quarantième anniversaire [de la mort] de l'auteur bourbonnais. Elle est actuellement au Musée de Cérilly[1], édifié dans sa maison natale. – »
[Lanoizelée (Louis), Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 17 (incipit)]
[1] Elle s'y trouve toujours.
N. B. : Albert Fournier est un jeune journaliste, ami de la romancière.
";;28;;;;"Il s'agit d'un brouillon inédit de lettre écrit d'une autre main que celle du 29 décembre 1909 (lettre 13), et avec une dysorthographie qui tranche sur le premier envoi. La rédaction pourrait être de la main de Mme Philippe elle‑même, écriture relayée par une autre pour les dernières lignes et la signature. L'ensemble est d'une qualité inégale. Sur le plan de la syntaxe en particulier, on rencontre tantôt anacoluthes et incohérences, tantôt des constructions plus élaborées. Il est possible que certains passages aient été simplement suggérés, et d'autres dictés à la malhabile épistolière.
";"[Cérilly, mi‑avril 1910
[1]]
Vous m'avez dit dans une de vos lettres avoir en votre possession
[3] le petit plâtre
[4] qui a été donné à mon fils par deux amis communs, à l'occasion de la publication de
Bubu de Montparnasse, et que [sic] je connaissais bien ce plâtre ; il était accroché au‑dessus du lit de mon cher Louis, et comme j'y tiens beaucoup
[5], ayant été donné [sic] à l'occasion du livre de
Bubu, je vous prierais de me le renvoyer le plus vite possible ; c'est bien à moi que ces souvenirs les plus chers doivent rester, d'autant plus que je n'ai jamais vu votre nom dans aucune des correspondances de mon fils.
[6]
Je vous prie aussi de vouloir bien m'envoyer en même temps un oreiller perlé avec un milieu rouge, que je sais que vous avez emporté pendant le déménagement – disons comme souvenir – et je tiens [à ce] que ces deux objets me soient envoyés.
[7] Je vous prierai de bien l' [sic] emballer, qu'il [resic] m'arrive intact.
Je vous salue, Madame.
Veuve Philippe
[1] Compte tenu de la réponse apportée le 23. Dans cet échange, assez intéressé du côté de Cérilly, et qui appelle le plus souvent une riposte, les réactions ne se font généralement pas attendre (voir la lettre 13 du 29 décembre 1909 de Mme Philippe, qui répond à une lettre envoyée par Marguerite Audoux la veille).
[2] On notera que la formule d'appel et la conclusion sont plus distantes que dans la première lettre (lettre 13).
[3] À la suite, on trouve un que barré, surmonté d'un autre mot surchargé, lui même suivi d'un ce qui eût dû être biffé.
[4] À propos du ""pett plâtre"", voir supra la partie ""notes""
[5] Suit un qu'il a ét.
[6] Suit un Je vous p (le début du paragraphe suivant).
[7] C'est à partir d'ici que l'écriture change.
";"Demande d'expédition d'un petit plâtre et d'un oreiller perlé ayant appartenu à Charles-Louis Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Premier paragraphe :
- Après possession, on trouve un que barré, surmonté d'un autre mot surchargé, lui-même suivi d'un ce qui eût dû être biffé.
- j'y tiens beaucoup est suivi d'un qu'il a ét barré
- La fin du premier paragraphe est suivi d'un Je vous p barré (qui sera repris au début du second paragraphe)."
27;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-05;;"Accusé de réception des livres renvoyés par la romancière";"Audoux, Marguerite";;;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Philippe (mère) : 11 – 24 – 30 – 33 – 39
Lettres de Madame Philippe (mère) à Marguerite Audoux : 13 – 28 - 35";;Cérilly;Paris;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy. Non référencé";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Brouillon de lettre";"Brouillon de lettre de Mme Philippe (mère) à Marguerite Audoux";;;35;;;;"Brouillon inédit de lettre, écrit de la même main que celle qui terminait la lettre 28 de la mi‑avril
";"[Cérilly, fin mai, début juin 1910]
Oui, j'ai reçu le colis qui contenait 9 volumes venant de la bibliothèque de mon cher Louis et dédicacés à lui
[2] ; et comme Monsieur Francis Jourdain s'était chargé de l'expédition du déménagement de Louis et chaque fois que l'on m'adresse quelque chose qui aurait dû m'être expédié en même temps que le ménager je lui en accuse réception qui que ce soit qui fait l'envoi [sic]
[3] ; et si vous avez aidé au déménagement de mon fils, c'est Monsieur Francis
[4] Jourdain qui vous y
[sic] a introduit, mais pas moi et je lui ai écrit de suite après avoir reçu cet envoi dont il est question.
Recevez, Madame, mes salutations
[5].
Veuve Philippe
[1] On trouve toujours la même sécheresse dans la formule d'appel et la fin.
[2] Réponse à la lettre 33 de Marguerite Audoux. Les neuf livres en question (on ne saurait en dresser la liste) se trouvaient naguère dans la bibliothèque du Dr Pajault, qui habitait Bourbon L'Archambault.
[3] Nous reproduisons intacte cette syntaxe particulière.
[4] Francis a été ajouté dans l'interligne supérieur.
[5] Un toutes a été rayé avant mes salutations.
";"Accusé de réception des livres de Charles-Louis Philippe renvoyés par la romancière";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Avant-dernier paragraphe : Francis ajouté dans l'interligne supérieur
Dernier paragraphe : toutes rayé avant mes salutations"
28;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"CARNETIN (Groupe de)";;"Communauté littéraire, artistique et intellectuelle, mais aussi affective. Ce cénacle peu connu se réunit de 1904 à 1907 à Carnetin, village situé à l'est de Paris et qui jouxte Lagny. C'est Michel Yell[1] qui, lors d'excursions dominicales favorisées par la gratuité du train (il travaille aux Chemins de fer de l'Est pour payer ses études) trouve rue de la Croix une bâtisse abandonnée, que la bande d'amis restaure pour aller y passer les dimanches. Ce cénacle, qui se joint à Marguerite Audoux et Michel Yell, est principalement constitué de Francis Jourdain, Marcel Ray, Léon‑Paul Fargue, Charles‑Louis Philippe, Régis Gignoux, Léon Werth et Charles Chanvin.
Voir Garreau, Bernard, Les Dimanches de Carnetin, éditions Complicités, 2021
Voir le chapitre « Ceux de Carnetin », in Jourdain, Francis, Sans remords ni rancune, Corrêa, 1953, p. 154‑180
[1] Le père de Michel Yell habitait Lagny, où il est enterré en 1907.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
29;"Joffre, Félix";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-07-08;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 334";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Félix Joffre à Marguerite Audoux : 334 – 337 – 338 – 341 – 345 – 357 - 361
";;Rome;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Carte;"Carte de Félix Joffre à Marguerite Audoux";;;357;Inédit;;;"Carte autographe à l'en-tête de la Villa Médicis";"Rome Vendredi 8 juillet [1932]
Chère Madame Audoux,
J'ai eu une bien agréable surprise lorsque l'autre jour le facteur me mit en possession de votre dernier livre que vous avez eu la gentillesse de m'envoyer
[1]. Marthe
[2] rayonnait et tint absolument à le lire la première ! J'ai fait semblant de m'incliner mais… par-dessus son épaule j'en ai lu quelques-uns parmi les jolis contes qui le composent
[3] - et puis ensuite j'ai dégusté le tout bien tranquillement et par petites lampées. Tout cela par un soleil éblouissant au bord d'une belle mer tranquille avec la sensation que tout doucement la peau se transforme en….. brioche !!…. Savez-vous que tous deux nous avons été enthousiasmés par tout ce qu'il y a de bon et de beau dans vos pages et nous avions l'impression en les lisant que nous étions près de vous à écouter les belles histoires que vous avez toujours en réserve. Merci mille fois, Madame Audoux, de votre gentillesse car il semble que, vous lisant, on s'enrichit un peu des trésors que vous avez en vous, fleurant si bon la fine odeur des champs
[4].
Ce qu'il y a aussi qui me plaît tant dans vos écrits, c'est la consolation et l'encouragement qu'ils procurent et, plein de leur souvenir, je sens que je travaillerai encore avec plus de joie.
Je n'irai pas en France cet été, mais peut-être qu'à la fin d'octobre irai-je [sic] à Paris pour q[uel]q[ues] jours au moment de l'Exposition des envois
[5]. Dans ce cas vous pouvez être sûre de me voir si vous êtes à Paris à ce moment.
Marthe et moi vous embrassons bien affectueusement en vous demandant de transmettre nos bonnes amitiés à…… Nestin et Nestine
[6] !!!
Félix Joffre
[1] Il s'agit de
La Fiancée (Flammarion), le recueil de contes qui vient de sortir en librairie en mars.
[3] Si nous rétablissons, uniquement quand il en est besoin, l'orthographe et la ponctuation, nous laissons telle quelle la syntaxe parfois hâtive.
[4] On peut associer cette notation olfactive à la réception de
De la ville au moulin par Romain Rolland (
« C'est bon comme du bon pain, du pain de la plus fine farine blutée par oncle‑meunier ‑ fleur de France, bonne à voir et à manger : on la hume du nez et de la langue. », lettre 317) et par Charles Chanvin, qui évoque un
« style sain et bon comme le lait » (lettre 316).
[5] La contrepartie des quarante mois de pension avec traitement à la Villa Médicis est bien évidemment l'exécution de travaux, dont l'envoi en France fait l'objet de cette exposition.
[6] Personnages principaux des deuxième et troisième contes du recueil, « Le Néflier sur la rivière » et « Les Deux Chênes ».
";"Critique laudative de La Fiancée";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
30;"Belot, Gabriel";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-12-31;;"Voeux de Nouvel An";"Audoux, Marguerite";"Carte autographe représentant un bois gravé de l'artiste
[1]
[1] Le même que celui figurant sur la carte double indiquant son changement d'atelier, carte jointe à sa lettre (307) du 19 janvier 1926
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Gabriel Belot à Marguerite Audoux : 307 – 311 – 321 – 350 - 379
";;Paris;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Carte
;"Carte de Gabriel Belot à Marguerite Audoux";;;321;;;;"Carte autographe
";"[31 décembre 1926]
1927
Avec mes meilleurs souhaits de bonne santé et de joie dans le travail.
Son ami
Gabriel Belot
[1] Cette première ligne se trouve au‑dessus de la gravure, le reste en dessous
";"Voeux de Nouvel An";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
31;"Denis, Léon";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-10-08;;"Annnonce d'une réponse";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Léon Denis à Marguerite Audoux : 275 - 276 - 277";;"Buenos Aires";"Mademoiselle Marguerite Audoux
Rue Léopold-Robert, 10
Paris
Francia
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Carte;"Carte de Léon Denis à Marguerite Audoux";;;276;Inédit;;;"Carte autographe
Il s'agit d'une carte prétimbrée, le recto étant réservé à l'adresse (« Escribase en esto lado la dirección solamente » [N'écrivez sur cette face que l'adresse]) et le verso au texte. Léon Denis a tamponné son habituel en‑tête en bas à gauche du recto, et un plus petit sous la signature, au verso.
";"[Buenos Aires]
Cinq nuits de train ont eu pour effet d'embrouiller mes idées mais une fois reposé je vous répondrai
[1] de façon à vous prouver que votre lettre me vaut beaucoup plus que son pesant d'or.
Merci, Marie‑Claire, et à très bientôt.
Respectueusement vous salue
Léon Denis
8 oct[obre] 1920
[1] La réponse de Marguerite Audoux à la lettre précédente n'a pas été retrouvée.
";"Annonce d'une réponse";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
32;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-12;;"Dans son ouvrage sur la romancière, où figure cette émouvante dernière carte qu'elle écrit avec peine, Louis Lanoizelée précise :
« Depuis le départ de Marguerite Audoux dans le Midi, j'étais en correspondance avec elle. Je reçus deux courtes cartes, où elle me disait que sa santé devenait bien mauvaise. Au commencement de décembre, je recevais une carte enclose dans une enveloppe où une écriture inconnue avait tracé mon nom et mon adresse. Sur la carte, il y avait ces quelques mots angoissants, tracés au crayon d'une main tremblante, comme par quelqu'un à bout de souffle.
« Peux pas écrire, dirai plus tard.
AUDOUX. »
C'est le dernier mot de son écriture que je recevais de ma regrettée amie. Jusqu'à sa fin, ce sera l'infirmière qui me répondra par quelques lignes dictées par la grande malade. »
[Lanoizelée (Louis), Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 116]
N. B. : Les « deux courtes cartes » et les lignes dictées à l'infirmière n'ont pas été retrouvées.
";"Lanoizelée, Louis";"La carte a été envoyée dans une envloppe sur laquelle l'adresse a été rédigée d'une autre main.
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée : 360 – 365 – 367 – 372 – 384 - 396
";;Saint-Raphaël;;"Voir à la partie PUBLICATION";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";
Carte
;"Carte de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée";;;396;"Lanoizelée (Louis), Marguerite Audoux, Le Plaisir du bibliophile, 1954, p. 116
";;;"Carte autographe
";"[Saint-raphaël, début décembre 1936]
Peux pas écrire. Dirai plus tard.
Audoux
";"Derniers mots";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
33;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-01;;"Lelièvre - Influence de Marie-Claire sur Le Grand Meaulnes
";Alain‑Fournier;"Carte de visite sans enveloppe";Bon;Correspondance;;"Lettres d'Alain-Fournier à Marguerite Audoux : 56 – 76 – 135 – 201 – 202 – 218
Lettres de Marguerite Audoux à Alain-Fournier : 160 – 204 – 208 – 209
";;Paris;;"Fonds Alain‑Fournier. Bibliothèque Municipale de Bourges. Don d'Alain Rivière";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Alain‑Fournier";"
En ce qui concerne l'influence de
Marie‑Claire sur
Le Grand Meaulnes, le document le plus éclairant est sans nul doute la préface à
Miracles par Jacques Rivière
[1]. Nous en extrayons quelques passages :
« Marie‑Claire avait déchaîné en lui un enthousiasme que l'exquise qualité du livre ne pouvait suffire à expliquer : il y voyait sans doute briller de ces trésors que les créateurs seuls distinguent, parce qu'ils sont à moitié virtuels et n'existeront tout à fait qu'une fois repris par eux et exploités.
Fournier a essayé de dire lui‑même quelle sorte de nouveauté et d'enseignement il apercevait dans Marie‑Claire :
Tel est l'art de Marguerite Audoux : l'âme, dans son livre, est un personnage toujours présent, mais qui demande le silence. Ce n'est plus l'Âme de la poésie symboliste, princesse mystérieuse, savante et métaphysicienne. Mais, simplement, voici sur la route deux paysans qui parlent en marchant : leurs gestes sont rares et jamais ils ne disent un mot de trop ; parfois, au contraire, la parole que l'on attendait n'est pas dite et c'est à la faveur de ce silence imprévu, plein d'émotion, que l'âme parle et se révèle.
[2]
En d'autres termes, Fournier admirait la façon dont Marguerite Audoux avait su insérer ses émotions dans un simple récit ; le renoncement au lyrisme pur, qu'il venait de consommer pour sa part, il le voyait ici produire tous les merveilleux effets qu'il en espérait : le silence lui‑même, pourvu qu'il fût bien ménagé, et succédât à quelque geste bien noté, pouvait parler, pouvait chanter même. Il n'y avait donc, à se taire, ou plutôt à s'effacer derrière une histoire, que des avantages. L'Âme « métaphysicienne », inspiratrice du Symbolisme, devait céder la place à l'âme[3] ignorante et sans voix, celle qui se raconte par les faits.
Le Miracle des trois Dames de Village
, au moment où La Grande Revue
le publia (août 1910), apporta à Fournier une déception : « Mes dames de village sont parues hier, m'écrivait‑il[4]. On n'a pas gardé les italiques qui enveloppaient plus doucement le texte et lui gardaient un air de poème. Écrit ainsi en romaine, il a l'air d'un mauvais conte et je ne le relis pas sans agacement. Moralité : écrire des contes qui ne soient pas des poèmes. »
Et en effet, le Miracle de la fermière, qu'il composa tôt ensuite, est un conte bien caractérisé, mais où justement se marque très nettement l'influence de Marie‑Claire. On y déchiffre à vue d'œil ce que Marguerite Audoux lui avait entre‑temps enseigné, ou plutôt ce qu'elle lui avait révélé de ses propres aptitudes, à l'exercice de quels dons elle l'avait encouragé. […]
On retrouve aussi cette façon discrète, pure et solennelle, de faire parler les paysans, que Marguerite Audoux avait inventée, ‑ et plus généralement le même sens que chez elle de la grandeur des mœurs paysannes. […]
Enfin les quelques rares effusions de l'auteur dans son récit sont pareillement amenées, et gardent la même retenue, ici et dans Marie‑Claire
: « Je connaissais ce grand chant du labour, dont on ne peut jamais dire s'il est plein de désespoir ou de joie, ce chant qui est comme la conversation sans fin de l'homme avec ses bêtes, l'hiver, dans la solitude. Mais jamais l'homme qui chantait, de cette voix lente et traînante comme le pas des bœufs, ne m'avait paru si désespéré d'être seul. »[5]
Signalons, en un juste écho aux justes propos de Jacques Rivière, l'article de Patrick Mac Carthy, « Marguerite Audoux – Alain‑Fournier : une amitié, une influence », in Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 33, décembre 1975, Moulins, p. 47‑67. Nous en extrayons ces deux passages :
« Marguerite Audoux est, à sa manière, une bonne critique. A propos des Trois Dames
elle écrit à Fournier : ""J'ai dans l'idée que vous pouvez donner beaucoup mieux que cela[6]"". Justement Fournier commence ""une histoire bien plus simple[7]"", Le Miracle de la Fermière
, qu'il termine en décembre. Comme le dit Rivière, l'influence d'Audoux est claire. Il n'y a plus de rêves vides mais des émotions puissantes et la fermière agit pour changer le cours des événements. Puis la technique a changé. Fournier décrit une ferme où l'on travaille ; le paysage a un certain caractère - nous sommes en Sologne, dans ""le sable fin des ornières[8]"". Plus important même il y a des personnages vivants et une évolution psychologique : la fermière perd sa bonne humeur et traverse une période de léthargie avant de trouver la force d'intervenir. Le dialogue est concis et la brève parole de la fermière ‑ ""Il a bien fallu[9]"" ‑ rappelle la fin d'un conte de Marguerite Audoux[10].
»[11]
« La trace que Marie-Claire
a laissée dans Le Grand Meaulnes
se trouve dans la première partie. La narration n'est pas la même. Seurel, qui est à la fois enfant et adulte, regarde en arrière ; quand on arrive au Domaine Inconnu c'est Meaulnes qui parle. Mais le mélange de l'objet et de l'émotion rappelle Marguerite Audoux. L'école et le village sont aussi familiers et aussi magiques que la ferme de Sainte-Montagne. La boutique du maréchal est décrite de la même façon dans les deux romans. Fournier écrit avec la précision d'Audoux. Il peint l'incident du feu d'artifice dans un style bref et net. »[12]
Enfin, reproduisons l'intégralité de la note, précitée, d'Alain‑Fournier sur Marie‑Claire pour la NRF de novembre 1910 :
« Marie‑Claire, par Marguerite Audoux (La Grande Revue)
Peu importe qu'une couturière ait pu écrire un roman. Le prodige n'est pas là. Mais ce qui reste surprenant et qu'il faudrait expliquer, c'est la simplicité parfaite et l'extraordinaire grandeur de ce livre.
La littérature des trente dernières années n'a pas produit, peut‑être, un poème de la vie intérieure plus beau que la deuxième partie de Marie‑Claire qui se passe chez des paysans de Sologne.
C'est auprès de ces paysans que Marguerite Audoux acquit autrefois le sens et le goût de la vie intérieure. Petite servante attentive parmi les gens de la campagne, elle a pu les voir tels qu'ils sont. Si grossiers qu'ils paraissent dans les circonstances ordinaires, ils apportent aux démarches importantes de la vie une gravité, une discrétion, une lenteur qui passent ordinairement pour de l'indifférence ; et il faut une enfant bien sensible comme cette Marie‑Claire pour s'apercevoir de leur bonté qui ne parle pas, pour surprendre le tremblement imperceptible de leur émotion profonde.
C'est là, ne craignons pas de le dire, chez ces paysans du centre de la France, que la vie de cœur est le plus intense parce qu'elle est aussi le plus cachée. Et tel est l'art de Marguerite Audoux : l'âme, dans son livre, est un personnage toujours présent, mais qui demande le silence. Ce n'est plus l'Âme de la poésie symboliste, princesse mystérieuse, savante et métaphysicienne. Mais, simplement, voici sur la route deux paysans qui parlent en marchant : leurs gestes sont rares et jamais ils ne disent un mot de trop ; parfois, au contraire, la parole que l'on attendait n'est pas dite et c'est à la faveur de ce silence imprévu, plein d'émotion, que l'âme parle et se révèle.
Aussitôt que tous les grains furent rentrés, le déménagement commença… Il ne resta bientôt plus à la ferme que les deux bœufs blancs qu'Eugène ne voulut confier à personne. Il les attacha à la carriole qui devait emporter Pauline et son enfant… Je voulus les accompagner jusqu'à la route. Nous marchions en silence. De temps en temps, Eugène encourageait ses bœufs en les touchant de la main.[13]
C'est tout. Mais il a suffi de ce dernier geste si juste pour raconter tout le trouble du cœur.
L'Âme n'est pas le seul personnage de ce livre. Bien des personnages l'habitent, bien des âmes… D'un trait parfaitement choisi, l'auteur les fixe pour toujours dans notre souvenir : c'est « la sœur Agathe » qui était si gaie et si bonne, que les petites filles riaient toujours quand elle les grondait ; Colette, l'infirme, qui avait la vocation du mariage ; Chemineau, l'orgueilleuse, « qui ne se défendait jamais quand on l'accusait d'une faute », sœur Marie‑Aimée, qui avoua, un jour : « Oui, mais moi, je ne compte plus parmi les lys… ».
Et c'est surtout sœur Désirée des Anges dont je sais que certains jeunes disent : « Il n'est pas une femme au monde que nous eussions désiré davantage rencontrer ». Elle meurt, à vingt ans, pendant une nuit du mois de mai, après avoir arraché son costume de nuit en criant : « Ouvrez les fenêtres, c'est aujourd'hui qu'il vient ! »
Mais ce qui rend si tragique à nos yeux ce grand geste, et si précieux le corps très pur de la jeune fille morte, ce sont quelques détails bien simples qui nous ont fait admirablement connaître son âme :
Elle trouvait son costume de religieuse lourd et incommode, elle disait avec une expression de lassitude : « Quand je m'habille, il me semble que je me mets dans une maison où il fait toujours noir ». Elle s'en débarrassait très vite, le soir, et elle était tout heureuse de marcher dans la chambre en costume de nuit.
Elle avait une gaieté fine qui ne s'altérait jamais.
Au temps où Désirée Joly faisait son noviciat, elle avait un visage plus rose que les roses ; elle avait aussi une taille fine et elle était rieuse et aimante. Elle sautait si fort quand elle jouait à la ronde avec nous que sœur Marie‑Aimée lui disait souvent : « Voyons, mademoiselle Joly, pas si haut, on voit vos genoux. »
Il ne faut souvent à Marguerite Audoux qu'un mot, qu'une phrase pleine de précautions pour révéler toute l'intime tragédie d'une existence. Et parfois la phrase s'arrête juste à temps pour qu'on pressente seulement ce qui ne doit pas être dit :
Eugène avait les épaules minces et son cou était aussi rond que celui de Martine.
Maître Sylvain disait qu'il était tout le portrait de leur mère.
Jamais je ne l'avais vu se mettre en colère. On l'entendait toujours chantonner d'une voix faible et harmonieuse.
Le soir il rentrait des champs assis en travers sur un de ses bœufs et souvent il chantait la même chanson.
C'était l'histoire d'un soldat s'en retournant à la guerre après avoir retrouvé sa fiancée mariée.
Comme elle regarde les êtres, avec simplicité et bonté, marguerite Audoux regarde les choses. Devant les plus humbles détails de la vie campagnarde, elle est, à la façon de Charles‑Louis Philippe, remplie d'une admiration d'enfant pauvre. Et cette simplicité, cette ignorance même atteignent souvent à une singulière grandeur. Il semble qu'avec elle nous passions pour la première fois sur les routes de la terre et que nous regardions les travaux des hommes : comme ils sont beaux et étranges à voir !
Il fit claquer son fouet et on eut bientôt dépassé la forêt.
La pluie tombait toujours fine comme un brouillard et les labours paraissaient encore plus noirs.
Dans une pièce de terre qui touchait à la route, un homme venait vers nous en faisant de grands gestes ; pendant un instant, je crus qu'il me menaçait, mais quand il fut plus près, je vis qu'il serrait quelque chose dans son bras gauche, pendant que le bras droit faisait le geste de faucher à la hauteur de sa tête. J'étais si intriguée que je regardai maître Sylvain. Au même instant, il dit comme s'il me répondait :
‑ C'est Gaboret qui fait ses semailles.
Il y a peu de restrictions à faire sur un art aussi simple et aussi puissant : parfois imperceptiblement, la narration prend le ton d'une « rédaction » d'écolière ; parfois, au contraire, une phrase est si naïvement littéraire qu'elle paraît égarée dans le livre. Mais ce sont là des défauts si rares qu'ils « sautent aux yeux » comme des fautes d'orthographe oubliées.
Il en est de même des influences : à peine trouverait‑on, ici une image, là un procédé qui fassent penser à Charles‑Louis Philippe ou à Jules Renard. ‑ Marie‑Claire est une œuvre parfaitement originale et l'on peut dire, en ce sens, comme Charles‑Louis Philippe, que c'est, sans doute, le premier roman qui soit écrit par une femme.
[Alain‑Fournier, « Marie‑Claire, par Marguerite Audoux (La Grande Revue) », in la NRF, 1er novembre 1910, p. 616‑619].
[1] Voir Alain‑Fournier,
Miracles, avec une introduction de Jacques Rivière, Gallimard, 1924. La préface en question a été reprise dans Alain‑Fournier,
Le Grand Meaulnes. Miracles, édition d'Alain Rivière et de Daniel Leuwers, Garnier, 1986, p. 3‑56. C'est l'édition à laquelle nous nous référons.
[2] Note sur
Marie‑Claire dans la
Nouvelle Revue française du 1
er novembre 1910, page 617.
(Note de Jacques Rivière).
[3] Jacques Rivière reproduit la graphie, qui n'est pas anodine, utilisée par Alain‑Fournier. Si
l'Âme devient
l'âme, la minuscule n'a, en l'occurrence, rien de dévalorisant, bien au contraire.
[4] Lettre du 11 août 1910.
(Note de Jacques Rivière). On remarquera bien la date : Alain‑Fournier n'a fait la connaissance de Marguerite Audoux que quelques jours auparavant [entre le 4 et le 8 août, précise Jean Loize (
Alain‑Fournier, sa vie et le Grand Meaulnes, Hachette, 1968, p. 251)].
[6] La phrase est citée par Fournier – A.‑F. à J. R., 24.8.1910.
(Note de Patrick Mac Carthy).
[7] A.‑F. à Jeanne B., 28.9.1910.
(Note de Patrick Mac Carty)
[8] Alain‑Fournier, « Le Miracle de la Fermière », in
Miracles,
Op. cit., p. 136.
[10] Comprenons que cela rappelle
la manière de Marguerite Audoux (dont aucun des contes, d'ailleurs, ne se termine par ces mots).
[13] Les points de suspension indiquent en réalité des suppressions dans le texte de
Marie‑Claire cité.
";;209;Inédit;;;"Carte de visite autographe [« Marguerite Audoux – 10, rue Léopold‑Robert (14e) »] sans enveloppe
";"
[Paris, début 1914]
Lelièvre est l'ancien secrétaire de Fasquelle ; ses moyens ne lui permettant pas d'acheter les bouquins qu'il désire, je lui avais prêté le vôtre.
Je ne sais si Le Grand Meaulnes est influencé par M[arie‑] C[laire][1] comme il le dit. Je n'ai pas senti cela en le lisant, mais je serais bien fière d'avoir écrit les lignes qu'il me signale.
Comment allez‑vous par ce froid ? J'admire chaque jour le courage de votre maman à travers mes carreaux[2].
Moi je fais ma marmotte entre deux feux, en espérant le dégel. Dites à votre maman que je lui garde une très profonde sympathie. Et vous mon Cher Ami, croyez à ma grande tendresse.
M. Audoux
[2] « [D]e chez elle, Marguerite Audoux voit la cour de récréation d'une école primaire dont la directrice est la mère d'un jeune homme qui fera paraître Le Grand Meaulnes sous le nom d'Alain‑Fournier. » [Dumont (Mireille), « La Culture de Marguerite Audoux, fille du terroir et fille du peuple : résurgences, modèles, inscription dans son époque », in Le Terroir de Marguerite Audoux, L'Harmattan, 2005, p. 163‑181 (p. 167 pour ce passage), Actes du Colloque organisé par l'équipe « Littérature et Histoire », sous la direction de Julie Bertrand‑Sabiani, Géraldi Leroy et Bernard‑Marie Garreau].
";"Lelièvre - Influence de Marie-Claire sur Le Grand Meaulnes";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
34;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-01;;"Carte de voeux";"Lelièvre, Antoine";"Carte de visite écrite recto verso";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
Voir en particulier les lettres 73 et 75
";;Paris;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;82;Inédit;;;"Carte de visite (recto verso) autographe inédite
";"[Paris, début janvier 1911]
Je vous envoie, cher Monsieur Lelièvre, mes très sincères vœux de bonheur pour la nouvelle année et mes meilleurs remerciements pour ceux que vous m'avez adressés.
Je passerai probablement rue de Grenelle jeudi et vous apporterai les livres qui vous reviennent de droit.
[1]
Bien amicalement à vous.
Marguerite Audoux
[1] Voir les lettres 73 et 75 (le P. S.)
";"Bons voeux - Remerciements pour ceux de Lelièvre - Promesse de lui apporter des livres rue de Grenelle";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
35;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-05-20;;"Sur un rendez-vous à prendre avec un médecin";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
Voir en particulier les lettres 110 (note 7), 117 (note 1), 261 (note 6) et 265 (note 2)
";;Paris;"
Monsieur A. Lelièvre
Place Jussieu, 1
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite autographe";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;121;Inédit
;;;"Carte de visite autographe (recto verso)
";"[Paris, 20 mai 1911]
Voulez‑vous, cher Monsieur, que nous prenions rendez‑vous avec le docteur[1] jeudi 25 mai ?
Valery Larbaud était venu rue de Grenelle[2] bien avant moi ; il n'a rencontré que Monsieur Madeleine[3] à qui il a fait sa commission[4].
À bientôt. Je me réjouis de passer encore une petite soirée dans votre si intime petit logis.
Toujours bien sympathiquement à vous.
Marguerite Audoux
[1] Comme dans la lettre 117 (note 1), nous ignorons de quel docteur il s'agit, et à quelles fins.
[3] L'employé préposé au service de presse [voir les lettres 110 (note 7), 261 (note 6) et 265 (note 2)]
[4] Sans doute à propos de Fermina Marquez, qui paraît en volume chez Fasquelle en 1911
";"Rendez-vous à prendre ensemble avec un médecin - Valery Larbaud chez Fasquelle -";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
36;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-05-24;;"Visite annoncée";"Lelièvre, Antoine";"Carte de visite écrite sur le recto
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Place Jussieu, 1
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;123;Inédit
;;;"Carte de visite autographe
";"
[Paris, 24 mai 1911]
Ne vous dérangez pas, cher Monsieur, j'irai sans doute voir L'Oiseau bleu[1] demain en matinée et je me rendrai chez vous ensuite.
Bien affectueusement.
Marguerite Audoux
[1] Féerie en six actes et dix tableaux de Maurice Maeterlinck (1862‑1940), d'abord représentée en Russie en 1908, puis en 1911 à Paris au théâtre Réjane (la première eut lieu le 2 mars).
";"Visite annoncée";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
37;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-06-23;;"Invitation à déjeuner ou dîner";"Lelièvre, Antoine";"Carte de visite écrite recto verso
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Place Jussieu, 1
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;126;Inédit
;;;"Carte de visite autographe
";"[Paris, 23 juin 1911]
Cher Monsieur,
Je viens d'être assez souffrante tous ces temps‑ci, mais cela a l'air de vouloir se remettre, aussi je voudrais bien que vous soyez assez aimable de venir un jour déjeuner ou dîner dans mon petit logis avec votre gentille amie[1]. Je vous assure que j'en aurais un vrai plaisir. J'ai en ce moment un ami de passage à Paris[2] qui prend tous ses repas chez moi. Il doit partir dans les premiers jours de la semaine prochaine, aussi je vous demande de bien vouloir me faire le plaisir de venir à partir de jeudi prochain ou le dimanche 2 juillet si cela vous arrange mieux.
Que devenez‑vous ?
À bientôt, et croyez à ma bien vive sympathie.
Marguerite Audoux
";"Invitation à déjeuner ou dîner";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
38;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-06-29;;"Confirmation d'une invitation à déjeuner";"Lelièvre, Antoine";"Carte de visite écrite sur le recto";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Lelièvre
Place Jussieu, 1
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;127;Inédit
;;;"Carte de visite autographe
";"[Paris, 29 juin 1911]
C'est entendu pour dimanche, cher Monsieur. Je me fais une joie de vous recevoir dans mon petit logement.
Croyez à ma très sincère affection.
Marguerite Audoux
";"Confirmation d'une invitation à déjeuner";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
39;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-12-28;;"Sur le tirage de Marie-Claire";"Lelièvre, Antoine";"Carte de visite autographe inédite";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
Voir en particulier la lettre 157, qui précède
";;Toulouse;"Monsieur A. Lelièvre
Place Jussieu, 1
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite autographe";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;158;Inédit;;;"Carte de visite autographe inédite
";"[Toulouse, 28 décembre 1911]
Mais tout cela s'arrangera très bien. Pourquoi vous faire tant de tourment[1] ?
Je vous remercie des indications que vous me donnez au sujet du tirage[2].
Je ne rentrerai pas avant le 10 ou le 15[3].
En attendant, recevez mes meilleurs souhaits pour l'année 1912.
Marguerite Audoux
[1] Peut‑être une allusion à ce que doit faire Lelièvre pour Mirbeau (voir la lettre 157, qui précède)
[2] Celui de Marie‑Claire
[3] De lettre en lettre, Marguerite Audoux diffère son retour, qui ne se fera qu'en février.
";"Sur le tirage de Marie-Claire - Sur le retour de la romancière à Paris - Voeux pour 1912";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
40;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-01;;"Voeux de nouvel an
";"Guillaumin, Émile";;Bon;Correspondance;Français;"
Lettres de Marguerite Audoux à Émile Guillaumin : 84, 174, 278, 286, 291 et 333
";;Paris;;"Archives émile Guillaumin. Parmi les documents aimablement transmis et commentés par le Professeur David Roe
[1]
[1] Que David Roe soit particulièrement remercié ici de l'envoi qu'il nous a fait des six lettres, cartes postales et carte de visite de la romancière à Guillaumin. Les notes que nous apportons à cette correspondance à une voix sont, pour la quasi‑totalité, inspirées des propres remarques de notre ami anglais, qui les avait préparées pour un article encore inédit, destiné à un Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe. Saluons chez le Professeur de Leeds, spécialiste inégalé de l'écrivain de Cérilly, toutes ces analyses dont l'exhaustivité n'a d'égal que l'honnêteté et la compétence du chercheur !
";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite autographe
";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Émile Guillaumin";"Dans son aimable missive du 9 septembre 1994, où il nous joint copie des six lettres d'Émile Guillaumin, David Roe nous renseigne ainsi :
« Les archives Émile Guillaumin conservent cinq lettres de la romancière, ou plus exactement, trois lettres de deux ou trois pages[1], deux cartes postales[2] et une carte de visite non datée[3]. Les lettres de Guillaumin semblent perdues.
Si les lettres, datées entre 1920 et 1922, semblent fixer les rapports entre les deux écrivains du peuple fermement dans l'après‑guerre, deux des cartes témoignent d'un contact épistolaire bien antérieur.
On sait d'après le livre de Guillaumin sur Philippe[4] que celui‑ci avant sa mort lui avait parlé de Marguerite et ses premiers écrits. En juin 1910, Guillaumin évoquait assez longuement pour Charles Bruneau[5] sa lecture de Marie‑Claire
, qui venait de paraître en feuilleton dans La Grande Revue
, à laquelle lui aussi collabora. Il trouvait la troisième partie «un peu moins naturelle
» que les autres, et louait surtout, dans la forme, «cette façon d'évoquer les choses sans les dire tout à fait.
» Il disait avoir connu «depuis longtemps certains épisodes de l'œuvre par le pauvre Charles‑Louis Philippe
»,
mais s'étonnait un peu de ses «grandes qualités de conteuse
», ayant vu chez Mme Philippe une lettre d'elle «quelconque et bourrée de fautes d'orthographe
[6]».
»
[1] Lettres 278, 286 et 291
[4] Guillaumin, Émile,
Charles‑Louis Philippe, mon ami, Grasset, 1942
[5] Voir
Cent dix‑neuf Lettres d'Émile Guillaumin (dont 73 inédites) (1894‑1951), éditées par Roger Mathé, Klincksieck, 1969, p. 86‑89 (lettre 27, du 22 juin 1910, de Guillaumin à Charles Bruneau).
";;84;"Inédit
";;;;"[Paris, début janvier 1911]
Marguerite Audoux
prie Monsieur Guillaumin de bien vouloir accepter les très sincères voeux de bonheur pour la nouvelle année et en même temps Marie‑Claire en souvenir de leur ami commun Charles‑Louis Philippe[1].
[1] David Roe nous renseigne une fois de plus à ce propos : « Le volume en question, toujours dans les archives de la famille, porte la dédicace : «à Émile Guillaumin, en souvenir de notre très cher ami Ch. L. Philippe». […] Le romancier ygrandais semble avoir répondu par un geste analogue, car dans une lettre à son ami Lelièvre [Lettre 103], du 25 février 1911, Marguerite dit avoir bien reçu un livre de Guillaumin. Il s'agit vraisemblablement de Baptiste et sa femme, le dur roman du paysan qui abandonne la terre pour tenter sa chance dans la ville de Montluçon. »
";"Voeux de nouvel an";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
41;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-01-01;;"L'avenir avec Michel Yell - Bulletin de santé";"Fargue, Léon-Paul";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;Toulouse;;"Fonds de Freitas";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;161;Inédit;;;"Carte de visite autographe";"
[Toulouse, Janvier 1912[1]]
Je n'ai toujours rien de définitif à t'annoncer[2], vieux frère, mais je viens tout de même t'embrasser sur tes bonnes joues pour te dire que je t'aime toujours bien.
Villemur ne cède pas[3], et j'attends la fin de cette histoire.
Ma santé a l'air de vouloir se remettre, et je t'assure que je fais tout ce qu'il faut pour cela.
Si tu as le temps, va voir Louise Dugué. Elle a revu le docteur Desmoulins[4] qui lui a dit qu'il me fallait rester à la campagne, où il croit que je suis, et surtout que je continue à me soigner sérieusement.
Bons baisers à ta bonne mère.
Marguerite
[1] Début 1912 eu égard aux événements mentionnés (l'attente de la décision de Michel Yell). La carte de visite pourrait fort bien être l'une de celles envoyées traditionnellement pour les vœux de Nouvel An, d'autant que c'est la seule carte de visite envoyée par la romancière à Fargue dans le corpus dont nous avons eu connaissance, et que la seule envoyée (sans date) à Larbaud, l'alter ego de Fargue, est bien (et explicitement) une carte de vœux de Nouvel An (lettre 362).
[2] En ce qui concerne la décision de Michel Yell quant à son avenir avec la romancière
[3] C'est‑à‑dire, par métonymie, que Marie Duran (qui habite Villemur), et plus généralement sa famille, ne renoncent pas au projet d'union avec Michel Yell.
[4] Il s'agit du radiologue de Marguerite Audoux. (Voir les lettres 213 et 385).
";"L'venir avec Michel Yell - Bulletin de santé";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
42;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-12-00;;"Louis Cocu est l’ancien chef de bureau de Charles-Louis Philippe à l’Hôtel de Ville.";"Cocu, Louis";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Louis Cocu : 75A – 75B";;Paris;"Monsieur Louis Cocu
rue Lobau 2
Paris";"Bibliothèque des Quatre-Piliers de Bourges";Paris;;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Carte de visite (Marguerite Audoux 10, Rue Léopold-Robert)";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Louis Cocu";;;75A;Inédit;;;;"Oui, en effet, cher Monsieur Cocu, votre bonne pensée m’a fait un réel plaisir.
Je vous en remercie, et vous prie de croire à toute ma gratitude.
M A";"Remerciements pour la « bonne pensée » du destinataire.";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
43;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-01-06;;Excuses;"Pergaud, Louis";"Carte de visite";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Louis Pergaud:
83 - 129";;Paris;"
Monsieur L. Pergaud
Aux soins du Mercure de France
Rue de Condé, 26
Paris
L'adresse est rayée et remplacée par :
Landresse
Par Pierrefontaine‑lès‑Varans
Doubs
";"Fonds Eugène Chatot, Secrétaire général de l'Association des Amis de Léon Deubel–ami de Pergaud.";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Louis Pergaud";"Le numéro 11 du Bulletin des Amis des Charles –Louis Philippe, qui porte à notre connaissance cette lettre, précise les conditions qui en motivèrent l'envoi :
« Le 1er janvier 1911, un correspondant de Paris‑Journal publie l'écho suivant :
«Avec quelque malice, nous interrogeons Marguerite Audoux sur les romans qui disputèrent à Marie‑Claire les prix Goncourt et Vie Heureuse.
‑ Le plus redoutable, dit‑elle, ne s'était pas mis sur les rangs. D'ailleurs son roman n'a paru que dans la Nouvelle Revue française, c'est Fermina Marquez de Valery Larbaud.
Pour les autres, je suis loin de les connaître tous, mais je veux bien vous dire ceux dont la lecture m'a plu. Eh bien, j'ai pris plaisir à lire l'étude de Thierry, L'Homme en proie aux enfants, et Le Muletier et son mulet de Ménabréa.
J'ai commencé les histoires de bêtes (De Goupil à Margot) de Pergaud ; cela ne manque pas d'intérêt, mais je trouve son français désagréable.» »
C'est donc la fin de ce compte rendu journalistique qui motive la présente carte.
On notera d'ailleurs que dans la lettre 63 du 7 novembre 1910 (de la romancière à Larbaud), se produit le phénomène inverse : Ménabréa n'y est guère ménagé, contrairement à ce que présente l'interview de Paris‑Journal. Il convient donc de demeurer prudent quant à la véracité de ce qu'affirment les uns et les autres, et ne pas conclure systématiquement à l'affabulation journalistique ou à l'absence de contradictions de la romancière.
L'anecdote au sujet de Pergaud est citée également dans le Marguerite Audoux de Lanoizelée p. 76‑77, qui, fort irrité, conclut en affirmant que « [c]'est plutôt le journaliste qui était «un Français désagréable». »
";;83;"Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe n° 11 (1953), p. 36‑37
";;;"Carte de visite autographe écrite recto verso
";"
[Paris, 6 janvier 1911]
Je vous prie, Monsieur, de bien vouloir accepter toutes mes excuses au sujet d'une appréciation sur votre livre, que
Paris‑Journal a publiée comme venant de moi et où mes paroles ont été entièrement dénaturées
[1].
Je viens seulement de commencer la lecture de De Goupil à Margot que vous avez eu la gentillesse de m'envoyer et je me ferai un plaisir de vous envoyer à mon tour Marie‑Claire si vous le désirez. Agréez, je vous prie, Monsieur, mes meilleurs sentiments.
Marguerite Audoux
[1] Article où la romancière aurait affirmé que Pergaud aurait un « français désagréable ». Voir supra la partie ""NOTES""
";"Excuses à Louis Pergaud pour une affabulation journalistique";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
44;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-06-30;;"Remerciements pour La Revanche du corbeau
";"Pergaud, Louis";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Louis Pergaud : 83 - 129
";;Paris;;"Fonds Eugène Chatot[1]
[1] Eugène Chatot fut Secrétaire général de l'Association des Amis de Léon Deubel–ami de Pergaud.
N. B.: C'est la mère de Pergaud (1882‑1915) qui rencontre Madame Chatot, la receveuse des postes de Nans‑sous‑Sainte‑Anne (dans le Doubs) où le père, instituteur, est muté. Le fils, Eugène, devient le meilleur camarade de Louis (leurs équipées, avec d'autres, contre ceux de Montmahoux, le village voisin, seront revécues dans La Guerre des boutons, qui paraît en 1912). C'est Eugène Chatot qui révèle à Louis Pergaud l'existence du poète Léon Deubel (1879‑1913). Ce dernier marque fortement le futur écrivain alors que jeune normalien il vient de perdre ses parents. Léon Deubel, qui devint l'ami de Pergaud par l'intermédiaire d'Eugène Chatot dans les années 1900, fut instituteur comme lui, et révoqué pour avoir fait lire à ses élèves une nouvelle un peu osée; il sombra dans la détresse morale et matérielle, au point de devenir ce que l'on n'appelait pas encore un SDF avant de se suicider. La société des Amis de Léon Deubel est créée en 1927 avec Georges Duhamel comme président.
";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite autographe";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Louis Pergaud";;;129;"Texte publié dans le Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 11, 1953, p. 37
";;;"Carte de visite autographe
";"[Paris, 30 juin 1911]
Marguerite Audoux remercie Monsieur Louis Pergaud pour son livre La Revanche du corbeau[1], et le prie de croire à sa très sincère sympathie.
[1] L'ouvrage (qui suit De Goupil à Margot, Prix Goncourt 1910) vient de paraître au Mercure.
";"Remerciements pour La Revanche du corbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
45;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935;;Voeux;"Fuss‑Amoré (Monsieur et Madame)";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de marguerite Audoux à Gustave Fuss-Amoré : 4
Lettre de Marguerite Audoux à Mme Gustave Fuss-Amoré : 95
Lettres de Marguerite Audoux à Monsieur et Madame Gustave Fuss-Amoré : 2 – 105 – 390
";;;;"Don d'Alain Mercier au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine
";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite
";"Carte de visite de Marguerite Audoux à M. et Mme Fuss‑Amoré";;;390;;;;"Carte de visite autographe
";"A l'occasion de la nouvelle année, je vous apporte mes très sincères voeux de bonheur et vous prie de croire à mon amitié
M. Audoux";Voeux;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
46;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1933;;Voeux;"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-254]";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;362;;;;"Carte de visite autographe";"[S. l., entre 1933 et 1936[1]]
Moi aussi, mon cher Valery, je te garde une bonne amitié
[2] et je t'envoie mes meilleurs vœux de santé et de tranquillité pour cette nouvelle année.
Ta vieille amie.
M. A.
[1] Vraisemblablement, étant donné le tutoiement, le ton et la teneur du message, nous sommes dans les toutes dernières années.
[2] Il s'agit donc d'une réponse à un envoi que nous n'avons pas retrouvé.
";Voeux;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
47;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-05;;"Cette lettre est la première des treize envoyées par Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast, qui est la fille du patron de l'hôtel des Anglais, à Menton, où descendait Mirbeau. Là est le lien, qui pousse cette amoureuse de la vie, écologiste avant l'heure et inconditionnelle de la littérature mirbellienne et alducienne, à prendre contact avec la romancière, qu'elle ne rencontrera jamais, puis, à partir de février 1964, avec Paul d'Aubuisson, à qui elle restitue les lettres que nous reproduisons ici, et qui viendra la voir dans le midi.
Cette carte de visite est évidemment d'avant la fin de l'été 1935, compte tenu de son adresse ; elle constitue donc le début d'un échange dont le point de départ fut l'article d'Andrée Viollis, « Marguerite Audoux conte la merveilleuse histoire de Marie‑Claire », paru dans Les Nouvelles littéraires du 1er mai 1926. Il est quasi certain que cette carte de visite date de ce même mois de mai 1926, si on en rapproche les propos de ceux contenus dans un passage de la lettre du 21 février 1964 d'Yvonne Arbogast à Paul d'Aubuisson : « C'est à cause de cette phrase (dite par votre tante à un reporter des N[ouvelles]L[ittéraires]) que je lui ai écrit pour la 1ère fois : ‑ parlant de Mirbeau : « Oh ! quel être exquis : amer parce qu'il était si tendre ! » [Fonds d'Aubuisson ; c'est Yvonne Arbogast qui souligne].
N. B. : Les propos exacts de l'article sont : « Quel être adorable ! Amer parce qu'il est si tendre. »
La correspondance dans l'autre sens, d'Yvonne Arbogast à Marguerite Audoux, a, comme tant d'autres lettres adressées à la romancière, été perdue ou, plus vraisemblablement, détruite.
Pour les six dernières lettres éditées par François Talva dans Les Cahiers bourbonnais, voir la partie DESCRIPTION de la lettre 384 BIS
";"Arbogast, Yvonne";"Carte de visite (""Marguerite Audoux 10, Rue Léopold-Robert"")
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;318A;;;;"Carte de visite";"[Mai 1926]
Je vous remercie, madame, de votre si gentille lettre, mais je vous remercie plus encore de tant aimer la belle âme du grand et cher Mirbeau.
Je suis votre amie, madame,
Marguerite Audoux
";"Remerciements pour unr lettre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
48;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-01-03;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 318 BIS";"Arbogast, Yvonne";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;Paris;"
« La Mascotte »
Chemin de Saint-Antoine
Nice
Alpes Maritimes
[1] On notera qu'à partir de cette septième lettre (sur les treize envoyées à Yvonne Arbogast), Mme devient Mlle.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Nice;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite
";"Carte de visite de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;379A;Inédit
;;;"Carte de visite autographe
";"[Paris, 3 janvier 1935]
Je regrette bien, chère Yvonne Arbogast, de ne pas être auprès de vous en ce moment
[1]. Je sens votre cœur si près du mien ! Et puis je suis tellement sensible à votre confiance ! Espérons que nous aurons la joie de nous voir, mes yeux vont un peu mieux. Ne nous réjouissons pas trop vite. La vie est si méchante !
Avec mes souhaits de tranquillité recevez un baiser bien affectueux de votre
M. A.
[1] Voir la lettre 376 BIS
";"Regrets de ne pas être à Nice - Voeux";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
49;"Garrouste, Placide";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-12;;"Envoi d'une brochure - Antonin Dusserre";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Voir, au sujet de Dusserre et sa recherche d'un éditeur, les lettres 193 et 194
";;Arpajon;;"Musée Marguerite Audoux, 18700 Sainte-Montaine";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte de visite, où est imprimé au verso :
Placide Garrouste
Instituteur
Arpajon (Cantal)
";"Carte de visite de Placide Garrouste à Marguerite Audoux";;;194A;Inédit
;;;"Carte de visite autographe inédite, sans enveloppe. Au recto est imprimé :
Placide Garrouste
Instituteur
Arpajon (Cantal)
Le texte manuscrit se trouve au verso.
";"
[Arpajon, fin 1912 – début 1913]
Madame Audoux,
Je me permets de vous adresser ma brochure[1]. Veuillez, je vous prie, lui réserver bon accueil et informer M. Dusserre que je viens de mettre tout mon cœur à faire auprès de M. de Bonnefon[2] la démarche demandée[3].
Bien respectueusement.
Placide Garrouste
[1] La brochure en question se trouve au Musée Marguerite Audoux. Elle s'intitule Un Péril, l'émigration, contient quarante‑huit pages, sans date ni lieu d'édition, et semble être publiée à compte d'auteur. Comme son titre l'indique, elle concerne l'exode rural. L'ouvrage porte une dédicace :
À Jean Ajalbert
À l'écrivain
de notre auvergne
À l'ami
de toutes les heures mauvaises
N. B. : Jean Ajalbert, poète et romancier (1863‑1947), est membre du jury du Prix Goncourt. En 1932, avec Lucien Descaves et Léon Daudet, il soutient Voyage au bout de la nuit.
Suit une page, adressée au « cher Maître », qui se termine par la signature et « Arpajon (Cantal) / Août 1911 ».
[2] Parmi d'autres ouvrages, Jean de Bonnefon a écrit Dans les débris et sur les ruines, Eugène Figuière, 1912. L'ouvrage se trouve au Musée Marguerite Audoux.
[3] La démarche concerne à l'évidence le placement de Jean et Louise (voir les lettres 193 et 194). C'est ce qui nous permet de dater la période de cet envoi, dont les propos nous font comprendre que le statut d'intermédiaire de Marguerite Audoux nous situe dans cette période où elle tente, à Paris, de placer le manuscrit. Sans doute est‑ce elle qui a demandé à Placide Garrouste (rencontré par l'intermédiaire de Dusserre en Auvergne ?) de contacter Jean de Bonnefon.
";"Envoi d'une brochure - Antonin Dusserre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
50;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-10-07;;"Confirmation d'un rendez-vous pour le lendemain";"Fargue, Léon-Paul";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;Paris;"Monsieur L.‑P. Fargue
Faubourg Saint‑Martin, 156
";"Fonds de Freitas";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte pneumatique autographe
";"Carte pneumatique de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;150;Inédit
;;;"Carte pneumatique autographe
";"[Paris, 7 octobre 1911]
Mon cher Vieux,
C'est une chose entendue : je viendrai dîner et coucher demain soir dimanche afin que nous puissions partir lundi matin[1].
Je t'embrasse bien affectueusement ainsi que ta bonne mère.
Marguerite
[1] C'est‑à‑dire le lundi 9 octobre. Il s'agit vraisemblablement d'un voyage à Toulouse, dont l'objet serait de clarifier les affaires entre Michel Yell et la romancière. Le mercredi 11, Larbaud écrit de Chelsea à Ray : « La nouvelle grave que je vous ai annoncée vaguement de Paris est ceci : Iehl est fiancé à une fille des environs de Fronton. Il a dit cela tout d'un coup. Vous devinez le reste. On ne sait que penser : est‑ce un emballement subit, est‑ce le résultat de menées de gens qui ont intérêt à le garder là‑bas, est‑ce besoin de s'affranchir ??? Fargue pense que ce n'est pas sérieux, il est peut‑être même parti pour Toulouse pour arranger la chose. » (Leur correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 140‑141). Il s'agirait donc d'un premier voyage éclair dans le sud‑ouest, mais qu'aucun document n'atteste véritablement.
";"Confirmation d'un rendez-vous pour le lendemain";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
51;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1916-10-02;;"Suzanne Werth, née Canard (1888 – 1949) sculpteur, décoratrice et résistante à partir de 1942, est l’épouse de Léon Werth. (à ne pas confondre avec l’autre Suzanne, la sœur de Léon Werth).";"Werth, Suzanne";;Bon;Correspondance;Français;"9 lettres de Marguerite Audoux à Suzanne Werth : 226A – 226B – 226C – 226D – 226E – 238A – 244 A – 252D – 272A";;"Rue Léopold-Robert, Paris";"1, rue Ferdinand Flocon, Paris";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/42]";Paris;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, [LW 12/42]";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Carte pneumatique partie à 15h05 et arrivée à 17h10";"Carte pneumatique de Marguerite Audoux à Suzanne Werth";;;238A;Inédit;;;Pneumatique;"Ma Suzon,
C’est raté pour demain. Ce sera pour un autre mardi. J’ai la couturière. Cette sorte de gensse est insupportable. Ça choisit ses jours tout comme les gens de qualité, et si vous rouspétez, ça vous laisse en plan sans seulement se tourmenter de vos ennuis.
Je vous embrasse bien tous les quatre comme je vous aime
Marguerite";"Annulation d’une invitation pour le lendemain (mardi 3 octobre 1916)";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
52;Alain-Fournier;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-09-26;;"Article d'Alain-Fournier sur Marie-Claire pour la NRF du 1er novembre 1910 ; publication de son poème en prose La Partie de plaisir par Schéhérazade le 15 septembre
";"Audoux, Marguerite";"Second élément (suite), la première carte postale (ou la première lettre) étant absente";;Correspondance;Français;"Lettres d'Alain-Fournier à Marguerite Audoux : 56 – 76 – 135 – 201 – 202 – 218
Lettres de Marguerite Audoux à Alain-Fournier : 160 – 204 – 208 - 209
";;Nançay;" Madame Audoux
romancière
chez Mme Lafage
Fronton
Hte Garonne
(10, rue Léopold‑Robert Paris a été rayé, Marguerite Audoux se trouvant effectivement à Fronton à cette époque, comme l'atteste la lettre 55).
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Nançay;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale d'Alain‑Fournier à Marguerite Audoux";;;56;"Carte postale publiée dans le Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 33, décembre 1975, p. 48 avec des notes de Patrick Mc Carthy, et dans Alain‑Fournier, Lettres à sa famille et à quelques autres, Nouvelle édition (établie par Alain Rivière), Fayard, 1991, p. 578‑579 (les notes de ces deux ouvrages sont identiques).
";;;"Carte postale autographe. La carte représente les « Environs de Vierzon. – Château de la Varenne, Nançay (côté nord‑est) ». Sur la partie photo (avec le timbre et l'oblitération en haut à gauche), sont représentés : le château en arrière‑plan, puis une prairie où broutent quatre vaches, et au premier plan un étang, sur lequel Alain‑Fournier a écrit : « ‑ à la Chapelle d'Angillon, ma grand' mère m'a chanté «la chanson du Vin et de l'Eau» ‑ ». L'auteur du Grand Meaulnes, fervent lecteur de Marie‑Claire, fait ici allusion à la chanson de l'Eau et du Vin[1], que chante le vacher à Marie‑Claire [Marie‑Claire (1910), Grasset, Les Cahiers rouges, première édition, 1987, p. 108]. Le recto, comprenant le reste du texte, est numéroté 2/ et commence ex abrupto au milieu d'une phrase. Il faut donc supposer une autre carte (ou une lettre) envoyée en même temps ou antérieurement. La leçon, très vraisemblable, d'Alain Rivière, dans son édition de 1991, est : « [Ma note sur Marie‑Claire] à la Nouvelle Revue française pour le numéro d'octobre […] ». L'adresse est ainsi rédigée :
Madame Audoux
romancière
chez Mme Lafage
Fronton
Hte Garonne
(10, rue Léopold‑Robert Paris a été rayé, Marguerite Audoux se trouvant effectivement à Fronton à cette époque, comme l'atteste la lettre 55).
[1] Pour le titre de cette chanson, l'ordre des deux derniers substantifs a été inversé par Alain‑Fournier. La même erreur sera commise dans la lettre 76, p. 183.
";"[Nançay[1], 26 septembre 1910]
[…] à la
Nouvelle Revue française[2] pour le numéro d'octobre est arrivée en retard. Elle est remise à novembre. J'en suis bien désolé. J'aurais voulu qu'elle coïncide avec la parution de votre livre en librairie
[3].
J'espère que vous ne lisez jamais la douteuse petite revue
Schéhérazade. Un de mes amis m'a arraché un très ancien poème en prose pour cet album. On l'a publié sans m'en avoir envoyé les épreuves : le texte est défiguré, absurde, inintelligible. Je suis furieux et je vous supplie de ne pas le lire
[4].
Respectueux hommages
H. Alain‑Fournier
[1] C'est à Nançay, en effet, que le futur romancier passe alors huit jours chez son oncle.
[2] Ces premiers mots, constituant une nouvelle première ligne (l'ensemble est écrit en biais), ont remplacé à Paris‑Journal, biffé.
Cette carte postale suit un premier envoi (antérieur ou simultané), que nous n'avons pas. Alain Rivière, neveu et éditeur d'Alain-Fournier, propose de reconstituer le début de la phrase incomplète ainsi : "" [Ma note sur Marie-Claire] à la Nouvelle Revue française... ""
[3] « La note n'est pas, strictement parlant, arrivée en retard. Les notes devaient arriver à la NRF avant le 20 du mois (renseignement fourni par M. Auguste Anglès). Celle-ci a été expédiée par Fournier le 15 septembre. Mais il n'y avait déjà plus de place dans la revue. Fournier est irrité quand il écrit à Rivière le 19 septembre : «La NRF ajourne ma note à novembre. C'est insupportable. Je l'avais envoyée le 15 au soir». [Correspondance Jacques Rivière – Alain‑Fournier, Nouvelle édition, tome II, juin 1907 – juillet 1914, Gallimard, 1991, p. 401]. Marie‑Claire, qui devait sortir en volume au mois d'octobre, n'a paru finalement que le 5 novembre. » [Mac Carthy (P.), « Marguerite Audoux – Alain‑Fournier : une amitié, une influence », in Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 33, décembre 1975, p. 48, note 2]
N. B. : L'article paraîtra dans la NRF du 1er novembre 1910 sous le titre « Marie‑Claire, par Marguerite Audoux, La grande Revue ». Il est reproduit dans les Chroniques et critiques d'Alain‑Fournier, Op. cit., p. 304‑306.
[4] « Il s'agit de La Partie de Plaisir, poème en prose publié par Schéhérazade le 15 septembre 1910. […] La Partie de Plaisir est le texte que Rivière a montré à Gide au printemps 1909 et que Gide n'a pas aimé. En septembre 1910 Fournier a bel et bien dépassé La Partie de Plaisir. » [Mac Carthy (P.), Ibid., note 3]
";"Article d'Alain-Fournier sur Marie-Claire pour la NRF du 1er novembre 1910 ; publication de son poème en prose La Partie de plaisir par Schéhérazade le 15 septembre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Texte numéroté 2/ incomplet (il commence ex abrupto au milieu d'une phrase, le document qui précède étant absent)
à Paris-Journal a été biffé au profit de à la Nouvelle Revue française (premiers mots de la carte).
"
53;"Fournier, Albanie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1923-09-07;;"La Valserine";"Audoux, Marguerite";"Carte postale écrite au crayon à papier";Bon;Correspondance;Français;"Lettres d'Albanie Fournier à Marguerite Audoux : 267 - 300";;Bellegarde-sur-Valserine;"
Madame Marguerite Audoux
Rue Léopold‑Robert
au coin du Bd Raspail
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"La Valserine";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale d'Albanie Fournier (Mme Fournier mère) à Marguerite Audoux";;;300;Inédit;;;"Carte postale autographe (« Pont naturel de OULLES, sur la Valserine »)";"Bellegarde[‑sur‑Valserine], vendredi [7 septembre 1923]
Lorsqu'on passe sur cette rivière au nom si doux[1], il est impossible, chère Madame, de ne pas vous envoyer toute sa pensée et son souvenir le plus affectueux[2].
Madame A. Fournier
[1] La Valserine. Voir la note
1 de la lettre 227 adressée à Isabelle Rivière
[2] Allusion à « Valserine », l'un des contes de
La Fiancée (d'abord paru dans
Paris‑Journal à partir du 23 septembre 1911) qui a pour cadre cette région. Le premier voyage de Marguerite Audoux dans le Jura, qui inspire ce récit, remonte à août 1910 (chez les Besson, dont elle avait fait la connaissance en mai).
";"La Valserine";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
54;"Chanvin, Hélène";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";"1912-02 (ou 1912-03)";;"Hélène Chanvin est l'épouse de Charles Chanvin";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Jean-Cap-Ferrat;"Madame Audoux
10, rue Léopold‑Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale (« Nice – Le Port Lympia »)
";"Carte postale d'Hélène Chanvin à Marguerite Audoux";;;168;Inédit;;;"Carte postale autographe
";"[Saint‑Jean‑Cap‑Ferrat, février ou mars 1912]
Affectueux souvenirs à tous deux[1].
Hélène
[1] À la romancière et à Michel Yell. Hélène Chanvin et son mari font partie de ceux qui, jusqu'au bout, croiront à un revirement possible de Michel Yell, qui est venu passer un moment à Paris, en faveur de Marguerite Audoux.
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
55;"Philippe, Charles-Louis";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1904-09-22;;;"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Autre lettre de Charles-Louis Philippe à Marguerite Audoux : 3";;Cérilly;"Madame Audoux
5, rue Victor Considérant
Paris – XIVe
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Moscou;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Charles‑Louis Philippe à Marguerite Audoux";"à propos de Milie :
Du même âge que Charles‑Louis Philippe, qu'elle connaît en 1904, Émilie Legrand, dite « Milie » ou « La Bretonne » (1874-1909), est une jeune femme fort éprise de l'écrivain, mais que celui‑ci, après l'avoir introduite dans le groupe de Carnetin, abandonne pour une autre maîtresse, rencontrée dans les milieux artistes [Antoinette Dusouchet, femme de Léon‑Paul (1876‑1936), membre du Salon d'Automne et des artistes indépendants
[1]]. Émilie Legrand meurt en mars 1909 (elle est déjà malade depuis plusieurs années ; l'attitude de Charles‑Louis Philippe précipite sans doute sa fin), avant le romancier qui s'éteint le 21 décembre de la même année. Le peu de cas qu'il fait de Milie après la séparation, et son attitude lors des obsèques, lui valent des jugements sévères de la part du groupe de Carnetin, notamment Marguerite Audoux, Chanvin, et surtout Régis Gignoux. Cependant, la romancière dépréciera ensuite quelque peu « La Bretonne » dans la lettre 62 à Gide du début novembre 1910. Elle n'en défendra pas moins Angèle Lenoir, la fille d'Émilie Legrand, surnommée Quasie, sorte de Minou Drouet avant l'heure, qui écrit des poèmes à treize ans, et transmettra son surnom (Dieu sait pourquoi !) à la voiture automobile de Larbaud… Dans plusieurs lettres au richissime Gide (22, 50, 59, 100), la romancière exprime des demandes ou des remerciements à propos de la pension pour la fillette, dont la grand‑mère habite La Haie-Fouassière, non loin de Nantes (Larbaud participe aussi). Il faut voir là l'origine de tous les séjours que Marguerite Audoux y fit par la suite, en particulier au moment de la Première guerre mondiale.
[1] Renseignements dus à l'obligeance de David Roe. Il convient donc de rectifier ce que Jacques Body écrit dans son Jean Giraudoux (Gallimard, 2005, p. 216), dans lequel il prétend que la dernière maîtresse de Philippe est Myriam Harry. Cela précisera aussi les propos approximatifs de Lanoizelée dans son Charles‑Louis Philippe (Plaisir du bibliophile, 1953, p. 64‑65).
";;1;"Publié dans Lanoizelée (Louis), Charles‑Louis Philippe, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 49‑50
";;;"Carte postale autographe (« Cérilly. – Faubourg Mistaudin »). Le texte est rédigé à côté de la photo du faubourg (dans la marge de droite, puis sous la vue), puisque sur l'autre côté ""(exclusivement réservé à l'adresse). », on peut lire :
Madame Audoux
5, rue Victor Considérant
Paris – XIVe
";"
[Cérilly, 22 septembre 1904]
Calotte
[1], la m[ôme]
[2] Marie
[3] est revenue de Russie. Est passée me voir à Paris, mais étions
[4] ici. Est à Lyon et doit revenir à Paris. N. de D ! N'en parle à personne, même pas à Milie. Alors, je ne sais pas ce que je ferai. Elle dit qu'elle doit retourner à Moscou. J'espère avoir la force de l'y encourager. Aurai‑je le courage d'écrire à Michel
[5] ? Je l'espère.
T'embrassons.
Philippe
P. S. – Embrassons Souris et les Yeux couleur de la mer
[6].
1. Surnom de Marguerite Audoux. Une « calotte », en Sologne (on dit aussi une « bricoline »), est une petite fille, et plus particulièrement une petite servante. D'autre part, on sait que celle qui s'appelait encore Marguerite Donquichote menaçait souvent ses amis de leur « ficher une calotte » lorsqu'ils la taquinaient.
2. Philippe a exactement écrit un m. surmonté d'un accent circonflexe.
3. Il s'agit de la jeune femme avec laquelle Charles‑Louis Philippe avait rompu (dans une lettre datée du 7 mars 1904, qui se trouve au Musée de Cérilly, et est reproduite dans le Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe n° 20 de décembre 1962, p. 484‑485) après avoir découvert ses infidélités, et dont il fait l'héroïne de Marie Donadieu, qui paraîtra le 19 décembre 1904, chez Fasquelle. Nous n'avons aucune trace du nom de famille de cette jeune aventurière (qui en réalité se prénomme Marie‑Louise), ni par Charles‑Louis Philippe, ni par ses commentateurs (Bachelin, Guillaumin, Lanoizelée, Roe…) qui la désignent invariablement par son prénom ou le nom complet du roman éponyme.
4. Nous n'avons pu déterminer ce qu'inclut ce pluriel, répété dans la formule finale.
5. Sans doute à Michel Yell. Pourquoi faut‑il du courage à Charles‑Louis Philippe pour écrire à Yell à ce sujet ?… David Roe nous fait part de la perplexité que cette phrase suscite aussi en lui.
6. Petites mains travaillant dans l'atelier de couture de Marguerite Audoux de la rue Victor‑Considérant, et auxquelles Philippe a attribué ces surnoms. (Le post‑scriptum ne figure pas dans le Charles‑Louis Philippe de Lanoizelée où cette lettre est reproduite).
";"Retour de Russie de la ""môme Marie""";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"""môme"" est orthograhié : ""m"" surmonté d'un accent circonflexe."
56;"Philippe, Charles-Louis";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1907-10-21;;Amitié;"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Autre carte postale de Charles-Louis Philippe à Marguerite Audoux : 1
";;Cérilly;" Madame Audoux
10 rue Léopold‑Robert
Paris – XIVe
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Cérilly;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Charles‑Louis Philippe à Marguerite Audoux";;;3;"Publié dans Lanoizelée (Louis), Marguerite Audoux., Plaisir du bibliophile, 1954, p. 22
";;;"Carte postale autographe (« Cérilly – Place du Marché »)
";"[Cérilly, 2[1] octobre 1907]
Tu serais bien petite dans la grande campagne, mais ton amitié tiendrait dans mon cœur une telle place que si tu étais à mes côtés les champs et les cieux compteraient beaucoup moins.
Tu verras sur cette carte, au premier plan, mon père avec la Louise Berthelat
[2].
Philippe
[1] Après examen du cachet, nous lisons 2, plutôt que 12, proposé par Louis Lanoizelée.
[2] Le père de Charles‑Louis Philippe (1839‑1907) est un sabotier dont on peut voir le minuscule atelier au Musée, installé dans la maison natale de l'écrivain. L'image du père est d'autant plus présente dans l'œuvre qu'elle inspire deux romans : Le Père Perdrix et Charles Blanchard. « La Louise Berhelat » est une habitante de Cérilly.
";;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
57;"Joffre, Félix";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-12-29;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 334";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Félix Joffre à Marguerite Audoux : 334 – 337 – 338 – 341 – 345 – 357 - 361
";;Rome;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert, 10
Paris XIV
Francia
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale
";"Carte postale de Félix Joffre à Marguerite Audoux";;;341;Inédit
;;;"Carte postale autographe (« ROMA – Accademia di Francia. Il giardino. »)
";"[Rome] 29/12/[19]30[1]
Cette carte, bien chère Madame Audoux, pour vous rappeler
[2] à votre bon souvenir et vous présenter au seuil de la nouvelle année mes vœux les meilleurs ainsi qu'à vos enfants
[3].
J'espère que le mauvais temps de cette saison n'aura en rien atténué votre bonne santé et que les jours à venir vous donneront toute satisfaction. Ici le temps passe bien vite. Je suis sidéré de voir avec quelle rapidité s'est écoulée cette première année de pension. Je mets au point mon prochain envoi
[4] et je travaille tranquillement.
Bien respectueusement.
[1] Carte postale envoyée le 30
[2] Comprenons :
me rappeler.
[3] Paul d'Aubuisson
et ses deux frères cadets, Roger et Maurice
[4] L'envoi obligé d'œuvres exécutées en tant que pensionnaire de la Villa Médicis
";Voeux;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
58;"Belot, Gabriel";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-01;;Voeux;"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Gabriel Belot à Marguerite Audoux : 307 – 311 – 321 – 350 - 379
";;Paris;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale
";"Carte postale de Gabriel Belot à Marguerite Audoux";;;379;Inédit
;;;"Carte postale autographe (« Melchior Broederlan, Diptyque ») adressée sous pli (l'enveloppe n'a pas été retrouvée)
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Voeux;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
59;"Besson, George";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-12;;"Carte amicale - Triomphe de Marie-Claire";"Audoux, Marguerite";"Carte postale : « Saint‑Claude (Jura) – Atelier de pipiers – Le polissage de la pipe »";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de George Besson à Marguerite Audoux : 74 – 125 - 187
";;Saint-Claude;"Marguerite Audoux
chez Francis Jourdain
7 avenue Céline
Neuilly s/ Seine
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Saint-Claude;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de George Besson à Marguerite Audoux";;;74;;;;"Carte postale autographe inédite [« Saint‑Claude (Jura) – Atelier de pipiers – Le polissage de la pipe »]
";"[Saint‑Claude, décembre 1910
[1]]
Ma bonne Marguerite,
Nous avons fait un bon retour et une heureuse réinstallation au milieu de tous ceux qui ne savent comment vous aimer assez
[2]. J'ai recommencé 10 fois déjà l'histoire du succès – du triomphe de
Marie‑Claire et je ne suis pas seul à vous embrasser mais je le fais une fois de plus tendrement.
George
[1] L'allusion au triomphe de Marie‑Claire place cette carte bien évidemment après la sortie en librairie du 5 novembre 1910, et après le Femina : le cachet de la poste, partiellement illisible, laisse apparaître un 2 final (le 12 ou le 22 de décembre ?) au‑dessus du 10 de l'année ; d'autre part, jusqu'à Noël 1910 (voir les lettres 79 et 80), la romancière demeure chez les Jourdain à Neuilly, ce qui confirme cette datation large, eu égard à l'adresse qui apparaît sur l'enveloppe.
[2] Allusion au séjour de la romancière chez les Besson en août 1910
";"Carte amicale qui fait état du ""triomphe"" de Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
60;"Besson, George";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-06-19;;"Adèle Besson";"Audoux, Marguerite";"Deux cartes postales autographes [« De Saint‑Claude (Jura) à la Faucille‑Lajoaux (alt. 1182 m.) » et « Saint‑Claude (Jura) – Fabrique de Pipes, Tournerie, la Polisseuse »], toutes deux timbrées et affranchies, et se suivant avec les foliotages 2/ et 3/. Il manque donc à l'évidence la première, d'autant qu'il n'y a pas de formule d'appel.
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de George Besson à Marguerite Audoux : 74 - 125 - 187
";;Saint-Claude;"Marguerite Audoux
10, rue Léopold‑Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Deux cartes postales autographes";"Carte postale de George Besson à Marguerite Audoux";;"George Besson (1882-1971) crée, en octobre 1912, une revue qui devait initialement s'appeler Les Forces nouvelles, et qui sera Les Cahiers d'aujourd'hui, revue d'art et de littérature, orientée par des idées de gauche (bien que des personnalités comme Sacha Guitry y signent des articles), d'où la coopération et la sympathie de Francis Jourdain et de Léon Werth. En 1912, un numéro est consacré à Mirbeau, et dans le n° 5 de juin 1913 figure « Le Suicide », première esquisse de suite à Marie‑Claire, dont certains passages réapparaîtront avec des variantes dans De la ville au moulin.
En août 1910, Marguerite Audoux se trouve chez les Besson, dans le Jura, comme en témoigne une chronique d'Alain‑Fournier dans Paris‑Journal, où le jeune journaliste donne la parole à la romancière :
« 8 août 1910. – Marguerite Audoux.
Je ne pense pas que le public de Paris‑Journal s'intéresse à la toute petite bonne femme que je suis : cependant, je puis toujours vous dire que je pars demain pour Saint‑Claude (Jura), où je verrai, pour la première fois de ma vie, la montagne. ».
C'est dans ce cadre franc‑comtois que va naître « Valserine », le plus long des contes de La Fiancée.
";125;Inédit;;;" Deux cartes postales autographes
";"[Saint‑Claude, 19 juin 1911]
[…]
Adèle[1] me charge de vous dire que vous devez renoncer à l'espoir d'être marraine[2]. Aucune illusion n'est plus possible. « Sale affaire », dira notre Francis[3].
Je suis content.[4]
Embrassez votre voisin poilu[5] pour nous et croyez à nos meilleures pensées très affectueuses.
George
[1] Adèle Besson, la première épouse de George
[2] Adèle, qui a alors vingt-sept ans, n'est donc pas, contre toute attente, enceinte, ce qui ne semble pas mécontenter son mari.
[3] Francis Jourdain est proche de Besson par l'amitié et l'idéologie.
[4] Ici se termine le texte de la première carte.
[5] Werth, à l'évidence, que la romancière appelle « animal poilu » dans sa correspondance (lettre 178)
";"Adèle Besson";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
61;"Besson, George";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-08;;"Carte postale amicale";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de George Besson à Marguerite Audoux : 74 - 125 - 187
";;Saint-Claude;"Marguerite Audoux
à la Meule
Île d'Yeu
Vendée
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Le Jura";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de George Besson à Marguerite Audoux";;;187;Inédit
;;;"Carte postale autographe (« Les SOMMETS DU JURA – Le Chalet du Crozat, à 1550 m d'alt. – Bétail en estivage »)
";"
St‑Claude
Jura
Dimanche
[Août 1912]
Ma bonne Marguerite,
Reconnais‑tu le chalet de l'homme à la quille au cul[1] ?
Donne‑moi l'adresse de Gignoux à la mer[2].
Nous sommes ici jusqu'au 2 ou 3 sept[embre].
Affections de tous.
Je t'embrasse tendrement.
George
[1] Allusion qui nous échappe
[2] Gignoux est ailleurs qu'à l'Île‑d'Yeu, comme en témoignent les lettres 177 et 179 de la romancière à Werth, adressées de Carbonat en juillet 1912, alors qu'elle prépare les vacances en Vendée, avec l'éventuelle venue de ses amis.
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
62;"Reyer, Georges";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-07-25;;"Remerciements pour une lettre";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Georges Reyer à Marguerite Audoux : 328 – 331 – 358 – 358BIS – 358TER – 358QUATER
";;Île-d'Yeu;;"Fonds d'Aubuisson, chez Geneviève et Michel Laurent-d'Aubuisson";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Georges Reyer à Marguerite Audoux";;;358A;Inédit;;;"Carte postale autographe [« ÎLE-D'YEU (Vendée) – Le Port de la Meule »]. Texte établi d'après la copie sur place du document";"
[Île-d'Yeu,] Lundi 25 juillet [1932]
« Je me suis moultement resjoui et esbaubi, mon bon maître, en lisant votre espitre si gayement imaigiée
[1] ! »
Tudieu ! J'ai là une fière mine et vous faites une bien bonne figure en me considérant.
Quant à mon amie, je remercie votre Paul
[2] de
[3]
[1] Nous n'avons retrouvé aucune correspondance de Marguerite Audoux à Georges Reyer.
[2] Paul d'Aubuisson se plaisait souvent à assortir la correspondance de dessins réalisés avec talent (des caricatures de Francis Jourdain, par exemple).
[3] Ainsi s'interrompt brutalement cette huitième carte, tandis que la neuvième, qui suit, n'a pas de début. Doit‑on en conclure que s'est (ou se sont) perdue(s) une (ou plusieurs) carte(s) intermédiaire(s) ?
";"Remerciements pour une lettre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
63;"Reyer, Georges";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-07;;"Anecdotes sur l'île";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Georges Reyer à Marguerite Audoux : 328 – 331 – 358 – 358BIS – 358TER – 358QUATER
";;Île-d'Yeu;;"Fonds d'Aubuisson, chez Geneviève et Michel Laurent d'Aubuisson";Île-d'Yeu;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Georges Reyer à Marguerite Audoux";;;358B;Inédit;;;"Carte postale autographe [« ÎLE-D'YEU (Vendée) – Façade du vieux château avant la pose du pont »]. Texte (incomplet - voir la note 3 de la partie TEXTE de la lettre 358 BIS) établi d'après la copie sur place du document et la photo du recto réalisée par Michel Laurent";"
[Île-d'Yeu, juillet 1932]
mangeant le poisson que nous pêchons et les patates que nous donnent les paysans.
L'autre jour, j'ai eu un fier plaisir. Dans une buvette de Ker Bossy
[1], une bonne femme s'est souvenue d'une bande de « gays lurons et bons compagnons » et d'une bonne dame bien aimable et rieuse en qui je vous ai reconnue
[2].
[1] Dans le centre de l'île
[2] La découverte de l'île par Marguerite Audoux, avec ses amis du groupe de Carnetin, remonte à 1903. La « bonne dame », quelque trente années plus tôt, avait alors quarante ans. Reyer, en bon journaliste, prépare déjà, consciemment ou non, la « biographie vécue » qui sortira en 1942
";"Anecdotes sur l'île";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
64;"Reyer, Georges";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-07;;"Carte postale amicale";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Georges Reyer à Marguerite Audoux : 328 – 331 – 358 – 358BIS – 358TER – 358QUATER
";;Île-d'Yeu;;"Fonds d'Aubuisson, chez Geneviève et Michel Laurent-d'Aubuisson";Île-d'Yeu;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Georges Reyer à Marguerite Audoux";"
Une onzième carte postale, sans texte, complète l'ensemble (358 à 358 QUATER) : "" ÎLE-D'YEU - LE PORT (Août 1903) "". Il s'agit précisément de l'année où Marguerite Audoux découvre l'île avec le Groupe de Carnetin. Document sans doute précieux pour le futur biographe.
";;358C;Inédit;;;"Carte postale autographe [« ÎLE-D'YEU (Vendée) – Entrée du Port de la Meule »]. Texte établi d'après la copie sur place du document
Voir la note 2 de la partie TEXTE";"
[Île‑d'Yeu, juillet 1932]
En « vadrouillant » à travers la lande roussie et les massifs rocheux de la côte, je pense toujours un peu à vous et je ne peux monter sur quelque haut rocher dominant la falaise sans entendre votre bonne voix me dire dans un éclat de rire : « Mais oui, il pisse, le cochon
[1] ! »
Mes meilleures amitiés, mon bon maître, mille fois merci pour votre splendide lettre et une bonne poignée de main à son illustrateur.
[1] À l'évidence, dans le langage souvent familier de la romancière (que nous retrouvons dans la correspondance), il s'agit ici d'une évocation métaphorique du crachin et/ou des embruns.
[2] Signature figurant de haut en bas, dans le bas gauche de la partie correspondance
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
65;"Infirmière de Marguerite Audoux";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-12-29;;;;;Bon;Correspondance;franç;;;;;;"Envoi au nom de Marguerite Audoux, qui ne peut rédiger cette carte";;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Carte postale";"Carte postale de l’infirmière de Marguerite Audoux à un destinataire inconnu";;;397;Inédit;;;"Carte postale (Saint-Raphaël – Les palmiers du Boulevard Félix-Martin)";"Mme Audoux après un mois d’hôpital reste alitée et très malade.
Elle vous envoie ses affections
L’infirmière";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
66;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-08;;"Le Grand Meaulnes - Vie quotidienne - Écriture";Alain‑Fournier;;Bon;Correspondance;Français;"Lettres d'Alain-Fournier à Marguerite Audoux : 56 – 76 – 135 – 201 – 202 – 218
Lettres de Marguerite Audoux à Alain-Fournier : 160 – 204 – 208 – 209
";;"La Haie-Fouassière";;"Fonds Alain‑Fournier. Bibliothèque municipale de Bourges, don d'Alain Rivière";"La Haie-Fouassière";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Alain‑Fournier";;;204;;;;" Carte postale autographe, envoyée sous pli (l'enveloppe n'a pas été conservée), à l'évidence à Paris (« Loctudy – Ensemble de l'église – Côté Nord »)
";"
La Haie-Fouassière
Loire Inférieure
[Fin août – début septembre 1913[1]]
Mon cher Ami,
Je n'ai pas de papier sous la main et je me sers de cette carte pour vous demander de ne pas m'oublier ce mois‑ci. J'ai pris goût à votre roman et j'ai hâte d'en connaître la suite.
Je suis ici dans un pays plein de vignes et de silence. Je travaille avec assez de facilité pendant une heure ou deux par jour. Le reste du temps il faut que je me donne une tâche sans cela je n'en ficherais pas une ligne. Au revoir ; parlez‑moi un peu de vous quand vous aurez le temps. Je vous embrasse bien affectueusement.
M. A.
[1] Le Grand Meaulnes paraît de juillet à novembre 1913 par livraisons mensuelles à la NRF, et en octobre chez Émile‑Paul. L'allusion à un nouvel envoi mensuel de la NRF incluant le roman en feuilleton et le lieu de création justifient donc cette datation (la romancière sera encore à La Haie-Fouassière début octobre, comme en témoignent les lettres 205 et 206). Voir aussi la lettre du 4 septembre 1913 qu'Alain‑Fournier envoie à Jacques Rivière (leur correspondance, Gallimard, tome second, p. 520), notamment pour lui demander d'envoyer des NRF, dont un numéro de septembre à Marguerite Audoux (l'un des trois autres destinataires mentionnés est… une certaine Yvonne Brochet de Quièvrecourt - l'Yvonne de Galais du Grand Meaulnes -, revue à la mi‑mai à Rochefort).
";"Le Grand Meaulnes - Vie quotidienne - Écriture";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
67;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-07-02;;"Lette - Michel Yell - Les Mirbeau";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Carbonat;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;176;Inédit;;;"Carte postale (« L'Auvergne – Cantal – Un Pâturage à FALHITOU ») adressée sous pli (enveloppe absente)
";"Carbonat
Par Arpajon
Cantal
[2 juillet 1912]
Mon cher ami,
Je viens de recevoir votre charmante lettre et je suis ravie de cette chose faite. Votre petite Lette gagnera certainement en santé maintenant car c'est toujours, pour les femmes, une grande inquiétude que l'autre état[1].
Vous êtes aimable et je vous remercie de la photo. Fichtre ! à vous deux, vous représentez joliment la France au milieu de tous ces anglisch [sic]. La petite Lette a l'air d'une reine en voyage, et vous d'un Capitaine de vaisseau bougrement compétent.
Je travaille avec joie et peine comme toujours, et je pense, de temps en temps, à celui dont je vous ai parlé[2].
Mirbeau travaille à son
Dingo[3]. Il va mieux. J'ai eu une lettre de M
me Mirbeau hier[4]. Je ne sais pas encore où je passerai le mois d'août[5] mais je serai contente de recevoir de vos nouvelles de temps en temps. À vous, d'affection sincère
[6].
M. Audoux
[1] Cette dernière formule soulignée par l'auteur, assortie du pour les femmes, semble renvoyer à autre chose que l'appendicectomie subie par l'épouse de Lelièvre.
[3] Roman qui paraîtra dès le 20 février 1913 en feuilleton dans Le Journal, puis en volume chez Fasquelle, la même année. Le «personnage» principal, le chien Dingo, est une métaphore de l'authenticité à laquelle aspire l'auteur, mais aussi de la condition de l'écrivain selon Mirbeau, c'est‑à‑dire un être individualiste irréductible au dressage et à l'enrégimentement, proche de l'humanité souffrante et des simples. [Voir Nivet (Jean‑François) et Michel (Pierre), Octave Mirbeau, L'Imprécateur au cœur fidèle, Séguier, 1990, p.892‑898] Cf. la lettre 198 pour le tirage
[4] Lettre non retrouvée (nous n'avons connaissance que de la lettre 299)
[6] Ce dernier paragraphe est ajouté en haut à gauche, horizontalement, au‑dessus de Mon cher ami.
";"Lette - Michel Yell - Les Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 6 de la partie ""TEXTE"""
68;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-08-19;;"Voeux de bonheur pour son mariage - Appuis pour un poste de juge de paix
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Île-d'Yeu;"Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;188;Inédit
;;;"Carte postale autographe (« ÎLE‑D'YEU (Vendée) – Pointe de la Taillée »)
";"
[Île d'Yeu, 19 août 1912]
Mon cher ami,
Je suis heureuse de tout ce que vous m'annoncez[1] et souhaite, pour vous deux, une longue vie de santé et de bonheur.
Pour la Justice de Paix[2], je ne connais personne qui puisse agir directement. Pas même Mirbeau car le fait s'est produit dernièrement pour un de nos amis, et nous n'avons rien pu faire. Mais je peux toujours vous donner un tuyau certain : Briand[3] fait tout ce que veut Gémier[4], du théâtre Antoine. Il lui accorde tout ce qu'il veut. Ainsi, si vous pouvez avoir des accointances de ce côté, vous êtes Juge de Paix en rien de temps. Je le souhaite pour vous de tout mon cœur et vous prie de croire à ma très sincère affection.
M. Audoux
[1] On comprend qu'il s'agit du mariage de Lelièvre avec « Lette » (Élisabeth Dellorenzi).
[2] Lelièvre cherche toujours un nouvel emploi.
[3] Aristide Briand (1862‑1932), alors député de la Loire, et entre deux présidences du Conseil
[4] Firmin Gémier (1869-1933), de son vrai nom Firmin Tonnerre, acteur, metteur en scène et directeur de théâtre, est un des principaux promoteurs du théâtre populaire en France.
";"Voeux de bonheur pour son mariage - Appuis pour un poste de juge de paix";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
69;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-11-18;;"Antonin Dusserre";"Lelièvre, Antoine";;;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Chez Mlle Godin
Rue René d'Anjou
À Château‑Gontier
[1] L'adresse est peu lisible, en particulier le nom de la propriétaire, que nous ne garantissons donc pas.
Le Grand Logis et à Mayenne ont été rayés.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;193;Inédit
;;;"Carte postale autographe (« PARIS – Rue Léopold‑Robert »[1])
[1] La partie gauche de la photographie représente l'immeuble de Marguerite Audoux (à l'angle de la rue Léopold‑Robert et du boulevard Raspail). Son appartement (les troisième, quatrième et cinquième fenêtres, en partant de la droite, du sixième étage mansardé) donne sur le boulevard.
";"
[Paris, 18 novembre 1912]
Mon cher ami,
Comme voilà longtemps que je ne sais rien de vous !
Comment allez‑vous ? Que devenez‑vous ?
Moi je vais bien. Je travaille dur et je fais des démarches pour le livre de mon pauvre aveugle[1]. Mes meilleures amitiés à tous deux.
Marguerite Audoux
[1] Antonin Dusserre est atteint de la même malvoyance que la romancière.
";"Antonin Dusserre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note à la rubrique LIEU DE DESTINATION"
70;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-02-03;;Invitation;"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
À Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;197;Inédit
;;;"Carte postale autographe (« PARIS – La Tour Saint-Jacques. Précieux spécimen de l'art ogival flamboyant est ce qui reste de l'église St‑Jacques de la Boucherie, construite de 1508 à 1522 par Nicolas Flamel, Pascal y fit ses expériences sur la pesanteur de l'air. Hauteur 52 m. I. Hl »)
";"
[Paris, 3 février1913[1]]
Mon cher ami,
Vous m'avez dit dans votre dernière lettre[2] que vous deviez venir à Paris en février. Je serais heureuse que vous n'oubliiez pas la rue Léopold‑Robert. Par exemple, à midi ou à 7 h, enfin aux heures où on aime bien se mettre les pieds sous la table.
Vous voudrez bien, n'est‑ce pas ?
Affectueusement à vous deux[3].
M. Audoux
[1] Carte postale reçue le lendemain
[2] Non retrouvée, comme les autres
[3] C'est‑à‑dire à son épouse et à lui‑même
";Invitation;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
71;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-10-06;;"Santé - Édition de Jean et Louise";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;"La Haie-Fouassière";"Monsieur Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"La Haie-Fouassière";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;205;Inédit
;;;" Carte postale autographe envoyée sous pli [« LA HAIE‑FOUASSIèRE (L.‑Inf) – Le Moulin du Breil »]
";"
[La Haie-Fouassière, 6 octobre 1913[1]]
Mon cher ami,
Vous devez penser que je suis morte, ou très oublieuse. Je ne suis ni l'un [sic] ni l'autre. Seulement, je traîne une mauvaise santé qui ne veut pas se remettre et qui me rend paresseuse pour écrire à mes amis. Je suis toujours à la Haie‑Fouassière, et si je n'étais pas obligée de rentrer à Paris pour voir le médecin, je passerais l'hiver ici. Tout ce pays me plaît.
Comment allez‑vous ?
Comment va la gentille Lette ?
Raphaël a publié le livre de mon pauvre aveugle[2], et je crois que L'Illustration va le lui publier bientôt[3]. Peut‑être qu'après cela, il trouvera un éditeur français[4].
Au revoir, mon très cher ami. Excusez‑moi de ne pas vous écrire plus longuement. Si vous en avez le temps, écrivez‑moi[5] car vos lettres m'apportent toujours une grande joie.
Embrassez bien ma jolie Lette, et croyez‑moi votre fidèle amie.
Marguerite Audoux
[1] Lettre reçue le 7
[2] Jean et Louise. À propos de Raphaël, voir la note 2 de la lettre 117
[3] Dans le Supplément du numéro de novembre. bientôt est ajouté dans l'interligne supérieur.
[4] Calmann‑Lévy le publiera en 1915.
[5] À partir de car, le texte est écrit verticalement dans les espaces restants.
";"Santé - Édition de Jean et Louise";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"voir les notes 3 et 5 du TEXTE"
72;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-12-17;;"Sur les remèdes envoyés - Brochet apprécié";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;207;Inédit;;;"Carte postale autographe. ("" Paris - Rue Léopold-Robert "") adressée sous pli.
Les trois fenêtres de l'appartement de la romancière (de la troisième à la cinquième, en partant de la droite) sont surmontées d'une croix. (Marguerite Audoux n'avait initialement, avant le succès de Marie-Claire, que la toisième).
"" M[irbeau] ne va pas plus mal "" est ajouté en haut à gauche de l'enveloppe.
";"
[Paris, 17 décembre 1913[1]]
Mon cher ami,
Elles ont mis longtemps à venir vers vous, ces quatre fleurs[2]. C'est que le marchand en manquait. Aujourd'hui je les ai toutes neuves. Si le Pepsin Gum vous plaît, vous me le ferez savoir, afin que je vous en envoie, car il faut choisir la vraie, d'entre toutes les saletés que vendent les marchands. J'ai déjà été roulée plusieurs fois avec de fausses marques, et maintenant je sais bien ce que je veux, et je ne me laisse plus donner les contrefaçons.
Portez‑vous bien. Embrassez pour moi la gentille Lette et croyez‑moi votre sincère amie.
M. Audoux
Le brochet était délicieux. Madame et Monsieur Roche[3] s'en sont fourrés jusque là.[4]
[2] Diurétique évoqué dans la lettre 206
[3] Louise ex‑Dugué et son nouveau mari
[4] Ce passage est ajouté à l'envers tout en haut de la carte.
";"Sur les remèdes envoyés - Brochet apprécié";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 4 du TEXTE et SUPPORT"
73;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-01-06;;"Voeux - Santé - Mirbeau - Le Grand Meaulnes- Les Cahiers d'aujourd'hui
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;208;"Inédit
";;;"Carte postale autographe (« PARIS – Panthéon – Les Fresques – J. E. LENEPVEU – Jeanne d'Arc brûlée vive à Rouen en 1431 »)
";"
[Paris, 6 janvier 1914[1]]
Mon cher ami,
Je n'ai que cette admirable Jeanne d'Arc sous la main pour vous apporter mes vœux de bonne santé et tout le bonheur que vous pouvez désirer, vous deux la petite Lette [sic].
La grippe m'a empêchée de sortir, et d'écrire. Quand il fait si froid, je deviens une vieille marmotte. Aujourd'hui, il vente, il neige, il grêle. Un temps à ne pas mettre un chien dehors. Je[2] suis allée chez Mirbeau dimanche. Je l'ai trouvé vieilli et tassé. Pourtant il ne va pas plus mal. Les crachements de sang ont cessé. C'était triste chez eux. Triste, triste, triste. J'en suis repartie l'âme toute gelée.
Je vous enverrai demain Le Grand Meaulnes qui vient de me rentrer, et dans quelques jours, Les Cahiers[3].
Bien affectueusement à vous deux.
M. Audoux
[1] Carte postale envoyée le 6 et reçue le 7
[2] Avant le Je, un Cependant est rayé.
[3] Les Cahiers d'aujourd'hui
";"Voeux - Santé - Mirbeau - Le Grand Meaulnes - Les Cahiers d'aujourd'hui";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"voir la note 2 du TEXTE"
74;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-09-26;;"Sur un échange de lettres - Voyage à La Haie-Fouassière - Alice Mirbeau - Propos sur la guerre";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;"La Haie-Fouassière";"Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;219;Inédit
;;;"Carte postale autographe (« spéciale pour correspondance militaire») écrite recto verso et adressée sous pli
";"La Haie-Fouassière
Loire-Inférieure
26 septembre [1914][1]
Mon bien cher ami,
Êtes‑vous souffrant, ou n'avez‑vous pas reçu ma lettre du 2 septembre ?
Je répondais à la vôtre du 19 août qui m'est arrivée ici le 28[2]. Je vous l'ai envoyée de Paris où j'avais dû retourner pour me ravitailler, ainsi que je vous l'ai expliqué déjà. Le retour ici a été épouvantable. Je suis restée trois jours en route et lorsque[3] mon train s'est arrêté à Laval, j'ai bien regretté que ce ne fût pas Mayenne car je m'y serais arrêtée pour quelques jours.
Je reçois à l'instant une carte de Madame Mirbeau[4]. J'étais sans nouvelles d'eux[5] depuis le 10 août. Ils vont bien, mais tout leur personnel est parti depuis le 9 septembre. Tout Triel
[6] est parti aussi, me dit Madame Mirbeau.
Comme cette guerre est affreuse, mon cher ami ! Rassurez‑moi d'un mot.
Je vous embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux
[2] Les deux lettres en question n'ont pas été retrouvées.
[3] Le mot est précédé d'un je.
[4] Cette carte n'a pas non plus été retrouvée.
[5] C'est‑à‑dire Monsieur et Madame
[6] Pour mémoire, la ville où se trouve leur villégiature. Il s'agit ici, par métonymie, des habitants de Triel.
";"Sur un échange de lettres - Voyage à La Haie-Fouassière - Alice Mirbeau - Propos sur la guerre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 de la partie TEXTE"
75;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-11-14;;"Départ différé - Propos sur la santé - Léon Werth - Pierre Hamp";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;"La Haie-Fouassière";"
Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"La Haie-Fouassière";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;221;"Inédit
";;;"Carte postale autographe (« LA HAIE FOUASSIèRE – Le Port et la Sèvre ») adressée sous pli
";"[La Haie-Fouassière, 14 novembre 1914[1]]
Mon cher ami,
Nos lettres s'étaient croisées la dernière fois, ou du moins, j'espère que vous avez reçu la mienne.
Comment allez‑vous ?
J'ai retardé mon départ jusqu'à la fin de ce mois[2]. Le temps est doux, et je me plais dans ce pays.
Je marche bien difficilement, à cause de violentes brûlures qui me tiennent toute la cuisse et la jambe droite. Je ne sais pas encore ce que c'est que cette saleté de mal‑là. C'est, sans doute, encore un dérivé de mon rhumatisme. Que le diable l'emporte et le donne à son ami Guillaume II. Je suis toujours sans nouvelles de Werth et de Hamp.
Au revoir, mon cher ami. Je vous embrasse bien affectueusement ainsi que la petite Lette.
M. Audoux
[2] La romancière sera à Paris le 21 (voir la note 2 de la lettre 222).
";"Départ différé - Propos sur la santé - Léon Werth - Pierre Hamp";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
76;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1915-02-15;;"Octave Mirbeau - Propos sur la santé - Eugène Fasquelle - Léon Werth - George Besson";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Antoine Lelièvre
Caporal
26e Rég[iment] d'Infanterie Territoriale
13e Compagnie. 3e Section
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale militaire";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;230;Inédit
;;;"Carte postale militaire autographe
";"
[Paris, 15 février 1915]
Mon bien cher ami,
Je vous ai fait attendre ma réponse[1], un peu par paresse et aussi avec l'intention de vous parler de Mirbeau que je devais aller voir hier. Je l'ai trouvé plutôt plus en bas, et j'ai eu l'impression qu'il se remonterait difficilement.
Ma santé ne va pas trop mal en ce moment. Je boite encore un peu, mais je crois que[2] la guérison arrive tout doucement.
Saviez‑vous que le pacha de Grenelle[3] était à la guerre ?
Il est chargé de missions de confiance sur le front. Il a trois autos sans compter les siennes, qu'on ne lui a pas réquisitionnées.
C'est M.[4] qui le dit. Je n'ai pas été y voir.
M. dit aussi que le pacha a très bien mené ses deux premières missions parce qu'il s'est trompé. Aussi, en entendant dire qu'il lui restait la plus difficile, je n'ai pu m'empêcher de dire[5] : « Pourvu qu'il se trompe, mon Dieu ! »
Les nouvelles des amis ne sont pas trop mauvaises. Werth s'embête dans ses tranchées mais il est bien portant.
Besson est venu me voir hier. Nous avons parlé de vous.
Au revoir. Je vous embrasse bien et aussi la petite Lette.
M. A.
[1] À une lettre non connue
[2] Un je est rayé avant la guérison.
[4] De toute évidence, Octave Mirbeau
";"Octave Mirbeau - Propos sur la santé - Eugène Fasquelle - Léon Werth - George Besson - Évocation du front";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2 et 5 de la partie TEXTE"
77;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1915-03-09;;"Ambrières - L'Atelier de Marie-Claire - Georges Roche - Louise Roche - Eugène Fasquelle";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Lelièvre Antoine
Caporal
26e d'Infanterie Territoriale
13e Compagnie
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Ambrières;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale militaire";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;231;Inédit
;;;"Carte postale militaire autographe";"[Paris, 9 mars 1915]
J'ai reçu votre jolie carte d'Ambrières
[1].
Comme ce petit pays est charmant, et qu'on aimerait y vivre. Au lieu de cela il faut aller tuer des boches ou se faire tuer, comme si cela était nécessaire au bonheur du genre humain. Mon horreur de la guerre augmente chaque jour. J'ai repris
Madame Dalignac[2] avec l'espoir d'oublier toute cette tuerie pendant quelques instants. Je ne sais si j'y réussirai.
Rien de neuf ici. Roche
[3] est au fort de Montrouge
[4], il couche dans les casemates. Ce n'est pas ça qui guérira sa bronchite. Louise a aussi une bronchite carabinée. C'est moi qui suis la plus solide pour l'instant. Pourvu que ça dure !
Au revoir, dites‑moi comment vous allez. Je pense bien à vous, mon très cher ami, et je vous embrasse bien fort.
Avez‑vous reçu mon mot au sujet du
pacha[5] ?
M.A.
[1] Ambrières‑les‑Vallées, chef‑lieu de canton de la Mayenne, au nord de Mayenne (on suit ainsi l'itinéraire de Lelièvre, qui sera à Sillé‑le‑Guillaume dans la lettre 232 qui suit.)
[2] Le futur
Atelier de Marie‑Claire (1920)
[4] Camp retranché au sud de Paris
[5] Eugène Fasquelle. Voir la lettre 230
";"L'Atelier de Marie-Claire - Georges Roche - Louise Roche - Eugène Fasquelle";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
78;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1915-03-31;;"Traduction italienne de Marie-Claire - Propos sur la guerre";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Antoine Lelièvre
Caporal
26e Régiment d'Infanterie Territoriale
13e Compagnie. 3e section
à Mayenne
(Mayenne)
Sillé‑le‑Guillaume
Sarthe
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale (« à l'usage des militaires ») autographe adressée sous pli
";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;232;Inédit;;;"Cette carte est d'un modèle différent des précédentes. Marguerite Audoux écrit la première page sur la partie adresse (le M de Mon cher ami est imprimé en majuscule italique) et la seconde sur le verso (la partie correspondance). Le P.S. est écrit à l'envers, au-dessus du début du texte du recto. Ce recto porte deux titres successifs, à droite d'une gerbe de drapeaux : CORRESPONDANCE MILITAIRE, puis Carte Postale à l'usage des militaires, eux‑mêmes suivis de ce texte : Cette carte doit être remise au vaguemestre. Elle ne doit porter aucune indication du lieu d'envoi ni aucun renseignement sur les opérations militaires passées ou futures. S'il en était autrement, elle ne serait pas transmise. L'enveloppe, enfin, est un bricolage de la romancière, qui s'est servie d'un papier à en-tête professionnel :
PATRONS SUR MESURE
Mme AUDOUX
(ces deux lignes apparaissent à l'envers sur le haut du dos de l'enveloppe)
10, rue Léopld‑Robert, PARIS
(Cette troisième ligne figure, à l'endroit, en haut du recto de l'enveloppe, précédée d'un Audoux manuscrit par la romancière).
";"[Paris, 31 mars[1] 1915]
Mon cher ami,
Comment va votre grippe ?
Il fait un froid de chien ici mais heureusement, le temps reste beau, et mon logement du sixième emmagasine le soleil toute l'après‑midi.
Figurez‑vous que j'ai reçu une demande de traduction italienne. Qui diable aurait pensé à ça en ce moment ? Je ne sais si le Sir de Pacha
[2] [sic] en a déjà disposé, mais s'il n'en a pas disposé, je vous jure bien que je ne lui foutrai pas un rond de l'aubaine, si aubaine il y a. On dit beaucoup ici que la guerre prendra fin en juin. Je le souhaite, et vous aussi, n'est‑ce‑pas ? J'entends dire partout autour de moi que ça va bien. L'autre soir, je n'étais pas couchée à l'heure des zeppelins. Dame ! j'ai eu un peu la tremblote, mais cela m'a vite passé et je n'ai plus quitté la fenêtre. Le ciel était d'une beauté extraordinaire et si des explosions formidables ne m'avaient pas fait penser que des malheureux recevaient les bombes dans l'instant, je me serais réjouie à voir une chose si merveilleuse. Ils peuvent revenir, j'aurai peut‑être encore la tremblote, mais je sais bien que je ne descendrai pas à la cave.
M.A.
Vous êtes bien épatant en poilu et votre état‑major aussi, mais à part le cuisinier, il ne me semble pas que tous ces poilus‑là soient bien contents de l'être.
[1] Carte reçue le 1
er avril
";"Traduction italienne de Marie-Claire - Propos sur la guerre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
79;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1915-05-22;;"Sur l'échange de cartes des correspondants - Lette - Georges et Louise Roche - René et Lucile Dugué - Propos su la santé";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"M. Antoine Lelièvre
Caporal
26e Régiment d'Infanterie Territoriale
13e Compagnie
Dépôt à Mayenne
Mayenne
Sillé‑le‑Guillaume
Sarthe[1]
[1] En haut à gauche de l'enveloppe, en biais et séparé par un trait, est écrit :
Audoux
Rue léopold‑Robert, 10
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Sillé-le-Guillaume;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte-réponse exempte de timbre";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;233;Inédit
;;;"Carte postale (« Carte-réponse exempte de timbre[1] ») autographe[2]
[1] La romancière avait d'abord commencé à renseigner la partie adresse (« M. A. Lelièvre 26e Régiment d'Infanterie territoriale » ‑ le M initial est imprimé), puis elle a biffé ce début pour commencer le texte de la lettre.
[2] En haut à gauche de l'enveloppe, en biais et séparé par un trait, est écrit :
Audoux
Rue léopold‑Robert, 10
Paris
";"[Paris, 22 mai[1] 1915]
J'espère que vous avez reçu mes cartes. Je les adresse toujours à Mayenne, ne sachant pas si vous êtes stables à Sillé[2].
Oui, mon cher, j'ai bien reçu vos cartes[3], et aussi la dernière où vous êtes si rigolo sous votre calot. Vos officiers de bouche sont admirables de prestance, et j'imagine que leurs ratas sont épatants.
Je souhaite que vous restiez encore longtemps à Sillé, dans la verdure et la fraîcheur du printemps, et que vos rhumatismes fondent et s'évaporent au soleil pour toujours.
Comment va la gentille Lette ?
Ici, il y a beaucoup de pleurs autour de moi. Roche[4] est sous les obus, le fils de la pauvre Louise[5] a été blessé. Il ne se remet pas vite. Lucile
[6] vient d'être assez malade. Il n'y a que moi qui résiste, malgré mes rhumatismes qui me font encore souffrir.
Affectueusement à vous.
M. A.
[2] Sillé‑le‑Guillaume. Comme nous le constatons, on fait bien suivre ce courrier.
[3] Correspondance non retrouvée
[4]Georges Roche, le second mari de Louise Dugué
[6] Lucile Dugué, fille de la précédente
";"Sur l'échange de lettres des correspondants - Lette - Georges et Louise Roche - René et Lucile Dugué - Propos sur la santé";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les parties SUPPORT et LIEU DE DESTINATION"
80;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1915-06-27;;"Hospitalisation de Georges Roche à Sillé-le-Guillaume";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
M. Antoine Lelièvre[1]
Caporal
26e Régiment d'Infanterie Territoriale
13e Compagnie – 3e Section
Sillé‑le‑Guillaume
Sarthe[2]
[2] Imprimées à gauche de la ville et du département, figurent les indications suivantes :
Indiquer ci‑contre
(1) Soit le Secteur postal
(2) Soit le dépôt du Corps
(3) Soit la Résidence
(1) Pour les Militaires sur le front.
(2) Pour les Militaires du Dépôt ou ceux dont l'adresse n'est pas exactement connue, l'Affiche apposée dans les bureaux de poste indique les Villes sièges de dépôts des Corps de troupes de divers armes [sic].
(3) Pour les militaires à demeure « Places fortes, Hôpital, etc. »
N. B. : Ce texte contient des erreurs d'orthographe et de ponctuation (a sans accent, etc.) que, selon notre principe d'édition, nous ne reproduisons pas.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Sillé-le-Guillaume;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;234;Inédit
;;;"Carte postale (« Correspondance militaire[1] ») autographe
[1] Il s'agit encore d'un nouveau modèle qui, en haut à gauche, et en biais, laisse apparaître Nom et Adresse de l'Expéditeur, suivi d'un M et de deux lignes renseignées de la main de la romancière :
Audoux
Rue Léopold –Robert, 10 Paris
Voir aussi les notes 1 et 2 de la partie LIEU DE DESTINATION
";"[Paris, 27 juin[1] 1915]
Mon cher ami,
J'apprends à l'instant que Georges Roche, le mari de ma Louise, est à l'hôpital de Sillé‑le‑Guillaume. Voici l'adresse : Hôpital temporaire bénévole, 7 bis.
Cela lui ferait tant plaisir de voir un visage ami. C'est un doux et un simple. Je crois qu'il a été malade d'horreur[2]. Il s'est battu à peine un mois, et le voilà sur le flanc.
Au revoir, je vous embrasse bien affectueusement.
M. Audoux
J'ai reçu votre carte du 17 juin[3]. Je suis de l'avis de vos chefs, moi. Je vous trouve bien là.[4]
[1] Celle ou celui qui a classé cette correspondance (Lelièvre lui-même, sans aucun doute compte tenu de l'écriture dont nous avons un échantillon dans une lettre qu'il adresse en 1938 à Paul d'Aubuisson) indique par erreur le 27 juillet, ce qui est démenti par le cachet de la poste.
[2] On pense à ce qu'écrira le sergent qui annonce la mort du jeune Nicolas, dans De la ville au moulin (Fasquelle, 1926) :
« Il est mort du bruit plutôt que de l'obus, car il n'avait pas de blessure. » (p. 228).
[4] Ce post scriptum est ajouté à l'envers dans le coin supérieur droit de la page.
";"Hopitalisation de Georges Roche à Sillé-le Guillaume";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
81;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1917-10;;"Félicitations (naissance)";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;246;Inédit
;;;"Carte postale autographe (Côte d'Azur – Oranger) envoyée sous pli (enveloppe égarée)
";"[Paris, fin octobre 1917[1]]
Pour que la gentille Huguette ne rencontre que de belles et bonnes choses dans la vie.
Marguerite Audoux
[1] Huguette, la fille des Lelièvre, est née le 20 octobre 1917 à Mayenne.
";"Félicitations (naissance)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
82;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1918-07-18;;"Propos sur la santé - Le Maroc - Lette - Huguette";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;"La Haie-Fouassière";"C. M.
Antoine Lelièvre
Caporal
17e groupe spécial
Garote Magasiz II. I. M. Dav Debibogh[1]
par Fez
Maroc
Au dos de l'enveloppe figure :
Audoux. La Haie-Fouassière. Loire inférieure
[1] Cette ligne, peu lisible, est ajoutée au‑dessus d'une autre rayée :
À Sidi Abel Jellil";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Le Maroc";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;253;Inédit;;;"Carte postale autographe inédite [« LA HAIE‑FOUASSIèRE (Loire‑inf.) – Entrée du Bourg à l'Est »]
Au dos de l'enveloppe figure :
Audoux. La Haie-Fouassière. Loire inférieure
";"[La Haie-Fouassière,] 18 juillet[1] 1918
Mon bien cher ami,
C'est ici que j'ai reçu vos deux cartes. J'y suis arrivée très très mal fichue, broncho‑pneumonie que j'avais attrapée à la cave et qui s'aggravait à chaque descente nouvelle. Je vais mieux. Je pourrais dire presque bien, si je n'avais les bronches encore sensibles au moindre changement d'air. C'est égal, je vais mieux, je le sens, et je ne serai pas candidate à la tuberculose pour cette fois‑ci.
Peut‑être que vous ne vous déplairiez pas tant que vous le croyez dans votre Maroc. Et puis il doit y avoir un certain relâchement dans le service qui vous permettra de vous isoler un peu. Et puis, étant donné vos capacités, j'ai l'espoir que vous découvrirez un fromage. Vous l'avez bien gagné. Les hommes cultivés ne doivent pas être en foule là‑bas. Je pense souvent à vous, mon bon Lelièvre, et j'ai bien de la joie à l'idée que Lette ne vous laissera rien ignorer des gestes et du langage de votre mignonne Huguette
[2]. Au revoir, cher ami. Prenez courage et patience. Il faudra bien que la fin de tout ceci arrive. Je vous embrasse.
M. A .
[3]
[1] La lettre est partie le 19. Selon les cachets successifs apposés au dos de l'enveloppe, elle parvient d'abord le 27 à Casablanca (
« Trésor et postes aux armées »), puis le 28 à Fez (
« Trésor et postes »), le même cachet étant renouvelé le 3 août.
[2] La fille des Lelièvre a alors neuf mois.
[3] Le dernier mot et la signature sont écrits verticalement, en remontant, dans la partie droite.
";"Propos sur la santé - Le Maroc - Lette - Huguette";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 de la partie TEXTE"
83;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1919-09-22;;"Fin laborieuse de L'Atelier de Marie-Claire - Prépublication et publication - Clavel soldat de Werth et Civilisation de Duhamel - Huguette";"Lelièvre, Antoine";"Carte postale adressée sous pli";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Brunoy;"Monsieur Antoine Lelièvre
« Le Grand Logis »
à Mayenne
Mayenne";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Brunoy;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;260;Inédit;;;"Carte postale autographe [« BRUNOY (S.‑&‑O.) – Bords de l'Yerres, dans les Vallées »] adressée sous pli";"Brunoy 22 septembre [19]19[1]
Mon cher ami,
J'ai reçu avec joie votre lettre du 9
[2]. Je voulais y répondre aussitôt mais je suis incapable d'écrire en ce moment. J'ai tant, tant, tant et tant écrit ces derniers mois que c'est maintenant une vraie souffrance de prendre la plume. J'ai enfin fini
Mon Atelier[3]. Quel turbin ! J'ai cru que je n'en sortirais jamais. C'est fait.
Excelsior doit le publier aux premiers jours d'octobre
[4]. Et Fasquelle le prendra ensuite
[5]. Quand j'aurai le cerveau un peu reposé, je vous donnerai des détails.
Voulez‑vous me faire l'amitié de garder
Clavel[6] ? Et l'autre
[7], si le coeur vous en dit.
Le profil de la petite Huguette est décalqué sur celui de son papa. Qu'elle doit être mignonne, et désagréable, la gentille petite !
Je vous embrasse tendrement tous les trois.
M. A
[1] La carte sous pli est partie le 23 et n'est parvenue à destination que le 29.
[3] L'Atelier de Marie‑Claire
[4] L'Excelsior commencera à le prépublier en décembre (voir la note
6 de la lettre 258).
[5] Début mai (Voir la lettre 265 à Lelièvre)
[6] Clavel soldat, de Léon Werth
[7] Civilisation, de Duhamel
";"Fin laborieuse de L'Atelier de Marie-Claire - Prépublication et publication - Clavel soldat de Werth et Civilisation de Duhamel - Huguette";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
84;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1925-03-15;;"Sur sa santé - Désagréments de la rue Léopold-Robert - Paul d'Aubuisson - Annette Beaubois
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Saint-Cyr-sous-Dourdan;"
Monsieur Antoine Lelièvre
« Le Grand Logis »
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;302;Inédit;;;"Carte postale [« SAINT‑CYR‑SOUS‑DOURDAN (S‑&‑O.) – Vue Générale »] adressée sous pli";"[Saint‑Cyr‑sous‑Dourdan, 15 mars 1925]
Mon cher ami,
J'ai bien reçu votre mot du 30 décembre
[1]. Je voulais y répondre tout de suite. Et puis comme toujours, on veut d'abord écrire aux indifférents et comme on ne peut pas
tout faire on néglige ceux qu'on aime le mieux. Car je ne vous oublie pas, croyez‑le bien. Comme vous, je vis dans une solitude
absolue, en ce moment. Ma mauvaise santé m'a obligée de quitter Paris en novembre dernier cœur et nerfs détraqués.
Ce que je l'ai dans le nez, la grande ville ! Mon sixième de la rue Léopold n'est plus habitable, la maison danse comme une simple bâtisse de planche, et il passe 500 véhicules par minute sur le boulevard. C'est la folie, de jour comme de nuit. La trépidation est telle que le sommier de mon lit se déplace. Étonnez‑vous après ça que je sois un pauvre être détraqué.
Mon fils[2] vient me voir souvent. Il a dix‑huit ans maintenant, et il est
ouvrier orfèvre. Je suis toujours bien contente de lui. Si Dieu me prête vie encore quelques mois, vous lirez à la fin de l'année
Annette Beaubois[3].
Je vous embrasse tous quatre
[4].
M. Audoux
[1] Mot qui n'a pas été retrouvé
[3] De la ville au moulin, qui paraîtra en 1926
[4] C'est‑à‑dire Lelièvre, Lette et les deux enfants
";"Sur sa santé - Désagréments de la rue Léopold-Robert - Paul d'Aubuisson - Annette Beaubois";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
85;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-01-07;;"Echange de voeux - Dernières parutions - Les petits-neveux adoptifs - Le panaris de Lette";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281";;Paris;"
Monsieur Antoine Lelièvre
(Le Grand Logis)
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale autographe
";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;335;Inédit
;;;"Carte postale autographe [« Tonkin. – Sampans à Hongay. » (reproduction d'un dessin).] Voir la note 5 de la partie TEXTE
";"[Paris, 7 janvier 1930[1]]
Merci pour vos vœux, mon cher ami. Je fais les mêmes pour vous tous, croyez-le bien.
Ainsi que vous, je ne sais rien de ce qui paraît chez les éditeurs. Il y a abondance cependant, mais je me tiens à l'écart. Place aux jeunes ! Non, je ne connais pas le livre de votre neveu. Mes yeux ne me permettent guère de lire et non plus d'écrire.
J'élève mes gosses. L'aîné, revenu du régiment
[2], est sans place, le second
[3] commence à se suffire, mais le dernier
[4] n'a encore que douze ans et il faudra encore du temps avant qu'il ne gagne sa croûte.
Je ne perds pas courage. J'en ai tellement, presque autant que de tendresse. Ce que je puis être riche dans ce sens !
C'est drôle que Lette ait eu un panaris en même temps que moi.
Panaris me semble un
[5] bien vilain mot, aussi je ne parlais que de mon
canari. Seulement c'est moi qui chantais !
Mes bonnes amitiés à tous deux et des baisers aux enfants.
M. Audoux
[1] Carte parvenue à destination le lendemain
[2] Paul d'Aubuisson a accompli son service militaire à Strasbourg (voir le corpus concernant la correspondance familière et familiale), période pendant laquelle il correspond abondamment avec sa mère adoptive.
[5] À partir de là, le texte se poursuit en haut de la carte, dans l'autre sens, en une mince colonne.
";"Echange de voeux - Dernières publications - Les petits-neveux adoptifs - Le panaris de Lette";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
86;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1934-01-15;;"Voeux - Propos sur la santé - Douce Lumière en chantier";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Tribunal Civil de
Saint-Nazaire
Loire-Inférieure
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;369;Inédit;;;"Carte postale autographe (« Musée du Luxembourg – E. Carrière, Maternité »)
Voir la note 3 de la partie TEXTE";"[Paris, 15 janvier 1934][1]
Bonne année, bonne santé à tous, mon bien cher Lelièvre. Où en êtes-vous de vos yeux ? Où en êtes-vous de tous vos soucis ?
Pour mon compte je me suis cassé la main gauche il y a trois semaines en tombant sur le verglas. Encore trois semaines, et sans doute je pourrai me servir de ma main quoique j'aie deux doigts bien amochés. Décidément je deviens fragile !
J'ai recommencé un livre, qui pourrait bien s'appeler Le Chemin de la croix[2]. Mais j'ai le temps de penser au titre. Ce livre m'intéresse énormément. Mais je ne me fais pas d'illusions sur sa difficulté. Quel turbin ! Je n'y pensais pas. Un esprit supérieur au mien me l'a imposé. Comme cela, tout d'un coup. Si je ne le finis pas, il m'aura toujours aidée à finir.
Bons baisers à tous. M. Audoux[3]
[1] Lettre arrivée à destination le lendemain
[2] Le futur
Douce Lumière
[3] Cette ligne est écrite de bas en haut dans la partie gauche de la carte";"Voeux - Propos sur la santé - Douce Lumière en chantier";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
87;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1921-07-23;;"Projet de gagner les Ardennes";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Île-d'Yeu;"
Monsieur Antoine Lelièvre
« Le Grand Logis »
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Île-d'Yeu;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Élisabeth et Antoine Lelièvre";;;281;Inédit;;;"
Carte postale autographe [« ÎLE‑D'YEU (Vendée) – Le Cap des Degrés »] adressée sous pli";"[Île‑d'Yeu,] 23 juillet [1921][1]
Mes chers amis,
Je suis ici avec
mon fils[2] depuis une quinzaine, et déjà il faut penser à partir. Dans quelques jours nous serons dans les Ardennes
[3]. Je ne sais pas combien de temps nous y resterons, mais ce que je sais bien, c'est que j'aurai beaucoup plus de temps qu'ici pour écrire à mes amis. Et je pense que c'est par vous que je commencerai, car il me semble que j'ai un tas de choses à vous dire.
En attendant je vous embrasse bien affectueusement.
M. A.
[1] Carte postale envoyée le 24 et reçue le 25
[3] Chez Georges Marielle, son ami instituteur
";"Projet de rejoindre les Ardennes";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
88;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1929-07-28;;"Voir, dans la lettre 84 : la partie DESCRIPTION, la NOTICE BIOGRAPHIQUE et la note 1 de la partie TEXTE
";"Guillaumin, Émile";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Émile Guillaumin : 84 – 174 – 278 – 286 – 291 - 333
";;Île-d'Yeu;;"Archives Émile Guillaumin";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Émile Guillaumin";;;333;Inédit;;;"Carte postale autographe (« La Plage de Fromentine »)";"[Île d'Yeu,] 28 juillet [1929]
Ami Guillaumin,
Je pense que si vous êtes venu à Paris cette année, je ne vous ai pas vu. Croyez bien que j'aurai toujours grand plaisir à vous voir monter mon sixième.
Votre bien affectueuse
M. Audoux
";"Invitation à monter la voir";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
89;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-06-18;;"Remerciements pour l'envoi du Syndicat de Baugignoux
";"Guillaumin, Émile";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Émile Guillaumin : 84 – 174 – 278 – 286 – 291 - 333
";;Carbonat;;"Archives Émile Guillaumin";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale (« Paysage d'Auvergne avec «troupeaux descendant la montagne» »)
";"Carte postale de Marguerite Audoux à Émile Guillaumin";;;174;Inédit;;;"Carte postale autographe";"[Carbonat[1], 18[2] juin 1912]
Mon cher Guillaumin,
Je vous remercie de l'envoi de votre livre
[3] que je viens de lire avec un vif intérêt.
Bien cordialement à vous.
Marguerite Audoux
[1] De juin à septembre, Marguerite Audoux se trouve à Carbonat, dans le Cantal, chez Antonin Dusserre, paysan‑écrivain comme Guillaumin. Ce séjour, qui marque une respiration après le douloureux épisode vécu avec Michel Yell, est entrecoupé par des vacances en Vendée.
N. B. : Contrairement à Marguerite Audoux, nous orthographions normalement Carbonat avec un seul n.
[2] Carte postale arrivée le 19 à Ygrande
[3] Le Syndicat de Baugignoux, sorti depuis peu chez Fasquelle
";"Remerciements pour l'envoi du Syndicat de Baugignoux";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
90;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1909-03-01;;"Nouvelle de Marguerite Audoux à paraître dans Le Matin";"Legrand, Émilie";;Bon;Correspondance;Français;"Autre lettre de Marguerite Audoux à
Émilie Legrand : 6
";;Rouen;" Madame Legrand
rue Saint‑Paul 10
Paris
";"Fonds d'Aubuisson";Rouen;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Émilie Legrand";;;5;" Carte postale publiée dans Lanoizelée (Louis), Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 73
";;;"
Carte postale autographe (« Cathédrale de Rouen. Tombeau des Cardinaux d'Amboise ») adressée à :
Madame Legrand
rue Saint‑Paul 10
Paris
";"[Rouen, 1er mars 1909]
Ma petite Milie,
Je rentrerai à Paris le 3 mars. Si, d'ici là, ma nouvelle
[1] passait dans
Le Matin[2], sois assez gentille pour me le faire savoir. Ici on lit
Le Journal et c'est toute une histoire pour se procurer
Le Matin. J'espère que tout va bien à Paris et, si tu as du temps de reste, écris‑moi.
Je t'embrasse bien.
Marguerite
Chez Kaminski ‑ rue Edouard Lavoinne, 17 – Rouen – Seine‑Inférieure
[3]
[1] Il s'agit vraisemblablement de « La Fiancée », parue finalement dans Le Figaro, Supplément littéraire du 24 avril 1909 avec la signature de la future romancière, puis dans Le Chaland de la Reine (21e et 22e fascicules, juin et juillet 1910 des Cahiers Nivernais et du Centre de Paul Cornu), et enfin dans La Fiancée (Flammarion, 1932) qui reprend les nouvelles du Chaland (dont celle qui donne son titre au recueil) et en contient sept autres.
[2] Les Contes du Matin de Charles-Louis Philippe devront ce titre au fait qu'ils paraissent d'abord dans le journal Le Matin, qui avait accueilli « Le Chaland de la Reine » dans son numéro du 28 décembre 1908.
[3] Adresse ajoutée en biais, à l'envers, dans le coin supérieur gauche de la partie correspondance de la carte postale.
Nous n'avons pas d'autre trace de ce séjour normand, et aucun indice sur kaminski.
";"A propos de la nouvelle à paraître dans Le Matin : ""La Fiancée""";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
91;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1909-04-10;;"Marguerite Audoux est de retour à Paris. Invite Emilie Legrand à passer la voir.
";"Legrand, Émilie";;Bon;Correspondance;Français;"Autre lettre de Marguerite Audoux à Émilie Legrand : 5
";;Paris;"Madame Legrand
Rue Saint‑Paul 10
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Rouen;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Émilie Legrand";;;6;;;;"
Carte postale autographe inédite (« Environs de Rouen. – La Vallée du Becquet et le chemin de la source. ») adressée à :
Madame Legrand
Rue Saint‑Paul 10
Paris
";"[Paris] Samedi soir [10 avril 1909
[1]]
Je suis de retour
[3]. Si tu n'as rien de mieux à faire, viens donc me voir demain dimanche.
Je t'embrasse bien.
M. Audoux
[1] Milie meurt une semaine plus tard, dans la nuit du 17 au 18 avril. Si la séparation d'avec Charles‑Louis Philippe l'a affectée, il faut cependant reconnaître qu'elle avait déjà eu de sérieux ennuis de santé pendant leur liaison.
[2] Le surnom est ici orthographié /Mily/.
[3] De Normandie (voir la lettre 5).
";"Retour de la romancière à Paris";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
92;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-09-09;;"Naissance de Jacqueline Rivière";"Rivière, Jacques";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Isabelle Rivière : 136BIS – 227
Lettre de Marguerite Audoux à Jacques et Isabelle Rivière : 141
";;Fromentine;"Madame et Monsieur
Jacques Rivière
Rue Froidevaux, 15
Paris
";"Fonds Alain‑Fournier. Bibliothèque municipale de Bourges";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale [« ÎLE‑D'Yeu (Vendée) – Le Port et la Vallée de la Meule »]
";"Carte postale de Marguerite Audoux à Isabelle et Jacques Rivière";;;141;" Carte postale publiée dans le Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 59, 2003, p. 6
";;;" Carte postale autographe
";"[Fromentine, 9 septembre 1911]
Mes meilleurs souhaits de santé pour la Mère et l'Enfant[1].
Marguerite Audoux
[1] Jacqueline Rivière est née le 23 août 1911. Alain Rivière verra le jour le 20 janvier 1920. C'est à sa générosité que l'on doit le fonds géré par Robert Tranchida à la Bibliothèque municipale de Bourges, dont fait partie la présente carte.
";"Naissance de Jacqueline Rivière";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
93;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-08-07;;"Carte postale amicale";"Rivière, Isabelle";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Isabelle Rivière : 136BIS – 227
Lettre de Marguerite Audoux à Jacques et Isabelle Rivière : 141
";;"La Meule (Île-d'Yeu)";"Madame Rivière
Rue Froidevaux, 15
Paris
";"Fonds Alain‑Fournier (Don d'Alain Rivière). Bibliothèque municipale de Bourges";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Isabelle Rivière";;;136A;Inédit
;;;"Carte postale autographe inédite [« Île‑d'Yeu (Vendée) – Panorama du Port de la Meule »]
";"[La Meule, 7 août 1911]
Très sympathiquement à vous.
Marguerite Audoux
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
94;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-01-17;;"Carte amicale (propos sur le temps qu'il fait)";"Werth, Léon";"Carte postale (""Marseille - Panorama du Quai du Port"")";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 - 389
";;Marseille;"Monsieur Léon Werth
Avenue Céline, 7
Neuilly
Seine
";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la Mémoire, don de Sylvaine et Claude Werth";Marseille;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale (""Marseille - Panorama du Quai du Port"")";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;89;Inédit;;;;"[Marseille, 17 janvier 1911]
Connaissez‑vous Marseille
[1] ? Il y fait doux comme au printemps en ce moment et nous avons un beau soleil qui ne ressemble pas à celui de Paris.
Je vous embrasse.
[1] Rappelons que Marseille n'est qu'une étape avant Saint‑Jean-sur-Mer, où Marguerite Audoux va passer des vacances avec les Jourdain.
[2] Celui de Werth, certainement. L'Avenue Céline peut être la nouvelle ou l'ancienne adresse (ni Claude Werth, le fils, ni Gilles Heuré, le biographe, n'ont su nous renseigner à ce propos).
";"Carte postale amicale (propos sur le temps qu'il fait)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
95;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02-09;;"""Baboulo"" (fils de Francis Jourdain) malade";"Werth, Léon";"Carte postale (""St-Jean. - Cap Ferrat - Ls Villas)";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 - 389
";;Saint-Jean-sur-Mer;"Monsieur Léon Werth
Avenue Céline, 7
à Neuilly
Seine
";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la Mémoire, don de Sylvaine et Claude Werth";Saint-Jean-sur-Mer;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;94;Inédit;;;"Carte postale autographe inédite (« St‑Jean. – Cap Ferrat. – Les Villas »)
";"[Saint‑Jean, 9 février 1911]
Notre Baboulo est malade, mon pauvre vieux, et la maison n'est pas gaie
Nous vous embrassons bien.
Marguerite Audoux.
";"""Baboulo"" (fils de Francis Jourdain) malade";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
96;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-08-13;;"Sur Madame Chale et la vie estivale";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 – 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 - 389
";;"La Meule (Île-d'Yeu)";"M. Léon Werth
Hôtel Barbu
Larcouest
Ploubazlanec
Côtes du Nord[1]
[1] Cette adresse en remplace une autre, rayée :
chez Mlle Le Bitter
à Sanloup
par Plouha
";"Fonds Claude Werth";"La Meule (Île-d'Yeu)";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale autographe inédite";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;137;Inédit;;;"Carte postale autographe inédite [« ÎLE‑D'YEU (Vendée). – Courseau de Risque‑de‑Vie »]
";"[La Meule, 13 août 1911]
Tu peux écrire à Mme Chale[1] chez sa fille, rue léopold‑Robert, 10.
Ici nous mangeons, nous buvons, nous nous baignons et la vie est bonne.
Louise t'embrasse, Michel te serre la pince, et moi je travaille à la « Valserine[2] » et t'envoie mes meilleurs baisers.
Marguerite.
À la Meule, Île‑d'Yeu, Vendée.
[1] Femme de ménage (dont le nom est par ailleurs orthographié /Chasles/), dont la fille habite l'immeuble de la romancière (sans doute est‑ce le lien). Voir la note 17 de la lettre 107 de Marguerite Audoux à Valery Larbaud. Nous ne savons pourquoi Léon Werth doit contacter cette personne.
[2] Voir la note 3 de la lettre 114 de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre.
";"Sur Madame Chale et la vie estivale à La Meule";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
97;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-08-17;;"Paris-Journal - Valserine";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;"La Meule (Île-d'Yeu)";"M. Léon Werth
Hôtel Barbu
Larcouest
Ploubazlanec[1]
Côtes du Nord[2]
[1] Ploubazlanec est ajouté en biais (en descendant) en haut à droite, sous le timbre.
[2] Cette adresse en remplace une autre, rayée :
à Sanloup
par Plouha
Finistère
";"Fonds Claude Werth";"La Meule (Île-d'Yeu)";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;139;Inédit
;;;"Carte postale autographe inédite [« ÎLE‑D'YEU (Vendée). – Village de la Meule »]
";"[La Meule, 17 août 1911]
Mon cher vieux,
Je ne sais rien de Paris‑Journal[1]. Je ne sais rien de rien. Je sais seulement que je me plais ici plus que partout ailleurs.
La « Valserine » avance lentement mais sûrement.
Bons baisers de nous deux Louise [sic] et bonne poignée de main de Michel.
Je resterai sans doute ici jusqu'au 15 septembre[2]. Avis aux amateurs !
Marguerite.
[1] Paris‑Journal, rappelons‑le, se prépare à publier le conte « Valserine » en plusieurs livraisons. (Voir la lettre 137 au même)
[2] Ce qui est confirmé par ce qu'écrit Alain‑Fournier à Jacques et Isabelle Rivière le mercredi 13 septembre 1911 : « Le lundi [18] je passerai soit à Fronton pour voir Iehl et Marguerite Audoux, soit à Orthez pour voir Jammes. » (Correspondance Rivière‑Fournier, Gallimard, tome second, p. 458) ; à M. Fournier et Jacques Rivière le 17 : « Je pars demain pour Fronton près Toulouse chez Iehl, juge de paix à Fronton où je retrouverai Marguerite Audoux. » (Ibid., p. 461) ; et à Jacques Rivière le 20 : « Je suis chez Iehl depuis hier soir. » (Ibid., p. 463). Alain‑Fournier est finalement chez Yell le 19, et non le 18. Quoi qu'il en soit, Marguerite Audoux, au début de la seconde quinzaine de septembre, a quitté la Vendée pour le sud‑ouest de la France, et cela même avant le 15 [voir le P.S. de la lettre 141, envoyée le 9 de Fromentine, sur le continent – et donc sans doute lors du voyage vers Toulouse].
";"Paris-Journal - Valserine";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"L'adresse en remplace une autre, rayée."
98;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-09-20;;"Carte amicale";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Toulouse;"Léon Werth
33, rue Antoine‑Chantin[1]
Paris
[1] Cette adresse remplace rue Campagne Première, 9.
";"Fonds Claude Werth";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale (""TOULOUSE - Pont Neuf et Cours Dillon"")";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;147;Inédit
;;;"Carte postale autographe
";"
[Toulouse, 20 septembre 1911]
La Garonne a bien baissé mais il y a encore de l'eau pour ceusse qui aiment se baigner.
Comment vas‑tu, mon pauvre vieux[1] ?
Je t'embrasse bien.
Marguerite
[1] Allusion à l'état de santé de Werth, qui, atteint d'une otite aiguë et d'un grave abcès au‑dessus de l'oreille, vient de subir une intervention chirurgicale – expérience qui donnera naissance à La Maison blanche (1913). Voir la lettre de Valery Larbaud à Marcel Ray du 23 septembre 1911 : « Werth aurait pu venir [à l'inauguration du buste de Charles‑Louis Philippe au cimetière de Cérilly], mais au dernier moment, une otite qu'il avait s'est aggravée au point qu'on a dû le transporter dans une maison de santé où le Dr Gosset l'a opéré. » (Leur Correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 136).
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"L'adresse remplace rue Campagne Première, 9."
99;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-06-26;;"Carte postale amicale";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Carbonat;"M[1]. Léon Werth
chez M. Mirbeau
à Cheverchemont
Seine et Oise
";"Fonds Claude Werth";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;175;Inédit
;;;"Carte postale autographe (« Auvergne – Troupeaux descendant de la montagne »)
";"[Carbonat, 26 juin 1912]
Je t'embrasse bien affectueusement, mon cher Léon, et je te prie de dire à nos chers amis[1] que je les aime de tout mon cœur.
Marguerite Audoux
à Carbonat
par Arpajon
Cantal
Envoie‑moi l'adresse de Darsenne[2] et de ta sœur[3].
[1] Probablement ceux du groupe de Carnetin
[2] Un journaliste que connaît Werth
[3] Cette dernière phrase est ajoutée en haut à gauche.
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir supra la note 3 de la partie ""TEXTE"""
100;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-07-01;;"Organisation des vacances à l'Île-Dieu avec les amis";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Carbonat;;"Fonds Claude Werth";Île-d'Yeu;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;177;Inédit
;;;"Carte postale autographe (« L'Auvergne – Rue Saint‑Jacques et Château Saint‑étienne ») envoyée sous pli (l'enveloppe n'a pas été retrouvée.)
";"
[Carbonat, juillet 1912]
Mon cher vieux,
Tâche de voir Régis et de savoir si nous allons à l'Île‑d'Yeu[1]. Je sais qu'il ne va pas avec les Müller[2] qui sont sur une plage genre Diben[3] et qui ne plaît pas à Régis ; d'autre part, Jeanne[4] doit partir du 15 au 20. Peut‑être dans ce cas, pourrais‑tu partir en même temps qu'elle ; moi je vous rejoindrais entre le 25 juillet[5] et le premier août. Mais il ne faut pas attendre au dernier moment pour t'en occuper. J'ai écrit à Régis que j'étais prête à les accompagner et que tu viendrais aussi. Fais donc le nécessaire et écris‑moi de quel côté
[6] m'orienter car je veux absolument aller à la mer. Ce n'est pas que je m'ennuie ici, car ce brave Dusserre est un compagnon exquis, mais tu comprends : la mer avant tout. Après cela on verra. Envoie‑moi l'adresse de Darsenne et de ta sœur[7], et si tu vois les Francis[8], embrasse‑les bien fort pour moi et console la bonne mère poule Agathe[9].
Je t'embrasse.
Marguerite
P. S. : Parle‑moi de La Grande Revue[10].
Je viens de recevoir ta carte[11] et j'attends des nouvelles sérieuses.
[1] Cela reste une tradition pour le groupe de Carnetin de se retrouver sur cette île. C'est là qu'avec ses amis écrivains Marguerite Audoux vit pour la première fois la mer, en 1903.
[2] Amis de Saint‑Cyr‑sous‑Dourdan (dans l'Essonne, alors Seine‑et‑Oise, dans la vallée de Chevreuse, à cinq kilomètres au nord de Dourdan). Marguerite Audoux se trouvera chez eux en 1924. Le 10 novembre de cette année, Paul d'Aubuisson lui écrit en effet : « Nous avons appris […] que tu te plaisais chez Mme Müller, nous en sommes bien contents ». En octobre 1925, toujours chez ces mêmes amis, elle recopie De la ville au moulin. L'évocation, dans la présente lettre, de Régis Gignoux et de Charles Müller n'a rien de surprenant quand on sait qu'ils cosignent Mil neuf cent douze.
[3] Au cœur du Trégor finistérien (voir la lettre 45, adressée de ce lieu)
[5] juillet est ajouté dans l'interligne supérieur.
[6] Suit un m raturé (faute de place pour poursuivre sur le bas de la carte). Le reste du texte se trouve en surcharge (en une colonne horizontale) au‑dessus de la formule d'appel.
[7] Voir la lettre 175, qui inclut, dans le post‑scriptum, la même demande
[8] C'est‑à‑dire les Jourdain
[9] Allusion aux soucis d'éducation (les Jourdain, aux dires de Marguerite Audoux, auraient tendance à surprotéger leurs enfants.)
[10] La revue de Jacques Rouché, où Marie‑Claire a paru en prépublication en mai 1910 avec une préface de Giraudoux
";"Préparation des vacances à l'Île-d'Yeu avec les amis";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 5 et 6 de la partie ""TEXTE"""
101;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-07-05;;"Demande d'adresses";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Carbonat;"
chez Monsieur O. Mirbeau
à Cheverchemont
par Triel
Seine et Oise
";"Fonds Claude Werth";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;178;Inédit
;;;"Carte postale autographe [« St‑Cirgues – Cascade sur la Jordane (40 m de chute) »]
";"Carbonat
par Arpajon
Cantal
[5 juillet 1912]
Dis‑moi donc, animal poilu[1], ne pourrais‑tu pas m'envoyer l'adresse de M. Darsenne, ainsi que je te l'ai déjà demandé ? Sans oublier l'adresse de ta sœur, à qui je voudrais envoyer une carte de temps en temps[2].
Je t'embrasse bien tout de même et je voudrais bien que tu m'écrives un mot.
Marguerite
Je viens de recevoir ta lettre[3]. Donne‑moi les adresses que je te demande.
[1] Werth porte la barbe à l'époque.
[2] Voir la lettre 177, qui incluait déjà ce rappel
";"Demande d'adresses";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
102;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-07;;"Organisation de l'éventuelle venue de Werth à l'Île-d'Yeu";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Île-d'Yeu;;"Fonds Claude Werth";"La Meule (Île-d'Yeu)";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;184;Inédit
;;;"Carte postale [« ÎLE‑D'YEU (Vendée) – Le Port de la Meule »] adressée sous pli (enveloppe non retrouvée)
";"
[Île d'Yeu, fin juillet 1912]
Mon cher vieux,
Je suis à la Meule. Tout ce qu'on nous avait dit, c'était des blagues. Les locations abondent. Je t'ai trouvé une chambre dans la même maison que moi, tout à côté de la mienne. Une chambre propre pour 40 francs par mois. Les Chanvin et Trottemann[1] habitent dans une autre maison. Je prends mes repas avec eux. Comme Chanvin est gourmand et difficile, la nourriture est excellente et abondante. Ils ont leur bonne. Si cela te convient, tu feras comme moi ; si cela ne te convient pas, ma propriétaire fera ta[2] cuisine. C'est, paraît‑il, un cordon bleu. Donc, tu seras chez toi, quoique près de moi. Tu trouveras des bicyclettes à port‑Joinville pour rouler sur les routes fameuses, des bateaux pour aller en mer, des plages magnifiques, et des rochers superbes. Et surtout la mer, N. d. D.
Marguerite.
[1] Trottemann, orthographié Trautmann par Louise Rypko Schub (Léon‑Paul Fargue, Droz, Genève, 1973, p. 77 et 128), est un ami intime de Fargue et Chanvin.
[2] Le mot pension est rayé après ta.
";"Organisation de l'éventuelle venue de Werth à l'Île-d'Yeu";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 2 de la TRANSCRIPTION"
103;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-08-20;;"Carte amicale";"Werth, Léon";;;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Île-d'Yeu;"
M[1]. Léon Werth
Chez Mme Guyader
Carantec
Finistère
";"Fonds Claude Werth";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;189;Inédit
;;;"Carte postale autographe [« ÎLE‑D'YEU (Vendée) – Effets de vagues sur le brise‑lames »]
";"
[Île‑d'Yeu, le 20 août 1912]
Tu n'es qu'un cochon[1] mais je t'embrasse tout de même.
Marguerite
[1] Parce qu'il n'est pas venu la rejoindre…
";"Carte amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
104;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-08-09;;"Carte amicale";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;"La Haie-Fouassière";"Léon Werth
La Ville Rouault
par Pordic
Côtes du Nord
";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylviane et Claude Werth
";"La Haie-Fouassière";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;203;Inédit
;;;"Carte postale autographe [LA HAIE‑FOUASSIèRE (Loire‑Inf.) – Place et Chevet de l'église)]
";"
[La Haie‑Fouassière, 7 août 1913]
Je suis à La Haie‑Fouassière[1]. Je travaille[2], et je t'embrasse.
Embrasse ta sœur pour moi, et si ton frère est dans tes eaux[3], fais‑lui mes amitiés.
Marguerite
[1] Voir lettre 200, note 4
[2] Sans doute la romancière a‑t‑elle définitivement renoncé au « Suicide », dont un fragment est paru dans les Cahiers d'aujourd'hui (n° 5) de juin de cette même année 1913, pour se consacrer entièrement au futur Atelier de Marie‑Claire (1920).
[3] La pointe de Pordic, non loin de Saint‑Brieuc, s'élève à une centaine de mètres, offrant une vue intéressante sur la Manche.
";"Carte amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
105;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-04-08;;"Carte postale amicale";"Werth, Léon";"Carte postale représentant la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre au clair de lune
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;"Léon Werth
Chez Jacob Winderhoud
182 Luidstrad
Westkapelle
[1] Selon Claude Werth, son père aurait pu rencontrer Neel Doff à l'occasion de ce voyage, dont il se servira pour Voyage avec ma pipe.
";"onds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;212;
Inédit
;;;"Carte postale autographe
";"[Paris, 8 avril 1914]
Mon cher vieux,
Je travaille peu. Je dors beaucoup. Je parle de toi aux amis[1] et le temps[2] passe.
Je t'embrasse bien.
Marguerite
[1] Dans l'avant‑dernier paragraphe de la lettre 213, Marguerite Audoux écrit également à Lelièvre qu'elle parle de lui à Mirbeau.
[2] temps est ajouté dans l'interligne supérieur.
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 2 de la transcription"
106;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-11-17;;"Carte postale amicale";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;"Léon Werth
8e Compagnie
52e Infanterie
Montélimar
Drôme
";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;221A;Inédit
;;;"Carte postale autographe (« LES SABLES D'OLONNE – L'Hôtel du Remblai et la Plage »)
";"[Paris, 17 novembre 1914)[1]]
Tu fais bien ton faquin avec ton bel habit de militaire ! Ce que tu peux être rigolo en présentant des fleurs à une dame !
Je t'embrasse fort, espèce de pioupiou.
Marguerite
[1] L'on sait que Werth choisit de se battre, « pour faire la guerre à la guerre », de 1914 à 1917. Dès le début, il rejoint son régiment à Montélimar.
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
107;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-12-05;;"Carte postale amicale";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;"
Bureau central militaire de Paris
[1] Le M est imprimé.
";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;223;
Inédit
;;;"Carte postale autographe (« Correspondance des armées de la république »)
L'adresse figure au recto (Ce côté est exclusivement réservé à l'adresse) avec l'une des rubriques (Régiment) renseignée (252e et d'Infanterie de part et d'autre). Les autres rubriques sont : bataillon, Compagnie, Section, Escadron, Batterie, Pièce, état‑Major, Quartier général et Service. état‑Major a été rayé au profit de 64e Division. La carte est ornée de drapeaux. Tout en haut au centre figure FRANCHISE POSTALE et en bas à gauche : La carte ci‑jointe est destinée à la réponse.
Au verso (Partie réservée uniquement à la Correspondance) se trouve, tout en haut : OBSERVATION ESSENTIELLE. – Pour être transmise immédiatement, cette carte ne doit contenir que des nouvelles personnelles.
";"Mon cher vieux,
Je manque complètement de gaieté[1], mais j'ai eu le sourire quand Francis m'a écrit que tu étais Sapeur menuisier.
Je t'embrasse bien tendrement.
Marguerite
Paris 5 décembre 1914
[1] En raison du décès d'Alain‑Fournier.
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
108;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-12-31;;"Carte postale amicale";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;"Monsieur Léon Werth
Bureau central militaire de Paris
";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;225;Inédit
;;;"Carte postale autographe, du même modèle que la lettre 223, avec la même adresse :
Monsieur Léon Werth
Bureau central militaire de Paris
";"31 décembre [1914]
Rue Léopold‑Robert, 10
Paris[1]
Mon cher vieux,
Comment vas‑tu ?
Je t'aime toujours bien et je t'embrasse bien fort avec l'espoir de te revoir bientôt.
M. Audoux
[1] La date et le lieu de création se trouvent de part et d'autre de Partie réservée à la Correspondance.
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
109;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1915-01-27;;"Francis Jourdain - Vitali";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;"Léon Werth
252e Régiment d'Infanterie
128e brigade
Secteur postal 120
";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale des armées";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;229;
Inédit
;;;"Fonds Claude Werth. Carte postale militaire autographe (sur le modèle décrit dans la lettre 223 à la partie SUPPORT)
";"[Paris, 27 janvier 1915]
Mon bien cher vieux,
J'ai eu la joie de voir Francis hier. Il ne m'a pas paru trop mal. Nous avons parlé de toi et de tous ceux qui sont loin, et tu penses bien qu'il nous tarde de[1] vous revoir ici. Je venais justement de recevoir ta lettre[2] (dans laquelle tu m'engueules, naturellement !) et je la lui ai fait lire. Sacré héros, va !
Vitali est venue me voir ensuite. Elle a hâte que son pays[3] vienne au secours du nôtre. Comme tu vois, il y a une folie sur le monde en ce moment ; tout le monde en veut, de la tuerie ! Je l'ai fait taire[4], et l'ai entraînée chez un Italien pour acheter des pâtes ; mais avant d'entrer, je me suis arrêtée à la devanture à renifler de jolis petits gâteaux tout plein appétissants. J'allais me décider à en acheter pour quelques sous, lorsque Vitali, qui connaissait le fond de ma bourse, m'a poussée à l'intérieur en me disant avec le geste autoritaire que tu lui connais : « Laisse ces gâteaux et achète des pâtes tout de suite ! »
Je t'aime bien, mon vieux poilu, et je t'embrasse bien fort.
Marguerite
[1] de est ajouté dans l'interligne supérieur.
[4] À propos du souhait qu'elle a formulé
";"Francis Jourdain - Vitali";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 1 de la partie TEXTE"
110;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-07;;;;;;;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 182 BIS - 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389";;Carbonat;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la Mémoire, don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/13]
";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;182A;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
111;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-07;;;"Werth, Léon";;Bon;;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 182 BIS - 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389";;Carbonat;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la Mémoire, don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/13]
";"Bordeaux – Paris – La Roche-sur-Yon – Challans – Les Sables-d'Olonne – Thouars – Nantes – Vouziers
";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale autographe envoyée sous enveloppe (l'enveloppe manque)";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;182A;Inédit;;;;"[Carbonat, fin juillet 1912]
Mon vieux Werth
Je passe par Bordeaux et non par Paris. Je serai le mercredi 31 juillet à La Roche-sur-Yon et te donne rendez-vous dans cette gare pour prendre le train qui nous mènera à Challans et qui part à 9H5.
Donc, si tu prends à Paris, le 30 au soir, le train de 21h5, tu seras à La Roche-sur-Yon le 31 à 5H46. Tu prendras ton café au lait au buffet, où je serai sans doute. À moins que je ne sois allée dormir dans un hôtel proche de la gare, car mon train arrive deux heures avant le tien. Dans ce cas, je t'engage à te promener par la ville ou à aller t'asseoir dans le jardin de la préfecture.
Si tu viens par la ligne des Sables-d'Olonne, n'oublie pas de changer à Thouars. Si tu viens par Nantes, nous nous retrouverons à Challans. Je crois que les billets de bains de mer nous obligent à passer par Nantes, mais cela est bien plus long et la différence d'argent n'est pas énorme. Enfin, consulte l'indicateur très sérieusement et écris-moi ce que tu auras décidé.
Au fait, viens donc par les Sables-d'Olonne avec ta galette, autrement tu dépenseras, à coucher à Nantes, ce que tu auras économisé sur ton billet.
Je t'embrasse.
Marguerite[1]
[1] Ici se clôt la première face de la carte postale. En haut à droite est ajouté : « J'écris à Régis [Gignoux] », et sur l'autre face représentant le Palais de Justice, est écrit :
« Le Petit Vouziers m'a envoyé un « Écho » que tu as fait passer au Gil Blas. Bravo, mon vieux poilu ! Je t'embrasse, je t'embrasse et je te réembrasse pour la peine que tu travailles si bien [sic], et pour la joie que tu m'as donnée. Embrasse pour moi nos chers amis, et dis-leur que je les aime ! » Le Petit Vouziers est une commune des Ardennes où habite un ami, Gorges Marielle. Voir la lettre 183.
";"Directives de Marguerite Audoux quant à l'éventuel voyage en train de Werth pour venir la retrouver en Vendée
";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
112;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-07-00p;;"Régis Gignoux (1878‑1931) est directeur du Figaro à l’époque du succès de Marie‑Claire. C’est d’ailleurs par ses fonctions qu’il facilite à Larbaud, en décembre 1915, l’un de ses séjours en Espagne en lui faisant confier une mission par son journal. En tant qu’auteur dramatique, il a laissé une dizaine de pièces pour le théâtre et le Music‑Hall.
Membre du groupe de Carnetin, c’est une personnalité fantaisiste, impécunieuse et, ce qui va de pair, généreuse. En 1908, il ne supporte pas la façon dont Charles‑Louis Philippe congédie émilie Legrand et fait peu de cas de ses obsèques. Voir aussi l’article de Gignoux, (« L’Histoire d’un début ») dans le numéro des Primaires, 3e série, n° 8, 4e année, août 1922 (consacré à Marguerite Audoux). N. B. : Cet article avait paru en première page du Figaro du 28 octobre 1910.
Lettre de Marguerite Audoux à régis Gignoux : 16.
Voir aussi la lettre 349 (de Francis Jourdain à Marguerite Audoux), qui relate la mort et les obsèques de Régis Gignoux.";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 182A - 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221A – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389";;Carbonat;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/13]";"Bordeaux – Paris – La Roche-sur-Yon – Challans – Les Sables-d’Olonne – Thouars – Nantes – Vouziers";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/13]";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Carte postale autographe envoyée sous enveloppe (l’enveloppe manque)";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;182A;Inédit;;;"Carte postale autographe (AURILLAC. Le Palais de Justice et perspective de l’Avenue de la République). Texte écrit sur les deux faces.";"[Carbonat, fin juillet 1912]
Mon vieux Werth
Je passe par Bordeaux et non par Paris. Je serai le mercredi 31 juillet à La Roche-sur-Yon et te donne rendez-vous dans cette gare pour prendre le train qui nous mènera à Challans et qui part à 9H5.
Donc, si tu prends à Paris, le 30 au soir, le train de 21h5, tu seras à La Roche-sur-Yon le 31 à 5H46. Tu prendras ton café au lait au buffet, où je serai sans doute. À moins que je ne sois allée dormir dans un hôtel proche de la gare, car mon train arrive deux heures avant le tien. Dans ce cas, je t’engage à te promener par la ville ou à aller t’asseoir dans le jardin de la préfecture.
Si tu viens par la ligne des Sables-d’Olonne, n’oublie pas de changer à Thouars. Si tu viens par Nantes, nous nous retrouverons à Challans. Je crois que les billets de bains de mer nous obligent à passer par Nantes, mais cela est bien plus long et la différence d’argent n’est pas énorme. Enfin, consulte l’indicateur très sérieusement et écris-moi ce que tu auras décidé.
Au fait, viens donc par les Sables-d’Olonne avec ta galette, autrement tu dépenseras, à coucher à Nantes, ce que tu auras économisé sur ton billet.
Je t’embrasse.
Marguerite";"Directives de Marguerite Audoux quant à l’éventuel voyage en train de Werth pour venir la retrouver en Vendée";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"Avec la signature se clôt la première face de la carte postale. En haut à droite est ajouté : « J’écris à Régis [Gignoux] », et sur l’autre face représentant le Palais de Justice, est écrit :
« Le Petit Vouziers m’a envoyé un « Écho » que tu as fait passer au Gil Blas. Bravo, mon vieux poilu ! Je t’embrasse, je t’embrasse et je te réembrasse pour la peine que tu travailles si bien [sic], et pour la joie que tu m’as donnée. Embrasse pour moi nos chers amis, et dis-leur que je les aime ! »
Le Petit Vouziers est une commune des Ardennes où habite un ami, Gorges Marielle. Voir la lettre 183."
113;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1919-09-05;;"Questions de santé - Prépublication de L'Atelier de Marie-Claire
";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Brunoy;"Léon Werth
Maison Debrun
Le Villars
par Tournus
Saône et Loire
";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;259;Inédit;;;"
Carte postale autographe (« BRUNOY et Environs artistiques – La Forêt de Sénart – Carrefour du Cormier »)
Le dernier paragraphe et la signature figurent, à l'envers, au‑dessus de la formule d'appel.
";"Brunoy, le 5 septembre [19]19
Mon bon vieux,
Veux‑tu être assez gentil de demander à M
ll[e] Suz[anne]
[1] l'adresse de son spécialiste de la poitrine. C'est pour M
me Marielle
[2] qui vient à Paris pour consulter un docteur compétent. Envoie‑moi cette adresse aussi vite que possible.
J'ai vu hier Delange. C'est arrangé pour
Excelsior[3]. Je rentre à Paris la semaine prochaine.
Adresse‑moi ton mot à Paris. Je t'embrasse bien tendrement.
M.A.
[4]
[1] La future épouse de Werth. Voir la lettre 258
[2] La femme de Georges Marielle. Voir la lettre 181.
[3] Voir la note
6 de la lettre précédente
[4] Le dernier paragraphe et la signature figurent, à l'envers, au‑dessus de la formule d'appel.
";"Questions de santé - Prépublication de L'Atelier de Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
114;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-07-23;;"Carte postale amicale";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;"Les Sables-d'Olonne";"M. Léon Werth
à Saint‑Amour
Jura
";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth
";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;272;Inédit;;;"Carte postale autographe (« LES SABLES‑D'OLONNE – L'Arrivée du Thon »)
Le timbre est collé en haut à droite sur la partie photo.
";"Les Sables d'Olonne
Vendée
23 juillet 1920[1]
Nous allons bien, et nous vous[2] embrassons très affectueusement.
Marguerite
[1] Carte parvenue le 23
[2] Ce vous s'adresse à l'évidence à Léon Werth et à sa future épouse, Suzanne.
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
115;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922-07;;"Vacances agréables - Paul d'Aubuisson";"Werth, Léon";"Carte postale envoyée sous pli (enveloppe non retrouvée)";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Île-d'Yeu;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth
";Île-d'Yeu;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;292;Inédit;;;"Carte postale autographe (« Île‑d'Yeu – Bateaux de pêche se préparant à quitter le port »)";"
[Île d'Yeu, juillet 1922]
Mon cher vieux,
Tu ne peux pas savoir ce que je suis contente d'être ici. Comme chaque fois que j'j'y suis venue, j'ai envie d'y finir mes jours. Tout de même je n'ai plus que 8 jours à y rester et cela ne me fait pas rire.
Si tu voyais la bille ronde et noire de Paul, tu rigolerais bien. Tous deux nous vous embrassons, toi et Suzanne
[1].
Marg[uerite]
[1] Son épouse.
";"Vacances agréables - Paul d'Aubuisson";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
116;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922-07-31;;"Tage Aurell (""Le petit Suédois"")";"Fargue, Léon-Paul";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;Île-d'Yeu;"
M. Léon‑Paul Fargue
Faubourg St‑Martin, 156
Paris
10e arr.
";"Fonds de Freitas";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;294;Inédit;;;"Carte postale autographe [« ÎLE‑D'YEU (Vendée) – Le Port de la Meule »]";"Île d'Yeu – Vendée [, 31 juillet 1922]
Vieux frère,
Veux‑tu faire bon visage à Monsieur Tage Aurell, que j'appelle le petit Suédois, et qui voudrait
[1] te parler ?
C'est un admirateur. De toi, bien sûr, animal !
De plus, il a réuni les œuvres
[2] de Philippe et il l'a fait connaître en Suède.
Je rentre à Paris à la fin de cette semaine, et je t'embrasse bien fort.
M. Audoux
[1] me demande est rayé entre qui et voudrait.
[2] Un début de mot est rayé avant œuvres.
";"Tage Aurell (""Le petit Suédois"")";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les deux notes de la partie TEXTE"
117;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-01-17;;"Carte amicale de Marseille (étape)";"Fargue, Léon-Paul";"Carte postale (""Marseille - Panorama du Quai du Port"")
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
Voir la partie NOTES
";;Marseille;"Monsieur Léon-Paul Fargue
Faubourg Saint‑Martin, 156
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Marseille;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";"Cette lettre s'inscrit dans un ensemble présenté par Th. Alajouanine dans le Bulletin des Amis de Charles-Louis Philippe mentionné supra dans PUBLICATION (p. 49‑52) : la lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud du 30 mars 1922 ; celle du 22 février 1927 à Marcel Raval, directeur des Feuilles libres ; et douze cartes postales que la romancière adresse à Fargue et à Madame Fargue mère, « Fargu(in)ette ». Malheureusement, le professeur Th. Alajouanine ne reproduit pas le tout (que nous n'avons pas retrouvé dans le fonds d'Aubuisson). Seuls figurent les textes de trois cartes postales adressées à la mère (datées respectivement des 29 septembre 1909, 5 juillet 1910 et 29 août 1911), et celle envoyée au fils, qui fait l'objet de cette note.
Voici comment le commentateur présente (p. 51) l'ensemble des douze cartes, de façon indifférenciée, et dont nous ne pouvons de ce fait reproduire que quatre :
« Les douze cartes postales que Marguerite Audoux adresse à Léon‑Paul Fargue et à sa mère ne portent, pour un certain nombre d'entre elles, qu'un texte laconique : «Bonjour», «Bon souvenir», «Amitiés», «Je vous embrasse bien affectueusement», textes qu'il n'y a pas lieu de reprendre, à chaque carte, mais nous reproduisons seulement quelques‑unes des correspondances plus explicites.
Voici d'abord les diverses vues des cartes illustrées ; elles jalonnent sans doute les quelques déplacements que fit Marguerite Audoux dans la dernière partie de sa vie ; la date n'est pas toujours lisible sur le timbre postal :
3 cartes de l'Île d'Yeu.
Le Port de la Moule [sic]
[1] .. .. ..
Le Cap des Degrés .. .. ..
Courseau de risque de vie 20. 8. 1911.
1 carte de Trégastel‑Primel. Anse de Diben 5. 7. 1910.
2 cartes de St‑Jean‑Cap‑Ferrat. Rue du Port .. .. 1911.
Les Villas 7. .. 1911.
1 carte de Marseille.
Quai du Port 17. 1. 1911.
1 carte de Toulouse
L'Allée Lafayette 29. 9. 1909.
(timbrée de Fronton)
1 carte de Carbonat (Cantal). Une famille de gorets. 25. 8. 1910. ( ? ).
3 cartes de Rouen.
2 Palais de Justice .. .. ..
1 rue du Matelas 7. 3. 1908. »
N. B. : Il est intéressant de croiser ce fonds (vraisemblablement d'Aubuisson) avec l'autre fonds de Freitas, dans lequel on découvre que Marguerite Audoux envoie le 5 juillet 1910, de Plougasnou, une carte‑lettre à Léon‑Paul. On peut donc peut‑être en inférer que la carte postale envoyée à la même date dans l'ensemble ci‑dessus serait adressée à la mère.
";;88;"Carte postale publiée dans le Bulletin des Amis de Charles-Louis Philippe, n°25, décembre 1967, p. 52
";;;"Carte postale autographe (« Marseille – Panorama du Quai du Port »)
";"[Marseille, 17 janvier 1911]
Je pense à toi ici mon cher vieux et je regrette que tu ne profites pas de ce temps doux et du beau soleil. Dis à ta mère que je l'aime toujours bien et reçois pour vous deux un bon baiser.
Marguerite
";"Carte amicale postée de Marseille (étape)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
118;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02;;"Carte amicale";"Fargue, Léon-Paul";"Carte postale";;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées par Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;Saint-Jean-Cap-Ferrat;"Monsieur L.‑P. Fargue
Faubourg Saint‑Martin, 156
Paris
";"Fonds de Freitas";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;104;"Inédit
";;;"Carte postale autographe (« Saint‑Jean‑Cap‑Ferrat et ses villas. »)
";"[Saint‑Jean‑Cap‑Ferrat, février/mars 1911]
Bons baisers bien affectueux.
Marguerite Audoux
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
119;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-09-17;;"Carte postale amicale";"Fargue, Léon-Paul";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;"La Rochelle";"
Léon‑Paul Fargue
Faubourg Saint‑Martin, 156
Paris
";"Fonds de Freitas";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale autographe inédite (« LA PALLICE ROCHELLE – Les Sous‑Marins ».)
";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;143;Inédit
;;;"Carte postale autographe inédite
";"[La Rochelle, 17 septembre 1911[1]]
Avec un joujou comme un de ceux‑là[2], je suis sûre que tu ne t'ennuierais jamais.
Je t'embrasse, vieux frère, de toute la force de mon affection.
Marguerite Audoux
[1] On suit ainsi le voyage de l'Île‑d'Yeu à Toulouse, via Fromentine et La Rochelle.
[2] Il s'agit des sous‑marins représentés sur la carte postale.
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
120;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-09-20;;"Séjour mélancolique à Toulouse";"Fargue, Léon-Paul";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;Toulouse;"Léon‑Paul Fargue
Faubourg Saint‑Martin, 156
Paris
";"Fonds de Freitas";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale inédite";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;146;Inédit
;;;"Carte postale autographe inédite (« TOULOUSE. Cour de l'Hôtel d'Assézat »)
";"[Toulouse, 20 septembre 1911]
Me voici encore une fois à Toulouse, mais pas aussi gaie que lorsque nous y sommes venus ensemble[1].
Je t'embrasse bien, mon très cher vieux, ainsi que ta bonne maman.
Marguerite
[1] Allusion à l'éloignement progressif de Michel Yell. Pour le souvenir du séjour plus heureux à Toulouse auquel s'était joint Fargue, voir la lettre 113
";"Séjour mélancolique à Toulouse";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
121;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-12-21;;"Carte amicale - Avenir de la relation avec Michel Yell";"Fargue, Léon-Paul";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;Toulouse;"
Léon‑Paul Fargue
Faubourg Saint‑Martin 156
Paris
";"Fonds de Freitas";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale autographe";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;156;Inédit;;;"Carte postale autographe [« TOULOUSE Cour Henri IV (Capitole) »]
";"[Toulouse, 21 décembre 1911]
Vieux frère,
Que fais‑tu ?
Je ne te demande pas cela pour que tu m'écrives, tu sais ! C'est une manière de te parler comme si je te voyais tout à coup en face de moi.
Ici mes chances montent et baissent avec un balancement extraordinaire[1]. Je t'écrirai plus longuement dans quelque temps. En ce moment, M[ichel] est très grippé ; moi, ça commence d'aller mieux.
Je t'embrasse bien fort ainsi que ta bonne maman.
M. A.
[1] Il s'agit des chances que la romancière a de récupérer définitivement Michel Yell.
";"Carte amicale - Sur l'avenir de la relation avec Michel Yell";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
122;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-08-01;;"Sur deux livres à faire envoyer";"Fargue, Léon-Paul";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;"La Meule (Île-d'Yeu)";"M[1]onsieur Léon‑Paul Fargue
Faubourg Saint‑Martin, 156
Paris
";"Fonds de Freitas";"La Meule (Île-d'Yeu)";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;186;Inédit
;;;"Carte postale autographe [« ÎLE‑D'YEU (Vendée). – Le Port et la Vallée de la Meule »]
";"
La Meule
Île‑d'Yeu
Vendée
[Août 1912]
Me voici encore une fois à La Meule, mon bien cher Vieux.
Et toi ?
As‑tu fait envoyer les deux bouquins[1] que je t'avais demandé d'envoyer ? Sans doute que non. Veux‑tu me répondre, à ce sujet, un mot seulement, car on me les réclame, et[2]si tu ne peux envoyer ces bouquins, je chargerai Louise de le faire.
Je t'embrasse tout de même.
Marguerite
[1] Nous n'avons pu trouver de quels livres il s'agissait.
[2] À partir de là, les deux lignes restantes empiètent sur la partie adresse.
";"Sur deux livres à faire envoyer";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
123;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1933-07-17;;"Remerciements pour des fleurs - Île-d'Yeu";"Lanoizelée, Louis";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée : 360 – 365 – 367 – 372 – 384 - 396
";;Île-d'Yeu;;"Lanoizelée, Louis, Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 150";Île-d'Yeu;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée";;;365;"Lanoizelée, Louis, Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 150";;;"Carte postale autographe";"[Île-d'Yeu[1],] 17 juillet 1933
Mon gentil ami,
Je dis quand même merci pour les fleurs
[2], car j'imagine qu'elles étaient bien belles.
Je suis ici pour jusqu'au 15 août, peut-être plus, cela dépendra du temps qu'il fera et de ma santé. Pour l'instant, le temps est très beau et ma santé très bonne, que désirer de plus ?
L'île est toujours belle. Depuis trente ans que j'y viens, je n'aperçois guère de changement. Les gens y sont devenus plus âpres au gain, comme partout, mais la mer et les rochers restent accueillants comme autrefois.
Mes meilleures amitiés.
Marguerite Audoux
[1] Lieu de création indiqué par Louis Lanoizelée
[2] Louis Lanoizelée (dont nous n'avons pas retrouvé la lettre à laquelle la romancière répond) a dû faire livrer ou apporter lui‑même des fleurs à Marguerite Audoux, ignorant qu'elle était partie pour la Vendée.
";"Remerciements pour des fleurs - Île-d'Yeu";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
124;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-09-29;;"Sur le séjour à Toulouse avec Léon-Paul Fargue et Michel Yell";"Fargue, Marie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70";;Toulouse;;"Fonds de Freitas (?) [Cette carte postale, citée dans le Bulletin des Amis de Charlez-Louis Philippe n° 25 de 1967, p. 51, ne figure pas dans les copies de la correspondance entre Marguerite Audoux et les Fargue, aimablement communiquées à Bernard-Marie Garreau par Laurent de Freitas]
";Toumouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Mme Fargue (mère)";;;58;"Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 25, décembre 1967, p. 51";;;"Carte postale autographe (« Toulouse – L'Allée Lafayette »)
";"[Toulouse, 29 septembre 1910
[1]]
Ma bonne Madame Fargue,
Si vous voyiez notre Léon
[2] ici, vous seriez ravie. Il a une jolie santé et j'en fais tout ce que je veux. Je crois qu'il est heureux et nous parlons souvent de vous.
A bientôt. Je vous embrasse et Michel aussi.
Marguerite Audoux
[1] Le Bulletin des Amis de Charles Louis‑Philippe propose 1909, mais Louise Rypko Schub, dans sa biographie de Léon‑Paul Fargue (Droz, 1973, p. 104, note 143), indique, à juste titre, 1910.
[2] Léon‑Paul Fargue est souvent appelé Léon par Marguerite Audoux.
";"Sur le séjour à Toulouse avec Léon-Paul Fargue et Michel Yell";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
125;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02-21;;"Carte amicale";"Fargue, Marie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Mme Fargue : 48, 53, 102, 140, 144, 159, 180, 190, 217, 296 et 378.
Lettre de Marguerite Audoux et Amélie Perrier à Mme Fargue : 366.
Lettre de Marguerite Audoux et Michel Yell à Mme fargue : 138.
";;Nice;"Madame Fargue
Faubourg Saint-Martin 156
Paris
";"Fonds de Freitas";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale (""Collection artistique - Environs de Nice. - BEAULIEU.- Allée des Palmiers - Jardin établissements Keller"")
";"Carte postale de Marguerite Audoux à Mme Fargue (mère)";;"FARGUE (Marie, née Aussudre, mère de Léon-Paul) (1842‑1935).
La proximité et la familiarité entre Marguerite Audoux et Mme Fargue, surnommée Farguette ou Farguinette par notre romancière, s'explique non seulement par l'intermédiaire du fils, mais encore par d'autres liens : le pays, puisque Marie Aussudre est née elle aussi dans le Centre (à Chaillac, dans l'Indre) – Monsieur Fargue père (1849‑1909) est, quant à lui, originaire d'Argenton‑sur‑Creuse ‑ ; et aussi la parenté sociale puisque Mme Fargue a été couturière dans une modeste chambre du quartier des Halles.
";102;Inédit;;;"Carte postale autographe
";"[Nice, 21 février 1911]
Je vous embrasse bien affectueusement, ma bonne Madame Fargue.
Comment va Julienne[1] ?
Marguerite Audoux
Saint‑Jean‑sur‑Mer
Alpes Maritimes
[1] Julienne Baridat, née Jabaly, la servante de Mme Fargue, qui, lassée des maniaqueries du fils, regagna Argenton‑sur‑Creuse. [Voir Goujon (Jean‑Paul), Léon‑Paul Fargue, Gallimard, 1997, p. 171, 200 et 201. Voir aussi Rypko Schub (Louise), Léon‑Paul Fargue, Droz, Genève, 1973, p. 140 et 146, où ce fait est également mentionné, et où l'on apprend que « la servante au grand cœur » était invitée avec Léon‑Paul et sa mère, notamment chez Valery Larbaud ou Marguerite Audoux].
";"Carte amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
126;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-08-29;;"Carte postale amicale";"Fargue, Marie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Fargue (mère) : 43 – 58 - 102 – 140 – 144 – 159 – 180 – 190 – 217 – 296 – 378
";;Île-d'Yeu;;"Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 25, décembre 1967, p. 51";Île-d'Yeu;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale autographe inédite";"Carte postale de Marguerite Audoux à Mme Fargue (mère)";;;140;"Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 25, décembre 1967, p. 51
";;;"Carte postale autographe (« Île‑d'Yeu. – Courseau de risque de vie »).
";"[Île d'Yeu, 29 août 1911]
Nous vous embrassons bien, moi et Michel, ma chère Madame Fargue, et vous prions de bien vouloir dire à Léon[1] que nous l'aimons bien.
Marguerite Audoux
Michel rentre à Fronton demain. Moi je reste encore huit jours ici[2].
[2] Voir la note 2 de la lettre 139 pour la datation de ce départ
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
127;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-09-17;;"Carte postale amicale";"Fargue, Marie";;;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Fargue (Mère) : 43 – 58 – 102 – 140 – 144 – 159 – 180 – 190 – 217 – 296 – 378
Lettres de Marguerite Audoux et Amélie Perrier à Madame Fargue (Mère) : 366
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Madame Fargue (Mère) : 138
";;"La Rochelle";"Madame Fargue
Faubourg Saint‑Martin, 156
Paris
";"Fonds de Freitas";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale autographe inédite (« LA ROCHELLE – Vue prise de la Digue »)
";"Carte postale de Marguerite Audoux à Mme Fargue (mère)";;;144;Inédit
;;;"Fonds de Freitas
";"[La Rochelle, 17 septembre 1911]
Je vous embrasse de tout mon cœur, ma bonne Madame Fargue, et j'espère que cet hiver nous réunira plus souvent.
Marguerite Audoux
";"Care postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
128;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-01;;"Carte postale amicale";"Fargue, Marie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 43 – 58 – 102 – 140 – 144 – 159 – 180 – 190 – 217 – 296 – 378
Lettre de Marguerite Audoux et Amélie Perrier à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 366
Lettre de Marguerite Audoux et Michel Yell à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 138
";;;"Madame Fargue
156, Faubourg St Martin
Paris
";"Fonds de Freitas";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Mme Fargue (mère)";;;159;Inédit
;;;"Carte postale (« FRONTON – Rue de Martrat »)
";"
[Fronton, fin 1911 ‑ début 1912]
Bien affectueusement.
Marguerite Audoux
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Texte et signature sont écrits en diagonale, du haut à gauche en bas à droite dans la partie « Correspondance ».
"
129;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-07-16;;"Carte postale amicale";"Fargue, Marie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 43 – 58 – 102 – 140 – 144 – 159 – 180 – 190 – 217 – 296 – 378
Lettre de Marguerite Audoux et Amélie Perrier à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 366
Lettre de Marguerite Audoux et Michel Yell à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 138
";;Aurillac;"Madame Fargue
Rue du faubourg Saint‑Martin, 156
Paris
";"Fonds de Freitas";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Mme Fargue (mère)";;;180;Inédit
;;;"Carte postale autographe [« En Auvergne (carte représentant une paysanne, au‑dessus de la reproduction d'un poème en patois »)
";"
[Aurillac, 16 juillet 1912]
Baisers très affectueux.
Marguerite Audoux
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
130;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-07-28;;"Carte postale amicale";"Fargue, Marie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 43 – 58 – 102 – 140 – 144 – 159 – 180 – 190 – 217 – 296 – 378
Lettre de Marguerite Audoux et Amélie Perrier à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 366
Lettre de Marguerite Audoux et Michel Yell à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 138
";;"La Haie-Fouassière";"
Rue du faubourg Saint‑Martin, 156
Paris
[1] Le M initial est imprimé.
";"Fonds de Freitas";"La Haie-Fouassière";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Mme Fargue (mère)";;;217;Inédit
;;;"Carte postale [« LA HAIE FOUASSIèRE (L. – Inf.) – Rue de la Mairie »]
";"[La Haie-Fouassière, 28 juillet 1914]
Je vous embrasse tous deux[1].
Marguerite Audoux
[1] Madame Fargue (mère) et Léon‑Paul
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
131;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02-09;;"Carte amicale";"Fuss‑Amoré, Mme";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de marguerite Audoux à Gustave Fuss-Amoré : 4
Lettre de Marguerite Audoux à Mme Gustave Fuss-Amoré : 95
Lettres de Marguerite Audoux à Monsieur et Madame Gustave Fuss-Amoré : 2 – 105 – 377BIS
";;Saint-Jean-Cap-Ferrat;"Madame Fuss-Amoré
Rue Boulard, 4
Paris
";"Fonds Alain Mercier";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Mme Fuss‑Amoré";;;95;Inédit;;;"Carte postale autographe (« St‑Jean. – Cap Ferrat. – Les Villas »)
";"[Saint‑Jean‑Cap‑Ferrat, 9 février 1911]
Souvenir affectueux.
Marguerite Audoux
";"Carte amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
132;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02;;"Carte postale";"Fuss‑Amoré (Monsieur et Madame)";;;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Gustave Fuss-Amoré : 4
Lettre de Marguerite Audoux à Mme Gustave Fuss-Amoré : 95
Lettres de Marguerite Audoux à Monsieur et Madame Gustave Fuss-Amoré : 2 – 105 – 377BIS
";;Saint-Jean-sur-Mer;"M. et Mme Fuss-Amoré
Rue Boulard, 4
Paris
";"Fonds Alain Mercier (Musée Marguerite Audoux)";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Care postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Monsieur et Madame Fuss‑Amoré";;;105;Inédit;;;"Carte postale autographe [« Saint‑Jean‑Cap‑Ferrat (Alpes maritimes). – La Chapelle Saint‑Hospice »]
";"[Saint‑Jean‑Cap‑Ferrat, février/mars 1911]
Souvenir affectueux.
M. Audoux
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
133;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1906-09-20;;;"Fuss‑Amoré (Monsieur et Madame)";;Bon;Correspondance;Français;"Autres lettres à M. et Mme Fuss-Amoré : 105 - 377 BIS
Lettre de Marguerite Audoux à Gustave Fuss-Amoré : 4
Lettre de Marguerite Audoux à Mme Fuss-Amoré : 95
";;Toulouse;" Monsieur et Madame Fus[s]‑Amoré
rue Boulard 4
Paris
";"Collection Alain Mercier (Musée Marguerite-Audoux, Sainte-Montaine)";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Monsieur et Madame Gustave Fuss‑Amoré";;;2;Inédit;;;"Carte postale autographe inédite (« SAINT-FERREOL – Le Parc et la Gerbe »)
";"[Toulouse, 20 septembre 1906]
Bon souvenir.
M. Audoux
";"Deux simples mots : ""Bon souvenir""";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
134;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1909-01-31;;;"Fuss‑Amoré, Gustave";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Mme Fuss-Amoré : 95
Lettres de Marguerite Audoux à M. et Mme Fuss-Amoré : 2 - 105 - 377 BIS
";;Toulouse;" Monsieur [F]us[s]‑Amoré
rue Boulard 4
Paris
";"Collection Alain Mercier (Musée Marguerite-Audoux, Sainte-Montaine)";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Monsieur Gustave Fuss‑Amoré";;;4;;;;" Carte postale autographe inédite (« TOULOUSE – Le Port St‑Sauveur »)
";"[Toulouse, 31 janvier 1909]
Bon souvenir.
";"Deux simples mots : ""Bon souvenir""";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
135;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-03-17;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
";"d'Aubuisson, Paul";"Carte postale 09x14 écrite sur la face réservée à la correspondance [l'autre face représentant ""St Raphaël (Var) - Corniche de Dramont""]
";Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Raphaël;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Saint-Raphaël, Paris";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";"Carte postale représentant la Corniche du Dramont";"Carte postale de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0335E;Inédit;;"Sur le Dramont, et les balades que l'épistolière aime faire dans ce paysage
";;" Saint Raphaël 17 mars 1930
Mon petit enfant. - Cette carte est si drôle que je n'ai pas pu faire autrement que de l'acheter. Toi qui regardes toujours l'envers de la médaille, tu seras content j’espère. Au moins, cet envers-là, s'il est un peu noir il n’est pas laid. Le Dramont domine la mer d’une assez grande hauteur et il n'est pas facile de rôder dans ses rochers. J'y rôde quand même, au risque de me casser une patte, mais cela me semble si bon d'être auprès de la mer ! Tu sais comme je l'aime. Hier, elle sautait un peu, et sous le soleil elle était toute bleue et blanche. Je ne pouvais pas me décider à regagner ma forêt, qui est pourtant belle, elle aussi.
Je fais des vœux pour que ma vie prenne fin ici. Et je t’embrasse bien fort, en attendant.
M.A.
";;;" Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";
136;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-03-21;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Olivier est n ami de Paul, que la romancière semble particulièrement affectionner.
- Les « Trott », désignés la plupart du temps par Paul et la romancière par ce diminutif, renvoient à Madeleine et Lucien Trautmann (dit Tatu), ce dernier étant un vieil ami de Léon-Paul Fargue et de Charles Chanvin, que l’on trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec ces quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre (identifiant 185) d’août 1912 de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre et la lettre (identifiant 247) adressée le 11 novembre 1917 à Antoine Lelièvre par la romancière.
";"d'Aubuisson, Paul";"Carte postale 09x14 écrite sur la face réservée à la correspondance [l'autre face représentant ""St Raphaël - Pins Parasols""]
";Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Raphaël;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Saint-Raphaël, Paris";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0335F;Inédit;;"Sur les démarches d'Olivier, dont la romancière elle-même ne semble pas connaître l'objet
";;"Saint Raphaël le 21 mars 1930
Mon Paul,
Je ne sais si tu feras bien ou mal de t'adresser à Olivier, car je ne vois pas ce que tu pourrais lui demander ni ce qu'il pourrait te proposer. Si tu penses qu'il y a quelque chose à faire pour toi de ce côté-là, il t'est facile d'en parler à Tatu qui te donnera peut être une idée. Dans ce sens, fait ce que bon te semblera ! Je n'y vois aucun inconvénient puisque j’ignore ce que tu veux faire. Tu parles d'un filon. Quel filon ? Tâche d'en trouver un bon, au moins !
Je t'embrasse bien, mon fils, en attendant le filon
M.A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- de ce côté-là, facile il t'est facile"
137;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-03-23;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Louise Dugué (1867-1942), née Leroy, devenue Louise Roche par son remariage, est la mère de Lucile (prénom parfois orthographié Lucyle), laquelle deviendra par son mariage avec ""Chou"" Lucile Rimbert
Louise est incontestablement, pour le meilleur et pour le pire, la meilleure amie de Marguerite Audoux. Toutes deux se rencontrent à Paris en 1886. Après le départ du mari de Louise, les deux jeunes femmes cohabitent dans le quartier de Vincennes, avec les deux petites qu’elles élèvent (Lucile et Yvonne, la nièce de la romancière). À l’heure du succès de Marie-Claire, Louise Dugué fait office de «garde du corps», refoulant les trop nombreux tapeurs, d’où le surnom que lui donne parfois son amie : «Rabat-Joie». Jusqu’à la fin, Louise et sa fille Lucile seront aux côtés de l’écrivaine. La correspondance entre Marguerite Audoux et ces deux femmes s’inscrit dans la correspondance familiale et familière (identifiants commençant par le chiffre 0)
";"d'Aubuisson, Paul";"Carte postale 09x14 écrite sur la face réservée à la correspondance [l'autre face représentant ""1085 - St Raphaël (Var) - Le Lion de Terre et la Plage""]
";Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Raphaël;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Saint-Raphaël, Paris";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0335G;Inédit;;"Demande faite à Paul de se trouver Gare de Lyon le samedi 29 (événement imprévu obligeant la romancière à revenir plus tôt)
";;"23 Mars 1930
Mon petit enfant,
Un événement imprévu m'oblige de rentrer plus tôt que je ne le voulais.
Si tu es libre samedi 29, trouve-toi à la Gare de Lyon, le matin, entre huit heures et demie et neuf heures moins le quart. Devant le buffet. Non pour y danser, mais parce que nous aurons besoin, Louise et moi, de prendre un petit déjeuner chaud qui nous remettra du long et fatigant voyage. Si tu es occupé ce jour-là, n'en parlons plus ! Nous saurons très bien retrouver la rue Léopold-Robert.
Je t'embrasse, et à bientôt.
M.A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- Au début du texte, un mot rayé après que je ne le voulais"
138;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1931-10-09;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
";"d'Aubuisson, Paul";"Carte postale 9x14 écrite sur le recto (adresse de l'expéditrice ajoutée tout en haut), le verso représentant ""10 SAINT-RAPHAEL (Var). - Vue générale prise du Boulevard des Anglais. ND Selecta""
";Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Raphaël;"Paris XIVe (115, Boulevard de Port-Royal)";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Saint-Raphaël, Paris";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"La date d'expédition est indiquée par le cachet, qui précise l'heure (19h45)
";;0348;Inédit;;"Satisfaction de se trouver à Saint-Raphaël";;"Villa Esmeralda. Boulevard des Anglais. Saint-Raphaël Var
Tout va bien.
Je suis contente d'être ici, et j'espère que vous êtes tous contents aussi là-bas.
Un salut affectueux de M.A.";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Dans la partie ""adresse"", le numéro du boulevard a été rayé avant d'être remis.
"
139;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1925-02-22;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
Le contenu de la présente carte postale, dont la date est confirmée par le cachet de la poste, est surprenant (vœux d’anniversaire, alors que Paul est né un 5 décembre). Il est vrai que le 2 décembre précédent (1924), il écrivait à sa tante : « Je vais avoir 18 ans vendredi 5 décembre 1906 et non 6 décembre 1905 comme tu penses d’habitude. » Il n’empêche…";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Cyr-sous-Dourdan;"Monsieur Paul d’Aubuisson
rue Léopold-Robert 10
Paris 14e";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Saint-Cyr-sous-Dourdan - Paris";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0301C;Inédit;;;"Carte postale [« Saint-Cyr-sous-Dourdan (S.-et-O) – La ferme et la route d’Angevillers – L. Bourgadier, phot. Dourdan (S.-et-O.) »]";"Cette carte là, c'est pour que mon petit enfant sache que je ne l'oublie pas le jour de son anniversaire. Les autres jours on peut bien l’oublier, mais pas ce jour-là.
Je l'embrasse bien fort, mon petit enfant.
M.A.";"Vœux de bon anniversaire (surprenants, étant donné la date confirmée par le cachet de la poste)";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
140;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-07-00;;"Sophie Rauh est la mère de Léon Werth et la sœur du philosophe Frédéric Rauh.
Suzon Werth est la sœur de Léon.";"Rauh, Sophie";;Bon;Correspondance;Français;"6 lettres de Marguerite Audoux à Sophie Rauh : 226F, 249A – 250A – 252A – 252B – 253A ";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/46]";"La Haie-Fouassière";;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Carte postale autographe [LA HAIE-FOUASSIERE (Loire-Inf.) – La Route de Vertou et l’Église] écrite intégralement sur la face Correspondance, mais sans son enveloppe";"Carte postale de Marguerite Audoux à Sophie Rauh";;;253A;Inédit;;;;"La Haie-Fouassière. Loire Inférieure
Ma chère amie,
Si vous étiez ici, vous n’auriez pas le Kanon, ni les Gothas. Vous auriez à leur place un grand soleil, un grand vent chaud, de grands espaces clairs et des côteaux couverts de genêts en or.
Vous auriez aussi des poules noires, comme voisines de gauche. Une vache noire et son veau noir, dans l’écurie de droite. Et par le milieu, moi, qui vous aime bien et qui vous embrasse de tout mon cœur.
M. Audoux
Si Suzon était là, elle se guérirait tout doucement comme moi.";"Description des lieux";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
141;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1918-07-26;;"Suzanne Werth, née Canard (1888 – 1949) sculpteur, décoratrice et résistante à partir de 1942, est l’épouse de Léon Werth. (à ne pas confondre avec l’autre Suzanne, la sœur de Léon Werth).";"Werth, Suzanne";;Bon;Correspondance;Français;"9 lettres de Marguerite Audoux à Suzanne Werth : 226A – 226B – 226C – 226D – 226E – 238A – 244 A – 252D – 272A";;"La Haie-Fouassière";;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/47]";"La Haie-Fouassière";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, [LW 12/47]";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Carte postale autographe rédigée sur les deux faces (enveloppe manquante) : « LA HAIE-FOUASSIèRE (Loire-inf.) – Le Bénitier du Diable au bord de la Sèvre ». La partie écrite sur la face photo commence à «Il y a ici une cavité… »";"Carte postale de Marguerite Audoux à Suzanne Werth";;;252C;Inédit;;;"Carte postale";"
Le 26 juillet 1918
Ma Suzon – Au moins, vous avez mis de la route entre vous et les Boches. Voilà ce qui s’appelle se mettre à l’abri ! Pour mon compte, si je suis aussi à l’abri des Boches, je ne suis pas à l’abri des Américains. Ce qu’il y en a par ici ! Seigneur, ce qu’il y en a ! Ils ne sont pas méchants bien sûr, mais ils sont comme les sauterelles d’Algérie : ils bouffent tout, et ne laissent rien au pauvre monde d’ici !
Ma santé n’est pas merveilleuse ; pourtant, je vais mieux, mais ce sera long. J’ai la chance d’avoir un bon médecin ; il me soigne énergiquement, et s’il ne peut m’enlever mon mal en soufflant dessus, comme je le désirerais, il s’applique du moins à me couvrir le dos de pointes de feu, ce qui me permet de respirer plus à l’aise.
Un bon baiser à vous deux
M.A.
Il y a ici une cavité peu profonde, dans la pierre même, qui garde toujours de l’eau, même par les plus grandes sécheresses. On ne s’explique pas comment cela peut se faire, étant donné la hauteur du rocher. Si on y trempe le bout de son pied, on a un enfant dans l’année.
|
";"Sur les « boches », les Américains et sa santé, commentaire sur le Bénitier du Diable, qui est représenté sur la carte postale";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
142;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-07-00;;"Suzanne Werth, née Canard (1888 – 1949) sculpteur, décoratrice et résistante à partir de 1942, est l’épouse de Léon Werth. (à ne pas confondre avec l’autre Suzanne, la sœur de Léon Werth).
Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’ainé de ses trois petits-neveux et fils adoptifs.";"Werth, Suzanne";;Bon;Correspondance;Français;"9 lettres de Marguerite Audoux à Suzanne Werth : 226A – 226B – 226C – 226D – 226E – 238A – 244 ";;"Les Sables-d’Olonne";;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/50]";"Les Sable d’Olonne – Paris";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, [LW 12/50]";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Carte postale autographe : « LES SABLES D’OLONNE. – La Forêt des Pins. », écrite sur la totalité de la face correspondance (enveloppe manquante)";"Carte postale de Marguerite Audoux à Suzanne Werth";;;272A;Inédit;;;"Carte postale autographe";"Les Sables d’Olonne (vendée) rue des Bains 4
Ma Suzon,
Nous sommes bien ici, Paul et moi, et je me demande si vous passerez l’été à Paris.
Et la maman ?
Embrassez-la bien fort et dites-lui que je l’aime bien fort aussi.
Un bon baiser à vous, ma Suzon
Marguerite Audoux";"Carte postale amicale";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
143;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-00-00;;"Suzanne Werth, née Canard (1888 – 1949) sculpteur, décoratrice et résistante à partir de 1942, est l’épouse de Léon Werth. (à ne pas confondre avec l’autre Suzanne, la sœur de Léon Werth)";"Werth, Suzanne";;Bon;Correspondance;Français;"9 lettres de Marguerite Audoux à Suzanne Werth : 226A – 226B – 226C – 226D – 226E – 238A – 244 A – 252D – 272A";;"La Haie Fouassière";;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/55]";;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Carte postale écrite sur la totalité de la face « Correspondance / Adresse », et donc envoyée sous pli (Enveloppe manquante)";"Carte postale de Marguerite Audoux à Suzanne Werth";;;226D;Inédit;;;"Carte postale autographe [LA HAIE FOUASSIERE (L.-Inf.) – La Vallée de la Sèvre vue des Côteaux]. ";"Ma Suzon,
Êtes-vous rentrées vous deux la maman ? [sic] Moi, j’attends encore une semaine ou deux. Je suis bien ici, et les hirondelles ne sont pas parties. Je m’en irai en même temps qu’elles, mais pas du même côté.
J’ai mis la précieuse lavande de la Drôme dans ma malle, et chaque fois que je l’ouvre pour une liquette ou une paire de bas, la bonne odeur me saute au nez et m’oblige à penser à vous.
Je vous aime bien et vous embrasse tendrement
M. Audoux";"Carte postale amicale, où il est question d’hirondelles et de lavande";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
144;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1918-03;;"Pèlerinage à Fontenay-aux-Roses - Fermina Marquez - Fargue - Enfantines - L'Atelier de Marie-Claire";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [S. E. AUD‑10]";Fontenay-aux-Roses;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;250;Inédit;;;"Carte postale autographe inédite (« Fontenay‑aux‑Roses – Collège Sainte‑Barbe‑des‑Champs – Vue des jardins ») adressée sous pli (peut‑être en Espagne, voir à la partie TEXTE la fin de la note1).
";"[Paris, première quinzaine de mars 1918[1]]
J'ai passé mes vacances dernières auprès de ce collège
[2]. Des réfugiés belges y vivent en famille pour l'instant. Je me suis promenée dans le parc avec
F[ermina] M[arquez] dans ma poche, et j'ai bien pensé à toi, vieux frère. J'y pense encore souvent, sais‑tu ? Lorsque je demande de tes nouvelles aux amis, ils me répondent que tu es ici où là, et alors ma pensée va vers toi au hasard des endroits. Ne la sens‑tu pas parfois dans ton voisinage ?
Fargue, qui a bien voulu me donner ton adresse, m'a parlé
[3] d'un bouquin merveilleux de toi
[4]. Je croyais que tu n'en fichais plus une datte, aussi tu parles de mon étonnement !
Moi, j'avance, je tiens mes derniers chapitres
[5]. Les 200 premières pages sont bien faites à mon goût mais je n'en dis pas autant du reste.
Je t'aime toujours bien, mon cher Valery, et je t'embrasse bien affectueusement.
Marguerite
[1] Voir le
Journal de Valery Larbaud en date du mardi 19 mars 1918 (Gallimard, 1955, p. 124) :
« Hier, parmi un certain nombre de lettres venues de France, j'ai reçu une carte postale de Marguerite Audoux, très affectueuse. Elle avait choisi une vue de Fontenay‑aux‑Roses, «le collège Sainte‑Barbe». J'ai d'abord regardé la vue. Elle me dit avoir passé ses vacances près de Saint‑Barbe, occupé en ce moment par plusieurs familles belges ( ! ! ). Marguerite Audoux y allait souvent et elle y a relu Fermina, me dit‑elle. D'après cette carte, je vois que les jardins sont mieux entretenus qu'au moment où j'y suis allé, en 1907 […].Quelle bonne pensée a eue Marguerite Audoux de m'envoyer cette photo […]. [Passage cité dans le n° 14 du Bulletin des Amis de Charles‑Louis‑Philippe, 1956, p. 166, qui précise que « Valery Larbaud se trouvait alors en Espagne »].
[2] Sainte‑Barbe‑des‑Champs, représenté sur la carte. Voir la lettre 245 de Francis Jourdain du 24 juillet précédent, envoyée à Fontenay‑aux‑Roses
[4] Il s'agit de ses
Enfantines, dont il reçoit les premiers exemplaires à cette époque
[5] Il s'agit de
L'Atelier de Marie‑Claire.
";"Pèlerinage à Fontenay-aux-Roses - Fermina Marquez - Fargue - Enfantines - L'Atelier de Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 de la partie TEXTE"
145;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922-07-26;;"Vacances agréables - Article de Larbaud sur Mirbeau";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Île-d'Yeu;"
M. V. Larbaud
Rue du Cardinal‑Lemoine, 71
Paris
5e arr.
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy[S.E. AUD‑8]";Île-d'Yeu;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;293;Inédit;;;"Carte postale autographe[« ÎLE‑D'YEU (Vendée) Entrée du Port de la Meule »]";"Île d'Yeu
Vendée
Mon cher Valery,
Encore une semaine à rester ici, une semaine seulement. Nous y sommes si bien que nous voudrions y rester toujours.
Ton article sur M.
[2] est bien.
Je t'embrasse bien affectueusement.
M. Audoux
[1] Le bon millésime a été ajouté par la Médiathèque détentrice du fonds. La carte est partie de Fromentine le 27 (seule partie lisible du cachet).
[2] « Mirbeau l'essayiste », in
Les Cahiers d'aujourd'hui, juillet 1922 (ce qui confirme l'année, illisible sur le cachet)
[3] C'est effectivement en cette fin de mois que Larbaud rentre d'Italie. Il passera tout le mois d'août à Paris avant de se rendre à Valbois.
";"Vacances agréables - Article de Larbaud sur Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
146;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-01;;Voeux;"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Saint-Raphaël;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [S.E. AUD-9]";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;351;Inédit;;;"Carte postale autographe (« CÔTE D'AZUR – Marché aux Fleurs. Bouquetière. »), adressée sous pli";"Villa Esméralda. Bard des Anglais. St Raphaël, Var [Janvier 1932]
Merci, mon bon Valery, de ton fidèle souvenir.
Pour 32, je te souhaite santé, amour et fleurs.
Ta vieille amie
Marguerite
";Voeux;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
147;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-08-17;;"Carte amicale";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Claude;"Monsieur Valery Larbaud
à Vichy saint‑Yorre
Allier
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑251]";Saint-Claude;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale autographe inédite. Le texte est écrit en diagonale vers le bas, dans la partie réservée à la correspondance.";"Carte postale de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;54;;;;"Carte postale autographe inédite (« Saint‑Claude – Anciens remparts »)
";"[Saint‑Claude, 17 août 1910[1]]
Très affectueusement à vous.
Marguerite Audoux
[1] C'est l'époque où Michel Yell accompagne André Gide en Andorre.
";"Carte amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
148;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-09-28;;"Carte amicale";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170";;Fronton;"Monsieur Valery Larbaud
Saint‑Yorre
Vichy
Allier
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑250]";Fronton;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale autographe inédite";"Carte postale de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;57;;;;"Carte postale autographe inédite (« Toulouse – La Tour des Cordeliers ») adressée à :
Monsieur Valery Larbaud
Saint‑Yorre
Vichy
Allier
Le texte est écrit en diagonale vers le bas, dans la partie réservée à la correspondance.
";"[Fronton, 28 septembre 1910]
Affection de nous trois[1].
M[arguerite] A[udoux]
[1] C'est‑à‑dire la romancière, Michel Yell et Léon‑Paul Fargue
";"Carte amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
149;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02;;"Remerciements pour Fermina Marquez
";"Larbaud, Valery";"Carte postale";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Saint-Jean-sur-Mer;"Monsieur Valery Larbaud
Boulevard Montparnasse, 152
Paris
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-253]";Saint-Jean-sur-Mer;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;93;Inédit;;;"Carte postale autographe inédite (« La Côte d'Azur artistique – Environs de Nice – Beaulieu – Hôtel Bristol »)
";"[Saint-Jean-sur-mer, début février 1911]
Merci, mon cher Valery, pour Fermina Marquez. Excuse‑moi de ne pas écrire longuement, mais nous avons Baboulo malade et nous sommes assez chavirés.
Nous t'embrassons tous.
Marguerite Audoux
";"Remerciements pour Fermina Marquez";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
150;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02;;"Sur ""Baboulo"" (fils des Jourdain)";"Larbaud, Valery";"Carte postale";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑247]";Saint-Jean-sur-Mer;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;97;Inédit
;;;"Carte postale autographe adressée sous pli (« Environs de Beaulieu. – Saint‑Jean. – »)
";"[Saint-Jean-sur-Mer, février 1911]
Mon cher Valery,
Comment se comporte cette belle
Fermina Marquez[1] ?
Nous ne sommes pas très gais, ici. Ce pauvre petit Baboulo est plus difficile à soigner qu'un grand d'Espagne. Ce n'est pas que sa maladie soit grave, selon le docteur, mais avec un enfant comme cela, les plus petites choses prennent des proportions extraordinaires, et nous sommes tous là plus tristes que si nous attendions un grand malheur. La peine de Francis me chavire le ventre, et Agathe est à bout de force.
Au revoir, mon cher Valery, je te souhaite bon succès et je t'embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux[2]
[1] Marguerite Audoux fait allusion au tirage. Voir la lettre 93, où la romancière remercie son confrère de l'envoi du livre
[2] Ces deux derniers paragraphes sont ajoutés verticalement en haut à droite.
";"Sur ""Baboulo"" (fils des Jourdain)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
151;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02;;"Maladies des Jourdain et de la romancière";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Saint-Jean-sur-Mer;"Monsieur Valery Larbaud
à Vichy
Allier
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑248]";Saint-Jean-sur-Mer;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;99;Inédit;;;"Carte postale autographe inédite (« Environs de Beaulieu. – Saint‑Jean. »)
";"[Saint-Jean-sur-mer, février 1911]
Nos maladies suivent leur cours, mon cher Valery. Après Baboulo ce fut Baboulette[1], puis moi, puis Francis, et voici qu'Agathe se plaint et renifle, ce soir. J'espère qu'après elle nous serons tranquilles. Baboulo va beaucoup mieux.
Nous vous embrassons tous.
M. A.
C'est à nous la tour et la maison[2].
[1] Nouveau surnom pour Lucie, dite « Lulu »
[2] Allusion à un détail sur la gauche de la carte postale qui représente Saint‑Jean vu de la mer (c'est sans doute pour mentionner ce qui était peut‑être un oubli que la romancière renvoie la même carte). La phrase est rajoutée verticalement, sur la gauche, au‑dessus du texte principal.
";"Maladies des Jourdain et de la romancière";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"La phrase qui suit la signature est rajoutée verticalement, sur la gauche, au‑dessus du texte principal."
152;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-09-20;;"Buste de Charles-Louis Philippe";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Toulouse;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-249]";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale inédite";"Carte postale de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";"
« Nous devons à l'amabilité de M. Louis Cocu, ancien chef de la Section Sud des Services Extérieurs de la Voie Publique, donc chef direct de Charles‑Louis Philippe, les états de service de celui‑ci.
Philippe fut reçu au concours de Piqueur le 28 mai 1896, avec le N° 60 sur 75 admissibles.
Le 1er octobre, il est affecté comme auxiliaire de 4e classe à 1.500 fr. par an à la 1ère section du service de l'éclairage, dont les bureaux étaient à la Mairie du 4e arrt.
Le 1er janvier 1898, il passe à la 3e classe aux appointements de 1.800 fr.
Sur sa demande, le 16 septembre 1898, il est muté au service des égouts, 4 avenue Victoria, sans changement de grade, ni de traitement.
Le 10 janvier 1900, il est nommé sur place Piqueur de 5e classe, toujours à 1.800 fr.
Le 10 juillet 1900, il est à la 4e classe avec 2.100 fr. par an.
Outre ses appointements, Philippe pouvait faire annuellement 300 fr. environ d'heures supplémentaires.
Le 1er juillet 1902, un arrêté du Préfet de la Seine prononce sa mutation au Service Extérieur des Concessions sur la Voie Publique, en remplacement d'un collègue mis à la retraite. Même traitement de 2.100 fr. Son bureau se trouve à l'annexe Lobau de l'Hôtel de Ville. Philippe fut affecté à la Section Sud (rive gauche). Il eut le 7e arrt., le moins chargé de Paris.
Ce service comprenait un Chef secondé par trois conducteurs Chefs de section et 23 Piqueurs, dont 3 de bureau. Les 20 autres assuraient, dans chacun des arrondissements de Paris, la surveillance et le recouvrement des taxes des multiples concessions permanentes ou temporaires accordées sur les trottoirs des rues de la Capitale.
Le 1er juillet 1904, il avance à la 3e classe (2.600 fr.).
Et le 1er juillet 1909, il gagne 2.700 fr.
*
* *
Charles‑Louis Philippe aura donc été 13 années dans l'Administration, dont 6 dans des emplois sédentaires (1896 à 1902) et 7 dans un service actif (1902 à 1909. »
[Lanoizelée (Louis), Charles‑Louis Philippe, Plaisir du bibliophile, 1953, p.119‑120]
";;145;Inédit;;;"Carte postale autographe inédite sous enveloppe (« TOULOUSE – Marché du Capitole »).";"[Toulouse, 20 septembre 1911]
Mon cher Valery,
Ta lettre[1] m'arrive à Toulouse ce soir mercredi et ne connaissant pas plus que toi les camarades de bureau de notre Philippe[2], j'ai écrit de suite à son ancien chef, Louis Cocu[3], dont je me souvenais de l'adresse par hasard. Il fera le nécessaire, crois‑le bien, car il aimait beaucoup notre ami.
Je te croyais à Paris et j'allais justement t'écrire. Je crois t'avoir déjà dit que je n'irai pas à Cérilly à cause de la haine des Philippe[4] ; j'irai une autre fois, quand le cimetière sera vide et que mes larmes ne seront pas empoisonnées par ces gens‑là.
Je vais passer quelque temps auprès de Michel[5]. Écris‑moi chez lui à Fronton.
[6]
Je t'embrasse.
M. A.
[2] Il s'agit, rappelons‑le, des sollicitations pour la souscription concernant le buste de Charles-Louis Philippe.
[3] L'ancien chef de bureau de Philippe à l'Hôtel de Ville. Sur les emplois successifs de Charles-Louis Philippe, voir ci-dessous la partie ""NOTES""
[4] De la mère et de la sœur jumelle de l'écrivain, principalement
[5] La romancière n'habite donc pas avec Michel Yell – signe de la distance qui est en train de s'affirmer dans le couple.
[6] Cette dernière phrase est ajoutée en biais sur deux courtes lignes dans le bas à droite.
";"Buste de Charles-Louis Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"
Le pénultième paragraphe est ajouté en biais sur deux courtes lignes dans ke bas à droite."
153;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1934-02-23;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 318 BIS";"Arbogast, Yvonne";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;Paris;"
Madame Yvonne Arbogast
Villa « La Mascotte »
Chemin de Saint-Antoine
Nice
Alpes Maritimes
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale
";"Carte postale de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;370A;;;;"Carte postale autographe (« PRIMEL (Finistère). La Ferme des Rochers. – ND Phot. ») adressée sous pli
";"[Paris,] 23 février [1934][1]
Chère Madame,
Comme vous le voyez, je n'ai pas encore déménagé
[2].
Votre lettre m'a réellement fait plaisir. Et ce qui est drôle, c'est que votre nom me revenait souvent en mémoire ces temps-ci.
J'ai l'intention d'aller passer l'hiver prochain à Nice
[3]. Je ne sais si cela me sera possible, mais si mon projet réussit, j'irai jusqu'à votre chemin de S
t Antoine.
Me voici devenue bien vieille. Ce n'est peut-être pas raisonnable de s'en aller si loin, mais je n'ai plus envie d'être raisonnable.
Je vous embrasse aussi de tout mon cœur.
Marguerite Audoux
[2] Ce déménagement, de la rue Léopold‑Robert à la rue de la Convention, ne se fera que l'année suivante.
[3] Ce projet ne se réalisera pas.
";"Déménagement envisagé - Projet d'aller à Nice";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
154;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-11-18;;"Voir la partie DESCRIPTION des lettres 318 BIS et 384 BIS";"Arbogast, Yvonne";"La carte postale est adressée sous pli
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;Saint-Raphaël;"
Mlle Y. Arbogast
Hôtel des Anglais
Menton
(Alpes Maritimes)
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale
";"Carte postale de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;395B;"Carte postale reproduite dans Les Cahiers bourbonnais, n° 33, 1er trimestre 1965 [Talva (François), « Lettres inédites de Marguerite Audoux », p. 270-273 (p. 273 pour cette lettre)]
";;;"Carte postale autographe (« LE TRAYAS – Vue Générale – LL. »)
N. B. : L'enveloppe est rédigée d'une autre main (apparemment l'écriture de Paul d'Aubuisson, qui, quand il peut s'échapper de Paris, fait partie, avec Louise Roche et Lucile Rimbert, de ces « bonnes mains » entre lesquelles la romancière se trouve pour achever son existence).
";"[Saint-Raphaël, 18 novembre 1936]
Ne vous inquiétez pas, dès que cela sera possible je vous ferai signe. Je suis entre bonnes mains.
Votre affectueuse
M. Audoux";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
155;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1933-08-07;;"Carte postale amicale";"Fargue, Marie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 43 – 58 – 102 – 140 – 144 – 159 – 180 – 190 – 217 – 296 – 378
Lettre de Marguerite Audoux et Amélie Perrier à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 366
Lettre de Marguerite Audoux et Michel Yell à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 138
";;Île-d'Yeu;"
Madame Fargue
37, rue du Château-Landon
Paris
(10e)
";"Fonds de Freitas";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale
";"Carte postale de Marguerite Audoux et Amélie Perrier à Mme Fargue (mère)";;;366;Inédit
;;;"Carte postale, rédigée par Amélie Perrier et co-signée par la romancière [« ÎLE D'YEU (Vendée) – Sous-bois (Pointe Gauthier), au fond, Saint-Sauveur »]
";"Île d'Yeu, 7-8-[19]33
Nous pensons bien à vous.
A. Perrier
Marguerite
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
156;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-04;;"Carte postale amicale - Transcription d'une chanson";"Fargue, Léon-Paul";"Cette carte postale (""Cité de Carcassonne. La Tour de l'Inquisition"") a été envoyée sous pli, mais l'enveloppe n'a pas été retouvée.";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;Carcassonne;;"Fonds de Freitas";Carcassonne;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon‑Paul Fargue";;;115;Inédit
;;;"Carte postale autographe
";"
[Carcassonne, seconde quinzaine d'avril 1911[1]]
Nous regrettons bien que tu ne sois pas ici avec nous, vieux frère, aussi pour ma part je t'embrasse de tout mon cœur.
Un bon baiser aussi pour ta bonne maman.
Marguerite
Tu nous manques aujourd'hui. Si tu savais comme la ville est triste après qu'elle a perdu son troubadour. Carcassonne t'attendait après Montaubagne[2]. Y viendras‑tu ? On chante dans les cafés :
« Sonnent le glas et le […]
[…][3] clocher, dans Carcassonne,
Sur Victor, sur Gastilleur,
Et le ciel est tout en pleurs[4]. »
Les paroles sont de sire le […].
Je t'embrasse, vieux, à bientôt.
Michel
[1] La carte postale, écrite intégralement sur la face « correspondance » par les deux expéditeurs (la partie de gauche par Marguerite Audoux, et celle de droite par Michel Yell) n'est pas assortie de l'enveloppe, dont le cachet pourrait éventuellement nous renseigner. Il paraît cependant évident que nous avons là la suite du périple commencé avec Fargue (voir la partie ""DESCRIPTION"" de la lettre 113, qui atteste sa présence à proximité des gorges de la Vézère, et l'allusion à Montauban faite ici par Yell). Ce voyage se continue par un arrêt à Fronton (voir la lettre 114) et, encore plus au sud, par l'excursion à Carcassonne dont témoigne cette carte, qui ne saurait donc se situer que dans la seconde quinzaine d'avril 1911.
[2] Déformation plaisante de Montauban, pour suggérer l'accent des habitants
[3] Un mot surchargé, illisible comme plusieurs passages
[4] Chanson non identifiée
";"Carte amicale - Transcription d'une chanson";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Plusieurs passages de la chanson surchargés et illisibles"
157;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-07-05;;"Carte estivale amicale";"Fargue, Marie";"Carte postale représentant une vue de Trégastel-Primel. Le mot écrit par Michel se trouve dans un angle.";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;Plougasnou;Paris;"Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 25, décembre 1967, p. 51";Plougasnou;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux et Michel Yell à Mme Fargue (mère)";;;43;"Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 25, décembre 1967, p. 51
";;;"Carte postale autographe représentant une vue de Trégastel‑Primel.
";"[Plougasnou, 5 juillet 1910]
Bien chère Madame,
Nous sommes ici avec un bien vilain temps, mais bien contents tout de même. Michel vous embrasse bien affectueusement et moi aussi.
[1] Dans l'angle, de l'écriture de Michel Yell : Je me réjouis de vous revoir bientôt à Paris. J[ules] i[ehl].
";"Carte estivale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
158;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-08-17;;"Léon-Paul Fargue";"Fargue, Marie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Fargue (mère) : 43 – 58 - 102 – 140 – 144 – 159 – 180 – 190 – 217 – 296 – 378
Lettre de Marguerite Audoux et Amélie Perrier à Madame Fargue (mère) : 366
Lettre de Marguerite Audoux et Michel Yell à Madame Fargue (mère) : 138
";;Île-d'Yeu;"Madame Fargue
Faubourg Saint‑Martin 156
Paris
";"Fonds de Freitas";Île-d'Yeu;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale autographe inédite";"Carte postale de Marguerite Audoux et Michel Yell à Mme Fargue (mère)";;;138;Inédit;;;"Carte postale autographe inédite [« Île d'Yeu (Vendée) – Village de la Meule »]";"
[L'Île d'Yeu, 17 août 1911]
Pourquoi ce vilain Léon[1] ne vient‑il pas nous retrouver ici ?
Embrassez‑le bien pour nous deux Michel [sic] et recevez pour vous, ma chère Madame Fargue, deux bons baisers bien affectueux.
Marguerite et Michel[2]
[2] Les deux prénoms sont écrits par la rédactrice.
";"Léon-Paul Fargue";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
159;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-07-13;;"Pensée amicale de Bretagne";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;;;Plougasnou;"M. Valery Larbaud
À Vichy Saint‑Yorre
Allier
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A 252]";Plougasnou;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Marguerite Audoux et Michel Yell à Valery Larbaud";;;47;;;;"Carte postale autographe inédite (« Route de Quimper à Chateaulin – Calvaire de saint‑Vénec ») adressée à :
M. Valery Larbaud
À Vichy Saint‑Yorre
Allier
";"[Plougasnou, 13 juillet 1910]
Bons baisers de nous deux.
Marguerite
Michel
";"Pensée amicale de Bretagne";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
160;"Harry, Myriam";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1919-01;;"
Première lauréate du Prix Vie heureuse (en 1904) avec La Conquête de Jérusalem (la vie, romancée, de son propre père), Myriam Harry (1869‑1958) représente ainsi un jalon dans l'histoire du féminisme (ce qui ne signifie pas pour autant qu'elle soit elle‑même féministe), en tant que représentante du tout nouveau Prix littéraire, réponse au « Pas de femmes parmi nous » de Rosny aîné, alors président du Goncourt. Myriam Harry est née à Jérusalem d'un israélite russe et d'une doctoresse allemande (luthérienne). Elle a une jeunesse cosmopolite (Londres, Berlin, Paris, les Indes, la Tunisie). Si elle écrit sous le pseudonyme de Siona, on pourrait penser que c'est en fervente sioniste. En réalité, c'est tout simplement parce qu'elle est née sur le Mont Sion.
Citons, de Myriam Harry, un extrait de « Souvenirs du Femina », article inclus dans une brochure de 1954 pour le cinquantenaire du prix [Louis Lanoizelée, dans son Charles‑Louis Philippe (Plaisir du bibliophile, 1953, p. 80‑81) mentionne déjà ce même fantaisiste passage comme figurant dans La Revue de Paris. Il s'agit donc, pour la brochure en question, de la reprise d'un article déjà édité]. On comprend que c'est à l'occasion du Prix 1910 que les deux femmes ont fait connaissance :
« Marguerite Audoux présente Marie‑Claire, en même temps que Péguy avec Le Mystère de la Charité, dont il avait vainement espéré le prix Goncourt.
C'est sous la présidence de Mme Alphonse Daudet, dans ses beaux salons de la rue de Bellechasse, sous les regards des portraits de Renoir, si mélancoliques, des Sisley, si clairs, des Manet, flamboyants, et des rutilantes études de Besnard, rapportées des Indes.
Je crois que je regardais beaucoup plus les tableaux que je n'écoutais les discussions. On soupçonnait Marguerite Audoux de ne pas avoir écrit son livre toute seule… Avait‑elle été pastourelle ? était‑ce une pauvre couturière ? Vivait‑elle avec… et patati et patata. Je ne savais rien d'elle, mais j'aimais son roman, et lorsqu'elle emporta nos suffrages, j'étais heureuse d'aller lui porter moi‑même la bonne nouvelle. Je ne la trouvai pas chez elle, mais mon mari alla la chercher pour déjeuner chez nous quelques jours plus tard. C'était une petite personne d'agréable tournure, enjouée, «naturellement naturelle» selon l'expression de Jules Lemaître, parlant avec aisance, clarté, pittoresque et très capable d'avoir écrit Marie‑Claire. Comment en avait‑elle eu l'idée ?
- Charles‑Louis Philippe me l'avait donnée. Il habitait une petite chambre mansardée au quatrième étage, qui voisinait avec celle où, venue à Paris pour chercher du travail, j'étais échouée en plein chômage. Lui, métrait les terrasses des cafés à cent francs par mois, et faisait un peu de journalisme (et, malicieuse, elle ajoute) : il rêvait de métrer les paratonnerres… Je lui racontais mes moutons. «Il faut écrire cela ! Je vous corrigerai.» En attendant il fallait vivre. Nous étions si pauvres que nous n'avions qu'une paire de bottines à nous deux, donnée à Philippe par Gustave Geoffroy, pour lequel le cordonnier les avait faites trop courtes. Elles sont beaucoup trop longues pour son pied. Et pour le mien, donc ! Vous souvenez‑vous combien l'hiver était glacial ? On ne pouvait pas sortir en savates. Il les mettait l'après‑midi pour aller à l'Hôtel de Ville, et moi le matin pour mes courses. Je les attachais à mes chevilles avec des ficelles. Pour descendre cela allait. Mais pour remonter !... la partie vide fléchissait sur les marches. J'essayais de monter de biais en sautillant de marche en marche, comme ça… mais je tombais sur les genoux. Alors je me suis retournée et je grimpais à reculons. C'est long quatre étages ! Avec un seau à charbon à une main et un cabas de pommes de terre dans l'autre. Je n'en finissais pas et les gens dans l'escalier se tordaient. Ils m'appelaient «l'écrevisse».
Et le rire de Marguerite Audoux sonne clair comme un rire de source.
- Heureusement cela n'a pas duré. Un matin, en ouvrant ma porte, je vois une ravissante petite paire à douze boutons. Je n'ai jamais su à qui je les devais. »
Louis Lanoizelée (Ibid.) commente ainsi : « Madame Harry a beaucoup d'imagination. Il est certain que jamais Marguerite Audoux ne lui a dit de semblables racontars. »
On rappellera en effet que Marguerite Audoux est déjà depuis une vingtaine d'années à Paris quand elle fait la connaissance de Philippe par le truchement de Michel Yell. Elle ne vient donc pas de monter à Paris, et elle n'a d'ailleurs, si l'on excepte Vincennes et la rue de Lagny, jamais quitté le quartier Montparnasse. C'est en réalité depuis longtemps qu'elle emplit ses petits cahiers. Yell les découvre après 1900 (la future romancière arrive dans la capitale en 1881), qui en parle à Philippe, lequel s'enthousiasme. L'auteur de Bubu est bien le promoteur, mais non l'instigateur de Marie‑Claire.
Cela rectifié, il faut également se méfier de la romancière qui, elle aussi, « a beaucoup d'imagination ». D'où sans doute ces autres articles (où souvent, comme dans cette prosopopée, on lui prête la parole) qui se contredisent. Dans la lettre 32 à Giraudoux, fait non moins curieux, elle le remercie de sa préface qu'elle trouve parfaite (« Vous avez dit exactement ce qu'il fallait dire »), alors que cette présentation s'égare parfois dans des considérations discutables [« [E]lle songea alors, pour gagner sa vie, à écrire. » (Préface de la prépublication de Marie‑Claire dans La Grande Revue de Jacques Rouché, 14e année, n° 9, 10 mai 1910, p. 14‑15 – p. 14 pour ce passage ‑)].
Ce que dit Myriam Harry elle‑même, en revanche, est tout à fait exact, en particulier les propos des dames du Fémina. Le 25 novembre 1910, Alain‑Fournier écrivait à Péguy : « [U]ne des dames de la Vie heureuse répand le bruit imbécile que ce n'est pas Marguerite Audoux qui a fait son livre. Et les dix‑neuf autres dindes en sont tout effarouchées. » (Alain‑Fournier – Charles Péguy, Correspondance 1910‑1914, Fayard, 1973, p. 30). Tout en laissant à Alain‑Fournier la responsabilité de ses formules, on ne peut donc que constater que ces affabulations ont bien été (et sont encore) proférées.
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Myriam Harry à Marguerite Audoux : 254 - 315";;Paris;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Myriam Harry à Marguerite Audoux";;;254;Inédit;;;"Carte postale autographe (Perrault-Harry
[1] – « La Mort du Cerf ». Salon de Paris 1912 ‑)
[1] Il s'agit du mari de Myriam Harry, Émile Perrault‑Harry, né à Paris le 9 août 1878, élève de Frémiet (1824‑1910), sculpteur animalier et céramiste, sociétaire des artistes français.
";"[Paris, janvier 1919 (?)[1]]
Chère Madame,
Vous ne pouviez me faire un plus grand plaisir qu'en m'envoyant votre aimable souvenir. Nous vous envoyons nos vœux bien sincères et nous serions enchantés de vous avoir à déjeuner – dans la plus grande confraternité – dimanche le 2 février ou bien n'importe quel autre dimanche qu'il vous plaira de nous fixer.
Myriam Harry
[1] L'allusion au dimanche 2 février laisse trois années possibles au‑delà de la première guerre (1908 est impossible, et 1913 improbable) : 1919, 1930 et 1936. Le « chère Madame », plus distant que le « Chère Amie » de la lettre du 12 avril 1926, peut laisser supposer que cette carte est antérieure. Mais ce n'est là qu'une présomption, les relations ayant pu s'interrompre, ou s'espacer entre 26 et 30 ou 36, ces deux derniers millésimes demeurant ainsi éventuels. On notera cependant qu'en janvier 1930, Marguerite Audoux souffre de neurasthénie. Voir la lettre de Marcel Ray à Valery Larbaud du 27 janvier 1930 :
« Francis Jourdain me dit que Marguerite est devenue, depuis quelques mois, plus sombre, plus amère, plus susceptible et tourmentée d'hypocondrie que jamais, et qu'elle vit dans une réclusion volontaire et presque totale. » [Valery Larbaud – Marcel Ray,
Correspondance (1899‑1937), Gallimard, 1980, tome III, p. 146‑147].
[2] amicalement et la signature figurent en haut à droite, à l'envers, à côté de
Chère Madame.
";"Voeux et invitation à déjeuner";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
161;"Larbaud, Valery";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-12-26;;"Lettre amicale de remerciements et de voeux";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Granville;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Granville;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Carte postale de Valery Larbaud à Marguerite Audoux";;;340;Inédit;;;"Carte postale autographe (« Granville – Vague au Casino ») envoyée sous pli
";"Granville, 26 décembre 1930.
Ma chère Marguerite,
J'ai été bien touché de ta lettre de condoléances
[1].
Le temps m'a manqué pour t'aller voir avant la fin de l'année, et j'ai voulu m'éloigner de Paris pendant ces journées de fêtes.
C'est donc d'ici que je t'envoie, avec ma vieille amitié, mes meilleurs vœux pour 1931.
Valery Larbaud
[1] Pour le départ de Mme Larbaud (mère), décédée le 11 octobre dans sa quatre‑vingt‑huitième année. Des obsèques religieuses ont eu lieu le 14 au temple protestant.
";"Carte amicale de remerciements et de voeux";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
162;"Larbaud, Valery";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-03-26;;"
Arnold Bennett (1867-1931) est un romancier anglais dont Larbaud entreprend la traduction d'une des nouvelles, The Matador of the Five Towns. C'est également le préfacier de la traduction anglaise de Marie‑Claire par John Raphaël (voir infra). Arnold Bennett devient célèbre en 1908 pour son roman The Old Wives' Tale. Influencé par Zola et Goncourt, il participe à la vie littéraire française (dîners de La Plume, réceptions du Mercure, …). Son réalisme teinté de compassion humaine le rapproche de Charles‑Louis Philippe, qu'il n'eut pourtant pas le temps de connaître, mais dont il entendit parler par son ami Cipa Godebski, lequel avait des attaches avec La Revue blanche. C'est très probablement Léon‑Paul Fargue qui fit connaître Marguerite Audoux à Arnold Bennett. C'est lui, en tout cas, qui donne force détails à l'écrivain anglais pour la rédaction de la préface de Marie‑Claire, d'après ce qu'on apprend dans le journal de Bennett en date du 6 janvier 1911.
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Thorenc;"Madame Marg[uerite] Audoux
10, rue Léopold‑Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale [« Station Alpestre de Thorenc (A.‑M.), altitude 1250 m. – Vue générale »]";"Carte postale de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux";;;170;Inédit
;;;"Carte postale autographe
";"
[Thorenc, 26 mars 1912]
Salut du pays de la neige !
Valery
Saluts de votre préfacier[1], chère madame.
Arnold Bennett [2]
[1] Voir supra la préface de Bennett pour l'édition anglaise de Marie-Claire dans la partie ""DESCRIPTION""
[2] Larbaud et Bennett se rencontrent à Cannes et excursionnent ensemble.
";"Carte postale amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
163;"Larbaud, Valery";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-11-30;;"Carte amicale";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
[Cette carte postale est du même jour que la longue lettre (70) cosignée par Fargue]
";;Gien;"Madame Marg. Audoux
10, rue Léopold‑Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Gien;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale autographe inédite [« Le Hameau familial de Montbricon, Gien (Loiret). La Tour Jeanne d'Arc »]. Sur le côté de la carte où se trouve la photo de la tour, Larbaud a écrit : « Nous allons à Argenton et passerons par Bourges et Argent. » (de Gien, ils sont plus exactement passés respectivement par Argent et Bourges).";"Carte postale de Valery Larbaud et Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux";;;69;;;;"Carte postale autographe inédite [« Le Hameau familial de Montbricon, Gien (Loiret). La Tour Jeanne d'Arc »]. Sur le côté de la carte où se trouve la photo de la tour, Larbaud a écrit : « Nous allons à Argenton et passerons par Bourges et Argent. » (de Gien, ils sont plus exactement passés respectivement par Argent et Bourges).
";"[Gien, 30 novembre 1910]
Pendant que Fargue achève de s'habiller.
Salut de Gien.
Valery
C'est pas vrai !
Polemon
";"Carte amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
164;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1916-12-03;;"George Besson - Octave Mirbeau très malade - Docteur Albert Robin - Alice Mirbeau - Louise et Georges Roche - Lucile et René Dugué - Lette";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Antoine Lelièvre
Caporal Signaleur de premier Bataillon
26e régiment d'Inf Territoriale
S. P. 95
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale et lettre";"Carte postale et lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;241;Inédit
;;;"Carte postale et lettre (dont le texte continue celui de la carte[1]) autographes
N. B. : La carte représente l'angle du boulevard Raspail et de la rue Léopold‑Robert. Marguerite Audoux habite à l'endroit des trois premières fenêtres (en partant de la gauche) du sixième étage mansardé donnant sur le boulevard ; elle les a encadrées, surmontées de ces mots : C'est ici que demeure l'oublieuse M. A. qui vous embrasse de tout cœur.
[1] À partir de Encore une mauvaise nouvelle, mon bon Lelièvre.
";"[Paris,] Dimanche 3 décembre 1916[1]
Mon bien cher ami,
Pardon et encore pardon de vous avoir oublié si longtemps. Il a fallu que je rêve de vous cette nuit pour que votre souvenir remonte brusquement des profondeurs où il se cachait sous les soucis de toutes sortes.
Dans mon rêve vous vous plaigniez du froid. J'espère que vous n'en souffrez pas trop et que vous êtes bien portant..
Je vous envoie les pipes de B[esson] Les deux en bruyère sombre sont de première qualité, et B[esson] me les a données spécialement pour vous. Si vous vous trouvez trop bien partagé, faites un autre heureux. Je suis un peu honteuse d'avoir tant tardé à vous les envoyer, mais vraiment tant de choses laides ont passé sur moi et autour de moi depuis quelque temps, que je vous demande d'être un peu indulgent. Vous savez que je vous aime profondément malgré mes airs négligents.
Encore une mauvaise nouvelle, mon bon Lelièvre. Mirbeau est de plus en plus mal. Une double congestion pulmonaire l'a courbé en deux voilà bientôt un mois et en[2] a fait un pauvre être étouffant et souffrant le martyre. Robin[3] ne donne pas d'espoir malgré un mieux apparent. Je reste souvent des heures auprès de lui et je ne suis pas toujours sûre d'être reconnue. Je tâche de me rendre utile à Mme Mirbeau en lui faisant quelques courses par‑ci par‑là, et en restant près du malade lorsqu'elle est obligée de sortir.
Pour qui a connu Mirbeau encore plein de vigueur, pour qui a su regarder ses yeux de tendresse dans sa face de souffrance, c'est une peine profonde de voir maintenant ce qu'il en reste. Quand il lève sur moi ses pauvres yeux sans regard, je lui sourie, mais j'ai une grande envie de pleurer qui me prend chaque fois.
Ma Louise est de retour. J'espérais qu'elle resterait à Lourdes jusqu'à la fin de la guerre[4] mais elle ne pouvait plus entendre les prières de ses parents, et l'idée que son fils est un « bienheureux au ciel, d'où il protège les siens sur la terre » lui apportait plus de colère que de résignation. Elle ne rapporte pas une santé trop brillante de là‑bas, et comme le malheur l'a frappée dans son enfant, elle s'imagine qu'il continuera en la frappant dans son mari. Vous souvenez‑vous du brave Roche que vous avez vu ici ? Le pauvre gars vient de sauter avec l'ambulance où il était électricien. Il n'a rien eu de cassé pour sa part, mais il est resté avec un corps tout bleu pendant deux semaines.
Ma petite Lucile[5] commence à moins pleurer, et moi j'oublie déjà ce bon petit René
[6] que j'aimais bien. Une autre mort[7], et la maladie de M
[irbeau] prennent toute ma pensée pour l'instant et font de moi une créature bien abrutie.
Et vous, comment ça va ?
Avez‑vous jamais pensé à devenir un officier d'administration dans l'aviation ?
Dans mon rêve de cette nuit je vous offrais une chaude couverture pour vous envelopper, mais au fur et à mesure que nous la déroulions, elle devenait une étoffe de soie merveilleuse de couleur et de finesse, et vous me disiez avec un peu d'amertume :
« Envoyez‑la à Lette qui aime les jolies choses car pour me tenir chaud il faut des couvertures plus épaisses. »
Au revoir, je vous embrasse bien affectueusement.
M. Audoux
[1] La carte et la lettre sont envoyées le 4.
[2] Avant le en, un l' est rayé.
[3] Il s'agit du Dr Albert Robin. C'est l'époque à laquelle Alice Mirbeau, la femme de l'écrivain, choisit de s'installer au 1 de la rue Beaujon, à Paris, juste en face de la maison du médecin [voir Michel (Pierre) et Nivet (Jean‑François), Octave Mirbeau, l'Imprécateur au cœur fidèle, Séguier, 1990, p. 915].
[4] Voir les lettres 236 (quatrième paragraphe) et 238 (avant‑dernier paragraphe)
[5] Lucile Dugué, la fille de Louise Roche
[6] Le frère de Lucile, qui est mort au front. (Voir le début de la lettre 240).
";"George Besson - Octave Mirbeau très malade - Docteur Albert Robin - Alice Mirbeau - Louise et Georges Roche - Lucile et René Dugué - Lette";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 2 de la partie TEXTE"
165;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-07-05;;"Le ""permis"" de Michel Yell";"Fargue, Léon-Paul";"Contrairement au pneumatique envoyé à Larbaud (lettre 25) sur une carte‑lettre de même dimension, mais vierge, Marguerite Audoux use ici du formulaire imprimé par la poste (de couleur bleue, d'où son nom de « petit bleu »). Nous nous permettons de décrire cet imprimé destiné à un mode d'acheminement qui n'a plus cours aujourd'hui. Sur la partie extérieure qui se replie en deux pour être collée figurent d'un côté :
« République française
_________
CARTE PNEUMATIQUE
__________
[Trois lignes pour l'adresse]
La remise est gratuite. – Toute correspondance pneumatique déposée le soir avant la fermeture du bureau et portant la mention «Jour» n'est distribuée que le lendemain matin. Voir au verso. »
Dans le coin supérieur gauche, figure en diagonale :
« Expédié par
M
Demt à
Rue N°
L'inscription du nom et de l'adresse et de l'expéditeur est facultative. »
[Marguerite Audaux n'a pas renseigné cette partie]. Le texte imprimé au verso est le suivant :
« AVIS
La carte pneumatique ne doit contenir ni corps dur, ni valeur au porteur, ni objet dont le transport par la poste est interdit ; elle doit rester assez flexible pour pouvoir être facilement pliée en vue de son insertion dans les boîtes des trains pneumatiques.
La carte qui ne remplirait pas ces conditions réglementaires serait assimilée à une lettre ordinaire et traitée comme telle.
Le service des correspondances pneumatiques de Paris est étendu, à l'aide de facteurs spéciaux, aux villes suivantes :
Asnières, Aubervilliers, Billancourt, Bois‑Colombes, Boulogne‑sur‑Seine, Charenton‑le‑Pont, Clichy‑la‑Garenne, Courbevoie, Issy, Ivry, Levallois‑Perret, les Lilas, Malakoff, Montreuil‑sous‑Bois, Montrouge, Neuilly‑sur‑Seine, Pantin, le Pré‑St‑Gervais, Puteaux, St‑Denis‑sur‑Seine, St‑Mandé, St‑Maurice, St‑Ouen, Suresnes, Vanves et Vincennes.
La dernière levée des correspondances pneumatiques de ou pour ces villes a lieu à 7 heures du soir. – Toutefois, les dimanches et jours fériés, les heures de la dernière levée diffèrent pour Les Lilas, Malakoff, Montrouge, LePré‑St‑Gervais et St‑Maurice. Se renseigner aux bureaux de poste. »
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
";;Plougasnou;"Monsieur L. Fargue
156, rue du Faubourg St Martin
Paris
";"Fonds de Freitas";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte-lettre (petit bleu)";"Carte-lettre (petit bleu) de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon‑Paul Fargue";;;44;;;;"Carte‑lettre (petit bleu[1]) autographe inédite
[1] Un bleu est un courrier rapide par voie pneumatique, dans Paris. L'enveloppe était de couleur bleue. On disait encore un pneu ou un pneumatique. (Voir les lettres 25, 46 et 48, et, supra, les ""Eléments codicologiques"")
";"[Plougasnou, 5 juillet 1910]
Mon cher Vieux,
Je compte absolument sur toi pour le permis
[1] de Michel, c'est‑à‑dire le passage de Paris à Toulouse. Tu m'as dit que cela te serait facile avec ton Marin
[2] ; fais‑le donc, mon vieux, sans tarder, car Michel sera obligé de rentrer plus tôt qu'il ne pensait.
J'espère recevoir de toi un mot ces jours‑ci pour me rassurer à ce sujet.
Je te remercie et t'embrasse bien fort.
Marguerite
Vieux frère, je compte absolument sur toi pour le permis. J'espère qu'à mon retour nous passerons ensemble une bonne journée.
Ton Michel
[1] Il s'agit d'une réduction de 50% sur les voyages (voir les lettres 40 BIS et 41).
[2] Relation que nous n'avons pu identifier
";"Le ""permis"" de Michel Yell";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
166;Alain-Fournier;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-08-20;;"Au front - Demande de destruction d'une partie de ses lettres (évoquant Yvonne)";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres d'Alain-Fournier à Marguerite Audoux : 56 – 76 – 135 – 201 – 202 – 218
Lettres de Marguerite Audoux à Alain-Fournier : 160 – 204 – 208 – 209
";;"Hauts de Meuse";"L'adresse est rédigée au crayon bleu :
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold‑Robert, 10
Paris
N. B. : L'absence de timbre et de cachet peut laisser supposer que cette carte lettre a été, ou transmise par une autre voie que celle de la poste, ou incluse dans un autre pli – ou ensemble de plis – posté.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Les Hauts de Meuse";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Carte-lettre;"Carte-lettre d'Alain‑Fournier à Marguerite Audoux";;;218;"- Rivière (Isabelle), Vie et passion d'Alain‑Fournier, Jaspard, Paulus & Cie, Monaco, 1963, p. 391 ;
- le Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe n° 33, décembre 1975, p. 53 ;
- Alain‑Fournier, Lettres à sa famille et à quelques autres, Fayard, Nouvelle édition d'Alain Rivière, 1991, p. 705‑706 ;
- Algrain (Michel), « Marguerite Audoux et Alain‑Fournier, une amitié silencieuse », in La Famille littéraire de Marguerite Audoux, La Sève et la Feuille, 18380 Ennordres, 1993, p. 48[1] ;
- Garreau (Bernard), La Famille de Marguerite Audoux, thèse pour le doctorat, soutenue à l'Université d'Orléans le 11 janvier 1996, Atelier National de Reproduction des Thèses, Lille, 1996, tome 1, p. 283[2].
[1] La transcription des plus fidèles de cette édition va jusqu'à reproduire les passages à la ligne de la lettre‑carte manuscrite et l'exacte typographie de la signature.
[2] Passage repris dans « La Famille de Marguerite Audoux par Bernard‑Marie Garreau », in Bulletin des amis de Jacques Rivière et d'Alain‑Fournier, nos 79‑80, 2e trimestre 1996, p. 19.
";;;"Carte‑lettre grise autographe (14/11 dépliée, bords détachables compris – lesquels bords collés ont été enlevés inégalement ‑), écrite au crayon à papier.
";"[Front de l'est, Hauts de Meuse, vers le 20 août 1914[1]]
Ma chère amie,
Je suis à la guerre, dans l'Est. Il peut m'arriver n'importe quoi un jour ou l'autre[2]. J'espère bien vous revoir au mois de novembre. Mais enfin pour plus de précaution j'ai voulu vous envoyer de la frontière[3] ce baiser comme à ma sœur.
Je veux vous demander aussi ce petit sacrifice : vous me tranquilliseriez[4] en détruisant les lettres que je vous ai envoyées au mois d'août dernier à propos de mon voyage à Rochefort[5]. Il ne faut plus qu'il soit question de cela maintenant.
Il y a quelqu'un que j'aime plus que tout au monde
[6]. Il ne faut pas qu'un jour ces lettres puissent lui tomber dans les mains et lui faire croire qu'il[7] a pu y avoir partage ou restriction dans mon immense amour. Je compte sur vous d'une façon absolue pour faire brûler ces lettres. Je vous laisse toutes les autres, avec ma grande tendresse, ma parfaite amitié. Je vous embrasse longuement, étroitement, ma chère bonne amie.[8]
Votre H. A. Fournier
[1] Datation d'Alain Rivière (voir les références de son édition dans la partie PUBLICATION). Alain‑Fournier serait donc aux environs de Nixéville. Voir Denizot (Alain) et Louis (Jean), L'Énigme Alain‑Fournier 1914‑1991, Nouvelles éditions latines, 2000, p. 17 (« Déplacements de la 67e D.R. »)
[2] Contrairement à ce qui apparaît dans la lettre manuscrite, Isabelle Rivière clôt ici le premier paragraphe.
[3] « Cette lettre est donnée par Isabelle Rivière (Vie…, p. 391). La phrase «de la frontière» a été omise. » (Alain‑Fournier, Lettres à sa famille et à quelques autres, p. 706, note 1). En réalité, ce n'est pas « la phrase », mais la seule expression de la frontière qui a été omise par la sœur d'Alain‑Fournier.
[4] On trouve le futur simple tranquilliserez dans les deux éditions, citées en fin de lettre, d'Isabelle Rivière et d'Alain Rivière, leçon que nous avions suivie avant d'avoir accès au manuscrit.
[5] Il s'agit donc, contrairement aux allégations de Georges Reyer (Un Cœur pur : Marguerite Audoux, Grasset, 1942, p.168), d'un témoignage épistolaire, d'Alain‑Fournier à Marguerite Audoux, sur Yvonne, et non d'une correspondance avec cette dernière que l'auteur du Grand Meaulnes eût confiée à sa consœur et amie. Voir à ce propos la juste mise au point d'Isabelle Rivière (Op. cit. dans la partie PUBLICATION) p. 518, début de l'appendice 80.
[6] L'actrice et écrivaine Pauline Benda, dite Madame Simone (1877‑1985)
[8] Toutes les éditions citées dans la patie PUBLICATION, hormis celle de La Sève et la Feuille (article de Michel Algrain), modifient la ponctuation des deux dernières phrases pour aboutir à la leçon suivante : « Je vous laisse toutes les autres. Avec ma grande tendresse, ma parfaite amitié, je vous embrasse… ».
";"Au front - Demande de destruction d'une partie de ses lettres (évoquant Yvonne)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 7 de la partie TEXTE"
167;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-07-13;;"Organisation pour l'accueil de Léon-Paul Fargue à Plougasnou";"Fargue, Léon-Paul";"Carte-lettre (petit bleu) à laquelle une seconde page est collée.";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 - 70
";;Plougasnou;"Monsieur Léon Fargue
156 rue du faubourg Saint Martin 156
Paris
";"Fonds de Freitas";Plougasnou;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte-lettre (petit bleu)";"Carte-lettre de Marguerite Audoux (et Michel Yell) à Léon‑Paul Fargue";;;46;"Fonds de Freitas. Carte‑lettre (petit bleu) autographe inédite. Une seconde page est collée ; le tout est adressé à :
Monsieur Léon Fargue
156 rue du faubourg Saint Martin 156
Paris
";;;"Fonds de Freitas. Carte‑lettre (petit bleu) autographe inédite. Une seconde page est collée ; le tout est adressé à :
Monsieur Léon Fargue
156 rue du faubourg Saint Martin 156
Paris
";"[Plougasnou, 13 juillet 1910]
Mon cher Vieux,
Nous nous sommes trop précipités pour te dire que nous irions au devant de toi à Morlaix
[1]. Nous comptions sur la carriole d'une bonne femme qui part du Diben à 2 heures du matin pour livrer son poisson à Morlaix, mais à cause des fêtes
[2] nous ne savons pas si elle ira. Mais voici ce que tu peux faire exactement : si tu voyages de jour avec le rapide qui part de Paris à 9
h 40 (matin)
[3], tu peux coucher à Morlaix. Mais si tu prends le train qui nous a amenés et qui est très bon (il part à 8
h [du soir] de la gare Montparnasse et arrive à morlaix à 9
h et demie du matin), à la gare tu trouveras des voitures qui t'amèneront directement au Diben. Elles coûtent 12 francs. Ou bien tu prends le courrier qui t'amène à Plougasnou pour 1 fr 30, et en nous avertissant nous irions au‑devant de toi à Plougasnou
[4], qui n'est qu'à deux kilomètres du Diben.
Ainsi donc, que tu couches à Morlaix, ou que tu arrives le matin, il faut de toute façon que tu prennes, ou une voiture, ou le courrier, mais te connaissant comme je te connais, il vaudra mieux pour toi prendre une voiture, car nous qui avons pris le courrier, nous avons juré de ne plus le reprendre.
Au revoir, cher vieux, nous t'attendons, et t'embrassons bien ainsi que ta bonne maman.
Marguerite et Michel
[1] Nous n'avons pas de trace épistolaire de cette promesse.
[2] Les Fêtes du 14 juillet.
[3] (matin) est ajouté dans l'interligne supérieur.
[4] Marguerite Audoux est coutumière de l'anacoluthe (une autre est présente dans la suite du texte de cette lettre). Rappelons que c'est sciemment, pour ne pas encombrer l'appareil critique, que nous n'ajoutons pas systématiquement de [sic] lorsque cette erreur de style se produit.
N.B. : c'est Marguerite Audoux qui souligne.
";"Organisation de l'accueil de Léon-Paul Fargue à Plougasnou";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
168;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-07-19;;"Michel Yell sollicité par Eugène Rouart ; demande de subsides pour la petite Angèle";"Gide, André";"Carte-lettre autographe inédite, à laquele est joint un billet autographe inédit
";Bon;Correspondance;Français;"Billet joint. Lettres 20, 24, 37, 38, 40, 50 et 51";;"Le Diben, par Plougasnou, Finistère";" Monsieur André Gide
à Cuverville
par Criquetot L'Esneval
Seine‑Inférieure
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy ; [Gi‑Aud 8] pour la lettre, et [A-8] pour le billet joint";"Le Diben";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte-lettre assortie d'un billet";"Carte-lettre de Marguerite Audoux à André Gide";"Eugène Rouart (cité dans le premier paragraphe de la lettre) est le fils d'Henri Rouart (1833‑1912), grand industriel, artiste peintre et collectionneur, et le grand‑oncle du romancier et académicien Jean‑Marie Rouart (1943). Tout en exerçant des activités d'ingénieur agricole, il mène une carrière d'écrivain (La Villa sans maître, Mercure de France, 1898 ; La Maison du Bien‑Être, dont plusieurs extraits sont publiés dans L'Ermitage en février, mars et avril 1900 ; quelques nouvelles et essais qui paraissent dans L'Ermitage, Antée et L'Occident). Il est l'un des fondateurs et un collaborateur de L'Archer, revue de culture, d'art et de littérature créée vers 1930 à Toulouse. En 1902 il va se fixer dans le canton de Fronton, sur le domaine de Bagnols, dont il fait une exploitation modèle et un centre d'expérimentation et de rayonnement avant d'acquérir d'autres terres. Il est maire de Castelnau d'Estrétefonds de 1905 à 1919, élu Conseiller d'Arrondissement du canton de Fronton le 28 juillet 1907, et, de janvier 1908 à juillet 1909, chef de cabinet du ministre du Commerce et de l'Industrie Jean Cruppi, député de la Haute‑Garonne. Enfin, comme l'indique le début de cette lettre datée du 19, il fait campagne - et sera élu Conseiller général de Fronton à la suite des élections du 24 juillet 1910. Il le demeure jusqu'à sa mort en juillet 1936. Il devient également Sénateur de la Haute‑Garonne en 1932. Sa vie durant, il favorise la carrière d'artistes et d'écrivains, par exemple Francis Jammes. Il existe aussi d'importantes correspondances avec Paul Valéry et Henri Ghéon. C'est le 2 février 1893 qu'il rencontre pour la première fois André Gide. Ce dernier le sollicite avec insistance pour agir en faveur de la carrière de Michel Yell qui, étudiant en droit en 1902, est contraint de payer ses études en travaillant comme employé à la Compagnie des Chemins de fer de l'Est. Les démarches seront longues. En 1908, on retrouve Yell à La Loupe, puis l'année suivante, enfin, à Fronton comme juge de paix. Le groupe de Carnetin ne prise pas spécialement Eugène Rouart qui, par son influence, soustrait Michel à ses amis. Francis Jourdain, en particulier, confie son amertume à Marcel Ray à qui il écrit le 11 novembre 1911 que Rouart, selon lui, est plus intéressé par ses intérêts électoraux que par la carrière du jeune juriste qu'il sollicite pour l'aider dans ses campagnes. Il eût aimé s'entourer de « gens à lui » pour prévenir le scandale où risquaient de l'entraîner ses tendances homosexuelles. (Médiathèque Valery-Larbaud [R.Jou 1]). Rouart enfin, comme Gide, Ruyters et d'autres, n'est nullement favorable à la relation entre la romancière et son protégé. Il explique cependant sans ambages à Gide son énervement face à ce qui serait une légende, la « séquestration » de Yell à Fronton pour le soustraire à la fréquentation de Marguerite Audoux. Selon lui, le jeune homme lui‑même ne se prive nullement auprès des fraîches beautés du cru, et son éloignement et sa relative froideur envers la romancière ne sont donc pas le fait d'un complot. (Renseignements aimablement communiqués par le regretté Professeur D. H. Walker, de l'Université de Sheffield en Grande-Bretagne).
";;50;;;;"Carte‑lettre autographe inédite ; petit billet autographe inédit joint à cette carte lettre
";"Le Diben
par Plougasnou
Finistère
Cher Monsieur,
Malgré le mauvais temps je suis ici bien heureuse auprès de Michel. Malheureusement E. Rouart le rappelle à cause des élections du 24 juillet
[2]. Sans cela il aurait pu rester ici jusqu'à la fin du mois. Vous pensez bien que je maudis la politique de tout mon coeur
[3], et aussi E. Rouart à qui je ne manquerai pas de le dire le jour où je le verrai. (Il est bien certain qu'à ce moment‑là j'aurai oublié la politique et mon désagrément et que je lui ferai en le voyant mon plus gentil sourire).
Je vais vous parler maintenant de choses plus sérieuses.
La grand‑mère de la petite Angèle Lenoir (la petite fille de Milie) vient de la reprendre chez elle
[4]. L'enfant vient de passer son certificat d'études et il est nécessaire qu'elle continue à aller encore un an à l'école car elle n'a pas encore treize ans. Je vous serais très reconnaissante de bien vouloir envoyer chaque mois 10 francs
[5] sur l'argent que vous m'aviez offert de la deuxième partie de
Charles Blanchard que vous avez publié dans la
Nouvelle Revue française[6].
J'ai employé au mieux des intérêts de la petite fille les 190
F que vous m'avez déjà donnés et d'autre part un ami de Philippe
[7] qui ne
[8] veut pas dire son nom assurera aussi longtemps que possible la plus grosse partie de la somme nécessaire à son existence.
Je suis toujours au mieux avec le Lampadaire. Elle m'écrit que des méchants ont voulu m'empêcher d'avoir le prix Goncourt, mais que plus rien ne s'y oppose
[9] « puisqu'elle
[10] vient de trouver une lettre de plus de son petit oiseau bleu
[11] ».
Michel se réjouit de vous voir cet été à Fronton
[12], et moi je vous prie d'accepter mes sentiments très affectueux.
Marguerite Audoux
[1] Le cachet de la poste indique le 18. La romancière a pu commettre une confusion, ou encore postdater cette lettre, pensant qu'elle l'enverrait le lendemain.
[2] juillet a été rajouté. Il s'agit des élections au Conseil général, que va remporter Eugène Rouart.
[3] Cela n'est qu'une apparente boutade. Marguerite Audoux abhorre les étiquettes et toute forme d'engagement autre qu'humain, ce qui la différencie de Jourdain et de Werth.
[4] après que est biffé après chez elle. « Chez elle » ; c'est‑à‑dire à La Haie-Fouassière, près de Nantes.
[5] 10 francs est ajouté dans l'interligne inférieur après chaque mois.
[6] La première version de Charles Blanchard, de Charles‑Louis Philippe, a en effet été publiée en deux livraisons dans la Nouvelle Revue française : Charles Blanchard, I, Le Froid, janvier 1910, p. 443‑469 ; et Charles Blanchard, II, La Maison du sabotier, février 1910, p. 6‑32.
[7] On pourrait penser à l'un des membres du groupe de Carnetin, en particulier à Francis Jourdain. Mais il semble, et les lettres 37 et 38 sont là pour nous le confirmer, qu'il s'agit bien de Larbaud. Quoi de plus logique, d'ailleurs, que les deux richissimes écrivains fussent sollicités pour cette pension ?…
[8] ne est rajouté dans l'interligne supérieur.
[9] Un second plus est rayé après oppose.
[10] On lit *puisque qu'elle dans le texte de la lettre.
[11] Lettre de Charles‑Louis Philippe. Le rapport entre le Goncourt et la lettre en question (?) demeure obscur.
[12] Nous n'avons pas plus trouvé trace de ce voyage dans les documents mis à notre disposition que dans Masson, Pierre, « Les voyages d'André Gide. Chronologie sommaire », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 61, janvier 1984, p. 95-105.
Un petit billet autographe inédit est joint à cette lettre :
""Adresse de Madame
Legrand
rue de Vaugirard 4
Paris
Grand-mère de la petite Angèle""
";"Michel Yell sollicité par Eugène Rouart ; demande de subsides pour la petite Angèle";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Pour les variantes, voir les notes 2, 4, 5, 8, 9 et 10 du texte de la carte-lettre ; dans le billet joint, à la deuxième ligne, Lerg est rayé, suivi de Legrand."
169;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-07-23;;"L'argent que verse Gide à la petite Angèle Lenoir ; l'avenir littéraire de Michel Yell
";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres 7, 50, 52, 53, 54 et 64";;Plougasnou;"Monsieur André Gide
à Cuverville
par Criquetot L'Esneval
Seine‑Inférieure
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy";Plougasnou;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Carte-lettre;"Carte-lettre de Marguerite Audoux à André Gide";"George Delaw (pseudonyme de Georges Deleau), dont il est question dans le deuxième paragraphe de la lettre, naît le 4 septembre 1871 à Sedan et meurt le 8 décembre 1929. Dessinateur humoriste et sympathisant libertaire, il entretient une correspondance avec Jean Grave et donne plusieurs dessins aux Temps nouveaux.
Il est possible que le premier contact entre Delaw et le groupe de Carnetin soit assuré par Francis Jourdain, qui ressemble un peu à son confrère par ses idées et sa production.
";;51;;;;"Carte‑lettre autographe
";"[Plougasnou, 23 juillet 1910]
Cher Monsieur,
Je me chargerai volontiers des 60
frs pour la petite Angèle
[1] mais je vous prie de ne pas me les envoyer ici. Je rentre à la fin de la semaine prochaine
[2]. Je vous prie de vouloir bien me les envoyer le premier ou le deux août.
Michel est parti juste au moment du beau temps mais il était bien content tout de même. Il a fait ici la connaissance de George Delaw et sans doute par la suite, ils travailleront ensemble
[3].
Je suis très contente que Michel ait eu ses vacances avec des amis au courant de ce qui se passe à Paris. Cela va lui donner du courage pour travailler. Et même s'il n'en avait pas envie, il aurait honte de ne rien faire.
Il a trouvé ici Charles Morice qui est notre voisin et qui peut lui être utile pour des contes
[4], ce qui lui permettrait de gagner quelque argent.
Enfin, cher Monsieur, de votre côté soyez
[5] assez bon de l'encourager. Je sais bien qu'il ne travaille pas facilement quand il est seul, mais en lui écrivant pour le tenir au courant de ce qui se passe à Paris, il se sentirait moins seul et aurait plus de coeur au travail.
Si vous aviez quelque chose à dire à Francis Jourdain, il est toujours à Coutevroult
[6], mais je ne resterai à Paris que quelques jours pour repartir dans le Jura avec des amis
[7].
Bien affectueusement à vous.
Marguerite Audoux
[1] Angèle Lenoir (voir la lettre 50).
[2] cette est rayé ; la et prochaine sont rajoutés de part et d'autre de semaine. La romancière rentrera donc le 30 juillet, puisque le 23, jour de la rédaction de cette lettre, est un samedi. Voir la lettre 52.
[3] La seule mention que nous ayons d'une relation postérieure entre les deux hommes est le début de la lettre 64, où Delaw écrit à Marguerite Audoux qu'il va renvoyer des photos à Yell.
[4] En tant que directeur littéraire de Paris‑Journal, mais peut‑être aussi en tant que conseiller pour des récits brefs déjà écrits ou projetés, tant la production du jeune homme torturé est lente et difficile. Rappelons que Morice, en 1910 et 1911, a fait publier des contes de Marguerite Audoux dans Paris‑Journal (« Valserine », « Les Poulains », « Au feu ! », « Mère et fille », « Le Fantôme » et « L'Oiseau rare ») et qu'il avait également sollicité, fin 1909, ceux de Charles‑Louis Philippe, quelques jours avant que ce dernier ne mourût.
[5] faites, est biffé entre côté et soyez.
[6] Voir le début de la lettre 7
[7] Chez George Besson. Voir les lettres 53 et 54 à Larbaud, et la lettre 74 de Besson à Marguerite Audoux.
";"L'argent que verse Gide à la petite Angèle Lenoir ; l'avenir littéraire de Michel Yell";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Pour les variantes, voir les notes 2 et 5"
170;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-07-17;;"Vacances estivales à Plougasnou";"Fargue, Léon-Paul";"Carte-lettre (petit bleu) autographe inédite";Bon;Correspondance;Français;"Lettre qui s'est croisée avec celle de Fargue (49)";;Plougasnou;"Monsieur Léon Fargue
156 rue du faubourg Saint Martin
Paris
";"Fonds de Freitas";Plougasnou;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte-lettre (petit bleu) autographe inédite";"Carte-lettre de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;48;;;;"Carte‑lettre (petit bleu) autographe inédite adressée à :
Monsieur Léon Fargue
156 rue du faubourg Saint Martin
Paris
";"[Plougasnou, 17 juillet 1910]
Nous t'avons attendu le 14, le 15, le 16, et aujourd'hui le 17 nous pensons que tu aurais bien mauvais temps si parfois tu t'étais mis en route. Michel arrivera à Paris jeudi 21 juillet
[2] et sera chez toi à 2 heures de l'après‑midi ; il te dira que tu as eu bien tort de ne pas venir pour les fêtes, car il a justement fait très beau temps.
J'espère, cher vieux, que tu n'as pas oublié le permis pour Michel
[3].
Nous t'envoyons chacun un bon baiser, et ne nous
[4] oublie pas auprès de ta mère.
Marguerite
[1] Surnom de Fargue, dont l'origine pose problème. On pense à l'un des personnages d'Eriphyle de Voltaire, ou encore, parmi d'autres occurrences dans la littérature ancienne, à cet intempérant, guéri de l'ivrognerie par Xénocrate, selon ce qu'en rapporte Saint Augustin dans une lettre adressée en 412 à la population de Cirta, ou plus vraisemblablement au poète lyrique grec Polémon 1er, fils du rhéteur Zénon de Laodicée, placé sur le trône par Antoine en 36 av. J.-C. ; à moins qu'il ne s'agisse de Polémon II, qui abdiqua en 63 en faveur de Néron….
[2] juillet est ajouté dans l'interligne supérieur.
[3] Le billet réduit. Voir les lettres 40 BIS, 41 et 44.
[4] Un second nous est répété par erreur.
";"Vacances estivales à Plougasnou - visite manquée de Léon-Paul Fargue";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Dans le premier paragraphe, juillet est ajouté dans l'interligne supérieur.
Dans le dernier paragraphe, un second nous est répété par erreur."
171;"Harry, Myriam";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-04-12;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 254";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Myriam Harry à Marguerite Audoux : 254 - 315";;Neuilly-sur-Seine;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Neuilly-sur-Seine;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Carte-lettre de Myriam Harry à Marguerite Audoux";"« Durant [son] séjour au Moyen‑Orient, un enfant fait étonnamment irruption dans la vie de Myriam [Harry] et d'Emile[1], «un petit émir ghassanide, aux grands yeux de houri». Myriam devient mère à l'âge où la plupart des femmes sont plutôt grands‑mères[2]. Âgé d'une dizaine d'années, l'enfant, Faouaz dont le nom signifie Porte‑Victoire, leur est confié pour un mois par son grand‑père, un cheikh localement très considéré, alors qu'ils séjournent loin des chaleurs de Beyrouth dans la région du Haourân. Il appartient à la tribu des Ghassanides, des princes d'Arabie du Sud que Pompée avait fait venir en Syrie et qui s'étaient convertis au christianisme. Eux seuls avaient pu garder leur foi lors de l'islamisation de la région, car «le nom de Ghassanide se trouve dans le Coran», précise Myriam. Ces chrétiens syriens avaient accueilli avec enthousiasme le mandat français dont ils attendaient beaucoup, réactivant par la même occasion des antagonismes locaux ancestraux. À la fin du mois, le cheikh revient en grande pompe et bruyante escorte rechercher son petit‑fils, offrant au couple moult moutons et cadeaux. Mais l'enfant, dont les parents ont été massacrés par les Druzes, s'est attaché à Myriam et Emile et ne veut plus les quitter. De leur côté, ils ont été séduits par sa grâce, ses talents de jeune chasseur et son habileté à modeler la glaise[3].. Le grand‑père les laisse emmener l'enfant en France. Le jeune Faouaz, appelé affectueusement Fafa, avait appris dès son plus jeune âge le français avec… un curé auvergnat arrivé, qui sait comment, auprès de l'évêque syrien. Il était un petit navire
et Frère Jacques
n'avaient pas de secrets pour lui ! Il peut ainsi être inscrit au lycée Pasteur de Neuilly sans difficulté lors du retour en France. À la mort du grand‑père, les époux Perrault‑Harry l'adoptent officiellement. »
[Chombard‑Gaudin, Cécile, Une Orientale à Paris, Voyages littéraires de Myriam Harry, Maisonneuve & Larose, 2005, p. 147].
Aux dires de la biographe, que nous avons contactée, le petit Faouaz serait toujours en vie en 2006.
[1] Émile Perrault‑Harry, son mari, sculpteur animalier. Voir la note
4 de la lettre 254
[2] C'est‑à‑dire, en l'occurrence, à presque cinquante ans.
[3] N'oublions pas que le futur père adoptif est sculpteur…
";;315;Inédit;;;"Carte-lettre gris-bleu, à laquelle (à l'intérieur) a été collé un second papier analogue (recoupé pour que le premier pût être collé)
Seule la seconde ligne de l'adresse, d'une autre écriture, est en noir (le reste est en bleu) ; elle s'insère entre deux autres, biffées :
aux bons soins de la bibliothèque Fasquelle11, rue de Grenelle
";"
200 Bld Bineau, Neuilly.
Ah, chère Amie, qu'il m'est doux, ce « souvenir affectueux » ! Je n'ai pas lu encore votre livre, puisque je reviens seulement de voyage, mais que je me réjouis de le faire quand j'aurai retrouvé le recueillement nécessaire à ce volume dont le titre est déjà une promesse de calme et de vie paisible ! J'aimerais tant aussi vous revoir un jour. Peut-être me direz-vous si, un jour d'été, une visite à Neuilly vous tenterait, mais hélas ! je n'ai plus d'auto pour vous envoyer chercher. J'ai par contre un adorable fils, un petit Bédouin ramené de Syrie
[2] et qui vous lira même avant moi.
Merci encore, chère Amie, et gardez-moi votre souvenir comme je me le garde très affectueusement.
Myriam Harry
[1] Étant donné le début de date, et la probabilité d'un envoi, sur liste, de l'éditeur, il est quasi certain qu'il s'agit ici de 1926, le livre dont il est question étant
De la ville au moulin « dont le titre est déjà une promesse de calme et de vie paisible ».
";"Réception de De la ville au moulin - Invitation pour l'été";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
172;"Audoux, Marguerite";"- Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1923-07-21;;"- Les « Trott », désignés la plupart du temps par Paul et la romancière par ce diminutif, renvoient à Madeleine et Lucien Trautmann (dit Tatu), ce dernier étant un vieil ami de Léon-Paul Fargue et de Charles Chanvin, que l’on trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec ces quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre (identifiant 185) d’août 1912 de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre et la lettre (identifiant 247) adressée le 11 novembre 1917 à Antoine Lelièvre par la romancière.
- Les Courmaillot, Godet (lui chef de gare dans la région vendéenne) et Guillemin (logeurs) sont ou ont été des habitants de L'Île-d'Yeu.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul d'Aubuisson - Marguerite Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold-Robert (la mère de Léon-Paul Fargue ne devient elle pas « Farguette » ou « Farguinette » ?...).
";"d'Aubuisson, Paul";"Trois cartes postales (écrites toutes trois sur l'intégralité de la face correspondance et donc réunies dans une enveloppe que nous n'avons pu consulter) dont le texte se suit :
- Une première (77 - NOIRMOUTIER La plage des dames et le casino) allant de ""En attendant les Tatu"" à ""le même carré a disparu"" ;
- une deuxième (99. NOIRMOUTIER . Panorama de la Plage des Dames) allant de ""aussi, naturellement."" à ""dont elle a mangé, de sorte"") ;
- et une troisième (FROMENTINE - Parcs à moules) allant de ""qu'à marée basse"" à ""que tu appelais Clémentine"".
";Bon;Correspondance;Français;;;Île-d'Yeu;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"L'Île-d'Yeu, La Barre-de-Monts, Noirmoutier, Paris";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";"Trois cartes postales";"Cartes postales de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"Trois années sont possibles pour ""Samedi 21 juillet"" (indiqué par Marguerite Audoux) : 1923, 1928, et 1934. Compte tenu du propos (découverte de l'île), nous optons pour le premier millésime. Les lettres de l'année 1928 font allusion au service militaire de Paul, et en juillet 1934, dernière année de vacances en Vendée, Roger et sa femme sont présents sur l'île, ce qui serait mentionné par l'épistolière.
";;0299;Inédit;;"Nouvelles de l'Île-d'Yeu (lieux et gens)";;"Samedi 21 juillet
Mon Paul,
En attendant les Tatu, qui vont arriver dans une heure, je réponds à tes questions. Les Courmaillot ne sont plus là. Ils sont à la Roche sur Yon. Les Godet sont toujours chef de gare [sic]. La fricassée de baron a vendu la maison [sic] après la mort du vieux grand-père gâteux, que tu te rappelles sans doute. Et on a fait de cette maison un hôtel de luxe, fort joli, ma foi. La maison du type au bateau de l’île d'Yeu - tu sais, le beau chalet - est à vendre. Cent mille, si tu veux l'acheter. On a beaucoup construit ici, partout, des petites maisons, quelques-uns unes bien jolies. Le carré de sapins où nichaient les pies qui engueulaient le chien a fait place à deux constructions, de sorte qu'il n'y a plus de pies. Jaka, jaka, jaka ! Ca me prive de ne plus les entendre ! Le joli chameau qui se trouvait dans le même carré a disparu / aussi, naturellement ! On a mis des fils de fer barbelés un peu partout, ce qui n'est guère agréable.
Les petites filles des Guillemin sont en pension à La Barre de Mont. Elles viennent passer le jeudi et le dimanche ici. Elles n'ont pas beaucoup grandi, mais elles ressemblent de plus en plus à leur mère. Te souviens-tu du corbeau des Godet ? On le lui a étranglé cet hiver parce qu'il allait voler (pas avec ses ailes) tout ce qu'il pouvait emporter de chez les voisins, petites cuillères et autres objets de prix qu'il cachait on ne sait où. La plage de droite a beaucoup gagné, elle s'est ensablée de telle sorte que par certaines heures on pourrait y faire de la bicyclette. Plus de la moitié de la partie vaseuse s'est transformée. Il y pousse de ce genre de goémon combustible dont parlait Menette et dont elle a mangé, de sorte / qu'à marée basse, à la place de l'affreuse boue, la mer découvre un admirable pré du plus beau vert au milieu duquel on peut se promener sans enfoncer ni se salir les pieds. Les arbustes où nous avions trouvé le petit œuf n'existent plus. Elles ont été rasées et on n'y entend plus la pute-pute. Quoi encore ? Ah oui, une route mène à la sardinerie, et à la place de la pinasse, c'est une vedette qui va à Noirmoutier
Les Tatu sont là. Tatu très mal foutu. Au moral, j'entends. Il se croit atteint d’un terrible mal. Tout à l’heure, il se demandait s'il allait aller à l’Île-d’Yeu, il avait une envie féroce de reprendre le train pour Paris.
Je t'embrasse bien tendrement et je te mets une branche de clématite, que tu appelais clémentine
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- Première carte postale : surcharges ;
- Premières lignes de la deuxième carte postale : on a mis des fils de fer on a mis barbelés ;
- Deuxième ligne de la troisième carte postale : trois mots biffés au profit de la mer dans l'interligne supérieur
Les soulignements sont de l'épistolière."
173;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1915-01;;"La Valserine - Voeux de Nouvel An - Alain-Fournier";"Rivière, Isabelle";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Isabelle Rivière : 136BIS, 227
Lettres de Marguerite Audoux à Isabelle et Jacques Rivière : 141
";;Paris;;"Fonds Alain‑Fournier, Bibliothèque Municipale de Bourges, don d'Alain Rivière";"La Valserine";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Cate postale de Marguerite Audoux à Isabelle Rivière";;;227;Inédit
;;;"Carte postale autographe inédite (« Sainte‑Montaine (Cher) Gros Chêne de la Grande Maison, 9 m de tour. ») envoyée sous pli. La seconde partie du texte, qui suit la signature complète, est écrite sur la partie de droite, réservée à l'adresse.
";"[Paris, début janvier 1915]
Chère Madame,
Ne croyez pas que j'ai été insensible à votre affectueuse pensée lors de votre passage sur la Valserine[1]. Je voulais répondre à votre carte, mais je ne sais pas vous parler. J'ai toujours une grande envie de pleurer lorsque je pense à vous[2].
Avec mes vœux de nouvel an, voulez‑vous accepter, chère Madame, l'assurance de ma profonde affection.
Marguerite Audoux
C'est Alain‑Fournier qui m'a rapporté cette carte du pays de Marie‑Claire. Il s'est assis sous ce beau chêne, il y a rêvé des choses qu'il m'a dites et dont je me souviens.
Je vous l'envoie, chère Madame, avec l'espoir que vous mêlerez pour un moment mon souvenir à celui du cher disparu.
M. A.
[1] Pour mémoire, la rivière de Franche‑Comté, qui a donné son nom à l'un des contes de Marguerite Audoux réunis dans La Fiancée. On comparera avec la lettre 300 qui constitue un même clin d'œil de la part de la mère de la rédactrice (Albanie Fournier). Nous n'avons pas retrouvé la carte d'Isabelle Rivière. Alain Rivière, que nous avons interrogé sur ce voyage de sa mère en Franche‑Comté, n'a pu nous renseigner.
[2] En raison du deuil récent qui touche les deux femmes : la disparition d'Alain‑Fournier (voir la lettre 222 du 21 novembre 1914 de la romancière à Antoine Lelièvre).
";"La Valserine - Voeux de Nouvel An - Alain-Fournier";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
174;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-08-28;;"Carte amicale";"Fargue, Marie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 43 – 58 – 102 – 140 – 144 – 159 – 180 – 190 – 217 – 296 – 378
Lettre de Marguerite Audoux et Amélie Perrier à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 366
Lettre de Marguerite Audoux et Michel Yell à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 138
";;Île-d'Yeu;"Mme Fargue
Rue du faubourg Saint‑Martin, 156
Paris
";"Fonds de Freitas";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Carte postale";"Cate postale de Marguerite Audoux à Mme Fargue (mère)";;;190;Inédit
;;;"Carte postale autographe [« ÎLE‑D'YEU (Vendée) – Le Château, vue prise de l'Est »]
";"
[Île d'Yeu, 28 août 1912]
Bien affectueusement à vous.
Marguerite Audoux
";"Carte amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
175;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Lettre de Charles Chanvin à Marguerite Audoux : 316.";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"CHANVIN, Charles";;"De la même génération que son ami Yell, avec qui il poursuit ses études au lycée de Troyes, ce juriste est vite attiré par les milieux littéraires, tout en étant le secrétaire de Me Fernand Labori, le défenseur de Dreyfus et de Zola. Chanvin publie au Mercure de France des poèmes remarqués. Il s'interposera d'ailleurs, avant que Mirbeau n'entre en scène, pour que cette maison d'édition ne prenne pas Marie‑Claire, dont elle ne voulait publier que des extraits. Chanvin meurt en 1953. Il faisait partie du Groupe de Carnetin.
N. B. : Chanvin figure dans le tableau de Jacques‑émile Blanche, André Gide et ses amis au Café maure de l'exposition universelle de 1900 (1901).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
176;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Lettre d'Hélène Chanvin à Marguerite Audoux (CP) : 168";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"CHANVIN, Hélène";;"Épouse de Charles Chanvin";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
177;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1899-1996;;;;;;;"Lettre de Cheng Tcheng à Marguerite Audoux : 330";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"CHENG TCHENG (SHENG, CHENG)";;"Militant chinois, traducteur, écrivain, et professeur de philosophie à l'Université de Pékin. Son œuvre principale est Ma Mère [voir les « ENVOIS »], premier tome, assorti d'une Préface de Paul Valéry, d'un dyptique intitulé Vers l'Unité. Le second volume, Ma Mère et moi, à travers la révolution chinoise, paraît l'année suivante.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
178;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1868-1955;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"CLAUDEL, Paul";;"Claudel ne manifestera que des réactions négatives par rapport à Marguerite Audoux. Le 10 décembre 1910, il écrit à Jacques Rivière que « [l]e livre de Mlle Audoux sue [...] le procédé, la malice et le mensonge[1]. » et le 26 du même mois, à Gide : « Je suis agacé du bruit que l'on fait autour du livre parfaitement insipide de Mademoiselle Audoux tandis que notre cher et grand Philippe n'a jamais pu de son vivant parvenir à la notoriété[2]. » C'est sans doute, précisément, à travers le numéro spécial de la NRF consacré à Charles‑Louis Philippe, auquel Claudel et la romancière participent, que l'auteur de L'Otage entend parler d'elle pour la première fois. C'est en réalité l'idylle entre l'aumônier et sœur Marie‑Aimée qui, dans Marie‑Claire, irrite au plus haut point l'écrivain catholique. Il a d'ailleurs, dans les mêmes termes qu'à Rivière et Gide, fait part de sa réaction à Marcel Ray, lequel écrit à Larbaud le 31 décembre : « A la réflexion, je ne suis pas trop étonné de ce jugement – entier et tout d'une pièce comme il convient à Claudel. J'en trouve deux raisons également fortes, quoique l'une soit puérile et l'autre sérieuse. 1° Il suffit que Claudel, comme Léon Bloy et tous les fanatiques (je serais bien en peine d'en citer un troisième de cette envergure) soit blessé d'un détail comme la «faute» du curé et de Sœur Marie‑Aimée, pour qu'il se détourne du livre entier comme d'une ordure. 2° La force de Claudel est exactement l'inverse du talent de Marguerite. Saint Paul à Athènes. Mesure et démesure. Goût du prophète pour les sauterelles du désert, et mépris des gâteaux à pâte trop fine. Ajoutez, si vous voulez, l'amertume trop humaine de Claudel sevré de gloire en présence du succès d'autrui[3]. » Gide lui‑même écrit dans le post scriptum de la lettre 78 adressée à la romancière : « Quelle gaffe vous avez faite d'envoyer votre livre à Claudel !! Je croyais vous avoir conseillé de n'en rien faire. Vous ne saviez donc pas qu'une religieuse ne pouvait pas avoir d'enfant !!? »
[1] Correspondance Paul Claudel – Jacques Rivière (1907–1924), Gallimard, Cahiers Paul Claudel, n° 12, 1984, p. 173.
[2] Correspondance Paul Claudel – André Gide (1899‑1926), Gallimard, 1949, p. 158.
[3] Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance (1899‑1937), Gallimard, 1980, tome deuxième, p. 78.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
179;test;"test contributeur";"test date";;"test sujet";"test destinataire";"test format";Bon;Autobiographie;Français;"test relation";;"test couverture";"test lieu d'expédition";"test source";"test contexte géographique";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"test nature du document";"Contenu test";"test notes";;"test identifiant";"test publication";;;"test support";;"test sous-titre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"test etat genetique"
180;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1879-1949;;;;;;;"Allusion à Copeau dans la lettre 41";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"COPEAU, Jacques";;"On connaît les excellents rapports qui lient Jacques Copeau à Gide. En 1908, tous deux font le projet d'une adaptation théâtrale des Frères Karamazov, projet retardé par le lancement de la NRF, et repris par Copeau de l'été 1909 à juillet 1910 (période de la lettre 41, du 16 juin 1910, où Marguerite Audoux parle de Copeau à Gide). Jacques Rouché monte la pièce au Théâtre des Arts, et en 1909‑1910 Copeau écrit aussi la chronique théâtrale de la Grande Revue.
Gide, Les Frères Karamazov, la Grande Revue de Rouché… : on saisit là tous les fils qui relient indirectement Marguerite Audoux à Jacques Copeau, auxquels on pourrait ajouter, a contrario, la position dépréciative qu'adoptera celui‑ci à l'égard de celle‑là dans la fameuse « affaire Bachelin ».
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
181;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1881-1914;;;;;;;" Voir l'évocation de la disparition de Paul Cornu dans la lettre 228 de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"CORNU, Paul";;"Directeur des Cahiers nivernais et du Centre (« C'est une humble revue, qui vit chichement de quelques centaines d'abonnés lettrés », nous renseigne Louis Lanoizelée dans son Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 66). C'est Cornu qui, le premier, accepterait de publier Marie‑Claire dans un « cahier double ». On sait que le roman est prépublié chez Rouché puis édité chez Fasquelle. Entre ces deux sorties, en juin et en juillet 1910, dans les 21e et 22e fascicules de sa revue, Cornu publie Le Chaland de la Reine, le premier recueil de contes de notre romancière.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
182;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;"XIXe-XXe siècles";;;;;;;"Voir les lettres 45 et 106 à de Marguerite Audoux à Valery Larbaud et 349 à Francis Jourdain";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"COUDOUR, Henry";;"Henry Coudour (orthographié /Coudourt/ dans la lettre 106), né à Montbrison (Loire), est, comme Delaw, illustrateur, et doit aussi sa réputation aux portraits, paysages, natures mortes et fleurs qu'il exécute. Il est sociétaire du Salon d'automne, et expose également au Salon des Tuileries.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
183;;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;"Une lectrice, sur laquelle nous ne possédons aucun autre renseignement";;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"DAVILLY, Élisabeth";;;;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
184;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1871-1929;;;;;;;"Lettre de George Delaw à Marguerite Audoux : 64";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"DELAW, Georges";;"George Delaw (pseudonyme de Georges Deleau) naît le 4 septembre 1871 à Sedan et meurt le 8 décembre 1938. Dessinateur humoriste et sympathisant libertaire, il entretient une correspondance avec Jean Grave et donne plusieurs dessins aux Temps nouveaux. Nous reproduisons une partie de la notice qui le concerne dans le Bénézit :
« Ce charmant artiste se situa singulièrement au‑dessus de la plupart des humoristes. Un sentiment poétique délicat caractérise celui qui signa souvent «G. Delaw, Ymagier de la Reine». Il s'inspirait tout à la fois de la nature et du folklore. Outre une abondante collaboration aux journaux illustrés, il a réalisé douze panneaux pour la salle de jeu des enfants du transatlantique «Paris» et du paquebot «Aramis». Edmond Rostand lui fit peindre cinq panneaux pour sa villa basque d'Arnaga. » [Bénézit (E.), Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Op. cit., tome troisième, p. 463]. L'ouvrage en question mentionne aussi ses illustrations pour les ouvrages de Perrault, Andersen, Francis Jammes, Anatole France…, ainsi que pour ses propres œuvres, notamment « Sur les chemins de France, ouvrage en lequel Georges Delaw traduit à la fois son amour du paysage français et tout ce que nos sites évoquent des traditions populaires, du réel familier au légendaire. » (Ibid.)
Delaw a également écrit La Première année de collège d'Isidore Torticolle, Contes de nourrice et histoires de brigands, et Histoire mirobolante de Jean de la lune.
Il est possible que le premier contact entre Delaw et le groupe de Carnetin soit assuré par Francis Jourdain, qui ressemble un peu à son confrère par ses idées et sa production (il réalisera, par exemple, les décors de L'Atalante).
À plusieurs reprises le nom de ce sympathique fantaisiste apparaît dans la correspondance littéraire [lettre 45 du 5 juillet 1910 de Marguerite Audoux à Larbaud, où elle lui écrit que Michel, Gignoux, Delaw et elle, notamment, sont réunis au Diben ; autre lettre (51) à Gide du 23 juillet 1910, où l'on apprend que c'est Marguerite Audoux qui fait connaître Michel Yell au dessinateur)] ainsi que dans la lettre adressée le 18 août 1935 à Paul d'Aubuisson par Marguerite Audoux, qui raconte à son petit‑neveu la fin de vie pathétique du dessinateur.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
185;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1861-1949;;;;;;;"Lettres de Lucien Descaves à Marguerite Audoux : 305 et 309";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"DESCAVES, Lucien";;"Fils d'un graveur, Lucien Descaves passe une enfance modeste dans un quartier pauvre de Montrouge. En 1882, il publie son premier roman, Le Calvaire d'Héloïse Pajadou, où il s'affirme déjà comme un observateur amer de la société. Sa satire du milieu militaire, notamment avec Sous‑offs (1889), lui attire poursuites judiciaires (pour outrage aux bonnes mœurs et injures à l'armée) et acquittements. La position qu'il défend contre Zola dans le Manifeste des Cinq (Le Figaro du 18 août 1887) lui ferme les portes de la Société des gens de lettres. Le monde officiel des lettres, cependant, lui accorde un siège, en avril 1900, à la « Société littéraire des Goncourt », dont les statuts sont publiés au Journal officiel le 26 janvier 1902, le premier prix étant remis le 21 décembre 1903 au restaurant Champeaux. Là est bien la grande affaire, puisque, en novembre 1910, Marguerite Audoux est « goncourable », et Descaves toujours dans le jury… Si la romancière conçoit des craintes par rapport à ses concurrents, ses amis, eux, se méfient au plus haut point de Descaves, qui deviendra président de l'Académie Goncourt en 1944.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
186;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1896-1966;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"DESCAVES, Pierre";;"Fils de Lucien Descaves. Pionnier de la radio, essayiste littéraire et administrateur de la Comédie française";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
187;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1858-1942;;;;;;;"Voir l'avant-dernière note de la lettre 153
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"DOFF, Neel";;"Neel Doff est une Hollandaise dont les débuts dans la vie furent aussi misérables que ceux de Marguerite Audoux, et qui obtint des voix au Goncourt 1911 pour Jours de famine et de détresse. Mirbeau vote d'ailleurs pour elle, ainsi que Descaves et Geffroy. Le roman primé relate la vie quotidienne misérable d'une famille condamnée à survivre, d'où le sacrifice de la fille, obligée de se prostituer. La simplicité du récit, dont l'émotion qu'il suscite ne passe que par une narration sans artifices, n'est pas sans points communs avec Marie‑Claire.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
188;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1871-1943;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"DROUIN, Marcel";;"Voir aussi à ARNAULD, Michel
Ami intime de Gide et co-fondateur de la NRF. Il participe au numéro spécial de la revue, du 15 février 1910, sur Charles‑Louis Philippe (« L'œuvre de Charles‑Louis Philippe », p. 141‑161).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
189;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1867-1942;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"DUGUE, Louise (née Leroy)";;"Voir aussi à ROCHE, Louise et à LOUISE
C'est la meilleure amie de Marguerite Audoux. Toutes deux se rencontrent à Paris en 1886. Après le départ du mari de Louise, les deux jeunes femmes cohabitent dans le quartier de Vincennes, avec les deux petites qu'elles élèvent (Lucile Dugué et Yvonne, la nièce de la romancière). À l'heure du succès de Marie‑Claire, Louise Dugué fait office de «garde du corps», refoulant les trop nombreux tapeurs, d'où le surnom que lui donne parfois son amie : «Rabat‑Joie». Jusqu'à la fin, Louise et sa fille Lucyle seront aux côtés de l'écrivaine.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
190;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"DUGUE, Lucile, ou Lucyle";;"Voir à son nom de femme, RIMBERT, Lucile
Fille de Louise DUGUE";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
191;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1884-1962;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"DURAN, Marie";;"Fille de minotiers et elle-même contremaîtresse à Villemur-sur-Tarn, elle épouse Michel Yell le 18 mars 1912.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
192;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1865-1927;;;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre : 185 et 226
Un regain d'intérêt pour Antonin Dusserre est à noter (Recherches et conférences de Claude Wittezaele).";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"DUSSERRE, Antonin";;"Enthousiasmé par la lecture de Marie‑Claire, c'est lui qui contacte l'écrivaine. Marguerite Audoux aide ainsi le romancier‑paysan à placer son roman Jean et Louise. Finalement, l'œuvre paraîtra d'abord en anglais, dans une traduction de John Raphaël, puis à Paris dans le Supplément de L'Illustration de novembre 1913 (Nos 18‑20, illustrations de L. Sabatier), et enfin chez Calmann‑Lévy en 1915. Dusserre publie aussi Les Sœurs Danglars.
Le paysan auvergnat (qui habite Carbonat, village du Cantal) intervient comme éphémère consolateur au moment de la rupture entre Marguerite Audoux et Michel Yell. Les deux brouillons de lettres de la romancière à son confrère auvergnat, retrouvés dans le fonds d'Aubuisson, nous ont permis, à propos de la nature de leurs relations, d'apporter des précisions à une question souvent posée, notamment par Marcel Ray à Larbaud dans une lettre envoyée de Berlin le 3 juillet 1912 : « Francis m'écrit […] que Marguerite file en Auvergne le parfait amour avec son poète‑paysan. Quid ? Quis ? Ubi ? Quo modo ? » (Leur correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 188‑189). Une lettre de Jourdain à Ray, du 27 avril 1912, donnait déjà des précisions à propos de cette idylle : « Je crois que les protestations d'amour d'un [des] admirateurs [de Marguerite Audoux] (sorte de Guillaumin auvergnat) ne la laissent pas tout à fait insensible et l'ont, en tous les cas, beaucoup aidée à supporter le nouvel et définitif abandon de Michel [il est marié depuis le 18 mars 1912]. » (Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [R Jou 9]). Puis une lettre du 29 juin ([R Jou 10], celle que Ray mentionne dans la missive qu'il envoie à Larbaud quatre jours plus tard, évoque une possibilité de mariage entre les deux écrivains.";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
193;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1876-1947;;;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44, 48, 88, 104, 112, 143, 146, 150, 156, 161, 166, 186, 288, 294 et 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 et 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 et 111";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"FARGUE, Léon-Paul";;"
Bien qu'évoluant dans une sphère très différente de celle de la romancière (Fargue est le fils d'un ingénieur chimiste et célèbre céramiste ; il sacrifie d'autre part au parisianisme), le « Piéton de Paris » voue amitié et admiration à sa consœur. Membre avec elle du Groupe de Carnetin, il livre des témoignages sur la romancière dans deux ouvrages, qui reproduisent d'ailleurs à peu près le même texte : Refuges (chapitre intitulé « Notre Amie », repris dans un article d'Aujourd'hui du 2 avril 1942) et Portraits de famille (« Marguerite Audoux »). On retiendra deux signes de sa présence affective : le rôle qu'il tente de jouer en 1911 et 1912 pour éviter la séparation entre la romancière et Michel Yell, et la mission confiée par Jean Zay, dont il s'acquitte, de s'occuper de la tombe de la romancière.
Voir le témoignage de Francis Jourdain sur Fargue dans Sans remords ni rancune, Corrêa, 1953 (chapitre intitulé « Ceux de carnetin »).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
194;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1842-1935;"Mère de Léon-Paul";;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Mme Fargue : 48, 53, 102, 140, 144, 159, 180, 190, 217, 296 et 378
Lettre de Marguerite Audoux et Amélie Perrier à Mme Fargue : 366
Lettre de Marguerite Audoux et Michel Yell à Mme Fargue : 138
Lettres de Valery Larbaud et Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 69 et 70";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"FARGUE, Marie (née Aussudre)";;"La proximité et la familiarité entre Marguerite Audoux et Mme Fargue, surnommée Farguette ou Farguinette par notre romancière, s'explique non seulement par l'intermédiaire du fils, Léon‑Paul, mais encore par d'autres liens : le pays, puisque Marie Aussudre est née elle aussi dans le Centre (à Chaillac, dans l'Indre) – Monsieur Fargue père, son mari (1849‑1909), est, quant à lui, originaire d'Argenton‑sur‑Creuse ‑ ; et aussi la parenté sociale puisque Madame Fargue a été couturière dans une modeste chambre du quartier des Halles.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
195;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1863-1952;;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Eugène fasquelle : 308";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"FASQUELLE, Eugène";;"Éditeur des trois premiers romans de Marguerite Audoux, « le pacha », puisque tel est son surnom, est souvent cité par elle dans sa correspondance à son ami Antoine Lelièvre, qui travaille comme secrétaire dans la maison d'édition. Marcel Ray se montre parfois sceptique quant à l'honnêteté de Fasquelle, en particulier en ce qui concerne les copyrights pour l'étranger. Valery Larbaud, dans sa correspondance avec Marcel Ray, n'est guère plus tendre, accusant « le dieu » de ne pas lire ce qu'il publie (leur correspondance, Gallimard, lettre du 4 février 1910, tome deuxième, p. 18‑19).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
196;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1873-1937;"FAURE (Élie) (1873‑1937)
Élie Faure est à la fois médecin et auteur d'une Histoire de l'art (1909‑1921). C'est lui qui, dans la clinique de son frère Jean‑Louis, soigna Charles‑Louis Philippe mourant, véritablement désespéré de ne pouvoir rien faire pour lui (Voir Gide, André, Journal, Pléiade, 1940, p. 281). C'est donc un familier du groupe de Carnetin, d'autant que ses idées de gauche le rapprochent de Philippe, Jourdain et Werth. Il lutte inlassablement pour les moins favorisés, et ce sont ses cours, prodigués dans les Universités ouvrières, qui donneront naissance à son grand ouvrage.";;;;;;"Lettre d'Elie faure à Marguerite Audoux : 91";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"FAURE, Élie";;;;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
197;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1863-1944;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"FAURE, Jean-Louis";;"Frère d'Elie Faure. Chirurgien renommé, tout particulièrement en gynécologie (Anna de Noailles est l'une de ses patientes). Grand bourgeois, mondain, conservateur en politique comme en art ‑ autant de traits qui l'opposent à Elie ‑, il a cependant le goût de l'écriture et des voyages aventureux qui le rapprochent de son frère. Il a publié plusieurs ouvrages de médecine et le récit de la première expédition Charcot, à laquelle il a participé (Au Groënland avec Charcot, 1933). C'est dans sa clinique de la rue de la Chaise que s'éteint Philippe, en 1909.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
198;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;FOURNIER;;"Patronyme employé, notamment par Jacques Rivière et Péguy, pour ALAIN-FOURNIER";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
199;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;"Né en 1906";;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Albert Fournier : 370
Lettres d'Albert Fournier à Marguerite Audoux : 380 et 381";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"FOURNIER, Albert";;"Albert Fournier, jeune journaliste de sensibilité communiste, rencontre la romancière dès la fin de la première guerre ; il s'attache dans ses articles (voir notre thèse, tome second, p. 818) et dans un ouvrage en particulier (En cherchant la petite bête) à faire revivre l'atmosphère de fervente intimité que créait la romancière lorsqu'elle recevait ses amis, des plus illustres aux plus obscurs, dans son sixième étage de la rue Léopold‑Robert. Albert Fournier a aussi écrit sur le vieux Paris et ses petits métiers oubliés.
C'est en automne 1934 qu'Albert Fournier présente Annie, sa fiancée, à la romancière. En mai 1936, le jeune couple rend visite à Marguerite Audoux dans son nouvel appartement de la rue de la Convention. Annie va être mère. La romancière lui dit : « Vous aurez un beau petit, je veux l'embrasser là, où il est. » (En cherchant la petite bête, p. 29).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
200;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1876-1958;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;FRANCIS;;"Voir à JOURDAIN, Francis";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
201;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1888-1911;;;;;;;"Cité dans la lettre 36";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"FRANCK, Henri";;"Henri Franck est un condisciple parisien d'Alain‑Fournier en 1908‑1909. Familier de Gallimard et de Schlumberger, il rédige des critiques littéraires dans la
NRF. Quelques mois après la rédaction de la lettre 36 où son nom apparaît, il est chargé, pour le courrier littéraire de
Paris‑Journal d'Alain‑Fournier d'une enquête sur les occupations d'été de divers écrivains (« Devoirs de vacances »). Il meurt prématurément au sanatorium de Durtol. Les éditions de la
NRF publieront de lui un recueil posthume,
Danse devant l'Arche (poème d'environ deux mille vers). On notera pour la petite histoire qu'après la sortie de
Marie‑Claire et l'attribution du Prix Femina, Franck, peu enthousiaste, écrit à Schlumberger :
« [J]
e fais venir Les Affranchis
de MlleLenéru. Ce que m'en écrit un ami me passionne. Est‑ce aussi beau que je le crois ? C'est certainement plus beau, en tout cas plus sérieux, plus neuf que Marie‑Claire
qui, vous l'avouerai‑je, m'ennuie plus qu'on ne peut dire et commence même à m'agacer. Que d'affaires parce qu'on a entendu une voix un peu fraîche nous raconter une gentille histoire ! Je sais bien qu'elle est couturière et qu'elle a bien connu Charles‑Louis Philippe. Mais il y a aussi une jeune femme qui était couturière à Lyon et qui faisait des vers. Lamartine lui écrivait : «Chantez, chantez, jeune inspirée» Et je ne sais plus son nom[1]. » (
Lettres à quelques amis, Grasset, 1920, p. 219‑220). Claudel, lui aussi, écrivait à Gide dans les mêmes termes que Franck, et avec le même élément de comparaison :
« Je suis agacé du bruit que l'on fait autour du livre parfaitement insipide de Mademoiselle Audoux tandis que notre cher et grand Philippe n'a jamais pu de son vivant parvenir à la notoriété. » [Paul Claudel et André Gide,
Correspondance (1899‑1926), préface et notes de Robert Mallet, Gallimard, 1949, p. 158 (lettre de Claudel à Gide écrite de Prague le 26 décembre 1910)].
L'on sait que, bien que familier de Franck et, dans une moindre mesure, de Claudel, qu'il admire, Alain‑Fournier s'est enflammé pour Marie‑Claire, roman auquel il a consacré dans la NRF du 1er novembre 1910 le plus bel article qui fût, malgré qu'en eût Gide… Franck avait‑il lu Marie‑Claire dans La Grande Revue (la dernière livraison paraît le 10 juin 1910), au moment où il rencontre Werth (voir l'allusion à cette rencontre, qui se passe bien, dans la lettre 36) ? On peut imaginer que l'auteur de La Maison blanche lui eût alors fait part de son sentiment, bien différent…
[1] Il s'agit de Reine Garde, la dédicataire de Geneviève. Voir la deuxième note de la lettre 61.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
202;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Gustave Fuss-Amoré : 4
Lettre de Marguerite Audoux à Mme Fuss-Amoré : 95
Lettres de Marguerite Audoux à M. et Mme Fuss-Amoré : 2, 105 et 390";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"FUSS-AMORE, Gustave";;"Gustave Fuss-Amoré est un journaliste ami dont Marguerite Audoux a certainement fait la connaissance, étant donné la date de cette carte, par le groupe de Carnetin, ou l'un de ses membres, sans doute Yell, connu avant Chanvin, comme en témoigne l'article de Fuss-Amoré du 17 juillet 1937, ""Comment fut composée Marie-Claire"", in Toute l'édition. Article avec lequel il faut bien sûr prendre toutes distances eu égard aux affabulations qu'il contient (Marguerite Audoux « pastoure dans l'Yonne », l'écriture instinctive et sans efforts, deux affirmations que démentent tous les propos de la romancière à ce sujet…) et les probables enjolivements (le « musicien de talent », qui n'est, aux dires de Léon‑Paul Fargue, qu'un « racleur de jambonneau » ; ou encore la toge noire de Yell confectionnée par la « malheureuse femme » au moment même où il se sépare d'elle pour s'installer dans le sud-ouest).";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
203;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Huguette Garnier : 283";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"GARNIER, Huguette";;"Romancière et journaliste au Journal. Amie de Marguerite Audoux
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
204;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1890-1980;;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Maurice Genevoix : 371.";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"GENEVOIX, Maurice";;"« Voisin » de Marguerite Audoux, puisque Raboliot se situe à Brinon‑sur‑Sauldre, à treize kilomètres de Sainte‑Montaine
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
205;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1875-1944;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"GHEON, Henri";;"De son vrai nom Henri Vangeon, Henri Ghéon, tout d'abord médecin, est écrivain et critique à L'Ermitage avant de participer à la création de la NRF, dont il sera un collaborateur régulier. Ami de Gide, Copeau et Rivière, il prendra cependant ses distances avec ce dernier à propos de la « ligne » de la revue.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
206;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1869-1951;;;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9, 14, 20, 21, 22, 23, 40, 40 BIS, 41, 50, 51, 59, 60, 62, 65, 80, 86, 100, 101 et 118 Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 12, 25 BIS, 78, 119 et 124
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"GIDE, André";;"La mort de Charles‑Louis Philippe, qu'aime et admire Gide, met en relation ce dernier avec la romancière. Il avait entendu parler d'elle pour la première fois en janvier 1902 par Michel Yell. Celui‑ci lui, en effet, lui relate alors sa rencontre avec Yvonne, puis avec la tante (Marguerite Audoux), ce dont Gide tirera Le Récit de Michel (publié tardivement, grâce à Claude Martin, à Ides et Calendes en 1972). Gide entretient d'abord de bonnes relations avec la romancière (tout en regrettant amèrement de ne pas avoir pris son premier roman à la NRF) ; il la défend, notamment, à l'heure où l'on insinue que c'est Charles‑Louis Philippe qui a écrit Marie‑Claire. « L'affaire Bachelin » marquera un début de fraîcheur dans ces relations, Gide n'appréciant guère la polémique lancée par le Groupe de Carnetin au moment de la réédition de La Mère et l'Enfant. Il continuera cependant à entretenir d'affectueuses relations avec Michel Yell, connu avant Marguerite Audoux (en 1898), et que celle‑ci n'eut de cesse de lui demander de protéger et d'aider.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
207;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Jeanne Gignoux : 55";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"GIGNOUX, Jeanne";;"Épouse de Régis Gignoux";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
208;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1878-1931;;;;;;;"Voir aussi à REGIS
Lettre de Marguerite Audoux à régis Gignoux : 16
Voir aussi la lettre 349 (de Francis Jourdain à Marguerite Audoux), qui relate la mort et les obsèques de Régis Gignoux
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"GIGNOUX, Régis";;"Il est directeur du Figaro à l'époque du succès de Marie‑Claire. C'est d'ailleurs par ses fonctions qu'il facilite à Larbaud, en décembre 1915, l'un de ses séjours en Espagne en lui faisant confier une mission par son journal. En tant qu'auteur dramatique, il a laissé une dizaine de pièces pour le théâtre et le music‑hall.
Membre du groupe de Carnetin, c'est une personnalité fantaisiste, impécunieuse et, ce qui va de pair, généreuse. En 1908, il ne supporte pas la façon dont Charles‑Louis Philippe congédie Emilie Legrand et fait peu de cas de ses obsèques. Voir aussi l'article de Gignoux, (« L'Histoire d'un début ») dans le numéro des Primaires, 3e série, n° 8, 4e année, août 1922 (consacré à Marguerite Audoux). N. B. : Cet article avait paru en première page du Figaro du 28 octobre 1910
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
209;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1882-1944;;;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Jean Giraudoux : 10, 32 et 151";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"GIRAUDOUX, Jean";;"Jean Giraudoux est, rappelons‑le, le préfacier de la prépublication de Marie‑Claire dans La Grande Revue de Jacques Rouché (trois livraisons dans les numéros 9, 10 et 11 des 10 mai, 25 mai et 10 juin 1910). La préface en question est reproduite dans Giraudoux (Jean), Or dans la nuit, Chroniques et préfaces littéraires (1910‑1943), Grasset, 1969, p. 42‑45. C'est, comme avec Gide, à l'occasion du décès de Charles‑Louis Philippe que le contact s'établit entre Marguerite Audoux et Giraudoux.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
210;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1878-1940;;;;;;;"Lettre d'Alphonse Marius Gossez à Marguerite Audoux : 339";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"GOSSEZ, Alphonse Marius";;"Alphonse Marius Gossez, qui a soutenu sa thèse de doctorat à Lille en 1904 sur Le Département du Nord sous la Deuxième République à Lille (1848‑1852) ; étude économique et politique, a commis nombre d'études destinées aux élèves et aux étudiants (sur les poètes du Nord en 1902, le Saint‑Julien de Flaubert en 1903, le Mahomet de Voltaire en 1932, sur des auteurs régionaux peu connus, etc.).
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211;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1881-1955;;;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Bernard Grasset : 195 et 196";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"GRASSET, Bernard";;"Éditeur que Marguerite Audoux contacte au moment où elle cherche à faire publier Jean et Louise d'Antonin Dusserre
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
212;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"[Voir à CARNETIN]";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"Groupe de Carnetin (Le)";;;;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
213;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1875-1939;;;;;;;"Voir les allusions à Guérin qui apparaissent dans la lettre 12 d'André Gide à Marguerite Audoux et dans la lettre 27 de marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"GUERIN, Charles";;"À ne pas confondre avec son homonyme et contemporain, le poète né en 1873 et mort prématurément en 1907, celui dont il s'agit dans cette correspondance est le peintre né à Sens le 21 février 1875 et mort à Paris le 19 mars 1939. C'est l'un des deux portraits qu'il a réalisés de Charles‑Louis Philippe[1] qui est reproduit en regard du court texte liminaire de Claudel (écrit le jour de Noël 1909, quatre jours après le décès de Philippe) dans le numéro spécial du 15 février 1910 de la NRF. ce portrait est d'ailleurs signalé dans le Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs d'E. Bénézit (Gründ, édition de 1976, tome cinquième, p. 269). Guérin est élève de Gustave Moreau, admirateur de Cézanne et précurseur du fauvisme, sans pour autant suivre ses anciens camarades au bout de leur aventure picturale. En effet, tout en étant intéressé par l'avant‑garde et s'insurgeant contre l'académisme, Charles Guérin conserve néanmoins une facture traditionnelle, celle d'un portraitiste à la fois réaliste et romantique. Il accepta sa réputation de « peintre littéraire », et même de « jammiste », influencé par les poèmes de Francis Jammes, mais aussi par Verlaine et Colette, qu'il illustra. Le portait de Philippe, dont il était l'ami, s'inscrit donc dans cette tendance.
[1] Le portrait reproduit est celui du tableau où les teintes bleues dominent, et où Philippe, vu de trois quarts, a les yeux fermés. Après avoir appartenu à Charles Chanvin, il a été conservé par le Docteur Pajault. L'autre tableau, où Charles‑Louis Philippe est de face, les yeux ouverts, se trouve au Musée d'Art Moderne de Paris.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
214;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1873-1951;;;;;;;"Voir la reproduction de l'article laudatif écrit par Emile Guillaumin sur Le Chaland de la Reine dans l'annexe de la lettre 291
Lettres de Marguerite Audoux à émile Guillaumin : 84, 174, 278, 286, 291 et 333";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"GUILLAUMIN, Emile";;"Écrivain de la glèbe, comme Antonin Dusserre, Emile Guillaumin évoque la vie rurale de façon réaliste, notamment avec La Vie d'un simple. Il dépasse cependant le régionalisme pour accéder à un véritable humanisme – ce en quoi il rejoint Marguerite Audoux . Les premiers contacts entre les deux écrivains sont épistolaires. Si l'on s'en tient à l'article de Guillaumin du 11 décembre 1937 écrit pour Les Nouvelles Littéraires (« Première et dernière visite à Marguerite Audoux »), il entendit d'abord parler d'elle en 1908 par Charles‑Louis Philippe ; puis il lui rendit visite en 1928, et enfin en mai 1936. Il admire la romancière, qu'il considère, bien au‑dessus de lui, comme une pure artiste.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
215;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1876-1962;;;;;;;"Pierre Hamp est cité dans la lettre 220.";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"HAMP, Pierre";;"Pierre Hamp, de son vrai nom Henri Bourillon, quitte à vingt‑quatre ans l'hôtellerie‑restauration pour suivre les cours de l'Université populaire de Belleville où il est formé, notamment, par Paul Desjardins et Jean Schlumberger (il sera aussi l'ami de Gaston Gallimard et un familier de la NRF). A ces relations s'ajoutent les contacts avec le cercle politico-littéraire des Cahiers de la Quinzaine de Charles Péguy et de l'Union pour la vérité. Parmi les divers métiers qu'il exerce, il est nommé inspecteur du travail en 1909 (après avoir écrit son premier livre, Marée fraîche en 1908). Il parcourt de nombreux pays, dont l'Afrique du Nord avec Gide. Ces pérégrinations lui fournissent la matière de quarante volumes de veine réaliste. Il fait d'abondantes recherches et réunit une importante documentation pour bâtir ses œuvres, à la manière de Zola. Il dénonce la condition pénible du travailleur manuel, les injustices sociales, les méfaits du patronat. Il en impute la responsabilité à la société, à la bourgeoisie. Il reçoit le prix Lasserre en 1920. Traduits en sept ou huit langues, notamment dans les Pays de l'Est, certains de ses ouvrages sont publiés à trois cent cinquante mille exemplaires. En Union soviétique il est l'auteur le plus traduit jusqu'en 1927. On doit aussi à Pierre Hamp quatre pièces de théâtre (dont La Maison avant tout, 1923) et plus de trois cents articles publiés dans une centaine de journaux français ou étrangers. Ainsi ""Les métiers du fer"", l'un des fascicules d'un ouvrage encyclopédique consacré à La France au travail, un reportage qui contribue, dans l'entre-deux-guerres, à faire reconnaître au public la grandeur du travail sidérurgique. L'œuvre de Pierre Hamp a fait l'objet de plusieurs thèses en Angleterre, en Allemagne, aux États-unis et en Italie.
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216;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1869-1958;;;;;;;"Lettres de Myriam Harry à Marguerite Audoux : 254, 315";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"HARRY, Myriam";;"Première lauréate du Prix Vie Heureuse en 1904 avec La Conquête de Jérusalem.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
217;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1876-1951;;;;;;;"Michel YELL en littérature (voir à ce nom)";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"IEHL, Jules";;;;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
218;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"JOURDAIN, Agathe";;"(Voir aussi à AGATHE)
Femme de Francis Jourdain et amie de Marguerite Audoux. Elle est présente dès les premiers moments du Groupe de Carnetin, et reçoit avec son mari, à Coutrevoult, la romancière, en 1909, pour qu'elle y achève Marie‑Claire, puis à Saint‑Jean‑sur‑mer début 1911, après le succès foudroyant (et fatigant) du roman. Dans un chapitre de Sans remords ni rancune consacré à sa belle‑mère (« Une Belle Figure : Maman Pauline », Francis Jourdain souligne les nombreux points communs qui rapprochent les deux femmes (toutes deux ont été ouvrières et sont issus d'un milieu défavorisé avec un père alcoolique).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
219;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;"2 novembre 1876 - 31 décembre 1958";"Voir aussi à FRANCIS";;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Francis Jourdain : 303, 364 et 391
Lettres de Francis Jourdain à Marguerite Audoux : 245, 313, 327, 348, 349, 387 et 392";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"JOURDAIN, Francis";;"Élève d'Eugène Carrière, Francis jourdain expose des tableaux dès 1897, puis s'intéresse à la décoration (on lui doit les décors de L'Atalante en 1934 ; c'est lui aussi qui dessine les meubles de la romancière, actuellement visibles au Musée Marguerite Audoux d'Aubigny‑sur‑Nère). Dès 1895, il collabore à La Plume. L'artiste se double en effet d'un écrivain, mettant son talent au service de monographies (sur Toulouse‑Lautrec ou Rodin) et de témoignages sur son époque ou son entourage : Né en 76, Jours d'alarme (une chronique de la Seconde guerre), Sans remords ni rancune, où il fait revivre avec humour et émotion les heures de gloire du Groupe de Carnetin. Ses liens avec Marguerite Audoux sont donc étroits, du début à la fin de l'aventure littéraire. Son père, Frantz Jourdain, connaît Mirbeau ; Francis Jourdain va donc lui proposer le manuscrit de Marie‑Claire. Bien que Mirbeau soit alors dépressif au plus haut point, il promeut dignement (et plus que fermement) le premier roman de la couturière. Contrairement à d'autres membres de la famille littéraire (Larbaud, par exemple), Francis Jourdain – et cette correspondance le prouve – restera fidèle jusqu'au bout. Et pourtant… Ses positions politiques (c'est le plus à gauche de tous les amis de la romancière) auraient pu éloigner Marguerite Audoux de cet ami authentique « qu'elle devait appeler, plus tard, « le saint », et qui la déçut tant lorsqu'il prit parti pour la guerre […] » (Ragon, Michel, « De l'atelier de couture à la gloire littéraire », in Le Monde ouvrier, 13‑19 septembre 1947).
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220;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1847-1935;;;;;;;"Cité dans les lettres 109, 349 et 387 (annonce de son décès à Marguerite Audoux par Francis Jourdain)";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"JOURDAIN, Frantz";;"Père de Francis, architecte, président du Salon d'automne, et très lié avec Mirbeau
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221;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1906;;;;;;;"Voir aussi à BABOULO(T)";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"JOURDAIN, Frantz-Philippe";;"Fils d'Agathe et Francis Jourdain. Il deviendra, lui aussi, architecte, via les cours de l'école spéciale d'architecture, et non ceux de l'école des Beaux‑Arts, que son père et son grand‑père ont combattue leur vie durant… Il adhère en 1933 à l'Union des artistes modernes dont son père avait été l'un des fondateurs en 1929.
N. B. : Pour la vie et l'œuvre des trois générations d'artistes, on se reportera à : Barré‑Despond, Arlette, Jourdain, éditions du Regard, 1988.
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222;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1908;;;;;;;"Voir aussi à LULU] (Voir la lettre 349)";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"JOURDAIN, Lucie";;"Lucie Jourdain, sœur du précédent, devient Lucie Viňès le 22 octobre 1931. Nous avons parlé avec elle au téléphone le 16 août 1997. Elle nous a raconté qu'elle allait jouer avec Paul d'Aubuisson (de deux ans son aîné) chez Marguerite Audoux.
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223;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"LAMPADAIRE (LE)";;"Surnom d'Emma Mc Kenty (Voir à ce nom)";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
224;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1896-1990;;;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée : 360, 365, 367, 372, 384 et 396";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"LANOIZELEE, Louis";;"Louis Lanoizelée est un modeste autodidacte nivernais. Il est d'abord valet de ferme, puis, à dix‑huit ans, travaille comme mineur de fond à La Machine. Il monte ensuite à Paris, où il est maître d'hôtel – dans la même maison que son épouse, employée comme femme de chambre ‑. C'est en 1936 qu'il réalise son rêve ‑ obtient, comme il le dit, son « bâton de maréchal » ‑ en ouvrant une boîte de bouquiniste quai des Grands‑Augustins. Ses grands‑parents ne savaient ni lire ni écrire, ses parents étaient quasi illettrés. Comme Marguerite Audoux, il dévore dès sa prime jeunesse tout ce qu'il trouve à sa portée, en particulier un livre auquel il manque le début et la fin et qu'il découvre ensuite être Pêcheurs d'Islande. Il finira d'assouvir sa passion en écrivant des monographies à compte d'auteur sur les petites gens comme lui qui sont entrés en littérature : Marguerite Audoux, Charles‑Louis Philippe, Lucien Jean, Emile Guillaumin... Louis Lanoizelée est donc le deuxième biographe de la romancière (son Marguerite Audoux paraît en 1954). Un cinquième et dernier ouvrage, Souvenirs d'un bouquiniste (le seul qui ne soit pas à compte d'auteur), sera édité en 1978 à l'âge d'Homme.
Quand il commence à faire ses visites bimensuelles à la romancière, en 1932, Louis Lanoizelée est donc encore maître d'hôtel rue de Varenne. Il ne peut s'échapper que deux heures dans l'après‑midi et, très vite, remplace les fleurs par une grande tarte, car il sait que les petits‑neveux de Marguerite Audoux viennent le dimanche.
À quatre‑vingt‑neuf ans, Louis Lanoizelée est invité pour une émission à France‑Culture. Il s'éteindra cinq ans plus tard.
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225;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1869-1967;;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Hugues Lapaire : 304
Lettre de Hugues Lapaire à Marguerite Audoux : 268";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"LAPAIRE, Hugues";;"Natif de Sancoins, comme Marguerite Audoux, Hugues Lapaire a d'autres points communs avec la romancière : à cinq ans, il est orphelin de père et de mère, et doit aller habiter, avec sa sœur aveugle, chez les grands-parents maternels à la « maison au perron » (titre d'une œuvre autobiographique), sise faubourg de Nevers (aujourd'hui rue Maurice-Lucas), la même rue que celle où Marguerite Audoux vécut ses premières années. Rétif à l'institution scolaire, il claque la porte du lycée, mais s'inscrit néanmoins dans une boîte à bachot qui lui permet d'avoir son diplôme et de suivre en Sorbonne des études de lettres égayées par une vie estudiantine mouvementée. On retrouve le fervent régionaliste aussi bien chez l'écrivain que chez le journaliste, qui n'hésite d'ailleurs pas – et ses écrits sur Marguerite Audoux le prouvent – à instiller sa propre fantaisie dans la réalité des faits.
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226;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1881-1957;;;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7, 25, 26, 27, 29, 34, 36, 37, 38, 45, 47, 52, 53, 54, 57, 63, 71, 72, 85, 87, 90, 93, 97, 98, 99, 106, 107, 108, 109, 113, 131, 133, 145, 154, 162, 165, 167, 169, 191, 250, 263, 285, 287, 289, 293, 351 et 362
Lettre de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
Lettres de Valery Larbaud et Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 69 et 70";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"LARBAUD, Valery";;"C'est Charles‑Louis Philippe qui présente Marguerite Audoux à Valery Larbaud en 1908. Comme Fargue, mais à une plus grande échelle, il représente, par son aisance, son cosmopolitisme et sa culture, un univers diamétralement opposé à celui de la romancière. Il sait cependant reconnaître le talent de sa consœur, tout comme ses amis du Groupe de Carnetin, en particulier Marcel Ray, et Léon‑Paul Fargue. Larbaud entreprend avec ce dernier un « pèlerinage » à l'Hôpital général de Bourges (l'orphelinat où resta neuf années la romancière), quelques jours avant l'obtention du Prix de la Vie heureuse. Il publie un important article sur L'Atelier de Marie‑Claire dans le numéro d'août 1922 des Primaires consacré à Marguerite Audoux. La proximité des deux écrivains n'est pas que littéraire ; la romancière s'occupe des affaires domestiques de Larbaud, et en particulier de la recherche d'un appartement, et de son entretien. Les relations s'espaceront jusqu'à l'hémiplégie du romancier (Fargue est atteint du même mal, et tous deux sont soignés par le Professeur Th. Alajouanine, le médecin lettré qui établit l'édition de la correspondance entre les deux hommes).
N. B. : Le romancier tenait à ce que l'on prononçât [valri]
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
227;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1874-1909;;;;;;;"Voir aussi à MIL(L)IE ou MILY.
Lettres de Marguerite Audoux à Emilie Legrand : 5 et 6";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"LEGRAND, Emilie";;"Du même âge que Charles‑Louis Philippe, qu'elle connaît dès 1904, Emilie Legrand, dite « Milie » ou « La Bretonne », est une jeune femme fort éprise de l'écrivain, mais que celui‑ci, après l'avoir introduite dans le groupe de Carnetin, abandonne pour une autre maîtresse, rencontrée dans les milieux artistes [Antoinette Dusouchet, femme de Léon‑Paul (1876‑1936), membre du Salon d'Automne et des artistes indépendants[1]]. Émilie Legrand meurt en mars 1909 (elle est déjà malade depuis plusieurs années ; l'attitude de Charles‑Louis Philippe précipite sans doute sa fin), avant le romancier, qui s'éteint le 21 décembre de la même année. Le peu de cas qu'il fait de Milie après la séparation, et son attitude lors des obsèques, lui valent des jugements sévères de la part du groupe de Carnetin, notamment de Marguerite Audoux, Chanvin, et surtout Régis Gignoux. Cependant, la romancière dépréciera ensuite quelque peu « La Bretonne » dans la lettre 62 à Gide du début novembre 1910. Elle n'en défendra pas moins Angèle Lenoir, la fille d'Emilie Legrand, surnommée Quasie, sorte de Minou Drouet avant l'heure, qui écrit des poèmes à treize ans, et transmettra son surnom (Dieu sait pourquoi !) à la voiture automobile de Larbaud… (Voir la troisième note de la lettre 70). Dans plusieurs lettres au richissime Gide (22, 50, 59, 100), la romancière exprime des demandes ou des remerciements à propos de la pension pour la fillette, dont la grand‑mère habite La Haie-Fouassière, non loin de Nantes (Larbaud participe aussi). Il faut voir là l'origine de tous les séjours que Marguerite Audoux y fit par la suite, en particulier au moment de la Première guerre mondiale.
[1] Renseignements dus à l'obligeance de David Roe. Il convient donc de rectifier ce que Jacques Body écrit dans son Jean Giraudoux (Gallimard, 2005, p. 216), dans lequel il prétend que la dernière maîtresse de Philippe est Myriam Harry. Cela précisera aussi les propos approximatifs de Lanoizelée dans son Charles‑Louis Philippe (Plaisir du bibliophile, 1953, p. 64‑65).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
228;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"LEGRAND, Madame";;"Mère d'Emilie Legrand, et grand-mère d'Angèle Lenoir (voir à ces noms)
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
229;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1872-1954;;;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61, 66, 67, 73, 75, 79, 82, 92, 96, 103, 110, 114, 116, 117, 121, 123, 126, 127, 134, 136, 153, 155, 157, 158, 163, 172, 173, 176, 188, 193, 194, 197, 198, 199, 200, 205, 206, 207, 210, 211, 213, 214, 215, 216, 219, 220, 221, 222, 224, 228, 230, 231, 232, 233, 234, 235, 236, 237, 238, 239, 240, 241, 243, 244, 246, 247, 248, 249, 251, 252, 252 BIS, 253, 256, 257, 260, 261, 265, 271, 282, 298, 301, 302, 306, 326, 335, 343, 346, 347, 352, 354, 355, 356, 363, 369, 374, 382, 386 et 393
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"LELIEVRE, Antoine";;"Secrétaire d'édition chez Fasquelle, il se lie avec Marguerite Audoux, dès la sortie de Marie‑Claire, d'une amitié qui durera jusqu'à la mort de la romancière. [Voir Marguerite Audoux par elle‑même et par ses amis, Cercle amical du Berry (plaquette éditée par cette association grâce à François Escoube, en 1980, et qui présente de nombreux extraits de la centaine de lettres envoyée par l'auteur)].
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
230;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Voir aussi à Quasie";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"LENOIR, Angèle";;"Fille d'Emilie Legrand (voir à ce nom)";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
231;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-12-11;;"Brochet reçu - La Maison blanche - Article d'Agathon sur Werth - Leur opposition - Hémiplégie de Mirbeau - Le Grand Meaulnes - Alain-Fournier - "" Valserine "" - Projet d'édition de nouvelles - Conseils de remèdes - Jean et Louise
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;"La Haie-Fouassière";"Monsieur Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"La Haie-Fouassière";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Letre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;206;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
[La Haie-Fouassière,] Jeudi soir [11 décembre 1913[1]]
Mon cher ami,
Je viens de recevoir le brochet. Je l'ai démailloté aussitôt. Oh ! la grosse bête ! J'en avais un peu peur. Ma femme de ménage est déjà en train de le gratter pour le mettre en état d'être cuit. Demain, il y aura des gourmands qui se régaleront. Mais je crois bien que j'y goûterai ce soir. J'en prendrai un petit morceau en profondeur, pour que les convives de demain n'y voient que du bleu.
J'ai lu La Maison blanche[2], et je pense, comme vous, que ce livre est vraiment bien. Je lui reproche cependant quelques longueurs. Lorsque Werth m'a demandé ce que j'en pensais, je lui ai répondu :
‑ Il y a de la barbe par le milieu.
Cela l'a fait rire, et il m'a dit que c'était aussi son avis.
L'article d'Agathon ne me surprend pas. Il y a entre lui et Werth un duel qui n'est pas près de prendre fin. Et j'ai ri en lisant votre lettre à l'endroit où vous dites que Werth n'a rien fait à Agathon.
Dans la vie ordinaire Werth est un être charmant, mais dans la critique, il ne fait pas bon de tomber sous sa plume. C'est lui qui a commencé les hostilités. Il a saisi toutes les occasions pour taper à tour de bras sur Agathon. Car, comme vous le dites si bien, la critique se fait maintenant à coups de trique, et Werth est un de ceux qui tapent le plus fort. Ce n'est pas ce que j'aime le plus en lui, mais on aime ses amis pour ce qu'ils sont, et non pour ce qu'on voudrait qu'ils soient.
Pour en revenir à Agathon, vous pensez bien qu'il n'a pas laissé échapper l'occasion de se venger. Werth comprend très bien cela. J'en parlais hier avec lui et il me disait : « Celui‑là a le droit de m'assommer. »
Nous sommes allés tous deux hier voir Mirbeau. Il était plus mal depuis le matin. Il crachait le sang. Il paraît que cela lui était déjà arrivé il y a cinq ans. Il met cela sur le compte de son hémiplégie
[3]. Cependant il n'avait pas comme d'habitude, c'est‑à‑dire à ses autres attaques, la parole embarrassée. Et tout son corps remuait très naturellement.
Je suis assez inquiète aujourd'hui et ma pensée est là‑bas constamment. Tout cela n'a peut‑être aucune gravité, mais je suis inquiète malgré moi. Je tâche de me tranquilliser en me disant que c'est une des nombreuses rechutes prévues par le docteur Robin
[4]. Je vous donnerai des nouvelles dans quelques jours.
J'aime aussi le livre du petit Fournier
[5].
Il est aussi loin du livre de Werth, que Werth et lui sont loin l'un de l'autre.
Savez‑vous que j'aime le petit Fournier comme un fils ?
Si vous avez envie de lire son livre, je vous le prêterai. Je vous prêterai aussi la collection des
Cahiers d'aujourd'hui[6] si vous le désirez.
Je n'ai pas fait affaire avec le journal de Pontarlier
[7], parce que mon histoire de « Valserine »
[8] se passe à Saint‑Claude.
Pour mon bouquin de nouvelles
[9], je suis bien de votre avis. Les Anglais et les Américains ne sauteront pas à pieds joints sur l'édition française, mais tant pis ! Après tout, ce n'est peut‑être pas un si grand malheur, car si je devenais riche, je deviendrais peut‑être désagréable comme tout, et je vous avoue que je préfère le contraire.
Notre pharmacien ne connaît rien aux quatre fleurs de Paris
[10]. Qu'il garde ses
pectorales. Moi, je vous envoie un petit paquet de celles qui font faire pipi. Il faut en mettre une bonne pincée ‑ mais là, une bonne
[11] ‑, laisser bouillir une minute et laisser ensuite reposer au chaud 5 ou 10 minutes. Boire sucré et très chaud, par petites gorgées au moment
[12] de se mettre au lit. Ne pas craindre d'en boire une grande tasse.
Pour l'entérite de la petite Lette :
Une bonne cuillerée à soupe de blé. Prendre du beau blé, pas du blé à poules.
Une cuillerée moins forte d'avoine.
Et deux bonnes cuillerées d'orge perlé.
Mettre tout ça dans une passoire à petits trous pour que le grain ne s'échappe pas, et laver bien proprement, puis verser dans un récipient contenant deux litre d'eau froide et laisser cuire pendant deux heures environ et réduire d'un litre.
En boire une bonne tasse le jour de la cuisson et mettre le reste au frais sans enlever le grain. Le lendemain, remuer un peu au moment de prendre ce qu'il en
[13] faut. Passer, et
[14] mettre chauffer [sic] dans une casserole, et boire bien chaud une demi‑heure, ou plus, ou moins, avant le déjeuner de midi. Mettre un bout de sucre ou une goutte de lait selon le goût. Ce remède est du docteur Audoux. Il guérit l'intestin et remet du plomb dans la cervelle. Les petites tablettes de Pepsin Gum empêchent les fumeurs de fumer. Une demi‑tablette peut suffire pour une après‑midi. On la change de côté de temps en temps, pour que les molaires de droite ne soient pas jalouses des molaires de gauche, et quand elle vous embête, on la rejette de sa bouche comme une chique inutile.
J'espère, mon très cher ami, que vous vous trouverez bien de tous ces petits remèdes, et je vous prie de croire à ma très grande affection.
Marguerite Audoux
Je vais de mieux en mieux, et je suis convaincue que je dois cela à ma boisson de blé.
Mon brave aveugle[15] est bien content, il a déjà trouvé une traductrice hollandaise. Son bouquin paraîtra en avril. L'Illustration n'a pas encore terminé sa publication.
[1] Lettre envoyée le 12 et reçue le 13
[2] Le roman de Léon Werth qui vient de paraître et s'inspire de son séjour à l'hôpital en septembre 1911, à l'occasion d'une opération. Voir à ce sujet la note 4 de la lettre 172
[3] Sa paralysie (du côté droit) date de début mars 1912. Il lui fut alors impossible de terminer Dingo, et il sollicita, pour ce faire, l'aide de Werth.
[4] Le Dr Albert Robin est le médecin des Mirbeau. Le romancier lui demeurera fidèle puisque fin 1916, quelques mois avant sa mort, il s'installe en face de chez lui, 1, rue Beaujon.
[5] Le Grand Meaulnes, d'Alain‑Fournier, est sorti en librairie en octobre, chez Émile‑Paul.
[6] La revue de George Besson, créée en octobre 1912, et dans laquelle Marguerite Audoux publie des articles
[7] Nous ignorons lequel.
[8] Ce conte, repris dans La Fiancée (Flammarion, 1932), avait déjà paru en feuilleton dans Paris‑Journal à partir du 23 septembre 1911.
N. B. : Pontarlier est dans le Doubs, et Saint‑Claude dans le Jura.
[9] Le projet, rappelons‑le, ne verra le jour qu'en 1932 (voir la note précédente).
[11] Cette incidente est ajoutée dans l'interligne supérieur.
[12] au moment, en surcharge dans l'interligne supérieur, remplace avant.
[14] Ces deux mots sont ajoutés au‑dessus.
[15] Antonin Dusserre. La troisième et dernière livraison de Jean et Louise dans La Petite Illustration paraît le 13, le jour de réception de cette lettre.
";"Brochet reçu - La Maison blanche - Article d'Agathon sur Werth - Leur opposition - Hémiplégie de Mirbeau - Le Grand Meaulnes - Alain-Fournier - ""Valserine"" - Projet d'édition de nouvelles - Conseils de remèdes - Jean et Louise";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 11 à 14 du TEXTE"
232;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Mme lelièvre : 239, 242.";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;LETTE;;"Élisabeth Dellorenzi, épouse de Jacques Lelièvre.";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
233;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-11-30;;"Voiture automobile - Pèlerinage - Hôpital général de Bourges - Sologne - Émotion";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Bourges;"Lettre adressée à :
Madame Marguerite Audoux,
10, rue Léopold‑Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Bourges;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre (co-signée par Léon-Paul Fargue) de Valery Larbaud à Marguerite Audoux";"À propos du motif de la cloche dans Marie-Claire :
« Ce fut encore Mélanie qui m'apprit à sonner la lourde cloche du réveil : elle me montra comment on cambrait les reins pour tirer la corde. Je saisis vite le balancement du son régulier, et chaque matin, malgré le froid ou la pluie, j'avais un grand plaisir à sonner le réveil.
La cloche avait un son clair que le vent augmentait ou diminuait, et je ne me lassais pas de l'entendre.
Il y avait des jours où je sonnais si longtemps que sœur Désirée‑des‑Anges ouvrait la fenêtre et me disait avec une moue suppliante :
‑ Assez ! Assez ! »
[Audoux (Marguerite), Marie‑Claire (1910), Grasset, « Les Cahiers Rouges » (première édition), 1987, p. 197].
La cloche apparaît de façon récurrente dans la fin du roman, comme si le son en rythmait le dénouement tragique. à la mort de la jeune sœur Désirée‑des‑Anges, le motif en question assume particulièrement cette fonction, bien rendue, parmi d'autres répétitions, par l'anaphore dont l'écho semble se prolonger à travers le passage du passé simple à l'imparfait :
« Je sonnai longtemps ; les sons s'en allaient loin, bien loin ! Ils s'en allaient où s'en était allée sœur Désirée‑des‑Anges.
Je sonnais, parce qu'il me semblait que la cloche disait au monde que sœur désirée‑des‑Anges était morte.
Je sonnais aussi parce que j'espérais qu'elle mettrait encore une fois son beau visage à la fenêtre pour me dire :
«Assez ! assez !»
Mélanie m'arracha brusquement la corde. La cloche, qui était lancée, retomba à faux, et fit entendre une sorte de plainte.
Mélanie me dit :
‑ Es‑tu folle, voilà plus d'un quart d'heure que tu sonnes !
Je répondis ;
‑ Sœur Désirée‑des‑Anges est morte. »
(Marie-Claire, Grasset , Les Cahiers Rouges, édition de 1987, p. 210‑211).
";;70;"Lettre autographe, publiée dans le n° 12 des Cahiers des Amis de Charles‑Louis Philippe, juillet 1963, p. 10‑11
";;;"Lettre autographe
";"
Bourges, mercredi 30 novembre 1910
Ma chère Marguerite,
Jusqu'à présent notre
[1] voyage
[2] est charmant ; le temps est assez beau et « Kasie »
[3] dévore les kilomètres par centaines
[4] sans en avaler un seul de travers. Fargue est très content, et nous nous amusons beaucoup. Vous nous manquez terriblement, tout de même, et la photographie que publie
Paris‑Journal[5] ne saurait vous remplacer auprès de nous.
Une de nos premières visites, ici, a été pour le couvent de Marie‑Claire
[6]. Nous avons réussi à le trouver, du moins nous le croyons. C'est l'Hôpital Général, à gauche de la sortie de la gare
[7]. On entre au milieu d'un portail placé au milieu d'une grille neuve
[8] ; on traverse un terrain détrempé en ce moment et défoncé en toute saison, où subsiste une ancienne allée bordée de tilleuls taillés. Au‑dessus de la porte, une niche
[9] et une cloche. La chapelle, basse et un peu carrée, est à droite ; en face, la cour avec les rangées de tilleuls
[10], une croix de bois sur un piédestal à escaliers, en forme de « calvaire », et, en face, un puits couvert – une espèce de tour recouverte d'un toit bombé, d'ardoise, à clocheton. À gauche, une longue ligne de bâtiments à deux étages, à toits bruns (vieilles briques) mais ils ont été restaurés en 1882 (la date y est) ; c'est là que sont actuellement les Enfants assistés (un plus petit nombre qu'autrefois – comme nous l'a dit une des sœurs – 6 ou 8 alors qu'on a eu jusqu'à 50). À gauche de l'entrée, les bâtiments n'ont pas été restaurés depuis quarante ans, et sont d'un blanc gris. Au milieu, par trois portes en plein cintre, on entre dans les cuisines
[11], ‑ boule d'eau chaude, énorme, au‑dessus du fourneau rond – le côté de ce bâtiment opposé à la cour donne sur l'Yèvre
[12]. À droite en sortant de la cuisine,
la cloche[13]. Au bout de la cour, où s'élevaient autrefois, nous a dit la sœur, « des granges qui servaient de chambres de débarras », il y a un bâtiment tout neuf, l'infirmerie, blanche, avec galerie vitrée. Presque en face, dans la cour, adossé au tilleul, et affaissé dans le gazon, il y a un banc de bois pourri – est‑ce le banc de M. le curé et de Sœur Marie‑Aimée
[14] ? L'ancienne infirmerie, nous a dit la Supérieure, a été démolie ; elle était au‑delà de la chapelle, vers la droite (de l'entrée), et près de la rivière. Au bout du bâtiment de droite il y a un grand lavoir, qui est celui de l'Hôpital.
La supérieure (elle est à la tête de l'établissement depuis neuf ans) nous a fort bien reçus, et nous a permis de tout visiter. Nous étions d'abord allés dans un hospice (« Départemental ») puis à la Préfecture, où l'on nous avait envoyés à l'Hôpital général. Une permission eût été nécessaire, mais nous sommes entrés sans rien dire et la concierge a tout arrangé avec la Supérieure. J'espère qu'on ne les embêtera pas pour cela. Fargue a donné un pourboire à la concierge.
Nous étions très émus à l'idée d'être là, je vous assure. C'est moi qui ai fait parler la sœur et la Supérieure. C'est moi qui ai dit le premier que « cette grange aujourd'hui démolie avait servi de débarras » ‑ La sœur a paru étonnée que j'aie deviné cela ! Je ne me rappelle pas que vous ayez parlé du puits
[15]. La forme est bien curieuse. La cour, avec ses pelouses droites sous les tilleuls, est bien remarquable aussi. La sœur à qui nous avons parlé nous a dit qu'elle était là depuis une dizaine d'années. Son ordre (dont j'ai oublié le nom
[16]) a remplacé les Sœurs de L'Immaculée Conception que vous avez connues. La supérieure a dit que les costumes étaient à peu près les mêmes.
Il y a eu, dans cette conversation, des mots – par exemple sur les assistés qui reviennent passer à l'hôpital le temps où ils sont sans place – qui faisaient beaucoup penser à
Marie‑Claire[17]. Et ce soir clair, bleu et jaune, qui tombait doucement !
Ce matin, nous avons pensé que la forêt que nous avons traversée était celle de
Marie‑Claire[18]. Mais nous n'étions pas bien sûrs. Aubigny est‑il Sainte‑Montagne ? N'est‑ce pas plutôt Sainte‑Montaine
[19], que la carte indique (je vous l'ai envoyée) ? En tout cas, les paysages y étaient
[20]. Vous avez donné l'essence de cette campagne, et à plusieurs reprises, nous nous sommes sentis en pays connu.
Mais la visite au couvent ! J'étais à votre place, et je vivais pour vous. Il me faudrait un travail fou pour raconter cette visite. Enfin, vous avez là la manière brute. J'oubliais une inscription, en lettres d'or sur un cartouche noir, tout en haut du bâtiment de droite, au‑dessus de la porte de la cuisine.
Dites‑nous si nous nous sommes trompés ; mais cela me surprendrait beaucoup.
Nous allons voir Argenton, le pays de l'enfance de Fargue
[21]. Ces pèlerinages sont bien beaux et bien douloureux. J'espère pouvoir vous mener dans « Kasie » à travers le pays de
Marie‑Claire[22], quand vous serez là pour guider le chauffeur. En attendant, travaillez la carte. Nous verrons aussi l'Hôpital général.
Où que nous soyons, vendredi, nous nous mettrons en rapports téléphoniques avec vous, mais saura‑t‑on le soir même le résultat de la « Vie heureuse »
[23] ? En tout cas on le saura samedi. C'est Fargue qui téléphonera. Vous savez que j'ai horreur de ces machines modernes.
Ici, dans toutes les librairies, on attend pour demain des exemplaires de Marie‑Claire ; on a tout vendu, et on s'impatiente.
Nous allons dîner. Nous vous embrassons tous deux affectueusement.
Valery
Léon‑Paul Fargue
[1] La lettre est rédigée par Larbaud et cosignée par Fargue.
[2] Valery Larbaud a emmené dans sa voiture automobile Léon‑Paul Fargue pour un pèlerinage « au couvent de Marie‑Claire », c'est‑à‑dire l'Hôpital Général de Bourges où Marguerite Audoux demeura en tant qu'orpheline de 1868 à 1877. Les deux compères visitent aussi les environs, comme l'attestent la suite de cette lettre et la carte qui la précède (lettre 69), postée le matin de Gien, d'où ils sont partis pour rejoindre la cité berruyère, avant de gagner Argenton.
[3] « Quasie » (voir la note 1 de la lettre 106) est le surnom, diversement orthographié, de la voiture automobile de Larbaud. En 1911, l'auteur de Barnabooth écrira même Le Journal de Quasie, qu'il ne publiera pas – et dont une grande partie sera vraisemblablement détruite (les seules traces qui en subsistent sont les quelques feuillets recopiés par G. Jean‑Aubry) ‑. Au début du manuscrit, se trouve cette note : « Ceci est le journal de bord d'une jeune limousine peinte en bleu de roi à filets bleu clair, et qui a reçu son nom d'une petite fille surnommée Quasie » [Aubry (G. ‑ Jean), Valery Larbaud, sa vie et son œuvre, éditions du Rocher, Monaco, 1949, p. 151]. Le surnom de Quasie, selon Francis Jourdain, est donné en Bretagne aux enfants qui louchent. La petite Quasie en question est la fille de Millie, une ancienne maîtresse de Charles‑Louis Philippe. La fillette, au demeurant, aurait eu des facilités pour écrire. Quel rapport entre la fillette et la voiture de l'écrivain ? Les dons littéraires ? Les phares qui souffriraient d'un léger strabisme ?…
[4] Larbaud, comme la fin de la lettre nous le confirme, a un chauffeur.
[5] Quotidien dans lequel Alain‑Fournier écrira plusieurs chroniques sur sa consœur. N'oublions pas non plus que la carte qui précède (lettre 69), et la lettre, postées le même jour par Larbaud, de Gien puis de Bourges, arrivent à Paris à la veille du Prix Femina‑Vie heureuse que la romancière va remporter. L'article en question, « «Claudine» et «Marie‑Claire» » est en première page du Paris‑Journal du 30 novembre 1910, avec les photos des deux romancières (Marguerite Audoux pose avec un livre ouvert devant elle, qu'elle lit). Pour donner une idée de la tonalité de cet article quelque peu alambiqué (portant notamment sur la simplicité de Marie‑Claire…), nous en extrayons le principal passage consacré à notre romancière :
« Marie‑Claire ? Une idylle fraîche, pure et chimérique comme les fleurs de givre que l'hiver brode aux vitres des maisons ; un jet de bon lait frais tiré. Mais les idylles ne se prolongent guère, pas même le temps d'écrire trois cents pages, au sein de la Nature féroce autant que belle. Le lait suave est servi dans une tasse de choix et la main qui l'a trait a ciselé la coupe.
Cette fraîcheur, cette simplicité soutenue, nous les avons déjà savourées dans certains contes norvégiens, dans certaines pages de nos jeunes gens de lettres ; ce sens savant de l'imprécis, épanoui en un vague lumineux, Maeterlinck l'a mis à la mode et, chez Marguerite Audoux, l'âme de la rurale s'accompagne indéniablement d'une très ferme volonté d'artiste qui transpose, arrange, choisit dans la corbeille que lui tend le Destin. »
[6] Tout ce que retrouvent Larbaud et Fargue se situe par rapport à ce que leur a raconté la romancière, et aussi en relation avec le propos de Marie‑Claire. Nous nous référerons au roman à chaque fois que cela sera possible (certains détails mentionnés ici n'apparaissant pas dans le livre).
[7] C'est effectivement là.
[8] Cette entrée a été condamnée naguère.
[9] La niche, qui se trouve au‑dessus de l'entrée à présent condamnée, protège une statue de Saint Roch avec son chien.
[10] « Notre nouveau curé habitait dans une petite maisonnette, tout près de la chapelle. Le soir, il se promenait dans les allées plantées de tilleuls. » [Marie‑Claire (1910), première édition des « Cahiers Rouges », Grasset, 1987, p. 49].
[11] C'est là que travaille Marie‑Claire, dans la troisième partie du roman, qui suit l'épisode solognot : « Je vis aussitôt qu[e Sœur Désirée‑des‑Anges] me conduisait vers les cuisines, dont la large porte vitrée était tout éclairée. / Je ne pensais plus à rien. La neige, qui tombait fine et dure, me piquait le visage, et je sentais de violentes brûlures aux paupières. En entrant dans les cuisines, je reconnus les deux jeunes filles qui se tenaient devant le grand fourneau carré. / C'étaient Véronique la pimbêche et la grosse Mélanie […]. […]Bien avant le jour, je me levai pour commencer mon métier de cuisinière. / Mélanie me montra comment on soulevait les énormes marmites. / Il fallait autant d'adresse que de force. Il me fallut plus d'une semaine avant de pouvoir seulement les bouger de place. » (Ibid., p. 191 et 197). C'est dans ces mêmes cuisines que l'on apprendrait à Marie‑Claire qu'Henri Deslois, celui qu'elle avait aimé en Sologne, est marié : « J'entendis encore quelques mots que je ne compris pas ; puis, le jour éclatant des cuisines se changea en nuit noire, et je sentis que les dalles s'enfonçaient et m'entraînaient dans un puits sans fond. » (Ibid., p. 200‑201).
[13] Au sujet du motif de la cloche, voir la partie ""notes""
[14] Personnages de la première partie du roman (tous deux « fauteront », et un enfant naîtra – détail au demeurant véridique). Sœur Marie‑Aimée (née en 1836, la même année que la mère biologique, et à un mois près) est le modèle avéré (le nom de religion a été inchangé) de celle qui, en tant que première mère de substitution pour l'orpheline, la marquera à jamais. « M. le curé » est l'abbé Marti (1813‑1877), nommé à… soixante ans aumônier de l'Hôpital général (sœur Marie‑Aimée en a alors trente‑sept). Sur l'importance du banc dans leurs relations, voir la partie ""notes""
[15] Il n'en est en effet pas fait mention dans Marie‑Claire. Pour la grange, devenue un débarras, le détail provient à l'évidence de conversations tenues avec la romancière.
[16] Il s'agit des Sœurs de la Charité. (renseignement fourni par Jean‑Yves Ribault, Directeur honoraire des Archives de Bourges).
[17] Dans la troisième partie du roman, en effet, Marie‑Claire, après avoir été chassée par la famille Deslois, revient à l'Hôpital général. Cet épisode correspond à la réalité biographique, contrairement à d'autres, cette troisième partie étant la plus romancée (on sait par exemple qu'Henri Dejoulx, le modèle d'Henri Deslois, ne se mariera que cinq années plus tard, contrairement à ce qui est évoqué dans Marie‑Claire). Rappelons ‑ ce qui n'apparaît pas dans le roman autobiographique ‑ qu'il y avait eu un premier retour à l'orphelinat le 28 mars 1877 après neuf mois d'apprentissage chez un marchand tailleur de Neuvy‑sur‑Barangeon (marguerite Donquichote partira pour la ferme de Berrué le 2 juin suivant).
[18] Si les deux écrivains sont passés par Sainte‑Montaine, oui. Sinon, c'est peu probable. Il y a fort à parier que « Quasie » ait emprunté le chemin le plus direct, via Aubigny‑sur‑Nère, que Larbaud évoque. Il écrit que Sainte‑Montaine est indiquée sur la carte, mais y serait‑il allé qu'il n'eût pas manqué de décrire le village et les environs.
[19] En effet, dans le roman, «Sainte‑Montagne» représente Sainte‑Montaine.
[20] Voir le début de la deuxième partie de Marie‑Claire, quand l'orpheline vient d'arriver à la ferme : « Un grand silence s'étendait autour de la ferme, et de tous côtés on ne voyait que des sapins et des champs de blé. Il me semblait que je venais d'être transportée dans un pays perdu, et que je resterais toujours seule avec le vacher et les bêtes que j'entendais remuer dans les étables. » (Op. cit., p. 92). Et, une vingtaine de pages plus loin, l'épisode où la bergère se perd avec ses moutons dans le brouillard (qui s'étendait peut‑être sur la lande sillonnée par Quasie le 30 novembre 1910) : « Un jour, je fus surprise par un brouillard si épais qu'il me fut impossible de reconnaître mon chemin. Je me trouvais tout à coup auprès d'un grand bois qui m'était inconnu. Le haut des arbres se perdait complètement dans le brouillard, et les bruyères paraissaient toutes enveloppées de laine. Des formes blanches descendaient des arbres et glissaient sur les bruyères en longues traînées transparentes. » (Ibid., p. 111).
[21] C'est en tout cas celui de sa mère, Marie Aussudre, déclarée à la mairie de Chaillac, dans l'Indre, entre Argenton et Le Blanc.
[22] Ce voyage avec Larbaud ne se fera pas. Sur les voyages de Marguerite Audoux en Sologne, voir la note 5 de la lettre 71.
[23] Le Prix Femina – Vie heureuse, qui va, comme on le sait, être décerné à la romancière le vendredi 2 décembre 1910.
";"Pèlerinage à l'orphelinat de Bourges par Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud dans ""Kasie"" (la voiture automobile de ce dernier, conduite par son chauffeur), à la veille de la remise du Prix ""Vie heureuse"", qu'obtiendra la romancière. Relation détaillée et non dénuée d'émotion.";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
234;"Gide, André";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1909-12-28;;"Préparation du numéro spécial de la NRF du 15 février 1910 consacré à Charles-Louis Philippe";"Audoux, Marguerite";"Feuille double 11/17,5 en vélin pur fil écrite à l'encre noire sur les pages 3 et 1 ; enveloppe grise 9,5/12";Bon;Correspondance;Français;"Lettres 119 (de Gide) et 122 (de Bachelin) à Marguerite Audoux, qui témoignent de la relativité et de la fragilité de la sympathie de Gide envers la romancière
Lettres de Gide à Marguerite Audoux : 12 - 25 BIS - 78 - 119 - 124
Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 - 14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 - 101 - 118";;Paris;"[Rue Léopold-Robert]
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre autographe d'André Gide à Marguerite Audoux";"Rappelons, pour bien comprendre les lettres qui y font allusion, ce que fut « l'affaire Bachelin » (qui mettra plus ou moins un terme à la sympathie de Gide pour Marguerite Audoux, affirmée à la fin de cette lettre) :
Un article que Marcel Ray fait paraître dans la NRF du 1er août 1911 nous instruit sur les vicissitudes éditoriales relatives à La Mère et l'Enfant de Charles‑Louis Philippe, dans lesquelles le germaniste joue un rôle non négligeable. Ce livre est écrit en 1898‑1899. La version primitive contient dix chapitres qui, assez rapidement, se trouvent réduits à huit. Une nouvelle révision, toujours avec la collaboration de Marcel Ray, aboutit à la suppression de tous les chapitres impairs. C'est cette version courte qui paraît aux éditions de La Plume en 1900. En 1911, lorsque les collaborateurs de la NRF envisagent de rééditer le roman, ils disposent donc de deux versions : celle qui a été éditée, et la version longue.
La réédition qui est en chantier va vivement irriter le groupe de Carnetin pour deux raisons : ce qu'il considère comme la mise en avant intempestive de Bachelin, qui participe à l'établissement du texte ; et le manquement au respect des volontés de Philippe. C'est la lettre (118) que Marguerite Audoux envoie à André Gide qui semble mettre le feu aux poudres. Le premier des deux griefs y est clairement exposé, non sans précipitation et maladresse.
Contre le groupe, Bachelin, Gide, et à sa suite la NRF, semblent faire bloc. Gide joue, comme il aime le montrer, son rôle d'arbitre. Le 20 mai 1911, il écrit à Bachelin :
« Recommandation amicale de garder tout votre calme dans ces stupides potins autour de La Mère et l'Enfant
, et surtout de crainte d'échauffer la querelle, que j'apaise de mon mieux [...]. [1] »
Le second point de la querelle, nous l'avons dit, est pour les amis du groupe un sentiment de trahison vis‑à‑vis de Charles‑Louis Philippe. Les solutions proposées varient d'ailleurs d'un membre à l'autre. Tandis qu'un certain nombre (Marguerite Audoux, Gignoux, Werth) ne semblent prêts à accepter qu'une publication
en appendice des pages écartées, Marcel Ray, quant à lui, serait favorable à une véritable édition savante, avec notes, et à tirage limité, tandis qu'on rééditerait parallèlement le texte réduit de
La Plume avec un tirage beaucoup plus important. Larbaud, à l'inverse de la position d'universitaire de Ray, approuve la publication d'une version augmentée et à grand tirage, mais sans appareil critique. Tout cela est, selon lui,
""étranger à la littérature"". Larbaud souhaite aussi, dans le même esprit, que Gide renonce à la préface et aux appendices dont il voulait se charger
[2]. C'est Larbaud qui va finalement imposer son point de vue puisque, à l'issue d'une réunion chez Gignoux, il est décidé pour contenter la majorité, et contrairement à ce que pense Ray, de faire deux éditions conjointes de
La Mère et l'Enfant, l'une réduite à un tirage limité, conforme au texte de 1900, et l'autre complète, sans notes, et précédée d'une notice non signée. Apparemment, l'affaire est ainsi sagement résolue.
Tout au long de ce conflit, tout en se proposant de calmer le jeu, une fois de plus André Gide ne peut totalement cacher son irritation. C'est ce qui apparaît dès la réception de la lettre (118) de Marguerite Audoux qui va entraîner deux réponses, la première à Bachelin, la seconde à la couturière (lettre 119). La lettre du 18 mai 1911 à Bachelin contient ce passage :
« Ce matin, lettre de M[arguerite]
Audoux m'apprenant qu'on dit que nous nous proposons de substituer votre nom à celui de Philippe sur la couverture du 1er livre ! De ces absurdités ne retenons que ceci : nous avons des ennemis que la moindre incorrection, la moindre coquille réjouira. Veillons donc à ce que le texte soit impeccablement correct, ‑ comme déjà nous eussions fait sans l'aide de leur animosité. [3] »
""Nous avons des ennemis""... Les forces en présence ne sauraient être mieux définies! La lettre 119 que, le lendemain, il expédie à Marguerite Audoux ne peut apparaître que comme la marque supplémentaire d'une sympathie plutôt froide, sinon glacée. Marie-Claire est déjà loin, et... toute proche la rupture entre Marguerite et Michel, pour lequel on sait que Gide aura la préférence. Le ton de la réponse immédiate de Gide (lettre 119) souligne déjà cette distance.
Jacques Copeau fait chorus puisqu'il écrit le 22 mai 1911 à Gide :
""Très bien votre réponse à Audoux. Mais sa lettre suit si stupidement la question !"" [4].
Mais le principal intéressé, le ""copiste"" incriminé, va être encore bien plus virulent que la maison d'édition. Le procès d'intention dont Bachelin a été l'objet, son caractère et son goût pour la polémique vont le faire sortir de ses gonds. Le 21 mai au matin, il écrit à Gide :
« Quant au crétinisme humain, c'est q[uel]
q[ue]
c[hose]
de prodigieux. Également au reçu de votre lettre vendredi, j'en ai écrit une, salée, à M[argueri]
te Audoux[5]. J'ai reçu sa réponse hier soir[6]. Et de cette même plumée d'encre, je vais lui riposter de nouveau[7]. Je ne peux pas admettre que des jaloux et des imbéciles m'embêtent.[8] »
La dernière lettre de Marguerite Audoux mentionnée par Bachelin est une double tentative, pour se justifier et apaiser le destinataire. Mais elle intervient malheureusement trop tard dans cette querelle, et cette argumentation ne fait qu'irriter davantage le bouillant correspondant.
[D'après notre thèse, tome premier, p. 361‑368].
[1] Henri Bachelin, Correspondances avec André Gide et Romain Rolland, édition établie, présentée et annotée par Bernard Duchatelet avec la collaboration d'Alain Mercier, Centre d'étude des Correspondances, CNRS (UPR 422), Faculté des Lettres, Brest, 1994, p. 105. [C'est André Gide qui souligne].
[2] Voir, sur la position et l'intervention de Larbaud, sa correspondance avec Gide (édition de Françoise Lioure, Gallimard, Cahiers André Gide n° 14, 1989), notamment sa lettre de Chelsea du jeudi 25 mai 1911, p. 81‑84.
Voir aussi, dans la Correspondance Gide‑Copeau, la note 1 de la lettre 382 du 27 mai 1911 (Cahiers André Gide numéro 12, Gallimard, 1987-1988, p. 496). C'est dans cette lettre que Gide se range à l'avis de Larbaud : ""Je trouve que le petit père Larbaud parle d'or"", écrit‑il à Copeau. (Ibid.)
[3] Henri Bachelin, Correspondances avec André Gide et Romain Rolland, Op. cit., p. 102‑103.
[4] Correspondance A. Gide ‑ J. Copeau, Cahiers André Gide n°12, p. 489 (double adressé à Copeau).
[Il s'agit d'un P.‑S.].
La lettre de Copeau commence ainsi :
"" La lettre de Marguerite Audoux dépasse en absurdité tout ce que la conversation avec Werth m'avait fait pressentir. ""Chacun crie sans rien savoir de précis"". C'est bien cela. Des potins. ""
(Ibid., p. 492).
[5] Lettre non retrouvée.
[8] Henri Bachelin, Correspondances avec André Gide et Romain Rolland, Op. cit., p. 107. [C'est Bachelin qui souligne].
";;12;"Lettre autographe reproduite dans Lanoizelée (Louis), Charles‑Louis Philippe, Plaisir du bibliophile, 1953, p. 109
";;;"Lettre autographe (feuille double 11/17,5 en vélin pur fil écrite à l'encre noire sur les pages 3 et 1 ; enveloppe grise 9,5/12)
";"Paris, le 28 décembre 1909[1]
Chère Madame,
L'adresse de Marcel Ray, s'il vous plaît ‑ que vous trouverez dans le petit carnet noir
[2].
Je dois lui écrire en hâte ‑ au sujet des lettres et de l'article qu'il nous avait promis pour le N
o consacré à la mémoire de notre ami
[3].
J'ai écrit à Guérin pour qu'il nous autorise à reproduire le portrait
[4].
Avez‑vous retrouvé d'autres papiers hier soir ? ‑ Il me tardait de vous laisser seule avec Jourdain, dans ce pauvre appartement sans âme, et que nos paroles, nos gestes, notre présence trop nombreuse, profanaient.
Croyez bien que vous n'en aurez pas souffert plus que moi ‑ et pardonnez‑nous cette visite nécessaire.
A bientôt je l'espère ; dès que je vous ai vue il m'a semblé que je vous connaissais depuis longtemps.
Croyez à ma sympathie profonde
[5].
André Gide
[1] Lettre parvenue le jour même.
[2] Le carnet d'adresses de Charles‑Louis Philippe (qui se trouve actuellement à la Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy)
[3] Il s'agit du numéro spécial de la NRF du 15 février 1910 consacré à Charles‑Louis Philippe, où Marcel Ray écrira effectivement un article, « L'enfance et la jeunesse de Charles‑Louis Philippe » (p. 169‑194), dans lequel il cite une partie de la correspondance que l'auteur de Bubu lui a adressée, ainsi que d'autres lettres de Philippe à ses parents et à Giraudoux.
[4] Celui qui figurera effectivement au début du numéro spécial de la NRF. Pour plus de précisions sur ce portrait, voir la notice conacrée à Charles Guérin.
[5] On verra comment cette sympathie se révèle mitigée et éphémère, notamment à l'occasion de « l'affaire Bachelin », relative à la réédition de La Mère et l'Enfant de Charles‑Louis Philippe.
";"Préparation du numéro spécial de la NRF sur Charles-Louis Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
235;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1909-12-28;;"Rangement des affaires de Charles-Louis Philippe, congé à donner pour l'appartement";"Philippe (mère)";;Bon;Correspondance;Français;"Autres lettres de Marguerite Audoux à Mme Philippe mère : 24 - 30 - 33 - 39
Lettres de Mme Philippe mère à Marguerite Audoux : 13 - 28 - 35";;Paris;"Madame Philippe
à Cérilly
Allier
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Ph‑Aud 1]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre autographe inédite de Marguerite Audoux à Mme Philippe (mère)";;;11;;;;"Lettre autographe inédite
";"Paris, le 28 décembre [1909]
[1]
Chère Madame Philippe,
Nous
[2] avons parlé au propriétaire hier, qui nous a donné l'autorisation d'entrer dans l'appartement de notre pauvre cher ami. Nous avons commencé le classement de ses papiers.
Je vous enverrai par la poste comme papiers d'affaires toutes les lettres qui viennent de vous, et de votre famille
[3].
Il faudrait aussi, ma bonne Madame Philippe, que vous donniez congé de l'appartement tout de suite.
Si cela vous ennuie de vous en occuper, écrivez à Francis Jourdain
[4], ou à moi, un mot nous autorisant à donner congé de l'appartement en votre nom.
Nous avons tous ici un grand chagrin, et vous pouvez croire que nous sommes tous de cœur avec vous.
Tous les amis
[5] me chargent de vous embrasser bien affectueusement, et recevez de moi, chère Madame, l'assurance d'une bien sincère amitié.
Marguerite Audoux
Rue Léopold‑Robert, 10
___________________
Francis Jourdain
Avenue Céline, 7
Neuilly s/ Seine
[1] Une semaine, donc, après le décès du romancier.
[2] Nous, c'est‑à‑dire Marguerite Audoux, Francis Jourdain et André Gide. Voir la lettre 12 de ce dernier à Marguerite Audoux, datée du même 28 décembre 1909, qui relate la visite faite la veille à l'appartement de Charles‑Louis Philippe.
[3] Principalement la sœur jumelle de l'écrivain, Mme Louise Tournayre.
[4] D'où l'adresse ajoutée, avec la sienne, à la suite de la signature.
[5] C'est‑à‑dire avant tout le Groupe de Carnetin, ainsi que Gide, Larbaud, Elie Faure, pour ne citer que les principaux…
";"Rangement de l'appartement de Charles-Louis Philippe, et congé à donner, une semaine après sa mort";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
236;Alain-Fournier;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-12-13;;"Envoi de l'article de Rachilde sur Marie-Claire - Passages recopiés de lettres de paysans qui admirent Marie-Claire";"Audoux, Marguerite";"Feuille crème 18/11 écrite recto verso à l'encre noire ; enveloppe assortie 9,5/12 ; le timbre a été collé en bas à gauche, puis a été oblitéré à l'envers. En haut à gauche, Alain‑Fournier a écrit :
Prière de vouloir bien faire suivre
chez Monsieur Francis Jourdain
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres d'Alain-Fournier à Marguerite Audoux : 56 – 76 – 135 – 201 – 202 – 218
Lettres de Marguerite Audoux à Alain-Fournier : 160 – 204 – 208 – 209
";;;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold‑Robert, 10
E. V.
Prière de vouloir bien faire suivre
chez Monsieur Francis Jourdain.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre d'Alain‑Fournier à Marguerite Audoux";"« Le Miracle de la fermière » est l'un des textes (poèmes, proses poétiques et récits) inclus dans Miracles, recueil dont la première édition paraîtra chez Gallimard en 1924. La réédition du Grand Meaulnes et de Miracles, chez Garnier, établie et annotée en 1986 par Alain Rivière et Françoise Touzan, et préfacée par Daniel Leuwers, demeure la référence. Grâce à cette édition, tous les amoureux du Grand Meaulnes eurent l'avantage de découvrir, non seulement des brouillons et des inédits d'Alain‑Fournier, mais encore la très pénétrante introduction du beau‑frère et ami, Jacques Rivière, qui devait malheureusement disparaître l'année suivante. Notons que « Le Miracle de la fermière » paraît d'abord en prépublication dans La Grande Revue de Rouché (où Marie‑Claire voit le jour au printemps 1910), dès le 25 mars 1911. On retiendra ce qu'en écrit le jeune homme à Jeanne Bruneau, le modèle de la Valentine Blondeau du Grand Meaulnes, le 7 décembre 1910 :
« En ce moment j'écris une histoire bien plus simple, que tout le monde comprendra. C'est une histoire de paysans que j'appellerai le miracle de la fermière. C'est l'histoire d'un petit paysan que l'instituteur fait envoyer en pension, sur la demande du père. La mère ne veut pas, ni le petit gars non plus. Une fois arrivé à la pension, le petit s'ennuie, les autres le battent. La ville est à une journée de chemin de fer. La mère ne sait pas lire, pas écrire, elle n'est jamais sortie de chez elle. Pendant la nuit, une grande nuit d'octobre où il pleut, elle part en carriole, reste perdue pendant deux jours, et le troisième jour revient avec l'enfant.
Il y aura dans cette histoire de beaux paysages paysans et enfantins que tu aimeras.
Cette histoire est arrivée, bien entendu. Je connais les gens. Elle est arrivée parce que les paysans sont des gens droits et simples et que personne n'a le droit de déranger leur vie, ni d'entrer dans leur royaume que personne ne connaît.
Cette histoire est vraie encore parce que toutes les histoires sont vraies – même celle de la Résurrection du Christ. Il faut tout croire. »
[Lettre d'abord publiée en mars 1938, chez Émile Paul, 9e volume de la 3e série de sa collection Les Introuvables, puis citée dans Rivière, Isabelle, Vie et passion d'Alain‑Fournier, Jaspard, Polus & Cie, Monaco, 1963, p. 143, et enfin en note dans l'édition Garnier du Grand Meaulnes et de Miracles (1986), p. 134].
";;76;"Lettre publiée dans : le Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 33, décembre 1975, p. 48‑49, et dans Alain‑Fournier, Lettres à sa famille et à quelques autres, p. 580‑581
";;;"Lettre autographe
";" Mardi soir,
[13 décembre 1910
[1]]
Je voulais vous écrire longuement, mais je viens de terminer mon
Miracle de la Fermière[2] et je suis si fatigué que je n'en ferai rien.
Je vous envoie seulement la page de Rachilde
[3] qui ne paraîtra qu'après‑demain. Vous la connaîtrez donc avant tout le monde. Vous voyez
[4] que j'avais raison de dire qu'elle vous était très favorable. Vous vous en moquez d'ailleurs, je pense, et moi aussi.
Je pense vous toucher davantage en vous recopiant des passages de deux lettres qui m'arrivent des environs de Bourges
[5].
« …. On parle de «Madame Audoux» autant que de l'aviation
[6], ici. J'en suis restée étonnée et faut‑il vous dire que papa, qui ne sait pas lire, en a entendu parler et était tout fier que j'aie un livre dédicacé. On me dispute pour ne pas l'avoir apporté. Il me faudra le lire à haute voix à la maison. Voudrez‑vous me l'envoyer ; il est resté dans le placard, à gauche… etc. etc.
« …je me suis donc couchée à minuit, ce qui était bien tard et nous avons parlé de
Marie‑Claire. Papa et mon oncle Antoine nous ont chanté
La Chanson du vin et de l'eau[7] dont il est parlé dans le livre. Nous avons dit votre admiration pour
Allons boire à la fontaine… et on nous l'a fait chanter aussi… Alors ce fut entre ma tante de Plaimpied
[8], mon oncle et papa un vrai concours de vieilles chansons… »
Tous les gens dont il s'agit là sont des paysans.
Leur amour pour vous me fait plus de plaisir que l'admiration de Mme Rachilde ou de M. Gregh
[9].
Croyez‑moi votre
A F.
[1] « La date est ajoutée de la main d'Isabelle Rivière », nous renseigne Alain Rivière. Date confirmée par le cachet de l'enveloppe que nous avons eue entre les mains.
[2] Sur « Le Miracle de la fermière », voir, supra, la première note
[3] Page enthousiaste où la femme de lettres parle d' « une œuvre de génie ». Voir, supra, la seconde note.
[4] L'édition d'Alain Rivière (Alain-Fournier, Lettres à sa famille et à quelques autres, Fayard, 1986, Nouvelle édition établie en 1991, lettre 56, p. 580-58) transcrit par erreur savez. On note par ailleurs de menus changements (majuscule, ponctuation, accentuation).
[5] Lettres de Jeanne Bruneau, la Valentine Blondeau du Grand Meaulnes [voir, supra, la première ""Note"" de la présente lettre ; se reporter aussi à la lettre 192, qui évoque le rôle actif joué par Alain‑Fournier, avec sa fibre de chroniqueur, dans la promotion de Marie‑Claire auprès des paysans]. Jeanne évoque ainsi son père, l'oncle Antoine et la tante.
[6] Jeanne Bruneau sait à qui elle s'adresse, puisque son correspondant pratique l'aéronautique – motif exploité dans la dernière adaptation cinématographique du Grand Meaulnes ‑ (voir la lettre 201).
[7] Il s'agit en réalité de la chanson de l'Eau et du Vin, que chante le vacher à Marie‑Claire : « Il m'apprenait à connaître de quel côté venait le vent, afin de profiter du plus petit abri contre le froid, et, tout en nous chauffant, il nous chantait la chanson de l'Eau et du Vin. / C'était une chanson qui avait au moins vingt couplets. L'eau et le vin s'accusaient réciproquement de faire le malheur du genre humain, tout en s'adressant à eux‑mêmes les plus grands éloges. Moi, je trouvais que c'était l'eau qui avait raison, mais le vacher disait que le vin n'avait pas tort non plus. » [Marie‑Claire (1910), Grasset, Les Cahiers rouges (Première édition de 1987), p. 108].
[8] Commune située à quelques kilomètres au sud de Bourges.
[9] Fernand Gregh (1873‑1960), en tant que poète (grand admirateur de Hugo), se montre favorable à un art humaniste, fondé sur le retour à la nature et à l'expérience personnelle et sociale. Critique littéraire, il écrit dans Le Figaro, mais surtout dans la Revue de Paris.
";"Envoi de l'article de Rachilde sur Marie-Claire, qui n'est pas encore paru ; témoignages épistolaires de lecteurs ruraux des environs de Bourges (passages de lettres recopiés)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
237;Alain-Fournier;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-07-19;;"Pèlerinage à bicyclette d'Alain-Fournier à la ferme de Berrué, cadre principal de Marie-Claire
";"Audoux, Marguerite";"Lettre autographe (encre noire sur papier quadrillé 21/27, plié en deux, le texte étant ainsi écrit sur quatre demi-pages), assortie d'un croquis de la ferme de Berrué, dont nous n'avons que les reproductions
";Moyen;Correspondance;Français;"
Lettres d'Alain-Fournier à Marguerite Audoux : 56 – 76 – 135 – 201 – 202 – 218
Lettres de Marguerite Audoux à Alain-Fournier : 160 – 204 – 208 – 209
Lettres d'Albanie Fournier (Madame Fournier mère) à Marguerite Audoux : 267 - 300
";;"La Chapelle d'Angillon (Cher)";;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"La ferme de Berrué, à Sainte-Montaine (Cher)";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe
";"Lettre d'Alain‑Fournier à Marguerite Audoux";;;135;"
Lettre publiée dans :
- Reyer (Georges), Un Cœur pur : Marguerite Audoux, Grasset, 1942 (photographie insérée entre les p. 160 et 161)
- Bulletin de Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 33, décembre 1975, p. 49‑51
- Le Journal de la Sologne et de ses environs, n° 61, juillet 1988, p. 30
- Musée Marguerite Audoux, plaquette, Aubigny‑sur‑Nère, 1993, p. 9‑11 (photo du croquis p. 13)
- Garreau (Bernard‑Marie), La Famille de Marguerite Audoux, thèse pour le doctorat, soutenue à l'Université d'Orléans le 11 janvier 1996, Atelier National de Reproduction des Thèses, Lille, tome 2, p. 749‑753. [La photo du croquis se trouve dans le cahier iconographique central de : Garreau (Bernard‑Marie), Marguerite Audoux, la Couturière des lettres, Tallandier, 1991].
";;;"Lettre autographe
";"
19 juillet 1911 – La Chapelle d'Angillon (Cher)[1]
jusqu'à Vendredi soir
Bien chère Madame,
Voici d'abord, en tas, les renseignements que j'ai pu glaner :
- Henri et Lucien Dejoux[2] n'ont jamais eu idée de se suicider.
- Henri Dejoux est veuf[3]. Il doit avoir près de 58 ans. Il a trois garçons : Paul (24 ans), Jean (18 ans), André (14 ans). Il est toujours meunier au Guet‑Poron[4], près de Clémont[5].
- Il vient souvent et ses enfants aussi à Villeneuve
[6], l'été.
- Les fermiers chez qui vous étiez s'appelaient Sylvain et Pauline Cherrier[7].
- Je n'ai pu savoir où ils sont actuellement.
- La rivière qui coule dans la petite vallée auprès de Beruet[8] et qui passe à Villeneuve s'appelle la Boute‑Morte[9].
Et maintenant voici des détails :
C'est ce matin que j'ai fait, à bicyclette, ce beau voyage : La Chapelle d'Angillon – Presly – Ménétréol - Sainte-Montaine - Villeneuve (28 kilomètres).
À Sainte‑Montaine, il n'y a, comme vous l'avez dit, qu'une rue, avec l'église au milieu. « Villeneuve est à deux lieues ! » m'a dit une femme, d'un ton qui signifiait « Vous ne voulez pas aller si loin que ça, voyons !… » Je n'ai d'ailleurs jamais vu des gens aussi courtois et aussi obligeants que dans cette région. Ils quittent leur besogne et font une partie du trajet avec vous pour vous montrer le chemin…
À gauche, sur la colline, en sortant de Sainte‑Montaine, une grande maison triste sort des feuilles. « Les Chesnaux ». La chapelle de la Sainte[10] se trouve dans cette propriété et ressemble de loin à un tombeau de famille.
À partir de ce moment, je me suis senti mal à l'aise, presque angoissé. De Marie‑Claire (II° Partie) en effet, il m'est resté surtout des souvenirs d'automne et d'hiver. Or c'était, ce matin, le plus ardent matin de juillet qu'on puisse imaginer. De là une confusion d'impressions contradictoires extrêmement pénibles.
Longtemps, j'ai filé sur la route sans rien rencontrer, entre des bois, des sapins, dans un beau pays sombre et chaud. Puis il y eut une descente à l'ombre, un pont, une femme qui ne pouvait pas arriver à rassembler ses petits cochons. Je l'ai aidée à bicyclette et nous avons causé.
J'étais là aux « Cochers[11] », près des « Légers ». Villeneuve était encore à trois kilomètres. Je l'ai fait parler des Dejoux ; puis de Beruet. « Ce sont mes parents, les Bersamain, a‑t‑elle dit, qui ont remplacé les Cirrode[12] et qui sont maintenant à Beruet ». Elle m'a dit le nom de famille[13] de Pauline et Sylvain Mais elle ne se rappelait pas leur bergère…
Arrivée à Villeneuve. Il y a quelques maisons à gauche, mais tout le domaine important avec le moulin est à droite. Le moulin sombre, avec un toit rouge passé, saupoudré de farine, est à demi caché derrière les peupliers. Un oiseau dans les hautes branches jacasse comme au printemps. C'est un endroit feuillu et frais. Plus loin la route monte et c'est toute une Sologne désolée qui commence.
Une femme des maisons de gauche m'indique le chemin de Beruet. C'est, dans le sable et la bruyère, deux traces de roues de voitures… « Vous suivrez la sapinière, a dit la femme, et un kilomètre plus loin vous trouverez Beruet. »
Je ne cesse pas de penser à l'histoire d'amour de Marie‑Claire. (Pourtant ce n'est pas cela qui m'avait le plus frappé dans le livre[14]). Je ne suis plus gêné, maintenant, que ce soit l'été. Je marche dans une plaine accidentée coupée de bois de sapins[15] ; les mouches bourdonnent ; de[16] loin, j'aperçois une bergère coiffée d'un chapeau de paille.
Mon chemin arrive sous de grands chênes. Il est dix heures. C'est la pleine matinée d'été. Dans le petit[17] bois à droite, une tourterelle ne cesse pas de roucouler. Vous savez ce roucoulement qui rend les jours d'été si longs, si romanesques[18]. Par l'échancrure d'une grande haie on aperçoit la cheminée de la[19] ferme… Tout cela me rappelle de très vieux paysages de ma première enfance, dans des pays[20] du Cher où je ne suis jamais revenu
[21].
À l'entrée de la cour, une vieille femme que j'interroge me répond en souriant : « Je ne peux pas vous renseigner en aucunes choses, monsieur, je suis sourde… »
J'entre avec inquiétude. Je sais qu'il est difficile de parler aux paysans sans se rendre suspect. Voici la cour. Il n'y a plus les grands arbres sur la place
[22]. Les bâtiments sont très vieux. Les toits viennent presque toucher terre. Les maisons sont allongées et petites, elles ont l'air de s'être enfoncées dans la terre.
Rien n'a été démoli, je crois. Mais le bâtiment du centre, qui devait être jadis le logement, est occupé maintenant par des écuries. Derrière, on a construit un nouveau logement (qu'on ne voit pas dans mon dessin
[23]).
Auprès de la grange (à l'endroit marqué d'une croix), une fille lavait à un petit lavoir : la fille de la maison, la sœur de celle que j'ai vue aux Légers. Elle était misérablement vêtue ; la ferme a d'ailleurs l'air très pauvre. Elle me répondait poliment, mais d'un air légèrement soupçonneux.
Pendant que je faisais le petit dessin ci‑joint, une pauvre petite bergère a fait rentrer son troupeau de moutons dans la Bergerie. Le jeune vacher
[24] passait et repassait en me regardant de travers.
Je garde un précieux souvenir de cette matinée. On dirait qu'on a tout conservé pour que vous y reveniez un jour. Et dans ce vieux domaine enfoncé entre les grands chênes, je ne m'étonne pas qu'une petite fille se soit émerveillée…
Pourtant, au retour, il m'a pris sur la route une désolation soudaine. Que tout soit fini, mon Dieu, si désespérément fini ! Que par un tel jour d'été, il ne reste rien de l'amour d'autrefois !…
J'ai envoyé l'église de S
te Montaine à Fargue
[25]. Je suis revenu en plein midi, harassé de fatigue et de chaleur. J'ai dormi depuis ce temps. Et me voici à vous écrire. Pour ma peine, vous me permettrez
[26], n'est‑ce‑pas, de vous embrasser très
[27] affectueusement.
Alain‑Fournier
[1] La Chapelle d'Angillon est la ville natale d'Alain‑Fournier. C'est de là que part, en cette chaude journée de juillet, le jeune chroniqueur de Paris‑Journal qui va, comme Fargue et Larbaud quelque neuf mois plus tôt à Bourges (où se déroule la première partie de Marie‑Claire, voir la lettre 70), entreprendre un pèlerinage, mais cette fois au « pays de Marie‑Claire », c'est‑à‑dire à sainte‑Montaine (lieu où prennent place les deuxième et troisième parties du roman), au cœur de la Sologne où la romancière fut bergère d'agneaux et servante de ferme de 1877 à 1881.
Entre le 19 et le 25 de ce même mois de juillet, Alain‑Fournier envoie trois autres lettres et trois cartes postales ‑ à ses parents, à Jacques Rivière (deux envois), Larbaud, Fargue et Gide ‑, ce qui suffit à montrer l'importance qu'il accorde à cette excursion. Il écrit notamment à Larbaud le 25 :
« J'ai fait un pèlerinage ou plutôt une découverte qui va vous rendre tous affreusement jaloux. Je suis allé, il y a huit jours, voir la ferme de Marie‑Claire. Demandez des détails à Marguerite Audoux. J'ai envoyé à Fargue une carte de Sainte‑Montaine (Sainte‑Montagne dans le livre). »
(Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Sp A8]. Lettre reproduite dans Alain‑Fournier, Lettres à sa famille et à quelques autres, Fayard, 1986, Nouvelle édition, 1991, p. 677).
[2] Pour Dejoulx. Henry Dejoulx (l'y du prénom se trouve dans l'acte de naissance) est le modèle d'Henri Deslois, « l'amoureux de la colline » qui intervient dans la dernière partie de Marie‑Claire. Lucien est le frère d'Henry.
[3] Le 11 mai 1886, dans le Loiret, il avait en effet épousé Marie Pailleret, née le 28 octobre 1864 [elle a donc, comme la romancière, une dizaine d'années de moins qu'Henry, né à Brinon (Cher) le 11 mars 1854]. La jeune femme meurt précocement à trente-deux ans, peut-être en couches puisque cet événement est concomitant de la naissance du dernier enfant. Henry Dejoulx disparaîtra le 23 novembre 1917.
[5] Dans le Cher, non loin de Sainte‑Montaine
[6] Le domaine du « Gué perdu » dans Marie‑Claire. C'est là qu'habite l'intraitable Madame Deslois, la mère d'Henri, mais qui n'est veuve que dans le roman, puisqu'il existe bien un Monsieur Louis Dejoulx à l'époque où la servante de dix‑sept ans éprouve pour le fils un amour payé de retour. Villeneuve sera jusqu'en 1934 la propriété des Dejoulx. [Voir Algrain (Michel), « Le Pays de Marie‑Claire », in Le Journal de la Sologne et de ses environs, juillet 1988, n° 61, p. 31].
[7] « Silvain » (ainsi orthographié sur l'acte de naissance) naît à Chaumont‑sur‑Tharonne, dans le Loir‑et‑Cher, le 3 mars 1838, et Pauline Garsault sept ans plus tard à Ivoy‑le‑Pré, dans le Cher. Leur mariage est célébré le 16 avril 1872 à Sainte‑Montaine (Eugène, le frère du fermier mentionné dans Marie‑Claire, est témoin). Sylvain ne meurt pas jeune comme il est mentionné dans le roman, mais le 10 janvier 1915. Signalons que tous les personnages qui sont des adjuvants conservent généralement dans le roman autobiographique, comme c'est le cas ici, le nom de l'état civil.
[10] Sainte Montaine. À côté de la chapelle (lieu annuel de pèlerinage), se trouve la source qui, parmi d'autres vertus pour ceux qui la boivent, a celle de guérir la stérilité.
[12] Cirodde (« Tirande », dans le roman)
[13] famille remplace, par surcharge, Pauline.
[14] dans le livre a été ajouté.
[15] pins a été corrigé (par adjonction) en sapins.
[18] Un passage qui prend la moitié de la ligne a été biffé.
[19] Une surcharge transforme d'une en de la.
[20] Le suffixe –age a été biffé.
[21] Le sud du Cher [Marçais, Épineuil‑le‑Fleuriel (« Sainte‑Agathe », dans Le Grand Meaulnes), postes successifs du père, instituteur]
[22] place remplace, par surcharge, un autre mot.
[23] Voir les sources, à la fin de cette lettre
[24] Sui(ven)t un (ou plusieurs) mot(s) biffé(s).
[26] Ou permettez ? Les dernières lignes sont très resserrées.
[27] Plutôt que bien, qui apparaît dans toutes les leçons antérieures
";"Pèlerinage effectué à bicyclette par l'épistolier à la ferme de Berrué, cadre principal de Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les commentaires dans les notes de la transcription ( notes 13 à 20, 22, 24, 26 et 27)
"
238;Alain-Fournier;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-06-28;;"Demande de collaboration avec Le Cardonnel";"Audoux, Marguerite";"Feuille crème double 18/13,5 écrite sur les pages 1 et 3 à l'encre noire ; trouvée sans enveloppe
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres d'Alain-Fournier à Marguerite Audoux : 56 – 76 – 135 – 201 – 202 – 218
Lettres de Marguerite Audoux à Alain-Fournier : 160 – 204 – 208 – 209
";;Paris;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre d'Alain‑Fournier à Marguerite Audoux";;;201;"Lettre éditée dans le Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 33, décembre 1975, p. 52, et dans Alain‑Fournier, Lettres à sa famille et à quelques autres, Fayard, nouvelle édition (sous la direction d'Alain Rivière), 1991, p. 702‑703
";;;"Lettre autographe (feuille crème double 18/13,5 écrite sur les pages 1 et 3 à l'encre noire ; trouvée sans enveloppe)
";"
[Paris,] 28 juin [19]13/
Samedi soir
Ma chère amie,
Le Cardonnel[1] m'a écrit pour me demander d'intercéder auprès de vous en faveur du Journal de Paris. J'ai répondu que je vous avais vue, que vous étiez malade, que vous étiez avec eux de cœur –[2] et que vous seriez leur collaboratrice dès que vous seriez en état de tenir une plume.
Vous ne pouvez plus me démentir[3].
Je voulais aller vous voir ce soir. Mais voilà qu'on m'emmène voler et peut‑être me casser la figure. J'aurais pourtant beaucoup aimé passer une heure ou deux dans ce cher petit appartement où je retrouve toujours tout le calme, toute la paix, toute la bonté dont j'ai besoin.‑ Il faudra quand même que j'aille bientôt voir si vous êtes tout à fait guérie et vous faire promettre de venir à notre tennis.
Je vous aime bien et je vous embrasse.
Henri A‑F
[1] Georges Le cardonnel, journaliste littéraire et auteur, avec Louis Vellay, d'un recueil d'interviews : La Littérature contemporaine. Opinions des écrivains de ce temps (Mercure de France, 1905)
[2] Le tiret manque dans l'édition d'Alain Rivière.
[3] Cette collaboration ne se fera pas.
";"Demande de collaboration avec Le Cardonnel";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 2 du TEXTE"
239;"Fournier, Albanie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-05-27;;"Remerciements pour L'Atelier de Marie-Claire - Alain-Fournier - Critique mitigée du livre reçu
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres d'Albanie Fournier à Marguerite Audoux : 267 - 300";;Paris;"Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert Paris XIV
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre d'Albanie Fournier (Mme Fournier mère) à Marguerite Audoux";;;267;Inédit;;;"Lettre autographe et enveloppe de deuil (avec entourage noir)
";"Paris, 27 mai 1920[1]
Chère Madame,
Je vous remercie infiniment de l'envoi de votre livre et de sa précieuse dédicace. Qu'Henri
[2] eût été heureux de le voir paraître, il portait un si vif intérêt à tout ce que vous faisiez, il avait pour vous une si réelle affection !
Dans ma peine la plus profonde, j'ai souvent pensé au déchirement que vous deviez éprouver parfois, vous aussi, à l'idée de ne plus jamais revoir cet ami délicat et parfait
[3], car je juge qu'il était ainsi, rien qu'à la façon dont il parlait de vous.
Comme il appréciait votre Marie‑Claire ! Comme nous l'aimions ! Je ne pouvais m'en détacher et j'ai gardé de ces moments inoubliables des souvenirs qui ne s'effaceront jamais.
Votre nouveau livre
[4] est très beau. Il me semble difficile de rendre avec plus de talent la vie d'un atelier et d'écrire quelque chose qui réponde mieux à son titre. Il renferme de bien jolies pages toutes faites d'émotion et de simplicité. Les derniers chapitres, particulièrement celui où vous parlez de votre Sologne, sont admirables, mais, car pour moi il y a un mais, ce livre est le roman de l'atelier plus que celui de Marie‑Claire et j'aurais voulu qu'il fût le roman de Marie‑Claire plus que celui de l'atelier. Quand on a en soi une image aussi vivante que celle de votre petite bergère, on accepte difficilement que d'autres, si intéressantes qu'elles soient, viennent se mettre sur le même plan
[5].
Je souhaite que vous fassiez beaucoup d'autres volumes où vous parliez encore de Marie‑Claire ; nous ne nous en lasserons jamais.
Veuillez croire, chère Madame, à mon bien affectueux attachement et aussi à mon désir de vous revoir.
A. Fournier
2, rue Cassini
[2] L'auteur du
Grand Meaulnes s'appelait en réalité Henri, Alban Fournier.
[3] Voir la lettre 222 de Marguerite Audoux à Lelièvre.
[4] L'Atelier de Marie‑Claire
[5] L'
a priori ne saurait être plus explicitement formulé. Nous avons sans doute là un élément de réception qui, parmi d'autres, peut expliquer le
decrescendo auquel on assiste dans le succès.
";"Remerciements pour L'Atelier de Marie-Claire - Alain-Fournier - Critique mitigée du livre reçu";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Sur l'enveloppe, 10, rue Léopold-Robert et XIV ont été ajoutés de part et d'autre de Paris à la suite de trois lignes rayées :
aux bons soins de
Maison Fasquelle, Éditeur
11, rue de Grenelle
"
240;"Fournier, Albert";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-01-05;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 370";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Albert Fournier : 370.
Lettres d'Albert Fournier à Marguerite Audoux : 380 et 381.
";;;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Cahors;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre d'Albert Fournier à Marguerite Audoux";;;380;Inédit;;;"Lettre autographe";"[S. l.] 5 janvier 1935.
Chère Marguerite Audoux,
Mercredi prochain, 9 janvier, une jeune fille de l'âge d'Annie
[1], Hélène Bugeat, professeur à Cahors, fera un cours de littérature sur Marguerite Audoux
[2].
Elle a été emballée et bouleversée à la lecture de La Fiancée et de Marie-Claire.
Je suis content.
irai vous voir bientôt. Annie attend sa nomination dans la Seine
[3], et j'ai dû revenir seul à Paris.
Sommes allés à Barcelone et aux îles baléares en voyage de noces. Temps magnifique. Soleil. Bonheur. Vous raconterai tout cela.
Je vous embrasse bien de tout mon cœur, chère Marguerite Audoux, en vous adressant tous mes meilleurs vœux de bonheur pour la joie et la clarté de votre vie exemplaire.
Avec toute mon affection.
Albert Fournier
Les 2 photos de Philippe, ci-jointes. On a rayé la grande pour le clichage. C'est navrant de voir le peu de respect qu'on témoigne aux souvenirs des autres.
Votre article était très bien dans
Les Nouvelles littéraires du
20 décembre[4]. L'avez-vous reçu ?
La Liberté a publié le mien le 26, en faisant des coupures
[5].
[1] L'épouse d'Albert Fournier.
[2] Voir, sur ce sujet, les lettres 381 et 383
[3] Annie Fournier sera Inspectrice départementale des écoles Maternelles. Elle écrit, dans
Les cahiers de l'Enfance un article sur Marguerite Audoux. Voir dans la partie DESCRIPTION un extrait qui rend bien compte des relations entre le jeune couple et la romancière.
[4] Article consacré à Charles‑Louis Philippe, pour le vingt‑cinquième anniversaire de sa mort. Il s'agit en réalité de l'article déjà écrit pour
Le Travail du 24 décembre 1910 et
Les Marges de janvier 1911 (voir la partie NOTES de la lettre 72). L'article en question se trouve dans
Les Nouvelles littéraires du 22 (et non du 20) décembre 1934, en première page. Il y occupe les deux premières colonnes, la seconde étant coupée par un portrait de Charles‑Louis Philippe avec la statue de Santa Fortunata en arrière‑plan.
[5] En voir la reproduction dans la partie DESCRIPTION
";"Cours sur Marguerite Audoux - Sur Annie Fournier - Voeux - Articles sur Charles-Louis Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
241;"Fournier, Albert";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-01-13;;"Marrainage d'élèves de Cahors";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Albert Fournier : 370.
Lettres d'Albert Fournier à Marguerite Audoux : 380 et 381.
";;Paris;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris XIV°
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Cahors;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre d'Albert Fournier à Marguerite Audoux";;;381;Inédit
;;;"Lettre autographe
Au verso de l'enveloppe figure, dactylographié :
Exp. A. FOURNIER- 28 Bld de Rochechouart – Paris – XVIII°
";"[Paris] 13 janvier 1935[1]
Bien chère Marguerite Audoux,
Annie et moi avons trop parlé de vous : notre amie Hélène Bugeat – dont je vous ai parlé
[2] et qui est professeur à Cahors –et qui depuis vous aime de tout son cœur - Hélène B. vous a désignée pour être la marraine spirituelle de ses élèves
L'idée est acceptée. Toute la promotion est décidée à étudier sous votre étoile ! Et forcément, vous allez devenir l'âme rayonnante de plusieurs générations.
« On » va peut-être vous écrire du lycée de Cahors
[3]. Vous serez ennuyée avec cette histoire… mais enfin, - vous avez écrit
Marie-Claire – des livres d'art – et ces cœurs que vous avez créés se retrouvent…
Hélène Bugeat viendra, je crois, au Mardi Gras à Paris pour vous connaître – C'est une petite qui est adorable. Annie l'aime beaucoup. Et vous l'aimerez bientôt autant que nous –
Je suis en déménagement !
J'essaierai d'aller vous voir samedi prochain. Je vous espère en bonne santé – et croyez, chère grande Marguerite Audoux, à toute mon affection.
Albert Fournier
[1] Lettre envoyée et reçue le 14
";"Marrainage d'élèves de Cahors";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
242;"Mirbeau, Alice";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1923-04-11;;"« André Baillon (Anvers, 1875 ‑ Saint-Germain-en-Laye, 1932), écrivain belge de langue française, a signé quelques-uns des plus beaux livres de l'entre-deux-guerres: En sabots, Histoire d'une Marie, Un homme si simple, Délires, Le perce-oreille du Luxembourg... Chefs-d'œuvre de style, d'ironie et de sensibilité, ils composent la poignante confession d'un solitaire écorché, cerné par le désespoir et la folie, mais sauvé par l'obsédante passion d'écrire et par un humour libérateur. Si certains de ses livres ont fait l'objet de rééditions récentes, ainsi que de traductions néerlandaises, d'autres sont encore difficilement accessibles, et l'importance de son œuvre reste méconnue. »
(Renseignements obtenus auprès de l'Association Présence d'André Baillon).
On notera qu'André Baillon n'est pas sans avoir des points communs avec Mirbeau : enfance difficile, études chez les jésuites, liaisons malheureuses, dépressions… En 1923, année de cette lettre, après s'être lancé dans une relation compliquée et ambiguë avec sa belle‑fille de seize ans, Baillon sombre une fois de plus et est interné à la Salpêtrière. L'invitation faite à André Baillon est consécutive à la lettre (non retrouvée) que Charles Vildrac a envoyée à Marguerite Audoux, qui l'a elle‑même fait suivre à Mme Mirbeau. D'où cette lettre (même cote) d'Alice Mirbeau à Charles Vildrac, écrite le même jour que celle adressée à la romancière :
« Cher Monsieur,
Marguerite Audoux m'a envoyé votre lettre et l'appel pour M. Baillon est si pressant que depuis deux jours je cherche comment faire pour qu'il vienne tout de suite ici.
J'ai trouvé. À cinquante pas de mon pavillon habitent, dans une gentille maison à eux, un ancien jardinier et sa femme très bonne cuisinière, propre et agréable. Ils ont une jolie chambre où ils reçoivent l'été un pensionnaire. M. Baillon sera très bien soigné et entre les repas il vivra à la Fondation [un groupe de mots illisible] et le moment arrivera vite où il ne sera plus seul.
Je ferai de mon mieux pour qu'il ne s'ennuie pas.
Dites‑moi quel jour il arrivera.
Il pourrait prendre un train à 1h 50 gare St Lazare pour Triel, je le ferai chercher et voilà.
Croyez, Cher Monsieur, à mes meilleurs sentiments.
A. Octave Mirbeau »
(Lettre due à l'aimable vigilance de Pierre Michel)
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Cheverchemont;;"Fondation Octave Mirbeau. FS III–160/778";"Triel-sur-Seine (alors en Seine-et-Oise, actuellement dans les Yvelines)";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre d'Alice Mirbeau à Marguerite Audoux";;;299;Inédit;;;"Lettre autographe, dont la copie nous a été aimablement transmise par Pierre Michel";"[Cheverchemont], 11/4 ‑ 23
Ma chère amie,
Je ne veux pas attendre qu'un gros mal de tête soit passé, pour vous dire que j'invite avec plaisir M. André Baillon
[1] à faire un séjour ici, gratuitement bien entendu, je ne reçois pas autrement.
La Fondation doit ouvrir le 1
er mai : depuis quatre ans je n'ai pu obtenir que des écrivains se décident à venir tôt à la campagne et ce n'est guère qu'à la fin mai qu'il en vient quelques‑uns. Juin, juillet, août leur plaisent davantage. Je ne voudrais pas que M. Baillon fût seul, il s'ennuierait. Soyez gentille, voyez avec M. Vildrac
[2], dont je me souviens très bien, à quelle époque le convalescent voudrait venir ; je m'arrangerai pour lui avoir au moins un compagnon.
Il ne faut pas prendre au sérieux cette chaleur folle : des jours froids nous sont encore réservés.
J'ai passé l'hiver toute seule pour tout faire, aucune servante ne veut rester à la campagne l'hiver. Je m'occupe de trouver « le personnel », comme on dit ; si vous pouviez me dénicher deux femmes convenables, l'une cuisinière, l'autre femme de chambre, quel service vous me rendriez !
Je vous aurais écrit les jours prochains pour vous demander si Mme Huguette garnier n'est pas de vos amies
[3].
Dites vite à M. Baillon que je suis très contente de le recevoir, les déprimés n'aiment pas attendre.
Bien affectueusement, chère Amie.
Alice O. Mirbeau
[1] Voir la partie DESCRIPTION
[2] Voir la partie DESCRIPTION. Charles Vildrac [pseudonyme de Charles Messager (1882‑1971)] fonde en 1906 le groupe de l'Abbaye de Créteil avec Georges Duhamel, René Arcos et Albert Gleizes (peintre, illustrateur et théoricien cubiste, 1881-1953), groupe unanimiste proche de Jules Romains et de son appel incessant à la puissance de l'amour universel, seule issue pour résoudre le problème de la vie.
[3] Effectivement. Voir la lettre 283, non datée, de Marguerite Audoux à Huguette Garnier, journaliste au
Journal, et romancière
";"André Baillon - La Fondation Octave Mirbeau - Charles Vildrac - Recherche de domestiques - Huguette Garnier";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
243;"Gossez, Alphonse-Marius";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-08-01;;"Demande de renseignements pour des Morceaux choisis";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Lacanau;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris XIVe
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre d'Alphonse-Marius Gossez à Marguerite Audoux";;;339;Inédit
;;;"Lettre dactylographiée
En haut du recto de l'enveloppe bleue figure un en-tête, imprimé également en bleu :
Société des écrivains de province
La Renaissance Provinciale[1]
Trésorerie, 44, rue Flornoy, 44 Chèques Postaux 162-63 Bordeaux
Sous cet en-tête est dactylographié :
A. M. Gossez – Le Grelet – LACANAU – OCEAN (Gironde)
[1] Une ligne suivante est biffée à la machine à écrire.
";"Jusqu'au 20 septembre : « Le Grelet » Ch. De l'Alexandre, Lacanau-Océan Gironde
Ensuite : Bould Brune, 89bis Paris 14e
[Lacanau] 1er août 1930
Madame,
Pour faire suite aux Poètes du XXe siècle que j'ai publiés en 1929 chez l'éditeur Figuière, je prépare des Morceaux choisis en 2 vol. des Prosateurs du XXe siècle. Je me propose, si vous m'y autorisez, de vous y faire figurer.
Vous trouverez ci-joint la notice bibliographique que j'ai écrite à votre sujet
[1]. Veuillez, s'il vous plaît, notamment indiquer la date de votre naissance.
Pour le choix des pages à citer, je me propose de donner un court extrait de
Marie-Claire, et deux passages publiés dans le n° de 1922 de mes amis
Les Primaires : 1) « Les Poulains » extrait du
Chaland de la Reine, 2) l'extrait [de]
De la ville au moulin[2].
Je vous prie, Madame, de recevoir mes hommages respectueux et l'assurance de ma profonde admiration.
A. M. Gossez
dr ès-lettres[3]
[1] Cette notice n'était plus dans l'enveloppe.
[2] Annette Beaubois a été rayé au profit du nouveau titre, écrit à l'encre violette dans l'interligne inférieur. Notons cependant qu'
Annette Beaubois était le titre de 1922 (mais qui devient évidemment, pour un lecteur de 1930, un « extrait de
De la ville au moulin », même si des variantes sont à noter entre la version de 1922 et celle du roman en volume de 1926).
[3] Ces deux lignes, dactylographiées comme le reste de la lettre, sont précédées d'une signature manuscrite,
A. M. Gossez, à l'encre bleue.
";"Demande de renseignements pour des Morceaux choisis";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 2 de la partie TEXTE"
244;"Gide, André";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-03-09;;"Réédition de La Mère et l'Enfant
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;;"Fonds Gubisch";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre d'André Gide à Marguerite Audoux";"Rappelons ce que fut « l'affaire Bachelin » :
Un article que Marcel Ray fait paraître dans la NRF du 1er août 1911 nous instruit sur les vicissitudes éditoriales relatives à La Mère et l'Enfant de Charles‑Louis Philippe, dans lesquelles le germaniste joue un rôle non négligeable. Ce livre est écrit en 1898‑1899. La version primitive contient dix chapitres qui, assez rapidement, se trouvent réduits à huit. Une nouvelle révision, toujours avec la collaboration de Marcel Ray, aboutit à la suppression de tous les chapitres impairs. C'est cette version courte qui paraît aux éditions de La Plume en 1900. En 1911, lorsque les collaborateurs de la NRF envisagent de rééditer le roman, ils disposent donc de deux versions : celle qui a été éditée, et la version longue
La réédition qui est en chantier va vivement irriter le groupe de Carnetin pour deux raisons : ce qu'il considère comme la mise en avant intempestive de Bachelin, qui participe à l'établissement du texte ; et le manquement au respect des volontés de Philippe. C'est la lettre 118 que Marguerite Audoux envoie à André Gide qui semble mettre le feu aux poudres. Le premier des deux griefs y est clairement exposé, non sans précipitation et maladresse.
Contre le groupe, Bachelin, Gide, et à sa suite la NRF, semblent faire bloc. Gide joue, comme il aime le montrer, son rôle d'arbitre. Le 20 mai 1911, il écrit à Bachelin :
« Recommandation amicale de garder tout votre calme dans ces stupides potins autour de La Mère et l'Enfant
, et surtout de crainte d'échauffer la querelle, que j'apaise de mon mieux [...]. [1] »
Le second point de la querelle, nous l'avons dit, est pour les amis du groupe un sentiment de trahison vis‑à‑vis de Charles‑Louis Philippe. Les solutions proposées varient d'ailleurs d'un membre à l'autre. Tandis qu'un certain nombre (Marguerite Audoux, Gignoux, Werth) ne semblent prêts à accepter qu'une publication
en appendice des pages écartées, Marcel Ray, quant à lui, serait favorable à une véritable édition savante, avec notes, et à tirage limité, tandis qu'on rééditerait parallèlement le texte réduit de
La Plume avec un tirage beaucoup plus important. Larbaud, à l'inverse de la position d'universitaire de Ray, approuve la publication d'une version augmentée et à grand tirage, mais sans appareil critique. Tout cela est, selon lui,
""étranger à la littérature"". Larbaud souhaite aussi, dans le même esprit, que Gide renonce à la préface et aux appendices dont il voulait se charger
[2]. C'est Larbaud qui va finalement imposer son point de vue puisque, à l'issue d'une réunion chez Gignoux, il est décidé pour contenter la majorité, et contrairement à ce que pense Ray, de faire deux éditions conjointes de
La Mère et l'Enfant, l'une réduite à un tirage limité, conforme au texte de 1900, et l'autre complète, sans notes, et précédée d'une notice non signée. Apparemment, l'affaire est ainsi sagement résolue.
Tout au long de ce conflit, tout en se proposant de calmer le jeu, une fois de plus André Gide ne peut totalement cacher son irritation. C'est ce qui apparaît dès la réception de la lettre de Marguerite Audoux qui va entraîner deux réponses, la première à Bachelin, la seconde à la couturière (lettre 119). La lettre du 18 mai 1911 à Bachelin contient ce passage :
« Ce matin, lettre de M[arguerite] Audoux m'apprenant qu'on dit que nous nous proposons de substituer votre nom à celui de Philippe sur la couverture du 1er livre! De ces absurdités ne retenons que ceci : nous avons des ennemis que la moindre incorrection, la moindre coquille réjouira. Veillons donc à ce que le texte soit impeccablement correct, ‑ comme déjà nous eussions fait sans l'aide de leur animosité.[3] »
""Nous avons des ennemis""... Les forces en présence ne sauraient être mieux définies! La lettre 119 que, le lendemain, il expédie à Marguerite Audoux ne peut apparaître que comme la marque supplémentaire d'une sympathie plutôt froide, sinon glacée. Marie-Claire est déjà loin, et... toute proche la rupture entre Marguerite et Michel, pour lequel on sait que Gide aura la préférence. Le ton de la réponse immédiate de Gide (lettre 119) souligne déjà cette distance.
Jacques Copeau fait chorus puisqu'il écrit le 22 mai 1911 à Gide :
""Très bien votre réponse à Audoux. Mais sa lettre suit si stupidement la question!"" [4].
Mais le principal intéressé, le ""copiste"" incriminé, va être encore bien plus virulent que la maison d'édition. Le procès d'intention dont Bachelin a été l'objet, son caractère et son goût pour la polémique vont le faire sortir de ses gonds. Le 21 mai au matin, il écrit à Gide :
« Quant au crétinisme humain, c'est q[uel]q[ue] c[hose] de prodigieux. Également au reçu de votre lettre vendredi, j'en ai écrit une, salée, à M[argueri]te Audoux[5]. J'ai reçu sa réponse hier soir[6]. Et de cette même plumée d'encre, je vais lui riposter de nouveau[7]. Je ne peux pas admettre que des jaloux et des imbéciles m'embêtent. [8] »
La dernière lettre de Marguerite Audoux mentionnée par Bachelin est une double tentative, pour se justifier et apaiser le destinataire. Mais elle intervient malheureusement trop tard dans cette querelle et cette argumentation ne fait qu'irriter davantage le bouillant correspondant.
[D'après notre thèse, tome premier, p. 361‑368].
[1] Henri Bachelin, Correspondances avec André Gide et Romain Rolland, édition établie, présentée et annotée par Bernard Duchatelet avec la collaboration d'Alain Mercier, Centre d'étude des Correspondances, CNRS (UPR 422), Faculté des Lettres, Brest, 1994, p. 105. [C'est André Gide qui souligne].
[2] Voir, sur la position et l'intervention de Larbaud, sa correspondance avec Gide (édition de Françoise Lioure, Gallimard, Cahiers André Gide n° 14, 1989), notamment sa lettre de Chelsea du jeudi 25 mai 1911, p. 81‑84.
Voir aussi, dans la Correspondance Gide‑Copeau, la note 1 de la lettre 382 du 27 mai 1911 (Op. cit., p. 496). C'est dans cette lettre que Gide se range à l'avis de Larbaud : ""Je trouve que le petit père Larbaud parle d'or"", écrit‑il à Copeau. (Ibid.)
[3] Henri Bachelin, Correspondances avec André Gide et Romain Rolland, Op. cit., p. 102‑103.
[4] Correspondance A. Gide‑J. Copeau, Cahiers André Gide n°12, p. 489 (double adressé à Copeau).
[Il s'agit d'un P.‑S.].
La lettre de Copeau commence ainsi :
"" La lettre de Marguerite Audoux dépasse en absurdité tout ce que la conversation avec Werth m'avait fait pressentir. ""Chacun crie sans rien savoir de précis"". C'est bien cela. Des potins. ""
(Ibid., p. 492).
[8] Henri Bachelin, Correspondances avec André Gide et Romain Rolland, Op. cit., p. 107. [C'est Bachelin qui souligne].
";;25A;Inédit
;;;"Lettre autographe inédite, envoyée par l'intermédiaire de Francis Jourdain. (Nous remercions David Roe d'avoir porté ce document à notre connaissance).
";"
Chère Madame et amie,
J'ai été porter ce matin vos épreuves bien revues et recorrigées, chez Fasquelle
[2]. Des secondes épreuves vous seront envoyées prochainement
[3].
Fasquelle
affirme que pour le « tant pour cent » sur la vente des exemplaires
[4], il y a confusion. Il ne donne à Mirbeau 0%5 qu'à partir du
sixième mille (dit‑il). Est tout à fait prêt à faire entrer cette clause dans votre traité. Mais jusqu'au sixième mille il n'a jamais donné davantage (dit‑il) ni pu promettre davantage. –
Voici à présent un « état » des projets pour Philippe – que vous voudrez bien communiquer à Francis Jourdain. – J'ai été voir D. l'éditeur. Il avoue n'avoir jamais lu une ligne de Philippe ; mais sur la foi d'un de ses amis (il m'a dit son nom, que peut‑être vous connaissez – mais qui m'échappe) il serait disposé à éditer non seulement
La Mère et l'Enfant, mais bien à redonner une édition des déjà parus – bref à prendre l'œuvre complète
[5].
Mais il se trouve que Fasquelle, qui, tant qu'il se croyait seul sur le marché, faisait la petite bouche et parlait quelque peu dédaigneusement – sitôt que, le prenant au mot, j'ai commencé de lui dire que nous ne tenions pas du tout à le voir prendre la charge des inédits et des réimpressions et que d'autres étaient tout prêts à les prendre – s'est réveillé, et m'a fait comprendre qu'il serait contraire à la décence qu'après avoir tout fait pour Philippe jusqu'à présent, avec pertes ! – il abandonnât le profit moral qu'il pourrait en tirer ‑ ; bref : qu'il demandait le droit de première lecture sur tout ce qu'on jugeait digne encore d'être publié de cet enfant de la maison. Je lui ai dit que, désireux de ne pas voir s'éparpiller l'œuvre de notre ami nous le laisserions rééditer
La Mère et l'Enfant et n'abandonnerions la publication des inédits qu'à la maison qui prendrait l'engagement de les publier tous + un volume de correspondance. Fasquelle m'a dit qu'il entendait être cette maison‑là ; du moins qu'il désirait qu'on ne décidât rien sans lui avoir soumis les manuscrits et que tout ce qui serait publiable, il le publierait. Je m'occupe donc de faire dactylographier les fragments (très importants) publiables, de sa volumineuse correspondance avec Van de Putte
[6], de mettre en ordre les
Charles Blanchard, de trier les articles de jeunesse, à joindre à
La Mère et l'Enfant. Et je lui remettrai tout
en bloc. Il publiera trois volumes ou n'en publiera plus. Et s'il n'en veut pas, nous n'en serons pas embarrassés désormais pour les placer ailleurs
[7]. Très surmené j'écris au courant de la plume – excusez cette lettre informe et qui s'allonge indéfiniment.
Encore ceci.
Ma première idée était de ne faire qu'un service de presse et de n'envoyer aucun volume de Philippe aux « amis » à commencer par vous, moi, Jourdain, etc. – ce qui permettait de faire d'autant plus important le service de presse. Mais Fasquelle à qui je disais mon embarras d'envoyer à tel ami et pas à tel autre, et que, dans la crainte de faire naître des jalousies j'avais résolu de n'envoyer le livre à aucun ami, pensant qu'il n'y en avait pas un de ceux‑ci qui, si petite que fût la situation de certains d'entre eux, ne se fît un devoir amical de s'offrir le volume – Fasquelle donc, généreusement, m'a dit de n'hésiter point à prendre, en plus des exemplaires de service, 30 volumes pour les 30 amis dont vous m'aideriez à composer la liste. Je compte que vous voudrez donc bien dresser avec ou sans Francis J[ourdain] une liste de 30 noms – des amis à qui il vous paraîtrait que Philippe aurait été désireux d'envoyer son livre – et me l'envoyer le plus tôt possible.
Bien à vous.
André Gide
[1] La lettre n'est pas datée, mais elle accompagne un billet du 9 mars 1910 adressé à Francis Jourdain et rédigé en ces termes :
« Mon cher Francis Jourdain,
Que vous seriez aimable de faire parvenir cette lettre à son adresse.
Bien cordialement.
Votre
André Gide
Je pars me reposer quelques jours à la campagne, complètement exténué.
Quand je vous reverrai je vous raconterai les proportions qu'avait prises l'affaire Mac Kenty, etc.
Parvenez‑vous à organiser quelque chose pour le monument à Cérilly ? »
[Ce dernier point du P.S. concerne le projet qui se concrétisera, rappelons‑le, par l'inauguration, le 25 septembre 1911, sur sa tombe à Cérilly, du buste de Charles‑Louis Philippe, exécuté par Bourdelle.
[2] Il s'agit bien sûr des premières épreuves pour la publication en volume de Marie‑Claire, qui sortira le 5 novembre chez cet éditeur.
[3] Voir la lettre 40, du 6 juin 1910, où Marguerite Audoux fait savoir à Gide qu'elle vient de recevoir ces deuxièmes épreuves.
[4] Nous avions d'abord pensé un peu rapidement qu'il s'agissait du pourcentage dévolu à Mirbeau, qui a servi d'intermédiaire. Mais cela semble, à la réflexion, impossible. Il s'agit, à l'évidence, d'une augmentation de 0, 5 % du pourcentage sur les ventes, qui interviendrait à partir du sixième mille.
[5] L'identité de ce D. nous échappe et, a fortiori, celle de l'ami qui lui a recommandé l'œuvre de Charles‑Louis Philippe.
[6] Les Lettres de jeunesse de Charles‑Louis Philippe à Henri Vandeputte (l'orthographe de ce patronyme varie), poète belge et ami intime du romancier, ont été publiées à la NRF en 1911.
[7] Jusqu'alors, Fasquelle avait publié Le Père Perdrix (1903), Marie Donadieu (1904), Croquignole (1906), et réédité Bubu de Montparnasse (1906). Le 20 juin 1910, c'est encore Fasquelle qui éditera Dans la petite ville, mais ce sont les toutes nouvelles éditions de la Nouvelle Revue française qui, en 1911, prendront le relais en publiant les Lettres de jeunesse à Henri Vandeputte et en rééditant, sous deux formes différentes, La Mère et l'Enfant (voir supra, au sujet de cette affaire, la partie ""NOTES""). Puis c'est encore la NRF qui, en 1913 publie Charles Blanchard ; en 1916 les Contes du Matin, et en 1917 réédite La Bonne Madeleine et la Pauvre Marie ; Quatre Histoires de pauvre amour. Le « service de presse » que Gide évoque ensuite concerne vraisemblablement les rééditions, et sans doute la publication à venir de Dans la petite ville (ce qui serait confirmé par la lettre 34).
";"Épreuves de Marie-Claire - Discussion avec Fasquelle à propos des pourcentages relatifs aux droits d'auteur - Réédition de La Mère et l'Enfant - Services de presse concernant cette réédition";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
245;"Gide, André";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-12-19;;"
Traduction de Marie-Claire en allemand - Calomnie de Madame Tournayre - Réaction de Paul Claudel à la lecture de Marie-Claire
";"Audoux, Marguerite";"Vélin blanc pur fil 23/18 plié en deux et écrit sur les quatre pages ; enveloppe 9,5/12 assortie";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124";;Paris;"Fonds d'Aubuisson
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre d'André Gide à Marguerite Audoux";"Au sujet de la traduction en allemand de Marie‑Claire, si nous n'avons nulle trace de la lettre de Ray à Gide, celui‑là écrit néanmoins une lettre à Larbaud (du 26 novembre 1910), dont nous extrayons ce passage :
« La vente dérisoire du copyright pour l'Angleterre et l'Allemagne m'apparaît si contraire aux intérêts de Fasquelle, que je me demande s'il n'a pas fait double contrat, l'un fictif, pour Marguerite, et l'autre qui lui réserverait tout le bénéfice de la vente à l'étranger. Marguerite, de son côté, a‑t‑elle bien lu le traité qu'elle a signé avant la publication de Marie‑Claire ? A‑t‑elle abandonné tout contrôle sur la publication à l'étranger ? Cet abandon très imprudent, s'il existe, concerne‑t‑il seulement les premiers milles ou est‑il définitif ? Autant de points qu'il serait utile de préciser. En tous cas, même si elle a commis la faute de renoncer à ses droits pécuniaires, je ne crois pas qu'on puisse se passer de son autorisation pour le choix du traducteur, ni que l'acquéreur du copyright puisse confier la traduction au premier cochon venu. Je vous avoue que je suis très inquiet au sujet des espérances que j'ai fait concevoir à MllePaulsen. Elle a tout ce qui faut pour faire une traduction exquise, d'une qualité littéraire digne de l'original, et ce serait un véritable malheur si Marie‑Claire tombait en de moins nobles mains. Je serais très heureux si Marguerite ou vous vouliez bien me renseigner sur la situation exacte où nous nous trouvons à l'égard de Mlle Paulsen. »
(Correspondance Ray‑Larbaud, Gallimard., tome deuxième, p. 76)
Mlle Paulsen, qui va devenir M
me Fuhrmann, se propose également de traduire Philippe (
La Mère et l'Enfant) et Larbaud lui‑même. L'admiration que lui voue le germaniste émérite qu'est Marcel Ray (normalien reçu deuxième à l'agrégation d'allemand) est déjà une caution suffisante. La traduction allemande de
Marie‑Claire sera réalisée par Olga Wohlbrück
[1] (dont nous ne pouvons dire si c'est bien elle qui avait été pressentie par Fasquelle).
Voir la lettre 68 de Carl Schönfeldt à Marguerite Audoux.
[1] Voir la note 4 de la lettre 68
";;78;;;;"Lettre autographe inédite
";"Lundi [19 décembre 1910
[1]]
Chère Madame et amie,
J'aurais eu grand plaisir à vous revoir, mais je ne sors que pour rattraper la grippe...
Ray m'écrit au sujet du grand désir qu'aurait eu
[2] M
lle Paulsen de traduire en allemand
Marie‑Claire[3] (sans doute vous êtes déjà avisée de cela et de l'irritation que lui a causée l'autorisation
[4] accordée inconsidérément par Fasquelle à un traducteur‑éditeur que nous ne connaissons pas). ‑ Étant donné que cette autorisation a été accordée
[5] sans votre assentiment, je ne sais si, du consentement de Fasquelle, on ne pourrait s'en ressaisir. M'autoriseriez‑vous à lui en parler (naturellement sans vous opposer à lui, et sans
[6] brouiller les cartes !) et à voir
[7] si l'on ne peut revenir là‑dessus ? Il me paraît que cela serait très souhaitable. Mais précisément j'aurais voulu examiner préalablement la question avec vous. Du reste, quand je serai de nouveau assez bien pour aborder Fasquelle, je serai de même assez bien pour aller vous voir.
Vous a‑t‑on raconté que j'avais dû gronder, dans ma dernière lettre aux Tournayre
[8] ? C'était à cause de vous. Une phrase de M
me Tournayre m'a fait soupçonner que le bateau monté pour persuader à ceux de l'Ac[adémie] Goncourt que vous n'êtes pas l'auteur de
Marie‑Claire, pouvait bien n'émaner que d'eux. Ce n'est vraiment que par respect pour Philippe qu'on se retient de les trouver odieux. Le pire c'est que tout cela est « très naturel
[9] ».
Au revoir. Je m'aperçois que je n'avais pas grand chose à vous dire ‑ mais grand désir de bavarder avec vous.
Bien amicalement votre
André Gide
Quelle gaffe vous avez faite d'envoyer votre livre à Claudel !! Je croyais vous avoir conseillé de n'en rien faire. Vous ne saviez donc pas qu'une religieuse ne pouvait pas avoir d'enfant
[10] !!? ‑
[1] Cette lettre, où Gide mentionne lundi, a, selon le cachet de la poste, été envoyée, et reçue, le mardi 20.
[2] Un e final est biffé deux fois à la finale du participe.
[3] Sur la traduction de Marie-Claire en allemand, voir, supra, à la partie ""Notes""
[4] Un incons (début du inconsidérément qui vient plus tard) est rayé entre autorisation et accordée.
[5] accordée surcharge décidée.
[6] et sans est précédé d'un ni b biffé plusieurs fois.
[7] Un mot est barré entre à et voir.
[8] « J'ai beaucoup souffert, Madame, de retrouver dans votre lettre [dont nous n'avons pas trace] l'écho d'une odieuse et absurde calomnie contre Madame Audoux. Votre frère n'a pas écrit une ligne de ce livre admirable [le mot est ajouté dans l'interligne supérieur] – pour la bien bonne raison du reste qu'il n'en était pas plus capable que Mirbeau ou que moi‑même. – Vous devriez pourtant penser que, si cela était, les amis de votre frère seraient les premiers à le proclamer. – Rien ne rappelle moins la manière de votre frère que celle de Marie‑Claire et le talent de Louis était beaucoup trop original pour se prêter à une malhonnête contrefaçon. » (Extrait de la lettre inédite d'André Gide à Mme Tournayre du 6 décembre 1910, Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy, [Ph‑Gid 40])
[9] Voir la note 9 de la lettre 63 mentionnant une réaction similaire d'Alain‑Fournier
[10] À propos de tels jugements dépréciatifs, voir, dans les notices biographiques, à « Henri Franck » et la note 7 de la lettre 77
";"Sur la traductrice à choisir pour la traduction de Marie-Claire en allemand ; les calomnies de Madame Tournayre, la sœur de Charles-Louis-Philippe, quant au fait que ce ne serait pas Marguerite Audoux l'auteur de Marie-Claire ; et enfin les réactions indignées de Claudel à la lecture du roman";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Troisième paragraphe :
- Un e biffé deux fois à la finale du participe eu
- Un incons (début du inconsidérément qui vient plus tard) rayé entre autorisation et accordée
- et sans précédé d'un ni b biffé plusieurs fois
- Un mot est barré entre à et voir"
246;"Gide, André";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-05-19;;"L'affaire Bachelin";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Bruges;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre d'André Gide à Marguerite Audoux";;;119;"Lettre publée dans Correspondance A. Gide‑J. Copeau, Cahiers André Gide n° 12, p. 489
";;;Lettre
;"Bruges [19 mai 1911]
Chère Madame et amie,
Je ne comprends rien à votre lettre.
Il n'a jamais été question (est‑il même nécessaire que je le dise !) que le nom de Bachelin figurât dans ou sur La Mère et l'Enfant ; non plus que celui de Gignoux ou qu'aucun autre nom que celui de l'auteur. Si cette légende, qui ne repose sur aucun fondement, n'était si loufoque, je la regarderais comme profondément injurieuse pour Bachelin et pour moi‑même.
Bien affectueusement votre
André Gide
";"L'affaire Bachelin";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
247;"Gide, André";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-05-27;;"L'affaire Bachelin (suite et fin)";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
Pour l'affaire Bachelin, voir les lettres 118 - 119 - 124
";;;;"Bibliothèque littéraire Jacques Doucet";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre d'André Gide à Marguerite Audoux";;;124;"Lettre publiée (Correspondance A. Gide‑J. Copeau (Décembre 1902-Mars 1913), édition de Jean Claude, Gallimard, Cahiers André Gide n° 12, 1987, p. 497)
";;;"Lettre autographe
";"
Samedi [27 mai 1911]
Chère Madame et amie,
Craignant que Gignoux ne s'inquiète de mon silence[1], je lui ai écrit tantôt que je lui ferais signe aussitôt reçue la lettre de Ray que j'attends.
Ce soir j'en reçois une de Valery Larbaud[2] qu'il est bon que je vous communique ‑ et que vous voudrez bien me garder. A bientôt. Votre affectueusement dévoué
André Gide
[1] À propos de « l'affaire Bachelin » (voir la partie ""DESCRIPTION"" de la lettre 118)
[2] C'est, selon Gide, Valery Larbaud qui dans cette affaire trouvera la solution la plus judicieuse.
";"L'affaire Bachelin (suite et fin)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
248;"Rocher, Edmond";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-04-07;;"Edmond André Rocher (né en 1873) est illustrateur, lithographe, graveur et écrivain. Il expose au Salon des Artistes français. Léautaud précise, dans son Journal, que Pergaud lui a donné un manuscrit de La Guerre des boutons (celui de la « remise au net »). [Léautaud, Paul, Journal, Mercure de France, 1986, tome deuxième, p. 975 (Vendredi 20 mai 1932)].
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris XIVe
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre d'Edmond Rocher à Marguerite Audoux";;;314;Inédit;;;"Lettre autographe. Voir la note 2 de la partie TEXTE";"Paris, le 7 avril 1926[1]
7, rue Le Brun, 13e[2]
Madame et amie,
J'ai eu une vraie joie à recevoir
De la ville au moulin, ce beau livre si sain, d'écriture si savamment simple, que j'avais suivi dans
Le Journal. Mais je le tiens de vous, avec une chaude dédicace, et cela efface mes remords. Vous avez bien voulu vous souvenir de moi, qui semblais vous avoir oubliée, ce qui n'était. Depuis notre dernière entrevue chez vous, tant de choses m'ont enfermé, m'ont retenu !! J'ai pris une femme – pas libre hélas ! mais délaissée – et ma vie en fut un temps très compliquée. Je lui ai parlé de vous, de votre petit
[3] – qui doit être grand -, mais n'osais me permettre de vous faire visite avec elle. Comme elle a été heureuse de vous lire : d'abord
Marie-Claire, puis
L'Atelier, et enfin
De la ville, mais nous avons eu une grosse misère. Sa petite fille, une enfant de treize ans, s'est noyée dans le Loir, au cours de nos dernières vacances. Nous avons été très malheureux, mais notre peine s'apaise malgré le vivace souvenir.
Comme j'étais heureux de l'intérêt que Descaves vous a porté, au
Journal[4] ! Et c'était justice pour ce livre si simplement, si humainement beau.
Je n'osais plus vous écrire, vous demander de vos nouvelles, de celles de l'enfant qui avait mal au genou je crois. J'ai été sot de n'avoir su faire confiance à l'indulgence de Marguerite Audoux.
J'ai beaucoup travaillé depuis
L'Âme en friche[5] mais je vais lentement, mes loisirs étant maigres, et je recopie deux ou trois fois avant que de faire taper mon ouvrage. Mais je pense donner
L'Île nocturne[6] en octobre. Vous ne serez pas oubliée dans la répartition du service d'amis, croyez-le.
En attendant, chère Madame amie, je vous prie d'agréer les hommages cordiaux de votre dévoué admirateur et ami
Edmond Rocher
Ma femme me prie de vous dire l'admiration qu'elle a pour votre œuvre.
[2] Le papier (double feuille en pelure de petit format) comporte un en‑tête stylisé (E R) en haut à gauche de la première page. À droite, le lieu de création et l'adresse sont également imprimés, avec un champ à renseigner (
Paris, le…………… 192…).
[3] Paul d'Aubuisson, qui va avoir vingt ans
[4] Descaves, Lucien, « QUINZE ANS APRèS ‑ Un Nouveau livre de Marguerite Audoux », in
Le Journal, 19 janvier 1926. Voir la note
5 et la partie DESCRIPTION de la lettre 306.
[5] Roman publié aux Éditions du monde nouveau (1922)
[6] Sans doute s'agit‑il d'une réédition, car cette œuvre, sous‑titrée
Sylves à Sylvie, paraît en 1918 avec d'autres dans une édition de luxe (Le Beau Livre – Georges Champenois).
L'Île nocturne ne figure pas dans la bibliothèque de Marguerite Audoux (ce qui ne veut pas dire qu'elle ne l'a pas reçue). Précisons qu'en 1931, Edmond Rocher lui fait parvenir
Au soleil d'Algérie et, en 1932
La Muse au moulin.
";"Critique laudative de De la ville au moulin - Noyade de la petite fille de sa compagne - L'Âme en friche et L'Île nocturne";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
249;"Faure, Élie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-01-23;;"Regrets de ne pas êre avec les Jourdain et Marguerite à Saint-Jean-sur-Mer - Propos médicaux sur une femme, non identifiée, et sur sa propre santé
";"Audoux, Marguerite";"Lettre autographe (feuille blanche épaisse 15,5/22 pliée en deux et écrite à l'encre sur les quatre pages ; petite enveloppe assortie 8,5/12)
";Bon;Correspondance;Français;"Unique lettre";;Paris;"Madame Marguerite Audoux
Chez M. Francis Jourdain
Villa du Comte de May
St Jean‑sur‑Mer
(Alpes‑Mme)
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Saint-Jean-sur-Mer;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre d'Élie Faure à Marguerite Audoux";;;91;Inédit;;;"Lettre autographe
";"[Paris,] Lundi [23 janvier 1911[1]]
Chère amie et autres veinards
[2], il neige, et nous avons froid, et nous avons faim de soleil. J'ai été sur le point d'aller passer 4 jours avec vous. Si j'avais gagné un peu plus, je partais. Mais dix jours de lit vident ma caisse et il me faut remonter la pente : avis à ceux qui voudront faire de leurs enfants autre chose que des peintres ou des écrivains à 15 sous le volume.
Je vous ai écrit au sujet de votre amie
[3] et je suis étonné qu'on n'ait pas fait suivre la lettre. Je vous y disais, si je me souviens bien, que la malheureuse avait un poumon à moitié détruit et l'autre à peu près intact, mais que l'état général n'était pas bon et qu'à moins de vivre dans le Midi, à ne rien faire, et pendant plusieurs années, il n'y avait pas grand chose à espérer. Je lui ai prescrit un traitement qui pourra l'améliorer un peu – peut‑être ! – mais non la guérir.
Je vais un peu mieux, après une mauvaise grippe qui m'a fortement touché. Mais je reprends mon traitement d'avant elle
[4], et j'en espère un peu de soulagement à mes maux. Il me faudrait une île déserte, pendant 2 mois et la terre à bêcher pour y faire venir mon pain.
Embrassez tous et toutes, les grands, les petits et les moyens.
Votre ami
Élie faure
[1] Lettre parvenue le 24.
[2] Allusion aux Jourdain, chez qui Marguerite Audoux se trouve en villégiature, à Saint‑Jean‑sur‑Mer
[3] Amie non identifiée. Peut‑être Vitali...
[4] Allusion à une autre maladie dont nous ignorons la nature
";"Regrets de ne pas être avec les Jourdain et Marguerite à Saint-Jean-sur-Mer - Propos médicaux sur une femme, non identifiée, et sur sa propre santé";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
250;"Davilly, Élisabeth";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-12-18;;"Critique acerbe de Marie-Claire";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Royan;"Mademoiselle Marguerite Audoux
chez Monsieur Fasquelle Éditeur
11 rue de Grenelle
Paris
En haut à gauche du recto de l'enveloppe est écrit : Faire parvenir. Sous ces deux mots a été ajouté : au dos. Et effectivement figure au verso :
10, rue Léopold-Robert Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Bourges;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre d'Élisabeth Davilly à Marguerite Audoux";;;77;;;;"Lettre autographe inédite
";"Royan, 18 décembre 1910
Mademoiselle,
J'achève de lire votre livre
[1] et je le ferme avec une telle indignation que je n'hésite pas à mêler un peu d'amertume au miel que vous dégustez en ce moment.
Vous êtes sans âme et sans cœur : vous mettez en scène deux hommes
[2] et trois religieuses ; de l'une
[3] vous faites une grande coupable, de l'autre
[4] une créature repoussante par la dureté, de la troisième
[5] une invraisemblable.
Puisque vous avez mangé pendant toute votre enfance le pain de la charité et du dévouement, si votre malheur a été assez complet pour ne voir que ce que vous racontez, votre strict devoir était de vous taire, et non d'en faire la délation
[6].
En revanche, vous vous parez d'une inaltérable pureté n'ayant d'égale que celle de votre Eugène et de votre Henri Deslois. Vraiment ils sont attendrissants. Je salue en vous la Jeanne d'Arc des filles de ferme : toutes celles de France vous envieront ce rare privilège qu'on n'ait osé vous toucher que le bout de vos doigts.
Ne croyez pas que j'ignore les dessous de la vie. Je sais qu'il peut y avoir de la fange partout. Lisez
L'Isolée de René Bazin
[7] et vous aurez la mesure des tableaux de vertu et de dépravation qui peuvent trouver place dans un livre plein de tristes réalités mais honnête et franc.
Si vous avez négligé toutes les
[8] leçons de délicatesse, vous avez fort bien appris le français ; votre style clair et coulant est d'une facture charmante. Peut‑être que vous êtes véritablement bien douée et qu'il n'était pas nécessaire de tremper votre plume dans une autre encre que la vôtre, toute chargée des affreux microbes de décomposition morale. Peut‑être que toute cette histoire d'ouvrière parisienne n'est qu'une fable pour amorcer le public. J'aimerais bien mieux cela plutôt que de perdre ma belle confiance dans l'âme populaire si souvent admirable et de croire que rien n'y peut vibrer de beau et de bon.
Élisabeth Davilly
[1] Marie‑Claire, rappelons‑le, a obtenu le Femina seize jours plus tôt.
[2] Il y a plus de deux hommes dans Marie‑Claire. Quels sont donc ceux qui ont pu frapper, en bien, ou plus vraisemblablement en mal, la prude lectrice ? Le père démissionnaire ? L'aumônier coupable ? Sylvain ou Eugène Cherrier (le premier maître et son frère, en Sologne) ? Henri Deslois, l'amoureux de la colline ?… Après le paragraphe moralisateur qui suit, le quatrième semble reprendre ce propos en mettant le projecteur sur Henri et Eugène.
[3] Sœur Marie‑Aimée, enceinte des œuvres de l'aumônier
[4] L'acariâtre Supérieure
[5] Sœur Désirée‑des‑Anges, dont le naturel n'a d'égal que le charme, et qui se dénude avant de mourir, ne supportant plus son austère habit de religieuse
[6] Est‑il si étonnant de trouver la même argumentation bien‑pensante chez Claudel, qui écrit à Jacques Rivière le 10 décembre 1910 (huit jours avant les propos fielleux d'Élisabeth Davilly) : « [Q]uelle belle action que celle de cet enfant élevé par charité qui vient diffamer ses bienfaitrices! Le livre est digne du ruisseau d'où son auteur est sorti. [...] » ? [Correspondance Paul Claudel-Jacques Rivière (1907-1924), Gallimard, Cahiers Paul Claudel n° 12, 1984, p. 172-173].
[7] À notre connaissance, René Bazin n'a jamais écrit d'ouvrage portant ce titre. Peut‑être s'agit‑il de l'intitulé d'un extrait découvert dans un manuel scolaire ou autre anthologie, un passage des Oberlé faisant allusion à Odile, par exemple… (Il n'est pas impossible que l'épistolière soit une religieuse ou une célibataire employée dans une maison d'éducation, ce qui expliquerait bien la tonalité du début de la lettre ; ou encore plus précisément – et de surcroît ‑ une enseignante, ce que confirmerait la fin – le jugement sur le style ‑).
[8] Par inadvertance, deux les se suivent de la fin d'une ligne au début de la suivante.
";"Critique acerbe de Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Dernier paragraphe :
Par inadvertance l'épistolière fait suivre dux les de la fin d'une ligne au début de la suivante.
"
251;"Fabre, Émile";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-06-14;;"Né à Metz le 24 mars 1869 et mort le 25 septembre 1955, Émile fabre, fils d'un régisseur de théâtre, monte à Paris pour devenir, en tant qu'auteur (révélé par Antoine), l'un des principaux représentants du courant réaliste. Il administre la Comédie française de 1913 à 1936 et, en 1916, fonde le fameux Théâtre aux armées, dont la première représentation, le 9 février 1916, a lieu dans une grange de la région de Beauvais avec Béatrix Dussane, Henry Mayer et Julia bartet (dont on avait parlé en février 1911, puisqu'elle jouait à la Comédie française dans Après moi d'Henri Bernstein, la pièce qui suscita des manifestations de l'Action française et vingt‑sept arrestations avant d'être retirée de l'affiche). On notera deux galas de soutien pour ce Théâtre aux armées : le premier le 27 décembre 1916 à l'Opéra comique (Saint‑Saëns y dirige sa Marche héroïque et Gabriel Signoret et Antoine se produisent dans un acte écrit par Tristan Bernard) ; le second en janvier 1917 – on y joue Pour le front, et Réjane interprète La Victoire en chantant. Voir Mémoires du XXe siècle, Bordas, tome deuxième (1910‑1919), 1991, p. 219 (sur cette même page, une gravure montre des actrices en costume donnant des fleurs aux soldats).
";"Audoux, Marguerite";"Le recto de l'enveloppe porte en haut à gauche, comme un cachet, l'en‑tête COMÉDIE FRANçAISE 1680 ; et sur la première page de la lettre, également en haut et à gauche, figure, en trois caractères différents, et avec des fioritures, un en‑tête imprimé :
1680 19……….
Comédie française
Administrateur général
Comme pour la lettre 267, (d'Albanie Fournier à Marguerite Audoux), et de la même main, 10, rue Léopold‑Robert et XIV ont été ajoutés en noir de part et d'autre de Paris à la suite de trois lignes rayées (écrites à l'encre bleue) :
aux bons soins de
la bibliothèque Charpentier
11, rue de Grenelle
Sous la dernière ligne de l'adresse corrigée figure, de la même écriture à l'encre noire :
Faire suivre en cas de départ
[Sans doute le rédacteur de cette demande (le père Madeleine ?) connaît‑il les projets de vacances de la romancière, mais celle‑ci ne partira aux Sables‑d'Olonne que début juillet (voir la lettre 271 à Lelièvre)].
";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold‑Robert Paris ‑ XIV
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre d'Émile Fabre à Marguerite Audoux";;;269;Inédit;;;;"[Paris, le 14 juin 1920]
Madame,
Je suis bien en retard avec vous – mais la Comédie
[1] prend tous mes instants et je n'ai pu ouvrir que ces jours derniers le livre que vous m'avez envoyé
[2].
Marie‑Claire est un enchantement ; impressions justes, notations exactes, voilà des qualités assez rares et qu'on retrouve à chaque page du volume ; ‑ le clair‑obscur de certaines descriptions m'a rappelé les tableaux de Carrière
[3], et toutes les figures de
L'Atelier sont comme enveloppées de poésie.
Agréez mes compliments bien sincères, et l'assurance de mes sentiments les meilleurs.
Émile Fabre
[2] Émile Fabre, à l'évidence, a reçu
L'Atelier de Marie‑Claire. Très curieusement, il va surtout commenter
Marie‑Claire. Ce qu'il dit de
L'Atelier peut surprendre. Peut‑être ne parle‑t‑il que de ce qu'il connaît.
On pourrait bien sûr penser qu'il évoque d'abord le personnage de la Marie‑Claire du deuxième roman, et non le titre du premier (dans la mesure où il ne souligne pas ou n'use pas d'impropres guillemets). Mais sa brève analyse, qui colle si bien à l'œuvre de 1910, rend cette hypothèse improbable.
[3] Comparaison intéressante avec Eugène Carrière (1849‑1906), qui vaut d'ailleurs autant, à travers son traitement des couleurs, et notamment son camaïeu gris‑brun, pour la première œuvre que pour la deuxième.
";"Critique laudative des deux premiers romans";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
252;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-01;;"Relation d'une séance de spiritisme - Classement des lettres de Charles-Louis Philippe - Projet de livre";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre unique à Marguerite Audoux (pas de retour connu). Sur la correpondance avec (et entre) l'entourage de la romancière, voir la partie ""Notes""
";;Paris;Paris;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑Mac]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre d'Emma Mc Kenty à Marguerite Audoux";"À propos du projet de publication des lettres échangées entre Emma Mc Kenty et Philippe, on évoquera d'abord le sentiment d'Émile Guillaumin :
« Mme Mac Kenty avait fait un jour le voyage de Cérilly. Un peu onctueuse et romantique, le pleur facile, l'air «grande dame», elle avait tout de suite gagné la sympathie de Mme Philippe et de Mme Tournayre, ‑ lesquelles s'obstinaient par contre dans leur haine tenace à l'égard de Marguerite Audoux. La visiteuse les entretint de son projet de publier en volume, avec des commentaires, toute la correspondance par elle échangée avec leur fils et frère. Souvent les deux femmes dans les mois qui suivirent me parlèrent de ce beau livre qu'allait faire paraître «Mme Emma». Mais elle rencontrait des difficultés entraînant sans cesse quelque nouvel ajournement… Je savais par Valery Larbaud l'opposition agissante des amis parisiens qui craignaient de voir sortir un assemblage redondant et fluent, susceptible de nuire à la mémoire de celui qu'on prétendait honorer. L'ouvrage ne sortit jamais. »
(Guillaumin, Émile, Charles‑Louis Philippe, mon ami, Grasset, 1942, p. 203‑204)
Citons, comme exemple d'« opposition agissante des amis parisiens » ce début de lettre autographe de Gide à Mme Philippe du 23 février 1910 (Médiathèque Valery larbaud de Vichy [Ph. Gid. 5]) :
« Chère Madame,
Oui, depuis la mort de notre pauvre ami j'ai pu entrer en relation avec Madame Mac Kenty, qui je le crois est une personne bonne et sincère, mais terriblement encombrante et désireuse qu'on s'occupe d'elle ; depuis un mois chacun de nous reçoit une pluie de lettres d'elle, et nous avons bien été obligés d'intervenir, car dans son grand désir d'occuper le public de ses amours avec Louis elle risquerait de faire prendre en ridicule et elle et votre fils. Je crois qu'il faut beaucoup se défier non pas de ses sentiments et de sa bonne volonté, mais de son envahissement et de sa maladresse.
Inutile n'est‑ce‑pas de vous recommander la discrétion sur un sujet aussi délicat ; aussi bien je serais peiné de chagriner Madame Mac Kenty, mais je sais que Louis, tout en l'aimant bien ne la prenait pas au sérieux. Elle a gardé une quantité considérable de lettres de lui où parfois Louis s'amusait un peu d'elle ; nous estimons à quelques‑uns que ces lettres sont dangereuses à publier pour la plupart et qu'elles pourraient prêter à la moquerie. […] »
Francis Jourdain écrira d'ailleurs à Gide, le 20 avril suivant (lettre
autographe inédite, même source non référencée) :
« Je m'étais décidé, dans ma dernière lettre, à dire à madame Philippe que si quelques‑uns d'entre nous étaient arrivés à être sévères pour M. K., c'est que nous étions sûrs d'être dans les intentions de Louis en déconseillant un rapprochement avec une femme dont notre ami était excédé, dont il ne lisait plus les lettres, et qu'il fuyait. »
Le 14 août 1932, Gide écrit cette lettre à madame Tournayre (Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Ph. Gid. 48]) :
« Chère Madame,
Je crois qu'il est souhaitable que les lettres de votre frère à Madame Mac K[enty] ne soient pas publiées. Il serait difficile d'expliquer au public qu'il n'y eut là, de sa part, à peu près qu'un jeu, qu'il cessa vite de prendre au sérieux Mad. M[ac] K[enty] mais continua assez longtemps à lui écrire, à la fois par gentillesse, et par amusement. La publication de cette correspondance pourrait lui faire quelque tort en laissant supposer une grande passion sérieuse, ou, ce qui serait aussi fâcheux, un divertissement sentimental où entrait un peu de mystification. C'est ce qu'aura compris M. Gallimard en rendant cette correspondance à Madame Leckher[1].
Je doute fort que Madame Leckher ait droit de publier ces lettres sans votre autorisation, ainsi qu'elle le prétend. D'ordinaire il faut, pour toute publication de ce genre le double consentement de celui qui a écrit la lettre et de celui à qui la lettre est adressée (ou de ses héritiers) et je pense que vous pouvent bien peu rassurantes, et elle s'y montre complètement ignorante et illettrée.
J'estime que, s'il n'y a rien à espérer d'elle, il n'y a non plus rien à craindre.
Veuillez croire, chère Madame, à l'assurance de mon cordial dévouement.
André Gide »
Des extraits de lettres de Charles‑Louis Philippe à Emma Mc Kenty ont été présentés dans les trois premiers Bulletins des Amis de Charles‑Louis Philippe (1936‑1938), et cela bien que Guillaumin en personne en fût le président… L'amusement et le divertissement évoqués par Gide s'y reconnaissent en effet. Enfin, en ce qui concerne la production éditoriale d'Emma Mc Kenty, on notera ce passage d'une lettre autographe inédite datée du 29 janvier, mais sans l'année (1910 ? , 1911 ?) que lui écrit Léon Frapié (Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [F‑Mac 1]) :
« J'ai lu votre livre La Polarité dans l'Univers. J'admire beaucoup votre science, mais j'aime surtout la précieuse tendance de votre cœur de femme qui ramène toute chose vers l'universel accord – vers la bonté et la paix. »
[1] Il s'agit vraisemblablement de la nièce. Guillaumin écrit à Larbaud le 18 février 1935 : « Je n'ai pas vu Mme Tournayre depuis le 20 décembre [1934] ; elle allait mieux ; elle était heureuse d'avoir reçu de la nièce de Mme Mc Kenty toutes les lettres de son frère à cette semi‑toquée. » (Cent‑dix‑neuf lettres d'Émile Guillaumin, éditées par Roger Mathé, Klincksieck, 1969, p. 206).
";;17;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris, fin 1909, début 1910]
Je viens d'évoquer Louis. Le médium ignorait tout, et Louis s'est manifesté à moi d'une façon éclatante. Il m'a parlé surtout de vous, il m'a dit qu'il est venu me dire adieu, et c'est
la vérité ; il me dit : « Ce que j'ai été, je le suis devenu par mon travail ». Il m'a dit des choses pour vous et de vous, et pour M. Fargue, et il serait content d'avoir une statue
[2]. Il a dit :
Francis peut. J'en avais une sueur sanglante, d'émotion. Je vous raconterai tout, il m'aime encore, chère Marguerite, mais vous, il me semble qu'il est mort comme blotti dans votre cœur. Il se croyait d'abord évanoui ; mais subitement à Cérilly il a compris ce qui était arrivé et sur les joues du médium ont coulé des larmes, donc Louis souffre d'être parti ! Il faut que je prie les anges pour lui. Il veut bien que nous fassions survivre sa mémoire ! Alors, ô sœur, moi
je suis à vous, je serai comme une pensée avec vous ; que le souvenir de Louis plane sur sa tombe et que ses beaux livres restent debout comme des pyramides rayonnantes !
J'ai bientôt classé les lettres
[3]. Elles sont ce qu'il y a de plus beau au monde. Marguerite, ces lettres sont plus belles que tout ce qu'on peut imaginer. Il faut venir me voir ; à notre époque de lutte les chers morts s'oublient vite et mieux vaut que nous fassions triompher la mémoire de Louis.
Je fais un livre qui est demandé pour Pâques, mais qu'importe, je le laisserai de côté si Fasquelle veut s'occuper de notre petit aimé.
[4]
Je suis donc d'avis que nous nous réunissions en conseil le plus vite possible. Il faut voir sur quelles bases ces lettres peuvent se publier.
Si vous voulez venir avec Gide et peut‑être Francis nous pourrons arriver à une conclusion.
Dimanche je sors l'après‑midi. Je serai là à 8 heures du soir.
Mais je serai à votre disposition tous les jours excepté mardi prochain. Ou un soir sauf lundi ; je suis avec Mme Tournayre. Dès que nous aurons trouvé la marche à suivre nous commencerons. Nous serons unies, chère Marguerite, sous son cher regard.
Douloureusement.
Votre Emma.
PS
Nous vous comptons surtout sur nous [sic], ce tout [resic], les femmes qui ont assez d'amour pour combattre l'oubli.
[1] Appellatif qui renvoie au spiritisme que pratique la correspondante
[2] Il l'aura effectivement sur sa tombe, au cimetière de Cérilly. Rappelons que l'œuvre, réalisée par Bourdelle, sera inaugurée le 25 septembre 1911. Voir, sur l'histoire de ce buste, le n° 51 du Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe (dossier dû à David Roe).
[3] Celles échangées entre elle et l'écrivain, et plus particulièrement celles écrites par Charles‑Louis Philippe
[4] Sur les projets de publication d'Emma Mc Kenty, voir, supra, la partie ""notes""
";"Relation d'une séance de spiritisme - Classement des lettres de Charles-Louis Philippe - Projet de livre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
253;"Bachelin, Henri";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-05-23;;"L'affaire Bachelin";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Henri Bachelin : 120";;Paris;;"Le manuscrit original se trouve au Musée Charles‑Louis Philippe de Cérilly avec la cote [B 22].";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre d'Henri Bachelin à Marguerite Audoux";;"
La lettre en question n'est que de seconde main, ou plutôt d'une ""seconde première main"", puisque Bachelin l'insère, de mémoire, dans une lettre qu'il adresse à Gide. Avant la fameuse lettre reconstituée, nous reproduisons donc le paragraphe qui l'introduit, visant à éclairer le destinataire.
";122;"Duchatelet, Bernard, Henri Bachelin, Correspondances avec André Gide et Romain Rolland, Centre des Correspondances, CNRS, UPR 422, faculté des lettres, Brest, 1994, lettre 44 de Bachelin à Gide, p. 107
";;;"Lettre autographe
";"Paris, Mardi matin [23 mai 1911]
[…]
Quant à l'histoire de M[arguerite] Audoux – qui, décidément, me paraît être un peu trop friande de cancans vulgaires et de potins, ‑ pas un seul instant je ne me suis énervé, mais j'ai riposté, je vous l'avoue, vertement. Je vous envoie la lettre qu'elle m'a écrite[1] en réponse à celle que je lui avais envoyée à la réception de votre mot. Et, pour qu'il n'y ait point confusion, je vais tâcher de reconstituer la seconde lettre que je lui ai écrite[2] en réponse à celle, d'elle, que vous pourrez lire ci‑incluse.
[21 mai 1911[3]]
Chère madame,
Mais il n'y a rien de plus grotesque, de plus puéril que de planter, de ses propres mains, un épouvantail pour se faire peur à soi‑même. Vous me dites que ceux que vous appelez les amis de Philippe ont pris peur à l'annonce de cette nouvelle. Mais je persiste à considérer comme un imbécile celui qui l'a lancée, cette nouvelle. Car jamais, entendez‑vous bien, jamais il n'est venu à l'idée de Gide, jamais il ne m'est venu à l'idée que l'on pût mettre mon nom soit au commencement, soit à la fin, soit au milieu du livre de Philippe. Et qu'il soit bien entendu aussi que ce n'est pas cette protestation idiote qui ait fait changer quoi que ce soit. J'ai fait un travail de copiste, de dactylographie, et je ne sache pas que jamais sur un livre recopié on ait eu l'idée de mettre le nom du copiste, de la machine à écrire.
Je me rends compte que ce qui a fait tout le mal en l'affaire c'est ma candeur – oui, je maintiens le mot, mais je le remplace, au fond de moi‑même par le mot imbécillité. J'avais pensé, tout simplement, que l'on serait heureux à l'idée de pouvoir lire enfin, au complet, ce livre de Philippe… Mais va te faire fiche ! Ce ne sont que protestations, inventions ridicules !…
Et vous me parlez d'excès d'affection !… Mais est‑ce que je n'ai pas la permission, moi aussi, d'aimer l'œuvre de Philippe ? Prétendent‑ils
[4] s'en réserver le monopole ? [5]
[1] Cette lettre, non datée (sans doute du 20 mai 1911) est conservée à la Bibliothèque L[a]r[b]aud à Vichy. [Note des éditeurs]. (Lettre 120)
[2] Nous n'avons pas trace, rappelons‑le, de la première.
[3] Rappelons que dans la lettre du 21, Bachelin affirme à Gide : Et, de cette même plumée d'encre, je vais lui riposter de nouveau. » [Henri Bachelin, Correspondances avec André Gide et Romain Rolland, Centre des Correspondances, CNRS, UPR 422, faculté des lettres, Brest, 1994, lettre 44 de Bachelin à Gide, p. 107]. Il est donc quasi sûr que la présente lettre de Bachelin à Marguerite Audoux, reconstituée par l'épistolier, soit du même jour que celle qu'il adresse à Gide, donc du 21.
[4] Les « amis de Philippe »
[5] Et Bachelin de poursuivre à l'adresse de Gide : « Il y a certains passages que je ne me rappelle plus. Mais ne craignez pas que la querelle n'en soit échauffée : ils ont, là, le vraiment mauvais rôle, de toute évidence. Et mes deux lettres auront mis les poings – j'écris bien les poings – sur les I. Mais si M[argueri]te Audoux avait eu pour un liard de sens commun, elle n'aurait pas pu croire une seconde à l'exactitude de cette idiotie. Quant à l'inventeur, ‑ et je crois bien ne pas me tromper en vous affirmant qu'il ne peut être que l'un des deux dont je vous ai déjà parlé [ ? ], ‑ c'est le dernier des crétins. […] » (Ibid., p. 108).
";"L'affaire Bachelin";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
254;"Mirbeau, Octave";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-09;;"Sur ses transactions avec Gérault-Richard pour le prix à la ligne de ""Valserine"", sa santé et Cheverchemont";"Audoux, Marguerite";"Feuille double 13/18, écrite sur les pages 2 - où se trouve l'en-tête, imprimé - et 3, à l'encre noire ; sans enveloppe";Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau : 8
Lettres d'Octave Mirbeau à Marguerite Audoux : 142 - 149
";;"Paris, rue de Longchamp";;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre d'Octave Mirbeau à Marguerite Audoux";;"Deux lettres de Mirbeau à Marguerite Audoux sont mentionnées dans la biographie de Georges Reyer (Un Cœur pur : Marguerite Audoux, Grasset, 1942, p. 150‑153) : l’une du « 7 octobre 1911 » et l’autre sans date (présentée comme un « billet »). Nous avons retrouvé les originaux chez les héritiers indirects, avec une seule enveloppe, affranchie de Triel le 6 octobre 1911. Il faut donc anticiper d’un jour la date mentionnée par Reyer (le biographe s’était fondé sur le cachet de distribution, apposé derrière l’enveloppe), et faire correspondre cette date, non pas au texte dont l’en‑tête est 139 rue de Longchamp comme le fait le premier biographe, mais bien au second texte qui n’est pas plus daté que le premier, et est écrit sur un papier à lettre à l’en‑tête de Cheverchemont‑Triel (Seine‑&‑Oise), qui est donc bien le lieu de création. La présente lettre, écrite de Paris, est donc antérieure à celle du 6 octobre, écrite de Seine‑&‑Oise, où Mirbeau, après sa lecture de la nouvelle prépubliée dans Paris‑Journal, émettra des réserves pour une publication hâtive, tout en reconnaissant l’aloi de « valserine ». Dans la mesure où cette nouvelle va paraître dans Paris‑Journal à partir du 23 septembre, et que Mirbeau écrit ici : « je pars pour Cheverchemont dimanche prochain » (il écrira la seconde lettre le 6 octobre, donc un vendredi, et le 23 septembre, date du début de la prépublication, est un samedi), on peut en inférer que le « dimanche prochain » pourrait être le 17 septembre, et supposer que ces tractations récentes et la présente lettre qui en rend compte peuvent être situées vers la mi‑septembre.
Notons pour terminer qu’à ces deux lettres que nous reproduisons, reyer ajoute une phrase (tirée d’un troisième envoi ?) dont nous n’avons pas trouvé trace lors de nos investigations. Nous citons le biographe :
« Plus Mirbeau est malade plus ses appels se font pressants :
«Venez ! J’ai plus besoin de vous que de médecins, et votre belle âme me fait plus de bien que toutes leurs drogues»
L’artiste tourmenté par son impuissance ; le misanthrope exaspéré par les grimaces du monde ne trouve de repos que dans la compagnie de cette créature si simple et si pure. » (Ibid., p. 153).
";142;"Reyer, Georges, Un Cœur pur : Marguerite Audoux, Grasset, 1942, p. 150‑152
";;;Lettre
;"[Paris] 139 RUE DE LONGCHAMP
[Mi‑septembre 1911]
Chère grande amie,
J'ai vu, samedi soir, Gérault‑Richard
[1], et nous avons discuté longuement votre petite affaire
[2]. J'ai pu obtenir 1
f. 50 la ligne ;
[3] j'en voulais 2 francs. Gérault vous a écrit devant moi. Vous devez avoir sa lettre depuis lundi
[4].
Il faudra que vous mainteniez ces prix. Vous êtes le plus grand écrivain féminin d'aujourd'hui. Il n'est que juste que ces prix vous accueillent,
[5] partout où vous alliez. Vous verrez que tout marchera bien, que tout marchera mieux encore.
Si vous saviez comme je suis chagriné de
[6] mon état de santé ! vraiment,
[7] je n'ai pu écrire ni à vous ni à notre cher Francis. Aujourd'hui que je me risque cela
[8] me semble une folie,
[9] et que ce n'est plus mon métier. Je suis beaucoup mieux cependant, mais physiquement et non encore
[10] intellectuellement.
[11] Mais je ne suis plus pessimiste,
[12] et je pense
[13] que tout reviendra comme jadis.
Dites‑vous bien, malgré cet affreux silence, que je vous aime de toute mon âme, qu'il ne s'est pas passé un jour que je n'aie songé
[14] à vous et à Francis, pas un jour que je n'aie parlé de vous tous, du Grand Jardin,
[15] avec une joie immense.
Je pars pour Cheverchemont dimanche prochain. Vous n'en avez donc pas fini avec les voyages.
[16] Car il faudra que vous veniez là‑bas, aussitôt arrivée
[17], passer une journée avec nous… Vous verrez tout sens dessus dessous… J'agrandis mon jardin… mais je n'ai aucune imagination.
[18]
Notre maison est encore toute fleurie des jolies fleurs que vous avez envoyées à ma femme. Elles sont fraîches comme au premier jour. Il est vrai qu'elles ont été soignées comme de véritables amies ; et nous leur parlons, comme si c'était vous.
Nous vous envoyons, ma femme et moi, nos plus tendres baisers,
[19] et notre joie de vous revoir bientôt… bientôt…
[1] C'est lui qui a repris en main Paris‑Journal. Le meilleur portrait que l'on peut dresser de cet homme est celui que l'on trouve dans la biographie de Mirbeau (L'Imprécateur au coeur fidèle, p. 861‑862) : « Ex‑journaliste d'extrême gauche, antiboulangiste notoire, poursuivi et condamné à un an de prison en 1894 pour un article diffamatoire contre Claude Casimir-Perier, député de Paris, puis de la Guadeloupe, rédacteur en chef de La Petite République, puis de Messidor, l'homme ne manque pas d'envergure, ni d'ambition : il veut une presse qui, sortie de la fascination pour les « meurtres », les « vols », les « chantages », les « viols », les « tremblements de terre », rende hommage à l' « activité féconde de l'esprit ». Aussi attire‑t‑il à lui toute la nouvelle génération […]. »
[2] La parution de ""Valserine"" à Paris-Journal. Dans cette phrase, Reyer omet toutes les virgules placées par Mirbeau. (Marguerite Audoux, Un Coeur pur, Grasset, 1942, p. 150).
[4] Peut‑être le 11 septembre 1911
[5] Pas de virgule (Ibid., p. 151)
[7] Pas de virgule (Ibid.)
[8] Aujourd'hui, bien que je me risque, cela […]. (Ibid.)
[9] Pas de virgule (Ibid.)
[10] encore a été omis. (Ibid.)
[12] La virgule est omise. (Ibid.)
[15] Pas de virgule (Ibid.)
« Le Grand Jardin était la propriété du cap Ferrat où Marguerite Audoux et les Jourdain étaient allés passer quelques semaines après le Prix Femina » (Note de Reyer, Ibid., p. 253‑254). Voir, en effet, les deux lettres de Marguerite Audoux à Lelièvre des 25 janvier (92) et 10 février 1911 (96), envoyées de « Saint‑Jean‑sur‑Mer ».
[16] Virgule (Ibid., p. 151)
[17] Marguerite Audoux est dans le sud‑ouest à cette époque.
[18] Toute cette dernière phrase, peu lisible il est vrai, a été omise par Reyer.
[19] Pas de virgule (Ibid., p. 152.)
[20] En capitales (Ibid.)
";"Sur ses transactions avec Gérault-Richard pour le prix à la ligne de ""Valserine, sa santé et Cheverchemont";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Pour les différences entre l'original et la transcription de Georges Reyer, voir les notes du texte dans la partie TRANSCRIPTION"
255;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-10-06;;"Sur la dépression d'Alice Mirbeau et la publication de Valserine";"Audoux, Marguerite";"Feuille double 13/18 écrite sur les pages 2 - où se trouve l'en-tête, imprimé - et 3, à l'encre noire ; enveloppe 9,5/14,5 assortie";Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau : 8
Lettres d'Octave Mirbeau à Marguerite Audoux : 142 - 149
";;"Cheverchemont (Seine-&-Oise)";"Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold‑Robert, 10
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Cheverchemont;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre d'Octave Mirbeau à Marguerite Audoux";"
(Ce fragment est extrait d'un livre à paraître qui sera le second volume de Marie‑Claire
[2])
C'est pour ce soir.
Depuis longtemps je pensais à mon petit poêle, je voulais le pousser un peu, afin de déranger le tuyau comme s'il se fût dérangé de lui‑même sans que j'y eusse pris garde. Mais, ce matin un grand vent est venu qui a soulevé le rideau de la fenêtre et l'a laissé accroché à la gouttière du toit. Pour le décrocher, la hauteur d'une chaise ne me suffira pas, il me faudra monter sur la table que j'approcherai tout près de la fenêtre, et ainsi, les bras levés, et le dos tourné au vide, il me sera facile de me laisser tomber.
Une crainte me vient de souffrir encore ; si en tombant j'allais heurter la grille du balcon qui est en dessous ? J'en ressens des douleurs dans toute ma chair, et encore une fois je demande : pourquoi ? Pourquoi ?
Un souvenir lointain me revient tout à coup. C'était dans une rue large et pleine de passants. Un homme courait afin d'échapper aux gens qui le poursuivaient. Il courait tenant un doigt levé pour accentuer ses paroles :
‑ Je n'ai rien fait ! disait‑il.
Et son air de franchise faisait écarter de son chemin ceux qui s'apprêtaient à lui barrer le passage.
Ses yeux rencontrèrent les miens, et je vis bien qu'il disait la vérité. La foule grossissait derrière lui, et les pas lancés résonnaient avec un bruit sourd. L'homme courait toujours, le doigt levé devant son visage, et sa voix dominait le tumulte :
_ Je n'ai rien fait ! Je n'ai rien fait !
Mais un marchand sortit de sa boutique en entendant le bruit, et il saisit le fuyard à pleins bras par le milieu du corps.
‑ Je n'ai rien fait ! répétait le malheureux en cherchant à dénouer les bras qui le retenaient.
La foule s'arrêta pour entourer les deux hommes et des sergents de ville accoururent et demandèrent :
‑ Qu'a‑t‑il fait ?
Personne ne le savait, et chacun le demandait à son voisin. Alors les sergents de ville prirent l'homme par les bras et l'emmenèrent pendant qu'il disait encore d'une voix essoufflée :
‑ Je n'ai rien fait !
Et je pense que moi non plus, je n'ai rien fait et cependant ma peine est si dure qu'elle empêche mes larmes de couler.
Hier, un ami m'a dit :
‑ Venez avec moi, vous verrez les enfants.
J'ai refusé ; je porte en moi une douleur si profonde que les enfants ne peuvent même plus me réjouir.
Je suis entrée souvent dans des églises. Les prêtres disent tous la même chose :
‑ « Il faut savoir se priver des joies de la vie, pour posséder après sa mort les délices du paradis qui durent pendant l'éternité. »
Je voudrais croire leurs paroles. Je regarde leur visage avec attention, il y en a parmi eux dont la bouche est comme celle d'un enfant.
Je connais une petite chapelle, tout près de la mer, où les femmes des marins vont faire brûler des cierges et où il n'y a pas de chaises pour s'asseoir. Les marins prient debout et les femmes à genoux. Je me suis agenouillée comme les femmes, et je suis restée debout comme les hommes, dans la petite chapelle, mais jamais, la prière n'est venue à moi.
Mon paradis était sur la terre, et maintenant qu'il est fermé je n'ai plus envie de vivre.
Ce soir, je vais mourir.
Le soleil a l'air de s'en aller se coucher tranquillement, et la haute cheminée d'usine balance sa fumée vers lui comme pour lui dire adieu.
Depuis un moment, il me semble qu'un petit animal étrange est venu se loger dans l'endroit le plus profond de mon cœur, je le vois, et je le sens ; il ne cesse de frémir et de trembler comme s'il avait peur et froid, et toujours il creuse plus avant comme s'il espérait trouver un endroit chaud où il pourrait se blottir pour longtemps. Mais il ne fait plus chaud dans mon cœur et tu peux fouiller avec tes fines griffes, petit animal tout blanc et lorsque tu auras pénétré au fond même de ma vie, tu continueras à frémir et à trembler tout comme les feuilles des peupliers qui frémissent parfois, sans qu'on sache d'où vient le vent.
Maintenant le jour descend, et je marche de la porte à la fenêtre sans me lasser ; il me semble que ce n'est plus moi qui agis et qui pense, et pendant que je marche dans ma chambre à peine plus longue que mon lit, je m'entends dire tout haut :
‑ Ma peine est apaisée !
J'en éprouve un soulagement, et je m'arrête près de la croisée.
Le soleil est parti, et il ne reste plus que le rose du couchant sur la haute cheminée d'usine.
J'appuie mon front contre la vitre, et j'écoute ma voix qui reprend :
‑ Ma peine est apaisée.
Et comme si ma peine était devenue tout à coup une personne vivante, je la reconnais dans la fumée de la haute cheminée, elle a un visage blanc avec des yeux larges et pleins d'ombre ; elle s'éloigne en se traînant un peu, et par instants elle se courbe, comme si elle voulait se coucher sur les toits.
Mais, voici qu'une chauve‑souris commence à tournoyer devant ma fenêtre ; elle vole comme les papillons en soulevant ses ailes l'une après l'autre, et elle fait des crochets si brusques que je crains toujours de la voir tomber.
Et soudain ma pensée s'en va vers la ferme de mon enfance ; à cette heure les grands bœufs sont déjà rentrés à l'étable et ils fléchissent d'un côté sur l'autre dans l'espoir de reposer leurs jambes. Je revois le fermier frotter la semelle de ses souliers sur le seuil avant d'entrer dans sa maison. Je revois aussi la bergère et le vacher abandonnant les étables, pour venir dans la grande salle, manger la soupe du soir.
Les agneaux ont cessé de bêler dans la bergerie, et les porcs gorgés de lait caillé grognent doucement.
C'est l'heure où les champs sont devenus silencieux, et où la charrue reste seule au bord du chemin.
À présent des ombres rentrent chez moi. Elles prennent tous les coins comme si elles y étaient plus à l'aise.
J'ouvre la fenêtre et je mets la table entre les deux battants.
Dans la maison d'en face une lumière vient de s'allumer.
Au fond de ma chambre les ombres s'élargissent et s'allongent, mais ici près de la fenêtre il fait encore très clair.
Le jour met bien longtemps à s'en aller ce soir. Je m'ennuie, je voudrais m'occuper à quelque chose en attendant la nuit.
La Bible est sur le coin de la cheminée ; je la prends, mais je suis faible, et elle est lourde dans mes mains ; je la dépose sur la table, et en l'ouvrant au hasard je lis ces lignes :
« Les enfants porteront la peine des parents jusqu'à la quatrième génération. »
Aussitôt mon cœur se met à trembler ; il me secoue avec une si grande violence, que ma langue se retire au fond de ma bouche pour ne pas être saisie par mes dents qui s'entrechoquent avec bruit. Ma pensée si claire tout à l'heure est maintenant pleine de trouble. Un doute plein d'angoisse se lève en moi.
Si je porte la peine de mes parents, doit‑elle finir avec moi ? Et si je meurs sans l'avoir portée jusqu'au bout ?... Va‑t‑elle retomber sur le petit enfant qui vient de naître ?
La nuit a ramené ma peine, et pendant longtemps je la regarde face à face, et je pense à un arbre que j'ai vu l'été dernier à l'entrée d'un parc ; il portait par le milieu du tronc une blessure large et profonde dans laquelle on avait mis des briques et du ciment. Il était grand et droit, et il étendait au loin ses branches vertes et touffues comme s'il voulait faire croire aux passants que le malheur ne l'avait jamais touché, mais si on s'arrêtait près de lui on apercevait le rouge des briques à travers le ciment craquelé, et cela faisait penser à une plaie vive que rien ne pourrait jamais guérir.
J'ai refermé la Bible et remis la table à sa place. Le rideau restera accroché à la gouttière du toit jusqu'à ce que le vent le rejette, et je continuerai à vivre malgré tout, afin qu'un autre ne porte pas le châtiment de ma faiblesse.
Marguerite Audoux »
(Les Cahiers d'aujourd'hui, n° 5, juin 1913, p. 217‑221).[3]
[1] Sur la page de gauche, est reproduit un dessin de Van Gogh (moissons au premier plan ; usines fumantes au fond).
[2] Projet, comme on le sait, abandonné.
[3] Si « Le Suicide », comme on le sait initialement ébauché pour donner une suite à Marie‑Claire, sera abandonné, cette esquisse présente cependant l'intérêt de contenir des passages qui seront repris, avec des variantes, dans les deux derniers romans (l'évocation de la petite chapelle et de l'arbre blessé, principalement). On notera aussi la présence de motifs profondément inscrits dans la thématique alducienne (l'enfant et la malédiction qu'il incarne, en particulier). Une étude reste à mener sur ce texte d'autant plus intéressant et révélateur qu'il n'est pas « fini ».
";"Joseph, Edvard, Auguste Sansot (1864-1926) a dirigé un certain nombre de revues et collaboré, notamment, au Mercure de France et à la Revue blanche. Son activité d'éditeur débute en 1903. il crée plusieurs collections, dont une particulièrement prisée en son temps, « Les Célébrités d'aujourd'hui ». Sa maison aura du mal à se remettre de la première guerre. Cinq cents titres paraîtront jusqu'à sa mort. Parmi les auteurs qu'il édite, citons Paul Adam, maurice Barrès, Henri Bordeaux, Alfred Jarry, jules Romains, Romain Rolland et Jean Paulhan. Sansot était aussi poète et biographe.
";149;"Lettre citée dans Reyer (Georges), Un Cœur pur : Marguerite Audoux, Grasset, 1942, p. 152‑153
";;;"Lettre autographe inédite";"CHEVERCHEMONT-TRIEL
SEINE-&-OISE
[6 octobre 1911[2]]
Ma chère grande amie,
Ma femme aurait voulu vous écrire et vous remercier de l'exquis[3] pâté que vous nous avez envoyé. Hélas ! elle est dans un affreux état de dépression, incapable d'écrire une lettre, même une lettre agréable ![4] Nous sommes bien tristes et bien peu vivants, je vous assure. Elle paie son activité effrénée de cet été, et les plus graves ennuis domestiques que nous avons eus dernièrement. Je n'ose pas vous dire de venir, car ce serait affreux pour vous. J'espère que la semaine prochaine elle ira mieux,[5] et alors vous viendrez, n'est‑ce‑pas ? Ce serait si bon pour nous. Voyez combien nous sommes égoïstes !
J'ai lu la « Valserine »
[6]. Il y a une qualité de récit très rare et très belle et souvent les plus belles choses. Mais, tout de même, j'aime mieux
Marie‑Claire, je vous le dis avec franchise. Ne publiez pas encore « Valserine ». Vous ne savez pas combien vos 70.000[7]
Marie‑Claire ont excité la haine des gens,[8] et qu'ils vous attendent avec une joie mauvaise pour vous faire souffrir.
Vous la publierez après votre roman,[9] auquel il faut que vous vous mettiez tout de suite.
On me dit que Sansot vous offre de publier « Valserine » en plaquette. Mais ça n'est pas possible. Votre traité avec Fasquelle interdit cette combinaison. Je vous préviens que vous auriez les plus graves ennuis et les plus amers regrets. Attendez, je vous en supplie !
Je ne sais que vous dire, car, si je suis mieux physiquement, je suis absolument le même intellectuellement. Ce qui me désole, vous ne pouvez vous en douter
[10].
Excusez la stupidité de ma lettre
[11] ; mais gardez bien vives notre affection et notre admiration.
À bientôt, n'est‑ce‑pas ? Et merci de tout notre cœur.
Vos amis qui vous aiment de tout leur cœur.
[1] Voir la description de la lettre 142
[3] excellent dans la transcription de Reyer. (Un Cœur pur : Marguerite Audoux, Grasset, 1942, p. 152)
[4] Reyer transforme le point d'exclamation en point. (Ibid.)
[5] Ici, Reyer met un point. (Ibid.)
[6] L'article est omis. (Ibid.). Pour mémoire, « Valserine » a paru dans Paris‑Journal à partir du 23 septembre 1911.
[7] En toutes lettres. (Ibid.)
[8] La virgule est omise (Ibid.)
[9] Virgule omise. (Ibid., p. 153). Marguerite Audoux et Octave Mirbeau ont sans doute parlé d'un deuxième roman à mettre (ou déjà mis) en chantier. La romancière esquissera une première suite de Marie‑Claire (« Le Suicide », in Les Cahiers d'aujourd'hui, n° 5, juin 1913, p. 217‑221) avant de publier, après une longue gestation, L'Atelier de Marie‑Claire chez Fasquelle en 1920. Voir supra, dans la note, la reproduction du Suicide.
[10] Reyer rattache plus directement, en remplaçant le point par une virgule, la relative et l'incidente à ce qui précède. (Ibid.)
[12] Les deux prénoms sont suivis de MIRBEAU, le tout en capitales. (Ibid.)
";"Dépression d'Alice Mirbeau - Mise en garde contre une publication hâtive de ""Valserine"" - Santé psychique précaire de Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir, dans les notes de la transcription, les variantes de la biographie de Reyer"
256;"Fasquelle, Eugène";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-10-16;;;"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Eugène Fasquelle : 308
Lettre d’Eugène Fasquelle à Marguerite Audoux : 395A";;Paris;"Madame MARGUERITE AUDOUX
Villa « Esmeralda »
Bd. Des Anglais
ST.-RAPHAEL
(Var)";"Fonds d’Aubuisson";Paris;;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre dactylographiée avec signature autographe, de type commercial, avec en-tête et Paris, le.";"Lettre d’Eugène Fasquelle à Marguerite Audoux";;;395A;Inédit;;;;"Paris, le 16 octobre 1936.
Réf. 7.282
Madame MARGUERITE AUDOUX
Villa « Esmeralda »
Bd. Des Anglais
ST.-RAPHAEL
(Var)
Chère Madame,
Malheureusement le traité Fayard a encore presque trois années de validité et nous ne pouvons traiter pour des publications intégrales au-dessous de 3 Frs. 50, prix des volumes de la collection « LE LIVRE DE DEMAIN », avant l’expiration.
Je vous prie d’agréer, chère Madame, l’expression de mes très vifs regrets et de mes hommages respectueux.
[Signature]";"Conditions pour les publications intégrales";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
257;"Poulaille, Henry";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1937-01-24;;"Avec René Bonnet (le préfacier du Marguerite Audoux de Louis Lanoizelée) et Ferdinand Teulé, Henry Poulaille (1896 – 1980) est l’un des fondateurs et animateurs du « Musée du soir », bibliothèque installée dans un local du XIVe arrondissement de Paris, où des intellectuels et des ouvriers viennent lire et discuter. Il sera aussi directeur des services de presse chez Bernard Grasset. Sa correspondance avec Jehan Rictus (1924‑1931) a été éditée par l’association des amis d’Henry Poulaille et les éditions Plein Chant (16120 Bassac).
Eu égard à sa conception de la littérature populiste (écrite par, sur et pour le peuple), dont il est l’un des spécialistes, Poulaille s’est intéressé à Marguerite Audoux. Il lui rend visite en 1936, lui ayant déjà consacré un chapitre (p. 255‑258) dans la seconde partie de son Nouvel Âge littéraire (Valois, 1930), partie concernant « La littérature prolétarienne française. Œuvres et hommes ». Citons, parmi les autres écrivains qu’il évoque : Charles‑Louis Philippe, Jules Renard, Neel Doff, émile Guillaumin, Louis Pergaud, Henri Bachelin, et Lucien Jean (sur qui il comptait, avec Louis Lanoizelée, écrire une plaquette, projet que la Seconde guerre fit avorter).
La Guilde du Livre (1936–1978) est créée par Albert Mermoud, licencié en droit et en sciences économiques de l’Université de Lausanne, qui rentre en Suisse après avoir travaillé comme directeur commercial dans un emploi qui lui a permis d’acquérir une formation dans l’impression, le papier et le brochage. En octobre 1935, il avait contacté Charles-Ferdinand Ramuz, dont le roman Derborance deviendra le premier ouvrage publié par la Guilde. En mars 1936, Mermoud envoie le premier Bulletin de la Guilde du Livre à dix mille personnes susceptibles d’être intéressées par son club. Le bulletin contient un manifeste, dans lequel Mermoud dit son amour du livre, présente sa vision du métier d’éditeur et pose les jalons du fonctionnement de la future Guilde : promotion et démocratisation du livre, apolitique et aconfessionnel. La Guilde est présentée comme « une communauté du livre, une grande famille groupant lecteurs et auteurs dans un même effort d’expansion culturelle et dans un même amour de la belle édition ». Le système se fonde sur un abonnement qui implique une cotisation mensuelle donnant droit à un volume relié tous les trois mois et au bulletin mensuel. Les livres sont vendus au coût de revient, tout bénéfice étant reversé aux membres. Les premières publications annoncées concernent des auteurs contemporains ainsi que des rééditions de classiques de la littérature. En une semaine, Mermoud reçoit entre mille et mille cinq cents inscriptions. À la fin de 1937, la Guilde réunit trois mille huit cent quatre-vingt-cinq membres ; en 1944, elle en compte vingt-cinq mille, puis dix mille en 1957. Le bulletin, d'une vingtaine de pages, présente le catalogue, des extraits des livres à paraître et des informations littéraires et culturelles. Il sera distribué en Suisse, mais aussi à l'étranger (France, Portugal, Belgique et Canada).
Louis Lanoizelée (1896‑1990) est un modeste autodidacte nivernais. Il est d’abord valet de ferme, puis, à dix‑huit ans, travaille comme mineur de fond à La Machine. Il monte ensuite à Paris, où il est maître d’hôtel – dans la même maison que son épouse, employée comme femme de chambre ‑. C’est en 1936 qu’il réalise son rêve ‑ obtient, comme il le dit, son « bâton de maréchal » ‑ en ouvrant une boîte de bouquiniste quai des Grands‑Augustins. Ses grands‑parents ne savaient ni lire ni écrire, ses parents étaient quasi illettrés. Comme Marguerite Audoux, il dévore dès sa prime jeunesse tout ce qu’il trouve à sa portée, en particulier un livre auquel il manque le début et la fin et qu’il découvre ensuite être Pêcheurs d’Islande. Il finira d’assouvir sa passion en écrivant des monographies à compte d’auteur sur les petites gens comme lui qui sont entrés en littérature : Marguerite Audoux, Charles‑Louis Philippe, Lucien Jean, émile Guillaumin... Louis Lanoizelée est donc le deuxième biographe de la romancière (son Marguerite Audoux paraît en 1954). Un cinquième et dernier ouvrage, Souvenirs d’un bouquiniste (le seul qui ne soit pas à compte d’auteur), sera édité en 1978 à l’âge d’Homme.
Quand il commence à faire ses visites bimensuelles à la romancière, en 1932, Louis Lanoizelée est donc encore maître d’hôtel rue de Varenne. Il ne peut s’échapper que deux heures dans l’après‑midi et, très vite, remplace les fleurs par une grande tarte, car il sait que les petits‑neveux de Marguerite Audoux sont chez elle le dimanche.
À quatre‑vingt‑neuf ans, Louis Lanoizelée est invité pour une émission à France‑Culture. Il s’éteindra cinq ans plus tard.
Lettres de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée : 360, 365, 367, 372, 384 et 396.";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Henry Poulaille : 395
Lettre d’Henry Poulaille à Marguerite Audoux : 397";;;;"Fonds d’Aubuisson";;"Marguerite Audoux
Villa Esmeralda
Bd des Anglais
Saint-Raphaël
Var";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe d’une page avec son enveloppe, écriture très peu lisible ; sur l’enveloppe a été ajouté en biais :
Pour Paul
Intéressant";"Lettre d’Henry Poulaille à Marguerite Audoux";;;398;Inédit;;;;"Le 24-1-37
Chère Marguerite Audoux,
Est-ce que Fasquelle vous a écrit au sujet de la publication que désirait faire faire C.-F. Ramuz dans la collection La Guilde (de Lausanne), collection trimestrielle reliée hors commerce, de Marie-Claire ? J’espère que oui et que cela se fera.
Je serais heureux de cela parce que c’est à côté des grands Ramuz, Mistral, Giono que serait votre ouvrage – et que c’est joliment fait.
J’ai fait proposer 6000 francs de droits ; cela nous ferait 3000 pour vous.
Je vous souhaite meilleure santé. Lanoizelée m’a dit que vous n’êtes pas bien.
Donc, meilleurs vœux
et croyez-moi bien affectueusement
votre
- Poulaille
13 rue de Chatillon
Vanves
P.-S. Dans environ 2 mois, je vous enverrai un nouveau gros bouquin, dont vous aimerez quelques pages, j’espère.";"Projet d’édition de Marie-Claire dans La Guilde du Livre de Lausanne";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"Je vous souhaite meilleure santé est suivi d’un et vous."
258;Balasoupramanien;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-03-19;;"Lettre d'un lecteur hindou";"Audoux, Marguerite";"Feuille double à petits carreaux, extraite d'un cahier petit format.
";Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Balasoupramanien à Marguerite Audoux: 312 - 319";;Pondichéry;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Pondichéry;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Balasoupramanien à Marguerite Audoux";;;312;Inédit;;;"Lettre autographe inédite rédigée sur une feuille double à petits carreaux, extraite d'un cahier petit format. Les deux lettres (312 et 319) de ce lecteur lointain, datées respectivement des 19 mars et 15 juin 1926, se trouvent dans une enveloppe adressée à l'auteur, d'une écriture différente, et avec un cachet du 30 avril 1926. Hasard des rangements, sans aucun doute.
";"[Pondichéry] 19 mars 1926
Chère Madame,
Voici une lettre qui vous arrive de bien, bien loin, de Pondichéry, vieille petite colonie française, située, comme vous le savez, dans le pays des pagodes et des cocotiers – Et c'est après avoir lu dans Le Journal quelques feuilletons de votre roman De la ville au moulin que je prends la liberté de vous écrire cette lettre que vous aurez – n'est-ce-pas, chère Madame ? – la patience de lire jusqu'au bout.
N'ayant pas beaucoup de goût pour les aventures fantaisistes et romanesques ou scabreuses et immorales qui, d'ordinaire, remplissent les feuilletons des journaux quotidiens, je m'étais fait une règle de ne jamais lire ces derniers. Aussi, je ne fus, malheureusement, nullement tenté, depuis près d'un mois qu'un de mes amis me prête Le Journal, d'y lire votre roman. Quelle ne fut pas ma surprise quand un hasard bienheureux me fit, hier, distraitement parcourir quelques lignes du 23e feuilleton de [De] la ville au moulin !
Vivement intrigué et séduit par votre « écriture », d'autant plus pathétique qu'elle est plus sobre, et surtout touché par la psychologie fine et pénétrante dont vous faites preuve en analysant l'âme de la noble et délicate Annette, passionnément je me suis jeté sur tous les autres feuilletons des numéros qui me restaient et ainsi, je suis arrivé jusqu'à la mort du pauvre petit de la malheureuse Annette
[1].
Il va sans dire que cette lecture a été pour moi un véritable régal littéraire ! Votre manière, si éloignée du banal, du conventionnel, ou « déjà lu » en un mot, si réaliste et avant tout si saine – et je ne doute pas du tout que le « ton » ne se maintienne le même jusqu'à la dernière ligne – a fait vibrer en moi les cordes les plus intimes de ma sensibilité esthétique. Je sens que,
[2] si j'avais eu à créer un roman, je me serais efforcé de le baigner dans cette atmosphère si sensiblement délicate, si féminine pour tout dire, dont vous avez su - si spontanément et si facilement, on dirait – envelopper le vôtre.
Et il me semble que seule une femme pouvait composer un roman de ce genre ! Seul, un cœur de femme pouvait peindre une Annette Beaubois ! Me trompé-je, Madame ? Et « Marguerite Audoux » ne serait-il qu'un pseudonyme cachant un auteur… de sexe masculin ? Non, n'est-ce pas ?
Dès que j'eus achevé tous les feuilletons, j'ai couru chez mon ami pour prendre les numéros précédents – Mais comment vous décrire ma déception et mon désappointement, quand j'appris
[3] qu'ils avaient servi – excusez ce détail fort prosaïque – à allumer le fourneau. Après avoir maudit, en bon Hindou, ma mauvaise étoile, je me suis résigné à vous écrire cette lettre pour vous exprimer mon admiration et pour vous demander de vouloir bien m'autoriser à traduire votre beau roman.
Chère Madame, vous devez savoir que notre malheureuse patrie, l'Inde, après dix longs siècles de profonde léthargie, commence, de nos jours, à donner signe de vie. Les lettres
[4], les arts, tout commence à y bourgeonner pour bientôt fleurir. Une grande vague de renaissance intellectuelle et spirituelle déferle sur le sol sacré de l'Inde ! Les Hindous, quelque peu initiés à la littérature anglaise, donnent d'innombrables traductions et adaptations d'ineptes romans anglais – des Reynolds
[5] et autres – et, comme ils ne connaissent, en fait de littérature française, que les traductions des œuvres si puissantes mais
[6] si obscènes
[7] de l'infortuné père de
Nana[8], ils condamnent péremptoirement, dans leurs préfaces,
tous les romans français comme profondément immoraux.
N'écrivant pas mal ma langue maternelle qui est le tamoul (parlé
[9] par 15 millions d'habitants, vous dira le Larousse), et mon style étant assez original, aux dires de quelques-uns, je voudrais, moi, leur faire voir, en traduisant quelques-uns des plus beaux et des plus sains romans français, que, loin de mépriser la France, il faut l'aimer passionnément et l'admirer de toute son âme pour son génie pur et élevé, quoi qu'en disent ceux qui, dans l'étroitesse de leur esprit ratatiné, osent la dénigrer. La France, après l'Inde, est le pays que j'aime le plus, – car qui pourrait ne pas la chérir, la « doulce France », quand on a été bercé par le chant divin de ses œuvres immortelles – et je voudrais que mes compatriotes l'aiment autant et plus que moi. Ainsi, chère Madame, je viens à vous pour vous demander l'autorisation de traduire votre beau roman - Me la refuserez-vous ?
Je termine enfin, chère Madame, mon interminable lettre – qui a tout l'air, n'est-ce—pas, d'une ennuyeuse dissertation ? – et mes confidences, fort déplacées peut-être, en vous priant
[10] d'en excuser tout ce qui aurait eu le malheur de vous déplaire et en vous assurant de toute l'admiration qu'éprouve pour vous un jeune Hindou.
Balasoupramanien
P.S. Comme l'existence des écrivains et des romanciers est
[11] ici plus précaire que partout ailleurs en raison du petit nombre de ceux qui ont assez d'argent pour acheter des livres - Rappelez-vous
L'Inde affamée[12] de Loti – vous m'excuserez
[13] de ne point parler dans ma lettre
[14] de vos légitimes droits d'auteur. C'est bien rare quand on édite une seconde fois un roman tamoul quelconque ! Mais si jamais la chance me sourit, soyez certaine, chère Madame,
[15] ……
Veuillez indiquer, dans votre réponse, les romans que vous avez déjà édités et faites-moi savoir comment je pourrai me procurer tous les feuilletons de [De] la ville au moulin. J'attends, chère Madame, votre réponse avec toute l'impatiente ardeur de mes 24 ans.
Balasoupramanien
Balasoupramanien
15, rue de la Marine
Pondichéry
[1] P. 194 dans l'édition Fasquelle. Annette, rappelons‑le, est l'héroïne du roman.
[2] Un
j est barré après la virgule.
[3] Un
ai est biffé avant
appris.
[4] Un
et a été barré après
lettres.
[5] Il est peu probable qu'il s'agisse de Frédéric Reynolds (1764‑1841), l'auteur dramatique anglais. Sans doute est‑il question d'un obscur auteur à succès de l'époque.
[7] osées a été surchargé pour aboutir à
obscènes.
[9] D'abord mis au féminin
[10] À la suite,
de m' est barré.
[11] Un premier
son, barré, avait été esquissé (pour un accord fautif au pluriel).
[12] Il s'agit du titre du chapitre cinquième de
L'Inde (sans les Anglais) , chapitre paru tout d'abord dans les n
os des 1
er et 15 janvier 1903 de
La Revue des Deux Mondes, puis dans le volume complet édité chez Calmann‑Lévy la même année. On signalera l'édition de Claude Martin : Loti (Pierre),
Voyages (1872‑1913), Robert Laffont (Bouquins), 1991, p. 653‑843 (p.746‑797 pour ce chapitre).
[13] m'excuserez se trouve dans la marge de gauche, remplaçant un
me permettrez biffé.
[14] dans ma lettre a été ajouté dans l'interligne supérieur.
[15] Un
que je saurai a été rayé après la virgule, au bénéfice de la réticence, plus suggestive.
";"Critique laudative de De la ville au moulin - Proposition d'une traduction en tamoul";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2, 3, 4, 6, 7, 9, 10, 11, 13, 14 et 15 de la partie TEXTE"
259;Balasoupramanien;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-06-15;;"Remerciements pour De la ville au moulin - Mort de son père - ""Lointains souvenirs"" - Propos sur l'argent - Projet de traduction en tamoul
";"Audoux, Marguerite";"Lettre rédigée sur une feuille simple (une double ayant été – mal – divisée) à petits carreaux, extraite d'un cahier petit format
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Balasoupramanien à Marguerite Audoux : 312 - 319";;Pondichéry;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Pondichéry;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Balasoupramanien à Marguerite Audoux";;;319;Inédit;;;"Lettre autographe";"15, rue de la Marine
Pondichéry
15 – 6 – 26.
Chère Madame,
Je suis certain que vous ne me tiendrez pas rigueur du long retard avec lequel je réponds à l'envoi si aimable de votre livre et de votre gentille lettre
[1] quand vous saurez qu'une série de malheurs s'est abattue sur ma famille.
Mon père a été brutalement arraché à notre affection par une mort soudaine et inattendue ; lui parti, mille difficultés pécuniaires et autres ont surgi de toutes parts – Le bonheur, pour tout dire, s'est envolé de notre toit et notre horizon s'est assombri… J'ai là, devant moi, chère Madame, vos « Lointains souvenirs »
[2] - Ils ne sont guère roses, ceux-là, non plus !…. Quand j'ai pu, à l'aide des articles que vous m'avez envoyés, reconstituer quelque peu, avec mon imagination aidée de mon cœur, votre passé si douloureux et votre présent encore si sombre, quelle profonde sympathie m'a soudain enchaîné à vous ! Ah ! comme alors j'ai regretté d'être ce que je suis : un malheureux tout comme vous. Si j'étais riche…. Vraiment, madame, comme je me suis senti triste en lisant dans votre lettre ces mots qui, je vous le jure, m'ont poigné [sic] le cœur : « Je vous prie de ne pas oublier que je suis pauvre » Ah ! cette maudite richesse !
Quant à votre roman
[3], il est si beau et pourrait si bien se vendre ici, traduit en tamoul, que je ne voudrais point le donner, pour une petite somme d'argent, à un éditeur quelconque. J'ai l'ambition de vouloir [sic] l'éditer par moi-même
[4] et pour avoir l'argent nécessaire pour le faire, je compte en mettre un peu de côté en traduisant et en vendant d'abord des romans-ciné
[5] –
Alors, si le livre « réussit », comme il y a beaucoup à croire, vous pouvez compter absolument sur moi, chère Madame, pour avoir une bonne part du profit. Et ce sera fait, je vous assure, au bout d'un ou de deux ans ! Je termine, chère Madame, ma lettre, en m'excusant de sa sécheresse et de son allure toute prosaïque, et en vous priant de voir toujours en moi un de vos admirateurs le plus fervent et le plus dévoué.
Balasoupramanien[6]
P. S. Voudriez-vous avoir la bonté de m'envoyer quelques mots en réponse à cette lettre, afin que je sois sûr qu'elle
[7] vous est bien parvenue.
B.
[2] Article de la romancière paru dans
Le Soir du 25 mars 1926. Il s'agit de l'évocation de l'arrivée à la ferme de Berrué (
« J'avais treize ans, j'arrivais d'une grande ville, et comme mon voyage s'était effectué de nuit, il me semblait avoir été transportée pendant mon sommeil sur une terre étrangère. ». Marguerite Audoux évoque son ennui, en dépit d'un petit berger qui la hèle, mais à qui elle ne répond pas, car la fermière lui a recommandé de ne jamais parler à personne. Le jeune homme interviendra pourtant le jour où la fillette tombe dans un fossé plein de vase. On lave la robe, et on la met à sécher, mais elle est mangée par une vache, d'où l'hilarité générale lorsque la bergère revient à la ferme.
[3] De la ville au moulin
[4] Ce projet ne se réalisera pas.
[5] Ce qui doit représenter le summum de la modernité et de la rentabilité : il faudrait porter cette lettre à la connaissance d'Alain Rey, qui voit la naissance de ce néologisme en 1929 (
Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, 1992, tome 2, p. 1823).
[6] Orthographié avec un ou deux
s, selon la fantaisie du rédacteur
[7] Le pronom est suivi d'un
est barré.
";"Remerciements pour De la ville au moulin - Mort de son père - ""Lointains souvenirs"" - Propos sur l'argent - Projet de traduction en tamoul";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 7 de la partie TEXTE"
260;"Febvre-Longeray, Blanche";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-03-05;;"Courrier des lecteurs";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"Pour Madame
Marguerite Audoux
Rue Léopold-Robert, 10
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Blanche Febvre‑Longeray à Marguerite Audoux";;;310;Inédit;;;"Lettre autographe.
Les deux dernières lignes de l'adresse ont été ajoutées à la machine à écrire. En dessous, tout en bas du même recto de l'enveloppe, on a tenté, mais imparfaitement, de biffer avec une suite de = dactylographiés : aux bons soins du « Journal » (aux, du et « Journal » ont subi un second biffage au crayon à papier).
";"
7, rue de Montenotte (17e)
Madame,
Pour vous écrire, j'ai attendu que fût entièrement terminée la publication de votre belle œuvre : De la ville au moulin, donnée par Le Journal.
J'espère que ma lettre arrivera en vos chères mains. Elle vous porte le modeste mais très pur hommage de mon admiration profonde.
Dans De la ville au moulin on retrouve tout le charme émouvant, toute l'exquise sensibilité qui déjà vivent dans vos précédentes œuvres : Marie-Claire et L'Atelier de Marie-Claire, pages si harmonieusement simples et humaines ! C'est bien le même cœur qui dicte, cœur que l'on devine, si plein de tendresse, de pitié, de bonté !
La « puissance » des mots existe… et, cependant, je sens « l'impuissance » de vous dire le ravissement et l'émotion que je ressens en lisant vos œuvres !
Écrivez encore, Madame, écrivez toujours ! C'est le vœu qu'ardemment je forme en fermant cette lettre, et en vous priant, une fois encore, d'agréer mes sentiments d'admiration émue.
Blanche Febvre-Longeray
[1] Lettre envoyée le 6 et parvenue à destination le même jour par la deuxième distribution
";"Critique laudative de De la ville au moulin";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la partie SUPPORT"
261;"Schönfeldt, Carl";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-11-20;;"Proposition de traduire Marie-Claire en allemand";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre unique, sans réponse connue";;"Cöpenick (près de Berlin)";Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Berlin;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Carl Schönfeldt à Marguerite Audoux";;;68;;;;"Lettre autographe inédite";"Cöpenick chez
[1] Berlin, le 20 novembre 1910
Mademoiselle,
Je viens de lire au journal de votre roman
[2] magnifique
Marie‑Claire, qui trouvera certainement grand applaudissement dans votre pays.
J'espère que vous recevrez une distinction [qui] vous [est] due.
Nous Allemands, aimant non seulement [les] ouvrages allemands, mais encore [les] ouvrages étrangers, je me permets de vous dire une prière, dont l'accomplissement
[3] serait profitable pour vous.
Je suis prêt à traduire votre roman en allemand
[4]. Ayant étudié le français douze ans, je crois d'être capable à traduire votre ouvrage.
Je commencerais bien avec la traduction bientôt et je vous prie de m'y donner la commission et m'envoyer une exemplaire de votre roman.
Quant à la rémunération, je vous prie de me faire une première offre.
Je suis prêt aussi d'engager un libraire à Berlin, qui se charge de l'impression.
Je m'intéresserais à faire la traduction le plus vite possible.
Je me permets encore à vous communiquer, que j'ai reçu récent
[5] un prix pour un travail littéraire.
Dans l'espoir de vous lire bientôt et d'être honoré de votre confiance, je vous prie, Mademoiselle, d'agréer mes civilités empressées.
Carl Schönfeldt
[1] Germanisme : calque de bei, préposition particulièrement polysémique, qui peut notamment traduire chez et près de [sens local, qui représente le lez ou le lès (les) des toponymes, comme dans Fleury‑les‑Aubrais, c'est‑à‑dire « Fleury près des Aubrais)]. Ainsi, Cöpernick est‑elle une localité au sud‑ouest de Berlin.
N. B. : Nous ne mettrons pas de [sic] pour le texte de cette lettre, qui sera tantôt corrigé par des notes ou des rectifications entre crochets, tantôt laissé en l'état pour donner quelques échantillons du français de ce traducteur…
[2] Nouveau germanisme (de = über) ; comprenons : « Je viens de lire un article sur votre roman ».
[3] serait est précédé d'un vous barré.
[4] C'est Olga Wohlbrück qui traduira l'œuvre en allemand.
[5] C'est‑à‑dire récemment.
[6] Le nom de la rue, qui suit avec le numéro, est illisible.
";"Demande pour traduire Marie-Claire en allemand";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"serait précédé d'un vous barré (troisième paragraphe)"
262;"Chanvin, Charles";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-04-30;;"De la même génération que son ami Yell, avec qui il poursuit ses études au lycée de Troyes, le juriste Charles Chanvin (1877-1953) est vite attiré par les milieux littéraires, tout en étant le secrétaire de Me Fernand Labori, le défenseur de Dreyfus et de Zola. Chanvin publie au Mercure de France des poèmes remarqués. Il s'interposera d'ailleurs, avant que Mirbeau n'entre en scène, pour que cette maison d'édition ne prenne pas Marie‑Claire, dont elle ne voulait publier que des extraits.
N. B.. : Chanvin figure dans le tableau de Jacques‑Emile Blanche, André Gide et ses amis au Café maure de l'exposition universelle de 1900 (1901).
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
E. V.
XIVe
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Charles Chanvin à Marguerite Audoux";;;316;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris] 30 avril[1] [1926]
Ma chère Marguerite,
Je suis presque honteux de ne t'avoir pas encore remerciée pour l'envoi de ton livre
[2] que Lucien
[3] m'a remis avant Pâques. Je l'avais emporté avec moi en vacances à Millau
[4], comptant le lire en paix, dans cette atmosphère de doux paradis terrestre. Dieu et ma paresse et l'appel des champs et des routes ne l'ont pas voulu – si bien que je te remercie avant la première page, car à Paris je n'ai du temps que pour l'emmerdement.
Pourtant quelques feuilletons que j'ai parcourus, sans suite, à divers jours, dans
Le Journal, m'ont suffi pour savoir que tu n'as rien perdu de la tendre sensibilité, si humaine et si fleurie de précautions devant les gens et les choses, ni le bon style
[5] sain et bon comme le lait
[6].
Lucien a dû te dire que Michel est venu quelques jours à Paris pour ses vicissitudes judiciaires
[7], toujours aussi inquiet et tourmenté qu'autrefois. Nous avons parlé du bon vieux temps. Je lui disais que je ne m'expliquais pas pourquoi vous ne vous voyiez pas quand l'occasion s'en présentait : ce qui divise s'en va dans les grands cœurs plus vite que ce qui joint. Il me répondit qu'il serait heureux de te voir,
[8]non sans la peur d'une grande émotion. Ma bonne chère amie, je dis cela de mon cru, sans être chargé de rien et tu penseras peut-être que je m'occupe de ce qui ne me regarde pas. Mais tout de même serez-vous si sots que de mourir, sans vous revoir jusqu'à la mort
[9] !
Hélène
[10] t'embrasse et moi
idem bien affectueusement.
Ton Ch[arles] Ch[anvin]
[1] L'écriture de Chanvin pourrait laisser deviner
juin, mais le cachet de la poste, par bonheur lisible, ne laisse aucun doute.
[2] Il s'agit de
De la ville au moulin, sorti en librairie le 2 avril 1926, et dont Marguerite Audoux a pu faire un service de presse avant cette date.
[3] À l'évidence, Lucien Trautmann, vieil ami de Fargue, Chanvin et Marguerite Audoux, que l'on retrouve aussi à l'Île‑d'Yeu
[4] Mot peu lisible. À l'évidence, et par élimination, il s'agit du chef‑lieu d'arrondissement de l'Aveyron.
[5] Suit un
doux barré. On notera la rupture de construction.
[6] « C'est bon comme du bon pain », écrit, dans la lettre 317 Romain Rolland à la romancière.
[7] Il s'agit de démarches pour une mutation, qui se fera sous peu de Saint‑Girons, dans l'Ariège, à Niort (Yell résidera à Melle, comme en témoigne une lettre qu'il envoie à Larbaud le 28 mai 1927 et où il mentionne après la signature :
« juge à Niort, en résidence à Melle »). Yell exercera ensuite à Poitiers, de 1930 à 1940. (renseignements fournis en 1992 par Dominique Iehl, son fils, lors d'une conversation téléphonique). Chanvin affecte le terme
vicissitudes dans son acception archaïque de
changement (ce qui ne messied pas au contexte juridique).
[9] Ce sera effectivement le cas.
";"Critique laudative de De la ville au moulin - Michel Yell - Hélène Chanvin";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 5 et 8 de la partie TEXTE"
263;"Tcheng, Cheng";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1929-01-09;;"CHENG TCHENG (SHENG, CHENG) (1899‑1996), traducteur, professeur et écrivain, est un militant chinois qui, à douze ans, participe à la Révolution de 1911 et en 1919 prend part aux manifestations patriotiques du 4 mai contre le Japon. Il part en exil en France, y poursuit ses études (licence de biologie à Montpellier), enseigne à la Sorbonne, et devient l'ami de Valéry, Gide et Picasso. Son œuvre principale est Ma Mère (1928), premier tome, assorti d'une Préface de Paul Valéry, d'un dyptique intitulé Vers l'Unité. Le second volume, Ma Mère et moi, à travers la Révolution chinoise, paraît l'année suivante. Cheng Tcheng signe également des articles dans la revue COmmerce. De retour à Pékin, il enseigne la poésie française. Invité par de Gaulle, il revient en France en 1965, où il demeure avant de retourner en Chine après la chute de la Bande des Quatre. Il enseigne alors à l'Institut des Langues de Taiwan, et retourne en France dans les années 90.
N. B. : En juillet 1931, le médecin et critique d'art Elie Faure s'embarque au Havre pour un tour du monde qui durera neuf mois. Au cours de son périple, il rencontre, en Chine, Cheng Tcheng, déjà croisé à Paris dans les années vingt. [Voir Courtois, Martine et Morel, Jean‑Paul, Elie Faure, Séguier, 1989, p. 226 et 291] Est‑ce donc Elie Faure, que Marguerite Audoux connaît (c'est lui qui a tenté désespérément de sauver Charles‑Louis Philippe en décembre 1909), qui la met en relation avec le philosophe chinois ?
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Cheng Tcheng à Marguerite Audoux";;;330;Inédit;;;"Lettre autographe";"Paris, le 9 janvier 1929
Une nature comme la vôtre scintille sur le papier dans les lignes de
Marie-Claire que Madame Liba
[1] a su me faire lire.
J'aime votre récit simple et fort, plein de voix vitale et d'expériences muettes.
J'ose vous envoyer Ma Mère.
J'espère que ce petit volume vous parlera mieux de moi, de ma famille et de mon pays.
Les cœurs généreux se rencontrent, parce que les âmes humaines les font rencontrer.
Bien à vous, cordialement.
Cheng Tcheng
2, rue Berthollet
Paris V
P. S. je me suis permis à [sic] demander à Madame Liba de m'emmener vers vous un de ces jours.
C. T.
[1] Personne non identifiée (qui travaille peut‑être chez Attinger, la maison d'édition du jeune Chinois).
";"Critique laudative de Marie-Claire - Envoi de Ma Mère";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
264;"Joffre, Félix";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1929-10-29;;"Sculpteur et médailleur né à Marcille (en Seine‑et‑Oise) le 26 mars 1903, élève de Jean Boucher, Félix Joffre obtient le Prix de Rome en 1929 avec L'été.
";"Audoux, Marguerite";"Enveloppe et papier double petit format bleus
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Félix Joffre à Marguerite Audoux : 334 – 337 – 338 – 341 – 345 – 357 - 361
";;"Nesle (Somme)";"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris
XIV
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Félix Joffre à Marguerite Audoux";;;334;Inédit
;;;"Lettre autographe inédite (enveloppe et papier double petit format bleus ; texte écrit sur les première et troisième pages, puis sur la deuxième dans le sens de la hauteur)
";"Nesle 29 octobre [1929][1]
Madame Audoux,
Je me permets aujourd'hui de vous demander une chose……..
Hein ! Quel direct ! Je n'y vais pas par 36 chemins et je fais vraiment figure de tapeur….. seulement voilà, c'est très délicat et je ne sais pas trop comment vous tourner ça. Mais
[2] je puis vous dire d'avance que si vous accept[i]ez, vous me rendriez très heureux ainsi que M. Boucher, mon patron – Je suis allé chez vous lundi dernier mais je ne vous ai pas rencontrée, et pour cause, et pourtant j'aurais bien voulu vous voir parce que, vous comprenez, j'aurais pu m'expliquer beaucoup mieux en bavardant et glisser
[3] ma petite prière au bon moment. En un mot, voilà ce que je désire.
Mes camarades de l'Atelier, suivant la coutume, m'offrent un banquet pour fêter mon grand Prix
[4]. La date est fixée au vendredi 22 novembre.
Je désirerais très fort ainsi que Monsieur Boucher que vous en assuriez la présidence. Ce sera une réunion sympathique, comme qui dirait quasiment familiale……..
Vous voudrez bien, j'espère, exaucer mon désir en acceptant la petite sonnette [ ? ] symbolique.
L'ami Reyer
[5] sera des nôtres, bien entendu, et inutile de vous dire qu'il se joint à moi pour vous prier de bien vouloir accepter.
Comme je suis retenu ici par mon travail, je vous demanderai de bien vouloir me donner réponse afin que je la transmette à Monsieur Boucher,
Et dans cette attente je vous prie, chère Madame Audoux, de recevoir avec mes remerciements l'assurance de ma respectueuse admiration.
Félix Joffre
Félix Joffre, Hôtel de Picardie – Nesle (Somme)
[2] Ce
mais surcharge
Seule[ment].
[3] À l'origine :
en glissant (
en a été barré et la désinence du verbe surchargée)
[5] Georges Reyer commence à fréquenter la romancière à l'époque [voir les deux lettres qu'il lui envoie (328 et 331), du 5 novembre 1928 et du 22 janvier 1929]. Le futur biographe de Marguerite Audoux commence d'ailleurs la première de ces lettres par une allusion à Francis Jourdain. Peut‑être Jourdain a‑t‑il servi d'intermédiaire entre : d'une part le journaliste‑écrivain et la romancière, et d'autre part le pensionnaire de la Villa Médicis. Il est possible, plus précisément, que Reyer ait d'abord connu Joffre (éventuellement par Jourdain, mais son activité de journaliste lui permettait d'autres introductions), puis l'ait fait connaître à Marguerite Audoux.
";"Invitation à présider le banquet en l'honneur de son Prix de Rome";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2 et 3 de la partie TEXTE"
265;"Joffre, Félix";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-08-01;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 334";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Félix Joffre à Marguerite Audoux : 334 – 337 – 338 – 341 – 345 – 357 - 361
";;Saint-Ouen;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert, 10
Paris
XIV
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Félix Joffre à Marguerite Audoux";;;338;Inédit
;;;"Lettre autographe
Tout en haut du recto de l'enveloppe figure l'adresse de l'expéditeur :
Joffre – 7, rue de la Chapelle à St Ouen (Seine)
";"Saint-Ouen 1[er] août [1930]
Chère Madame Audoux,
J'ai appris par Georges
[1] que vous étiez partie en vacances, mais que vous repasseriez à Paris avant de repartir pour une autre région
[2]. Je vous mets ce petit mot à tout hasard, car je voudrais bien vous voir avant de repartir à Rome. Nous aurons, je crois, beaucoup de choses à raconter et je serais désolé de m'en retourner sans vous avoir vue. Je suis ici jusqu'en septembre, à moins que le Bon Dieu en décide autrement. Peut-être d'ici là serez-vous revenue ?
Si mon petit mot vous touche, vous serez bien gentille de me dire quand je vous dérangerai le moins. Veuillez me rappeler au bon souvenir de Paul, et avec l'espoir de vous voir bientôt, veuillez croire, chère Madame Audoux, à ma respectueuse amitié.
Félix Joffre
7, rue de la Chapelle, 7 à Saint-Ouen (Seine)
[1] Voir la note
6 de la lettre 337
[2] En juillet, elle est à Saint‑Pair‑sur‑Mer, près de Granville. Peut‑être repart‑elle ensuite à Saint‑Raphaël.
";"Lettre amicale - Georges Reyer - Paul d'Aubuisson";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
266;"Joffre, Félix";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1931-03-30;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 334";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Félix Joffre à Marguerite Audoux : 334 – 337 – 338 – 341 – 345 – 357 - 361
";;Rome;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Rome et ses environs";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Félix Joffre à Marguerite Audoux";;;345;Inédit;;;"Lettre autographe";"Rome – 30 mars 1931
Bien chère Madame Audoux,
Je suis parti si brusquement de Paris pour rejoindre la Villa
[1] que je n'ai pu aller vous voir et bavarder un peu avec vous – ou plutôt vous écouter causer, ce qui est toujours pour moi une grande joie. Quand je suis allé chez Georges
[2] pour lui dire au revoir, sa maman m'a dit qu'il était auprès de vous. J'étais resté quelques jours sans le voir et il n'avait pu me dire son désir d'aller vous rendre visite en ma compagnie. Après avoir quitté Madame Reyer je suis parti pour Rome sur mon cheval mécanique
[3]. Je suis arrivé au terme de mon voyage au bout d'une semaine, littéralement saoul de grand air et d'horizons. Pour me délasser de temps en temps je vais faire une petite balade dans la campagne qui est si belle. Quand je rentre bien fourbu, je dors comme un enfant, la conscience bien tranquille et content de vivre. J'ai retrouvé mon travail commencé, mais l'impression n'était guère bonne, aussi m'y suis-je remis bien décidé à chasser cette mauvaise fille
[4] par l'obstination d'une plus grande sincérité. C'est dur, savez-vous, Madame Audoux. C'est pas
[sic] une petite affaire que de faire de la sculpture qui mérite ce nom. J'essaie d'apporter un peu de calme pour voir clairement les choses, mais c'est dur quand l'inquiétude vous prend au ventre et vous tord les boyaux.
Je serai bien content, chère Madame Audoux, de recevoir de vous un tout petit mot m'apportant un peu de votre bonne sérénité. J'ose vous le demander. Peut-être ai-je tort d'abuser un peu de l'affection que vous voulez bien me porter. Dans ce cas alors n'en faites rien et je me contenterai du bon baiser affectueux qui m'accueille quand je vais vous voir.
Bien respectueusement à vous.
Félix Joffre
[2] Georges Reyer. Voir la note
6 de la lettre 334
[3] Une motocyclette, à l'évidence
[4] Allusion précise, ou métaphore obscure ?
";"Georges Reyer - La campagne romaine - Difficulté de son travail";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
267;"Joffre, Félix";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-12-27;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 334";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Félix Joffre à Marguerite Audoux : 334 – 337 – 338 – 341 – 345 – 357 - 361
";;Rome;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Félix Joffre à Marguerite Audoux";;;361;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Rome] 27 décembre 1932
Chère Madame Audoux,
Merci de votre bonne lettre que j'ai lue avec le même plaisir que je goûte près de vous lorsque vous causez si gentiment. J'ai fait une très brève apparition à Paris où j'ai dû courir à droite et à gauche et j'ai poussé jusqu'en Touraine pour voir
[1] un oncle très malade. Je comptais pourtant bien vous rendre visite et rapporter de vos bonnes nouvelles à Marthe mais le temps m'a manqué. J'ai vu la maman de Georges
[2] qui venait de subir une très très grave opération qui a heureusement réussi. Je n'ai pas de nouvelles depuis, mais je vais écrire un mot à Georges pour savoir si le rétablissement est accompli.
J'ai vu aussi mon patron qui en effet était malade et m'a paru très affaibli
[3]. Il est d'un courage extraordinaire. Nous sommes allés ensemble à l'Exposition des Envois de Rome et il a été extrêmement bon pour moi.
Je suis revenu plein de courage car j'ai beaucoup de travail malgré le peu de mois qu'il me reste à séjourner à la Villa
[4] ; mais j'ai de quoi bien les employer.
Marthe se joint à moi pour vous embrasser bien affectueusement et vous envoyer nos vœux sincères et confiants pour l'année nouvelle.
Bonne année, Madame Audoux.
[1] Au départ :
rendre visite à. Le premier et le troisième mot ont été rayés et
voir est écrit en surcharge au‑dessus de
visite.
[3] Jean Boucher a alors soixante‑deux ans. Il mourra en 1939.
[4] Il devrait effectivement quitter l'Italie vers le milieu de l'année 1933, puisqu'il a obtenu son Prix fin 1929.
[5] La signature est suivie d'un :
« Bonne année
Marthe »
";"Mère de Georges Reyer - Jean Boucher - Voeux";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 1 de la partie TEXTE"
268;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-01-28;;"Demande de révision par un lecteur de ses deux manuscrits";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold‑Robert
[1] 10, rue Léopold‑Robert a été ajouté tout en haut du recto de l'enveloppe. Bureau d'Excelsior et 20, rue d'Enghien ont été rayés. L'arrondissement est le XIVe.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Ferdinand Douche à Marguerite Audoux";;;262;Inédit;;;"Lettre autographe";"Paris, le 28 janvier 1920[1]
Madame Marguerite Audoux,
Je vous prie d'excuser la grande hardiesse que je prends en vous adressant cette missive.
J'ai lu autrefois votre livre exquis
Marie‑Claire (volume que je conserve précieusement dans la bibliothèque de notre fille) et je suis aujourd'hui avec intérêt votre gracieuse histoire
L'Atelier de Marie‑Claire[2].
Puisque j'admire votre talent et que je sais l'apprécier, voulez‑vous me permettre de vous exposer brièvement le rêve que j'ai conçu ?
Pendant la guerre, à temps perdu, j'ai écrit deux œuvres :
Âmes de jeunes filles et
Le Livre d'Hélène[3] (Le livre blanc et le livre rose).
La 1ère de ces œuvres écrite sous forme de journal contient le récit de la vie d'un aventurier qui cherche à connaître une pieuse et courageuse jeune fille et à réaliser ainsi l'idéal de son enfance. À force de persévérance il devient un intellectuel et à force de volonté il arrive à comprendre le but de sa vie. La jeune fille qu'il a choisie reste son amie au sens le plus pur et le plus élevé du mot et l'aventurier préfère rester célibataire plutôt que d'imposer à son amie une union où le cœur ne trouve pas de place.
La 2e œuvre, sous forme de journal elle aussi, contient le récit d'une vie de jeune fille. L'âme très sensible de l'héroïne souffre de ne pas avoir l'affection d'une mère réaliste et après diverses péripéties, hélène, plusieurs fois demandée en mariage, préfère élever deux petits orphelins : une fillette et un garçonnet, recueillis par le monsieur dont elle est la secrétaire et qui est l'oncle et le tuteur des enfants. Il y a encore le Livre bleu contenant l'histoire des enfants, mais il est à faire.
Ces deux œuvres ont besoin d'être mises au point et le texte débarrassé de toutes les phrases inutiles qui le rendent touffu. Je ne puis me charger de ce travail, accaparé en entier comme je le suis par les préoccupations de me faire une situation. Je ne cherche pas à mettre mon nom en vedette et d'avance, je tiens essentiellement, si mes ouvrages ont
une valeur littéraire,
[4] à ce que mon nom reste anonyme et je laisserai à ma collaboratrice l'honneur de la notoriété qui pourrait en résulter.
La seule chose que je demanderai, s'il doit y avoir de l'impression de ces œuvres un bénéfice matériel, c'est que la part de bénéfice qui me reviendra soit attribué à l'œuvre des « Maisons claires
[5] » de Madame Yvonne Sarcey des
Annales[6]. J'ai eu pendant les hostilités une petite filleule de guerre, Viviane Lefèvre, donnée par cette œuvre, et la vue de la gentille petite fée à qui j'avais pu faire du bien tout en ignorant sa gracile personne m'a donné l'idée d'écrire en faveur de ses petites compagnes, déshéritées d'affection.
Si l'exposé que je viens de faire pouvait vous intéresser et que vous consentiez à mettre votre cœur, votre talent et votre plume, pour rendre mes œuvres viables, au
[7] service des petites « Filles Claires » de cousine Yvonne, je vous en serais profondément reconnaissant, pour Elles et pour moi.
Je suis à votre entière disposition pour toutes les références et les renseignements complémentaires que vous pourriez exiger avant d'entrer en pourparlers et s'il ne vous était pas possible
[8] de donner suite à ma demande, veuillez excuser mon importunité, ma main n'est guidée en cela que par une intention toute de désintéressement.
Veuillez agréer, Madame, l'assurance de mes sentiments les plus respectueux.
Douche Ferdinand
303, rue St‑Jacques, Paris – 5e arr.
[1] Cette lettre, qui s'inscrit dans le courrier des lecteurs, est envoyée et reçue le même jour.
[2] Ferdinand Douche suit donc le roman dans la prépublication de
L'Excelsior (du 21 décembre 1919 au 3 février 1920).
[3] Entre
Le et
Livre, on trouve un
(Jours) barré.
N. B. : Les manuscrits de Ferdinand Douche n'ont jamais été édités.
[4] La virgule est surmontée d'un point d'interrogation.
[5] Le principe de cette œuvre apparaît dans la suite de la lettre.
[6] Fille du critique dramatique Francisque Sarcey, Yvonne Sarcey anime avec son mari, Adolphe Brisson (1860‑1925), critique dramatique du
Temps de 1903 à 1922, l'Université des Annales et la fameuse revue hebdomadaire,
Les Annales politiques et littéraires (fondée en 1883 par le propre père d'Adolphe, Jules Brisson). Leur fils, Pierre Brisson deviendra à son tour critique dramatique au
Temps (de 1921 à 1934), puis directeur des
Annales en 1925, et enfin directeur général du
Figaro, de 1934 à sa mort en 1964.
Notons qu'Yvonne se prénomme en réalité Madeleine, mais qu'à partir de 1902, elle signe une rubrique durable, « Les conseils de la cousine » sous le pseudonyme de « Cousine Yvonne ». Voir Martin (Marc), « La revue et son lectorat : l'exemple des Annales politiques et littéraires », in La Belle époque des revues. 1880‑1914, éditions de l'IMEC (Institut Mémoires de l'édition contemporaine), 2002, p. 69‑81.
[7] Le
au est précédé d'un
et barré.
[8] Mot ajouté dans l'interligne supérieur
";"Demande de révision par un lecteur de ses deux manuscrits";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 3, 4, 7 et 8 de la partie TEXTE"
269;"Jourdain, Francis";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1917-07-24;;"Santés précaires de l'épistolier et de son épouse - Lulu (leur fille Lucie)";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Francis Jourdain : 303 – 364 – 391
Lettres de Francis Jourdain à Marguerite Audoux : 245 – 313 – 327 – 348 – 349 – 387 - 392
";;Paris;"Madame Marguerite Audoux
94, rue Boucicaut
[1] Voir les notes 1 et 2 de la lettre 250
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Francis jourdain à Marguerite Audoux";;;245;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris] Mardi soir [24 juillet 1917][1]
Ma bonne vieille,
Agathe[2] a commencé par avoir un assez triste temps et le pays que lui avait tant vanté Jeanne[3], en termes si lyriques, l'a fortement déçue. Mais les enfants ont vite pris bonne mine, mangent comme quatre, dorment, sont contents – C'est l'important et Agathe s'efforce d'apprivoiser son cafard.
Pour ma part je travaille comme un nègre, je suis gai comme un bonnet de nuit, alerte comme un rhinocéros paralysé, ardent comme la cendre froide, solide comme un fromage mou – Je suis un pauvre bougre d'infirme tristement économe de ses pas, emmerdant et emmerdé.
Mon mal s'aggravant, je m'efforce de mettre au point mes affaires de façon à partir à Dax aussi tôt que possible[4]. Je souffre, je suis bien las, bien claqué – et aussi terriblement privé de n'entendre pas le merveilleux rire clair et joyeux de ma chère tendre et adorable Lulu. Je suis si absorbé et si fatigué que je ne sais vraiment pas quand je pourrai aller bavarder un moment avec toi. Ça me ferait pourtant un vrai plaisir. Je pense à toi bien souvent.
Et je t'embrasse, ma chère vieille, bien affectueusement.
Fr[ancis]
26 rue vavin
[2] Agathe Jourdain, l'épouse de Francis
[3] Jeanne Gignoux, la femme de Régis Gignoux. Nous n'avons pu trouver quel était ce « pays ».
[4] Sans doute Francis Jourdain souffre‑t‑il de rhumatismes et envisage ainsi de se soigner avec des bains de boue.
";"Santés précaires de l'épistolier et de son épouse - Lulu (leur fille Lucie)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
270;"Jourdain, Francis";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-03-22;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 245";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Francis Jourdain : 303 – 364 – 391
Lettres de Francis Jourdain à Marguerite Audoux : 245 – 313 – 327 – 348 – 349 – 387 - 392
";;Paris;"
Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Francis Jourdain à Marguerite Audoux";"
Le bouquet épistolaire de louanges dont cette lettre constitue l'une des fleurs ne doit pas nous faire oublier la réception plutôt tiède du troisième roman. L'enthousiasme de Jourdain est d'ailleurs tempéré par l'inquiétude qu'il manifeste un mois plus tard dans une lettre à Fargue (Fonds de Freitas) :
« […] Dis donc, la vente du dernier bouquin de Marguerite marche assez mal. Et il commence à disparaître des devantures de libraires. Tu sais combien la pauvre vieille, terriblement gênée, aurait besoin d'un succès. Question de sous. Cet insuccès est évidemment dû en partie au silence complet, total de la presse. Elle ne sait et ne veut rien demander. Elle ne voit et ne connaît personne. Il faut que nous essayions de lui donner un coup d'épaule. Occupe t'en, tu peux beaucoup. Demande des articles à tous les Jaloux et autres Billy. Penses‑y, parles‑en. Tu rendras service à notre pauvre Calotte[1] qui, si seule, est absolument désarmée. Bien affectueusement à toi. Bons et respectueux souvenirs à ta mère.
Francis
21‑4‑26 »
[1] Sur ce surnom, voir la note
2 de la lettre 1
";;313;Inédit;;;"Lettre autographe
Un en‑tête est imprimé en haut et au centre :
FRANCIS JOURDAIN
26, RUE VAVIN, PARIS (6e)
TéLéPHONE : SéGUR 68‑28
";"[Paris, 22 mars 1926]
Ma chère bonne vieille - Je suis accablé de travail et d'embêtements – avec en outre des petites misères de santé. Et Agathe ne va pas bien (pour l'heure elle est alitée). Ceci dit pour que tu excuses mon silence – Ne va pas le taxer d'indifférence et ne doute pas de mon affection – Tu penses bien que ce n'est pas sans émotion que nous avons ouvert ton livre
[1]. Je t'y ai retrouvée, ma vieille Marguerite. J'ai retrouvé tes bons yeux, ton bon cœur et ta bonne gueule. J'ai retrouvé la belle lumière pure dont tu sais éclairer tout ce que tu écris. J'ai retrouvé la belle santé de ton intelligente bonté. Comme c'est agréable de rencontrer quelqu'un dont l'âme sent bon : ton âme ne pue pas des pieds. C'est rare. C'est précieux.
Quand je serai un peu désemmerdé, j'irai t'embrasser. Je ne veux cependant plus attendre pour te dire que ton bouquin est excellent. Je suis content. J'espère que tu es contente. Agathe – qui a été la première à se jeter sur ton « moulin » - est ravie et t'embrasse fort. Tu sais combien elle serait – combien nous serions tous heureux de te voir. – (Quand tu seras grande, il faudra décidément que tu apprennes à te servir de l'ascenseur).
À bientôt. Pardon de ma hâte.
Tendrement
Fr[ancis]
[1] De la ville au moulin, sans doute parvenu par service de presse, puisque la sortie en librairie ne se fera que dix jours plus tard
";"Sur sa santé et celle de sa femme - Critique élogieuse de De la ville au moulin";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
271;"Jourdain, Francis";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1931-08-30;;"Mariage de Lulu - Frantz-Philippe et son fils";"Audoux, Marguerite";"
Le papier présente, de bas en haut, un en-tête vertical sur la seconde page :
Francis jourdain
(en minuscules et sur toute la hauteur, créant ainsi une marge de droite)
26, rue Vavin
Paris 6e arr
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Francis Jourdain : 303 – 364 – 391
Lettres de Francis Jourdain à Marguerite Audoux : 245 – 313 – 327 – 348 – 349 – 387 - 392
";;Villennes-sur-Seine;;"Fonds Nina Gubisch[1]
[1] Petite‑fille de Francis Jourdain. Document transmis par David Roe en juillet 2001";Nice;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Francis Jourdain à Marguerite Audoux";;;348;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Villennes s/ Seine, 30 août 1931]
Ma vieille Marguerite,
Un mot hâtif pour t'annoncer le mariage de Lulu. Elle est actuellement au-dessus de Nice, à Puiacava et son complice est venu l'y rejoindre. C'est Hernando Viňès
[1], un jeune peintre que Lulu connut à l'académie de la g
de chaumière
[2] il y a sept ans et dont elle n'a cessé d'apprécier les sentiments généreux, la sensibilité, la bonté. Il est le neveu du musicien Ricardo Viňès, l'ami de Fargue
[3]. Il n'a ni argent ni « espérances », ce qui complète le ravissement de Lulu.
Et tu en sais maintenant à peu près autant que j'en sais moi-même. Mais j'ai bien trop confiance en ma Lulu pour douter de l'excellence de son choix.
Nous sommes contents.
Les jeunes gens ne rentreront sans doute à Paris que mariés, la cérémonie se bornant à un passage à la mairie du patelin où ils achèvent leurs vacances, car mon horreur des solennités
[4] n'est rien à côté de celle que Lulu a hérité de son vieux sauvage de père.
Pendant que Frantz
[5] et sa femme étaient dans le midi, nous sommes venus, Agathe et moi, garder l'adorable moutard
[6] dans la villa qu'un ami nous avait prêtée. Nous rentrons la semaine prochaine.
À bientôt. On t'embrasse bien tendrement, ma chère vieille.
Francis
Samedi – 11 rue Galliéni
Villennes s/ Seine
(Seine-et-Oise)
Bon souvenir à Paul et à ses frangins.
Comment allez-vous tous ?
[1] Né à paris, de parents espagnols, le 20 mai 1904,
« Viňès subit l'influence modérée d'un post‑cubisme émoussé, qu'il semblait s'agir de concilier avec le chromatisme abstrait d'un Matisse et les subtilités intimistes d'un Bonnard. Viňès a mené une constante carrière de paysagiste sincère et plein de charme. » [Bénézit, E,
Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, Dessinateurs et Graveurs de tous les temps et de tous les pays par un groupe d'écrivains spécialistes français et étrangers (1911), Librairie Gründ, édition de 1976, tome dixième, p. 528].
[2] Célèbre Académie de peinture du quartier Montparnasse
[3] Fargue et Ricardo Viňès s'enthousiasment tous deux pour
Pelléas au début du siècle ; Le « piéton de Paris » dédiera d'ailleurs ses « Nocturnes aromatiques » au musicien, et lui réservera une place dans le dernier livre paru de son vivant,
Portraits de famille (Janin, 1947, p. 221‑229) :
« Il est mort le 29 avril 1943. Je le vois monter d'un bond du fond du souvenir, attachant comme personne, drôle et fin, vif et noir, un Greco qui eût été gai… » (
Ibid., p. 221). Les relations avec Viňès datent d'un de ses concerts où Fargue s'était rendu avec Ravel. Dès lors, les deux amis vont souvent chez le peintre Paul Sordes où Viňès
« métamorphosait le piano en un express‑bar de délices » (
Ibid., p. 224). Notons que le romancier Jean Echenoz évoque Viňès dans son
Ravel.
[5] Frantz‑Philippe, alias Baboulo(t)
, le fils de Francis, de la même année que Paul d'Aubuisson
[6] Le fils de Frantz‑Philippe
";"Annonce du mariage de Lulu - Frantz-Philippe et son fils";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 4 de la partie TEXTE"
272;"Jourdain, Francis";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1931-11-13;;"Mort de Régis Gignoux - Vie de famille des Jourdain - Enucléation oculaire de Chanvin
";"Audoux, Marguerite";"Papier quadrillé 21/27, extrait par le haut d'un bloc, et écrit recto verso
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Francis Jourdain : 303 – 364 – 391
Lettres de Francis Jourdain à Marguerite Audoux : 245 – 313 – 327 – 348 – 349 – 387 - 392
";;Paris;"
Marguerite Audoux
Villa Esméralda
Boulevard des Anglais
Saint-Raphaël
Var
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Francis Jourdain à Marguerite Audoux";;;349;Inédit
;;;"Lettre autographe (papier quadrillé 21/27, extrait par le haut d'un bloc, et écrit recto verso)
Voir aussi la note 14 de la partie TEXTE
";"Paris, 13.11- [19]31[1]
Ma chère vieille,
Tu sais que, malade depuis des années, le pauvre Régis
[2] l'était très gravement depuis des mois. Et depuis des semaines, il était considéré comme perdu. Fort heureusement il ne s'en doutait pas et il a, jusqu'à la fin, gardé un bon moral, parlant fréquemment des pièces qu'il allait écrire dès qu'il serait mieux. Plusieurs fois cependant on a cru que c'était la fin. Puis il se retapait – mais sans que les médecins reprennent le moindre espoir. Le vendredi
[3], comme il souffrait terriblement, Pala
[4], qui était venu le voir en ami, a pris l'initiative de lui faire la piqûre de morphine que le médecin traitant avait d'ailleurs conseillée. Cette piqûre l'a calmé, apaisé, endormi et lui a permis d'entrer dans la mort sans s'en apercevoir. Dorny
[5] avait dû partir à sa répétition générale. En rentrant vers 1h. du matin elle a entendu sa respiration – régulière et calme. Quand, à 7h, elle est rentrée dans sa chambre elle n'a plus entendu qu'une respiration : celle de la garde qui dormait dans un fauteuil. Le docteur appelé en hâte a estimé que Régis devait être mort depuis environ trois heures – tout doucement – sans se réveiller ni souffrir. Tu imagines tout ce que la rivalité entre les deux femmes a pu avoir de pénible. La pauvre Jeanne (qui n'avait vu Régis depuis longtemps et se lamentait de n'avoir eu au moins la triste consolation de le soigner) n'a même pas pu l'embrasser sur son lit de mort.
Interventions de Coudour
[6] et du frère de Régis, disputes – par leur intermédiaire – de Jeanne et de Dorny au sujet des obsèques, potins et propos désobligeants, racontars, etc. Dans ces conditions nous avons pensé que le mieux était de réduire au strict minimum la « cérémonie ». Prévenus individuellement par téléphone ou par pneumatique, 40 amis
[7] étaient réunis mardi matin
[8] au cimetière des Batignolles et défilaient devant Dédé
[9] en soldat. Finalement, et après bien des discussions, ni Jeanne ni Dorny n'étaient là – ce qui est le mieux qu'on pouvait espérer. Pas besoin de te dire que la malheureuse Jeanne fait pitié. André est reparti à Nantua où il fait son service militaire. Il est, lui aussi, très bouleversé – peut-être plus encore par sa récente découverte de « l'autre vie » de son père que par sa disparition qu'il fallait hélas ! depuis longtemps attendre. Il est très gentil avec sa mère – si seule -. Leur situation matérielle n'est pas brillante. Elle est cependant moins alarmante que je ne le craignais, Régis laissant quelques dizaines de millions de francs. Ils ont de quoi se retourner et attendre la fin du service militaire de Dédé. Mais après ? Si l'avenir immédiat n'est pas trop inquiétant, la situation reste assez grave pour ces deux enfants car notre « petite Jeanne » reste et sera toujours « la petite Jeanne » en dépit de ses cheveux blancs.
Ici, ça va à peu près. Mariée depuis le 22 sans tambours ni trompettes (ni Frantz
[10], ni mon père, ni ma sœur n'assistaient à cette cérémonie de 3 minutes) Lulu habite chez nous avec son mari qui a le meilleur caractère que j'aie jamais vu et dont la simplicité s'accorde fort bien avec la nôtre. Nous avons aussi l'adorable Steven, le petit de Frantz. La jeune maman est en effet partie avant-hier pour l'Amérique où son père vient de mourir. Triste voyage. Frantz travaille chez un nouveau patron et a un peu amélioré sa situation. Agathe continue à se lever dix fois dans la nuit pour constater que le gosse dort comme une souche. Il est gai et bien portant mais sa grand'mère s'éreinte. Elle a renoncé à travailler dehors pour s'occuper de mener toute la maisonnée. Ce n'est pas une petite affaire et elle est absolument crevée. Les affaires sont déplorables et je trouve cependant le moyen d'être toujours bousculé. Je ne peux pas aller aussi souvent que je le voudrais voir ma pauvre maman
[11], paralysée par le rhumatisme, clouée sur son fauteuil et qui, depuis quelques semaines, ne peut même plus écrire. Elle souffre, ne se plaint jamais, reste douce, patiente et attentive aux petits ennuis de chacun. Mon père vieillit mais continue à travailler, à s'emballer, à écrire 25 lettres par jour… et un livre de souvenirs ! Il a 84 ans.
Ma pauvre sœur
[12] mène entre ses
[13] deux chers vieux la triste existence que tu sais.
[14]
Tu sais certainement qu'il a été jugé prudent d'enlever l'œil de Chanvin. L'accident de ce malheureux m'a bien ému. Que de tristesses autour de nous, ma chère vieille ! Donne-nous parfois de tes nouvelles. Et pardonne-moi de ne pas t'écrire plus souvent. Tu sais bien que je ne t'oublie pas, n'est-ce pas ? Nous t'embrassons tous très affectueusement.
Francis
[1] Lettre parvenue à destination le 14
[4] Diminutif pour Palazzoli, l'ami urologue (voir la note
2 de la lettre 327 du 11 octobre 1928 de Francis Jourdain à Marguerite Audoux).
[5] La seconde compagne de Gignoux, séparé de son épouse Jeanne
[6] Le peintre présent à Plougasnou avec Gignoux et la romancière en juillet 1910 (voir le début de la lettre 45)
[7] Un mot est biffé avant
amis.
[9] André, le fils de Gignoux
[10] Frantz‑Philippe Jourdain
[11] Lucie Scellier‑Jourdain (1848‑1939)
[12] Francis Jourdain a deux sœurs, Marcelle (1875‑1931) et Andrée (1879‑1963). Étant donné le contexte, il peut s'agir de l'aînée, proche de sa fin.
[13] Le
s initial surcharge le
c du démonstratif auquel Jourdain avait d'abord pensé.
[14] Le paragraphe qui suit et la signature sont écrits en trois lignes, de bas en haut, dans la marge de droite de la seconde page.
";"Mort de Régis Gignoux - Vie de famille des Jourdain - Enucléation oculaire de Chanvin";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 7 et 13 de la partie TEXTE"
273;"Jourdain, Francis";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-08-22;;"Frantz Jourdain (1847-1935), le père de Francis, était architecte et président du Salon d'Automne. Il était très lié avec Octave Mirbeau, à qui Francis est allé porté - on sait avec quel succès - le manuscrit de Marie-Claire.
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Francis Jourdain : 303 – 364 – 391
Lettres de Francis Jourdain à Marguerite Audoux : 245 – 313 – 327 – 348 – 349 – 387 - 392
";;Paris;"
Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Francis Jourdain à Marguerite Audoux";;;387;Inédit
;;;"Lettre autographe
L'adresse de l'expéditeur se trouve au verso de l'enveloppe, en diagonale vers le haut, sous la partie collée de droite :
Jourdain 26 rue vavin 6e
";"[Paris] jeudi 18h [22 août 1935[1]]
Ma chère vieille,
Malade depuis cinq mois, mon pauvre vieux papa vient de mourir
[2]. Je suis bien, bien triste – et tout secoué par tant de souvenirs.
Je t'embrasse bien affectueusement, ma bonne Marguerite. Ton fidèle
Francis
[1] Lettre parvenue le jour même
[2] Francis Jourdain envoie cette lettre le jour même du décès de son père, Frantz Jourdain
";"Annonce du décès de Frantz Jourdain";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
274;"Jourdain, Francis";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-02-08;;"À propos de Suzanne Bauman‑Franchimont, évoquée dans la présente lettre, David Roe porte à notre connaissance un billet de la main de Francis Jourdain, écrit sur une feuille de papier quadrillé :
« Manuscrits de Charles‑Louis Philippe
prêtés pour étude (thèse) à
Madame S. Bauman‑Franchimont
Rijinstraat 100
Amsterdam (2)
13 . 10 33 »
(Collection David Roe, don de Mme Gubisch).
Le même jour que celui de la création de la présente lettre (ce 8 février 1936), Francis jourdain envoie cette carte‑lettre à Madame Pajault :
« Chère madame,
J'ai reçu ce matin votre lettre et hier soir celle de Madame Suz[anne] Bauman‑Franchimont (Rijinstraat 100 à Amsterdam 2) qui, en réponse à ma demande, m'avise que les manuscrits sont, bien entendu, à votre disposition.
J'ai cru bien servir la mémoire de mon cher vieil ami en facilitant le travail que Mme Bauman‑Franchimont entreprenait sur l'œuvre de celui‑ci et je veux espérer que ce travail est assez avancé pour n'être pas compromis par votre si juste et si naturelle réclamation devant laquelle mme B[auman‑] F[ranchimont] ne peut que s'incliner.
Attachant le plus grand prix aux documents qui lui ont été confiés, elle n'ose les expédier par poste et viendra me les apporter elle‑même à Paris. Étant professeur de lycée, il lui faut pour cela demander un congé qu'elle n'obtiendra sans doute que la semaine prochaine, et s'excuse auprès de vous de ce léger retard. M. Pajault aura‑t‑il, par son travail, l'occasion de passer à Paris la semaine suivante, c'est‑à‑dire dans la 2e quinzaine de février ? Ou préférez‑vous que je confie au chemin de fer le précieux paquet (ce qui comporte peut‑être quelque risque) ? J'attends à cet égard votre décision et vous prie en attendant de croire à la sincérité de ma très dévouée sympathie.
Francis Jourdain
Peut‑être serait‑il utile de transmettre à Buriot‑Darsiles[1] l'adresse de Mme B[auman‑] F[ranchimont] qui accepterait sans doute d'adhérer à la Sté des Amis de Charles‑Louis Philippe.
8. 2. 36. »
(Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Ph.Jou 20])
[1] H. Buriot‑Darsiles est alors le Secrétaire Général et le rédacteur du
Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe. Le premier numéro va paraître le 21 décembre 1936, date anniversaire de la mort du romancier.
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Francis Jourdain : 303 – 364 – 391
Lettres de Francis Jourdain à Marguerite Audoux : 245 – 313 – 327 – 348 – 349 – 387 - 392
";;Paris;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Francis Jourdain à Marguerite Audoux";;;392;;;;"Lettre autographe";"[Paris, le 8 février 1936]
Je suis, ma chère vieille, honteux de ne t'avoir pas répondu plus tôt
[1]. Les tuiles n'ont guère cessé de nous dégringoler sur le crâne – Maladie de la belle-fille
[2] – Opération du cher Cinq-Ans
[3] (appendicite) suivie d'une température qui nous a bien inquiétés – quelques jours après, je fais monter en toute hâte la doctoresse de la maison, Agathe étant prise de douleurs (subites et violentes) au cœur – un spécialiste appelé téléphoniquement en hâte me laisse «
espérer » que les jours de la malade ne sont pas en danger (sic) – Autres crises après le départ du docteur – Syncope – ça ressemblait terriblement à de l'angine de poitrine – La pauvre, toujours alitée, continue à endurer une douleur sourde qu'elle
[4] supporte avec calme car nous sommes maintenant sûrs qu'elle n'a que de la « fausse angine » - aussi douloureuse, aussi impressionnante que la vraie mais sans gravité. Tout de même j'ai eu chaud ! Entre-temps le gosse quittait la clinique… pour entrer dans une maison où venait de s'installer la grippe. C'est le gendre
[5] qui, cette fois, trinquait et une nuit, piquait la tête, évanoui, dans son pot de chambre - Lulu, éreintée, allant du lit de sa mère à celui de son mari, les yeux battus, luttant contre la contagion aussi bien pour elle que pour les autres malades de la maison ainsi transformée en hôpital…
Etc… Etc… Etc…
Il y a encore trois lits ouverts mais les occupants paraissent maintenant vouloir renoncer à la maladie, momentanément tout au moins. C'est dans ces conditions que j'ai reçu – un peu hâtivement – le ménage Pajault
[6] venu réclamer les manuscrits qui sont leur indéniable propriété. J'avais cru bien servir la mémoire de notre Philippe en confiant ces documents à la Hollandaise Suzanne Bauman-Franchimont qui a entrepris un gros travail sur l'œuvre de notre pauvre ami si injustement oublié
[7].
J'ai donc prié la Hollandaise de donner sans retard satisfaction à « l'héritière », ce qu'elle va faire. La nièce en question a un certain culot de venir te raconter qu'on ne sait pas où est le manuscrit de
La Mère et l'Enfant, puisque j'ai eu le tort de lui raconter que Gide, bien intentionné, avait cru devoir ou pouvoir faire cadeau à M
me de noailles (peu après la mort de Phil
[ippe]) de ce souvenir
qui m'appartenait, Phil
[ippe] m'en ayant fait cadeau
[8].
J'ai comme toi le plus vif désir
[9] de n'avoir avec « la famille » que le minimum indispensable de relations et préfère moi aussi
[10] les ignorer. Je pense d'ailleurs que je pourrai couper la communication dès que les manuscrits seront entre les mains de leur légitime propriétaire qui – je le suppose, en dépit de ses affirmations – les changera sans doute contre quelques billets.
Débordé de soucis divers et de besognes variées, je n'ai pu, depuis bien longtemps, aller t'embrasser, ma chère vieille. Cela me ferait cependant bien, bien plaisir – Je pense à toi bien souvent -.
Bien affectueusement tien.
Francis
8-2-36
[1] À la lettre 391 (à l'évidence)
[2] La femme de son fils Frantz (voir la lettre 349)
[3] Steven, le fils de Frantz (
Ibid.)
[4] qu'elle, dans l'interligne supérieur, remplace
assez.
[5] Hernando Viňès. (voir la note
1 de la lettre 348)
[6] Voir la note
7 de la lettre 391
[7] Suzanne Bauman‑Franchimont est professeur de lycée à Amsterdam et prépare une thèse (que nous n'avons pas retrouvée, et dont ni la Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy ni David Roe n'ont trace) sur Charles‑Louis Philippe. Voir la partie DESCRIPTION de la présente lettre
[8] Francis Jourdain n'a donc pas digéré ce « don par procuration » de Gide, en dépit de ce que la romancière écrit à l'auteur de
La Porte étroite dans la lettre 23 (
« Il n'est pas du tout fâché […]
»).
[9] Suit un mot illisible rayé.
[10] moi aussi est ajouté dans l'interligne supérieur.
";"Problèmes de santé de la famille - Sur le manuscrit de La Mère et l'Enfant de Charles-Louis Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 4, 9 et 10 de la partie TRANSCRIPTION"
275;"Lepuschütz, Frida";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1934-09-06;;"Demande de permission et de renseignements pour la rédaction d'une thèse";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Frida Lepuschütz à Marguerite Audoux : 373 – 376 - 377
";;"Graz (Autriche)";"[Aux bons soins de Fasquelle]";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Frida Lepuschütz à Marguerite Audoux";;;373;Inédit
;;;"Lettre autographe. Le recto de l'enveloppe a été coupé. Sur le verso, on peut lire l'adresse de l'expéditrice :
Absender[1]. Frida Lepuschütz Graz Diebuchstemplatz, 7
Steiermark.
Oesterreich
(Cette adresse a été recopiée, d'une écriture plus lisible, sans le Absender, et Autriche remplaçant Oesterreich)
[1] Expéditeur
";"Graz le 6-9-[19]34[1]
Madame !
Grâce à l'intervention de Monsieur Fasquelle j'ai l'avantage de pouvoir m'adresser à vous-même, pour demander votre aimable permission de prendre vos œuvres comme sujet de ma thèse. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt Marie-Claire et L'Atelier[de Marie-Claire] et j'attends à avoir [sic] votre troisième volume, De la ville au moulin.
J'ai goûté avec plaisir le doux charme de votre style et votre manière de voir les choses, qualités qui rendent vos livres sympathiques à tel point [sic].
Mais avant de commencer mon travail, je vous prie, Madame, d'avoir la grande bonté de me donner quelques renseignements sur votre vie actuelle et passée, renseignements dont j'ai absolument besoin et que je ne saurais où prendre, si vous me le [sic] refusiez.
Surtout, je voudrais savoir si vous parlez dans vos livres de vos propres souvenirs et s'il existe encore d'autres œuvres, éditées ou inédites, de votre plume.
Dans l'agréable attente que votre bonté me donnera bientôt le plaisir d'avoir une lettre de votre main, je vous prie, Madame, d'agréer mes salutations très distinguées.
[1] Lettre parvenue le 10 à Paris.
[2] C'est la seule occurrence de ce prénom orthographié avec un
e.
";"Demande de permission et de renseignements pour la rédaction d'une thèse";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
276;"Lepuschütz, Frida";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1934-12-10;;"Questionnaire en vue de la rédaction d'une thèse";"Audoux, Marguerite";"Deux feuilles doubles 21/30 écrites sur les quatre pages";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Frida Lepuschütz à Marguerite Audoux : 373 – 376 - 377
";;"Graz (Autriche)";;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Frida Lepuschütz à Marguerite Audoux";"Pour mémoire, Frida lepuschütz, doctorante autrichienne, a choisi l'œuvre de Marguerite Audoux comme sujet d'étude (voir la lettre 373).";;376;Inédit;;;"Lettre autographe. L'enveloppe n'a pas été retrouvée.";"Graz, le 10-XII-34
Madame !
Après avoir étudié vos œuvres, je profite de votre aimable permission pour vous
[1] demander certains renseignements dont j'ai besoin pour ma thèse.
Avant tout il me faut avoir quelques détails de votre vie :
Quand êtes-vous née ?
Qui étaient vos parents ? Les avez-vous perdus tout enfant ?
Avez-vous eu des frères et des sœurs ?
Où avez-vous été élevée ?
Jusqu'à quel âge êtes-vous allée en école [sic]?
Avez-vous pris quelque métier ?
Êtes-vous mariée ?
À quel âge vous êtes-vous mise à écrire ?
Qu'est-ce qui vous a donné l'envie d'écrire ?
Quand avez-vous achevé chacun de vos livres ?
Quand ont-ils été édités et par quel éditeur ?
En écrivant vos livres, avez-vous pensé à les publier ?
Avant d'écrire, vous êtes-vous occupée de littérature ?
Avez-vous lu beaucoup ?
Parmi quelle sorte de romans [sic] rangez-vous les vôtres ?
(réalistes, idéalistes, sociales [sic], psychologiques, biographiques ?)
Avez-vous écrit des livres non publiés ?
Avez-vous écrit pour un journal ?
Existe-t-il une biographie de vous ?
Quelle est votre philosophie ? êtes-vous optimiste ?
Que pensez-vous de la religion ?
Aimez-vous la musique, le chant ?
Vous avez une grande affection pour les choses de la nature, surtout pour les arbres. Pourquoi cela ?
Vivez-vous maintenant de petites conditions [sic]?
Comment avez-vous vécu de 1914 [à] 1918 ?
Vos œuvres :
Le sujet de Marie-Claire et de L'Atelier [de Marie-Claire] semble être pris de votre vie. Jusqu'à quel point ?
Les personnages principaux (Sœur Marie-Aimée, les camarades de classe, Maître Sylvain et sa femme, Henri Deslois, Mons[ieur] et Mad[ame] Dalignac, les ouvrières, Mad[emoiselle] Herminie, Clément) ont-ils vécu ?
Ont-ils eu le caractère que vous leur donnez ?
Marie-Claire :
Comment avez-vous divisé votre livre ? En trois parties comme dans l'édition de Fasquelle ou en chapitres comme dans l'édition de Fayard
[2] ?
Dans l'édition de Fayard sont omises les lignes suivantes (chez Fasquelle p. 177) :
M. Tirande resta deux jours à Villevieille et partit après m'avoir rappelé que j'étais au service de sa bru, et que je n'aurais plus à m'occuper des travaux de la ferme.
[3]
Puis page 178 chez Fasquelle :
M. Tirande paraissait beaucoup aimer sa bru. Chaque fois qu'il venait, il s'informait de ce qu'elle pouvait désirer. Elle n'aimait que le linge. Alors il partait en promettant d'acheter d'autres pièces de toile.
[4]
Page 179 chez Fasquelle :
Quelquefois, un des laboureurs venait avec moi, mais le plus souvent, je m'en allais seule, par un chemin de traverse qui diminuait de beaucoup le trajet.
[5]
Et au lieu de continuer :
C'était un chemin rude et pierreux qui grimpait sur la colline, à travers les genêts.
Fayard continue :
Le chemin qui menait à Sainte-Montagne grimpait sur la colline, à travers les genêts.
[6]
Les passages ont été omis à votre insu ?
Quel est le village où Marie-Claire est née ?
Quel est l'orphelinat où elle fut élevée ?
Quelle est la ville voisine de l'orphelinat ?
Dans quelle partie de la Sologne se trouve-t-il la ferme [sic] où Marie-Claire passe quelques années ?
Où est situé le village Sainte-Montagne ?
Vous rappelez-vous encore la complainte de Sainte Geneviève
[7] ?
Qui en est l'auteur ?
Qui était Arthur Divain ?
Faut-il supposer que M. le Curé s'est tué lui-même ?
Pourquoi Marie-Claire désire devenir un arbre ? (p. 208, Fasquelle).
Comment faut-il entendre les mots que Henri Deslois dit à Marie-Claire (p. 211 chez Fasquelle
[8]) :
Il faut beaucoup d'amour pour guérir ça. ?
L'Atelier de Marie-Claire :
Avez-vous suivi dans cette œuvre une tendance sociale ?
Clément a-t-il épousé Marie-Claire ?
Les noms « La Rozelle » et « La Vive » sont des noms imaginés ?
Marie-Claire a-t-elle revu Henri Deslois ?
[9]
Les noms des ouvrières sont probablement des surnoms ?
Que signifie « Barzounette » ou « Bergeounette
[10] » ?
Que signifient les surnoms « M. Berdandan » et « Mme Malgrance » ?
Les noms « Sandrine » et « Duretour » sont-ils aussi des surnoms ?
Pourquoi écrivez-vous parfois « pauvre », parfois « pôvre
[11] » ?
Qu'est-ce que veut dire « tourner en cage » ?
Un lapin-tambour, est-ce un joujou ?
Où est « Robinson », où Bouledogue va danser ?
Qu'est-ce [que] le bal Bullier ?
Quelle est la fête nationale au XIVème juillet [sic] ?
Où est Longchamp ?
Le « Grand Prix » est probablement une grande course ?
Dans quelle partie de la Bourgogne se trouve-t-elle la « côte Saint Jacques » [sic]?
Où est la vallée de Chevreuse ?
Où est Lozère ?
La gare de Montparnasse est-elle la même que la gare de l'Ouest ?
Où est le cimetière de Bagneux ?
De la ville au moulin :
D'où avez-vous pris le sujet de ce roman ?
Les personnes principales ont-ils vécu [sic]?
[Annette, ses frères et ses sœurs, Valère Chatellier, oncle-meunier, tante Rude, Manine…]
Les avez-vous connus ?
Pourquoi préférez-vous à écrire en première personne [sic] ?
Suivez-vous une tendance dans ce roman ?
Les maximes des personnages sont-elles les vôtres ?
Pensez-vous sur le mariage [sic] comme Annette ou comme Firmin ?
Que pensez-vous sur la guerre [resic]?
Pensez-vous comme Annette (p. 226 chez Fasquelle
[12]) ?
Comment s'appelle le roman d'aventures dans lequel Brahm[an]e et Vichnou jouent un rôle ?
Par quel auteur est-il écrit ?
Qui est la « belle Sita » ?
Comment s'appelle en vérité son serviteur qu'Annette appelle « Gigotar » ? (p. 13 chez Fasquelle
[13]).
Que signifie un pied de nez ?
Qu'est-ce [qu'] un roncier ?
Avez-vous vu
[14] Nice et la mer ?
Ou l'écrivez-vous par imagination [sic]?
D'où avez-vous pris les chansons qui se trouvent dans vos livres ?
Sont-elles de vous-même ?
Pouvez-vous m'en donner le texte entier ?
Marie-Claire :
Quand par un tour de maladresse
Un boulet m'emportera…
|
On a fait tant sauter la vieille
Qu'elle est morte….
|
L'Atelier de Marie-Claire :
D'où viens-tu beau nuage
Apporté par le vent…
|
Dans le bon vieux temps Me dit souvent ma grand' mère… |
Selon moi vois-tu c'est l'indifférence…
Que les beaux jours sont courts…
Elle avait mis ce jour-là un robe blanche…
Le vin de Marsala : J'étais un jour seule dans la plaine…
Allons chère Marie, devers cet horloger…
Sylvain lui porte un agnelet…
La chanson du paradis terrestre : Dans ce jardin tout plein…
Je l'ai menée à la claire fontaine…
Paris, Paris, paradis de la femme…
On sonnera les cloches avec des pots cassés…
Reviens, reviens, c'est l'heure…
De la ville au moulin :
À ses pieds fourchus, à son front cornu…
Le Diable partit en fumée…
Allez, Marthe, allez-y, et dites-lui…
Magdeleine lui répond…
Fille de la charité vous irez…
Mon cœur se tait et mon âme est tranquille…
Où vas-tu belle boiteuse…
Il faut tâcher de plaire à tous…
Partons, partons, belle, allons à la guerre…
Elle était si belle…
Mourir pour la patrie !…
Dansons, dansons, petites souris, Raminagrobis est parti…
(Qui est Raminagrobis ?)
Joli mois de mai, joli mois des filles…
J'espère que mes questions ne vous donnent pas trop d'ennui et qu'il ne vous faudra pas trop longtemps pour répondre. Espérant que ma lettre vous atteint en bonne santé je vous souhaite sincèrement une bonne fête.
Agréez, Madame, mes salutations les plus sincères !
Frida Lepuschütz
[1] Le pronom est ajouté dans l'interligne supérieur.
[2] Chez Arthème Fayard, collection « Le livre de demain »
[3] P. 85 chez Arthème Fayard
[7] La Complainte de Geneviève de Brabant
[8] Il s'agit du passage où les deux amoureux passent le dimanche dans la maison de la colline. À la page 211 de l'édition Fasquelle, Henri Deslois intervient deux fois à travers le discours direct :
- Le dimanche, j'ai aussi dix‑sept ans !
Et à la fin du chapitre, après que sa jeune amie lui a parlé de ses difficultés en tant que bergère d'agneaux et raconté l'histoire du mouton enflé :
Il ne se moqua pas, il passa seulement un doigt sur mon front, en disant :
- Il faut beaucoup d'amour pour guérir ça !
Si Frida Lepuschütz s'interroge sur ces dernières paroles, c'est que la représentativité du démonstratif final, des plus floues, peut évidemment être comprise de façons diverses (l'enfance malheureuse ; le tempérament rêveur, et partant vulnérable, de la petite bergère ; la disparité entre ses aspirations et les fonctions qui lui sont attribuées ; etc.).
[9] Singulièrement, on ne sait plus si la doctorante autrichienne parle des personnages ou des personnes. Il est explicite, dans le deuxième roman, que Marie‑Claire ne revoit pas Henri. Frida Lepuschütz s'interroge à l'évidence sur Marguerite Audoux et Henri dejoulx (dont elle ne connaît pas le nom).
[10] Ici, comme plus loin, la doctorante se réfère à des noms propres de personnages plus ou moins importants du roman.
[11] Difficile, évidemment, pour la jeune femme autrichienne, de comprendre qu'il s'agit là de la transcription d'un accent régional.
[12] À propos du départ à la guerre :
« [A] voir ces jeunes gens, fiers, souples, si bien faits pour vivre dans leur patrie et s'en allant en chantant mourir pour elle, je pense que Nicolas avait raison de dire, en apercevant un vieillard tout tordu : «Il en a de la chance cet homme‑là d'être vieux et infirme.» »
On notera que Frida Lepuschütz, si envahissante soit‑elle, pose les bonnes questions (sur le mariage, le rôle de l'arbre, et, en l'occurrence, celle de l'antimilitarisme ; et là, les paroles rapportées reflètent bien la pensée de l'auteur). L'on pourrait jouer à répondre à toutes, pour tester si l'on est un(e) bon(ne) alducien(ne)…
[13] Pour ces trois dernières questions
[14] vu est ajouté dans l'interligne supérieur.
";"Questions en vue de la rédaction d'une thèse";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 1 et 13 de la partie TEXTE"
277;"Lepuschütz, Frida";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1934-12-21;;"Proposition d'un questionnaire réduit";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Frida Lepuschütz à Marguerite Audoux : 373 – 376 - 377
";;"Graz (Autriche)";"
Madame Marguerite Audoux
Paris
10, rue Léopold-Robert, 10
France
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Frida Lepuschütz à Marguerite Audoux";;;377;Inédit
;;;"Lettre autographe
Derrière l'enveloppe se trouvent les coordonnées de l'expéditrice :
Abs. Frl.[1] Frida Lepuschütz
Graz Diebuchstemplatz, 7
Steiermark, Oesterreich
[1] Abs. = Absender (expéditeur) ; et Frl. = Fräulein (Mademoiselle).
";"Graz, le 21 déc[embre 19]34[1]
Madame !
Je regrette sincèrement de vous avoir ennuyée par mes questions
[2].
C'était non par curiosité ni indiscrétion que je suis allée tellement en détail, c'était seulement pour pouvoir travailler plus facilement. Mais comme vous n'êtes pas disposée à répondre à toutes les questions, je vous prie, Madame, d'avoir la bonté de répondre aux plus nécessaires.
Je vous prie de choisir des questions suivantes celles qui vous conviennent le plus.
[3]
[1] Lettre parvenue à destination le 24
[2] Il serait intéressant d'avoir la réponse de Marguerite Audoux, dont l'état de santé, en cette période, ne pouvait que rendre le pensum plus éprouvant. Il semblerait qu'au début de sa carrière, elle se fût plus volontiers prêtée à l'exercice.
[3] Là s'arrête le manuscrit. Le papier, de même origine que celui de la lettre 373 du 6 septembre 1934 (feuille double de petit format) a été coupé en deux et ne présente plus ainsi qu'une feuille simple. Par qui a‑t‑il été coupé ? Par Marguerite Audoux, qui nous prive ainsi d'une suite probable ? Par Frida Lepuschütz qui annonce des
« questions suivantes », à la suite desquelles, comme dans la longue lettre du 10 décembre, pourrait se trouver la conclusion, avec formule de politesse et signature, cette suite ayant été égarée ou mise de côté par la destinataire ? Ou alors, hypothèse plus improbable, la lettre s'arrêterait là, et les
« questions suivantes », dans le français parfois approximatif de l'expéditrice, pourraient renvoyer à la liste impressionnante de la lettre précédente, dans laquelle la romancière pourrait choisir ?
";"Proposition d'un questionnaire réduit";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
278;"Belot, Gabriel";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-01-19;;"
Peintre et graveur, Gabriel Belot (1882-1962) a illustré la très belle édition de Marie‑Claire dans les éclectiques du livre (janvier 1932). De bonne heure orphelin comme Marguerite Audoux, il vit une enfance triste. S'il est obligé d'être relieur pour gagner sa vie, c'est aussi en autodidacte qu'il peint (dès l'âge de six ans) puis grave (à partir de 1913). Entre 1910 et 1914 il se fait petit à petit reconnaître, notamment des Indépendants. Les lettres et les enveloppes qu'il envoie à la romancière sont magnifiquement illustrées (notamment par une aquarelle) et constituent un bon exemple de ce qu'est l'art postal.
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Gabriel Belot à Marguerite Audoux : 307 - 311 - 321 - 350 - 379
";;Paris;"Lettre adressée comme suit :
pour remettre S.V.P.
à Madame Marguerite Audoux
aux bons soins de monsieur
« Lucien Descaves »
Du journal « Le Journal »
Léopold-Robert, 10.
[1] Le dernier 0 de 100 a été biffé.
[2] Les biffures sont faites au gros crayon bleu.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Gabriel Belot à Marguerite Audoux";;;307;Inédit;;;"Lettre autographe
À cette lettre est jointe une carte double qui, ouverte, présente à gauche un bois gravé (une scène de nativité) signée à l'encre par l'artiste ; et à droite ce texte :
LE PEINTRE ET GRAVEUR GABRIEL-BELOT
a le plaisir de vous annoncer qu'il quittera
le 46 de la rue Hippolyte-Maindron
le 1er décembre 1925 pour prendre Atelier au 172,
de la rue de Vanves, 14e à Paris. – Il sera heureux
de vous recevoir en sa nouvelle demeure, située au
fond d'un sentier bordé de troènes où pépient des
moineaux familiers.
Au centre de la quatrième page sont imprimées les précisions suivantes :
Moyens de communication :
Autobus lignes Q et Q barré,
arrêt[1] devant le 172 de la rue de
Vanves. – Possibilité de ren-
contrer Gabriel-Belot le samedi
après-midi
[1] barré n'a qu'un
r et
arrêt est sans accent.
";"Paris ce 19 janvier 1926[1]
Chère Madame,
Il faut bien mettre une formule en haut d'une lettre mais, en vérité, mettre sœur était ce qui m'avait tenté ; je n'ai pas osé, par fausse honte ; en tout cas, ce nom de sœur, permettez que je le porte en mon cœur – J'ai eu la bonne fortune d'acheter ce matin Le Journal, et un article signé Descaves[2] m'a montré non pas qui v[ous] étiez, mais votre visage car, qui v[ous] étiez, je le savais de longue date et ce n'est pas sans émotion douce que je me souviens de ma visite chez vous en compagnie de M. et Mme Monod[3]. J'ai encore dans les yeux votre doux et probe visage, et permettez-moi d'être un des premiers à vous féliciter d'être publiée bientôt dans Le Journal[4], si fermé à mon avis au véritable artiste qui, lui[5], n'est pas littéraire[6]…
Veuillez trouver ici, chère Madame marguerite Audoux, l'expression émue d'un homme qui, je pense, a fait ses preuves p[our] prouver qu'il reste digne d'écrire à l'auteur si pur de Marie-Claire.
De cœur.
Gabriel Belot
Gabriel-Belot
172 rue de Vanves
Paris XIVe
[1] Lettre envoyée le 20 et parvenue à destination le 21
[2] Voir la note
4 et la partie DESCRIPTION de la lettre 306
[3] Sans doute s'agit‑il d'édouard Monod‑Herzen, grâce à qui Marguerite Audoux a rencontré Romain Rolland en mars 1921 [voir Duchatelet (Bernard), « A propos de la correspondance Marguerite Audoux – Romain Rolland », in
bulletin des amis de Jacques Rivière et Alain‑Fournier, n
os 79‑80, 2
e trimestre 1996, p. 69‑82 (p. 71‑72 pour ce point)]. Toujours autour de cette période, dans une lettre du 2 décembre 1924 à sa mère adoptive, Paul d'Aubuisson joint, comme il le fait assez souvent, des dessins, dont deux en particulier représentent « les Monods » et « Monod ».
[4] A partir du 22, trois jours plus tard
[5] lui est ajouté dans l'interligne supérieur.
[6] C'est ce que suggère le préfacier du
Bonheur d'aimer (Six proses écrites & décorées de vingt‑neuf bois originaux de Gabriel Belot, avec une préface de Han Ryner), librairie d'Action d'Art de la Ghilde « Les forgerons », 1917. Han Ryner souligne en effet, chez l'artiste et l'écrivain, l'
« ingénuité, sans souvenir ni réminiscence », l'
« originalité, si loin des leçons apprises » (p. 7), ce qui rejoint le propos de Belot lui‑même qui, dans « Mon Frère », proclame :
« Je suis un être de plein vent. » (
Ibid., p. 19)
";"Sur l'article de Descaves - Édouard Monod-Herzen et son épouse";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 5 de la partie TEXTE et les notes des parties SUPPORT et LIEU DE DESTINATION
"
279;"Belot, Gabriel";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-03-17;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 307";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Gabriel Belot à Marguerite Audoux : 307 – 311 – 321 – 350 - 379
";;Paris;"Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert, 10
Paris XIVe
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Gabriel Belot à Marguerite Audoux";;;311;Inédit;;;"Lettre autographe inédite
En haut à gauche du recto de l'enveloppe figure en biais avec pleins et arabesques :
Exp.
par
Gabriel-Belot
172, rue de Vanves
Paris XIVe
En haut à gauche de la lettre (qui n'est écrite que sur la première page) se trouve un en‑tête vert composé d'une gravure (maison, arbre et oiseaux) sous laquelle est écrit en capitales : RUE DE VANVES 172. Le tout est circonscrit dans un cadre.
";"
[Paris,] ce 17 mars 1926
Chère Marguerite Audoux,
Merci du beau et bon livre trouvé ce soir en rentrant
[1]. Il fut comme un bouquet de fleurs simples des champs qu'une main amie fit parvenir jusqu'à moi ; j'avais lu dans
Le Journal à la suite lente des jours votre doux cœur simple, mais il en manquait des phrases entières, et dans le livre il me semble que le respect du texte fut gardé plus harmonieusement…
Je veux toujours aller vous voir là-haut où vous êtes, si près du ciel
[2], mais la vie sotte, la vie implacable des villes rapaces et mangeuses de vitalités saines me force sans cesse à marcher, à me battre pour trouver la vie du lendemain… Malgré tout, un jour proche, je veux, par un après-midi bien clair, aller mirer mes yeux dans le ciel calme de vos yeux…
De tout cœur
Gabriel Belot
[1] De la ville au moulin (en avant‑première, et à l'évidence par service de presse, puisque le troisième roman ne sortira en librairie que le 2 avril)
[2] Rappelons que la romancière habite un sixième.
";"Remerciements pour De la ville au moulin - Projet de monter la voir";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
280;"Belot, Gabriel";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1931-11-25;;"Difficultés dans son travail de graveur - Préparation de l'édition de Marie-Claire qu'il illustre
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Gabriel Belot à Marguerite Audoux : 307 – 311 – 321 – 350 - 379
";;Paris;"
Madame
Marguerite Audoux
Villa Esméralda. Bould des Anglais
St-Raphaël
VAR
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Gabriel Belot à Marguerite Audoux";;;350;Inédit
;;;"Lettre autographe.
En haut à gauche du recto de l'enveloppe, en biais, est écrit :
Exp.
M.
Gabriel-Belot
11, rue Chateaubriand
Paris 8e
Un superbe lavis représentant le buste d'une enfant a été exécuté, avec signature de l'artiste, au verso de l'enveloppe.
Voir aussi la note 2 de la partie TEXTE
";"Paris le 25 novembre 1931[1]
Ma bonne Marguerite Audoux[2],
Oui, c'est moi, bien en retard pour répondre à vos deux bonnes cartes, mais je connais votre indulgence et je sais bien que vous ne me tiendrez pas rigueur de mon silence car depuis mon retour à Paris
[3], je me casse le nez sur toutes choses sans pour cela obtenir un seul résultat. En un mot, cette année est la plus impossible année vécue depuis l'après-guerre… Tout croule ou du moins semble crouler, et l'artiste n'a pas même comme fiche de consolation le droit d'être du chômage ou le droit de balayer le ruisseau de grand matin, ce qui lui ferait une rente pour acheter ses couleurs et son pain, mais tout cela est vieille chanson et je ne veux pas par des phrases trop noires obscurcir les rayons de soleil qui très certainement dans le beau pays où vous êtes viennent réaliser un peu de ce calme, générateur de vie ; qui à mes yeux et aussi aux vôtres donnent donc raison à la vie
[4].
De temps en temps, je vais me battre avec l'Imprimeur pour défendre selon mes possibilités
Marie-Claire[5] ; la chère enfant, mise au monde par vous, mais mariée à mes gravures, souffre d'avoir comme médecin accoucheur l'imprimeur, mais je crois que malgré tout nous ferons bien ; faire
bien, c'est quelque chose dans une époque où le bâclé est de mise et où tout se fait pour le veau d'or et rien pour le coeur
[6]. Trois machines sont en train de tirer et je fais reprendre le frontispice : « La sœur avec la petite fille Marie-Claire entre ses genoux » «La bonté», cela n'était rien… Si tout va bien, le cher livre verra le jour vers le 15 ou le 18 décembre. J'ai terminé la planche du menu
[7] où j'ai gravé un Gabriel-belot artiste peintre assis sur un tronc d'arbre et donnant une noisette à croquer à un petit écureuil. Vis-à-vis de lui, Marguerite Audoux,
non Marie-Claire, enfant et le regardant ; puis toutes les bêtes, un cochon tout jeune portant en son groin sonore le mot « menu », une grenouille sautant dans la boîte de couleurs, une chèvre fantasque, un chien tirant la langue, un lézard, et sur le tout un coucher de soleil doré. Et quand je vous dirai qu'il m'a fallu 4 bois pour ce menu et que le livre est à cette image, à la cadence de trois ou 4 bois par planche, cela vous donnera l'idée de l'effort accompli. Pour me reposer des 17 et 18 heures de gravure par jour, j'ai fait des tableaux avec autant d'heures par jour ; je croyais, étant mort de fatigue et les doigts éclatés et saignants sous les outils, que j'allais m'enfoncer dans la mousse, l'herbe, les bruyères. Il n'en a rien été. Au bout de trois heures de calme, j'ai été repris par ma folie. Folie ? Non, sagesse, car c'est encore par le travail-passion qu'on se repose du travail-Passion.
Plus j'avance dans la vie
[8], plus j'ai l'impression que je n'ai (jusqu'à présent) fait que voler des bribes de temps pour faiblement m'exprimer, la vie étant une marâtre implacable et mon tempérament m'ayant incité à compliquer encore, si c'est possible, cette vie.
Si je pouvais vivre, ce n'est guère que dans 20 ans que je comprendrais le sens des choses et surtout, surtout la façon de l'exprimer. On m'écrit : Ne vous laissez pas décourager… je réponds :
Décourager, je ne connais pas ce verbe, je suis pour la lutte, mais la lutte contre un édredon est bien la plus pénible que je sache puisqu'elle
[9] vous étouffe en ayant l'air de céder.
Chère amie, je vous laisse votre beau soleil et croyez-moi toujours votre bien affectueux et dévoué
Gabriel Belot
[1] La lettre arrive à destination le 27.
[2] Le
M initial est comme le prolongement, sous forme de pattes, d'un oiseau représenté en haut à gauche – l'ensemble formant une sorte de lettrine ‑. Entre d'une part cet oiseau, et d'autre part le lieu et la date de création qui se trouvent à droite, sont dessinés, toujours à l'encre, un ciel et des nuages.
[3] Nous ne savons d'où Belot revient.
[4] À la ponctuation anarchique ou absente (que nous rétablissons au minimum) s'ajoute une prolixité syntaxique qui va parfois jusqu'à entraver la compréhension. Cette très longue phrase, typique du style cursif de Belot, comporte initialement… deux seules virgules : la première erronée (entre
mais et
tout cela est vieille chanson) ; la seconde venant embrouiller la syntaxe (entre
ce calme et
générateur de vie), et que nous avons donc déplacée après
vie sous forme d'un point et virgule. On pardonne d'autant plus volontiers à l'artiste que son écriture est à elle seule une œuvre d'art.
[5] Il s'agit de l'édition des éclectiques du livre, à laquelle participe Gabriel Belot pour les gravures. Curieusement, la première page annonce, sous le nom de l'édition,
1930 ; et l'achevé d'imprimé, à la fin du livre, mentionne le
12 janvier 1932.
[6] Marguerite Audoux et Gabriel Belot étaient faits pour se rencontrer…
[7] Celui, vraisemblablement, du repas destiné à fêter la sortie de ce magnifique ouvrage
[8] Belot vient d'entrer, le 6 novembre, dans sa cinquantième année.
";"Difficultés dans son travail de graveur - Préparation de l'édition de Marie-Claire qu'il illustre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
281;"Réval, Gabrielle";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-02-26;;"Gabrielle Réval (1870‑1938), connue en son temps, est l'épouse de Fernand Fleuret, écrivain qui laissera peu de souvenirs, hormis ceux consignés dans les mémoires des invités de leurs salons littéraires, dont celui de la Villa Mirasol qu'ils ont fait construire en 1908 à Cap d'Ail. Ancienne normalienne, Gabrielle Réval, avec Mmes Georges de Peyrebrune (Présidente), Jean Bertheroy, Judith Gautier, Jeanne Marni, la baronne de Pierrebourg, Séverine et Marcelle Tinayre, fait partie du jury du Femina, pour la « littérature en prose » (Voir Leroy, Géraldi et Bertrand‑Sabiani, Julie, La Vie littéraire à la Belle époque, PUF, Perspectives littéraires, 1998, p. 269). Elle s'inscrit parmi ces femmes qui « mettent à profit leur formation universitaire pour écrire des romans à clefs : Gabrielle Réval livre dans Les Sévriennes (1900) [ouvrage que nous possédons avec un envoi à Marcelle Tinayre] sa connaissance de l'école normale féminine récemment fondée, et dans Lycée de jeunes filles (1901), son expérience de professeur en province. Ces succès de librairie ont‑ils compensé son échec à l'agrégation et ses déceptions professionnelles ? » (Ibid., p. 279).
";"Audoux, Marguerite";"Enveloppe et papier à lettre gris 21/27 écrit recto verso
";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"
Madame Marguerite Audoux
Villa Esméralda
Bd des Anglais
Saint-Raphaël
Var
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Gabrielle Réval à Marguerite Audoux";;;353;Inédit
;;;"Lettre autographe
Une autre main a fait suivre la lettre après avoir rayé :
10, rue Léopold‑Robert
Paris
Tout en haut du même recto de l'enveloppe, est indiqué :
Recommandée. Exp. Mme G. Réval 11bis av. Colonel Bonnet XVI
Au verso se trouve la même effigie que celle de l'en‑tête du papier à lettre.
";"Paris, le
[1] 26 février 1932
[2]
11bis av. Colonel Bonnet
Chère Madame et chère confrère [sic],
Le Club des Belles Perdrix
[4], composé uniquement de femmes de lettres, a décerné, au cours de sa dernière séance, plusieurs prix littéraires. L'un de ces prix d'une valeur de cinq cents francs
[5] vous a été attribué en témoignage d'admiration et de sympathie pour votre œuvre.
Je me fais un plaisir, chère Madame, de vous adresser ce prix (sous forme d'un chèque sur le Crédit lyonnais, que vous trouverez ci-joint).
Je me rappelle avec joie, ainsi que Marcelle Tinayre et Lucie Delarue-Mardrus, parmi les Perdrix, que notre jury du Prix Fémina salua le premier votre beau talent
[6]. Maintes fois j'ai eu l'occasion de m'entretenir de vous, à Bruxelles avec Neel Doff, dans le Midi avec la charmante femme qui fut la fée de Menton
[7], mais jamais je n'ai eu le plaisir de vous rencontrer. Je me félicite aujourd'hui, chère Madame, d'avoir été choisie par mes collègues et amies des Belles Perdrix pour vous annoncer cette bonne nouvelle.
Croyez à mes sentiments très sympathiques.
Gabrielle Réval
Ci-joint un chèque Crédit lyonnais n° A 323086 dont je vous prie de m'accuser réception d'un mot.
[1] Ces deux mots sont imprimés en bleu, ainsi que
19.
[2] Lettre parvenue à destination le 28
[3] ADRESSE : à LA MEILLEURE BECQUéE (imprimé entre le lieu de création suivi de la date et les coordonnées manuscrites) a été rayé.
[4] Cette association féministe, destinée à l'origine à réunir les femmes gastronomes exerçant par ailleurs une profession (littéraire, artistique, etc.) fut fondée par Marion Gilbert (1876‑1951). Sur Marion Gilbert, dont la vie et l'œuvre reflètent bien le contexte dans lequel évolue Gabrielle Réval, voir la partie DESCRIPTION
[5] Quelque trois cents euros de 2020
[6] Les deux romancières, avec Gabrielle Réval, ont fait partie des vingt‑et‑une femmes membres du prix Vie heureuse, institué à quelques jours des deux prix littéraires créés par
Femina (voir la partie DESCRIPTION), et qui ne se limite pas à des lauréates féminines (Voir Leroy, Géraldi et Bertrand‑Sabiani, Julie,
La Vie littéraire à la Belle époque,
Op. cit., p. 270).
[7] Il s'agit sans doute de Katherine Mansfield (1888‑1923), l'écrivaine – admirée par Virginia Woolf ‑ qui fréquenta Menton à la fin de sa courte existence, et à laquelle le nom de la ville est resté attaché. Yvonne Arbogast (la fille des hôteliers de l'Hôtel des Anglais qui recevaient Mirbeau, une inconditionnelle du romancier et de Marguerite Audoux) n'écrit‑elle pas à Paul d'Aubuisson que Katherine Mansfield
« est à Menton ce que les berlingots sont à Carpentras »… [Voir Garreau, Bernard‑Marie, « La Correspondance d'Yvonne Arbogast avec Paul d'Aubuisson : portrait épistolaire d'une mirbeauphile », in
Cahiers Octave Mirbeau n° 11, mars 2004, p. 245-262 (p. 251 pour ce passage)].
";"Marguerite Audoux lauréate du Prix du Club des Belles Perdrix - Rappel du Femina de 1910";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
282;"Delaw, George";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-11-08;;"Propos sur la littérature";"Audoux, Marguerite";"Papier pelure crème 21/26 plié en deux, écrit au recto (p. 1), puis recto verso (p. 3 et 4) ; enveloppe 14/08 grise] datée du mardi, mais postée le mercredi 9 novembre 1910
";Bon;Correspondance;Français;"Voir les lettres 45 et 51. Voir aussi la lettre du 18 août 1935 de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson.";;Paris;"Mademoiselle Audoux
Rue Léopold‑Robert – 10
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de George Delaw à Marguerite Audoux";;;64;Inédit;;;Lettre
;"[Paris,] Mardi [8 novembre 1910]
Chère Marguerite,
J'ai pris les renseignements qu'il me fallait sur les photographies que vous m'avez confiées
[1], et je vais les renvoyer à Iehl
[2] ‑ c'est entendu – Je suis très content que vous m'ayez prêté
La Porte étroite[3] ; je l'ai lue comme on boit du petit lait – malgré les deux nigauds qui sont les principaux héros
[4], l'écriture est très jolie – maintenant je n'y attache pas autrement d'importance – mais j'ai déjà changé d'opinion sur Gide, et cela me donne envie de lire son livre dont le titre m'allèche :
Le Voyage du Rien[5] (c'est cela, je crois ?) –
Merci de m'avoir envoyé Marie‑Claire ; je l'ai déjà commencée ; dès les premières pages j'ai été très vivement séduit. Je sens déjà que c'est un livre « pas ordinaire » ‑ S'il continue comme ça, je crois bien que ça va être un des beaux livres que j'aurai lus –
Et très original, très Marguerite Audoux – Vous savez qu'il paraît qu'on ne parle que de cela ! La moitié dit : C'est idiot ! l'autre moitié dit : c'est génial ! – Comme vous allez être la proie du snobisme ! – On a parlé aussi, ce devait être, de Charles‑Louis Philippe
[6] ‑ Maintenant, aussitôt que quelqu'un écrit simplement et sincèrement, on dit : c'est du Philippe ! ou encore : c'est du Jules Renard – voilà la scie à la mode –
Moi, j'ai lu Philippe que j'admire et je vous lis maintenant. J'avoue que je vois 2 tempéraments très différents – j'avais seulement remarqué au Diben
[7] que vous avez le même timbre de voix mais cela n'a rien à faire avec la façon d'écrire.
À la saveur de votre livre s'ajoute la saveur autobiographique ‑ et j'ai une prédilection pour les autobiographies – que ce soit
La Mère et l'Enfant[8] ou
David Copperfield[9] ; enfin je vais bien me régaler et vais encore m'en payer une petite tranche ce soir, dans mon lit, et vivre les mêmes sensations que vous.
J'espère aller vous voir bientôt ; Marthe
[10] vous remercie de votre souvenir et vous embrasse.
Bien amicalement.
G. Delaw
[1] Détail qu'il resterait à découvrir et préciser
[2] Pour mémoire, Jules Iehl est le vrai nom de Michel Yell, le compagnon de la romancière.
[3] Rappelons que La Porte étroite a d'abord été publiée dans la NRF des 1ers février, mars et avril 1909, avant de sortir en librairie, d'abord au Mercure de France, la même année, puis dans de nombreuses autres éditions.
[4] Traduisons : Alissa et Jérôme, à travers leur évasion vers le sublime qui ne correspond apparemment pas aux aspirations du libertaire…
[5] Il s'agit bien évidemment du Voyage d'Urien… Le calembour est‑il vraiment involontaire ?
[6] Traduire : « On a prétendu que ce devait être du Charles‑Louis Philippe. » (ce qui est effectivement l'opinion d'un certain nombre, dont la famille de l'auteur de Bubu…). Le style de Delaw est parfois difficile à suivre, d'autant que sa méconnaissance des règles de la ponctuation lui fait opter pour un emploi généralisé du tiret. Nous ne reproduisons ce signe typographique que lorsque cela est possible, pour conserver au maximum l'aspect de l'original.
[7] Où le dessinateur se trouvait avec la romancière, une partie du groupe de Carnetin et d'autres amis, comme il apparaît au début de la lettre 45 et dans la lettre 51.
[8] De Charles‑Louis Philippe (1900)
[9] Roman de Charles Dickens (1812‑1870), publié en 1849‑1850. Entre les trois romans plus ou moins autobiographiques, voire «d'apprentissage», se dégage un dénominateur commun : l'importance du personnage de la mère, qu'elle soit vénérée ou recherchée par le héros ou l'héroïne.
[10] La compagne de Delaw
";"Photographies à renvoyer à Michel Yell - La Porte étroite - Le Voyage d'Urien - Marie-Claire - Comparaison avec le style de Charles-Louis Philippe - Prédilection pour les autobiographies";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"La signature est suivie d'une indication, écrite de la même main, au crayon à papier :
un trèfle de Marthe
"
283;"Marielle, Georges";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-07-16;;"
Georges Marielle est instituteur à Autrecourt, dans les Ardennes. La présente lettre est la première trace que nous ayons de cette amitié.
Peut‑être Marie‑Claire est‑elle à l'origine de cette relation, littéraire et amicale, probablement favorisée par Werth, puisqu'on retrouve les deux lettres de Marielle à Marguerite Audoux (181 et 182) dans le fonds familial, et que la romancière, dans une lettre à son «animal poilu» du 5 septembre 1919 (259), parle de Mme Marielle. Voir aussi les lettres 256, 257, 282 (à Lelièvre), et 283 (à Huguette Garnier) et une lettre de Paul d'Aubuisson, du 14 janvier 1925, à sa mère adoptive, dans laquelle le jeune homme écrit à propos de la fille :
« J'ai reçu une lettre de Louise Marielle, qui me dit qu'elle apprend à danser à son père, qui lui aussi espère te faire pirouetter aux prochaines vacances. Louise met aussi : «Comme ta tante vient passer les trois mois, j'espère que tu viendras l'accompagner.» »
(Fonds d'Aubuisson)
Cependant, on peut se demander si cette amitié ne remonte pas à plus loin, dans la mesure où les Ardennes sont présentes dans le conte « Le Chaland de la Reine », publié dès le 28 décembre 1908 dans Le Matin. Ce n'est qu'une hypothèse ; mais l'on sait que Marguerite Audoux fonde la plupart du temps ses fictions sur des lieux connus (on retrouve le Jura où elle fut avec les Besson dans « Valserine », l'Île‑d'Yeu dans « Les Poulains » et Douce Lumière, etc.).
N.B. : Nous n'avons une trace épistolaire que d'un séjour de la romancière chez ses amis ardennais, celui d'août 1921 (lettre 282).
";"Audoux, Marguerite";"Lettre au milieu de laquelle est collée une coupure de journal";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Geoges Marielle à Marguerite Audoux : 181 - 182";;Vouziers;;"Fonds Claude Werth";"Triel-sur-Seine (alors en Seine-et-Oise, actuellement dans les Yvelines)";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Georges Marielle à Marguerite Audoux";;;181;Inédit;;;"Lettre autographe";"
Vouziers, le 16 juillet 1912
Chère amie,
Encore un «écho» que je détache de Gil Blas[2] et qui est, je pense, susceptible de vous intéresser, voire même de vous émouvoir[3].
Sourire en Île de France.
La République n'a pas fait, pour sa fête, grand bruit sur la côte de Triel [4]qui décline harmonieusement sa verdure jusqu'à la Seine, lente et lumineuse. Quelques cris d'enfants, déjà fiers d'être français ; le jet de quelques « pétards »… Un brave homme empourpré de patriotisme et d'ivresse, qui crie sincèrement des paroles éternelles… Et, blanche, nette, largement ouverte à l'espace, sur le plateau qu'elle couronne, une maison semblait, là, se bercer sous le soleil et dans son repos. Un admirable écrivain y souriait par toute sa santé revenue. Il confiait des projets, qui seront de grandes œuvres. Il n'était pas sans amertume, parce que la fortune que les modes et les pudeurs imposent aux lettres et au théâtre français n'a rien qui puisse réjouir ceux qui se font un libre et fort idéal de cette si belle gloire de chez nous… Mais la Seine s'offrait aux regards, laquelle s'étirait, sinuait à travers l'Île de France, au gré de la naïade qui l'habite.
La nature faisait à ceux qui l'admiraient une leçon d'art puissante et pacifiée ; tout le paysage ensoleillé vivait comme une ode.
Et, tout ému, Octave Mirbeau dit :
« C'est quand même le plus beau pays du monde ».
Ne trouvez‑vous pas que ce morceau vaut bien des pages ?
L'évocation est vivante et pleine de grandeur et de mélancolie de cette maison qui « semble se bercer sous le soleil et dans son repos » et qu'habite un admirable écrivain rendu à ses forces et à sa santé – de « cette maison[5] blanche, nette, largement ouverte à l'espace, sur le plateau qu'elle couronne » et vers laquelle, souvent, doit aller votre pensée.
À vous de tout cœur.
Georges Marielle
[2] Il y en a donc eu d'autres, peut‑être envoyés à la romancière, et dont nous n'avons pas trace. Nous n'avons rien trouvé dans les Gil Blas pour la période autour du 14 juillet 1912. Lapsus du rédacteur ?
[3] Le texte en question a été découpé et collé à l'endroit où nous le faisons figurer dans le corps de la lettre.
[4] Où se trouve la propriété de Mirbeau
[5] Les guillemets ouvrants devraient se trouver avant blanche.
";"Écho extrait de Gil Blas (sur Octave Mirbeau)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
284;"Marielle, Georges";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-07-21;;"Voir ce qui concerne Georges Marielle dans la DESCRIPTION de la lettre 181
";"Audoux, Marguerite";"Lettre avec un texte imprimé inséré (collé)";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Georges Marielle à Marguerite Audoux : 181 - 182";;Vouziers;;"Fonds Claude Werth";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Georges Marielle à Marguerite Audoux";;;182;Iinédit;;;"Lettre autographe";"
Vouziers, 21 juillet 1912,
Dimanche
Ma chère amie,
Les aspirants et aspirantes au certificat d'aptitude à l'enseignement des langues vivantes dans les écoles Normales ont eu, cette année, à traduire en anglais, en allemand, en espagnol ou en italien le texte suivant[1] :
Thème commun aux langues anglaise, allemande, espagnole et italienne.
En fuite dans la nuit.
Aussitôt que j'eus dépassé les bâtiments de la ferme, je m'aperçus que la nuit n'était pas très noire. Le vent soufflait furieusement et de gros nuages roulaient sous la lune. La route était loin, et pour y arriver il fallait passer sur un pont de bois à moitié démoli ; les premières pluies avaient grossi la petite rivière, et l'eau passait par‑dessus les planches.
La peur me prit, parce que l'eau et le vent faisaient un bruit que je n'avais jamais entendu. Mais je ne voulais pas avoir peur, et je traversai vivement les planches glissantes.
J'arrivai à la route plus vite que je ne pensais ; je tournai à gauche comme je l'avais vu faire au fermier quand il allait au marché de la ville.[2]
Dans le lointain, j'apercevais une masse noire qui couvrait tout le pays ; cela semblait s'avancer lentement vers moi, et,[3] pendant un instant, j'eus envie de retourner sur mes pas. Un chien qui se mit à aboyer me rendit un peu de confiance, et presque aussitôt je reconnus que la masse noire était une forêt que la route allait traverser. En y entrant, il me sembla que le vent[4] était encore plus violent ; il soufflait par rafales, et les arbres, qui se heurtaient avec force, faisaient entendre des plaintes en se penchant très bas. J'entendis marcher[5] derrière moi, et je sentis qu'on me touchait à l'épaule. Je me retournai vivement, mais je ne vis personne
[6] ; alors je me mis à courir avec une telle vitesse que je ne sentais plus si mes pieds touchaient la terre. Les cailloux sautaient sous mes souliers et retombaient autour de moi[7] avec un bruit de grêle. Je n'avais plus qu'une idée : courir jusqu'au bout de la forêt.
J'arrivai bientôt à une grande clairière…[8]
Marguerite Audoux, Marie‑Claire, roman.
J'ai trouvé ce document dans le Manuel général de l'Instruction primaire (n° du 20 juillet 1912) (Hachette et Cie, éditeurs).
C'est un journal hebdomadaire pour les instituteurs, qui ne coûte que 10c.
Vous pensez bien que cela n'a pas passé inaperçu pour moi.
Et, sans perdre de temps, je vous signale ce fait, certainement très important, qui me remplit de joie et qui vous communiquera une légitime fierté !
Demain, à coup sûr, je vous dirai que vous figurez dans les anthologies classiques.
Affectueusement à vous.
Georges Marielle.
[1] Le collage est le même que dans la lettre précédente.
[2] Un passage de six lignes, achevant ce paragraphe, a été supprimé.
[3] La virgule après et a été ajoutée.
[4] À partir de le vent, une deuxième coupure est collée à la suite.
[5] Le début de la phrase a été coupé.
[6] À la suite, quatre lignes ont été supprimées.
[7] derrière moi dans le texte
[8] Les points de suspension ne sont pas dans le texte.
";"Extrait de Marie-Claire donné à un examen";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
285;"Reyer, Georges";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-11-05;;"Georges Reyer (1899) est le premier biographe de la romancière, qu'il est allé interviewer dans son sixième étage, et avec qui il s'est lié d'une déférente amitié. Après des études musicales, il se consacre aux lettres et au journalisme. Il publie deux romans chez Gallimard (collection blanche) : Destins croisés (1929), Le Magasin de travestis (1936, Prix de la Renaissance) ; et enfin Un coeur pur : Margurite Audoux chez Grasset en 1942 (prépublié dans La Gerbe en 1941). Pétainiste convaincu, Reyer voit dans Marie‑Claire, et plus généralement dans l'existence de la romancière, l'exemple même d'une vie édifiante, qui prend ses racines dans une « terre qui ne ment pas », celle de Sologne, où Alain‑Fournier connut lui aussi un premier amour décisif, empreint de « pureté ». Le surtitre de la biographie, Un Cœur pur, résume toute la démarche du biographe, qui explique le relatif insuccès de la deuxième œuvre, L'Atelier de Marie‑Claire, parue en 1920, par l'« ère de jouissance et de corruption » dans laquelle elle voit le jour.
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Georges Reyer à Marguerite Audoux : 328 – 331 – 358 – 358BIS – 358TER – 358QUATER
";;;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris
14o
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Georges Reyer à Marguerite Audoux";;;328;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"Lundi 5 novembre [1928][1]
Mon bon maître,
Comme vous êtes bonne ! Mille fois merci pour votre petit mot et pour le billet d'introduction si aimable de M. Francis Jourdain
[2].
Je voulais vous demander la dernière fois que je vous ai vue comment je pourrais le remercier, soit en lui écrivant, soit en allant le voir.
Vous me direz cela lorsque (très bientôt si cela ne vous ennuie pas) j'irai vous voir.
En attendant, mon bon maître, je vous demanderai, si vous voyez M. Francis Jourdain, de bien vouloir lui exprimer toute ma reconnaissance, et de lui dire surtout combien j'ai été touché par la délicatesse de son petit mot.
Voilà trois fois déjà que je vais à la
NRF sans pouvoir y rencontrer Gaston Gallimard
[3].
Je commence à croire qu'il n'existe pas, n'a jamais existé, et que sa personnalité sociale est une légende !!!
En attendant de vous voir, mon bon maître, je vous dis mille choses affectueuses.
Georges Reyer
[1] La lettre a été envoyée le 6.
[2] Il s'agit, à l'évidence, de recommandations pour le placement du manuscrit de son premier roman.
[3] Les démarches porteront pourtant leurs fruits, puisque c'est chez cet éditeur que paraîtra
Destins croisés quelques mois plus tard.
";"Billet d'introduction de Francis Jourdain - Gaston Gallimard";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
286;"Reyer, Georges";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1929-01-22;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 328";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Georges Reyer à Marguerite Audoux : 328 – 331 – 358 – 358BIS – 358TER – 358QUATER
";;Saint-Ouen;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Georges Reyer à Marguerite Audoux";;;331;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"St-Ouen, le 22 janvier [1929]
Mon bon maître,
Quel plaisir j'ai eu hier en apercevant votre bonne mine et celles de vos trois petits en première page du Petit Parisien.
C'est un noble et bel article qu'a écrit là Andrée Viollis
[1]. Voilà qui réconcilie avec le journalisme.
Comme vous avez bien fait de vous prêter à cette interview. Vous qui vivez en dehors de toutes les critiques littéraires, de tous les tapages de la publicité : vous vous êtes trouvée placée, et d'un seul coup, aux yeux du grand public d'aujourd'hui à la place que vous devez occuper.
C'était un rappel nécessaire. Et comme le dit si bien Andrée Viollis « il ne fallait pas que la voix émouvante fût étouffée par les cris discordants des bandes organisées ».
J'ai été heureux qu'on vous ait présentée si jeune, si vaillante, si gaie et toujours à l'œuvre.
Il m'a semblé entendre votre voix claire quand j'ai lu cette phrase qui vous peint si bien :
- N'est-ce pas qu'on est bien dans une petite maison !
Et cette autre, si belle, qui termine l'article.
- J'ai de la chance, n'est-ce pas ?
Comme tout cela est simple et vrai, “bien vous“.
Je suis heureux, mon bon maître, parce que je sens qu'aux quatre points du monde d'innombrables braves gens vont vous aimer, et que ces effluves d'amour seront pour vous un merveilleux printemps.
Je vous embrasse de tout cœur.
Georges Reyer
[1] Article du 21 janvier 1929 paru dans Le Petit Parisien
";"Article d'Andrée Viollis dans Le Petit Parisien";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
287;"Hauman, Germaine";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1921-11-24;;"Cette lettre, qui concerne Léon Denis, prolonge et éclaire les lettres 275, 276 et 277 de ce dernier à la romancière.";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;"Buenos Aires";;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Buenos Aires";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Germaine Hauman à Marguerite Audoux";;;284;Inédit;;;"Lettre autographe. Ces deux feuilles, somme toute bien écrites, fourmillent de tirets souvent intempestifs (en remplacement des points, notamment). Nous avons, mais seulement à chaque fois que c'était indispensable, rétabli la bonne ponctuation.
";"Adresse : Germaine Hauman
Calle Mansilla 3017 – Buenos Aires ‑
Buenos Aires, 24 novembre 1921.
Calle Mansilla 3017 –
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold‑Robert ‑ Paris
Madame,
Je pense à vous écrire depuis un temps infini. Jugez donc : depuis Marie‑Claire !… Lors de l'apparition de ce livre je crois bien vous avoir manifesté mon enthousiasme en quelque lettre qui après un somme prolongé dans un tiroir s'en est allée rejoindre au panier d'autres papiers inutiles. J'ai obéi alors à ce raisonnement que je crois bon, à savoir que le plaisir que l'on éprouve à lire un livre ne vous autorise pas à bombarder son auteur de lettres plus ou moins admiratives et « bien senties » mais toujours ennuyeuses et dont il n'a que faire. Ceci dit, permettez‑moi d'ajouter discrètement que Marie‑Claire fut un des charmes de ma vie et qu'aujourd'hui encore j'en relis souvent, et avec délice, certains chapitres dont le langage est si parfait et si simple qu'il est pour l'oreille et (comme il arrive quand on a beaucoup lu un livre), un peu aussi pour les yeux, un véritable enchantement. J'estime fort la simplicité littérairement parlant, et je rends hommage au labeur qu'a dû vous coûter cette simplicité‑là !
Mais il est entendu que je ne vous écris pas au sujet de
Marie‑Claire ou de son
Atelier. nous avions ici, mon mari et moi, un excellent ami qui commençait à devenir un peu le vôtre, M. Léon Denis, belge comme nous. C'est de lui que je veux vous parler. Il est mort le 18 juillet dernier, le lendemain du jour où vous lui écriviez ces mots prophétiques (Vous étiez en Bretagne, semble‑t‑il) :
« Cette mer qui hurle parfois plus fort que tous les chiens de France semble dormir bien tranquillement au creux de ces rochers. Que le vieux chien des bords du Paraná fasse comme elle[1] ». Il est mort non pas au bord du Paraná mais dans sa vieille et froide bicoque des environs de B[uenos] Aires, et il fut enterré le lendemain, aussi humblement qu'il l'avait souhaité, dans le petit cimetière de l'endroit, un pauvre petit cimetière qui avec ses tombes ouvertes, les unes, fraîchement bouchées, les autres, ressemblait à un champ de bataille, mais à un champ de bataille misérable, sans gloire, minable surtout à cause de la pluie récente. Quand j'entendis les premières pelletées de boue échouer sur le couvercle du cercueil, il me sembla que ma tête éclatait ; ça
[2] faisait un affreux bruit, implacablement monotone. Rien ne me parut alors aussi navrant que l'impassibilité des autres visages en ce moment–là. C'est curieux combien les hommes réagissent, généralement, différemment des femmes. Mon mari, qui avait été la veille très impressionné, était alors très simplement calme. Pour moi il me fallut le choc de ces pelletées de boue pour comprendre que mon vieil ami était mort, réellement mort, et que nous perdions, bien définitivement, l'ami délicieux, l'oncle ronchon, le père et le grand enfant qu'il représentait simultanément dans notre vie. Excusez cette tirade sentimentale. Je voulais seulement vous dire, Madame, qu'il ne fut pas enterré dans sa belle forêt dont il vous a tant parlé, et qui longe pendant longtemps un beau fleuve paisible, trois fois large comme la Seine.
L'exécuteur testamentaire, me sachant au courant de votre correspondance avec M. Denis, et en notre qualité d'amis très intimes de ce dernier
[3], m'a remis vos cartes. Je me suis permise d'en déchirer l'enveloppe sans vous les réexpédier et je suis certaine que vous ne trouverez pas mon action réprouvable quand je vous aurai expliqué l'origine de votre correspondance avec mon vieil ami.
Lorsqu'il perdit sa femme qu'il idolâtrait, je fis tout ce qu'il me fut possible de faire pour le tirer de sa misère morale qui était immense. Occupé « d'affaires », toute la vie, il n'avait rien lu ou presque. J'entrepris de lui apprendre en quelque sorte « à lire ». Il était de sa nature assez artiste pour goûter, fût‑ce inconsciemment, la délicatesse de certains livres. C'est ainsi que je lui mis entre les mains
Marie‑Claire. Nous eûmes alors de nombreuses conversations au sujet de ce livre dont la lecture semblait apaiser son pauvre cerveau tiraillé entre un grand chagrin et quelques idées philosophiques. Je lui
[4] expliquai comme quoi j'avais pensé vous écrire, comme quoi je ne l'avais pas fait, comme quoi je croyais avoir bien fait, etc. Il ne partageait pas mon avis. Quand on avait envie d'écrire il fallait écrire. Tant pis pour le destinataire. Il aurait bien une fenêtre ou un panier pour se débarrasser de la lettre ennuyeuse et un juron pour l'oublier. C'était simple. Pour lui, il se souciait peu du sort qu'on réservait à ses lettres. Il avait envie d'écrire, il écrivait. Voilà ! Donc, il écrivit. Il avait justement en tête un projet d'œuvre pour la protection de la femme ; il vous en fit part. Votre réponse, néanmoins, lui fit un peu l'effet d'un soufflet. Il ne vous en a pas gardé rancune, mais il ne s'en est jamais tout à fait remis. Cette réponse, je l'attendais autant que lui, comme vous pensez ; elle me fut communiquée, comme d'ailleurs ses autres lettres et les vôtres me le furent toujours par la suite. Je la trouvai un peu brutale mais je ne m'étonnai nullement des mots précis, un peu durs, qu'employait la « douce » Marie‑Claire. Il croyait – comme moi d'ailleurs – à l'autobiographie. Mais il eut, lui, le grand tort de penser que parce qu'il connaissait Marie‑Claire il connaissait aussi Marguerite Audoux
[5]. Votre lettre, donc, le déçut un peu. Votre manière de considérer « l'œuvre philanthropique » était cependant fort sage et, s'il eût vécu, je crois que vos conseils
[6] l'auraient par la suite convaincu – car il est probable que vous n'auriez pas continué à éliminer de votre correspondance cette origine de vos relations épistolaires : il a laissé par testament la moitié de sa fortune à cette œuvre qu'il me charge de fonder. Mais cette fortune est assez hypothétique, étant toute en forêt demi‑vierge dont la valeur peut varier du simple au triple, une fois écoulées les 5 années d'attente pour la liquidation des biens, établies par le testament. Dans ces pays, mi‑civilisés, mi‑barbares, la valeur des terres est prodigieusement instable et soumises parfois à des spéculations dignes d'un roman financier de Paul Adam
[7].
Si vous vouliez bien continuer avec moi la correspondance commencée avec mon pauvre ami, je vous mettrais au courant du projet que j'ai tracé – tout de même – pour la constitution de l'œuvre, et vos conseils me seraient très précieux, puisque vous avez vu de près bien des choses, et les avez d'autant mieux observées que vous êtes artiste. Mais je ne veux pas vous importuner davantage aujourd'hui
[8]. Seulement je tiens à vous dire que si ces terres se louaient (chose possible et même probable), je serais heureuse d'affecter une partie de cette rente à soulager des misères féminines que vous connaîtriez personnellement et voudriez bien me signaler. Car moi, à moins évidemment de disposer d'une fortune immense, ce qui permet alors de fonder des établissements neutres – style Carnegie, par exemple ‑, je crois surtout à l'efficacité de l'aide personnelle,
[9] et de la main à la main, plutôt qu'à l'aide toujours un peu dérisoire de la petite œuvre de bienfaisance « constituée ». Mais la volonté de mon pauvre ami est là, qui doit avant tout être respectée et, les dieux aidant, et vous aussi, peut‑être (?), je tâcherai de faire quelque chose d'intelligent, d'efficace et de simple – oh ! simple surtout et honnête, sans morgue et sans chichis. Pour le moment, l'attente s'impose – d'abord pour les raisons citées plus haut, ensuite parce que
[10] je vais avoir d'autres devoirs plus urgents à remplir ‑. J'attends un bébé dans une quinzaine – mon premier ‑ . J'espère que bien que m'étant prise un peu tard pour lui donner la vie, il voudra bien ne pas m'enlever la mienne
[11], sans quoi vous n'auriez décidément pas de chance avec vos correspondants d'Argentine. Racontez‑moi donc l'histoire de cette querelle d'Allemand sur l'église casquée d'Autrecourt
[12] et parlez‑moi de votre petit protégé
[13] et comment il supporte l'air de Paris et de l'atelier. êtes‑vous occupée à faire un nouveau livre ? Je visite périodiquement les librairies pour m'assurer s'il y a quelque chose de neuf. Rien que je sache depuis
L'Atelier de Marie‑Claire. Mais les libraires d'ici sont souvent très en retard. Il est vrai que mon mari qui est, lui, en relation avec des libraires d'Europe n'a rien reçu de vous. Excusez, Madame, la longueur de cette lettre et croyez à toute ma sympathie.
Germaine Haumann
[1] C'est apparemment Germaine Hauman qui souligne, dans le sens de son propos. La lettre dont est cité cet extrait n'a pas été retrouvée.
[2] Un
tout a été biffé avant
ça.
[3] La construction n'est pas d'une rigueur totale, mais nous la maintenons telle quelle.
[4] Un début de mot est rayé après
lui.
[5] La déception, et somme toute un reproche implicite, ne sont donc pas du seul fait de Léon Denis… Certains passages qui suivent confirment cette impression.
[7] L'écrivain quelque peu oublié Paul Adam (1862‑1920) passe du naturalisme au symbolisme, puis écrit, de 1899 à 1903, une tétralogie qui relate l'épopée de la famille Héricourt, c'est‑à‑dire la sienne propre. Sans doute Germaine Hauman fait‑elle allusion à une œuvre postérieure,
Le Trust (1910), roman contre la puissance du capital asservi à l'industrie.
[8] aujourd'hui est précédé d'un
pour biffé.
[9] Un
simple, a été barré après la virgule.
[10] À partir de
parce que, la fin de la lettre se trouve écrite dans la marge de gauche, perpendiculairement.
[11] On retrouve la même complaisance, quelque peu emphatique, dans le pessimisme, que chez Léon Denis.
[12] Autrecourt, dans les Ardennes, est la ville où habitent les amis de Marguerite Audoux, les Marielle (voir notamment, les lettres 281 et 282). Nous ne savons pas quelle est cette
« querelle d'Allemand ».
[13] Paul d'Aubuisson, qui a entrepris un apprentissage en orfèvrerie (voir la lettre 285).
";"Critique laudative de Marie-Claire - Annonce de la mort de Léon Denis - Eclairages comlémentaires sur sa vie et son caractère - Sur l'avenir de l'œuvre qu'il projetait - Autrecourt - Paul d'Aubuisson";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2, 4, 6, 8 et 9 de la partie TEXTE"
288;"Lapaire, Hugues";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-06-07;;"
Natif de Sancoins, comme Marguerite Audoux,
Hugues Lapaire (1869‑1967) a d'autres points communs avec la romancière : à cinq ans, il est orphelin de père et de mère, et doit aller habiter, avec sa sœur aveugle, chez les grands‑parents maternels à la « maison au perron » (titre d'une œuvre autobiographique), sise faubourg de Nevers (aujourd'hui rue Maurice‑Lucas), la même rue que celle où Marguerite Audoux vécut ses premières années. Rétif à l'institution scolaire, il claque la porte du lycée, mais s'inscrit néanmoins dans une boîte à bachot qui lui permet d'avoir son diplôme et de suivre en Sorbonne des études de lettres égayées par une vie estudiantine mouvementée. On retrouve le fervent régionaliste aussi bien chez l'écrivain que chez le journaliste, qui n'hésite d'ailleurs pas – et ses écrits sur Marguerite Audoux le prouvent – à instiller sa propre fantaisie dans la réalité des faits.
Notons en effet qu'Hugues Lapaire est l'auteur d'un article paru dans Le Berrichon de Paris du 16 septembre 1912. Ces lignes seront réutilisées, pour la partie consacrée à la romancière, dans les Portraits berrichons précités. La page 220 laisse apparaître les deux mêmes erreurs que dans l'article : Francis Jourdain devient Frantz Jourdain (le père du premier), et, à propos de la fin de l'épisode solognot, l'éviction de la ferme de Berrué (à cause de l'idylle entre Henry Dejoulx et la bergère) est ainsi transformée : « Elle est mince et très délicate, aussi les braves gens chez qui elle se trouve en condition ne peuvent la garder. Elle retourne à l'Hôpital, où elle reste jusqu'à dix‑huit ans, époque où elle vient à Paris. » Dans les pages suivantes, d'autres évocations trahissent la veine poétique du journaliste qui relate les affres de la création allant jusqu'à la tentation du suicide (p. 221), ou encore (p. 225) un dialogue peu vraisemblable, dans le fond et la forme, avec André Gide :
« Le maharajah de la Nouvelle Revue française a daigné gravir ses six étages ! ce personnage lui parut gonflé de prétention. Il lui dit sur un ton assez désagréable :
‑ Vous avez de la chance que l'on vous fasse passer par le grand escalier !
‑ Vous eussiez préféré, monsieur, lui répondit‑elle, que je prisse l'escalier de service ? Je ne suis pas assez reluisante à vos yeux, sans doute, pour me permettre le même chemin que vous ? Si cela vous offusque, tant pis ! Toute fille du peuple que je suis, je prends le grand escalier ! »
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Hugues Lapaire : 304";;Paris;"Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
E.V.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Hugues Lapaire à Marguerite Audoux";;;268;Inédit;;;"Lettre autographe";"Paris 7 juin [19]20
Chère amie,
La lecture de votre beau livre
[1] a, si je puis dire, continué mon admiration.
L'observation rigoureuse de « petits riens » mettent
[sic] une intensité incroyable de vie et de couleur dans votre récit. Vos images sont autant de trouvailles charmantes et portent bien la marque de
Marie‑Claire. Ah ! la belle réplique à ceux qui vous accusaient de n'avoir pas écrit le premier livre
[2] !
Dépouillé de toute littérature, ce roman est bien la vie dans sa criante vérité.
Encore toutes mes félicitations, chère amie, et l'assurance de ma bonne affection.
Hugues Lapaire
64, rue Claude Bernard
[1] L'Atelier de Marie‑Claire
[2] Alain‑Fournier écrit en effet à Péguy :
« [U]
ne des dames de la Vie heureuse répand le bruit imbécile que ce n'est pas Marguerite Audoux qui a fait son livre. Et les dix‑neuf autres dindes en sont tout effarouchées. » (Alain‑Fournier – Charles Péguy,
Correspondance 1910‑1914, Fayard, 1973, p. 30).
";"Critique laudative de L'Atelier de Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
289;"Viollis, Jean";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-05-26;;"Jean Viollis (1877-1932) est le pseudonyme d'Henri Ardenne de Tizac. Né dans une famille issue de la noblesse du Rouergue, il monte à Paris après avoir entrepris des études de droit et de lettres. C'est là qu'il entre, en 1902, dans la fonction publique, comme chef‑adjoint du cabinet de Joseph Chomié, ministre de l'Instruction Publique et des Beaux‑Arts. En 1905, il est nommé conservateur au Musée d'art asiatique Cernuschi. Il est deux fois en lice pour le Goncourt. La première fois, en 1908, il échoue de peu, présenté par Jules Renard pour Monsieur le Principal (cinq voix sur dix au deuxième tour, mais la voix du Président l'emporte et c'est Miomandre qui est lauréat). La seconde fois, en 1913, il est tout de suite éliminé, avant une lutte interminable entre Léon Werth et Alain-Fournier. (C'est un outsider proposé par Lucien Descaves, Marc Elder, qui l'emporte au onzième tour avec Le Peuple de la mer).
Notons que Jean Viollis est un ami de longue date de l'auteur de
Bubu de Montparnasse. Son nom apparaît parfois dans les lettres de Charles‑Louis Philippe à Emma Mc Kenty. Viollis a donné un article sur Philippe dans
Vers et Prose, n° 20, mars 1910, p. 44‑48.
Sur Jean Viollis, voir le P.S. de la lettre 71
Andrée Viollis (1870‑1950), née Andrée Jacquet de la Verryère, seconde épouse du précédent, a donc pris comme pseudonyme (et nom de famille) celui‑là même de son mari. Journaliste célèbre de l'époque, elle est plusieurs fois aux côtés de Léon Werth dans ses luttes antifascistes et anticolonialistes : il a écrit Cochinchine en 1926 ; elle écrit Indochine SOS en 1935. Elle y dénonce notamment la torture arbitraire exercée par des légionnaires. Andrée Viollis conclut son avant‑propos en écrivant : « On m'a [...] reproché de faire œuvre antifrançaise en publiant au grand jour les erreurs et les scandales dont l'Indochine est le théâtre. Je viens de dire les hésitations et les scrupules qui m'ont longtemps retenue. Si cependant on persiste encore à estimer que c'est desservir la France que de servir la vérité, j'accepte volontiers le blâme. » Elle rédige aussi des articles sur notre romancière : « Marguerite Audoux conte la merveilleuse histoire de Marie‑Claire », in Les Nouvelles littéraires, 1926 ; et « Marguerite Audoux », in Le Petit Parisien, 21 janvier 1929.
Voir Renoult, Anne, Andrée Viollis, une femme journaliste, Presses de l'Université d'Angers, 2004 [Prix Mnémosyne 2003]
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Jean Viollis à Marguerite Audoux";;;266;Inédit;;;"Lettre autographe sur papier pelure. L'en-tête de la lettre est imprimé en noir. Le recto de l'enveloppe est également à l'en-tête, imprimé en bleu, du MUSÉE CERNUSCHI.";"
Musée Cernuschi
7, avenue Velasquez
[Paris] 26 mai 1920[2]
Chère Madame, dès que j'ai eu votre livre
[3] j'ai commencé de le lire ; je ne l'ai plus quitté. Comment, Madame ? Vous avez eu un succès, un grand succès. Et vous ne l'avez pas exploité aussitôt ? Que dis‑je ? Ayant laissé passer les années, vous donnez un nouveau livre, aussi sobre, aussi discret, d'un art aussi simple et profond, enfin un livre « où il ne se passe rien », ‑ rien que la vie même, douce et amère, triste et gaie, mais toujours quotidienne, hélas, c'est‑à‑dire sans grands sommets ni précipices ‑. Madame, il faut que vous soyez vraiment une nature singulière, il faut que vous ayez la vraie vocation de souffrir, de sentir, d'aimer et d'écrire. Prenez garde, on vous l'a pardonnée une fois : nos juges de lettres vous absoudront‑ils d'y persévérer ? Elle les condamne
[4] trop. Mais vous aurez le témoignage de lecteurs qui lisent tout simplement. Il me semble, vous qui avez si finement l'ouïe du cœur, que vous savez entendre lorsqu'un autre cœur bat comme a battu le vôtre ; lorsqu'une de vos pages mouille des yeux, c'est autant une larme de reconnaissance que d'émotion, et il y a ainsi bien des hommages muets, secrets et d'autant plus doux qui vont vers vous. Agréez le mien, Madame ; en somme, il est égoïste ; je vous remercie de m'avoir ôté pour quelques instants à cette sécheresse qui est notre plus grande souffrance. Dans un moment où la plupart des livres appellent le feu, je garde les vôtres comme réconfort et comme secours. J'y trouve force, douceur et profit, je vous le dis comme littérateur et comme homme.
Je signifie
nous ; ma femme
[5] pense et sent comme moi Veuillez accepter comme venant aussi d'elle ce que je vous dis, et croire, chère Madame, à notre commune, étroite et tout affectueuse sympathie.
Jean Viollis
[1] En‑tête imprimé en noir sur le papier pelure
[2] Lettre parvenue le jour même
[3] L'Atelier de Marie‑Claire (paru, pour mémoire, au début du mois)
[4] D'abord écrit
condamnent. La finale a été biffée.
";"Critique laudative de L'Atelier de Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 4 de la partie TEXTE"
290;"Direction littéraire du Petit Parisien";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-12-11;;"Parution d'un conte";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de la Direction littéraire du Petit Parisien à Marguerite Audoux";;;329;Inédit
;;;" Lettre autographe portant l'en-tête :
LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DU MONDE ENTIER
DIRECTION LITTERAIRE
et envoyée dans une enveloppe à l'en-tête identique
[1] Un globe terrestre est figuré entre Petit et Parisien.
";"Paris, le[1] 11 déc[embre] 1928
Chère Madame,
Votre conte
[2] est adorable et passera le jour de Noël, naturellement.
Croyez à mes sentiments les plus sincèrement dévoués.
[Signature illisible]
[1] Ces deux premiers mots sont imprimés en noir.
[2] Le conte « Soir de Noël », repris dans
La Fiancée, Flammarion, 1932, p. 221‑227, paraîtra effectivement le 25 décembre dans
Le Petit Parisien, qui avait également accueilli dans ses colonnes « Fête de Toussaint », le 1
er novembre précédent (in
La Fiancée, p. 229‑237).
Le 22 novembre 1928, Marguerite Audoux écrit à Paul, l'aîné de ses fils adoptifs : « [J]'ai le crâne bourré de mon conte de Noël que je dois donner au Petit Parisien dans une huitaine au plus tard. Ces contes irréguliers sont très payés, cinq cents, ça vaut la peine comme tu vois. Et je m'y attelle d'autant plus, que ce conte de Noël bouchera les trous faits à mon budget par les trois goules de mes trois petits gachons [Paul, vingt‑et‑un ans ; Roger, seize ans ; et Maurice, onze ans, ses trois petits‑neveux, pris en charge à part entière au décès de leur mère en juillet 1926 (voir les notes 4 et 5 de la lettre 326)]… »
";"Parution d'un conte";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
291;"Denis, Léon";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-08-01;;"Cette lettre de Léon Denis (sur lequel on ne possède aucun renseignement autre que ce qui transparaît dans sa correspondance), ainsi que les deux suivantes (276 et 277) s'inscrivent dans le courrier des lecteurs.
";"Audoux, Marguerite";;Mauvais;Correspondance;Français;"Lettres de Léon Denis à Marguerite Audoux : 275 - 276 - 277";;"Buenos Aires";"Mademoiselle Marguerite Audoux
10, rue léopold‑Robert
[1] La nouvelle adresse soulignée se trouve en bas à gauche du recto de l'enveloppe. Quatre lignes ont été biffées :
aux soins de Monsieur Eugène Fasquelle
Éditeur
11, rue de Grenelle
Paris
Un en‑tête a été tamponné en haut à gauche du recto de l'enveloppe :
LEON DENIS
CASILLA CORREO 438
BUENOS AIRES
Un prospectus de huit pages est joint à l'envoi : Le Port et le domaine du Ñacanguazú (Territoire de Misiones, Rép. Argentine), Buenos Aires, Imp. Suiza, Corrientes 3574, 1920.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Léon Denis à Marguerite Audoux";;;275;Inédit;;;"Lettre autographe";"Léon Denis
Casilla Correo 438
BUENOS AIRES
Buenos Aires 1er août 1920[1]
Mademoiselle Marguerite Audoux
Aux soins de Monsieur Eugène Fasquelle Éditeur
11, rue de Grenelle Paris
J'ai lu récemment avec une émotion profonde votre Marie‑Claire, ce qui m'a fait acheter sur‑le‑champ votre Atelier dès que je vis ce nouvel ouvrage à la vitrine de mon libraire ; je crois qu'il faut que je risque de vous importuner.
J'ai travaillé presque toute ma vie comme un âne, lisant très peu. Depuis quelques mois je tâche de trouver des livres que je puisse lire sans dégoût et en résumé, ce qui m'a peut‑être le plus frappé dans votre
atelier, c'est le hurlement de la page 211
[2] qui ressemblait à celui d'un jeune chien.
Il m'arrive à moi aussi de hurler ainsi, mais comme un vieux chien errant que je suis en train de devenir, et croyez‑moi, la détresse d'un vieux chien est bien différente de celle d'un jeune. Comme il est malséant de hurler dans les rues, je compte aller sous peu m'en donner à gueule‑que‑veux‑tu dans une forêt un peu lointaine où je penserai tous les jours à votre
« paradis de la femme[3] ».
Hier j'ai lu d'une traite
Marie Donadieu[4] mais ne le relirai pas. Et pourtant, toute femme doit être protégée, car ce n'est pas de sa faute si elle est née femme
[5], mais le diable est de savoir comment s'y prendre : il n'y en a pas deux pareilles.
Je connaissais ma femme depuis 55 ans quand après 37 ans de mariage elle m'a quitté dans des circonstances particulièrement douloureuses, le 4 décembre dernier, juste le jour où j'atteignais 62 ans. Elle repose dans un cimetière situé à mille kilomètres d'ici, et je sèche des fleurs pour les lui apporter prochainement. Elle était douce, tendre, compatissante comme elle seule savait l'être. C'était à la fois ma mère et ma sœur, et je me rends compte, tous les jours davantage, de ce que je fus gâté par elle mille fois plus que je ne le méritais. Je ne vivrai plus assez longtemps
[6] pour pouvoir concevoir tous les remords auxquels je suis condamné pour n'avoir pas su correspondre à son affection. Enfin tout ceci me regarde et je vous demande pardon de vous faire perdre votre temps à lire mes doléances. J'arrive au fait : après une vie de travail et de privations, toujours plutôt à court d'argent, je crois que je laisserai derrière moi une petite fortune. Je veux en affecter la moitié au moins à la constitution du noyau d'un fonds destiné à une œuvre de protection aux [sic] femmes, surtout aux jeunes filles et spécialement aux jolies filles, plus exposées que les autres à devenir la proie ou les bibelots des « gorilles » dont parle Le Dantec dans son livre
Savoir[7] au chapitre de la morale sexuelle.
Le Dantec est mort
[8] car sinon je l'aurais importuné aussi.
Cette œuvre sera un hommage à la mémoire de ma vieille chérie et si elle en a connaissance dans l'autre monde, s'il y en a un, elle me repardonnera mes brutalités passées.
Or, n'ayant jamais été qu'un vulgaire médiocre négociant, ingénieur manqué, artiste avorté, etc., etc., je manque, malheureusement ou heureusement, de la préparation intellectuelle requise pour pouvoir donner une forme pratique à mon idée, tracer un plan quelconque de mon œuvre qui reste à l'état d'intention, et le restera aussi longtemps que je ne serai pas aidé, conseillé, encouragé comme j'en ai tant besoin. Je n'ai aucun titre à votre attention et si je m'adresse à vous c'est parce qu'il me semble que vous savez tant des côtés pénibles, douloureux, de la vie des femmes, que vous devez avoir le cœur bien placé pour m'écouter.
En général on m'indique des œuvres à programme étroit, limité, que j'approuve tout en déplorant que tant de nobles efforts soient disséminés dans des sens divers.
Il me semble que les premiers fonds réunis devraient servir surtout à subventionner la propagande destinée à faire connaître l'œuvre en projet, à rallier des adhésions intellectuelles et financières.
Après la satisfaction de quelques legs personnels, j'évalue à plutôt deux millions de francs le noyau initial que je laisserai à l'œuvre. C'est de l'argent mais c'est si tristement peu en regard de tout ce qu'il faudrait pour que l'œuvre puisse fonctionner utilement.
On me dit que sans l'intervention de la religion, il n'y a rien à espérer… Tant pis s'il en est ainsi car je veux qu'avant tout mon œuvre soit libre penseuse.
On me dit que je ne dois pas compter sur des femmes seules pour organiser, mettre en train, administrer l'œuvre. Et pourquoi devrais‑je exclure les hommes ? Dans le tas, il y a des braves gens parmi eux !
[9]
Et voilà, le papier coûte cher, les yeux commencent à me faire mal ; il fait froid et je n'ai pas envie de rester geler (nous sommes au cœur de l'hiver ici) en vous énumérant sans ordre toutes sortes d'idées confuses.
Je serais heureux de pouvoir compter sur vous, Marie‑Claire, et vous en remercie d'avance.
Veuillez agréer, Mademoiselle, l'assurance de ma respectueuse considération.
Léon Denis
[1] La lettre a été postée le 2.
[2] « Une sorte de hurlement s'éleva soudain près de moi. On eût dit la plainte d'un jeune chien, et il me fallut un moment pour comprendre que c'était Mlle Herminie qui pleurait. Assise sur des pierres éboulées, les mains à l'abandon et la tête renversée sous la lune, elle poussait un cri monotone et long comme si elle lançait dans l'espace un appel convenu afin que sa douleur soit recueillie et que rien n'en fût perdu. »
[Audoux (Marguerite), L'Atelier de Marie‑Claire, Fasquelle, 1920, p. 211‑212 (p. 221‑222 dans l'édition des Cahiers Rouges)].
Mademoiselle Herminie est la vieille voisine de Marie‑Claire. Toutes deux font une escapade de quelques jours en Bourgogne, où la femme âgée fut autrefois éconduite (calque de l'histoire vécue par Marie‑Claire dans le roman précédent). C'est la douloureuse émotion, allant crescendo, provoquée par le pèlerinage en question, qui trouve son acmé dans ce passage.
[3] Cette bribe de chanson clôt ironiquement le roman (édition de 1987 des Cahiers Rouges, p. 269).
[4] De Charles‑Louis philippe
[5] Quelle pâture de choix pour les féministes ! Mais Charles‑Louis Philippe, que vient de lire Léon Denis, ne tenait‑il pas des propos similaires ? (Voir la fin de la lettre 21 de Marguerite Audoux à André Gide).
[6] Effectivement, Léon Denis mourra l'année suivante, le 18 juillet 1921 (voir la lettre 284).
[7] Félix Le Dantec (1869‑1917), après avoir été reçu premier à l'école Normale Supérieure, entra comme préparateur en 1888 à l'Institut Pasteur, où il eut pour maîtres Metchnikoff et Pasteur lui‑même. Docteur ès sciences en 1891, puis universitaire et écrivain, il soutient la thèse que l'individu est soumis à l'adaptation et que sa liberté est illusoire. Il s'oppose à Bergson et au nouveau spiritualisme français. Ses œuvres maîtresses sont
Le Déterminisme biologique et la personnalité consciente (1897),
Athéisme (1906) et
L'égoïsme, seule base de toute société (1911).
Savoir est publié après la mort du savant, en 1920.
L'allusion au « gorille » renvoie au « gorille féroce et lubrique » de Taine, dont se réclame Le Dantec.
À propos de la morale sexuelle, Le Dantec se fonde, comme ailleurs, sur les « désharmonies » irréductibles qui nous dirigent.
Tout ce courant de pensée s'accorde à la tonalité des trois envois de Léon Denis à Marguerite Audoux, où perce un pessimisme désabusé, proche parfois du cynisme.
[9] Ce paragraphe n'est pas des plus clairs. Ne devrait‑on pas plutôt comprendre en son début :
« On me dit que je ne dois compter que sur des femmes seules… » ?
";"Critique émue des deux premiers romans - Marie Donadieu - Projet d'une œuvre de bienfaisance pour la défense des femmes";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
292;"Denis, Léon";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-10-12;;"Arguments en faveur de sa future œuvre - Propos badins et amicaux, notamment sur l'argent";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Léon Denis à Marguerite Audoux : 275 - 276 - 277";;"Buenos Aires";"Rue Léopold-Robert";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Léon Denis à Marguerite Audoux";;;277;Inédit;;;"Lettre autographe trouvée dans l'enveloppe de la lettre 275, qui contient les trois envois de Léon Denis à Marguerite Audoux.
";"Léon Denis
Casilla Correo 438
BUENOS AIRES[1]
B[uenos] Aires 12 octobre 1920
Mademoiselle Marguerite Audoux
Rue Léopold‑Robert, 10
Paris
Votre lettre du 5 septembre
[2] ne m'a nullement découragé. Tout en me déclarant que vous pouvez ne m'être d'aucun secours, vous m'avez ouvert les yeux sur bien des points et merci. Je vous en prie, Marie‑Claire, ne me flanquez pas à la tête ces sacrés millions comme s'ils vous faisaient concevoir un certain mépris pour moi : je vous assure que ce n'est pas de ma faute si le vieux chien crève dans un coin en laissant deux millions et probablement plus.
Vous vous méfiez des œuvres usuelles, etc., et moi donc ! J'en connais des exemples comme celui que vous citez et c'est pourquoi je voudrais tout faire mieux si possible… ! Merci pour cette page que je publierai peut‑être un jour ou l'autre et comme je ne connais rien aux conventions littéraires, etc., je verrai de mettre [sic] ma conscience en règle, avant de fermer la présente, en y insérant un petit billet dont vous ferez l'usage que vous voudrez mais sans vous aviser de me remercier car c'est moi qui resterai votre obligé. Entendu ?
Si vous vous imaginez que vous m'avez épaté avec votre « croquis » de votre train de vie, détrompez‑vous, je ne vous plains même pas. N'ayant pas de servante, vous êtes servie à votre goût et n'avez pas de « sujet » d'inquiétude dans votre logis.
Ma pauvre vieille chérie, quand nous nous mariâmes en 1882, n'ayant jamais pelé une pomme de terre ni cuit une côtelette, élevée dans un certain luxe chez des grands‑parents riches, se mit en devoir de brûler des beefsteaks et de dessécher des carottes, etc., etc., pour arriver bien vite à résoudre tous les problèmes de la confection de notre fricot. Elle ne voulut jamais avoir de servante et c'est une des raisons pour lesquelles je ne parviens pas à me consoler, car maintenant qu'enfin j'aurais pu lui procurer certaines douceurs, elle n'y est plus. – Voulez‑vous savoir pourquoi je vous écris ce matin ? Parce que hier soir, rentrant de la ville, j'ai été pris dans une pluie diluvienne qui m'a mouillé mon unique costume à tel point que je ne pourrai le mettre probablement que demain… ! Qu'en dites‑vous ? Et je vous écris en robe de chambre (achetée à Anvers en 1889 et elle tient encore un peu ensemble [sic]). Ces sacrés millionnaires ! l'assistance publique, 21 ans, etc., etc. Merci, Marie‑Claire ! Et qu'il y a de braves hommes… ? Certainement qu'il y en a mais les vrais n'en portant pas l'étiquette révélatrice sur le front, on ne les découvre que par hasard, mais quelle joie alors !
Je vous en prie, ne me dites pas que vous ne pouvez m'être d'aucun secours ! Je
crois à la sympathie que vous voulez bien m'accorder et vous en sais gré à un point que vous ne vous figurez probablement pas. Le fait seul que vous m'ayez répondu m'est déjà un secours et quand vous disposerez d'un moment entre les soins de votre vaisselle et ceux que vous donnez à votre jeune compagnon souffrant
[3], et si vous n'avez pas totalement mis à sec l'encrier d'où vous tirez des pages si émouvantes, pensez au plaisir qu'éprouverait votre vieil ami ou plutôt vieux ami, coureur des bois, en recevant de temps en temps quelques lignes de la couturière de Paris. N'y dit‑on pas « mécanicienne » ?
Si je pouvais vous être utile ou agréable ici, veuillez me dire comment. Un de ces jours, sans m'inquiéter de ce que vous m'avez envoyé promener (si je devais vous en croire), je vous écrirai en résumant des lettres reçues d'autres femmes, et ce sera probablement un soir que le mauvais temps m'empêchera de sortir de ma case en bois, là‑haut, au bord du majestueux Paraná. Si je parvenais à mettre mon œuvre sur pied, je me paierais volontiers le luxe d'un dernier bain de millions de mètres cubes d'eau tiède et m'y trouvant bien, n'en sortirais plus, car vous avez mis le doigt sur la plaie : ce vieux chien ne parvient pas à vieillir et l'idée de ce qu'il peut vivre longtemps encore ne lui offre aucun charme
[4].
Juventud, divino tesoro,
Ya te fuiste, para no volver…
Cuando quiero llorar, no lloro,
Y á veces lloro, sin querer
[5]
(Ne sont pas de moi)
Veuillez croire à l'affectueux respect de
Léon Denis
[1] Même en‑tête tamponné que celui de la lettre 275
[2] Lettre qui se trouve peut‑être encore à Buenos Aires. Les éléments ici présents nous éclairent cependant sur ce que dut être la réponse de la romancière dans sa lettre du 5 septembre.
[3] Paul d'Aubuisson a subi une opération à la gorge (voir l'avant‑dernier paragraphe de la lettre 265 de la romancière à Lelièvre), et demeure fragile et délicat.
[4] Léon denis, rappelons‑le, s'éteindra moins d'un an plus tard, le 18 juillet 1921 (voir la lettre 284 de Germaine Hauman à Marguerite Audoux du 24 novembre 1921, qui apporte d'ailleurs de nouvelles précisions sur les réponses de la romancière).
[5] Jeunesse, divin trésor,
Aujourd'hui tu es partie à jamais…
Quand je veux pleurer, je ne pleure pas,
Et parfois je pleure, sans le vouloir. (Poète non identifié)
";"Arguments en faveur de sa future œuvre - Propos badins et amicaux, notamment sur l'argent";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
293;"Fargue, Léon-Paul";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-07-10;;"Raisons de l'ajournement du voyage à Plougasnou";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Réponse à la lettre 48";;"Paris, 156, Faubourg Saint-Martin";Plougasnou;"Fonds d'Aubuisson";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Léon‑Paul Fargue à Marguerite Audoux";;;49;;;;"Fonds d'Aubuisson. Lettre autographe inédite
";"Le 17/7/10
156 Faubourg Saint‑Martin
Ma bien chère Marguerite,
Tu dois penser : Toujours le même
[1] ! Et pourtant ; voici. Au moment où je me disposais à partir, nous avons reçu une lettre de « l'administration‑Marguery
[2] » nous convoquant pour le 20, réunion des créanciers, règlement des mémoires, etc. Il y a des engagements
par écrit, à prendre, des papiers à signer, des échéances à fixer, enfin il faut donc que je sois là ! Et j'ai réfléchi qu'il valait mieux attendre que de faire ce voyage assez long pour trois jours seulement. Mais le
20 au soir,
je pars, si je suis assuré de vous trouver encore là‑bas !! Réponds‑moi immédiatement à ce sujet ‑ que je fasse avec joie mon sac.
Je t'embrasse bien fort ainsi que Michel.
Ton affectionné
[1] Allusion à l'invitation de Marguerite Audoux et Michel Yell à les rejoindre en Bretagne (voir les lettres 46 et 48). Les « faux bonds » du « Piéton de Paris » sont monnaie courante.
[2] Il s'agit à l'évidence de l'administration qui gère l'affaire familiale (le père, Léon Fargue, est mort en août 1909). Sans doute le nom de cette administration est‑il lié à celui du restaurant qui réunit souvent artistes et écrivains (voir, dans la partie ""notes"" de la lettre 9, le mot envoyé par Gide à Charles‑Louis Philippe).
[3] Le groupe d'amis prisait les surnoms. Fargue, on l'a vu dans la lettre 48, s'appelle encore « Polémon », Marguerite « Calotte », Larbaud « Grossbibisch » ou « Valero Larbi », etc. Selon Laurent de Freitas, « Philippe d'Orléans » pourrait fort bien être une simple allusion au rôle de « régent » de Fargue dans la fabrique familiale de céramiques‑vitraux.
";"Raisons de l'ajournement du voyage à Plougasnou";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
294;"Fargue, Léon-Paul";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-03-31;;"Nous reproduisons les trois poèmes de Marguerite Audoux dont il est question dans cette letre, écrits de 1901 à 1902, et publiés dans La Phalange en 1911, puis le texte de Léon-Paul Fargue qui évoque son aversion pour les coquilles, ce dont il témoigne dans le quatrième paragraphe.
« Mon Bien‑Aimé
Mon bien‑aimé est parti, et la nuit descend sur moi. Elle ne peut être en moi, cardans mon cœur brûle une flamme claire que rien ne peut m'éteindre et qui m'éclaire toute. Dans le crépuscule léger, j'erre doucement par les sentiers, espérant toujours voir le bien‑aimé dans l'autre sentier.
Parfums doux des roses et des lis,
Parfums amers des peupliers et des lierres,
Vous passez dans mes cheveux et sur ma bouche ;
Mais ma bouche garde le souvenir des parfums vivants de son baiser.
Mon bien‑aimé est parti, et mon âme est pleine de sanglots.
Pleurez sur moi, saules pleureurs :
N'êtes‑vous pas ici pour pleurer sur les peines d'amour ?
Vous laissez pendre votre feuillage comme une douce et blonde chevelure ; mais la sienne est plus blonde et plus douce.
Fermez sur moi vos rideaux mystérieux, beaux ifs ; afin que mes soupirs ne troublent pas les amours des fleurs.
Les roses toutes parfumées s'ouvrent en frémissant à l'approche de la nuit, et les liserons frileux s'enroulent dans leurs pétales pour attendre la fraîcheur du matin qui déposera sa blanche rosée au fond de leur corolle blanche.
Douce nuit, tu chantes pour m'endormir.
Mais le sommeil s'en est allé avec le bien‑aimé.
Tu chantais aussi quand il était là,
Et silencieux nous t'écoutions.
Nos mains s'enlaçaient : nos fronts se touchaient et tu passais sur nos visages avec des caresses qui faisaient frémir nos âmes et remplissaient nos cœurs de tendresse.
Nous t'aimions, belle nuit,
Avec tes brises parfumées,
Avec tes arbres balancés,
Avec tes feuilles frissonnantes,
Avec le mystérieux chagrin de tes sources,
Et le chant de tes crapauds qui soufflent dans des flûtes de perles…
Ce soir, mon bien‑aimé est parti.
Dans l'ombre, mes yeux cherchent ses yeux,
Mes doigts s'ouvrent pour caresser son front et la douceur de son cou.
Mon visage se tend pour aspirer son souffle,
Et le doux lien de ses bras manque à ma ceinture.
Douce nuit si bonne à ceux qui souffrent mets un pan de ton voile sur mes yeux afin que je ne voie plus le sentier par où s'en est allé mon bien‑aimé.
Juillet 1901.
Nouveau Logis
L'ancien était mon bien ; j'en connaissais les plus petits recoins ; pas un bruit qui ne me fût familier. Je savais à quel moment mes meubles craquaient et les ombres qui couraient le soir sur mes murs étaient mes amies. Là tout était naturel, ici tout est suspect.
Le vent ricane près de la croisée et secoue la porte comme un voleur. L'ombre de l'étagère semble un mystérieux dragon prêt à se jeter sur moi. La flamme de la bougie, attirée par quelque chose que je ne vois pas, penche toujours du même côté. Le robinet de la cuisine gronde sans cesse comme une personne grincheuse. Mon lit mal arrimé crie à tout instant, et quand enfin je commence à sommeiller, une porte de placard s'ouvre brusquement.
Octobre 1901.
Petite Abeille.
Ah ! te voilà enfin posée sur le montant de ma fenêtre. Depuis un long moment tu étais là, dansant dans le soleil levant, le soleil d'automne encore tout frais de la fraîcheur de la nuit.
D'où viens‑tu, petite abeille jaune et noire ?
Quel chemin t'a conduite par la grande ville jusqu'à mon sixième étage, et quelle gaîté ou quel désespoir t'a fait danser si longtemps dans l'encadrement de ma fenêtre ouverte ?
Parfois tu t'élançais si fort qu'on eût dit que tu voulais atteindre le ciel, puis ta danse devenait triste et ton vol retombait.
Dis‑moi, petite abeille, viens‑tu d'un bal de nuit, ou reviens‑tu de guerre ?
Quand tu t'es posée sur le montant de ma fenêtre, tout ton petit corps tremblait de fatigue. Tes pattes se repliaient sans forces, tes ailes frissonnaient et ta tête ronde remuait et se balançait comme la tête d'une vieille femme dont le cou est devenu faible.
Maintenant tu dors, petite abeille.
Tes fines pattes sont agrippées au bois, mais ton corps est si lourd qu'il penche de côté et tu fais penser à un pauvre homme sans gîte, qui a erré toute la nuit, et qui s'est endormi au matin sur un banc.
Tout à l'heure tu t'envoleras, tu secoueras tes fines ailes qui ressemblent en ce moment à des parcelles d'écaille séchées.
Tu redescendras vers la terre, où tu trouveras encore des fleurs et des ruisseaux.
Mais maintenant, dors dans le rayon du soleil levant, dors tranquille sur la boiserie de ma fenêtre ouverte, car j'ignore d'où tu viens, petite abeille. Mais que tu viennes d'un bal de nuit ou que tu reviennes de guerre, dors jusqu'à midi, sous le doux soleil d'octobre.
[1] La Phalange, 20 mars 1911, p. 206‑209
«COQUILLES
Écrire un livre, n'est pas tout. Il faut encore, comme disent les éditeurs, le fabriquer. C'est alors que commence le tourment de l'auteur.
D'un manuscrit qui, lourd et délicieux compagnon de vos nuits, témoin discret, complice assidu de vos fatigues et de vos ratures, vous était devenu un ami et un confident, on vous apporte un beau matin la copie dactylographiée. Ce n'est plus votre enfant, avec ses taches de rousseur et ses cheveux mal peignés, mais quelque chose de net, de sec et de froid, qui vous est totalement étranger et même hostile.
Une terreur vous prend. Vous songez aux bévues commises par les écrivains les plus illustres, aux pièges (en voici du galimatias) que vous tend la langue à chaque détour de la phrase. C'est Saint‑Simon écrivant : « Force gens de robe et de Paris étaient allés à la suite… » (Ces raccourcis, d'ailleurs, me plaisent.) C'est Voltaire, dans La Princesse de Babylone[1] : « Une multitude de gens à pied suivaient en cheveux gras et en silence ». C'est Verlaine, dans Vœu, des Poèmes saturniens, vantant pour commencer, d'une aimée dont il prétend se souvenir :
L'or des cheveux, l'azur des yeux, la fleur des chairs,
Mais qui devient, à la fin du sonnet :
Douce, pensive et brune, et jamais étonnée.
Vous avez beau dire, avec Montaigne, ils (les lecteurs) concluront à la profondeur de mon sens par l'obscurité. Vous préférez cependant vous montrer en pleine lumière, tel que vous êtes, et c'est aussi pour ne pas donner aux pédants l'occasion de rééditer pour vous, par lettre anonyme, et souvent dans un style moins choisi, la fameuse épigramme de Maynard :
Si ton esprit veut cacher
Les belles choses qu'il pense,
Dis‑moi, qui peut t'empêcher
De te servir du silence ?
Bref, vous êtes lu et relu. Vous avez dépouillé, clarifié, ébarbé, rogné, poli votre texte. Mais ce n'est pas fini. Et même, ça commence. On va vous livrer à l'imprimeur.
Un éditeur digne de ce nom fait lire les épreuves, avant de les envoyer à l'auteur, dont après tout ce n'est pas le métier, par le correcteur de l'imprimerie, d'abord, et les fait lire par son correcteur particulier, ensuite, quand il ne les revoit pas lui‑même. Mais le correcteur, pour cause de déformation professionnelle, ne regarde qu'à la typographie, tandis que vous ne regardez qu'au sens. Le correcteur sait toujours, par exemple, que Clemenceau ne prend pas d'accent aigu sur l'e, mais il vous laissera passer, sans sourciller, l'anachronisme le plus honteux, la catachrèse la plus vicieuse et le pataquès le plus granuleux.
Parfois aussi, et c'est là le plus dangereux, le correcteur se mêle de vous corriger. Ce fut ce qui arriva à La Fontaine qui avait écrit : que la sage Minerve sortit tout armée de la cuisse de Jupiter. Le typographe flaira l'erreur, et fit sortir la déesse de la cuisine. Il y a aussi la pêche au cachalot devenue la pêche au chocolat, Albéric II pour Albéric Second, la pommade contre la chute des chevaux et autres gentillesses…
Je n'ai jamais donné le bon à tirer d'un de mes livres sans trembler. Mais je n'en ai pas un sur deux qui soit exempt de scories. Il arrive que l'on m'apporte quelque plaquette à signer. Croyez‑vous que cela me fasse toujours plaisir ? Je n'en profite pas pour évoquer les beaux jours de ma jeunesse. Je me saisis rageusement d'une plume et je commence par corriger pages 6, 8 ou 53, j'y vais naturellement « les yeux fermés », les insupportables coquilles dont je devrais avoir la sagesse de me dire que je suis seul, sans doute, ou à peu près seul à les connaître, pour en souffrir naïvement.
Je profite donc de l'occasion pour rétablir, dans un de mes derniers livres, Refuges, une phrase dont le corrigé n'avait pas été reporté par moi sur les dernières épreuves et qui m'empêche de dormir. Il faut lire, à la page 53, ligne 23 (si vous lisez…) : « Les formes d'une nuit qu'ils pourraient se flatter d'avoir percée à jour, » (etc.).
Mais ne croyez‑vous pas que la matière de l'imprimerie fait des blagues et qu'il y a, comme dans Samuel Butler, une révolte des machines ? Moi, je pressens des meetings : les caractères qui ne sont pas « de bonne composition » sortent de leurs composteurs, se groupent par affinités et commencent à parloter : « Et toi ? On t'a corrigé ? Et tu as cédé ? grand lâche ! Moi, je saute ! » Et il y a aussi les loustics‑fantômes qui changent les marbres de place, comme les étudiants farceurs du temps de Guy de la Farandole changeaient de porte les chaussures dans les hôtels.
Mais il y a peut‑être aussi une « reine » des caractères, comme il y a une reine des abeilles, des fourmis ou des termites… »
[Fargue (Léon‑Paul), Lanterne magique, Robert Laffont, 1943, p. 9‑15].
[1] in Romans et Contes.
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;Paris;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Léon‑Paul Fargue à Marguerite Audoux";;;111;"Cette lettre est reproduite dans le cahier 1 de la Revue de Belles‑Lettres (1964) publiée par les sociétés de Belles‑Lettres de Lausanne, Genève, Neuchâtel et Fribourg, avec des notes et un préambule de François Talva, alors Secrétaire Général des Amis de Charles‑Louis Philippe.
";;;"Lettre autographe
";"[Paris] Le 31/3/11[1]
Ma bien chère Marguerite,
Le temps me dure de ne pas te voir[2]. Je reçois
La Phalange[3] et je lis tes poèmes[4]. La bonne odeur d'arbres la nuit du « bien‑aimé » ! La nuit où les rainettes laissent échapper des bulles d'opale de leur petit goitre en peau de gant blanc[5]… Et les images de « Nouveau Logis » et de « Petite Abeille » , donc ! Il y en a qui sont de fameuses trouvailles. Eh marche, hardi ! Il y a encore de la jubilation en bouteilles sur la planche!
[6]
Les miens ne contiennent pas trop de coquilles. Si : le titre. Poèmes et non pas Poème. Il y a aussi : Estampe – qui est très ancien et que j'aurais bien voulu qu'on ne publiât pas ! (Je suis allé à Bar‑le‑Duc[7]. Mais il était trop tard). Il y faut lire : …paraphe et comme une accolade et non : ou comme…
Dans : J'ai passé la croix de Fer frappée de la Foudre, il faut rétablir ainsi le texte, en bas de page : Le buisson de gauche[8] se creuse comme une vague. Au bout du désir, là‑bas, sur la petite place où s'assied la lumière, la même barrière de branches tordues noue son serpent noir sur le ciel gonflé d'orage…
Enfin ! Je te demande pardon de tous ces détails, mais tu sais combien j'y tiens !
Je suis aussi allé à Bruges[9] ! Ah, mon amie ! Je te raconterai ça ! Il faut vraiment que je me remue pour ne pas m'abandonner à des crises de désespoir. Et encore…
As‑tu reçu ce vieux rossignol de Tancrède[10] ?
Quelque chose me dit que je te verrai bientôt…
Nous t'embrassons comme nous t'aimons, à plein cœur.
Ton
Léon‑Paul Fargue
Notre Julienne[11] est rétablie !
LPF
[1] La date se situe au‑dessus d'un blason servant d'en‑tête.
[2] Rappelons que Marguerite Audoux est depuis plus de deux mois à Saint‑Jean‑sur‑Mer.
[3] La revue de Jean Royère, où viennent de paraître les trois poèmes en prose de Marguerite Audoux
[5] Fargue transforme à sa façon « le chant de tes crapauds qui soufflent dans des flûtes de perles… ».
[6] L'enthousiasme de Fargue est surprenant quand on constate la distance qui sépare sa veine poétique réelle de ce qu'il faut bien considérer chez Marguerite Audoux comme des poésies d'adolescence, sans surprises, d'une rhétorique un peu scolaire et laborieuse.
[7] « […] à Bar‑le‑Duc s'imprime La Phalange, et à Bruges où il se rendra aussi et pour les mêmes raisons [voir la suite de la lettre], s'imprime à la St. Catherine Press la Nouvelle revue française.
Léon‑Paul fargue est en état de révolte permanente contre les coquilles qui défigurent ses vers imprimés. Il réclame de son éditeur des épreuves qu'on ne lui donne pas, ou qu'on ne lui donne qu'en maugréant. Il a des sueurs froides à la pensée qu'une bévue qu'il n'aura pas su détecter dans son manuscrit, qu'une faute outrageante due à quelque ignorant typographe, le couvriront de honte pour l'éternité ! Il a conté toutes ses terreurs, non sans humour, dans un texte de Lanterne magique intitulé tout simplement « coquilles » (voir supra). Il n'est pas jusqu'aux machines elles‑mêmes qu'il ne soupçonne de quelque méchant complot à son égard. […]» (Note de François Talva). [Voir les références dans la partie ""PUBLICATION""].
[8] de gauche a été omis dans l'édition de François Talva.
[9] Voir la note 7 de la présente lettre
[10] « […] Tancrède, fantaisie poétique en prose et en vers, première œuvre de Léon‑Paul Fargue, avait été publié seize ans auparavant, en 1895, dans le supplément français de la revue franco‑allemande Pan. « Je sortais à peine du lycée quand je l'ai composé, a‑t‑il dit à Frédéric Lefèvre qui rapporte ses paroles dans les Nouvelles littéraires du 15 juin 1929. Il était inspiré par une femme dont nous étions tous amoureux, une Fanny ». (Note 4 de François Talva).
[11] Voir la note 1 de la lettre 102
";"Propos sur les poèmes de Marguerite Audoux et les siens - Tancrède";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
295;"Descaves, Lucien";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-01-07;;"
Fils d'un graveur, Lucien Descaves (1961-949) passe une enfance modeste dans un quartier pauvre de Montrouge. En 1882, il publie son premier roman, Le Calvaire d'Héloïse Pajadou, dans lequel il s'affirme déjà comme un observateur amer de la société. Sa satire du milieu militaire, notamment avec Sous‑offs (1889), lui attire poursuites judiciaires (pour outrage aux bonnes mœurs et injures à l'armée) et acquittements. La position qu'il défend contre Zola dans le Manifeste des Cinq (Le Figaro du 18 août 1887) lui ferme les portes de la Société des Gens de Lettres. Le monde officiel des lettres, cependant, lui accorde un siège, en avril 1900, à la « Société littéraire des Goncourt », dont les statuts sont publiés au Journal officiel le 26 janvier 1902, le premier prix étant remis le 21 décembre 1903 au restaurant Champeaux. Là est bien la grande affaire, puisque, en novembre 1910, Marguerite Audoux est « goncourable », et Descaves toujours dans le jury… Si la romancière conçoit des craintes par rapport à ses concurrents, ses amis, eux, se méfient au plus haut point de Descaves (qui deviendra président de l'Académie Goncourt en 1944). Le 11 novembre 1910, Fargue écrit à Larbaud :
« Ah ! le bon accueil fait par Descaves à Marguerite ne m'inspire qu'une médiocre confiance. Je me rappelle les bonnes paroles et les promesses prodiguées à Philippe. Et j'ai bien peur que ce vaguemestre de L'A[cadémie] G[oncourt] ne lui ouvre les bras que pour l'étouffer. Timeo Danaos. »
[Léon‑Paul Fargue – Valery Larbaud, Correspondance (1910‑1946), texte établi, présenté et annoté par Th. Alajouanine, Gallimard, 1971, p. 35].
Descaves n'est donc pas en odeur de sainteté parmi les amis écrivains de Marguerite Audoux. Philippe lui‑même, à l'instigation d'Eugène Montfort, a manifesté une réaction écrite qui a fait du bruit dans la république des lettres. Si Léautaud s'en fait l'écho dans son Journal, citons Francis Jourdain, l'un des membres du groupe de Carnetin, qui relate les suites du malencontreux papier cosigné par Philippe et Montfort :
« Ce mauvais article eut pour conséquence une missive acerbe de Descaves, suivie de deux ou trois autres, dont je veux espérer que leur hargneux auteur eut bien vite honte de les avoir écrites. Je ne sais quelle obscure rancune lui faisant perdre toute mesure et tout sentiment des réalités, Descaves n'allait‑il pas jusqu'à accuser Philippe – à la fois bien trop timide et bien trop orgueilleux pour avoir jamais rien sollicité – d'avoir, vil arriviste, usé le paillasson et tiré la sonnette des Chers Maîtres ! Indigné d'une aussi scandaleuse injustice, Gide conserva ces lettres que Descaves, assurait‑il, n'emporterait pas en paradis – (Une perquisition en Enfer permettrait peut‑être la saisie de ce document). »
(Jourdain, Francis, Sans remords ni rancune, Corrêa, 1953, p. 192)
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Lucien Descaves à Marguerite Audoux : 305 - 309
";;Paris;"
Mademoiselle Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
14e
E.V.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Lucien Descaves à Marguerite Audoux";;;305;Inédit;;;"
Lettre autographe (feuille jaune extraite d'un bloc, les dents se trouvant au bas de la feuille)
En haut à gauche du recto de l'enveloppe jaune figure un en-tête :
LE JOURNAL
100, Rue de Richelieu
";"
[Paris] 7 janv[ier] [19]26
Chère Marguerite Audoux,
Je n'aime pas votre titre
[1], mais vous y tenez ; je voudrais n'en plus parler et vous le conserver. Dernière objection : Si nous appelons l'attention sur ce nom de
Beaubois (qui n'est pas beau), je redoute la réclamation d'un confrère qui le porte et signe des articles :
M. Beaubois, docteur en droit. Il vous serait impossible de changer le titre en cours de publication. Réfléchissez-y et donnez-moi votre réponse, afin de prendre vos responsabilités. Si vous êtes d'avis de passer outre, il sera fait à votre guise et nous annoncerons
Annette Beaubois… question de sentiment à part, car elle a, même au fond, bien peu d'importance.
Mille amitiés.
Lucien Descaves
[1] Rappelons que le titre éponyme auquel tient Marguerite Audoux pour son troisième roman, qui va paraître en prépublication au Journal du 22 janvier au 27 février, puis en volume chez fasquelle le 2 avril, est Annette Beaubois. La romancière acceptera finalement qu'Annette Beaubois devienne De la ville au moulin (voir la lettre 306).
";"Sur le titre du troisième roman";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
296;"Descaves, Lucien";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-03-03;;"Invitation à passer le voir";"Audoux, Marguerite";"Feuille double jaune clair petit format ; seule la première page est remplie)";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Lucien Descaves à Marguerite Audoux : 305 - 309";;Paris;"
Mademoiselle Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
14e
E.V.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Lucien Descaves à Marguerite Audoux";;;309;Inédit;;;"Lettre autographe
En haut à gauche du recto de l'enveloppe jaune figure un en-tête :
LE JOURNAL
100, Rue de Richelieu
";"[Paris] 3 mars 1926[1]
Chère amie,
Lorsque vous viendrez au
Journal pour y toucher le prix de votre roman, tout près de dix mille francs
[2], notez que l'on m'y rencontre entre 5 et 6h. et ne partez pas sans me serrer la main.
Affectueusement à vous.
Lucien Descaves
[1] Entre la prépublication et la publication de De la ville au moulin
[2] Environ 6000 euros
";"Invitation à passer le voir";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
297;"Ray, Marcel";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";"1926- 06-21";;"Sur un dîner de la romancière avec Lucien Descaves - Projet de monter lui rendre visite
";"Audoux, Marguerite";"Lettre avec l'en-tête :
Le Petit Journal
Rédaction
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marcel Ray à Marguerite Audoux : 128 - 320";;Paris;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marcel Ray à Marguerite Audoux";;;320;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
17, rue du Vieux-Colombier (VI)
Ma chère Marguerite,
Le jeune Pierre Descaves - (pas si jeune qu'il[3] en a l'air) - me dit que son vieux et noble père[4] a déjeuné ou dîné avec toi samedi et que ce fut un flirt des plus inconvenants. Je le crois volontiers. Pierre Descaves ajoute qu'il fut question de moi au milieu de ces amoureux entretiens. Les oreilles ne m'ont pas tinté ; je suis trop habitué à ce que mes contemporains médisent de moi. Mais me trouvant en face de ma mauvaise conscience et me demandant si j'ai, pour ne pas voir cette vieille chipie de Marguerite, d'autres raisons que mon incomparable paresse, je décide que je vais prendre mon bâton de pèlerin et grimper tes[5] six étages pour m'aller faire enguirlander. À bientôt donc et qu'on se le dise. Je t'embrasse
Marcel Ray
[1] Ces deux premiers mots en capitales sont imprimés.
[2] Lettre parvenue à destination le lendemain
[3] il est suivi d'une rature, et le
e de
en est surchargé.
[5] Le déterminant possessif est en surcharge.
";"Sur un dîner de la romancière avec Lucien Descaves - Projet de monter lui rendre visite";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 3 et 5 de la partie TEXTE"
298;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-06-29;;"Questions domestiques - Voyage Paris-Montpellier - Suzanne Ray - Valserine
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marcel Ray à Marguerite Audoux : 128 - 320
";;Montpellier;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marcel Ray à Marguerite Audoux";;"Marcel Ray (1878-1951) est le fils du directeur de l'école Carnot de Vichy, école primaire supérieure dont le jeune Larbaud fut l'élève en 1889. Mme Larbaud mère fait de Marcel Ray un modèle et un mentor pour son fils, puis ce rapport tutélaire se transforme en une amitié d'égal à égal, dont suffit à témoigner l'abondante correspondance réunie en trois tomes chez Gallimard. Ray, dans le Groupe de Carnetin, représente l'intellectuel. À l'époque où les amis se réunissent, le jeune normalien vient d'être reçu deuxième à l'agrégation d'allemand. Après avoir passé sa thèse d'état il s'orientera, en 1912, vers le journalisme. Il sera correspondant du Figaro à Vienne, s'occupera de la section de politique étrangère et coloniale au Petit Journal dont il deviendra le directeur politique. En 1932, il est Directeur adjoint du Cabinet du Ministre des Affaires étrangères. C'est le début d'une carrière politique active : en 1940, il est recherché par la Gestapo et la police de Vichy ; en 1941, il passe en Algérie, collabore à Combat et sera chargé par de Gaulle de la direction des Affaires culturelles. Sa carrière se termine, en 1946, par la Direction de l'Information en Autriche.
Cette fiche signalétique présente l'intérêt de nous montrer la grande diversité des personnalités qui composent le Groupe de Carnetin. On aura compris que Marcel Ray y trouve sa place à travers des qualités humaines sans lesquelles son immense culture eût été lettre morte pour ses compagnons. Sa modestie et sa simplicité, assorties d'autodérision, apparaissent bien dans sa correspondance avec la romancière. Ce brillant universitaire, tout comme Larbaud, est capable d'y aborder les petites questions matérielles de la vie quotidienne (cuvette qu'il a été contraint d'acheter, linge à laver, pourboire à la concierge, etc.).
Louise Dugué (Roche par son second mariage, et née Leroy, 1867-1942) est la meilleure amie de Marguerite Audoux. Toutes deux se rencontrent à Paris en 1886. Après le départ du mari de Louise, les deux jeunes femmes cohabitent dans le quartier de Vincennes, avec les deux petites qu'elles élèvent (Lucyle Dugué et Yvonne, la nièce de la romancière). À l'heure du succès de Marie‑Claire, Louise Dugué fait office de «garde du corps», refoulant les trop nombreux tapeurs, d'où le surnom que lui donne parfois son amie : «Rabat‑Joie». Jusqu'à la fin, Louise et sa fille Lucyle seront aux côtés de l'écrivaine. La correspondance entre Marguerite Audoux et ces deux femmes s'inscrit dans le second ensemble épistolaire (correspondance familiale et familière).
";128;Inédit;;;"Lettre autographe
";"Montpellier, 29 juin 1911
Ma chère Marguerite,
En descendant de chez toi[1] j'ai sonné vainement à la porte de la blanchisseuse ; il n'y avait personne. Je n'ai donc pas pu lui remettre le montant de ma créance. Veux‑tu régler ça, je te prie, et attendre que nous repassions à Paris pour te rembourser ? Je pense qu'en donnant trois francs à Mme Chasles[2], ce sera suffisant. Mais je laisse ça à ton appréciation, et te prie de faire pour le mieux, car Mme Chasles et sa fille m'ont montré beaucoup de complaisance.
J'ai fait un très mauvais voyage dans un compartiment de troisième bondé. Je suis tombé hier matin sur le quai de Montpellier et dans les bras de Suzanne[3], noir, sale et inconscient. J'ai roupillé une bonne partie de la journée. Et ce matin, devant être à la Faculté à 8 heures[4], je me suis réveillé à 8 heures 10. J'y ai couru habillé à la va‑comme‑je‑te‑pousse, les yeux troubles, la bouche amère, avec une barbe de 3 jours ; je dormais debout, et en entrant dans la salle où étaient assemblés mes augustes collègues, je leur ai distribué des poignées de main très molles en leur disant « au revoir » au lieu de « bonjour ». Ils ont échangé des regards inquiets et m'ont cru fou ou saoul ou accablé par un énorme malheur. Sur quoi j'ai demandé si on avait besoin de moi, et ayant appris que non, je me suis trotté à la hâte, les laissant en pleine consternation. Puis, dans la rue, j'ai réussi à me réveiller.
Je n'avais annoncé mon voyage à personne ; mais tout le monde sait que je suis allé à Paris. Comment ? mystère et perspicacité des petites villes. Tout le patelin est agité des commentaires et suppositions qu'on fait sur mon compte. Je rigole bien, ma vieille, en pensant à la tête de tous ces idiots qui s'interrogent les uns les autres. Je garde et garderai un silence souriant. Et dans deux ou 3 semaines, je ficherai le camp de Montpellier sans dire adieu à personne. Cela confirmera les jabirus d'ici dans leur idée que je suis un drôle d'original, pas tout à fait sain d'esprit.
Je t'embrasse, ma vieille Marguerite (tu vas finir par te fâcher en voyant que je t'appelle toujours « ma vieille ») en te remerciant de tes bonnes côtelettes et de ta bonne affection. Mon meilleur souvenir à Louise Dugué. Suzanne, qui supporte tant bien que mal l'effroyable chaleur qu'il fait ici, est heureuse de penser qu'elle te verra bientôt et se joint à moi pour t'embrasser, encore une fois, bien affectueusement.
Marcel Ray
J'ai par hasard oublié chez Valéro larbi[5] un certain nombre d'objets. Mais je les retrouverai, j'espère, et les reprendrai pour pouvoir en oublier d'autres, à moins que l'œil perçant de Suzanne ne ramasse tout
[6].
Bon courage pour la valserine[7]. Et remercie bien pour moi tous les amis qui m'ont accueilli, engraissé et réconforté.
[1] Ray, de passage à Paris du 21 au 27 juin 1911 (voir dans sa correspondance avec Larbaud, Gallimard, tome deuxième, la lettre du 19 juin 1911, p. 121), a pu profiter de la double hospitalité (ce qui est confirmé par la suite de la lettre) de Marguerite Audoux et de Larbaud, chez qui finalement il loge (lettre de Ray à Larbaud du 9 juillet 1911, Ibid., p. 127).
[2] Orthographié /Chale/ par la romancière (voir les lettres 107 et 137 de Marguerite Audoux à Larbaud et Werth). Il s'agit d'une femme de ménage, dont la fille habite l'immeuble de l'écrivaine (10, rue Léopold‑Robert).
[4] Marcel Ray, normalien et reçu deuxième à l'agrégation d'allemand, mais qui à trente‑trois ans n'a pas terminé la rédaction de ses thèses, est suppléant à la faculté de Montpellier. Dans sa lettre du 19 juin 1911 à Larbaud (Ibid., p. 121‑123), il explique les intrigues politico‑universitaires qui le plongent dans l'inquiétude par rapport à un avenir des plus précaires.
[5] Nul besoin de traduire cette contrepèterie, digne de l'esprit de potaches que ne perdront jamais les deux compères ; leur correspondance en est un témoignage suffisant.
[6] Ce qu'écrit Francis Jourdain de Ray complète bien l'autoportrait – et l'autodérision – qui sont au principe de cette lettre :
« [L]es qualités d'un homme ont moins de valeur en soi qu'elles n'en doivent à celui qui les possède et à l'emploi qu'il en fait. De toutes celles de Ray, celle à laquelle nous étions le plus sensibles, c'était, après son indéniable intelligence, la proverbiale maladresse de cet hurluberlu qui tombait dans les escaliers, glissait, en entraînant les tapis, sur les parquets des salons où il était introduit, renversait les potiches en saluant, s'asseyait dans les confitures, écrasait les orteils des femmes auxquelles il faisait la cour, oubliait ses rendez-vous et, dans les trains, ses bagages, se bosselait le crâne au chambranle des portes dont les boutons lui restaient dans la main, perdait son parapluie, son portefeuille, la notion des réalités, et jamais le fil de ses idées. » [Jourdain (Francis), Sans remords ni rancune, Corrêa, p. 164].
[7] Pour mémoire, la nouvelle de Marguerite Audoux qui paraîtra en prépublication dans Paris‑Journal à partir du 23 septembre 1911, puis en volume chez Flammarion en 1932, réunie à d'autres récits brefs sous le titre La Fiancée. On sait que les avis sont partagés sur «Valserine». (Voir la note 135 de la lettre 114)
";"Questions domestiques - Voyage Paris-Montpellier - Suzanne Ray - Valserine";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
299;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-07-28;;"Fille d'institutrice, Marcelle Chasteau, qui deviendra
Marcelle Tinayre (1870-1948), commence à composer des vers en alexandrins à l'âge de neuf ans. Dans sa quinzième année, elle envoie un petit poème à Victor Hugo, qui la convie avenue d'Eylau et lui dit :
« Vos vers sont charmants et vous aussi. Vous avez beaucoup de talent[1]. » Puis elle poursuit des études qui la mènent au baccalauréat (le jour de l'oral du premier bac, elle est la seule de son sexe). À dix-neuf ans, elle se marie avec le graveur Julien Tinayre, qui la déçoit rapidement. En 1893,
La Vie populaire et
Le Monde illustré font paraître ses premières nouvelles signées d'un pseudonyme masculin, Gilbert Doré. Puis c'est dans
La Fronde de Marguerite Durand qu'elle continue, en 1897, de publier d'autres récits brefs. La même année, Juliette Adam, directrice de
La Nouvelle Revue, confie le manuscrit du premier roman,
Avant l'amour, de nouveau proposé sous une signature masculine, à Alphonse Daudet, qui donne son verdict :
« Ce jeune homme a de l'inexpérience, mais un grand don de romancier et beaucoup de talent, publiez le livre. ». Il le sera au
Mercure de France. De nombreux autres suivront, qui rejoindront le propos féministe des conférences données dans les locaux de
La Fronde, et dont la thématique est proche de celle de Marguerite Audoux : la grande affaire est le rôle joué par la femme dans le mariage, dont Marcelle Tinayre dénonce l'hypocrisie. Le début de
La Rebelle peut résumer son sentiment sur la question :
« Je ne peux pas vivre sans bonheur. Et la volupté du sacrifice ne me suffit pas… Je ne suis pas une sainte ; je ne suis pas une héroïne : je suis une femme, très femme… » Un autre passage annonce
La Vagabonde de Colette :
« être seule, ne dépendre que de moi, élever mon fils et me moquer du reste ! C'est presque le bonheur… » Profession de foi qui pourrait être également revendiquée par l'auteur de
Marie‑Claire, mère adoptive, parmi d'autres, de son cher Paul d'Aubuisson. Quand Marguerite Audoux envoie
L'Atelier de Marie‑Claire à Marcelle Tinayre, en 1920, celle‑ci ne peut qu'être sensible aux sinistres paroles du non moins sinistre Clément, le neveu de la patronne de l'atelier :
« ‑ Je vois bien que vous ne m'aimez pas. Mais qu'est‑ce que cela fait ? Vous m'aimerez quand nous serons mariés. / Je voulus lui répondre, mais il tenait son visage si près du mien qu'il me semblait qu'il n'y aurait pas assez de place pour mes paroles. Son souffle me donnait chaud aux joues, et sa main était très lourde à mon épaule[2]. » L'auteur de
La Maison du péché dut aussi compatir à l'effroi de l'héroïne qui, une trentaine de pages plus loin, fait ce cauchemar :
« Cette nuit‑là, je rêvai que Clément m'avait fait monter sur le siège d'une toute petite charrette, où il n'y avait de place que pour un seul. J'étais si serrée entre lui et la ridelle que j'en perdais le souffle. Clément ne se doutait de rien. Il tenait les guides à pleines mains et lançait hardiment le cheval sur un chemin tout encombré de bois coupé. La voiture restait d'aplomb et la bête bien tenue ne trébuchait pas, mais voilà qu'au tournant d'un petit pont, le chemin se fermait brusquement en cul‑de‑sac, et avant que Clément ait pu arrêter son cheval, il s'abattait lourdement et la charrette culbutait[3]. » La charrette à une place qui culbute, quelle meilleure allégorie du mariage pour les deux femmes ? Même si pour l'une cette institution représente un échec, et pour l'autre une pathétique impossibilité.
En 1933, Marcelle Tinayre prend la direction de La Nouvelle Revue féminine, à laquelle s'associent notamment Gabrielle Réval [voir la lettre 353], François Mauriac, Maurice Lavedan et Fernand Gregh [voir la note 9 de la lettre 76].
La correspondance privée de Marcelle Tinayre ne pourra être compulsée aux Archives de la Corrèze qu'en 2048.
[1] Tinayre (Marcelle),
Mémoires d'enfance et d'adolescence, manuscrit inédit dactylographié par son fils Noël, et repris par Nadine Brissard, t. 1, p. 66.
[2] Audoux (Marguerite),
L'Atelier de Marie‑Claire (1920), Grasset, Les Cahiers Rouges, 1987, p. 129.
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;"Grosrouvres (Seine-&-Oise)";"Madame Marguerite Audoux
24, rue du Palais
Les Sables d'Olonne
[1] 24, rue du Palais se trouve sous
1, rue Léopold‑Robert et
Les Sables‑d'Olonne à gauche de
Paris (14e).
N. B. : On notera l'erreur touchant le numéro de la rue Léopold‑Robert (1 au lieu de 10)
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marcelle Tinayre à Marguerite Audoux";;;274;Inédit;;;"Lettre autographe";"La Clairière
Grosrouvres
(S. et Oise)
28 juillet 1920
Madame,
J'ai lu avec beaucoup de plaisir et d'émotion L'Atelier de Marie‑Claire. C'est une œuvre très vivante, qui touche le cœur et dont la forme, si limpide, donne une sensation de vérité parfaite. Je l'ai aimée et je lui souhaite tout le succès qu'elle mérite.
Je vous remercie de votre bon souvenir, et je vous assure, Madame, de mes sentiments bien sincèrement sympathiques.
Marcelle Tinayre
";"Critique laudative de L'Atelier de Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
300;"Vioux, Marcelle";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-05-14;;" L'article reproduit ci-dessous laisse bien voir les similitudes entre les deux romancières (enfance de bergère, formation d'autodidacte, anticonformisme...).
« Marcelle Vioux
bergère et romancière
Des cheveux drus et noirs, voltigeant autour d'un spirituel visage, l'œil marron, brillant à l'unisson de la bouche sensible, un corps souple, vif dans le costume sombre ouvert sur un printanier corsage blanc à pois bleus, quelle figure évoque donc Marcelle Vioux, si jeune en dépit de vingt‑quatre volumes écrits sur l'espace de seize ans à peine ? Je le lui demande à brûle‑pourpoint. Elle rit de toutes ses dents. «Je croyais que vous étiez venu me parler de choses sérieuses.» Elle me convie à regarde de sa fenêtre le jardin du Palais‑Royal[1], teinté de brume dorée sous le pâle soleil d'arrière saison. Les gros ramiers mauves enveloppent de spires sans fin les arbres défeuillés.
‑ Je leur donne à manger tous les matins, me dit‑elle.
Derrière moi, un miaulement. Un chat paraît, deux, et puis un minuscule chaton.
‑ J'en ai douze, n'est‑ce pas. J'ai eu aussi un admirable petit coq. Il a vécu ici onze ans. Il s'entendait très bien avec mes chats. Mais ses ergots s'enkystaient sur ses vieux jours. J'étais obligée de lui faire prendre des bains saltratés… Voyez‑vous, ajoute‑t‑elle, j'ai toujours aimé les animaux. Cela me vient de loin. Mes parents étaient d'humbles paysans de la Drôme. Ils m'envoyaient garder les moutons, et aussi les vaches, les chèvres.
Les chèvres ! J'ai trouvé. Mme Marcelle Vioux ressemble à une cabrette, une fraîche et preste cabrette, comme celle de M. Seguin qui se battit si bien dans les herbes de la montagne. Ai‑je, dans l'amusement de cette découverte, marqué un moment de distraction ? Mon interlocutrice poursuit d'un ton railleur :
‑ J'allais à l'école quand j'avais le temps, c'est‑à‑dire seulement l'hiver, et après avoir porté le lait au village. Mais je faisais mes délices d'un livre merveilleux, un petit dictionnaire Larousse, que je lisais sous le chêne, au lieu de tricoter des bas. C'étaient mes voix, à moi.
‑ Et vous êtes restée longtemps bergère ?
‑ Pensez‑vous ! à onze ans, je travaillais déjà dans une usine de moulinage. Ma besogne consistait à enrouler la soie floche sur des bobines. Les souvenirs de cette époque de ma vie, je devais les utiliser dans mon roman L'éphémère, un livre qui, à cause de cela, m'est cher.
‑ Et vous continuiez de vous instruire dans votre dictionnaire ?
‑ Plaisantin ! J'avais d'autres livres à ma disposition. Ma famille était protestante, car vous savez qu'il y a beaucoup de protestants dans le Dauphiné. Comme mon goût de la lecture était connu, l'on m'avait élevée à la fonction de bibliothécaire du temple. Et je lisais, je dévorais tout ce qui me tombait sous la main.
‑ Votre vocation littéraire a donc été très précoce.
‑ Assez. Mon premier «papier» a été publié par un journal d'Avignon. Je n'avais alors guère plus de dix‑sept ans. Je dois tenir de ma grand'mère, qui excellait à raconter des histoires en patois. Quant à mes débuts à Paris, ils remontent à 1919. C'est Colette qui accueillit mon premier conte au Matin
. Entre‑temps, je faisais du music‑hall pour gagner ma vie. On m'a vue sur les planches du Concert Mayol. Mais j'étais bien trop timide pour accéder à la grande vedette [sic]… En 1920, mon roman de début, L'Enlisée
[2], paraissait chez Fasquelle…
‑ Et il obtint tout de suite un grand succès ?
‑ De scandale, oui. Pensez donc ! Une débutante qui choisissait pour héroïne une fille du trottoir ! Je me suis piquée au jeu. J'ai voulu montrer que les saints aussi étaient dans mes cordes. Et j'ai écrit Une Repentie, qui est l'histoire de Marie‑Madeleine.
À dater de ce moment, l'histoire de Marcelle Vioux se confond avec celle de ses livres. Voisine, au Trayas, d'Henri Barbusse, avec qui elle s'était liée d'amitié, la romancière fait la connaissance du député communiste Vaillant‑Couturier, qui l'introduit dans les milieux d'extrême gauche. Elle en extrait la matière d'un nouveau roman : Marie‑du‑Peuple, où elle pense avoir mis le meilleur d'elle‑même.
‑ Henri Barbusse, d'ailleurs, confesse‑t‑elle avec une sincérité charmante, n'en fut pas très content. Il m'écrivit une longue lettre où il me reprochait mon mysticisme tolstoïen. «Jamais, disait‑il, rien n'a été fait dans le monde par la bonté, pas plus que par la méchanceté pure… Je pense que la seule façon saine de considérer la violence est de penser qu'elle vaut purement et simplement ce que vaut la cause qu'elle sert…» Pauvre cher Barbusse !
L'auteur de L'Enlisée me parle de ses autres romans : Ma Route, «beaucoup plus amusant à vivre qu'à écrire» (elle n'hésita pas, pour posséder son sujet, à vivre dans une roulotte, avec d'authentiques bohémiens, et collectionna les procès‑verbaux, pour avoir négligé trop souvent de faire signer son permis de colportage dans les mairies des bourgs et villages qu'elle traversait) ; Belle Jeunesse, qui lui fit parcourir la France à bicyclette, de Paris à Biarritz, logeant à chaque étape dans les Auberges de la Jeunesse…
‑ Et puis j'ai voyagé en Palestine, en Belgique, en Roumanie, en Afrique, comme en témoignent plusieurs volumes : Au Sahara, La Dévoilée, Le désert victorieux… car je fonde toujours mes romans sur la vérité, sur une expérience personnelle…
‑ Ainsi deviez‑vous être amenée à l'histoire, et à ce François 1
er[3], que vous publiez aujourd'hui.
‑ Il avait été précédé d'un Henri IV
[4] et d'une Vie amoureuse d'Héloïse et Abélard
[5]. Je me documente du mieux que je peux, et je m'efforce à rendre mes personnages historiques aussi vivants que des héros de roman. Le reste n'est plus de mon ressort. Mais j'aurais tort de me plaindre du public…
Mme Marcelle Vioux est très modeste. Aussi modeste que timide. Elle déclare volontiers qu'elle juge son œuvre sans importance. Mais à la voir aussi pleine d'allant, de vie, débordante de projets – romans, livres d'histoire, conférences – et si simple et si franche, à se rappeler qu'elle fut une bergerette lisant son dictionnaire sous l'ombrage, on ne peut se défendre d'une sympathie qui commande l'estime – une estime nuancée d'admiration.
Yves Gandon »
(« A Paris et ailleurs », Les Nouvelles littéraires, 5 décembre 1936).
[1] Elle habite 35, rue de Valois.
[2] Il s'agit d'
Une Enlisée.
[3] Excepté
Les Amours d'Héloïse et d'Abélard, publiées chez Flammarion, et
La Dévoilée, éditée chez A. Lemerre, t
ous les livres de Marcelle Vioux sont édités chez Fasquelle.
[4] Le Vert‑Galant, vie héroïque et amoureuse de Henri IV
[5] Les Amours d'Héloïse et d'Abélard
Deux ouvrages de Marcelle Viougeas, dite Marcelle Vioux (1895-après 1951), tous deux avec envois, prennent place dans la bibliothèque de la romancière, conservée au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine :
Fleur d'amour et
Ma Route.
";"Audoux, Marguerite";"Lettre écrite sur les première et quatrième pages d'un vélin bleu double, petit format. L'enveloppe est du même papier. Sur le recto figure en bleu plus foncé, à la machine à écrire :
Madame
MARGUERITE AUDOUX
10, rue Léopold-Robert, 10
Paris (14e)
";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"
Madame
MARGUERITE AUDOUX
10, rue Léopold-Robert, 10
Paris (14e)
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marcelle Vioux à Marguerite Audoux";;;318;Inédit;;;"Lettre autographe";"
35, rue de valois
Chère et Grande Confrère,
J'ai trouvé votre beau livre
[3] en revenant du midi. La trop gentille dédicace m'a touchée profondément, mais ne m'a pas étonnée de votre part. Quel beau livre, sain, fort, émouvant ! On se sent réconcilié avec le monde, après sa lecture. Comme vous avez gardé votre magnifique cœur d'enfant qui ne veut pas croire à la laideur, à la méchanceté ! Comme vous êtes croyante, croyante comme il faudrait que nous le soyons tous, pour que le bonheur règne sur la terre !
Je ne sais comment vous dire merci. Vous m'avez fait du bien, Madame, et je suis très heureuse de vous connaître parce que vous ressemblez à vos livres. C'est rare !
Merci de tout mon cœur.
Marcelle Vioux
[1] En‑tête imprimé
[2] Lettre parvenue à destination le 15
[3] De la ville au moulin
";"Critique laudative de De la ville au moulin";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
301;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-01;;"John D. Humphries";Alain‑Fournier;;Bon;Correspondance;Français;"Lettres d'Alain-Fournier à Marguerite Audoux : 56 – 76 – 135 – 201 – 202 – 218
Lettres de Marguerite Audoux à Alain-Fournier : 160 – 204 – 208 – 209
";;Toulouse;;"Fonds Alain‑Fournier. Bibliothèque municipale de Bourges (8, place des Quatre-Piliers)";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Alain‑Fournier";"
Sur l'original, figure au crayon : « probablement 1913 » (« probablement » semble avoir été ajouté a posteriori), de la main d'Isabelle Rivière ou de son fils. Une copie manuscrite a été réalisée par Isabelle Rivière, intitulée « Une lettre et 2 cartes de Marguerite Audoux à Henri ». À droite est ajouté de la même encre : « copie‑originaux donnés à son petit‑neveu[1] Paul d'Aubuisson, 25, rue de la Croix‑Nivert. Paris (15) ». Puis « donnés à son petit‑neveu Paul » a été rayé. Un ajout, entouré, a été écrit immédiatement, toujours à l'encre, à gauche de cette biffure : « non : il n'a pas voulu faire l'échange de lettres que je lui proposais et m'a rendu celles de sa tante [sic] à Henri, préférant garder celles d'Henri. » « 1913 », qui figure aussi au crayon sur cette copie, sans le « probablement », doit à l'évidence être corrigé eu égard au lieu de création de la lettre et à l'allusion qui confirme le contexte affectif (« Il est vrai que j'avais du rire en retard depuis plusieurs mois. »). À gauche du lieu de création est écrit à l'encre par la copiste : « Lettre (sans enveloppe et sans date) ».
[1] petit a été ajouté dans l'interligne supérieur.
";"
À propos de l'Américain qui fait l'objet principal de cette lettre :
John D. Humphries est juge à la Cour d'Atlanta, en Géorgie. Nous comprenons ici qu'il a contacté les deux écrivains dans le but d'apprendre le français. Nous avons retrouvé dans le fonds d'Aubuisson les fameuses vues d'Atlanta, envoyées l'année suivante (une suite de cartes postales en couleur qui se déplie, sur la culture et le transport du coton), une autre série de cartes similaire, reçue le 7 novembre 1914, et surtout une unique lettre de J. D. Humphries à Marguerite Audoux datée du… 6 février 1937, six jours, donc, après le décès de sa correspondante. Nous reproduisons ici ce document (l'expéditeur, aux dires de la romancière, serait alors dans sa quatre‑vingtième année) :
“JUDGES :
JOHN D. HUMPHRIES
E. D. THOMAS
EDGAR E. POMEROY
VIRLYN B. MOORE
HUGH M. DORSEY
PAUL S. ETHERIDGE
A. M. SMITH,
DEP'TY CLERK
|
CHAMBERS OF THE
Judges of the Superior Court
of the Atlanta Circuit
Atlanta, Georgia [1]
|
February 6, 1937.
Madame Marguerite Audoux
71, rue de la Convention
Paris (15e), France
Ma Chère Madame,
Je vous envoye [sic] un money order pour cinq dollars.
Écrivez‑moi, s'il vous plaît, une longue lettre.
Très sincèrement,
John D. Humphries
421‑2 County Crest[2] House,
Atlanta, Georgia,
U.S.A.”
[1] Les deux parties de l'en‑tête sont ainsi imprimées.
[2] Mot peu lisible.
";160;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
Toulouse
Allée Lafayette 8 h
[Fin 1911 ‑ début 1912]
Il faut que je vous écrive tout de suite Monsieur Du Bougon pour vous dire que votre lettre m'a fait rire aux larmes[1]. Je ne pouvais plus m'arrêter et j'en avais mal au ventre. Je riais comme ça, toute seule dans ma chambre, et je vous assure que cela a duré longtemps. Il est vrai que j'avais du rire en retard depuis plusieurs mois. Mais c'est égal, votre manière de présenter J D. Humphries[2] est tout à fait extraordinaire, et je vous retiens comme traducteur pour l'avenir.
Je suis sûre que si le brave homme avait parlé de sa sœur, au lieu de son frère, vous auriez été plus aimable pour lui.
Savez‑vous qu'il s'y prend un peu tard, ce pauvre type, pour apprendre le français. Dans sa première lettre[3] il me disait qu'il était de cinq ans plus âgé que moi. En admettant qu'il ait vu mon acte de naissance (les Américains sont capables de tout) il n'aurait pas loin de 50 piges, comme on dit à Paris, et je trouve qu'à cet âge il faut un vrai courage pour commencer d'apprendre une langue, aussi j'ai tout de même de l'estime pour lui, malgré mon envie de rire de tout ce que vous dites de sa pelote de coton, et de sa barbe. Je n'ai pas encore reçu cette pelote de coton ni les vues d'Atlanta[4]. Louise[5] aura filé le coton pour en faire des chaussettes à son futur gendre et elle aura mis les vues dans un endroit où l'on va toujours seul.
Avec tout ça j'aimerais bien vous voir un peu plus gai. Savez‑vous que Louise m'a écrit que vous étiez mûr pour le mariage. Elle s'y connaît allez.
Au revoir mon cher ami. Croyez à ma très grande affection.
Marguerite Audoux
[1] Cette lettre, comme beaucoup d'autres, a disparu. Si la malle d'Alain‑Fournier n'avait pas été cambriolée [voir Rivière, Isabelle, Vie et passion d'Alain‑Fournier, Jaspard, Polus & Cie, Monaco, 1963, p. 434‑450 (chapitre XXXIV)] et si Marguerite Audoux avait conservé systématiquement les lettres qu'elle recevait, on aurait sans doute l'intégralité de la correspondance entre les deux écrivains.
[2] Voir supra la première note de la partie ""DESCRIPTION""
[3] Voir la note 9 de la lettre 106
[4] Elle ne les recevra qu'en 1913 [voir supra la première note de la partie ""DESCRIPTION""].
[5] Voir supra la seconde note de la partie ""DESCRIPTION""
";"John D. Humphries";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
302;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1934-02-23;;"
Albert Fournier (1906 - ?), jeune journaliste de sensibilité communiste, rencontre la romancière dès la fin de la première guerre ; il s'attache dans ses articles (voir notre thèse, tome second, p. 818) et dans un ouvrage en particulier (En cherchant la petite bête, Op. cit. dans les parties SOURCE et PUBLICATION) à faire revivre l'atmosphère de fervente intimité que créait la romancière lorsqu'elle recevait ses amis, des plus illustres aux plus obscurs, dans son sixième étage de la rue Léopold‑Robert. Albert Fournier a aussi écrit sur le vieux Paris et ses petits métiers oubliés.
C'est en automne 1934 qu'Albert Fournier présente Annie, sa fiancée, à la romancière. En mai 1936, le jeune couple rend visite à Marguerite Audoux dans son nouvel appartement de la rue de la Convention. Annie va être mère. La romancière lui dit : « Vous aurez un beau petit, je veux l'embrasser là, où il est. » (En cherchant la petite bête, p. 29). Voir à ce propos la partie DESCRIPTION de la lettre 380 (où la même anecdote est relatée par Annie Fournier).
";"Fournier, Albert";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Albert Fournier : 370.
Lettres d'Albert Fournier à Marguerite Audoux : 380 et 381.
";;Paris;;"Lettre autographe reproduite (photographiquement) dans Fournier, Albert, En cherchant la petite bête, Jeheber, 1955, entre la p. 16 et la p. 17.";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Albert Fournier";;;370;"Lettre autographe reproduite (photographiquement) dans Fournier (Albert), En cherchant la petite bête, Jeheber, 1955, entre la p. 16 et la p. 17.
";;;;"[Paris,] 23 février 1934
Mon gentil ami,
Je suis bien en retard pour vous parler de votre article
[1]. Il est tout simplement parfait. On dirait que vous avez connu Alain-Fournier.
Je vous remercie pour sa mémoire. Et aussi pour moi à qui vous avez fait un réel plaisir.
Bien amicalement Votre
Marguerite Audoux
[1] Le seul article que nous ayons trouvé d'Albert Fournier, écrit à cette période, qui puisse entretenir un rapport, fût‑il très indirect, avec Alain‑Fournier est du 30 mars 1934 (« Silhouettes. Marguerite Audoux », in La Liberté), mais il n'y est fait qu'une très rapide allusion à Alain‑Fournier (par Marguerite Audoux elle‑même, à qui, selon l'habitude, on prête la parole). Il est donc très peu vraisemblable qu'il s'agisse de cet article, qui eût encore été à l'état de projet. Notons de surcroît qu'aucun article d'Albert Fournier sur son homonyme n'est recensé par Alain Rivière dans son dossier de presse, exhaustif, qui occupe trois Bulletins des Amis de Jacques Rivière et d'Alain‑Fournier (nos 30, 31 et 33, 1983‑1984, le n° 31 incluant l'année 1934). En revanche, Albert Fournier a peut‑être montré à la romancière un projet d'article, non publié, qui a pu être utilisé pour son ouvrage En cherchant la petite bête, où se trouve un passage sur les relations entre Marguerite Audoux et l'auteur du Grand Meaulnes (voir, à ce sujet, la partie DESCRIPTION).
";"Article d'Albert Fournier sur Alain-Fournier (?)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
303;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-01-28;;"Manuscrit de La Mère et l'Enfant - Léon Werth - Angèle Lenoir - Valery Larbaud";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"
Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi Aud 5]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";;;22;Inédit;;;Lettre;"Vendredi soir [28 janvier 1910[1]]
Cher Monsieur,
Je suis toute confuse d'avoir été vous troubler ce soir, mais je crois vraiment qu'il n'y a pas lieu de se tourmenter outre mesure de ce qui arrive. En admettant que Francis Jourdain ne possède pas un autre manuscrit de
La Mère et l'Enfant, il sera aussi content d'avoir n'importe lequel ; ce qu'il désire avant tout, c'est une chose de Philippe
[2].
Je le connais assez pour pouvoir affirmer qu'il serait très peiné de savoir qu'on peut retirer ce manuscrit à quelqu'un qui est heureux de l'avoir ; cela lui gâterait tout le bonheur qu'il aurait lui‑même à le posséder.
Si vous ne lui avez pas encore écrit, ne le faites pas ; ce serait le troubler aussi inutilement que je l'ai fait pour vous. Je le verrai dimanche et je saurai s'il existe un autre manuscrit.
Pardonnez‑moi, je vous en prie, d'être venue vous déranger ce soir. J'étais surtout venue pour vous parler de Werth et il s'en est fallu de peu que je n'en parle pas. Je voulais aussi vous remercier pour la petite Angèle Lenoir
[3].
Cela me semblait une chose toute simple d'aller vous trouver avec Valery Larbaud et voilà que j'ai été saisie de je ne sais quelle inquiétude en entrant dans votre maison.
Pardonnez‑moi et croyez à mes meilleurs sentiments.
Marguerite Audoux
[1] La Médiathèque ne propose pas de date. Le 28 janvier (qui correspond bien à un vendredi) semble certain puisque l'allusion, dans le quatrième paragraphe, à la démarche en faveur de Werth est commentée, ce même 28 janvier, dans une lettre que Gide écrit à Jean Schlumberger :
« Ne pourriez‑vous pas écrire à Werth […]
pour lui dire de la manière la plus douce possible que la NRF
n'a pu prendre que la première partie de sa note. Il paraît (Mme Audoux sort d'ici) que le pauvre garçon est très désemparé […]
. » [André Gide – Jean Schlumberger,
Correspondance (1901‑1950), Gallimard, 1993, p. 247‑248.
(c'est nous qui soulignons)]. La note en question est celle qui, sous la signature de Werth, paraîtra dans le numéro spécial de la
NRF du 15 février 1910 sur les
Contes du Matin de Charles‑Louis Philippe (p. 319‑323).
[2] Le manuscrit de
La Mère et l'Enfant a déjà été offert à Anna de Noailles (voir les lettres 23, 391 et 392). On se reportera avec profit à l'article de David Roe, « La Publication de
La Mère etÉ l'Enfant en 1911 », in
Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 57, 2001, p. 2‑50 (voir en particulier les p. 23‑28, « Le rôle de la Comtesse de Noailles »).
[3] La fille d'
Émilie Legrand, ancienne maîtresse de Philippe, disparue neuf mois plus tôt que lui. Marguerite Audoux s'occupe de réunir l'argent pour la pension de la fillette qui vit à La Haie-Fouassière, près de Nantes, chez sa grand‑mère.
";"Manuscrit de La Mère et l'Enfant - Léon Werth - Angèle Lenoir - Valery Larbaud";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
304;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-07;;"Parution de Marie-Claire - ""Le Lampadaire"" - Départ en Bretagne avec Michel Yell - Gide et les manuscrits de Philippe
";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi Aud 9]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";;;42A;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris, début juillet 1910]
Cher Monsieur,
Marie‑Claire ne passera qu'en octobre, Mirbeau étant trop souffrant pour faire la préface en ce moment.
J'ai envoyé
Dans la petite ville au Lampadaire qui m'écrasait de lettres chaque jour. Je vous envoie sa dernière lettre pour que vous voyiez son état d'esprit
(1).
Je suis contente de quitter Paris pour échapper à ce débordement d'amitié, mais je lui écrirai et tâcherai de la faire rester tranquille le plus longtemps possible.
Michel a son permis
(2) et nous partons ces jours‑ci en Bretagne.
Valery Larbaud va bien mieux.
J'écris à Ray pour le mettre au courant de ce que vous faites pour les manuscrits de Philippe
(3).
Je vous prie de me croire bien affectueusement votre
Marguerite Audoux
1
dans rayé entre
voyiez et
son. Il est fort probable que cette « dernière lettre » ne nous soit pas connue, la lettre 17, la seule que nous possédions de cette correspondante, datant de six mois.
2 Le billet à tarif réduit.
3 David Roe, l'éminent spécialiste de Charles‑Louis Philippe, qui a enseigné à l'Université de Leeds, nous a fourni les renseignements suivants :
« Marcel Ray annonce un chapitre inédit de Croquignole dans une lettre à Gide du 22 janvier 1910. Il s'agit du “dernier chapitre de la version primitive”, et il croit que si on l'avait trouvé on aurait pu le proposer à Cornu pour son hommage des Cahiers Nivernais [a] Il y revient le 1er février (lettre parmi celles archivées à la Bibliothèque Doucet) – il croit alors que Gide aura récupéré le dossier de feuillets manuscrits du roman. Entre les deux lettres, Gide rapporte l'affirmation de Ray dans une lettre du 25 janvier à Jourdain (archives Gubisch). En avril, Ray annonce à Gide qu'il a trouvé le chapitre chez Jourdain. Il ne l'a pas encore relu, mais croit qu'il pourrait faire l'objet d'une publication dans la NRF. En mai (le 15, ou plus probablement le 22) Jourdain annonce à Gide (il est à Coutevroult) que ledit chapitre se trouve chez lui à Neuilly . C'est “le dernier chapitre (inédit)”. Il offre de le transmettre à Gide quand il sera de retour. Selon lui il a été supprimé sur épreuves par Philippe et remplacé par la lettre, “ce qui valait incontestablement beaucoup mieux.” Si on le publie, ce devrait être en soulignant le fait que pour Philippe c'était un passage “raté”. (Vichy)
J'ai publié ces pages, encore inédites, dans le Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe no 48, 1992, p 1-25 (avec Introduction). En effet le manuscrit du roman comporte toujours le chapitre, qui raconte un second repas à la campagne, à deux (Croquignole et Félicien) à la fin duquel Croquignole se tue. (Il y a de nombreux autres passages inédits dans le manuscrit, d'ailleurs tous publiés dans les Bulletins des Amis de Charles‑Louis Philippe des années 80.) »
[a] Les Cahiers nivernais et du Centre, 17e et 18e fascicules (consacrés à Charles‑Louis Philippe), février‑mars 1910.
";"Parution de Marie-Claire - ""Le Lampadaire"" - Départ en Bretagne avec Michel Yell - Gide et les manuscrits de Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Au deuxième paragraphe (dernière ligne), un dans est rayé entre voyiez et son."
305;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-07;;"« Le Lampadaire » est le surnom attribué par la romancière et ses amis du Groupe de Carnetin à Emma Mc Kenty (née Jeannelle,1857‑1930), qui fut l’une des maîtresses de Charles‑Louis Philippe. Elle se prétendait être « le petit lampadaire d’amour » de Philippe, et le cénacle facétieux ne fut que trop heureux de saisir l’occasion… David Roe, spécialiste du romancier, nous indique que la liaison en question remonte à 1902‑1903, donc avant que Philippe n’en entretienne une avec Milie, «la Bretonne». La correspondance entre l’auteur de Bubu et cette veuve désœuvrée et quelque peu hystérique (dont les relations avec Marguerite Audoux iront se dégradant) durera jusqu’en 1909. Méfions‑nous aussi de l’auteur de Marie‑Claire, qui, le 6 janvier 1910 (lettre 20), écrit à Gide : « Ne croyez pas que Mme Mac Kenty ne soit qu’une détraquée ; dans la vie ordinaire elle est pleine de bon sens. », la déprécie ensuite ostensiblement dans la lettre 24 à Mme Philippe du 10 février1910, puis se réconcilie apparemment, selon ce qu’elle écrit à Larbaud en juin (lettre 37), écrivant ensuite à Gide des propos mielleux et fielleux sur le sujet (lettres 40 et 50) Histoire bien compliquée où chacune tente de tirer la couverture à soi, et de s’approprier Philippe post mortem… Emma Mac Kenty a sans doute partie liée avec la famille Philippe quant aux rumeurs qui insinuent que l’écrivain aurait tenu la main à Marguerite Audoux pour la rédaction de Marie‑Claire. « Le Lampadaire » et Marguerite Audoux sont d’ailleurs renvoyées dos à dos par Gide, qui ne supporte pas bien ces querelles féminines. D’où la réaction d’un des membres du groupe, Marcel Ray, qui écrit à Larbaud le 12 avril 1910 : « Gide […] est accablé et découragé par les épîtres croisées de Mme Philippe, de Mme Tournayre et du Lampadaire. Il a envie de tout envoyer promener. J’ai essayé de le remonter – et lui ai reproché vivement de mettre dans le même panier Marguerite Audoux et les 3 harpies susnommées. Songez qu’il m’écrit qu’il ne veut pas prendre position dans cette querelle de femmes. Ah mais, tout de même, Gide, il faudrait faire connaissance avec Marguerite avant d’en parler ainsi. Je l’y engage vivement. » (Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance, Gallimard, 1979-1980, tome deuxième, p. 29).
Emma Mc Kenty a signé un ouvrage : La Polarité dans l’Univers.
Voir aussi la lettre 17 d’Emma Mc Kenty à Marguerite Audoux.
Le « permis » dont il est question au début du quatrième paragraphe est un billet à tarif réduit.
Valery Larbaud et Marcel Ray sont deux membres du Groupe de Carnetin.
";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9, 14, 20, 21, 22, 23, 40, 40A, 41, 42A, 50, 51, 59, 60, 62, 65, 80, 86, 100, 101 et 118 Lettres d’André Gide à Marguerite Audoux : 12, 25A, 78, 119 et 124";;Paris;Paris;"Médiathèque Valery Larbaud de Vichy [Gi-Aud9]";"Paris - Bretagne";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi-Aud9]";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS - ENS). Licence Creative Commons Attribution - Partage à l'identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";;;42A;Inédit;;"Date de publication de Marie-Claire – Envoi de Dans la petite ville de Charles-Louis Philippe à Emma Mc Kenty – Prévision d’un départ en Bretagne avec Michel Yell – Santé de Valery Larbaud – Sort des manuscrits de Charles-Louis Philippe";;"Cher Monsieur,
Marie‑Claire ne passera qu’en octobre, Mirbeau étant trop souffrant pour faire la préface en ce moment.
J’ai envoyé Dans la petite ville au Lampadaire qui m’écrasait de lettres chaque jour. Je vous envoie sa dernière lettre pour que vous voyiez son état d’esprit.
Je suis contente de quitter Paris pour échapper à ce débordement d’amitié, mais je lui écrirai et tâcherai de la faire rester tranquille le plus longtemps possible.
Michel a son permis et nous partons ces jours‑ci en Bretagne.
Valery Larbaud va bien mieux.
J’écris à Ray pour le mettre au courant de ce que vous faites pour les manuscrits de Philippe.
Je vous prie de me croire bien affectueusement votre
Marguerite Audoux
";"Date de publication de Marie-Claire – Envoi de Dans la petite ville de Charles-Louis Philippe à Emma Mc Kenty – Prévision d’un départ en Bretagne avec Michel Yell – Santé de Valery Larbaud – Sort des manuscrits de Charles-Louis Philippe
";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Fin du troisième paragraphe : dans rayé entre voyiez et son"
306;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1909-12-17;;"Marguerite Audoux prévient Gide de l'état de santé de Charles-Louis-Philippe.";"Gide, André";"Mot autographe écrit sur un carton gris clair";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 - 124";;Paris;;"Musée Charles‑Louis Philippe de Cérilly (Allier).";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Mot autographe écrit sur un carton gris clair";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";"
A propos du passage de la lettre "" Comme je lui disais ce que vous attendiez de lui "" :
« André Gide venait de lire les premiers chapitres de Charles Blanchard afin d'en commencer la publication dans la NRF de janvier 1910. Il désirait rencontrer Philippe, lui parler de cet ouvrage dont la lecture l'avait vivement ému, et il se proposait de lui consacrer une étude. »
[Note de la rédaction du Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe (Cahier n° 12, juillet 1963, p. 9)].
On se reportera, plus précisément encore, à la lettre suivante, d'André Gide à Charles‑Louis Philippe :
« [Décembre 1909
Cher ami,
Il me tarde bien d'écrire mon article sur toi. Ton Charles Blanchard avive encore mon désir. Je voudrais te dire déjà le plaisir que m'ont fait ces pages ; mais j'attends pour t'en bien parler de te retrouver au dîner où les intimes de la NRF se proposent de se réunir, Mardi 21, 8 h du soir – chez Marguery.
Pas d'habit ; nous ne serons que quelques‑uns qui nous désolerions de ne pas te voir parmi nous.
Très ton
André Gide
P. S. 10 f. par tête ; prière d'envoyer vite son adhésion à Jacques Copeau 11 bis rue Montaigne. »
[Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy, sans date, ni lieu, ni enveloppe. L'original est dans
Le Livre d'or, t. I, p. 36. Une copie dactylographiée a été réalisée par François Talva. Cette lettre autographe est reproduite dans : Gide (André),
Correspondance avec Charles‑Louis Philippe et sa famille (1898‑1936), édition établie, présentée et annotée par Martine Sagaert, Centre d'études gidiennes, MCMXCV, p. 21‑22].
On notera l'ironie du sort : Philippe meurt précisément le 21 à neuf heures du soir…
";;9;" Publié dans le Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, Cahier n° 12, juillet 1963, p. 9.
";;;" Mot autographe sur carton gris clair
";"[Paris, vendredi 17 ou samedi matin 18 décembre 1909]
Monsieur,
Charles‑Louis Philippe est en ce moment très malade de la fièvre typhoïde
[1]. Hier il m'avait demandé de lire sa correspondance et de la lui expliquer en quelques mots. Comme je lui disais ce que vous attendiez de lui, il a fait un geste de contrariété. J'ai compris qu'il était ennuyé de ne pouvoir vous prévenir et je lui ai offert de le faire à sa place, il a accepté aussitôt et il est devenu plus tranquille. Je vous dis cela pour que vous ne pensiez pas que je suis assez sans‑gêne de me permettre de vous écrire de moi‑même.
Je profite de l'occasion pour vous dire aussi que j'ai lu
La Porte étroite[2] pendant que j'étais à Sorèze
[3], et que ce livre m'a causé une émotion profonde.
Veuillez agréer, je vous prie, mes meilleurs sentiments.
Marguerite Audoux
[1] Il se trouve rue de la Chaise, dans la clinique de Jean‑Louis Faure, le frère d'Elie Faure, lequel tentera désespérément de sauver son ami.
[2] « La Porte étroite, après sa publication dans la NRF., avait paru aux éditions du Mercure de France, en juin 1909. » (Note de la rédaction du Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, Cahier n° 12, juillet 1963, p. 9).
[3] Sorèze est située dans le Tarn. Marguerite Audoux s'y trouve avec Michel Yell en août 1909 [le 17, Yell écrit une lettre à Léon-Paul Fargue mentionnant ce lieu de création (Fonds de Freitas)].
";"Maguerite Audoux prévient Gide de l'état de santé préoccupant de Charles-Louis Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
307;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1909-12-29;;"Nouvelles de l'appartement de Charles-Louis Philippe et protestations de sympathie
";"Gide, André";;;Correspondance;;"Réponse à la lettre 12
Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 - 14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 - 101 - 118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 12 - 25 BIS - 78 - 119 - 124
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi‑Aud 1]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";"
RUYTERS (André) (1876‑1952)
André Ruyters (1976-1952) (parfois orthographié /Ruijters/, notamment par Gide) est, à Bruxelles, le condisciple d'Henri Vandeputte (l'ami de Charles-Louis Philippe). Tous deux écriront, dans la manière de Loti, des romans dont ils s'infligeront réciproquement la lecture, puis fonderont L'Art jeune. Ruyters tentera de relever une autre revue, Antée, tout en exerçant sa veine symboliste, puis travaillera dans la banque avant de rejoindre André Gide à la NRF. C'est Ruyters qui « flaire » le succès éditorial que pourrait représenter Marie‑Claire pour leur maison, et cela dès le 31 août 1909, date à laquelle il écrit à Gide : « Je viens de lire le manuscrit de Mme Audoux (je ne garantis pas cette orthographe, mais tu sais de qui je parle). Très remué, ma foi, et en suis à me demander pourquoi nous ne publierions pas ça. L'as‑tu lu ?... Il n'y a pas à en douter, nous nous trouvons là en présence d'un phénomène stupéfiant. C'est Philippe qui me l'a passé[1]. » L'on connaît la suite. Et les regrets de Gide seront amers : « [I]l est tout de même bien fâcheux que la NRF n'ait pas pu s'associer à cela[2]. », écrira‑t‑il à Jean Schlumberger
[1] André Gide – André Ruyters, Correspondance, Presses universitaires de Lyon, 1980, tome second, p. 77.
N. B. : dans son introduction, consacrée à André Ruyters (tome premier, p. IX‑XXVIII), Victor Martin‑Schmets souligne l'extrême difficulté d'établir, faute de documents suffisants, une biographie de Ruyters.
[2] André Gide – Jean Schlumberger, Correspondance (1901‑1950), Gallimard, 1993, p. 332.
";;14;"Des extraits de la correspondance Audoux‑Gide figurent dans Talva, François, « Marguerite Audoux et André Gide (avec des lettres inédites) », in Cahiers bourbonnais, 2e trimestre, 1968, p. 289‑293. Dans le prolongement de la remarque que nous avons faite dans la note 5 du texte de la lettre, concernant l'avant‑dernier paragraphe, François Talva analyse avec justesse : « Avait‑elle remarqué en écrivant cela, qu'elle s'exprimait tout à fait comme Charles‑Louis Philippe ? Et ceux qui la connaissent ne trouvent‑ils pas dans le mouvement spontané qui la porta vers André Gide, un premier exemple de cette mystérieuse attirance des âmes en laquelle elle croyait ? » (Ibid., p. 290).
";;;"Lettre autographe
";"[Paris, 29 décembre 1909]
Cher Monsieur,
Je n'ai pas trouvé l'adresse de Ray sur le petit carnet noir
[1], alors j'ai écrit de suite à Régis Gignoux
pour qu'il vous l'envoie.
Nous sommes retournés Jourdain et moi dans l'appartement du quai Bourbon
[2]. Nous avons retrouvé quelques feuilles de
Charles Blanchard[3], mais pas de lettres d'amis, seulement quelques‑unes de vous, de Jammes, de Ruyters je crois (car je ne connais pas son écriture) que Francis vous remettra afin que vous les reconnaissiez. Je me chargerai de renvoyer celles de Larbaud, que je connais, et Francis celles de Delaw.
Nous n'avons retrouvé aucune des anciennes de nous, cependant il en avait de Iehl, de Chanvin et de moi dont il faisait grand cas.
Je retourne aujourd'hui à l'appartement, je ne laisserai pas un coin sans l'avoir visité.
J'ai trouvé votre lettre
[4] sous ma porte en rentrant très tard hier soir, et en reconnaissant votre écriture j'ai eu tout de suite une joie. Elle était là comme une amie qui vous attend pour vous consoler des chagrins du dehors, et il m'a semblé que c'était vous‑même qui me tendiez la main.
Je vous remercie de la sympathie que vous voulez bien me témoigner ; croyez bien que de mon côté elle est très vive. Quand vous êtes entré dans la chambre où notre cher Philippe finissait de vivre, quelque chose en moi vous a reconnu
[5] et je suis allée à vous comme à un sentiment qui venait augmenter l'amitié qui me liait à notre cher ami.
Je vous tiendrai au courant de mes recherches d'aujourd'hui et vous prie d'agréer mes meilleurs sentiments.
Marguerite Audoux
[1] Voir le début de la lettre 12.
[2] Au 45, chez Charles‑Louis Philippe.
[3] Le dernier roman, inachevé, de Charles‑Louis Philippe (NRF, 21 juillet 1913). Voir les notes de la lettre 9.
[5] Contrepoint parfait à la formule gidienne de la lettre 12 (« [D]ès que je vous ai vue, il m'a semblé que je vous connaissais depuis longtemps. »)
";"Nouvelles de l'appartement de Charles-Louis Philippe et protestations de sympathie";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
308;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-01-06;;"Emma Mc Kenty - Sa correspondance avec Charles-Louis Philippe";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;Paris;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi‑Aud 2]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";;;20;;;;"Lettre autographe inédite.
";"[Paris, 6 janvier 1910
[1]]
Cher Monsieur,
Je vous envoie la lettre de M
me Mac Kenty
[2]. A vous de voir quel jour nous pourrons prendre rendez‑vous chez elle. Je me rendrai libre pour toute la semaine prochaine.
J'ai hâte de voir les lettres
[3].
Ne croyez pas que M
me Mac Kenty ne soit qu'une détraquée ; dans la vie ordinaire elle est pleine de bon sens
[4].
A bientôt et recevez mes meilleures sympathies.
Marguerite Audoux
[1] Datation de la Médiathèque
[3] La correspondance Emma Mc Kenty – Charles‑Louis Philippe (principalement les lettres du romancier)
[4] Selon David Roe, Marguerite Audoux fut avec Charles Chanvin et Michel Yell l'une des rares intimes à être présentée à cette dame qui, comme l'auteur de Cauët, est alsacienne. Ce rapprochement peut créer un lien auquel s'associe notre romancière. Cependant, Marguerite Audoux va peu à peu se rétracter. La lettre suivante, où elle émet un jugement fielleux sur le projet d'article d'Emma Mc Kenty, est déjà le signe de ce changement d'attitude.
";"Emma Mc Kenty ; sa correspondance avec Charles-Louis Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
309;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-01-19;;"Article de Marguerite Audoux sur Charles-Louis Philippe - Article d'Emma Mc Kenty sur Charles-Louis Philippe - Mise au point du manuscrit de Marie-Claire - Déménagement de l'appartement de Charles-Louis Philippe";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;Paris;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi‑Aud 3]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";"« Dernier Adieu
«Non, tout ce que le ciel a d'étoiles, tout ce qu'il y a de perles dans la mer, de flammes blanches au bord des golfes, je ne les ai pas toutes comptées.»
(André Gide)
Il est parti, et nous n'arrivons pas, nous qui l'avons connu, aimé, à croire à cette mort. Il nous semble que nous allons le rencontrer avec le soir, que son regard nous enveloppera de douceur, que ses mains, petites et belles, ciselées dans la bonté, réchaufferont nos mains, que sa voix profonde nous redira les mots, qui nous apprennent que le miel se fait avec des sucs amers, que la douleur est une grâce. Notre vue extérieure ne l'apercevra plus là, où nous avions coutume de le trouver, lui, notre ami ! Mais sa mémoire brillera dans nos coeurs, ainsi qu'une flamme bleue alimentée par notre immortel regret, notre affection impérissable.
Comme les grands Envoyés qui descendent de la Patrie d'Amour, de Miséricorde, et remontent bientôt dans les demeures éternelles, Charles‑Louis Philippe n'a fait que traverser le monde. Il y est venu éveiller des émotions rares et neuves, apporter beaucoup de cette force qui emporte l'être sur les sommets élevés.
Il était de petite taille. Mais quand il parlait, on eût dit qu'il grandissait, qu'il allait nous dépasser. Il avait le front admirable de ceux que le génie a marqué de son sceau. Ses beaux yeux étaient comme de la mousse brunie par le soleil, ils étaient tellement lumineux que tout son être semblait vêtu de lumière. La racine du nez était large, la lèvre supérieure dominait la lèvre inférieure, indices d'une rare hauteur psychique. Il aimait la vie simple ; l'île Saint‑Louis avec ses quais, ses vieux livres, ses platanes et l'eau qui coule, triste ou gaie, suivant la couleur du temps, comme la vie humaine. Jamais ce coeur exquis ne s'est proposé de conquêtes d'argent. Il vivait pour la beauté, par la beauté. Un jour, le Maître Octave Mirbeau désirait, pour le tendre écrivain, le Prix Goncourt. Ne l'ayant pas obtenu, il m'a écrit ces mots : «J'en suis heureux, j'en éprouve une véritable joie intérieure, et c'est une joie de tous mes organes. Il me semble que deux mains me prennent et me ramènent à ma place.»
Charles‑Louis Philippe doit son prestige autant à ce rayonnement de pitié et d'amour qu'il répandait autour de lui qu'à son pur génie.
On a tout dit de son œuvre, aussi ne voudrais‑je ajouter que quelques lignes sur la vie morale. Il s'approchait des hommes avec simplicité et tant de délicatesse qu'on l'aimait dès la première fois ; il parvenait aussi jusqu'au sentiment : source de la vie, lieu secret où se combinent tous les actes. Silencieux, à la vitre, il regardait ce qui se passait dans la rue, rêvant une bonté, une justice futures, cherchant à contribuer à cette justice, à cette bonté et se mêlant déjà, par la pensée, à cette humanité lointaine qui obéira aux nouveaux commandements.
C'est pour être allé avec une pitié immense au fond de toutes choses qu'il a su imprimer aux âmes ses nostalgies et ses espérances, ses joies et ses doutes, qu'il a aussi pu communiquer l'incommunicable en transportant, sans les altérer, toutes les tristesses, toutes les vérités, toutes les beautés découvertes par lui de son coeur dans le nôtre. Ses pensées vivent, se meuvent, prennent des attitudes très particulières ; ce qu'il dit s'éclaire d'images lumineuses, inoubliables. Avec toutes les littératures substantielles, il possédait la sérénité, la paix, la sagesse et la foi. Je citerai ici un passage d'une de ses premières lettres :
«Moi aussi, j'ai ma foi ! Je crois en la perfectibilité infinie de l'homme, je crois à sa marche vers une lumière de jour en jour plus grande que j'appelle Dieu. Et je ne puis donner à moi‑même de plus grande preuve de foi que de devenir fort et de réaliser une bonté consciente et sans faiblesse.»
Mais Charles‑Louis Philippe a été rappelé avant d'avoir rêvé tous ses rêves, avant d'avoir été au Golfe Persique et sur les montagnes du Tibet où il se sentait étrangement attiré.
Sous la forme nouvelle dont il s'est revêtu il fera de plus beaux voyages, et son âme vivante continuera d'illuminer nos coeurs douloureux.
Emma Mc Kenty
(Journal d'Alsace‑Lorraine, 22 février 1910)";;21;;;;Lettre
;"[Paris, 19 janvier 1910]
Cher Monsieur,
Je vous envoie, en même temps que cette lettre, mon article
[1].
Je vous laisse libre de changer le titre si vous le jugez à propos. J'ai fait cet article de mon mieux mais cependant, si vous ne le trouviez pas assez bien pour votre Revue, je vous serais reconnaissante de me le dire bien franchement. Je suis inquiète, et pas du tout sûre de moi.
Madame Mac Kenty sort d'ici. Elle m'a laissé le brouillon de celui qu'elle m'a dit vous avoir envoyé
[2]. Elle aussi a fait de son mieux, mais je ne trouve pas que son mieux soit parfait.
J'ai grand peur de vous pour mon propre compte.
J'ai trouvé une bonne âme qui m'aide à recopier mon manuscrit
[3]. Il n'était pas possible de le faire faire à la machine ; j'ai moi‑même de la peine à m'y reconnaître.
Nous avons fini de déménager l'appartement du quai Bourbon
[4]. J'y suis retournée seule ce matin. Il me semblait que j'y avais oublié quelque chose. Il n'y avait plus que des vieux papiers sur le parquet de la salle à manger, et tout à coup j'ai revu la petite table où nous avions si souvent déjeuné en tête‑à‑tête, et comme s'il m'eût vraiment parlé, j'ai entendu sa voix qui disait comme autrefois pour les miettes de pain : « Puisque tu as le malheur d'être une femme, prends donc le balai et enlève donc tout ça ! »
Je suis restée longtemps à la fenêtre. La Seine était comme l'appartement, sale et triste.
À vous bien sincèrement.
Marguerite Audoux
[1] Celui qui sera publié dans le numéro spécial de la N.R.F. du 15 février 1910 sur Charles‑Louis Philippe : « Souvenirs » (p. 195‑202)
[2] Cet article, « Dernier Adieu », a été publié dans le Journal d'Alsace‑Lorraine du 22 février 1910. Voir, supra, la partie ""Notes"".
[3] Nous ignorons l'identité de ce correcteur, sans doute embauché par le truchement de Larbaud, lequel écrit à Marcel Ray, deux semaines plus tard (le 4 février) : « Ayant fait copier le ms. de Marie‑Claire je l'apportais à Fasquelle. » (Voir leur Correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 18). Cette précision corrige la trop fréquente affirmation selon laquelle Larbaud lui‑même aurait recopié le manuscrit.
[4] Pour mémoire, l'appartement de Philippe
";"Sur les articles d'hommage à Charles-Louis Philippe (le sien, et celui d'Emma Mc Kenty), et à propos du manuscrit de Marie-Claire, qui est en train d'être recopié ; états d'âme mélancoliques dans l'appartement de Charles-Louis Philippe, qui a été vidé";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
310;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-01-31;;"Manuscrit de La Mère et l'Enfant - Léon Werth - Valerie Larbaud - Angèle Lenoir
";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;Paris;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy. [Gi‑Aud 6]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";"« LES CONTES DU «MATIN»
Dans cette chambre du quai Bourbon, avec le fauteuil d'osier et la table noire, mon cher ami Philippe, je me souviens qu'un soir tu m'as parlé de tes contes ;
Tu fumes une pipe courbe. Ta main, du mouvement arrondi qui lui est habituel, a touché les verres de ton lorgnon. Ton front un instant se plisse, puis ton sourire apporte sur ton visage cette certitude attentive que nous te connaissions.
Tu m'as dit :
- C'est une tâche, chaque semaine, et qui ne m'est pas si pénible. On apprend beaucoup à faire des contes. On apprend à se résumer…
Je ne crois pas que ces contes soient le meilleur de ton œuvre. Tu ne le croyais pas non plus. Tu me l'as dit. Tu l'as écrit en des lettres intimes. Mais d'autres ne pensent pas ainsi. Et maintenant, nous aimons tout de toi, sans vouloir distinguer.
Tu te plus à considérer ces contes comme un exercice salutaire. Tu te préparais à dire avec plus de sagesse encore et d'attention la diversité des hommes. Tu ne voulais pas renoncer à cette confession de toi‑même, qui était pour toi la raison d'écrire. Mais tu rêvais alors de confesser les autres davantage.
Au début, cela t'amusa. C'est une formule brève. Il n'est pas toujours possible d'y parler des hommes. On a tout juste le temps de dire ce qui leur arrive.
Cela t'amusa, parce que ta jeunesse avait été trop grosse de confessions importantes, et que tu n'avais pas eu le loisir de l'anecdote…
Lorsque le journal, qui avait pour collaborateur Charles‑Louis Philippe, eut renoncé à ta « copie », tu te sentis pourtant comme soulagé. Tu ne fus plus celui qui doit écrire un conte chaque semaine.
C'était dans une rue passagère [sic], au crépuscule. Des tramways électriques glissaient à côté de nous, comme des projectiles et tu m'as dit :
- J'éprouve une joie, que j'avais égarée, à me promener dans la rue. Je reconnais la rue, les maisons, les hommes, les voitures. Il me semble que j'avais tout oublié et que j'aperçois de nouveau chaque chose à sa place.
Bien souvent, dans cette dernière année, tu nous avais confié :
- Je regrette la pauvreté.
On a dit sur ton amour de la pauvreté, sur ta pitié, sur ta tristesse beaucoup de choses.
Des gens du monde et des journalistes ont raconté un Charles‑Louis Philippe qui gémissait sur la douleur humaine dans une chambre d'hôtel garni ou dans une chambre de bonne. Du jour où tu n'habites plus le sixième étage, ils n'ont plus voulu de toi. Les gens du monde et les gens d'affaires ont une façon simple et forte de comprendre la pitié. Ils l'assignent, comme une fonction, à quelques artistes qui doivent en être les spécialistes et en porter l'uniforme.
Tu n'étais pas, Philippe, un mouton bêlant dans un troupeau de néo‑évangélistes.
Un soir, nous entrâmes dans un pauvre café‑chantant. La salle était remplie de garçons livreurs, de tout petits employés, de soldats, de filles et de souteneurs. Quatre planches, haussées à même le parquet, étaient la scène.
Les romancières et les comiques alternaient exactement. Les femmes avec leurs bras tristes, les hommes avec leurs visages de forçats timides, présentaient à la fois leur misère et leur déguisement.
Nous n'avons pas joué la comédie. Nous prenions, toi et moi, la part de plaisir que nous prenons tous à de tels spectacles. Nous étions un peu les complices de la romancière et du comique.
Un peu plus tard, nous nous sommes assis à une terrasse, apportant avec nous une volonté de campement et d'installation.
Nous vécûmes une seconde fois cette soirée. Mais elle cessa d'être un spectacle. Les souvenirs en passèrent par notre cœur et nous les échangeâmes.
Les chanteurs et les chanteuses de l'heure précédente revinrent en nous. Mais nous les arrachions à leur tréteau. Nous imaginions leur enfance, leur mort et leur misère.
Nous les jugeâmes, parce qu'il faut juger, parce que tu ne craignais pas de juger.
Et je vais dire maintenant, combien ta pitié est plus grande d'avoir su se fixer et connu ceux qui la méritaient.
Sur tous, sur toutes, sur les grotesques, sur les infirmes, sur les déchus, ta pitié se posa, sauf sur un.
C'était un jeune homme insignifiant et grêle, qui portait un habit noir aux manches trop larges qui marquait aux épaules le lustrage triste des vieux effets. Sans doute il avait été l'étalagiste, qui par les matins d'hiver, à la devanture d'un bazar pauvre de Belleville ou de Plaisance, se frotte les mains et tape du talon.
Il n'était pour moi que celui qui avait chanté :
La maîtresse la plus jolie Celle qu'on aime à la folie
Il était cela, simplement.
Mais toi, tu m'as dit la vérité sur lui.
- Il a l'œil de l'oiseau sur son barreau de cage. Il se croit supérieur aux autres hommes. Il fait la roue. Il s'est détaché des autres hommes.
Ainsi j'ai compris tes jugements. J'ai compris que ta pitié pouvait aller à ce garçon de bordel qui racontait comme il est difficile de gagner sa vie, et combien sont rares les places qui vous nourrissent. Mais j'ai compris aussi ton mépris pour les jeunes bourgeois, en spasme d'arriver, pour les journalistes qui se croient des écrivains, pour les gros hommes qui heurtent un Charles‑Louis Philippe, perdu dans la foule, pour les hommes d'argent, qui veulent être aimés pour eux‑mêmes. Tu savais qu'on ne doit aimer ainsi que ceux qui sont eux‑mêmes. J'ai compris alors pourquoi ta pitié allait à Berthe Méténier et jamais à la courtisane glorieuse des Champs‑élysées ou de la maison close.
Tu ne jugeais pas les hommes en calculant l'équilibre de leurs vertus et de leurs vices. Ce ne sont pas les vertus et les vices qui font l'homme. C'est l'homme qui donne leur couleur à ses vertus et à ses vices. Devant toi les hommes ne se confondent pas comme les bêtes d'un troupeau. Et tu les distinguais comme les enfants savent distinguer l'Ogre du Petit Poucet.
Ta tendresse était le sentiment puissant que tu avais de la race humaine. Cela te paraissait si important d'être un homme.
La tradition des coutumes était pour toi moins valable que l'éternité des passions humaines au cours des temps.
Une lettre de Claudel, que tu m'as montrée, fut à tes yeux le plus bel hommage de Bubu[1]. Il évoquait à propos de Berthe méténier et du triomphe du mal, ces trois mots de Tacite, parlant d'une petite fille de douze ans que le bourreau viola avant de la tuer : Et oppressam jugulavit
.
Tu aimais les hommes, selon le son d'humanité qu'ils rendaient. Quand tu parlais d'un ami, il semblait que tu cherchais le point essentiel, qui fût le centre de son cœur.
Je ne savais pas si tu croyais que tous pouvaient être sauvés. Tu parlais souvent de ceux qui se sont retranchés de l'humanité.
On n'a pas parlé de ton orgueil. Mais les meilleurs de tes amis, les plus proches l'ont connu. Quand on respecte les hommes, on est isolé parmi eux. Ton orgueil avait la même source que ta tendresse. Ceux qui aiment, choisissent. Et cela c'est l'orgueil.
Je pense à cette chanson, qui te plaisait, de l'arbre dans le jardin, de l'oiseau dans l'arbre, du cœur dans l'oiseau et du billet d'amour dans le cœur de l'oiseau. Ton orgueil était au plus «cher endroit» de toi‑même. Tu n'avais pas besoin de le crier. Il était ta vie. Tu étais Charles‑Louis Philippe, piqueur de la Ville de Paris. Et tu accomplissais ta tâche, qui était de peser les hommes au poids de leur tendresse et de leur force. Tu pensais qu'il fallait connaître toute la tendresse des hommes, pour connaître toute leur force. Chez toi la pitié n'était pas un attendrissement humilié. C'était encore une possession des hommes. Elle n'allait pas à ceux qui ne veulent pas être possédés.
Si tu voulus la pauvreté, c'est qu'elle est le seul luxe, dans un monde où la richesse est humiliante.
Et ta mère a dit devant ton lit de mort :
- Il vivait dans sa simplicité qu'il embellissait autant qu'il pouvait…
La maladie t'apprit beaucoup de tendresse. Mais elle se trompa quand elle vint à ton enfance. Tu avais de fortes épaules et tu aimais aussi la joie.
Tes yeux avaient la gravité et la couleur de l'automne. Mais quand tu riais, tu secouais ta tête sur tes épaules, jusqu'à ce que les sources du rire fussent taries en toi. Alors tu te reposais d'avoir ri et tu nous regardais…
Ceux qui n'ont connu que ta tristesse, ne t'ont pas connu complètement.
Nous t'avons vu, le matin, quand le vent de la campagne agite les branches, comme les bras d'un enfant qui s'éveille ; nous t'avons vu, le soir, quand les lumières font la conquête de Paris, à l'heure où les hommes espèrent encore que la nuit sera belle.
C'est pour tout cela que je ne pensais pas à la mort, mais seulement à ta mort, quand Élie Faure et moi avons saisi ton corps, que tu n'habitais plus, pour le déposer dans un cercueil.
Léon Werth »
(La Nouvelle Revue française, n° 14, 15 février 1910, Numéro consacré à Charles‑Louis Philippe, Notes, p. 319‑323).
[1] Cela ne doit pas cependant nous faire oublier les jugements définitifs que Werth profère sur Claudel : « Son œuvre, sous la splendeur réelle de la forme, est plus vide de contenu humain qu'un vaudeville à tiroirs », écrit‑il dans le Gil Blas du 14 avril 1913.
";;23;;;;Lettre;"[Paris, 31 janvier 1910]
Cher Monsieur,
J'ai vu Francis Jourdain hier soir. Tout est arrangé, et même très bien ; Francis savait
par vous, depuis une huitaine, que vous aviez envoyé
La Mère et l'Enfant à Madame de Noailles
[1]. Il n'en est pas du tout fâché, et il prendra n'importe quel manuscrit
[2]. (Donc tout est bien).
Je suis contente pour ce pauvre Werth
[3] qui aimait tant Philippe et qui a montré un si grand dévouement pour lui pendant sa maladie. Je l'ai vu hier soir, il était grinçant et triste. C'est un être plein de cœur et de
rancœur et il souffre doublement.
Valery Larbaud vous portera mon livre demain mardi. Je vous serais très reconnaissante de le porter vous‑même à Fasquelle
[4].
Quand j'aurai l'occasion de vous voir, je vous parlerai de la petite Angèle
[5]. Croyez bien que je ne négligerai rien pour assurer sa tranquillité. Je l'aime comme une parente, d'abord à cause de Mily
[6] que j'aimais profondément et ensuite de Philippe qui s'en était rendu responsable.
Je crois que Valery Larbaud avait l'intention de vous demander de l'accompagner le jour où il porterait son roman
[7] chez Fasquelle. Il est timide et il redoute de se présenter tout seul chez un si grand personnage.
En attendant de vous revoir, croyez‑moi votre bien sincère
Marguerite Audoux
[1] Voir les lettres 21, 391 et 392
[2] n'importe quel manuscrit remplace n'importe lequel (le est rayé et manuscrit ajouté).
[3] Werth aura finalement obtenu satisfaction pour la reproduction intégrale de sa note, grâce à l'intervention de Marguerite Audoux. Ce même 31 janvier, André Gide écrit à Léon Werth : « C'est donc avec des épreuves complètes que vous recevrez votre manuscrit – et aucune suppression n'y sera faite par nous. » (Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 26, 1968, p. 21). Voir la reproduction de ce texte, supra, dans la partie ""Notes"". Outre l'intérêt du contenu, cet article nous donnera un échantillon du style inimitable de l'auteur de Déposition, un mélange de philosophie et de poésie exprimé en une parataxe sans concessions pour le lecteur. À ce dernier de lier, de déchiffrer, de saisir, d'entrer en empathie... Comme dirait Jouvet dans Entrée des artistes, Werth « ressemble furieusement à son style ». Ou l'inverse. Cette anarchie n'est d'ailleurs pas toujours du goût de notre romancière, qui avoue à Lelièvre, à propos de Clavel soldat : « [s]on savoir lui permet de développer ses idées de telle sorte que j'ai souvent de la difficulté à le suivre » (lettre 256 de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre du 18 avril 1919) ; et qui avoue à Werth lui‑même que sa Maison blanche « a de la barbe par le milieu » (lettre 206 du 11 décembre 1913 de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre). Mais tous deux, et c'est là le trait qui les réunit, acceptent les différences de l'autre ; et Marguerite Audoux, tout comme son confrère le ferait pour elle, est prête à se battre pour défendre ce qui ne la touche pas au premier chef. D'où cette intervention, réussie, auprès de Gide.
[4] Que s'est‑il passé au juste ? Certes, Gide communique à cette époque avec Fasquelle à propos des livres de Philippe, notamment Dans la petite ville qui paraît en juin, mais cette demande, à l'éditeur qu'est Gide, d'aller proposer un livre à un confrère (ce qu'il fera : voir la lettre 25 BIS) est pour le moins surprenante dans le présent contexte, car il s'agit à l'évidence de Marie‑Claire, que la NRF eût au moins pu prépublier.
Rappelons quelques faits : le 31 août 1909, Ruyters écrit à Gide pour lui signaler le manuscrit que Philippe vient de lui confier et qu'il vient de lire, s'avouant « très remué ». Il parle même « d'un phénomène stupéfiant »… [André Gide – André Ruyters, Correspondance, Presses Universitaires de Lyon, 1980, tome second, p. 77 ; lettre citée également dans André Gide – Jean Schlumberger, Correspondance (1901‑1950), Gallimard, 1993, p. 332, note 4]. Le 26 octobre, Gide écrit à Ruyters (il a donc négligé l'avis précédent) : « […] Iehl me dit combien il serait heureux que je prenne connaissance du manuscrit de Madame Audoux… Où est‑il ? » (Correspondance Gide‑Ruyters, Op. cit., p. 79). Et la suite de la correspondance avec Schlumberger (les 12 et 23 novembre 1910, entre la publication chez Fasquelle et le Femina) traduit bien le goût amer laissé par ce « ratage ». En conséquence : soit Gide a entrepris la démarche auprès de Fasquelle sans avoir lu ; soit il ne l'a pas faite. Quoi qu'il en soit, et comme l'atteste la lettre 34 de Marguerite Audoux à Larbaud, Gide est en bons termes avec Fasquelle.
[5] Angèle Lenoir, la protégée de la romancière (voir la lettre 21)
[6] Le surnom d'Émilie Legrand est orthographié /Milie/ dans la lettre 6.
[7] Il s'agit à l'évidence de Fermina Marquez, qui paraît en prépublication à la NRF (1er mars, 1er avril, 1er mai et 1er juin 1910), puis en volume chez Fasquelle en 1911.
";"Sur le manuscrit de La Mère et l'Enfant, Werth, Larbaud et Angèle Lenoir";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Premier paragraphe :
n'importe quel manuscrit remplace n'importe lequel (le est rayé et manuscrit ajouté)."
311;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-06-06;;"Demande de conseils quant au style de Marie-Claire après réception des deuxièmes épreuves - Madame Philippe et Le Lampadaire - La Nouvelle Revue française
";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi‑Aud 7]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";;;40;Inédit
;;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris, 6 juin 1910]
Cher Monsieur,
Fasquelle vient de m'envoyer les deuxièmes épreuves
[1] ; je les ai relues sans y trouver de fautes. Cependant, à la page 14, ligne 17, j'aimerais qu'il y ait
« des débris de gâteaux[2] » ; le mot
débris avait été oublié par la dactylographe, cela me semble déranger le balancement de la phrase et me fait un peu l'effet d'une chose tronquée. Cela vient peut‑être tout simplement de ce que j'ai toujours eu cette phrase dans l'oreille. Aussi je vous laisse juge, et ce que vous déciderez sera bien.
Vous voudrez bien aussi vous arrêter à la page 93, ligne 7, où je lis :
« répondit d'un air malicieux ». Il me semble que cela n'est pas français,
répondre d'un rire malicieux me paraîtrait bien s'il n'y avait pas de paroles ensuite, mais dans le cas présent,
« répondit avec un rire malicieux » me paraîtrait mieux
[3]. Il en est de cette phrase comme de l'autre. Je suis peut‑être dans l'erreur et je vous laisse juge.
[4]
Le Lampadaire est venue hier, un peu furieuse après Madame Philippe qui lui a fait réclamer par Francis le livre de Vielé‑Griffin
[5]. Je l'ai fait parler un peu. Vous n'avez aucune idée de ce qui se passe. Non seulement Madame Philippe n'empêchera pas le Lampadaire de faire le merveilleux
[6] livre d'amour, mais encore elle veut le faire avec elle, et elle veut le faire
tout de suite tout de suite, il faut que ce livre soit fait par ces trois femmes.
Madame Philippe envoie des lettres de son fils au Lampadaire ; elle les coupe, les tronque, les arrange ; elle veut qu'on la
glorifie elle et sa fille ; elle veut que les parents de Philippe soient
glorifiés ; elle veut que son fils apparaisse comme un petit jeune homme poli envers ses parents qui ont fait de grands sacrifices pour en faire un jeune homme de la bourgeoisie ; il faut que, pour que le monde puisse
glorifier cette famille, et que tous les gens de Cérilly en crèvent de jalousie, que
[7] le livre montre combien eux ont été grands, et combien ils ont su faire de leur enfant un fils soumis et un jeune homme bien élevé.
S'il fallait que je vous dise en détail tout ce que contiennent les lettres de madame Philippe au Lampadaire, j'en aurais pour trois jours et trois nuits à écrire. Ce que je peux vous dire et qui sera peut‑être une bonne affaire pour ce pauvre Philippe, c'est que le Lampadaire commence à prendre peur de cette famille qui lui impose ses volontés avec une dureté peu ordinaire. Elle qui est dévorée d'ambition pour elle toute seule, elle ne pourra pas écrire une ligne de ce livre
[8] sans que la mère et la sœur de Philippe l'aient corrigée, revue et commentée.
J'ai essayé de prendre le Lampadaire par les « sentiments », je lui ai parlé de la haine de Philippe pour son pays et du mépris des gens de Cérilly pour Philippe, je lui ai dit qu'un livre montrant un Philippe absolument idiot rencontrerait des adversaires intelligents et haut placés qui écraseraient de leur talent les auteurs d'un tel livre.
J'ai parlé de Claudel, de Mirbeau et d'autres. Je crois que de ma vie je n'ai eu la langue si bien pendue. Le Lampadaire est partie troublée et pleine d'inquiétude, et ce matin j'ai reçu un magnifique pot de marguerites avec une carte large comme la main qui me prévenait que c'était Mme Mac Kenty qui me l'envoyait.
Si Philippe me voyait, il me dirait : « Maintenant que tu as fait la paix, gare à ta tranquillité ».
J'ai reçu la
Nouvelle Revue française[9] et vous remercie bien sincèrement. J'ai reçu aussi les anciennes épreuves que vous m'avez renvoyées
[10].
Très sincèrement à vous.
Marguerite Audoux
[1] Il s'agit des deuxièmes épreuves de Marie‑Claire. La fin de la lettre atteste que Gide s'est déjà penché sur les premières.
[2] La scène se situe au moment où l'orpheline de cinq ans est menée dans la classe de sœur Marie‑Aimée. Celle‑ci la fait asseoir sur un petit banc, dans le creux de son pupitre, où la fillette s'endort. « Quand je m'éveillais, l'oreiller se transformait en table. La même main [que celle qui appuyait la tête sur les jupes entre les genoux] y déposait des débris de gâteaux, de menus morceaux de sucre, et quelques bonbons. » [Audoux (Marguerite), Marie‑Claire (1910), Grasset, Les Cahiers Rouges, 1987, première édition, p. 24 (c'est nous qui soulignons)].
[3] Ce passage se trouve à la fin de la première partie du roman. L'héroïne, avant de partir en Sologne, se souvient de sœur Agathe, qui lui avait soigné une engelure. « Le troisième jour, mon pied était complètement guéri, et quand je demandai le nom de ce remède merveilleux, sœur Agathe me répondit avec un rire malicieux : / ‑ Bête, c'était de l'onguent Arthur Divain. » [Ibid., p. 85 (c'est nous qui soulignons)].
[4] Pour l'un et l'autre passage, Gide jugera donc que la romancière a raison, puisque ce qu'elle suggère correspond à la version définitive. Notons que dans toute la correspondance alducienne qui nous est passée entre les mains, ces deux premiers paragraphes sont le seul exemple où Marguerite Audoux parle explicitement et concrètement de son œuvre.
[5] Le 27 avril 1910, Francis Jourdain, dans une lettre à Madame Philippe, écrit qu'un paquet de livres va bientôt lui être envoyé ; mais il lui demande d'écrire directement à Madame Mc Kenty « pour lui réclamer la belle édition qu'elle possède, provenant de la bibliothèque de Louis » ‑ tout en lui proposant d'ailleurs d'accomplir cette démarche, si cela la gêne – (Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Ph‑Jou 13]). Dans une autre lettre, postérieure ([Ph‑Jou 14]), Francis Jourdain remercie Madame Philippe de la lettre qui lui accuse réception des livres, lui précise qu'il a écrit à Emma Mc Kenty, et qu'il est sûr qu'elle va envoyer le fameux livre (toujours anonyme) à Cérilly. La bibliothèque de Charles‑Louis Philippe contient trois titres de Viélé‑Griffin : Phocas le Jardinier (Mercure de France, 1898) ; Sainte Agnès (H. C. 1900) où figure un envoi (« à Monsieur Charles‑Louis Philippe / avec tous les remerciements de son admirateur / Francis Viélé‑Griffin ») ; et L'Amour sacré (1903), « Exemplaire offert au poète Charles‑Louis Philippe » (hommage imprimé). Vraisemblablement, la belle édition dont le titre n'est jamais donné dans les correspondances consultées serait l'un des deux derniers ouvrages.
Notons que le 27 février 1908, Charles‑Louis Philippe écrivait à Francis Vielé‑Griffin pour lui soumettre le premier chapitre d'un roman encore inachevé : Marie‑Claire… Cela s'ajoute donc aux autres démarches de cet ami actif : notamment auprès d'Anna de Noailles, et même Giraudoux, comme le laisse apparaître le P. S. d'une lettre non datée [mais qui ne saurait être que de 1909] : « J'ai une excellente nouvelle de Mme Audoux, la personne du manuscrit que vous avez. Je vous l'apporterai. » (BnF, Naf 25418, microfilm 4896).
[6] Le style indirect libre dans lequel s'inscrit à l'évidence l'adjectif l'affecte d'une connotation ironique. Les soulignements qui suivent et la réduplication jouent le même rôle. Ce paragraphe et le suivant présentent un intérêt stylistique certain qui montre la variété de la palette alducienne. La plume, à travers les accumulations, les répétitions, les anaphores, se met ici au service d'une certaine animation (aucune des trois femmes ne trouvera grâce auprès de la romancière), tempérée par la lucidité de la prosopopée finale (« Si Philippe me voyait, il me dirait… »).
[7] Nous maintenons cette syntaxe relâchée, rendue prolixe et fautive par l'emportement qui l'anime.
[8] de ce livre est rajouté. Pour ce projet de publication, voir la lettre 17 d'Emma Mc Kenty à Marguerite Audoux
[9] Sans doute le numéro de juin, peut‑être envoyé à titre gracieux.
[10] Les premières épreuves de Marie‑Claire
";"Demande de conseils quant au style de Marie-Claire après réception des deuxièmes épreuves - Madame Philippe et Le Lampadaire - La Nouvelle Revue française";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Cinquième paragraphe : de ce livre est ajouté."
312;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-06;;"Prise en charge d'un aller et retour Toulouse-Morlaix pour Michel Yell";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;Paris
;"Harry Ransom Humanities Research Center (HRHRC), Austin, Université du Texas (papiers de Rouart, sans cotes). Lettre autographe inédite aimablement copiée et transmise par le regretté Professeur D. H. Walker, de l'Université de Sheffield, Grande-Bretagne
";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre aurographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";"ROUART (Eugène) (1872‑1936)
Eugène est le fils d'Henri Rouart (1833‑1912), grand industriel, artiste peintre et collectionneur, et le grand‑oncle du romancier et académicien Jean‑Marie Rouart (1943). Tout en exerçant des activités d'ingénieur agricole, il mène une carrière d'écrivain (La Villa sans maître, Mercure de France, 1898 ; La Maison du Bien‑Être, dont plusieurs extraits sont publiés dans L'Ermitage en février, mars et avril 1900 ; quelques nouvelles et essais qui paraissent dans L'Ermitage, Antée et L'Occident). Il est l'un des fondateurs et un collaborateur de L'Archer, revue de culture, d'art et de littérature créée vers 1930 à Toulouse. En 1902 il va se fixer dans le canton de Fronton, sur le domaine de Bagnols, dont il fait une exploitation modèle et un centre d'expérimentation et de rayonnement avant d'acquérir d'autres terres. Il est maire de Castelnau d'Estrétefonds de 1905 à 1919, élu Conseiller d'Arrondissement du canton de Fronton le 28 juillet 1907, et, de janvier 1908 à juillet 1909, chef de cabinet du ministre du Commerce et de l'Industrie Jean Cruppi, député de la Haute‑Garonne. Enfin (voir la lettre 50), il est élu Conseiller général de Fronton à la suite des élections du 24 juillet 1910, et le demeure jusqu'à sa mort en juillet 1936. Il devient également Sénateur de la Haute‑Garonne en 1932. Sa vie durant, il favorise la carrière d'artistes et d'écrivains, par exemple Francis Jammes. Il existe aussi d'importantes correspondances avec Paul Valéry et Henri Ghéon. C'est le 2 février 1893 qu'il rencontre pour la première fois André Gide. Ce dernier le sollicite avec insistance pour agir en faveur de la carrière de Michel Yell qui, étudiant en droit en 1902, est contraint de payer ses études en travaillant comme employé à la Compagnie des Chemins de fer de l'Est. Les démarches seront longues. En 1908, on retrouve Yell à La Loupe, puis l'année suivante, enfin, à Fronton comme juge de paix. Le groupe de Carnetin ne prise pas spécialement Eugène Rouart qui, par son influence, soustrairait Michel à ses amis. Francis Jourdain, en particulier, confie son amertume à Marcel Ray, à qui il écrit le 11 novembre 1911 que Rouart, selon lui, est plus intéressé par ses intérêts électoraux que par la carrière du jeune juriste qu'il sollicite pour l'aider dans ses campagnes. Il eût aimé s'entourer de « gens à lui » pour prévenir le scandale où risquaient de l'entraîner ses tendances homosexuelles. (Médiathèque Valery-Larbaud [R.Jou 1]). Rouart enfin, comme Gide, Ruyters et d'autres, n'est nullement favorable à la relation entre la romancière et son protégé. Il explique cependant sans ambages à Gide son énervement face à ce qui serait une légende, la « séquestration » de Yell à Fronton pour le soustraire à la fréquentation de Marguerite Audoux. Selon lui, le jeune homme lui‑même ne se prive nullement auprès des fraîches beautés du cru, et son éloignement et sa relative froideur envers la romancière ne sont donc pas le fait d'un complot. (Renseignements aimablement communiqués par le regretté Professeur D. H. Walker, de l'Université de Sheffield en Grande-Bretagne).
";;40A;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris, début juin 1910
[1]]
Cher Monsieur,
Michel serait tout disposé à venir passer ses vacances en Bretagne avec un petit groupe d'amis ; j'ai quelqu'un qui lui aura un billet demi-tarif de Paris à Morlaix, mais il faudrait que quelqu'un d'autre puisse lui procurer un demi-tarif ou même un billet complet, si cela est possible, de Toulouse à Paris aller et retour
[2].
J'ai étudié la ligne de Bordeaux, Nantes, et Landerneau
[3], mais cela est trop compliqué et allonge le voyage indéfiniment. Voulez-vous être assez bon de vous en occuper de suite, ou de me dire si vous ne voyez aucune possibilité à cela ? Je ne connais absolument personne à qui m'adresser sur l'Orléans
[sic], et pourtant c'est presque indispensable que Michel se retrouve avec nous
[4]. Je crois que cela lui rendrait un peu d'excitation dont il a grand besoin
[sic] pour son travail. À son dernier voyage ici, c'est à peine s'il a eu le temps de voir ses amis.
Il faudrait que ce billet lui parvienne au plus tard le 29 de ce mois‑ci. Soyez assez bon de penser à lui ; je suis sûre qu'il vous en serait très reconnaissant, et moi aussi, naturellement.
Depuis hier j'ai deux lettres du Lampadaire. Elle veut, dit-elle, me développer une idée qu'elle mûrit depuis longtemps
[5].
Bon grand Saint Philippe
[6], donne-moi du courage et de la patience!
J'ai envoyé le porte-plume à Van de Putte
[7].
Avez-vous fait envoyer
Dans la petite ville[8] au Lampa
[daire] ? Elle me l'a réclamé.
Bien sincèrement à vous.
Marguerite Audoux
[1] Datation du Professeur D. H. Walker
[2] La lettre doit dater du 7 ou du 8 puisque Gide, le 9, l'envoie à Eugène Rouart, assortie de ce commentaire : « Si Iehl en a le désir je crois qu'il faut faire le possible et l'impossible pour lui faciliter ce voyage, afin d'empêcher que ne s'accrédite une légende que je sens en train de se former parmi certain groupe de Parisiens, sur la captivité de Iehl à Fronton. Et plutôt que de le voir retenu là‑bas par manque d'argent je préférerais lui payer ce billet (Toulouse‑Paris), comme je fis déjà pour un précédent voyage, avant qu'il ne fût juge. » (HRHRC, même source, sans cotes, que la présente lettre). Le 5 juillet (voir la lettre 44), le problème du retour, pour la partie Paris‑Toulouse, n'est de nouveau pas réglé (ce qui laisserait entendre que le reste du voyage l'a été), Michel étant alors à Plougasnou avec Marguerite. Sur l'attitude de Rouart par rapport à cette relation finissante, voir à la partie ""notes"".
[3] Pour un voyage Toulouse‑Morlaix qui ne passerait pas par Paris.
[4] un peu est barré entre se retrouve et avec nous.
[5] La fameuse publication du livre sur Charles‑Louis Philippe, où se trouverait la correspondance entre lui et Emma Mc Kenty
[6] Allusion à Charles‑Louis Philippe, comme dans l'antépénultième paragraphe de la lettre 40
[7] L'orthographe de ce nom (parfois écrit en un seul mot) varie selon les éditeurs et les critiques. Rappelons qu'Henri Vandeputte est un écrivain belge ami de Charles‑Louis Philippe et que leur correspondance (1896‑1907) a été éditée à la NRF en 1911.
[8] Voir la note 16 de la lettre 34.
";"Prise en charge d'un aller et retour Toulouse-Morlaix pour Michel Yell";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Un un peu barré entre se retrouve et avec nous"
313;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-06-16;;"Billet de train pour Michel Yell, Croquignole, épreuves de Marie-Claire chez Fasquelle, Le Lampadaire (Emma Mc Kenty)";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;Paris;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi‑Aud 16]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";"À propos du roman
Croquignole de Charles-Louis Philippe, David Roe, l'éminent spécialiste de cet auteur, qui enseigne à l'Université de Leeds, nous a fourni les renseignements suivants :
« Marcel Ray annonce un chapitre inédit dans une lettre à Gide du 22 janvier 1910. Il s'agit du “dernier chapitre de la version primitive”
, et il croit que si on l'avait trouvé on aurait pu le proposer à Cornu pour son hommage des Cahiers Nivernais
[1].Il y revient le 1er février (lettre parmi celles archivées à la Bibliothèque Doucet) – il croit alors que Gide aura récupéré le dossier de feuillets manuscrits du roman. Entre les deux lettres, Gide rapporte l'affirmation de Ray dans une lettre du 25 janvier à Jourdain (archives Gubisch). En avril, Ray annonce à Gide qu'il a trouvé le chapitre chez Jourdain. Il ne l'a pas encore relu, mais croit qu'il pourrait faire l'objet d'une publication dans la NRF
. En mai (le 15, ou plus probablement le 22) Jourdain annonce à Gide (il est à Coutevroult) que ledit chapitre se trouve chez lui à Neuilly . C'est “le dernier chapitre (inédit)”.
Il offre de le transmettre à Gide quand il sera de retour. Selon lui, il a été supprimé sur épreuves par Philippe et remplacé par la lettre, “ce qui valait incontestablement beaucoup mieux.”
Si on le publie, ce devrait être en soulignant le fait que pour Philippe c'était un passage “raté”.
(Vichy)
J'ai publié ces pages, encore inédites, dans le Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe no 48, 1992, p 1-25 (avec Introduction). En effet le manuscrit du roman comporte toujours le chapitre, qui raconte un second repas à la campagne, à deux (Croquignole et Félicien) à la fin duquel Croquignole se tue. (Il y a de nombreux autres passages inédits dans le manuscrit, d'ailleurs tous publiés dans les Bulletins des Amis de Charles‑Louis Philippe des années 80.) »
[1] Les Cahiers nivernais et du Centre, 17e et 18e fascicules (consacrés à Charles‑Louis Philippe), février‑mars 1910.
";;41;;;;"Lettre autographe inédite";"[Paris, 16 juin 1910]
Cher Monsieur et ami,
Michel m'écrit que
[sic] Eugène Rouart ne pourra pas lui procurer de billet pour Paris
[1]. Je vous remercie d'avoir aussi cherché de ce côté, mais j'avais plutôt pensé à Ruyters ou à Jacques Copeau qui (je pensais) devaient connaître des journalistes pouvant facilement se procurer des demi‑tarifs. De mon côté je m'occupe activement de trouver ce billet car il me semble que cela ferait grand bien à Michel de passer un mois avec des amis pouvant causer avec lui de son travail.
Je vais aller passer deux jours chez Francis Jourdain et je lui parlerai du chapitre inédit de
Croquignole[2].
J'ai porté hier les épreuves au secrétaire de Fasquelle
[3] ; il est en effet très sympathique. J'avais reçu votre lettre quand déjà les épreuves étaient parties chez vous, mais il n'y a pas à s'en inquiéter puisque je les avais en double et qu'il n'y avait presque rien à corriger. Les deux mots dont je vous avais parlé
[4] pourront entrer dans la ligne sans rien déranger.
Le Lampadaire est revenue hier. J'ai obtenu d'elle qu'elle ne commence pas le « merveilleux livre d'amour
[5] » avant que tout ce qu'a laissé Philippe ne soit édité. Elle a l'air d'être vraiment sûre d'elle‑même
[6], en disant qu'Elle
[7] seule a assez de cœur et de sensibilité pour faire un chef‑d'œuvre en parlant de Philippe.
Aussitôt que j'aurai obtenu le billet de Michel je vous le ferai savoir. Soyez assez bon de votre côté de me tenir au courant de votre réussite, s'il y en a une.
Mes meilleurs remerciements.
Marguerite Audoux
[2] Voir la note sur Croquignole
[4] Voir le début de la lettre 40
[5] Voir la lettre 40, où la même formule ironique est employée (sans guillemets)
[7] elle est corrigé en Elle.
";"Billet de train pour Michel Yell, Croquignole, manuscrit de Marie-Claire chez Fasquelle, Le Lampadaire (Emma Mc Kenty)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Un même ajouté, un elle corrigé en Elle"
314;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-10-01;;"Retour de Fronton";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;Paris;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi‑Aud 10]";Fronton;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";"Louise Tournayre, la sœur de Charles‑Louis Philippe, écrit à André Gide le 29 août 1910 :
« Cher Monsieur,
La Société des Gens de Lettres, dont mon frère faisait partie, continue toujours à percevoir les droits qui nous reviennent pour les articles parus dans différents journaux. Je veux vous demander s'il est bon pour nous de signer un traité avec la Société pour que ces droits nous reviennent.
Nous ne connaissons pas les statuts. Je leur ai demandé un modèle du traité à signer. Je vous l'envoie pour que vous en preniez connaissance. Nous ne voulons pas accepter l'article 72 et mettrons ce que j'ai écrit à côté. L'article 29 nous enlève le droit des reproductions ailleurs. La Société a donc seule le droit d'autoriser à reproduire les œuvres de mon frère. Nous ne voudrions pas perdre ce droit‑là qui peut être beaucoup pour nous.
Veuillez donc, cher Monsieur, nous dire ce que nous devons faire. Ayant entière confiance en vous, nous suivrons votre bon conseil.
Vous voudrez bien nous renvoyer le traité ci‑joint. [...]. »
Dans une autre lettre du 16 septembre 1910, Louise Tournayre relance Gide, qui finalement répond de Cuverville (en Seine‑Maritime) à Léon Tournayre (le mari) le 24 :
« Cher Monsieur,
Je trouve ici, au retour d'un assez long voyage, vos lettres. La dernière n'est arrivée que d'hier, mais l'avant‑dernière, renfermant le traité avec la Société des Gens de Lettres est ici depuis assez longtemps et je suis confus de vous avoir fait tant attendre ma réponse ; veuillez m'en excuser, je vous prie ; malheureusement je suis assez mal renseigné pour ces sortes de choses ; il me semble que vous avez en effet raison de faire en sorte que vous touchiez quelques droits sur les reproductions de votre beau‑frère, mais je voudrais consulter moi‑même à ce sujet quelque personne compétente avant de vous répondre sur ce point. Il me semble que l'ami de Louis : Régis Gignoux qui est au Figaro et vit dans le monde des journalistes et des hommes de lettres, pourrait être ici de très bon conseil. Je me propose d'aller le consulter à mon retour à Paris, dans quinze jours ou trois semaines et vous récrirai à ce moment. [...].
(André Gide, Correspondance avec Charles‑Louis Philippe et sa famille (1898‑1936), édition établie, présentée et annotée par Martine Sagaert, Centre d'études gidiennes, 1995, p. 43‑45) Cette lettre 59 de Marguerite Audoux à André Gide laisse donc entendre que Gide décide ensuite de demander à la romancière de contacter elle‑même Gignoux à sa place.";;59;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris, mi‑octobre 1910]
Cher Monsieur,
Michel m'a renvoyé votre lettre
[1] ce matin de Fronton où elle m'avait été envoyée alors que j'en étais déjà partie. Je viens de passer dix jours avec Fargue près de Michel, dix jours pleins de bonheur qui ont terminé magnifiquement mes vacances. Aujourd'hui j'ai repris très sérieusement le travail et je pense que Michel en a fait autant.
Je suis allée aussitôt voir Régis Gignoux. Il s'occupera des Tournayre
[2] à la Société des gens de lettres
[3] aussitôt qu'il aura reçu un mot de vous avec
[4] la lettre des Tournayre.
Tout le monde ici aurait bien voulu que ce soit vous qui fassiez la conférence sur Philippe au Salon d'automne mais je vois bien que cela ne vous sera pas possible et je le regrette bien pour mon propre compte
[5].
Je ne sais pas où en est
Marie‑Claire[6]. Je pense voir Fasquelle ces jours‑ci et peut‑être Mirbeau, car je crois qu'il n'y a plus de temps à perdre maintenant.
Je serai heureuse pour la petite Angèle
[7] si vous pouvez m'envoyer les 20 francs que vous m'aviez proposés. La fillette est délicate et elle a besoin de grands soins.
J'ai lu votre
Voyage en Andorre dans la
Nouvelle Revue française[8] et j'ai reconnu le Jabiru. Michel vous a‑t‑il chanté la chanson du Jabiru
[9] ?
J'ai vu Madame Rouart
[10] et j'ai pour elle une grande sympathie.
J'espère vous voir à votre arrivée à Paris et je serai heureuse de connaître la date de la pose du buste de Philippe à Cérilly
[11].
L'adresse de Gignoux :
26 rue Henri Monnier.
Veuillez croire à ma très sincère affection.
Marguerite Audoux
[1] Nous n'avons pas retrouvé cette lettre.
[2] Mme Louise Tournayre, la sœur jumelle de Charles‑Louis Philippe, et son mari
[3] En ce qui concerne les droits concernant l'œuvre de Philippe, voir, supra, la partie ""Notes""
[4] et est rayé, et remplacé par avec en interligne.
[5] En réalité, c'est bien Gide qui prononcera, le 5 novembre 1910 (le jour même de la sortie de Marie‑Claire), au Salon d'Automne, cette conférence sur Charles‑Louis Philippe. Elle paraîtra d'abord dans La Grande Revue du 10 décembre 1910 (p. 449‑467), puis en 1911 aux éditions Eugène Figuière et Cie.
[6] Il s'agit de la future sortie en librairie.
[8] Les notes de ce voyage, entrepris avec Eugène Rouart, Michel Yell et Alibert, du 18 au 24 août 1910, sont d'abord reproduites, sous le nom de « Journal sans date », dans le numéro du 1er octobre 1910 de la NRF, auquel Marguerite Audoux fait allusion ici, puis dans Nouveaux Prétextes, et enfin dans le Journal de Gide, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1940, p. 312‑321.
[9] « Le jabiru » est le sobriquet sous lequel se cache l'un des compagnons du voyage en Andorre (voir Ibid., p. 318‑320). Nous n'avons pas trouvé de quelle chanson il se peut agir.
[10] Madame Eugène Rouart, née Yvonne Lerolle (1877‑1944), fille du peintre Henry Lerolle (1848‑1929), ami, parmi d'autres, de Maurice Denis, Ernest Chausson, Debussy… Elle épouse Eugène en décembre 1898. (Renseignements aimablement communiqués par le regretté Professeur D. H. Walker, de l'Université de Sheffield).
[11] Pour mémoire, cette inauguration aura lieu un an plus tard, le 25 septembre 1911.
";"Dix jours à Fronton auprès de Michel Yell, avec Léon-Paul Fargue - Droits concernant l'œuvre de Philippe - Conférence sur Philippe au Salon d'automne - Sortie en librairie de Marie-Claire - Angèle Lenoir - Voyage en Andorre - Madame Rouart - Buste de Philippe - Adresse de Régis Gignoux";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
315;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-10;;"Conférence sur Charles-Louis Philippe du 5 novembre 1910";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;Paris;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi‑Aud 17]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";;;60;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris, mi‑octobre 1910]
Cher Monsieur,
J'ai vu hier Francis Jourdain et j'ai appris que la conférence de Philippe n'était assurée par personne
[1]. Rouché avait dit : « On demandera à André Gide, et s'il ne peut pas, à Michel Arnauld, ou, à son défaut, à Henri Ghéon ».
Ghéon a dit à Francis que personne ne lui avait parlé de cela et qu'il était trop tard maintenant pour qu'il puisse préparer la conférence.
Voulez‑vous être assez bon de me répondre immédiatement, à votre sujet et au sujet de M. Arnauld. Comme je vous l'ai déjà dit, tous ceux qui aiment Philippe seraient heureux de vous voir faire cette conférence, mais cependant il vaudrait mieux que nous cherchions quelqu'un d'autre plutôt que de manquer cette occasion de parler du cher disparu.
Je compte donc sur votre réponse et vous prie d'agréer mes très sincères amitiés.
Marguerite Audoux
[1] Voir la note 5 de la lettre 59
";"Conférence sur Charles-Louis Philippe du 5 novembre 1910";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
316;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-11;;"La conférence de Gide sur Charles-Louis Philippe";"Gide, André";;;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi‑Aud 13]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";"Reproduisons l'extrait d'une note de François Talva, qui présente, dans le n° 20 du Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe de 1962 (p. 481‑482) trois « Lettres de Charles‑Louis Philippe à celle qui fut Marie Donadieu » :
« [...] Philippe rencontre à Paris aux derniers jours de 1900 une jeune Lyonnaise du nom de Marie‑Louise qui est la maîtresse d'un de ses anciens camarades du lycée de Montluçon. Celui‑ci absent, ils se rencontrent souvent, et Philippe est ardemment épris. En 1901 il se rend à Lyon dans sa famille et il semble qu'ils soient rentrés ensemble à Paris où ils se mettent aussitôt en ménage. Mais survient l'ancien amant qui reprend sa maîtresse après avoir éclairé Philippe sur les mensonges dont elle l'a berné, et, en mai 1901, la rupture entre Marie et Philippe semble totale.
Cependant, deux ans et demi plus tard, voici une photo de Dostoiewski envoyée par Marie à Philippe, de Moscou, où l'ancienne petite figurante de l'Alhambra de Lyon a été engagée au Jardin Aumont ; voici deux lettres où il apparaît que Philippe n'a pas abandonné l'espoir d'en faire sa femme légitime, puis une troisième où il semble clore son rêve insensé par une nouvelle décision de rupture formelle.
Mais en septembre 1904, alors que le livre qu'il consacre à cette aventurière est sous presse (il paraîtra à la mi‑décembre environ), Marie rentre de Moscou à Paris, frappe à la porte de Philippe qui est absent. Elle lui envoie sans doute un mot à Cérilly où il se trouve en congé. [...] »
Les trois avant‑derniers paragraphes de la lettre de rupture du 7 mars 1904 sont les suivants :
« Tu ne m'aimes pas, la vie eût été entre nous deux pleine de complications, de doutes, d'inquiétudes. Et puis à quoi bon parler davantage ?
Je te dis adieu et bien adieu, sans trop de reproches et sans colère. Je ne regrette pas celle que tu es, je regrette celle que tu pouvais être. Je t'ai déjà dit que je ne pouvais pas être pour toi un ami et qu'il me fallait tout ou rien. Tu ne me donnes pas tout... Alors je ne veux plus rien.
Tu sais que je suis sincère dans mes paroles et que mes affections sont très profondes. Tu te douteras alors qu'une fois de plus j'aurai souffert par toi. Je te répète que je ne t'en veux pas et si, parfois, à un moment de ta vie tu as besoin de moi, je serai là pour te secourir. Mais pas d'amitié, je ne le peux pas, rien que l'adieu que je t'envoie et qui, pour moi, n'est que trop véritable. » (Ibid., p. 485).
Marguerite Audoux elle‑même évoque les premiers moments heureux, puis la rupture :
« […]
En ce temps‑là[1],[Charles‑Louis Philippe]
aimait déjà Marie Donadieu. Il l'aimait d'un amour entier et plein de force. Il la menait le soir sur les boulevards, parce qu'elle aimait le bruit et la lumière des cafés. Il la tenait très serrée contre lui.
Elle marchait les bras raides et les poings fermés.
Il venait souvent parler d'elle à une couturière[2] qu'il aimait comme une sœur, et qui était du même pays que lui[3]. Il disait :
‑ Elle est plus blonde que toutes les blondes, et ses yeux sont plus bleus que tous les yeux bleus.
Quelques fois [sic] elle venait avec lui. Il la faisait asseoir dans la clarté de la fenêtre. Il tournait autour d'elle comme s'il eût voulu l'entourer d'un cercle fait de lui‑même. Il tâchait de lui tenir les doigts qu'elle tenait serrés contre ses paumes, comme si elle y enfermait un secret. Puis il s'intéressait au travail de sa vieille amie. Il soulevait les étoffes et disait :
- Pourquoi faites‑vous des robes noires ? Les femmes devraient toujours porter des robes blanches.
Il revenait aux mains de Marie Donadieu partie avec un homme riche. Les plis soucieux qu'il avait au front se creusèrent davantage. À chaque instant il ouvrait la bouche pour respirer, on eût dit qu'une chose énorme et que personne ne voyait cherchait à lui écraser la poitrine. Il disait à la couturière :
- Quand j'étais tout petit, je la connaissais déjà[4]. Elle était dans tous mes rêves avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus. Il mettait une chaise devant la fenêtre comme si Marie allait s'asseoir dessus tout à l'heure, et il disait avec un froncement douloureux du front :
‑ Il faut qu'elle revienne. […] »
[Audoux, Marguerite, « Souvenirs », in la Nouvelle Revue française, 15 février 1910, numéro spécial consacré à Charles‑Louis Philippe (décédé, pour mémoire, le 21 décembre précédent), p. 195‑202 (197‑198 pour ce passage)].
[1] Au tout début du XXe siècle.
[2] On appréciera la façon dont Marguerite Audoux se met elle‑même en scène, à la troisième personne. Modestie, ou, à l'inverse, procédé pour faire d'elle un personnage littéraire ?
[3] Seule la forêt de Tronçais sépare Sancoins, la ville natale de la romancière, de Cérilly, où naquit et vécut Charles‑Louis‑Philippe.
[4] On rapprochera cette sorte de prédestination amoureuse de celle qu'évoque Alain‑Fournier, autre membre de la famille littéraire, à propos d'Yvonne de Galais et de Meaulnes. La présence et l'épaisseur des personnages sont exprimées non seulement par cette intertextualité, mais encore par l'osmose entre la vie et l'œuvre. Ainsi, on ne sait plus trop si « la môme Marie », dans la carte postale à laquelle renvoie cette annexe, est l'être romanesque ou la femme réelle, qui se confondent dans le même prénom. De même, quand Marguerite Audoux parle à Alain‑Fournier d'Henry Dejoulx, son premier amour rencontré en Sologne, elle lui attribue le nom qu'il porte dans Marie‑Claire, Henri Deslois. Voir la lettre d'avril 1911 d'Alain‑Fournier à Jeanne Bruneau, Fonds Rivière, lettre citée dans Rivière (Isabelle), Vie et passion d'Alain‑Fournier, Jaspard, Paulus & Cie, Monaco, 1963, p. 153.
";;62;inédit;;;"Lettre autographe
";"[Paris, début novembre 1910
[1]]
Cher Monsieur et ami,
Je reviens de chez Bourdelle
[2] et je serais heureuse si vous pouviez trouver un moment pour aller voir le buste de Philippe. Bourdelle doit le donner au fondeur lundi. Vous pourrez donc le voir jusqu'à dimanche.
J'ai beaucoup pensé à ce que nous avons dit de Philippe hier et je trouve de plus en plus que votre conférence est très bien. Je suis aussi de plus en plus persuadée que nous ne devons pas parler de la vie de Philippe. Son œuvre seule doit être connue du public. Ceux qui n'ont pas connu Philippe ne comprendraient rien à l'homme. Il faut surtout éviter de parler de cette pauvre Mily
[3] pour ne pas créer une légende d'un Philippe sans coeur. Moi qui les ai connus tous deux peut‑être mieux que personne, je peux penser à lui sans penser à elle, alors qu'il m'est impossible de penser à elle sans penser à lui. Philippe a été pour Mily
toute la vie. Mais Mily n'a été qu'un accident dans la vie de Philippe.
Si quelqu'un écrit un jour la vie de Philippe, deux femmes seulement devront
[4] compter, Berthe Méténier
[5] et Marie
[6]. Berthe parce qu'il l'a sauvée, et Marie parce qu'il l'a aimée
[7]. On peut parler de Philippe par rapport à Mily mais pas de Mily par rapport à Philippe. Cela est tellement vrai que le jour où il a trouvé une femme qui n'était cependant que la caricature de Marie, Mily est devenue une chose épouvantable pour lui
[8].
Donc n'ayez aucune inquiétude, et si vous n'êtes pas satisfait de vous‑même, dites‑vous bien que personne n'aurait parlé avec plus de vérité sur notre ami.
J'espère vous voir prochainement et vous prie de croire à ma très sincère amitié.
Marguerite Audoux
[1] Le sujet principal de la lettre est (ou devrait être...) la conférence sur Charles-Louis Philippe, prononcée le 5 novembre par Gide.
[2] Émile Bourdelle est en train de réaliser le buste de Charles‑Louis Philippe, pour l'inauguration du 25 septembre 1911 au cimetière de Cérilly.
[3] Voir les lettres 5 et 6
[4] pourront, rayé, est immédiatement remplacé par devront.
[5] L'héroïne de Bubu de Montparnasse, dont le modèle est Maria Tixier, rencontrée le lendemain du 14 juillet 1898
[6] Le modèle de Marie Donadieu. Le rapport entre ces deux femmes et Philippe, ainsi que leur réapparition, tout aussi romanesque que la fiction, ont été évoqués par Marguerite Audoux [« Souvenirs », in numéro spécial de la NRF (consacré à Charles‑Louis Philippe), 15 février 1910, p. 195‑202 (p. 195‑198 pour ce point)]. Voir aussi Lanoizelée, Louis, Charles‑Louis Philippe, Plaisir du Bibliophile, 1953, p. 44‑45 et 49‑50.
[7] Cette distinction apparaît clairement dans l'article évoqué dans la note précédente.
[8] La romancière semble ici approuver ce qu'elle aurait réprouvé par ailleurs : « [Marguerite Audoux] en veut [à Charles‑Louis‑Philippe] au sujet de la mort de Milie. Philippe n'a pas très bien agi à son sujet. Il est un peu cause de la mort de son amie. Ayant une autre liaison, il la délaissait. Tombée malade, par chagrin, elle ne se soigna pas. De plus, il a laissé partir son amie dans un misérable cercueil de sapin. Elle a été mise dans la fosse commune. » (Lanoizelée, Louis, Marguerite Audoux, Plaisir du Bibliophile, 1954, p. 67).
";"Conférence de Gide sur Charles-Louis Philippe (5 novembre 1910)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Dans l'antépénultième paragraphe, pourront, rayé, est immédiatement remplacé par devront.
Les soulignements sont de Marguerite Audoux.
"
317;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-11-09;;"Souscription pour le buste de Charles-Louis Philippe par Bourdelle";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;"Monsieur André Gide
Villa Montmorency
Auteuil
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi‑Aud 12]";Cérilly;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";;;65;Inédit
;;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris, 9 novembre 1910]
Cher Monsieur et ami,
Voulez‑vous me porter sur la liste de notre Philippe pour la somme de 50 francs
[1]. Je vous les porterai aussitôt qu'il me sera possible de sortir. Valery
[2] m'a dit que vous vouliez mettre les sommes à côté des noms ; je le déplore pour beaucoup de nos amis qui sont très pauvres, mais si cela ne peut pas être autrement, tant pis.
J'écris à Michel pour lui parler
[3] de la souscription.
Je ne pense pas qu'il en soit averti.
Marie‑Claire marche toujours très bien, mais j'ai la tête cassée de tout le bruit qu'on fait autour de cette jeune personne.
Madame Lampadaire fait la morte.
Croyez en ma sympathie très affectueuse.
Marguerite Audoux
[1] Il s'agit de la souscription pour le buste effectué par Bourdelle, d'après le masque mortuaire, et qui sera, rappelons‑le, érigé au cimetière de Cérilly le 25 septembre 1911.
[3] Un en est barré entre lui et parler.
";"Souscription pour le buste de Charles-Louis Philippe par Bourdelle - Marie-Claire - Emma Mc Kenty";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Deuxième paragraphe :
Un en est barré entre lui et parler."
318;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-12;;"Buste de Philippe - Chez Jourdain";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Neuilly-sur-Seine;"Médiathèque Valery-Larbaud [Gi‑Aud 18]
";"Médiathèque Valery-Larbaud [Gi‑Aud 18]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";"Lettre autographe inédite adressée à :
Monsieur André Gide
Villa Montmorency
Auteuil
";;80;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Neuilly, fin décembre 1910]
Cher Monsieur,
Merci de votre bonne lettre
[1]. Soignez‑vous bien ! Moi, je viens d'avoir aussi une mauvaise grippe dont j'ai beaucoup de peine à me remettre.
Je vous apporterai un jour de cette semaine les 20 francs que Michel vient de m'envoyer pour le souvenir de Philippe
[2].
Je suis en ce moment chez mes amis Jourdain
[3]. J'ai dû fuir la rue Léopold où ma santé et ma tranquillité étaient menacées.
A bientôt et croyez à ma très sincère affection.
Marguerite Audoux
[2] Pour mémoire, le buste de Philippe sur lequel travaille Bourdelle.
[3] Cette lettre pourrait donc être du même jour que la 79.
";"Mauvaise grppe, 20 frs destinés au buste de Charles-Louis-Philippe, retraite chez les Jourdain";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
319;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-01;;"Contribution au buste de Charles-Louis Philippe - Demande d'examen d'un conte de Michel Yell
";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi-Aud 4]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";;;86;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris, première quinzaine de janvier 1911[1]]
Cher Monsieur et ami,
Il m'a été impossible de venir ce matin comme je le pensais. Voulez‑vous accepter toutes mes excuses de vous avoir fait attendre inutilement.
Vous trouverez avec
[2] ce mot les 50 francs de ma cotisation et les 20 francs de Michel
[3]. D'autre part je vous apporte, avec une
Marie‑Claire toute en hollande, le conte de Michel pour que vous voyiez ce que vous pouvez en faire
[4].
Agréez, je vous prie, avec mes meilleurs souhaits de bonne année, nos sentiments les plus affectueux.
Marguerite Audoux
[1] En l'absence de date, celle proposée ultérieurement sur la photocopie de la Médiathèque Valery-Larbaud est le 22 janvier 1910. Or, Marguerite Audoux mentionne une « Marie‑Claire toute en Hollande », qui ne peut donc précéder la sortie en octobre 1910. D'autre part, elle présente ses voeux à Gide, alors qu'elle a déjà écrit deux lettres à ce correspondant le 6 et le 19 janvier 1910. Enfin, le « Cher Monsieur et ami » est réservé à une période postérieure à janvier 1910 (tout début de leurs relations, après la mort de Philippe).
La seule année plausible est 1911 : Marie‑Claire vient de paraître ; le présent d'un exemplaire sur Hollande n'a donc rien d'improbable à ce moment. Les 50 francs de cotisation et les 20 francs de Michel concernent à l'évidence le projet du buste ‑ œuvre de Bourdelle ‑ qui sera inauguré le 25 septembre 1911 sur la tombe de Philippe. Cette participation est déjà évoquée en partie sous forme de projet dans la lettre 80 (« Je vous apporterai un jour de cette semaine les 20 francs que Michel vient de m'envoyer pour le souvenir de Philippe »), autre lettre que l'on peut dater ainsi de décembre 1910, puisque le 4 Marguerite Audoux écrit à Lelièvre, comme dans [Gi‑Aud18] (lettre 80), qu'elle se trouve chez les Jourdain. [Gi‑Aud18] précède donc [Gi‑Aud4].
Pour en revenir à cette lettre qui nous occupe, une fois l'année rectifiée, le 22 janvier 1911 n'est pas possible, car à cette date, « Francis, sa femme et ses enfants, avec Marguerite, sont installés depuis quelques jours à St‑Jean‑sur‑mer », comme l'indique Larbaud à Ray le 23 janvier 1911 [Valery Larbaud‑Marcel Ray, Correspondance (1899‑1937), tome II, p. 83)]. Et marguerite Audoux est encore à Paris puisqu'elle débute ainsi sa lettre : « Il m'a été impossible de venir ce matin comme je le pensais ».
[2] Au‑dessus d'un dans biffé.
[3] Pour le buste de Charles‑Louis Philippe que réalise Bourdelle
[4] Les hypothèses sont des plus hasardeuses en ce qui concerne ce « conte de Michel » : une première lettre (de novembre 1911) de la correspondance Jourdain‑Ray conservée à Vichy mentionne que Marguerite Audoux a écrit à Selma Lagerlöf pour lui demander l'autorisation de mener à bien un projet conçu avec Michel : tirer trois actes d'un des contes de la femme de lettres suédoise. Voir, à ce sujet, la réponse du 10 janvier 1912 (lettre 164). Mais il s'agit là d'autre chose qu'un conte. Est‑ce la première ébauche du projet ? Un autre récit bref ?... S'agirait‑il des « Payroliers » (chaudronniers, dans le Midi), dont Yell confie à Gide qu'il « pense les finir dans l'intimité de cet hiver » dans une lettre du 4 octobre 1911 (Correspondance inédite conservée à la Bibliothèque Jacques Doucet, 605‑41) (cette œuvre ne sera pas éditée). Ces dates sont déjà loin de janvier 1911, mais la production de Yell est lente.
";"Contribution au buste de Charles-Louis Philippe - Demande d'examen d'un conte de Michel Yell";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Au deuxième §, le avec se trouve au-dessus d'un dans biffé.
"
320;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02;;"Demande d'envoi de la NRF - Pension de la petite Angèle - Paticipation de la romancière et de Michel Yell pour l'érection du buste de Charles-Louis Philippe à Cérilly
";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi‑Aud 15]";Saint-Jean-sur-Mer;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";;"Angèle Lenoir, à qui il est fait allusion dans l'antépénultième paragraphe, est la fille d'Émilie Legrand, une maîtresse de Charles-Louis Philippe qui meurt neuf mois avant lui, en mars 1909. C'est pour Angèle que la romancière sollicite à plusieurs reprises le richissime Gide afin qu'il verse une pension.
";100;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"Saint‑Jean‑sur‑mer
Alpes maritimes[1]
[Février 1911]
Cher Monsieur et ami,
Je suis installée ici avec la famille Jourdain.
Je pense rester jusqu'au mois d'avril[2], aussi je vous serais reconnaissante de bien vouloir m'envoyer la NRF rue Léopold, ma concierge me la fera parvenir ici car j'ai grande envie de savoir la suite d'Isabelle[3].
Je vous demanderai aussi de ne pas oublier de m'envoyer le reste de la somme qui doit revenir à la petite Angèle Lenoir. Si cela vous cause le moindre petit ennui, je m'arrangerai et ne prendrai l'argent qu'au mois d'avril à ma rentrée à Paris. J'espère qu'on vous a bien remis en même temps que l'exemplaire de Marie‑Claire les cinquante francs de ma cotisation et les vingt francs de Michel[4].
Nous avons ici un temps magnifique et notre maison donne sur la mer. Je commence à travailler très sérieusement.
Croyez, je vous prie, à ma très sincère affection.
Marguerite Audoux
[1] Le 10, Rue Léopold‑Robert, en‑tête du papier à lettres de la romancière (son adresse parisienne), a été biffé au‑dessus du lieu de création ajouté.
[2] Les datations, que l'on retrouve en général sur les enveloppes de la correspondance Audoux‑Lelièvre (d'autant plus éclairantes que, ajoutées à la main au dos desdites enveloppes, elles apportent une caution aux cachets parfois illisibles) nous permettent de vérifier ce projet : le 28 mars, Marguerite Audoux écrit à Lelièvre de Saint‑Jean, le 12 avril de Fronton, et le 3 mai de Paris.
[3] Il s'agit bien évidemment de la prépublication d'Isabelle, d'André Gide, en trois livraisons à la NRF, les 1ers janvier, février et mars 1911. Marguerite Audoux attend donc la deuxième.
[4] Allusion à l'exemplaire de Marie‑Claire en hollande et à la cotisation pour l'érection du buste de Charles‑Louis Philippe, réalisé par Bourdelle (l'inauguration se fera le 25 septembre) [Voir la lettre 86].
";"Demande d'envoi de la NRF - Pension de la petite Angèle - Participation de la romancière et de Michel Yell pour l'érection du buste de Charles-Louis Philippe à Cérilly";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Le 10, Rue Léopold‑Robert, en‑tête du papier à lettres de la romancière (son adresse parisienne), a été biffé au‑dessus du lieu de création ajouté.
"
321;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02;;"Remerciements pour la NRF et la pension d'Angèle - Sur une préface demandée à la romancière pour l'édition russe de l'œuvre de Charles-Louis Philippe
";"Gide, André";;;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Gi‑Aud 14]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";;;101;Inédit
;;;Lettre
;"LE GRAND JARDIN
SAINT-JEAN-SUR-MER
(ALPES MARITIMES)
[Saint‑Jean‑sur‑mer, février 1911]
Cher Monsieur,
Je viens de recevoir la NRF et je vous remercie. J'ai bien reçu aussi les soixante francs pour la petite Angèle[1].
Savez‑vous que Poinsot[2] s'occupe de faire traduire les livres de Philippe en Russie, et qu'il m'a demandé une préface pour cette édition russe ? J'étais bien embarrassée et je n'avais guère le temps, aussi je me suis servie de « Souvenirs » de la Nouvelle revue française et de mon article du travail[3].
J'espère que vous êtes toujours en bonne santé et vous prie d'agréer ma sympathie affectueuse.
Marguerite Audoux
[2] Mafféo‑Charles Poinsot. Il s'agit d'un collaborateur du Mercure de France. L'examen du catalogue de La Bibliothèque nationale russe de Saint‑Pétersbourg mentionne bien Marguerite Audoux et Poinsot :
« Sh. – L. Filipp. Na dne Parizha. Biubiu s Monparnasa. – Sharl' Blanshar. [Rasskazy]. Per. S frants. A. Pedashenko i V. Konstansa. So vstup. St. Ts. V. Puanso i vospom. Margarity Odu. SPb., M.l. Semenov, 1912. 152 str. 20 cm. »
[C'est nous qui soulignons. Cette référence nous a été fournie, via David Roe, par son collègue slavisant Richard Davies, qui, courrier électronique oblige, a transposé les caractères cyrilliques en alphabet latin]. La traduction est la suivante : « Charles‑Louis Philippe. Dans les bas‑fonds de Paris. Bubu de Montparnasse – Charles Blanchard. [Romans]. Trad. du français par A. Pedashenko et V. Konstansa. Avec une introduction de (?) Poinsot et des souvenirs de Marguerite Audoux. Saint‑Pétersbourg, M. I. Semenov, 1912, 152 p., 20 cm. ». Il nous restera, pour l'édition de la Correspondance générale, à retrouver ce texte, le faire traduire, et le comparer avec l'article qui en a fourni la matière, « Souvenirs sur Charles‑Louis Philippe », Revue d'Europe et d'Amérique, mars 1911, qui suit effectivement de près, comme l'écrit Marguerite Audoux dans la suite de sa lettre, les articles qu'elle a déjà écrits sur son ami écrivain. Une note en bas de la première page de l'article de la Revue d'Europe et d'Amérique indique : « Ces pages intéressantes de l'auteur de Marie‑Claire serviront de préface à une édition en russe des œuvres de Charles‑Louis Philippe, qui sera précédée d'une introduction de M. – C. Poinsot. »
[3] Voir l'annexe de la lettre 72
";"Remerciements pour la NRF et la pension d'Angèle - Sur une préface demandée à la romancière pour l'édition russe de l'œuvre de Charles-Louis Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
322;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-05-16;;"L'affaire Bachelin";"Gide, André";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à André Gide : 9 -14 - 20 - 21 - 22 - 23 - 40 - 40 BIS - 41 - 42 BIS - 50 - 51 - 59 - 60 - 62 - 65 - 80 - 86 - 100 -101 -118
Lettres d'André Gide à Marguerite Audoux : 21 – 25 BIS – 78 – 119 – 124
";;Paris;;"Lettre conservée avec celles de Gide à Copeau dans le fonds Dr Heitz";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à André Gide";;"
Rappelons, pour bien comprendre les lettres qui suivent à ce propos, ce que fut « l'affaire Bachelin » :
Un article que Marcel Ray fait paraître dans la NRF du 1er août 1911 nous instruit sur les vicissitudes éditoriales relatives à La Mère et l'Enfant de Charles‑Louis Philippe, dans lesquelles le germaniste joue un rôle non négligeable. Ce livre est écrit en 1898‑1899. La version primitive contient dix chapitres qui, assez rapidement, se trouvent réduits à huit. Une nouvelle révision, toujours avec la collaboration de Marcel Ray, aboutit à la suppression de tous les chapitres impairs. C'est cette version courte qui paraît aux éditions de La Plume en 1900. En 1911, lorsque les collaborateurs de la NRF envisagent de rééditer le roman, ils disposent donc de deux versions : celle qui a été éditée, et la version longue
La réédition qui est en chantier va vivement irriter le groupe de Carnetin pour deux raisons : ce qu'il considère comme la mise en avant intempestive de Bachelin, qui participe à l'établissement du texte ; et le manquement au respect des volontés de Philippe. C'est la présente lettre que Marguerite Audoux envoie à André Gide qui semble mettre le feu aux poudres. Le premier des deux griefs y est clairement exposé, non sans précipitation et maladresse.
Contre le groupe, Bachelin, Gide, et à sa suite la NRF, semblent faire bloc. Gide joue, comme il aime le montrer, son rôle d'arbitre. Le 20 mai 1911, il écrit à Bachelin :
« Recommandation amicale de garder tout votre calme dans ces stupides potins autour de La Mère et l'Enfant
, et surtout de crainte d'échauffer la querelle, que j'apaise de mon mieux [...]. [1] »
Le second point de la querelle, nous l'avons dit, est pour les amis du groupe un sentiment de trahison vis‑à‑vis de Charles‑Louis Philippe. Les solutions proposées varient d'ailleurs d'un membre à l'autre. Tandis qu'un certain nombre (Marguerite Audoux, Gignoux, Werth) ne semblent prêts à accepter qu'une publication
en appendice des pages écartées, Marcel Ray, quant à lui, serait favorable à une véritable édition savante, avec notes, et à tirage limité, tandis qu'on rééditerait parallèlement le texte réduit de
La Plume avec un tirage beaucoup plus important. Larbaud, à l'inverse de la position d'universitaire de Ray, approuve la publication d'une version augmentée et à grand tirage, mais sans appareil critique. Tout cela est, selon lui,
""étranger à la littérature"". Larbaud souhaite aussi, dans le même esprit, que Gide renonce à la préface et aux appendices dont il voulait se charger
[2]. C'est Larbaud qui va finalement imposer son point de vue puisque, à l'issue d'une réunion chez Gignoux, il est décidé pour contenter la majorité, et contrairement à ce que pense Ray, de faire deux éditions conjointes de
La Mère et l'Enfant, l'une réduite à un tirage limité, conforme au texte de 1900, et l'autre complète, sans notes, et précédée d'une notice non signée. Apparemment, l'affaire est ainsi sagement résolue.
Tout au long de ce conflit, tout en se proposant de calmer le jeu, une fois de plus André Gide ne peut totalement cacher son irritation. C'est ce qui apparaît dès la réception de la lettre de Marguerite Audoux qui va entraîner deux réponses, la première à Bachelin, la seconde à la couturière (lettre 119). La lettre du 18 mai 1911 à Bachelin contient ce passage :
« Ce matin, lettre de M[arguerite]
Audoux m'apprenant qu'on dit que nous nous proposons de substituer votre nom à celui de Philippe sur la couverture du 1er livre! De ces absurdités ne retenons que ceci : nous avons des ennemis que la moindre incorrection, la moindre coquille réjouira. Veillons donc à ce que le texte soit impeccablement correct, ‑ comme déjà nous eussions fait sans l'aide de leur animosité.[3] »
""Nous avons des ennemis""... Les forces en présence ne sauraient être mieux définies! La lettre 119 que, le lendemain, il expédie à Marguerite Audoux ne peut apparaître que comme la marque supplémentaire d'une sympathie plutôt froide, sinon glacée. Marie-Claire est déjà loin, et... toute proche la rupture entre Marguerite et Michel, pour lequel on sait que Gide aura la préférence. Le ton de la réponse immédiate de Gide (lettre 119) souligne déjà cette distance.
Jacques Copeau fait chorus puisqu'il écrit le 22 mai 1911 à Gide :
""Très bien votre réponse à Audoux. Mais sa lettre suit si stupidement la question!"" [4].
Mais le principal intéressé, le ""copiste"" incriminé, va être encore bien plus virulent que la maison d'édition. Le procès d'intention dont Bachelin a été l'objet, son caractère et son goût pour la polémique vont le faire sortir de ses gonds. Le 21 mai au matin, il écrit à Gide :
« Quant au crétinisme humain, c'est q[uel]
q[ue]
c[hose]
de prodigieux. également au reçu de votre lettre vendredi, j'en ai écrit une, salée, à M[argueri]
te Audoux[5]. J'ai reçu sa réponse hier soir[6]. Et de cette même plumée d'encre, je vais lui riposter de nouveau[7]. Je ne peux pas admettre que des jaloux et des imbéciles m'embêtent. [8] »
La dernière lettre de Marguerite Audoux mentionnée par Bachelin est une double tentative, pour se justifier et apaiser le destinataire. Mais elle intervient malheureusement trop tard dans cette querelle et cette argumentation ne fait qu'irriter davantage le bouillant correspondant.
[D'après notre thèse, tome premier, p. 361‑368]
[1] Henri Bachelin,
Correspondances avec André Gide et Romain Rolland, édition établie, présentée et annotée par Bernard Duchatelet avec la collaboration d'Alain Mercier, Centre d'étude des Correspondances, CNRS (UPR 422), Faculté des Lettres, Brest, 1994, p. 105 [C'est André Gide qui souligne.]
[2] Voir, sur la position et l'intervention de Larbaud, sa correspondance avec Gide (édition de Françoise Lioure, Gallimard, Cahiers André Gide n° 14, 1989), notamment sa lettre de Chelsea du jeudi 25 mai 1911, p. 81‑84.
Voir aussi, dans la Correspondance Gide‑Copeau, la note 1 de la lettre 382 du 27 mai 1911 (Op. cit., p. 496). C'est dans cette lettre que Gide se range à l'avis de Larbaud : ""Je trouve que le petit père Larbaud parle d'or"", écrit‑il à Copeau. (Ibid.)
[3] Henri Bachelin,
Correspondances avec André Gide et Romain Rolland,
Op. cit., p. 102‑103
[4] Correspondance A. Gide‑J. Copeau, Cahiers André Gide n°12, p. 489 (double adressé à Copeau)
[Il s'agit d'un P.‑S.].
La lettre de Copeau commence ainsi :
"" La lettre de Marguerite Audoux dépasse en absurdité tout ce que la conversation avec Werth m'avait fait pressentir. ""Chacun crie sans rien savoir de précis"". C'est bien cela. Des potins. ""
(Ibid., p. 492).
[8] Henri Bachelin,
Correspondances avec André Gide et Romain Rolland,
Op. cit., p. 107 [C'est Bachelin qui souligne.]
";118;"Lettre publiée dans la Correspondance A. Gide‑J. Copeau, Cahiers André Gide n° 12 (décembre 1902‑mars 1913), Gallimard, 1987, p. 489
";;;"Lettre autographe
";"
[Paris, 16 ou 17 mai 1911]
Cher Monsieur et ami,
A peine étiez‑vous sorti de chez moi hier, que Régis Gignoux est venu me voir. Nous avons naturellement parlé des mêmes choses. Régis s'est fâché contre Bachelin parce qu'il trouve tout à fait déplacé que son nom soit mis à côté de celui de Philippe sur la nouvelle édition de La Mère et l'Enfant. J'avoue que moi‑même j'ai été très étonnée de cela et que je ne vois pas bien ce que le nom de Bachelin vient faire dans l'édition de La Mère et l'Enfant.
Voulez‑vous être assez bon de m'expliquer ce que cela veut dire ? Il va sans dire que depuis hier j'ai demandé des explications autour de moi, tout le monde a l'air mécontent, j'entends dire que le nom de Bachelin sera en tête, avec des lettres de un mètre de haut, et le nom de Philippe si petit qu'il faudra le regarder à la loupe. Chacun crie sans rien savoir me dire de précis, c'est à devenir fou ; aussi je vous serais reconnaissante de me rassurer au plus vite. Vos explications sont toujours très claires pour moi et je me fie complètement à votre grande loyauté.
Croyez à ma très grande affection.
Marguerite Audoux
";"L'affaire Bachelin";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
323;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-10-29;;"Demande d'envoi d'un Marie-Claire à Francis Chevassu";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Secrétaire de M. Fasquelle
11, rue de Grenelle, 11
Paris
N.B. : Systématiquement, dans la correspondance Audoux‑Lelièvre, d'une autre écriture que celle de la romancière, sont reportés au dos de l'enveloppe (sans doute par Lelièvre) le nom de l'expéditrice (« Mme Audoux ») et la date de l'envoi (correspondant à celui du cachet d'expédition, sans abréviation – par exemple 29 octobre 1910 ici ‑).
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;61;Inédit;;;Lettre
;"[Paris,] [1] 10 Rue Léopold Robert[2] [29 octobre 1910]
Monsieur,
Je vous serais très reconnaissante d'envoyer le plus tôt possible un exemplaire de
Marie‑Claire à Monsieur Chevassu, au
Figaro, afin qu'il puisse en publier une partie dans le Supplément du samedi
[3].
Je retiens le vendredi 4 novembre
[4], et vous prie, Monsieur, d'agréer mes sincères salutations.
Marguerite Audoux
[1] Avec cette lettre commence un long échange et une longue amitié avec Antoine Lelièvre (et, dans une moindre mesure, avec sa compagne). Nous n'avons connaissance que des cent lettres envoyées par la romancière. Un bout d'enveloppe est la seule trace que nous ayons des expéditions dans l'autre sens.
N. B. : Nous adoptons définitivement l'orthographe de l'état civil, et non celle, en deux mots, née de la fantaisie de Marguerite Audoux.
[2] L'adresse, en petites capitales, est imprimée (remarque valable pour les autres lettres où elle apparaîtra).
[3] En 1905, c'est Francis Chevassu qui prend la direction du supplément littéraire, hebdomadaire, qui deviendra Le Figaro littéraire. Marie‑Claire ne paraîtra pas dans le Supplément en question. On notera cependant l'article de Taverny, dans le Supplément du 7 janvier 1911, un mois après le Prix de la Vie heureuse. Dans l'article en question, « Une Aïeule de Marie‑Claire », le journaliste compare Marguerite Audoux à Reine Garde, la poétesse dédicataire du Geneviève de Lamartine, qui fut également couturière et auteur d'un roman, Marie‑Rose, l'histoire de deux orphelines… Il s'agit de surcroît « d'une autobiographie avouée, dont l'héroïne sera, comme celle du récent roman de Marguerite Audoux, une orpheline élevée par les religieuses » ; c'est notamment à l'hospice qu'elle apprend à coudre et se console de sa solitude à travers la poésie. Il existe même, parmi d'autres analogies, une sœur Anne‑Marie, qui annonce la sœur Marie‑Aimée de Marie‑Claire, et un unique amour malheureux avec un berger alors que l'orpheline est placée dans une ferme… Il n'est pas impossible qu'au hasard de ses lectures, Marguerite Donquichote ait rencontré Marie‑Rose…
[4] C'est donc la veille de la sortie en librairie de son premier roman que Marguerite Audoux a rendez‑vous avec Lelièvre, probablement pour un service de presse.
";"Demande d'envoi d'un Marie-Claire à Francis Chevassu";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
324;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-11-18;;"Service de presse";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Secrétaire de M. Fasquelle
Rue de Grenelle, 11
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;66;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris,] 10 Rue Léopold Robert [18 novembre 1910]
Cher Monsieur,
Si vous pensez que cela soit utile d'envoyer un livre à ce monsieur
[1], faites-le.
Je m'en rapporte absolument à vous et vous prie d'agréer mes meilleures sympathies.
Marguerite Audoux
[1] Dans le P.S. de la lettre 78 du 19 décembre suivant, André Gide évoque Claudel. Mais nous n'avançons là qu'une fragile conjecture.
";"Sur l'opportunité d'envoyer un Marie-Claire à un ""monsieur""";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
325;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-11-19;;"Demande d'envoi de quelques Marie-Claire";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Secrétaire de M. Fasquelle
Rue de Grenelle, 11
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;67;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris, 19 novembre 1910]
Cher Monsieur,
C'est encore moi qui viens vous ennuyer. Je suis souffrante et obligée de garder la chambre encore 3 ou 4 jours, aussi je vous demanderai d'être assez bon de m'envoyer quelques
Marie‑Claire. Monsieur Claretie
[1], qui doit faire un article très prochainement, désire que je lui envoie un livre dédicacé.
Merci à l'avance et croyez à ma très grande sympathie.
Marguerite Audoux
[1] Jules Claretie (1840‑1913), historien, journaliste, romancier et académicien, sera également administrateur de la Comédie française. L'article en question n'a pas été écrit.
";"Demande d'envoi de quelques Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
326;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-12-04;;"Projet de visite à Lelièvre - Mauvaise grippe - Chez Francis Jourdain";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Voir en particulier les lettres 75 et 82
";;Neuilly-sur-Seine;"Monsieur Lelièvre
Secrétaire de M. E. Fasquelle
Rue de Grenelle, 11
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;73;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Neuilly, 4 décembre 1910]
Cher Monsieur,
Je compte aller vous voir un jour de cette semaine et vous porter le « Hollande
[2] » et
Le Chaland de la Reine[3].
Je suis extrêmement fatiguée par cette mauvaise grippe et par la grande quantité de personnes que j'ai dû voir ces jours-ci, aussi je me suis réfugiée chez Francis Jourdain pour quelques jours afin de me reposer un peu.
À bientôt et croyez, je vous prie, en ma très douce sympathie.
Marguerite Audoux
[1] On comprend, dans les lettres suivantes (P.S. de la lettre 75, et lettre 82), que Lelièvre a prêté deux livres à la romancière.
[2] L'un des quinze exemplaires de Marie‑Claire numérotés sur papier de Hollande.
[3] Pour mémoire, le Chaland de la Reine (21e et 22e fascicules, juin et juillet 1910 des Cahiers Nivernais et du Centre de Paul Cornu) est un ensemble de neuf contes (dont certains, comme ceux de Charles‑Louis Philippe, ont déjà paru dans Le Matin), écrits par la romancière, et qui seront repris, avec sept autres, sous le titre de l'un d'eux, La Fiancée, chez Flammarion en 1932.
";"Projet de visite à Lelièvre ; mauvaise grippe ; la romancière chez Francis Jourdain, à Neuilly";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
327;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-12-10;;"Deux lettres jointes (non identifiées) et échange de livres";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Lelièvre
Secrétaire de M. E. Fasquelle
Rue de Grenelle, 11
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;75;Inédit
;;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris, 10 décembre 1910]
Cher Monsieur,
Je vous envoie ces deux lettres
[1] afin que vous fassiez le
nécessaire à ce sujet.
Je suis encore si fatiguée qu'il m'est impossible de venir moi‑même vous les apporter, mais je pense tout de même pouvoir venir rue de Grenelle dans les premiers jours de la semaine prochaine.
Agréez, cher Monsieur, l'assurance de mes meilleurs sentiments.
Marguerite Audoux
J'ai un
Chaland de la Reine pour vous, et je vous remercie de m'avoir prêté
ces deux livres[2] qui m'ont fait passer de bons moments.
Merci encore et croyez à ma très sincère sympathie.
M. A.
[1] Nous n'avons pas retrouvé les deux lettres en question. Peut‑être l'une d'elles est‑elle celle de Carl Schönfeldt (lettre 68, relativement récente), l'Allemand qui propose une traduction de Marie‑Claire dans la langue de Goethe. Nous n'avons pas pu davantage déterminer quels étaient les deux livres prêtés par Lelièvre, mentionnés en post‑scriptum. Toujours est‑il que ces échanges et le ton de cette correspondance, que nous ne possédons malheureusement qu'à une voix, témoignent de la rapide amitié qui s'installe entre Marguerite Audoux et Antoine Lelièvre.
[2] Voir le début de la lettre 73, qui s'éclaire ainsi, bien que nous ne sachions pas de quels livres il s'agit.
";"Deux lettres jointes (non identifiées) - Échange de livres";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
328;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-12-23;;"Demande d'envoi d'une dizaine de Marie-Claire
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281";;"Paris, rue Léopold-Robert";"Monsieur Lelièvre
Secrétaire de M. Fasquelle
Rue de Grenelle, 11
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";"Nous avons là la toute première en date des quelque cent lettres écrites par Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre (1872-1954), secrétaire d'édition chez Fasquelle. Celui-ci entretient avec Marguerite Audoux, dès la sortie de Marie‑Claire, une amitié qui durera jusqu'à la mort de la romancière. [Voir Marguerite Audoux par elle‑même et par ses amis, Cercle amical du Berry (plaquette éditée par cette association grâce à François Escoube, 1980, et qui présente de nombreux extraits de ces lettres)].
";;79;;;;"Lettre autographe inédite adressée à :
Monsieur Lelièvre
Secrétaire de M. Fasquelle
Rue de Grenelle, 11
Paris
";"
10 Rue LÉOPOLD ROBERT
[Neuilly 23 décembre 1910]
Cher Monsieur,
Voulez-vous être assez aimable de m'envoyer une dizaine de
Marie‑Claire des dernières éditions et 3 de la première s'il y en a encore. Je rentre dimanche chez moi
[1] et je serai contente de les avoir pour ce jour-là.
Je vous remercie d'avance et vous prie de croire à ma très grande sympathie.
Marguerite Audoux
[1] De chez les Jourdain, à Neuilly. Le dimanche est le jour de Noël.
";"Demande d'envoi d'une dizaine de Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
329;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02-10;;"Sur la vente de Marie-Claire, le temps qu'il fait et Saint-Jean-sur-Mer
";"Lelièvre, Antoine";"En-tête surmonté du dessin d'un arbe (sans doute l'œuvre de Francis Jourdain), le tout imprimé en haut et à gauche de la feuille
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;96;Inédit;;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"LE GRAND JARDIN
SAINT-JEAN-SUR-MER
(ALPES MARITIMES)[1]
[10 février 1911]
Cher Monsieur,
Votre lettre m'a causé un très grand plaisir, un peu à cause des renseignements que vous me donniez sur la vente de mon livre
[2], et beaucoup parce que j'ai eu l'impression que je bavardais tranquillement avec vous de toutes les choses dont vous me parlez. Je trouve tout de même étonnant que
Marie‑Claire ait un tel succès de vente. On dirait même que les libraires tiennent à le vendre de préférence à un autre. Je n'entre pas ici chez un marchand de bouquins sans qu'on m'offre aussitôt ce livre. Hier j'achetais des cartes postales à la porte d'un petit magasin ayant une demi‑douzaine de livres en vitrine
[3]. Vite, le marchand sort et m'offre
Marie‑Claire. Comme je faisais un geste de refus, il dit : « Vous connaissez, sans doute ? » Et moi j'ai répondu : « Oui, je connais même très bien ! » Mais j'en suis restée émotionnée pendant quelques instants, tout comme si j'avais dit un gros vilain mensonge.
Le temps n'est pas très beau ici, et le pays a quelque chose de factice qui me donne souvent de la tristesse. Pourtant, le grand jardin est plein de citronniers et d'orangers qui s'affaissent sous le poids des fruits. L'allée qui conduit à notre maison est bordée de deux haies pleines de roses. La mer change de couleur chaque fois qu'un nuage se déplace. Je regarde tout cela en me disant que c'est très beau, mais je n'en ai aucune joie. Je pense parfois que je dois être une créature bien difficile à contenter.
Au revoir, cher Monsieur.
Croyez à ma sympathie affectueuse.
Marguerite Audoux
[1] En‑tête surmonté du dessin d'un arbre (sans doute l'œuvre de Francis Jourdain), le tout imprimé en haut à gauche
[2] Peu après le Femina, Marie‑Claire en est déjà à son dix‑huitième mille. Voir la lettre 72 adressée à Valery Larbaud, et la lettre 103 du 25 février 1911 à Lelièvre, qui mentionne que le quarante‑troisième mille est en vente.
[3] Un dans rayé précède le en.
";"Sur la vente de Marie-Claire, le temps qu'il fait et Saint-Jean-sur-Mer";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"en vitrine : un e rayé précède le en."
330;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02-25;;"43e mille de Marie-Claire en vente - Le banquet Paul Fort - Charles-Louis Philippe - Vie à Saint-Jean - Refus de la vie mondaine et des interviews";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;103;Inédit;;;Lettre;"Saint-Jean-sur-mer[1] [25 février 1911]
Cher Monsieur,
Vraiment je ne sais comment vous remercier de vos si gentilles et si intéressantes lettres[2], mais que d'histoires autour de Marie‑Claire. Les journalistes français ne sont pas embarrassés pour trouver à dire sur[3] les Américains[4]. Tout cela m'amuse énormément. J'ai reçu hier une lettre de votre patron[5] qui m'apprend que le 43e mille est en vente.
J'ai bien reçu le roman de Guillaumin
[6].
La retraite précipitée de Jules Bois[7] au banquet Paul Fort[8] nous a bien amusés ici. Il y avait à ce banquet plusieurs de nos amis qui nous ont donné des détails particuliers, par exemple[9] André Gide chavirant une table [sic] en passant dessous pour échapper à un poivrot que je ne veux pas nommer et que vous connaissez peut‑être.
Je vous remercie aussi d'aimer sans l'avoir connu notre cher Philippe. Oui, c'était un être bien étonnant et tous ceux qui l'ont approché de près l'ont aimé. Un ami nous a envoyé l'article de Louis Thomas[10]. Quelle brute imbécile est ce malheureux type !
Je commence à aimer Saint-Jean depuis trois jours. On y a chaud enfin. Il faut vous dire que, depuis notre arrivée ici, tout le monde a été malade assez sérieusement. L'aîné des enfants nous a même donné huit jours d'inquiétude terrible. Il pouvait faire dehors un joli soleil, la mer pouvait être bleue à souhait, nous ne voyions rien de tout cela.
Nous nous regardions en silence avec des yeux drôles et il s'en est fallu de peu que nous ne rentrions à Paris au grand galop. Maintenant tout cela est fini. Les enfants sont bien. Nous autres sommes bien, encore un peu fatigués. J'ai bien encore une joue comme un pain de sucre à cause d'une piqûre de moustique. Mais tout cela n'est rien, et j'espère que nous allons enfin pouvoir goûter comme tout le monde la beauté de ce climat.
Au revoir, cher Monsieur.
Croyez à ma très sincère affection.
Marguerite Audoux
J'ai refusé d'aller déjeuner à Menton chez des actrices.
J'ai refusé de me laisser interviewer par les journalistes de Nice, ainsi je peux respirer à mon aise.
[1] 10, rue Léopold Robert (imprimé) est rayé au-dessus.
[2] Rappelons que, pour l'heure, aucune n'a été retrouvée.
[3] Un premier sur est rayé avant le second.
[4] Sans doute faut‑il comprendre qu'on a beau jeu de critiquer le sensationnalisme américain, alors qu'on pratique de même en France.
[5] Eugène Fasquelle, dit « le pacha »
[6] Selon François Talva (« Au lendemain de Marie‑Claire », in Les Cahiers bourbonnais et du Centre, 1963, 4e trimestre, n°spécial, p. 105, note 1) et David Roe, qui a porté à notre connaissance les lettres de la romancière à Guillaumin, il s'agirait de Baptiste et sa femme.
[7] Jules Bois (1871-1943), dramaturge, poète et romancier, est particulièrement préoccupé par les questions de l'occultisme, du spiritisme, des revendications féministes et de l'amour libre. Il resterait à trouver des précisions sur sa « retraite précipitée ».
[8] Banquet que mentionne Léautaud dans son Journal en date du 11 février. Paul Fort (1872‑1960) sera proclamé l'année suivante « prince des poètes ».
[9] par exemple remplace un tel que rayé.
[10] Nous n'avons pas retrouvé l'article en question. Louis Thomas (1885‑1962) fut lié, notamment, à Vandeputte à l'époque d'Antée (1905‑1907). Connu pour son esprit acerbe et son insolence, il fonda Le Nain rouge en 1909 et collabora à différentes revues et journaux (pour la période qui nous occupe L'œuvre en 1911, et Paris‑Journal en 1912)
";"43e mille de Marie-Claire en vente - Le banquet Paul Fort - Charles-Louis Philippe - Vie à Saint-Jean - Refus de la vie mondaine et des interviews";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"10, rue Léopold Robert (imprimé) est rayé.
Premier §, sur les Américains : un premier sur est rayé avant le second.
Troisième § : par exemple remplace un tel que rayé.
"
331;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-03-28;;"Corrections à faire sur des Marie-Claire - Remerciements pour les nouvelles de Paris - Propos météorologiques";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Saint-Jean;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;110;;;;"Lettre autographe
";"Saint‑Jean‑sur‑mer[1] [28 mars 1911]
Cher Monsieur,
J'ai reçu ce matin les Marie‑Claire et je me suis mise au travail aussitôt[2]. Seulement, Francis Jourdain m'a dit que j'avais fait du mauvais travail, et que j'aurais dû faire les corrections sur la marge du bord. Je pense que cela n'est pas bien grave et j'ai la paresse de recommencer.
Je vous remercie encore pour toutes les nouvelles de Paris que vous me donnez. Vous êtes vraiment aimable et je ne peux pas assez vous dire le plaisir que j'en ai. J'ai reçu aussi la carte que vous m'avez envoyée du Grand‑Logis[3]. J'avais vu sur la lettre de faire‑part que votre deuil n'était pas d'une parenté directe[4]. Je sais par expérience que cela ne veut rien dire, et que souvent nos parents éloignés sont plus près de nous que nos parents très proches[5]. Aussi je souhaite pour vous que ce deuil ne vous donne pas de chagrin.
Je pense rentrer à Paris dans la deuxième quinzaine d'avril
[6]. Ici nous avons mauvais temps depuis huit jours. Un gros orage qui nous avait apporté beaucoup de bruit et de la neige, a dérangé le temps et il ne se remet plus. Le vent souffle à démolir notre maison, la pluie se plaque contre les vitres, et la mer chante avec entrain.
Au revoir, cher Monsieur, et à bientôt.
Marguerite Audoux[7]
[1] 10, rue Léopold Robert (imprimé) est rayé au-dessus.
[2] Sans doute s'agit‑il de menues corrections pour une réédition.
[3] Lieu de résidence des Lelièvre en Mayenne. Carte introuvable, comme le reste de la correspondance de Lelièvre.
[4] Jacques Lelièvre, le fils d'Antoine, pas plus que la petite‑fille qui archive les souvenirs familiaux, n'a pu nous éclairer sur ce deuil lointain.
[5] Affirmation fondamentale, qui rejoint toute la thématique alducienne développée dans notre thèse. La famille de Marguerite Audoux échappe aux structures traditionnelles. Son statut d'orpheline, les nombreuses éconduites qu'elle subit, la mort d'un enfant biologique qui la rend définitivement stérile, tous ces abandons, toute cette constante déréliction ne lui font pas baisser les bras. Sa famille, c'est la nièce et les trois petits‑neveux qui lui servent d'enfants ; c'est Alain‑Fournier, autre fils ; Charles‑Louis Philippe, le frère ; Mirbeau, le père.... C'est une famille recomposée, littéraire, affective, humaine, sans limites, et qui procède de nombreux transferts ; Marguerite Audoux aura tout adopté, jusqu'à son propre nom. Ce principe se retrouve aussi bien dans la vie (dont la correspondance est un des témoignages) que dans l'œuvre.
[6] Voir la lettre précédente, qui mentionne une étape à Fronton vers le 10 avril 1911. On trouve à Montpellier, le 6 avril 1911, une trace fugitive de Marguerite Audoux. Voir la correspondance Ray‑Larbaud, Gallimard, tome deuxième, p. 96, lettre du 7 avril 1911 de Ray à Larbaud : « Hier, passage de Marguerite à Montpellier. Malgré toutes nos supplications, elle n'y est restée que 25 minutes, pressée d'arriver le soir même à Toulouse pour y retrouver Michel, lequel se débat dans des difficultés mystérieuses que Marguerite n'a pas eu le temps de nous expliquer. ». La romancière pressent déjà, en effet, la pusillanimité et la versatilité de Michel Yell par rapport à ses promesses de mariage. Rappelons qu'il épousera Marie Duran l'année suivante.
[7] Marguerite Audoux a ajouté verticalement en haut à gauche sur deux lignes (de droite à gauche, la dernière étant soulignée) : Mon bon souvenir à Monsieur Madeleine. [Il s'agit là d'un employé de chez Fasquelle, qui s'occupe notamment du service de presse – voir les lettres 121 (note 3), 261 (note 6) et 265 (note 2)].
";"Corrections à faire sur des Marie-Claire - Remerciements pour les nouvelles de Paris - Propos météorologiques";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"L'en-tête imprimé (10, rue Léopold Robert) est rayé au-dessus du vrai lieu de création manuscrit (Saint-Jean-sur-mer).
Marguerite Audoux a ajouté verticalement en haut à gauche sur deux lignes (la dernière étant soulignée) : Mon bon souvenir à Monsieur Madeleine."
332;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-04-12;;"Exemplaire de Marie-Claire corrigé - Valserine - Visite prévue";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Fronton;"Monsieur A. Lelièvre
Place Jussieu, 1
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;114;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"Fronton,
Haute‑Garonne[1]
[12 avril 1911]
Cher Monsieur,
Avez‑vous reçu l'exemplaire de Marie‑Claire que je vous ai envoyé après corrections [2]?
Je travaille en ce moment à ma « Valserine »[3] que je compte terminer très prochainement. Je rentrerai à Paris à la fin du mois et je me ferai un plaisir d'aller vous faire immédiatement une petite visite.
Si vous avez quelque chose à me dire, soyez assez[4] aimable de m'écrire à l'adresse ci‑dessus.
Croyez‑moi toujours bien affectueusement à vous.
Marguerite Audoux
[1] 10, rue Léopold Robert (imprimé) est rayé au-dessus.
[2] Voir la précédente lettre (110) adressée par Marguerite Audoux à Lelièvre
[3] Les avis sont très partagés quant à l'aloi de cette nouvelle, qui enthousiasme Michel Yell, mais laisse sceptiques Mirbeau (lettre 149), Marcel Ray et Léon Werth (Correspondance Larbaud‑Ray, Gallimard, tome deuxième, p. 128). Françoise Lioure précise que « «Valserine» était une nouvelle qui, dans l'esprit de Marguerite Audoux, constituait l'ébauche d'un futur roman. Le roman ne fut jamais achevé. Il semble que M. Audoux commença à donner «Valserine» en feuilleton dans Paris‑Journal en septembre 1911 [effectivement, à partir du 23]. La nouvelle fut publiée pour la première fois dans le numéro de la revue Les Primaires consacré à M. Audoux en août 1922. Elle fut intégrée au recueil de nouvelles intitulé La Fiancée, paru chez Flammarion en 1932. » (Ibid., note 5 de la lettre 166, p. 296‑297). [N. B. : Ne furent publiés dans Les Primaires que des extraits de cette longue nouvelle].
[4] Un second assez, écrit par erreur, est rayé
";"Marie-Claire corrigé - Valserine - Visite prévue<";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Au-dessus du lieu de création,
LEOPOLD ROBERT imprimé est rayé ; dans l'antépénultième paragraphe, un second
assez, écrit par erreur, est rayé.
On notera que, parmi les enveloppes retrouvées qui accompagnent les lettres, c'est chronologiquement la première qui porte l'adresse personnelle de Lelièvre.
"
333;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-05-03;;"Rendez-vous pour le lendemain";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
1, Place Jussieu, 1
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;116;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
10, RUE léopold Robert
[3 mai 1911]
Cher Monsieur,
Me voici revenue[1] et je serai heureuse de vous voir pour bavarder un peu sur tout ce qui s'est passé pendant mon absence.
Voulez‑vous venir me voir jeudi soir[2] ? Aussi tard que vous voudrez, cela n'a aucune importance. Mais si ce jour ne vous convient pas et que vous préfériez dimanche, je serai rue Léopold jusqu'à 4 heures de l'après‑midi.
En attendant, croyez à ma très grande sympathie.
Marguerite Audoux
[2] C'est‑à‑dire le lendemain
";"Rendez-vous pour le lendemain";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
334;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-05-14;;"Rendez-vous avec un docteur - John Raphaël";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Place Jussieu, 1
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;117;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"10, RUE LéOPOLD ROBERT
[14 mai 1911]
Voulez‑vous être assez bon, cher Monsieur, de me dire par un petit mot quel jour vous avez fixé pour notre rencontre avec le docteur[1] chez vous ?
Figurez‑vous que je suis si abrutie par tout ce que j'ai eu à faire depuis que je suis rentrée, que je perds la mémoire des jours et des heures. J'ai dîné l'autre soir avec Raphaël[2]. Il m'est de plus en plus sympathique.
Au revoir, cher Monsieur. Je vous prie d'agréer pour votre si charmante amie[3] mon meilleur souvenir et pour vous une cordiale poignée de main.
Marguerite Audoux
[1] Aucun autre détail n'apparaît dans la correspondance.
[2] John Raphaël, le futur traducteur de Marie‑Claire en anglais (publiée simultanément à Londres et à New‑York en 1911), traduira également Jean et Louise d'Antonin Dusserre, avant que ce roman ne paraisse en France dans un Supplément de L'Illustration. Dans une lettre à larbaud de 1910 ou 1911 (Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [M. 266]), Mirbeau dit tout le bien qu'il pense de Raphaël.
[3] « Lette », dont on ne comprendra clairement que dans la lettre 237 du 11 mai 1916 qu'elle est bien cette compagne. En effet, Marguerite Audoux, selon son habitude, brouille les cartes en parlant de « la petite Lette », ou de « votre petit enfant »… Elisabeth Dellorenzi est de treize ans la cadette d'Antoine Lelièvre.
";"Rendez-vous avec un docteur - John Raphaël";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
335;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-07-19;;"Invitation à dîner";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Place Jussieu, 1
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;134;Inédit;;;"Lettre autographe inédite
";"
10, RUE LéOPOLD ROBERT
[19 juillet 1911]
Cher Monsieur,
Voulez‑vous me faire le plaisir de venir dîner avec nous deux Louise[1] [sic], vendredi ou samedi soir (sans façons ni bon vin) pour que nous puissions bavarder tranquillement de nos petites affaires[2].
Marguerite Audoux
[2] Lelièvre est un ami, mais les « petites affaires » concernent sans doute en partie Marie‑Claire.
";"Invitation à dîner";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
336;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-07-27;;"Sur une place à prendre chez Juven, un paquet de lettres envoyé, Sansot et Mirbeau";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Au Grand‑Logis
à Mayenne[1]
[1] Place Jussieu, 1 / Paris a été rayé au profit de cette adresse. Le cachet est du 27 juillet 1911 (14h) ; la lettre arrive le 29 à Mayenne (dans la Mayenne).
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;"Joseph, Edvard, Auguste Sansot (1864-1926) a dirigé un certain nombre de revues et collaboré, notamment, au Mercure de France et à la Revue blanche. Son activité d'éditeur débute en 1903. il crée plusieurs collections, dont une particulièrement prisée en son temps, « Les Célébrités d'aujourd'hui ». Sa maison aura du mal à se remettre de la première guerre. Cinq cents titres paraîtront jusqu'à sa mort. Parmi les auteurs qu'il édite, citons Paul Adam, Maurice Barrès, Henri Bordeaux, Alfred Jarry, Jules Romains, Romain Rolland et Jean Paulhan. Sansot était aussi poète et biographe.
";136;Inédit
;;;"Lettre autographe inédite
";"10, RUE LéOPOLD ROBERT
[27 juillet 1911]
Cher Monsieur,
Êtes‑vous parti[1] ?
J'ai eu vent d'une place à prendre chez Juven[2]. Il cherche un homme sérieux pour être Directeur commercial de je ne sais pas quoi. Peu payé et un patron très embêtant. Enfin voyez[3].
Avez‑vous reçu le petit paquet de lettres que je vous ai fait envoyer[4] ?
J'ai regretté de ne pas avoir vu Sansot[5] mais ce sera pour le retour des vacances. Je viens de lui écrire. J'étais retournée chez Mirbeau
[6] que j'ai trouvé beaucoup mieux cette fois‑ci.
Au revoir et bonnes vacances.
Bien affectueusement à vous.
Marguerite Audoux
[2] La librairie Félix Juven (qui publie notamment Sherlock Holmes en 1909)
[3] Lelièvre songe donc à démissionner de chez Fasquelle.
[4] Documents non retrouvés et non identifiés
[5] Voir la lettre 149 d'Octave Mirbeau à Marguerite Audoux (et en particulier la note 10), dans laquelle il la met en garde contre la proposition de Sansot de publier « Valserine » en plaquette
[6] Voir la note 1 de la lettre 132 de Marguerite Audoux à Léon Werth
";"Sur une place à prendre chez Juven, un paquet de lettres envoyé, Sansot et Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
337;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-11-25;;"Toulouse - Octave Mirbeau";"Lelièvre, Antoine";;;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Toulouse;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;153;Inédit;;;"Lettre autographe";"Toulouse [25 novembre 1911]
Cher Monsieur,
Me voici à Toulouse pour une quinzaine au moins[1]. J'ai vu Mirbeau l'autre soir, à qui j'ai parlé de vous, jusqu'à ce que Reboux soit venu nous déranger, ce qui n'a pas tardé, mais enfin il sait de quoi il s'agit. Je lui ai même laissé le petit bouquin que m'avait remis Sansot afin qu'il se rende compte par lui‑même de ce que cela sera[2].
Je crois qu'il serait bon que vous lui fassiez une visite, mais pas tout de suite, car il est très occupé avec le Prix Goncourt pour l'instant[3], mais après, quand l'encombrement sera passé, afin que vous ayez le temps de parler longuement de vos petites affaires.
En attendant, je vous prie de croire, ainsi que votre gentille amie[4], à ma bien sincère affection.
Marguerite Audoux
[1] En réalité, elle va y rester jusqu'en février 1912. Le 17 février, Larbaud écrit à Ray : « Je sais que Marguerite est rentrée à Paris ; mais je ne sais rien de plus. » (Leur correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 164).
[2] Nous n'avons pas trouvé quel livre l'éditeur en question avait remis à Marguerite Audoux. Cette visite à Mirbeau concerne sans doute certaines visées professionnelles de Lelièvre. Voir la lettre 136, dans laquelle, autour de cette question, on retrouve les noms de Sansot et de Mirbeau.
[3] Six écrivains sont en lice : Serge Barraux, Gaston Chérau, Alphonse de Châteaubriant (qui sera couronné avec Monsieur des Lourdines), Valery Larbaud (Fermina Marquez), Riccioto Canudo, et la Hollandaise Neel Doff (Jours de famine et de détresse), que Mirbeau défend en tant qu'écrivaine du peuple, alors que Léon Daudet l'éreinte parce qu'elle est étrangère (le lauréat, dont on connaît les opinions qui le condamneront à l'exil en 1945, est évidemment plus sympathique au critique d'extrême droite). Voir Nivet (Jean‑François) et Michel (Pierre), Octave Mirbeau, l'imprécateur au cœur fidèle, Séguier, 1990, p. 879‑880.
[4] Elisabeth Dellorenzi, dite « Lette »
";"Toulouse - Octave Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
338;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-12-18;;"Neurasthénie - John Raphaël (futur traducteur de Marie-Claire) - Retour à Paris en janvier - Travail sur ""Le Suicide""
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Toulouse;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";"« LE SUICIDE[1]
(Ce fragment est extrait d'un livre à paraître qui sera le second volume de Marie‑Claire
[2])
C'est pour ce soir.
Depuis longtemps je pensais à mon petit poêle, je voulais le pousser un peu, afin de déranger le tuyau comme s'il se fût dérangé de lui‑même sans que j'y eusse pris garde. Mais, ce matin un grand vent est venu qui a soulevé le rideau de la fenêtre et l'a laissé accroché à la gouttière du toit. Pour le décrocher, la hauteur d'une chaise ne me suffira pas, il me faudra monter sur la table que j'approcherai tout près de la fenêtre, et ainsi, les bras levés, et le dos tourné au vide, il me sera facile de me laisser tomber.
Une crainte me vient de souffrir encore ; si en tombant j'allais heurter la grille du balcon qui est en dessous ? J'en ressens des douleurs dans toute ma chair, et encore une fois je demande : pourquoi ? Pourquoi ?
Un souvenir lointain me revient tout à coup. C'était dans une rue large et pleine de passants. Un homme courait afin d'échapper aux gens qui le poursuivaient. Il courait tenant un doigt levé pour accentuer ses paroles :
‑ Je n'ai rien fait ! disait‑il.
Et son air de franchise faisait écarter de son chemin ceux qui s'apprêtaient à lui barrer le passage.
Ses yeux rencontrèrent les miens, et je vis bien qu'il disait la vérité. La foule grossissait derrière lui, et les pas lancés résonnaient avec un bruit sourd. L'homme courait toujours, le doigt levé devant son visage, et sa voix dominait le tumulte :
_ Je n'ai rien fait ! Je n'ai rien fait !
Mais un marchand sortit de sa boutique en entendant le bruit, et il saisit le fuyard à pleins bras par le milieu du corps.
‑ Je n'ai rien fait ! répétait le malheureux en cherchant à dénouer les bras qui le retenaient.
La foule s'arrêta pour entourer les deux hommes et des sergents de ville accoururent et demandèrent :
‑ Qu'a‑t‑il fait ?
Personne ne le savait, et chacun le demandait à son voisin. Alors les sergents de ville prirent l'homme par les bras et l'emmenèrent pendant qu'il disait encore d'une voix essoufflée :
‑ Je n'ai rien fait !
Et je pense que moi non plus, je n'ai rien fait et cependant ma peine est si dure qu'elle empêche mes larmes de couler.
Hier, un ami m'a dit :
‑ Venez avec moi, vous verrez les enfants.
J'ai refusé ; je porte en moi une douleur si profonde que les enfants ne peuvent même plus me réjouir.
Je suis entrée souvent dans des églises. Les prêtres disent tous la même chose :
‑ « Il faut savoir se priver des joies de la vie, pour posséder après sa mort les délices du paradis qui durent pendant l'éternité. »
Je voudrais croire leurs paroles. Je regarde leur visage avec attention, il y en a parmi eux dont la bouche est comme celle d'un enfant.
Je connais une petite chapelle, tout près de la mer, où les femmes des marins vont faire brûler des cierges et où il n'y a pas de chaises pour s'asseoir. Les marins prient debout et les femmes à genoux. Je me suis agenouillée comme les femmes, et je suis restée debout comme les hommes, dans la petite chapelle, mais jamais, la prière n'est venue à moi.
Mon paradis était sur la terre, et maintenant qu'il est fermé je n'ai plus envie de vivre.
Ce soir, je vais mourir.
Le soleil a l'air de s'en aller se coucher tranquillement, et la haute cheminée d'usine balance sa fumée vers lui comme pour lui dire adieu.
Depuis un moment, il me semble qu'un petit animal étrange est venu se loger dans l'endroit le plus profond de mon cœur, je le vois, et je le sens ; il ne cesse de frémir et de trembler comme s'il avait peur et froid, et toujours il creuse plus avant comme s'il espérait trouver un endroit chaud où il pourrait se blottir pour longtemps. Mais il ne fait plus chaud dans mon cœur et tu peux fouiller avec tes fines griffes, petit animal tout blanc et lorsque tu auras pénétré au fond même de ma vie, tu continueras à frémir et à trembler tout comme les feuilles des peupliers qui frémissent parfois, sans qu'on sache d'où vient le vent.
Maintenant le jour descend, et je marche de la porte à la fenêtre sans me lasser ; il me semble que ce n'est plus moi qui agis et qui pense, et pendant que je marche dans ma chambre à peine plus longue que mon lit, je m'entends dire tout haut :
‑ Ma peine est apaisée !
J'en éprouve un soulagement, et je m'arrête près de la croisée.
Le soleil est parti, et il ne reste plus que le rose du couchant sur la haute cheminée d'usine.
J'appuie mon front contre la vitre, et j'écoute ma voix qui reprend :
‑ Ma peine est apaisée.
Et comme si ma peine était devenue tout à coup une personne vivante, je la reconnais dans la fumée de la haute cheminée, elle a un visage blanc avec des yeux larges et pleins d'ombre ; elle s'éloigne en se traînant un peu, et par instants elle se courbe, comme si elle voulait se coucher sur les toits.
Mais, voici qu'une chauve‑souris commence à tournoyer devant ma fenêtre ; elle vole comme les papillons en soulevant ses ailes l'une après l'autre, et elle fait des crochets si brusques que je crains toujours de la voir tomber.
Et soudain ma pensée s'en va vers la ferme de mon enfance ; à cette heure les grands bœufs sont déjà rentrés à l'étable et ils fléchissent d'un côté sur l'autre dans l'espoir de reposer leurs jambes. Je revois le fermier frotter la semelle de ses souliers sur le seuil avant d'entrer dans sa maison. Je revois aussi la bergère et le vacher abandonnant les étables, pour venir dans la grande salle, manger la soupe du soir.
Les agneaux ont cessé de bêler dans la bergerie, et les porcs gorgés de lait caillé grognent doucement.
C'est l'heure où les champs sont devenus silencieux, et où la charrue reste seule au bord du chemin.
À présent des ombres rentrent chez moi. Elles prennent tous les coins comme si elles y étaient plus à l'aise.
J'ouvre la fenêtre et je mets la table entre les deux battants.
Dans la maison d'en face une lumière vient de s'allumer.
Au fond de ma chambre les ombres s'élargissent et s'allongent, mais ici près de la fenêtre il fait encore très clair.
Le jour met bien longtemps à s'en aller ce soir. Je m'ennuie, je voudrais m'occuper à quelque chose en attendant la nuit.
La Bible est sur le coin de la cheminée ; je la prends, mais je suis faible, et elle est lourde dans mes mains ; je la dépose sur la table, et en l'ouvrant au hasard je lis ces lignes :
« Les enfants porteront la peine des parents jusqu'à la quatrième génération. »
Aussitôt mon cœur se met à trembler ; il me secoue avec une si grande violence, que ma langue se retire au fond de ma bouche pour ne pas être saisie par mes dents qui s'entrechoquent avec bruit. Ma pensée si claire tout à l'heure est maintenant pleine de trouble. Un doute plein d'angoisse se lève en moi.
Si je porte la peine de mes parents, doit‑elle finir avec moi ? Et si je meurs sans l'avoir portée jusqu'au bout ?... Va‑t‑elle retomber sur le petit enfant qui vient de naître ?
La nuit a ramené ma peine, et pendant longtemps je la regarde face à face, et je pense à un arbre que j'ai vu l'été dernier à l'entrée d'un parc ; il portait par le milieu du tronc une blessure large et profonde dans laquelle on avait mis des briques et du ciment. Il était grand et droit, et il étendait au loin ses branches vertes et touffues comme s'il voulait faire croire aux passants que le malheur ne l'avait jamais touché, mais si on s'arrêtait près de lui on apercevait le rouge des briques à travers le ciment craquelé, et cela faisait penser à une plaie vive que rien ne pourrait jamais guérir.
J'ai refermé la Bible et remis la table à sa place. Le rideau restera accroché à la gouttière du toit jusqu'à ce que le vent le rejette, et je continuerai à vivre malgré tout, afin qu'un autre ne porte pas le châtiment de ma faiblesse.
Marguerite Audoux »
(
Les Cahiers d'aujourd'hui, n° 5, juin 1913, p. 217‑221).
[3]
[1] Sur la page de gauche, est reproduit un dessin de Van Gogh (moissons au premier plan ; usines fumantes au fond)
[2] Projet, comme on le sait, abandonné
[3] Si « Le Suicide », comme on le sait initialement ébauché pour donner une suite à
Marie‑Claire, sera abandonné, cette esquisse présente cependant l'intérêt de contenir des passages qui seront repris, avec des variantes, dans les deux derniers romans (l'évocation de la petite chapelle et de l'arbre blessé, principalement). On notera aussi la présence de motifs profondément inscrits dans la thématique alducienne (l'enfant et la malédiction qu'il incarne, en particulier). Une étude reste à mener sur ce texte d'autant plus intéressant et révélateur qu'il n'est pas « fini ».
";;155;Inédit;;;"Lettre autographe";"Toulouse [18 décembre 1911]
Cher Monsieur,
Pardonnez‑moi d'avoir tant tardé à vous répondre[1], mais j'étais dans un état d'esprit qui me mettait dans l'impossibilité de le faire.
Non, ce n'est rien de fâcheux ni d'inquiétant qui m'a obligée de quitter Paris, mais depuis quelque temps je sentais la neurasthénie, cette maladie imbécile, me gagner, et le médecin me conseillait vivement de changer d'air[2].
Vous m'étonnez grandement en disant que Raphaël[3] a fait semblant de ne pas vous voir. Ce n'était sûrement pas lui (la plupart de ces anglisch [sic] se ressemblent) car je ne le crois pas capable de cela. Vous pouvez toujours lui réclamer votre Chaland[4], car je lui en ai donné un pour lui tout seul.
Je compte rentrer à la fin du mois[5]. Janvier n'est pas plus chaud à Toulouse qu'à Paris.
Ici je travaille, je travaille même avec une ardeur étonnante, j'ai à peu près mis « Valserine » au point où je la voulais
[6], et me voici repartie sur l'autre bouquin[7]. Que le dieu des écrivains me prenne en pitié, car ce livre me paraît bougrement difficile à faire.
Au revoir. Embrassez bien pour moi votre gentille enfant, et croyez à mon affection.
Marguerite Audoux
[1] Lettre non retrouvée, comme toutes celles de Lelièvre à Marguerite Audoux
[2] On remarquera que Marguerite Audoux ne parle pas de Michel Yell à Lelièvre.
[3] John Raphaël, le futur traducteur de Marie‑Claire en anglais (publiée simultanément à Londres et à New‑York en 1911), traduira également Jean et Louise d'Antonin Dusserre, avant que ce roman ne paraisse en France dans un Supplément de L'Illustration. Dans une lettre à Larbaud de 1910 ou 1911 (Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [M. 266]), Mirbeau dit tout le bien qu'il pense de Raphaël.
[4] Le Chaland de la Reine, le recueil de contes qui paraît en juin‑juillet 1910, avant la publication de Marie‑Claire en librairie
[5] Rappelons que la romancière ne rentrera qu'en février.
[6] Il s'agit donc d'un remaniement du conte qui a déjà été publié dans Paris‑Journal le 23 septembre précédent.
[7] La suite projetée de Marie‑Claire, « Le Suicide », dont on n'aura qu'un fragment (voir ci-dessous). L'œuvre suivante publiée en librairie sera L'Atelier de Marie‑Claire, qui paraîtra en 1920.
";"Neurasthénie - John Raphaël (futur traducteur de Marie-Claire) - Retour à Paris en janvier - Travail sur ""Le Suicide""";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
339;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-12-23;;"Mirbeau - Livres à disposition - Retour prochain à Paris";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Toulouse;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;157;Inédit;;;"Lettre autographe";" Toulouse
Allée Lafayette 8 bis
[23 décembre 1911]
Cher Monsieur,
Je viens de lire dans le courrier littéraire de Paris‑Journal que vous alliez faire pour les livres de Mirbeau ce dont vous m'aviez parlé[1].
Est‑ce que c'est entendu avec lui ? Vous seriez aimable de me le faire savoir.
Maintenant, si vous avez besoin des livres qui sont chez moi, et que je dois à la bonne idée que vous avez eue de les demander au Seigneur Fasquelle[2], je vous prie d'aller trouver Louise de ma part, afin qu'elle vous prête tous ceux dont vous avez besoin.
Je compte rentrer à Paris vers le 6 ou 8 janvier[3] et je serai heureuse de bavarder un moment avec vous.
En attendant, recevez mes amitiés pour vous et votre charmante amie[4].
Marguerite Audoux
[1] « Glanes. – On avait glané toute une «philosophie parisienne» dans les pages les plus spirituelles d'Alfred Capus. On glanera bientôt dans l'œuvre d'Octave Mirbeau ses mots les plus cinglants. Et c'est M. Antoine Lelièvre qui se chargera de ce travail amusant. » (Courrier littéraire de Paris‑Journal, jeudi 21 décembre 1911, p. 4). Il ne semble pas, aux dires de Pierre Michel, qu'un ouvrage signé par Lelièvre ait concrétisé ce projet.
[2] Eugène Fasquelle, chez qui travaille Lelièvre
[3] Pour mémoire, et jusqu'à preuve du contraire, elle ne rentrera qu'en février. Marguerite Audoux pense sans doute, à travers cette annonce répétée, que les affaires avec Michel Yell, dont elle ne mesure pas la fragilité et la versatilité, vont se régler rapidement.
";"Mirbeau - Livres à disposition - Retour prochain à Paris";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
340;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-01-10;;"Description du pays - Mirbeau - Valserine - Santé chancelante
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Toulouse;"
Monsieur A. Lelièvre
Place Jussieu, 1
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Benard-Marie Garreau";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;163;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
Toulouse
Allée Lafayette, 8 bis
[10 janvier 1912]
Cher Monsieur,
Je n'ai pas encore quitté ce pays où le temps est si beau qu'on se croirait au printemps. Je préfère beaucoup ce climat à celui de la Côte d'Azur où le soleil vous cuit d'un côté pendant que l'ombre vous gèle de l'autre. Et puis ici le ciel est toujours joli, avec des nuages légers qui laissent passer le soleil par des échancrures.
Je compte cependant rentrer à la fin du mois[1] pour différentes choses que je ne peux traiter ici, et j'espère que le temps de février à Paris ne me fera pas regretter le temps de janvier ici.
Soignez bien votre petit enfant[2] et dites‑lui que je prends bien part à son mal. Quel malheur que Toulouse soit si loin de Paris !
Je n'aime pas les gens d'ici, mais je sais reconnaître qu'on vit[3] bien dans leur pays. Vous n'imaginez pas ce que la vie est bon marché ici. Toute la boustifaille est de la première fraîcheur, et pour peu[4] d'argent on bouffe comme des rois. Aussi, il faut voir l'air de bonne santé qu'ont tous ces Toulousains.
Je suis contente que vous aimiez aussi le cher Mirbeau. Je crois qu'il est difficile de le connaître sans l'aimer. Il porte en lui tant de tendresse et d'amour pour tout le genre humain, que cela déborde de lui et vous étreint. Peu de personnes le connaissent.
Décidément, « Valserine » n'ira pas chez Sansot[5]. Il faut qu'il en prenne son parti tout comme moi. Dans tous les cas, si elle y va un jour, cela ne sera pas avant que j'aie publié mon nouveau bouquin chez Fasquelle
[6].
Je travaille avec ardeur. Je suis bien ici, et j'ai beaucoup de courage. Malheureusement, je ne vais pas très bien moi non plus, j'ai de la peine à me remettre d'aplomb. Il m'est resté de mes derniers malaises une faiblesse nerveuse qui me rend parfois d'une tristesse noire, et que j'ai beaucoup de peine à surmonter.
Au revoir, cher Monsieur, ne nous désolons pas, et espérons en des jours meilleurs pour nos maladies, ou pour notre santé plutôt.
Marguerite Audoux
[1] Elle rentrera vers la mi-février.
[2] « Lette », la compagne de Lelièvre, dont on comprendra dans la lettre 198 qu'elle a été victime d'une appendicite
[3] vit est précédé d'un y rayé.
[4] Ajouté au–dessus de la ligne
[5] Pour l'éventuelle publication de ce conte chez cet éditeur (publication qui se fera finalement dans Paris‑Journal), voir les lettres 136 et 149
[6] L'Atelier de Marie‑Claire paraît en 1920 chez Fasquelle, et La Fiancée (qui inclut « Valserine ») en 1932 chez Flammarion.
";"Description du pays - Mirbeau - Valserine - Santé chancelante";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"
Quatrième paragraphe :
- vit est précédé d'un y rayé ;
- peu est ajouté au-dessus de la ligne."
341;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-04-30;;"Hospitalisation de Madame Lelièvre - Propos sur l'hôpital";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Place Jussieu, 1
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;172;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"10, RUE LéOPOLD ROBERT[1]
[30 avril 1912]
Mon cher ami[2],
Vous seriez bien aimable de me donner des nouvelles de votre petite enfant[3]. Votre lettre m'a inquiétée. J'espère que tout ira bien, et que vous avez exagéré dans le premier moment. Cela paraît toujours épouvantable au premier moment, mais au fond c'est très simple. Qui n'a pas passé par les mains d'un chirurgien ? Croyez‑moi, l'hôpital n'est pas si épouvantable que cela. Pour ma part, je le connais à fond, et les malades ne sont pas toujours épouvantables à voir. Elles savent tirer partie des bons instants et il m'est arrivé d'y rire plus qu'au théâtre[4].
Si rien ne vous empêche, venez donc me dire un petit bonjour, à l'heure que vous voudrez, demain ou jeudi.
Croyez‑moi toujours votre sincère amie.
Marguerite Audoux
[2] Mon cher ami apparaît ici pour la première fois.
[3] Façon habituelle de désigner la compagne de Lelièvre (qui a treize ans de moins que lui), Élisabeth Dellorenzi, dite « Lette » . Celle‑ci doit subir prochainement une appendicectomie.
[4] Marguerite Audoux avait dû échanger sur ce sujet avec Léon Werth, qui a lui‑même subi une intervention chirurgicale en octobre 1911. Cf. le début de La Maison blanche, qui s'inspire de cette expérience : « Peut‑être les hommes sauront‑ils un jour tirer de la maladie une leçon de joie et de sérénité. […] [P]ersonne n'aime la maladie pour ce qu'elle contient d'imprévu, de comique ou de joyeux. » [Werth, Léon, La Maison blanche (1913), G. Crès & Cie, 1924, p. 3]
";"Hospitalisation de Madame Lelièvre - Propos sur l'hôpital";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
342;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-05-16;;"Visite prévue à la Salpêtrière - Remerciements pour des asperges - Livres de Mirbeau";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Place Jussieu, 1
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;173;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris,] Jeudi [16 mai 1912]
Cher ami,
Comment va votre petite fille[1] ?
Je n'ai pas pu aller la voir ces jours derniers à cause d'un assez violent mal de gorge qui m'a obligée de garder la chambre avec un peu de fièvre, et aujourd'hui je n'ai pas osé sortir par ce mauvais temps. Demain je vais à Triel[2], mais j'espère venir à la Salpêtrière[3] samedi.
Merci pour les asperges du Grand Logis[4]. Cette fois elles étaient fraîches et, dame, meilleures encore que les premières.
Si vous êtes libre samedi soir, vous me ferez le plaisir de dîner avec moi, n'est‑ce‑pas ? Je ne me souviens pas si votre petit enfant m'a demandé Les affaires ou Le Foyer[5].
Voulez‑vous m'envoyer un mot, afin que je puisse porter l'un de ces deux livres samedi à la petite malade.
En attendant, croyez bien à mon affection.
Marguerite Audoux
[1] Pour mémoire, la compagne de Lelièvre (rhétorique employée dans la lettre précédente)
[3] Où a été opérée la « petite fille »
[4] La résidence secondaire des Lelièvre, à Mayenne. (Voir la lettre 198)
[5] Les affaires sont les affaires (1903) et Le Foyer (1908) sont deux pièces d'Octave Mirbeau.
";"Visite prévue à la Salpêtrière - Remerciements pour des asperges - Ouvrages de Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
343;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-12-28;;"État de santé - Le prix Goncourt - Mirbeau - Rédaction de l'Atelier - Jean et Louise - Louise Dugué
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;194;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
[Paris, 28 décembre 1912]
Mon cher ami,
Je suis bien paresseuse de ne pas avoir répondu de suite à votre si gentille lettre[1], mais j'ai beaucoup de circonstances atténuantes, d'abord la grippe, puis la maladie de deux mignons petits‑neveux qui sont presque mes petits‑enfants puisque c'est moi qui ai élevé leur mère[2].
J'avais bien reçu le livre de Regismanset[3] mais aux Goncourt, Mirbeau est loin d'être tout‑puissant. Je crois même qu'il suffit d'être son protégé pour passer à côté. Vous avez vu que cette année encore le prix a été donné à un livre médiocre[4]. Mirbeau était furieux, mais les autres s'en moquent bien.
Je travaille, pas autant que je le voudrais pourtant, car il me reste de l'année dernière un peu d'anémie du cerveau ; cependant Madame Dalignac[5] avance lentement.
Vous me demandez des nouvelles de mon pauvre aveugle
[6]. Il est là en ce moment, pour son livre et pour ses yeux. J'ai porté son manuscrit[7] chez Fasquelle, qui a fait la moue. J'attends sa réponse. J'espère qu'il dira oui. Je vous tiendrai au courant.
Louise devient de plus en plus savante dans les destinées si pleines de mystères des pauvres humains. Elle lit et s'instruit sans cesse dans toutes sortes de bouquins. Elle met à cela un courage extraordinaire, car elle est honnête et ne voudrait tromper personne.
Au revoir, mon cher ami.
Je vous quitte pour reprendre ma page d'hier où je suis en train de montrer Bergeounette[8], une Bretonne hardie et bon enfant, et que j'ai particulièrement connue[9].
Embrassez bien la gentille Lette sur les deux joues, et croyez‑moi votre sincère amie à tous deux.
Marguerite Audoux
[1] Non retrouvée, comme les autres
[2] Rappelons que Marguerite Audoux a élevé la fille de sa sœur Madeleine, Yvonne, et que celle‑ci a confié à la romancière ses trois garçons, Paul, Roger (les deux aînés, dont il est question ici), puis Maurice.
[3] Charles Regismanset. « S'agit‑il de La Vaine Chanson, A. Messein, 1912 ? », s'interroge François Escoube (Marguerite Audoux par elle‑même et par ses amis, p.13). Notons que Marguerite Audoux possède du même auteur, dans sa bibliothèque, Le Bienfaiteur de la ville (Sansot, 1913), avec un envoi de l'écrivain.
[4] Les Filles de la pluie, d'André Savignon, chez Grasset. (Il s'agit de scènes de la vie ouessantine).
[5] Le futur Atelier de Marie‑Claire (dont Madame Dalignac, la patronne, est l'un des personnages principaux), qui va paraître sept ans plus tard, d'abord en feuilleton dans le journal L'Excelsior (du 21 décembre 1919 au 3 février 1920), puis chez Fasquelle
[7] manuscrit est précédé du mot livre rayé. Le manuscrit en question est, rappelons‑le, celui de Jean et Louise.
[8] L'une des ouvrières de L'Atelier de Marie‑Claire
[9] Peut‑être l'été 1910 à Plougasnou. Mais cela peut également se situer bien avant, lorsqu'elle faisait son apprentissage dans la capitale.
";"État de santé - Le prix Goncourt - Mirbeau - Rédaction de l'Atelier - Jean et Louise - Louise Dugué";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 7 de la TRANSCRIPTION"
344;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-05-08;;"Questions de santé - Dingo - Mirbeau - Werth - Tirage de Marie-Claire - Dusserre - Parution de Jean et Louise - Difficultés à travailler
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
À Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;198;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
[Paris,] Jeudi soir [8 mai1913[1]]
Mon cher ami,
Voilà bien des jours déjà où je me dis : « Il faut écrire à ceux du Grand Logis, et toujours un empêchement, ou la bonne paresse survenait, et je n'en faisais rien. J'espérais aussi un peu sur votre venue à Paris, mais vous n'avez pas l'air de bouger beaucoup de votre Mayenne. Il est vrai que votre pays doit être merveilleux en ce moment, et si vous pouvez vous dispenser de le quitter, vous faites bien d'y rester, à entendre chanter le rossignol.
Savez‑vous, cher ami, que j'ai cruellement souffert tout cet hiver d'un affreux rhumatisme articulaire, qui m'a tenu au lit longtemps, et dont je ne suis pas encore guérie. Je vais mieux cependant mais de temps en temps je le sens encore, tantôt aux épaules, tantôt dans les hanches, toujours dans la profondeur des os, comme si on me les broyait avec un pilon. Quand je vous le dis, qu'on ne peut jamais être tranquille !
J'espère que l'accident dû au flirt appendiculaire[2] est tout à fait guéri, et que la gentille Lette trotte et profite du gai printemps.
Dingo a fait son apparition la semaine dernière. Il en est au 7e mille[3]. Mirbeau a des hauts et des bas comme santé[4] [sic]. Il s'installe tout à fait à Cheverchemont[5] mais comme il voit peu de monde, il s'ennuie parfois.
Werth n'a encore rien publié. Il est au
Gil Blas[6], et il y fait de la bonne besogne.
Marie‑Claire se repose. Les derniers 10 mille traînent en longueur, et je ne crois pas que Fasquelle fera un autre tirage. Cette petite fille se reposera sans doute encore[7] longtemps sur ses 80 mille.
Mon protégé aveugle[8] est venu passer quelque temps ici, et il est reparti dans son Carbonat de pays. C'est la Librairie universelle qui prendra son livre, probablement[9], et le publiera à l'automne. Raphaël[10] l'a déjà traduit en anglais et il compte qu'il se vendra beaucoup en Angleterre. J'avais[11] porté le manuscrit à Fasquelle, qui l'a refusé. Naturellement !
Avec toutes mes maladies, mon livre n'avance pas vite. Je n'ai guère de courage, et si je veux me forcer, je récolte de grands maux de tête et pas du tout de bonnes idées.
Au revoir, cher ami, ne me laissez pas trop longtemps sans nouvelles et croyez à ma grande affection pour vous deux Lette [sic].
Marguerite Audoux
[1] Lettre postée le vendredi 9 et reçue le samedi 10
[2] L'appendicite de l'épouse de Lelièvre
[3] Voir la note 3 de la lettre 176
[4] comme santé est ajouté dans l'interligne supérieur.
[5] Sa villégiature de Seine‑&‑Oise
[6] Sur les activités de journaliste de Werth, et en particulier au Gil Blas, voir la note 13 de la lettre 29
[7] Un pour est rayé avant encore.
[9] Jean et Louise paraîtra, après la traduction anglaise, dans le Supplément de L'Illustration (La Petite Illustration, Romans, avec des illustrations de L. Sabattier) des 8 et 22 novembre et du 13 décembre 1913. Voir les notes 1 et 7 des lettres 193 et 194 ; la note 2 de la lettre 195 ; et la lettre 205.
[10] Voir supra, p. 219, la note 144 de la lettre 117
[11] J'avais est précédé d'un Je l'avais.
";"Questions de santé - Dingo - Mirbeau - Werth - Tirage de Marie-Claire - Dusserre - Parution de Jean et Louise - Difficultés à travailler";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 4, 7 et 11 de la TRANSCRIPTION"
345;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-05-30;;"Questions de santé - Dingo - Mirbeau";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
À Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;199;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
[Paris, 30 mai1913[1]]
Mon cher ami,
Nous nous sommes régalées, Louise et moi, des bonnes asperges du Grand‑Logis, et je vous remercie. Je voulais vous écrire tout de suite mais mon bras refusait de fonctionner car mon rhumatisme ne veut pas me lâcher. Aujourd'hui il va à peu près mais, pour que je ne perde pas l'habitude de la souffrance, j'ai la grippe, une sale grippe qui me rend abrutie de fièvre, aussi vous m'excuserez, n'est‑ce‑pas ?
Quand vous aurez l'occasion de m'écrire, dites‑moi ce que vous pensez de Dingo[2]. Vous êtes un privilégié, car Mirbeau a écrit pour vous[3] de sa pauvre main maladroite la dédicace, alors que les autres envois n'ont eu que sa signature. Aussitôt que j'ai eu prononcé votre nom, il est allé à son bureau. Il disait tout confus : « Oh ! ce pauvre Lelièvre que j'ai oublié ! »
Savez‑vous que c'est un être délicieux et que plus je le connais, plus je l'aime ! Sa santé n'est toujours pas très brillante, avec des hauts et des bas. Je vais le voir chaque semaine et c'est une bonne journée pour moi.
Au revoir, cher ami. Un bon baiser sur les cheveux noirs de la petite Lette, et bonne santé à vous deux.
Marguerite Audoux
[1] Lettre reçue le lendemain
[2] Sur ce roman de Mirbeau, voir la note 3 de la lettre 176
[3] pour vous est ajouté au‑dessus, suivi de seulement.
";"Questions de santé - Dingo - Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 de la TRANSCRIPTION"
346;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-06-14;;"Asperges reçues - Projet de voyage à La Haie-Fouassière - Mirbeau";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
À Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;200;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
[Paris, 14 et 15 juin 1913[1]]
Samedi soir
Mon cher ami,
J'avais dégusté toute seule le dernier envoi d'asperges, mais cette fois‑ci, Lucile Dugué et sa mère[2] viendront se régaler avec moi. Je ne les ai pas développées[3] afin qu'elles gardent toute leur fraîcheur pour demain dimanche. Elles seront en bonne place pour ce déjeuner amical et nous parlerons de vous et de la gentille Lette, tout en les croquant.
Je vais bientôt quitter Paris, ce Paris si plein de bruits, et si encombré qu'on ne peut plus sortir de chez soi sans risquer d'être écrasé ou tout au moins bousculé. J'accompagnerai ma nièce avec ses deux enfants, et je resterai trois mois à la Haie‑Fouassière[4]. C'est un charmant petit pays, à quinze kilomètres de Nantes. Là, j'essaierai de travailler sérieusement dans la solitude d'un village où ne vont pas les bourgeois de Nantes ni de Paris. D'autre part, je trouverai auprès de ma nièce, qui est affectueuse et douce, les soins dont j'aurai sûrement besoin car je ne suis pas très solide en ce moment.
Dimanche matin.
J'étais si fatiguée hier soir, que je suis allée me coucher sans finir ma lettre. Je la reprends ce matin pour vous dire que je viens de gratter les asperges qui étaient fraîches comme si on venait de les cueillir.
Je compte pouvoir aller chez le cher Mirbeau cette semaine. Ces deux semaines dernières, je n'ai pas pu y aller à cause de cette sale grippe qui m'a retenue au lit. Je vais mieux, et même il me semble que mon rhumatisme me laisse plus tranquille.
Allons, au revoir mon cher ami. Embrassez pour moi la gentille Lette et tâchez de profiter tous deux du beau temps et de la paix du Grand‑Logis.
Bien affectueusement votre
Marguerite Audoux
[1] Lettre envoyée le dimanche 15 et reçue le lendemain
[3] Ajouté dans l'interligne du dessous : Je parle des asperges (!)
[4] Là où habite la grand‑mère d'Angèle Lenoir
";"Asperges reçues - Projet de voyage à La Haie-Fouassière - Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 du TEXTE"
347;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-01-28;;"Le Grand Meaulnes - Les Cahiers d'aujourd'hui - Questions de santé";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;210;;;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"[Paris, 28 janvier 1914[1]]
Mon cher ami,
J'ai bien reçu le livre du gentil Alain‑Fournier[2], et je lui ai fait part des jolies choses que vous m'avez écrit[es] à son sujet[3].
Je vous envoie
Les Cahiers d'aujourd'hui[4]. Vous pouvez les garder aussi longtemps que vous voudrez et les feuilleter tout à votre aise. Il y a sûrement des choses qui vous déplairont, mais vous en trouverez d'autres qui vous réjouiront et cela fera compensation. J'ai tardé à vous les envoyer parce qu'il me manquait le premier numéro. Il manque aussi le dernier où il y aura, je crois, un fragment de
Madame Dalignac[5]. Je vous l'enverrai aussitôt paru. Il est déjà en retard d'une quinzaine, le directeur
[6] étant malade en ce moment.
Quelle joie, mon cher ami, de voir que le froid a bien voulu nous quitter. J'en ai cruellement souffert pour ma part, et tout le monde a été malade autour de moi. Cette pauvre Louise Dugué a eu une bronchite carabinée et Lucile[7] un mauvais rhume.
Avez‑vous essayé des frictions à l'eau de Cologne sur vos reins ? Cela réussit quelquefois. Je vous plains bien, sachant par expérience ce que l'on souffre avec ces saletés‑là. Je viens d'avoir l'épaule et le bras gauche assez endommagés mais je vais mieux. Seulement, comme on ne peut jamais être tout à fait bien, je souffre de la tête.
Et puis crotte ! Comme dit ma Louise, tout cela s'en ira avec le printemps, et nous allons au‑devant de lui à grandes enjambées.
Donnez‑moi de vos nouvelles de temps en temps. Vous savez combien je vous suis attachée, et votre santé me préoccupe souvent.
Au revoir, mon cher ami, et n'oubliez pas de dire à la gentille Lette que je l'aime bien.
Marguerite Audoux
[1] Lettre envoyée le 28 et reçue le 29
[2] Comprenons, vu l'enchaînement de ces envois, que Lelièvre vient de renvoyer à la romancière l'exemplaire du Grand Meaulnes qu'elle lui avait prêté.
[4] Comme elle l'avait annoncé dans la lettre 208.
[5] Le futur Atelier de Marie‑Claire. Le fragment en question, qui paraîtra dans le numéro 9 de février 1914 des Cahiers d'aujourd'hui (p. 453‑456), s'intitule « Veillée de Noël » (à ne pas confondre avec « Soir de Noël », qui fait partie des contes réunis dans La Fiancée). Il préfigure une partie du onzième chapitre du roman (p. 147‑151 dans l'édition des Cahiers Rouges). Un certain nombre de variantes sont à noter ; les prénoms, par exemple, sont changés.
[7] Pour mémoire, la fille de la précédente
";"Le Grand Meaulnes - Les Cahiers d'aujourd'hui - Questions de santé";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
348;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-03-03;;"Questions de santé physique et psychique - L'Atelier de Marie-Claire - Les Cahiers d'aujourd'hui - La Maison blanche - Werth - Octave Mirbeau - Alice Mirbeau - Remariage de Louise Dugué
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;211;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris, 3 mars 1914[1]]
Mon cher ami,
Je pense si souvent à vous, que je m'imagine toujours que je viens de vous écrire. Mais puisque vous me dites qu'il y a un mois que je ne l'ai pas fait, je me dépêche de me rattraper.
Je ne vais pas trop mal. C'est‑à‑dire que je porte mon rhumatisme avec résignation, avec la crainte aussi[2] qu'il ne devienne plus méchant un de ces matins. Mais il paraît qu'une fois les grandes douleurs passées, elles ne reviennent plus, ou du moins, elles vous laissent tranquille pendant plusieurs années. Prenez courage, mon ami. On n'est pas fier avec les grandes douleurs mais avec les petites on bataille chaque jour, et on a souvent le dessus.
Vous me faites rire avec votre terreur de devenir idiot. Vous me faites d'autant plus rire, que j'avais la même terreur quand je souffrais tant. Je regardais dans les yeux de ma Louise, pour voir les progrès de mon gâtisme. Et un jour, impatientée, elle m'a dit : « Espèce de tourte, si tu devenais gaga pour de vrai, tu ne penserais pas à t'en inquiéter. »
Depuis, je me suis rendu compte qu'elle avait raison. La dépression physique entraîne la dépression intellectuelle, mais cela se remet avec la santé, lentement il est vrai, mais sûrement. Du courage, mon très cher ami ! De la patience pour supporter ce mal si long à guérir, voilà ce qu'il vous faut.
Je travaille assez régulièrement et ne suis pas mécontente. Madame Dalignac va son petit bonhomme de chemin. J'ai lâché l'autre[3] à peu près, car je voudrais publier celui‑ci bientôt[4]. Bientôt ne veut pas dire tout de suite. Je le garderai sûrement quelques mois, avant de le donner afin de le revoir à volonté pour n'y rien laisser à redire. Je serais trop malheureuse par la suite, si j'y trouvais des passages à améliorer. Cela me ferait mal comme le remords d'un vilain péché.
Oui, vous pouvez garder les
Cahiers[5]. Je les ai en double, sauf deux ou trois que je réclamerai à Besson. Je vais vous envoyer le dernier
[6], qui vient d'arriver, et qui est en retard de deux mois. Vous n'y trouverez rien de moi. La « Veillée de Noël », que j'avais donnée à Besson, n'était plus de saison. Et puis je crois qu'il la trouvait un peu
bondieusarde pour les lecteurs anarchistes[7]. J'oublie toujours de vous dire que vous pouvez envoyer
La Maison blanche[8] pour une signature de Werth. Seulement, il faudra vous armer de patience car Werth court les chemins et je ne l'ai vu qu'une fois depuis la publication de son bouquin. Et encore, c'était chez un ami. Il est en ce moment sur les bords du Rhin. À moins qu'il ne soit ailleurs.
Mirbeau est à Paris pour quelques jours. Je le verrai demain et lui dirai que vous pensez à lui. Il ne va pas trop mal pour l'instant. C'est plutôt sa femme qui est en bas. Les domestiques ne veulent pas rester chez eux, et cela oblige Madame Mirbeau à des démarches fatigantes et énervantes. Et cela menace de se prolonger. Voyez‑vous, mon ami, je suis persuadée que, lorsqu'on n'a pas su s'attacher des serviteurs dans sa jeunesse, il est difficile, pour ne pas dire impossible, d'en trouver de dévoués dans sa vieillesse.
Mes Dugué‑Roche[9] vont bien, et vous envoient leurs amitiés. C'est dans quinze jours la noce[10].
Au revoir, mon très cher ami. Je vous souhaite meilleure santé, et j'embrasse la gentille Lette.
Marguerite Audoux
Justement, je voulais vous parler du Pepsin Gum. Je l'avais oublié, parce que je n'en sentais pas le besoin, mais depuis trois jours je l'ai repris, et je m'en trouve bien[11].
[2] Adverbe ajouté dans l'interligne supérieur
[3] « Le Suicide ». Voir la note 4 de la lettre 162
[4] L'Atelier de Marie‑Claire, rappelons‑le, qui s'intitule encore provisoirement Madame Dalignac, ne paraîtra qu'en 1920.
[5] Les Cahiers d'aujourd'hui
[6] le dernier est précédé d'un celui biffé.
[7] Le numéro que la romancière reçoit avec retard est donc celui qui précède le n° 9 (de février 1914), lui‑même en retard puisque en ce début mars il n'est toujours pas arrivé. L'on sait que dans ce numéro 9, contre toute attente, Veillée de Noël est finalement publiée. (Voir la note 5 de la lettre 210). Dans la lettre 213, du 25 avril 1914, à Lelièvre, la romancière évoque cette publication qu'elle vient de recevoir (le retard de deux mois devient donc régulier). Quant à l'esprit de la revue, voir la partie DESCRIPTION de la lettre 191
[8] Pour mémoire, le roman de Werth paru l'année précédente
[9] Rappelons que Louise Dugué, la meilleure amie de la romancière, est devenue Roche par son remariage.
[10] Le remariage en question
[11] On saisit mal pourquoi la romancière, qui ne fume pas, prendrait du Pepsin Gum (voir l'avant‑dernier paragraphe de la lettre 206)… Sans doute est-ce un passage, recopié de la main de Marguerite Audoux (il est rédigé à part, et dans l'autre sens de la feuille), d'une des lettres, que nous n'avons pas retrouvées, de Lelièvre.
";"Questions de santé physique et psychique - L'Atelier de Marie-Claire - Les Cahiers d'aujourd'hui - La Maison blanche - Werth - Octave Mirbeau - Alice Mirbeau - Remariage de Louise Dugué";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2 et 6 de la TRANSCRIPTION"
349;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-04-25;;"Asperges - Questions de santé - L'Atelier de Marie-Claire - Mirbeau - Werth - Louise Roche - Lucile Dugué
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;213;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris, 25 avril 1914]
Mon cher ami,
J'aime mieux vous dire tout de suite que j'ai eu la flemme hier de vous écrire, pour vous remercier des asperges qui étaient épatantes et que j'ai mangées à moi toute seule, faute d'avoir un compagnon ou une compagne pour les partager. Je ne voudrais pas dénigrer celles de l'année dernière, mais je vous assure que les nouvelles étaient meilleures.
Prenez patience, mon ami, pour votre affreux bobo[1]. Vous avez passé le plus dur maintenant, et si la chaleur du soleil ne vous guérit pas tout à fait, elle vous apportera sûrement un soulagement.
Oh ! oui, je les connais les instruments de torture. Et je doute que votre Cavallois ait une chambre mystérieuse aussi compliquée que celle du docteur Desmoulins, Directeur du laboratoire départemental de radiologie et d'électrothérapie. Zut pour lui, quoiqu'il soit charmant. J'espère bien ne plus aller jamais dans son antre.
Je travaille peu. Il me reste un rhumatisme à la nuque qui se déplace pendant deux ou trois jours et qui se réinstalle pendant huit[2]. Cependant, je suis en train de recopier la première partie de Madame Dalignac[3], qui se compose de la moitié du bouquin. Je n'en suis pas trop mécontente, mais je suis dans un état d'infériorité cérébrale qui ne me permet guère de juger par moi‑même si je suis dans le vrai. Aussi, je vais lire à mes amis, rassemblés, cette première partie, et s'ils ne sont pas contents, je ferai une sale bobine, car je ne vois pas comment je pourrais l'améliorer.
Le petit passage que vous lirez dans Les Cahiers[4] appartient à la seconde partie du bouquin. J'ai définitivement lâché la suite de Marie‑Claire[5]. Madame Dalignac suffit à m'absorber.
Mirbeau va assez bien en ce moment. Nous parlons quelquefois de vous ensemble. Le fauve Werth est toujours dans le doux pays de Hollande.
Louise Roche et Lucile Dugué vous envoient leurs amitiés, et moi je vous envoie mon plus affectueux sourire ainsi qu'un bon baiser à la gentille Lette.
Marguerite Audoux
[1] Étant donné le contexte, il est probable qu'il s'agisse de rhumatismes.
[2] huit est suivi de jours.
[3] Le futur Atelier de Marie‑Claire (1920)
[4] Voir la note 5 de la lettre 210 et la note 7 de la lettre 211
[5] « Le Suicide ». Voir la partie NOTES de la lettre 149
";"Asperges - Questions de santé - L'Atelier de Marie-Claire - Mirbeau - Werth - Louise Roche - Lucile Dugué";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 2 de la transcription"
350;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-05-12;;"Asperges - Antonin Dusserre - La Maison blanche";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;214;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris], Mardi [12 mai 1914[1]]
Mon cher ami,
Cette fois les demoiselles de la poste ne seront pas troublées par la vue d'une nudité de génie. Je dois vous dire qu'il n'y avait que celui‑là chez moi qui voulût bien vous porter des nouvelles de vos asperges[2]. Plus une feuille de papier à lettres, même pas une pauvre petite enveloppe sous laquelle j'aurais voulu cacher ce brave[3] génie, et le temps pressait de vous rassurer sur votre envoi[4]. Aujourd'hui j'ai une belle boîte toute neuve de papier et d'enveloppes. Voilà de quoi vous dire une fois de plus que vos asperges sont délicieuses. Je les ai reçues hier, en très bon état de fraîcheur et je vous remercie tout plein.
Seigneur ! qu'il est beau votre Saint‑Christophe ! Mais tout de même, il est bien rigolo avec ses mollets drapés comme la ceinture d'une jolie femme[5].
Le livre de Dusserre
[6] (l'aveugle de Carbonat) vient de paraître, et déjà les langues marchent avec entrain sur lui et moi. Je laisse passer toutes ces imbécillités et même ces méchancetés. Quand les gens auront fini d'inventer, ils s'arrêteront. Et Dusserre n'en sera pas moins Dusserre, et Marguerite rien de moins ni de plus qu'Audoux.
Je vous enverrai le livre aussitôt que je l'aurai reçu afin que vous me disiez ce que vous en pensez.
Madame Roche[7] me prie de vous dire qu'elle vous garde une bonne amitié, et moi je vous prie de croire à toute mon affection.
Marguerite Audoux
J'oubliais de vous dire que la Maison blanche n'est pas rue de la Chaise[8], mais quelque part par‑là, dans Montrouge, près des fortif[ication]s. Je ne me souviens plus du nom du directeur mais je le saurai si cela peut faire plaisir à votre marchand de brûlures[9].
Au revoir.
M. A.
[1] Lettre parvenue le 13
[2] Allusion à une carte postale non retrouvée, exprimant de nouveaux remerciements pour un envoi d'asperges (sans doute à situer entre les lettres 213 et 214)
[3] Le mot supposé est quasi illisible, en surcharge sur une première version raturée.
[4] Allusion à un envoi que nous ne connaissons pas
[5] Comprenons : comme une jolie femme est drapée par une ceinture. Pas de trace, bien sûr, de ce Saint‑Christophe.
[7] Louise Dugué s'est remariée quelque deux mois auparavant. (Voir les notes 9 et 10 de la lettre 211)
[8] Allusion au livre de Werth et aux lieux réels qui ont pu servir de modèle à la clinique du roman. Celle de la rue de la Chaise est la maison de santé de Jean‑Louis Faure, où s'est éteint Charles‑Louis Philippe.
[9] Le Dr Cavallois, le rhumatologue de Lelièvre (voir lettre 213)
";"Asperges - Antonin Dusserre - La Maison blanche";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 du texte"
351;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-06-02;;"Jean et Louise d'Antonin Dusserre - Neel Doff";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;215;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris, 2 juin 1914[1]]
Mon cher ami,
Je vous envoie le livre de mon Auvergnat[2].
Vous verrez, comme moi, que ce livre n'est pas une chose extraordinaire, mais tout de même, il vaut mieux que beaucoup d'autres, par ce temps de bouquins à outrance.
J'espère qu'il ne vous déplaira pas trop, malgré le côté un peu enfantin et littéraire des personnages.
Je dois dîner cette semaine avec Neel Doff Je vous parlerai d'elle dans ma prochaine lettre.
Bien affectueusement à vous.
Marguerite Audoux
[2] Jean et Louise, d'Antonin Dusserre
";"Jean et Louise d'Antonin Dusserre - Neel Doff";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
352;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-07-09;;"Jean et Louise d'Antonin Dusserre - Les Cahiers d'aujourd'hui";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;216;Inédit
;;;"Carte postale autographe (« VINCENNES – Le Donjon – Ancienne résidence des Rois de France bâtie par Philippe Auguste »)
";"[Paris, 9 juillet 1914[1]]
Mon cher ami,
Comment allez‑vous ?
J'ai bien reçu le livre de Dusserre[2] que vous m'avez renvoyé, mais comme je n'ai pas eu de lettre de vous, je crains que vous ne soyez malade.
Faut‑il vous envoyer Les Cahiers d'aujourd'hui ?
Au revoir, et bien affectueusement à vous.
M. Audoux
[1] Lettre parvenue le 10
";"Jean et Louise d'Antonin Dusserre - Les Cahiers d'aujourd'hui";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
353;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-10-20;;"Propos sur la santé - Morts de Charles Péguy et de Charles Müller - Léon Werth - Pierre Hamp - René Dugué - Georges Roche - L'Atelier de Marie-Claire - Propos sur la guerre - La Haie-Fouassière - Vendanges et arrachage de pommes de terre";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;"La Haie-Fouassière";"Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"La Haie-Fouassière";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;220;Inédit
;;;"Lettre autographe (papier avec lignes et marge, remplie, à droite)
";"La Haie-Fouassière
20 octobre 1914[1]
Mon très cher ami,
J'espère que vous souffrez moins, mais je désire presque que vous soyez encore malade au point de garder la chambre, car je vous vois mal, pauvre rhumatisant, dans une gare pendant tout l'hiver[2].
Savez‑vous que Charles Péguy est mort[3] ? Savez‑vous que Charles Müller[4] est mort ?
Nous sommes sans nouvelles de Léon Werth et de Pierre Hamp.
Le fils de notre Louise Roche a échappé au massacre jusqu'à maintenant[5]. Il a gagné le grade d'adjudant. Roche
[6], qui avait été réformé au corps[7] pour sa myopie, attend son passage devant une nouvelle compétence, et Louise pense qu'on le prendra.
Non, mon cher ami, Madame Dalignac[8] ne se moque pas du sifflement des balles, elle a peur, et se cache si profondément que Marguerite Audoux est incapable de la découvrir. Je dois avouer que je ne fais aucun effort pour cela. Ce livre me paraît si vide et si inutile au milieu de ce fracas de guerre ! Je ne pense qu'à la guerre, mon pauvre ami, j'y pense le jour et la nuit. Je porte en moi une odeur de charnier et je suis remplie d'horreur. Pourtant les bruits de guerre n'arrivent pas jusqu'ici malgré l'encombrement de Nantes, qui est proche, et si ce n'était les trains incessants qui roulent vers cette ville ou vers Bordeaux, on se croirait dans une île lointaine à l'abri de tout malheur. Le pays est admirable en ce moment. Les coteaux couverts de vignes jaunissent sous le soleil, les maisons sont paisibles, les jardins regorgent de fruits et de légumes. Je me promène au milieu de tout cela comme une châtelaine au milieu de son domaine, rien n'est fermé ici, on peut passer partout et les gens sont souriants et prévenants, mais rien ne peut me faire oublier la guerre.
J'ai fait la vendange pour aider les pauvres femmes dont les maris sont partis, j'ai aidé à arracher les pommes de terre, dans l'espoir que la fatigue du corps m'enlèverait l'obsession[9], mais plus j'étais fatiguée, moins je dormais, et plus je souffrais.
Au revoir, mon bien cher ami. Je vous embrasse bien affectueusement ainsi que la gentille Lette.
Marguerite Audoux
[2] Allusion aux fonctions qu'il pourrait occuper pendant la guerre
[4] Un ami de Saint‑Cyr‑sous‑Dourdan (voir la note 2 de la lettre 177)
[5] René Dugué sera tué le 2 octobre 1916 (voir la lettre 240 au même Lelièvre, et notamment la note 5).
[6] Georges Roche, le second mari de Louise Dugué
[7] Cette expression se trouve dans l'interligne supérieur, au‑dessus d'un exempté rayé.
[8] Héroïne du futur Atelier de Marie‑Claire (1920)
[9] l'obsession est précédé d'un cette.
";"Propos sur la santé - Morts de Charles Péguy et de Charles Müller - Léon Werth - Pierre Hamp - René Dugué - Georges Roche - L'Atelier de Marie-Claire - Propos sur la guerre - La Haie-Fouassière - Vendanges et arrachage de pommes de terre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 7 et 9 de la partie TEXTE"
354;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-11-21;;"Mort d'Alain-Fournier - Léon Werth";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;"La Haie-Fouassière";"Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;222;"Inédit
";;;"Lettre autographe
";"[La Haie-Fouassière,] Samedi [21 novembre 1914[1]]
Mon cher ami,
Je rentre[2] à Paris ce soir, un peu éclopée, mais surtout très peinée.
Mon cher Alain‑Fournier est mort[3]. J'ai appris cela par Le Journal de jeudi.
Je vous avais dit que je l'aimais comme un fils, et j'en ai pour longtemps à le pleurer.
Je viens de recevoir une carte de Werth. Elle est datée du 9 novembre.
Au revoir, mon cher ami. J'espère que vous n'êtes pas plus mal. Et quoi qu'il arrive, je vous dis, comme je me dis à moi même :
Courage.
Je vous embrasse bien fort et la petite Lette aussi.
M. Audoux
[1] Lettre envoyée le 22 et reçue le 24
[2] Étant donné le lieu de création, il s'agit d'un futur proche. Si la romancière est bien à Paris le soir même du samedi 21, la lettre sera postée de La Haie-Fouassière le lendemain, le 22 (comme l'indique le cachet de la poste) par une tierce personne. Il est aussi possible que la lettre fût rédigée le samedi 14, date du départ pour Paris, et qu'elle ne fût envoyée qu'une semaine plus tard par le ou la commissionnaire.
";"Mort d'Alain-Fournier - Léon Werth";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
355;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-12-17;;"Démarche auprès d'amis - Problèmes de santé - Paris en guerre - René Dugué - Georges Roche - Mort du frère de Gignoux - Mirbeau";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur A. Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;224;"Inédit
";;;"Lettre autographe
";"Paris, le 17 décembre [1914[1]]
Mon cher ami,
Si j'avais pu sortir, je serais allée tout de suite chez vos amis lorsque j'ai reçu votre lettre, mais j'étais immobilisée par une phlébite qui est à peu près guérie maintenant et qui[2] me permet de sortir un peu. Aussi, hier je suis allée jusqu'à la maison de vos protégés avec l'intention de les voir et de leur parler, mais voilà qu'au moment d'entrer je me suis demandé tout à coup ce que j'allais faire chez ces gens que je ne connais pas, qui ne m'ont jamais vu, et qui allaient se demander eux‑mêmes ce que je leur voulais. Je vous assure que je me suis sentie brusquement bien embarrassée. Et la crainte d'apporter dans leur maison une crainte ou simplement une gêne m'a fait retourner sur mes pas. Peut‑être avez‑vous réfléchi vous‑même depuis que vous m'avez écrit. Il m'eût fallu un prétexte pour me présenter chez eux, et encore je ne sais si mon entrée dans leur intimité ne les aurait pas froissés un tant soit peu. Ces choses‑là sont bien difficiles à faire, mon cher ami, et malgré l'envie que j'ai de vous faire plaisir en allant voir vos amis, je crains fort d'aller à l'encontre de leurs idées. Enfin vous me direz par la suite s'il y a lieu que j'aille les voir de votre part. Ce serait déjà un pas de fait.[3]
Savez‑vous que ma jambe me fait encore beaucoup souffrir. Lorsque je suis assise, tout va bien, mais aussitôt que je suis debout ça ne va plus.
Avez‑vous passé le conseil de révision ?
Paris est calme comme une campagne des environs. Pas d'éclairage le soir, très peu de voitures dans le jour. Et si ce n'était les automobiles des officiers qui roulent comme si tous les vents les poussaient à l'arrière, on ne se croirait pas en guerre ici.
Hier, pour ma première sortie, j'ai vu un groupe de blessés. Sur cinq, quatre marchaient avec des béquilles. Le seul qui se tenait très droit sur ses jambes n'avait plus qu'un bras. Je mentirais si je vous disais que ces malheureux avaient l'air triste. Non. Ils riaient entre eux, et le manchot fumait gaiement sa cigarette.
Le fils de Louise est toujours en bon état[4], et Roche[5] attend toujours son appel. Le frère de Gignoux était un jeune homme de 22 ou 23 ans. Je le connaissais bien.
Je n'ai pas encore vu Mirbeau, j'espère pouvoir aller à Cheverchemont la semaine prochaine. Il a été très malade d'une bronchite ces temps derniers.
Au revoir, mon bien cher ami. Je vous embrasse bien tendrement et aussi la gentille Lette.
Marguerite Audoux
[1] Lettre envoyée le 18 et reçue le 19
[2] Comprendre bien évidemment : ce qui…
[3] Nous ne sommes pas en mesure de dire qui sont ces amis, ni ce qui pourrait motiver cette démarche.
[4] René, pour mémoire, mourra au combat le 2 octobre 1916. Voir les lettres 220 (note 5) et 240
[5] Georges Roche, avec qui s'est remariée Louise Dugué
";"Démarche auprès d'amis - Problèmes de santé - Paris en guerre - René Dugué - Georges Roche - Mort du frère de Gignoux - Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
356;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1915-01-08;;"Tricot pour Georges Roche - Lelièvre soldat - Octave et Alice Mirbeau - Lette - Mort de Paul Cornu - Werth - Louise Roche
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Caporal Antoine Lelièvre
26e Régiment d'Infanterie Territoriale
13e Compagnie. 3e Section
à Mayenne
[1] Il faut donc comprendre que Lelièvre est réquisitionné dans sa propre ville (il couche sur la paille !). On le retrouvera ensuite (en mars) à Sillé‑le‑Guillaume, dans la Sarthe.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Mayenne;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;228;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"Paris, le 8 janvier[1] 1915
Oui, mon bon ami, j'ai bien reçu vos lettres[2], et si je n'ai pas répondu tout de suite à la première, c'est que je n'avais pas une minute de libre pour le faire. Il m'a fallu tricoter des manches de gilet à ce pauvre Roche[3], qui doit partir d'un jour à l'autre. De plus il est très enrhumé et il attendait après son tricot comme après un médicament qui devait le soulager. Je viens de finir et aussitôt je commence de bavarder avec vous.
Savez‑vous que c'est un peu cochon de vous laisser sans paille propre. Ne pouvez‑vous réclamer ? Il y a des dépôts où les soldats sont bien, pourquoi n'en serait‑il pas de même chez vous ? Cela dépend surtout des chefs. Les brutes ne sont pas toujours ceux que l'on pourrait croire.
Je n'ai pas encore pu aller voir Mirbeau. Je sais par Madame Mirbeau qu'il est assez bien, mais triste et plein d'ennui de sa solitude. C'est si loin, Cheverchemont, et si compliqué pour y aller en ce moment. Et par‑dessus le marché je boite terriblement. Aussi j'attends encore, afin de ne pas m'estropier par une trop grande hâte à faire ce voyage.
Bien sûr que je la défendrai, votre Lette[4]. Mais n'allons pas si vite. Vous n'êtes pas encore mort.
Je viens de voir dans Le Journal que Paul Cornu est mort. Vous le connaissiez aussi je pense. C'était un délicieux ami. Encore un qui ne viendra plus rue Léopold.
Les dernières nouvelles des Werth n'étaient pas mauvaises, mais je tremble pour d'autres que j'aime et qui sont sur le front.
Au revoir et bien affectueusement à vous deux Lette [sic].
Marguerite Audoux
Ma Louise me prie de vous embrasser aussi. Elle a aujourd'hui de bonnes nouvelles de son fils[5].
M. A.
[2] Lettres non retrouvées, comme toutes les autres de Lelièvre à Marguerite Audoux
[3] Georges Roche, mari de Louise ex‑Dugué
[4] Lelièvre lui a à l'évidence demandé de veiller sur son épouse au cas où il disparaîtrait.
";"Tricot pour Georges Roche - Lelièvre soldat - Octave et Alice Mirbeau - Lette - Mort de Paul Cornu - Werth - Louise Roche";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
357;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1915-10-28;;"Georges Roche brancardier - René Dugué - Octave Mirbeau - Les frères Werth";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Caporal Lelièvre
au Grand‑Logis
Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Montrouge;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;235;"Inédit
";;;"Lettre autographe
";"[Paris,] 28 octobre[1] 1915
Mon bien cher ami,
Je commençais à m'inquiéter sur votre sort et je suis heureuse de votre lettre. Je voulais écrire à la petite Lette, mais Louise Roche me demandait d'attendre encore. C'est vrai, mon cher ami, on n'ose plus demander des nouvelles de ceux qu'on aime à ceux qui ont le droit de savoir la vérité sur la vie ou la mort des leurs. Trois fois déjà des réponses navrées et navrantes me sont arrivées ainsi, et chaque fois je suis restée assommée en constatant mon impuissance à consoler de pareils chagrins. Et cela continue, autour de moi comme autour de vous ; les jeunes, les vieux, tout est bon pour la tuerie.
Roche[2] est resté assez longtemps à Montrouge[3] puis il s'est battu à Massiges[4] où son régiment a été décimé. Il est maintenant brancardier, ce qui n'est pas le rêve non plus, mais au moins il ne risque pas de tuer les camarades en les prenant pour des boches à cause de sa grande myopie. La pauvre Louise ne se fait pas d'illusions sur le retour au logis de l'époux. à chaque lettre qui arrive de lui, elle respire et dit : « Il est encore là ». Son fils a dû repartir aujourd'hui pour la tranchée. De ce côté non plus elle n'est guère tranquille. Mais qui donc est tranquille en ce moment ?
Mirbeau est toujours dans le même état[5]. Je le vois peu. Les communications sont difficiles.
Les deux Werth
[6] sont bien amochés. Celui que vous connaissez est rentré au bout d'un an avec un ulcère de l'estomac qui ne le lâchera pas de sitôt. L'autre est à moitié fou, et après trois mois de convalescence pour troubles nerveux on va l'envoyer dans une maison de vrais fous, Villejuif ou Sainte‑Anne. Voilà deux êtres qui auront le droit de maudire la guerre autant que ceux à qui il manque un membre.
Pourquoi iriez‑vous grossir le tas des morts ou des estropiés ? Vous êtes plus utile à ceux qui sont autour de vous que dans les tranchées, et si une main ferme vous retient à Mayenne, je la bénis de tout mon cœur.
Je vais bien, aussi bien qu'il m'est possible d'aller dans cette tourmente. Je dois dire même que depuis de longues années je n'avais pas eu une si belle santé.
Une carte que je vous avais adressée en mai m'est revenue[7]. Le destinataire n'a pu être atteint[8]. Je n'en ai pas eu de tourment puisque vous m'aviez écrit depuis, mais une autre m'est revenue d'août[9] et je n'ai pas compris pourquoi vous étiez inconnu au 130e alors que j'avais adressé la carte au 26e territorial. Mystère et complication : ne cherchons pas.
Au revoir, mon très cher ami. Tenez‑moi au courant de votre vie de temps en temps afin que je sache toujours où vous prendre. Je vous embrasse bien affectueusement ainsi que la petite Lette[10].
M. A.
[1] Lettre reçue le 31 octobre
[2] Georges Roche, le second mari de Louise Dugué
[3] L'hospitalisation à Sillé‑le‑Guillaume (voir la lettre 234) aura donc été un rapatriement provisoire.
[5] C'est‑à‑dire neurasthénique (voir les lettres 228 et 230)
[6] Les deux frères Werth. Celui que vous connaissez est Léon.
[8] À l'évidence, le soulignement a valeur de guillemets.
[9] Carte inconnue de nous
[10] Ce dernier mot est suivi d'un autre (aussi ?) raturé.
";"Georges Roche brancardier - René Dugué - Octave Mirbeau -Les frères Werth";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
358;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1916-05-06;;"Octave Mirbeau affaibli - Lette - Difficulté à écrire - Louise et Georges Roche - René Dugué
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
(Mayenne)
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Lourdes;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;236;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris,]6 mai 1916[1]
Mon cher ami,
Ne croyez pas que je vous oublie. Depuis la longue lettre que vous m'avez envoyée au moment de votre départ[2], nous avons souvent parlé de vous ici, mais écrire est une chose presque impossible pour moi. Vingt fois déjà j'ai pris la plume et chaque fois je suis restée abrutie devant mon papier.
Avec Mirbeau aussi je parle souvent de vous. Il me charge toujours d'un tas de bonnes choses à vous dire et je n'en fais rien. J'espère que vous ne m'en garderez pas rancune et que vous voudrez bien me donner des nouvelles de votre santé. Parlez‑moi aussi de la petite Lette. Comment a‑t‑elle pris cette séparation[3] ?
Ici, c'est toujours la même chose. Je travaille un peu. C'est‑à‑dire que j'essaye de travailler pour oublier la tuerie de chaque jour, mais je ne crois pas à du bon travail.
Ma Louise va partir ces jours‑ci pour Lourdes chez ses beaux‑parents, car la vie devient impossible à Paris pour elle. Son Roche[4] a eu la chance d'échapper jusqu'alors, et son fils[5] aussi, mais je vous laisse à penser dans quelles transes elle est constamment. Son pauvre corps qui avait repris une forme est maintenant redevenu une chose presque inexistante.
Mirbeau ne va pas bien non plus. Il s'affaiblit terriblement. Il ne veut plus entendre parler de sa si belle maison de Triel. Tout lui est égal. Il passe son temps à regarder dans la rue, assis près de la fenêtre, et il rumine silencieusement. La guerre le tue à petit feu. Il regimbe de moins en moins et j'éprouve un affreux serrement de cœur chaque fois que je le vois.
Si cela vous est possible, dites‑moi où vous êtes afin que je me sente plus près de vous.
J'ai l'impression que vous êtes dans un pays étranger et que je serai longtemps sans vous voir, tandis que si je sais dans quelle région vous vous trouvez, je vous suivrai sur la carte comme mes autres poilus.
Au revoir, bonne santé surtout, et croyez que je reste votre amie très affectueuse.
Marguerite Audoux
[2] Lettre non retrouvée. Lelièvre serait donc reparti pour la guerre. Son épouse lui a donc fait suivre la présente lettre, ou l'aura gardée pour la prochaine permission, puisque l'adresse est celle de Mayenne.
[3] Le nouveau départ de Lelièvre
";"Octave Mirbeau affaibli - Difficulté à écrire - Louise et Georges Roche - René Dugué";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
359;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1916-05-11;;"Lette - Louise Roche";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281";;Paris;"le Caporal A. Lelièvre
26e Régt d'Infanterie Territoriale
2e Compagnie
Secteur Postal 95
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Mayenne;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;237;Inédit
;;;"Lettre autographe
N. B. : En haut de l'enveloppe figure 10, rue Léopold‑Robert, PARIS (collage d'un en‑tête professionnel, comme pour l'envoi 231) précédé de Audoux écrit de la main de la romancière. La lettre est écrite sur le verso d'une Carte‑Réponse exempte de timbre.";"[Paris,] Jeudi 11 mai 1916
Mon très cher ami,
Vous avez sans doute déjà reçu la lettre que je vous ai adressée à Mayenne la semaine dernière[1]. – Non, comme vous voyez, je ne vous oublie pas, ni votre chère Lette que j'aime bien. – Certainement que je resterai une amie fidèle pour celle que vous avez choisie pour compagne de toute votre vie[2], mais j'ai dans l'idée que vous échapperez au massacre et qu'il nous sera permis de nous réunir encore après cette affreuse chose[3].
En attendant recevez le bon baiser que je vous envoie de tout cœur, et ne doutez jamais de mon affection.
Marguerite Audoux
Ma Louise vous embrasse aussi. Votre lettre de ce matin[4] nous a donné le sourire.
[2] Allusion à une nouvelle demande de Lelièvre de veiller sur sa femme au cas où il disparaîtrait dans les combats
[3] Lelièvre, effectivement, survivra. Il ne mourra qu'en août 1954.
[4] Introuvable, comme les autres
";"Lette - Louise Roche";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
360;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1916-08-15;;"Envoi d'un Marie-Claire - Mirbeau déprimé et affaibli par la guerre - Louise Roche - Lucile Dugué
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Antoine Lelièvre
Caporal Signaleur du 1er Bataillon
26e Régt d'Infie Territoriale
S. P. 95
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;238;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris,] 15 août 1916[1]
Mon bien cher ami,
Votre lettre vient de m'arriver[2] et je m'empresse de vous envoyer ma M[arie‑] C[laire] – Aller chez le pacha[3] aurait demandé trop de temps. Ce monsieur n'est jamais là, et je ne sais si j'aurais trouvé quelqu'un pour me donner une M[arie‑] C[laire][4]. à celle‑ci il manque la feuille de garde, mais par le temps qui court une feuille peut bien avoir eu des malheurs sans que l'on songe à s'en inquiéter. Quel bonheur que je l'avais [sic] là dans un coin, et comme je serai heureuse si je peux donner quelques heures de contentement à ces jeunes gens[5].
Mirbeau ne va toujours pas bien
[6]. Je l'ai vu dimanche dernier[7] et il m'a semblé encore plus déprimé que les autres fois. Nous avons parlé de vous, et je peux vous assurer qu'il vous garde une profonde sympathie. La guerre l'écrase, il n'en peut plus, et je ne[8] sais s'il pourra en voir la fin. Comprenez‑vous ? Cet homme qui fut[9] si plein de vie, et dont tous les sentiments vont à l'extrême comme par le passé, se voit aujourd'hui cloué sur une chaise longue, incapable de jeter[10] la plus petite parcelle de son corps ou de son cerveau dans cette tourmente où il voudrait se lancer tout entier pour l'amour de l'humanité. Je vous le dis, c'est cela qui le ronge.
Ma Louise qui est toujours à Lourdes chez ses beaux‑parents[11] s'inquiète de vous souvent, et me charge de ses amitiés pour Lelièvre, chaque fois qu'elle m'écrit.
Lucile[12] ne vous oublie pas non plus, et moi je vous embrasse bien tendrement comme une sœur très affectueuse.
Marguerite Audoux
[4] Ces initiales sont précédées d'un autre biffé.
[5] Les compagnons d'infortune de Lelièvre
[6] Voir la note 5 de la lettre 235 et la lettre 236
[8] Le ne est ajouté dans l'interligne supérieur.
[9] Même remarque pour qui fut
[10] En surcharge sur un autre mot, illisible
[11] Voir le quatrième paragraphe de la lettre 236
";"Envoi d'un Marie-Claire - Mirbeau déprimé et affaibli par la guerre - Louise Roche - Lucile Dugué";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 4, 8, 9 et 10 de la partie TEXTE"
361;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1916-10-20;;"René Dugué tué - Lucile Dugué - Proos sur la santé - Photos
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Antoine Lelièvre
Caporal Signaleur de premier Bataillon
26e régiment d'Inf Territoriale
S. P. 95
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"La Somme";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;240;"Inédit
";;;"Lettre autographe
";"[Paris,] Vendredi soir 20 octobre [1] [1916]
Mon bien cher ami,
C'est à mon tour de m'excuser pour avoir tant tardé à répondre[2] à votre si affectueuse lettre[3], mais il n'y avait de ma part ni paresse ni indifférence. Il y a[4] seulement que depuis le 2 octobre le fils de ma pauvre Louise[5] a été tué dans la Somme. L'attente de nouvelles un jour après l'autre, puis les démarches pour avoir la vérité m'ont absorbée au point de me
[6] faire négliger mes autres poilus.
Vous vous doutez bien que, à part ma propre peine, il m'a fallu partager et consoler celle de Lucile[7]. Elle adorait son frère, et elle était bien incapable de prévenir sa mère avec ménagement. J'ai dû m'en charger et ce n'est pas précisément une chose agréable à faire. Voilà, mon bon ami, la cause de mon silence envers vous. Aujourd'hui, je me suis un peu reprise moralement et j'en profite pour vous envoyer ce mot, car vous devez vous demander chaque jour quelle raison m'empêche d'écrire.
Ma santé reste bonne malgré tout, et je ne garde de cette secousse qu'un grand mal de tête qui passera sans doute bientôt.
Au revoir, mon très cher ami. Je vous embrasse de tout mon cœur et j'espère vous revoir bientôt.
M. Audoux
Voici les petites photos qui vous amuseront quelques instants. J'en garde les pellicules à votre intention, et s'il vous était agréable de recevoir n'importe laquelle des trois poilus[8], et même les trois plusieurs fois répétées, je vous les enverrai avec un grand plaisir.
[2] Ce mot est précédé de vous écrire.
[4] a est précédé de avait.
[6] Ajouté dans l'interligne supérieur
[7] Lucile Dugué, fille de Louise, et donc sœur du défunt
[8] Parmi ces poilus se trouvent peut‑être le mari et le fils de Louise Roche.
";"René Dugué tué - Lucile Dugué - Propos sur la santé - Photos";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2, 4 et 6 de la partie TEXTE"
362;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1917-03-20;;"Entremise pour la recherche d'une place de commis-greffier - Alice Mirbeau - Mort d'Octave Mirbeau";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Antoine Lelièvre
Caporal Signaleur de premier Bataillon
26e régiment d'Inf Territoriale
S. P. 24
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Russie;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;243;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris,] Mardi 20 mars [1917][1]
Mon cher ami,
J'ai bien reçu vos deux lettres[2] et si je n'y ai pas répondu plus tôt, c'est que j'attendais le retour à Paris de l'ami[3] dont nous avons parlé ensemble.
Il ne me donne pas grand espoir pour la place que je sollicite, mais il me donnera sous peu la marche à suivre pour ma demande[4], au cas où je voudrais persévérer dans l'obtention de cette place.
Maintenant que les boches reculent, les temps vont peut‑être changer, et les choses deviendront peut‑être plus faciles.
Quoique vous n'ayez guère le temps de lire, vous êtes sûrement au courant de ce qui se passe en Russie[5], et ailleurs, aussi ce n'est pas pour vous parler de cela que je vous écris aujourd'hui. C'est seulement pour vous faire prendre patience en attendant ma prochaine lettre qui vous intéressera davantage.
Madame Mirbeau a été très touchée de la lettre que vous m'avez écrite à la mort de son mari
[6]. La pauvre femme souffre terriblement du départ de celui qui était toute sa vie. Lui s'en est allé sans souffrance à la fin. Ce grand cœur a diminué jour par jour ses battements, et il s'est arrêté sans secousses ni heurts, comme un jour qui finit.
Si vous saviez comme il me manque !
Au revoir, mon cher ami, à bientôt.
Votre très affectueuse
M. Audoux
[2] Lettres non retrouvées
[3] En ce qui concerne les démarches entreprises par la romancière, la lettre d'accompagnement de l'envoi suivant nous renseigne sur la place convoitée par Lelièvre (commis‑greffier), mais quel est l'ami de Marguerite Audoux servant d'intermédiaire pour le «piston» ? dans la mesure où le nom de Chanvin, lui aussi contacté, apparaît, on pourrait penser à l'un des membres du Groupe de Carnetin. Mais ce n'est là qu'une conjecture.
[4] pour ma demande est ajouté dans l'interligne supérieur.
[5] L'abdication de Nicolas II le 15 mars
[6] Lettre non retrouvée. Mirbeau est mort le 16 février, le jour de ses soixante‑neuf ans.
";"Entremise pour la recherche d'une place de commiq-greffier - Alice Mirbeau - Mort d'Octave Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 4 de la partie TEXTE"
363;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1917-04-25;;"Entremise pour une recherche d'emploi - Francis Jourdain - Article de Lelièvre à placer - Octave et Alice Mirbeau - Louise Roche - Lucile Dugué - Vitali";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"C[ourrier] M[ilitaire]
Antoine Lelièvre
Caporal Signaleur du pr. Bataillon
26e régiment d'Inf Territoriale
S. P. 223
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;244;"Inédit
";;;"Lettre autographe
";"[Paris,] 25 avril 1917[1]
Mon bien cher ami,
Votre lettre de Paris[2] m'est bien parvenue, et je remettais chaque jour ma réponse avec l'espoir de vous envoyer le résultat de mes démarches. En dernier lieu, j'ai obtenu les tuyaux que je joins à ma lettre pour être sûre[3] de ne pas les changer en les transcrivant. C'est ce que j'ai pu obtenir de plus intéressant à ce sujet[4].
J'espérais que vous viendriez en permission vers la fin du mois et que nous pourrions bavarder un peu, mais on me dit que votre permission d'un mois reculera la prochaine, alors je pense qu'il vaut mieux vous mettre au courant afin que vous ayez le temps d'agir si tel est votre désir.
J'ai parlé tout à l'heure de vous à Francis Jourdain qui vous connaît et vous estime. Nous avons cherché ensemble le journal accueillant où vous ne seriez pas trop censuré. Il y a Le Journal du Peuple[5], mais il ne paye pas. À part les grands quotidiens, il ne faut pas espérer toucher le prix d'un article.
Pourquoi ne mettriez‑vous pas un livre en train ?
Les livres sur la guerre se vendent parfaitement et vous êtes aux premières loges pour en écrire un bon, et un vrai.
La Grande Revue[6] prendrait peut‑être vos articles aussi. Essayez d'en faire passer un. Vous verrez bien ce que ça donnera.
Pour votre demande de commis, il vous faudra faire forcer la main à Fas[quelle] si vous ne pouvez le faire vous‑même. Ce serait trop bête de ne pas obliger ce monsieur à être utile à son prochain. Il faudrait qu'un de ses gros clients l'oblige à cette démarche, et au besoin la lui impose.
Il s'est passé des choses plutôt laides entre lui et M[irbeau], et Madame M[irbeau] ne lui laisse pas les deux pieds dans le même sabot en ce moment[7]. Je vous conterai cela à votre prochaine permission.
Je souhaite que votre espoir réussisse[8]. Après tant de laideur vos yeux auront grand besoin de regarder un petit visage innocent.
Il me semble que j'ai bien embrouillé mes mots. J'ai assez mal en ce moment[9] et je ne vois pas très clair malgré mes lunettes. J'espère pourtant que vous pourrez me lire.
Au revoir, mon cher ami. À bientôt votre passage ici et les quelques bonnes heures que vous pourrez me donner.
Je vous embrasse bien affectueusement
M. Audoux
Louise, Lucile[10] et Vitali vous envoient le bonjour.
[3] Mot précédé d'un plus biffé
[4] La feuille jointe n'est pas signée (n'est‑ce qu'un extrait ?) et contient ces mots : « Hélas, il n'y a que peu d'espoir pour lui, car Chanvin m'a assuré qu'il y avait plus de 8000 demandes de commis‑greffier. [C'est le rédacteur qui souligne] En tout cas dis‑lui de renouveler sa demande et de la faire appuyer par Fasquelle qui est très bien avec Painlevé [Paul Painlevé (1863‑1933) est alors ministre de la Guerre (de mars à septembre)] : l'homme qui centralise ces demandes au ministre M. M. Matter [?] (Service de la justice militaire). Seul le piston et le fort piston peut quelque chose.
Si les chefs arrêtent sa requête, qu'il l'envoie directt au général en chef. »
[5] Le Journal du Peuple de Henri Fabre était un organe anarcho-pacifiste, qui ne pouvait qu'avoir la sympathie de Francis Jourdain.
[6] Rappelons que c'est dans La Grande Revue de Jacques Rouché que Marie‑Claire a été prépubliée en trois livraisons avec une préface de Giraudoux.
[7] En 1913, Mirbeau et sa femme reprochent à Fasquelle son désintérêt pour Dingo, dont il n'assurerait pas décemment la promotion. Dans les années qui suivent le décès de son mari, Alice Mirbeau traite avec les éditions Flammarion au détriment de Fasquelle, ce qui, en 1921, entraînera un procès. La Cour estimera que le contrat de 1888 signé entre Mirbeau et la maison Charpentier pour les cinq premiers romans est décisif et interdit de passer outre l'autorisation de Fasquelle. (Voir Michel, Pierre et Nivet, Jean-François, Octave Mirbeau, l'Imprécateur au cœur fidèle, Séguier, p. 900 et 925‑926).
[8] Allusion à la grossesse de Lette
[9] en ce moment se trouve à la suite de mal dans l'interligne supérieur.
[10] Lucile Dugué, fille de la précédente
";"Entremise pour une recherche d'emploi - Francis Jourdain - Article de Lelièvre à placer - Octave et Alice Mirbeau - Louise Roche - Lucile Dugué - Vitali";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 3 et 9 de la partie TEXTE"
364;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1917-11-11;;"Propos sur la santé - Lette - Huguette - Les petits-neveux - Vitali - Louise Roche - Lucien Trautmann
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"C[ourrier] M[ilitaire]
Antoine Lelièvre
Caporal
330e Rég. inf Terle - Compagnie 8 bis
S.P. 164
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fort de Ham";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;247;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris,] Dimanche 11 Nobre 1917[1]
Mon bien cher ami,
Il y a huit jours j'aurais peut‑être ri à la menace de votre rhumatisme, mais je suis moi‑même en pleine crise, et je pense que tout vaut mieux que cet affreux mal. Pourvu que vous y échappiez. Vous l'avez assez vu pour votre compte. Je peux toujours vous dire que je retire un peu de soulagement des frictions à l'eau de Cologne et essence de térébenthine mélangées par moitié. Essayez‑en.
Mes yeux vont mieux. Je veux dire que ma vue s'éclaircit car la souffrance demeure, mais je m'y habitue.
Pour la gentille Lette, n'oubliez pas la ceinture dont je vous ai parlé et prévenez‑moi dès qu'elle pourra la porter[2]. C'est vraiment une chose très bonne pour le ventre des femmes.
Non, bien sûr que la mignonne Huguette[3] ne se soucie pas du fort de Ham[4]. Sa kyrielle de prénoms[5] est bien connue des gens d'ici car je n'ai pas ouvert une seule fois la boîte à bonbons sans les annoncer tous à la file, ce qui a bien intéressé mes petits gars
[6], ainsi que Vitali. Madame Roche a eu le sourire. Elle ne m'a[7] pas trouvée trop moche ce jour‑là, et les dragées lui ont semblé bonnes. Voici une semaine que je ne l'ai pas vue, mais je pense que son mari doit être en permission.
Je viens de voir mon vieux camarade Lucien[8], officier d'administration dans l'aviation. Il réussira peut‑être à faire entrer Vitali comme couseuse de toile dans une usine d'aéro[nautique], mais quant au bon ami que j'aime et qui mérite bien un peu de tranquillité après tant de misères endurées si[9] courageusement, il peut se taper pour une place dans le même genre. Ce bon Lucien m'a rapporté des réponses qui m'ont fait bondir. Comme on est heureux dans ces moments‑là de ne pas avoir donné le nom de son ami. Les gens s'en foutent, c'est tout simple. « Tant pis pour ceux qui crèvent. Ils n'ont qu'à employer le système D. » Voilà une réponse que je n'oublierai pas.
Au revoir, mon bien cher ami. Croyez à ma très grande affection et partagez avec Lette et Huguette le bon baiser que je vous envoie.
Marguerite Audoux
[2] Il s'agit d'une ceinture ventrale destinée aux femmes qui relèvent de couches.
[3] La fille de « Lette » et Antoine Lelièvre a trois semaines.
[4] Le fameux fort (dans la Somme) d'où Napoléon s'échappa en 1846. Sans doute en rapport ici avec les activités ou les préoccupations (liées à son emploi et/ou à la guerre) du correspondant
[5] On n'en trouve que trois à l'état‑civil de la mairie de Mayenne : Huguette, Antoinette, Marguerite…
[6] Les petits‑neveux dont la romancière a en grande partie la charge. Elle s'occupe particulièrement de Paul (d'Aubuisson), l'aîné, né en 1906, qu'elle prendra définitivement avec elle en 1919. Leurs échanges épistolaires (s'inscrivant dans la correspondance familiale et familière) témoignent d'un attachement réciproque.
[7] m'a est ajouté dans l'interligne supérieur.
[8] Il ne s'agit vraisemblablement pas de Descaves, avec qui les rapports sont plus distants, mais de Trautmann, qui est également l'ami de Fargue et de Chanvin (voir le brouillon de lettre 185 de la romancière à Dusserre, de l'Île‑d'Yeu). Lucien Trautmann s'associera à Werth, Gignoux, Besson, Jourdain et d'autres pour la rente versée à Marguerite Audoux (voir la lettre 327 de Francis Jourdain à la romancière).
";"Propos sur la santé - Lette - Huguette - Les petits-neveux - Vitali - Louise Roche - Lucien Trautmann";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 7 et 9 de la partie TEXTE"
365;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1917-12-15;;"Sur Besson, voir la partie DESCRIPTION de la lettre 191
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Antoine Lelièvre
Caporal
330e Rég. Inf Territorial
2e Bataillon
S.P. 181
N.B. : Les chiffres (330e, 2e, et 181) ont été biffés. E[ure] et L[oire] a été ajouté en haut de l'enveloppe. Au dos de la même enveloppe figure, de la main de la romancière :
Audoux rue Léopold-Robert, 10, Paris.
.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;248;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris,] Samedi soir [15 décembre 1917] 9 H.[1]
Mon bien cher ami,
Les pipes demandées me sont arrivées par le courrier de ce soir
[2], et je compte vous les envoyer lundi matin. Il y en a trois. Vous ferez le partage. La bruyère noire est toujours la meilleure. Ceci pour votre gouverne. Je commence à être très versée dans les pipes. Pour l'instant il y a un tas de gens qui préfèreraient être versés dans le tabac. Savez‑vous que le tabac manque ici ? Si vous pouviez voir comme c'est pitoyable, un bureau de tabac où des agents font entrer deux par deux les vieux hommes et les vieilles femmes, qui s'entassent à la queue, pendant une heure ou deux, pour s'entendre dire à la fin : « Il n'y en a plus. » Les bouches qui ont envie de fumer font une lippe longue comme ça, et les nez qui ont envie de priser reniflent de travers que c'en est une vraie joie.
Vous voyez, je blague, mais que faire dans un cas pareil ? Si ces gens attendaient du pain, je pleurerais certainement avec eux, mais du tabac… Quand je vous dis que les êtres cherchent par tous les moyens à augmenter leur misère. Qu'avaient‑ils besoin d'inventer le tabac !
Je comptais bien que Besson m'aurait envoyé une demi‑douzaine de pipes, et que vous auriez pu faire une plus grande quantité d'heureux. Tant pis ! Il faut se contenter de ce que l'on a.
Vous ne m'avez plus parlé de la menace de votre rhumatisme. Je pense qu'il a rentré ses griffes et que vous êtes tranquille. Je vais un peu mieux moi‑même, mais je me soigne sérieusement. Vous connaissez le rhumatisme de la colonne vertébrale. Je ne vous apprends rien de celui‑là, sauf
[3] qu'il me torture le milieu du dos et la naissance du cou, mais je pourrais vous en dire long sur celui qui se promène dans mes intestins, dans mon estomac, et dans tous les petits coins sensibles de mon individu.
Je travaille à mon bouquin
[4] malgré ça. Le croiriez‑vous ? C'est que j'en suis à un endroit qui m'intéresse bougrement, c'est‑à‑dire presque à la fin. Je l'ai repassé encore une fois et j'y ai trouvé pas mal de défauts. Je corrige tant que je peux, mais il en reste toujours. C'est plus difficile que de faire un enfant, je vous assure.
Comment va Lette et son bouton de rose, qui a nom Huguette Antoinette Marguerite ?
Au revoir, mon cher ami.
Je vous embrasse très affectueusement.
Marguerite Audoux
[1] Lettre envoyée le lundi 17
[2] Du Jura. Marguerite Audoux a pu se procurer des pipes par George Besson, qui a une villégiature à Saint‑Claude (voir une première allusion aux « pipes de Besson » dans le troisième paragraphe de la lettre 241 ; voir aussi la lettre 242). Celui‑ci a d'ailleurs eu pignon sur rue :
« Réformé par le Conseil de révision de 1902, George Besson monte à Paris à la fin de 1904 pour commercialiser les pipes de l'entreprise familiale. » [Duverget (Chantal),
George Besson,
critique d'at et collectionneur (1882-1971), ANRT, tome second, p. 22]. Cette occupation prendra fin en 1911.
[3] Mot ajouté dans l'interligne supérieur
[4] L'Atelier de Marie‑Claire ";"Envoi de pipes - Pénurie de tabac - Besson - Propos sur la santé - Rédaction de la fin de L'Atelier de Marie-Claire - Lette - Huguette";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 de la partie TEXTE"
366;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1918-03-12;;"La guerre à Paris - Louise et Georges Roche - Lucile Dugué - Le Feu et L'Enfer de Barbusse - Alain-Fournier - Recherche d'emploi du destinataire";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Avignon;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;251;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris,] Mardi soir 12 mars[1] [1918]
Mon bien cher ami,
Votre carte d'Avignon m'est arrivée aussi bien que vos lettres d'avant
[2], et si je n'y ai pas répondu aussitôt, c'est que je suis un peu abrutie. C'est à mon tour d'être au front. Cela va vous faire rire, moi aussi je ris en vous le disant, mais tout de même ça a bardé encore la
[3] nuit dernière et ce soir je n'ose pas me coucher. Ce n'est pas tant que j'ai peur d'être zigouillée, cela va si vite ! mais j'ai peur du feu dans la maison. Mon amour de la chaleur ne va pas jusqu'à vouloir me laisser griller toute vive, comme cela est arrivé à des gens qui n'avaient plus d'escalier pour se sauver. Notre quartier a bien pris, ces deux dernières fois. Ils en veulent aux écoles à ce qu'il paraît. Ils font usage de torpilles, ces salauds‑là, et les maisons de 6 étages vident la place comme de simples cabanes en bois. Ce soir j'ai un peu la frousse, mais la vraie, celle qui fait battre le cœur et prendre tous les bruits pour des menaces. Il est vrai que je suis assez souffrante et je mets ça sur le compte de mon malaise. Moi qui commençais à engraisser, je me sens maigrir de nouveau tant j'ai la frousse.
J'ai été un peu en froid avec ma Louise. Elle allait trop loin dans la méchanceté. Son premier mot à l'annonce des morts et des blessés avait été : « C'est bien fait ! » Elle s'adoucit, il me semble, mais tout de même, la bonté ne la gonfle guère. La pauvre Lucile
[4] est malade de peur, mais sa mère s'en moque. Roche
[5] qui fait la lumière dans une ambulance de Mont‑Notre‑Dame écrit qu'il est très en danger à cause des Gothas
[6] qui viennent sur Paris, et qui passent au‑dessus de lui. C'est un type !
J'ai enfin lu
Le Feu de Barbusse
[7]. Je pense que je relirai ce livre des mois sans me lasser. Oui, il a le talent de faire voir la guerre à ceux qui n'y sont pas allés. Me voilà bien emballée sur lui. Je ne lui écrirai pas, parce que je ne pourrai pas m'empêcher de lui dire en même temps que son
Enfer[8] n'est qu'un vulgaire bouquin.
Où êtes–vous maintenant, mon bon Lelièvre ? à Marmande ? à Avignon ? à Carpentras ?
C'était à Marmande qu'était Alain‑Fournier
[9].
J'ai eu un fort contentement en apprenant que vous aviez fait votre demande
[10]. J'ai vu aussitôt mon vieux camarade
[11]. Il m'a promis. Promettre n'est pas tenir, mais il faut se contenter de ça pour l'instant.Je vous aime bien et vous embrasse.
M. A.
[1] Carte envoyée le 13 et parvenue à Mayenne le 14
[3] la remplace un
cette, barré, qui précède.
[4] Lucile Dugué, fille de la précédente
[5] Georges Roche, le mari de Louise
[6] Le Gotha G.V. est un bombardier allemand.
[7] Publié en 1916, ce livre obtient la même année le Goncourt. Henri Barbusse (1873‑1935), le gendre de Catulle Mendès, est rédacteur en chef de
Je sais tout au moment de la déclaration de guerre (en 1919, il fondera
Clarté avec Romain Rolland et en 1928 l'hebdomadaire
Monde).
Le Feu est une peinture réaliste de la vie quotidienne des tranchées.
[8] L'Enfer est publié en 1908.
[9] Alain‑Fournier a pu passer à Marmande, dans le Lot‑et‑Garonne (là où Jacques Rivière rejoint son unité en août 1914), mais c'est à Mirande, dans le département voisin du Gers, que l'auteur du
Grand Meaulnes accomplit plusieurs périodes militaires à partir de 1911. c'est là qu'il sera promu lieutenant lors de la mobilisation. Il semble donc que Marguerite Audoux confonde les deux villes qui ont une prononciation voisine.
[10] Demande pour un emploi non identifié. L'on a compris que Lelièvre cherche une nouvelle place. Voir, à ce propos, la dernière allusion dans la fin de la lettre 247.
";"La guerre à Paris - Louise et Georges Roche - Lucile Dugué - Le Feu et L'Enfer de Barbusse - Alain-Fournier - Recherche d'emploi du destinataire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 de la partie TEXTE"
367;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1918-03-27;;"Description des bombardements parisiens - Propos sur la santé
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Portugais;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"C[ourrier] M[ilitaire]
Caporal Antoine Lelièvre
20e R. I. – 26e Compagnie
à Mirepoix
Ariège
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;252;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris,] 27 mars 1918[1]
Mon cher ami,
Oui, c'est bien vrai qu'un canon du diable nous a bombardés pendant deux jours. Le premier jour tout le monde croyait à des avions de chasse ne transportant qu'une seule bombe. La Gare de l'est, ou plutôt la place qui est devant, a pris les deux premières marmites
[2] qui ont écrasé deux tramways, et tué une dizaine de bougres, tant soldats que civils, et blessé une vingtaine d'autres de leurs pareils. La suite a été pour Montparnasse, la rue Liancourt en face de chez moi, au bout du cimetière à côté, le petit Luxembourg, et un peu plus loin le lycée Louis‑le‑Grand. Puis le tir a dévié vers la Bastille, et la Gare de Lyon où il a tué des enfants jouant dans la rue.
Les grands boulevards ont pris aussi. Un obus est tombé sur les brioches à
la Lune[3], en même temps que sur un pauvre diable qu'il a aplati comme une galette.
Il faut vous dire que ma frousse de l'autre soir était passée, et que je n'ai pas pu rester longtemps à l'abri. Je suis remontée, et à chaque marmite je bombais le dos. Le lendemain j'ai eu vite fait de comprendre que cette chose diabolique n'arrivait que tous les quarts d'heure. À chaque coup, je me promettais de descendre deux minutes avant le prochain coup
[4], mais j'étais déjà habituée, et j'ai continué à faire le gros dos jusqu'à la fin. C'est égal ! Ce qu'on était abrutis de ne pas savoir d'où cela nous venait !
Imaginez un ciel d'un bleu adorable, pas un souffle de vent. Un soleil radieux et chaud comme au cœur du printemps, pas un avion dans l'air, et pourtant cette chose venue d'en haut qui détonnait et tirait.
Si Guillaume
[5], comme on nous le dit, comptait sur sa longue gueule pour faire se révolter les Parisiens, il en est pour sa peine. Je n'ai jamais vu les Parisiens aussi calmes. Aux détonations, quelques‑uns levaient le nez, mais personne ne s'arrêtait, et la vie coulait dans le soleil et la douceur comme une chose délicieuse et nécessaire. À vrai dire, ce bombardement espacé semblait un jeu à côté des ravages des gothas
[6] et de leurs torpilles. Savez‑vous qu'une maison de six étages solide et bien enclavée a vidé la place complètement ; les caves seules ont résisté. Elles avaient été justement choisies comme abris. Vous parlez d'une frousse que j'aurais eue en sentant s'écrouler sur moi la boutique. Si vous voyiez le lycée Bossuet avec son horloge
[7] en œil crevé ! Si vous voyiez les dégâts des rues avoisinant le Luxembourg ! Et l'école des Mines ! Entre nous elle n'a pas bonne mine, cette école.
C'est bientôt dit que je m'en aille, mais ce n'est pas facile, d'abord parce que les gares sont prises d'assaut, en ce moment, et de plus, parce que j'ai une sale bronchite qui se double d'un peu de congestion aux poumons. C'est à la cave que j'ai attrapé ça. Pour une fois que j'y suis allée ! Du diable si j'y retournerai jamais ! [sic]
Au revoir, mon très cher ami.
Je vous embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux
[2] Obus de gros calibre, dans l'argot militaire
[3] Il s'agit sans doute, par métonymie, d'une boutique de ce que l'on n'appelait pas encore
«viennoiseries», située sur les Grands boulevards.
[4] Mot (qui crée ainsi une répétition) ajouté dans l'interligne supérieur
[6] Voir la note
6 de la lettre 251
[7] Mot qui se trouve dans l'interligne supérieur au‑dessus d'un premier (illisible) barré
";"Description des bombardements parisiens - Propos sur la santé";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 4 et 7 de la partie TEXTE"
368;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1918-05-09;;"Poste au Maroc pour Lelièvre ? - Annonce du départ pour La Haie-Fouassière - Amaigrissement de quinze kilos - Lucile Dugué - Louise et Georges Roche - Lette - Huguette";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Le Maroc";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;252A;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris,] Jeudi soir 9 mai[1][1918]
Mon cher ami,
C'est une sale nouvelle que vous m'annoncez là, et j'ai de la peine à me faire à cette idée du Maroc. Ce n'est pas que vous y serez plus mal qu'ailleurs, puisqu'on dit le pays si plaisant, et la vie si facile à y mener, mais l'éloignement est une chose douloureuse entre toutes lorsqu'on a comme vous de si tendres affections à entretenir. Quant à une campagne de presse
[2], hélas ! ce n'est guère le moment. Les plus hardis se taisent et se sentent impuissants au milieu de cette tourmente qui rend chacun méchant et méfiant. Il y a quatre ans, on demandait des juges de paix pour le Maroc. Peut‑être que vous serez utile là‑bas. Qui sait ? N'oubliez pas ce tuyau. J'avais aussi avant la guerre une connaissance intéressante au Maroc, à Tanger. Le Chérif Abd El Hakim
[3]. J'ignore où il est actuellement, mais, si besoin en est, je le retrouverai. Retenez encore ce tuyau.
Je ne tarderai sans doute pas à quitter Paris. Mon départ était fixé pour hier, mais une petite rechute me retient encore ici pour huit jours au moins. Je vais à La Haie-Fouassière
[4], où j'espère me remettre tout à fait au bon air pur et vif du plateau. Le médecin m'assure que mon poumon est tout à fait guéri. Je le crois puisque je respire maintenant à fond. Il s'agit seulement pour moi d'engraisser un peu. Quelle drôle de chose ! Ces dernières années j'engraissais outrageusement sans raison, et voilà que sans raison, je maigris outrageusement. J'ai perdu 15 kilos depuis un an.
Lucile et sa mère
[5] sont venues aujourd'hui et nous avons beaucoup parlé de vous. La pauvre Louise était toute triste, son Roche
[6] venait de la quitter après sept jours de perm.
Je la vois très bien, votre petite mésange aux yeux bleus
[7]. Je n'oublie rien de tout ce que vous m'avez dit d'elle, et je la porte dans mon cœur avec une grande tendresse.
Au revoir, mon cher grand ami. Partagez avec Lette et Huguette le baiser bien tendre que je vous envoie.
Marguerite Audoux
[1] Lettre postée le 10 et reçue le 11
[2] Nous ne saisissons pas à quoi la romancière fait ici allusion.
[3] C'est la seule occurrence que nous ayons de ce nom. Sans doute Marguerite Audoux est‑elle entrée en relation avec ce Chérif grâce à
Marie‑Claire.
[4] Pour mémoire, près de Nantes
[5] Lucile Dugué et Louise Roche
[6] Georges Roche, son mari
[7] Huguette, la fille des Lelièvre
";"Poste au Maroc pour Lelièvre ? - Annonce du départ pour La Haie-Fouassière - Amaigrissement de quinze kilos - Lucile Dugué - Louise et Georges Roche - Lette - Huguette";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
369;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1919-04-18;;"Propos sur la maladie - Louise et Georges Roche - Clavel soldat de Werth - Le Feu de Barbusse - La ""vente Mirbeau"" - Georges Marielle - Marinetti - Huguette - Lette";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;256;Inédit;;;"Lettre autographe. Sur le dos de l'enveloppe, apparaît un compte rendu de la vente, apparemment d'une autre main que celle de Marguerite Audoux (on peut supposer que cela a été copié d'après un premier document – on imagine d'ailleurs mal l'enveloppe arrivant ainsi)";"[Paris,] 18 avril 1919[1]
Mon bien cher ami,
C'est à mon tour de réclamer votre indulgence pour vous avoir fait attendre une réponse aussi longtemps
[2]. Ce n'est pas que je vous oubliais. Fichtre non ! mais tant et tant de choses nous prennent tous nos instants.
C'est dans mon pieu que je vous écris, non que je sois très malade, mais depuis plus d'un mois je me ressens de la grosse pneumonie de l'an dernier. Le temps froid et humide y est bien pour quelque chose, aussi j'attends la chaleur avec impatience, et je guette l'arrivée des hirondelles.
Une grande nouvelle : j'ai engraissé. Une autre grande nouvelle : Madame Roche est douce et gaie.
Son gros pataud de mari est là depuis février. Il gagne 15 fr par jour à poser des fils électriques et le ménage est heureux.
Je n'ai pas lu le feuilleton du
Journal du Peuple,
Après le front. Je voulais commencer par
Clavel soldat[3] qui était
[4] l'aîné. Albin Michel vient de le faire paraître. Il me plaît autant que
Le Feu[5] de Barbusse, mais vous m'avez dit que
Le Feu était un livre faux. Je ne sais ce que vous penserez de celui‑ci. Autour de moi on dit que c'est le seul livre vrai sur la guerre. Je vais vous l'envoyer. Vous y verrez toujours que l'auteur a du tempérament et qu'il ne craint pas de dire ce qu'il pense. Le seul
[6] reproche que je puisse faire à ce livre, comme à tous les écrits de Werth, du reste, est un reproche par rapport à moi. Je suis une ignorante. Et son savoir lui permet de développer ses idées de telle sorte que j'ai souvent de la difficulté à le suivre.
Pour la vente Mirbeau
[7], je vous envoie les seuls renseignements que j'ai pu me procurer
[8]. Aucun de mes amis n'y a assisté et je n'ai pas vu M
me Mirbeaudepuis novembre.
Je n'aime pas cette vente de lettres. Je ne savais pas que ce fût une chose courante et j'en ai été très affectée. Faire de l'argent avec des lettres qui vous restent par héritage
[9] me semble une chose malpropre. Allons, je suis vieux jeu, c'est entendu. Tout de même, je pense que Philippe a écrit de beaux livres, que personne n'achète
[10].
Oui, Marielle
[11] est rentré, pas en trop mauvais état, mais supérieurement abruti. Il est démobilisé et doit venir ici la semaine prochaine avec sa famille pour de nombreux achats indispensables. Ils vivent dans une affreuse maison détruite en partie, auprès de Vouziers
[12], détruit en entier, mais enfin ils sont réunis. Et chez eux, ce qui leur paraît le comble du bonheur. De leur joli intérieur, meublé avec amour et abandonné en fuite
[sic], de nuit, devant l'avalanche boche, ils n'ont retrouvé qu'un bois de lit cassé. « Où sont passés les livres, lettres, souvenirs ? », demande le pauvre Marielle, prêt à pleurer. Vous l'aimeriez, mon Marielle. Qui n'aimerait pas Marielle, ce grand coeur et cette jolie âme ?
Marinetti
[13] recommence. Il me dégoûte, cet amoureux de la guerre.
Je crois que vous l'aimez. Je vous demande pardon.
Au cas où vous ne connaîtriez pas ses nouvelles feuilles
[14], je vous les envoie.
Continuez à faire le serin devant votre mignonne Huguette
[15]. Rien ne pourrait remplacer ce bonheur‑là. Qui pourrait dire que cette jolie fillette n'est pas pour vous
[16] la récompense que nous attendons tous de l'inconnu ?
Au revoir, mon bien cher ami. Je vous aime bien, et vous envoie mon baiser le plus affectueux.
N'oubliez pas de le repasser à Lette et à Huguette.
Marguerite Audoux
[1] Lettre envoyée le 19 et arrivée le 20
[2] La lettre de Lelièvre n'a pas été retrouvée.
[5] Voir la note
7 de la lettre 251
[6] Adjectif ajouté dans l'interligne supérieur
[7] Il s'agit de la vente aux enchères publiques du 24 au 28 mars 1919. Une seconde aura lieu les 20 et 21 juin de la même année. Le catalogue de la bibliothèque est établi et préfacé par Pierre Decourcelle, et les deux autres, concernant exclusivement les œuvres d'art sont de Félix Fénéon. Les quatre cent mille francs de l'époque (environ un demi-million d'aujourd'hui) paraissent dérisoires à notre époque pour les quelque deux cent cinquante pièces signées de van Gogh, Pissarro, Camille Claudel, Rodin, Cézanne, Renoir, Gauguin, Monet, Berthe Morisot, Seurat, Bonnard, Utrillo…
[9] Première version (partiellement rayée, la seconde apparaissant dans l'interligne supérieur) :
qui ne vous ont pas été adressées directement
[10] Le rapport logique entre cette phrase et la précédente est quelque peu lâche.
[11] Georges Marielle. Voir la lettre 181
[12] Il s'agit d'une commune des Ardennes. Marielle est instituteur dans les environs, à Autrecourt.
[13] Filippo Tommaso Marinetti (1876‑1944) commence à publier des poèmes en 1898 dans des revues symbolistes (
La Vogue,
La Plume,
La Revue blanche) puis fonde la revue
Poesia en 1904. Le 20 février 1909 paraît dans
Le Figaro son
Manifeste technique de la littérature futuriste, prolongé par son roman
Mafarka le futuriste qui paraît la même année chez Sansot, et que Marguerite Audoux recevra. L'engagement politique de Marinetti aux côtés des fascistes, à partir de 1919, et plus particulièrement sa défense de la guerre qui provoque le dégoût de notre romancière (mais apparemment pas celui d'Antoine Lelièvre, d'après ce qu'elle écrit) le détournent de ses préoccupations artistiques. En 1924, il publie
Futurisme et fascisme.
[14] Nous n'avons pas identifié le journal où pourrait s'exprimer celui qui vient tout juste d'adhérer au parti fasciste.
[15] La fille des Lelièvre a à présent un an et demi.
[16] pour vous a été ajouté.
";"Propos sur la maladie - Louise et Georges Roche - Clavel soldat de Werth - Le Feu de Barbusse - La ""vente Mirbeau"" - Georges Marielle - Marinetti - Huguette - Lette";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 4, 6, 9 et 16 de la partie TEXTE"
370;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1919-06-03;;"Propos sur la maladie - Rédaction laborieuse de L'Atelier de Marie-Claire - Clavel soldat - Werth - Lette - Huguette - Projets de vacances à la mer - Louise Roche - Vitali - Georges Marielle
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
« Le Grand Logis »
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Les Sables d'Olonne";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;257;Inédit;;;"Lettre autographe. Au dos de l'enveloppe figure :
Audoux rue Léopold‑Robert, 10, Paris.
";"[Paris,] 3 [juin[1]] 1919
Mon cher ami,
Vous devez vous demander ce que je deviens. Je deviens une créature de plus en plus grosse et à peu près bien portante. Mais la vraie vérité, c'est que je ne peux m'imposer aucune fatigue, pas plus du corps que du cerveau. C'est bien désagréable pour une femme active comme je le suis. Je ne m'en fais pas trop pourtant, et je recopie autant de pages de
Mon Atelier[2] qu'il m'est possible de le faire chaque matin. Il s'avance, ce bouquin, il s'avance lentement. J'y trouve tant de fautes encore que je reste parfois toute une matinée sur une page. Je ne suis toujours pas satisfaite de mes deux derniers chapitres. Je sens bien que je peux faire mieux, et
[3] j'espère que d'ici l'automne ils seront à mon goût.
Avez‑vous reçu
Civilisation[4] ?
Je suis contente de ce que vous me dites de
Clavel[5]. Vous avez le temps de me renvoyer ces bouquins, rien ne presse.
Pour Werth, ceux qui ne le connaissent pas peuvent croire qu'il est juif
[6]. Il n'en est rien. C'est un irréligieux. Ses parents étaient de même.
Que la gentille Lette doit être heureuse de coudre ces mignons vêtements pour sa petite Huguette ! Je pense souvent à vous trois. Je vous vois si bien dans la maison et au jardin.
Il commence à faire chaud dans mon sixième et je me prépare à aller aux Sables d'Olonne ou à Pornic passer un mois
[7]. La mer m'a toujours réussi jusqu'à présent, je vais en essayer de nouveau. Si je pouvais me guérir de cette fatigue nerveuse !
Mme Roche s'intéresse toujours à vous et me prie de vous envoyer ses amitiés. Vitali aussi. Cette folle de Vitali ! Ne l'entendez‑vous pas me dire d'un ton qui commande :
« Donne‑moi des nouvelles de ton Lelièvre. »
Je ne sais si je vous ai dit que les Marielle
[8] avaient passé ici leurs vacances de Pâques. Quel changement dans ma petite maison avec quatre personnes en plus ! Vous l'aimeriez, mon Marielle. Nous parlons de vous tous deux et je sens qu'il vous aime à travers moi.
Au revoir. De bons baisers affectueux pour vous trois.
Marguerite Audoux
Et vos oreilles ?
[1] La romancière a écrit
mai par erreur, ce que dément le cachet de la poste. La lettre parvient le lendemain.
[2] Il s'agit du second roman, qui paraîtra l'année suivante,
L'Atelier de Marie‑Claire, intitulé jusqu'à cet endroit
Madame Dalignac (nom de la patronne de l'atelier en question).
[3] Remplace un
mais barré.
[4] Civilisation (1914‑1917), de Georges Duhamel, qui s'inscrit, à la suite de la
Vie des Martyrs, dans les
Récits des temps de guerre, a obtenu le Goncourt en 1918.
[5] Clavel soldat, de Léon Werth
[6] Marguerite Audoux évoque seulement l'absence d'engagement religieux, et non le point de vue ethnique. La nécessité qu'a eue Werth de se cacher pendant la guerre suivante parle d'elle‑même, s'il en était besoin.
[7] Nous n'avons pas de trace de Pornic. En revanche, on retrouve bien la romancière l'année suivante aux Sables d'Olonne, en juillet (voir les lettres 271 et 272).
";"Propos sur la maladie - Rédaction laborieuse de L'Atelier de Marie-Claire - Clavel solldat - Werth - Lette - Huguette - Projets de vacances à la mer - Louise Roche - Vitali - Georges Marielle";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 de la partie TEXTE"
371;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1919-12-23;;"Prépublication et publication de L'Atelier de Marie-Claire - Question du titre - Paul d'Aubuisson - Le père Madeleine - Lette - Huguette";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
« Le Grand Logis »
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;261;Inédit;;;"Carte postale autographe [« BRUNOY (S.‑&‑O.) – Bords de l'Yerres, dans les Vallées »] adressée sous pli
";"[Paris,] 23 décembre 1919[1]
Mon bien cher ami,
Cette fois il n'y a pas à y revenir, comme me le dit à l'instant Madame Roche.
Excelsior a commencé la publication de
L'Atelier de Marie‑Claire[2], et je viens de remettre le manuscrit à Fasquelle.
Je me suis définitivement arrêtée à ce titre qui ne me satisfait pas, mais les autres ne me satisfaisaient pas davantage
[3]. Celui‑ci aura au moins l'avantage de rappeler le bouquin passé, et c'est toujours autant pour la vente. Dame, c'est qu'on a besoin d'argent, mon ami. Non seulement pour cette goinfre de Marguerite A. mais encore pour son garçon. Est‑ce que je vous avais parlé d'un petit–neveu souffrant qui s'était glissé sous mon aile de mère poule
[4] ? C'est déjà un grand garçon. 13 ans. J'ai en lui un compagnon délicieux. J'avais peur que ce gosse ne
[5] s'ennuie à mort à côté de la vieille femme que je suis. Mais je vous assure qu'il n'en est rien. Nous nous entendons parfaitement tous deux.
Le père Madeleine
[6] est bien vieux. Si vieux, qu'il m'a inspiré un peu de pitié. Pourquoi faut‑il que les vieilles gens soient obligées de gagner leur pain, surtout en ce moment où la vie est si chère ?
Que devenez‑vous ? Et Lette, et Huguette ?
Parlez‑moi de vos oreilles dans votre prochaine lettre
[7]. Je pense souvent à vous, et si je ne vous ai pas écrit depuis longtemps ce n'était pas par oubli mais seulement parce que j'étais prise de tous côtés et que le temps me manquait. Vous savez bien du reste que je vous affectionne particulièrement et il n'est pas nécessaire que je vous le répète à tout moment.
Si par hasard vous aviez l'envie de relire
L'Atelier[8] dans
Excelsior, n'en faites rien. Il manque des pages que j'ai dû couper pour ne pas froisser certaines lectrices qui ne savent pas qu'une femme devient enceinte et qu'elle accouche. Oui, mon ami, c'est comme ça.
Le bouquin paraîtra chez Fasquelle dans le courant de février
[9]. Pour l'instant je compte mes lignes dans
Excelsior. Je touche 60 c
ent la ligne
[10].
Au revoir, je vous embrasse tendrement tous les trois.
M. A.
[1] Lettre envoyée le 26 et parvenue le 27
[2] Le 21. La dernière livraison se fera le 3 février 1920 avant la publication début mai.
Comme l'indique la suite de la lettre, ce n'est qu'au tout dernier moment que le titre définitif, qui apparaît ici pour la première fois en entier, a été décidé.
[3] Le seul autre projet de titre qui nous soit connu pour l'heure est
Madame Dalignac (nom de la patronne de l'atelier).
[4] Paul d'Aubuisson, né le 5 décembre 1906. Marguerite Audoux, après la parution de son second roman, s'occupera également des deux autres fils d'Yvonne (la fille de sa sœur Madeleine), Roger et Maurice (qui ont respectivement cinq et dix ans de moins que Paul). Yvonne meurt en juillet 1926 (Voir les notes de la lettre 326 à Lelièvre).
[5] Le
ne est ajouté dans l'interligne supérieur
[6] Employé chez Fasquelle [voir les lettres 110 (note
8) et 121 (note
3) ; et la lettre 265 (note
2) du 8 mai 1920, au même Lelièvre]
[7] Voir le P. S. de la lettre 257
[8] Lelièvre a donc eu connaissance du manuscrit.
[9] Il paraîtra, rappelons‑le, début mai.
[10] Environ 90 euros d'aujourd'hui
";"Prépublication et publication de L'Atelier de Marie-Claire - Question du titre - Paul d'Aubuisson - Le père Madeleine - Lette - Huguette";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 5 de la partie TEXTE"
372;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-05-08;;"Parution et envoi de L'Atelier - Monsieur Madeleine - Question du titre - Lette - Venue d'un autre enfant - Paul
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
« Le Grand Logis »
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;265;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris,] Samedi 8 mai 1920[1]
Mon cher ami,
Excusez ma paresse. Non, au fait, ce n'était pas de la paresse, c'était surtout parce que j'attendais de jour en jour la sortie de mon bouquin avec le grand désir de vous l'envoyer. C'est fait, j'en ai reçu cinq exemplaires hier soir au moment d'aller me coucher. Dame, ça m'a donné une émotion. Naturellement, c'est à vous que j'ai pensé le premier pour un envoi, aussi votre bouquin partira lundi, et sans doute vous l'aurez mardi. Moi, ce jour‑là, je serai auprès de Monsieur Madeleine
[2] en train de signer les bouquins de
presse. Il paraît assez emballé, ce bon Madeleine, mais bon sang qu'il est vieux ! J'imagine que nous autres, les révoltés, nous ne deviendrons jamais si vieux, même si nous dépassons cent ans. Au fond, il s'en fiche, le père Madeleine, et nous aussi.
Je ne sais pas si je vous ai parlé du titre de ce nouveau bouquin. Il ne me plaît pas, mais
tout le monde prétend que c'est un titre excellent pour la vente. Mettons que tout le monde
[3] a raison et n'en parlons plus.
Oui bien, je l'ai reçue votre gentille Huguette
[4] allongée sur une peau de mouton et montrant une frimousse des plus délurées. Un autre enfant pour juin ou juillet. Fichtre ! Vous allez bien vous deux Lette
[sic]. Il faut se réjouir de la venue d'un autre enfant. Ces mignons‑là font oublier bien des peines malgré les tourments qu'ils nous apportent eux‑mêmes.
Mon Paul
[5] va bien après un hiver assez mouvementé
[6]. Il vient de subir une petite opération à la gorge et il est encore un peu pâlot mais le mieux se manifeste de jour en jour. Moi, ça va. Ce n'est pas merveilleux, merveilleux, mais enfin ça va. Je fais tout ici. Les femmes de ménage, c'est comme chez vous, il n'y en a plus. Tout de même, je plains Lette avec tout son turbin. Moi qui n'ai qu'un gosse, il y a des jours où je suis éreintée.
Au revoir, mon bien cher ami. Tâchez d'oublier les mauvais jours et recevez un baiser bien affectueux de votre amie
Marguerite Audoux
[2] L'employé de chez Fasquelle dont il est question dans les lettres 110 (note
7), 121 (note
3) et 261 (note
6)
[3] que tout le monde remplace, dans l'interligne supérieur,
qu'ils ont.
[4] La fille des Lelièvre
[6] Écrit dans l'interligne supérieur au‑dessus d'un mot illisible barré
";"Parution et envoi de L'Atelier de Marie-Claire - Monsieur Madeleine - Question du titre - Lette - Venue d'un autre enfant - Paul";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 3 et 6 de la partie TEXTE"
373;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-07-18;;"Huguette et Jacques Lelièvre - Paul d'Aubuisson - 8e mille et réception de L'Atelier de Marie-Claire - Lettre d'Émile Fabre - Rouché";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;"Les Sables-d'Olonne";"
Monsieur Antoine Lelièvre
« Le Grand Logis »
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Les Sables d'Olonne";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;271;Inédit;;;"Lettre autographe";"18 juillet 1920[1]
Les Sables‑d'Olonne (Vendée)
Rue des Bains, 4
Mon bien cher ami,
Je suis ici depuis le commencement du mois et votre lettre
[2] m'y a rejointe le 6 seulement. Ce n'est pas pour m'excuser de vous répondre si tard. Cela ne peut pas s'excuser, et j'aime mieux vous dire que je suis un cochon, tout de suite, pour que vous ayez envie de rire et que vous me pardonniez.
Qu'elle est mignonne, votre Huguette, avec ses réflexions innocentes, et quelle bonne petite camarade elle doit être déjà pour ses parents ! Soyez sûr que dès que Jacques
[3] saura distinguer les visages, ce sera toujours vers celui d'Huguette qu'il louchera.
Je suis ici avec
mon fils[4], le médecin m'ayant recommandé expressément la mer pour lui. Il s'en paye, le gosse ! Si ses os ne deviennent pas durs à ce régime, je donne ma démission.
La mer m'a toujours été salutaire à moi aussi, et déjà j'en ressens les bienfaits. J'en retire une force nerveuse qui me manque souvent à Paris. C'est si bon de se sentir fort au moral !
Pour L'Atelier, je ne sais pas trop où j'en suis. Le 8e mille était en vente à mon départ. Les articles d'inconnus ont été plutôt bons, à part un ou deux grincheux qui ne trouvaient même rien à reprocher au bouquin, et qui s'en prenaient seulement à la protégée de Mirbeau.
J'ai reçu d'assez bonnes lettres. Entre autres, une d'Émile Fabre, de la Comédie française
[5]. Je ne sais pas jusqu'à quel point il est connaisseur. Autour de moi on le dit
gros dans les choses d'art, mais comme réclame, il me semble qu'il est assez bien placé pour me faire vendre pas mal de bouquins. Je n'ai eu garde d'oublier non plus
[6] ce brave Rouché
[7]. Vous voyez que je prends de l'esprit en vieillissant. Dame, la vie est difficile et il s'agit d'assurer la pâtée de chaque jour, pour deux personnes.
Je ne resterai sans doute pas rue des Bains. Le propriétaire de ma logeuse emploie tous les moyens en son pouvoir pour la flanquer hors de sa maison le 24 de ce mois. Il est dans son droit, et il a la loi pour lui. C'est dommage, car la petite maison n'est pas désagréable, et le gosse y a ses aises.
Au revoir, mon cher ami. Un bon baiser pour vous quatre.
Marguerite Audoux
[1] Lettre parvenue le 21
[3] Le second, qui est né le 27 juin
[6] plus se trouve au‑dessus d'un mot rayé illisible.
";"Huguette et Jacques Lelièvre - Paul d'Aubuisson - 8e mille et réception de L'Atelier de Marie-Claire - Lettre d'Émile Fabre - Rouché";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 6 de la partie TEXTE"
374;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1921-08-08;;"Voir les lettres 181 et 182 de Georges Marielle à Marguerite Audoux, et en particulier la partie DESCRIPTION de la lettre 181
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;"Autrecourt (Ardennes)";"
Monsieur Antoine Lelièvre
« Le Grand Logis »
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Autrecourt et ses environs";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;282;Inédit;;;"Lettre autographe";"8 août 1921[1]
Autrecourt (Ardennes)
Mon bien cher ami,
J'ai reçu votre lettre hier, mais comme c'était dimanche, c'est‑à‑dire jour de promenade, j'ai eu la flemme d'y répondre. Qui n'a pas sa petite flemme par ce temps ? Car ici, c'est comme chez vous, depuis mai on ne sait plus de quelle couleur est la pluie. Cependant l'eau ne manque pas
[2], elle coule de partout. Une source abondante, captée dans la forêt, toute proche, alimente le gros village d'Autrecourt
[3], et trouve moyen de couler nuit et jour dans les ruisseaux qui vont se déverser dans la Meuse, fleuve bas
[4] et trouble, comme une rivière vulgaire et sans gloire des pays tranquilles.
À part quelques villages représentés par un petit monticule de pierres qui commence à se cacher sous la mousse, on ne s'aperçoit pas qu'il y a eu la guerre par ici. La maison d'école où j'habite, chez les Marielle
[5], n'a souffert que de la présence des boches, qui l'avaient transformée en caserne. M
me Marielle, qui est une femme énergique et à laquelle on ne résiste guère, a obtenu les réparations nécessaires assez rapidement, de sorte que je suis installée dans une grande et belle chambre, pourvue d'un large cabinet de toilette.
Mon fils[6] a une non moins belle chambre à côté de la mienne, et je vous assure que cela nous semble bon d'être à l'aise dans la maison, nous qui sommes si à l'étroit rue Léopold. – Tout en vous écrivant, je lève le nez de temps en temps, et ce que j'aperçois au loin me fait rester la plume aussi en l'air que le nez. Autrecourt se trouve à une dizaine de kil. de Sedan, et ma chambre a vue sur une large vallée couronnée de forêts, les fameuses forêts des Ardennes où tous les grands arbres ont été enlevés par les boches, pour leur plus grand malheur et le nôtre. Ces forêts sont devenues une sorte de maquis où vivent en bande des sangliers tranquilles, car il n'est guère possible d'y chasser, et surtout d'y poursuivre le gros gibier. Pour l'instant ces
[7] forêts sont un enchantement pour mes yeux, elles ferment la vallée en un large cercle d'un bleu foncé qui s'unit à l'horizon clair tout
[8] comme la mer que je viens de quitter.
À propos de la mer, je pense que vous espérez un trou pas cher. Des trous, il y en a toujours, mais il faut biffer de votre projet le mot pas cher. Il ne faut surtout pas penser à
mon île[9], l'endroit n'est pas pour enfants, et de plus, les deux hôtels vous comptent 20 fr par jour et par personne. C'est, paraît‑il, encore en Bretagne que l'on trouve les trous les moins chers. Cette année, on y est mal à cause du manque d'eau mais, paraît‑il, les Bretons ont baissé leurs prix. Je crois en effet que la mer ferait du bien à votre gentille Huguette
[10]. Les enfants à qui elle ne réussit pas sont bien rares. Le mien en a profité au‑delà de tous mes espoirs. Par exemple il est plus noir qu'un bout de pain d'épices séché sur une boutique de la foire. C'est un gentil enfant, qui me donne des satisfactions réelles, qui viennent compenser les réels ennuis qu'il apporte dans mon existence. S'il se développe dans le sens que je lui indique, il sera un homme. Jusqu'alors j'aperçois en lui un grand fond d'honnêteté. Le côté volontaire et rageur qu'ont tous les enfants fait place peu à peu au raisonnement juste. Vous verrez, mon ami, comme les vôtres
[11] seront différents dans quelques années. C'est bon de former une petite âme, mais quelle patience il faut avoir !
Mes yeux vont bien pour l'instant. Fasquelle a tiré deux nouveaux mille de L'Atelier de Marie‑Claire en juin dernier, ce qui nous fait 12 mille. Par ce temps de livres chers, je suis encore dans les privilégiés.
Au revoir, mon très cher ami. Je vous embrasse bien affectueusement ainsi que Lette et les deux mignons.
Marguerite Audoux
[1] Lettre parvenue à Mayenne le 9
[2] Mot suivi d'un
ici barré
[3] Autrecourt‑et‑Pourron compte entre sept et huit cents habitants à l'époque (les Autrecourtois ne sont plus que trois cent cinquante à la fin du XX
e siècle).
[4] Les deux mots se trouvent au‑dessus d'un
basse barré.
[5] Voir la lettre 181 (notamment la partie DESCRIPTION), 182 et 281
[7] Le démonstratif est précédé d'un
c'est barré (l'une des nombreuses erreurs orthographiques couramment commises). Il est rarissime que la romancière corrige une faute d'orthographe.
[8] Ajouté dans l'interligne supérieur
[10] La fille des Lelièvre
";"Description des lieux - Recherche de vacances au bord de la mer pour les Lelièvre - Huguette - Paul d'Aubuisson - Santé - 12e mille de L'Atelier de Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2, 4, 7 et 8 de la partie TEXTE"
375;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1923-01-04;;"Sur sa santé et celle de Paul - Huguette et Jacques Lelièvre - Annette Beaubois - L'Atelier - Décès de Georges Roche - Les Cahiers d'aujourd'hui - Werth (son œuvre, son mariage) - Voeux
";"Lelièvre, Antoine";"Papier quadrillé
Au verso de l'enveloppe, tout en haut, figure :
Ex. Audoux. Rue Léopold‑Robert, 10 Paris
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
Monsieur Antoine Lelièvre
« Le Grand Logis »
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;298;Inédit;;;"Lettre autographe";"
[Paris,] 4 janvier 1923[1]
Non, mon bien cher ami, je n'ai pas juré de vous laisser dans l'ignorance de ce que je deviens, et je m'en veux de vous avoir rendu inquiet à mon sujet. Sans doute ma main a été paresseuse, mais, depuis votre lettre de septembre,
[2] si vous aviez pu entendre ma pensée, vous n'auriez pas trouvé que j'étais une amie silencieuse. C'est que dans le même moment mon fils adoptif
[3] a eu la mauvaise idée de se casser la jambe. Cela lui est arrivé à l'atelier où il apprend le métier d'orfèvre. Il est tombé avec un triboulet (pièce de fonte de 40 kilos dont se servent les orfèvres) et naturellement ce n'est pas le triboulet qui a cédé. Le voici guéri. Pas très solide encore cependant, mais tout à fait en bonne voie. Je n'ai pas besoin de vous dire que les tourments et la fatigue m'ont tenu fidèlement société pendant les deux mois où l'enfant est resté alité. Et pour que la fête soit complète il y avait l'ennui du petit blessé, un ennui noir que je n'arrivais pas toujours à éclairer. C'est un gosse gentil au possible que mon Paul, mais comme tous les gosses, il n'acceptait pas facilement son immobilité.
Nous nous entendons bien tous deux, pourtant, et il a une confiance en moi que d'autres ébranleraient difficilement. De plus, en dehors de ses défauts d'enfant, c'est un garçon intelligent et courageux, et gai, par‑dessus le marché. J'en ferai un homme, si Dieu me prête vie encore
[4] quelque temps.
J'espère que cette lettre‑ci vous parviendra, car si j'ai bien compris vous n'avez pas reçu celle de l'an dernier
[5]. J'y avais pourtant joint la photo de mes trois garçons réunis. Trois frimousses expressives en diable. Je voulais vous montrer qu'il n'y avait pas que vous qui aviez de beaux enfants, papa orgueilleux !
Je regrette que ma lettre se soit égarée.
Votre Huguette est adorable et admirable. Je trouve
[6] qu'elle ressemble beaucoup à sa mère, et je pense aussi que sa personnalité ne sera pas mince.
Quant au bon gros Jacques, il vous a un petit air boudeur qui lui va très bien. Il doit être bien changé depuis. Les tout‑petits avancent si rapidement !
À cause des ennuis dont je vous parle, et d'autres
[7] aussi, j'avais délaissé
Annette Beaubois[8], mais je vais m'y remettre dans quelques jours, car je commence à avoir besoin d'argent.
L'Atelier de M[arie‑] C[laire] n'a pas dépassé ses 12 mille. Espérons que sa sœur
Annette sera moins paresseuse.
Tout comme vous, mon cher ami, mes yeux m'apportent
[9] des surprises. Je suis myope et presbyte. L'oculiste y perd son latin.
Je ne savais pas que Louise vous avait envoyé un faire‑part. La maladie du pauvre Roche a été une chose pénible à voir
[10].
Je compte vous envoyer bientôt le n° consacré à Mirbeau par
Les Cahiers d'aujourd'hui[11]. Besson m'en a promis un pour vous.
Je lis peu, je n'ai pas le temps. Léon Werth publie un livre chaque année chez Albin Michel. On dit qu'il a un grand talent d'écrivain. Je n'en disconviens pas, étant ignorante et bien incapable de juger un livre, mais je n'aime pas ce qu'il écrit. Cela ne m'empêche pas d'avoir pour lui une bonne affection. Il s'est marié il y a quelques mois, avec la fille d'un commandant
[12]. Depuis il écrit dans
Excelsior.
Au revoir, mon bien cher ami. Recevez pour vous et les vôtres nos meilleurs souhaits de santé et de bonheur, et pour chacun de vous un baiser bien affectueux.
Marguerite Audoux
[4] Un premier
encore, qui précède, a été barré.
[5] Lettre dont nous n'avons évidemment pas eu trace, puisque c'est Lelièvre qui a confié celles qu'il avait reçues de la romancière à Paul d'Aubuisson, et que c'est sur cette seule liasse que nous travaillons
[6] Un mot, illisible, est rayé avant
Je trouve.
[7] Marguerite Audoux a écrit
*de d'autres.
[8] Le troisième roman, qui paraîtra avec le titre
De la ville au moulin, chez Fasquelle, en 1926
[9] Ce mot en surcharge un autre, illisible
[10] Le faire‑part concerne donc le décès de Georges Roche, le second époux de Louise, l'amie de toujours de la romancière.
[11] Le n° 9, dans lequel Larbaud a signé l'article « Mirbeau l'essayiste » (p. 131‑134). Voir la note
2 de la lettre 293 de la romancière à Larbaud
[12] Pour mémoire, le 19 août 1922. Sur Suzanne Canard, voir la note
7 de la lettre 258
";"Sur sa santé et celle de Paul - Huguette et Jacques Lelièvre - Annette Beaubois - L'Atelier - Décès de Georges Roche - Les Cahiers d'aujourd'hui - Werth (son œuvre, son mariage) - Voeux";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 4, 6 et 9 de la partie TEXTE"
376;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1924-01-03;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;301;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris,] 3 janvier 1924
Mon bien cher ami,
Oui, j'ai reçu en septembre la photo de vos mignons et de leurs parents. Je croyais bien avoir répondu à votre lettre. Il est vrai qu'à ce moment‑là le désordre était grand chez moi. Un décès inattendu apportant toutes sortes d'ennuis
[1], des enfants à recueillir, à placer, une jeune mère à réconforter, à guider dans une pauvre histoire de petit héritage. Et par‑dessus tout ça, mes propres soucis, qui ne sont pas minces.
Elle est épatante, votre Huguette. Jacques est adorable, avec son petit air boudeur. Il n'a pas l'air très satisfait de poser devant le photographe. Peut‑être qu'il sait déjà que le petit oiseau, c'est de la blague.
Je ne ferai pas de compliment au papa, il serait trop content de savoir qu'il est si jeune. Quant à Lette, il semble que son air de douce maman augmente encore ce je‑ne‑sais‑quoi qui la faisait déjà ressembler à la Madone.
Je travaille à mon
Annette Beaubois[2], malgré des empêchements multiples. Ça ne va pas très vite, mais tout de même, ça prend tournure. Mes yeux, surtout, me jouent de sales tours.
Je vous envoie mes trois
fils[3]. Le grand est l'adoptif
[4]. Les deux autres
[5] ne le sont pas moins, sans que cela y paraisse. Voici deux ans déjà que le jugement d'un divorce a confié les enfants à leur mère. Le père, condamné à payer 150 fr
[6] par mois pour les trois, n'a jamais donné un sou de cette somme pourtant si minime, et je n'ai pas besoin de vous dire quels efforts nous faisons ma nièce et moi pour élever ces trois garçons
[7].
Encore un an, et mon Paul aura fini son apprentissage. Cela en fera un de débrouillé, tout au moins en partie puisqu'il gagnera 300 F
[8] par mois. Cette photo a été prise en octobre dernier, dans une maison de santé où était soigné notre Roger.
Je vois très rarement Louise Roche. Sa fille lui a fait construire, aux environs de Paris, une maisonnette en bois où elle se plaît à vivre seule. Elle a un jardin grand comme trois fois la main, où elle fait pousser trois petits pois et quatre haricots, et cela suffit à remplir sa vie. Lucile a trouvé le bonheur, pas sur le droit chemin, mais le bonheur
[9] est si difficile à atteindre qu'il ne faut pas le laisser échapper, même si on le rencontre dans un chemin tortueux.
Je sais peu de choses de ce qui se fait ou se lit. Mon jardin, où il pousse des enfants, m'absorbe complètement. Je ne m'en plains pas. Du reste, les gens, et je parle de ceux que j'aimais le mieux, ont tellement changé ! – Fasquelle sort d'ici, il est devenu presque un gros homme, doublé d'un gros monsieur. Naturellement, il m'a parlé de Marcelle Vioux
[10], avec un sourire bien épanoui.
Au revoir, mon ami. Mes meilleurs souhaits et mes meilleurs baisers pour vous quatre.
Marguerite Audoux
[1] Nous n'avons pu identifier cette personne décédée.
[2] Le futur
De la ville au moulin (1926)
[3] C'est‑à‑dire leur photographie
[5] Roger et Maurice (le cadet)
[6] Environ 125 euros (820 francs) du début du XXI
e siècle.
[7] Voir la partie DESCRIPTION
[8] Environ 250 euros (1640 francs)
[9] le bonheur se trouve dans l'interligne supérieur, au‑dessus d'un
il barré.
[10] Voir la lettre 318. Marcelle Vioux est éditée par Fasquelle.
";"La famlle Lelièvre - Annette Beaubois - Sur l'adoption de ses trois petits-neveux - Louise Roche - Lucile Dugué - Eugène Fasquelle - Marcelle Vioux";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 9 de la partie TEXTE"
377;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-01-19;;"
L'article joint est le suivant :
« QUINZE ANS après
________
Un nouveau livre de Marguerite Audoux
Quinze ans déjà !...
C'était au mois de novembre 1910, un mois avant l'attribution du Prix Goncourt. Un livre venait de paraître, qu'avait préfacé, d'enthousiasme, Octave Mirbeau.
Mirbeau n'aimait à demi ni les hommes, ni les livres, ni la peinture, ni quoi que ce soit au monde. Un roman, Marie‑Claire par Mme Marguerite Audoux, l'avait ravi : il ne l'envoyait pas dire, il le disait lui‑même à tout venant.
« Un chef‑d'œuvre ! Un miracle ! Une couturière pauvre et malade, amie de Charles‑Louis Philippe, a écrit pour elle, « pour amuser sa solitude », une histoire toute simple…, la sienne, si vous voulez… et c'est une chose admirable dont je ne puis parler que les larmes aux yeux… De cette femme du peuple qui gagne sa vie depuis l'âge de douze ans, un livre est sorti, comme un enfant râblé… La Grande Revue de M. Rouché a été son berceau… Le voilà en librairie… « Il doit » avoir le Prix Goncourt ! S'il ne l'obtenait pas, je donnerais ma démission[1]… »
Les circonstances empêchèrent Mirbeau de mettre sa menace à exécution. Marguerite Audoux n'eut pas le Prix Goncourt, mais elle eut celui de « La Vie Heureuse ».
Mirbeau, bon juge, ne s'était pas trompé : le succès de Marie‑Claire fut considérable. On en vendit cent mille exemplaires, et Marguerite Audoux connut la célébrité.
Comme elle n'était pas du tout femme de lettres, Marguerite Audoux ne retira qu'un médiocre profit de la publicité qui lui tombait du ciel, à travers le toit. L'encens ne la grisait pas. Elle se réjouissait surtout de l'aubaine parce que sa vue affaiblie allait bientôt lui interdire les travaux de couture dont elle vivait, entre sa machine et son mannequin. Elle pouvait enfin « souffler un peu… » Marie‑Claire représentait dix années de loisir, de moments perdus. Elle s'était raconté à elle‑même cette histoire sans apprêt. On égrène, comme un rosaire, la vie qu'on a eue…
Orpheline dès l'enfance, elle avait été élevée dans un couvent jusqu'à l'âge de douze ans ; puis elle avait gardé les troupeaux dans une ferme solognote. À dix‑huit ans, elle avait quitté Bourges, où elle végétait, pour venir à Paris avec tout juste l'argent de son voyage. Elle avait travaillé un moment à la cartoucherie de Vincennes ; enfin elle s'était établie couturière en chambre à Paris. Elle avait connu Charles‑Louis Philippe à la crémerie. Ils s'étaient liés d'amitié. Elle lui avait soumis les premiers chapitres de Marie‑Claire, et il en avait corrigé en riant les fautes d'orthographe. C'était un autre ami, Francis Jourdain, qui avait communiqué le cahier à Mirbeau… Et voilà.
Huit années passèrent… Le temps nécessaire pour donner une suite au livre des débuts et ce fut L'Atelier de Marie‑Claire. Encore un long intervalle, et j'apprenais dernièrement que Marguerite Audoux venait de terminer une nouvelle histoire qui lui avait tenu compagnie, comme disait Mirbeau, pendant plusieurs années. J'allai voir Marguerite Audoux et je lui demandai, pour les lecteurs du Journal, cette histoire.
Je retrouvai l'hirondelle sous sa tuile, la même ; je retrouvai Marguerite Audoux telle que je l'avais connue, riche de conscience et de fierté, dans sa demeure pauvre et pure. On ne se doute pas, dans son voisinage, qu'elle est là‑haut, et l'auteur d'un chef‑d'œuvre… Elle garde encore, comme autrefois, de blancs moutons sous les étoiles ; mais de ces moutons‑là, elle ne doit compte à personne : elle est sa propre fermière.
D'abord elle hésita :
‑ Vous n'y pensez pas ! C'est une histoire trop simple, trop unie, pour intéresser vos lecteurs sans nombre, avides de péripéties. Le feuilleton au jour le jour a des exigences que je n'ai pas envisagées…
‑ Qui vous dit que ce n'est pas cette simplicité exceptionnelle qui les séduira ? Le bruit d'une source n'est pas monotone à toutes les oreilles. On écoutera précisément, peut‑être, parce que vous murmurez…
Elle se laissa convaincre, et c'est pourquoi nous avons la joie de publier : De la ville au moulin, où s'épanche un cœur altéré de sympathie pour tout ce qui vit, peine et souffre noblement. »
[Descaves (Lucien), Le Journal, 19 janvier 1926]
[1] Dans sa biographie (
Un Cœur pur : Marguerite Audoux, Grasset, 1942, p. 130), Georges Reyer : ou bien a eu les mêmes sources que Descaves, ou bien s'est inspiré de cet article, en rendant plus virulents encore les propos comminatoires de Mirbeau.
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
Monsieur Antoine Lelièvre
« Le Grand Logis »
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;306;Inédit;;;"Lettre autographe
Au dos de l'enveloppe, sur le haut, figure :
Ex. Audoux. Rue Léopold-Robert, 10
Paris
";"
[Paris,] 19 janvier 1926[1]
Mon bien cher ami,
J'hésitais à vous écrire ces temps derniers parce que je n'étais pas sûre
[2] de ce qui allait arriver à mon roman
[3]. Cette fois ça y est. L'article que je vous envoie en fait foi
[4]. Je n'ai pas pu garder le titre choisi depuis longtemps,
Annette Beaubois, mais tant pis, celui qui le remplace n'est pas laid après tout. Et puis
Le Journal est une réclame qui vaut la peine qu'on fasse quelques sacrifices.
Je n'ai pas encore averti Fasquelle. Si l'article lui tombe sous les yeux, il trouvera vite le chemin de la maison. Je suppose que le bouquin paraîtra en mai
[5] et je compte que vous attendrez ce moment-là pour le lire car le feuilleton ne sera pas exact, c'est forcé.
Je voudrais vous savoir en bonne santé. Je voudrais vous savoir heureux au milieu de votre si gentille famille.
Vous savez comme j'
enregistre facilement les visages. Je vous garde dans ma pensée tous quatre
[6] plus sûrement, ou plutôt beaucoup plus fidèlement qu'une photographie. J'ai été si contente de vous
[7] voir réunis dans ma maison. Lette toujours charmante et douce. Vous, avec un air de bon papa que je ne vous connaissais pas. Huguette délurée et fine et le bon Jacques placide et confiant.
Ici, rien n'est changé. Comme le dit si bien Descaves, j'ai repris une assez solide santé. C'est-à-dire que tous mes maux sont moindres et aussi beaucoup moins fréquents. De plus mon fils adoptif
[8] me donne satisfaction par sa bonne conduite et les autres
[9] sont bien portants.
Il n'y a plus que mes yeux qui me causent de la vraie misère. Ils sont chameaux comme tout.
Au revoir, mon très cher ami.
Je vous embrasse bien affectueusement tous quatre.
Marguerite Audoux
[1] Lettre envoyée le 20 et parvenue à destination le 21
[2] L'adjectif est ajouté dans l'interligne supérieur.
[3] Voir la note
1 de la lettre 305
[4] Descaves, Lucien, « QUINZE ANS après ‑ Un Nouveau Livre de Marguerite Audoux », in
Le Journal, 19 janvier 1926. L'article de Descaves est découpé, qui relate la vie et les succès précédents, et les scrupules de la romancière pour la prépublication de
De la ville au moulin dans
Le Journal (
« Vous n'y pensez pas ! C'est une histoire trop simple, trop unie, pour intéresser vos lecteurs sans nombre, avides de péripéties. Le feuilleton au jour le jour a des exigences que je n'ai pas envisagées… »). Une fois de plus le rédacteur livre un discours rapporté dont nous n'avons aucune preuve de l'exactitude absolue pour la totalité. D'ailleurs, n'écrit‑il pas dans ce même article que Marguerite Audoux quitte le couvent à douze ans (et non quatorze, comme c'est le cas) pour aller garder des troupeaux ? Voir la reproduction de cet article dans la partie DESCRIPTION
[5] Il paraîtra le 2 avril 1926.
[6] Les Lelièvre et leurs deux enfants, Huguette et Jacques
[7] Un second
vous est rayé à la suite.
";"Sur le titre du troisième roman - Eugène Fasquelle - La famille Lelièvre - Lucien Descaves - Paul d'Aubuisson - Ennuis oculaires";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2 et 7 de la partie TEXTE"
378;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-06-03;;"Sur la mort de la mère de Lelièvre et celle de Suzanne - Les trois petits-neveux
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
Monsieur Antoine Lelièvre
« Le Grand Logis »
Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;326;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris,] le 3 juin 1928[1]
Mon bien cher ami,
Sans la grande lettre bordée de noir
[2], peut-être bien que je ne vous aurais pas écrit encore. Ce n'est pas faute, pourtant, de penser à vous, je vous assure, et il m'arrive très souvent de vous revoir ici avec la gentille Lette et les deux mignons
[3]. Toujours je voulais vous écrire et toujours j'avais une bonne raison pour ne pas le faire. Je suis tellement occupée ! Et de plus, je n'avais pas des choses bien gaies à vous apprendre. Depuis la mort de ma nièce, en juillet 1926
[4], j'ai eu mille et mille tourments avec les deux enfants qu'elle me laissait à élever, l'un de quatorze ans et l'autre de neuf ans
[5]. J'ai cru que je n'y arriverais pas, car mon premier adoptif gagnait alors juste pour lui. Et maintenant qu'il pourrait venir un peu en aide à ses petits frères, il est au régiment. « Nous finirons bien par nous en sortir », me dit le cadet qui est intelligent et tout plein courageux. C'est égal ! J'espérais une vieillesse un peu moins tourmentée. Mais tant pis ! Il s'agit seulement de tenir
[6].
J'aimerais savoir comment vous vous tirez d'affaire de votre côté. Est-ce que la mort de votre mère changera quelque chose à votre genre de vie ?
Je pense bien que vous avez une grande peine en ce moment car on se sépare difficilement des siens, même s'ils sont très âgés. Mais si cela peut atténuer votre chagrin, écoutez ce qu'a dit mon plus petit, pendant que je lisais tout haut la lettre noire : « Tu dis que ton ami doit avoir de la peine, mais aussi, il a gardé sa maman longtemps, lui ! »
Au revoir, mon très cher ami. Embrassez pour moi votre femme et les enfants, et croyez toujours à ma très sincère affection.
Marguerite Audoux
[1] Lettre parvenue à destination le 5
[2] Comme il apparaît dans la suite de la lettre, Antoine Lelièvre vient de perdre sa mère.
[4] Yvonne est décédée le 24 juillet 1926 à la Salpêtrière.
[5] Les deux frères cadets de Paul (déjà élevé par la romancière) : Roger (né le 19 avril 1912) et Maurice (né le 6 août 1917).
[6] Le séjour estival en Vendée sera écourté, comme en témoigne une lettre du 7 juillet 1928, écrite par la romancière, de la rue Léopold‑Robert, à Madame Guillemin, qui lui loue une maison sur l'île et à qui elle n'annonce qu'
« une quinzaine à Fromentine ». (Fonds d'Aubuisson).
";"Sur la mort de la mère de Lelièvre et celle de Suzanne - Les trois petits-neveux";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
379;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1931-01-15;;"Propos sur sa santé - La Haie-Fouassière - Île-d'Yeu";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
Monsieur A. Lelièvre
Juge au Tribunal Civil
à Nantes
[1] Marguerite Audoux a ajouté cette adresse après avoir rayé celle, habituelle, de Mayenne.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Nantes;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;343;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Propos sur sa santé - La Haie-Fouassière - Île-d'Yeu";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note de la partie LIEU DE DESTINTION"
380;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1931-06-15;;"La Haie-Fouassière, objet principal de la lettre, est le fief, près de Nantes, de la grand-mère de la petite Angèle (fille de Millie, maîtresse de Charles-Louis Philippe, emportée prématurémént comme lui) dont la romancière se préoccupe de la pension, assurée principalement par Gide. C'est dans cette contrée ligérienne que se trouve Marguerite Audoux pendant la Grande guerre pour aider les femmes restées seules, notamment aux vendanges. Lelièvre est allé y faire une sorte de pèlerinage, et a rencontré Eugène, l'un des personnages du petit vaudeville raconté par l'épistolière.
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Monsieur Antoine Lelièvre
Juge au Tribunal Civil de
Nantes
Loire-Inférieure
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"La Haie-Fouassière";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;346;Inédit
;;;"Lettre autographe
Au verso de l'enveloppe est écrit, tout en haut :
Ex. Audoux Rue Léopold-Robert, 10
Paris
";"
[Paris], le 15 juin 1931 [1]
Mon bien cher ami,
Comment vous dire la joie que m'a donnée votre lettre si claire et si pleine de vivants détails ? J'aurais répondu aussitôt à cette lettre intéressante sans un stupide bobo, qui ne m'a pas trop fait souffrir mais qui interdisait à mon pouce droit d'aider son frère l'index à tenir sa plume. Le bobo se décide à s'en aller et j'en profite.
Comme tous ces gens de la
Rairie[2] bougent et parlent devant moi, grâce à vous !
Ah ! Dame oui ! Eugène M. aime le muscadet plus que cela ne se doit, certainement. Il aimait les femmes aussi, dans sa jeunesse, et peut-être les aime-t-il encore. Cela ne l'empêchait pas d'aimer la sienne, pas celle que vous avez vue, qui est la seconde. Jeanne, morte subitement en 17. Celle-là en savait long sur la fidélité de son mari. Oh ! l'adorable créature que cette Jeanne ! Intelligente et pleine de cœur. Et belle par-dessus le marché. Créature de force et de dévouement, toute
[3] pétrie de bon sens et de raison, et ne donnant à l'acte d'amour pas plus d'importance qu'il n'en mérite. « Qu'est-ce que cela ? », disait-elle avec un rire joyeux qui lui était particulier, « Une minute de plaisir, dans la vie qui n'est pas si drôle, après tout. » Elle aimait son Eugène, aussi lorsque des bavardes venaient lui dire que le bel Eugène faisait la cour à celle-ci ou à celle-là, elle haussait les épaules en répondant : « Il a bien raison, la jeunesse passe vite. »
Mais voilà qu'après sa mort E. a trouvé dans la poche d'un tablier des lettres d'amour. Des lettres récentes adressées à Jeanne. Cris, rage, déception du mâle qui se croyait seul à tromper. Et moi, malgré la déception que je ressentais pour cet homme plus peiné que furieux peut-être, je riais en dedans et disais à Jeanne, que je sentais auprès de moi : « Est-ce possible que tu aies trompé aussi ? Ne t'en va pas, ma Jeanne, reste là pour en rire un peu avec moi ! » car, à l'idée qu'elle avait pu avoir un peu de bonheur au cœur, je me sentais moi-même toute réjouie, et je disais à part moi : « Allons, la vertu est quelquefois récompensée ! »
Ah ! Dame oui, monsieur !
Qu'il est mignon, votre petit Jacques ! Et comme cela se voit qu'il sera bon ! C'est toujours autant de pris pour lui car les bons ont une manière de se rendre heureux que ne connaissent pas les autres.
Les miens sont bien portants et Eugène ne les reconnaîtrait pas. L'aîné, Paul, a vingt-quatre ans bien sonnés, il est orfèvre. Le deuxième, Roger, est électricien. C'est celui-là que Jeanne et Eugène ont élevé. C'est un grand et beau garçon de 19 ans
[4] au cœur généreux, à l'âme pleine de mansuétude et à l'intelligence ouverte.
Petit Maurice aura 14 ans dans trois mois
[5]. Il est en pension à Meudon, d'où il doit sortir cette année pour l'apprentissage.
Comme vous le voyez, mon cher Lelièvre, ma tâche est bien près d'être finie avec ces enfants-là. Elle a été dure, vous pouvez me croire.
S'il vous arrive de retourner à la Haie, parlez surtout à Eugène de Roger. Il l'aimait bien et le garçon le lui rendait bien.
Je vous remercie de votre gentille invitation pour le Grand-Logis
[6], je n'en profiterai pas cette année, nos vacances étant déjà décidées. Elles sont assez compliquées, du reste, et difficiles à grouper.
Je serais heureuse pour vous de vous savoir dans un coin délicieux du Léon. Les hivers y sont si doux ! Et puis, si vous y étiez, est-ce que je pourrais m'empêcher d'y aller aux vacances ?
Nous avons l'intention de nous faire photographier tous les 4
[7], à la fin du mois. Je vous enverrai nos figures.
Au revoir, mon cher ami. Ne m'oubliez pas auprès de la jolie Lette dont je garde un si bon souvenir.
Bien affectueusement votre
M. Audoux
[1] Lettre postée le 16 et reçue le 17
[2] Voir le quatrième paragraphe et la note
3 de la lettre 343
[3] Le
toute est précédé d'un
et barré.
[4] de 19 ans est ajouté dans l'interligne supérieur.
[5] Plus tôt, puisqu'il est du 6 août 1917
[6] La demeure des Lelièvre à Mayenne
[7] Elle et ses trois petits‑neveux. On peut trouver une photo des mêmes, mais qui doit être antérieure, dans le cahier iconographique centrale de notre biographie.
";"Anecdotes vaudevillesques sur La Haie-Fouassière - Jacques Lelièvre - Les petits-neveux - Lette";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 3 et 4 de la partie TEXTE"
381;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1931-08-15;;"Lelièvre nommé juge à Saint-Nazaire - Propos sur la santé";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
Monsieur A. Lelièvre
« Le Grand Logis »
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Saint-Nazaire;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;347;Inédit
;;;"Lettre autographe
Au dos de l'enveloppe, Lelièvre a écrit :
Répondu le 19 août 1931
(Marguerite Audoux)
";" [Paris,] 15 août 1931 [1]
Mon bien cher ami,
Faut-il se réjouir de Saint-Nazaire ? J'ai vu votre nomination
[2], hier, dans le journal
[3].
Je ne connais pas du tout Saint-Nazaire ni ses environs.
Où êtes-vous par ce vilain temps de vacances ? Moi, je n'ai pas quitté Paris où il fait aussi mauvais qu'ailleurs, bien entendu, mais où, de ce fait, je peux rester, sans souffrir, dans mon sixième. Sans souffrir est une manière de parler car je viens d'en passer de rudes avec un affreux rhumatisme. Mais c'est fini, ou tout au moins je l'espère. Je soigne, pour l'instant, mon
deuxième[4], qui a eu la mauvaise idée d'attraper une otite grave. Il va mieux, et je pense que dans une semaine il n'y paraîtra plus. Quelle chance que j'étais [sic] à peu près guérie au moment où il est tombé malade ! La coupable, c'est la piscine. Oh ! cette piscine ! elle m'en a
[5] déjà donné, des tourments, pour mes garçons. Et je n'ai pas fini, sans doute.
Et vous ? et Lette ? et les enfants ? Quand vous aurez un instant, dites-moi si vous êtes content de votre nouveau poste.
Je vous embrasse bien tous de toute mon affection.
Marguerite Audoux
[1] Lettre envoyée le 18 et parvenue à destination le 19
[3] Ou
Le Journal. Marguerite Audoux met ici une majuscule, mais comme elle en use à sa guise avec l'orthographe (en particulier avec majuscules et minuscules, ponctuation, etc.), il est difficile de le savoir. Peut‑être s'agit‑il du
Journal officiel.
[5] L'auxiliaire manque (oublié vraisemblablement avec le changement de page).
";"Lelièvre nommé juge à Saint-Nazaire - Propos sur la santé";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
382;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-01-15;;"Retard de courrier - Cohabitation avec Louise - Huguette - Propos sur la santé - Annonce de La Fiancée - Léon Werth - Voeux";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Saint-Raphaël;"
Monsieur Antoine Lelièvre
Rue de la Havane, 28
Saint-Nazaire
Loire-Inférieure
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Saint-Raphaël;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;352;Inédit
;;;"Lettre autographe
Derrière l'enveloppe, l'expéditrice a écrit :
Ex. Audoux. Villa Esméralda. Bard des Anglais
Saint-Raphaël Var
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Retard de courrier - Cohabitation avec Louise - Huguette - Propos sur la santé - Annonce de La Fiancée - Léon Werth - Voeux";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 de la partie TEXTE"
383;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-03-14;;"Sur l'envoi d'une photo";"Lelièvre, Antoine";"Lettre écrite sur une feuille de cahier
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Saint-Raphaël;"Monsieur Antoine Lelièvre
Rue de la Havane, 28
Saint-Nazaire
Loire-Inférieure
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettres
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;354;Inédit;;;"Lettre autographe écrite sur une feuille de cahier, et jointe à celle de Louise Roche. Voir les notes 2 et 3 de la partie TEXTE (lettre de Marguerite Audoux)
";"[Saint-Raphaël,] 14 mars [1932][1]
Mon bon et cher Lelièvre,
Je profite de la lettre de Louise pour vous envoyer une photo que je viens de retrouver dans mes paperasses. Elle est vieille de 12 ou 13 ans, et pas très ressemblante d'alors. Encore moins d'aujourd'hui, naturellement, mais vous y retrouverez quand même votre amie de ce temps-là, car je crains bien que dans celle que Lucile a faite, vous ne retrouviez pas plus l'amie de maintenant que celle d'autrefois. Parce que c'est sa fille qui nous a photographiées, elle, Madame Roche
[2], est persuadée que rien n'est mieux fait.
Je ne vous écrirai pas longuement aujourd'hui. Je vous dirai le pourquoi dans ma prochaine lettre. J'ai tellement de choses à vous dire ! Il est bon qu'entre amis vrais on ne fasse pas de petites cachotteries. Aujourd'hui, je veux simplement vous dire que je ne pourrai pas accepter votre gentille invitation. Et cela, je le regrette, mais dans la vie on ne fait rien de ce qui nous plaît le mieux.
Au revoir, et à bientôt ma lettre promise dans laquelle je bavarderai comme une pie
[3].
Votre Marguerite Audoux
[1] Lettre parvenue le 16 à Saint‑Nazaire
[2] Mme Roche est ajouté dans l'interligne supérieur pour lever l'ambiguïté (elle pourrait évidemment renvoyer à la fille).
[3] Faute de place, ce dernier paragraphe est écrit de haut en bas dans la marge de gauche (Marguerite Audoux utilise souvent des pages de cahiers).
";"Sur l'envoi d'une photo";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 2 de la partie TEXTE (lettre de la romancière)"
384;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-03-27;;"Roger et Maurice - La Fiancée - Louise et Lucyle - Marie-Claire";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Saint-Raphaël;"
Monsieur Antoine Lelièvre
Rue de la Havane, 28
Saint-Nazaire
Loire-Inférieure
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;355;Inédit
;;;"Lettre autographe
Voir la note 7 de la partie TEXTE
Au dos de l'enveloppe, on peut lire :
Ex. Audoux. Villa Esméralda. Bard des Anglais
Saint-Raphaël – Var
_______________
";"[Saint-Raphaël,] 27 mars 1932[1]
Bonnes Pâques et beau soleil, mon bien cher ami, pour vous et tous ceux que vous aimez.
Et maintenant, voici, avant tout, la raison qui va me priver, hélas ! d'aller passer quelques jours auprès de vous. – Mon deuxième
[2], qui en octobre dernier a pris la charge de son petit frère
[3] et lui apprend son propre métier d'électricien, prévoit qu'il lui faudra fermer pour quelques mois le chantier où il est chef déjà depuis bientôt deux ans, quoiqu'il n'ait pas encore tout à fait vingt ans. C'est un as !
Marié, ou presque, ce n'est pas le moment, pour lui, de rester les bras croisés. Naturellement, le petit ne peut suivre son frère en province, où le travail donnera pendant l'été. Il ne peut pas davantage rester seul à Paris, où il lui faut continuer son apprentissage. C'est donc chez moi que va revenir ce garçon de 14 ans. Vous la voyez bien, la raison majeure qui m'empêche d'accepter votre si gentille invitation. Moi aussi, j'aurai grand plaisir à bavarder avec vous d'un tas de choses et d'un tas de gens. Je fais, malgré le mauvais vouloir des événements, des projets dans ce sens. Par exemple, si mon Roger quittait Paris vers le 15 juin comme il le croit, je pourrais passer auprès de vous une bonne semaine, avant son départ. Faisons des vœux pour que cela réussisse.
Je ne suis pas encore fixée sur mon retour à Paris, j'attends que Flam[marion] m'appelle pour mon service de presse. – Est-ce que je vous ai dit que La Fiancée était un recueil des contes que vous connaissez déjà ? Ce recueil s'augmente d'une nouvelle inédite, « Le Néflier sur la rivière », et de « Valserine ». Les conditions de Flam[marion] sont très acceptables – reste à savoir si cette fiancée plaira aux lecteurs.
Le mot « cachotterie » qui vous a intrigué dans ma dernière lettre avait trait, seulement, à la lettre de L[ouise] R[oche]
au sujet du nom de sa fille. Ce nom, qu'elle a déformé par je ne sais quelle méfiance vis-à-vis de vous, et qu'elle m'avait déjà imposé de taire, m'a choquée
[4] et mon mécontentement est venu tout naturellement au bout de ma plume. Il y a là une histoire « pas trop triste », dit Lucile, et qui dure depuis dix-huit ans. Ce qui est triste en ce moment, c'est que tous deux sont assez souffrants, rien de grave, peut-être, mais très ennuyeux. Lucile et Rimbert ont tout pour être heureux, semble-t-il. Entente parfaite. Maison très confortable, qu'ils embellissent chaque jour
[5] et qui est à l'abri des indiscrets. Beau jardin fleuri et couvert de hauts sapins. Citroën de luxe, leur permettant de voyager à leur fantaisie, ce dont ils ne se privent pas, je vous assure, mais la santé manque. On ne peut tout avoir ! – La pauvre L. R. est bien déformée elle aussi ; plus encore, je crois bien, au moral qu'au physique. Des finasseries vulgaires et mesquines ont remplacé une franchise, brutale sans doute, mais qui ne manquait pas d'intelligence, si elle était souvent sans pitié. Toute sensibilité est morte, en elle, et l'éteignoir qu'elle tient sans cesse à la main souffle ma chandelle plus souvent qu'il ne faudrait. Je l'appelle Madame Rabat-joie. Quant à moi, si ma jeunesse s'est enfuie, ma sensibilité me reste fidèle, pour le bon comme pour le mauvais. Je sais que la vie est dure, cruelle, même à mes pareils. « C'est bien fait pour ces imbéciles-là », dit L. R. Et moi j'ai l'audace de préférer être au nombre de ces imbéciles-là, plutôt que d'être au nombre de ceux qui s'en vont vers la fin, sans idéal comme sans illusions, avec un cœur durci, qui ne conçoit plus ni joie ni amour, et dont la langue ne remue que pour lancer de petites méchancetés qui les empoisonnent eux-mêmes, sans faire grand mal aux autres. Pour ceux-là, la sérénité ne vient jamais. Pour les autres elle vient à son heure. Votre cerveau, alors riche de souvenirs, déroule sans cesse devant votre pensée ce qui a fait votre joie et votre souffrance.
Je suis contente que vous ayez reconnu, dans la photo, une petite M[arie-] C[laire] Elle a parfois ce visage placide. Ne vous y fiez pas. C'est là une porte bien close pour empêcher les curieux de pénétrer dans l'intérieur. Cela ne l'empêche pas, cette petite curieuse, de pénétrer dans l'intérieur des autres, mais elle ne le fait pas exprès, ses yeux voient à travers portes et volets clos. Un critique de par chez vous a dit, lors de mon dernier livre
[6] : « M[arie-] C[laire] est une petite fille qui voit effroyablement clair. »
[7] Faut-il vous dire qu'elle préférerait y voir plus clair avec les yeux du corps qu'avec ceux de l'âme ? – Je vous embrasse tous quatre bien affectueusement.
Marguerite Audoux
Au moment de fermer ma lettre, je trouve sous ma main ces lignes adressées à moi-même dans un moment difficile : « Si une chose, qui s'impose à toi, te laisse énervé, mécontent, et même plein de rancune contre toi-même, va-t'en seul au bord de la mer. Écoute un long moment sa voix sourde et menaçante comme si elle voulait faire taire toutes les voix plaintives de ceux qu'elle garde dans ses profondeurs. Regarde ses longues vagues jamais lasses de lutter pour tâcher d'effacer on ne sait quoi. Puis rentre dans ta maison avec le souvenir de ce que tu viens de voir et d'entendre, et tu sentiras alors comme ton cœur est léger et ton esprit plein de paix. »
[1] Lettre envoyée le 28 et parvenue à destination le 29
[4] Marguerite Audoux veut sans doute dire que ce qui la choque est, non pas le nom bien sûr, mais qu'on lui impose de le cacher. Il s'agit sans doute de celui de
Dugué, le premier nom d'épouse de Louise Roche, qu'a conservé Lucile, puisqu'elle ne se mariera qu'en 1936, et ainsi s'appellera désormais
Rimbert. Voir la dernière lettre (393) de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre du 23 juillet 1936, où elle évoque ce mariage récent (
« Lucile a, cette fois, passé devant la mairie et se nomme Mme Georges Rimbert »), ce qui contredit Louis Lanoizelée (
Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 149) qui situe l'événement dans le premier semestre de 1933. Mais peut‑être (et peut‑être pour ne pas fâcher sa mère) Lucile se faisait‑elle appeler
Rimbert avant son mariage…
[5] jour est ajouté dans l'interligne supérieur.
[6] Il s'agit de
La Fiancée qui est en train de paraître. « Marie‑Claire » désigne par métonymie la romancière. Nous n'avons pas trouvé trace de l'article en question.
[7] À partir de cette citation, le texte est écrit verticalement de haut en bas dans la marge. Le P. S. apparaît de la même façon sur la troisième, puis la deuxième page.
";"Roger et Maurice - La Fiancée - Louise et Lucyle - Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 5 de la partie TEXTE"
385;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-06-14;;"Annulation de Saint-Nazaire - Retour à Paris";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
Monsieur Antoine Lelièvre
Juge d'Instruction
Tribunal Civil de
Saint-Nazaire
Loire-Inférieure
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Saint-Nazaire;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;356;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris,] le 14 juin 1932[1]
Allons, mon bien cher ami, il était écrit que je n'irais pas à S
t-Nazaire. Ce S
t-N. que je n'aime pas du reste, et où malgré cela
[2] je serais allée de bon cœur à cause de vous si cela m'eût été possible. Je viens seulement de rentrer à Paris, m'étant, très maladroitement, démoli une patte, qui est rafistolée et tout à fait guérie maintenant mais qui m'a immobilisée là-bas plus longtemps qu'il ne fallait pour beaucoup de choses nécessaires à faire ici.
Je ne vous rejoindrai donc pas sous votre tente, hélas ! Que vous arrive-t-il ? Dites-moi cela en quelques mots, car je suppose que vous n'avez guère l'esprit ni le temps d'écrire des lettres. Mais je vous assure que tout ce qui vous touche, de bon ou de mauvais, ne me laisse pas indifférente.
J'ai retrouvé
[3] ma petite famille en bonne santé. J'espère que chez vous tout le monde va bien. Et vos yeux ? Et où comptez-vous aller après S
t-Nazaire ?
Ma très douce et très sûre affection pour vous et les vôtres.
Marguerite Audoux
[2] malgré cela est ajouté dans l'interligne supérieur.
[3] Le verbe est suivi d'un
ici barré.
";"Annulation de Saint-Nazaire - Retour à Paris";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2 et 3 de la partie TEXTE"
386;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1933-01-12;;"Voeux - Photos des Lelièvre - Santé de Maurice - Louise Roche - Lucile - Mariage de Paul - Propos sur la santé - Production à l'arrêt - Léon Werth - Monde - Mort de Madame Mirbeau - Projets pour l'été
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
Monsieur Antoine Lelièvre
Juge d'Instruction
à Saint-Nazaire
Loire-Inférieure
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;363;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris,] 12 janvier 1933[1]
Mon bien cher ami,
Vous étiez en avance pour les souhaits de bonne année et moi je suis en retard, mais je sais que vous m'excuserez, d'abord parce que vous êtes bon, ensuite, parce que vous comprendrez que je me fais vieille, très vieille. De plus, si je souffre moins qu'autrefois des yeux, ma vue baisse, baisse, baisse… ce qui me fait remettre de jour en jour une lettre qui, cependant, me fait grand plaisir à écrire.
Mais je ne les trouve pas si mal vos petites photos
[2]. Vous faites la grimace, c'est vrai, et Lette a un air sévère qui ne lui appartient pas, mais quand même c'est bien vous deux. Votre petit Jacques a
[3] le sourire heureux de son âge, et cela fait plaisir de voir cette petite figure insouciante. Quant à M
lle Huguette, c'est une vraie jeune fille, maintenant. Quel dommage que je ne puisse pas voir, pour de bon, ces quatre personnes qui m'intéressent tant !
Que de tourments, ici, depuis ma rentrée, en juin dernier ! J'ai retrouvé mon plus jeune
[4] malade d'une mauvaise croissance. Que de soins, que d'attentions pour le sortir de ce mauvais pas ! Il vient seulement de recommencer à travailler. Et, naturellement, j'ai dû lui donner un autre métier, celui d'électricien étant trop dur pour lui. Ce qui est autant de temps de perdu puisqu'il doit recommencer un apprentissage.
Pour mon compte, j'ai eu bien du mal à me remettre de ma patte cassée
[5]. J'en souffre encore par moments. Heureusement que je ne boite pas ! Il ne m'aurait plus manqué que ça, aurait dit M
me Roche. Elle me trouve si laide, si bête et si méchante ! Il est vrai qu'elle trouve tout le monde ainsi, ce qui fait qu'ayant tant de camarades, on ne se trouve pas déplacée dans le laid, le bête et le méchant. Je la plains bien, la pauvre, de voir ainsi tous ceux qui l'entourent. Haine et méfiance, voilà son lot. Quelle vie ! Elle est en ce moment à S
t-R[aphaël] auprès de Lucile qui est patiente et aime sa mère jusqu'à l'adoration.
Parmi mes tourments il y a eu le mariage de mon aîné
[6]. Voilà qui est gai, allez-vous dire ! Certes oui, mais là encore, que de soucis, de peines, de courses et de travail ! Beaucoup plus, certainement, que je n'avais de force pour tout cela, et maintenant que j'en ai fini avec les garçons, c'est à mon tour de me soigner très sérieusement pour des vertiges et des palpitations de cœur qui me laissent parfois pantelante et manquant de souffle pendant des heures. Sale bobo, je vous assure ! Et dire que ma bonne aventure prédit que je vivrai jusqu'à 80 ans
[7] ! Si c'est dans ces conditions-là, j'aimerais mieux pas [sic]. Il est vrai que pour le cours de notre vie, le vouloir ne compte pas et qu'il faudra bien que j'attende le moment qui m'est assigné.
Non, je n'ai rien en chantier et je pense que je n'écrirai plus rien, tout au moins pour publier
[8]. La vieillesse me tient. Je suis lasse, lasse, lasse. Tout effort de pensée me laisse une grande fatigue et un ennui profond. La fatigue du corps me donne plutôt du contentement, aussi je m'en donne à cœur joie, du nettoyage de la maison [sic]. Et cette chose,
le ménage, qui m'était
[9] odieuse autrefois, m'est devenue un réel amusement.
Des amis d'autrefois, je ne vois plus que Léon Werth. Je crois vous avoir dit qu'il avait épousé une femme riche. Il mène, de ce fait, une existence paisible et sans grands soucis. Il était directeur, ces temps derniers, d'un journal qui s'appelle
Monde, mais il s'est brouillé avec Barbusse
[10], qui a pris la suite de la direction. À moins que
Monde ne soit tombé dans le troisième dessous. Ces choses-là arrivent à un tas de canards de cet ordre, et il n'y a pas grand mal à cela.
Vous devez savoir que M
me Mirbeau est morte
[11]. Je pense à elle à cause de Werth qui me disait souvent : « Tu verras qu'elle s'arrangera pour nous enterrer tous ! » Et comme je riais : « Ca, je serais vexé de mourir avant elle. Et toi ? » je dois dire que cette malheureuse est morte comme elle a vécu. C'est-à-dire que son avarice a si bien embrouillé les choses, que la Société des gens de lettres a refusé le legs considérable qu'elle lui avait fait, et que c'est un neveu de Mirbeau, neveu que Madame avait chassé de la maison, qui réclame maintenant l'héritage. Je ne vous donne pas ceci comme certain, mais c'est ainsi que W[erth] me l'a raconté.
Je ne sais pas du tout ce que je ferai cet été
[12]. Cela dépendra de ma santé, de celle du petit, et des vacances qui lui seront accordées. J'ai pourtant grande envie d'aller, soit à S
t-Jean-de-Monts, soit à Croix-de-Vie. Il y a là deux plages si belles, et j'ai tellement envie de marcher pieds nus sur le sable !
Au revoir, mon bon et cher ami.
Recevez mes vœux les plus sincères, et, pour chacun de vous, mon baiser le plus affectueux.
Votre très, très vieille
Marguerite Audoux
[1] Lettre parvenue à destination le 13
[2] Allusion à un envoi de Lelièvre, que nous ne possédons pas, auquel elle répond
[3] Le verbe est suivi de
bien.
[5] Seule allusion, dans ce corpus dont la fréquence des envois s'alentit, à cet événement
[6] Paul d'Aubuisson a alors vingt‑six ans.
[7] Pour mémoire, Marguerite Audoux s'éteindra quatre ans plus tard, le 31 janvier 1937, dans sa soixante‑quatorzième année.
[8] Le 7 juillet suivant, jour de ses soixante‑dix ans, elle notera par écrit sa décision d'écrire
Le Chemin de la Croix, qui s'intitulera finalement
Douce Lumière (1937, posth.).
[9] Un second
qui m'était est rayé. On sent la fatigue évoquée jusque dans le style et l'écriture de cette lettre.
[10] Voir les notes
7 et
8 de la lettre 251. Rappelons qu'Henri Barbusse (1873‑1935), est prix Goncourt 1916 avec
Le Feu. En ce qui concerne l'allusion de la romancière, c'est lui, en effet, qui lance l'hebdomadaire
Monde. Paraissant de juin 1928 à octobre 1935, ce journal à vocation artistique est orienté vers un idéal révolutionnaire proche du communisme – sensibilité dont il se rapproche, s'éloigne, et à laquelle il se rallie de nouveau en 1933, en raison de son éclectisme culturel. Peut‑on dire que Werth se soit brouillé avec Barbusse ? Disons plutôt, sans entrer dans les détails, que sa totale indépendance d'esprit fait de lui un collaborateur sans concessions. Même ‑ et peut‑être surtout ‑ avec ses amis, Werth est intraitable.
Dès le 28 janvier 1928, Barbusse lui demande de rejoindre le comité de direction (dont font notamment partie Albert Einstein et Maxime Gorki). Notons que Werth ne se rend pas, en octobre 1928, à la réunion de constitution des « Amis de Monde ». Barbusse demeure cependant optimiste, en dépit de divergences parfois marquées. À titre d'exemple, le cubisme, pour Werth, manifeste « un état d'esprit de décadence et de décomposition » alors que pour l'auteur de L'Enfer, il indique « un effort pour simplifier l'expression de la forme, la schématiser rationnellement et, par‑là, reprendre l'art pictural sur ses bases essentielles, en rejetant tout ce qui est procédé et convention. » [Heuré, Gilles, L'insoumis Léon Werth (1878‑1955), Viviane Hamy, 2006, p. 194]. Le 14 février 1931, Barbusse annonce aux lecteurs que Léon Werth devient rédacteur en chef. Remarquons Henry Poulaille et Elie Faure, parmi les collaborateurs qui touchent de près Marguerite Audoux.
[11] La nouvelle n'est pas fraîche, puisque la veuve de l'écrivain s'est éteinte le 12 juillet 1931 à Cheverchemont.
[12] Elle sera de nouveau à l'Île‑d'Yeu en juillet et août (voir les lettres 365 et 366).
";"Voeux - Photos des Lelièvre - Santé de Maurice - Louise Roche - Lucile - Mariage de Paul - Propos sur la santé - Production à l'arrêt - Léon Werth - Monde - Mort de Madame Mirbeau - Projets pour l'été";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 3 et 9 de la partie TEXTE"
387;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1934-09-27;;"Problèmes oculaires - Douce Lumière - Arrêt des voyages - Propos sur les enfants - Lucile et Louise";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
Monsieur Antoine Lelièvre
Tribunal Civil de
Saint-Nazaire
Loire-Inférieure
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Larie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;374;Inédit
;;;"Lettre autographe
Au verso de l'enveloppe est écrit :
Ex. Audoux. Rue Léopold-Robert, 10
Paris
____________
";"[Paris,] 27 septembre 1934[1]
Mon très cher ami,
Comme c'est bon de savoir qu'au loin quelqu'un pense à vous avec une si solide amitié !
Moi aussi je pense souvent à vous et aux vôtres. Et chaque fois que vous m'écrivez, c'est comme si vous entriez tous ensemble dans ma maison.
La raison de mon silence était grave. Les yeux, toujours les yeux. J'étais tranquille depuis quelques années avec les hémorragies de la rétine, et voilà que ça recommence.
J'ai dû passer dans le noir une partie du mois de juillet. Depuis une semaine la vision s'améliore, par instants seulement, aussi j'en profite pour vous écrire mais je pense qu'il me faudra m'y reprendre à plusieurs fois pour finir ma lettre.
Naturellement mon bouquin
[2] reste en panne, mais cela n'a pas d'importance. Si je dure encore quelque temps il peut bien en faire autant, puisque je l'écris pour m'
aider à finir. Me voilà donc encore une fois condamnée à une foule de précautions sans savoir si j'éviterai pour cela le
noir définitif. N'y pensons pas trop.
Hélas non, mon bon ami, je ne crois pas pouvoir aller jamais à St-N[azaire], pas plus qu'ailleurs, du reste. Ce mal m'enlève tout désir de déplacement, l'idée même d'un voyage me fatigue. Et que d'histoires, avec les lumières ! De plus, je ne sais plus marcher sans canne, tant mes jambes sont peu solides. Est-ce que tous ces embêtements ne vont pas me lâcher ? je l'espère sans trop y croire.
Il faut me pardonner, mon bon ami, de ne pas accepter votre offre si gentille. Je sais combien vous et la bonne Lette me gâteriez, sans compensation pour vous deux, sûrement, car si je reste compréhensive et sensible à l'excès, je n'ai plus de gaieté. Celle que je montre est mal venue, comme tout ce qui est forcé, et ne peut être communicative. Qui donc parmi nous ne porte pas une peine intérieure ?
[3]
Je connais quelqu'un qui est assez bien servi dans ce sens, et cela depuis tant d'années qu'elle n'en sait plus le compte
[4].
Il en est de certaines peines comme de ces maladies incurables qui résistent à tous les traitements et ne cèdent qu'avec la fin de nous-même. Et encore, savons-nous seulement si la bête ne s'est pas accrochée à nous pour l'éternité ?
Heureusement, pour adoucir notre vie il y a les enfants. Ceux-là, s'ils donnent du tourment, donnent tellement de joie en retour ! Même à moi, votre jacques en donne lorsque je le suis par la pensée, courant avec lui au poulailler, et que je vois sa bonne figure réjouie devant ses bêtes préférées. Et votre Huguette, quel beau visage, sûr et sain ! Et quelle allure ! Ne croyez-vous pas que celle-là écartera le mauvais de son chemin ?
Pour les miens, il y a peu de changement. L'aîné travaille et est heureux dans son ménage, mais le deuxième, revenu du régiment en avril, est en chômage depuis ce temps. Et cela malgré son courage, la parfaite connaissance de son métier et le dégoût profond d'un désœuvrement dont il ne prévoit pas la fin. Quant au troisième, qui vient d'avoir 17 ans, il veut être marin, mais pour être un gars de la marine, il faut peser au moins 50 K. Il s'est vu ajourné à cause de ses 47 K. seulement. Cela ne l'a pas fait rire.
Ce petit Parisien né à la fin de la guerre n'est pas bien costaud.
Lucile devient de plus en plus riche. Elle achète des terres dans le midi et des maisons dans St. Ra[phaël]. Elle reste gentille et affectueuse, mais sa tendre mère dont la malice augmente avec l'âge lui donne bien du tintouin. Heureusement que cette brave Lucile aime l'argent. Elle a au moins cette compensation.
Au revoir, mon bien cher ami. Embrassez bien Lette pour moi et dites à votre Huguette que je la trouve bien belle.
Votre bien affectueuse
M. Audoux
[1] Lettre envoyée le 2 octobre et parvenue à destination le 3
[3] Suivent deux mots rayés en cette fin de page.
[4] Il pourrait s'agir de Louise Roche.
";"Problèmes oculaires - Douce Lumière - Arrêt des voyages - Propos sur les enfants - Lucile et Louise";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 de la partie TEXTE"
388;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-01-13;;"Propos sur la santé - Douce Lumière - Les enfants - Many";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
Monsieur Antoine Lelièvre
Tribunal Civil de
Saint-Nazaire
LoireInférieure
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;382;Inédit
;;;"Lettre autographe
Voir la note 5 de la partie TRANSCRIPTION
";"[Paris,] 13 janvier 1935[1]
Mon bien cher ami,
Mauvais, les yeux, toujours mauvais. Ah ! les sales bêtes ! Cependant l'affreuse tache noire qui me bouchait presque complètement le jour commence à s'éclaircir. Si tout va bien dans trois ou quatre mois, je pourrai peut-être reprendre mon bouquin. On ne sait pas comme cela vous manque, un bouquin à faire ! Du temps que je vous parle de mes maux [sic], je continue par les oreilles . Des bourdonnements insupportables accompagnés de violents maux de tête. Je crois que vous avez eu cela pendant la guerre. Je n'ai pas besoin de vous les décrire. Et puis quoi encore ? Non, plus rien, je pense, tout au moins pour aujourd'hui.
Parlons vite de nos enfants tandis que le voile gris n'efface pas trop encore ce qui sort de ma plume. Cela ne tardera pas, hélas ! Je le sens, là, tout près, ce méchant voile.
Je suis contente de ce que vous me dites de votre Huguette et du solide Jacques
[2]. Les miens sont en bonne santé, mais que de tourments, et que de difficultés pour vivre !
Je crois vous avoir dit que l'aîné s'est marié il y a deux ans déjà. Ils font bon ménage mais voilà le mari sans travail depuis trois mois. Et vous savez, tout comme moi, que « quand il n'y a pas de foin au râtelier »… Ce qui est vrai pour les chevaux l'est également pour les hommes.
Le deuxième n'est pas encore marié, mais c'est tout comme. Charmante, la jeune personne, avec des qualités sérieuses. Le garçon, retour du régiment en avril dernier, a été en chômage pendant sept mois. Le petit, dix-sept ans, peu intelligent, fait du bricolage en attendant de s'engager dans la marine ou autre. C'est un enfant doux, affectueux, n'ayant rien à lui, donnant tout, ou se laissant tout prendre, ce qui revient au même.
Moi non plus je ne suis guère au courant de ce qui s'imprime
[3], se joue, ou se dit, pour la bonne raison que je ne peux plus lire. Ma future petite bru
[4] essaye bien de me lire les faits sensationnels, mais j'ai ce travers de ne pas écouter, ou de partir sur un mot qui m'emmène je ne sais où tandis que la lectrice continue, de sorte que lorsque je reviens, je ne sais plus de quoi il retourne. Et je n'ose pas le lui demander.
À vous mes meilleurs souhaits, mon cher ami, et un solide baiser, bien affectueux, à partager en famille.
Votre très vieille amie M. Audoux[5]
[1] Lettre envoyée le 14 et reçue le 15
[2] Les enfants de Lelièvre
[3] Réponse à une lettre que nous n'avons pas retrouvée
[4] Marie‑Rose Pirié (1905‑1989), dite « Many », épousera Roger d'Aubuisson (qui a sept ans de moins qu'elle) le 7 septembre 1935 à Bagnolet. En 1934, avec Roger et Many, Marguerite Audoux s'est rendue en Sologne et à l'Île‑d'Yeu.
[5] Le dernier paragraphe est écrit en haut à l'envers, et la signature suit de haut en bas à gauche.
";"Propos sur la santé - Douce Lumière - Les enfants - Many";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
389;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-06-22;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
Monsieur Antoine Lelièvre
Juge d'Instruction
Rue de la Havane, 28
Saint-Nazaire
Loire-Inférieure
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;386;Inédit
;;;"Lettre autographe
En haut du verso de l'enveloppe est indiqué :
Ex. Audoux. Rue Léopold-Robert, 10
Paris
";"[Paris,] 22 juin 1935[1]
Mon bien cher ami,
Me voici enfin. Ce n'était pas faute de me dire que vous attendiez après cette réponse à votre lettre, mais il y avait des empêchements. Ceux que vous connaissez déjà, et d'autres de toutes sortes causés par mon déménagement. Oui, mon bon Lelièvre, je déménage. On ne peut me reprocher de faire cette folie trop souvent puisqu'il y a exactement 30 ans que je vis en bon accord avec Léopold Robert
[2]. Je cède enfin mon Léopold et son pigeonnier à des pigeons plus jeunes et je vole, de mes ailes de 72 ans, jusqu'à la Convention. Vous ne pouvez pas savoir ce que cela me fait drôle de dire Convention au lieu de Léopold Robert. De plus, ce numéro impair
[3], 71, me reste difficilement en mémoire. Pourquoi pas 72 ? Nous aurions marché la main dans la main comme deux frères. Qu'est-ce qu'il vient faire là, ce jeune 71, puisqu'il est déjà sorti de ma vie ?
J'ai donc trouvé, dans une nouvelle construction, un tout petit et très gentil logement où je serai chauffée, et où je n'aurai que trois étages à grimper, juste la moitié d'ici. Mon 71 se trouve en face de l'hôpital Boucicaut, ceci dit pour que vous puissiez orienter votre pensée dans mes parages. Je tourne, heureusement, le dos à cet hôpital. En face de ma fenêtre, rien, ou presque rien. Une école, avec une immense cour plantée d'arbres, et une belle étendue de ciel. Le rêve, à Paris. Je compte y être installée au plus tard dans la première semaine d'août.
Ma santé, pour l'instant, est aussi bonne que possible. Je fais assez bon ménage avec mes trois compagnons de vieillesse, qui se nomment mauvais yeux, bourdonnements d'oreilles et vertiges du matin. À moi aussi on parle du foie. Le mien se conduit mal, paraît-il, mais je n'écoute guère, il y a des mauvaises langues.
Les enfants vont bien. Le travail manque pour les deux grands, mais le petit est content de son sort. Il est dans une école d'horticulture près de Saint-Brieuc, où il refait sa santé en apprenant son métier
[4]. La marine n'a pas voulu de lui. Il n'était pas assez costaud
[5].
Le Chemin de la Croix[6] est toujours sous cloche. Je pense à lui de temps en temps. C'est toujours autant.
Non, hélas ! rien ne recommence. Si seulement on pouvait oublier ! Si on pouvait remplacer un espoir par un autre espoir ! Mais non, le passé est là, qui vous taraude l'âme et le cœur et finit par se faire aimer comme un bien indispensable
[7].
Lucile est allée faire un tour en Italie avec son Chou
[8]. Traduisez son mari
[9]. Je suppose qu'elle a gagné à la loterie car je n'imagine pas qu'une Lucile et un Chou aient pu fouiller dans leur cassette pour une pareille dépense. Leur dernière carte
[10] venait de Venise. Ils ont visité toutes les grandes villes. C'est elle, j'en suis sûre, qui a voulu ce voyage. Elle a l'esprit très ouvert aux choses d'art. Lui, mon Dieu, il pourrait aussi bien s'appeler Chou-Rave, mais c'est un brave homme, qui aime sa L. et fait tout ce qu'elle veut. Peut-être, aussi, cette fille aimante et dévouée a-t-elle voulu échapper pendant un temps à ce misérable déchet de malice, pour ne pas dire plus, qu'est devenue sa mère.
Au revoir, meilleure santé et surtout bon courage. Mon bon souvenir à Lette et mon baiser affectueux pour tous.
Marguerite Audoux
[1] Lettre parvenue à destination le 23
[2] Voir
supra la partie DESCRIPTION de la présente lettre
[3] Marguerite Audoux habitait au 10 de la rue Léopold‑Robert.
[4] Rappelons que Maurice se trouve dans une école professionnelle religieuse à S
t‑Ilan, pour devenir horticulteur.
[5] Le 14 janvier 1935, la romancière avait écrit, sur la recommandation d'un autre médecin, le docteur Grenaudier, au Docteur Heuyer, qui tenait une clinique rue de Vaugirard :
« [J]e désirerais vivement connaître l'état de santé du jeune d'Aubuisson, et savoir de vous‑même ce qu'il adviendra de lui lorsqu'il sortira de votre maison. » (Manuscrit personnel, trouvé à la librairie des Amazones à Paris). Marguerite Audoux reçut le 19 une réponse du médecin, qui confirmait le rendez‑vous (Fonds d'Aubuisson, corpus complémentaire, chez Bernard-Marie Garreau).
[6] Le futur
Douce Lumière
[7] Expression du drame profond de Marguerite Audoux, qui n'a jamais pu régler son compte avec son passé et a opté pour le dolorisme
[9] son est ajouté dans l'interligne supérieur.
[10] Ce mot est ajouté dans l'interligne supérieur.
";"Déménagement rue de la Convention - Propos sur la santé - Les petits-neveux - Douce Lumière - Lucile";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 9 et 10 de la partie TRANSCRIPTION"
390;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-07-23;;"Huguette et Jacques Lelièvre - Propos sur la santé - Les petits-neveux - Mariage de Lucile - Humeurs de Louise - Léon Werth - Douce Lumière
";"Lelièvre, Antoine";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"
Monsieur Antoine Lelièvre
Juge d'Instruction
Rue de la Havane, 28
Saint-Nazaire
Loire-Inférieure
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre";;;393;Inédit
;;;"Lettre autographe
En haut du verso de l'enveloppe est écrit :
Ex. Audoux rue de la Convention, 71
Paris
";"[Paris,] 23 juillet 1936[1]
Mon bien cher ami,
Sûr que non, que je ne vous oublie pas. Je dirais même que vous êtes parmi mes amis éloignés un de ceux auxquels je pense le plus.
Quelle chance que votre Huguette marche si bien dans le sens que vous désirez.
Jacques, sans doute, fera son chemin dans un autre sens
[2]. Et encore, on n'en sait rien. Tant qu'un garçon n'a pas atteint 20 ans, c'est encore un enfant, même s'il est un géant. Si, si, je me souviens très bien du gros garçon à l'air endormi qu'était Jacques lors de votre dernier passage à Paris. À quand le prochain ?
Ici, comme santé, pour mon compte, ça pourrait aller mieux. Autrefois je luttais contre un tas d'ennuis et de bobos, maintenant la vieillesse se met d'accord avec eux et je me résigne, en attendant la fin. Cette fin, je la vois venir à tout petits pas, mais tout de même elle avance. J'aime mieux vous dire que je n'en prends pas le moindre souci. J'ai fait ma part dans la vie. J'ai bien gagné le long, le très long repos
[3].
Mes enfants vont bien. L'un d'eux vient de me donner un nouveau petit-neveu, un adorable bébé que j'ai tout de suite appelé Jolibeau.
Lucile a, cette fois, passé devant la mairie et se nomme Mme Georges Rimbert, elle devient de plus en plus riche et reste toujours charmante avec moi. La mère m'a voué une de ces haines qui vient certainement de son pauvre cerveau dérangé et à laquelle je n'attache aucune importance.
Je ne vois réellement plus personne des gens que nous connaissions, à part Léon Werth et sa femme qui est charmante.
Je
[4] suis tout entière à mon
Chemin de la Croix[5]. Comme ma vue est un peu meilleure ces temps-ci, j'en profite. Et je n'ai plus qu'un chapitre à mettre debout. J'ai fait ce livre à mon goût, mais je ne suis pas sûre que ce sera au goût des autres.
Au revoir, mon très cher ami.
J'envoie un gros, un très gros baiser à partager en quatre. -
Votre bien affectueuse
Marguerite Audoux
[1] Lettre parvenue à destination le 24
[2] Huguette et Jacques sont, rappelons‑le, les enfants de Lelièvre.
[3] final est rayé après
repos.
[4] Le
Je est précédé de
J'en.
[5] Douce Lumière, qui paraîtra après la mort de la romancière
";"Huguette et Jacques Lelièvre - Propos sur la santé - Les petits-neveux - Mariage de Lucile - Humeurs de Louise - Léon Werth - Douce Lumière";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 3 et 4 de la partie TRANSCRIPTION"
391;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-01-21;;"Demande de rendez-vous";"Grasset, Bernard";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Bernard Grasset : 195 - 196
";;Paris;;"Bibliothèque littéraire Jacques Doucet. Série MS 22.674";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Bernard Grasset";;;195;Inédit
;;;"Lettre autographe (feuille simple perforée)
";"
[Paris,] Le 21 janvier 1913
Monsieur,
Voulez‑vous être assez aimable de me dire quel jour et à quelle heure vous pourriez me recevoir. Je désirerais vous parler au sujet d'un manuscrit[1].
Agréez, je vous prie, Monsieur, l'assurance de ma sympathie.
Marguerite Audoux
Rue Léopold‑Robert, 10.
[1] Jean et Louise d'Antonin Dusserre. Voir la lettre 193
";"Demande de rendez-vous";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
392;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-01-25;;"Annulation de rendez-vous";"Grasset, Bernard";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Bernard Grasset : 195 - 196";;Paris;;"Bibliothèque littéraire Jacques Doucet. Série MS 22.674.";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Bernard Grasset";;;196;Inédit
;;;"Lettre autographe (feuille double perforée)
";"
[Paris,] Samedi [25 janvier 1913]
Monsieur,
Pardonnez‑moi de vous avoir dérangé inutilement. L'auteur du manuscrit que j'avais l'intention de vous soumettre vient de m'aviser qu'il était sur le point de s'entendre avec son éditeur[1].
Encore une fois, Monsieur, je vous prie d'agréer toutes mes excuses pour ce dérangement, et veuillez croire à ma très sincère sympathie.
Marguerite Audoux
[1] On ne saurait affirmer lequel, puisque finalement, l'ultime solution consistera pour Dusserre à se faire d'abord éditer à Londres dans la traduction de John Raphaël, puis à Paris dans le Supplément de L'Illustration des 8 et 22 novembre et du 13 décembre 1913, et enfin chez Calmann‑Lévy en 1915. Voir la lettre 198 de Marguerite Audoux à Le Lièvre : « Mon protégé aveugle est venu quelques jours ici […], la librairie universelle prendra sûrement son livre […] ; Raphaël l'a déjà traduit en anglais. »
";"Annulation de rendez-vous";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
393;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1916-10-06;;"Élisabeth Lelièvre (née Dollorenzi), épouse de Jacques Lelièvre, est désignée, dans l'abondante correspondance au mari, par son diminutif Lette.
";"Lelièvre, Élisabeth";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Madame Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre";;;239;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris,] 6 octobre 1916[1]
Ma chère Amie,
Voici votre part de poilu
[2]. J'avais promis à mon bon ami Lelièvre de vous l'envoyer.
J'espère que vous avez des bonnes nouvelles de lui, et j'espère aussi qu'il me donnera bientôt son adresse afin que je puisse lui envoyer les photos promises
[3].
Je vous embrasse bien tendrement.
M. Audoux
[1] Lettre parvenue le 17
[2] Faute d'indices, on peut tout imaginer : des photos, des vivres, ou tout autre document qui, apparemment, est joint à cet envoi.
[3] Voir le p.-s. de la lettre 240
";"Lettre amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
394;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1917-03-09;;"Numéro du secteur d'Antoine Lelièvre";"Lelièvre, Élisabeth";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre : 61 – 66 – 67 – 73 – 75 – 79 – 82 – 92 – 96 – 103 – 110 – 114 – 116 – 117 – 121 – 123 – 126 – 127 – 134 – 136 – 153 – 155 – 157 – 158 – 163 – 172 – 173 -176 – 188 – 193 – 194 – 197 – 198 – 199 – 200 – 205 – 206 – 207 – 210 – 211 – 213 -214 – 215 – 216 – 219 – 220 – 221 – 222 – 224 – 228 – 230 – 231 – 232 – 233 – 234 – 235 – 236 – 237 – 238 – 240 – 241 – 243 – 244 – 246 – 247 – 248 – 249 – 251 – 252 – 252 BIS – 253 – 256 – 257 – 260 – 261 – 265 – 271 – 282 – 298 – 301 – 302 – 306 – 326 – 335 – 343 – 346 – 347 – 352 – 354 – 355 – 356 – 363 – 369 – 374 – 382 – 386 – 393
Lettres de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre : 239 – 242
Lettre de Marguerite Audoux à M. et Mme Lelièvre : 281
";;Paris;"Madame Antoine Lelièvre
Le Grand Logis
à Mayenne
Mayenne
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Élisabeth Lelièvre";;;242;"Inédit
";;;"Lettre autographe
";"
Paris le 9 mars 1917[1]
Ma chère Amie,
Voulez‑vous être assez gentille de me donner le numéro du Secteur de votre mari
[2] ?
Il a omis de le faire dans ses dernières lettres et le timbre militaire porte pour chacune d'elles un secteur différent.
Est‑il toujours Caporal signaleur ?
Je vous embrasse bien affectueusement.
M. A.
[1] Lettre parvenue à destination le 10
[2] Il s'agit du S. P. 24 (voir la lettre suivante).
";"Numéro du secteur d'Antoine Lelièvre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
395;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-11-18;;"Dans son aimable missive du 9 septembre 1994, où il nous joint copie des six lettres d'Émile Guillaumin, David Roe nous renseigne ainsi :
« Les archives Émile Guillaumin conservent cinq lettres de la romancière, ou plus exactement, trois lettres de deux ou trois pages[1], deux cartes postales[2] et une carte de visite non datée. Les lettres de Guillaumin semblent perdues.
Si les lettres, datées entre 1920 et 1922, semblent fixer les rapports entre les deux écrivains du peuple fermement dans l'après‑guerre, deux des cartes témoignent d'un contact épistolaire bien antérieur.
On sait d'après le livre de Guillaumin sur Philippe[3] que celui‑ci avant sa mort lui avait parlé de Marguerite et ses premiers écrits. En juin 1910, Guillaumin évoquait assez longuement pour Charles Bruneau[4] sa lecture de Marie‑Claire
, qui venait de paraître en feuilleton dans La Grande Revue
, à laquelle lui aussi collabora. Il trouvait la troisième partie «un peu moins naturelle
» que les autres, et louait surtout, dans la forme, «cette façon d'évoquer les choses sans les dire tout à fait.
» Il disait avoir connu «depuis longtemps certains épisodes de l'œuvre par le pauvre Charles‑Louis Philippe
»,
mais s'étonnait un peu de ses «grandes qualités de conteuse
», ayant vu chez Mme Philippe une lettre d'elle «quelconque et bourrée de fautes d'orthographe
[5]».
»
[1] Lettres 278, 286 et 291
[3] Guillaumin, Émile,
Charles‑Louis Philippe, mon ami, Grasset, 1942
[4] Voir
Cent dix‑neuf Lettres d'émile Guillaumin (dont 73 inédites) (1894‑1951), éditées par Roger Mathé, Klincksieck, 1969, p. 86‑89 (lettre 27, du 22 juin 1910, de Guillaumin à Charles Bruneau).
";"Guillaumin, Émile";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Émile Guillaumin : 84 – 174 – 278 – 286 – 291 - 333
";;;;"Archives Émile Guillaumin";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Émile Guillaumin";;;278;Inédit;;;"Lettre autographe";"[S. l.] 18 novembre 1920
Cher Monsieur Guillaumin,
Je serais bien désolée de ne pas vous répondre, alors que Monsieur Depresle
[1] m'a obligée de lui répondre trois fois pour lui dire la même chose.
Il n'est pas le premier qui ait l'idée d'une anthologie de manuels [sic], car si j'ai
[2] bonne mémoire, c'est au moins la quatrième demande de ce genre que je reçois depuis un an. Naturellement, j'ai toujours refusé. Il est bien évident que si j'accepte pour l'un il faut que j'accepte pour tous, et Dieu sait où cela s'arrêtera !
Je n'ai rien à dire contre votre compatriote qui vaut peut‑être mieux que beaucoup, ainsi que vous le croyez. Mais je suis déconcertée par ces gens qui vous intiment l'ordre de leur envoyer immédiatement tous vos bouquins, plus ceci, plus cela, et encore ceci, et encore cela, et puis encore autre chose, moyennant quoi ils seront assez aimables de vous fourrer dans leur antho[logie].
Ma santé est mauvaise, très mauvaise. Et aussi, je suis lasse, cher Monsieur Guillaumin, affreusement lasse de cette curiosité intense qui s'attache à mon passé et à mon présent et qui, sous prétexte d'œuvres littéraires indispensables, fouille ma vie privée et ne me laisse pas de répit.
J'admire votre modestie, de vous effacer ainsi devant moi, et de prétendre que l'antho[logie] de votre compatriote perdra de sa valeur si je n'y figure pas
[3]. Pour en revenir à votre compatriote, je suis persuadée qu'il n'aura pas de peine à trouver un éditeur car il me paraît ne pas connaître d'obstacles pour arriver à son but
[4].
Non, certes, le bon Philippe ne m'eût pas déconseillé cette
[5] collaboration
[6], mais il ne me l'eût pas conseillée non plus, sachant combien j'ai besoin de tranquillité et de recueillement pour mener à bien mon travail.
Ne m'en veuillez pas, cher Monsieur Guillaumin, car je vous assure que je regrette très sincèrement de ne pas vous donner satisfaction.
Bien cordialement à vous.
Marguerite Audoux
[1] Gaston Depresle prépare une
Anthologie des écrivains ouvriers.
[3] Les lettres de Guillaumin à Marguerite Audoux semblent perdues.
[4] votre compatriote est écrit, dans l'interligne, au‑dessus d'un
lui barré.
[
5] cette est écrit en surcharge au‑dessus de
une.
[6] Tel était sans doute l'un des arguments de Guillaumin pour persuader la romancière d'accéder à la demande de Depresle.
";"Gaston Depresle - Refus d'être l'objet d'anthologies";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2, 4 et 5 de la partie TEXTE"
396;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922-04-22;;"Écrivain de la glèbe, comme Antonin Dusserre, Émile Guillaumin (1873-1951) évoque la vie rurale de façon réaliste, notamment avec La Vie d'un simple. Il dépasse cependant le régionalisme pour accéder à un véritable humanisme – ce en quoi il rejoint Marguerite Audoux. Les premiers contacts entre les deux écrivains sont épistolaires. Si l'on s'en tient à l'article de Guillaumin du 11 décembre 1937 écrit pour Les Nouvelles Littéraires (« Première et dernière visite à Marguerite Audoux »), il entendit d'abord parler d'elle en 1908 par Charles‑Louis Philippe ; puis il lui rendit visite en 1928, et enfin en mai 1936. Il admire la romancière, qu'il considère, bien au‑dessus de lui, comme un pur artiste. Nous reproduisons ici l'article laudatif qu'il écrit sur Le Chaland de la Reine :
« A propos du Chaland de la Reine
Au mois de septembre 1909, Charles‑Louis Philippe, en vacances à Cérilly, m'annonçait un prochain livre révélateur :
«C'est l'œuvre d'une femme du peuple, de bonne heure orpheline et dont la vie fut pénible. Ancienne ouvrière d'usine, elle est maintenant couturière. Je la connais depuis longtemps : née à Sancoins, elle est presque notre compatriote[1]. Ce fut une surprise pourtant que de l'entendre, un jour de l'autre hiver, me lire des pages de ses souvenirs d'enfance. Elle sait tout juste l'orthographe et se tire mal de la ponctuation, mais elle est, d'instinct, une merveilleuse artiste. Nous en reparlerons…»
Nous ne devions pas en reparler, hélas ! Nous ne devions pas nous revoir. Trois mois après, Philippe, à trente quatre ans, disparaissait dans la nuit éternelle…
Dans le N° à lui consacré par la Nouvelle Revue française le 15 février 1910, Marguerite Audoux, avec infiniment de tact, évoquait des épisodes de leurs rapports anciens. Elle était pour lui la bonne camarade, la vieille amie, la sûre confidente. Telle carte, qu'il lui adressait de sa petite ville en 1907, est charmante de bonhomie affectueuse, de chaude sympathie[2]… Il la tenait au courant de ses travaux. Il ne lui cachait rien de ses aventures sentimentales, ni de ses déboires. Lorsqu'il allait à la campagne, les dimanches d'été, avec quelques familiers, il tenait à ce qu'elle fût de la partie : ‑ cette recluse, toute la semaine courbée sur l'humble tâche, dans la mansarde étroite, avait besoin de faire provision d'air salubre et de contempler des horizons vastes !
Certes, le contact fréquent de l'écrivain au grand cœur et de ses amis dut avoir une grosse influence sur la vocation tardive de l'ouvrière.
Ces pages de gratitude et de douceur attendrie sont les premières que je connus d'elle. Quelques mois après, La Grande Revue publiait Marie‑Claire. Et Les Cahiers nivernais offraient à leurs quatre cents abonnés le régal du Chaland de la Reine. Paul Cornu, directeur, leur disait dans une présentation sobre et sûre qu'ils allaient goûter le charme de cette langue si aisée, si claire, de cette imagination si fraîche – et qu'ils penseraient à la couturière pour se persuader une fois de plus que les richesses du cœur et de l'esprit ne sont le privilège d'aucune caste sociale.
Neuf récits se trouvaient réunis en ce mince recueil. Choses vues, impressions et souvenirs. La vie n'est pas compliquée ; les grands drames demeurent exceptionnels où interviennent le poignard et le revolver. Mais chacun poursuit son rêve auquel s'opposent les rêves des autres – ou leurs appétits.
L'observation chez Marguerite Audoux s'exprime en touches légères, d'un relief saisissant, sur un fond toujours un peu mystérieux et flou.
Un enfant vivait à Paris, près du canal St‑Martin, et l'intérêt de ses jours se concentrait sur le chargement, le déchargement et le défilé des bateaux. Orphelin, le voici transporté dans les Ardennes, chez une tante revêche où il serait très malheureux s'il n'y avait encore, à quelque distance, un canal. Il s'échappe toujours par là, regarde les chalands passer – et, croyant avoir découvert un jour celui de la reine, il meurt de son excès d'imagination…
Le soir de l'enterrement de leur oncle, deux jeunes filles, les deux sœurs, seules dans l'appartement, nerveuses et troublées s'affolent d'un jeu d'ombres, d'un bruit de chute inexpliqué. Mais d'instinct, elles se mentent l'une à l'autre pour se rassurer…
C'est très délicat, très juste de ton, très beau…
Les scènes d'hôpital ne sont pas de qualité moindre – qu'il s'agisse de la vieille mère qui ne veut pas se laisser opérer ou de Catiche l'enfant sauvage, qui résiste aux « autorités » mais subit doucement l'influence de la petite Yvonne, sa voisine de lit, mourant d'une maladie de cœur.
De plus haute classe peut‑être est « L'Incendie », avec ses notations descriptives d'une objectivité puissante, le « comportement » des locataires du sixième devant le danger imminent, la réaction quand il n'est plus rien à craindre. C'est un tableau d'humanité à nu où l'émotion parfois poignante se tempère d'un sourire amusé, d'un sourire de condescendance à l'égard des ridicules et des faiblesses de chacun…
L'embarquement des poulains dans l'île offre la même valeur descriptive, les mêmes qualités émotives : c'est un chef‑d'œuvre de « rendu » baigné de poésie, de tendresse.
Tandis que « Mère et fille » présente un tableau de psychologie familiale d'une intensité peu commune.
*
* *
À cause du Chaland de la Reine, nous étions quelques‑uns, à l'automne de 1910, qui tenions Marguerite Audoux pour une artiste d'une rare originalité, d'un charme profond, d'un goût très sûr. Et le coup de foudre de Marie‑Claire – que fit plus retentissant l'heureuse présentation de Mirbeau – ne pouvait nous surprendre.
Douze ans après, nous sommes quelques‑uns encore à nous étonner qu'aucun éditeur n'ait publié à nouveau Le Chaland.
Mais les contes, paraît‑il, ne se vendent pas. Et qu'importe alors que demeurent ignorées des pages vibrantes d'humanité, des tableautins délicieux, de purs joyaux ?
Émile GUILLAUMIN »
(Les Primaires, 3e série, n° 8, août 1922, p. 322‑324).
[1] Rappelons qu'Émile Guillaumin est d'Ygrande, dans l'Allier, à treize kilomètres au sud‑est de Cérilly. Au nord de ces deux petites villes, Sancoins, dans le Cher, est à vingt‑huit kilomètres de Cérilly, et à trente‑quatre d'Ygrande. Les trois romanciers sont donc bien des « compatriotes ».
";"Guillaumin, Émile";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Émile Guillaumin : 84 – 174 – 278 – 286 – 291 - 333
";;Paris;;"Archives Émile Guillaumin";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Émile Guillaumin";;;286;;;;"Lettre autographe";"Paris, le 22 avril 1922
Rue Léopold‑Robert, 10.
Cher Monsieur Guillaumin,
Le Directeur des
Primaires[1] m'écrit que vous voulez bien faire un article pour le N
° spécial qu'il doit
[2] me consacrer
[3].
Je vous en remercie.
Au cas où vous n'auriez pas en votre possession les
Cahiers Nivernais[4], je peux vous envoyer les contes détachés.
Sur l'amitié qui nous liait, Philippe et moi, je pourrais vous en dire long, mais je ne sais pas l'écrire.
Je peux seulement vous dire que j'ai connu Philippe en 1900, et que notre amitié toute spontanée a toujours été en progressant. Vous en trouverez la preuve dans les six lignes de cette carte de 1907
[5] que je joins à ma lettre, et que vous pourrez publier si vous le jugez à propos. Personne que moi
[sic], encore, ne connaît cette carte.
Vous pourrez consulter aussi les
Souvenirs que j'ai donnés à la
NRF[6] consacrée à Philippe. Je peux vous prêter ce N
o s'il vous manque.
Je ne sais rien de Dusserre depuis deux ans. La guerre a passé entre nous, et là où la guerre passe… Son adresse est : Carbonat (Cantal)
[7].
J'ai vu hier l'ami Damase
[8]. Nous avons longuement parlé de vous et je sais que vous êtes père d'un petit garçon
[9]. Je vous envie un peu ; j'aime tant les tout petits !
Au revoir, cher Monsieur Guillaumin. Ne craignez pas de me demander les renseignements dont vous aurez besoin, et croyez à ma très grande sympathie.
Marguerite Audoux
[1] Camille Belliard (voir le P. S. de la lettre 285)
[2] Il semble que
doit soit écrit par‑dessus un
vou (début de
voudrait ?)
[3] Guillaumin le fera en effet. Voir la note
8 de la lettre 285
[4] C'est‑à‑dire
Les Cahiers nivernais et du Centre, la publication mensuelle où parurent les neuf contes du
Chaland de la Reine (objet de l'article de Guillaumin) en juin‑juillet 1910, dans les 21
e et 22
e fascicules.
[5] Carte postale (3) du 2 octobre 1907
[6] Audoux (Marguerite), « Souvenirs », in Numéro spécial de la
NRF consacré à Charles‑Louis Philippe, 15 février 1910, p. 195‑202
[7] La mention de cette adresse a été ajoutée après coup, d'une écriture différente (droite) et resserrée. Dusserre s'éteindra le 16 novembre 1927.
[8] Journaliste ami d'Émile Guillaumin, dont ce dernier parle à Valery Larbaud (voir les
Cent‑dix‑neuf lettres d'Émile Guillaumin, éditées par Roger Mathé, Klincksieck, 1969, p. 132), Léon Damase s'appelait de son vrai nom Léon de Groslier. Après la guerre de 1914‑1918, ses relations avec Émile Guillaumin s'espacèrent.
[9] Guillaumin a eu quarante‑huit ans le 10 novembre. Le « petit garçon » est Jean Guillaumin.
";"Préparation du numéro spécial des Primaires consacré à la romancière";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 2 de la partie TEXTE"
397;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922-06-21;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 286";"Guillaumin, Émile";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Émile Guillaumin : 84 – 174 – 278 – 286 – 291 - 333
";;Paris;;"Archives Émile Guillaumin";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Émile Guillaumin";;;291;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris,] 21 juin 1922
Cher Monsieur Guillaumin,
Je trouve enfin un moment pour vous remercier de votre article
[1]. Chaque jour je voulais le faire, mais tant de choses se mettent en travers de nos vouloirs !
J'imagine qu'avec un si grand tourment dans votre maison, vous avez dû vous faire violence pour prendre la plume. Je vous en suis d'autant plus reconnaissante.
Je l'aime beaucoup, votre article, et je sais que M. Belliard
[2] le trouve aussi très bien.
Non, je n'ai pas reçu de vous La Vie d'un simple. Je l'ai lue chez Philippe, c'est‑à‑dire très mal : quelques pages de temps en temps, selon les heures que j'avais de libres, et j'en avais si peu de libres, alors ! Je serais bien contente de recevoir un exemplaire de l'édition Nelson.
Je n'ai pas revu ce bon Damase
[3] depuis Pâques. Je suppose qu'il est retourné en Roumanie pour affaires. Ce brave ami ne me paraît pas être un fameux faiseur d'affaires, et je ne suis pas très tranquille sur son avenir.
Dans une quinzaine je serai à l'Île d'Yeu, avec mon fils adoptif
[4]. J'ai eu grand peine à obtenir un mois de vacances pour lui. Les patrons sont regardants pour les vacances des apprentis, même quand ceux‑ci les prennent à leur compte
[5]. Cependant un gosse de Paris a grand besoin d'un mois d'air pur après une année de travail dans un atelier plus ou moins aéré.
Je voudrais que Madame Guillaumin se remette vite
[6] et que votre bébé pousse sans peine. Il y a de durs moments dans la vie, mais quand le mieux arrive on ne pense plus au mal qui s'en va.
Bonne santé à tous, cher Monsieur Guillaumin, merci encore, et veuillez croire à ma sincère sympathie.
Marguerite Audoux
[1] Les lignes en question, rappelons‑le, sont consacrées au
Chaland de la Reine, et destinées au Numéro spécial des
Primaires.. En voir la reproduction dans la partie DESCRIPTION de la letre 286
[2] Voir la note
4 de la lettre précédente
[3] Voir la note
9 de la lettre 286
[5] Rappelons que Paul, qui a alors quinze ans et demi, est apprenti orfèvre (fait mentionné dans la lettre 285 à Larbaud).
[6] De son accouchement difficile
";"Remerciements pour l'article des Primaires - La Vie d'un simple - Léon Damase - Projet d'aller à l'Île-d'Yeu - Paul d'Aubuisson";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
398;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-12-06;;"Né à Arnac (Cantal), Étienne Marcenac (1874-1956) monte à Paris au début du XXe siècle. En 1908, il fonde et dirige La Musette, « revue artistique et littéraire, organe de la Société des originaires du Massif Central ». (En 1910, paraît sous son nom un recueil de poésies intitulé Quenouilles et musettes). Dans La Semaine auvergnate du 30 juin 1910, E.-B. Dalverny mentionne qu’Antonin Dusserre, ami de Marguerite Audoux, a été primé pour un de ses écrits en prose dans La Musette. Sans doute Dusserre est-il le lien entre Marcenac et la romancière, qui a sans doute fait la connaissance du poète lors d’un de ses séjours chez Dusserre, à Carbonat, distant d’Arnac d’une quarantaine de kilomètres, ou encore à Paris, où l’écrivain-paysan vient lui rendre visite afin qu’elle l’aide à trouver un éditeur pour Jean et Louise.";"Marcenac, Étienne";;Bon;Correspondance;Français;;;;;"Collection personnelle de Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe rédigée à l’encre violette sur une feuille de cahier d’écolier";"Lettre de Marguerite Audoux à Étienne Marcenac";;;360A;Inédit;;;;"6 Décembre 1932
Mon cher Marcenac,
Chaque fois que j’ouvre à l’ombre des bouleaux, les mêmes mots, sur l’auteur, se retrouvent dans ma pensée. « âme fraîche. Doux cœur, Esprit clair et sentiments très purs ».
Je vous remercie de m’avoir envoyé ce livre.
À vous de bonne amitié toujours.
Marguerite Audoux";"Remerciements laudatifs pour l’envoi d’un recueil de poèmes, A l’ombre des bouleaux";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
399;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-01-20;;"Deuxième manuscrit à porter à Fasquelle";"Fasquelle, Eugène";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;;"Médiathèque de Bourges. Lettre autographe inédite signalée par David Roe qui, le 4 septembre 1995, nous envoya une photocopie du catalogue de la librairie Jean-Luc Devaux, à Moulins (à une édition originale sur Hollande de De la Ville au moulin était jointe la lettre autographe); le libraire nous avait envoyé une photocopie de la lettre le mois précédent; Madame E. Dousset, de la Médiathèque de Bourges (qui acheta le livre et la lettre) nous en envoya également une le 18 juin 1998. Que tous ces intermédiaires soient de nouveau vivement remerciés, dont l'attention n'a d'égal que l'efficacité.";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Eugène Fasquelle";;;308;Inédit;;;"Lettre autographe";"
[Paris,] 20 janvier 1926
Oui, cher monsieur Fasquelle, j'ai un deuxième manuscrit
[1] que je compte vous porter dans le courant de la semaine prochaine. Pas d'épreuves du
Journal[2]. Comme le dit si bien Descaves, la publication en feuilleton a des exigences, et ce qui ne trouve pas sa place dans le feuilleton la trouve parfaitement dans un livre.
La publication au
Journal commencera dans quelques jours
[3]. Si le public ne crie pas trop contre cette histoire simple
[4], et que la publication n'en soit pas arrêtée en cours, ce que j'espère, il y en aura pour 30 ou 35 jours. Quant au livre, je ne sais pas très bien, je pense qu'il sera, à quelques pages près, le même que
L'Atelier de M[arie]
C[laire]
[5].
Recevez mes bonnes amitiés, cher Monsieur Fasquelle.
Marguerite Audoux
[1] Il s'agit de
De la ville au moulin.
[2] Pas d'épreuves du Journal a été rajouté dans l'interligne supérieur au‑dessus de la suite du texte (au‑dessus de
Comme le dit si). Cette précision supplémentaire est naturellement développée par les propos qui suivent. Le texte du feuilleton (la prépublication) peut couramment, en effet, être amputé de certains passages qui apparaîtront dans l'ouvrage de librairie, et cela pour des raisons diverses. Voir ce que dit Marguerite Audoux à Lelièvre dans l'antépénultième paragraphe de la lettre 261, à propos de la prépublication de
L'atelier de Marie‑Claire dans
L'Excelsior :
« Il manque des pages que j'ai dû couper pour ne pas froisser certaines lectrices qui ne savent pas qu'une femme devient enceinte et qu'elle accouche. »
[4] Ici, les propos concordent avec ceux de Descaves dans son article du 19. (Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 306)
[5] Il s'agit bien évidemment du nombre de pages. En effet, dans la même édition,
L'Atelier de Marie‑Claire en compte 259, et
De la ville au moulin 253.
";"Deuxième manuscrit à porter à Fasquelle";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 2 de la partie TEXTE"
400;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1925-04-09;;"Bourdonnements d'oreilles";"Jourdain, Francis";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Francis Jourdain : 303 – 364 – 391
Lettres de Francis Jourdain à Marguerite Audoux : 245 – 313 – 327 – 348 – 349 – 387 - 392
";;Saint-Cyr-sous-Dourdan;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Saint-Cyr-sur-Doudan;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre dictée";"Lettre de Marguerite Audoux à Francis Jourdain";;;303;Inédit;;;"Seule la signature (Marguerite Audoux) est de l'écriture de la romancière. Tout le reste est écrit par Paul d'Aubuisson, avant la signature de sa tante, et sous sa dictée (elle est sans doute trop souffrante pour écrire elle‑même). Après la signature, le rédacteur ajoute un mot personnel :
Mon cher Francis,
Ma tante m'avait télégraphié de venir la chercher le plus vite possible, mais nous [n'] avons pas pu partir, étant alitée [sic] à cause de sa fièvre ; aujourd'hui la fièvre a baissé et ma tante pense être assez d'aplomb pour pouvoir rentrer mardi ou mercredi.
Tante a oublié de vous dire que le médecin a trouvé un détraquement du coeur et ma tante se plaint de palpitations et de frissons nerveux. Demain ou après‑demain, je vous téléphonerai samedi vers midi.
Je vous embrasse de tout coeur, mon cher Francis.
Paul
chez Mme Muller
à Saint‑Cyr‑sur‑Dourdan
Seine-et-Oise
N.B. : Nous ne mentionnons ni les ratures ni la dysorthographie quasi... héréditaire.
";"Saint‑Cyr‑sur‑Dourdan
9 avril 1925
Mon cher Francis,
Je souffre de bourdonnements d'oreilles devenus insupportables, avec fièvre par instants. Le médecin d'ici affirme que cela est dû à l'artériosclérose. C'est bien possible. En tout cas, il me faut rentrer à Paris pour me faire soigner, car ces bourdonnements sont si violents dès qu'arrive la fièvre, que j'en perds le goût de la vie.
Veux‑tu demander à Wallon
[1] si c'est de son ressort et s'il me prendrait dans son hôpital pour quelque temps, car je ne pourrais pas rester rue Léopold‑Robert, où les bruits de la rue ne feraient qu'augmenter mon mal déjà si grand.
Si tu vois un autre moyen à m'indiquer, fais‑le, car réellement ma tête est en mauvais état.
Je t'embrasse bien.
Marguerite Audoux
[1] Ami médecin de Francis Jourdain
";"Bourdonnements d'oreilles";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
401;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1933-06-29;;"Santé - Projet de livre";"Jourdain, Francis";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Francis Jourdain : 303 – 364 – 391
Lettres de Francis Jourdain à Marguerite Audoux : 245 – 313 – 327 – 348 – 349 – 387 - 392
";;Paris;;"Fonds Nina Gubisch";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Francis Jourdain";;;364;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris,] Jeudi [29 juin 1933]
Je regrette, tu t'en doutes, mon bon Francis, de t'avoir manqué dimanche
[1]. Je m'absente à peu près une fois par an le dimanche, et c'est justement ce jour-là que tu viens. Tu vois comme c'est.
Pour répondre à tes trois questions
[2], voici : - Je vais très bien, c'est-à-dire avec les
[3] mille petites misères qui nous restent fidèles jusqu'à la fin.
Ce que je fais ? Un bouquin qui ne sera sans doute jamais fini
[4], mais qui m'intéresse et m'empêche de ressasser cet ennui qui me tenaillait depuis qu'à la maison il n'y avait plus d'enfant.
Ce que je deviens ? – Une très vieille femme à cheveux blancs, qui aura 70 ans la semaine prochaine
[5], et qui continue à aimer ses amis de tout son coeur.
Embrasse tous les tiens pour moi.
Ta bien affectueuse
Marguerite Audoux
[2] La lettre de Jourdain à Marguerite Audoux n'a pas été retrouvée.
[3] les a été rajouté dans l'interligne supérieur entre
avec et
mille.
[4] Marguerite Audoux annonce (sur un billet) la mise en chantier de
Douce Lumière le jour même de ses soixante‑dix ans, le 7 juillet suivant (cette annonce n'est donc pas un projet, mais la formulation de ce qui est déjà sur le métier). On sait que, contrairement à ce que Marguerite Audoux écrit à Jourdain, le livre sera achevé
in extremis et paraîtra neuf mois après la mort de la romancière.
[5] Détail d'importance puisqu'il permet la datation. Le 7 juillet est le vendredi de la semaine suivante.
";"Santé - Projet de livre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 de la partie TEXTE"
402;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-02-02;;"Sur le manuscrit de La Mère et l'Enfant de Charles-Louis Philippe";"Jourdain, Francis";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Francis Jourdain : 303 – 364 – 391
Lettres de Francis Jourdain à Marguerite Audoux : 245 – 313 – 327 – 348 – 349 – 387 - 392
";;Paris;;"Fonds Nina Gubisch";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Francis Jourdain";;;391;Inédit;;;"Lettre autographe";"Rue de la Convention, 71
2 février 1936
Mon bien cher Francis,
La nièce de Philippe
[1] est venue hier chez moi. Elle a eu mon adresse par Fasquelle, parce que, m'a-t-elle dit, tu ne la savais pas. Je croyais pourtant te l'avoir envoyée comme à beaucoup de gens. Il est vrai que c'est la petite femme de Roger
[2] qui a fait ces envois, d'après une liste que je lui avais dictée ; elle a pu t'oublier, et d'autres avec. Enfin, maintenant, tu la sais, cette adresse.
La nièce de Ph[ilippe] venait me demander si j'avais en ma possession des manuscrits de son oncle. Non, je n'en ai aucun. Elle a prétendu qu'on ne savait ce qu'était devenu le manuscrit de
La Mère et l'Enfant. Le petit Lanoizelée
[3], venu un moment après, m'a dit que ce manuscrit avait été donné par Ph[ilippe] à M
me de Noailles
[4], mais peut-être le sais-tu ? Si tu as l'occasion d'écrire à cette jeune femme, la nièce
[5], peut-être pourrais-tu l'en informer. Pour mon compte, j'aime mieux me tenir à distance de cette famille qui ne m'a jamais portée dans son coeur
[6]. J'ai donné quelques photos, promis d'en envoyer d'autres lorsque je les retrouverai, mais là s'arrêtera toute intimité avec ces gens que je préfère ignorer.
Je suis tout à fait bien dans ma nouvelle maison ; le jour est moins blessant pour mes pauvres yeux et, de plus, je suis très bien chauffée. Cela ne m'a pas empêchée d'attraper une sale bronchite qui m'a gardée six semaines à la chambre, mais je m'en tire tout doucement. En attendant le printemps.
Au revoir, mon bon Francis, je vous aime bien tous et vous embrasse de tout coeur.
Marguerite
[1] Madame Pajault est la
fille de la sœur jumelle de Charles‑Louis Philippe (Mme Tournayre). Voir la lettre 392
[2] Voir la note
4 de la lettre 382
[3] « Le petit Lanoizelée », qui écrira la seconde biographie de Marguerite Audoux après Georges Reyer, a déjà une quarantaine d'années...
[4] Voir le début de la lettre 23 du 31 janvier 1910 de Marguerite Audoux à Gide
[5] L'apposition est ajoutée dans l'interligne supérieur.
[6] Si Marguerite Audoux, un an presque jour pour jour avant de s'éteindre, a oublié la destination du manuscrit de
La Mère et l'Enfant, en revanche le venin lancé un quart de siècle plus tôt par la famille Philippe est toujours présent à sa mémoire. Sur cette haine, attisée par la mère du romancier, on se reportera à la correspondance de la romancière avec André Gide, en particulier la lettre 78 de Gide du 20 décembre 1910 à Marguerite Audoux.
";"Sur le manuscrit de La Mère et l'Enfant de Charles-Louis Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 5 de la partie TRANCRIPTION"
403;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-05-20;;"L'affaire Bachelin";"Bachelin, Henri";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre d'Henri Bachelin à Marguerite Audoux : 122";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-21]";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Henri Bachelin";;;120;;;;"Lettre autographe
";"10 RUE LEOPOLD ROBERT
[Paris, 20 mai 1911[1]]
Mon cher ami,
Le passage que vous me renvoyez de la lettre de Gide augmente considérablement le malentendu.
J'ai écrit à Gide pour lui dire que le bruit courait ici que votre nom serait sur la nouvelle édition de La Mère et l'enfant et comme je ne comprenais rien à cela, j'ai demandé des explications. Gide me les a données et tout est bien.
Ne vous faites donc pas de tourment pour une histoire qui a pris corps on ne sait comment ni pourquoi, et ne faites pas un crime aux amis de Philippe d'avoir pris peur à l'annonce de cette nouvelle. C'est justement l'excès de leur affection pour le cher mort qui augmente leur terreur. C'est parce qu'ils savent combien Philippe avait conscience de sa personnalité qu'ils veulent le placer très haut maintenant dans sa gloire.
Au revoir, mon cher ami.
Marguerite Audoux
[1] Datation du Professeur Bernard Duchatelet (« à un jour près », nous précise‑t‑il dans un courrier du 6 février 1994.)
";"L'affaire Bachelin";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
404;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1927-01-04;;"La lettre 324 TER nous révèle qu'Henri Meyer écrit sous le pseudonyme de Jehan Le Povremoyne. Cette amitié épistolaire est peut‑être consécutive à la parution de De la ville au moulin. Henri Meyer et la romancière se verront par la suite, comme le laisse entendre l'avant‑dernier paragraphe de la lettre 344.
";"Meyer, Henri";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Henri Meyer : 322 – 324 – 324TER - 344
";;Paris;;"Fonds André Baly (Correspondant du Havre, avec qui nous sommes entrés en contact en 1992 grâce à une annonce passée dans la Vie du collectionneur)
";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Henri Meyer";;;322;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris], 4 janvier 1927
Cher Monsieur Meyer,
J'ai pas mal de lettres de bonne année à écrire, mais je tiens à étrenner le beau sous-main, pour vous remercier de votre gentillesse.
Cela fait plaisir, je vous assure, de savoir qu'il y a quelque part dans le monde un être qui pense à vous quoique vous connaissant à peine.
Tout de même, ce paquet arrivant du Havre m'intriguait fort. Sous le premier papier qui l'enveloppait il y en avait un autre, puis un autre et un autre encore. Dieu qu'il y en avait de ces papiers ! Enfin l'objet s'est montré ! Quelle joie ! C'est mon premier vrai sous-main. C'est chic d'écrire là-dessus, mes coudes sont à l'aise. Je suis sûre que mes lettres de bonne année en seront plus longues et plus gaies.
Merci de tout cœur, et que l'année 1927 vous soit douce et facile.
Bien amicalement.
Marguerite Audoux
P.S. Je reçois bien les journaux que vous m'envoyez
[1] et j'en suis contente.
[1] Havre‑éclair, d'après la lettre 324
TER ";"Remerciements pour un sous-main - Voeux de Nouvel An";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
405;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1927-03-04;;"Lettre amicale";"Meyer, Henri";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Henri Meyer : 322 – 324 – 324TER - 344
";;Paris;;"Fonds André Baly";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Henri Meyer";;;324;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris], 4 mars 1927
Cher Monsieur Meyer,
Grâce à vous, ami H[enri] Meyer, je viens de passer un bon moment. Vous êtes chic de penser à m'envoyer les bonnes choses.
L'âne qui parle du saint est un âne que j'aime bien
[1].
Merci, et à vous de cœur.
[1] Allusion qui nous échappe. Peut‑être s'agit‑il d'un écrit inédit d'Henri Meyer, en accord avec le propos de
Mon Curé (voir la note
1 de la lettre 324
TER)
";"Lettre amicale";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
406;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1931-01-20;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 322";"Meyer, Henri";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Henri Meyer : 322 – 324 – 324TER - 344
";;Paris;;"Fonds André Baly. Voir la partie SOURCE de la lettre 322";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Henri Meyer";;;344;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris], 20 janvier 1931
Oui, cher Henri Meyer, j'ai bien reçu les journaux
[1] et j'en ai été toute réjouie.
J'aurais dû vous écrire aussitôt, mais voilà, je ne l'ai pas fait, là-dessus la grippe est venue et elle fait bien des difficultés pour me quitter.
Et vous ? J'espère que vous n'avez pas fait comme tout le monde et que vous avez gardé votre santé.
Il est bien tard pour vous souhaiter un tas de bonnes choses pour 31. Je le fais quand même avec l'espoir que les bons souhaits que je forme pour vous se réaliseront sans peine.
Au revoir, et soyez assuré que j'aurai toujours de la joie à voir votre bonne figure
[2] lorsque vous serez de passage ici.
Bien affectueusement.
Marguerite Audoux
[1] Voir la note
2 de la lettre 322. On notera que le 13 janvier de l'année précédente, Henri Bachelin, dans une lettre à Madame Louise Tournayre, écrit :
« Vous seriez bien aimable de m'envoyer l'article du Havre‑éclair
dont je n'ai pas eu connaissance. » (Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy). Est‑ce à dire que l'envoi de ce journal par Henri Meyer est motivé par des articles littéraires, dont celui mentionné par Bachelin, vraisemblablement sur Charles‑Louis Philippe ? Et si Meyer en était l'auteur ?
[2] Apparemment, depuis 1927 ils se sont rencontrés.
";"Havre-Éclair - Propos sur sa santé - Voeux";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
407;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-10-10;;"
Avec René Bonnet (le préfacier du Marguerite Audoux de Louis Lanoizelée) et Ferdinand Teulé, Henry Poulaille (1896-1980) est l'un des fondateurs et animateurs du « Musée du soir », bibliothèque installée dans un local du XIVe arrondissement de Paris, où des intellectuels et des ouvriers viennent lire et discuter. Il sera aussi directeur des services de presse chez Bernard Grasset. Sa correspondance avec Jehan Rictus (1924‑1931) a été éditée par l'association des amis d'Henry Poulaille et les éditions Plein Chant (16120 Bassac).
Eu égard à sa conception de la littérature populiste (écrite par, sur et pour le peuple), dont il est l'un des spécialistes, Poulaille s'est intéressé à Marguerite Audoux. Il lui rend visite en 1936, lui ayant déjà consacré un chapitre (p. 255‑258) dans la seconde partie de son Nouvel Âge littéraire (Valois, 1930), partie concernant « La littérature prolétarienne française. Œuvres et hommes ». Citons, parmi les autres écrivains qu'il évoque : Charles‑Louis Philippe, Jules Renard, Neel Doff, émile Guillaumin, Louis Pergaud, Henri Bachelin, et Lucien Jean (sur qui il comptait, avec Louis Lanoizelée, écrire une plaquette, projet que la Seconde guerre fit avorter).
";"Poulaille, Henry";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;;;Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Henry Poulaille";;;395;"Henry Poulaille et la littérature prolétarienne, Entretiens (Documents et témoignages réunis par Henri Chambert-Loir), éditions Subervie, 1974, p.160.
";;;"Lettre autographe";"[Paris,] 10 octobre 1936[1].
Mon cher Henry Poulaille
J'ai bien reçu vos livres
[2] et je vous en remercie. Naturellement, j'ai déjà mis le nez dans
Le Pain quotidien. C'est bougrement intéressant. Et si vrai !
Ce n'est pas toujours très gai de retrouver le passé, mais comment résister à Henry Poulaille qui vous prend par l'épaule, vous retourne et vous oblige à regarder en arrière.
Merci encore. Et veuillez croire à ma très sincère sympathie.
Marguerite Audoux
[1] Trois jours plus tard, le 13 octobre, Marguerite Audoux quitte Paris pour Saint‑Raphaël. Elle n'en reviendra pas.
[2] En plus du
Pain quotidien, un ouvrage de Poulaille figure dans la bibliothèque de Marguerite Audoux (reconstituée en partie au Musée de Sainte-Montaine) :
Nouvel Âge littéraire.
Nous avons retrouvé deux ouvrages avec envois dans le fonds d'Aubuisson : un autre Pain quotidien et Les Damnés de la terre.
";"Remerciements pour un envoi de livres";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
408;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1925;;"Non-adhésion à la Société des Gens de Lettres - De la ville au moulin
";"Lapaire, Hugues";;Bon;Correspondance;Français;"Marguerite Audoux à Hugues Lapaire : 304
Hugues Lapaire à Marguerite Audoux : 268
";;;;"Mercure de France";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Hugues Lapaire";;;304;"Mercure de France, 1937, p. 440‑441 ; cité dans le Bulletin des Amis de Charles‑Louis philippe, n° 41, 1983, p. 48‑49, note 1";;;"Lettre autographe";"[S. l., fin 1925[1]]
Mon cher ami,
Après mûre réflexion, je décide de nouveau de ne pas faire partie de la Société des Gens de Lettres
[2]. Je suis si loin des Gens de lettres ! Je suis une couturière‑écrivain. Si le journal dont vous me parlez ne veut pas autrement de ma
Ville au moulin, un autre le prendra
[3]. Des journaux m'ont pris « Marie‑Claire et son atelier », pourquoi ne prendraient‑ils pas ce nouveau bouquin ? Je sais que c'est votre affectueuse sollicitude qui vous fait me donner ce conseil, mais il est trop tard.
J'ai plus besoin de tranquillité que d'argent. Je ne vous en remercie pas moins du fond du cœur et vous garde ma solide amitié.
Marguerite Audoux
[1] L'allusion à la prépublication imminente de
De la ville au moulin, qui commencera le 22 janvier 1926, rend plausible cette datation. Début janvier semble tardif, d'autant que la lettre pourrait alors être assortie de vœux de nouvel an.
[2] Ce que lui a vraisemblablement proposé son correspondant, lui laissant miroiter facilités de publications et gains supérieurs
[3] La prépublication sera assurée du 22 janvier au 27 février dans
Le Journal. On ne sait si Lapaire, dans la lettre qui nous est inconnue, fait allusion à ce quotidien ou à un autre.
";"Non-adhésion à la Société des Gens de Lettres - De la ville au moulin";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
409;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1921-09;;"Huguette Garnier, romancière et journaliste au Journal, est une amie de Marguerite Audoux. La rencontre s'est peut-être produite après la sortie de L'Atelier de Marie-Claire. Ses romans, avec envois, se trouvent dans la bibliothèque de la couturière des lettres au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine : Le Coeur et la robe, Ferenczi, 1922 (""A la bonne Marguerite Audoux que j'aime, sa blonde Huguette Garnier"") ; Quand nous étions deux..., Ferenczi et fils, 1923 (""A Marguerite Audoux avec l'affection de sa blonde Huguette Garnier"") ; La Braconnière, Flammarion, 1927 (""A Marguerite Audoux, sa sœur Huguette Garnier"") ; La Maison des Amants, La Nouvelle Revue critique, 1927 (""A ma douce et chère Maguerite Audoux, avec toute la tendresse de sa blonde Huguette Garnier""). Voir aussi la lettre 299 d'Alice Mirbeau à Marguerite Audoux du 11 avril 1923 (""Je vous aurais écrit les jours prochains pour vous demander si Mme Hugugette Garnier n'estpas de vos amies."")
";"Garnier, Huguette";;Bon;Correspondance;Latin;;;Paris;;"Librairie Les Amazones. (Ce manuscrit faisait partie d'un lot. Nous remercions la libraire, qui a autorisé la photocopie, et François Escoube, qui a pris la peine de l'exécuter et de nous la faire parvenir).";"Les Ardennes";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Huguette Garnier";;;283;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris, septembre 1921[1]]
Arrive ! arrive ! ma blonde jolie, ma chaleur physique est gelée, mais nous fouillerons dans l'autre.
Je suis rentrée depuis un mois déjà.
C'est beau les Ardennes, mais quel sale climat ! J'étais bien, pourtant, chez ces bons et gentils Marielle
[2].
Arrive ! arrive ! ma blonde jolie !
Tu ne parleras pas trop fort. Quoique je sois sourde les bruits me font un mal...C'est plutôt drôle, comme tu vois.
Je t'embrasse fort.
Ta Marguerite
[1] La seule trace que nous ayons d'un séjour chez les Marielle est celui d'août 1921 (voir la lettre 282).
[2] Voir les lettres 181 et 182
";"Invitation, dans un style poétique, à venir la retrouver";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
410;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1909;;"Prépublication de Marie-Claire dans La Grande Revue";"Rouché, Jacques";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;;"Bibliothèque nationale, rue Richelieu [B. N., n.a.f. 17579, f. 239]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Jacques Rouché";;;15;;;;"Lettre autographe inédite.
";"[Paris, fin décembre 1909 – tout début 1910]
Monsieur,
Je n'ai pas eu la chance de vous rencontrer aujourd'hui à
La Grande Revue, cependant je désirerais m'entretenir avec vous au sujet de la publication de mon livre
[1]. Voulez‑vous être assez bon de me fixer un jour ?
Je vous prie de m'excuser de vous avoir fait attendre si longtemps, mais mon chagrin était si grand d'avoir perdu mon très cher ami Charles‑Louis Philippe que j'avais oublié tout ce qui n'était pas lui.
Encore une fois, Monsieur, veuillez agréer toutes mes excuses et croyez bien que j'ai été très sensible à votre visite.
Marguerite Audoux
10, rue Léopold‑Robert
[1] Marie‑Claire, qui doit être prépubliée par Rouché dans La Grande Revue dont il est le directeur (voir à « Rouché » dans le notices)
";"Prépublication de Marie-Claire dans La Grande Revue";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
411;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-01;;"Prépublication de Marie-Claire";"Rouché, Jacques";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Jacques Rouché : 15 – 18 – 19 - 31 - 42 - 81
Sur Rouché, voir aussi la lettre 34
";;Paris;;"B. N., n.a.f. 17579, f. 240";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Jacques Rouché";;;18;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris, début 1910]
Monsieur,
Après réflexion, Francis Jourdain a pensé qu'il vaudrait mieux que
Marie‑Claire passe en deux fois à la
Grande Revue[1]. Il craint qu'en une fois cela me fasse tort pour la vente du livre. Quant à moi, je m'en rapporte entièrement à vous. Vous vous êtes montré si empressé de me rendre service que je ne doute pas un instant que vous ne fassiez au mieux de mes intérêts.
Agréez, je vous prie, Monsieur, avec mes meilleurs sentiments, toute ma reconnaissance.
Marguerite Audoux
[1] Elle passera finalement en trois fois : dans le numéro 9 du 10 mai 1910 de la Grande Revue (p. 14‑50) pour la première partie (p. 15‑87 dans la première édition des Cahiers Rouges, Grasset, 1987) ; dans le numéro 10 du 25 mai 1910 (p. 225‑264) pour la deuxième partie et le début de la troisième (p. 91‑169 des Cahiers Rouges) ; et dans le numéro 11 du 10 juin 1910 (p. 503‑538), pour le reste du texte (Ibid., p. 170‑214).
";"Prépublication de Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
412;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-01-06;;"Traité avec Rouché pour la prépublication de Marie-Claire dans La Grande Revue";"Rouché, Jacques";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Jacques Rouché : 15 – 18 – 19 - 31 - 42 - 81
Sur Rouché, voir aussi la lettre 34
";;Paris;;"B. N., n.a.f. 17579, f. 241. Lettre autographe inédite.";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre officielle";"Lettre de Marguerite Audoux à Jacques Rouché";;;19;;;;"Lettre autographe inédite.
";"[Paris, 6 janvier 1910]
Monsieur,
Comme suite à notre conversation, je vous confirme que j'accepte pour la publication de Marie‑Claire dans la Grande Revue les conditions de vingt francs la page. Mon roman sera publié dans la Revue au printemps 1910.
Je m'interdis de faire paraître le volume en librairie avant le premier juillet 1910
[1], et je n'autoriserai aucune reproduction en langue française avant cette date.
Marguerite Audoux
Paris, le 6 janvier 1910.
[2]
[1] Il paraîtra chez Fasquelle le 5 novembre 1910.
[2] Cette lettre a apparemment la valeur d'un traité.
";"Traité avec Rouché pour la prépublication de Marie-Claire dans La Grande Revue";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
413;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-04-29;;"Marie-Claire - Prépublication";"Rouché, Jacques";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Jacques Rouché : 15 – 18 – 19 - 31 - 42 - 81";;Paris;Paris;"B. N., n.a.f. 17579, f. 242";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Jacques Rouché";;;31;;;;"Lettre autographe inédite.";"[Paris] le 29 avril 1910
Monsieur Rouché,
Je vous serais très obligée de bien vouloir faire la coupure de mon roman à la page 19 des épreuves que vous m'avez envoyées et que je vous rapporte corrigées. Il me semble que cela peut très bien finir à la ligne
« vrai soulagement à me retrouver dans le silence et l'odeur des prés ».
[1]
Veuillez accepter, Monsieur, l'expression de mes meilleurs sentiments.
Marguerite Audoux
Inclus ‑ les dessins avec leur classement
[2].
[1] P. 126 dans la première édition des Cahiers Rouges chez Grasset (1987). On en était visiblement à la formule de deux livraisons, ce qui avait été conseillé par Francis Jourdain. Dans ce qui constituera finalement un triptyque, voir, pour la répartition, la note 1 de la lettre 18.
[2] Il s'agit de dessins à l'encre réalisés par Francis Jourdain : une ronde d'enfants pour la première livraison ; un troupeau de moutons pour le début de la deuxième, et un loup pour la fin de cet épisode ; enfin une maison rurale (sans doute « la maison de Jean le Rouge ») et un paysage vu d'un train (voir les dernières lignes du roman, qui évoquent le départ pour Paris) placés au début et à la fin de la troisième et dernière livraison.
";"Souhait de coupure de la prépublication (premier projet en deux livraisons)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
414;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-06-23;;"Proposition d'une nouvelle";"Rouché, Jacques";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Jacques Rouché : 15 – 18 – 19 - 31 - 42 - 81
Sur Rouché, voir aussi la lettre 34";;Paris;Paris;"B. N., n.a.f. 17579, f. 243‑4";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Jacques Rouché";;;42;;;;Lettre;"[Paris,] 23 juin 1910
Monsieur,
J'étais venue hier à la
Grande Revue dans l'espoir que vous voudriez bien me recevoir afin de me permettre de vous remercier
[1] de vive voix.
Je voulais aussi vous dire que je serais très heureuse de vous porter la première lecture de la petite pièce à laquelle je travaille
[2], et de tout ce que je pourrai faire qui me semblera capable de vous intéresser.
Permettez‑moi, Monsieur, de vous offrir ici mes sincères remerciements et veuillez bien me croire votre reconnaissante
Marguerite Audoux
[1] Pour la prépublication et, peut‑être, un paiement.
[2] Difficile d'identifier la « petite pièce » en question. «Valserine» ? Mais ce conte qui se situe dans le Jura trouve son inspiration dans le premier séjour que Marguerite Audoux fait chez les Besson en août 1910 (elle n'a fait leur connaissance qu'en mai) ; ce qui est confirmé par une lettre, non datée, de Werth à Larbaud : « Marguerite, de retour du Jura, laisse un instant son second livre pour une longue nouvelle. » (Médiathèque Valery-Larbaud [W.23]). «Valserine» sera publiée dans Paris‑Journal à partir du 23 septembre 1911 avant de figurer dans La Fiancée (Flammarion, 1932, p. 63-138). S'agirait‑il alors du « Suicide » , premier projet de suite à Marie‑Claire publié finalement sous sa forme esquissée dans Les Cahiers d'aujourd'hui, n° 5, juin 1913, p. 217‑221 ? ou autre chose encore, demeuré à l'état d'ébauche ?
";"Proposition d'une nouvelle";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
415;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-12;;"Mise en scène de Marie-Claire par Pierre Albert-Birot";"Rouché, Jacques";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Jacques Rouché : 15 – 18 – 19 - 31 - 42 - 81
Sur Rouché, voir aussi la lettre 34";;[Neuilly-sur-Seine];Paris;"B. N., n.a.f. 17579, f. 245";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Jacques Rouché";;;81;;;;"
Lettre autographe inédite
";"[Neuilly, fin 1910]
Monsieur Rouché,
Monsieur Albert Birot
[1], qui a entrepris de tirer une pièce de
Marie‑Claire, me demande de bien vouloir le recommander à vous. Je connais très peu Monsieur Albert Birot, ne l'ayant vu que deux fois avant mon départ de Paris
[2], mais peut‑être que ce qu'il fait vous intéresserait.
J'avais tout d'abord refusé de laisser tirer une pièce de Marie‑Claire, mais après avoir entendu les explications de Monsieur Birot il m'a semblé que cela pourrait être une bonne chose.
Dans l'espoir que vous voudrez bien me faire le plaisir d'entendre Monsieur Birot, je vous prie d'agréer mes remerciements ainsi que mes meilleurs sentiments.
Marguerite Audoux
[1] Il s'agit, à l'évidence, de Pierre Albert‑Birot (1876‑1967), peintre et homme de lettres, qui s'intéressa effectivement à la scène : en 1929, il crée son éphémère théâtre Le Plateau. Pour ses acteurs, il compose de brèves pièces dont le caractère essentiel est le dépouillement. Nulle surprise, donc, s'il s'est intéressé à Marie‑Claire, fût‑ce à une époque où il ne s'était pas encore engagé à fond dans son activité théâtrale (dramaturgique et scénographique). Le projet n'a apparemment pas eu de suite.
[2] Pour Neuilly, chez les Jourdain.
";"Projet de mise en scène de Marie-Claire par Pierre Albert-Birot";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
416;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-05-01;;"Préface de la prépublication de Marie-Claire";"Giraudoux, Jean";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Jean Giraudoux :
10 - 32 - 151";;[Paris];;"Collection particulière";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Jean Giraudoux";"« Marguerite Marie Audoux, née à Sancoins (Cher), vint dans sa jeunesse à Paris et y apprit le métier de couturière. Elle menait ainsi l'existence la plus modeste lorsque, tout récemment, une maladie des yeux lui rendit impossible son travail habituel. Elle avait près de quarante ans. Quelques amis, dont M. Octave Mirbeau, ayant cru découvrir chez elle un véritable talent littéraire, elle songea alors, pour gagner sa vie, à écrire. Le roman dont la grande revue < commence aujourd'hui la publication est sa première œuvre. la curiosité et la sympathie du lecteur lui semblent donc assurées mais il ne faudrait pas croire que la grande revue publie ces pages à titre de document humain, à cause du pittoresque de leur naissance, comme on publie les lettres d'un soldat, les carnets d'une demi‑mondaine, les comédies d'un homme d'état. On ne se préparera pas à les lire en disant : ‑ Voyons comment les couturières peuvent bien écrire, quand un hasard leur met le porte‑plume en main… Il ne peut point être question ici de hasard. La vocation littéraire de Mme Audoux ne date point du jour où ses yeux furent malades, mais de celui où elle put regarder autour d'elle. Elle sut lire à trois ans et, pendant toute son enfance, lut avec passion les journaux, les almanachs, car les livres étaient fort rares à la campagne. Elle composait des chansons. Elle se doutait que certaines personnes consacrent leur vie à écrire ce qu'elles pensent. Elle les enviait. À Paris, au bout de nombreuses années d'attente, quand elle fut entrée en relations avec une famille où fréquentaient quelques artistes et quelques hommes de lettres, elle ne refusa pas l'occasion de s'essayer enfin à écrire. Ch. L. Philippe lui ayant prêté un livre, de Dostoïevsky, elle imagina de faire un portrait fantaisiste des héros du roman. Je transcris quelques lignes de ces premiers essais, en en rétablissant toutefois l'orthographe :
PORTRAIT'ALEXEY KARAMASOV
Sur une route pierreuse et montante un tout jeune homme marche d pas tranquille il est vêtu tunique bleue que la poussi re des chemins n a encore salie sa t te nue ses longues boucles blondes qui prennent au soleil tons roses argent"" s enroulent son front paules comme liserons si l or vient dans mains glissera sans effort car elles sont ouvertes pendent vers terre [1].
Dès le premier jour, Mme Audoux a écrit avec cette sûreté de style, cette simplicité, ce souffle. On remarquera également dans son roman, pour lequel elle a utilisé des souvenirs d'enfance mais qui n'est pas du tout une autobiographie, un souci instinctif de la composition. Elle choisit, évoque, estompe les faits avec une véritable habileté. Nous avons affaire, il n'y a point à en douter, à un écrivain de rare talent. Si cet écrivain, au lieu d'appartenir à la classe des gens de lettres, appartient à la classe des ouvriers, c'est là sa chance, ou son originalité, dont le lecteur profitera. »
Jean Giraudoux
[Giraudoux, Jean, Préface à Marie‑Claire, La Grande Revue, n° 9, 10 mai 1910, p. 14‑15]
[1] Ces portraits écrits en décembre 1900 ont été édités [audoux marguerite, les frères karamazov in Les Cahiers d'aujourd'hui, n° 2, décembre 1912, p. 67‑69]. Dans chacun, se cache l'un des membres du Groupe de Carnetin. Alexeï représente celui qui sera le plus cher à Marguerite Audoux, Michel Yell. Nous en donnons la version de 1912, en mettant en caractères gras les variantes (adjonctions ou suppressions, changements de ponctuation) :
« Sur une route pierreuse et montante, Alexeï est un tout jeune homme qui marche d'un pas tranquille et sûr. Il est vêtu d'une tunique bleue que la poussière des chemins n'a pas encore salie. Sa tête est nue, et ses longues boucles blondes, qui prennent au soleil couchant des tons roses et argentés, s'enroulent à son front et à ses épaules […]. Si l'or vient dans ses mains, il glissera sans efforts, car elles sont ouvertes et pendent vers la terre. Ses yeux sont deux miroirs qui reflètent le bleu de sa tunique, et de sa bouche, qui semble un nid, s'envole un chant si pur, que le vent retient son souffle de peur d'en briser l'essor. Et devant lui, loin, très loin, de chaque côté de la route, il n'y a que des terrains en friches. »
Notons que ces « Portraits » et les poèmes de Marguerite Audoux ont été repris et commentés par David Roe dans le Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe n° 41, 1983, p. 48‑58. Voir aussi Garreau, Bernard-Marie, « Lecture et réécriture de Dostoïevski par Marguerite Audoux », in Lectures de femmes, Entre lecture et écriture, sous la direction de Marianne Camus et Françoise Rétif, Bibliothèque du féminisme, L'Harmattan, 2002, p. 123‑134.
";;32;;;;"Lettre autographe";"[Mai 1910]
Mon cher Giraudoux,
J'ai un peu honte en vous écrivant. Surtout depuis hier.
Il m'est venu un ami
[1] qui m'a demandé si je vous avais écrit pour vous remercier de la jolie petite préface
[2] ; j'ai répondu non, en rougissant comme les gens coupables de négligence, alors cet ami m'a dit : « Mais Giraudoux doit penser que vous êtes furieuse après lui. » Non seulement je ne suis pas furieuse, mais je vous remercie très sincèrement. Vous avez dit exactement ce qu'il fallait dire dans ce cas, et j'ai eu un grand plaisir à me reconnaître
[3].
Je vous remercie donc encore une fois et vous prie d'agréer en souvenir de notre cher Philippe mes plus sincères amitiés.
Marguerite Audoux
[1] Ami non identifié. Peut‑être l'un des membres du Groupe de Carnetin, ou Larbaud, ou un autre…
[2] Il s'agit de la préface de la prépublication qui commence à paraître le même mois dans La Grande Revue de Rouché. Voir, supra, la partie ""Notes"".
[3] Voir, supra, la partie ""Notes""
";"Préface de la prépublication de Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
417;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-09;;"Nouvelles du séjour à Fronton avec Michel Yell et Léon-Paul Fargue";"Gignoux, Jeanne";;;Correspondance;Français;"Unique échange épistolaire répertorié entre Marguerite Audoux et Jeanne Gignoux";;Fronton;;"Collection François Escoube";Fronton;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Jeanne Gignoux";;;55;;;;"Lettre autographe inédite
";"Fronton [, fin septembre 1910[1]]
Ma tite Jeanne,
J'ai rêvé de vous et de votre Régis cette nuit, et c'était bien rigolo parce que vous aviez une auto qui était une baignoire avec deux petites roulettes par devant, et deux petites par derrière. Naturellement c'était Régis qui nous conduisait et il écrasait tous les cochons qu'on rencontrait sur la route.
Comment allez‑vous, mon petit Jeannot? Michel voulait vous envoyer du raisin et des figues mais le raisin n'a pas poussé ici, et les figues sont encore dans le sein de leur mère, et je n'ai pas pu en trouver une seule dans le pays. J'entends la voix de la mère Michel
[2] dans la grande maison que Michel a dénommée le Sépulcre. Nous couchons et prenons nos repas, Fargue et moi, à
[3] l'auberge de Fronton et nous venons passer notre temps dans le Sépulcre, ou bien nous nous promenons dans l'auto de Rouart pour voir le pays.
Je rentrerai bientôt, ma tite Jeanne, et j'irai vous embrasser aussitôt.
Bien des choses de Michel à vous et à Régis et à bientôt.
Un bon baiser de votre
Marguerite Audoux
[1] Voir la carte (58) adressée fin septembre (période du raisin) 1910 à Mme Fargue, de Toulouse (« Si vous voyiez Léon ici, vous seriez ravie… »). Cette datation est plus probable que fin 1911, où Fargue vient rejoindre Marguerite Audoux au même endroit pour tenter de dénouer la crise entre elle et Michel Yell, dont il est question dans cette lettre. 1910 est aussi l'année où Marguerite Audoux parle le plus d'Eugène Rouart dans sa correspondance. Enfin, la tonalité générale (enjouement, insouciance…) s'accorde mieux à cette période, où la romancière peut encore pénétrer dans le « Sépulcre » ‑ ce qui serait impossible en 1911, moment où la famille de Yell a déjà pris parti pour la « rivale » ‑.
[2] La mère de Michel Yell.
[3] à est précédé d'un au barré.
";"Nouvelles du séjour à Fronton avec Michel Yell et Léon-Paul Fargue";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Un à précédé d'un au barré"
418;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-07-01;;"Octave et Alice Mirbeau - Valserine - Les Jourdain";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 182 BIS - 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la Mémoire, don de Sylvaine et Claude Werth";Cheverchemont;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth";;"
Transcription des deux articles que Marguerite Audoux a écrits sur Octave Mirbeau
« PORTRAITS
OCTAVE MIRBEAU
Devant sa maison de Triel, à l'ombre des arbres dominant le beau jardin qui descend et s'étale en larges pelouses jusqu'au petit chemin pierreux, Mirbeau se tient souvent assis dans un fauteuil d'osier. Son buste, qui ne fléchit pas, s'appuie à peine au dossier, et son coude est souvent posé sur le bras du fauteuil pour permettre à son poing de toucher sa joue sans soutenir la tête.
Il reste ainsi de longs moments, et on ne sait si son regard se perd dans les nuages lointains, ou sur la Seine qui luit et s'efface au tournant du coteau. Et si quelqu'un vient à passer devant lui à ce moment, ses paupières ne s'abaissent pas. Ce qu'il voit doit être si large et si haut que rien ne peut le lui cacher ; cependant il reste attentif à tout et aucun des bruits qui viennent jusqu'à lui ne le laisse indifférent.
Quand il marche, son corps se tient droit, et ses pieds touchent légèrement la terre. Il fait penser à un grand oiseau qui saurait mieux voler que marcher. Parfois ses épaules se haussent et il porte la tête en avant d'un air assuré, comme s'il s'apprêtait à vaincre un ennemi. Mais s'il se promène dans les allées pleines de fleurs de son jardin, ou le long des pelouses unies, sa haute taille se courbe à tout instant pour redresser avec le même soin la tige d'une petite herbe ou celle d'une fleur rare.
Un jour quelqu'un m'a dit : «Je n'ai jamais vu Mirbeau, mais je le connais aussi bien que vous ; c'est un monsieur qui crie et qui fait de grands gestes.»
Mais non : sa voix est bien posée, et ses bras ne s'agitent pas quand il parle. Seuls ses yeux clairs vous fixent et semblent vous parler encore plus que sa voix. S'il vous interroge, son visage prend un air de naïveté, et on dirait qu'il est prêt à croire tout ce que vous allez lui dire, mais s'il veut vous convaincre d'une idée qu'il croit juste et bonne, ses yeux s'élargissent et tout son corps se tend vers vous comme s'il voulait peser lourdement sur votre pensée.
Son sourire est amer et doux, et son rire est bas et plein, d'une seule note, avec des vibrations graves.
Il vient au‑devant de vous les deux mains bien ouvertes, et pendant qu'il garde les vôtres dans une pression pleine et chaude, on sent qu'il donne toujours plus qu'il ne prend.
Marguerite Audoux. »
(Les Cahiers d'aujourd'hui, n° 1, octobre 1912, p. 10‑11).
« Ce que je sais de lui
Je le trouvais en haut du chemin où il aimait à attendre et voir venir ses amis. Les deux mains tendues, il s'informait d'abord de ma santé, puis il ouvrait la barrière verte de son beau jardin, et tout de suite il m'entraînait par les allées.
‑ Venez voir mes fleurs.
Nous allions lentement d'une touffe de fleurs à l'autre pendant qu'il m'expliquait de quel endroit il les avait fait venir, et quels soins elles exigeaient. Les rosiers grimpants, surélevés, encerclés et formant d'énormes bouquets placés de‑ci de‑là sur la pelouse, attiraient et retenaient le regard. Mais c'était surtout vers les fleurs rares que Mirbeau s'attardait pour m'expliquer leur origine. Je ne pouvais retenir leurs noms compliqués, pour la plupart. Il s'en étonnait :
‑ C'est que vous n'aimez pas les fleurs, disait‑il.
Et il souriait avec une indulgence pleine d'ironie.
Quand fleurirent les pavots, ce fut comme une plus grande fête dans le jardin. Il n'y en avait que quelques pieds, mais ils étaient si hauts et si touffus qu'ils paraissaient garnir à eux seuls toutes les plates bandes. Les rouges surtout avaient un éclat si éblouissant qu'ils semblaient plutôt des morceaux de soleil tombés dans la verdure et restés accrochés aux tiges. Des boutons plus gros que le poing laissaient échapper comme à regret une soie brillante et fripée, tandis que les fleurs épanouies étalaient de larges pétales d'un rose à peine teinté ou d'un jaune si merveilleux qu'on pensait tout de suite à des robes de fées.
Il y avait aussi les digitales, avec leurs clochettes bariolées ; quelques‑unes, velues et comme armées de crochets à l'intérieur, semblaient des bêtes étranges et mauvaises, dont je m'éloignais.
‑ Oui, elles portent en elles le mal, disait Mirbeau, mais elles sont si belles !
Il n'accordait pas moins d'importance aux arbres qu'il faisait planter dans des endroits soigneusement choisis à l'avance. Et s'il arrivait que l'un d'eux dépérît, il s'en désolait et disait :
‑ Je n'ai pas su trouver la place qui lui convient.
Il s'attardait auprès de l'arbre. Il en faisait le tour.
‑ Voyez‑vous, disait‑il, il ne se plaît pas ici, il s'ennuie, et si je ne l'ôte pas de là, il va mourir.
Et les mains derrière le dos, les épaules voûtées et son grand corps incliné, il s'éloignait tristement de l'arbre malade.
La souffrance des choses tout autant que celle des êtres lui apportait à lui‑même une souffrance qu'il augmentait comme à plaisir. Rarement il riait, et lorsque cela lui arrivait, son rire était plus amer que gai.
Il eut pourtant un instant de franche gaîté le jour où je lui avouai ne pas savoir reconnaître un sycomore d'un platane.
‑ Ils sont cependant très différents, me dit‑il.
Et il me montra l'un et l'autre ? Mais, peu après, comme nous tournions le dos aux deux arbres, il eut une malice dans les yeux en me demandant soudain :
‑ à quoi reconnaissez‑vous un sycomore d'un platane ?
‑ Le sycomore est plus brun, dis‑je.
Il s'arrêta tout surpris.
‑ Plus brun, c'est vrai, reprit‑il, mais je n'y avais jamais songé, quoique je sache les différencier depuis toujours.
Il repris sa marche tout en riant, et il dit encore, se moquant de lui‑même :
‑ On croit tout savoir…
L'intérieur de sa maison faisait encore penser aux fleurs, tant les murs en étaient peints de couleurs délicates. Il n'aimait pas à y rester enfermé cependant. Et lorsque son cabinet de travail ne le réclamait pas, et que le mauvais temps l'empêchait de sortir, il se tenait dans un retrait du grand vestibule, d'où il pouvait voir tout ensemble par la baie vitrée, le ciel, le jardin et la vallée de la Seine qui s'étendait au loin. Il aimait aussi à marcher d'un bout à l'autre de la galerie qui élargissait sa maison. Ainsi, il lui semblait qu'il était encore dehors.
On eût dit qu'il n'était à l'aise qu'au milieu de grands espaces. Selon lui, son jardin manquait d'étendue, et sa maison était beaucoup trop resserrée. Parfois lorsqu'il y entrait, il avait un mouvement violent des épaules, comme s'il eût voulu, d'un seul coup, en reculer les murs.
Dans les derniers temps de sa vie il ne put résister au désir de la faire agrandir. Et comme je m'en étonnais en disant qu'elle était déjà très grande, il me répondit bourru et comme en colère :
‑ Une maison n'est jamais trop grande.
La laideur lui apportait la même souffrance que l'injustice.
‑ Tout ce qui est laid est méchant, disait‑il.
Il critiquait sans mesure, mais il ne se montrait pas plus satisfait de lui‑même que des autres. Jamais il ne trouvait ses actes assez nobles, assez purs, et toujours il restait inquiet de ce qu'il avait dit ou fait, avec le regret de n'avoir pas dit ou fait mieux.
Une grande partie de son temps se passait à lire les manuscrits qu'il recevait de tous côtés. Et un jour que quelqu'un le plaignait de la fatigue que devait lui apporter une pareille occupation, il répondit aussitôt :
‑ Il le faut bien, car dans le tas, il peut y en avoir un bon.
Et, à ce moment‑là, toute la générosité qui était en lui apparut dans son regard.
Il était sensible à toute affection, mais il désirait surtout être aimé des pauvres.
« Vous l'êtes, lui disais‑je. »Il réfléchissait une minute, puis sa lèvre se retroussait de façon ironique :
‑ Savoir ? faisait‑il.
Il en eut la preuve quelques semaines avant sa mort.
Les hommes, alors, tous occupés à pointer des canons ou à fabriquer des obus, n'avaient pas le temps de réparer un tuyau de chauffage destiné à entretenir la chaleur dans la chambre d'un malade. Il s'en trouva deux cependant qui sacrifièrent leur nuit de repos à cette réparation nécessaire. Et au matin, lorsqu'en plus de leur salaire on leur offrit un bon pourboire en récompense de leur adresse et de leur activité, ils refusèrent simplement en disant :
‑ Pour Mirbeau, nous aurions même travaillé pour rien.
Lorsqu'il mourut, l'amour des pauvres vint encore à lui.
Tandis que la foule se rangeait derrière le cercueil, un fiacre s'avança comme pour prendre la file et suivre aussi le convoi. Mais au même instant un passant qui paraissait très pressé l'arrêta en lui faisant signe de tourner. Il y eut une discussion. Le vieux cocher refusait de charger le client sans vouloir donner aucune raison pour cela. Et comme le passant, fort de son droit, insistait et prenait quand même place dans la voiture, le cocher lui dit l'air chagrin :
‑ Enfin, Monsieur, puisque vous l'exigez, je vais vous conduire chez vous, mais j'aurais été bien plus content de suivre Mirbeau jusqu'au cimetière.
Marguerite Audoux. »
[Les Cahiers d'aujourd'hui, 5e année, n° 9 (consacré à Octave Mirbeau) 1922, p. 122‑125].
";132;Inédit
;;;Lettre
;"
[Paris, juillet 1911]
Mon cher ami,
Je viens de passer 9 jours chez notre Mirbeau [1], et je vous engage vivement à aller en faire autant à votre rentrée des vacances. Madame Mirbeau est douce, active et gentille, et vous aurez une jolie chambre pour dormir et travailler tout à votre aise.
Je compte être à l'Île‑d'Yeu le premier août et, si le cœur vous en dit, vous serez le bienvenu parmi nous.
Je n'ai toujours pas fini « Valserine »[2]. Je ne sais pas ce qui va arriver s'il faut que je la livre à la fin de ce mois. Je suis très embêtée.
J'irai voir Francis dimanche. Il paraît que les enfants vont bien mais Agathe et Francis sont toujours patraques. Moi aussi, du reste, et j'ai hâte d'être à la mer[3] pour me guérir.
Au revoir, mon cher vieux, je vous embrasse bien affectueusement.
Marguerite.
Dis‑donc, Léon, voilà qu'en me relisant je m'aperçois que je ne t'ai pas tutoyé ; je t'en demande pardon et je te charge d'embrasser mon Jeannot, son André et le père Régis[4]. Dis à tous ces gens‑là que je les aime bien‑bien‑bien‑bien‑bien.
[1] 1911 est l'année où les Mirbeau, particulièrement dépressifs l'un après l'autre, se réfugient à Cheverchemont (près de Triel, où Mirbeau a fait construire la maison de ses rêves en 1909). « Marguerite Audoux est la compagne favorite d'Octave Mirbeau : il attend sa visite avec impatience », nous renseignent Pierre Michel et Jean‑François Nivet (Octave Mirbeau, Séguier, p. 872). Les deux lettres (142 et 149) que « l'imprécateur au cœur fidèle » fait parvenir à sa consœur datent d'ailleurs de cette même année 1911 et évoquent ces visites. Voir supra, à la rubrique ""DESCRIPTION"", les articles que la romancière rédige sur Mirbeau pour deux numéros (de 1912 et de 1922) des Cahiers d'aujourd'hui.
[2] Le titre « Valserine » est suivi d'un et barré. Au sujet de ce conte, et de sa réception, on sait que Werth se range parmi les sceptiques. Voir la note 3 de la lettre 114
[3] à la mer est suivi d'un qui barré.
[4] Il s'agit de Régis Gignoux, de sa femme Jeanne (souvent affublée par Marguerite Audoux de ce diminutif masculin) et de leur fils.
";"Alice et Octave Mirbeau - Valserine - les Jourdain";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Dans le troisième paragraphe, le titre ""Valserine"" est suivi d'un et barré ; et dans le quatrième, à la mer est suivi d'un qui barré.
"
419;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-10;;"Projet d'aller voir Werth à l'hôpital";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;"Paris (Maison de santé du docteur Gosset)";"Fonds Claude Werth";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;148;Inédit;;;"Lettre autographe
";"[Paris, début octobre 1911]
Mon bien cher vieux,
Me voici de retour à Paris et j'ai hâte d'aller te voir sur ton lit de douleur[1]. Veux‑tu me dire par un petit mot si je le peux, et quel jour ?
Je t'embrasse bien affectueusement en attendant.
Marguerite
Louise t'envoie ses amitiés.
[1] Voir la note 1 de la lettre 147. Le 7, Marcel Ray écrit de Blankensee‑an‑der‑Elbe à Larbaud que Werth « a reçu 2 fois la visite de Marguerite Audoux depuis qu'elle est rentrée [de Toulouse] » (Leur correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 140).
";"Projet d'aller voir Werth à l'hôpital";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
420;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911;;"Impossibilité d'aller avec le correspondant chez Mirbeau";"Werth, Léon";;;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;;"Fonds Claude Werth";Cheverchemont;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"lettre, billet, ou pneumatique";"Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;152;Inédit
;;;"Il peut s'agir d'un pneumatique ou d'une lettre que la romancière a fait porter à domicile par un commissionnaire étant donné le caractère immédiat de l'information (« Ne m'attendez pas ») et l'allusion à une visite chez elle le soir même.
";"[Paris, entre 1911 et 1914]
Mon cher vieux,
Ne m'attendez pas, partez à Cheverchemont à l'heure que vous voudrez. Je suis à moitié crevée ce matin et incapable de sortir de chez moi ; j'ai eu une migraine si forte cette nuit que j'en ai la tête encore tout en bouillie. Je m'arrangerai pour aller chez notre cher Mirbeau mardi ou mercredi. En attendant je pense que vous viendrez ce soir me dire comment il va, et surtout, je vous demande de ne pas m'oublier près de lui et de lui dire combien je l'aime.
Si vous voyez Madame Mirbeau, dites‑lui des choses gentilles de ma part, et informez‑vous de sa santé.
Au revoir, cher vieux. Je vous embrasse bien
Marguerite
";"Impossibilité d'aller avec le correspondant chez Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
421;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-04;;"Fuite en Sologne - Michel Yell marié";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;;"Fonds Claude Werth";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;171;Inédit;;;"Lettre autographe";"
[Paris, premiers jours d'avril 1912[1]]
Mon cher vieux,
Je comptais te voir aujourd'hui. Je fiche le camp avec Louise pour quelques jours, du côté de ma Sologne[2].
J'ai appris hier par Chanvin[3] que Michel est marié depuis quinze jours. J'ai la frousse de le voir arriver ici. Avertis Francis dont je ne connais pas l'adresse[4] et dis à tout le monde que je vais bien.
Je t'embrasse.
Marguerite
[1] Michel Yell s'est marié le 18 mars (un lundi), et la romancière précise ici que quinze jours ont passé depuis l'événement qui la bouleverse.
[2] Aucune précision ni confirmation quant à ce voyage éclair... Voir la note 5 de la lettre 71
[3] par Chanvin est ajouté dans l'interligne supérieur.
[4] Donc une adresse de vacances, ou provisoire
";"Fuite en Sologne - Michel Yell marié";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 de la partie ""TRANSCRIPTION"""
422;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-07;;"Demande de venir à l'Île-d'Yeu - Santé chancelante";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Carbonat;;"Fonds Claude Werth";Île-d'Yeu;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;179;inédit;;;"Lettre autographe";"
[Carbonat, juillet 1912]
Mon cher vieux,
J'ai reçu la lettre de Régis et je savais déjà par Jeanne[1] que la partie de l'Île‑d'Yeu était ratée.
Si tu es décidé à venir à l'île malgré l'absence des Gignoux, je crois qu'il y aura moyen de s'arranger tout de même : ou nous resterons à Port‑Joinville, ou nous trouverons une femme à la Meule qui nous fera la popote. Chanvin est comme toi un homme de sport et je crois que vous vous entendrez bien ; Madeleine[2] est douce et silencieuse ; quant à Hélène[3], la mer est peut‑être le seul endroit où elle soit agréable à vivre et à voir.
D'autre part, rien ne te forcera de vivre de leur vie. Il n'y a pas d'endroit où il soit plus facile de s'isoler qu'à la Meule.
Moi, je me fais une fête d'y retourner, d'abord parce que c'est le seul endroit vraiment beau que j'ai vu jusqu'à présent, ensuite je suis atteinte depuis une quinzaine de jours d'une entérite qui me démolit, et je serais bien aise de ne vivre que de poisson frais et de légumes, ce que je ne pourrais pas faire dans un hôtel, à une table d'hôte.
Ainsi donc, mon vieux Werth, fais comme il te conviendra le mieux. Tu sais que je serais bien aise de t'avoir près de moi, mais si cela t'ennuie en quoi que ce soit, ne te crois pas obligé de venir. Nous nous retrouverons à paris après les vacances, mais si tu peux surmonter ton dégoût de H[élène] et ton appréhension des autres, viens. Je crois que tu ne le regretteras pas.
Dans tous les cas, moi je serai à Fromentine le 31 juillet à 6 heures du soir (18 H selon le nouvel horaire) et je prendrai le premier bateau en partance pour l'île.
Si tu ne t'y trouves pas, je penserai que tu as fichu le camp ailleurs, et je te souhaite bonnes vacances et bon travail.
Moi aussi je travaillerai, ou du moins j'ai l'intention de travailler, mais je suis bien mal en point en ce moment : coliques, vomissements, mal de tête, et lassitude physique et morale[4].
Mon pauvre amoureux[5] en est tout chaviré.
Le médecin d'ici dit que cela n'est rien et il me conseille la mer au plus vite.
Il a de l'esprit comme un ange, ce médecin, mais même s'il me défendait la mer, j'y partirais au grand galop.
Au revoir, mon cher vieux poilu. Il est inutile que tu me répondes car je ne sais si ta lettre m'arriverait ici.
Donc, rendez‑vous à Fromentine le 31, ou écris‑moi à La Meule à partir du premier août.
Encore une fois au revoir.
Je t'embrasse bien fort et te prie de dire à nos très chers amis que je pense souvent à eux et que je les embrasse bien affectueusement.
Marguerite
[1] Il s'agit de Jeanne et Régis Gignoux.
[2] La femme de Lucien Trautmann, vieil ami de Fargue et Chanvin (voir la lettre 185 d'août 1912 à Antonin Dusserre, chez qui Marguerite Audoux se trouve au moment où elle écrit)
[3] L'épouse de Charles Chanvin
[4] Conséquences évidentes de la longue et éprouvante indécision de Michel Yell. On sent dans la demande pressante faite à Werth de venir, et dans la tonalité générale de cette lettre, un reste de désarroi, dont Antonin Dusserre n'est qu'un baume insuffisant et éphémère.
";"Demande de venir à l'Île-d'Yeu - Santé chancelante";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
423;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-07;;"Venue éventuelle de Werth à l'Île-d'Yeu - Courriers de Georges Marielle
";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Carbonat;;"Fonds Claude Werth";Fromentine;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;183;Inédit;;;"Lettre autographe";"
[Carbonat, fin juillet 1912]
Mon cher vieux,
Ta deuxième lettre[1] m'arrive aujourd'hui quand la mienne est déjà partie. Je ne changerai rien au programme que je t'ai exposé : si tu viens dans l'île, écris‑moi à partir du premier août à la Meule, ou trouve‑toi le 31 [juillet] à Fromentine.
Je crois que les Chanvin viennent par l'Orléans, Angers, Nantes, c'est plus direct. Enfin vois. Tu sais que je serai contente si tu viens, mais je ne veux pas te forcer en rien.
Il est bien entendu que si tu viens me retrouver, je t'aurai certainement une chambre, mais il faut que je sois sûre, donc écris‑moi un jour ou deux avant ton départ de Paris.
Je t'envoie les deux lettres du petit Vouziers[2] : l'écho pour toi, qui ne peut être d'un autre que de Werth[3], et l'autre qui fera, je pense, plaisir à notre cher grand ami[4], car sans lui Marie‑Claire n'aurait jamais été jusqu'à Normales.
Je t'embrasse
Marguerite
[1] Rappelons qu'une grande partie de la correspondance dont la romancière est la destinataire a été soit détruite, soit égarée, soit parvenue chez des libraires spécialisés ou des commissaires‑priseurs.
[2] De la commune de Petit‑Vouziers, dans les Ardennes (voir les lettres 181 et 182)
[4] C'est‑à‑dire à Mirbeau
";"Venue éventuelle de Werth à l'Île-d'Yeu - Courriers de Georges Marielle";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
424;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1919-08-23;;"
« Suzanne Canard, [que Werth] épouse en 1922, n'est pas précisément une fille du peuple. Elle est issue d'une famille assez fortunée de la région de Tournus avec, dans la branche des de Rollepot, quelques militaires de haut rang. De dix ans sa cadette, l'ex‑mademoiselle Canard, sculptrice talentueuse, que Werth a rencontrée chez Victor Margueritte, a effectué ses humanités dans une école religieuse assez stricte où on lui contait que Voltaire dévorait ses excréments. Ce qui eut pour effet, à défaut de la dégoûter des Lumières, selon Claude Werth, de la rendre anticléricale. Léon Werth ne parlera d'elle que dans Déposition, sur un ton qui montre l'amour et l'admiration qu'il lui portait. »
[Heuré (Gilles), L'Insoumis Léon Werth (1878‑1955), Viviane Hamy, 2006, p. 143]
N. B. : Suzanne Canard est née le 25 juin 1888 à Tournus. Le mariage a lieu le 19 août 1922. (Renseignements dus à l'amabilité du fils, le docteur Claude Werth, qui naîtra en 1925 et exercera la médecine en tant que généraliste à Issoudun).
";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;258;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris,] Samedi, 23 août 1919
Mon cher vieux,
C'est que j'attendais d'avoir des choses intéressantes à te dire, et ça manque. Je me suis abrutie sur mon dernier chapitre
[1], que j'ai bûché, bûché, bûché. Le voilà enfin net. Ou du moins je le crois. Je demanderai à Louis
[2] de me faire mes virgules. Je viens de recevoir une lettre de Tentria
[3] qui m'apprend que
Marie‑Claire va passer au
Journal du Peuple[4] après le roman en cours. De mon
Atelier je ne sais pas grand' chose. Delange
[5] est venu il y a quinze jours. Ça paraissait marcher pour
Excelsior[6]. Il devait venir me donner une réponse ferme, et je ne l'ai pas revu. Je ne m'en fais pas pour ce bouquin, mais je m'en fais pour la chaleur. Depuis plus d'une semaine, j'ai 39 degrés ici, tous les jours. C'est fou, et je suis salement déprimée. Louise Roche m'a trouvé une chambre à Brunoy. Sais‑tu où est Brunoy ? Ce n'est pas un pays, c'est une banlieue. J'y serai demain pour un mois, ou moins ; enfin, jusqu'à ce que les grosses chaleurs soient parties.
Delange a vu le
raté de mon deuxième chapitre. Je vais le reprendre. À Brunoy, j'aurai moins chaud, et j'y verrai plus clair. J'ai dans l'idée comme ça que tu n'es pas malheureux dans ton Villars. Puisque M
lle S. C
[7]. écrit sur la même carte que toi, c'est donc que vous êtes voisins, très voisins même. Alors, dis‑lui que je l'aime toujours bien, et que je pense souvent à elle. Et même, si cela est possible, embrasse‑la pour moi. C'est vrai que je l'aime, cette grande‑là. J'ai le sourire en lisant son petit mot.
Moi aussi, je t'aime, mon bien cher vieux, et je t'embrasse fort.
Marguerite
[1] De
L'Atelier de Marie‑Claire
[2] Correcteur non identifié
[3] Nom propre peu lisible
[4] Ce projet ne s'est pas concrétisé.
[5] Journaliste à
L'Excelsior (premier journal quotidien reposant sur une illustration photographique abondante et en grandes dimensions, ancêtre du
France Soir de Pierre Lazareff)
[6] L'Atelier de Marie‑Claire paraîtra bien en prépublication dans
L'Excelsior (du 21 décembre 1919 au 3 février 1920).
[7] Suzanne Canard (voir la partie DESCRIPTION)
";"Rédaction laborieuse de L'Atelier de Marie-Claire - Projet de prépublication - Chaleur - Dépression - Delange - Louise Roche - Suzanne Canard";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
425;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-04;;"Sur la restitution de deux manuscrits de L'Atelier à Fasquelle - Suzanne - Questions de santé
";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;264;Inédit;;;"Lettre autographe";"
[Paris, avril 1920]
Mon bon vieux,
Sur les deux paquets
pareils que m'a donnés Fasquelle, je ne me souviens pas si je dois lui en retourner un seul, ou les deux, corrigés
[1].
Veux‑tu le dire au petit
[2] ?
Si l'enfant ne te trouve pas chez toi, envoie‑moi un mot au cas où tu ne pourrais pas venir jusqu'à la rue L[éopold] R[obert].
Si tu vois notre Suzanne
[3], demande‑lui son emplâtre de bonne femme pour mon poumon qui me fait des malices depuis deux jours.
Je t'embrasse bien.
Marguerite.
[1] Il s'agit des dernières épreuves de
L'Atelier de Marie‑Claire avant la sortie du livre en librairie.
[3] Suzanne Canard. Voir la note
7 de la lettre 258
";"Sur la restitution de deux manuscrits de L'Atelier à Fasquelle - Suzanne - Questions de santé";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
426;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1931;;"Annonce de sa villégiature";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Saint-Raphaël;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";Saint-Raphaël;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;342;Inédit;;;"
Lettre autographe
";"Villa Esméralda
Boulevard des Anglais
Saint-Raphaël
Var
[Entre 1930 et 1932[1]]
Ma Suzanne et son Léon,
Je suis ici depuis une quinzaine. Je me sentais si mal fichue ces temps derniers que j'avais envie de fuir n'importe où. J'ai retrouvé ici un petit logement que j'aime, où je suis tout à fait bien et où, j'espère, me guéris
[2] [sic] d'un malaise bien désagréable.
Espérant que vous êtes tous trois
[3] en bonne santé, je vous embrasse de tout mon cœur.
M. Audoux
[1] Claude Werth a ajouté au crayon
1930 ? Le point d'interrogation est de mise. Il se pourrait, effectivement, que cette lettre fût rédigée l'une des deux années suivantes, où l'état de santé de la romancière est toujours fragile.
[2] Traduire :
et où j'espère me guérir (ou :
et où, j'espère, je me guéris). Contrairement aux erreurs d'orthographe, les solécismes sont relativement rares. Celui‑ci est à l'image du démantèlement psychosomatique.
[3] Léon Werth épouse Suzanne en 1922. Leur fils, Claude, naît en 1925.
";"Annonce de sa villégiature";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
427;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1934-11-22;;"Demande de coordonnées d'un médecin et d'un mot de recommandation
";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;375;Inédit;;;"Lettre autographe";"
[Paris] Jeudi 22 novembre [1934] [1]
Mon cher vieux,
Emma Beaujon, ma voisine que tu connais, voudrait consulter le Docteur Valon
[2].
Veux-tu être assez aimable de me dire à quel hôpital on peut le voir, quel jour et à quelle heure ?
Si tu y joins un petit mot de recommandation, tu seras encore plus gentil.
Je t'embrasse bien ainsi que Suzanne.
Marguerite
P. S. : Envoie-moi ce renseignement par la poste, si tu ne peux me l'apporter. Il fait trop froid pour que j'aille le chercher.
[1] Plusieurs millésimes sont possibles pour « jeudi 22 novembre » : 1917, 1923, 1928, 1934. Cette dernière date est quasi certaine. Une Marguerite Audoux déjà vieillie ne sort plus guère de chez elle (Voir
supra le P. S. de la présente lettre, et le contenu de la lettre 374 qui la précède) et Emma Beaujon pose de plus en plus de problèmes, en tant que voisine, à la romancière. Celle‑ci, parfois menacée par la santé psychique de la vieille femme, prendra la décision de déménager rue de la Convention en septembre 1935, en grande partie pour cette raison. Le 18 août 1935, elle écrira à son fils Paul :
« J'ai hâte d'être loin d'Emma. C'est grave en ce moment et si répété. » (Fonds d'Aubuisson). Et une lettre à Lucile Rimbert du 17 décembre suivant (Fonds d'Aubuisson), après le déménagement, contiendra un passage qui confirme ces circonstances :
« […] Tu ne peux t'imaginer la tranquillité que j'ai ici dans mon logement [de la rue de la Convention].
Emma est venue me voir seulement une fois et devant son air de folle je n'étais pas très rassurée. Je préfère l'oublier. Sais‑tu qu'elle a voulu m'étrangler ? Je ne me souviens pas te l'avoir dit. Une autre fois elle est venue à moi avec une grosse tenaille ouverte pour me prendre le nez. Et tant d'autres menaces inconscientes que je ne peux te raconter ici. Comme tu vois, il était grand temps que je déménage. Aussi j'ai fait vite. Pauvre Emma ! […] »
[2] Un spécialiste qu'apparemment Werth connaît
";"Demande de coordonnées d'un médecin et d'un mot de recmmandation";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
428;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-10-14;;"Nouvelle adresse et accès";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;388;Inédit;;;"Lettre autographe";"
Lundi 14 octobre [1935]
Ceci, mes bons amis, pour vous faire savoir que je demeure 71 rue de la Convention Escalier 4, 3e étage, porte A.
Ce dernier renseignement, au cas où vous ne trouveriez pas de concierge, ce qui est très fréquent ici.
Si vous me faites l'amitié de venir un jour, que ce soit dans la journée parce que le soir je ne
[1] sais pas du tout comment l'éclairage se manigance ; il n'y a pas de minuterie comme rue Léopold.
Le plus court chemin est, je crois, de prendre l'autobus 18, Auteuil-St-Sulpice, qui passe, je crois, dans vos parages et qui s'arrête juste devant ma porte. Station Boucicaut. Car je suis juste en face de l'hôpital Boucicaut. Il y a encore le Nord-Sud, mais la station Convention est loin de chez moi. Enfin vous vous débrouillerez mieux que moi, sans doute.
J'espère que tout va bien chez vous.
[2]
Quant à moi, je commence à m'habituer à mon petit logement ; la santé n'est pas mauvaise malgré la grosse fatigue supportée.
Je vous embrasse bien tous trois et fais mes amitiés à Andrée
[3].
Votre
Marguerite Audoux
[1] Le
ne est ajouté dans l'interligne supérieur.
[2] Après le point, en bout de ligne, un
m est barré.
";"Nouvelle adresse et accès";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les note 1 et 2 de la partie TRANSCRIPTION"
429;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935;;"Sur un remède";"Werth, Léon";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89 – 94 – 132 – 137 – 139 – 147 – 148 – 152 – 171 – 175 – 177 – 178 – 179 – 183 - 184 – 189 – 203 – 212 – 221 BIS – 223 – 225 – 229 – 255 – 258 – 259 – 264 – 272 – 292 – 342 – 375 – 388 – 389
";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d'Issoudun, Centre de la mémoire, don de Sylviane et Claude Werth";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth";;;389;Inédit;;;"Lettre autographe";"
[Paris, s. d.]
Mon petit vieux,
Je viens de retrouver l'ordonnance de Delort
[1]. Les paquets à 3 g. font bien. Moi, j'ai commencé par les paquets à 2 gr naturellement. Toi, tu peux commencer par les gros puisque tu n'as pas peur des médicaments.
Je t'embrasse et te souhaite meilleure santé.
Marguerite
[1] Ami commun de Marguerite Audoux et de Werth (que décidément la médecine réunit - voir la lettre 388 TER), le Docteur Delort est médecin à l'Hôpital Saint‑Antoine et dans son cabinet du 26 de l'avenue du Président Wilson (XVIe).
";"Sur un remède";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
430;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922;;"Alitée - Invitation à venir la voir";"Fargue, Léon-Paul";"Papier uni petit format, déchiré aux deux coins droits";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;Paris;;"Fonds de Freitas";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;297;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris, fin 1922]
Mon gros Pépère,
Voilà quinze jours que je suis malade au lit, et je ne sais pas si je pourrai sortir avant une semaine. Aussi je te demande d'être bien gentil, et de venir me voir sans faute ces jours‑ci.
J'ai besoin que tu me signes un bouquin que j'ai ici, et qu'un mien ami attend depuis longtemps
[1].
Viens donc, mon vieux frère, et dis à ta bonne maman que je serai bien contente de la voir, et que je l'embrasse bien tendrement ainsi que toi, gros‑vilain‑gentil.
Marguerite
[1] Nous n'avons identifié ni l'ami ni le livre.
";"Alitée - Invitation à venir la voir";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
431;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-04;;"Poèmes de Léon-Paul Fargue publiés dans La Phalange - Propos sur la création
";"Fargue, Léon-Paul";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Collection François Escoube";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;112;Inédit;;;"Lettre autographe
";"Saint‑Jean‑sur‑mer[1] [1ère semaine d'avril 1911]
Mon bien cher vieux,
Si tu savais comme j'ai été contente de recevoir ta lettre[2] ! Et ne crois pas que les indications que tu me donnes sur tes Poèmes m'ennuient. Je comprends si bien cela !
J'attends La Phalange[3] mais ce que j'ai lu dans la NRF[4] m'a transportée. Oh, mon cher vieux, que c'est bon et beau, et joli, et fin ! Il faut absolument que tu nous donnes autre chose. Tu verras comme cela donne le contentement de soi‑même. Tu verras quel apaisement entre en vous, et comme on a du plaisir à créer des êtres tels qu'on les désire. Et comme on les aime, ces enfants qu'on a sortis du meilleur de soi‑même[5] !
Au revoir, mon bien cher vieux. Je t'embrasse à pleins bras et de tout mon cœur.
Marguerite Audoux
[1] 10, rue Léopold Robert (imprimé) est partiellement rayé au-dessus.
[2] À l'évidence, la précédente
[3] Le numéro du 20 mars 1911 où se trouvent ses poèmes
[4] Fargue (Léon‑Paul), « Songes » , in NRF, 1er avril 1911, n° 28 (3e année), p. 552‑560.
[5] Métaphore habituelle, et lourde de sens pour Marguerite Audoux, quasi quinquagénaire sans enfants que Michel Yell est en train de quitter. Toute l'œuvre porte les stigmates de cette perpétuelle blessure, notamment De la ville au moulin, qui reproduit la malheureuse expérience de 1883 (la romancière met au monde, le 6 mars, un garçon prénommé Henri, dont elle déclare le décès le 5 avril suivant). Voir la lettre 108 (« Mon vieux désir d'être mère me remonte parfois avec une violence terrible, et tous mes regrets s'amoncellent et font devant moi quelque chose de lourd qui me donne envie de pleurer. »). La création littéraire, qui dans sa thématique fait une très large part à l'enfantement, est elle‑même comme un transfert qui vient combler ce manque. Produire, pour Marguerite Audoux, c'est (se) re‑produire – dans tous les sens du terme si l'on pense à cette œuvre très répétitive.
";"Poèmes de Léon-Paul Fargue publiés dans La Phalange - Propos sur la création";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"L'en-tête 10 rue Léopold Robert (imprimé) est partiellement rayé."
432;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-02-01;;"Marie Duran - Les Nocturnes
";"Fargue, Léon-Paul";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : 44 – 48 – 88 – 104 – 112 – 143 – 146 – 150 – 156 – 161 – 166 – 186 – 288 – 294 – 297
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : 46 – 115
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 – 111
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux cosignées pat Léon-Paul Fargue : 69 – 70
";;;;"Fonds de Freitas";Villemur;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue";;;166;Inédit;;;"Lettre autographe";"Toulouse [Février 1912[1]]
Vieux frère,
Si le diable ne se mêle pas de nos affaires, nous serons sans doute à Paris le 19 de ce mois, Michel et moi.
Que j'en ai à te raconter, mon cher[2] vieux Polémon !
Tu t'imagines peut‑être que Villemur[3] a cédé ; détrompe‑toi, mon ami, tu l'avais bien jugée. Elle a une volonté peu ordinaire.
Dis‑donc, on m'écrit de Hollande[4] pour me demander quand vont paraître tes Nocturnes.
En attendant, je t'embrasse bien fort, aussi fort que je t'aime, et j'embrasse bien fort aussi ta gentille et bonne maman.
Marguerite
[1] Cf la lettre de Larbaud à Ray du 17 février 1912 (« Marguerite est rentrée à Paris », Correspondance Larbaud-Ray, Gallimard,, tome deuxième, p. 164) et les Nocturnes qui vont paraître à la NRF en mars 1912 sous le nom de Poèmes
[2] cher est précédé d'un m.
[3] Marie Duran, que Yell va épouser le 18 mars suivant, et qui habite Villemur
[4] Nouvelle lettre que nous n'avons pas retrouvée
";"Marie Duran - Les Nocturnes";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 2 de la partie ""TRANSCRIPTION"""
433;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-10-21;;"Invitation à venir la voir";"Lanoizelée, Louis";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée : 360 – 365 – 367 – 372 – 384 - 396
";;Paris;;"Lettre autographe publiée dans Lanoizelée, Louis, Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 138 (fac-similé).";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée";;;360;"Voir la partie SOURCE";;;"Lettre autographe";"
10, rue Léopold-Robert, 14e
Comment ai-je pu, Monsieur, rester si longtemps sans répondre à votre lettre
[2] ?
Je manquais de courage sans doute. Je manque souvent de courage pour écrire, à cause de mes mauvais yeux.
Puisque vous êtes un compatriote
[3], si le cœur vous en dit et que vous ne craignez pas de monter mes six étages, venez donc me faire une petite visite, le samedi dans l'après-midi, de préférence. Je vous ferai bonne figure.
Bien cordialement.
Marguerite Audoux
[1] C'est à la suite de cette lettre que Louis Lanoizelée prend ses habitudes du samedi chez la romancière avec laquelle se noue rapidement une amitié profonde. C'est ce que relate notamment la biographie qu'il écrit et publie à compte d'auteur en 1954, d'où sont extraites les six lettres recensées de Marguerite Audoux au futur bouquiniste des quais. Le 21 octobre est un vendredi. Il n'est pas impossible qu'à réception de cette lettre le lendemain – à moins qu'il ne l'eût reçue le jour même ‑ (Lanoizelée habitait également Paris, et
qui plus est dans l'arrondissement voisin, le VII
e, 48, rue de Varenne), notre homme se soit précipité chez la romancière qu'il appréciait et brûlait de connaître. Mais peut‑être faut‑il faire remonter la première visite au samedi suivant, le 29 octobre.
« J'allais y passer l'après‑midi du samedi, tous les quinze jours, quand elle était à Paris. On arrivait tout en haut, au sixième étage, par un escalier ciré et raide, on ne savait plus si c'était la montée ou le plaisir de la voir, qui faisait toquer le cœur à grands coups précipités ? » (
Ibid., p. 18).
[2] « Je ne me souviens plus ce que j'avais écrit dans ma lettre. Je lui expliquais sans doute qui j'étais, ce que je faisais, que j'étais presque un compatriote. Et ce que je pensais de ses deux romans que j'avais lus [
Marie‑Claire et
L'Atelier de Marie‑Claire].
» [Lanoizelée (Louis),
Souvenirs d'un bouquiniste, L'Âge d'Homme, 1978, p. 67].
[3] Louis Lanoizelée est originaire de La Machine, dans la Nièvre.
";"Invitation à venir la voir";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
434;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1933-10-20;;"Grosse fatigue";"Lanoizelée, Louis";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée : 360 – 365 – 367 – 372 – 384 - 396
";;Paris;;"Lanoizelée, Louis, Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, p. 151";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée";;;367;"Lanoizelée, Louis, Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, p. 151";;;"Lettre autographe";"[Paris[1],] 20 octobre 1933
Mon gentil ami,
Encore une affaire ratée. Je n'irai pas hélas ! à Boissy[2] cette année. Je suis depuis un bon mois une créature douloureuse. Avec des hauts et des bas. Ce qui est très vrai puisque les méchantes douleurs quittent mes pieds pour remonter dans mes hanches, si bien que le vrai de vrai [sic], je reste à la maison, n'étant même pas capable de descendre mes étages. À part ça je vais bien. Profitez de vos vacances[3]. Et croyez-moi votre toujours affectueuse
M. Audoux
[1] Lieu de création indiqué par Louis Lanoizelée
[2] Nous ne saurions dire de quel
Boissy il s'agit. Sans doute est‑ce le lieu de villégiature (dans la périphérie de Paris ?) du futur bouquiniste.
[3] Louis Lanoizelée est toujours maître d'hôtel rue de Varenne.
";"Grosse fatigue";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
435;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1934-05-04;;"Sur des photos prises par Lanoizelée";"Lanoizelée, Louis";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée : 360 – 365 – 367 – 372 – 384 - 396
";;Paris;;"Lanoizelée (Louis), Marguerite Audoux, Le Plaisir du bibliophile, p. 151";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée";;;372;"Lanoizelée (Louis), Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 151
";;;"Lettre autographe
";"[Paris[1],] 4 mai 1934
Non, mon petit Lanoizelée, nous ne « remettrons pas ça
[2]. » A quoi bon ! Si les photos vous plaisent, gardez-les. Elles peuvent s'appliquer à tant de vieilles femmes sauf la mère Lunette naturellement
[3]. Vraiment, je ne vois pas la nécessité de fixer ainsi la décrépitude dont nous ne sommes responsables ni les uns ni les autres.
Ces photos ont bien fait rire mon Roger
[4]. Il va sans dire qu'il n'en veut pas. Qu'a-t-il besoin de contempler sur le papier ma vieillesse extérieure puisque auprès de moi, il ne la voit pas, cachée qu'elle est par ma jeunesse intérieure.
Voilà ce que dit ce garçon et je suis parfaitement de son avis.
Au revoir, mon gentil ami.
Votre bien affectueuse
Marguerite –Audoux
[1] Lieu de création indiqué par Louis Lanoizelée
[2] Il s'agit d'une séance de photos. « J'avais pris, dans la pièce d'angle, où Marguerite Audoux recevait ses amis, cinq clichés.Trois de l'auteur de
Marie‑Claire et deux d'intérieur ; l'une reproduisant la table de travail, l'autre la bibliothèque. » [Lanoizelée (Louis),
Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 152).
[3] « Parmi les photos de Marguerite Audoux, deux prises devant la cheminée étaient ratées, parce que les lunettes, formant glaces, faisaient un vide à la place des yeux. » (
Ibid.) (La troisième, réussie, a été souvent reproduite, et Jean Lebedeff, artiste ami de Lanoizelée, en a tiré un bois gravé qui illustre la biographie dont sont tirées ces lettres)
[4] Pour mémoire, le deuxième des petits-neveux qui a alors vingt‑deux ans
";"Sur des photos prises par Lanoizelée";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
436;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-03-20;;"Sur une association des amis de Philippe";"Lanoizelée, Louis";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée : 360 – 365 – 367 – 372 – 384 - 396
";;Paris;"
Monsieur Louis Lanoizelée
Rue de Varenne, 48
Paris VIIe
";"Musée Charles-Louis Philippe, installé dans la maison natale, à Cérilly";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";
Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée";;;384;"Lanoizelée (Louis), Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 152
";;;"Lettre autographe
";"[Paris[1],] 20 mars 1935
Mon cher ami,
S'il existe, ici, une association des amis de Philippe, je ne le sais pas
[2], mais ce que je sais bien, c'est que je n'en suis pas la présidente.
C'est bien drôle ce que les gens peuvent dire.
Affectueusement.
M. Audoux
[1] Lieu de création indiqué par Louis Lanoizelée
[2] Les Amis de Charles‑Louis Philippe feront paraître leur premier
bulletin annuel, à Moulins, le 21 décembre 1936 (jour du vingt‑septième anniversaire de la mort de l'écrivain). Le nom de la romancière sera le premier à figurer dans le Comité d'honneur, suivi de ceux de : Henri Bachelin, Elie‑Joseph Bois, Charles Chanvin, Paul Claudel, Jacques Copeau, Léon‑Paul Fargue, Eugène Fasquelle, K.‑R. Gallas, Gaston Gallimard, André Gide, Jean Giraudoux, Charles Guérin, Gaston Guillaume, Francis Jourdain, Hugues Lapaire, Maurice Le Blond, Albert Marquet [voir la note
6 de la lettre 285], Eugène Montfort, Marcel Ray, Jean Schlumberger, Maurice Willmotte et Michel Yell. Le Président du Conseil d'administration est Emile Guillaumin, le Vice-président Valery Larbaud
; et parmi les membres figure Louis Lanoizelée.
On comprend donc, à travers les noms de ceux qui lancent cette aventure, que Les Amis de Charles‑Louis Philippe sont aussi Les Amis de Marguerite Audoux. D'ailleurs, le Bulletin lui ouvre ses pages à presque chaque numéro. Lanoizelée inaugure ce rite dès le numéro 2 (« Un grand cœur n'est plus : Marguerite Audoux », p. 148‑150). Ce Bulletin est toujours édité, grâce à la ferveur fidèle de certains, dont, en particulier, David Roe.
";"Sur une association des amis de Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
437;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1927-02-22;;"Directeur des Feuilles Libres, Marcel Raval (1900-1956) prépare un numéro spécial sur Léon‑Paul Fargue. Ce numéro double (n° 45‑46) sera publié en juin 1927 (le second semestre 1927, paraîtra un autre hommage, partiel, à Fargue dans les Cahiers du Sud, n° 286, p. 881‑932).
Le numéro spécial des Feuilles libres contient « quarante‑neuf articles signés des noms parmi les plus connus […] : la plupart des textes donnent des généralités sur l'homme ou sur le poète. Parmi les véritables études qui présentent un intérêt spécial par leurs critiques et leurs jugements précis sur l'œuvre farguienne, citons ceux de Valery Larbaud, de René Guilleré, d'Adrienne Monnier, de Francis de Miromandre, de Benjamin Crémieux. Plusieurs compositeurs écrivent des morceaux de musique en hommage à Fargue [en particulier Ravel, ami de la première heure], et des peintres illustrent le volume de beaux dessins originaux. » [Rypko Schub (Louise), Léon‑Paul Fargue, Librairie Droz, Genève, 1973, p. 168]
Le sommaire de ce numéro – qui fait partie de la bibliothèque de la romancière ‑ laisse apparaître quelques membres du Groupe de Carnetin, et réunit en effet les signatures les plus prestigieuses, auxquelles il est regrettable que la sienne ne se soit pas ajoutée (il est vrai que Claudel, qui la fustigea à l'heure de Marie‑Claire, y figure…) :
« Iconographie
Portrait de Léon‑Paul Fargue, par P. – E. bécat.
Photo de Fargue, en 1899.
Photo de Fargue, en 1907.
Photo et Lettre de Ch. – L. PHILIPPE.
Photo de Fargue, à son bureau de travail.
Photo de Fargue, en 1925.
Léon‑Paul Fargue, par Man Ray.
Quelques lettres posthumes
Lettre d'Alfred Jarry (1894).
Lettres de Marcel SCHWOB (1905).
Lettre de Guillaume APOLLINAIRE (1912).
Lettres de Jacques rivière (1914).
Lettre de Marcel PROUST (1921).
Lettre de Rainer‑Maria RILKE (1926).
Le Poète et l'Ami
Comtesse de Noailles Les Secrets du Poète
Paul Valéry Notules sur Léon‑Paul Fargue
Valery Larbaud Farguiana
Jules SUPERVIELLE Signes
Jacques‑émile BLANCHE Lettre
Albert THIBAUDET Le Temps perdu et retrouvé de Fargue
André BEUCLER Paysage de Nickel
Marcel ACHARD Le Marchand de Magie
Henri HOPPENOT Rupture du Sceau
DRIEU LA ROCHELLE Rôdeur, gourmand
Marcel RAVAL Identité de Léon‑Paul Fargue
Marcel CHAMINADE Voyages de Tancrède
Abel BONNARD La Vie et le Rêve
René Guilleré Fargue dans Fargue
« Rêves », mélodie inédite de Maurice RAVEL
Le Poète
Paul CLAUDEL Nascuntur poetæ
Adrienne MONNIER Les Poèmes de « Commerce »
Francis JAMMES Quatrain
Fernand VANDérem Son Heure
Henri DUVERNOIS Vade Mecum
Philippe SOUPAULT Fargue et les mots
Francis de MIOMANDRE Le Poëte des Villes
Francis PONGE Impromptus sur Fargue
Florent SCHMITT Fargue et la Musique
Benjamin crémieux Notes pour une étude critique
Marcel JOUHANDEAU Le sang de Bethsabée
Jean‑Richard BLOCH Hommage d'un Prosateur
Jean Royère Tancrède
Fernand DIVOIRE Pont aux jeunes
Tristan TZARA L. – P F. et P. K.
Roger VITRAC L. – P. Fargue, seul
« Chanson » de Frédéric MOMPOU
L'Ami
COLETTE Le Nocturne
Régis Gignoux Le Mage
Michel YELL Un Prestigieux Entomologiste
Jacques POREL « Au bras d'un vieil ami »
René CREVEL Le Poète et la Nuit
Pierre de LANUX A soi‑même
Pierre‑André MAY Nuit avec Tancrède
Luc DURTAIN Fargue enrhumé
« Crinoline », Valse de Ricardo vinès
Témoignages étrangers
James Joyce Ulysse (fragments)
Ricardo GIRALDès Un Poète
Archibald MAC LEISH Epître à Fargue
Antonio MARICHALAR L'Ami de mes Amis
Bernard GROETHUYSEN Dans le monde des idées
Mario PUCCINI Hommage
Lettres au directeur des feuilles libres
Lettre de M. Arthur Fontaine
Lettre de Louis JOUVET
Lettre de Max Jacob
Lettre de Blaise CENDRARS
Léon Pivet Quelques faits
Texte inédit de Léon‑Paul Fargue
La Fleur de Nézondet. – Prose
Bibliographie
Illustrations de Daragnès, Pablo PICASSO, Ernest LA JEUNESSE, L. – P. FARGUE, Giorgio de CHIRICO, Henry MICHAUX, Marie LAURENCIN, Marie MONNIER.
Hors‑texte : L'Ascension, aquarelle de Paul KLEE. »
Dans son livre sur Fargue, Louise Rypko Schub raconte (Ibid., p. 149) que l'écrivain, un peu lassé de sa réputation de noctambule bohème, fit écrire, à l'insu même de Raval (le poète porta lui‑même le texte chez l'imprimeur), l'article conclusif signé par son vieil ami Léon Pivet.
";"Raval, Marcel";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Henri Meyer : 322 – 324 – 324TER - 344
";;Paris;;"Fonds d'Aubuisson. La lettre autographe figure dans une chemise sur laquelle se trouvent ces mots:
Lettre originale de Marguerite Audoux, envoyée à Monsieur Raval, directeur de la revue «Les Feuilles libres» qui préparait un numéro spécial sur L. P. Fargue (acquise février 1967 chez Coulet & Faure).
";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Marcel Raval";;;323;"Cette lettre, à l'évidence communiquée par Paul d'Aubuisson à son ami François Talva l'année même où il l'a acquise, a été publiée dans le Bulletin des Amis de Charles-Louis Philippe n° 25, décembre 1967, p. 52.
";;;"Lettre autographe
";"[Paris,] 22 février 1927
Monsieur,
Si je vous ai fait attendre si longtemps ma réponse
[1], c'est que j'espérais pouvoir vous donner quelques lignes intéressantes, mais je vois bien que cela ne me sera pas possible, je suis vraiment trop souffrante en ce moment.
Je regrette, croyez-le bien Monsieur, de ne pouvoir parler avec mon cœur de Léon-Paul Fargue que j'aime de tout mon cœur.
Bien cordialement.
Marguerite Audoux
[1] Nous n'avons pas trouvé la lettre de Marcel Raval à Marguerite Audoux.
";"Regrets de ne pouvoir écrire un article";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
438;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1934-03-02;;"Réception laudative de Forêt voisine et commentaires personnels";"Genevoix, Maurice";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;;"Fonds Genevoix";"La Sologne";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Maurice Genevoix";;;371;;;;"Lettre autographe
";"[Paris,] le 2 mars 1934
Monsieur Maurice Genevoix,
Je sais bien que c'est pour votre joie et non pour la mienne que vous avez écrit Forêt voisine, mais il se trouve que ce livre fait aussi ma joie et je ne peux pas m'empêcher de vous le dire.
Je vais souvent dans votre forêt, et cela sans prendre la route 417 que vous m'indiquez si obligeamment
[1]. Elle est là, sur ma table, votre forêt. Comment ne pas y entrer ? Elle est tellement riche de choses à voir, à sentir et à toucher ! Et puis, pour moi, elle est un rappel du temps où une petite fille de ma connaissance
[2], mal venue parmi les hommes, se cachait dans les taillis pour écouter la douce musique du feuillage. Cette petite fille allait aussi dans la boulassière
[3] où la musique était plus douce encore, et où elle s'émerveillait du blanc, du gris et du rose, autant que du vent frais avec lequel elle jouait à courir : dans cette boulassière il y avait pourtant des pièges. De ces longues tiges de ronces qui se glissaient dans la mousse et dans les bruyères comme pour s'en aller en cachette vers un endroit défendu. Ma petite étourdie, lorsqu'elle courait après le vent, accrochait au passage ces tiges sournoises et les déplaçait de telle sorte que tout le roncier en tremblait. Elle n'était pas très fière, ensuite, des rubis qui perlaient en cercles sur ses jambes nues, et quand elle rendait la tige au roncier, elle ne disait pas : « Va, petite ronce ! »
Je laisse à Daguet
[4] sa belle intelligence de chasseur, et je descends aux fontaines avec mon ami, ou plutôt mon frère fou, Brout-la-Feuillée
[5].
Votre bien cordiale
Marguerite Audoux
P. S. : C'est votre gentille amie, le Petiot
[6], qui m'a donné votre adresse ; mais soyez tranquille, je vais l'oublier.
[1] À l'évidence, Marguerite Audoux a reçu
Forêt voisine de Maurice genevoix (publiée l'année précédente, et rééditée chez Flammarion en 1986 – édition à laquelle nous nous référons ‑) par un service de presse, sans doute avec un envoi, ou un mot d'accompagnement (ce que nous ne saurions dire, l'ouvrage ne se trouvant ni chez les héritiers indirects, ni dans la bibliothèque de la romancière, reconstituée au Musée de Sainte-Montaine), d'où cette allusion à la
route 417. L'expédition par la maison d'édition est confirmée par le P.S. qui indique que Marguerite Audoux n'a pas l'adresse personnelle de Maurice Genevoix (à moins que ce dernier n'ait envoyé son livre lui‑même sans la mettre, ce qui semble plus improbable). Cette hypothèse d'un envoi de Genevoix à sa consœur, où la fameuse route est mentionnée, pourrait être confirmée par la teneur des deux que nous possédons, et où il apparaît que Genevoix aime évoquer le voisinage à ceux qui habitent ou ont habité le pays de Raboliot :
« Pour Bernard Garreau, en pensant aux routes de Sologne, ‑ tant de fois parcourues entre Clémont et Aubigny – et pour lui dire, bien cordialement, la sympathie et les vœux de Maurice Genevoix » (
La Dernière Harde) ;
« Pour Bernard Garreau, en grande sympathie de voisin – de la Loire aux bois de Sologne – Cordial hommage de Maurice Genevoix » (
Tendre Bestiaire).
[2] Avec la
« petite fille de ma connaissance », il s'agit, on l'aura deviné, de Marguerite Audoux elle‑même. Ce clin d'œil littéraire inséré dans l'épistolaire renvoie ainsi à la fois à la petite Solognote d'adoption et au personnage du roman qui en est le calque, Marie‑Claire. Précisément, ce qui nous intéresse le plus ici en tant que trait dominant de Marguerite Audoux, c'est sa propension à refaire incessamment du
Marie‑Claire, et cela jusqu'à la dernière œuvre,
Douce Lumière, mise en route depuis neuf mois au moment où elle écrit cette lettre, et qui est une réécriture du premier roman autobiographique. Nous avons déjà insisté sur ce point, qui tendrait à prouver que l'important, pour la romancière, n'est pas le renouvellement de la matière, mais l'acte d'écriture lui‑même, fût‑il répétitif à travers sa thématique obsessionnelle et les motifs qui la fondent. L'essentiel est de produire, et surtout de re‑produire pour pallier l'autre stérilité, pathétique, qui a laissé Marguerite Audoux sans enfants biologiques.
Nous renvoyons de nouveau, à ce propos, au colloque organisé à Brest par le Centre d'études des Correspondances et Journaux intimes des XIXe et XXe siècles (CNRS, UMR 6563) sur L'écriture du ressassement dans les correspondances, et dont les textes ont été rassemblés et présentés dans les Actes (Cahiers n° 5, 2005) par le Professeur Marie‑Josette Le Han.
[3] Voir le chapitre cinquième, « Bouleaux » (
Op. cit., p. 33‑38)
[4] Le piqueur du chapitre douzième, « Chasseurs » (
Ibid., p. 107‑120)
[5] Personnage pittoresque qui apparaît tout au long du roman et auquel est consacré le dernier chapitre, « Nocturne » (
Ibid., p. 169‑187)
[6] Une « filleule » de Montargis, dont nous avons retrouvé dans le fonds d'Aubuisson deux lettres adressées à la romancière, l'une (385) du 18 avril 1935, et l'autre (394) du 3 août 1936 (cinq mois avant le décès de la « marraine »). Aucun document n'a pu jusqu'ici nous indiquer comment et quand la rencontre s'est produite. La seconde lettre nous intéresse particulièrement. « Petiot » (est‑ce un surnom ou un nom ?) regrette de n'avoir pu aller voir Marguerite Audoux à l'occasion de l'oral du bac passé avec succès par sa fille Simone à la Sorbonne (
« Il en fut pris 12 % »…) ; avant tout, elle lui parle de « son livre » ( ? ) pour lequel elle lui demande de la publicité, et elle ajoute :
« J'ai écrit à Genevoix chez qui nous sommes allées fin juin en allant à Orléans à l'écrit du Bac. Mon livre a semblé l'intéresser, mais sans doute est‑il en vacances. Roland Dorgelès emportera le sien en Russie !! ».
";"Réception laudative de Forêt voisine et commentaires personnels";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
439;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922-12-04;;"Chat à donner - Paul d'Aubuisson";"Fargue, Marie";"Papier à lettre quadrillé 13,5 x 21";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 43 – 58 – 102 – 140 – 144 – 159 – 180 – 190 – 217 – 296 – 378
Lettre de Marguerite Audoux et Amélie Perrier à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 366
Lettre de Marguerite Audoux et Michel Yell à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 138
";;Paris;;"Fonds de Freitas";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Mme Fargue (mère)";;;296;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris,] Lundi soir [4 décembre 1922[1]]
Ma gentille Farguinette,
J'aurais bien voulu aller vous voir pour vous parler d'un chat, qu'une amie à moi
[2] veut absolument placer dans une
maison sérieuse. Mais voilà, je suis obligée de rester à la maison pour soigner mon Paul, qui a eu la malchance de se casser la jambe, il y a un mois. Vous vous doutez bien qu'avec cette jambe cassée, je n'ai pas une minute de libre et que je suis éreintée.
Je crois que mon amie ira vous montrer le chat en question, mais si vous n'en voulez pas, il ne faudra pas vous croire obligée de le prendre à cause de moi.
Au revoir, ma gentille et douce amie. Je vous embrasse bien tendrement.
Votre Marguerite Audoux
Une bonne poignée de main à votre Julienne[3].
[1] D'après l'allusion à la jambe cassée de Paul d'Aubuisson (accident survenu
« il y a un mois »), par recoupement avec la lettre 298 adressée à Lelièvre le 4 janvier 1923, où Marguerite Audoux parle des
« deux mois où l'enfant est resté alité ».
[3] Julienne Baridat, née Jabaly, la servante de Mme Fargue, qui, lassée des maniaqueries du fils, regagna Argenton‑sur‑Creuse [Voir Goujon (Jean‑Paul),
Léon‑Paul Fargue, Gallimard, 1997, p. 171, 200 et 201. Voir aussi Rypko Schub (Louise),
Léon‑Paul Fargue, Droz, Genève, 1973, p. 140 et 146, où ce fait est également mentionné, et où l'on apprend que « la servante au grand cœur » était invitée avec Léon‑Paul et sa mère, notamment chez Valery Larbaud
ou Marguerite Audoux. (Note 1 de la lettre 102)
";"Chat à donner - Paul d'Aubuisson";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
440;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935;;"Coordonnées d'un oculiste";"Fargue, Marie";"Page avec marge rouge extraite d'un cahier 17/19,5
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 43 – 58 – 102 – 140 – 144 – 159 – 180 – 190 – 217 – 296 – 378
Lettre de Marguerite Audoux et Amélie Perrier à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 366
Lettre de Marguerite Audoux et Michel Yell à Madame Fargue (mère de Léon-Paul) : 138
";;;;"Fonds de Freitas";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Mme Fargue (mère)";;;378;Inédit;;;"Lettre autographe
Apparaissent, au‑dessus de la formule d'appel, des notations au crayon [apparemment un numéro de téléphone, dont il est fort probable que ce soit celui de l'oculiste dont il est question dans la lettre] :
Ségur (au‑dessus d'un autre mot raturé) 22‑28
";"[S. l., 1935]
Ma gentille Farguette,
Voici l'adresse de l'oculiste :
Terson
[1]. Boulevard des Invalides, 47
bis, de 3 à 5
H. Lundi, Mercredi, Vendredi.
Un bon baiser à vous tous.
Marguerite
[1] L'oculiste de la romancière. Voir la note 6 de la lettre 352
";"Coordonnées d'un oculiste";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
441;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-02-10;;"Affaires de Charles-Louis Philippe à renvoyer et propos sur Emma Mc Kenty";"Philippe (mère)";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Philippe (mère) : 11 – 24 – 30 – 33 – 39
Lettres de Madame Philippe (mère) à Marguerite Audoux : 13 – 28 – 35
";;Paris;"Madame Philippe
à Cérilly
Allier
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Ph‑Aud 2]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Mme Philippe (mère)";"À propos du projet de publication des lettres échangées entre Emma Mc Kenty et Philippe, on évoquera d'abord le sentiment d'Émile Guillaumin :
« Mme Mac Kenty avait fait un jour le voyage de Cérilly. Un peu onctueuse et romantique, le pleur facile, l'air «grande dame», elle avait tout de suite gagné la sympathie de Mme Philippe et de Mme Tournayre, ‑ lesquelles s'obstinaient par contre dans leur haine tenace à l'égard de Marguerite Audoux. La visiteuse les entretint de son projet de publier en volume, avec des commentaires, toute la correspondance par elle échangée avec leur fils et frère. Souvent les deux femmes dans les mois qui suivirent me parlèrent de ce beau livre qu'allait faire paraître «Mme Emma». Mais elle rencontrait des difficultés entraînant sans cesse quelque nouvel ajournement… Je savais par Valery Larbaud l'opposition agissante des amis parisiens qui craignaient de voir sortir un assemblage redondant et fluent, susceptible de nuire à la mémoire de celui qu'on prétendait honorer. L'ouvrage ne sortit jamais. »
(Guillaumin, Émile, Charles‑Louis Philippe, mon ami, Grasset, 1942, p. 203‑204).
Citons, comme exemple d'« opposition agissante des amis parisiens » ce début de lettre autographe de Gide à Mme Philippe du 23 février 1910 (Médiathèque Valery larbaud de Vichy [Ph. Gid. 5]) :
« Chère Madame,
Oui, depuis la mort de notre pauvre ami j'ai pu entrer en relation avec Madame Mac Kenty, qui je le crois est une personne bonne et sincère, mais terriblement encombrante et désireuse qu'on s'occupe d'elle ; depuis un mois chacun de nous reçoit une pluie de lettres d'elle, et nous avons bien été obligés d'intervenir, car dans son grand désir d'occuper le public de ses amours avec Louis elle risquerait de faire prendre en ridicule et elle et votre fils. Je crois qu'il faut beaucoup se défier non pas de ses sentiments et de sa bonne volonté, mais de son envahissement et de sa maladresse.
Inutile n'est‑ce‑pas de vous recommander la discrétion sur un sujet aussi délicat ; aussi bien je serais peiné de chagriner Madame Mac Kenty, mais je sais que Louis, tout en l'aimant bien ne la prenait pas au sérieux. Elle a gardé une quantité considérable de lettres de lui où parfois Louis s'amusait un peu d'elle ; nous estimons à quelques‑uns que ces lettres sont dangereuses à publier pour la plupart et qu'elles pourraient prêter à la moquerie. […] »
Francis Jourdain écrira d'ailleurs à Gide, le 20 avril suivant (lettre autographe inédite, même source non référencée) :
« Je m'étais décidé, dans ma dernière lettre, à dire à madame Philippe que si quelques‑uns d'entre nous étaient arrivés à être sévères pour M. K., c'est que nous étions sûrs d'être dans les intentions de Louis en déconseillant un rapprochement avec une femme dont notre ami était excédé, dont il ne lisait plus les lettres, et qu'il fuyait. »
Le 14 août 1932, Gide écrit cette lettre à madame Tournayre (Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Ph. Gid. 48]) :
« Chère Madame,
Je crois qu'il est souhaitable que les lettres de votre frère à Madame Mac K[enty] ne soient pas publiées. Il serait difficile d'expliquer au public qu'il n'y eut là, de sa part, à peu près qu'un jeu, qu'il cessa vite de prendre au sérieux Mad. M[ac] K[enty] mais continua assez longtemps à lui écrire, à la fois par gentillesse, et par amusement. La publication de cette correspondance pourrait lui faire quelque tort en laissant supposer une grande passion sérieuse, ou, ce qui serait aussi fâcheux, un divertissement sentimental où entrait un peu de mystification. C'est ce qu'aura compris M. Gallimard en rendant cette correspondance à Madame Leckher[1].
Je doute fort que Madame Leckher ait droit de publier ces lettres sans votre autorisation, ainsi qu'elle le prétend. D'ordinaire il faut, pour toute publication de ce genre le double consentement de celui qui a écrit la lettre et de celui à qui la lettre est adressée (ou de ses héritiers) et je pense que vous pouvez mettre opposition. Je consulterai M. Gallimard à ce sujet si vous le désirez ; malheureusement ni lui ni moi n'est à Paris pour le moment.
Je ne sais dans quelle langue est écrit le livre que Mme L[eckher] se propose de faire éditer ; je pense et j'espère pour elle que ce n'est pas en français, car les lettres d'elle que vous me communiquez sont bien peu rassurantes, et elle s'y montre complètement ignorante et illettrée.
J'estime que, s'il n'y a rien à espérer d'elle, il n'y a non plus rien à craindre.
Veuillez croire, chère Madame, à l'assurance de mon cordial dévouement.
André Gide »
Des extraits de lettres de Charles‑Louis Philippe à Emma Mc Kenty ont été présentés dans les trois premiers Bulletins des Amis de Charles‑Louis Philippe (1936‑1938), et cela bien que Guillaumin en personne en fût le président… L'amusement et le divertissement évoqués par Gide s'y reconnaissent en effet. Enfin, en ce qui concerne la production éditoriale d'Emma Mc Kenty, on notera ce passage d'une lettre autographe inédite datée du 29 janvier, mais sans l'année (1910 ? , 1911 ?) que lui écrit Léon Frapié (Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [F‑Mac 1]) :
« J'ai lu votre livre La Polarité dans l'Univers. J'admire beaucoup votre science, mais j'aime surtout la précieuse tendance de votre cœur de femme qui ramène toute chose vers l'universel accord – vers la bonté et la paix. »
[1] Il s'agit vraisemblablement de la nièce. Guillaumin écrit à Larbaud le 18 février 1935 : « Je n'ai pas vu Mme Tournayre depuis le 20 décembre [1934] ; elle allait mieux ; elle était heureuse d'avoir reçu de la nièce de Mme Mc Kenty toutes les lettres de son frère à cette semi‑toquée. » (Cent‑dix‑neuf lettres d'émile Guillaumin, éditées par Roger Mathé, Klincksieck, 1969, p. 206).
";;24;Inédit
;;;"Lettre autographe inédite
";"Paris, rue Léopold‑Robert, 10
[10 février 1910]
Chère Madame Philippe,
Je vous envoie le dictionnaire que vous réclamez pour votre petite‑fille
[1] ; quant aux rideaux de la bibliothèque, je vais aller les réclamer chez l'emballeur qui, je l'espère, ne les aura pas perdus
[2].
Je ne voudrais pas, chère Madame Philippe, vous faire de la peine en vous empêchant de correspondre avec madame Mac Kenty, mais je crois qu'il vaudrait mieux ne pas répondre à ses lettres, ou seulement par une carte polie.
Louis ne la voyait plus depuis plusieurs années ; le monde qu'elle fréquentait n'est pas du tout le même que le nôtre et c'était tout à fait par hasard que Louis et moi nous l'avions connue
[3].
Vous savez, chère Madame Philippe, que les vrais amis de Louis sont unis comme une seule famille, et que tous nous vous aimons bien, et que tous nous ferons ce qu'il faut pour la mémoire de Louis ; aussi je voudrais vous mettre en garde contre certaine amitié faisant du bruit pour attirer l'attention. Je n'avais pas revu Madame Mac Kenty depuis cinq ans et ce n'est qu'en apprenant la mort de notre cher Louis qu'elle est revenue chez moi, mais je ne tiens pas beaucoup à ses visites.
Enfin, chère Madame Philippe, je ne voudrais pas trop vous influencer, mais je serais bien contente si elle ne vous écrivait plus.
La femme de ménage
[4] nous a bien aidés au déménagement ; elle a été très dévouée. Elle m'avait bien recommandé de vous dire que les serviettes de toilette étaient tout usées et bonnes seulement aux chiffons. Je les ai vues en effet et elles ne valaient pas la peine d'être envoyées. Louis devait en acheter à l'exposition du Bon Marché.
Au revoir, chère Madame Philippe. Je serai heureuse d'avoir un petit mot de vous de temps en temps.
En attendant, je vous embrasse de tout mon cœur.
Marguerite Audoux
[1] La fille de Mme Louise Tournayre, la jumelle de Philippe
[2] Toutes ces réponses se réfèrent à une lettre dont nous n'avons pas eu connaissance.
[3] « Louis et moi nous l'avions connue »… Habile façon, pour Marguerite Audoux, en se mettant sur le même plan que Charles‑Louis Philippe, de reléguer Emma Mc Kenty dans un rôle de figurante – ce que, bien qu'histrionne, elle ne fut certainement pas ‑. Cela dit, ce fut en effet « par hasard » que Philippe et Chanvin firent la connaissance de cette dame (avant Marguerite Audoux et Michel Yell). Sur la position de l'entourage de Marguerite Audoux vis‑à‑vis d'Emma Mc Kenty, voir, supra, la partie ""Notes"".
[4] Celle de Charles‑Louis Philippe, ou une femme de ménage de l'immeuble
";"Sur un dictionnaire et des rideaux à envoyer à Madame Philppe - Mise en garde contre l'amitié envahissante d'Emma Mc Kenty - Sur l'aide de la femme de ménage pour le déménagement - Détails ménagers (serviettes de toilette usées et à jeter)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
442;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-04-23;;"Après la mort de Charles-Louis Philippe - Affaires à restituer à la mère";"Philippe (mère)";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Philippe (mère) : 11 – 24 – 30 – 33 – 39
Lettres de Madame Philippe (mère) à Marguerite Audoux : 13 – 28 - 35
";;Paris;"Madame V. Philippe
à Cérilly
Allier
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Ph‑Aud 3]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Mme Philippe (mère)";"À propos du ""petit plâtre"", voir Audoux, Marguerite, « Souvenirs », in La Nouvelle revue française, 15 février 1910 (numéro spécial en hommage au romancier décédé le 21 décembre 1909), p. 196‑197 (il s'agit ici du passage où la romancière évoque les retrouvailles entre Berthe Méténier, l'héroïne de Bubu de Montparnasse, alors poursuivie par son souteneur, et Charles‑Louis Philippe) :
« À l'heure du dîner il fallut chercher un restaurant peu éclairé. Il s'en trouva un sur le Boulevard Raspail.
Pendant que Berthe Méténier s'enfonçait tout au bout de la banquette à la table la plus sombre, Charles [Chanvin] aida Michel [Yell] à sortir d'un journal qui l'enveloppait un petit buste en plâtre. C'était la tête merveilleuse de Santa Fortunata. Tous deux l'offraient à leur ami. Philippe ne se lassait pas de la regarder. Il la mit devant lui, puis à côté, puis au bout de la table et chaque fois qu'il la déplaçait il s'émerveillait de la trouver plus jolie selon que les ombres la faisaient différente. Il regarda Berthe et la petite tête de plâtre, et il dit tout joyeux.
- Voilà que j'ai deux filles, maintenant.
- Je voudrais lui ressembler, dit Berthe Méténier, et Philippe répondit :
- Vous êtes encore plus belle puisque vous respirez.
En sortant du restaurant, on enveloppa de nouveau Santa Fortunata dans un journal, et Philippe la porta sous son bras gauche. Il donnait l'autre bras à Berthe Méténier, et toute la soirée on rôda par les rues sombres pour ne pas rencontrer Bubu. De temps en temps on s'arrêtait sous un bec de gaz, on entr'ouvrait le journal pour regarder encore Santa Fortunata.
- Je n'ai jamais rien vu d'aussi pur, disait Philippe. Et il refermait le papier pour le rouvrir un peu plus loin. »
On sait que Marguerite Audoux ne donnera pas la statue aux Philippe, d'après le témoignage de Louis Lanoizelée, qui décrit le sixième étage de la rue Léopold‑Robert, où il se rend régulièrement à partir de 1932 :
« Un logement en angle, avec trois grandes fenêtres sur le boulevard Raspail… Une petite pièce mansardée qui sert de salle à manger, de salon. Dans un coin, entre la fenêtre et la cheminée, une table recouverte d'une étoffe ornée, où s'entassent quelques livres et des paperasses, un encrier carré en faïence bretonne, des lunettes cerclées de fer, une forte loupe et sur le sous‑main un cahier d'écolier aux coins écornés : c'est le bureau. Au‑dessus, à côté du bec de gaz, posé sur une petite étagère, une statuette en plâtre : Sainte Fortunata, venant du logis de Charles‑Louis Philippe
‑ Cette statuette avait été offerte à l'auteur de Bubu
par ses amis. Elle fut donnée ensuite à Albert Fournier par Marguerite Audoux. Celui‑ci l'apporta pour les cérémonies du quarantième anniversaire [de la mort]
de l'auteur bourbonnais. Elle est actuellement au Musée de Cérilly[1], édifié dans sa maison natale. – »
[Lanoizelée, Louis, Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 17 (incipit)].
N.B. : Albert Fournier est alors un jeune journaliste ami avec la romancière (voir à la partie""notices"")
[1] Elle s'y trouve toujours.
";;30;;;;"Lettre autographe inédite
";"Rue Léopold‑Robert, 10 Paris
[23 avril 1910]
Chère Madame Philippe,
Francis Jourdain m'écrit
[1] que vous réclamez les livres qui sont chez moi. Je m'empresse de vous les envoyer par colis postal. Je n'avais pris comme souvenir que celui de Guillaumin
[2], les autres m'avaient été prêtés par Louis depuis longtemps, comme il m'arrivait à moi de lui prêter les miens. J'avais gardé aussi celui de Mme Mac Kenty
[3] parce qu'elle m'en avait priée, et que je n'ai pas voulu lui faire de la peine en refusant.
Je vous les renvoie donc, chère Madame Philippe, puisque vous le demandez. Je ne croyais pas avoir fait de mal en gardant ces livres puisque vous m'aviez dit que les amis pouvaient choisir dans la bibliothèque de leur ami Philippe.
Francis ne me parle pas dans sa lettre du petit plâtre que j'ai gardé comme souvenir. J'y tiens beaucoup parce qu'il a été donné à Louis par deux amis communs à l'occasion de la publication de
Bubu de Montparnasse. Mais si vous désirez que je vous l'envoie, je suis toute prête à m'en séparer
[4].
J'ignore ce qui a pu vous fâcher contre moi, chère Madame Philippe, mais moi je n'ai rien à me reprocher vis‑à‑vis de vous, ni de personne, et je dois vous dire que si c'est moi qui vous ai remis les clefs de l'appartement de Louis, c'est qu'il me les avait confiées le dimanche d'avant sa mort pour aller lui chercher du linge, et comme son mal s'était subitement aggravé, je n'ai pensé qu'à mon chagrin dans le moment. Ce n'est que quand vous êtes venue que je me suis souvenu que les clefs étaient restées dans ma poche.
Si je vous ai fait de la peine sans le savoir, je vous prie de m'excuser, et vous prie d'agréer mes sincères salutations.
Marguerite Audoux
[1] Nous n'avons pas retrouvé cette lettre.
[2] Rien ne permet de déterminer de quelle œuvre de Guillaumin il s'agit. Les premiers livres de Guillaumin dédicacés ont toujours leur place dans la bibliothèque de Charles‑Louis Philippe, qui se trouvait chez le docteur Pajault (le petit‑neveu, né en 1923, décédé).
[3] Emma Mc Kenty envoie au romancier son livre sur le spiritisme, La polarité dans l'univers, quelques mois avant que celui‑ci ne décède.
[4] La romancière ne s'en séparera pas. Voir la partie ""notes"".
";"Réponse à Madame Philippe (mère) (voir la lettre 28) qui a demandé à Marguerite Audoux de lui renvoyer un certain nombre d'affaires (des livres et un plâtre) ayant appartenu à son fils";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
443;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-05-13;;"Demande d'accusé de réception des livres envoyés";"Philippe (mère)";"L'adresse de l'expéditrice (« Audoux 10 rue Léopold‑Robert.Paris ») se trouve en biais, en haut à gauche de celle de la destinataire.
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Philippe (mère) : 11 – 24 – 30 – 33 – 39
Lettres de Madame Philippe (mère) à Marguerite Audoux : 13 – 28 - 35";;Paris;"Madame Veuve Philippe
à Cérilly
Allier
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Ph‑Aud 4]";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Cérilly, Paris";"Lettre de Marguerite Audoux à Mme Philippe (mère)";;;33;;;;"Lettre autographe inédite
";"Paris, le 13 mai 1910
10, rue Léopold‑Robert, 10
Chère Madame Philippe,
Je vous serais très obligée de me faire savoir si vous avez reçu les livres que je vous ai envoyés. Je dois m'absenter de Paris très prochainement
[1] et je tiens à faire ma réclamation au chemin de fer avant mon départ
[2].
Agréez, chère Madame Philippe, l'assurance de mon profond respect.
Marguerite Audoux
[1] Pour un lieu qui ne nous est pas connu. Il ne semble pas que Marguerite Audoux ait quitté Paris dans l'immédiat. Serait‑ce un départ inventé pour précipiter la réponse ?
[2] Sans doute faut‑il comprendre une réclamation au cas où le paquet ne serait pas parvenu à destination. En fait, il arrivera (voir le début de la lettre 35 de Mme Philippe à Marguerite Audoux).
";"Demande d'accusé de réception des livres envoyés";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
444;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-06-04;;"Rappel à Madame Philippe de son accord pour que la romancière pénètre dans l'appartement du fils
";"Philippe (mère)";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Madame Philippe (mère) : 11 – 24 – 30 – 33 – 39
Lettres de Madame Philippe (mère) à Marguerite Audoux : 13 – 28 – 35
";;Paris;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Ph‑Aud 5]";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Ph‑Aud 5]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Mme Philippe (mère)";;;39;;;;"
Lettre autographe inédite
";"[Paris, 4 juin 1910]
En rentrant de voyage
[2], je trouve votre lettre
[3] dans laquelle vous me dites avoir reçu les livres que je vous ai envoyés.
Je vous en remercie.
Vous me dites aussi, Madame, que ce n'est pas vous qui m'avez introduite dans l'appartement de celui qui a été mon très cher ami. D'après votre lettre j'ai vraiment l'air d'y être entrée comme une voleuse.
Je me vois obligée de vous rappeler que
[4] c'est vous‑même qui m'en avez remis les clefs devant plusieurs personnes, et que j'ai une longue lettre signée de vous en date du 29 décembre
[5] dans laquelle vous me priez de faire le classement des affaires de Louis, de faire son déménagement, et de donner congé de l'appartement.
Je dois vous dire, Madame, que j'ai fait tout cela de très grand cœur, par amitié pour Charles‑Louis Philippe que j'aimais profondément.
Recevez, Madame, mes respectueuses salutations.
Marguerite Audoux
[1] On notera l'évolution des relations au changement de la formule d'appel, reprise comme appellatif dans le corps du texte. Les quatre premières des cinq lettres de Marguerite Audoux à Madame Philippe commencent par « Chère Madame Philippe ». Avec cette dernière lettre en notre possession, on passe à un « Madame » en parfait accord avec le ton déjà donné par la correspondante.
[2] à Coutevroult, chez Francis Jourdain
[4] Un autre que est repris par inadvertance dans la seconde page qui poursuit le propos.
";"Rappel à Madame Philippe de son autorisation pour que la romancière pénètre dans l'appartement du fils";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Un que est répété de la fin d'une page au début de l'autre.
"
445;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1909-12-15;;"Remerciements de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau pour son aide éditoriale et matérielle
";"Mirbeau, Octave";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres d'Octave Mirbeau à Marguerite Audoux : 142 - 149
Lettre de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau : 8
";;Paris;"Faute d'enveloppe, il nous est délicat de proposer une destination. Il y a toute chance pour que ce soit Paris. Voir Nivet (Jean‑François) et Michel (Pierre), Octave Mirbeau, L'Imprécateur au cœur fidèle, Op. cit., p. 860 : « le jour de sa visite, vers la mi‑décembre 1909, Jourdain sent qu'il tombe mal : dans ce grand salon de l'avenue du Bois, il trouve un Mirbeau démoli, abattu[…]. » N. B. : L'avenue du Bois est l'actuelle avenue Foch.
";"Collection François Escoube. Lettre autographe inédite";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre sans enveloppe";"Lettre de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau";"
Une autre lettre‑fantôme de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau nous est signalée par Pierre Michel, le spécialiste du romancier, qui a retrouvé la trace de cette missive dans le catalogue de la vente de la bibliothèque d'Octave Mirbeau, mars 1919, p. 53. « Elle exprime sa gratitude et fait part de ses impressions durant son séjour à Toulouse : «Je vis dans une solitude presque complète et je compose mon livre avec tranquillité» ». On peut dater cette lettre du premier trimestre 1912, où elle se trouve à Toulouse dans l'attente de la décision de Michel Yell, qui finalement se mariera avec Marie Duran le 18 mars. Le livre que Marguerite Audoux compose, après avoir renoncé au « Suicide » , est L'Atelier de Marie‑Claire, qui demandera une longue gestation puisqu'il ne verra le jour qu'en 1920. Notons que, dans sa lettre du 6 octobre 1911 adressée à la romancière (lettre 149), Octave Mirbeau conseille à Marguerite Audoux, plutôt que de publier son conte « Valserine », de se mettre immédiatement à l'écriture de ce second roman.
";;8;;;;"Lettre autographe inédite, sans enveloppe
";"
[Paris, entre le 15 et le 20 décembre 1909
[1]]
Monsieur Mirbeau,
Mon très cher ami Francis Jourdain m'a dit combien vous vous donniez de peine pour me venir en aide
[2]. Croyez bien que j'en suis profondément touchée.
Je ne sais comment vous exprimer ma reconnaissance en pensant que vous avez bien voulu vous intéresser à moi. Cela me donne du courage pour l'avenir. Grâce à vous, mes yeux
[3] pourront se reposer pendant ces mauvais mois d'hiver.
Laissez‑moi vous remercier du plus profond de mon cœur, et veuillez agréer, Monsieur Mirbeau, mes meilleurs sentiments.
Marguerite Audoux
[1] La lettre se situe entre la visite de Jourdain et la mort de Charles‑Louis Philippe (le 21), date à partir de laquelle la romancière cesse de penser à son œuvre (voir la lettre 15 de Marguerite Audoux à Jacques Rouché : « Je vous prie de m'excuser de vous avoir fait attendre si longtemps, mais mon chagrin était si grand d'avoir perdu mon très cher ami Charles‑Louis Philippe que j'avais oublié tout ce qui n'était pas lui. »)
[2] La peine que se donne Mirbeau, c'est tout d'abord l'intérêt qu'il porte au manuscrit : « Ce malade, ce dépressif, ce neurasthénique passe toute la nuit à lire Marie‑Claire ; il est enthousiasmé. » [Nivet (Jean‑François) et Michel (Pierre), Octave Mirbeau, L'Imprécateur au cœur fidèle, Séguier, 1990, p. 861], et aussi, plus matériellement, l'argent que fait passer le généreux écrivain à la romancière nécessiteuse par l'intermédiaire de Francis Jourdain : « Lorsque l'entretien [avec Jourdain] prend fin, son jeune visiteur se retrouve avec quelques billets de cent francs dans la main […]. » (Ibid., p. 860).
N. B. : La principale source des biographes de Mirbeau semble être Un Cœur pur : Marguerite Audoux de Georges Reyer (Grasset, 1942).
[3] Des premières années à l'orphelinat de Bourges jusqu'à la fin de son existence, Marguerite Audoux est tourmentée par un mal d'yeux qui va s'aggravant.
";"Remerciements de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau, à la suite des premières démarches de Jourdain";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
446;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-07-20;;"- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold‑Robert (la mère de Léon‑paul Fargue ne devient‑elle pas « Farguette » ?...).
- Roger et Maurice sont les frères cadets de Paul.
- André pourrait être le fils de Jeanne et Régis Gignoux.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune avec marge et lignes, format 22x17 écrite recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative
Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'aubuisson";;;0326AA;Inédit;;"Propos désabusés par rapport à l'ingratitude de Paul - Nouvelles de Menette, Maurice et Roger (qui a trouvé une place d'électricien)";"Feuille jaune avec marge et lignes, format 22x17 écrite recto verso
";"Dimanche soir
Voilà donc passée, mon fils, cette journée qui nous promettait de vraies joies. Ma foi ! je dois dire qu'elle n'a pas été trop vilaine pour moi. D'abord ta lettre du matin qui était très explicite et mettait au point une grosse incertitude de ma part. C'est que tu ne te rends pas compte de la façon désinvolte dont tu annonçais ce retard de perm. Après 14 jours de silence, ta carte avait vraiment l'air de dire : "" Enfin, j'y coupe à cette permission ! "" Avec la mémoire que tu me connais, qui, si elle fait souvent ma joie ne fait pas moins mon tourment, je me souvenais des moments où tu disais, l'air méchant : "" Moi, je veux être soldait loin de Paris afin de ne jamais venir en permission ! "" Ce sont là des mots qui vous froissent comme des injures, et qui vous reviennent à l'esprit à la première occasion, surtout quand on sait ne pas les mériter. De plus, tu ajoutais dans ta carte : "" Puisque ma perm. est retardée, comme cela au moins, je verrai Menette ! "" Tu sais si j'aime Menette, et si je suis contente que tu lui témoignes une affection que je ne t'ai certainement jamais vu témoigner à personne d'autre, et je n'aurais pas pensé que c'était pour elle seule que tu venais en permission, si dans le même instant elle ne m'avait pas envoyé elle-même une carte disant : "" Nous rentrons à la fin du mois, comme cela je pourrai voir Paul "" Devant toutes ces circonstances réunies, à ma place, qu'aurais-tu pensé ?""
Maurice n'a pas été trop surpris de nous voir tous deux Roger ? C'est un sage, ce petit. "" Je ne comptais pas trop sur Paul "", nous a-t-il dit. - André a fait un nez ! Il a dû t'écrire. - Roger a fait ta commission. Pas de bottes, pas de ceinturons, pas de gants. Si tu te trouves trop moche en militaire, tu te mettras en civil, voilà tout !
Roger a une veine ! Son belge a repris la maison d’électricité de la rue Emile Gilbert et l'a rappelé, naturellement, et il lui donne 2 fr 75 de l'heure, avec promesse d'augmentation rapide.
Au revoir, je t'attends sans t'attendre et je t'embrasse bien tendrement.
M.A.
";"Propos désabusés par rapport à l'ingratitude de Paul - Nouvelles de Menette, Maurice et Roger (qui a trouvé une place d'électricien)
";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Tu ajoutais dans la carte (3 derniers mots ajoutés dans l'interligne du dessus)
témoigner à personne d'autre (d'autre ajouté dans l'interligne du dessus)
"
447;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-09-06;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Maurice est le benjamin de la fratrie.
- Les « Trott », désignés la plupart du temps par Paul et la romancière par ce diminutif, renvoient à Madeleine et Lucien Trautmann (dit Tatu), ce dernier étant un vieil ami de Léon-Paul Fargue et de Charles Chanvin, que l’on trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec ces quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre 185 d’août 1912 de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre et la lettre 247 adressée le 11 novembre à Antoine Lelièvre par la romancière.
- La Suzanne de cette lettre n’a pu être identifiée. Sont à exclure, étant donné le contexte, Suzanne Werth et Suzanne de Bruyker.
- Huguette Garnier est journaliste au Journal et romancière. Quatre livres, assortis chacun d’un envoi (Le Cœur et la robe, Ferenczi, 1922 ; Quand nous étions deux, Ferenczi, 1923 ; La Braconnière, Flammarion1927 ; et La Maison des amants, La Nouvelle Revue critique,1927), figurent dans la bibliothèque de Marguerite Audoux, visible au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine. La rencontre entre les deux femmes a probablement eu lieu au moment de la sortie de L’Atelier de Marie-Claire.
- Rappelons que Paul accomplit son service militaire à Strasbourg.
";"d'Aubuisson, Paul";"Une feuille jaune avec lignes noires légères et une marge délimitée par une ligne rouge 22x14,5 écrite recto verso ; et une feuille similaire coupée (14x14,5) écrite sur le recto, l'ensemble à l'encre violette";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative
Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0326G;Inédit;;"Sur les météos comparées de Strasbourg et de Paris - Paul aux prises avec les rats (lors d'exercices militaires ?) - Démarches entreprises pour que Paul change d'affectation en faveur d'un régiment parisien";;"Le 6 septembre 1928
Mon Paul,
Cette lettre-ci pour répondre aux deux tiennes, celle du 3 et celle du 5. Pour la première, j'ai bien cru que tu te fichais de ma figure en disant que la nuit avait été si froide, que ton adjudant et toi vous n'aviez pas pu dormir. Il faut te dire qu'ici elle a été si chaude, que Maurice, qui ne bouge pas d'habitude, n'a fait que se retourner dans son lit et flanquer des grands coups dans le mien. J'étais si étouffée moi même, que j'ai du me lever pour ouvrir les fenêtres. Aussi, en lisant ta lettre, j'ai pensé que tu t'étais trompé de mot et que tu avais mis froid pour chaud. Depuis, j'ai vu Tatu qui m'a dit que la nuit avait été froide dans sa campagne. Pendant que je te parle de Tatu, je t'annonce que je lui ai fait la commission de Mlle Kerdal, au sujet de son frère. Il l'avait oubliée et il a été bien content qu'on le lui rappelle. Il va s'occuper de cette affaire, mais cela ne l'amuse guère. Il a une mine superbe.
Je n'ai pas vu Madeleine, qui est auprès de sa sœur dont le mari est très malade. Tatu m'a dit que Guillemin lui avait demandé : "" Qu'est ce que c'est que ce vieux trumeau que M.A. a amené ici ? "" Le vieux Trumeau, tu le connais.
Pour en terminer avec ta lettre du 3, je te défends d'avoir le cafard. Cafard n'a homme. Je te défends de rire ! C'est très sérieux !
Oui, c'est assez inquiétant ces rats qui viennent se promener sur votre figure, mais peut être aussi que le copain avait mangé quelque chose de bon et qu'il en restait un petit bout dans sa dent creuse. De plus, il dormait sans doute la bouche ouverte, ce qui incitait le rat à s'offrir un petit régal. Il faut bien qu'il y ait eu quelque chose comme ça, car autrement les rats vous passent sur la figure comme ils vous passeraient sur les pieds sans songer à vous grignoter les orteils. Si tu n'es pas tranquille avec eux, passe-toi de l'eau de Cologne sur le visage avant de t'endormir. Ils n'aiment pas ça, mais garde-toi de t'endormir en suçant un bonbon, car ils aiment ça et sont, pour le moins, aussi gourmands que toi.
Maurice est retourné auprès de St Philippe sans trop faire la grimace. Il faisait une chaleur intense et je montais les marches de pierre avec peine. La malchance a voulu que nous arrivions juste comme les autres sortaient du bain. Il n'était pourtant que 4 h I/2. Il continue à faire chaud ici, et cette nuit j'ai dû laisser les 3 fenêtres ouvertes pour pouvoir dormir un peu. - Prépare le papier avec les noms nécessaires, car si ce n'est Suzanne ce sera Delange. J'ai vu Huguette, avec laquelle j'ai déjeuné. Si elle ne peut rien elle-même, elle sait à qui s'adresser. Je crois, ou du moins j'espère, que cela ne sera pas trop difficile étant donné ta diminution de poids. En tous cas, s’il y va de ta santé, nous emploierons les grands moyens. Je crois en effet que tu ne ferais pas mal d'aller voir le Major de Melle Kerdal. Mais pour ici il faut attendre la rentrée. Tant de gens sont encore hors Paris ! Il faudra marcher à coup sûr et ne pas taper dans le vide.
J’ai encore des choses à te dire, mais ce sera pour la prochaine lettre : ma vue se brouille.
Je t’embrasse bien, mon fils.
M.A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Ratures insignifiantes. Les soulignements sont de l'épistolière.
"
448;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-09-14;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Rappelons que Paul accomplit son service militaire à Strasbourg.
- Maurice est le plus jeune des petits-neveux adoptés par Marguerite Audoux.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold Robert (la mère de Léon Paul Fargue ne devient elle pas « Farguette » ?...).
- Suzanne de Bruyker, originaire des Flandres, et secrétaire de Jean Luchaire (comme le sera Simone Signoret), se mariera avec Otto Abetz en 1932. Tous deux auront rendu visite à Marguerite Audoux dans son appartement de la rue Léopold-Robert. Ils mourront dans un accident de voiture (à bord d'une ""coccinelle"") le 7 mai 1958. Gab est apparemment un(e) proche de Suzanne.
- Mlle Kerdal est une intermédiaire dans les tractations pour rapprocher Paul militairement.
";;"Papier pelure gris 13,5x18 écrit recto verso";;;Français;;;;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0326H;;;"Suite des manoeuvres de l'épistolière pour que Paul soit intégré dans un régiment qui le rapproche d'elle - Nouvelles et demandes de nouvelles
";;"[Paris, 14 septembre 1928]
Mon Paul,
J'ai envoyé ta liste à Suzanne en la priant de me dire si elle pouvait quelque chose. Je t'aviserai, aussitôt sa réponse reçue.
J'ai vu M. Klotz. Ce qu'elle était contente de tes cartes et des miennes ! Pour le major de Melle Kerdal, je crois qu'il faut encore attendre pour le voir, d'autant qu'elle n'est pas ici. Je la verrai à son retour si besoin est, car il est bien certain que ce major ne peut pas grand chose pour toi, s'il n'est pas ami avec ton propre major. J'ai l'espoir que nous aurons mieux et je crois que nous serons fixés dans les premiers jours d’octobre. - J'ai une nouvelle lettre de Suzanne de Bruyker. Pour pouvoir vivre là-bas, elle a dû prendre du turbin auprès d'une petite fille de 12 ans. Pour 15 jours. Elle dit que c'est tout à fait bien, mais elle est dans une inquiétude énorme parce qu'elle n'a pas de lettres de Gab depuis 5 jours. Il n'est certainement rien arrivé à Gab, qui est auprès de sa mère. Je le saurais déjà. Ce n'est qu'un retard, mais Suzanne s'inquiète d'autant plus que chez elle, le mari d'une de ses sœurs vient de mourir subitement. Le beau-frère qu'elle aimait le plus, naturellement, très jeune, et très gentil. Un ménage très uni.
Menette est ravie. Beversen la trimbale partout.
Dimanche, j'irai voir Maurice avec ou sans Roger et je te donnerai de ses nouvelles.
Tu ne m'as pas dit si tu avais eu la bicyclette de ton copain Abraam. Cela m'intéresse, il m'est très sympathique ce garçon.
Je t'embrasse bien tendrement mon petit enfant
M.A.";;;;
449;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-09-21;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Rappelons que Paul accomplit son service militaire à Strasbourg.
- Delange est journaliste à L'Excelsior (premier quotidien bénéficiant d'une illustration photographique abondante et en grandes dimensions, qui préfigure le France-Soir de Pierre Lazareff) ; on doit à Delange la prépublication de L'Atelier de Marie-Claire dans L'Excelsior, du 21 décembre 1919 au 3 février 1920.
- Suzanne de Bruyker, originaire des Flandres, et secrétaire de Jean Luchaire (comme le sera Simone Signoret), se mariera avec Otto Abetz en 1932. Tous deux auront rendu visite à Marguerite Audoux dans son appartement de la rue Léopold-Robert. Ils mourront dans un accident de voiture (à bord d'une ""coccinelle"") le 7 mai 1958.
- Mlle Kerdal est une intermédiaire dans les tractations pour rapprocher Paul militairement.
";"d'Aubuisson, Paul";"Papier jaune avec lignes 22x17 écrit recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, Fréjus, Toulon, Villacoublay";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0326I;Inédit;;"Sur les tractations pour rapprocher Paul, militaire à Strasbourg, de Paris
";;"21 Septembre 1928
Mon fils,
Cette lettre-ci pour te donner un espoir, mais ne te monte pas trop le bourrichon !
J'ai déjeuné aujourd'hui avec ce gentil Delange. En plus du papier contenant les renseignements que tu m'avais envoyés, je lui ai remis les renseignements suivants.
- d’Aubuisson Paul a été ajourné deux fois. Son poids actuel est de 46 kilos. Il tousse et saigne du nez constamment. Il désire se rapprocher de paris, si cela est possible, mais il demande surtout à quitter Strasbourg, où il souffre du froid.
J'ai dans l'idée que tu ferais bien de voir ton major et de lui parler de tes saignements de nez fréquents. Tu peux lui parler aussi de tes rhumes de cerveau, fréquents et gênants. En même temps, tu présenteras le bonjour de Melle Kerdal, puisqu'elle t'en a prié. - Il faut, m'a dit Delange, une raison tout à, fait valable pour déplacer un militaire. Il pense qu'on pourra t'envoyer dans le midi. Ce qui n'est pas à dédaigner. A Fréjus ou à. Toulon. Mais il faut pour cela, naturellement, que ton major ne dise pas que tu as une santé à toute épreuve. Ce major ne doit pas être un tigre. Si tu lui parles de ton amaigrissement et de ta souffrance du froid, il y fera attention, et ainsi ton départ est à peu près certain.
Tu trouveras probablement les mêmes ennuis de commandement dans un autre régiment. Il n'y a pas de raisons qu'on soit plus parfait ailleurs que là, mais au moins tu ne gèleras pas.
Du côté de Suzanne, il y a l'ancien chef de l'Escadrille des Cigognes, Brocard, mais entre lui et toi, il y a tant d'intermédiaires, que j'ai préféré voir Delange. A défaut de réussite par-là, nous verrons B., mais j'ai confiance. Pour mon compte, je préfère le midi pour toi. C'est tout de même mieux que Villacoublay ou autre banlieue où l'hiver n'est pas réjouissant. Enfin, n'anticipons pas, et prenons ce que l'on voudra bien nous donner !
J'espère que tu es en bonne santé en ce moment. Dès que j'aurai des nouvelles précises, je t'en avertirai.
En attendant, je t'embrasse bien fort.
M. A.";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- 3e § : voudrait rayé, remplacé dans l'interligne supérieur par désire ; paragraphe mis en valeur par un crochet ouvrant soulignant, à gauche, l'ensemble de l'alinéa (artifice graphique indiquant qu'il s'agit là du discours rapporté)
- 4e § : lui parler de tes rhumes devient lui parler aussi de tes rhumes (adverbe ajouté entre parler et de dans l'interligne supérieur)
- 5e § : les mêmes ennuis dans un autre régiment devient les mêmes ennuis de commandement dans un autre régiment (de commandement ajouté dans l'interligne supérieur au-dessus de dans un autre)
- 7e § : n'est pas trop réjouissant devient n'est pas réjouissant (adverbe biffé au moment de l'écriture)
"
450;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-09-23;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- Rappelons que Paul accomplit son serice militaire à Strasbourg.
- Delange est journaliste à L'Excelsior (premier quotidien bénéficiant d'une illustration photographique abondante et en grandes dimensions, qui préfigure le France-Soir de Pierre Lazareff) ; on doit à Delange la prépublication de L'Atelier de Marie-Claire dans L'Excelsior, du 21 décembre 1919 au 3 février 1920.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Emile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold-Robert (la mère de Léon Paul Fargue ne devient elle pas « Farguette » ?...).
- Laemmer est apparemment le médecin de Menette.
- Peintre et graveur, Gabriel Belot (1882-1962) a illustré la très belle édition de Marie-Claire dans les Éclectiques du livre (janvier 1932). De bonne heure orphelin comme Marguerite Audoux, il vit une enfance triste. S’il est obligé d’être relieur pour gagner sa vie, c’est aussi en autodidacte qu’il peint (dès l’âge de six ans) puis grave (à partir de 1913). Entre 1910 et 1914 il se fait petit à petit reconnaître, notamment des Indépendants.
Les jeux de mots à partir de ce nom (Belotte, belotage) renvoient à des réalités peu déchiffrables.
Lettres de Gabriel Belot à Marguerite Audoux : identifiants 307, 311, 321, 350 et 379.
- Francis (Jourdain) est l'un des membres du Groupe de Carnetin, demeurée fidèle à son amie, tout comme Léon Werth, jusqu'à la mort de la romancière (voir, de Bernard-Marie Garreau, Les Dimanches de Carnetin, éditions Complicités, 2021). Baboulo et Lulu sont les surnoms de deux de ses trois enfants, Frantz-Philippe et Lucie.
Pierre Valin est un auteur méconnu, mais prolixe puisque le Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine (dans le Cher, le village où la romancière a été bergère d’agneaux et servante de ferme) possède rien moins que douze ouvrages (poésie, théâtre, contes…) de cet écrivain, dédicacés à Marguerite Audoux.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 19,5x17 avec lignes écrite recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, Saint-Cyr, Saint-Tropez";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0326J;Inédit;;"Genou foulé - Invitation à faire au plus vite aupès de son major pour le rapprochement de Paris - Nouvelles des amis";;"Dimanche après midi
Mon Paul
Je n'ai pas pu aller voir Maurice parce que je suis tombée dans l'escalier et me suis un peu foulé le genou, ce qui ne me fait pas très mal à marcher mais qui m'empêche de descendre ou de monter, sans douleur. Cela ne sera rien et ce n'est pas spécialement pour te parler de mon genou que je t'écris aujourd'hui, mais j'ai revu Delange, qui m'a demandé si tu avais vu ton major. Naturellement, je n'ai pas pu lui donner de réponse à ce sujet. ""Mais cela est indispensable, m'a t il dit, et peut faire tout rater."" Si tu ne l'as pas fait encore, n'attends pas un jour, que dis je ? une heure, car Delange a commencé les démarches, et si cela doit réussir, ça va être très rapide. Qu'au moins, le manque de réussite ne vienne pas de toi ! Te voilà averti. Ton amaigrissement, tes saignements de nez et ta souffrance du froid suffisent à légitimer ton changement. Ne lanterne pas, ta santé avant tout !
J'ai revu Menette, pas brillante, non, mais moins mal que je ne pensais, puisqu'elle a rouvert son atelier et qu'elle courait hier, les magasins, alors j'étais allée (malgré mon genou) la voir avec le désir de lui éviter la fatigue de venir à la maison. Elle a recommencé ses piqûres avec Laemmer, peu-être aurait elle attendu encore, mais Belot, en fêtant son dernier jour avec Belotte, a attrapé une de ces indigestions qu'on ne souhaite pas à ses amis, Et depuis, il reste à moitié claqué dans son vaisseau de la rue de Vanves, où une femme de ménage dévouée le soigne, et où
Menette va le voir chaque jour. Adieu donc, le Belotage de St-Cyr ! Les piqûres terminées, on recommencera les applications de radium. Ce qui mènera Menette aux approches de Noël. Epoque désirée, et comment ! par elle, puisque Laemmer vient de l’assurer encore qu'à ce moment-là elle serait parfaitement guérie.
Ce matin, j'ai vu Francis. Lui aussi est d'accord que tu ailles [sic] dans le midi, d'où il arrive. Baboulo vient d'avoir une nouvelle permission. I5 jours. Il est avec sa mère et Lulu à St-Tropez. Il a donc eu 2 perms de 15 jours en l'espace de deux mois. Ça, qu'est chic ! [sic]
Prépare-toi, ne néglige pas le major, et tout ira bien !
Je vais aller (malgré mon genou) mettre cette lettre à la grande poste, pour être sûre que tu l'aies plus tôt.
Je t'embrasse bien affectueusement.
M.A.
P.S. Je me suis enfin décidée à écrire à M. Valin. Il va en tomber dans le digue digue.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Le soulignement de Vaisseau est de l'épistolière.
Premier § : le x final de genoux est rayé."
451;;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;;;;;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;;;;;;;;;;
452;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-09-30;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- Francis (Jourdain) est l'un des membres du Groupe de Carnetin, demeuré fidèle à son amie, tout comme Léon Werth, jusqu'à la mort de la romancière (voir, de Bernard-Marie Garreau, Les Dimanches de Carnetin, éditions Complicités, 2021).
- Delange est journaliste à L'Excelsior (premier quotidien bénéficiant d'une illustration photographique abondante et en grandes dimensions, qui préfigure le France-Soir de Pierre Lazareff) ; on doit à Delange la prépublication de L'Atelier de Marie-Claire dans L'Excelsior, du 21 décembre 1919 au 3 février 1920.
- Tage Aurell (1895-1976), surnommé par Marguerite Audoux le petit Suédois, est un homme de lettres suédois, auteur de Grindstolpe, adaptateur de Selma Lagerlöf et traducteur. Il a fait connaître les œuvres de Charles-Louis Philippe en Suède.
- Vitali est une voisine et amie de Marguerite Audoux rue Léopold-Robert.
- Suzanne de Bruyker, originaire des Flandres, et secrétaire de Jean Luchaire (comme le sera Simone Signoret), se mariera avec Otto Abetz en 1932. Tous deux auront rendu visite à Marguerite Audoux dans son appartement de la rue Léopold-Robert. Ils mourront dans un accident de voiture (à bord d'une ""coccinelle"") le 7 mai 1958.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Emile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold-Robert (la mère de Léon Paul Fargue ne devient-elle pas « Farguette » ?
- Laemmer est apparemment le médecin de Menette.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune avec légères lignes 22x17 écrite recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, l'Angleterre";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0326K;Inédit;;"Sur les manoeuvres pour favoriser le départ de Strasbourg de Paul - Nouvelles de ses genoux, de la famille et des amis
";;"Dimanche matin
Mon Paul
Ce M. est certainement une brute qui ne te recevra pas. La logique de M. lui fait dire que si tu ne viens pas à la visite, c'est que tu n'es pas malade. Ainsi que le dit Francis, ""On va déjà voir ces gens là quand on n'est pas malade. Et, naturellement, si on l’est, on y court. »
Va à la visite, crois-moi, c'est absolument nécessaire et même, fais-toi admettre à l'infirmerie pour ta douleur du bras ! Sans constatation par les autorités de tes malaises, qui sont suffisamment graves, selon moi, tu n'obtiendras pas ton changement. Les finesses n'ont pas cours dans ton cas, les délicatesses encore moins. Tu es malade, c'est clair, fais-le constater, c'est tellement simple !
Je n'ai pas de nouvelles de Delange, mais je sais qu'il s'agite. Il craignait, l'autre jour, que P. ne soit pas encore rentré à Paris, mais depuis, j’ai vu dans les journaux qu'il était rentré. Attendons, et à la grâce de Dieu !
Mon genou va mieux, je devrais dire mes genoux car le deuxième me faisait mal aussi. Il avait, sans doute, reçu aussi un choc dans la bataille. À moins qu'il ne m'ait fait mal par sympathie pour son frère. Les frères s'entendent toujours quand il s'agit de vous embêter.
Je t'ai fait envoyer l'argent par A. parce que je craignais que tu n'en aies pas assez, au cas d'un déplacement subit. Garde la somme nécessaire à ce déplacement, et fais-toi des boissons chaudes. Je t'ai acheté des chaussettes de laine. Si dans une semaine il n'y a rien de nouveau, je te les enverrai.
Je vais donc aller voir Maurice aujourd'hui. Mon pépin me servira de canne pour grimper à son nid d'aigle. Il compte peut être que je le prendrai dimanche prochain, qui est son jour de sortie. Il n'en sera rien, bien entendu, et si je n'allais pas le voir aujourd’hui, ce serait deux crimes, au lieu d'un, que j'aurais sur la conscience. - J'ai été moi même assez souffrante, cette semaine. Une grosse fièvre, qui m'a duré trois jours sans que je sache ce qui la provoquait. Si j'avais 14 ans, je me dirais c'est une fièvre de croissance. Et je me verrais déjà aussi grande que le petit Suédois.
Mais c'est plutôt, je pense, une fièvre de décroissance, et si tu tardes à revenir ici, j'ai bien peur que tu ne me retrouves encore plus petite que Vitali.
Suzanne est rentrée d'Angleterre, bien portante selon ses brûlures, mais pleine de vilains furoncles. Gab. rentre demain, assez bien, mais pas guéri. Menette souffre comme une martyre, entre les mains de Laemmer et de l'autre médecin de radio. Elle est alitée avec la fièvre. Si mon genou le permet, j'irai la voir en rentrant de chez Maurice. J'attends Roger pour déjeuner.";;;" Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- Premier § : déjà en surcharge
- Deuxième § : Sans constatation par les autorités de tes malaises (par les autorités ajouté entre constatation et de dans l'interligne supérieur)
- Troisième § : j'ai vu dans les journaux ( un que biffé entre vu et dans)"
453;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-10-09;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- Les Perrier (dont Amélie) sont des amis à propos desquels il reste à se documenter.
- Del[ange] est journaliste à L'Excelsior (premier quotidien bénéficiant d'une illustration photographique abondante et en grandes dimensions, qui préfigure le France-Soir de Pierre Lazareff) ; on doit à Delange la prépublication de L'Atelier de Marie-Claire dans L'Excelsior, du 21 décembre 1919 au 3 février 1920.
- Huguette Garnier est journaliste au Journal et romancière. Quatre livres, assortis chacun d’un envoi (Le Cœur et la robe, Ferenczi, 1922 ; Quand nous étions deux, Ferenczi, 1923 ; La Braconnière, Flammarion, 1927 ; et La Maison des amants, La Nouvelle Revue critique, 1927), figurent dans la bibliothèque de Marguerite Audoux, visible au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine. La rencontre entre les deux femmes a probablement eu lieu au moment de la sortie de L’Atelier de Marie-Claire.
- Francis (Jourdain) est l'un des membres du Groupe de Carnetin, demeuré fidèle à son amie, tout comme Léon Werth, jusqu'à la mort de la romancière (voir, de Bernard-Marie Garreau, Les Dimanches de Carnetin, éditions Complicités, 2021). Baboulo est le surnom du dernier de ses trois enfants (Frantz-Philippe).
- André pourrait être le fils de Jeanne et Régis Gignoux.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Emile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold-Robert (la mère de Léon-Paul Fargue ne devient elle pas « Farguette » ?...).
";"d'Aubuisson, Paul";"Double feuille gris-bleu 13,5x18 écrite sur les quatre pages";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, Villacoublay, Meudon, Versailles";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0326L;Inédit;;"Sur les tractations pour rapprocher Paul, qui accomplit son service militaire à Strasbourg, de la romancière (Villacoublay est évoqué) - Nouvelles des amis et de la famille";;" Mardi 9 octobre 1928
Mon Paul,
Je comptais voir Amélie hier soir et j'avais préparé ton paquet de chaussettes, car j'imagine que tu ne dois pas avoir chaud aux pieds avec les guenilles qui te restent. Cette petite Am. n’est pas venue, et j'en suis réduite à l'attendre ce soir encore, puisque je ne peux sortir à cause de mon œil gauche, qui a craqué comme tu sais, ce qui m'occasionne un solide mal de tête, et aussi un manque de sûreté sur mes pattes. Ca va déjà mieux et dans deux ou trois jours il n'y paraîtra plus. - Je mêle aux chaussettes, des loukoums. Quatre. Trois, pour que vous ayez chacun le vôtre, tes deux amis et toi. Et le quatrième qui sera le loukoum de la chance, que vous partagerez en trois.
Comme je m'impatientais d'être sans nouvelle de Del., j'avais prié Huguette de lui parler et de me donner sa réponse, mais en même temps, comme je sentais le mal venir, me doutant que je ne pourrai peut être pas gambiller à ma fantaisie, je la prévenais qu'elle risquait de ne pas avoir ma visite ainsi que je le lui annonçais, et je la priais d'être assez gentille de remettre à Del. le petit mot que je glissais pour lui dans sa propre lettre. C'est à cela qu'elle fait allusion dans la lettre que je t'envoie, pour que, comme moi, tu en aies moins lourd sur la patate. - Non, certes, je ne doute pas de Del., mais les autres ne nous connaissent pas. Ils peuvent tellement s'en moquer et nous laisser tomber ! Le crâne bourré de cette idée, j'avais fait monter André pour un brouillon de demande par la voie hiérarchique. Ce qui lui a si bien réussi à lui. De plus, le matin même, Francis m'avait parlé d'un copain de Baboulo qui se desséchait d'ennui à Villacoublay, étant de Strasbourg, et qui cherchait un permutant. Selon André, c'était la bonne affaire, à la condition que ce Strasbourgeois ait le même temps que toi à rester sous les drapeaux. J'ai donc écrit tout de suite à Francis, pour avoir tous les renseignements à ce sujet. Ce qui ne demandera pas longtemps, comme tu penses. Cette idée de faire une demande par la voie hiérarchique m'était venue après la visite de Francis, qui m'avait affirmé que tu ne pouvais aller dans le Midi parce que c'était l'aviation maritime. Et, naturellement, si on doit t'envoyer où tu ne seras pas mieux qu'à Strasbourg, j'aime autant que tu sois à Villacoublay, d'où tu pourras venir t'engraisser un peu ici en faisant quelques bons repas. - Si tout va bien de ce côté, je pense que tu feras bien de faire ta demande après t’être mis d'accord avec ce garçon. Mais n'anticipons pas !
Tu pourras déchirer la lettre d’Huguette. J'ai pris l'adresse dont j'avais besoin.
Dès que j'aurai les renseignements du copain de Frantz je te les transmettrai avec le brouillon d’André, et tu décideras toi-même.
J'ai vu Maurice dimanche dernier. Il était bien et très content du changement. J'ai parlé longuement avec le directeur. Je dis longuement, c'est-à-dire 10 minutes. Mais nous avons dit des choses intéressantes et qui me font croire que les enfants seront mieux soignés. Maurice avait les mains propres. Tout de même, nous avions fait les zigotos avec Roger. Et le train qui devait nous laisser à Meudon nous a emmenés directement à Versailles. J'en faisais, un nez ! Le contrôleur a bien voulu mettre sur nos billets ""Rapatrié"". Et comme à Versailles nous avons eu la chance d'avoir tout de suite un train pour Meudon, nous étions rapatriés avant trois heures. Maurice a dit : ""Je m'en faisais pas, je savais bien que vous viendriez !""
Menette doit aller mieux, puisque jeudi elle était dans les magasins lorsque je suis allée pour la voir. Et dimanche, à 6h I/2 du soir, lorsque j'y suis retournée, elle n'était pas rentrée, partie depuis le matin en balade ! M. recommence les histoires G. et Suz.
Je t'embrasse bien, mon fils, en attendant de te faire des petits plats.
M.A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- Page 1, premier § : ce qui m'occasionne (un et barré et remplacé par ce dans l'interligne supérieur)
- Page 2, ligne 8 : et je la priais d'être assez gentille (je la priais d'être remplace, dans l'interligne supérieur, qu'elle soit).
Les soulignements sont de l'épistolière."
454;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-10-11;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Delange est journaliste à L'Excelsior (premier quotidien bénéficiant d'une illustration photographique abondante et en grandes dimensions, qui préfigure le France-Soir de Pierre Lazareff) ; on doit à Delange la prépublication de L'Atelier de Marie-Claire dans L'Excelsior, du 21 décembre 1919 au 3 février 1920.
- André pourrait être le fils de Jeanne et Régis Gignoux.
- Suz[anne] de Bruyker, originaire des Flandres, et secrétaire de Jean Luchaire (comme le sera Simone Signoret), se mariera avec Otto Abetz en 1932. Tous deux auront rendu visite à Marguerite Audoux dans son appartement de la rue Léopold-Robert. Ils mourront dans un accident de voiture (à bord d'une ""coccinelle"") le 7 mai 1958.
Léon W[erth] (1879-1955) représente, de façon moins radicale et plus marginale que Francis Jourdain, l’homme de gauche du Groupe de Carnetin. [Voir Bernard-Marie Garreau, Les Dimanches de Carnetin, éditions Complicités, 2021]. Après une enfance où il est plus ou moins livré à lui-même, il poursuit de bonnes études, mais quitte l’hypokhâgne d’Henri IV pour exercer de nombreux petits métiers. En tant que juif, il est contraint, pendant la Seconde guerre, de se cacher dans le Jura. Ses relations chaleureuses avec Marguerite Audoux demeurent jusqu’à la fin d’une grande fidélité. La romancière apprécie d’ailleurs plus l’ami que l’homme engagé politiquement à gauche et l’écrivain, trop intellectuel à son goût.
Werth, journaliste reconnu (voir la lettre 29), et secrétaire de Mirbeau, laisse un certain nombre d’oeuvres, dont La Maison blanche, qui, tout comme Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier, rate de peu le Goncourt en 1913.
Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89, 94, 132, 137, 139, 147, 148, 152, 171, 175, 177, 178, 179, 183, 184, 189, 203, 212, 221 BIS, 223, 225, 229, 255, 258, 259, 264, 272, 292, 342, 375, 388 et 389.
Bien qu’évoluant dans une sphère très différente de celle de la romancière (il est le fils d’un ingénieur chimiste et célèbre céramiste ; il sacrifie d’autre part au parisianisme), Léon Paul Fargue (1876 1947), surnommé le « Piéton de Paris » voue amitié et admiration à sa consoeur. Membre avec elle du Groupe de Carnetin [Voir Bernard-Marie Garreau, Les Dimanches de Carnetin, éditions Complicités, 2021], il livre des témoignages sur la romancière dans deux ouvrages, qui reproduisent d’ailleurs à peu près le même texte : Refuges (chapitre intitulé « Notre Amie », repris dans un article d’Aujourd’hui du 2 avril 1942) et Portraits de famille (« Marguerite Audoux »). On retiendra deux signes de sa présence affective : le rôle qu’il tente de jouer en 1911 et 1912 pour éviter la séparation entre la romancière et Michel Yell ; et la mission confiée par Jean Zay, dont il s’acquitte, de s’occuper de la tombe de Marguerite Audoux.
Voir le témoignage de Francis Jourdain sur Fargue dans Sans remords ni rancune, Corrêa, 1953 (chapitre intitulé « Ceux de Carnetin »).
Lettres de Marguerite Audoux à Léon Paul Fargue : 44, 48, 88, 104, 112, 143, 146, 150, 156, 161, 166, 186, 288, 294 et 297.
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon Paul Fargue : 46 et 115.
Lettres de Léon Paul Fargue à Marguerite Audoux : 49 et 111.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille de cahier coupée (lignes et marge délimitée en rouge) 17x13, format paysage, écrite recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0327;Inédit;;"Tractations pour que Paul d’Aubuisson change de garnison (thème principal de toutes les lettres échangées entre les deux correspondants en cette fin 1928)
";;"Jeudi.
Voici, mon fils, la lettre de Francis, que je viens de recevoir à l'instant. Comme on ne sait pas ce qui va suivre, je pense que deux moyens valent mieux qu'un. En tous cas, tu peux t'informer mieux que moi de ce cas-ci, sans jeu de mots. - La demande de Delange a été faite le 26 septembre. Je trouve que c'est long, la réponse, mais c'est peut être moi qui ai tort. Ces choses là n'ont pas de roulettes. Bien sûr. Encore moins d'ailes, quoique d’aviation. - Maintenant, je considère ma tâche comme terminée pour ton changement. A toi de te débrouiller avec le permutant en question ou d'attendre l'autre histoire. - Si tu permutes, ne tiens pas compte des lignes biffées sur le brouillon d'André. Ah ! oui, André m'a dit aussi, l'autre jour, qu'il pourrait quelque chose lorsque ton dossier serait au ministère. Il a par-là des accointances. Il ne croit guère, lui, au piston. Il en a fait l'expérience. Si tu étais embarrassé pour certaines choses de ta demande, Vincenot, que tu dis si gentil, te viendrait sans doute en aide.
Du côté Brocard, il n'y a rien à faire. On ne me le dit pas carrément, mais on me le fait comprendre, Croirais-tu que Suz., de qui cela dépend, n'est même pas venue me dire bonjour depuis deux semaines qu'ils sont là ? Surtout que j'y suis allée, moi, sans les trouver. W., venu le temps de fumer une pipe, m'a dit en se moquant : ""Mais, ma vieille, on n'est pas malade parce qu'on a froid !"" La réponse ne s’est pas fait attendre, comme tu t'en doutes : ""Naturellement, espèce d'idiot, mais on a froid parce qu'on est malade !""
Ainsi, mon fils, je te laisse libre d'attendre ou d'agir. Comme tu feras, ce sera bien fait.
Fargue est venu passer la soirée avec moi hier. Quel vieux frère adorable !
Je t'embrasse tendrement.
M.A.";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";
455;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-10-13;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Francis (Jourdain) est l'un des membres du Groupe de Carnetin, demeuré fidèle à son amie, tout comme Léon Werth, jusqu'à la mort de la romancière (voir, de Bernard-Marie Garreau, Les Dimanches de Carnetin, éditions Complicités, 2021). Baboulo est le surnom du benjamin de ses trois enfants (Frantz-Philippe).
- Delange est journaliste à L'Excelsior (premier quotidien bénéficiant d'une illustration photographique abondante et en grandes dimensions, qui préfigure le France-Soir de Pierre Lazareff) ; on doit à Delange la prépublication de L'Atelier de Marie-Claire dans L'Excelsior, du 21 décembre 1919 au 3 février 1920.
- André pourrait être le fils de Jeanne et Régis Gignoux.
- Les Perrier (dont Amélie) sont des amis à propos desquels il reste à se documenter.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille d'un cahier, coupée (17x19) et écrite sur le seul recto
";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0327A;Inédit;;"Désappointement de l’épistolière face au dossier de Paul qui s’enlise, concernant son changement de régiment
";;"Vendredi soir
Rien ne va bien dans ton histoire, mon pauvre fils, et je crois de plus en plus qu'André a raison, et qu'il ne faut compter que sur toi-même. - Vois la lettre de Francis. Comme si Baboulo n'aurait pas dû savoir ça du premier coup ! - Delange, que j'ai vu, a fait ce qu'il devait, mais je sais, d'autre part, qu'on s'en fout, là où il s'est adressé. Le pauvre et dévoué Del a déjà demandé tant de choses dans cet ordre d'idées ! N'hésite pas : fait ta demande hiérarchique ! Et prends ce qui se présentera le premier. N'hésite pas à demander Villacoublay, puisque André te protégera. Mais si tu te sentais réellement malade - réellement n'est pas le mot, puisque tu souffre réellement - je veux dire que si ton rhumatisme du bras persiste, demande un congé de convalescence. A moins que ton C.M. ne veuille te proposer pour la réforme, ce qui finirait, d'un coup, tous ces ennuis de mauvaise santé.
J'espère que tu as reçu tes chaussettes. Je termine ton tricot, qu'Amélie t'enverra.
Je t'embrasse bien tendrement
M.A.";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Le soulignement est de l'épistolière."
456;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-10-17;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- André pourrait être le fils de Jeanne et Régis Gignoux.
- La Suzanne de cette lettre est l'épouse de Léon Werth.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Emile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold Robert (la mère de Léon Paul Fargue ne devient elle pas « Farguette » ?...).
- Reste à identifier Marie, Marinette et M. Klotz.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 19x17 découpée dans un cahier et écrite recto verso (légères lignes noires et marge délimitée par un trait rouge - marge utilisée dans la première page pour faire tenir la fin du texte de la lettre, orientation paysage)";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, Arcachon, le Portugal";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0327B;Inédit;;"Encouragement pour que Paul poursuive ses démarches afin de changer de garnison - Détails plus matériels (à propos de son linge) - Nouvelles de la famille et des amis";;" Mercredi 17 Oct. 28
Je ne t'écrirai pas longuement aujourd'hui, mon Paul, parce que je suis pressée, pressée, pressée, ce matin. Mais comme je tiens à ce que tu reçoives ma lettre demain, je la mettrai à la poste tout à l'heure, en filant à mes courses.
La tienne, que je viens de recevoir, n'est pas gaie. Et je crois que tu as tort de ne pas faire une demande hiérarchique, en faisant signer ton major d'abord, ainsi que le dit André. Le, capitaine ne pourrait pas aller contre. Et puis, qui te dit que le capitaine refuserait ? Lui en as-tu parlé ? Mais tout ce que je te dis là n'a peut-être plus sa raison d'être, depuis hier. Tant mieux pour toi si tu te résignes, moi je ne me résigne pas, non ! pas du tout ! de te voir souffrir, momentanément, d'un tas de choses. Ça, c’est la vie, et j'en ai passé de plus dures [sic], mais de penser que tu peux gagner là bas, de quoi augmenter pour longtemps tes ennuis de santé, toi qui n'es déjà pas si costaud. [sic]
Aussi, comme je ne suis pas résignée du tout, j’ai fait du chambard, d'un autre côté. Cela réussira t il ? Je l'espère sans trop y croire. On m'a promis ferme que, dans une quinzaine, tu serais du côté d'Arcachon. Si c'était vrai ! Fais comme moi : reprends espoir, quitte à le perdre au bout de la quinzaine ! Mais quinze jours d'espoir, c'est épatant !
Pour tes chaussettes, que tu trouve si belles, j'ai pris les moins chères, pensant qu'elles ne dureraient pas longtemps, mais si tu veux qu'elles te tiennent chaud tout le temps, il faudra les faire laver par la blanchisseuse car les chaussettes de laine ne se lavent qu'à l'eau chaude. Il me faut encore deux ou trois jours pour finir ton tricot. Je mettrai avec un peu de thé, pour les mauvais jours.
Je suis allée voir Maurice dimanche, il n'était pas mal, la nouvelle direction lui plaît. J'y suis allée seule, moi qui comptais rester à soigner mes yeux ce dimanche-là, mais tout va de travers. Roger m'avait écrit la veille qu'il était au lit avec une angine. J'espère qu'il va mieux. Si c’était le contraire, je le saurais.
Pour en revenir à toi, Marie, que j'avais vue au début de la demande de Delange, m'avait dit : « Ca ne vas pas, ça ne réussira qu’à la deuxième, fois. » La voici, la deuxième demande, réjouissons-nous !
Au revoir, mon pauvre rhumatisant. Je t'embrasse bien tendrement.
M. A.
Marinette m'envoie, du Portugal, un billet de 10 frs pour mon soldat. C'est gentil.
J'ai enfin vu Suz[anne] W[erth]. Elle a été très gentille, comme toujours. Elle est abrutie par l'autre. Menette va aussi bien que possible.
Je compte voir M. Klotz aujourd'hui. Je te dirai ce qu'il en est.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Avant dernier § avant la signature : la demande de Delange (la en surcharge de ma)
Le soulignement est de l'épistolière."
457;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-10-23;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- Suzanne de Bruyker, originaire des Flandres, et secrétaire de Jean Luchaire (comme le sera Simone Signoret), se mariera avec Otto Abetz en 1932. Tous deux auront rendu visite à Marguerite Audoux dans son appartement de la rue Léopold-Robert. Ils mourront dans un accident de voiture (à bord d'une ""coccinelle"") le 7 mai 1958. Gab[riel] est souvent évoqué en même temps que Suzanne (fils ? compagnon ?...).
Fils d’un graveur, Lucien Descaves (1861-1949) passe une enfance modeste dans un quartier pauvre de Montrouge. En 1882, il publie son premier roman, Le Calvaire d’Héloïse Pajadou, où il s’affirme déjà comme un observateur amer de la société. Sa satire du milieu militaire, notamment avec Sous-offs (1889), lui attire poursuites judiciaires (pour outrage aux bonnes mœurs et injures à l’armée) et acquittements. La position qu’il défend contre Zola dans ""le Manifeste des Cinq"" (Le Figaro, 18 août 1887) lui ferme les portes de la Société des gens de lettres. Le monde officiel des lettres, cependant, lui accorde un siège, en avril 1900, à la « Société littéraire des Goncourt », dont les statuts sont publiés au Journal officiel le 26 janvier 1902, le premier prix étant remis le 21 décembre 1903 au restaurant Champeaux. En novembre 1910, Marguerite Audoux est « goncourable », et Descaves toujours dans le jury… Si la romancière conçoit des craintes par rapport à ses concurrents, ses amis, eux, se méfient au plus haut point de Descaves, qui deviendra président de l’Académie Goncourt en 1944.
Lettres de Lucien Descaves à Marguerite Audoux : identifiants 305 et 309.
Charles Chanvin, l'un des membres du Groupe de Carnetin (voir Garreau, Bernard-Marie, Les Dimanches de Carnetin, éditions Complicités, 2021), est de la même génération que son ami Michel Yell, futur juriste lui aussi, avec qui il poursuit ses études au lycée de Troyes. Chanvin est vite attiré par les milieux littéraires, tout en étant le secrétaire de Me Fernand Labori, le défenseur de Dreyfus et de Zola. Chanvin publie au Mercure de France des poèmes remarqués. Il s’interposera d’ailleurs, avant que Mirbeau n’entre en scène, pour que cette maison d’édition ne prenne pas Marie-Claire, dont elle ne voulait publier que des extraits. Chanvin meurt en 1953.
N. B. : Chanvin figure dans le tableau de Jacques Émile Blanche, André Gide et ses amis au Café maure de l’exposition universelle de 1900 (1901).
Lettre de Charles Chanvin à Marguerite Audoux : identifiant 316.
Jeanne Gignoux, femme du dramaturge et journaliste Régis Gignoux (1878-1931, membre du Groupe de Carnetin), est une amie proche de Marguerite Audoux.
Lettre de Marguerite Audoux à Jeanne Gignoux : identifiant 55.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille pelure mal découpée bleu-gris 13, 5x18 écrite recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, Barbizon";"Fons d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0327C;Inédit;;"Bonne santé de Roger et de Maurice - Lucien Descaves nouvel intermédiaire pour le changement de régiment de Paul - Détails de la vie matérielle
";;" Dimanche soir
Roger est guéri, mon fils, ne t'en fais pas pour lui. Il est venu ce matin pour déjeuner et il a été voir Maurice, puis nous avons dîné tranquillement avec Suzanne qui était seule, Gab étant allé passer quelques jours à Barbizon chez des amis. Maurice va toujours bien et moi pas trop mal. Voilà donc les choses rentrées à peu près dans l'ordre.
Aujourd'hui, j'ai eu la visite de Lucien Descaves. Encore une porte qui s'ouvre pour toi. Nous avons parlé de ton cas, et, m'a-t-il dit, ""si dans une semaine vous n'avez pas reçu satisfaction de ce que vous espérez, venez me trouver avec les paperasses de votre enfant !"" Tu parles que je ne le négligerai pas ! Si j'avais su plus tôt qu'il avait des pouvoirs dans ce sens, il y a longtemps que je l'aurais mis à contribution, Enfin, rien n'est perdu, et nous devons continuer à espérer.
N'oublie pas, surtout de m'envoyer tous les renseignements que je te demande !
J'ai terminé ton tricot, que je mettrai à la poste demain lundi. Il y a dedans une petite boîte de thé, tu sais, du bon thé à 40 frs la livre.
Aujourd'hui, j'ai encore eu la visite de Chanvin et de Jeanne Gignoux. Comme tu vois, je ne me suis pas embêtée.
Je mets dans ma lettre, pour t'amuser, un machin qui m'a bien fait rire.
Allons, bonsoir, mon fils ! Il est onze heures et demie, et j'ai sommeil. Je songe que toi, tu es de garde et que tu ne dois pas avoir chaud. Ici il continue de faire doux. Croirais tu que je n'ai pas encore allumé le plus petit feu ?
Je t'embrasse bien tendrement.
M. A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";
458;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-10-24;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- Emma est une vieille voisine de Marguerite Audoux dont la santé mentale se dégrade. Le docteur Lamy est son médecin.
- Marguerite est, d'après le contexte, une de leurs amies.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold Robert (la mère de Léon Paul Fargue ne devient elle pas « Farguette » ?...).
- Huguette Garnier est romancière et journaliste au Journal. La seule lettre dont nous ayons connaissance de Marguerite Audoux à cette femme (identifiant 283) est de septembre 1921. Il est donc probable que toutes deux se soient rencontrées après la sortie de L'Atelier de Marie-Claire. Notons enfin une occurrence intéressante de ce nom dans la lettre d'Alice Mirbeau à la romancière (identifiant 299) du 11 avril 1923.
- Delange est journaliste à L'Excelsior (premier quotidien bénéficiant d'une illustration photographique abondante et en grandes dimensions, qui préfigure le France-Soir de Pierre Lazareff) ; on doit à Delange la prépublication de L'Atelier de Marie-Claire dans L'Excelsior, du 21 décembre 1919 au 3 février 1920.
À propos des Viollis :
- Andrée Viollis (1870-1950) est la seconde épouse d’Henri Ardenne de Tizac, dit Jean Viollis. Andrée Jacquet de la Verryère a donc pris comme pseudonyme (et nom de famille) celui-là même de son mari. Journaliste célèbre de l’époque, elle est plusieurs fois aux côtés de Léon Werth dans ses luttes antifascistes et anticolonialistes : il a écrit Cochinchine en 1926 ; elle écrit Indochine SOS en 1935. Elle y dénonce notamment la torture arbitraire exercée par des légionnaires. Andrée Viollis conclut son avant-propos en écrivant : « On m'a [...] reproché de faire oeuvre antifrançaise en publiant au grand jour les erreurs et les scandales dont l'Indochine est le théâtre. Je viens de dire les hésitations et les scrupules qui m'ont longtemps retenue. Si cependant on persiste encore à estimer que c'est desservir la France que de servir la vérité, j'accepte volontiers le blâme. » Elle rédige aussi des articles sur notre romancière, à des dates proches de celle de la présente lettre : « Marguerite Audoux conte la merveilleuse histoire de Marie-Claire », in Les Nouvelles littéraires, 1926 ; et « Marguerite Audoux », in Le Petit Parisien, 21 janvier 1929.
Voir Renoult, Anne, Andrée Viollis, une femme journaliste, Presses de l’Université d’Angers, 2004 [Prix Mnémosyne 2003].
Son mari, Henri Ardenne de Tizac (1877-1932), prend donc le pseudonyme de Jean Viollis. Né dans une famille issue de la noblesse du Rouergue, il monte à Paris après avoir entrepris des études de droit et de lettres. C’est là qu’il entre, en 1902, dans la fonction publique, comme chef adjoint du cabinet de Joseph Chomié, ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts. En 1905, il est nommé conservateur au Musée d’art asiatique Cernuschi (Le musée qu'évoque Marguerite Audoux dans la présente lettre). Il est deux fois en lice pour le Goncourt. La première fois, en 1908, il échoue de peu, présenté par Jules Renard pour Monsieur le Principal (cinq voix sur dix au deuxième tour, mais la voix du Président l’emporte et c’est Miomandre qui est lauréat). La seconde fois, en 1913, il est tout de suite éliminé, avant une lutte interminable entre Werth et Fournier. (C’est un outsider proposé par Lucien Descaves, Marc Elder, qui l’emporte au onzième tour avec Le Peuple de la mer).
Notons que Jean Viollis est un ami de longue date de l’auteur de Bubu de Montparnasse. Son nom apparaît parfois dans les lettres de Charles-Louis Philippe à Emma Mc Kenty. Viollis a donné un article sur Philippe dans Vers et Prose, n° 20, mars 1910, p. 44 48.
Lettre de Jean Viollis à Marguerite Audoux : identifiant 266
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune découpée 19x17 écrite recto verso (ajouts à l'envers en haut de chacune des pages)
";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, Antony";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"La scène du cimetière relatée par l'épistolière concerne les tombes de sa nièce Yvonne, décédée en juillet 1926 à quarante-quatre ans, et de sa soeur Madeleine (la mère d'Yvonne), décédée en juillet 1927 à soixante-sept ans.
";;0327D;Inédit;;"Propos sur sa santé, celle de Menette et la météo - Nouvelles de sa voisine Emma - Visite, au cimetière, des tombes de sa soeur Madeleine et de sa nièce Yvonne - Visites à Huguette Garnier, à Delange et aux Viollis
";;" Dimanche soir
Je suis tout plein fatiguée, mon Paul, et d'avance, je me demande ce que je vais bien pouvoir te dire. Je peux toujours te dire qu'il est dix heures et que j'ai une sacrée envie de dormir, mais je me connais, si je vais au lit tout de suite, je vais dormir une demi-heure et je resterai ensuite, jusqu'au matin sans fermer l’œil. Je peux te dire encore qu'il a fait un temps exécrable toute la journée, une pluie tenace et froide qui ne m'a pas permis d'aller voir Maurice corme J'y comptais. Emma non plus n'a pas pu aller à Antony voir Marguerite, comme elle y comptait. Et, naturellement, elle est venue un peu ici. Je ne suis guère tranquille quand elle est là. Elle a, en ce moment, crise sur crise, et je ne sais si je t'ai dit qu'elle était tombée dans la rue dernièrement, et qu'un agent l'a ramenée. Il va sans dire qu'elle ne reste pas dans ses places où l'on s'aperçoit de ses crises tout de suite. Elle est encore une fois sans travail. C'est triste. Le D. Lamy voudrait la faire soigner, mais elle, ça la barbe de se remettre entre les mains des médecins. Je la comprends très bien.
J'ai vu Menette hier. Elle a l'air plutôt mieux Je dirai même qu'elle a l'air bien. Un peu affaiblie, mais comme une personne qui relève de maladie. Elle aussi a des crises, mais ce sont des crises de violentes douleurs, qu'elle ne s'explique pas, dit elle, puisque son mal est parfaitement guéri. Elle a de la fièvre aussi. "" Mais pourquoi avoir la fièvre, puisqu'il n'y a plus de maladie ?""
Je suis allée porter des fleurs sur la tombe de ta mère. Et, faisant un effort, sur celle de la grand-mère. Tu vois que je gagne en sagesse. Mais tu sais, c’est drôle à dire, eh bien j'ai failli recevoir là une sacrée gifle. Comme j'essayais de redresser la croix qui était penchée sur le côté, au moment où je la croyais d’aplomb, elle est revenue brusquement sur moi, et ce n'est qu'à la prestesse de mon geste de défense, que j'ai dû de ne pas recevoir cette lourde croix noire en pleine figure. Je n'ai pas pu m'empêcher de dire à la grand-mère : « Alors, ça continue ? » Cela ne m'a pas empêchée de lui installer un très beau bouquet, bien par le milieu. Mais je vais dire à Roger d'emporter ce qu'il faut pour consolider cette croix à l'esprit méchant, car elle pourrait vous blesser l'un ou l'autre, un de ces jours. C'est à croire que les choses s'imprègnent de la malice des êtres.
J'ai déjeuné chez Huguette, vendredi, et Delange, appelé au téléphone, a dit encore une fois que ton affaire marchait bien. Je suis allée ensuite chez Viollis, ça m’a fait drôle de revoir le Musée !
Pour la première fois, j'ai fait ce soir un petit feu dans la cheminée de ma chambre. Je te cherchais sur ton petit banc, mais tu es loin.
Je t'embrasse
M.A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- Milieu de la seconde page : Comme j'essayais de redresser (dégager a été rayé au moment de l'écriture, et remplacé dans la foulée par redresser)
- Petites surcharges
"
459;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-11-02;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Delange est journaliste à L'Excelsior (premier quotidien bénéficiant d'une illustration photographique abondante et en grandes dimensions, qui préfigure le France-Soir de Pierre Lazareff) ; on doit à Delange la prépublication de L'Atelier de Marie-Claire dans L'Excelsior, du 21 décembre 1919 au 3 février 1920.
- Fils d’un graveur, L[ucien] D[escaves] (1861-1949) passe une enfance modeste dans un quartier pauvre de Montrouge. En 1882, il publie son premier roman, Le Calvaire d’Héloïse Pajadou, où il s’affirme déjà comme un observateur amer de la société. Sa satire du milieu militaire, notamment avec Sous-offs (1889), lui attire poursuites judiciaires (pour outrage aux bonnes mœurs et injures à l’armée) et acquittements. La position qu’il défend contre Zola dans ""le Manifeste des Cinq"" (Le Figaro, 18 août 1887) lui ferme les portes de la Société des gens de lettres. Le monde officiel des lettres, cependant, lui accorde un siège, en avril 1900, à la « Société littéraire des Goncourt », dont les statuts sont publiés au Journal officiel le 26 janvier 1902, le premier prix étant remis le 21 décembre 1903 au restaurant Champeaux. En novembre 1910, Marguerite Audoux est « goncourable », et Descaves toujours dans le jury… Si la romancière conçoit des craintes par rapport à ses concurrents, ses amis, eux, se méfient au plus haut point de Descaves, qui deviendra président de l’Académie Goncourt en 1944.
Lettres de Lucien Descaves à Marguerite Audoux : identifiants 305 et 309.
- Bien qu’évoluant dans une sphère très différente de celle de la romancière (il est le fils d’un ingénieur chimiste et célèbre céramiste ; il sacrifie d’autre part au parisianisme), Léon-Paul Fargue (1876-1947), surnommé le « Piéton de Paris », voue amitié et admiration à sa consœur. Membre avec elle du Groupe de Carnetin [Voir Bernard-Marie Garreau, Les Dimanches de Carnetin, éditions Complicités, 2021], il livre des témoignages sur la romancière dans deux ouvrages, qui reproduisent d’ailleurs à peu près le même texte : Refuges (chapitre intitulé « Notre Amie », repris dans un article d’Aujourd’hui du 2 avril 1942) et Portraits de famille (« Marguerite Audoux »). On retiendra deux signes de sa présence affective : le rôle qu’il tente de jouer en 1911 et 1912 pour éviter la séparation entre la romancière et Michel Yell ; et la mission confiée par Jean Zay, dont il s’acquitte, de s’occuper de la tombe de Marguerite Audoux.
Voir le témoignage de Francis Jourdain sur Fargue dans Sans remords ni rancune, Corrêa, 1953 (chapitre intitulé « Ceux de Carnetin »).
Lettres de Marguerite Audoux à Léon-Paul Fargue : identifiants 44, 48, 88, 104, 112, 143, 146, 150, 156, 161, 166, 186, 288, 294 et 297.
Lettres de Marguerite Audoux et Michel Yell à Léon-Paul Fargue : identifiants 46 et 115.
Lettres de Léon-Paul Fargue à Marguerite Audoux : identifiants 49 et 111.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 17x22 écrite recto verso ; une ligne ajoutée à l'envers en haut de la page 2";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"À propos de l'eau de Coty, évoquée dans la fin de la lettre : François Coty (1874-1934) est un parfumeur français. L'entreprise, devenue une multinationale, existe toujours.
";;0327E;Inédit;;"Suite des tractations à propos du changement de lieu de régiment pour Paul - Déjeuner chez les Perrier - Fargue - Envoi d'un conte au Petit Parisien - Visite d'un couple de lecteurs belge chez elle";;" Vendredi 2 novembre 1928
Il fait ici un sale temps, mon Paul, et je n'y vois pas très clair pour t'écrire. Un brouillard noir, qui oblige les gens à faire de la lumière chez eux, et moi, à me servir de la minuterie dans l'escalier. Pourtant j'ai deux courses à faire aujourd'hui et il faut que je les fasse.
Parlons de toi ! Delange n'en revient pas que tu sois encore là-bas. Il était si certain de son succès. De l'autre côté, de même, selon le type qui s'en est occupé. Et cela vraiment très sérieusement : tu devrais être parti déjà depuis le 25 octobre. C'est à croire que quelqu'un met des bâtons dans les roues. Enfin, tant pis ! J'attends encore jusqu'à lundi prochain pour faire donner l'arrière-garde, qui se compose, en premier, de L[ucien] D[escaves]. Fais donc comme moi, repars donc sur ce nouvel espoir. - Hier, j'ai déjeuné chez les Perrier avec le frère d'Amélie, sa femme et Mme Lacroix. Seul le Pétro manquait. Je l'ai bien regretté, lui aussi sans doute, mais tu sais comme il est bon : il profitait de ce jour de fête pour aller planter des arbres dans le jardin d'un mutilé de guerre. La journée a été charmante quand même. Et si je m'étais laissé faire, on m'aurait bien gardée à dîner.
Dans les Nouvelles Littéraires, tu verras un portrait de Fargue. Sans aucune ressemblance naturellement. Pas beaucoup plus au moral qu'au physique. - Je crois t’avoir dit qu'il était venu dernièrement passer une soirée avec moi. C'était bien beau, et bien bon de l'avoir là.
Je t'envoie un conte passé hier au Petit Parisien. Ils on coupé, taillé, et complètement supprimé la fin que je rétablis pour toi.
Au revoir ! Tout le monde ici va bien. J'aurai Roger dimanche prochain.
J'oubliais de te dire que tu trouveras, à ton retour, un flacon d'eau de Coty. C'est un cadeau que m'a fait une gentille belge, venue avec son mari tout exprès pour me dire leur amitié. J'en ai été d'autant plus touchée, qu'ils ont usé de ruses pour avoir mon adresse. Tu sais que les éditeurs ne donnent jamais les adresses. Eh bien ils l'ont eue rue du St-Gothard. Chez Fayard. Eux, des étrangers, ont trouvé cette rue du St-G. que moi, parisienne, ne connais pas. Elle était adorable, cette petite femme, quand elle a sorti son flacon de son sac à main. ""Je n'ai trouvé chez les marchands que des fleurs tristes et sans parfum, alors j'ai préféré vous apporter seulement le parfum des fleurs"" Crois-tu que c'est chic !
Je t'embrasse M.A.
Amélie va t'envoyer ton mois.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Début de la lettre : la minuterie dans l'escalier (un pour a été biffé et immédiatement remplacé au moment de l'écriture par dans)."
460;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-11-04;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold-Robert (la mère de Léon-Paul Fargue ne devient elle pas « Farguette » ?...).
- Suzanne de Bruyker, originaire des Flandres, et secrétaire de Jean Luchaire (comme le sera Simone Signoret), se mariera avec Otto Abetz en 1932. Tous deux auront rendu visite à Marguerite Audoux dans son appartement de la rue Léopold-Robert. Ils mourront dans un accident de voiture (à bord d'une ""coccinelle"") le 7 mai 1958.
- Vincenot est un camarade qui accomplit son service militaire avec Paul, à Strasbourg.
- Fils d’un graveur, L[ucien] D[escaves] (1861-1949) passe une enfance modeste dans un quartier pauvre de Montrouge. En 1882, il publie son premier roman, Le Calvaire d’Héloïse Pajadou, où il s’affirme déjà comme un observateur amer de la société. Sa satire du milieu militaire, notamment avec Sous-offs (1889), lui attire poursuites judiciaires (pour outrage aux bonnes mœurs et injures à l’armée) et acquittements. La position qu’il défend contre Zola dans ""le Manifeste des Cinq"" (Le Figaro, 18 août 1887) lui ferme les portes de la Société des gens de lettres. Le monde officiel des lettres, cependant, lui accorde un siège, en avril 1900, à la « Société littéraire des Goncourt », dont les statuts sont publiés au Journal officiel le 26 janvier 1902, le premier prix étant remis le 21 décembre 1903 au restaurant Champeaux. En novembre 1910, Marguerite Audoux est « goncourable », et Descaves toujours dans le jury… Si la romancière conçoit des craintes par rapport à ses concurrents, ses amis, eux, se méfient au plus haut point de Descaves, qui deviendra président de l’Académie Goncourt en 1944.
Lettres de Lucien Descaves à Marguerite Audoux : identifiants 305 et 309.
- Emma Beaujon est une voisine et amie de la romancière.
- Les Muller sont des Amis de Saint-Cyr-sous-Dourdan (dans l’Essonne, et à cette époque en Seine-et-Oise, dans la vallée de Chevreuse, à cinq kilomètres au nord de Dourdan). N.B. : Bandeville, ville citée dans la présente lettre, dépend de Saint-Cyr-sous-Dourdan.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 17x22 écrite recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, Bandeville";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"On reconnaît là, avec la description des oiseaux, l'art de Marguerite Audoux de dresser des portraits d'animaux. Voir, notamment, ""Petite Abeille"", in Trois poèmes en prose, La Phalange, mars 1911, et l'évocation d'une mouche dans L’Atelier de Marie-Claire (Grasset, Les Cahiers Rouges, 1987, p. 243-244).
";;0327F;Inédit;;"Suite des tractations pour le changement de lieu de régiment de Paul - Les serins de Marguerite Audoux";;" Samedi soir
J'ai vu Menette qui va de mieux en mieux, dit-elle. J'ai vu Gab et Suzanne. Gab était gai, il m'a chanté la chanson des charpentiers. Je l'ai trouvé beaucoup mieux que la dernière fois (pas la chanson). Il avait des joues pleines et des yeux vifs. Je crois que celui-là est tout à fait en bonne voie.
Je pense bien à toi, mon fils, je me dis que ce soir tu n'as peut-être plus de copains et que tu t'ennuies fort. J'espère pourtant que tu auras fait préparer ta demande hiérarchique par Vincenot, avant son départ. Pour moi, ainsi que je te l'ai dit déjà, je verrai L[ucien] D[escaves] lundi, et je recommencerai à espérer.
Quant à moi, tu sais que je n'ai guère le temps de m'ennuyer. Tout le jour je trotte, nettoie la maison, ou couds, et le soir, je m'attelle à un conte. Cela me fatigue les yeux, c'est sûr, mais que faire d'autre à la lumière ? Et puis j'ai mes oiseaux. Je dis mes, car Emma m'a rapporté une serine. Je te l'ai déjà dit, peut-être ? Aujourd'hui, je les ai mis dans la belle et grande cage que Petit Coco m'a apportée. Comme je n'ai pas encore fait de feu dans le poêle, ils sont dessus. Mais il va bien falloir les déménager et je ne sais où je les mettrai. C'est qu'ils me tiennent vraiment compagnie. Ils sont drôles comme tout, et je voudrais bien les avoir toujours sous les yeux.
La serine d'Emma n'est pas belle, et de plus, elle paraît très vieille. Cent ans, sans compter les dimanches, comme disait la mère Minot. Mais peut-être aussi que c’est simplement parce qu'elle est dans la mue. Enfin, tout le monde s'occupe de me trouver une serine jeune. En attendant, le jeune serin que tu connais saute, tourne et vire à abrutir la pauvre serine qui se retire dans les coins avec un air de dire ""Dieu, que c'est embêtant les gosses !"" De temps en temps, ce galopin lui tire une plume, tout comme un gosse qui tire la robe de sa grand-mère avec l'espoir qu'elle va jouer avec lui. Mais cette serine est une grand-mère un peu grinchue qui n'hésite pas à donner un coup de bec. De plus, elle bouffe corme je n'ai jamais vu bouffer un oiseau. Aussi je l'ai tout de suite appelée Madame Muller. À propos des Muller, ils ont vendu leur maison, et la vieille habite maintenant la maison des Geoffroy. Tu te rappelle, à Bandeville ?
Voici le sommeil qui vient. Je vais te dire bonsoir, mon Paul.
Je t'embrasse bien tendrement
M.A.
";;;" Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Le soulignement est de l'épistolière.
- À la fin de la première page : je ne sais où je les remettrai
- Au début de la seconde page : c'est simplement parce qu'elle est dans la mue (parce à été ajouté dans l'interligne supérieur)"
461;"Audooux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-11-10;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Del[ange] est journaliste à L'Excelsior (premier quotidien bénéficiant d'une illustration photographique abondante et en grandes dimensions, qui préfigure le France-Soir de Pierre Lazareff) ; on doit à Delange la prépublication de L'Atelier de Marie-Claire dans L'Excelsior, du 21 décembre 1919 au 3 février 1920.
Fils d’un graveur, L[ucien] D[escaves] (1861-1949) passe une enfance modeste dans un quartier pauvre de Montrouge. En 1882, il publie son premier roman, Le Calvaire d’Héloïse Pajadou, où il s’affirme déjà comme un observateur amer de la société. Sa satire du milieu militaire, notamment avec Sous-offs (1889), lui attire poursuites judiciaires (pour outrage aux bonnes mœurs et injures à l’armée) et acquittements. La position qu’il défend contre Zola dans ""le Manifeste des Cinq"" (Le Figaro, 18 août 1887) lui ferme les portes de la Société des gens de lettres. Le monde officiel des lettres, cependant, lui accorde un siège, en avril 1900, à la « Société littéraire des Goncourt », dont les statuts sont publiés au Journal officiel le 26 janvier 1902, le premier prix étant remis le 21 décembre 1903 au restaurant Champeaux. En novembre 1910, Marguerite Audoux est « goncourable », et Descaves toujours dans le jury… Si la romancière conçoit des craintes par rapport à ses concurrents, ses amis, eux, se méfient au plus haut point de Descaves, qui deviendra président de l’Académie Goncourt en 1944.
Lettres de Lucien Descaves à Marguerite Audoux : identifiants 305 et 309.
";"d'Aubuisson, Paul";"Papier jaune découpé 17x17 avec légères lignes et écrit recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, Villacoublay";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0328;Inédit;;"- Suite des manoeuvres pour tenter de rapprocher Paul de Paris
- Anecdote de l'Anglais aveugle dans le tram
";;" Samedi
Mon Paul,
Ce bon et gentil Del[ange] paraissait si sûr de lui, que j'ai attendu deux jours de plus pour envoyer ton dossier chez L[ucien] D[escaves]. Je t'envoie sa réponse. Brûle ce mot aussitôt lu ! On ne sait jamais ce qui peut arriver.
Le Ministère a bien des chances d'être formé rapidement, et dans la même note que l'ancien. Espérons donc une fois de plus. Cette fois-ci, j'ai demandé carrément pour Villacoublay. On verra bien.
Il ne fait pas chaud ici non plus, mais nous avons du soleil. J'ai commencé hier le feu dans la salle à manger. - Tout de même, c'est une chance que tu sois au chaud pour 5 ou 6 semaines. Mais, ainsi que les vivres vinrent à manquer au bout de 5 ou 6 semaines dans le petit navire, ta tranquillité manquera aussi au bout de ce temps-là. Tant pis, c'est toujours autant de pris ! Et puis tu as un nouvel espoir. Pourquoi s'en faire ?
Une petite histoire pour finir. Hier, j'étais dans le tram allant à la Gare de l'Est, lorsqu’un monsieur qui paraissait à moitié aveugle vint s’asseoir en face de moi, aidé très obligeamment par la receveuse. Je remarque tout de suite qu'une jambe de son pantalon était restée accrochée par l'ourlet à sa jarretelle. Les autres voyageurs le voyaient aussi, et ils avaient l'air de me dire ""Baissez-lui donc son pantalon, à ce pauvre aveugle !"" Je n'osais pas, comme tu t'en doutes, mais comme cela me faisait de la peine, je lui dis tout doucement, au moment ou il se préparait à descendre : ""Monsieur, la jambe droite de votre pantalon est relevée."" Il se lève au même moment, et répond d'une voix de stentor : ""Je suis anglais"" Évidemment, il voulait dire par-là qu'il ne comprenait rien à ce je que lui disais, mais c'était si drôle, que tous les voyageurs se sont mis à rire. J'ai fait redoubler les rires en disant : ""Bien sûr, les Anglais ont le droit de circuler avec une jambe de pantalon relevée, mais pas les Français !"" Je n'ai pas besoin de te dire qu'en traversant le boulevard au bras d'un agent complaisant, le pauvre Anglais était le point de mire des passants.
Au revoir, bonne santé, bon Armistice et bon espoir !
Je t’embrasse tendrement
M.A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Le soulignement est de l'épistolière."
462;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-12-08;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- Huguette Garnier est journaliste au Journal et romancière. Quatre livres, assortis chacun d’un envoi (Le Cœur et la robe, Ferenczi, 1922 ; Quand nous étions deux, Ferenczi, 1923 ; La Braconnière, Flammarion, 1927 ; et La Maison des amants, La Nouvelle Revue critique,1927), figurent dans la bibliothèque de Marguerite Audoux, visible au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine. La rencontre entre les deux femmes a probablement eu lieu au moment de la sortie de L’Atelier de Marie-Claire.
- André (alias Dédé) est le fils de Jeanne et Régis Gignoux. Ce dernier est, comme il est mentionné dans la présente lettre, journaliste (au Figaro) et appartient au Groupe de Carnetin (voir Garreau, Bernard, Les Dimanches de Carnetin, éditions complicités, 2021). L'épouse, dont il est question ici, est une bonne amie de la romancière, comme en témoigne la lettre (identifiant 55) que cette dernière lui envoie fin septembre 1910.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold-Robert (la mère de Léon-Paul Fargue ne devient elle pas « Farguette » ?...).
- Laemmer est le médecin de Menette.
- Louise Dugué (1867-1942), née Leroy, devenue Louise Roche par son remariage, est la mère de Lucile (prénom parfois orthographié Lucyle), laquelle deviendra par son mariage avec ""Chou"" (ici ""Chouchou"") Lucile Rimbert.
Louise est incontestablement, pour le meilleur et pour le pire, la meilleure amie de Marguerite Audoux. Toutes deux se rencontrent à Paris en 1886. Après le départ du mari de Louise, les deux jeunes femmes cohabitent dans le quartier de Vincennes, avec les deux petites qu’elles élèvent (Lucile et Yvonne, la nièce de la romancière). À l’heure du succès de Marie-Claire, Louise Dugué fait office de «garde du corps», refoulant les trop nombreux tapeurs, d’où le surnom que lui donne parfois son amie : «Rabat-Joie». Jusqu’à la fin, Louise et sa fille Lucile seront aux côtés de l’écrivaine. La correspondance entre Marguerite Audoux et ces deux femmes s’inscrit dans le corpus complémentaire (correspondance familiale et familière, identifiants commençant par le chiffre 0).
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 17x22 extraite d'un cahier (légères lignes en noir et marge verticale délimitée par une ligne rouge) écrite recto verso (ajout de deux lignes écrites dans l'autre sens dans la marge de la page 2)
";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, Bordeaux, la Dordogne, Saint-Raphaël";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"- Le conte de Noël dont il est question au début de la lettre sera publié, non seulement dans le Petit Parisien, mais également dans le Paris-Journal du 25 décembre 1928.
- Notons que dans la correspondance Paul-Audoux, Marguerite Audoux cesse, à partir de la présente lettre, de parler du rapatriement pour la région parisienne de Paul, qui accomplit son service à Strasbourg.
Certes, l'adresse ajoutée, vraisemblablement par Paul, au crayon laisse des doutes (le millésime ressemblant davantage à 20 qu'à 28), mais l'enchaînement thématique entre les lettres qui précèdent, celle-ci et les suivantes est concevable.
";;0328B;Inédit;;"Sur le conte de Noël que la romancière vient d'écrire - Relation d'une aventure de Dédé, fils des Gignoux - Nouvelles des deux frères de Paul, de Menette (santé précaire), de Lucile, sa mère, et de ""Chou""
";;" Vendredi soir
Mon fils,
Voilà ! C’est fini, le conte de Noël. Je l'ai porté au P[etit] P[arisien] cet après midi. J'espère qu'il plaira et que je pourrai passer à la caisse avant le premier janvier. Parce qu'Huguette a son bureau juste en face du P[etit] P[arisien], je suis allée lui dire bonjour. Nous avons bu une tasse de thé en bavardant comme deux pies. Elle m’a surtout raconté l'histoire navrante de Dédé. Tu sais que Dédé avait voulu être journaliste. Il s'imaginait, le pauvre gosse, qu'il allait gagner tout de suite des mille et des cents. Comme son père. Mais comme partout, pour commencer, le salaire était maigre, et voilà que l'autre jour, il est [sic] fichu le camp à Bordeaux pour partir sur un bateau comme émigrant. La lettre qu’il avait écrite à ses parents leur disait qu'ils ne le reverraient jamais. Tu vois d'ici le désespoir de Jeanne. Heureusement, pour les parents comme pour Dédé, que n'émigre pas qui veut, à I7 ans, et mon Dédé a dû se contenter de regarder partir le bateau. Dégoûté et sans argent, il est allé demander l'hospitalité aux Crucy, en Dordogne. On va le ramener et recommencer la petite comédie des places dans un journal.
Pauvre Dédé ! Pauvres parents ! Quand je vois notre Roger si raisonnable et si travailleur, cela me met du baume à l’âme.
J'irai voir Maurice dimanche pour savoir quand et comment on peut les prendre pour Noël. Tâche d'être là, de Noël au Jour de l’An, afin que ce petit ne s'ennuie pas ici ! Tu comprends ? Il a beau être sage et moi jeune, il n'en est pas moins vrai que je ne peux pas plus partager ses jeux que lui mes travaux.
Menette ne va pas. Laemmer conseille une nouvelle opération chirurgicale. Cela presse, même, dit-il, mais Menette regimbe. Elle craint de ne pas être assez forte pour supporter cette opération. Elle perd régulièrement un kilo tous les 10 jours. Elle pèse maintenant 53 kgs. Je la verrai demain, chez elle naturellement.
Mercredi, j'ai déjeuné chez Lucile. Elle part mardi prochain pour St-Raphaël, où le Chouchou lui a acheté une maison. Mme Roche va sans doute venir passer deux ou trois jours ici pour s'habituer à cette absence. Cela ne me gênera pas, car je compte ne reprendre la plume qu'après les vacances du Jour de l’An. J'ai de la couture et du ménage sur la planche.
Au revoir, à bientôt j’espère. Je t'embrasse bien tendrement.
M. A.";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Vers la fin de la lettre :
- Elle part mardi prochain pour St-Raphaël : samedi rayé, mardi ajouté juste au-dessus, dans l'interligne supérieur
- Mme Roche va sans doute venir passer deux ou trois jours ici [...]) : un mot rayé entre venir et passer (souvent ?)
"
463;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-12-09;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- Francis (Jourdain) est l'un des membres du Groupe de Carnetin, demeuré fidèle à son amie, tout comme Léon Werth, jusqu'à la mort de la romancière (voir, de Bernard-Marie Garreau, Les Dimanches de Carnetin, éditions Complicités, 2021).
- André (Dédé) est le fils de Jeanne et Régis Gignoux.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold-Robert (la mère de Léon-Paul Fargue ne devient elle pas « Farguette » ?...).
- Laemmer est le médecin de Menette.
- Delange est journaliste à L'Excelsior (premier quotidien bénéficiant d'une illustration photographique abondante et en grandes dimensions, qui préfigure le France-Soir de Pierre Lazareff) ; on doit à Delange la prépublication de L'Atelier de Marie-Claire dans L'Excelsior, du 21 décembre 1919 au 3 février 1920.
- Emma Beaujon est une voisine et amie de la romancière.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feulle jaune 17x20 écrite recto verso
Les soulignements sont de la romancière.";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, Meudon";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"Meudon est la ville où Maurice, le benjamin des trois fils, poursuit sa scolarité.
";;0328C;Inédit;;"Organisation de la prochaine permission de Paul - Jeu du tapis roulant chez les Gignoux - Santés de Menette et de Delange - Paiement des impôts de Paul
";;" Dimanche matin
Je viens de recevoir ta lettre, mon fils. Je te laisse absolument libre de venir le 24 ou le 29. De toute façon, tu ne pourras passer que quelques jours avec Maurice. Donc, si tu es pressé amène-toi le 20. Si c'est le contraire, prends le 29. La date importe peu, nous serons tous contents ici de voir ta bobine de soldat.
Francis est venu tout à l'heure croyant te trouver là. Je lui ai parlé de Dédé. Jeanne est remise de ses angoisses, et pour que son fils ne s’ennuie pas, elle joue avec lui au tapis roulant. Cela consiste à s'asseoir sur un tapis que l'autre tire et entraîne par l'appartement. Il arrive des catastrophes si on démarre trop vite. Dédé, avec la douceur que tu lui connais, n'a pas manqué de flanquer sa mère les jambes en l'air et de lui sonner la tête si fort qu'elle en est restée à moitié évanouie. ""Mais qu'est ce que ça fait ! Il est si gentil, ce petit, il faut bien jouer avec lui de temps en temps.""
Il gèle dur aujourd'hui, et il fait un brouillard épais qui ne m'a pas permis d'aller à Meudon.
J'écris à Maurice en même temps qu'à toi, et je lui mets une enveloppe toute faite.
Menette, que j'ai vue hier, allait mieux, Laemmer lui ayant assuré que son bobo était parfaitement guérissable, et que ce n'était qu'une question de temps. Ainsi, du jour au lendemain, plus d'opération, et la guérison proche. Voilà de quoi remettre une malade.
Le maître avait un bien vilain rhume. Mais c'était sa semaine anglaise, et il prenait le temps de se soigner. Tu sais, sans doute, qu'il est au Crédit Lyonnais maintenant.
Notre Delange est malade. Crachements, ou vomissements de sang, je ne sais au juste, mais certainement malade du poumon.
J'ai été payer hier ton impôt de salaire. 83F 60.
Voici Emma qui vient chercher ta lettre pour la mettre à la poste.
Je t'embrasse bien tendrement en attendant ta venue.
M.A.
";;;" Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Les soulignements sont de l'épistolière."
464;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-12-12;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold-Robert (la mère de Léon-Paul Fargue ne devient elle pas « Farguette » ?...).
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 17x19 extraite d'un cahier (lignes noires légères et marge délimitée par une ligne rouge) écrite uniquement sur le recto
";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"Le conte qu'évoque Marguerite Audoux dans la présente lettre est Soir de Noël, qui paraîtra bien dans Le Petit Parisien (exposé au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine), ainsi que dans le Paris-Journal du 25 décembre 1928.
";;0329;Inédit;;"Prochaine permission le 20 - Recommandations matérielles - Conte sans doute pris au Petit Parisien - Froid moins vif
";;" Mardi soir
Voilà qui est entendu, mon Paul. Je t'attendrai le 20. Tu seras gentil de me dire à quelle heure, par exemple. - Il n'est pas nécessaire d'apporter des victuailles. Tout est aussi cher là-bas qu'ici, sans doute. Apporte seulement toutes tes chaussettes et le pull-over de Menette, s'il existe encore. Si tu voyages de nuit, couvre toi bien surtout, que tu n'ailles pas attraper un rhume pour le peu de temps que tu auras à passer ici.
Rien de neuf à t'annoncer. Mon conte est certainement pris au Petit Parisien, sans cela je le saurais déjà, mais tout de même, vite, touchons du bois ! Si on allait me le retourner ?
Le froid est moins vif que ces jours derniers. J'espère qu'il en est de même à Strasbourg. Mais à l’idée de ta perm, je pense que tu oublies le froid et tous les embêtements.
À bientôt, donc, et vive la joie !
Je t'embrasse bien tendrement
M.A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Les trois soulignements sont de l'épistolière"
465;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-12-17;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille grise 13x18 écrite uniquement sur le recto";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"L'arrivée de Paul était initialement prévue le 20 (voir la lettre 0329).
";;0329A;Inédit;;"Attente de Paul pour sa permission le mercredi 19 décembre 1928
";;" Lundi
Entendu, mon fils. Je t'attendrai, mercredi 19, et te tiendrai au chaud une solide soupe et le reste ...
À bientôt. Je vous embrasse bien tendrement, Monsieur le 1er. C'est ainsi qu'on fait honneur à soi-même tout en faisant plaisir aux autres.
Bon voyage ! Et splendide arrivée !
M.A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";
466;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1929-01-07;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Ici, l'épistoilère use de surnoms pour la désigner, elle, et son petit-neveu : ""Toto"" et ""grand-père"". On a là une marque supplémentaire de la complicité qui les réunit.
- Georges Marielle est instituteur (Le Jean, cité dans la présente lettre, doit être son fils). Après avoir enseigné à Autrecourt, dans les Ardennes, il aurait donc été muté à Bagneux depuis la rentrée d'octobre 1928. Changement de poste peut-être dû à une séparation ou un divorce (""Il est heureux, je pense"", écrit la romancière dans la présente lettre ; d'autre part, on apprend ici que Marielle n'a pas revu sa fille depuis un an). Peut-être Marie-Claire est-elle à l’origine de leur relation, littéraire et amicale, probablement favorisée par Werth, puisqu’on retrouve les deux lettres de Marielle à Marguerite Audoux dans le fonds Werth, et que la romancière, dans une lettre à son «animal poilu» du 5 septembre 1919 (identifiant 259), parle de Mme Marielle. Voir aussi les lettres à Lelièvre (identifiants 256, 257, 282), et à Huguette Garnier (identifiant 283), et une lettre de Paul d’Aubuisson à sa mère adoptive, du 14 janvier 1925, dans laquelle le jeune homme écrit à propos de la fille (Loulou dans la présente lettre) :
J’ai reçu une lettre de Louise Marielle, qui me dit qu’elle apprend à danser à son père, qui lui aussi espère te faire pirouetter aux prochaines vacances. Louise met aussi : «Comme ta tante vient passer les trois mois, j’espère que tu viendras l’accompagner.» (Fonds d’Aubuisson). Cependant, on peut se demander si cette amitié ne remonte pas à plus loin, dans la mesure où les Ardennes sont présentes dans le conte «Le Chaland de la Reine», publié dès le 28 décembre 1908 dans Le Matin. Ce n’est qu’une hypothèse ; mais l’on sait que Marguerite Audoux fonde la plupart du temps ses fictions sur des lieux connus (on retrouve le Jura où elle fut avec les Besson dans «Valserine», et l’Île d’Yeu dans «Les Poulains» et Douce Lumière...).
N. B. : Nous n’avons une trace épistolaire que d’un séjour de la romancière chez ses amis ardennais, celui d’août 1921 (identifiant 282).
- Amélie [Perrier] est une amie de Marguerite Audoux.
- Léon W[erth] (1879 1955) représente, de façon moins radicale et plus marginale que Francis Jourdain, l’homme de gauche du Groupe de Carnetin. Après une enfance où il est plus ou moins livré à lui même, il poursuit de bonnes études, mais quitte l’hypokhâgne d’Henri IV pour exercer de nombreux petits métiers. En tant que juif, il est contraint, pendant la Seconde guerre, de se cacher dans le Jura. Ses relations chaleureuses avec Marguerite Audoux demeurent jusqu’à la fin d’une grande fidélité. La romancière apprécie d’ailleurs plus l’ami que l’homme engagé politiquement à gauche et que l’écrivain, trop intellectuel à son goût. Werth, journaliste reconnu (voir la lettre identifiant 29), et secrétaire de Mirbeau, laisse un certain nombre d’œuvres, dont La Maison blanche qui rate de peu le Goncourt en 1913.
Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : ideentifiants 89, 94, 132, 137, 139, 147, 148, 152, 171, 175, 177, 178, 179, 183, 184, 189, 203, 212, 221 BIS, 223, 225, 229, 255, 258, 259, 264, 272, 292, 342, 375, 388 et 389.
- Suzanne de Bruyker, originaire des Flandres, et secrétaire de Jean Luchaire (comme le sera Simone Signoret), se mariera avec Otto Abetz en 1932. Tous deux auront rendu visite à Marguerite Audoux dans son appartement de la rue Léopold-Robert. Ils mourront dans un accident de voiture (à bord d'une ""coccinelle"") le 7 mai 1958. Le Gab, souvent cité en même temps que Suzanne, reste à identifier (conjoint avant Otto Abetz ? Fils ?)
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold-Robert (la mère de Léon-Paul Fargue ne devient elle pas « Farguette » ou « Farguinette » ?...).
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 17x22 écrite recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, Bagneux, La Varenne";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"La transformation de Paul en ""grand-père"" et de l'épistolière en ""Toto"", autrement dit l'inversion des âges, est chez la romancière un procédé récurrent, qui s'inscrit dans un ensemble plus large comprenant les différents transferts de ce type (entre les sexes, l'humain et l'animal, les liens familiaux...). Cette thématique (lisible dans la correspondance) touche aussi bien la vie que l'oeuvre (voir sur ce sujet précis : Garreau, Bernard-Marie, La Famille de Marguerite Audoux, Presses du Septentrion, 1996, tome 2, p. 653-673).
Nous n'avons pu déterminer ce qu'est le thé aux alentours à la dernière ligne de la première page. Une allusion qui, vraisemblablement, n'a de sens que pour les deux correspondants (ce que confirmerait le soulignement par l'épistolière). Peut-être un problème de thé qui laisserait un dépôt dans la thermos ?
Nous n'avons pu, non plus, situer la Varenne. Peut-être la rue de Varenne à Paris ?
";;0329B;Inédit;;"Détails de la vie matérielle - Ennuis oculaires - Visites de Marielle, Amélie, Léon Werth et Suzanne
";;" Dimanche
Tu as dû te raser, pauvre grand-père, de rester si longtemps dans la gare. Pour une fois que tu étais parti de bonne heure de la maison, il fallait bien que ton train soit plus tard. Tant pis ! L’essentiel c'est que tu sois arrivé là-bas assez tôt pour dormir un peu. - C'est vrai que j'ai oublié de sucrer le café ! À peine étais-tu parti que j'y ai pensé : ""Oh ! Qu’est ce qu'il va dire, grand-père ? Toto a oublié de lui sucrer son café ! ""Il était bon tout de même"", dis tu ? Ça, c'est chic ! - Pour tes sabots trop grands, il me semble que tu peux les faire changer. Quand le diable y serait, il n'y a pas que des pieds de 56 dans ton escadrille. Mais je te connais, tu bougonneras pendant 3 mois après tes sabots ! Tu risqueras à tout instant de te casser une jambe, mais tu ne feras rien pour changer tes sabots. Ah ! Si Toto était là ! Ça pourrait s'arranger vite. Mais Toto est ici, et grand-père est là bas.
Je ne suis pas encore allée chercher ta montre. Le froid qu'il fait ici m'a empêchée de sortir, à cause surtout, d'une petite rupture de veine dans l'oeil. Je ne souffre guère et la tache s'efface, mais j'ai mal à la tête, comme chaque fois que ce petit accident m'arrive. Je ferai ce que tu m'as dit, pour le thé aux alentours. Pleure pas, grand-père, pour les bosses de ta thermos ! Elle en verra d'autres ! Sers-t-en surtout le plus possible, car ici, elle n'est pas nécessaire. Je dirais même qu'elle est inutile puisque nous avons le gaz.
Marielle est venue hier soir. Et ce qui est plus drôle, Amélie, qui ne vient jamais le samedi, s'est amenée un moment après lui. Ils se sont fait bon visage. Marielle a une mine superbe. Il est heureux, je pense. Nous n'avons pas eu le temps d'en parler parce que Léon W[erth] est arrivé presque en même temps que lui. Il n’a pas de nouvelles de Loulou depuis plus d'un an. Il est instituteur à Bagneux depuis le mois d'octobre, et il fait tous les jours le trajet de la Varenne à Bagneux. Il a promis de m'amener Jean aux vacances de Pâques.
J'ai vu Suzanne, Gab va mieux, mais je ne sais rien de Menette. J'attends de pouvoir sortir pour aller jusque-là.
Bonsoir, bonne nuit, bonne garde et bonne thermos !
Je t'embrasse.
M.A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Gribouillage dans le premier § de la première page, au début d'une ligne après 56 (un autre chiffre, apparemment, a été biffé)
Le soulignement est de l'épistolière.
"
467;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1929-11-26;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- On ne saurait que difficilement identifier Linette et Maman Line. On pense évidemment à Maman Pauline, la mère d'Agathe Jourdain, mais rien n'est moins sûr.
- Amélie [Perrier] est une bonne amie de Marguerite Audoux.
- Del[ange] est journaliste à L'Excelsior (premier quotidien bénéficiant d'une illustration photographique abondante et en grandes dimensions, qui préfigure le France-Soir de Pierre Lazareff) ; on doit à Delange la prépublication de L'Atelier de Marie-Claire dans L'Excelsior, du 21 décembre 1919 au 3 février 1920.
";;"Feuille jaune 17x22 écrite recto verso";;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau
";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"- La datation (26-11-29 au crayon) est de Paul d'Aubuisson (1906-1990), ou de sa secrétaire, au moment où il archivait ces lettres réunies chez lui. Il se fondait à l'évidence sur les cachets de la poste figurant sur les enveloppes - qui ne nous ont pas été confiées -, cela quand une date précise manque (comme pour la présente lettre: Jeudi soir). Le problème est que l'un des propos de la présente lettre est de nouveau l'écriture du conte de Noël, évoqué en décembre 1928. Il semble donc qu'il y ait une confusion d'années, car il n'existe dans La Fiancée, ouvrage qui reprend tous les récits courts, y compris ceux du Chaland de la Reine, qu'un seul conte sur le sujet, intitulé Soir de Noël, dont on retrouve bien le passage cité dans la présente lettre (""Et son vif espoir l'empêchait d'entendre le vent qui ronflait au dehors et collait rageusement aux vitres de gros flocons de neige"", La Fiancée, Flammarion, 1930, p. 224). Qui plus est, la petite héroïne du conte s'appelle Linette, comme la fillette évoquée ici. Faute de marques temporelles éclairantes dans le corps des lettres, on ne tranchera donc pas la question de savoir si les lettres de 1928 évoquant le conte doivent changer de millésime, ou si celle qui nous occupe ici doit être datée d'un an plus tôt.
- À propos de Maman Line qui porte des Fieuzal :
Théodore-Édouard Fieuzal (1836-1888) est un célèbre ophtalmologue qui a soigné (énucléation de l'oeil) son camarade de lycée Léon Gambetta. Parmi ses publications figure un article sur les ""verres colorés en hygiène oculaire"", les fameux Fieuzal.
";;0334;Inédit;;"La dictée de Linette - Le conte de Noël au Petit Parisien";;" Jeudi soir
Ta lettre vient de m'arriver, mon fils, pauvre pitit gachon de Madame Daubichon !
Je n'ai pas trouvé l'occasion de mettre à la poste ma lettre d'hier, n'étant pas sortie aujourd'hui. Je le regrette puisque mon pitit gachon s’ennuie.
Nous n'avons pas eu de neige comme je te l'annonçais, mais au contraire [sic], j'ai eu Linette et sa mère une partie de la journée. Je te mets la dictée de Linette. La première ligne est sa trouvaille. Je lui ai seulement soufflé: petit Maurice et Paul. Maman Line se fait soigner les yeux. Elle porte maintenant des Fieuzal en tout temps et le médecin lui a fait peur pour sa vue. À part cela, elle va bien et Linette de même.
Je ne trouve rien d'intéressant à te dire en ce moment, mon pauvre petit gachon. Il ne faut pas m'en vouloir. C'est que, vois-tu, j'ai le crâne bourré de mon conte de Noël que je dois donner au P[etit] P[arisien] dans une huitaine au plus tard. Ces contes irréguliers sont très bien payés, cinq cents, ça vaut la peine, comme tu vois. Et je m'y attelle d'autant plus, que ce conte de Noël bouchera les trous faits à mon budget par les trois goules de mes trois petits gachons. Je ne verrai Amélie que lundi sans doute, et tu recevras un peu plus tard ton argent.
Tu sais, elle n'était pas déplacée, Amélie, dans les salles de rédaction ou je l'ai entraînée l’autre jour. Nos Loisirs, Excelsior, Parisien... c'est dommage qu’elle ne soit pas mariée à un journaliste. Del[ange] la regardait d'un doux œil.
Oui, j'ai bien reçu tes trois lettres. Quand tu t'y mets ...
Si tu as besoin de quoi que ce soit, ne crains pas de le dire.
Je t'embrasse bien et retourne à mon Noël.
J'en suis quand le vent ronfle au dehors et colle rageusement aux vitres de gros flocons de neige. Tu vois que ça barde.
Encore un bon bécot au pitit gachon
M. A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";
468;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-01-28;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- Louise Dugué (1867-1942), née Leroy, devenue Louise Roche par son remariage, est la mère de Lucile (prénom parfois orthographié Lucyle), laquelle deviendra par son mariage avec ""Chou"" Lucile Rimbert.
Louise est incontestablement, pour le meilleur et pour le pire, la meilleure amie de Marguerite Audoux. Toutes deux se rencontrent à Paris en 1886. Après le départ du mari de Louise, les deux jeunes femmes cohabitent dans le quartier de Vincennes, avec les deux petites qu’elles élèvent (Lucile et Yvonne, la nièce de la romancière). À l’heure du succès de Marie-Claire, Louise Dugué fait office de «garde du corps», refoulant les trop nombreux tapeurs, d’où le surnom que lui donne parfois son amie : «Rabat Joie». Jusqu’à la fin, Louise et sa fille Lucile seront aux côtés de l’écrivaine, notamment à Saint-Raphaël, où nous les retrouvons ici. La correspondance entre Marguerite Audoux et ces deux femmes s’inscrit dans le corpus complémentaire (correspondance familiale et familière, identifiants commençant par le chiffre 0).
";"d'Aubuisson, Paul";"Double feuille bleue 13,5x18 écrites sur les pages 1 et 3";Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Raphaël;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Saint-Raphaël, Paris";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"Le lieu de création n'est pas indiqué, mais le contenu de la lettre laisse supposer que la romancière est en villégiature à Saint-Raphaël avec son amie Louise Roche et la fille de cette dernière, Lucile. Paul, quant à lui, en a fini avec son service militaire et, revenu dans la Capitale, cherche du travail.
";;0335;Inédit;;"Questions d'argent - Mauvais temps - Bonne entente avec ses deux amies
";;" 28 Janvier 1930
Voici, mon fils, les cent cinquante francs nécessaires à ton gîte.
Je suis contente de ce que tu me dis de Maurice et Roger. Tiens-moi au courant pour ton propre compte, et surtout ne te laisse pas manquer tout à fait d'argent Je n'en ai pas plein mes poches, tu t'en doutes, mais tu sais aussi que le peu qui me reste, je le partagerai de grand cœur avec toi.
Moi non plus je ne t'écrirai pas longuement aujourd'hui. Ma tête et mes yeux me font toujours de grandes misères et j'ai bien de la peine à m’acclimater ici. Il est vrai que je n'ai guère vu que la pluie depuis mon arrivée. On parle beaucoup du soleil autour de moi, mais je ne le vois pas, caché qu'il est, derrière des nuages qui pleurent,
Lucile est vraiment très gentille. Louise très supportable, je dirai même, très aimable, et bonne camarade ; nous faisons de longues promenades et les histoires de cuisine se passent très bien.
Au revoir, mon fils, je t'embrasse de tout mon cœur.
Ta tante
M. Audoux
P.S. Ne me laisse pas trop longtemps sans nouvelles.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";
469;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-02-06;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- Peintre et graveur, G[abriel] Belot (1882-1962) a illustré la très belle édition de Marie-Claire dans les Éclectiques du livre (janvier 1932). De bonne heure orphelin comme Marguerite Audoux, il vit une enfance triste. S’il est obligé d’être relieur pour gagner sa vie, c’est aussi en autodidacte qu’il peint (dès l’âge de six ans) puis grave (à partir de 1913). Entre 1910 et 1914 il se fait petit à petit reconnaître, notamment des Indépendants.
Lettres de Gabriel Belot à Marguerite Audoux : identifiants 307, 311, 321, 350 et 379
- Louise Dugué (1867-1942), née Leroy, devenue Louise Roche par son remariage, est incontestablement, pour le meilleur et pour le pire, la meilleure amie de Marguerite Audoux. Toutes deux se rencontrent à Paris en 1886. Après le départ du mari de Louise, les deux jeunes femmes cohabitent dans le quartier de Vincennes, avec les deux petites qu’elles élèvent (Lucile et Yvonne, la nièce de la romancière). À l’heure du succès de Marie-Claire, Louise Dugué fait office de «garde du corps», refoulant les trop nombreux tapeurs, d’où le surnom que lui donne parfois son amie : «Rabat Joie». Jusqu’à la fin, Louise et sa fille Lucile seront aux côtés de l’écrivaine. La correspondance entre Marguerite Audoux et ces deux femmes s’inscrit dans le corpus complémentaire (correspondance familiale et familière, identifiants commençant par le chiffre 0).
- André (surnommé ""Dédé"") pourrait être le fils de Jeanne et Régis Gignoux.
- René n'a ou être identifié.
- Lucien Trautmann (dit Tatu), est un vieil ami de Léon-Paul Fargue et de Charles Chanvin, que l’on trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec ces quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre (identifiant 185) d’août 1912 de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre et la lettre (identifiant 247) adressée le 11 novembre 1917 à Antoine Lelièvre par la romancière.
- Suzanne de Bruyker, originaire des Flandres, et secrétaire de Jean Luchaire (comme le sera Simone Signoret), se mariera avec Otto Abetz en 1932. Tous deux auront rendu visite à Marguerite Audoux dans son appartement de la rue Léopold-Robert. Ils mourront dans un accident de voiture (à bord d'une ""coccinelle"") le 7 mai 1958.
";"d'Aubuisson, Paul";"Double feuille bleue 13,5x18 écrite sur les pages 1, 3 et 4";Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Raphaël;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Saint-Raphaël, Paris";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0335A;Inédit;;"L'expo de Gabriel Belot, à laquelle se rend Paul - Consignes pour s'occuper de Maurice - ""Le Paradou"" en vente - Le repas du soir de Paul, qui lui manque
";;"6 février 1930
Bonjour, mon petit enfant. Ça va ? Et chez Lappara ?
Tu as bien fait d'aller à l'exposition de G. Belot, d'abord, parce que tu as vu ce qu’il fait, ensuite parce qu'il aura pensé que c'était un peu de moi qui arrivait là et que cela allait lui porter bonheur comme la première fois. Il est tout naturel que ce bon Belot cherche à vendre. Il y en a tant qui ne le valent pas et qui font fortune avec leurs mauvaises croûtes.
Tu ne m'as pas dit si le directeur de Maurice t'avait remis un carnet. Si vous y allez dimanche, Roger et toi, donne toujours à l'enfant la petite somme habituelle et fais acheter par Roger une ou deux oranges et quelques petits gâteaux secs. Embrasse bien pour moi ce cher petit. Je pense tellement à lui, j'ai tellement hâte d’être solide et de ne plus avoir cette crainte de lui manquer tout à coup ! À mon retour je rembourserai ce que Roger et toi aurez dépensé pour lui.
""Le Paradou"" est à vendre. 170 mille. Comme tu vois, ce n'est pas trop cher. En cherchant bien sous ton lit ou sous ton armoire tu trouverais peut être cette somme. C'est une jolie et solide maison avec un beau et grand jardin où il y a d'énormes sapins qui font de l'ombre et de beaux mimosas qui embaument. Nous avons, Louise et moi, un très joli petit appartement, clair, net et spacieux. Electricité partout, avec laquelle je commence à me familiariser et qui me donne envie de l'avoir rue Léopold. Roger se chargerait volontiers, sans doute me l'installer. Je pense aussi à la T.S.F. Elle m'est très agréable ici ; mais nous en reparlerons.
Comment t'arranges-tu pour tes repas du soir ? Je pense bien à toi, au repas du soir, je pense que je fais des bonnes soupes de légumes frais dont tu te pourlècherais les badigoinces. Je pense à toi, lorsque je rôde dans les bois remplis d'allées et de petits chemins J'y pense encore quand je suis sur les routes, en plein soleil, et souvent je tourne la tête pour voir si tu n'es pas trop loin derrière moi. Nous avons été si souvent ensemble, que cela me fait drôle d'être ici sans toi. Au fait, pourquoi n'y es-tu pas ?
La lampe sous laquelle j'écris est haute et je ne suis pas très sûre d'écrire bien droit. Et puis, je ne peux pas me relire, mais j'espère que tu pourras mieux que moi le faire. Parle-moi un peu d'André, que j'aime, tu le sais, et dont l'avenir m'intéresse.
Donne moi le chiffre de la petite opération de René. Dis-moi si tu vois les Tatu. Dis-moi si Suzanne a du travail et si elle est contente.
Au revoir mon fils. Je t'embrasse de tout mon cœur.
M. Audoux
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- Bas de la première page : je vous rembourserai
- Milieu de la deuxième page : au repas du soir, ici, je pense que je fais [...]
- Deux lignes plus loin : de légumes frais qui te dont tu te pourlècherais [...]
- Vers la fin de cette deuxième page : pourquoi n'y es-tu pas ? (un est barré, remplacé par un es dans l'interligne supérieur)"
470;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-02-17;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- M. Martinguay et Olivier n'ont pu être identifiés.
- André pourrait être le fils des Gignoux.
- Les « Trott », désignés la plupart du temps par Paul et la romancière par ce diminutif, renvoient à Madeleine et Lucien Trautmann (dit Tatu), ce dernier étant un vieil ami de Léon-Paul Fargue et de Charles Chanvin, que l’on trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec ces quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre (identifiant 185) d’août 1912 de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre et la lettre (identifiant 247) adressée le 11 novembre 1917 à Antoine Lelièvre par la romancière.
- Suzanne de Bruyker, originaire des Flandres, et secrétaire de Jean Luchaire (comme le sera Simone Signoret), se mariera avec Otto Abetz en 1932. Tous deux auront rendu visite à Marguerite Audoux dans son appartement de la rue Léopold-Robert. Ils mourront dans un accident de voiture (à bord d'une ""coccinelle"") le 7 mai 1958.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille bleue 16,5x18 écrite recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Raphaël;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Saint-Raphaël";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"Si la date en est clairement indiquée, l'objet principal de cette lettre n'est connue que des correspondants. Manque de transparence accrue pour nous par la présence de noms propres non identifiés
";;0335B;Inédit;;"Un mot (on n'en connaît pas le sujet) adressé à un mystérieux M. Martinguay - Rappel à Paul qu'il doit faire sa déclaration au percepteur
";;" Lundi I7 février
Mon fils,
Voici le mot pour Monsieur Martinguay. D'autre part J'écris à Olivier pour le mettre au courant. Oh oui ! certainement, il est tout naturel que je demande cela. J'imagine que la famille d'André est un peu de notre famille, et par le temps qui court, il est bon de s'appuyer les uns contre les autres. Seulement, je ne sais plus où demeure Olivier. Il faudra que tu ailles chez Tatu, un soir, pour savoir l'adresse et la transmettre à M. Martinguay. De mon côté, je prie Tatu de remettre ma lettre le plus tôt possible à notre ami, ex-gouverneur, qui fera, j'en suis convaincue, tout ce qu'il pourra pour me faire plaisir.
Je joins à cette lettre la carte que j'avais envoyée à Suzanne. Tu la lui remettras dès que tu le pourras.
N'oublie pas de faire ta déclaration au Percepteur, avant la fin du mois.
Au revoir mon petit enfant, porte-toi bien.
Je t'embrasse bien fort.
M. Audoux
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Première page : s'appuyer un peu les uns contre les autres"
471;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-03-04;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- Les « Trott », désignés la plupart du temps par Paul et la romancière par ce diminutif, renvoient à Madeleine et Lucien Trautmann (dit Tatu), ce dernier étant un vieil ami de Léon-Paul Fargue et de Charles Chanvin, que l’on trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec ces quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre (identifiant 185) d’août 1912 de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre et la lettre (identifiant 247) adressée le 11 novembre 1917 à Antoine Lelièvre par la romancière.
- André (Dédé) doit être le fils de Jeanne et Régis Gignoux.
";"d'Aubuisson, Paul";"Papier gris-bleu double (4 pages) 13,5x18 écrit sur les pages 1 et 3
";Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Raphaël;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Saint-Raphaël, Paris";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"- Le voyage de Paul évoqué dans la présente lettren'a pu être précisé.
- ""Le prix du pigeonnier"" est le loyer mensuel de la rue Léopold-Robert.
- À propos de l'image dont use l'épistolière vers la fin de la première page (J'espère [...] que je pourrai voir la mer autrement que grise et noyée), on trouve une figure analogue dans une lettre de la romancière à Larbaud du 20 mars 1911 (identifiant 109), alors qu'elle se trouve à Saint-Jean-sur-mer :
Ce matin, nous sommes allées à Nice, Agathe [Jourdain] et moi ; le temps était gris, la mer aussi. Tout à coup, Agathe m’a dit avec un air inquiet : « La mer est à l’eau. » Je n’avais pas compris sa pensée et j’ai répondu : « Est ce que tu as peur qu’elle se noie ? » Nous étions dans le tramway, et nous voilà prises toutes deux du fou rire car je venais de comprendre qu’elle voulait dire qu’il allait pleuvoir.
";;0335C;Inédit;;"Maladie de Louise - Météo moyenne - Maurice qui doit lui écrire - Sur le talent de Paul pour illustrer ses lettres
";;" Le 4 mars 1930
Mon Paul
Non, ce n'est pas la paresse qui m'a empêchée d'écrire cette semaine. C'est la maladie de Louise. Elle va mieux, Louise, et j'en profite pour échapper à mon rôle de garde-malade.
Aujourd'hui, il faisait presque chaud ici et malgré une petite pluie intermittente j'ai pu sortir un peu, ce qui ne m'était pas arrivé depuis une quinzaine au moins, tant le temps est mauvais. J’espère qu'il va se mettre enfin su beau et que je pourrai voir la mer autrement que grise et noyée.
Quand tu verras Maurice, demande-lui pourquoi il ne m'a pas écrit puisque je lui avais envoyé une enveloppe toute faite.
Tu dois être rentré de ton voyage tout seul. Les arbres que tu es allé voir t'ont-ils donné satisfaction ? Ils étaient bien drôles sur ton dessin et cela m'a fait un plaisir extrême de te voir revenu aux bonnes habitudes d'illustrer tes lettres. J'ai retrouvé mon petit enfant. Cela a été ma fête du mardi gras. Merci, mon fils. Une, bonne lettre de toi vaut bien une douzaine de crêpes.
Je ne t'enverrai pas le prix du pigeonnier ce mois ci. Je suis tout à fait à court. Mais j'ai demandé à Tatu qu'il t'avance la somme si besoin est. Sans doute, tu pourras t'en passer puisque tu travailles Dans le cas contraire, vois Tatu.
Dis à André que je l'aime bien et que je suis contente de ce qui le contente. - Tâche d'être content aussi, toi, mon petit enfant, et reçois un bon baiser bien tendre.
M. Audoux
";;;" Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- 4e ligne de la première page : Elle va mieux, Louise [...] (Louise a été ajouté dans un V dans l'interligne supérieur).
- Les soulignements sont de l'épistolière.
"
472;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-03-13;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Olivier et M. Martinguay n'ont pu être identifiés.
- Les « Trott », désignés la plupart du temps par Paul et la romancière par ce diminutif, renvoient à Madeleine et Lucien Trautmann (dit Tatu), ce dernier étant un vieil ami de Léon-Paul Fargue et de Charles Chanvin, que l’on trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec ces quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre (identifiant 185) d’août 1912 de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre et la lettre (identifiant 247) adressée le 11 novembre 1917 à Antoine Lelièvre par la romancière.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille bleue 13,5x18 double écrite sur les pages 1, 3 et 4
";Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Raphaël;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Saint-Raphaël, Paris, les ""colonies""";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"À propos de la remarque de l'épistolière quant à l'absence de formules d'appel dans les lettres de Paul, elle use, comme parfois, d'une belle prétérition en affirmant à la fin de ce passage qu'elle ne lui fait aucun reproche ! Procédé qui lui est familier, qui s'inscrit, plus généralement, dans une rhétorique cauteleuse, et qui souligne une possessivité latente dans ses rapports avec l'aîné. (Voir, dans cet esprit, la lettre de Marguerite Audoux à Gide du début novembre 1910 - identifiant 62 - où une longue incidente pour déprécier Mily, ancienne maîtresse de Charles-Louis Philippe, devient en réalité le coeur même de la lettre).
";;0335D;Inédit;;"Démarches non identifiées";;" 13 Mars 1930
Mon Paul,
J'ai une bonne lettre d’Olivier qui est tout disposé à donner satisfaction à M. Martinguay. Il demande que M. Martinguay aille le voir au Grand Palais, porte C . Tatu te dira, sans doute, à quelle heure on rencontre facilement et sûrement notre Commissaire général.
Dis à l'oncle d'André que je lui souhaite bonne chance, et aussi qu'Olivier est un bon et brave type d'ami.
En fait de chance, tu me parais avoir perdu la tienne en ce moment. Qu'est-ce donc que cette barre qui t'empêche d'aller ton chemin ? Quand je dis barre, je pense plutôt à éteignoir. Il y a comme cela dans la vie des choses ou des gens qui vous portent malheur et dont on ne se méfie pas. Jusqu'alors, des mains affectueuses avaient écarté de toi tout ce qui pouvait te nuire. Est-ce que ces mains là n'ont plus de pouvoir ?
Tu parles beaucoup des jeunes gens qui s'en vont aux colonies, et tu les envies. Pourquoi ne fais-tu pas comme eux si tel est ton désir ? Tu es libre comme l'air, tu ne laisseras personne derrière toi qui puisse te tourmenter ou te donner de l'inquiétude. Alors ?
Embrasse bien André pour moi le jour de son départ. Un bon baiser bien tendre sur le front pour qu'il n'oublie pas que je l'aime comme l'un des miens. J'espère que cela ne l'ennuiera pas car ce n'est pas ma faute si j'aime ce garçon. On ne peut pas plus expliquer la sympathie que le contraire.
Dis-moi, est-ce que c'est une nouvelle mode d'écrire aux gens sans commencer sa lettre par Monsieur ou Madame, ou encore par une appellation familière ou affectueuse ? J'ai cru, tout d'abord, à un oubli de ta part, puis j'ai compris que c'était une chose voulue. C'est drôle parce que, ainsi, tes lettres ne sont adressées à personne, et j'ai toujours l'impression en les ouvrant que je lis une lettre adressée à quelqu'un d'autre. Ce n'est pas extrêmement agréable. En m'écrivant, tu écris à ta tante, que tu le veuille ou non. Mais je ne te fais là aucun reproche, crois le bien, et je te laisse libre d’ignorer cette parenté.
Quant à moi, il me semble que tu n'as pas cessé d'être l'enfant que J'ai toujours aimé et que j'embrasse très tendrement.
M. Audoux
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- Un point d'interrogation biffé dans la deuxième page
- Le soulignement est de l'épistolière.
"
473;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-07-15;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- ""Cette bonne Walter"" n'a pu être identifiée.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 17,5x23, avec de légères lignes noires, rédigée recto verso
";Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Raphaël;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Saint-Raphaël, Paris, Meudon, Tournan-en-Brie";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0337;Inédit;;"Rappel à Paul d'aller chercher Maurice à son école de Meudon pour le conduire à Tournan-en-Brie par le train
";;" Le I5 juillet 1930
Ceci, Paul, pour te rappeler (au cas ou tu l'oublierais) que c'est dimanche prochain 20, que tu vas chercher Maurice à Meudon pour le conduire à Tournan. Je crois que tu feras bien d'emporter des mouchoirs plein tes poches. On ne sait jamais. Espérons que tu n'en auras pas besoin. Le train le plus rapide pour Tournan est celui de midi et quelques, mets aussi dans ta poche, mais non pas ton mouchoir par-dessus, un croissant ou des gâteaux secs, pour que Maurice mange un peu, tout de suite à la descente du train. Je vais écrire d'ici à cette bonne Walter qu'elle vous prépare un bon goûter.
Si quelquefois Roger allait avec vous, paye pour lui le voyage sur l'argent que je t'ai laissé. S'il t'en manque, je te rembourserai à mon retour.
N'oublie pas de prendre le paquet d'effets pour Maurice. Il est sur la table de la salle à manger. Mais, surtout, ne le laisse pas dans le train !
Embrasse bien mon petit Maurice. Embrasse bien cette bonne Walter. Et je t'embrasse à ton tour ainsi que Roger
M.A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- mais non pas ton mouchoir par-dessus (le non a été ajouté dans un V dans l'interligne supérieur).
- Mais surtout, ne le laisse pas dans le train ! (le ne est répété : dernier mot de la première page et premier de la seconde).
- Le soulignement est de l'épistolière.
"
474;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1933-07-10;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Madeleine, les Coulon, Turbé, ex-Sadoul et Jacques sont apparemment des habitants de l'Île-Dieu, ou des personnes en relation avec ce lieu.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune pliée en deux 13,5x21 avec lignes légères rédigée sur les trois premières pages
";Bon;Correspondance;Français;;;"La Meule (Vendée)";Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, La Meule, Port-Joinville, Saint-Nazaire";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0364;Inédit;;"Préparation de l'arrivée de Paul pour des vacances à l'Île-d'Yeu (pension à trouver)
";;" 10 juillet 1933
Mon Paul,
La pension dont tu parles est très bien, d'après Madeleine, qui le tient des Coulon, et je crois qu'il serait difficile de trouver l'équivalent à la Meule. Toutes les chambres sont occupées pour l'instant et les gens ne veulent pas s'engager si longtemps à l'avance, ne sachant pas s'ils seront libres. Il y a bien, en effet, un restaurant à la Meule, mais les repas y coûtent plus de 10 frs. Entre 13 et 14, je crois. D'autre part, il n'y a ni fruits ni laitages à la Meule, tout va au Port [à Port-Joinville]. Ma propriétaire, qui a une vache, veut bien, par gentillesse, me céder un bol de lait une fois par semaine, mais c'est tout. La vie devient de plus en plus difficile ici. Comme partout, du reste.
Il y a encore l’Hôtel des Voyageurs, un peu moins cher que Turbé, mais pas moins de 30 francs, plus la chambre, naturellement. Tu pourras toujours voir lorsque tu seras là. Tu ne seras pas, je pense, lié par un contrat à ta pension de famille. Sauf avis contraire, je crois tout de même que c'est là que tu seras le mieux.
Le bateau a un peu augmenté son passage : 18 frs. Et ce n'est plus la Grive, qui est morte, ainsi que meurent les Grives quand elles sont trop vieilles. Nous avons maintenant deux bateaux. La Ville-de-Saint-Nazaire et La France. Saint-Nazaire plus rapide, et France plus stable par grosse mer, parce que ce bateau est beaucoup plus grand que l'autre.
Ma brave concierge avait dû faire une trop longue station chez ex-Sadoul, ce qui lui avait fait perdre la mémoire, car le matin même de mon départ, je lui ai dit que Jacques lui payerait mon terme en même temps que le sien, c'est-à-dire le 13 au lieu du 15, ainsi qu'elle le demandait. Je lui aurais bien payé à elle-même, mais elle n'avait pas la quittance. Et ch’ai bas gonviance.
Tu trouveras bien du changement à Port-Joinville. Plus de belles voiles orange, rien que des barques à moteur. Ce n'est plus le joli port aux couleurs fraîches et variées, c'est un port, et voilà tout ! L’île reste la même, un peu desséchée cependant, car les pluies y ont manqué toute cette arrière-saison.
Je crois que c'est tout,
Et je t'embrasse bien tendrement.
Ta tante,
M. Audoux
P.S. Si tu as quelque chose à me demander, adresse tes lettres :
Les Mûriers
La Meule
Île d'Yeu
Vendée
";;;" Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- Le bateau a un peu augmenté son passage : 18 francs (son passage est ajouté dans un V dans l'interligne supérieur)
- Dans le P.S., deux endroits biffés au moment de l'écriture
- Les soulignements sont de l'épistolière."
475;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1933-08-20;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille de cahier à grands carreaux 17x22 écrite recto
verso
";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"La Meule";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, La Meule";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0367;Inédit;;"Sur la pension de Paul - Nouvelles de Roger - Envois à tous deux de ""flacons""
";;" Dimanche 20 août 33
Je suis persuadée, mon Paul, qu'à l'autre pension cela aurait été plus gai, mais personne ne la connaissant, il était difficile de te la recommander. Au moins chez P. tu es à la hauteur, ainsi qu'il est coutume de dire. C'est rigolo, ce que tu en dis, et je n'ai pas de peine à te croire car je les connais, ces gens qui s'intitulent bien-pensants. La bonne manière, pour eux, c'est d'exalter les petits péchés des autres pour qu'on n'aperçoive pas leurs gros, qu'ils s'empressent d'aller faire absoudre par un brave homme de curé afin de pouvoir les recommencer dare-dare. Mais tout cela ne compte guère pour le temps que tu as à rester là. Le manger, le boire, le dormir et les courses au grand air, voilà ce qui compte pour toi. Fait-il beau là bas ? Ici, c'est la température idéale.
Tu dois savoir que Roger n'est pas venu en permission, à cause de son pied. Décidément, ce pauvre Roger est dans une mauvaise passe.
Tu sais, je m’arrête d'écrire, parce que je n'ai plus d'encre dans ma bouteille. Les grosses chaleurs, qui devaient avoir soif, l'on toute bue, et il ne reste plus que de la boue que je m'évertue à faire suer. Ma sonnette aussi est arrêtée.
Oui j'ai bien reçu le flacon. Je suis en train d'en préparer deux, un pour Roger et l'autre pour toi, mais ce que je mets dans ces flacons-là se mange au lieu de se renifler.
Au revoir, bonnes vacances, bonne santé, bon retour.
Je t'embrasse bien affectueusement.
M. Audoux
";;;" Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- Première ligne : Je suis persuadée, mon Paul, que qu'à l'autre pension [...]
- Début de mot rayé à la sixième ligne
- Troisième ligne de la seconde page : dans ma bouteille a été ajoutée dans un V dans l'interligne supérieur.
- Le soulignement est de Marguerite Audoux."
476;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-08-14;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- Emma Beaujon est une voisine et amie de la romancière.
- Many est la femme de Roger
- Les « Trott », désignés la plupart du temps par Paul et la romancière par ce diminutif, renvoient à Madeleine et Lucien Trautmann (dit Tatu), ce dernier étant un vieil ami de Léon-Paul Fargue et de Charles Chanvin, que l’on trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec ces quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre (identifiant 185) d’août 1912 de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre et la lettre (identifiant 247) adressée le 11 novembre 1917 à Antoine Lelièvre par la romancière.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 17x22 avec légères lignes et écrite recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"La Meule";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, La Meule";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"L'espoir de Many, enceinte de trois mois, est le petit Roger (du même prénom que le père), qui naîtra le 21 février 1936.
Rappelons les dates de naissance des trois petits-neveux adoptés par la romancière : Paul le 12 mai 1906 ; Roger le 19 avril 1911 ; et Maurice le 6 août 1917. À l'époque de la présente lettre, ils ont donc respectivement vingt-huit, vingt-quatre et dix-huit ans.
";;0386A;Inédit;;"Paul en vacances à L'Île-d'Yeu - M.A. joint une lettre de Maurice.
";;" 14 Août [1935]
Mon Paul,
Voici la lettre de Maurice. Comme tu vois, je m'alarmais à tort.
Avez vous beau temps là-bas ? Ici, nous sautons de l'étouffement à l'air vif. Ce qui n'est pas désagréable, du reste, surtout pour l'air vif. Mais voilà, Emma a froid aux pieds !
Roger et Many t'envoient le bonjour. Lui travaille toujours, et Many a du turbin pour une quinzaine. Elle est contente. Du travail et un espoir, que demander de plus ? Si j'ai bonne mémoire son espoir doit avoir trois mois aujourd'hui.
Tu m'as bien amusée avec les remontrances de Tatu. C'est bien de lui ! Il aurait mieux fait de t'avertir qu'il y avait du danger à cet endroit-là pour des gens non initiés aux caprices de la côte.
Garde-moi la petite lettre de Maurice, et si tu lui écris, console-le en lui disant combien tu as été longtemps sans pouvoir prendre des bains de mer. Il est vrai que tu rouspétais autrement que lui alors. Mais tout de même, dans sa résignation on sent très bien le regret de ne pas faire comme les camarades.
Je me dépêche de t'embrasser. Parce que mauvais yeux.
M.A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Le soulignement est de l'épistolière"
477;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-08-18;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Emma Beaujon est une voisine et amie de la romancière. Une lettre à Lucile Rimbert du 17 décembre suivant contient un passage qui nous éclaire sur les circonstances qui ont contribué à hâter ce déménagement (les crises de folie d’Emma) :
« […] Tu ne peux t’imaginer la tranquillité que j’ai ici dans mon logement [de la rue de la Convention]. Emma est venue me voir seulement une fois et devant son air de folle je n’étais pas très rassurée. Je préfère l’oublier. Sais tu qu’elle a voulu m’étrangler ? Je ne me souviens pas te l’avoir dit. Une autre fois elle est venue à moi avec une grosse tenaille ouverte pour me prendre le nez. Et tant d’autres menaces inconscientes que je ne peux te raconter ici. Comme tu vois, il était grand temps que je déménage. Aussi j’ai fait vite. Pauvre Emma ! […] »
- Vitali est une autre voisine et amie de Marguerite Audoux rue Léopold-Robert, couturière elle aussi.
- La Suzanne de cette lettre et son fils Bernard n'ont pu être identifiés
- Henry Coudour (1879-1955) [orthographié /Coudourt/ dans la présente lettre et dans une autre (identifiant 106) à Valery Larbaud, et /Coudour/ dans une autre lettre à Larbaud (identifiant 45) et dans un courrier adressé à Francis Jourdain (identifiant 349)] est né à Montbrison (Loire). Il est, comme Delaw, illustrateur, et doit aussi sa réputation aux portraits, paysages, natures mortes et fleurs qu’il exécute. Il est Sociétaire du Salon d’automne, et expose également au Salon des Tuileries.
- Georges Delaw (pseudonyme de Henri Georges Deleau) naît le 4 septembre 1871 à Sedan et meurt le 8 décembre 1938 (et non 1929, comme indiqué par erreur dans le Bénézit). Dessinateur humoriste et sympathisant libertaire, il entretient une correspondance avec Jean Grave et donne plusieurs dessins aux Temps nouveaux. Nous reproduisons une partie de la notice qui le concerne dans le Bénézit :
« Ce charmant artiste se situa singulièrement au-dessus de la plupart des humoristes. Un sentiment poétique délicat caractérise celui qui signa souvent «G. Delaw, Ymagier de la Reine». Il s’inspirait tout à la fois de la nature et du folklore. Outre une abondante collaboration aux journaux illustrés, il a réalisé douze panneaux pour la salle de jeu des enfants du transatlantique «Paris» et du paquebot «Aramis». Edmond Rostand lui fit peindre cinq panneaux pour sa villa basque d’Arnaga. » [Bénézit (E.), Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, tome troisième, p. 463]. L’ouvrage en question mentionne aussi ses illustrations pour les ouvrages de Perrault, Andersen, Francis Jammes, Anatole France… ainsi que pour ses propres œuvres, notamment Sur les chemins de France, ouvrage dans lequel Georges Delaw traduit à la fois son amour du paysage français et tout ce que nos sites évoquent des traditions populaires, du réel familier au légendaire. (Ibid.)
Delaw a également écrit La Première année de collège d’Isidore Torticolle, Contes de nourrice, Histoires de brigands, et Histoire mirobolante de Jean de la Lune.
Il est possible que le premier contact entre Delaw et le groupe de Carnetin soit assuré par Francis Jourdain, qui ressemble un peu à son confrère par ses idées et sa production (il réalisera, par exemple, les décors de L’Atalante).
À plusieurs reprises le nom de ce sympathique fantaisiste apparaît dans la correspondance avec les écrivains, les intellectuels et les artistes [lettre du 5 juillet 1910 de Marguerite Audoux à Larbaud (identifiant 45), où elle lui écrit que Michel, Gignoux, Delaw et elle, notamment, sont réunis au Diben ; autre lettre (identifiant 51) de la romancière à Gide du 23 juillet 1910, où l’on apprend que c’est Marguerite Audoux qui fait connaître Michel Yell au dessinateur].
L'état morbide de Delaw annonce une lente agonie puisqu'il ne disparaîtra qu'en 1938.
Lettre de George Delaw à Marguerite Audoux : identifiant 64.
- Les « Trott », désignés la plupart du temps par Paul et la romancière par ce diminutif, renvoient à Madeleine et Lucien Trautmann, dit Tatu, ce dernier étant un vieil ami de Léon-Paul Fargue et de Charles Chanvin, que l’on trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec ces quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre (identifiant 185) d’août 1912 de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre et la lettre (identifiant 247) adressée le 11 novembre 1917 à Antoine Lelièvre par la romancière.
- Line est la future épouse de Tatu.
- Louise Dugué est la meilleure amie de la romancière et la mère de Lucile (prénom parfois orthographié Lucyle), laquelle deviendra Lucile Rimbert par son mariage avec Chou.
- Many est la femme de Roger.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune, avec lignes légères 14x19, écrite (format paysage) recto verso
";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"La Meule";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, La Meule";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0386B;Inédit;;"Demande à Paul de ne pas envoyer son homard le 28 - Perspectives de déménagement - La sèche à apporter pour Vitali - Nouvelles des amis - Évocation de la fin douloureuse de Delaw
";;" Dimanche 18 août 1935
Je me dépêche, mon Paul, de te dire de ne pas faire la boulette d'envoyer ton z'homard le 28. D'abord, parce que je ne serai peut-être pas rentrée de la petite absence que je projette, et aussi, même si je suis de retour, cela fera tant de complications pour nous réunir tous trois à un déjeuner en semaine qu'il vaut mieux y renoncer. C'est ton z'homard qui va bisquer ! Tant pis pour lui ! Il n'aura pas l'honneur d'être mangé au 6e de la rue Léopold. - Pour mon déménagement, tout va bien. Je compte le faire le 13 septembre. Cependant, je t'attendrai jusqu'au 16 puisque le 15 est un dimanche. Mais si tu dois retarder ton retour, je déménagerai sans toi, voilà tout. J'ai hâte d'être loin d'Emma. C'est grave en ce moment et si répété. - Surtout, n'oublie pas les sèches de Vitali. Elle me barbe avec ça ! Et par-dessus le marché, elle me charge de te dire de sa part un tas de choses aimables.
J'ai reçu une lettre de Suzanne. Tout va bien aussi de ce côté. Elle compte donner, au début de l'année prochaine, une petite sœur à Bernard qui est, paraît-il, un garçon magnifique et plein d'entrain.
Je connaissais, par Coudour, l'état de ce pauvre Delaw. Je l'ai su dès le premier jour. Le destin est mauvais, qui prolonge une pareille vie chez de pareils êtres. J'aime mieux la noyade. Ça va plus vite !
Tes dessins sont bien rigolos. Est ce que vraiment T. devient si bossu ? Ce jeune homme devient vieux, il me semble. Ici, il a plutôt l'air d'un vieux devenu jeune, tellement il se tient droit. Ou du moins c'est ainsi que je le vois lorsqu'il daigne monter dans mon pigeonnier. - Que de mariages en septembre : Line à Tatu. Lucile qui épouse son chou. Many-Roger. Ça va ! Ça va ! Gai-gai marions nous !
Un affectueux baiser de
M. Audoux
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Les soulignements sont de la romancière."
478;"Audoux, Marguerite";"- Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-08-14;;"- Roger et Maurice sont les frères cadets de Paul.
- Many est la femme de Roger.
- Le petit Roger (prénommé comme son père), alias Jolibeau, est né le 21 février 1936 (il va sur ses six mois).
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 17x22 avec lignes légères écrite uniquement sur le recto
";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Saint-Raphaël;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, L'Île- d'Yeu";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"- La plage des Sabias, se trouve à l'Île-d'Yeu, où l'on peut supposer que se Trouve Paul étant donné la date de création.
- La place Beaugrenelle, dans le XVe arrondissement de Paris, se trouve à côté du nouveau logement de Marguerite Audoux, rue de la Convention.
- La maline est sans doute une maladie, non identifiée, à mons qu'il ne s'agisse d'une allusion, compréhensible pour les seuls correspondants.";;0394;Inédit;;"Manque d'appétit - Sans nouvelles de Roger et de sa famille, ni de Maurice";;" 14 Août 1936
Tout va bien ici, mon Paul, ou du moins je le crois. Je suis sans nouvelle de Roger ainsi que de Many et, naturellement, de Jolibeau. Ma santé semble s'améliorer. En tous cas, je mange un peu plus. Oh ! Pas avec appétit. Appétit ne veut rien savoir pour manger avec moi. Je le dégoûte sans doute, ce type. Mais malgré cela j’ai repris quelques forces. Aujourd'hui comme hier, parce qu'il faisait un beau soleil, j'ai été me faire rôtir le dos sur un banc de la place Beaugrenelle. C'était bien bon, presque aussi bon que la plage des Sabias. Et voilà toutes les nouvelles. J'espère que Maurice va te tenir au courant de ses vacances ; tu seras gentil de m’en faire part. J'ai perdu son adresse. Si je la retrouve, je lui enverrai des timbres.
Amuse-toi bien, ne te plante pas trop de clous dans les orteils et surtout n’attrape pas la maline.
Je t'embrasse bien tendrement.
Ta tante M.A.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";
479;"Audoux, Marguerite";"- Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-10-20;;"- Mme Bertrand est une habitante de Saint-Raphaël qui s'occupe de Marguerite Audoux, diminuée à quelques mois de son décès.
- Henri Philippon (1908-1981) est journaliste. Dans Aux Ecoutes, en 1961, il fera courir le bruit que Marguerite Audoux et Alain-Fournier étaient amants.
- ""Chou"" est le mari de Lucile Rimbert (fille de Rabat-Joie, la meilleure amie de la romancière). D'où ""les Choux"" pour désigner le jeune couple.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 17x22 avec lignes légères écrite recto verso
";Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Raphaël;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Saint-Raphaël";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"- On saisit mal le propos touchant l'édition et la position de Fayard.
- Même remarque pour le pâté (avant-dernier paragraphe)
";;0395A;Inédit;;"Depuis huit jours à Saint-Raphaël - Assommée par le changement d'air - Conversation avec une mante religieuse - Questions éditoriales
";;" Mardi 20 octobre 1936
Mon Paul,
Voici donc huit jours aujourd'hui que nous quittions Paris. Comme le temps passe vite ! Il me semble que je suis ici seulement depuis hier ! Il fait toujours un beau soleil, mais depuis hier soir le mistral souffle. Il souffle fort, ce qui va m’empêcher de porter ma lettre à la boîte que tu sais, sur le B[oulevard]. des Anglais. Mme Bertrand, qui est si gentille, me la mettra à la poste demain matin.
Tu ne m'en voudras pas d'avoir tardé à t'écrire. Ce n'est pas l'envie qui m'a manqué de le faire mais j'étais assommée par le changement d'air, et parfaitement bonne à rien. De plus, dimanche, j'ai voulu faire comme toi, aller voir la mer de tout près. Et voilà ! J’ai trop marché pour ma première sortie et j'ai payé ça. Aujourd'hui, ça va. Et puis je suis joyeuse parce que j'ai trouvé sur ma porte une jolie mante religieuse. C'était sûrement une jeune car sa robe était d'un vert éclatant. Je lui ai tendu la main, sur laquelle elle est venue tout de suite, et nous avons engagé une longue conversation.
Tu ne verras pas Philippon. Du reste, si tu le voyais, il ne faudrait rien lui donner. La publication ne peut avoir lieu chez lui. Fayard s'y oppose formellement. Son contrat ne doit finir que dans trois ans. Adieu, pauvre pognon ! C'est Fasquelle, naturellement, qui m'a écrit. Je vais prévenir Philippon, mais je pense qu'il l'est déjà.
J'ai eu ta lettre hier après le départ des Choux, mais je les verrai demain. Je n'ai pas encore vu la mère Rabat-joie. Pourvu que ça dure !
Tu l'as, le pâté, juste au moment où j'allais te dire de bien te soigner pour avoir un bon hiver. Pourvu qu'il soit sec demain, ce pâté, pour que je puisse fermer ma lettre ! Je manque de buvard.
Au revoir et bons baisers.
M. Audoux
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- sur le B[oulevard des Anglais (milieu de la première page) est précédéé d'un mot rayé (chez).
- Une rature à la fin de la même page, et une surcharge dans le premier mot de la seconde page
- et ne doit finir que dans trois ans : le ne a été ajouté après coup.
- Trois lignes avant la fin, ce pâté a été ajouté dans un V dans l'interligne supérieur.
- Le soulignement est de l'épistolière.
"
480;"Audoux, Marguerite";"- Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-11-15;;"- Amélie Perrier est une amie de Marguerite Audoux.
- Louis Lanoizelée (1896-1990) est un modeste autodidacte nivernais. Il est d’abord valet de ferme, puis, à dix-huit ans, travaille comme mineur de fond à La Machine. Il monte ensuite à Paris, où il est maître d’hôtel – dans la même maison que son épouse, employée comme femme de chambre. C’est en 1936 qu’il réalise son rêve - obtient, comme il le dit, son « bâton de maréchal » - en ouvrant une boîte de bouquiniste quai des Grands-Augustins. Ses grands-parents ne savaient ni lire ni écrire, ses parents étaient quasi illettrés. Comme Marguerite Audoux, il dévore dès sa prime jeunesse tout ce qu’il trouve à sa portée, en particulier un livre auquel il manque le début et la fin et qu’il découvre ensuite être Pêcheurs d’Islande. Il finira d’assouvir sa passion en écrivant des monographies à compte d’auteur sur les petites gens comme lui qui sont entrés en littérature : Marguerite Audoux, Charles-Louis Philippe, Lucien Jean, Émile Guillaumin... Louis Lanoizelée est donc le deuxième biographe de la romancière (son Marguerite Audoux paraît en 1954). Un cinquième et dernier ouvrage, Souvenirs d’un bouquiniste (le seul qui ne soit pas à compte d’auteur), sera édité en 1978 à l’Âge d’Homme.
Quand il commence à faire ses visites bimensuelles à la romancière, en 1932, Louis Lanoizelée est donc encore maître d’hôtel rue de Varenne. Il ne peut s’échapper que deux heures dans l’après-midi et, très vite, remplace les fleurs par une grande tarte, car il sait que les petits-neveux de Marguerite Audoux viennent le dimanche.
À quatre-vingt-neuf ans, Louis Lanoizelée est invité pour une émission à France-Culture. Il s’éteindra cinq ans plus tard.
Lettres de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée : identifiants 360, 365, 367, 372, 384 et 396
- Maurice est le cadet des trois petits-neveux (frère de Paul et Roger).
- Many est l'épouse de Roger et Roger (prénommé comme le père), alias Jolibeau, est leur fils.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 17x22 avec légères lignes et écrite recto verso
";Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Raphaël;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Saint-Raphaël";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0395B;Inédit;;"Dispositions post mortem - Sur son état de santé, des plus précaires
";;" Dimanche 15 novembre 1936
Mon Paul
Ne t'inquiète pas du papier que je t’envoie et dis-toi que c'est seulement une mesure de précaution. Tout d'abord cela te permettra d'entrer et sortir de ma maison sans que personne y trouve à redire. Ensuite cela débarrassera Amélie d'une corvée, et puis, à moi, cela donne une grande tranquillité.
Pendant que j'y suis, je peux bien te dire ce qui me tient au cœur pour un départ définitif. J'aimerais que tu choisisses les livres qui te plairont dans ma bibliothèque et que tu vendes le reste à Louis Lanoizelée, 13 rue Gît-le-Cœur - retiens cette adresse ! C'est un parfait honnête homme ! Tu parles d'un héritage que je te laisse ! S'il te tombe sur le pied, il ne t'écrasera pan les orteils !
Je joins à ma lettre celle de Maurice, lis-la attentivement et donne-lui le renseignement qu'il demande. Il est à souhaiter, en effet, qu'il passe sa révision là bas. Pour le vêtement qu'il réclame, fais-le patienter, ou donne-lui en un des tiens. Je prévois pour moi, ici, des frais de médecin assez élevés, radio et peut être hôpital. Depuis que je suis ici, mon mal a toujours été en augmentant. Tout l'intérieur de mon individu est malade ; je ne sais pas où je vais avec ça.
Tâche de savoir ce qu’est devenu Many et son Jolibeau. Je ne sais rien d'eux malgré une lettre que je lui ai adressée.
Je t'embrasse bien tendrement,
Ta mère
Marguerite Audoux
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";
481;"Audoux, Marguerite";"- Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-08-07;;"- Roger (vingt-trois ans) et Maurice (dix-huit ans) sont les frères cadets de Paul (vingt-neuf ans) ; Many est la compagne de Roger.
- Les « Trott », désignés la plupart du temps par Paul et la romancière par ce diminutif, renvoient à Madeleine et Lucien Trautmann (dit Tatu), ce dernier étant un vieil ami de Léon-Paul Fargue et de Charles Chanvin, que l’on trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec ces quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre (identifiant 185) d’août 1912 de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre et la lettre (identifiant 247) adressée le 11 novembre 1917 à Antoine Lelièvre par la romancière.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 17x22 avec légères lignes écrite recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;L'Île-d'Yeu;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Île-d'Yeu";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";"- L'anniversaire de Maurice, né un 6 août et souhaité la veille par la romancière, nous permet de dater précisément cette lettre (août 1935 a été ajouté au crayon par Paul).
- Many donnera naissance à un petit Roger (prénommé comme le père) en février 1936.
- Le déménagement de Marguerite Audoux, de la rue Léopold-Robert à la rue de la Convention, aura lieu le 16 septembre 1935.
";;0386;Inédit;;"- Pas de nouvelles de Maurice - Nouvelles de Roger - Many enceinte (régularisation prévue) - Météo - Déménagement imminent
";;" Mercredi soir [7 août 1935]
Mon Paul,
As-tu des nouvelles de Maurice ? J'espérais une lettre de lui à la fin du mois comme d'habitude, mais je n’ai rien reçu. J'ai écrit hier à ce petit pour lui souhaiter son anniversaire ; j'espère qu'il répondra à ma lettre dimanche prochain. Et, naturellement, je n'ai pas revu ses notes du mois. Espérons qu’elles sont bonnes ! Espérons surtout que l'enfant est en bonne santé !
Je crois que tu m'avais demandé si Roger travaillait toujours. Oui, au rabais, mais il aime tout de même mieux ça que le chômage. Quant à Many, elle est superbe malgré ses vertiges, ses dégoûts et ses envies. Elle m'a chargée de te dire qu'elle comptait te donner en février prochain un petit-neveu ou une petite-nièce, peut être les deux à la fois. Ceci c'est moi qui le dis, elle n'en demande pas tant, bien sûr par ces temps de vie chère !
Vous devez être bien là bas, par ces chaleurs. Ici, c'est quand même supportable parce que les nuits sont fraîches. Il en est toujours ainsi à Paris, en août. C’est du vrai beau temps sans orage ni pluie. - Que fais tu de Tatu ? Vas-tu à la pêche avec lui ? Si tu le vois, ainsi que Madeleine, dis-leur que je les aime bien.
Je bricole un peu chaque jour mon déménagement. Aujourd’hui je me suis occupée des bouquins et je crois bien avoir retrouvé tes Primaires. N'oublie pas de m'en parler à ton retour !
Tes petites photos sont gentilles, quoique un peu noires. Elles m'ont fait plaisir.
Au fait, j 'oubliais de te dire que Many s’occupe activement de ses papiers et de ceux de Roger en prévision d'une union en règle.
Au revoir. Bons bains, beaux cieux et bonne lande !
Je t'embrasse bien affectueusement.
Ta tante
Audoux
Pour l'envoi de Maurice c'est très bien comme tu dis. Oui, 400 francs.
";;;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"- Début de la première page (une lettre de lui) : de lui a été ajouté dans un V dans l'interligne supérieur.
- Le P.S. figure dans un encadré en bas à gauche de la seconde page.
"
482;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1929-01-18;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Amélie Perrier est l’une des meilleures amies de la romancière. Voir la carte postale (366) qu’elles coécrivent de l’Île-d’Yeu, Marguerite Audoux et elle, à la mère de Léon-Paul Fargue le 7 août 1933.
- « Grand-père » est le surnom que, dans les lettres qui lui sont adressées, la romancière attribue souvent à son fils, selon son habitude d’inverser les âges et les sexes. Voir la lettre 55 de la romancière à Jeanne Gignoux (l’épouse de Régis), qu’elle appelle « mon petit Jeannot »…
- Roger et Maurice sont les frères cadets de Paul.
- Rappelons que Paul accomplit son service militaire à Strasbourg.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold‑Robert (la mère de Léon‑paul Fargue ne devient‑elle pas « Farguette » ?...).
- Baboulot (surnom apocopé ici en Baboul, puis en Bab) est le fils de Francis Jourdain, Frantz-Philippe, qui est de la même année que Paul (1906)
- En ce qui concerne Léon Werth, l’allusion faite ici à la danse renvoie à l’un des domaines de prédilection que couvre le journaliste.
- à propos de Cheng Tcheng, voir la lettre 330 envoyée vingt jours plus tôt par l’écrivain chinois à Marguerite Audoux.
- Les « Trott », enfin, désignés la plupart du temps par Paul et la romancière par ce diminutif, renvoient à madeleine et Lucien Trautmann, surnommé Tatu, ce dernier étant un vieil ami de Léon-Paul fargue et de Charles Chanvin. On le trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec ces quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre 185 d’août 1912 à Antonin Dusserre et la lettre 247 adressée le 11 novembre à Antoine Lelièvre";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris - Strasbourg";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0330;Inédit;;;"Feuille jaune avec lignes 17x22 écrite recto verso - Date mise au crayon, en haut à gauche du recto, par le destinataire - Pas d’enveloppe.";"Vendredi.
J’ai eu ta lettre hier, mon fils. Et Amélie, qui est venue le soir, était contente de te savoir en possession de ta montre et de ton thé. Il s’en ferait péter la sous-ventrière, grand-père, de manger encore des chocolats après tous ceux qu’il s’est mis dans le bec pendant sa permission !
- Roger va bien. Maurice, grâce à ses galoches et ses chaussettes de laine ainsi que ses gants, n’avait pas d’engelures. Pourtant, Dieu sait s’il fait froid ces temps-ci. Pas tant que chez toi, sans doute, mais les jeunes tout comme les vieux résistent moins au froid que les adultes. C’est ce qui fait que tu t’habitues. Au fond, le froid est sain quand on est bien portant.
J’ai vu Menette aussi. C’est drôle, mais elle était bien. À peine essoufflée d’avoir monté mes six étages. Qui sait ? à force d’enrayer son mal, ils finiront peut-être par le supprimer. Le capitaine de baboul a son changement. Et celui qui le remplace est chameau. Cela veut dire que Bab ne pourra plus coucher aussi souvent chez lui. Francis en avait l’ait tout marri.
Notre ami léon ne quitte plus son lit. Non qu’il soit malade, mais la danse ne l’intéresse plus. Alors que faire ? Ma foi ! le lit est un bon compagnon.
J’ai reçu un livre, Ma Mère, d’un Chinois qui se nomme Cheng Tcheng. Il est intéressant, son bouquin. Voilà une lecture pour toi à ton retour. Ce Chinois demande à me faire visite. Je voudrais bien que tu sois là quand il viendra. Au fait, tu approches du père cent (1), il me semble. Tu vois que cela va vite.
J’ai vu les Trott dimanche dernier. Tatu toujours égrillard et Madeleine toujours sage. Ils m’ont dit un tas de bonnes choses que je devrais te transmettre, mais je ne m’en rappelle plus. Et tes skis ? Tu n’en parles pas.
Au revoir. Je t’embrasse bien fort.
M.A.
(1) Façon fantaisiste de faire allusion à la fameuse « quille »";"Réception de la lettre de Paul la veille – Propos sur le temps qu’il fait -Nouvelles de Roger, maurice, menette, des Jourdain et de Léon [Werth] – Réception de Ma Mère, de Cheng Tcheng, qui souhaite rendre visite à la romancière – Allusion au ski, auquel doit s’essayer Paul";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
483;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1929-01-25;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve maintenant chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- « Seigneur » est un personnage non identifié, tout comme Mme Tessort, Minie, et Marie-Louise.
- Pierre Valin est un confrère, fidèle puisqu’il envoie régulièrement ses ouvrages dédicacés à la romancière (13 en tout).
- Mme Guillemin est la personne qui loue à la romancière la maison de L’Île-d’Yeu pour les vacances.
- Roger et Maurice sont les frères cadets de Paul.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold‑Robert (la mère de Léon‑paul Fargue ne devient‑elle pas « Farguette » ?...).";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris – Fromentine - Strasbourg";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0331;Inédit;;;"Feuille jaune avec lignes 17x22 écrite recto verso - Date mise au crayon, en haut à gauche du recto, par le destinataire (26 transformé en 25, pour le jour de création, eu égard à « Vendredi », indiqué d’emblée par l’épistolière) - Pas d’enveloppe.";"Vendredi
Tandis que j’y pense, mon fils, il me faut te dire que les photos sont ratées, mais là, ratées, au point que Seigneur m’a remis la pellicule entière sans que j’aie pu découvrir le moindre objet dessus. Tant pis ! Nous recommencerons à Pâques, ou à la Trinité.
J’ai eu aujourd’hui une visite tout à fait inattendue. Te souviens-tu de Mme Tessort ? Elle m'a dit t'avoir vu pour la dernière fois lorsque tu avais la jambe cassée. C'est loin. Sa fille n'est pas mariée encore. Elle a, paraît‑il, 21 ans. Comme ça va vite les enfants ! Il me semble que je la vois encore toute petite.
Au fait, j'ai une grande nouvelle à t'annoncer. Minie, la Minie de Fromentine est mariée. Monsieur Valin l'avait bien dit qu'elle se marierait à 31 ans.
C'est Madame Guillemin qui m’a écrit cela. J'oubliais toujours de te le dire. Espérons qu'elle n'aura pas, comme Marie-Louise, une fille tous les ans.
Je suis contente que le ski te réussisse. Au moins te voilà de la joie pour tout le temps de neige. Ici, nous n'avons pas de neige. Elle menace tout le temps, mais ne tombe jamais.
J'attends Roger dimanche pour aller voir Maurice (1). S’il fait doux, j'irai avec lui. Sais‑tu que la carabine a fait scandale. C'était à prévoir. On n’amène pas des fusils dans une maison d'enfants, c'est assez tôt pour eux d'en trouver à la caserne. Chaque âge a ses plaisirs. Le pauvre Maurice, tout piteux, a rendu la carabine à Roger, qui l'a emportée rue St-M. Bon débarras !
Menette va bien, elle parle de s'associer et de monter une nouvelle maison, dans le centre. Cela doit se faire ces jours‑ci. Peut-être te l'a‑t‑elle déjà écrit, puisque, me dit‑elle, elle t'écrit souvent.
Au revoir, porte-toi bien. Le printemps reviendra.
Je t'embrasse bien
M.A.
(1) à Meudon, où il est interne dans un établissement scolaire. On peut supposer, d’après le contexte, qu’il a innocemment emprunté la carabine de son frère Roger pour jouer avec… Nous n’avons pas non plus identifié la rue St-M. (rue Saint-Maur ?)";"Photos ratées – Visite de Madame Tessort – Mimie de Fromentine mariée – Nouvelles de Roger, Maurice (épisode de la carabine) et Menette";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"« Je suis contente que les skis te réussisse. » (Deux s barrés par des traits verticaux)
« Ici, nous n’en n’avons pas de neige. » (Deux mots barrés)"
484;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1929-02-08;;"Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- « Grand-père » est le surnom que, dans les lettres qui lui sont adressées, la romancière attribue souvent à son fils, selon son habitude d’inverser les âges et les sexes. Voir la lettre 55 de la romancière à Jeanne Gignoux (l’épouse de Régis), qu’elle appelle « mon petit Jeannot »…
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold‑Robert (la mère de Léon‑paul Fargue ne devient‑elle pas « Farguette » ?...).
- Roger est l’un des frères cadets de Paul.
- Le père des trois petits-neveux (« Le père D[‘Aubuisson] ») est présenté, dans la correspondance comme un homme fat et prétentieux ne s’étant jamais occupé de ses enfants. Paul‑Ambroise d’Aubuisson est né à Paris le 7 mai 1880 et s’est éteint au Kremlin‑Bicêtre le 14 octobre 1952. Son petit‑fils Roger (lui‑même fils de Roger), que nous remercions vivement pour le précieux arbre généalogique qu’il a patiemment élaboré et dont il nous a fait une copie, nous a précisé que paul‑Ambroise d’Aubuisson, après son divorce, a trouvé plus de stabilité dans un second mariage, et qu’il conviendrait de relativiser l’image dépréciative qui avait été faite de lui dans la famille, les torts étant inévitablement partagés.
- pas de précisions sur Liba, ni Marie K, citée dans le P.S., ni sur la nature de cette fameuse « rentrée en mai »
- Pour Tcheng Cheng, voir les lettres 330 et 0333";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris – Côte d’Azur – Saint-Pierre-Quiberon - Fromentine";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0331A;Inédit;;;"Feuille jaune avec lignes 17x22 écrite recto verso - Date mise au crayon, en haut à gauche du recto, par le destinataire (9 transformé en 8, pour le jour de création, eu égard au « Vendredi soir, 10 heures », indiqué d’emblée par l’épistolière) - Pas d’enveloppe – La fin du P.S., faute de place, est écrit à l’envers sur le haut du verso.";"Vendredi soir, I0 heures
Je ne te dirai pas grand-chose ce soir, grand-père, parce que je viens d'écrire à Menette et que mon zieux (1) me fait salement souffrir. Elle va bien, Menette, mais tu le sais peut‑être déjà car elle a dû t'écrire en même temps qu'à moi. Elle me parle du soleil et des fleurs de là‑bas avec l'espoir que je me laisserai tenter et que j'irai la rejoindre. 2 mille francs pour un mois, c'est pas de mon rayon. J'attendrai, pour faire ce voyage, d'être devenue riche. Ce n'est pas pour demain encore, comme tu t'en doutes. Donc, j'écris à Menette que je préfère garder ma galette pour les vraies vacances. Je pense toujours à des vacances qui nous réuniraient tous quatre, soit à Saint-Pierre-de-Quiberon, soit à Fromentine. Ce sera, certainement, les seules vacances qui nous verront groupés comme une famille unie. Les années qui suivront, chacun ira où ça lui plaira, ou bien n'ira pas, faute d'argent. Cette année, je suis à peu près sûre d'avoir la somme nécessaire. C'est moi qui régale, profitons-en.
Écoute ce que fait Roger pour déjouer les emmerdements du père D. Ce vieux singe, parce qu'il couche une fois par semaine rue S.M., prétend vouloir connaître l’heure de rentrée de Roger. Roger, qui comprend très bien que cela ne l’intéresse nullement, avait déjoué, je ne sais plus comment, des combinaisons de serrure pour que le vieux ne l'entende pas rentrer, mais comme ce vieux chien galeux ne lâche pas son os, il a imaginé de mettre une cuillère en équilibre sur le pêne, de sorte qu'elle tombe et fait du bruit quand on ouvre la porte. Alors, Roger glisse sous la porte un journal déplié, et ainsi, la cuillère tombe sans bruit. Et la vieille pourriture renâcle car il n'a pas encore éventé le truc.
J'ai vu cette semaine Liba. Elle était jolie et affectueuse. ""Ché petit madame""… Elle m'a priée de te dire bien des choses. C'est elle qui connaît Cheng Tcheng le Chinois qui a écrit Ma Mère. Elle a bien ri quand je lui ai dit que j'avais peur des chinois. ""Celui‑là n'est pas effrayant"", m'a‑t‑elle dit. Et elle viendra un jour avec lui. Je n'y tiens pas, car j'ai eu depuis des renseignements sur ce type. C'est, je pense, un arriviste à tout crin. chinois ou autre, je n'aime pas ce genre.
Bonsoir grand-père, je vais me coucher. Je t’embrasse un coup avant
Toto
P.S. Dis donc, ne te fie pas à ce que disent les journaux pour votre rentrée. Dernièrement, une note très sérieuse du ministère a démenti tous ces bobards et fixé votre rentrée en mai.
Marie K. n'avait pas pu te parler de l'affaire en question. C'est tout récent, et la maison est aux Champs élysées.
(1) Allusion à ses problèmes ophtalmologiques, qu’elle traîne depuis l’enfance";"Sur ses ennuis oculaires – Projets de grandes vacances - Episode cocasse concernant le père de Paul – éventualité d’une visite de Cheng Tcheng";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"« prétend sav vouloir connaître l’heure de rentrée de Roger »
Tous les soulignements sont de l’épistolière"
485;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1929-07-06;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold‑Robert (la mère de Léon‑paul Fargue ne devient‑elle pas « Farguette » ?...).";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0332;Inédit;;;"Feuille pelure grise 13,5x18 écrite recto verso - Date mise au crayon, en haut à gauche du recto, par le destinataire (9 transformé en 6, pour le jour de création, eu égard au « Samedi », indiqué en haut à droite du recto par l’épistolière) - Pas d’enveloppe.";"Samedi
mon Paul
Ça c'est chic d'avoir trouvé un filon ! Moi j'ai retrouvé le cadenas. Il était dans ta caisse. Ce n'est vraiment pas cela que j'y cherchais. J'avais l'espoir que tu aies laissé dans cette caisse (sans le faire exprès) un petit million, mais va te faire fiche ! tu avais bien tout emporté. Enfin je sais qu'il n'est pas perdu, le cadenas. Si tu en as besoin, ce sera pour un autre envoi.
Nous avons, depuis hier, de nouveaux concierges. La folle a dû partir, cela n'était plus tenable.
Moi, je pars lundi matin (1). Je me fais une joie dont tu n'as pas idée d'aller trotter pieds nus dans le sable mouillé. Sais-tu que pour une amoureuse de la mer comme moi, c'est long de rester plusieurs années éloignée d'elle. C'est en 24 que nous y étions. Comme c'est loin, ce 24 !
Demain dimanche nous allons déjeuner Roger et moi chez Menette. Le Maître doit nous photographier. C'est Menette qui en a le désir. Comme je lui faisais remarquer que c'était inutile, elle a insisté « Si, si, je tiens à être photographiée par le maître. C'est une envie comme une autre ! » Elle était toute gaie hier parce qu'elle avait un peu augmenté de poids. Je n‘ai pas besoin de te dire que je la vois presque chaque jour. Encore une semaine, et son traitement sera fini. Elle pourra partir alors, mais elle ne sait pas où.
Au revoir, prends du bon temps.
Je t'embrasse.
M Audoux
(1) Pour L’Île-d’Yeu";"Le cadenas perdu retrouvé – Nouvelle concierge – Départ le surlendemain (le 8 juillet) à la mer – Déjeuner avec Roger chez Menette le lendemain dimanche (le 7 juillet, jour de ses 66 ans)";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"« Enfin je sais qu’il n’est pas perdu, le cadenas » (le cadenas en surcharge au-dessus de la ligne). Les soulignements sont de la romancière."
486;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1924-12-19;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold‑Robert (la mère de Léon‑paul Fargue ne devient‑elle pas « Farguette » ?...).
- Vitali et Emma sont, rue Léopold-Robert, les vieilles voisines parisiennes de Marguerite Audoux ; Maman Line n’a pas été identifiée (autre voisine ?), pas plus que Jacques et Mme Walter.
";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Cyr-sous-Dourdan;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris – Saint-Cyr-sous-Dourdan";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0301;Inédit;;;"Feuille jaune avec lignes 17x22 écrite recto verso - Pas d’enveloppe";"[Saint-Cyr-sous-Dourdan,] 9 Décembre 24
Mon Paul
à la liste de l'autre jour (1), tu joindras La Cité nouvelle, et une Marie-Claire (pas un atelier). Pas la mienne, hein ! Fais bien attention : une dans les derniers mille. Elles sont dans la bibliothèque, là où était mon stylo.
Maintenant, voilà ce que je veux te demander : assure-toi si Menette viendra ici à Noël comme elle en a l'intention. Si elle vient, fais-lui un petit paquet (coquet) de 2 boîtes de sardines, d'un papier copie (rose) et de ma petite casserole en aluminium. Elle me manque beaucoup ici, cette petite casserole, et je ne crois pas qu'elle soit absolument utile à Vitali (3).
Cela ne t'empêchera pas de m'apporter à ton tour 2 papiers copie et quatre boîtes de sardines, si toutefois Maman Line peut s'en procurer. Sinon, apporte ce que tu pourras.
Les feuilles qui sont dans cette lettre sont des feuilles de gui. Il y en a ici ! Du gui, il y en a plein les arbres mais comme je ne peux pas vous l'envoyer, j'en ai pris une feuille porte-bonheur pour chacun, 1 pour Vitali, 1 pour Emma, 1 pour toi et 1 pour maman Line,
Jacques a dû passer la révision. Est‑il pris ? Mets bien de côté le reçu de Roger avec son nom dessus de sorte qu'il n'y ait pas d'erreur entre madame Walter et ta mère.
Est‑ce que ta mère est fâchée après moi ? Je suis étonnée qu'elle ne me donne pas signe de vie, après les deux lettres affectueuses que je lui ai écrites. Cependant, ne lui parle pas de cela. Elle a peut-être une raison pour ne pas m'écrire, et même, si elle n'en a pas, il ne faut jamais obliger les gens à vous montrer de l'affection quand cela ne leur dit pas,
Je recevrai Gösta Berling (2) comme un bon ami. Pour Manette, je ne sais pas. Elle a déjà tant lu ! Demande-lui carrément. C'est la meilleure manière.
Il faisait hier un soleil magnifique, et aujourd'hui il fait un brouillard à ne pas voir le bout de son nez. Je souhaite comme toi qu'il fasse très beau temps au Jour de l’An.
Assure-toi des trains du matin. Je crois qu'il y en a un à 7 h 20, mais je n'en suis pas sûre. Mme Muller te fera rôtir un derrière de lapin pour ton déjeuner, et pour le soir, une omelette d’œufs tout frais que ses poules auront pondus dans la journée. Comme tu vois, tu ne seras pas à plaindre pour commencer la nouvelle année !
Au revoir mon fils, je t'embrasse bien fort.
M. Audoux
(1) Livres et objets divers à apporter à Saint-Cyr-sous-Dourdan, où la romancière est partie en novembre se reposer chez ses amis Muller, et où paul doit la rejoindre, vraisemblablement pour les Fêtes.
(2) Premier roman de la romancière suédoise Selma lagerlöf. (Voir la lettre 164 du 10 janvier 1912 qu’elle envoie à Marguerite Audoux)";"Indications sur des livres et des objets à prendre chez elle – Etonnée du silence d’Yvonne d’Aubuisson, la mère de Paul – Doit recevoir Gösta Berling – Considérations sur le temps qu’il fait – Allusion à la venue de Paul à Saint-Cyr";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"Premier paragraphe surchargé (« pas un Atelier » et « Elles sont dans la bibliothèque, là où était mon stylo » sur les interlignes du dessus), de même, plus loin, pour « à ton tour » et « porte-bonheur ») ; « entre Madame Walter » : entre en surcharge. Les soulignements sont de la romancière."
487;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1925-01-04;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Les Muller sont les amis de Saint-Cyr-sous-Dourdan qui hébergent depuis novembre la romancière, attelée à son troisième roman.
- Vitali est une voisine rue Léopold-Robert.";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Cyr-sous-Dourdan;Paris;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris – Saint-Cyr-sous-Dourdan";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS - ENS) Licence Creative Commons Attribution - Partage à l'identique 3.O";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0301A;Inédit;;;"Feuille jaune avec lignes 17x22 écrite recto verso - Pas d’enveloppe. La date, qui correspond bien à un dimanche, est de la main de Paul d’Aubuisson.";"Dimanche [4 janvier 1925]
Mon petit enfant,
Depuis que tu es parti il n'a pas plu une seule fois. C'est sûrement parce qu'il savait que tu allais pleurer que le temps n'a pas cesser de pleurer sur nos têtes, pendant ces quatre jours. Tous les jours nous avons du soleil maintenant et c'est chic pour la promenade. Je pense à toi maintenant, sur les routes, et je t'imagine marchant à côté de moi et bavardant comme une vieille pie.
Je te remercie pour le papier d'argent, d'étain. Oui, donne les papiers à ta mère. Chez nous ils peuvent s'égarer et cela ferait des histoires. As‑tu envoyer les 200 frs du mois de Maurice ? Et ta mère, celui de Roger ?
N'oublie pas de répondre à cela.
Pour la thermos, je vais demander à Maman Line d'aller l'acheter au B[on] M[arché], où il y en a sûrement. Comme Il me faut aussi de l'eau de Cologne pour mes frictions, ils me livreront le tout ensemble. Tu donneras l'argent à Maman Line, et je te le rembourserai avec le reste. La thermos qui est chez nous, on la fera réparer plus tard et elle nous restera. Car autrement le pauvre père Muller l'aurait en été et alors, il n'en aura plus besoin.
J'ai reçu une gentille carte de Madeleine. Si tu la vois, remercie-la pour moi, et dis-lui que je suis contente de la savoir mariée à son goût. Sa carte était bien joyeuse pour l'annonce de ce mariage,
J'ai reçu une gentille lettre de Suzanne Werth (1). Va la voir un soir après ton dîner, et dis-lui que je l’aime de tout mon cœur, mais que je préfère qu'on ne vienne pas me voir, car je veux terminer mon bouquin le plus vite possible. Et toute visite est pour moi un dérangement.
Je pense que c'est Lucien qui a envoyé le jeu de dames, parce que tu joues avec lui à ce jeu.
Autrement je ne vois pas. Déballe-le, tu verras s'il y a une carte ou un nom dedans. Et puis je m'en fous.
Au revoir mon petit enfant, travaille bien, porte-toi bien, danse bien, et reste mon petit garçon.
Ta tante
- Audoux
Ma Vitali. Je pense que tu ne laisses pas perdre le beurre fondu qui est dans le grand pot. Ça vient de ma passer par la tête que tu l'oubliais peut-être.
Je t'aime bien et je t'embrasse fort.
(1) On ne possède, dans ce corpus, que la correspondance de Marguerite Audoux à Suzanne Werth (l’épouse de Léon) durant la Première Guerre mondiale (9 lettres).";"Rappel des envois d’argent de fin de mois (pensions de Maurice et Roger) – Achat d’une thermos – Courrier de Madeleine et de Suzanne Werth (épouse de Léon) – Envoi (par Lucien ?) d’un jeu de dames";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"« nous avons du soleil maintenant » : maintenant est ajouté dans l’interligne supérieur. Les soulignements sont de l’écrivaine."
488;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1925-02-05;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Stefan Esders (né le 6 juillet 1852 à Haren an der Ems, mort le 15 septembre 1920 à Vienne) et son frère Henri créent une grande usine de textiles à Bruxelles avec des succursales à Berlin, Paris, Saint-Pétersbourg, Rotterdam et Vienne.
- La mère de Paul est Yvonne d’Aubuisson (1882-1926)
- Vitali est une vieille voisine rue Léopold-Robert.
- Le petit Suédois travaille apparemment chez Fasquelle, où il s’occuperait des traductions en suédois. Le 2 décembre 1924, c’est-à-dire peu avant la présente lettre, Peul écrit à sa tante qu’il a vu cette personne, qui lui a emprunté Le Grand Meaulnes et Le Rêve de Zola. une carte postale que Marguerite Audoux envoie de L’Île-d’Yeu à Léon-Paul Fargue le 31 juillet 1922 (référencée lettre 294) nous donne d’autres précisions « Veux‑tu faire bon visage à Monsieur Rage Aurell, que j’appelle le petit Suédois, et qui voudrait te parler ? C’est un admirateur. De toi, bien sûr, animal ! De plus, il a réuni les œuvres de Philippe et il l’a fait connaître en Suède. » La relation entre Selma Lagerlöf et Marguerite Audoux peut être à la source de celle que cette dernière et son fils entretiennent avec le personnage en question.
- Roger est l’un des frères cadets de Paul.
- Maman Line est une voisine rue Léopold-Robert.
- Pierre Valin est un confrère, fidèle puisqu’il envoie régulièrement ses ouvrages dédicacés à la romancière (13 en tout).
- Les « Trott », désignés la plupart du temps par Paul et la romancière par ce diminutif, renvoient à madeleine et Lucien Trautmann (dit Tatu), ce dernier étant un vieil ami de Léon-Paul fargue et de Charles Chanvin, que l’on trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec ces quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre 185 d’août 1912 de Marguerite Audoux à Antonin Dusserre et la lettre 247 adressée le 11 novembre à Antoine Lelièvre par la romancière.";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Cyr-sous-Dourdan;Paris;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Saint-Cyr-sous-Dourdan - Paris";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0301B;Inédit;;;"Feuille jaune avec lignes 17x22 écrite recto verso - Pas d’enveloppe – ";"5 Février 1925
Mon petit enfant,
Ne m'envoie pas l'échantillon choisi de ton costume. Ton goût sera le mien. Je trouve seulement le prix de 325 frs excessif pour un jeune homme de ton âge et surtout de ta taille. J'ai dans l'idée que chez Esders ou à la belle Jardinière, tu trouverais sens peine un costume de cadet, beau et bon pour 260 frs. Mais puisque c'est ta mère qui a trouvé le tailleur qui fait bien, et bon marché, elle doit s'y connaître, et je n'ai rien à dire de plus. Je veux seulement te mettre en garde contre les grosses dépenses inutiles. Car je m'y connais mieux que ta mère, en cela. Il peut t'arriver d'être sans travail, pour maladie ou chômage. Où prendras-tu de l'argent alors, si tu as tout mis dans ta toilette ? Ce n'est pas ta mère qui t'en donnera, ni d'autres, que je sache. Fais donc bien attention à tes dépenses. Et surtout ne compte que sur toi-même.
Dis à Vitali qu'elle mette la lampe dans ma chambre, afin que le petit suédois ne la voie pas s'il vient pendant mon absence. Je lui ai dit que j'en avais besoin ici. Je n'ai pas menti du reste, car elle m'a bien fait faute ces temps derniers.
Ça se voit sur la photo, que, t'étais mal fichu à la Noël. Quant au gros Roger, s'il continue il ressemblera au grand gros de Fromentine. - Tu sais bien, l'avocat, je ne me rappelle plus de son nom.
J'ai un gros rhumatisme de la hanche, qui m'oblige à prendre une canne, même pour marcher dans la maison Ça y a pas bon ! N'oublie pas de me donner des nouvelles de maman Line dans ta prochaine lettre !
J'ai encore une lettre de M. Valin. Il m'écrit beaucoup, M. Valin. Il t'envoie le bonjour. Parle-moi aussi des Trott, dans ta prochaine lettre. Et si tu les vois dis leur que je les aime toujours bien.
Demande à Vitali si elle ne s’ennuie pas trop de sa maison, dis-lui que je l'embrasse de tout cœur et Emma aussi.
Au revoir mon petit enfant, je t'embrasse très fort
M. Audoux";"Mise en garde contre les dépenses excessives – Rhumatismes – Lettre de Pierre Valin – Dema de nouvelles des Trott et de Vitali";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"Les soulignements sont de Marguerite Audoux"
489;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-11-21;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Roger et Maurice sont les frères cadets de Paul.
- Francis jourdain (1876-1958) expose des tableaux dès 1897, puis s’intéresse à la décoration (c’est lui qui dessine les meubles de la romancière, actuellement visibles au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine). L’artiste se double d’un écrivain, mettant son talent au service de monographies (sur Toulouse‑Lautrec ou Rodin) et de témoignages : Né en 76, Jours d’alarme (une chronique de la Seconde guerre), et surtout Sans remords ni rancune, où il fait revivre les heures de gloire du Groupe de Carnetin. Ses liens avec Marguerite Audoux sont donc étroits, du début à la fin de l’aventure littéraire. Son père, Frantz Jourdain, connaît Mirbeau ; Francis Jourdain va donc lui proposer le manuscrit de Marie‑Claire. Mirbeau promeut dignement (et plus que fermement) le premier roman de la couturière. Contrairement à d’autres membres de la famille littéraire, Francis Jourdain restera un ami fidèle jusqu’au bout.
- Huguette Garnier est journaliste au Journal et romancière. Quatre livres, assortis chacun d’un envoi (Le cœur et la robe, Ferenczi, 1922 ; Quand nous étions deux, Ferenczi, 1923 ; La Braconnière, Flammarion1927 ; et La Maison des amants, La Nouvelle Revue critique,1927), figurent dans la bibliothèque de Marguerite Audoux, visible au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine. La rencontre entre les deux femmes a probablement eu lieu au moment de la sortie de L’Atelier de Marie-Claire.
- Robert berthier n’a pas été identifié, pas plus que les initiales L.D. (Lucien descaves ?)";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0328A;Inédit;;;"Feuille pelure grise 13,5x18 écrite recto verso - Date mise au crayon, en haut à droite du recto, par le destinataire - Pas d’enveloppe";"Mercredi 9H
Encore pas de lettre ce matin, mon Paul. Pourquoi ? Je ne veux pas trop m'inquiéter, sachant bien que la plupart du temps on s'inquiète pour rien. Mais tout de même, je voudrais bien un petit mot. Ta dernière est datée du 12, et nous sommes aujourd'hui le 21. Voilà ce que c'est que de gâter les gens, ils trouvent tout naturel qu'on s'esbigne à leur écrire deux fois par semaine, et si on manque une fois, ils font un nez d'une aune. Tout de même je voudrais bien un petit mot. - Ici, toujours la même chose. Roger avait eu une rechute qui l'a gardé une quinzaine encore à la chambre. Je pense qu'il est tout à fait remis maintenant et qu'il a repris son travail lundi. En tout cas, il avait borne mine dimanche. Il est allé voir Maurice qui allait bien, quoiqu’avec déjà deux engelures. Il n'a pas fini, le pauvre gosse. Roger a été chanceux pour cette dernière maladie Tu ne sais peut‑être pas que Robert Berthier est marié. Cela depuis un mois environ. Eh bien, lorsqu'il a vu Roger malade, cette deuxième fois, il n'a pas voulu le laisser tout seul dans sa turne froide et sale, et il lui a installé un lit dans une alcôve, qu'il a dans son logement. Ainsi Roger est resté là 15 jours bien au chaud, soigné et gargarisé par la jeune femme. Il est clair que s'il avait été soigné ainsi la première fois, il n'aurait pas eu de rechute. Je n'ai pas besoin de te dire que pendant ce temps-là, l'autre se saoule et se goberge.
J'ai vu Francis qui vient de passer de bien mauvais jours à soigner son père. Le pauvre homme a été bien bas, avec sa congestion pulmonaire et ses 81 ans. Mais pendant ce temps, comme c'était le Salon d’Automne, tous les critiques disaient l’avoir vu parmi les peintres et autres exposants. - Je bavarde, je bavarde, mais tout de même, je voudrais bien un petit mot.
J'ai déjeuné l'autre jour chez Huguette avec L.D. Il n'a pas l'air d'avoir grande confiance dans ses démarches. Ceux à qui on s'adresse s'en foutent tellement !
Au fait, j'ai oublié de te dire hier que dans mon rêve, lorsque je t'ai demandé où tu rejoignais, tu m'as répondu : « à la gare des braves » ‑ Et où est‑ce, la gare des braves ? ‑ à la gare du front, là où on envoie tous les honnêtes garçons ! - Comme tu vois, tu ne doutais pas de toi‑même. Je t'embrasse en attendant ton petit mot.";"Attente d’un mot de son fils – Santé de Roger – Francis Jourdain qui soigne son père – Déjeuner chez Huguette Garnier avec L.D. (Lucien Descaves ?) – Récit d’un rêve";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"Les soulignements sont de la romancière."
490;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-05-14;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold‑Robert (la mère de Léon‑paul Fargue ne devient‑elle pas « Farguette » ?...).
- Maurice est le benjamin de la fratrie, interne dans une institution de Meudon au moment de cette lettre.
- Francis jourdain (1876-1958) expose des tableaux dès 1897, puis s’intéresse à la décoration (c’est lui qui dessine les meubles de la romancière, actuellement visibles au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine). L’artiste se double d’un écrivain, mettant son talent au service de monographies (sur Toulouse‑Lautrec ou Rodin) et de témoignages : Né en 76, Jours d’alarme (une chronique de la Seconde guerre), et surtout Sans remords ni rancune, où il fait revivre les heures de gloire du Groupe de Carnetin. Ses liens avec Marguerite Audoux sont donc étroits, du début à la fin de l’aventure littéraire. Son père, Frantz Jourdain, connaît Mirbeau ; Francis Jourdain va donc lui proposer le manuscrit de Marie‑Claire. Mirbeau promeut dignement (et plus que fermement) le premier roman de la couturière. Contrairement à d’autres membres de la famille littéraire, Francis Jourdain et sa femme Agathe resteront des amis fidèles jusqu’au bout.
- « Baboulot » est leur petit dernier, de la même année que Paul (1906)
";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris – Serquigny – Meudon – Strasbourg";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0325;Inédit;;;"Feuille gris-bleu (18x13,5 une fois pliée en deux) écrite sur les quatre pages. Pas d’enveloppe";"14 Mai 1928
Mon Paul
Ta lettre du 12 m'est arrivée seulement ce matin. J'avais bien reçu celle que tu avais datée de Saverne. Je suis contente que tu trouves la nourriture supportable, et que la salle à manger soit propre. C'est toujours autant de pris et cela ne fait tort à personne. Pour les punaises c'est embêtant, mais je rigole en pensant au mal que je me donnais ici pour qu'elles ne te bouffent pas. J'ai nettoyé à fond ta chambre et à force de chercher j'en ai trouvé une. Elle était grosse et n'attendait qu'un peu de chaleur pour pondre dans tous les coins. Trop tard, ma belle ! Une Audoux armée de son pinceau à essence t'a flanqué les pattes en l’air et t'a écrasée sous sa savate, tout comme cela se doit pour les mauvaises bêtes. Ta chambre n'existe plus. Ton lit relevé et coude à coude avec celui de Maurice fait bon ménage avec l'échelle, une chaise et la petite table qui était dans ma chambre. Je me donne de l'air, comme tu vois. J'ai chassé les vieilles poussières en même temps que les mauvais souvenirs, et ici maintenant, tout est clair et net.
Nous sommes allées, Menette et moi, voir Maurice hier dimanche. Je l'ai trouvé un peu jauné, il avait maigri et se plaignait de vertiges. Je le prendrai à la Pentecôte pour lui passer l'estomac à l'eau de Vichy. Cela suffira peut-être pour le mettre d'aplomb. Figure-toi que j'avais oublié le carnet, je me faisais une bile. Mais le petit garçon qui prenait les carnets m'a dit « Je peux toujours aller chercher le petit d’Aubuisson pendant que vous parlerez au Directeur ». Il était gentil comme tout, ce petit, et il a fait si vite, que Maurice est arrivé avant que je n'aie frappé à la porte du directeur. Tu parles si je m'en fichais du directeur, du moment que Maurice était là ! Menette était de mon avis, naturellement. Il faisait beau mais un peu frais sur la terrasse, aussi nous sommes allés nous mettre tout au bout de la maison, tu sais, au tournant. Nous étions bien là, très à l'abri avec toute la belle verdure devant nous et Maurice assis entre nous qui racontait une pièce de cinéma qu'on leur avait joué pour la St-Philippe. Et les garçons qui avaient joué une pièce faite à la maison, et un prestidigitateur qui avait fait des choses si merveilleuses, que Maurice en bavait en les racontant.
J'ai vu Francis et Agathe hier, Ils avaient l’air tout choses. Baboulot se plaint de la, nourriture et de je ne sais quoi encore, mais il dit que la discipline est douce.
J'ai reçu, le jour de ton départ, une carte d'un de tes copains de Serquigny. Il disait qu'il allait à Rouen en attendant de partir pour l’Afrique. Je voudrais bien t'envoyer cette carte, mais je ne peux pas mettre la main dessus. Je te l'enverrai lorsque je la retrouverai mais elle ne t’en apprendra pas plus long que ce que je te dis plus haut. J’ai retenu son adresse. Grande rue à Serquigny. Mais je ne me souviens pas de son nom.
Pour la ficelle et le papier d'emballage que tu réclames, je pense que tu trouveras cela à Strasbourg. J'ignore où je trouverais cela ici et de plus il faudrait te l'envoyer recommandé pour être sûr que ce papier t'arrivera. Débrouille-toi avec ton emballage.
Garde-toi en bonne santé, et pense quelquefois qu'on t'aime un peu ici. Je t'embrasse.
M.A.";"Épisode de la chasse aux punaises – Visite à Maurice avec Menette le dimanche (la veille) à Meudon – Vu Francis et Agathe Jourdain ce même dimanche – Réception d’une carte d’un copain de Paul, de Serquigny – Sur la ficelle et le papier d’emballage que Paul réclame";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"Clair et nette – Je l’ai trouvé trouvé un peu jauné – qui nous racontait une pièce de cinéma. Les soulignements sont de la romancière."
491;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-05-22;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- francis jourdain (1876-1958) expose des tableaux dès 1897, puis s’intéresse à la décoration (c’est lui qui dessine les meubles de la romancière, actuellement visibles au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine). L’artiste se double d’un écrivain, mettant son talent au service de monographies (sur Toulouse‑Lautrec ou Rodin) et de témoignages : Né en 76, Jours d’alarme (une chronique de la Seconde guerre), et surtout Sans remords ni rancune, où il fait revivre les heures de gloire du Groupe de Carnetin. Ses liens avec Marguerite Audoux sont donc étroits, du début à la fin de l’aventure littéraire. Son père, Frantz Jourdain, connaît Mirbeau ; Francis Jourdain va donc lui proposer le manuscrit de Marie‑Claire. Mirbeau promeut dignement (et plus que fermement) le premier roman de la couturière. Contrairement à d’autres membres de la famille littéraire, Francis Jourdain restera un ami fidèle jusqu’au bout.
- Baboulot (surnom apocopé ici en Baboul) est son dernier (Frantz-Philippe, de la même année que Paul (1906)
- André pourrait être le fils de Jeanne et Régis Gignoux.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold‑Robert (la mère de Léon‑paul Fargue ne devient‑elle pas « Farguette » ?...).
- Amélie Perrier est l’une des meilleures amies de la romancière. Voir la carte postale (366) qu’elles coécrivent de l’Île-d’Yeu, Marguerite Audoux et elle, à la mère de Léon-Paul Fargue le 7 août 1933.
- Vitali et Emma sont, rue Léopold-Robert, les vieilles voisines parisiennes de Marguerite Audoux.
- Le Docteur Palazolli, dit Pala (orthographié ici avec deux l), est l’urologue qui soigne Régis Gignoux et lui administre sa dernière dose de morphine avant qu’il ne s’éteigne (voir la lettre 349 du 13 mai 1931 de Francis Jourdain à Marguerite Audoux).
- Roger et Maurice sont les frères cadets de Paul.
- né en 1999, Georges Reyer (improprement orthographié Meyer dans la présente lettre), est le premier biographe de la romancière (Un Cœur pur : Marguerite Audoux, Grasset, 1942). C’est le manuscrit de son premier roman, destins croisés, qui va être publié dans la collection blanche de Gallimard l’année suivante (1929), que Marguerite Audoux vient de terminer
- Sculpteur et médailleur né à Marcille (en Seine‑et‑Oise) le 26 mars 1903, élève de Jean Boucher, Félix Joffre obtient le Prix de Rome en 1929 avec L’été.";"Paul d'Aubuisson";;bON;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris – Dijon - Strasbourg";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS - ENS). Licence Creative Commons Attribution - Partage à l'identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0325A;Inédit;;;"Feuille gris-bleu (18x13,5 une fois pliée en deux) écrite sur les quatre pages. Pas d’enveloppe";"22 Mai 1928
Tes deux cartes, mon fils, viennent d'arriver, comme toutes tes lettres 2 jours après que tu les as mises à la poste.
Je suis contente que tu aies pu te promener dimanche ; cela me prouve que tu es bien portant. Tu ne dis pas le temps qu'il fait à Strasbourg et si tu souffres du froid. Ici il fait froid comme en février, un sale temps d'orages et de pluies, et j'ai toujours les pieds gelés. Je voudrais savoir aussi à combien de distance le camp est, de Strasbourg, et si vous pouvez y aller facilement, c'est-à-dire en un quart d’heure ou moins. Baboul est assez loin de Dijon, et son père va lui envoyer une bécane pour se promener dans les environs. si j'étais riche, je t'enverrais aussi une bécane, mais peut-être que tu t'en moques.
Je vais commander aujourd'hui même ton G. et te l'enverrai aussitôt reçu. j'y joindrai les chaussettes demandées, le couteau et différentes petites choses. Je ferai le paquet de telle sorte que tu puisses te servir de son enveloppe pour m'envoyer tes effets, s'il y a lieu.
J'ai vu André, qui a dû déjà t'écrire. Menette ne va pas fort, elle doit revoir Hep (1) jeudi. Sans doute elle a dû déjà t'écrire aussi.
J'ai vu Amélie hier soir, elle t'envoie ses amitiés. Vitali et Emma de même, ainsi que Francis, qui me dit de ne pas te laisser manquer d'argent. Palla lui avait donné pour toi 150 frs que je t'enverrai sur ta demande. Je les ai pris sans rechigner. Ce vieux Palla te doit bien ça !
Roger est venu déjeuner dimanche et il est parti voir Maurice. Je ne l'ai pas vu au retour, j'espère qu'il ne lui est rien arrivé. Je comprends bien qu'il ne s'amuse pas avec moi, mais j'aurais préféré qu'il me dise : « Je ne reviendrai pas pour dîner », alors que je ne l'y obligeais pas, lui ayant seulement demandé : « Viendras-tu dîner ? » Et lui m'ayant répondu « Oh oui ! » Depuis, pas de nouvelles ! Alors, comme pour son grand frère, je mets les pouces. Je demande pardon en lui écrivant pour lui demander qu'il veuille bien me dire s'il est bien portant et s'il peut me rapporter le carnet de Maurice. Je l'embrasse très tendrement à la fin, comme pour me faire pardonner sa boulette. Tu vois, mon Paul, que rien n'est changé ici : quand l'un a fini, l'autre commence. C'est égal, j'ai passé une sale nuit d'angoisse dimanche. Amen ! Et attendons la suite.
J'ai vu Georges Meyer et son ami Joffre, tu sais, le sculpteur en question. Il est charmant. Il bûche pour obtenir son prix de Rome. Meyer a réussi à mettre au net son bouquin, qui est très bien. Je lui écris en même temps qu'à toi pour qu'il vienne chercher son manuscrit que j'ai fini de lire hier soir.
Quand tu reviendras, tu trouveras ton vêtement remis à neuf, et ton chapeau itou,
Au revoir, mon grand fils. je t'aime bien et t'embrasse de tout mon cœur
M. Audoux";"Propos sur le temps qu’il fait – Nouvelles de Baboul (qui fait son service comme Paul, du même âge) et de son père Francis Jourdain, désireux de lui procurer un vélo – Projet d’envoi d’effets – Nouvelles d’amies et de voisines – Sur de l’argent à lui envoyer – Ingratitude des deux frères cadets – Nouvelles de Reyer et de son manuscrit, ainsi que de Joffre concourant pour son Prix de Rome";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"« toutes tes lettres » écrit en surcharge pour remplacer un mot barré dans la première phrase – « comme je pour son grand frère »"
492;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-05-24;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Roger est l’un des frères cadets de Paul.
- Marie K[lotz], dont le nom apparaît plusieurs fois dans la correspondance Marguerite Audoux – Paul d’Aubuisson, est désignée comme une « vieille amie – sans qutres précisions.
- Le Docteur Palazolli, dit Pala (orthographié ici avec deux l), est l’urologue qui soigne Régis Gignoux et lui administre sa dernière dose de morphine avant qu’il ne s’éteigne (voir la lettre 349 du 13 mai 1931 de Francis Jourdain à Marguerite Audoux).";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris - Strasbourg";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS - ENS). Licence Creative Commons Attribution - Partage à l'identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0325B;Inédit;;;"Feuille jaune 17x19 écrite recto verso à l’encre violette";"24 Mai
Mon Paul,
Je commence par te dire qu'il n'est rien arrivé de fâcheux à Roger. Bien au contraire, sans doute. Tout au moins Je l'espère pour lui. Il m'avait envoyé un mot mercredi pour me rassurer du dimanche, heureusement que Marie K. M'avait rassuré lundi avec un petit tour. "" Petits mensonges petites duperies, ne vous en faites pas.""
Revenons aux choses sérieuses. Tu ne m'as pas dit combien de boites de G. il fallait t'envoyer, je vais en mettre deux dans le paquet. Ton couteau et 8 paires de chaussettes. Parmi ces vieilles chaussettes il y en a qui ne sont pas trop mauvaises si tu peux les faire laver et réparer. Enfin fais comme tu voudras. Je coudrai ton paquet dans une enveloppe qui pourra te servir pour l'envoi de tes effets. Tu rouleras le vêtement dans le pardessus, oui, roulé c'est comme cela qu'il se chiffonnerons le moins. Crois-en ma vieille expérience, puis tu les coudras à ton tour dans l'enveloppe, et un papier par-dessus. à moins que tu mettes le papier en dessous, ce qui serait presque mieux. Tu prendras modèle sur celui que je t'envoie. je te mettrai du gros fil et de la ficelle. Adresse ton paquet chez Audoux à domicile, afin de m'éviter la trotte de la gare de l'Est avec ton sacré sale paquet.
Je mettrai ton colis au chemin de fer mardi 29. Si d'ici là tu as besoin de quelque chose, écris-le tout de suite. Dis-moi combien il faut t'envoyer d'argent aussi. Veux-tu les I50 de Palla ? Penses-tu avoir assez des 2 caleçons que je t'ai donnés. Et si tu n'as pas besoin des chemises que tu as emportées, tu peux les mettre dans le paquet. Enfin débrouille-toi, mais dis-moi bien ce qui te manque car il est probable que je ne resterai pas rue Léopold en juin, ayant en vue un domicile pour l'été.
Comment va ta santé ? Et ton moral ? Te plies-tu facilement à la discipline militaire ?
Au revoir mon fils, je t'embrasse bien tendrement
M. Audoux";"Sur des envois d’effets divers et d’argent";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"C’est Marguerite Audoux qui souligne"
493;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-06-02;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Amélie Perrier est l’une des meilleures amies de la romancière. Voir la carte postale (366) qu’elles coécrivent de l’Île-d’Yeu, Marguerite Audoux et elle, à la mère de Léon-Paul Fargue le 7 août 1933.
- Le Docteur Palazolli, dit Pala (orthographié ici avec deux l), est l’urologue qui soigne Régis Gignoux et lui administre sa dernière dose de morphine avant qu’il ne s’éteigne (voir la lettre 349 du 13 mai 1931 de Francis Jourdain à Marguerite Audoux).
- Lucien Trautmann, surnommé Tatu, est un vieil ami de Léon-Paul fargue et de Charles Chanvin. On le trouve dès 1912 à L’Île-d’Yeu avec quelques membres du Groupe de Carnetin. Voir la lettre 185 d’août 1912 à Antonin Dusserre et la lettre 247 adressée le 11 novembre à Antoine Lelièvre
- Maurice est le plus jeune des frères d’Aubuisson.
- Jacques n’a pu être identifié, pas plus que Gotlib, le musicien. Peut-être s’agit-il de Johann Gottlieb Goldberg, contemporain de Jean-Sébastien Bach, organiste virtuose à l’origine des fameuses variations.";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris - Strasbourg";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0325C;Inédit;;;"Feuille jaune 17x17 écrite recto verso à l’encre violette";"Vendredi soir
Mon Paul
Amélie mettra demain, pour toi, à la poste, cent cinquante francs. J'espère que cela te suffira pour passer ton mois. Ne va pas trop vite à les dépenser. Cependant je sais bien que les premiers mois seront les plus durs à passer, c'est pourquoi je commence par t’envoyer l'argent de Palla.
Pour les godasses des copains, il n'y faut pas compter : aucun n'a ta pointure, et de plus, tous portent des souliers coquets comme ceux que tu portais toi-même De cela, fais ton deuil, et contente-toi des godasses militaires.
J'ai déjeuné chez Tatu, aujourd'hui. il est un peu mal fichu, le Tatu. Il souffre de brûlures dans l'estomac et il prend cela pour une vraie maladie. Tu ferais bien de lui envoyer une carte aussi, à celui-là. Il le mérite bien ! Maurice aussi serait bien content d’une carte. La Cathédrale, naturellement.
C'est vrai que tu as l'air vanné sur ta photo, mais comme dit Jacques, les premiers temps sont durs. Il faut s'y faire, après ça ira tout seul.
Si tu travailles à Gotlib le musicien (1), ne change rien à l'orgue qui est une trouvaille. J'avais presque envie d'arracher la feuille du carnet pour la garder ici, car je crains que là-bas elle ne se perde. Ce serait dommage !
Au revoir, Monsieur le militaire. Je vous souhaite une bonne santé et beaucoup de courage pour finir vos classes.
Votre tante qui vous embrasse bien.
M.A.
(1) Il s’agit vraisemblablement d’un carnet à dessins. On retrouve un certain nombre de caricatures fort réussies dans les lettres de Paul.";"Préoccupations matérielles : argent à envoyer, chaussures à changer – Santé de Tatu – Encouragement à envoyer des cartes postales à Tatu et à ses frères – Allusion à « Gotlib le musicien »";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
494;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-06-05;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve chez lui), ainsi que par son neveu Roger. Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Roger et Maurice sont les frères cadets de Paul.
- Vitali est une vieille voisine rue Léopold-Robert.";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris – Meudon - Strasbourg";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS - ENS). Licence Creative Commons Attribution - Partage à l'identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0326;Inédit;;;"Feuille gris-bleu (18x13,5 une fois pliée en deux) écrite sur les quatre pages. Pas d’enveloppe";"Mardi soir
Je n'ai pas porté ton paquet comme j'y comptais, mon pauvre militaire, et tu le recevras un jour plus tard. J'étais trop fatiguée, la chaleur m'avait aplatie. C'est qu'aujourd'hui et hier il a fait 28 degrés ici. Le pauvre Maurice ouvrait le bec comme une jeune carpe, et Roger a mouillé, à s'éponger, plus de mouchoirs qu'il n’en mouillera à pleurer à l'enterrement du père D[‘Aubuisson]. Ne va pas croire que ce vieux singe est mort. Je veux dire, plus haut, au cas où il y aurait enterrement de cette pourriture.
Maurice va bien, il est frais comme une rose. Roger aussi. Seulement, Roger va retourner à la piscine. Attention ! J'ai couché Maurice dans ton lit. Il s'y est trouvé bien et n'avait qu'un regret, c'est de ne pas y coucher plus longtemps. Ça viendra, puisque tout vient, mais pour l'instant il est bougrement mieux à Meudon, Je voudrais bien y être aussi. Quel dommage que je ne puisse pas me changer en petit garçon orphelin !
Revenons au colis. Je crois que tu feras bien de boulotter le cake d'abord, c'est ce qui se conservera le moins par ces chaleurs. J'ai mis tous les crayons que j'ai trouvés et toutes les gommes. Pour les carnets, il en reste deux. Ce sont des carnets de poche, mais il ne reste que deux ou trois pages blanches. J'ai pensé que cela ne valait pas la peine de les envoyer. Tu verras que j'ai mis avec les gommes la petite pompe à fixatif. J'avais mis la petite bouteille avec, mais l'idée m'est venue qu’elle pourrait se casser et fixer les bonnes choses qui sont dans la boîte. Si tu en veux, du fixatif, il doit y en avoir à Strasbourg. C'est heureux que ta lettre soit arrivée ce matin. Comment a-t-elle fait pour arriver si vite ?
J'ai mis sur tes cartons deux grandes feuilles de papier pliées. C'est le papier, acheté exprès pour envelopper tes effets. Comme je te l'ai dit déjà, roule-les bien et enveloppe-les dans une des feuilles, et ensuite dans l'autre. Tu retiens le tout avec une ficelle, et ensuite tu couds le tout dans l'enveloppe qui a servi à ton colis. Tu couds comme je l'ai fait un bout de carton pour l'adresse, et tu reficelle bien par-dessus. Ainsi tes vêtements arriveront sans anicroches. C'est surtout pour ton pardessus, le reste je m'en fiche. Il est vrai que si tu te fais clown après ton régiment, tu seras peut-être bien content de trouver un vêtement percé au cul.
Je joins à ma lettre la liste des choses contenues dans le colis. J'y joins aussi la lettre du percepteur reçue hier. Tu n'as à répondre qu'aux deux premières questions. Tu ajoutes que tu es sous les drapeaux et tu signes. Ils t'enverront sans doute ta feuille à payer, mais alors, tu demanderas du temps. N'oublie pas de renvoyer cette feuille le plus tôt possible 24 rue Morère. Il faut mettre un timbre de 50 sur l'enveloppe tout comme pour des amis.
Vitali m'a donné 10 frs pour t'acheter de l'eau de Cologne que je devais mettre dans le colis, mais c'est risqué, j'aime mieux que tu l'achètes à Strasbourg. Tu n'es pas dans un désert, il s'en faut, et il t'est facile de trouver là-bas tout ce dont tu as besoin. Je joindrai donc les 10 frs aux 100 frs que je t'enverrai dans la première semaine de juin.
Au revoir, mon fils, continue à bien te porter, à ne pas faire le J. (1) avec ton tabac, à être en paix avec ta conscience et à te dire qu'il y a ici des gens qui pensent à toi.
Je t'embrasse
M.A.
(1) faire le Jacques ?";"Grosses chaleurs – Nouvelles de Roger et Maurice – Sur un colis qu’elle doit envoyer à Paul et un autre qu’il doit lui retourner – Directives pour remplir sa feuille d’impôts";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"« Roger a mouillé plus de mouchoirs dans sa journée qu’il n’en mouillera à pleurer […] devient, après ajouts et biffages : « Roger a mouillé, à s’éponger, plus de mouchoirs qu’il n’en mouillera à pleurer […] » (Premier paragraphe). Les soulignements sont de la romancière.
« c’est de ne pas y coucher plus longtemps » : le ne a été ajouté dans l’interligne supérieur.
« reficelle bien le tout » devient « reficelle bien par-dessus ».
« N’oublie pas d’envoyer ta réponse de renvoyer cette feuille le plus tôt possible. »
« Je joindrai donc les 10 frs aux [un mot barré] 100 frs que je t’enverrai […] »"
495;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";"1928-06-13 (qui corrige la date ajoutée)";;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Roger et Maurice sont les frères cadets de Paul.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold‑Robert (la mère de Léon‑paul Fargue ne devient‑elle pas « Farguette » ?...).";"Paul d'Aubuisson";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris - Strasbourg - Fromentine";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS - ENS). Licence Creative Commons Attribution - Partage à l'identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0326A;Inédit;;;"Feuille gris-bleu 13,5x18 écrite recto verso";"Deux mots, seulement, Paul, pour te dire que Maurice et moi allons bien. Roger ? Je l’espère, il allait bien dimanche dernier – c’est -à-dire le 10 juin – mais il avait les yeux rouges comme chaque fois qu’il reste trop longtemps dans la piscine. Je le verrai sans doute dimanche prochain.
Je suis trop fatigué pour écrire longuement. Cependant, je voudrais bien savoir si tu as reçu ma lettre dans laquelle j’avais mis celle du percepteur te demandant les renseignements nécessaires à établir ta fiche de contribuable. Je voudrais bien savoir aussi ce que tu fais dans ta nouvelle situation. En un mot, dans ta C.H.R. (1)
Je compte partir à Fromentine le 9 juillet et rester là-bas jusqu’au 25. C’est-à-dire que si tu as droit à une permission, ne la prends pas en juillet.
Au revoir, je t’embrasse
M.A.
P.S. Menette ne va pas.
(1) Compagnie hors rang (compagnie régimentaire qui regroupe le fonctionnement administratif, la logistique et le commandement du régiment).
";"Nouvelles des deux frères – A-t-il bien reçu sa lettre avec celle du percepteur ? – Organisation des grandes vacances – Santé de Menette";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"Les soulignements sont de la romancière."
496;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-07-24;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Roger et Maurice sont les frères cadets de Paul.
- André pourrait être le fils de Jeanne et Régis Gignoux.
- Amélie Perrier est l’une des meilleures amies de la romancière. Voir la carte postale (366) qu’elles coécrivent de l’Île-d’Yeu, Marguerite Audoux et elle, à la mère de Léon-Paul Fargue le 7 août 1933.
- La Suzanne de cette lettre, dont les autres occurrences sont assorties d’un incertain Gab[riel], n’a pu être identifiée. Sont à exclure, étant donné le contexte, Suzanne Werth et Suzanne de Bruyker.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à Emile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold‑Robert (la mère de Léon‑paul Fargue ne devient‑elle pas « Farguette » ?...).
- Vitali est une vieille voisine rue Léopold-Robert. Elle travaille dans un atelier de couture.
";"Paul d'Aubuisson";"Feuille jaune 22x17 écrite recto verso. La fin, faute de place, est écrite verticalement dans a marge de gauche du verso (à partir de « puisqu’elles sont encore en fleur »)
";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris – Quiberon – Fromentine - Strasbourg";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0326B;Inédit;;;"Feuille jaune 22x17 écrite recto verso. La fin, faute de place, est écrite verticalement dans a marge de gauche du verso (à partir de « puisqu’elles sont encore en fleur »)
";"Samedi Soir
Oui, Paul, c'est entendu, tu pourras venir ici du 18 au 26 août. Par exemple, à part tes frères et André, je pense que beaucoup de nos amis seront encore absents. Les Tatu et les Menet surtout. Mais après tout si tu t'ennuies à Paris, il te sera facile d’écourter ta permission, sans doute.
J 'ai remis 150 frs à Amélie, qui a dû les mettre à la poste aujourd'hui. Tâche de faire sur cette somme l’économie de ton voyage pour venir.
Je suis rentrée le 25 au soir et Roger est venu dîner avec moi. J'avais apporté une bonne affaire de crevettes bouquet, et il s'est régalé. Il se réjouit de te voir bientôt. Demain dimanche, nous allons tous deux voir Maurice. Je dis tous deux car j'ai grande envie de voir la frimousse de ce petit, mais depuis mon retour j'ai très mal à la tête et s'il fait une grosse chaleur, il se peut que je reste à la maison. Aujourd'hui il a plu toute la journée, ce qui a bien rafraîchi le temps et me donne de l'espoir pour demain.
J'ai vu Suzanne, qui est très contente de ses vacances avec Gab. J'ai trouvé Menette beaucoup mieux, mais je ne suis pas très contente de son séjour à Quiberon où il y a toujours du vent et où la mer est dure. Enfin, elle m'a promis de se déplacer si elle n'y était pas bien. Combien elle aurait été mieux à Fromentine ! Espérons qu'il fera très chaud et que le vent ne sera pas froid, comme lorsque le temps est douteux.
Vitali continue à rigoler corme une petite fille. Elle a un visage recuit qui la change mais fait plaisir à voir. Une vraie Peau Rouge. Ah ! Elle a dû en raconter à son atelier !
Dans le train, au retour, alors que le train s'était arrêté en pleine campagne pour je ne sais quelle raison, elle s'est mise à la fenêtre et tout à coup elle m'a crié : « Viens voir, Marguerite, il y a du lilas plein le talus ! » Du lilas ? Tout le monde se précipite. « Mais non, Vitali, ce sont des ronces ! » « Des ronces ? » « Mais oui, Vitali, tu sais bien, des mûres ! » « Oh ! Marguerite, des mûres, moi qui les aime tant ! je voudrais en cueillir, c'est si bon ! » « Allons, reste tranquille ! tu ne peux pas les manger, puisqu’elles sont encore en fleur. » Tout le monde rigolait, et Vitali aussi fort que les autres.
Au revoir, mon fils, et à bientôt.
M.A.
";"Période où Paul peut la trouver à Paris en cas de permission – 150 frs envoyés – Rentrée le 25 quatre jours auparavant – Nouvelles de Roger et de Maurice, ainsi que de Menette et Gab. – Episode burlesque dû à Vitali lors du retour récent par le train";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Les soulignements sont de la romancière."
497;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-07-28;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits‑neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens.
- Menette est une amie qui apparaît régulièrement dans la correspondance Paul-Audoux. Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d’une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine contient un envoi à émile et Henriette Menet. Il est donc plus que probable qu’il s’agisse de la même personne que celle mentionnée dans la présente lettre. ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold‑Robert (la mère de Léon‑paul Fargue ne devient‑elle pas « Farguette » ?...).
";"Paul d'Aubuisson";"Billet 10x14 format paysage écrit recto verso";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris - Strasbourg";"Fonds d’Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS - ENS). Licence Creative Commons Attribution - Partage à l'identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d’Aubuisson";;;0326C;Inédit;;"Sur l’envoi urgent d’un paquet à son fils – Sur son déguisement et le stand de tir – Nouvelles de la maladie de Menette";"Feuille jaune 10x14 format paysage, écrite recto verso";"Deux mots seulement, Paul, puisque nos lettres se sont croisées. J'enverrai les cahiers demandés, mais tu ne me dis pas s'il faut y joindre la copie à la machine, que tu avais rapportée du cours.
Dis-moi bien dans ta prochaine lettre tout ce qu'il faut t'envoyer car le temps presse. Je n'ai plus qu'une semaine à rester ici, et tu sais comme les jours passent vite quand on prépare un départ. - Il est drôle, Missié Auguste, avec son masque. Le cochon qu'il était est devenu un sanglier : gare à ses défenses !
Heureusement que tu as écrit sous ta rivière que c'en était une ! moi, je prenais ça pour un vieux saule échevelé.
Menette ne va pas, le Maître pleure. Mais ne laisse rien voir de cela dans tes lettres ! au contraire, parle à Menette comme s'il n’était pas question de maladie pour elle. Elle a tant envie de guérir ! et elle croit si fermement à sa guérison ! Je la ferai rire, tout à l'heure, en lui racontant que tu tombes sur le cul au tir. Beau défenseur de la patrie !
Je vous embrasse, Monsieur le cul-de-jatte, ou plutôt Monsieur cul par terre.
M.A.
";"Sur l’envoi urgent d’un paquet à son fils – Sur son déguisement et le stand de tir – Nouvelles de la maladie de Menette
";;"Projet EMAN,
Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"« Il est drôle, Missié Auguste, avec son masque. Il était couleur [Ces trois derniers mots barrés] Le cochon qu’il était est devenu un sanglier […] » Le dernier article apparaît en surcharge dans l’interligne supérieur.
Eléments soulignés par la romancière :
- copie à la machine
- gare à ses défenses
- ta rivière
- cul-de-jatte
- cul par terre"
498;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910;;"Discussion quant au tarif des contes";"Gignoux, Régis";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;;"Lettre autographe inédite signalée par le Bulletin des Amis de Charles Louis‑Philippe n° 24 (1966), p. 49. [Catalogue d'autographes, hiver 1965‑1966 (G. Morssen, 14, rue de Seine, Paris‑VIe)].";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"Lettre de Marguerite Audoux à Régis Gignoux";;;16;"Bulletin des Amis de Charles Louis‑Philippe n° 24 (1966), p. 49
";;;"Une page in-8";"[Paris, 1910]
« Lettre autogr. De Marguerite Audoux au directeur du
Figaro, Gignoux, 1910, 1 page in‑8. Elle écrit qu'à la caisse du journal on lui a offert 25 f. par conte publié, elle n'a pas accepté, car son correspondant lui avait parlé de 50 f., etc. »
[1] [2]
[1] N. B. (à propos des lettres‑fantômes) : Si celle de Marguerite Audoux à Mirbeau est mentionnée dans la source de la lettre 8, nous incluons celle‑ci directement dans le corpus des lettres numérotées, dans la mesure où c'est la seule et infime trace que nous ayons de la probable correspondance Audoux‑Gignoux.
[2] Voir la lettre 142, de la mi‑septembre 1911, de Mirbeau à Marguerite Audoux, qui concerne le prix à la ligne de ses nouvelles, qu'il a négocié avec Gérault‑Richard, le directeur de Paris‑Journal.
";"Discussion quant au tarif des contes";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
499;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1921-04-02;;"Alain-Fournier - Proposition d'une visite";"Rolland, Romain";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Romain Rolland : 279
Lettres de Romain Rolland à Marguerite Audoux : 280 - 317
";;Paris;"La lettre est adressée sans timbre (sans doute déposée, les deux adresses étant voisines) à :
Monsieur Romain Rolland
Rue Boissonade, 3
";"Fonds Romain Rolland, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Romain Rolland";"On trouve dans la bibliothèque du Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine deux documents en rapport avec Romain Rolland :
‑ Der Romain Rolland Almanach (Zum 60. Geburtstag des Dichters gemeinsam herausgegeben von seinen deutschen Verlegern), Literarische Anstalt Rütten & Coening. Frankfurt a[m] M[ain] ; Georg Müller Verlag München/Rotapfel‑Verlag Zürich ; Kurt Wolff Verlag München. (L'Almanach Romain Rolland, publié par les éditeurs allemands de l'écrivain à l'occasion de son soixantième anniversaire […] ).
‑ Le Liber Amicorum Romain Rolland, Rotapfel‑Verlag, Zürich und Leipzig, 1926, où figure, p. 34, la contribution de la romancière :
Romain Rolland est tout amour et tout courage.
Marguerite Audoux
Parmi les signataires des textes, on trouve des correspondants présents dans notre corpus (Gabriel Belot, Lucien Descaves, Selma Lagerlöf, Léon Werth) parmi d'autres noms connus (Alain, Einstein, Freud, Gandhi, Gorki, Hesse, martin du Gard, Richard Strauss, tagore, Zweig…).
";;279;"L'échange épistolaire entre les deux écrivains est cité et commenté par Bernard Duchatelet (« A propos de la correspondance Marguerite Audoux – Romain Rolland », in Bulletin des Amis de Jacques Rivière et d'Alain‑Fournier, nos 79‑80, 2e trimestre 1996, p. 69‑82, en particulier les p. 72‑74 et 80‑81 pour la reproduction de ces lettres). Dans son article, le spécialiste de Romain Rolland fait remonter la première rencontre entre les deux écrivains au mois qui précède cette lettre : mars 1921 (Ibid., p. 72) ‑ ce qui a ensuite été confirmé par l'examen du journal du romancier, tombé dans le domaine public en 2000.
";;;"Lettre autographe";"[Paris,] Samedi soir, 2 avril [1921]
Cher Monsieur Rolland,
Madame Menet
[1] me dit que vous allez bientôt quitter Paris.
Puisque vous êtes bon, il vous faut bien donner, avant votre départ, une tranquillité au phénomène que je suis, en lui permettant (comme à Beversen
[2]) de voir votre jardin.
Alain‑Fournier qui avait pour vous une très grande affection
[3] n'a pas eu grand mal à me faire aimer le solitaire que vous étiez alors, et dont il me parlait souvent. Mais, je ne sais pourquoi, je vous imaginais sombre, et fermé à toute amitié, ressassant jour et nuit une souffrance aussi noire que vous‑même, et vivant dans un endroit mal éclairé où il n'y avait qu'une table sur laquelle vous écriviez sans répit. Alain‑Fournier est mort, mais je pense à lui comme s'il était vivant, et il m'est difficile de vous séparer de lui dans ma pensée. Seulement, maintenant que je vous connais, je ne peux plus vous mettre dans le noir. Voilà que vous êtes pour moi comme un homme sans logis. Et cette idée me tracasse et m'obsède.
Voulez‑vous me permettre de venir lundi ou mardi de la semaine prochaine, ou un autre jour, à l'heure qui vous conviendra le mieux ?
Bien cordialement.
Marguerite Audoux
[1] Les renseignements les moins imprécis sur cette femme se trouvent dans le Journal de Romain Rolland en date du 22 mars 1921, jour où il mentionne sa première rencontre avec Marguerite Audoux, accompagnée d'une autre femme, Madame Menet, plus jeune, couturière elle aussi. Un exemplaire de
La Fiancée qui se trouve au Musée Marguerite Audoux d'Aubigny‑sur‑Nère contient un envoi à Émile et Henriette Menet. Rien ne nous permet pour l'heure d'affirmer qu'il s'agit de la même que celle mentionnée dans la présente lettre. Voir aussi la fin de la note
2 de la lettre 327 du 11 octobre 1928 de Francis Jourdain à Marguerite Audoux. Notons enfin que Paul d'Aubuisson, dans ses lettres à sa grand‑tante, mentionne à de nombreuses reprises une « Menette », qui pourrait bien être la fille des mystérieux Menet… Ces transformations de patronymes sont monnaie courante rue Léopold‑Robert (la mère de Léon‑paul Fargue ne devient‑elle pas « Farguette » ?...).
[2] Nous n'avons rien trouvé d'éclairant sur Beversen. Sans doute s'agit‑il du critique hollandais, que Léautaud évoque une fois dans son
Journal (Mercure de France, 1986, tome deuxième, p. 516, 3 février 1930).
[3] C'est cette affirmation qui provoque l'étonnement de Romain Rolland dans sa réponse du 4 avril, et en particulier la parenthèse omise par François Talva ou par
Europe (cf. la note
2 de cette lettre 280). Dans son commentaire (voir la partie PUBLICATION), Bernard Duchatelet estime qu'
« on peut même se demander si [cette « très grande affection »] n'est pas une invention de Marguerite Audoux, qui est bien la seule à l'évoquer. Dans toute sa correspondance Alain‑Fournier ne parle jamais de Romain Rolland. Dans ses « chroniques et critiques », s'il en parle parfois, c'est en échotier, qui ne laisse transparaître aucune affection dans ses très courts billets. » Notons cependant une mention de Romain Rolland, et fort laudative, dans une lettre d'octobre 1911 de Fournier à René Bichet (Alain‑Fournier,
Lettres au petit B., Fayard, 1986, p. 250).
";"Alain-Fournier - Proposition d'une visite";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
500;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1918-02-02;;"Sophie Rauh est la mère de Léon Werth et la sœur du philosophe Frédéric Rauh.";"Rauh, Sophie";;Bon;Correspondance;Français;"6 lettres de Marguerite Audoux à Sophie Rauh : 226F, 249A – 250A – 252A – 252B – 253A ";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/44]";;;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Billet autographe, avec son enveloppe";"Lettre de Marguerite Audoux à Sophie Rauh";;;249A;Inédit;;;;"[Paris,] Mercredi 2 février 1918
Ma chère petite Madame Werth,
N’augmentez pas pour moi la sauce de demain. Il fait trop froid pour mes yeux. J’attendrai que le temps soit plus doux pour voyager de mon pays au vôtre.
Je vous aime bien pourtant et je vous embrasse bien tendrement.
M.A.";"Déjeuner du lendemain annulé";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
501;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1918-05-08;;"Sophie Rauh est la mère de Léon Werth et la sœur du philosophe Frédéric Rauh.
Louis et Suzanne (Suzon) sont les frère et sœur de Léon. On ne confondra pas la sœur et l’épouse de ce dernier (Werth se marie en 1922 avec Suzanne Canard), qui portent le même prénom.
Ami commun de Marguerite Audoux et de Léon Werth, le Docteur Delort est médecin à l’Hôpital Saint-Antoine et dans son cabinet du 26 avenue du Président-Wilson (XVIe arrondissement). Il pratique aussi, comme il était d’usage à l’époque, et comme c’est le cas ici, les visites à domicile.";"Rauh, Sophie";;Bon;Correspondance;Français;"6 lettres de Marguerite Audoux à Sophie Rauh : 226F, 249A – 250A – 252A – 252B – 253A ";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/45]";;;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe d’une page avec son enveloppe.";"Lettre de Marguerite Audoux à Sophie Rauh";;;252B;Inédit;;;;"Jeudi soir
Ma chère amie,
Je suis toujours ici. Je vais mieux encore une fois, après une mauvaise semaine. Le gentil Delort, qui sort d’ici, m’affirme que mon poumon est complètement guéri et que ma fièvre vient de mon rhumatisme. Le salaud ! c’est de mon rhumatisme que je parle ; il m’a fait souffrir presque plus que mon autre bobo. À partir de demain, je vais le traiter à son tour de la belle manière.
Je décide donc de partir dans les premiers jours de la semaine prochaine. Cette fois, c’est sérieux. Un poumon amoché, ça n’aime pas le changement, mais un rhumatisme, ça peut tout supporter. Le mien, du reste, en a déjà vu de toutes les couleurs.
Comment va la bronchite de Louis ?
Comment va la jaunisse de Suzanne ?
Chère Suzon ! Je pense toujours à elle avec une grande tendresse et je voudrais bien la voir en bonne santé.
Je vous embrasse bien affectueusement, ma chère bonne amie, et je n’oublie pas les trois qui sont tout près de vous.
M. Audoux";"Propos sur sa santé et celle de ses amis";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"vient et en surcharge dans la quatrième ligne de la lettre (« …vient de mon rhumatisme »)"
502;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1918-03-00;;"Sophie Rauh est la mère de Léon Werth et la sœur du philosophe Frédéric Rauh.
Suzon Werth est la sœur de Léon.";;;;Correspondance;Français;"6 lettres de Marguerite Audoux à Sophie Rauh : 226F, 249A – 250A – 252A – 252B – 253A ";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/48]";;;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe de deux pages avec enveloppe (cachet partiellement illisible)";"Lettre de Marguerite Audoux à Sophie Rauh";;;250A;Inédit;;;;"[Paris,] Vendredi soir
Ma chère Madame Werth,
Je crois bien que je vais fuir les Gothas et les Berthas. Non pas que ces engins boches me fassent très peur, mais ils m’obligent à trimballer ma bronchite à la cave, et elle n’aime pas ça.
Une bronchite et une rechute, ça fait deux bronchites. Je ne voudrais pas en prendre une troisième, car à ce petit jeu-là, je finirai par laisser mes bronches à la cave.
Je ne sais pas quand je partirai ni où j’irai. Je pense seulement au départ depuis hier. Je suis affreusement déprimée et les bruits me font vraiment très mal. Je ne suis pas guérie non plus de cette rechute et je tousse encore beaucoup.
Si on veut de moi à La Haie-Fouassière, je partirai lundi ou mardi.
Vous seriez gentille de me dire comment vous allez tous, rue Flocon. Si la Suzon n’est pas trop fatiguée, elle pourrait prendre la plume pour me dire qu’elle m’aime.
Au revoir. Je vous embrasse bien tendrement.
M. Audoux";"Retour de la bronchite – Gothas et Berthas";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
503;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1918-04-17;;"Sophie Rauh est la mère de Léon Werth et la sœur du philosophe Frédéric Rauh.
Louis est le frère de Léon et Suzanne Werth.
Ami commun de Marguerite Audoux et de Léon Werth, le Docteur Delort est médecin à l’Hôpital Saint-Antoine et dans son cabinet du 26 avenue du Président-Wilson (XVIe arrondissement). Il pratique aussi, comme il était d’usage à l’époque, et comme c’est le cas ici, les visites à domicile.
Louise Roche est l’amie de toujours de la romancière.
Le « petit commissionnaire de 14 ans » pourrait être Paul, l’aîné des fils adoptifs, mais qui n’en a alors que 11.";"Rauh, Sophie";;;Correspondance;Français;"6 lettres de Marguerite Audoux à Sophie Rauh : 226F, 249A – 250A – 252A – 252B – 253A ";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/49]";"Paris – La Haie-Fouassière";;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe de quatre pages avec enveloppe";"Lettre de Marguerite Audoux à Sophie Rauh";;;252A;Inédit;;;;"[Paris,] Mercredi [17 avril 1918]
Non, chère amie, je ne suis pas partie. J’ai eu la troisième rechute et ça n’a pas été drôle. J’ai dû faire venir mon petit Delort, derrière un vieux médecin de quartier qui m’avait parlé de congestion pulmonaire. Il ne s’était pas trompé, le vieux médecin. Heureusement, Delort a reconnu que ce n’était pas très grave, mais si je n’ai plus la forte fièvre, il m’en reste un peu, et je ne peux pas sortir, et, naturellement, non plus foutre le camp.
Je voudrais bien vous embrasser, mais je crois que j’aime encore mieux m’en passer que de vous savoir dans mon quartier. La vieille saloperie de Bertha crache tout ce qu’elle veut par ici et ce n’est guère prudent d’y venir.
Je voudrais seulement demander un souvenir à Louis. S’il peut me le rendre toutefois. Ce serait d’aller me chercher un peu d’argent au Crédit lyonnais. Je n’ai absolument personne pour me faire cette course. La pauvre Louise Roche est encore plus malade que moi et sa fille ferme sa boutique beaucoup plus tard que le Crédit sa caisse. Ici, personne [d’autre] que mon petit commissionnaire de 14 ans. Il est un peu jeune pour cette commission-là.
Depuis un mois je ne vis que de dettes. C’est embêtant !
Je joins au chèque toutes les indications pour Louis. Il y a là, je crois, en face du Crédit Lyonnais une poste où il pourra me faire l’envoi en un mandat-carte. De cette façon il n’aura qu’un seul dérangement, et moi, je serai plus vite servie. Car je n’ai plus le sou. Voui madame !
Lorsque je partirai, ce sera pour La Haie-Fouassière. Je me suis arrangée avec mon ancienne logeuse. Je me soigne dare-dare cette semaine avec l’espoir de partir l’autre. Et vous, que faites-vous ?
Si Louis ne peut aller au C. L., vous serez gentille de me renvoyer le petit machin afin que je m’oriente d’un autre côté.
Au revoir. Et si je ne dois pas vous voir avant mon départ, sachez que je vous aime bien tous, et que je vous embrasse de tout mon cœur.
Marguerite Audoux";"Propos sur sa santé – Demande d’une démarche auprès de sa banque – Projet de se rendre à La Haie Fouassière";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"Deuxième ligne de la troisième page, un seul a été ajouté entre un et dérangement."
504;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-00-00;;"Sophie Rauh est la mère de Léon Werth et la sœur du philosophe Frédéric Rauh.";"Rauh, Sophie";;Bon;Correspondance;Français;"6 lettres de Marguerite Audoux à Sophie Rauh : 226F, 249A – 250A – 252A – 252B – 253A";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/51]";Paris;;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe de deux pages";"Lettre de Marguerite Audoux à Sophie Rauh";;;226F;Inédit;;;;"
[Paris,] Samedi 2 heures
Ma chère amie,
Ne laissez pas brûler le veau à cause de moi : demain [?], j’avais bien arrangé mon temps pour venir près de vous, mais le diable se met toujours en travers de nos bonnes idées.
Je suis un peu souffrante. Louise vous expliquera tout au long [sic] ce qui m’est arrivé, car elle est pour le moins aussi bavarde que moi. Pour l’instant, j’ai mal aux yeux. Si cela se passe bien, dans quelques semaines il n’y paraîtra plus…
Ces cochons d’Américains font un tel bruit sous mes fenêtres que je ne m’entends pas écrire. Ils veulent partir en guerre et ils le gueulent sur tous les tons. Moi, je ne demande pas mieux. Alors, pourquoi me cassent-ils le tympan au lieu d’aller enfoncer la Bochie ? [sic]
Je voudrais bien retrouver un peu de la glace de l’hiver, mais j’ai beau chercher dans les coins, il n’en reste pas le plus petit débris. Mon thermo compte 31 à l’heure qu’il est. Si Léon était là, il dirait que c’est de ma faute.
Dans l’espoir que cela me rafraîchira, je vous embrasse bien tous.
M. Audoux
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";"Annulation d’une visite – Problèmes d’yeux – Les Américains – Température élevée";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";"Première page, début du deuxième paragraphe : tout au long a été ajouté au-dessus de expliquera ce qui"
505;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-07-00;;"Suzanne Werth, née Canard (1888–1949) sculpteur, décoratrice et résistante à partir de 1942, est l’épouse de Léon Werth. (à ne pas confondre avec l’autre Suzanne, la sœur de Léon Werth).
Francis jourdain (1876-1958), élève d’Eugène Carrière, est peintre, décorateur et écrivain. Il est un intermédiaire efficace auprès d’Octave Mirbeau pour l’édition et le succès de Marie-Claire. C’est lui qui dessine les meubles de Marguerite Audoux. Avec Léon Werth, il demeurera, jusqu’à la fin l’ami fidèle de la romancière.
Louis est le frère de Suzanne et Léon Werth.";"Werth, Suzanne";;Bon;Correspondance;Français;"9 lettres de Marguerite Audoux à Suzanne Werth : 226A – 226B – 226C – 226D – 226E – 238A – 244 A – 252D – 272A";;;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/41]";"Chalons (sans précision)";"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/41]";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe (deux pages)";"Lettre de Marguerite Audoux à Suzanne Werth";;;226E;Inédit;;;"Lettre autographe";"Ma chère Suzanne,
J’ai bien reçu votre lettre du 30 avril, et je suis bien vilaine de ne pas vous avoir répondu de suite, mais vous pensez bien que je ne vous oublie pas, et que je partage votre joie. Je vous sens heureuse, et Dame ! les gens heureux ne sont pas intéressants.
Vous savez sans doute que Francis est à Chalons depuis huit jours déjà. Je viens de recevoir un mot de lui. Il ne sait pas encore à quoi on le destine, et il attend.
Dites-moi si Louis est tout à fait remis, et donnez-moi des nouvelles de Léon. Je viens de lui écrire, mais je crains bien qu’il ne me fasse attendre sa réponse.
J’espère qu’il est toujours en bonne santé.
Au revoir, ma chère Suzanne. Croyez que je vous aime bien et que je vous embrasse de tout mon cœur ainsi que votre bonne maman et Louis.
Marguerite Audoux";"Francis Jourdain – Demande de nouvelles de Louis et Léon";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
506;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1917-07-17;;"Suzanne Werth, née Canard (1888 – 1949) sculpteur, décoratrice et résistante à partir de 1942, est l’épouse de Léon Werth. (à ne pas confondre avec l’autre Suzanne, la sœur de Léon Werth).
Louise Roche est l’amie de toujours de la romancière.
Louis est le frère de Léon Werth.
Gégé n’a pu être identifié.";"Werth, Suzanne";;Bon;Correspondance;Français;"9 lettres de Marguerite Audoux à Suzanne Werth : 226A – 226B – 226C – 226D – 226E – 238A – 244 A – 252D – 272A";;;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/43]";;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, [LW 12/43]";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe (deux pages). Enveloppe jointe avec en-tête sur le haut : 10, Rue Léopold-Robert, PARIS (Audoux a été ajouté de la même encre violette que la lettre avant le 10).
Adresse manuscrite de la destinataire :
Mademoiselle Suzanne Werth
rue Ferdinand Flocon
Paris 18e";"Lettre de Marguerite Audoux à Suzanne Werth";;;244A;Inédit;;;"Lettre autographe";"17 juillet 1917
Ma Suzon,
Vos liquettes de nuit sont toujours en pièce d’étoffe, tout comme elles sont venues ici, et il y a bien des chances pour qu’elles y restent encore tout le mois qui vient. Tant pis pour vous ! Louise a été obligée de me soigner sérieusement en arrivant ici, puis une sœur à elle s’est avisée de quitter brusquement ce monde, ce qui a désorganisé notre vie pendant plusieurs jours. Maintenant c’est Monsieur Gégé qui nous prend tout notre temps, et en plus nous avons une flemme carabinée.
À part ça, nous commençons à nous habituer ici. Je vais un peu mieux. Il y a des jours mauvais et des jours bons. Il y a aussi les jours où je deviens infirmière à mon tour, car la Louise n’a pas une santé bien brillante non plus.
Comment va Léon ? Comment va Louis ?
Embrassez bien la maman pour moi et croyez à ma bien vive affection pour vous tous.
- Audoux
";"Propos concernant la santé";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
507;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-00-00;;"Suzanne Werth, née Canard (1888 – 1949) sculpteur, décoratrice et résistante à partir de 1942, est l’épouse de Léon Werth. (à ne pas confondre avec l’autre Suzanne, la sœur de Léon Werth).";"Werth, Suzanne";;Bon;Correspondance;Français;"9 lettres de Marguerite Audoux à Suzanne Werth : 226A – 226B – 226C – 226D – 226E – 238A – 244 A – 252D – 272A";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/52]";Paris;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, [LW 12/52]";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe (une page)";"Lettre de Marguerite Audoux à Suzanne Werth";;;226A;Inédit;;;"Lettre autographe";"Dimanche
Ma chère Suzanne,
Je serais rudement contente si vous vouliez venir, avec votre maman et Louis, déjeuner mardi prochain à la maison.
Le menu ne sera pas compliqué, mais je le soignerai bien.
En attendant, je vous embrasse bien fort tous les trois.
Marguerite Audoux";"Invitation à déjeuner";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
508;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-00-00;;"Suzanne Werth, née Canard (1888 – 1949) sculpteur, décoratrice et résistante à partir de 1942, est l’épouse de Léon Werth. (à ne pas confondre avec l’autre Suzanne, la sœur de Léon et Louis Werth).
Agathe est l’épouse de Francis Jourdain.";"Werth, Suzanne";;Bon;Correspondance;Français;"9 lettres de Marguerite Audoux à Suzanne Werth : 226A – 226B – 226C – 226D – 226E – 238A – 244 A – 252D – 272A";;Paris;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/53]";;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, [LW 12/53]";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe (deux pages)";"Lettre de Marguerite Audoux à Suzanne Werth";;;226B;Inédit;;;"Lettre autographe (deux pages)";"Ma Suzon,
Vous devez penser comme moi que je suis bougrement chameau de ne pas avoir répondu à votre gentille carte. Aujourd’hui, je cherche des excuses dans mon en dedans, mais je sais bien que c’est de la blague et que je suis un vrai chameau.
J’ai vu votre maman l’autre jour ; elle était un peu fatiguée, mais gaie tout de même, et si courageuse ! J’ai vu Louis aussi, qui veut toujours que j’aille déjeuner rue Flocon, comme si c’était une chose très nécessaire. N’est-ce-pas qu’on peut bien se passer de bouffer ?
J’espère que vous avez déjà profité de la campagne et que vous allez nous revenir grosse et grasse.
Vous savez sans doute que les Jourdain sont au complet rue Vavin. Ils doivent partir à Marseille la semaine prochaine. Agathe fait un nez……….
Mes petits me prennent à peu près toutes mes après-midis ; leur maman est à l’usine momentanément et leur papa est assez mal fichu. Vous voyez que je n’ai guère le temps de m’amuser.
Au revoir, ma petite Suzon. Je vous aime bien et je vous embrasse de tout mon cœur.
- Audoux
La guerre sera finie dans trois mois. C’est un poilu qui me l’a affirmé hier.";"Sur le retard de sa réponse, l’invitation rue Flocon, les Jourdain et ses « enfants »";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
509;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1914-00-00;;"Suzanne Werth, née Canard (1888 – 1949) sculpteur, décoratrice et résistante à partir de 1942, est l’épouse de Léon Werth. (à ne pas confondre avec l’autre Suzanne, la sœur de Léon Werth).
Louise Roche est l’amie de toujours de la romancière.";"Werth, Suzanne";;Bon;Correspondance;Français;"9 lettres de Marguerite Audoux à Suzanne Werth : 226A – 226B – 226C – 226D – 226E – 238A – 244 A – 252D – 272A";;;;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, Don de Sylvaine et Claude Werth [LW 12/54]";;"Fonds Claude Werth, Médiathèque d’Issoudun, Centre de la Mémoire, [LW 12/54]";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Suzanne Werth";;;226C;Inédit;;;;"Ma Suzon,
Louise Roche viendra prendre vos commandes lundi matin.
Lundi, c’est le lendemain de dimanche prochain, ne l’oubliez pas !
J’embrasse toute la maisonnée
M. Audoux";"Sur une commande prise par Louise Roche";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
510;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-07;;"Valserine
";"Destinataire inconnu";"Lettre écrite à l'encre noire sur le recto d'une feuille 21/27 quadrillée. Une référence (2146) est ajoutée au crayon à papier sur le coin supérieur gauche.
";;Correspondance;Français;;;"La Meule (Île-d'Yeu)";;"Collection personnelle (manuscrit acheté chez Florence Arnaud, libraire, Paris)";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à un destinataire inconnu";;;130;
Inédit
;;;"Lettre autographe écrite à l'encre noire sur le recto d'une feuille 21/27 quadrillée. Une référence (2146) est ajoutée au crayon à papier sur le coin supérieur gauche.
";" La Meule
Île‑d'Yeu
Vendée
[Juillet
1911]
Cher Monsieur,
Il m'est tout à fait impossible d'allonger ma nouvelle[1]. Je l'avais composée dès le début pour qu'elle soit beaucoup plus longue mais mon mauvais état de santé et l'obligation de vous la donner au plus tôt m'ont obligée de supprimer des pages que je n'avais pas le temps de développer à mon gré.
Veuillez croire, je vous prie, à tous mes regrets, ainsi qu'à mes meilleurs sentiments.
Marguerite Audoux
[1] On peut douter qu'il s'agisse de « Valserine », texte le plus long parmi les formes brèves produites par Marguerite Audoux (mais devant paraître, il est vrai, en plusieurs livraisons). Cela correspondrait cependant bien aux dates, puisque la romancière est à l'Île‑d'Yeu en juillet, puis en août et une partie de septembre 1911 (seule année où coexistent un séjour en Vendée et la sortie imminente d'un récit bref) avant la parution de la nouvelle en question (à partir du 23 septembre, dans Paris‑Journal). Ce qui permet de pressentir cette année comme possible (en été), ce sont aussi les deux premiers paragraphes de la carte postale (lettre 139) expédiée le 17 août 1911 à Léon Werth de l'Île‑d'Yeu :
« Je ne sais rien de Paris‑Journal. Je ne sais rien de rien. Je sais seulement que je me plais ici plus que partout ailleurs.
La « Valserine » avance lentement mais sûrement. »
La présente lettre pourrait, en ce cas, être adressée à Gérault‑Richard (le directeur du journal en question, qui meurt au mois de décembre de la même année).
Ce ne sont là, bien évidemment, que des hypothèses.
";Valserine;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
511;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-07-27;;"Signatures d'exemplaires";"Destinataire inconnu";;Bon;Correspondance;Français;;;"Les Sables-d'Olonne";;"Collection † Jacques Mallet";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à un destinataire inconnu";;;273;Inédit;;;"Lettre autographe";"Les Sables‑d'Olonne. 27 juillet [1920] [1].
Monsieur,
J'ai bien reçu votre lettre du 18, et je ne sais comment m'excuser aujourd'hui du retard que j'ai mis à y répondre.
Il ne m'est pas possible, comme vous le voyez, de signer les vingt exemplaires, mais à mon retour, c'est‑à‑dire dans les premiers jours d'octobre, il me sera facile de convenir avec vous d'un jour pour ces signatures.
Veuillez agréer, Monsieur, avec mes excuses, mes meilleurs remerciements.
Marguerite Audoux
[1] On notera que, les 18 et 23 juillet 1920 (lettres 271 et 272), Marguerite Audoux expédie des cartes postales du même lieu (dont elle n'est pas une habituée). Il est donc d'autant plus probable qu'il s'agisse de cette année, qu'il est fait ici mention de vingt exemplaires à signer (
L'Atelier de Marie‑Claire, qui vient d'être publié). Le destinataire pourrait donc être la maisn Fasquelle.
";"Signatures d'exemplaires";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
512;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920;;"Demande de restitution d'une page manuscrite";"Un journaliste";;Bon;Correspondance;Français;;;;;"Collection François Escoube";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à un journaliste";;;270;Inédit;;;"Lettre autographe";"[1920]
Monsieur,
Voudriez‑vous être assez bon de me renvoyer la première page de mon manuscrit
[1] ? Vous comprendrez, n'est‑ce‑pas ? que je serais désolée si elle venait à s'égarer.
Votre article si aimable du
Petit Parisien m'a déjà fait connaître d'un grand nombre d'ouvriers qui m'écrivent pour demander mon livre
[2].
Croyez, je vous prie, à ma sympathie et à mes très sincères remerciements.
Marguerite Audoux
[1] La romancière a dû envoyer au journaliste en question la première page manuscrite de
L'Atelier de Marie‑Claire afin qu'elle soit reproduite photographiquement.
[2] Ces lettres n'ont pas été retrouvées.
";"Demande de restitution d'une page mansucrite";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
513;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02-00;;"D’origine modeste, et après des échecs répétés dans ses études, Charles-Louis Philippe [4 août 1874 (Cérilly, Allier) ‑ 21 décembre1909 (Paris)], tente de s’imposer littérairement dans la capitale, tout en travaillant à l’Hôtel de Ville sur une recommandation de Barrès. Il abandonne une poésie symboliste un peu laborieuse au profit du roman. Son plus grand succès est Bubu de Montparnasse (1901). On retiendra aussi, pour l’essentiel, La Mère et l’Enfant (œuvre autobiographique, 1900), Le Père Perdrix (1903), Marie Donadieu (1904), Croquignole (1906) et Charles Blanchard (posth. 1913). C’est en 1900 que ce natif de Cérilly fait la connaissance de Marguerite Audoux, sa « payse », par l’intermédiaire de Michel Yell. L’amitié avec la romancière sera si forte que celle‑ci pensera renoncer à la publication de Marie‑Claire lorsque Philippe meurt prématurément à trente‑cinq ans. Certains des Contes du Matin, « La Visite » et « L’Ivrogne », empruntent à la vie de la romancière.
Francis jourdain (1876-1958), élève d’Eugène Carrière, est peintre, décorateur et écrivain. Il est un intermédiaire efficace auprès d’Octave Mirbeau pour l’édition et le succès de Marie-Claire. C’est lui qui dessine les meubles de Marguerite Audoux. Avec Léon Werth, il demeurera, jusqu’à la fin l’ami fidèle de la romancière.";"Un journaliste";;Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Jean-sur-Mer;;"Collection François Escoube";"Saint-Jean-sur-Mer - Paris";;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe d’une page, sans enveloppe.
En-tête en haut à gauche (sous un dessin d’arbre imprimé, sans doute l’œuvre de Francis Jourdain) :
« LE GRAND JARDIN »
SAINT-JEAN-SUR-MER
(ALPES-MARITIMES)";"Lettre de Marguerite Audoux à un journaliste";;;106A;Inédit;;;;"Mon cher ami,
Comme vous le voyez, je suis sur la Côte d’Azur et malgré le désir que j’en ai, il m’est impossible d’accepter votre gentille invitation. Je compte rentrer en avril et je me ferai un plaisir d’aller vous voir à ce moment-là.
J’ai bien reçu la revue que vous m’avez envoyée, et j’ai lu votre article avec un grand plaisir. Je vous remercie d’avoir insisté su la différence qu’il y a entre mon livre et ceux de Philippe. Si ce pauvre cher ami était vivant, il s’amuserait beaucoup de toutes ces histoires. Quand il me disait que mon livre aurait du succès, il ne prévoyait pas que des gens diraient qu’il avait été fait par lui.
Au revoir et croyez-moi toujours votre bien sincère amie.
Marguerite Audoux
Je suis ici avec la famille Francis Jourdain.";"Impossibilité d’accepter une invitation – Report à avril (date de son retour à Paris) – Charles-Louis Philippe";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
514;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1920-02-11;;"Correction des épreuves de L'Atelier de Marie-Claire - Marcel Ray - Paul d'Aubuisson - Demande de traduction espagnole
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑255]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;263;Inédit;;;"Lettre autographe";"[Paris,] 11 février 1920
C'est Eugène qu'il s'appelle
[1]. Voilà.
Non, mon bon Valery, je ne connais pas l'adresse de Miomandre ni de Jaloux
[2]. Ces deux personnages sont si grands et si loin de la petite bonne femme que je suis !
Tu n'es pas malin dans ton genre ! Tu me dis que la petite Yvonne
[3] est à l'hôpital Cochin mais tu ne me donnes ni son nom ni sa salle. Et, naturellement, je me suis cassé le nez sur le registre du concierge qui m'a permis de lire une douzaine de noms de famille précédés d'yvonne. Ce qu'il y a des Yvonne ! S'il en est encore temps, dis‑moi si je peux être utile à cette jeune personne et donne‑lui mon adresse, je t'assure que je ferai de mon mieux pour qu'elle ne soit pas trop malheureuse.
Moi aussi je suis plongée dans les épreuves
[4]. Oh ! les salauds ! Il y a des fautes à toutes les lignes, et quelles fautes !
J'ai vu Marcel Ray. Ça m'a fait du bien de l'embrasser. Je l'aime, ce gros‑là.
Mon fils
[5] va bien. Il travaille comme un nègre pour avoir son Certificat d'études cette année. Il aura de la peine, car il fait encore beaucoup de fautes d'orthographe
[6].
Figure‑toi que j'ai reçu une demande de traduction espagnole
[7] de Mme Renée Lafont, 73, rue du Cardinal‑Lemoine. Connais‑tu
[8] ?
C'est, dit‑elle, un grand éditeur de Madrid qui la charge de cette commission. Toi qui vis en Espagne
[9], qu'en penses‑tu ? je lui ai répondu d'attendre que le bouquin soit publié ici, car il est bien certain que les gens pressés de lire
[10] et sachant le français achèteront le mien au lieu du sien, ce qui me rapportera davantage. Cet éditeur de Madrid offre mille francs. Il me semble que ce n'est pas mal.
M[arie]‑C[laire] avait été payé 400 frs
[11].
Voici deux adresses que je relève sur M[arie]‑C[laire] espagnole [sic] : Libreria de Fernando Fé, 15 Puerta del sol à Madrid ; Madrid. Tipolitografia de Luis Faure, calle de Alonso Cano 15.
Au revoir, mon cher Valery. Je t'embrasse bien affectueusement.
Marguerite
[1] Nous trouvons là une réponse à une question de Valery Larbaud dans une lettre que nous n'avons pas retrouvée. Difficile, donc, d'identifier l'
Eugène en question. Fasquelle, trop connu, est à exclure, Rouart est possible, mais plus encore Eugène Montfort ou Eugène Mineaud, de La Haie-Fouassière. C'est là en effet que réside la petite Angèle Lenoir, la protégée de la romancière, qui fait appel à la générosité de Gide et de Larbaud pour pourvoir à l'éducation de l'orpheline.
[2] Les liens entre Francis de Miomandre (pseudonyme de François Durant, 1880‑1959), qui obtient de justesse le prix Goncourt 1908 pour
Écrit sur de l'eau, et Larbaud nous sont peu connus, en dehors d'une demande de traduction que lui fait ce dernier fin 1927 pour
Xaimaca, de Ricardo Güiraldès, qui vient de s'éteindre (cette traduction, prévue en collaboration avec Mercedès Legrand, ne verra pas le jour). Le rapport avec Edmond Jaloux (1878‑1949) est moins ténu, puisque celui‑ci, avec André Germain, anima la revue
Les Écrits nouveaux, fondée en 1917, à laquelle Larbaud collabore à partir de 1920 (année où cette lettre est écrite) avec des articles et des traductions (notamment
La Loi et la Grâce, de Samuel Butler). Lorsque
Les écrits nouveaux deviennent
La Revue européenne en 1923, Larbaud et Jaloux font partie du comité directeur avec Philippe Soupault et André Germain.
[3] Personnage non identifié
[4] Les épreuves de
L'Atelier de Marie‑Claire, publié chez Fasquelle, et dont la prépublication vient de se terminer.
[5] Son petit‑neveu Paul d'Aubuisson. Voir la note
4 de la lettre 261
[6] Bon sang ne saurait mentir…
[7] Il s'agit d'une traduction de
L'Atelier.
espagnole est ajouté dans l'interligne supérieur.
[8] Renée Lafont a pignon sur rue en tant que traductrice. Elle travaille chez Flammarion, pour qui elle traduira Vicente Blasco‑Ibanez (1867‑1928) (
Ce que sera la République espagnole, 1925 ;
Sous la pluie blanche des orangers, 1928…)
[9] Après être passé à Barcelone en janvier, Larbaud est alors à Alicante (il rentrera à Paris fin avril – début mai). Il ne reviendra en Espagne que trois ans plus tard pour une tournée de conférences à Madrid et à Barcelone.
[10] de lire est ajouté dans l'interligne supérieur.
[11] Seule la traduction espagnole de
Marie‑Claire, réalisée par Carlota Remfry de Kidd, se trouve au Musée Marguerite Audoux d'Aubigny‑sur‑Nère.
";"Correction des épreuves de L'Atelie de Marie-Claire - Marcel Ray - Paul d'Aubuisson - Demande de traduction espagnole";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 10 de la partie TEXTE"
515;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922-03-30;;"Préparation du numéro spécial des Primaires consacré à la romancière - Paul d'Aubuisson - Projet d'un recueil de contes
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Voir la partie PUBLICATION";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;285;"Lettre autographe publiée dans le
Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 25 (décembre 1967), p. 49‑50.
[1] et dans Léon‑Paul Fargue – Valery Larbaud,
Correspondance (1910-1946), Texte établi, présenté et annoté par Th. Alajouanine, Gallimard, 1971, p. 282‑283
N. B. : Cette lettre est signalée dans le catalogue de l'Hôtel Drouot concernant la vente de la bibliothèque du Professeur Th. Alajouanine (« Troisième partie. éditions originales, Lettres manuscrites originales, 24 et 25 novembre 1981 »). Sont également signalées : « 12 cartes postales autographes à L. – P. Fargue ou à sa mère (de Rouen, Île‑d'Yeu, St‑Jean‑Cap‑Ferrat, Marseille, etc.) »
[1] Le Professeur Th. Alajouanine (médecin lettré qui a soigné Fargue et Larbaud, tous deux atteints d'une hémiplégie) a choisi de reproduire à chaque fois la présente lettre avec ses erreurs orthographiques suivies de
« (sic) », contrairement à la règle que nous avons adoptée.
";;;"Lettre autographe";"30 mars 1922
Mon cher Valery,
J'ai accepté ce N° spécial des
Primaires[1] comme tu me l'as conseillé. Je crois en effet que cela ne doit pas être mauvais pour la vente des bouquins
[2]. Mais, tu sais, quelle barbe ! il en faut des ceci et des cela, et encore autre chose par‑dessus le marché.
J'ai un article de Gignoux. Je ne sais encore rien pour les autres. Mais j'en voudrais bien un de toi. Me le refuseras‑tu ? J'ai dans l'idée, comme ça, que tu pourrais parler de L'Atelier de M[arie]‑C[laire], à moins que tu ne préfères M[arie]‑C[laire]. Je n'ai pas eu d'articles d'amis sur L'Atelier, ainsi tu ne craindrais pas de te rencontrer avec quelqu'un d'autre sur ce sujet.
J'en voudrais un aussi de Fargue. Si tu es en correspondance avec lui, engage‑le vivement à faire ce que je lui demande
[3].
J'essaie d'en avoir un de Romain Rolland ; je ne sais si je réussirai
[4].
Voici à peu près comment je compte composer le N° :
Préface de Mirbeau.
Gignoux, sur la couturière et ses débuts en littérature.
Romain Rolland : article sur l'enfance de l'auteur.
Larbaud sur L'Atelier.
Fargue, sur le caractère de la dame.
X sur M[arie]‑C[laire].
Guillaumin, sur Les Cahiers nivernais.
Dessins. Francis, Marquet
[6], Naudin
[7].
La curiosité de Rome
[9], que tu m'as envoyée, est bien épatante. Ce que tu peux être ressemblant, mon bon Valery ! Je te trouve seulement un peu trop sérieux et le regard un peu trop fixe. Entre nous, tu as dû avoir peur du petit oiseau qui était dans l'appareil. Tout de même, je suis bien contente de t'avoir, et je te regarde souvent. Mon Paul
[10] t'a bien reconnu. À propos de mon Paul, tu sais qu'il est apprenti
[11] orfèvre, qu'il adore son métier, et qu'il m'a déjà fait une timbale épatante, au marteau. Ce métier est presque une passion pour ce gosse. Nous en ferons quelque chose de ce garçon‑là.
Oui, je travaille, je travaille dur, même. Je voudrais publier, cet automne, un bouquin composé de « Valserine », et des contes du
Chaland[12], mais il me faut y ajouter un conte d'une cinquantaine de pages, et c'est ce conte‑là que je travaille
[13].
Au revoir, mon bon Valery.
Je t'embrasse affectueusement.
Marguerite
Si tu veux écrire aux Primaires pour les prévenir qu'ils peuvent compter sur toi pour un article, voici l'adresse :
N. Belliard, Faverolles par Ville‑en‑Tardenois
Marne.
[1] Les primaires, 3
e série, n° 8, août 1922. On comprend que la direction des
Primaires a chargé la romancière d'organiser elle‑même le numéro spécial qui lui est consacré.
[2] En particulier,
L'Atelier de Marie‑Claire, paru en 1920, et qui connaîtra un tirage plus modeste que
Marie‑Claire
[4] Comme l'indique Bernard Duchatelet ,
« ce numéro ne contient aucun article de Romain Rolland ».
[5] La formulation est quelque peu énigmatique.
[6] Albert Marquet (1875‑1947), ami de Jourdain et du groupe de Carnetin, ne participera cependant pas à ce numéro des
Primaires. N. B. : Marquet, ami de Philippe et illustrateur de
Bubu en 1904, a pu rencontrer Marguerite Audoux à cette époque.
[7] Bernard Naudin (qui, lui, participera). Voir la lettre 290
[8] Ce numéro des
Primaires se réduira, en réalité à une première partie biographique et critique avec la collaboration de Régis Gignoux (
L'Histoire d'un début), Émile Guillaumin (
à propos du Chaland de la Reine), L. Emery (
La Manière littéraire de Marguerite Audoux) et Valery Larbaud (
L'Atelier de Marie‑Claire) ; et à une seconde partie comprenant des œuvres de la romancière (contes, et esquisse du troisième roman,
De la ville au moulin, sous le titre éponyme que Marguerite Audoux projetait pour le livre,
Annette Beaubois). Les illustrations sont d'Albert André, Francis Jourdain et Bernard Naudin.
Notons qu'à la sortie de L'Atelier de Marie‑Claire, deux ans plus tôt, Jacques Rivière avait par deux fois demandé à Larbaud un article sur ce deuxième roman pour le numéro de septembre 1920 de la NRF (lettres du 4 et du 26 juillet 1920. Voir leur correspondance éditée en 2006 par Françoise Lioure aux éditions Claire Paulhan, p. 139 et 140). C'est Benjamin Crémieux qui écrira cet article pour le numéro de novembre.
[9] Il s'agit apparemment d'une photo en situation.
[10] ""Il s'agit du petit‑neveu de Marguerite Audoux, qu'elle avait élevé (M. Paul d'Aubuisson)."" [Note de Th. Alajouanine, dans le
Bulletin cité (voir à la partie PUBLICATION]
[11] apprenti surmonte le mot
ouvrier rayé. [Note de Th. Alajouanine]
[12] Le Chaland de la Reine
[13] ""Ce recueil de contes paraîtra sous le titre La Fiancée, et contient seize contes (mars 1932)."" [Note de Th. Alajouanine]
";"Préparation du numéro spécial des Primaires consacré à la romancière - Paul d'Aubuisson - Projet d'un recueil de contes";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 11 de la partie TEXTE"
516;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922-04-28;;"Préparation du numéro spécial des Primaires consacré à la romancière";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;Paris;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑238]";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;287;;;;"Lettre autographe";"[Paris,] 28 avril 1922
Mon cher Valery,
J'écris à tout hasard chez toi, c'est‑à‑dire à Paris, avec l'espoir que ma lettre te parviendra quand même. Fargue me dit bien que tu es à Gênes, mais où
[1] ?
Voici : Le directeur des
Primaires voudrait savoir le plus tôt possible lequel de mes deux bouquins,
Marie‑Claire ou
L'Atelier de Marie‑Claire, aura les honneurs de ton article
[2], afin, dit‑il, qu'il puisse confier, sans retard, la critique de l'autre à quelqu'un de sa connaissance. Aussi je te serais reconnaissante de lui écrire directement : M. Camille Belliard, à Faverolles, par Ville‑en‑Tardenois, Marne.
Il paraît que nous n'avons plus de temps à perdre pour ce n° spécial et qu'il faut que tout soit prêt pour donner à
[3] l'éditeur dans les premiers jours de juin
[4].
Fargue, sur ma demande et sur ton conseil, est bien décidé à faire un article
[5]. Quelle joie j'en aurai !
Je te rappelle que Gignoux prend l'article de tête, et Guillaumin Le Chaland de la Reine.
Dans l'espoir de te revoir bientôt, je t'embrasse déjà.
Marguerite
[1] Larbaud est effectivement à Gênes à cette période.
« Ce nouveau séjour en Italie de V[alery] L[arbaud] va de janvier à fin août 1922. Il séjourne au début à Gênes et à Bordighera ; il y revient du début d'avril à la mi‑mai […]. C'est à Gênes qu'il connut Maria Angela Nebbia qui devint Mme Larbaud. » [Correspondance Fargue‑Larbaud, p. 360‑361, note
1 (du Professeur Th. Alajouanine) de la lettre 261 du 8 avril 1922]. Voir aussi Larbaud (Valery),
Œuvres, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, édition de G. Jean‑Aubry et Robert Mallet, 1958, p. 11 (biographie) où il est précisé, pour l'année 1922, que Larbaud quitte Rome pour Gênes le 2 avril. Voir, encore, sur cette période génoise et le coup de foudre qui lie indissolublement Larbaud à cette femme que la loi italienne empêche de divorcer : Mousli (Béatrice),
Valery Larbaud, Flammarion, 1998, p. 321‑325
[2] L'on sait que l'article portera sur
L'Atelier de Marie‑Claire.
[3] donner à a été ajouté dans l'interligne supérieur (bien que la première construction fût préférable).
[4] Ce numéro spécial paraîtra en août.
";"Préparation du numéro spécial des Primaires consacré à la romancière";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 3 de la partie TEXTE"
517;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922-05-23;;"Remerciements pour l'article - Atermoiement de Fargue";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑237]";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;289;Inédit;;;"Lettre autographe";"Paris, le 23 mai 1922
Mon bon Valery,
J'ai bien reçu ton article
[1], et je te remercie. Lorsque tu seras ici, je t'embrasserai fort, très fort pour ta peine, mais en attendant je te dis seulement que je suis contente.
Ce cochon de Fargue, que j'aime pourtant plus qu'un frère (mets comme une sœur, si tu veux), ne m'a pas encore donné l'article promis
[2]. Je vais encore le lui réclamer aujourd'hui, mais s'il ne me le donne pas pour la fin du mois, c'est fichu.
Je ne l'en aimerai pas moins pour cela, comme tu t'en doutes.
Au revoir et à bientôt.
Je t'embrasse affectueusement.
Marguerite Audoux
Besson aussi est content de toi.
[1] Voir la note 8 de la lettre 285 (il s'agit de l'article sur L'Atelier de Marie‑Claire pour Les Primaires). Voir aussi à la partie DESCRIPTION de la présente lettre
[2] Il ne l'écrira pas.
";"Remerciements pour l'article - Atermoiement de Fargue";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
518;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1909-08;;"Nouvelles de son entorse, allusion à certains membres du groupe de Carnetin (Francis Jourdain, Michel Yell, Marcel Ray)";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - 340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170";;Coutevroult;" Valery Larbaud
Florence Villa
Stafford road
Weston‑super‑mare
(Somerset)
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑234]. Lettre autographe inédite";Coutevroult;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";"Valery Larbaud, Flammarion, 1998, p. 155) :
« Larbaud, qui n'avait eu que peu de temps pour fréquenter les amis de Philippe, découvre en ce début de 1910 la «famille» que l'auteur de Bubu a laissée derrière lui. La première à lui écrire dès les premiers jours de janvier 1910 est Marguerite Audoux. Elle est en possession de lettres que Larbaud a expédiées à son ami, ainsi que d'une photographie et du précieux exemplaire de Barnabooth. La rencontre aura lieu dans l'appartement de Marguerite Audoux, au 10 de la rue Léopold‑Robert, près de Montparnasse. »
La « rencontre » se fait en réalité un an et demi plus tôt, puisque Larbaud écrit à Ray, le 19 mai 1908 :
« J'ai dîné 2 fois avec Philippe. J'ai dîné avec lui et Mme Audoux, l'auteur de ces Mémoires dont Ph[ilippe]
m'avait prêté le Ms cet hiver, à l'avenue Friedland [1]. »
[Valery Larbaud – Marcel Ray,
Correspondance (1899‑1937), Introduction et notes de françoise Lioure, Gallimard, 1979, tome premier, p. 265].
[1] Effectivement, dans une lettre à Marcel Ray, écrite au 8 de l'avenue Friedland le 15 janvier 1908, Larbaud écrivait : « J'ai vu Philippe samedi dernier [le 11]. Je lui ai rendu le Ms de Mme Audoux (c'est le nom de l'auteur). » [Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance (1899‑1937), Introduction et notes de françoise Lioure, Gallimard, 1979, tome premier, p. 244].
";;7;;;;"Lettre autographe inédite adressée à :
Valery Larbaud
Florence Villa
Stafford road
Weston‑super‑mare
(Somerset)
";"[Coutevroult] Mardi matin [Août 1909]
Mon cher Valery,
J'espère que vous êtes en bonne santé, et que vous vous promenez dans des jardins tout fleuris
[1] comme ceux que je vois de la fenêtre de l'atelier de Francis
[2]. Mon pied va mieux
[3] et je peux maintenant descendre en allant doucement. Tout le monde ici va bien et Francis et Agathe
[4] me chargent de vous dire des paroles d'amitié.
J'ai reçu une lettre de Michel
[5] qui m'apprend qu'il a aussi attrapé une entorse cette semaine. Marcel Ray m'a écrit
[6] (à vous aussi sans doute). Ils vont bien et ont fait un bon voyage
[7].
Au revoir, mon cher Valery. Vous nous ferez plaisir en donnant ici de vos nouvelles.
Je reste chez Francis jusqu'à samedi.
Bien affectueusement.
Marguerite Audoux
[1] Larbaud est alors en Angleterre. Voir Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance (1899‑1937), Introduction et notes de Françoise Lioure, Gallimard, 1979, tome premier, p. 298‑299 (lettre de Valery Larbaud à Marcel Ray du 4 août 1909) et p. 302‑303 (lettre de Valery Larbaud à Marcel Ray du 13 septembre 1909). Dans la seconde lettre, Larbaud est à Londres ; dans la première, il écrit : « Je suis ici pour un mois, dans un cottage que j'ai loué meublé » (p. 299), indication qui nous permet de déterminer le mois, et la destination de la présente lettre.
[2] Marguerite Audoux passe quelques semaines dans la propriété de Francis Jourdain (où se trouve son atelier) à Coutevroult, en Seine‑et‑Marne (non loin de Carnetin, où le groupe d'écrivains se réunit de 1904 à 1907).
[3] Sans doute Marguerite Audoux s'est‑elle fait une entorse, d'après les lignes qui suivent.
[4] La femme de Jourdain.
[5] Michel Yell. Au-delà de cette lettre 7, les occurrences nombreuses de ce prénom sans patronyme renverront invariablement au même, et nous ne l'indiquerons plus en note, sauf si le nom n'a pas été cité depuis longtemps. Le même principe sera appliqué pour les prénoms récurrents qui désignent les familiers [Francis (Jourdain), Louise (Dugué), Paul (d'Aubuisson), etc.].
[6] Les deux seules lettres de Ray à Marguerite Audoux dont nous ayons connaissance sont de 1911 et de 1926 (lettres 128 et 320).
[7] Ray est parti avec sa femme pour Munich [Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance (1899‑1937), introduction et notes de Françoise Lioure, Gallimard, 1979, tome premier, p. 300‑301 et 303‑305].
";"Nouvelles de chez Francis Jourdain, à Coutrevoult";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
519;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-03;;"Projet de déjeuner chez Gignoux - Emma Mc Kenty";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy de Vichy [A‑241]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;26;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris] Jeudi soir [mars-avril 1910]
Mon cher Valery,
Je suis très contente d'aller demain vendredi déjeuner chez Gignoux, surtout pour voir la tête de Van Dongen. J'espère que les «jeunes gens
[1]», comme m'a dit l'autre jour Adelphine
[2], y seront aussi et que la table de Régis sera assez grande pour nous tous.
J'ai reçu une lettre du Lampadaire et je lui ai répondu aussitôt des gentillesses qui n'étaient pas piquées des vers.
À demain. Je vous embrasse bien affectueusement et vous prie de faire mes amitiés à Madame Ray
[3] que je ne verrai pas ce soir.
Marguerite Audoux
[1] Les membres du groupe de Carnetin et autres amis.
[2] La bonne de Larbaud. Voir la lettre 27.
[3] L'épouse de Marcel Ray.
";"Projet de déjeuner chez Gignoux, où sera Van Dongen ; échange de lettres peu aimables avec Emma Mc Kenty";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
520;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-04-16;;"Questions domestiques - Dessin de Charles Guérin - Épreuves de Rouché - Nouvelles de l'entourage";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Coutevroult;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy de Vichy [A‑218]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";"Sur les lettres du ""Lampadaire"" (Emma Mc Kenty) :
Le 18 avril, Valery Larbaud écrit à Marcel Ray que Gide lui a envoyé un paquet de lettres, parmi lesquelles :
« Un paquet de déjections de Mme Mac Kenty, adressées à Gide qu'elle appelle Cher Maître. Trente ou quarante pages en tout. Je renonce à analyser ce fatras ; cependant il faut citer certaines choses : «Louis m'a toujours dit : Marguerite a le fond méchant, c'est ce qui lui donne un cœur aussi sec… Louis et moi nous nous sommes aimés la main dans la main, purement comme des anges. – D'ailleurs à la mort de Louis Marguerite a été la première à me dire : Louis vous a estimée jusqu'à la fin. – Louis m'a recommandé Marguerite. Elle a fait chez moi des journées bourgeoises et je l'ai, à cause de lui, non pas traitée en ouvrière mais en amie.» ‑ Suivent des menaces de poursuite en diffamation ; elle a montré à son avocat les lettres de Marguerite ; mais avant d'avoir recours à la justice elle compte sur l'arbitrage de l'auteur lumineux de La Porte étroite… «De mon côté je ferai tout pour que l'apaisement ait lieu, mais je ne puis souffrir que, sans motif, Marguerite s'en prenne à mon honneur. Nous ne sommes pas du même monde, elle ne connaît pas la valeur de ceci : l'honneur d'une femme ! Elle a été la compagne des cafés, du plaisir de quelques jeunes gens et c'est tout.»
Gide n'a rien répondu et ne répondra rien. Il me recommande la plus grande prudence dans mes relations avec Mme Philippe ; mais voici que j'ai déjà enfreint cette recommandation en écrivant à Cérilly une lettre beaucoup moins diplomatique que celle de Gide.[1] »
Les deux lettres citées sont à présent à la Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy ([Gi‑Mac 3] et [Gi‑Mac 4]). Quant au courrier de Larbaud à Mme Philippe mentionné ici, nous n'en avons pour l'heure aucune trace. La seule lettre que nous ayons trouvée à Vichy ([Lar.1146]), du 14 septembre 1911, concerne l'inauguration à Cérilly du buste sculpté par Bourdelle, le 25, à laquelle « [m]alheureusement ni Marcel Ray, ni Mme Audoux, ni Francis Jourdain ne pourront venir. »
[1] Correspondance Larbaud – Ray, Gallimard, tome deuxième, p. 32‑33.
";;27;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Coutevroult] Vendredi [16 avril 1910
[1]]
Mon cher Valery,
J'ai bien reçu votre lettre et le paquet de
Nouvelles[2], et je vous remercie. Tout le monde va bien ici, même moi. J'ai mis mon soulier de marche et je suis allée jusqu'à la rue Friant
[3]. J'ai payé 112 francs plus 10 fr. de denier à Dieu
[4] comme c'est l'usage. Il me reste donc 78 fr. Soyez assez gentil de me dire si je dois acheter du linge avec ce qui reste, par exemple, deux paires de draps, une nappe et douze serviettes, quelques couverts. Enfin ce que vous voudrez.
Je rentrerai à Paris lundi et je m'occuperai aussitôt de cela. Dites‑moi aussi, mon cher Valery, si vous avez conservé Adelphine, ou si vous vous contenterez de Vitali
[5] pour le temps que vous resterez à Paris
[6].
Si des circonstances que nous n'avons pas prévues vous empêchaient de rester à Paris comme vous en aviez l'intention, dites‑le moi. Pour moi, je ne sais pas encore quand je partirai dans le Midi ni si je pourrai y aller. C'est toujours un projet en l'air
[7].
Je n'ai pas reçu le dessin de Guérin
[8] dont vous me parlez. Mais je dois vous gronder tout en vous remerciant d'avoir pensé à moi dans ce sens. Je n'ai pas reçu les épreuves de Rouché. Je n'ai pas reçu de lettre de Paul Reboux
[9]. Je ne sais pas comment tout cela finira. Je me laisse vivre pour l'instant sans trop de soucis. Je m'occuperai de ces choses la semaine prochaine quand je serai solide sur mon pied.
Werth va bien. Fargue est toujours très enrhumé et Michel s'ennuie bien.
Jeanne [Gignoux] est décidément enceinte. Madame Philippe m'a de plus en plus dans le nez, et le Lampadaire écrase Gide de lettres
[10].
Au revoir, mon cher Valery.
Je vous embrasse affectueusement.
Marguerite Audoux
[1] « été 1910 », indiqué par la Médiathèque, n'est pas possible, puisque Marguerite Audoux écrit qu'elle n'a « pas reçu les épreuves de Rouché », c'est‑à‑dire celles de Marie‑Claire dont la prépublication commencera le 10 mai 1910. Comme elle est absente de Paris, et que Larbaud écrit à Marcel Ray le 15 avril 1910 (c'est‑à‑dire un jeudi) que « Marguerite va mieux, mais ne quittera la maison de Francis que samedi » (leur Correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 30), le vendredi indiqué sur la présente lettre est à l'évidence le 16, et le lieu de repos Coutevroult.
[2] Il pourrait s'agir de celles de la romancière, ou encore de celles de Larbaud lui‑même, dont « Dolly », composée en mai 1909 et intégrée plus tard à Enfantines. Mais les nouvelles mentionnées peuvent aussi être d'un autre auteur.
[3] Marguerite Audoux est chargée par Larbaud de lui trouver un appartement et d'être, en quelque sorte, son intendante pour quelque temps. Certaines adresses évoquées par la couturière des lettres (rue Friant dans la présente lettre, rue Leverrier dans la lettre 29) et même par Larbaud [qui écrit à Ray : « [J]'ai loué, à partir du 15 avril [1910] un petit appartement, 4 rue Brown Séquard, que je meuble moi‑même. C'est Marguerite Audoux qui s'occupe de cela, infatigablement. » (Leur correspondance, Op. cit., tome deuxième, p. 25)] ne seront sans doute que des projets, puisque les deux appartements que la romancière arrête et où son ami habitera sont la rue Eugène‑Manuel, puis, selon Béatrice Mousli en juillet 1910 [mais même fin juin (voir la correspondance Ray‑Larbaud, Ibid., p. 43)], le 152 du boulevard du Montparnasse, que le romancier quittera fin 1912 pour le 10, rue Octave‑Feuillet [Voir Mousli, Béatrice, Valery Larbaud, Flammarion, 1998, p. 155].
[4] À l'époque, le denier à Dieu est la somme, généralement très modique, donnée en signe d'engagement dans des conventions verbales faites avec le concierge de l'immeuble où l'appartement est loué.
[5] Voisine et amie de Marguerite Audoux, Vitali, qui pourrait donc remplacer Adelphine (voir la lettre 26), gagne sa vie en se plaçant comme domestique.
[6] Comme l'atteste sa correspondance avec Marcel Ray, Larbaud, à cette époque, comme d'ailleurs aux autres, a des projets de voyages (en l'occurrence en Angleterre).
[7] En effet, Marguerite Audoux, dont on comprend qu'elle est très prise par la parution de Marie‑Claire, n'ira pas, cette année 1910, dans le Midi. On la retrouve en juillet en Bretagne avec Michel Yell (voir les lettres 43 et suivantes) puis, après un passage à Paris, en août dans le Jura, chez George Besson, qui dirigera en 1912 Les Cahiers d'aujourd'hui (lettre 54).
[8] Le peintre Charles Guérin.
[9] Paul Reboux (1877‑1963) est surtout connu pour ses pastiches composés avec la complicité de Charles Müller de 1908 à 1913. Mais il s'essaya aussi, parmi tous les moyens d'expression auxquels il toucha, à la critique littéraire. Sans doute Larbaud a‑t‑il contacté Reboux pour la promotion de Marie‑Claire. Nous n'avons cependant, pour l'heure, trouvé aucun article de ce dernier sur Marguerite Audoux.
[10] Voir, infra, la partie ""notes""
";"Sur la tenue de l'appartement de Larbaud, un dessin de Charles Guérin et les épreuves de Marie-Claire pour La Grande Revue, non reçues; nouvelles de leurs relations (Werth, Fargue, Yell, Jeanne Gignoux, Madame Philippe, Emma Mc Kenty, Gide)";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
521;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-04-23;;"Recherche, par Marguerite Audoux, d'un appartement pour le romancier
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy de Vichy [A‑243]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;29;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris,] samedi [23 avril 1910
[1]]
Mon cher Valery,
Je commence par vous dire que mon pied est tout à fait guéri et que j'en ai profité pour vous trouver un autre logement. Marcel Ray m'avait fichu le trac en me disant que vous étiez exposé à être assassiné dans Montrouge
[2]. Voici ce que j'ai trouvé rue Leverrier
[3], à deux pas de chez moi : un petit appartement au deuxième sur la cour, 3 petites pièces, mais logeables. Chambre à coucher
[4] avec cheminée et placard. Salle à manger avec cheminée. Une troisième pièce donnant sur une autre cour, pouvant
[5] faire une chambre de bonne ou un grand cabinet de toilette. Les trois pièces indépendantes et se donnant tout de même la main. Cuisine claire. Cabinet d'aisance clair avec tout‑à‑l'égout. Entrée assez grande. Maison dans le genre de la mienne et concierge aimable. Tout cela pour quatre cent quatre‑vingts francs
[6].
J'ai obtenu de la concierge qu'elle m'attende jusqu'à mardi pour lui donner la réponse. Voyez, mon cher Valery, si cela vous convient. J'en serai quitte pour donner congé de votre appartement de la rue Friant et au 15 juillet vous entreriez
[7] (
ou vous n'entreriez pas) dans votre nouvel appartement
[8]. C'est‑à‑dire que je m'occuperais de votre déménagement puisque vous ne serez pas à Paris à cette époque.
Je n'ai pas encore acheté votre linge. J'ai tout le temps puisque vous ne venez pas avant le 15 mai.
Je vous envoie par la même occasion les papiers ci‑joints que votre marchand de meubles avait adressés chez vous
[9].
Comment allez‑vous ? J'ai reçu des cartes postales de Marcel Ray
[10]. J'ai reçu aussi la photo que vous aviez commandée chez Druet
[11] et je vous remercie.
Marie‑Claire passera le 10 mai à
La Grande Revue[12]. Je n'ai pas encore les épreuves.
Francis et Agathe sont partis pour Coutevroult. Werth est enchanté de Mirbeau qui l'a recommandé à
Paris‑Journal pour deux chroniques par mois
[13]. J'ai envoyé ce matin à Madame Philippe les livres qu'elle réclamait, et je lui ai écrit une gentille petite lettre comme si je ne savais pas qu'elle a une dent contre moi.
Je n'ai plus de nouvelles du Lampadaire.
Répondez‑moi de suite au sujet du logement, mon cher Valery, car je crois qu'il serait difficile de trouver mieux pour ce prix‑là.
Si vous vous décidiez tout à coup à mettre 6 ou 7 cents francs,
[14] je vous trouverais sans doute cela aussi facilement car en ce moment il y a des logements à louer de tous côtés.
Je vous embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux
[1] C'est l'évocation des livres renvoyés « ce matin » à Mme Philippe et celle de la lettre faussement innocente que Marguerite Audoux lui joint qui nous permettent de dater précisément la présente lettre (datation confirmée par la seule mention de « samedi »). Pour le détail de la petite histoire des livres renvoyés, voir la lettre 30.
[2] L'appartement que Marguerite Audoux a trouvé rue Friant (et dont il sera donné congé sans que Larbaud y ait emménagé) jouxte Montrouge.
[3] La rue Leverrier se trouve entre la rue d'Assas et le boulevard du Montparnasse, effectivement à deux ou trois cents mètres de la rue Léopold‑Robert.
[4] à coucher est ajouté dans l'interligne supérieur.
[5] pouvant est précédé de moins grande.
[6] 1850 euros de 2018 (loyer annuel)
[8] L'on sait que Larbaud emménagera au début de l'été au 152 du boulevard du Montparnasse.
[9] Sans doute des traites, puisque Larbaud confie à Ray que, « [g]râce à une recommandation de Francis Jourdain » (qui lui‑même dessine des meubles, dont plus tard ceux de Marguerite Audoux), il achète une partie de son mobilier à crédit. (Correspondance Larbaud – Ray, Gallimard, tome deuxième, p. 25).
[10] Nous n'avons pas trouvé cette partie de la correspondance.
[11] Valery Larbaud, tout comme Rodin, est client du célèbre photographe Eugène Druet (1866‑1916).
[12] Pour la première des trois livraisons (voir la note 1 de la lettre 18)
[13] On retrouvera bien la signature de Werth dans Paris‑Journal, ainsi que dans Gil Blas (voir la lettre 198), La Grande Revue, Les Cahiers d'aujourd'hui, puis plus tard L'Intransigeant, Le Populaire, Maintenant… De 1925 à 1940, l'écrivain exercera à plein temps la profession de journaliste (en tant que chroniqueur judiciaire, commentateur sportif pour le Tour de France, critique d'art, de littérature et de cinéma, reporter en Cochinchine, …) En 1945, il rendra compte du procès Pétain dans les colonnes du quotidien Résistance.
Voir Heuré (Gilles), L'Insoumis Léon Werth (1878‑1955), Viviane Hamy, 2006, et plus particulièrement, à propos du procès Pétain, les p. 284‑287. Voir aussi Werth (Léon), Impressions d'audience, Le Procès Pétain, présenté et annoté par Christophe Kantcheff, Viviane Hamy, 1995
[14] Entre 2315 et 2700 euros de 2018
";"Recherche d'un appartement, par Marguerite Audoux, pour le romancier";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Premier paragraphe :
- un à coucher ajouté
- moins grande rayé avant pouvant"
522;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-05-27;;"Santés - Francis Jourdain - Appartement de Larbaud - Mort de Jules Renard - Besson - Élie Faure - Gide - Corrections - Contes - Copeau et Rouché - Charles-Louis Philippe";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy de Vichy [A‑214]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;34;;;;"Lettre autographe inédite.
";"[Paris,] Vendredi soir
[27 mai 1910[1]]
Mon cher Valery,
Enfin me voilà un peu moins abrutie et j'en profite pour vous demander si le mieux continue chez vous
[2]. Je l'espère mais je serai contente si vous me l'écrivez de votre belle écriture ronde. Moi j'ai eu très mal aux yeux ces jours-ci. Si mal que je ne pouvais rien faire de bon. Cela va un peu mieux aujourd'hui. C'est le quatrième jour, et sans doute le dernier, comme chaque fois que ce mal me prend.
Ce pauvre Régis
[3] s'est cassé deux (attendez que je regarde dans le dictionnaire)
Métacarpe, c'est‑à‑dire deux petits os du métacarpe
[4]. Sa main est dans le plâtre et dans quinze jours ou trois semaines il n'y paraîtra plus, mais cela l'a bien fait souffrir pour commencer. Jeanne
[Gignoux] doit revenir de l'Île‑d'Yeu demain.
J'ai déjeuné aujourd'hui chez Besson
[5] avec Élie Faure. Il est vraiment sympathique et intelligent, et je pense seulement maintenant à ce que nous avait dit Marcel
[6], mais auprès de lui il n'est pas possible que l'on pense à ça.
Gide vient de m'écrire
[7]. Je suis en correspondance suivie avec lui, à cause de mes épreuves qu'il m'a corrigées, après moi. Vous pensez, mon cher Valery, que quand Rouché m'a envoyé mes épreuves
[8], j'étais bien embêtée. Je suis allée tout naturellement trouver Gide qui m'a montré les signes à faire
[9] et je m'en suis très bien tirée. Et quand Fasquelle m'a envoyé le bouquin
[10] j'ai fait de même et Gide s'est chargé de les fignoler. Du reste Fasquelle m'avait dit qu'il n'y avait que Gide, à défaut de vous
[11], qui était capable de corriger cela. Si vous l'aviez vu balancer sa grosse lèvre de nègre pour dire : « Un garçon intelligent, Gide. »
Je me suis décidée à aller voir Charles Morice. Il m'a déjà passé « L'Oiseau rare », et il va me passer « Au feu ! »
[12]. Ces jours‑ci il m'a demandé d'autres nouvelles, mais je lui
[ai][13] dit que je n'aimais pas faire cela. Cependant je lui passerai bientôt « Le Fantôme » que
Le Journal a dans ses cartons et qu'il menace de garder éternellement
[14].
Je ne sais pas ce qu'il y a eu entre Copeau et Rouché. Je crois qu'ils sont rapapillotés[
15]. J'ai cru comprendre cela dans les paroles que Gide m'a dites mais je n'ai pas osé le questionner directement. Vous allez sans doute recevoir
La Petite Ville de Philippe
[16]. Vous savez sans doute aussi que Jules Renard est mort
[17]. Quelle année, mon pauvre Valery ! On n'ose plus vivre à voir les autres s'en aller comme ça. Surtout soignez‑vous bien. Vous m'avez fait une peur avec votre maladie. Je ne me souviens pas si je vous ai parlé de l'appartement de la rue Friant
[18]. J'ai donné congé et j'attends la signature du gérant. Je ne serai sans doute pas à Paris à l'époque de votre déménagement mais cela n'a aucune importance. Avant de partir je m'entendrai avec un déménageur pour faire enlever les meubles pour le 15 juillet et quand je reviendrai je commencerai votre petite installation. Votre nouvelle concierge est tout plein drôle. Elle est bossue et presque naine mais elle a des yeux de flamme et un air qui vous plaira. Tout de suite, elle doit être un peu la mère de ses locataires.
Je pars demain avec Werth et les Besson chez Francis. J'y resterai toute la semaine. Si vous avez à m'écrire, voici l'adresse : à Coutevroult, par Couilly, Seine‑et‑Marne.
J'espère vous envoyer une photo qui vous amusera. C'est Besson qui l'a faite. Cela s'appelle : Hommage à Marguerite Audoux.
Michel s'est bien inquiété de vous. Si cela ne vous ennuie pas, écrivez‑lui. Il sera bien content. Vitali
[19] a une place où elle ne restera sans doute pas, mais en attendant mieux elle est tout de même contente.
Werth n'a encore passé qu'une
Chronique[20] mais il a de l'espoir et cela ne va pas trop mal.
Allons, au revoir, mon cher Valery.
Je vous embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux
P. S. Régis vous écrira aussitôt qu'il ira mieux.
[1] Seule date possible pour un vendredi : Jules Renard, dont la mort est évoquée, s'est éteint le 22. D'autre part, « Au Feu ! » (conte qui fera partie de La Fiancée) va paraître le 1er juin dans Paris‑Journal.
[2] Une lettre, supposée de mai 1910, de Marcel Ray à Valery Larbaud commence ainsi : « Je reçois une lettre de Madame Larbaud qui me dit que vous êtes malade, avec une sorte de grippe qui vous tient au lit. » et se termine par ce P. S. : « Suzanne [Ray] écrit ce soir à Marguerite Audoux pour des histoires de robes ; je la prie de faire savoir à Marguerite que vous êtes souffrant. » [Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance 1899 – 1937, tome II (1910 – 1920), p. 37].
[4] Nous reproduisons évidemment telle quelle cette écriture « en direct ».
[6] Marcel Ray. L'allusion nous échappe.
[7] Nous n'avons pas connaissance de cette lettre. Voir la lettre 40, de Marguerite Audoux à André Gide, où elle lui fait part de ses hésitations à propos du texte de Marie‑Claire.
[8] Dans la seconde quinzaine d'avril, au vu des lettres 27 et 31 (dans la première, du 16 avril, à Larbaud, Marguerite Audoux n'a pas reçu les fameuses épreuves ; et dans la seconde, du 29 avril, à Rouché, elle les lui « rapporte corrigées »).
[9] Il s'agit des signes conventionnels destinés aux imprimeurs pour les corrections typographiques.
[10] Les épreuves pour la parution en volume de Marie‑Claire.
[11] à défaut de vous est ajouté dans l'interligne supérieur.
[12] Il s'agit de deux contes de Marguerite Audoux, dont Morice a favorisé la parution dans Paris‑Journal (il en est alors le directeur). « L'Oiseau rare » vient en effet de paraître dans le numéro du 10 mai 1910, et « Au feu ! » paraîtra dans celui du 1er juin. Ces deux contes, ainsi que « Le Fantôme », figureront dans La Fiancée.
[13] L'auxiliaire manque entre les deux pages.
[14] Ce conte paraîtra dans les mêmes conditions le 24 juin suivant.
[15] Jacques Rouché est le fondateur et le directeur du théâtre des Arts de 1910 à 1913. C'est dans ce cadre que Copeau joue son adaptation des Frères Kamarazov. On voit donc quels sont les liens qui unissent les deux hommes, et, partant, les brouilles qui les peuvent diviser…
[16] Dans la petite ville paraîtra le 20 juin chez Fasquelle.
[18] Voir la note 3 de la lettre 27.
[19] Voir la note 5 de la lettre 27.
[20] Nous ne saurions dire pour quel journal ou quelle revue la chronique en question, dont ni la date ni le sujet ne sont précisés, a été rédigée. Voir la note 13 de la lettre 29.
";"Nouvelles des santés, des amis (Besson, George ; Faure, Élie), Gide et les corrections de Marie-Claire, publication des contes, La Petite Ville de Philippe, départ avec Werth et les Besson chez Francis, chronique de Werth";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"à défaut de vous est ajouté dans un interligne supérieur.
L'auxiliaire manque entre les deux pages."
523;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-06;;"Venue de Marcel Ray à Paris - Nouvelles des amis - Préface de Marie-Claire - Traduction du roman - Fermina Marquez - Projets de Bretagne";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Coutevroult;Vichy;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑244]";Angleterre;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";"Préface de marie-claire
« Francis Jourdain, un soir, me confia la vie douloureuse d'une femme dont il était le grand ami.
Couturière, toujours malade, très pauvre, quelquefois sans pain, elle s'appelait Marguerite Audoux. Malgré tout son courage, ne pouvant plus travailler, ni lire, car elle souffrait cruellement des yeux, elle écrivait.
Elle écrivait non avec l'espoir de publier ses œuvres, mais pour ne point trop penser à sa misère, pour amuser sa solitude, et comme pour lui tenir compagnie, et aussi, je pense, parce qu'elle aimait écrire.
Il connaissait d'elle une œuvre, Marie-Claire, qui lui paraissait très belle. Il me demanda de la lire. J'aime le goût de Francis Jourdain, et j'en fais grand cas. Sa tournure d'esprit, sa sensibilité me contentent infiniment… En me remettant le manuscrit, il ajouta :
- Notre cher Philippe admirait beaucoup ça… Il eût bien voulu que ce livre fût publié. Mais que pouvait-il pour les autres, lui qui ne pouvait rien pour lui ?…
Je suis convaincu que les bons livres ont une puissance indestructible... De si loin qu'ils arrivent, ou si enfouis qu'ils soient dans les misères ignorées d'une maison d'ouvrier, ils se révèlent toujours… Certes, on les déteste… On les nie et on les insulte… Qu'est-ce que cela fait ? Ils sont plus forts que tout et que tout le monde.
Et la preuve, c'est que Marie-Claire paraît, aujourd'hui, en volume, chez Fasquelle.
Il m'est doux de parler de ce livre admirable, et je voudrais, dans la foi de mon âme, y intéresser tous ceux qui aiment encore la lecture. Comme moi-même, ils y goûteront des joies rares, ils y sentiront une émotion nouvelle et très forte.
Marie-Claire est une œuvre d'un grand goût. Sa simplicité, sa vérité, son élégance d'esprit, sa profondeur, sa nouveauté sont impressionnantes. Tout y est à sa place, les choses, les paysages, les gens. Ils sont marqués, dessinés d'un trait, du trait qu'il faut pour les rendre vivants et inoubliables. On n'en souhaite jamais un autre, tant celui-ci est juste, pittoresque, coloré, à son plan. Ce qui nous étonne surtout, ce qui nous subjugue, c'est la force de l'action intérieure, et c'est toute la lumière douce et chantante qui se lève sur ce livre, comme le soleil sur un beau matin d'été. Et l'on sent bien souvent passer la phrase des grands écrivains : un son que nous n'entendons plus, presque jamais plus, et où notre esprit s'émerveille.
Et voilà le miracle :
Marguerite Audoux n'était pas une « déclassée intellectuelle », c'était bien la petite couturière qui, tantôt, fait des journées bourgeoises, pour gagner trois francs, tantôt travaille chez elle, dans une chambre si exiguë qu'il faut déplacer le mannequin pour atteindre la machine à coudre.
Elle a raconté comment, lorsque en sa jeunesse elle gardait les moutons dans une ferme de Sologne, la découverte, dans un grenier, d'un vieux bouquin, lui révéla le monde des histoires. Depuis ce jour-là, avec une passion grandissante, elle lut tout ce qui lui tombait sous la main, feuilletons, vieux almanachs, etc. Et elle fut prise du désir vague, informulé, d'écrire un jour, elle aussi, des histoires. Et ce désir se réalisa, le jour où le médecin, consulté à l'Hôtel-Dieu, lui interdit de coudre, sous peine de devenir aveugle.
Des journalistes ont imaginé que Marguerite Audoux s'écria alors : « Puisque je ne peux plus coudre un corsage, je vais faire un livre. »
Cette légende, capable de satisfaire, à la fois, le goût qu'ont les bourgeois pour l'extraordinaire et le mépris qu'ils ont de la littérature, est fausse et absurde.
Chez l'auteur de Marie-Claire, le goût de la littérature n'est pas distinct de la curiosité supérieure de la vie, et ce qu'elle s'amusa à noter, ce fut, tout simplement, le spectacle de la vie quotidienne, mais encore plus ce qu'elle imaginait, ce qu'elle devinait de l'existence des gens rencontrés. Déjà, ses dons d'intuition égalaient ses facultés d'observation… Elle ne parlait jamais à quiconque de cette « manie » de griffonner, et brûlait ses bouts de papier, qu'elle croyait ne pouvoir intéresser personne.
Il fallut que le hasard la conduisît dans un milieu où fréquentaient quelques jeunes artistes, pour qu'elle se rendît compte combien les séduisait, combien les empoignait son don du récit. Charles-Louis Philippe l'encouragea particulièrement, mais jamais il ne lui donna de conseils. Adressés à une femme dont la sensibilité était si éduquée déjà, la volonté si arrêtée, le tempérament si affirmé, il les sentait encore plus inutiles que dangereux.
À notre époque, tous les gens cultivés, et ceux qui croient l'être, se soucient fort de retour à la tradition et parlent de s'imposer une forte discipline… N'est-il pas délicieux que ce soit une ouvrière, ignorant l'orthographe, qui retrouve, ou plutôt qui invente ces grandes qualités de sobriété, de goût, d'évocation, auxquelles l'expérience et la volonté n'arrivent jamais seules ?
La volonté, d'ailleurs, ne fait pas défaut à Marguerite Audoux, et quant à l'expérience, ce qui lui en tient lieu, c'est ce sens inné de la langue qui lui permet non pas d'écrire comme une somnambule, mais de travailler sa phrase, de l'équilibrer, de la simplifier, en vue d'un rythme dont elle n'a pas appris à connaître les lois, mais dont elle a, dans son sûr génie, une merveilleuse et mystérieuse conscience.
Elle est douée d'imagination, mais entendons-nous, d'une imagination noble, ardente et magnifique, qui n'est pas celle des jeunes femmes qui rêvent et des romanciers qui combinent. Elle n'est ni à côté ni au-delà de la vie ; elle semble seulement prolonger les faits observés, et les rendre plus clairs. Si j'étais critique, ou, à Dieu ne plaise, psychologue, j'appellerais cette imagination une imagination déductive. Mais je ne me hasarde pas sur ce terrain périlleux.
Lisez Marie-Claire… Et quand vous l'aurez lue, sans vouloir blesser personne, vous vous demanderez quel est parmi nos écrivains – et je parle des plus glorieux – celui qui eût pu écrire un tel livre, avec cette mesure impeccable, cette pureté et cette grandeur rayonnantes.
Octave Mirbeau
";;36;;;;"Lettre autographe inédite";"[Coutevroult, début juin 1910
[1]]
Bonjour, mon cher Valery,
Comment allez‑vous dans votre vieux Vichy ? J'espère que votre santé continue de s'améliorer
[2] et que vous pourrez enfin aller faire un petit tour dans votre chère Angleterre.
J'ai reçu une lettre de Marcel Ray
[3]. Il croit pouvoir passer par Paris au début de ses vacances. S'il y vient avant le 15 juillet, il ne pourra pas habiter votre logement, mais à partir du 16 les meubles seront en place, et cela leur
[4] serait facile de ne pas aller à l'hôtel.
Vous seriez aimable de vous en assurer près de lui [sic], car je pourrais dans ce cas faire l'achat d'une cuvette et de quelques autres petits objets indispensables, pour qu'ils puissent rester chez vous le temps qu'ils voudront.
Ici, tout le monde va bien. Francis fait des merveilles de natures mortes, Agathe soigne les enfants comme la meilleure des mères. Werth commence à espérer
[5] que ses
Chroniques passeront régulièrement
[6]. Il va chez Royère où il rencontre souvent un certain Henri Franck qu'il trouve très
[Mot illisible], et le
seul avec qui on puisse causer chez Royère.
Marie‑Claire ne passera qu'en octobre, Mirbeau étant trop souffrant pour faire la préface en ce moment. Je crois même qu'il ne la fera pas
[7], c'est une idée à moi que je ne crie pas sous les toits, mais j'en ai la conviction profonde. Je le regrette surtout pour lui, que je vénère comme mon bienfaiteur.
Je vous envoie, mon cher Valery, une lettre que m'a envoyée Rouché après me l'avoir fait traduire, naturellement
[8].
Je voudrais vous demander conseil avant de m'adresser à cette maison, car je n'ai aucune idée de ces choses‑là.
Vous serait‑il possible de m'indiquer un traducteur connaissant assez les finesses de la langue française et qui ne ferait pas de
Marie‑Claire un livre sans émotion et simplement intéressant par les faits. J'ai grande confiance en vous à ce sujet. Je dois vous avouer que ce petit bouquin commence à faire parler de lui et que Monsieur Rouché m'appelle sa chère
collaboratrice, me demande de lui donner la préférence de tout ce que je pourrai écrire et m'a payé deux mille francs
[9] cette première publication.
Je dois voir ces jours‑ci le secrétaire de Fasquelle
[10]. Je lui parlerai de
Fermina [Marquez]. Vous a‑t‑il répondu
[11] ? Et
Fermina Marquez me fera‑t‑elle concurrence pour le Prix Goncourt
[12] ? je le souhaite vivement, mon cher Valery, car ce livre me plaît énormément et me paraît appelé à un succès certain
[13]. Ce que j'en entends dire autour de moi me ravit, sans que je puisse vous exprimer ici toute ma joie.
Nous n'allons plus à l'Île‑d'Yeu
[14]. Jeanne [Gignoux] est allée voir cette île qu'elle trouve détestable. Nous allons en Bretagne, à la pointe du Finistère, entre Roscoff et Saint‑Jean‑du‑Doigt
[15].
Les Gignoux sont déjà partis. Moi, j'attends Michel qui doit venir ici le premier juillet et passer ses vacances avec nous.
À bientôt, mon cher Valery. Je vous embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux
[1] Voir la fin de la lettre 34, où la romancière annonce à Larbaud son départ à Coutevroult pour une semaine
[2] Voir le début de la lettre 34
[3] Nous n'avons pas de trace de cette lettre. Les deux seules que nous connaissions de Ray à Marguerite Audoux (128 et 320) sont de 1911 et 1926.
[4] C'est‑à‑dire à son épouse et à lui‑même
[5] Un avoir est barré après espérer.
[6] Voir la note 13 de la lettre 29
[7] Quant au fait que Werth l'ait, pour l'essentiel, rédigée, il n'y a là aucune preuve formelle. Néanmoins, le fait, avéré, que l'auteur de Déposition ait achevé Dingo en été 1912 peut tendre à rendre vraisemblable cette hypothèse. Voir la reproduction de cette préface dans la partie ""Notes"".
N. B. : Marie‑Claire sortira en librairie, non en octobre, mais le 5 novembre.
[8] Une demande de traduction, apparemment.
[9] Environ 7.700 € de 2018.
[10] Antoine Lelièvre, avec qui la romancière va entretenir une copieuse correspondance.
[12] Non, puisque l'ouvrage paraît chez Fasquelle fin janvier 1911. (La prépublication se fait dans la NRF entre mars et juin 1910).
[13] « Saluée, dès son apparition, par de telles approbations [allusion à la réception laudative de Gide], et peu après, par des comptes rendus élogieux dans la presse, Fermina Márquez fit son chemin tranquille et sûr dans l'affection des lecteurs et fut, neuf et quinze ans plus tard, l'objet de réimpression chez deux autres éditeurs. » [Larbaud (Valery), Œuvres, préface de Marcel Arland, Notes par G. Jean‑Aubry et Robert Mallet, Gallimard, Pléiade, 1958, p. 1207 (Notes)].
[14] Projet dont nous n'avons pas trace dans les lettres précédentes.
[15] À Plougasnou, comme en témoigne la correspondance de la romancière, entre le 5 et le 23 juillet 1910 (voir les lettres 43 à 48, 50 et 51).
";"Passage de Marcel Ray par Paris : sur son hébergement chez Larbaud ; nouvelles des amis ; sur la préface de Marie-Claire ; traduction de Marie-Claire ; Fermina Marquez ; projets de Bretagne";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Un avoir barré après espérer (troisième paragraphe)"
524;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-06-01;;"Appartements de Valery Larbaud - Angèle Lenoir - Emma Mc Kenty et Madame Philippe";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A 215]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;37;;;;"Lettre autographe
";"[Paris, juin 1910]
Mon cher Valery,
Il faut que je vous raconte la boulette que j'avais faite à votre sujet.
J'étais bien fière lorsque je vous annonçais que j'avais trouvé un chic petit appartement
[1], et je pensais à ce moment‑là que l'ancien étant appelé logement, c'est‑à‑dire au‑dessous de 500 fr., j'avais le droit de donner congé le 14 mai ainsi qu'il est d'usage, mais il paraît que je m'étais trompée, et qu'il aurait fallu donner ce congé le premier avril. Alors, mon cher Valery, pour que le logement ancien ne vous reste pas sur le dos (sur le dos est une manière de parler) jusqu'en octobre
[2], j'ai prié la concierge de louer,
si elle trouvait. Elle a donc trouvé, mais
tout de suite, à des gens qui venaient de vendre leur commerce et qui avaient besoin d'entrer immédiatement. Moi qui ne sais pas compter, je me suis livrée à des calculs étonnants d'où il est ressorti qu'en mettant vos meubles au garde‑meubles jusqu'au 15 juillet, je vous faisais une économie de 75 fr.
Je ne peux pas vous expliquer cela par le menu ; je m'embrouillerais et vous n'y comprendriez rien.
Sachez seulement que du fait d'avoir loué l'appartement du boulevard Montparnasse avant d'avoir donné congé de l'autre logement, j'ai augmenté vos frais
[3] de 40 fr. Aussi, pour me punir et rattraper une partie de cette somme, j'ai couru les magasins et je vous ai acheté du linge, que j'ai ourlé à temps perdu. Et vous voilà à la tête de deux nappes et de 12 serviettes, de quatre draps de lit, de 4 taies d'oreiller, de 12 essuie‑mains ou torchons.
[4]
Vous seriez bien aimable de m'envoyer l'argent de votre loyer du B
d Montparnasse avant le 1
er juillet. Je prendrais votre quittance, et vous l'enverrais. De cette façon vous n'auriez aucun embêtement. D'autre part, je vais donner l'ordre au garde‑meubles d'emménager
[5] le 15 juillet. C'est une maison sérieuse et il n'y a rien à craindre. De plus, votre nouvelle concierge aura la liste de chaque chose et surveillera scrupuleusement l'emménagement, car je ne serai pas là pour le faire moi‑même. Le prix du nouvel appartement est de cent trente‑sept fr. cinquante par terme.
Quand j'aurai réglé le garde‑meubles déménagement [sic], je vous enverrai la facture. Mais cela ne presse pas. Nous réglerons après le 15 juillet.
Quasie a son certificat
[6], et sa grand‑mère va la reprendre le mois prochain
[7]. Je vais régler la nourrice et l'institutrice à la fin de ce mois, et par la suite je vous demanderai de correspondre directement avec la grand‑mère.
Me voici au mieux avec le Lampadaire. Madame Philippe a tant fait qu'elle a fini par la lasser aussi, et j'espère que nous réussirons à empêcher que ces femmes ne rendent notre cher ami
[8] le plus ridicule des hommes.
À bientôt, mon cher Valery. Je n'ai que le temps de porter cette lettre à la poste.
[Marguerite Audoux]
[1] Voi les lettres 27 (en particulier la note 3) et 34
[2] jusqu'en octobre est précédé d'un premier j'ai prié.
[3] vos frais remplace, dans l'interligne supérieur, votre loyer.
[4] Le paragraphe suivant commence par Sur les quatre‑vingt‑dix‑huit francs que j'avais à vous.
[5] de livrer précède d'emménager.
[6] Il s'agit du Certificat d'études.
[7] Angèle Lenoir, la fille de Milie, l'ancienne maîtresse de Charles-Louis Philippe, décédée
[8] C'est-à-dire Charles‑Louis Philippe, dont chacune de ces femmes tente d'honorer la mémoire à sa façon
";"Prise en main des affaires immobilières et ménagères de Valery Larbaud ; Angèle Lenoir ; Emma Mc Kenty et Madame Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Deuxième paragraphe :
- jusqu'en octobre est précédé d'un premier j'ai prié.
Quatrième paragraphe :
- vos frais remplace, dans l'interligne supérieur, votre loyer.
Le cinquième paragraphe commence par Sur les quatre‑vingt‑dix‑huit francs que j'avais à vous.
Dans ce même cinquième paragraphe :
- de livrer précède d'emménager
"
525;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-06;;"Angèle Lenoir - Affaires domestiques concernant Larbaud - Emma Mc Kenty et la famille Philippe - Régis Gignoux et Francis Jourdain";"Larbaud, Valery";;;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A 216]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;38;;;;"Lettre autographe
";"[Paris, juin 1910]
Mon cher Valery,
Comment allez‑vous ?
J'ai reçu votre dernière lettre
[1] et je vous remercie pour Quasie une fois de plus.
J'ai commencé les achats du ménage, d'abord quatre draps, six taies d'oreiller, une nappe, six serviettes et douze torchons.
Voulez‑vous me dire si cela ne vous ennuie pas que je vous parle de votre nouveau logement ? Si vous le voulez, je vous donnerai tout plein de détails dans ma prochaine lettre.
Je voudrais savoir si vous êtes tout à fait bien maintenant. Je voudrais vous parler aussi de Madame Philippe. Si vous n'avez pas mis à exécution l'idée que vous aviez eue de l'inviter à Valbois
[2], n'en faites rien, ou plutôt ne parlez pas du Lampadaire. Tout ce que vous feriez serait inutile. Ce n'est plus le Lampa[daire] qui est à craindre maintenant, mais bien ces pauvres femmes
[3] qui veulent être glorifiées à tout prix d'être les parentes de Philippe. C'est tellement extraordinaire, tout ce que j'aurai à vous dire à ce sujet, que vous aurez de la peine à le croire.
J'ai fait la paix avec le Lampa[daire] et j'ai vu les lettres de M
me Philippe
[4].
Répondez‑moi, mon cher Valery, et dites‑moi si vous êtes tout à fait bien, afin que je sois sûre que vous lirez ma prochaine lettre, que je ne vous ferai pas attendre.
Ici tout le monde va bien, à part Régis [Gignoux] qui souffre toujours de sa main. Francis travaille et fait des choses merveilleuses.
Moi je suis un peu souffrante ces jours‑ci mais cela ne sera rien, j'espère.
À bientôt. Je vous embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux
[1] Lettre que, pour l'heure, nous n'avons pas retrouvée
[2] Dans l'Allier, non loin de Vichy et Saint‑Pourçain, Valbois est la propriété de famille des Larbaud, qui vient de la mère de l'écrivain (Isabelle Bureau des Étivaux). « C'est un coin du Bourbonnais, la plus douce région de France. La rangée des collines boisées s'interrompt et la hauteur où est Fleuriel remplit l'intervalle, en arrière : on voit le clocher de Fleuriel et la cure. Et derrière encore s'étend un grand pays bleu tendre, où scintillent parfois au soleil couchant, les fenêtres de Charroux. » [Larbaud, Valery, « Le Couperet », in Enfantines, Œuvres complètes éditées dans la collection de la Pléiade, p. 411].
[3] Madame Philippe (mère) et sa fille, la jumelle du romancier, Mme Louise Tournayre.
[4] Celles écrites à Emma Mc Kenty. Peut-être s'agit‑il des lettres où elle inclut celles, coupées et tronquées (aux dires de Marguerite Audoux), de son fils, dans le dessein de le présenter sous le jour qui l'arrange pour des publications futures. (Voir ces allusions dans la lettre 40 de Marguerite Audoux à Gide).
";"Angèle Lenoir ; affaires domestiques de Larbaud ; Emma Mc Kenty et la famille Philippe ; Régis Gignoux et Francis Jourdain";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
526;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-07;;"La Phalange - William-Ernest Henley - Style - Santé - Souvenirs estivaux";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑217]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;52;;;;"Lettre autographe inédite.";"[Paris, fin juillet – début août 1910]
Mon cher Valery,
Me voici de retour à Paris
[1]. Je suis arrivée ce matin à huit heures, et à neuf heures ma concierge me remettait
La Phalange. Je l'ai tout de suite ouverte à la page de William-Ernest Henley
[2]. J'ignore si ces pages vous ont donné beaucoup de peine à écrire, mais que cela soit ou non, je trouve que vous gagnez bougrement en force, dans l'expression. Je n'ai pas trouvé ici cette sorte de timidité que j'avais remarquée dans vos autres choses. Votre article m'a fait penser à un solide coup de poing sur la table. Cela prouve tout simplement que vous commencez à prendre conscience de votre valeur. Bravo, mon cher Valery, je suis heureuse de vous voir ainsi. Il me semble (à moi qui n'y connais pas grand' chose) que votre français s'est épuré et affermi
[3].
Comment va votre santé
[4] ? J'ai reçu une carte de Marcel
[5] me disant qu'ils
[6] n'avaient pas osé prendre le paquebot à cause de l'état de la mer
[7]. Quant à moi, je regrette bien mon bain de chaque jour et hier matin j'ai tenu à le prendre avant de partir pour emporter encore un peu de cette mer sur ma peau. Elle était pourtant bien méchante et elle m'a chassée deux fois assez brutalement sur les cailloux, mais je me suis accrochée des deux mains à un rocher et elle a bien été obligée de me passer par‑dessus la tête
[8].
Au revoir, mon cher Valery. Je vous embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux
[1] Il s'agit du retour de Plougasnou (voir la lettre 51).
[2] Le 29 juin 1910, Valery Larbaud écrit à Marcel Ray :
« Je viens de terminer l'étude sur l'œuvre poétique de W. E. Henley : je l'envoie à Royère, à qui je l'avais promise depuis Janvier dernier ; j'espère qu'il en sera content : c'est mon plus grand effort en critique depuis l'étude sur les Dynasts de Thomas Hardy. Dès demain j'entame la critique littéraire et artistique du même W. E. H[enley] ; c'est moins intéressant. »
L'étude en question, « William Ernest Henley », paraît dans La Phalange en deux livraisons. La première, le 20 juillet 1910, concerne la poésie de Henley ; la seconde, le 20 août 1910, la critique littéraire et artistique (comme l'indique la lettre précitée). Le numéro reçu par la romancière est donc le premier. Françoise Lioure, dans son édition de la correspondance Larbaud – Ray, apporte les précisions suivantes :
« Larbaud publiera deux autres études sur W. E. Henley : « Le théâtre de R. L. Stevenson et W. E. Henley » dans Pan de novembre‑décembre 1910, et « W. E. Henley, critique littéraire et critique d'art » dans la NRF du 1er février 1911.
Ces trois articles seront recueillis sous le titre « W. E. Henley » dans Ce Vice… Domaine anglais, avec quelques aménagements.
W. E. Henley (1849‑1903), critique et journaliste, fut aussi poète et auteur dramatique. Il collabora à plusieurs journaux et revues, en particulier le Saturday Revue et l'Athenaeum. L'essentiel de son œuvre critique est rassemblé dans Vues et Revues (1901). Ses principaux recueils poétiques sont : Livre de vers, Improvisations de Londres (1892), Aubépine et Lavande (1901). Il écrivit son théâtre en collaboration avec Stevenson. Ses pièces, Le Diacre Bodie, Beau Austin, L'Amiral Guinée et surtout Macaire obtinrent un certain succès. »
[Correspondance Valery Larbaud – Marcel Ray, tome deuxième, p. 267].
[3] Cette critique littéraire peut surprendre, de Marguerite Audoux à Larbaud. Marie‑Claire, promue notamment par le groupe de Carnetin et l'auteur de Fermina Marquez, n'en est encore qu'à sa prépublication. Ce jugement sans fard de la part de la nouvelle romancière s'explique par son attitude souvent tutélaire par rapport à ses amis, notamment Yell (voir la lettre 51).
[4] Larbaud relève d'une forte grippe.
[5] Marcel Ray. Nous n'avons pas retrouvé cette carte.
[6] Son épouse et lui‑même.
[7] Le 24 juillet, Ray écrit, de Paris, à Larbaud : « Nous devrions glisser à l'heure qu'il est sur les mers septentrionales. Mais le Cap Roca qui doit nous emporter était encore hier en vue de la Corogne. Il a donc 2 ou 3 jours de retard et nous devrons l'attendre jusqu'à mardi ou mercredi [les 26 ou 27 juillet suivants]. Sans impatience d'ailleurs, le temps étant stormy and rough, d'après le New York Herald. » (Correspondance Valery Larbaud – Marcel Ray, Op. cit., tome deuxième, p. 51). Fin juillet, Larbaud envoie une lettre à son ami de Hambourg. (Ibid., p. 52). Jusqu'à fin septembre, Ray lui écrira de Blankenese, le plus beau quartier de la périphérie hambourgeoise.
[8] Ce goût pour les bains de mer, en particulier dans l'Atlantique, on le retrouvera dans Douce Lumière, le dernier roman, posthume, dont une partie de l'action se situe dans un lieu inspiré de l'Île‑d'Yeu.
";"Article de Larbaud sur William-Ernest Henley, jugement de Marguerite Audoux sur son style, souvenirs estivaux";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
527;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-08;;"Annonce du départ pour le Jura, traduction de Larbaud dans la NRF, affaires matérielles (santé, appartement de Larbaud), Cahiers nivernais
";"Larbaud, Valery";;;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑240]";Saint-Claude;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;53;;;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑240]";"[Paris, début août 1910]
Mon cher Valery,
Je serai lundi soir
[1] près des gentils Besson à Saint‑Claude (Jura).
Depuis que je suis rentrée à Paris j'ai mal à la tête. Le temps sera sans doute aussi mauvais là‑bas qu'ici, mais au moins l'air sera plus pur.
Je n'ai pas eu le plaisir de lire votre traduction dans la
NRF[2] car Gide est absent de Paris depuis deux mois
[3] et comme il prenait sous son bonnet (non, pas sous son bonnet). Je ne sais comment dire. Enfin il me l'envoyait gentiment comme à une fidèle abonnée, mais du moment qu'il est au diable il m'y envoie aussi et je me brosse pour la
NRF [Sic].[4]
Je serai heureuse de vous voir dans les premiers jours de septembre.
Je vous montrerai une lettre que m'a envoyée le Docteur Coulom
[5] de Fronton, à votre sujet. Il prétend que vos médecins ne savent pas vous soigner, et que lui vous guérirait certainement.
Rouart et Gide le tiennent en haute estime comme médecin, mais moi je ne voudrais pas vous influencer à ce sujet. Cependant si vous me demandez la lettre en question je vous l'enverrai car il ne faut rien négliger pour avoir de la santé.
Si vous n'avez rien décidé pour l'automne peut‑être pourriez‑vous vous entendre avec lui.
Enfin, mon cher Valery, je serais si heureuse de vous voir solide comme tout le monde, aussi je vous prie de me pardonner de vous parler de cela.
Je n'ai encore rien décidé pour l'appartement mais je crois que je ne l'habiterai pas
[6]. Il y a à cela beaucoup de raisons, mais la plus forte est que j'adore habiter un sixième étage, avec une fenêtre donnant sur le ciel où passent les hirondelles en été, et en hiver les fumées des hautes cheminées d'usines. Il ne faut pas oublier, mon cher Valery, que j'ai toujours habité en haut, et que les hauteurs ont été longtemps pour moi la campagne et la mer. Je peux presque dire que je serais incapable de travailler à mon livre si je n'avais pas le ciel directement devant moi. Ma pensée suit son vol à travers les nuages ou le ciel bleu, ou les étoiles, ou les fumées, tandis que chez vous j'aurais une autre maison devant moi. La cour est large, sans doute, mais pas assez pour que mes yeux n'aillent pas à chaque instant fouiller chez le voisin ou la voisine d'en face. Cependant si personne n'habite chez vous, je serai contente de m'y installer quelquefois, soit dans les moments de grandes chaleurs, ou en cas d'une petite maladie qu'il me faudrait soigner à domicile.
Quand vous viendrez nous parlerons de tout cela, et nous irons acheter ensemble les mille et un petits objets indispensables à l'usage des gens qui ont un chez‑eux.
Je ne vous ai pas oublié pour
Les Cahiers nivernais[7]. J'avais fait envoyer les autres directement par Cornu, et je comptais vous en envoyer un moi‑même.
Je le tiens tout près pour quand vous viendrez à Paris car je ne sais pas si vous êtes encore à Vichy et je crains qu'il ne s'égare en route.
Au revoir et bonne santé, mon cher Valery, et recevez un bon baiser affectueux de votre
Marguerite Audoux
Chez George Besson 6, rue Reybert
Saint‑Claude
Jura
Michel, qui vient de m'écrire, vous envoie ses bonnes amitiés.
[1] Ou mardi, si l'on se réfère à la chronique d'Alain‑Fournier pour Paris‑Journal :
« 8 août 1910. – Marguerite Audoux.
Je ne pense pas que le public de Paris‑Journal s'intéresse à la toute petite bonne femme que je suis : cependant, je puis toujours vous dire que je pars demain pour Saint‑Claude (Jura), où je verrai, pour la première fois de ma vie, la montagne. ».
C'est dans ce cadre franc‑comtois que va naître « Valserine », le plus long des contes de La Fiancée.
(Fournier, Alain, Chroniques et critiques, Textes inédits réunis et présentés par André Guyon, Le Cherche Midi éditeur, 1991, p. 308).
[2] Sans doute Marguerite Audoux commet‑elle une confusion. Il s'agit à l'évidence, dans le numéro du 1er août 1910 de la NRF, de la traduction, par Paul Claudel, des Paradoxes du christianisme de G. K. Chesterton ‑ laquelle traduction, il est vrai, est précédée d'une note signée V[alery] L[arbaud] ‑.
[3] Gide se trouve dans le sud de la France, avant d'entreprendre son « voyage en Andorre ».
[4] Nous reproduisons ce paragraphe tel quel, c'est‑à‑dire dans son incohérence syntaxique, la construction de départ ayant été interrompue par la parenthèse, puis définitivement oubliée.
[5] Lettre que nous n'avons pas, pour l'heure, retrouvée. Le Docteur Camille Coulom (1862‑1936) fut le médecin généraliste de la commune de Fronton entre 1900 et 1930 (Marguerite Audoux l'a donc vraisemblablement connu par l'intermédiaire de Michel Yell). En dehors du domaine médical, ce fut aussi un allié politique de Rouart : républicain de gauche, il soutenait celui‑ci dans ses campagnes électorales. (Renseignements dus à l'amabilité du Professeur D. H. Walker, de l'Université de Sheffield).
[6] Il s'agit de l'appartement de Larbaud du boulevard Montparnasse [voir la note 3 de la lettre 27].
[7] Larbaud avait été contacté par Paul Cornu, le directeur de cette revue, en janvier 1910, pour le numéro de février‑mars consacré à la mémoire de Philippe. Il accepta ainsi d'écrire un article sur Le Père Perdrix. Marguerite Audoux vient juste de publier son premier recueil de contes, Le Chaland de la Reine, dans les 21e et 22e fascicules (juin‑juillet 1910) de la même revue. C'est à l'évidence ce numéro double dont il est question ici.
";"Annonce du voyage dans le Jura, Traduction de Valery Larbaud dans la NRF, affaires matérielles (santé, appartement de Larbaud), Cahiers nivernais";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
528;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-11-07;;"L'attente du Prix Goncourt
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑223]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";"Quelques jours après l'envoi de cette lettre 63, le 11 novembre 1910 précisément, Fargue écrit à Larbaud :
« Ah ! le bon accueil fait par Descaves à Marguerite ne m'inspire qu'une médiocre confiance. Je me rappelle les bonnes paroles et les promesses prodiguées à Philippe. Et j'ai bien peur que ce vaguemestre de L'A[cadémie] G[oncourt] ne lui ouvre les bras que pour l'étouffer. Timeo Danaos. »
[Léon‑Paul Fargue – Valery Larbaud, Correspondance (1910‑1946), texte établi, présenté et annoté par Th. Alajouanine, Gallimard, 1971, p. 35].
On comprend donc que Descaves n'est pas en odeur de sainteté parmi les amis écrivains de Marguerite Audoux. Philippe avait d'ailleurs lui‑même, à l'instigation d'Eugène Montfort, manifesté une réaction écrite qui avait fait du bruit dans la République des lettres. Si Léautaud s'en fait l'écho dans son Journal, citons Francis Jourdain, l'un des membres du groupe de Carnetin, qui relate les suites du malencontreux papier cosigné par Philippe et Montfort :
« Ce mauvais article eut pour conséquence une missive acerbe de Descaves, suivie de deux ou trois autres, dont je veux espérer que leur hargneux auteur eut bien vite honte de les avoir écrites. Je ne sais quelle obscure rancune lui faisant perdre toute mesure et tout sentiment des réalités, Descaves n'allait‑il pas jusqu'à accuser Philippe – à la fois bien trop timide et bien trop orgueilleux pour avoir jamais rien sollicité – d'avoir, vil arriviste, usé le paillasson et tiré la sonnette des Chers Maîtres ! Indigné d'une aussi scandaleuse injustice, Gide conserva ces lettres que Descaves, assurait‑il, n'emporterait pas en paradis – (Une perquisition en Enfer permettrait peut‑être la saisie de ce document). »
[Jourdain (Francis), Sans remords ni rancune, Corrêa, 1953, p. 192].
";;63;Inédit;;;"Lettre autographe
";"[Paris, 7 novembre 1910]
Mon cher Valery,
En recevant votre lettre
[1] j'avais tout d'abord pensé : « Mais oui, mon cher ami, dites tout ce que vous voudrez ! » mais après réflexion je pense qu'il vaut mieux ne pas parler de cette
noblesse de sang[2]. Au fond je suis extrêmement fière d'être du peuple. Parlez tout simplement de moi selon votre cœur, mon cher Valery, j'ai toute confiance en vous à ce sujet.
J'ai vu Descaves hier. Il est très emballé sur
Marie‑Claire[3], et il m'a reçue avec une cordialité affectueuse, mais il paraît que j'ai moins de chance qu'on ne pense pour le prix Goncourt parce qu'il y a cette année plusieurs bons livres
[4].
Le
Ruy Blas de dimanche
[5] parle de mon livre insipide et terne, et vante le talent puissant de Henri Ménabréa
[6] et de Guillaume Apollinaire et il affirme que seuls ces deux écrivains sont dignes du prix Goncourt. Henri Ménabréa m'a envoyé son livre, j'en ai lu quelques pages, mais là, vraiment sans jalousie de
femme de lettres, ce livre ne me paraît pas une merveille
[7], et si le prix Goncourt allait à lui, je regretterais bougrement que vous n'ayez pas publié
Fermina Marquez[8]. Je voudrais bien aussi envoyer
Marie‑Claire à Ménabréa, mais je ne connais pas son adresse. Voulez‑vous être assez bon de me la donner ?
Tout le monde ici est content.
Marie‑Claire soulève des enthousiasmes et des rages. Descaves me disait hier qu'on colportait sur moi les
pires calomnies[9]. Mais comme dit Mirbeau : « Qu'est‑ce que ça fait ? » Gide m'écrit qu'il me rendra visite demain
[10]. Au fait, j'allais oublier de vous dire qu'il ne s'est pas mal tiré de la conférence sur Philippe
[11]. Il en a parlé avec plus de cœur que d'esprit, et cela m'a fait plaisir. Fargue a dû partir faire ses
17 jours[12]. Il est revenu au bout de quatre jours, je ne sais pas comment cela va se passer. Je pense le voir demain, à moins qu'on ne l'ait pris de force.
Francis et les Baboulots
[13] vont admirablement. Werth sort d'ici après avoir enfumé ma chambre
[14]. Il arrivait de Lyon tout courant pour assister à la naissance de mon enfant
[15]. Les Ray sont repartis à Montpellier.
Monsieur et Madame Royère m'invitent à venir prendre le thé samedi soir en toute intimité. Werth prétend que cela veut dire qu'il y aura belle et nombreuse société.
Michel m'a envoyé ce matin un magnifique bouquet de violettes de Toulouse. Je l'ai vite mis dans le beau grès flammé de chez Farmer.
Bonsoir, mon cher Valery. Je vous embrasse.
Marguerite Audoux
[1] Rappelons que ce qui nous est parvenu de la correspondance de Valery Larbaud à Marguerite Audoux est des plus maigres. Une fois de plus, nous n'avons pas trace de la lettre mentionnée.
[2] Serait‑ce, en vue d'un article, une allusion (opportune en ce début de publication de Marie‑Claire ?) à l'ascendance incertaine du père de Marguerite Audoux, dont on a prétendu qu'il aurait pu naître des œuvres d'un châtelain (ce qui expliquerait la «noblesse de sang») et d'une servante ? D'où sa condition d'orphelin, et la mauvaise farce que lui fait l'officier d'état civil qui lui donne le nom de Donquichote. Phénomène fréquent : à la même époque, et dans les mêmes conditions, on affublera un garçon du nom de Charlemagne, qu'une apocope bienvenue transformera en Char. L'enfant en question n'était autre que le grand‑père de René…
Pour en revenir à Larbaud, l'article en question n'est demeuré qu'à l'état de projet puisque le premier qu'il écrit sur Marguerite Audoux est celui qui est destiné au numéro spécial des Primaires d'août 1922 consacré à la romancière [« L'Atelier de Marie‑Claire », p. 334‑335 ; article que l'on trouve également dans Larbaud, Valery, Ce Vice impuni, la lecture. Domaine français, Gallimard, 1941, p. 243‑246].
[3] Les autres membres du groupe de Carnetin sont plus méfiants à l'endroit de Descaves. Voir, supra, la note 1.
[4] Louis Pergaud, qui va l'emporter avec De Goupil à Margot, est « le candidat » de Descaves. On sait que le 2 décembre, l'auteur de Marie‑Claire obtient le prix Femina‑Vie heureuse, ce qui, à moins de créer un extraordinaire précédent, la condamne à renoncer au Goncourt. Mirbeau, par principe, lui donnera malgré tout sa voix au premier tour [Voir Nivet (Jean‑François) et Michel (Pierre), Octave Mirbeau, l'imprécateur au cœur fidèle, Séguier, p. 868‑871 (« Le prix Goncourt 1910 »)]. Parmi les concurrents sérieux, citons également Apollinaire (L'Hérésiarque) et Colette (La Vagabonde).
[5] Le dimanche est un 6. Le Ruy Blas en question est daté du 5. Nous en reproduisons (voir, supra, la note 2), l'article anonyme auquel Marguerite Audoux fait allusion ici.
[6] Ami de jeunesse de Valery Larbaud, Henri Ménabréa (1882‑1968) est l'auteur de plusieurs romans. Dans La Phalange du 20 juillet 1910, Larbaud fait paraître une note sur Le Muletier et son mulet (que possède le Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine, avec un envoi à la romancière : ""À Madame Marguerite Audoux / En témoignage de déférente sympathie / Henri Ménabréa""). C'est vraisemblablement à cette œuvre que Marguerite Audoux fait allusion immédiatement après. Voir, supra, la reproduction de la note de Larbaud dans la troisième note.
[7] Affirmation que contredit un écho de Paris‑Journal du 1er janvier 1911. Voir supra, pour plus de détails à ce sujet, la quatrième note.
[8] Fermina Marquez, rappelons‑le, paru en prépublication à la NRF en 1910, ne sortira en volume chez Fasquelle qu'en 1911.
[9] Certains pensent que Marguerite Audoux n'a pas écrit elle‑même, ou à tout le moins pas seule, Marie‑Claire. Les noms de Charles‑Louis Philippe et de Giraudoux circulent. Alain‑Fournier n'écrit‑il pas à Péguy, ce même mois de novembre (le 25, une semaine avant le prix), qu' « une des dames de la Vie heureuse répand le bruit imbécile que ce n'est pas Mme Audoux qui a fait son livre. Et les dix‑neuf autres dindes en sont tout effarouchées. » [Alain‑Fournier – Charles Péguy, Correspondance (1910‑1914), présentation et notes par Yves Rey‑Herme, Fayard, 1973, p. 30].
[10] Lettre que nous n'avons pas retrouvée. Heureux détail qui nous permet de dater celle‑ci, puisque le 9 novembre 1910, André Gide écrit à Jean Schlumberger : « été voir hier Marguerite Audoux. » [André Gide – Jean Schlumberger, Correspondance (1901 – 1950), Gallimard, 1993, p. 330].
[12] Il s'agit d'une période militaire.
[13] Les enfants d'Agathe et Francis Jourdain
[14] Werth publiera en 1920 Voyage avec ma pipe…
[15] Métaphore récurrente chez la romancière lorsqu'elle parle de sa production littéraire
";"Chances de Marie-Claire pour le Goncourt ; critique et calomnies ; conférence de Gide sur Charles-Louis Philippe ; période militaire de Fargue ; nouvelles des membres du groupe de Carnetin et des Royère";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
529;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-12;;"Pèlerinage à Bourges, les Nocturnes de Léon-Paul Fargue";"Larbaud, Valery";;;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑228]";Bourges;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;71;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑228]. Lettre autographe inédite.";;;"Lettre autographe inédite
";"[Paris, début décembre 1910]
Mon cher Valery,
Oui, c'est bien ma maison
[1] que vous avez vue
[2] et en lisant votre lettre, mes jambes ont tremblé
[3] si fort que j'ai été obligée de m'asseoir dans le fauteuil que vous connaissez.
Aussitôt que je serai sortie de mes visites, et de ma correspondance, j'examinerai
[4] d'accord avec vous comment je pourrais y aller
[5]. Il y a tant de choses à revoir pour moi dans cette maison. Êtes‑vous entré dans la salle des filles ? Avez‑vous vu le grand tableau du fond représentant les Rois mages ? Le puits rond possède une pompe qui
[6] fait monter l'eau et l'envoie dans les salles. De mon temps c'était Balthasard
[7] qui pompait.
Comme vous êtes bon, mon cher Valery, et comme je vous suis reconnaissante !
Je n'ai pas encore vu Fargue ; j'espère qu'il retournera à Vichy et finira les
Nocturnes[8]. Si vous arrivez à cela, tous vos péchés vous seront remis.
Je vais rester chez Francis encore une quinzaine de jours. Ici tout le monde va bien et tous les amis vous envoient le bonjour
[9]
Je vous embrasse très affectueusement.
Marguerite Audoux
P. S. J'ai dîné chez Viollis
[10]. J'ai vu son frère que vous avez connu à Vichy, mais Viollis est bien plus intéressant.
[1] L'Hôpital général de Bourges
[3] Mot suivi d'un pend (pendant ?) barré.
[5] La romancière n'est pas retournée à Bourges, mais seulement en Sologne, et à la fin de sa vie : elle s'y rend plusieurs fois en 1933, afin de se documenter pour écrire son dernier roman Douce Lumière (Grasset, 1937, posth.). Le 30 septembre 1933, elle écrit à Lucyle Rimbert, la fille de sa meilleure amie Louise Dugué : « J'arrive de Sologne où j'étais allée passer quelques jours, ainsi que j'en prends l'habitude petit à petit » (Fonds d'Aubuisson, lettre autographe inédite). Le 4 mai 1934, elle part faire son dernier « pèlerinage » avec son petit‑neveu Roger et la femme de ce dernier, « Many ». Elle passe dix jours à Pierrefite‑sur‑Sauldre, mais ne retourne toujours pas sur les lieux qui marquèrent à jamais son existence : Sainte‑Montaine et la ferme de Berrué. Quant à l'hypothétique voyage « du côté de [s]a Sologne » qu'elle annonce à Werth dans la lettre 171, nous n'en possédons aucune trace.
[6] Mot suivi d'un donne barré.
[7] Orpheline ou employée laïque. Rien ne le précise dans les archives de l'Archevêché.
[8] D'après les lettres que Larbaud adresse à Fargue, ce n'est qu'en novembre 1911 que celui‑ci corrige les épreuves des Nocturnes, qui paraîtront sous le titre Poèmes en 1912 à la NRF [Voir la correspondance Larbaud‑Ray, Gallimard, tome deuxième, note 6 de la lettre 177 (de Larbaud à Ray du 15 novembre 1911), p. 301].
[9] Les Jourdain, et tous les amis du groupe de Carnetin qui peuvent passer à Coutevroult.
[10] Voir la lettre 266. Il y a toutes les chances pour qu'il s'agisse du même, dans la mesure où, dès 1908, Jean Viollis est avec Larbaud parmi les « goncourables ». Nous n'avons rien trouvé sur le frère.
";"Pèlerinage à l'orphelinat de Bourges par le romancier et Fargue, les Nocturnes de Léon-Paul Fargue";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes du texte pour les ratures"
530;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-12;;"Article de Marguerite Audoux sur Charles-Louis Philippe - Tirage de Marie-Claire - Léon Damasse";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Neuilly-sur-Seine;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑227]";L'Allier;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe inédite";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";"« Charles‑Louis Philippe à Paris
C'est au restaurant que je vis Charles‑Louis Philippe pour la première fois. Quand il se fut assis presque en face de moi, il lissa du bout des doigts le dessous de sa moustache, tout en faisant un mouvement des lèvres pour dégager sa bouche, et quand il eut remis son binocle bien d'aplomb, il regarda l'un après l'autre tous ceux qui occupaient la table.
Je regardais très peu son visage ce jour‑là, mais je ne pus m'empêcher de regarder ses mains. Il s'en aperçut très vite, et je vis qu'il en ressentait de la gêne. Il lui arriva même de les tenir cachées un moment sous la table. C'est que ses mains avaient une forme si parfaite qu'il était difficile de ne pas les remarquer.
Il nous fallut peu de temps pour devenir de bons amis. Il parlait avec un accent que j'avais entendu dans mon enfance, et aussitôt qu'il sut que j'étais d'un pays très peu éloigné du sien, il me rappela des mots de patois que j'avais oubliés et qui nous rapprochèrent comme un lien de parenté. Peu de temps après il me donna à lire La Mère et l'Enfant et je retrouvai dans ce livre la même forme pure que ses mains m'avaient déjà laissé voir, la même délicatesse enveloppante, la même ironie nuancée d'intelligence, et je pensai alors que ses mains étaient les sœurs jumelles de son talent et qu'elles ne pouvaient appartenir qu'à lui seul.
Ceux qui ont dit que Charles‑Louis Philippe était laid n'ont jamais vu ses mains.
Il aimait à se promener par les rues avec des amis. Il marchait près d'eux à petits pas, mais comme tous ses amis étaient plus grands que lui, cela le forçait à leur parler avec un mouvement de tête en haut qui montrait ses yeux bruns très attentifs et toute la douceur de sa physionomie, et quand il écoutait, la tête levée ainsi, avec son nez court aux narines très ouvertes, il semblait sentir les paroles qu'on lui disait avant de les entendre.
Il prenait toujours part à la conversation, mais il restait toujours à l'écart de la discussion, et si les amis las de crier sans s'être convaincus mutuellement lui demandaient son avis, il répondait par deux ou trois mots qui montraient combien il y avait apporté d'attention et qui terminaient souvent la discussion. Un jour qu'un ami voulait le convaincre de ce qu'il appelait une vérité, Philippe répondit : «Tu as raison, parce que tu es comme un homme qui se tiendrait toujours sur le haut de la montagne ou au fond de la vallée. Alors qu'entre la montagne et la vallée les choses ne sont pas moins intéressantes et qu'il faut aussi les connaître ?»
Il ne voulait plus habiter à la campagne. «Je la connais parfaitement, disait‑il, et elle ne m'apporte plus rien, tandis que j'ai tout à apprendre de la ville.» Cependant il passait souvent ses dimanches aux environs de Paris avec plusieurs amis. Il ne pouvait pas souffrir les grandes propriétés entourées de hauts murs. Il s'emportait contre l'égoïsme de la plupart des riches qui empêchent les passants d'admirer de beaux arbres dont eux‑mêmes ne se soucient pas. Il disait : «Si seulement ces gens‑là avaient la bonne idée de mettre des grilles à la place des murs, on penserait qu'ils veulent partager un peu avec nous.»
Et quand il haussait sa canne jusqu'au faîte du mur, il avait l'air de vouloir mesurer la propriété pour en donner à chacun une petite part.
Il y a quelques années, il fut pris d'un grand désir de voyager. Il voulait connaître des gens d'une autre race, et voir des villes extraordinaires. Il rêva aussi de longs parcours en mer sur un navire où il serait le seul passager. Il en parla tout un dimanche, et, pendant que nous dînions dans une arrière‑salle d'auberge, il disait toute son admiration pour les hardis chercheurs d'aventures et les grands navigateurs.
Dans les instants où il cessait de parler, sa bouche toute semblable à celle d'un enfant ne pouvait rester tranquille. Les lèvres bien appuyées l'une contre l'autre remuaient comme si elles continuaient une conversation entre elles sur les choses que les yeux de Philippe semblaient voir de loin. Tous nous nous taisions. C'était comme si Philippe nous chantait une très belle chanson. Plusieurs regardaient fixement devant eux pendant que d'autres émiettaient machinalement leur pain. La lampe de cuivre pendue au plafond n'éclairait guère la table, mais par contre elle éclairait en plein une grande toile d'araignée que le vent faisait flotter comme une voile qui sèche dans le port. Puis l'un de nous dit que des hommes avaient pu faire de ces longs voyages en trouvant à s'employer sur les navires marchands.
Alors les plis du front de Philippe se creusèrent davantage, une petite grimace lui remontait la joue comme aux gens qui ont très mal aux dents et il dit :
‑ Oui, mais moi, je ne serais bon à rien sur un navire.
Et il resta silencieux pendant tout le reste de la soirée.
Par la suite, quand quelqu'un lui en parlait, il répondait d'un air soucieux : «Il faudrait pour cela beaucoup d'argent.»
Il aimait son travail par‑dessus tout, et rien ne pouvait l'empêcher de rentrer chez lui quand il avait décidé d'y rentrer. Il arrivait parfois que chacun le tirait à soi en lui disant : «Voyons, tu peux bien rester avec nous ce soir. Quand on écrit un livre, le travail d'un jour compte peu.» Il prenait aussitôt un air d'entêtement, son regard se retirait de nous et paraissait regarder à l'intérieur de lui‑même, et comme s'il eût obéi à un ordre mystérieux, il nous quittait pour rentrer travailler à son livre. Il s'en allait sans se retourner, sans se presser, du même pas régulier qu'il avait en tout temps, le corps bien droit, l'allure ferme et discrète.
Il y a des gens qui ont dit que Philippe était contrefait ; ceux‑là ne l'ont certainement jamais vu marcher.
Il avait une façon de manger que je n'ai jamais vu qu'à lui. Dès la première bouchée toute sa personne prenait un air de gravité. Il touchait le pain avec des gestes pleins de lenteur. On eût dit que la nourriture lui inspirait un grand respect et une inquiétude, et chaque fois que je le voyais manger je pensais à un jeune prêtre disant la messe pour la première fois.
Un jour je le lui dis. Il en fut tout étonné et, après avoir ri, il me répondit : «Cela doit venir de ce que mes ancêtres ont souffert de la faim, et que je suis le premier à connaître la quantité considérable de choses qui peuvent se manger.»
Les heures qu'il consacrait à ses amis étaient toujours pleines de gaîté.
Il ne voulait jamais parler de ses livres. Pourtant, un jour qu'un ami lui disait que les gens de son pays devaient être fiers de lui, il répondit avec un peu de tristesse :
‑Mais non, personne ne connaît mes livres ; quelques‑uns ont bien entendu dire que j'écrivais dans les journaux, mais si on venait leur affirmer que j'ai publié déjà plusieurs livres, cela ferait bien rire, et il ne manquerait pas de gens pour dire que je les ai fait écrire par d'autres.
Et comme aucun de nous ne voulait croire cela, il nous raconta qu'aux vacances précédentes, il avait rencontré dans sa petite ville un ancien camarade de collège. Ils avaient tout naturellement parlé de la maladie qui avait légèrement déformé le visage de Philippe pendant son enfance et, tout en regrettant l'ignorance de certains médecins de campagne, Philippe avait parlé d'une opération délicate faite par un des plus grands chirurgiens de Paris et à laquelle il avait assisté. Il allait dire le nom de ce grand chirurgien dont il était l'ami. Il allait donner des détails intéressants sur les hôpitaux de Paris. Mais son camarade s'était tourné vers sa femme qui l'accompagnait, et lui avait dit d'un ton un peu méprisant : «Tu vois, je te disais bien que, dans les salles d'opération de Paris, on laissait entrer n'importe qui.» Et Philippe ajouta :
‑ Les gens de mon pays ne sont pas plus mauvais que d'autres, seulement ils sont persuadés que leur façon de vivre est la seule qui soit bonne. De là vient leur mécontentement contre ceux qui ont une vie différente de la leur.
Quelque temps avant sa mort, il nous parla de Lucien Jean. Il gardait un profond regret de sa perte. Il nous dit comment il avait réuni tous les manuscrits de son ami en un seul volume, dans l'espoir de faire connaître le nom de Lucien Jean en publiant son œuvre. Il nous dit aussi combien il serait heureux de faire une préface à ce livre. Et comme une voix disait près de lui que cela était très beau, il répondit simplement :
‑ Mais cela c'est tout naturel, je le ferais pour n'importe lequel de vous.
Et à le voir si calme et si bien portant, nous avions l'impression qu'il vivrait longtemps après nous tous, et que cela aussi était tout naturel. Et voilà qu'il nous a quittés le premier. Il est mort au moment où son talent s'imposait malgré tout, et maintenant nous ferons pour lui ce qu'il eût fait pour nous de si grand cœur. Nous parlerons de lui sans nous lasser. Nous dirons que ses livres sont pleins d'amour pour les pauvres et pleins de pitié pour les faibles, afin que chacun apprenne à le connaître et à l'aimer.
Marguerite Audoux »
(Le Travail, 24 décembre 1910, puis Les Marges, janvier 1911). On comparera cet article avec l'ébauche de portrait manuscrite retrouvée chez les héritiers :
« Charles‑Louis Philippe n'avait guère grandi après les quinze ans, mais son petit corps bien fait se tenait droit, et son allure était ferme et discrète. On ne pouvait imaginer Charles‑Louis Philippe courant ou sautant. Et qu'il fût dans les rues de Paris pour son travail, ou sur les routes pour sa promenade, il marchait sans jamais se presser, du même pas régulier et bien appuyé, comme s'il craignait de le séparer du sol. Ses pieds, petits comme ceux d'une femme, étaient toujours chaussés de souliers trop grands, tandis qu'il gardait une grande attention pour ses mains qui étaient blanches, et d'une forme parfaite. Les doigts se repliaient avec des mouvements doux et enveloppants, et leur toucher était délicat comme une caresse.
Il parlait peu ; il écoutait attentivement ceux qui parlaient sans les regarder, et on eût dit que les paroles tombaient en lui et venaient augmenter une source, comme la pluie vient augmenter l'eau d'un étang. Et ainsi que le vent fait frissonner l'eau de l'étang et le ternit par places, les yeux bruns de Philippe paraissaient se ternir pendant un instant et dissimuler des choses profondes. Et lorsque à son tour il voulait vous parler, il redressait sa tête en la tenant un peu de côté, mais avant de laisser sortir de sa bouche les mots qu'il avait à dire, il vous regardait, et ses yeux se posaient sur vous comme des oiseaux mal apprivoisés et tout prêts à s'envoler.[1] »
(Fonds d'Aubuisson).
Soulignons le caractère beaucoup plus personnel de cette esquisse, qui parfois dépasse la version finale de l'article publié (à travers les images notamment), tout en présentant des détails presque clownesques (les petits pieds affublés de chaussures trop grandes[2]).
[2] On notera en contrepoint la description de la dépouille de Philippe par Léautaud, dans son Journal, le mercredi 22 décembre : « Il est habillé d'un complet veston usagé. Pas de chaussures. Les pieds enfoncés dans deux petits sacs de toile blanche. C'est la première fois qu'un mort me donne à ce point une impression de comique. Philippe était petit. La mort semble le faire plus petit encore. » [Léautaud (Paul), Journal, Mercure de France, tome I (novembre 1893 ‑ juin 1928), p. 773]. Plus loin, Léautaud évoque « un de ces visages en bois mal sculptés et mal peints qu'on voit aux marionnettes » (Ibid.), puis « une marionnette de jeu de massacre ». (Ibid., p. 774).
";;72;;;;"Lettre autographe inédite";"10, Rue Léopold‑Robert
[Début décembre 1910]
Je ne vous dirai pas grand chose aujourd'hui puisque vous devez venir très prochainement et que mes instants sont comptés pour mener à bien un article sur notre Philippe dans un journal de l'Allier,
Le Travail, qui doit consacrer sa première page de Noël à notre ami
[2]. Mais ici tout le monde va bien, et
vous espère, et
Marie‑Claire en est à son 18
e mille. (Comme elle vieillit vite, cette pauvre petite).
Connaissez‑vous Léon Damase
[3] ? Et si vous le connaissez, voulez‑vous penser un peu à lui pour m'en parler quand je vous verrai ?
Tout le monde vous embrasse ici, ainsi que notre Polemon, et moi plus fort que tout le monde
[4] je vous embrasse.
Marguerite
[1] Ajouté à la main par l'épistolière sous l'en-tête (elle se trouve, comme elle l'indique à la fin de la lettre, chez Francis Jourdain, 7, avenue Céline).
[2] L'article paraîtra dans Le Travail le 24 décembre 1910 sous le titre « Charles‑Louis Philippe à Paris », puis dans Les Marges, avec le même titre, en janvier 1911. Voir supra la reproduction de cet article dans la partie ""Notes"".
[3] De son vrai nom Léon de Groslier, Léon Damase est un journaliste ami d'Émile Guillaumin, dont ce dernier parle souvent à Valery Larbaud (voir les Cent‑dix‑neuf lettres d'Émile Guillaumin, éditées par Roger Mathé, Klincksieck, 1969). Par Guillaumin, l'on sait que Marguerite Audoux rencontra Damase : « J'ai eu ces jours‑ci vaguement de vos nouvelles par Damase qui voit quelquefois Marguerite et sait, par elle, que vous habitez Passy. » (Ibid., p. 132, lettre de Guillaumin à Larbaud du 1er mars 1913). Après la guerre de 1914‑1918, les relations entre Damase et Guillaumin s'espacèrent.
C'est évidemment en tant que journaliste que Damase intéresse Marguerite Audoux, à l'heure où Marie‑Claire connaît le succès. Cependant, à notre connaissance, aucun article de celui‑là sur celle‑ci n'est paru.
[4] tous deux est ajouté sous tout le monde, sans qu'aucune des formules ne soit biffée.
N.B. : Polemon est l'un des surnoms de Léon-Paul Fargue
";"Article de Marguerite Audoux sur Charles-Louis Philppe, Marie-Claire qui en est à son 18e mille, Léon Damasse";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Dernière ligne :
- tous deux est ajouté sous tout le monde, sans qu'aucune des formules ne soit biffée."
531;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-01;;"Nouvelles de Fargue et des Jourdain - Projet de voyage dans le Midi - Fermina Marquez - Article sur Charles-Louis Philippe à envoyer à Montfort et Mirbeau";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑231]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";"« Charles‑Louis Philippe à Paris
C'est au restaurant que je vis Charles‑Louis Philippe pour la première fois. Quand il se fut assis presque en face de moi, il lissa du bout des doigts le dessous de sa moustache, tout en faisant un mouvement des lèvres pour dégager sa bouche, et quand il eut remis son binocle bien d'aplomb, il regarda l'un après l'autre tous ceux qui occupaient la table.
Je regardais très peu son visage ce jour‑là, mais je ne pus m'empêcher de regarder ses mains. Il s'en aperçut très vite, et je vis qu'il en ressentait de la gêne. Il lui arriva même de les tenir cachées un moment sous la table. C'est que ses mains avaient une forme si parfaite qu'il était difficile de ne pas les remarquer.
Il nous fallut peu de temps pour devenir de bons amis. Il parlait avec un accent que j'avais entendu dans mon enfance, et aussitôt qu'il sut que j'étais d'un pays très peu éloigné du sien, il me rappela des mots de patois que j'avais oubliés et qui nous rapprochèrent comme un lien de parenté. Peu de temps après il me donna à lire La Mère et l'Enfant et je retrouvai dans ce livre la même forme pure que ses mains m'avaient déjà laissé voir, la même délicatesse enveloppante, la même ironie nuancée d'intelligence, et je pensai alors que ses mains étaient les sœurs jumelles de son talent et qu'elles ne pouvaient appartenir qu'à lui seul.
Ceux qui ont dit que Charles‑Louis Philippe était laid n'ont jamais vu ses mains.
Il aimait à se promener par les rues avec des amis. Il marchait près d'eux à petits pas, mais comme tous ses amis étaient plus grands que lui, cela le forçait à leur parler avec un mouvement de tête en haut qui montrait ses yeux bruns très attentifs et toute la douceur de sa physionomie, et quand il écoutait, la tête levée ainsi, avec son nez court aux narines très ouvertes, il semblait sentir les paroles qu'on lui disait avant de les entendre.
Il prenait toujours part à la conversation, mais il restait toujours à l'écart de la discussion, et si les amis las de crier sans s'être convaincus mutuellement lui demandaient son avis, il répondait par deux ou trois mots qui montraient combien il y avait apporté d'attention et qui terminaient souvent la discussion. Un jour qu'un ami voulait le convaincre de ce qu'il appelait une vérité, Philippe répondit : «Tu as raison, parce que tu es comme un homme qui se tiendrait toujours sur le haut de la montagne ou au fond de la vallée. Alors qu'entre la montagne et la vallée les choses ne sont pas moins intéressantes et qu'il faut aussi les connaître ?»
Il ne voulait plus habiter à la campagne. «Je la connais parfaitement, disait‑il, et elle ne m'apporte plus rien, tandis que j'ai tout à apprendre de la ville.» Cependant il passait souvent ses dimanches aux environs de Paris avec plusieurs amis. Il ne pouvait pas souffrir les grandes propriétés entourées de hauts murs. Il s'emportait contre l'égoïsme de la plupart des riches qui empêchent les passants d'admirer de beaux arbres dont eux‑mêmes ne se soucient pas. Il disait : «Si seulement ces gens‑là avaient la bonne idée de mettre des grilles à la place des murs, on penserait qu'ils veulent partager un peu avec nous.»
Et quand il haussait sa canne jusqu'au faîte du mur, il avait l'air de vouloir mesurer la propriété pour en donner à chacun une petite part.
Il y a quelques années, il fut pris d'un grand désir de voyager. Il voulait connaître des gens d'une autre race, et voir des villes extraordinaires. Il rêva aussi de longs parcours en mer sur un navire où il serait le seul passager. Il en parla tout un dimanche, et, pendant que nous dînions dans une arrière‑salle d'auberge, il disait toute son admiration pour les hardis chercheurs d'aventures et les grands navigateurs.
Dans les instants où il cessait de parler, sa bouche toute semblable à celle d'un enfant ne pouvait rester tranquille. Les lèvres bien appuyées l'une contre l'autre remuaient comme si elles continuaient une conversation entre elles sur les choses que les yeux de Philippe semblaient voir de loin. Tous nous nous taisions. C'était comme si Philippe nous chantait une très belle chanson. Plusieurs regardaient fixement devant eux pendant que d'autres émiettaient machinalement leur pain. La lampe de cuivre pendue au plafond n'éclairait guère la table, mais par contre elle éclairait en plein une grande toile d'araignée que le vent faisait flotter comme une voile qui sèche dans le port. Puis l'un de nous dit que des hommes avaient pu faire de ces longs voyages en trouvant à s'employer sur les navires marchands.
Alors les plis du front de Philippe se creusèrent davantage, une petite grimace lui remontait la joue comme aux gens qui ont très mal aux dents et il dit :
‑ Oui, mais moi, je ne serais bon à rien sur un navire.
Et il resta silencieux pendant tout le reste de la soirée.
Par la suite, quand quelqu'un lui en parlait, il répondait d'un air soucieux : «Il faudrait pour cela beaucoup d'argent.»
Il aimait son travail par‑dessus tout, et rien ne pouvait l'empêcher de rentrer chez lui quand il avait décidé d'y rentrer. Il arrivait parfois que chacun le tirait à soi en lui disant : «Voyons, tu peux bien rester avec nous ce soir. Quand on écrit un livre, le travail d'un jour compte peu.» Il prenait aussitôt un air d'entêtement, son regard se retirait de nous et paraissait regarder à l'intérieur de lui‑même, et comme s'il eût obéi à un ordre mystérieux, il nous quittait pour rentrer travailler à son livre. Il s'en allait sans se retourner, sans se presser, du même pas régulier qu'il avait en tout temps, le corps bien droit, l'allure ferme et discrète.
Il y a des gens qui ont dit que Philippe était contrefait ; ceux‑là ne l'ont certainement jamais vu marcher.
Il avait une façon de manger que je n'ai jamais vu qu'à lui. Dès la première bouchée toute sa personne prenait un air de gravité. Il touchait le pain avec des gestes pleins de lenteur. On eût dit que la nourriture lui inspirait un grand respect et une inquiétude, et chaque fois que je le voyais manger je pensais à un jeune prêtre disant la messe pour la première fois.
Un jour je le lui dis. Il en fut tout étonné et, après avoir ri, il me répondit : «Cela doit venir de ce que mes ancêtres ont souffert de la faim, et que je suis le premier à connaître la quantité considérable de choses qui peuvent se manger.»
Les heures qu'il consacrait à ses amis étaient toujours pleines de gaîté.
Il ne voulait jamais parler de ses livres. Pourtant, un jour qu'un ami lui disait que les gens de son pays devaient être fiers de lui, il répondit avec un peu de tristesse :
‑Mais non, personne ne connaît mes livres ; quelques‑uns ont bien entendu dire que j'écrivais dans les journaux, mais si on venait leur affirmer que j'ai publié déjà plusieurs livres, cela ferait bien rire, et il ne manquerait pas de gens pour dire que je les ai fait écrire par d'autres.
Et comme aucun de nous ne voulait croire cela, il nous raconta qu'aux vacances précédentes, il avait rencontré dans sa petite ville un ancien camarade de collège. Ils avaient tout naturellement parlé de la maladie qui avait légèrement déformé le visage de Philippe pendant son enfance et, tout en regrettant l'ignorance de certains médecins de campagne, Philippe avait parlé d'une opération délicate faite par un des plus grands chirurgiens de Paris et à laquelle il avait assisté. Il allait dire le nom de ce grand chirurgien dont il était l'ami. Il allait donner des détails intéressants sur les hôpitaux de Paris. Mais son camarade s'était tourné vers sa femme qui l'accompagnait, et lui avait dit d'un ton un peu méprisant : «Tu vois, je te disais bien que, dans les salles d'opération de Paris, on laissait entrer n'importe qui.» Et Philippe ajouta :
‑ Les gens de mon pays ne sont pas plus mauvais que d'autres, seulement ils sont persuadés que leur façon de vivre est la seule qui soit bonne. De là vient leur mécontentement contre ceux qui ont une vie différente de la leur.
Quelque temps avant sa mort, il nous parla de Lucien Jean. Il gardait un profond regret de sa perte. Il nous dit comment il avait réuni tous les manuscrits de son ami en un seul volume, dans l'espoir de faire connaître le nom de Lucien Jean en publiant son œuvre. Il nous dit aussi combien il serait heureux de faire une préface à ce livre. Et comme une voix disait près de lui que cela était très beau, il répondit simplement :
‑ Mais cela c'est tout naturel, je le ferais pour n'importe lequel de vous.
Et à le voir si calme et si bien portant, nous avions l'impression qu'il vivrait longtemps après nous tous, et que cela aussi était tout naturel. Et voilà qu'il nous a quittés le premier. Il est mort au moment où son talent s'imposait malgré tout, et maintenant nous ferons pour lui ce qu'il eût fait pour nous de si grand cœur. Nous parlerons de lui sans nous lasser. Nous dirons que ses livres sont pleins d'amour pour les pauvres et pleins de pitié pour les faibles, afin que chacun apprenne à le connaître et à l'aimer.
Marguerite Audoux »
(Le Travail, 24 décembre 1910, puis Les Marges, janvier 1911).
On comparera cet article avec l'ébauche de portrait manuscrite retrouvée chez les héritiers :
« Charles‑Louis Philippe n'avait guère grandi après les quinze ans, mais son petit corps bien fait se tenait droit, et son allure était ferme et discrète. On ne pouvait imaginer Charles‑Louis Philippe courant ou sautant. Et qu'il fût dans les rues de Paris pour son travail, ou sur les routes pour sa promenade, il marchait sans jamais se presser, du même pas régulier et bien appuyé, comme s'il craignait de le séparer du sol. Ses pieds, petits comme ceux d'une femme, étaient toujours chaussés de souliers trop grands, tandis qu'il gardait une grande attention pour ses mains qui étaient blanches, et d'une forme parfaite. Les doigts se repliaient avec des mouvements doux et enveloppants, et leur toucher était délicat comme une caresse.
Il parlait peu ; il écoutait attentivement ceux qui parlaient sans les regarder, et on eût dit que les paroles tombaient en lui et venaient augmenter une source, comme la pluie vient augmenter l'eau d'un étang. Et ainsi que le vent fait frissonner l'eau de l'étang et le ternit par places, les yeux bruns de Philippe paraissaient se ternir pendant un instant et dissimuler des choses profondes. Et lorsque à son tour il voulait vous parler, il redressait sa tête en la tenant un peu de côté, mais avant de laisser sortir de sa bouche les mots qu'il avait à dire, il vous regardait, et ses yeux se posaient sur vous comme des oiseaux mal apprivoisés et tout prêts à s'envoler.[1] »
Soulignons le caractère beaucoup plus personnel de cette esquisse, qui parfois dépasse la version finale de l'article publié (à travers les images notamment), tout en présentant des détails presque clownesques (les petits pieds affublés de chaussures trop grandes
[2]).
[2] On notera en contrepoint la description de la dépouille de Philippe par Léautaud, dans son Journal, le mercredi 22 décembre :
« Il est habillé d'un complet veston usagé. Pas de chaussures. Les pieds enfoncés dans deux petits sacs de toile blanche. C'est la première fois qu'un mort me donne à ce point une impression de comique. Philippe était petit. La mort semble le faire plus petit encore. » [Léautaud (Paul),
Journal, Mercure de France, tome I (novembre 1893 ‑ juin 1928), p. 773]. Plus loin, Léautaud évoque
« un de ces visages en bois mal sculptés et mal peints qu'on voit aux marionnettes » (
Ibid.), puis
« une marionnette de jeu de massacre ». (
Ibid., p. 774).
";;85;Inédit;;;"Lettre autographe inédite";"10, Rue Léopold Robert
[Début janvier 1911]
Mon cher Valery,
Sur ce beau papier que j'ai reçu il y a quelques jours, je m'empresse de te
[1] dire que tout va bien ici. Je suis seulement un peu abrutie par un reste de gloire qui se traîne en longueur Je vais voir Fargue tout à l'heure, mais j'attendais ta venue hier, et c'est ce qui fait que je ne t'ai pas écrit. Les Francis
[2] partent dimanche. Ils vont s'arrêter 8 jours à Lyon, et moi je pense les rejoindre jeudi prochain car cela ne me dit rien de rester à Lyon pendant 8 jours, surtout par ce froid. Je pense que nous allons à Roquebrune
[3] près de Menton, et j'espère que tu viendras nous y rejoindre après que
Fermina Marquez aura fait son entrée dans le monde
[4]. Cette jeune personne commence à intéresser pas mal de gens.
Veux-tu, mon cher Valery, envoyer de suite à Eugène Montfort, 9, rue Chaptal,
Le Travail. Il veut publier mon article dans
Les Marges[5].
Tu seras gentil d'en envoyer un aussi à Mirbeau, 139, rue de Longchamp, et par la même occasion un à moi qui n'en ai pas un seul.
Au revoir. Je t'embrasse bien affectueusement en t'offrant mes meilleurs vœux de bonheur pour l'année 1911.
Marguerite Audoux
[1] C'est le premier tutoiement qui apparaisse dans la correspondance Audoux‑Larbaud.
[2] C'est‑à‑dire les Jourdain
[3] Ils iront en réalité à Saint‑Jean‑sur‑mer (Saint‑Jean‑Cap‑Ferrat). Voir à partir de la lettre 90
[4] Le 31 janvier, les premiers exemplaires attendent le romancier chez l'éditeur Fasquelle [Larbaud (Valery), Œuvres, Pléiade, édition de G. Jean-Aubry et Robert Mallet, 1989 (réédition), p. XLIV].
[5] Montfort en est le directeur. Pour mémoire, l'article en question, « Charles‑Louis Philippe à Paris », publié dans le Travail du 24 décembre 1910, paraîtra effectivement dans Les Marges fin janvier 1911. En voir la reproduction ci-dessous
";"Nouvelles de Fargue et des Jourdain – Projet de voyage dans le Midi – Fermina Marquez – Article sur Charles-Louis Philippe à envoyer à Montfort et Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
532;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-01;;"Relation par Marguerite Audoux de son voyage vers le Midi et se son accueil à la gare de Marseille par Francis Jourdain
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Marseille;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-222]";"Voyage Paris-Marseille";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;87;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Marseille, mi-janvier 1911]
Mon cher Valery,
Mon voyage
[1] a été parfait, personne n'a fumé dans mon compartiment de fumeurs, et il y a même eu une place de libre. C'est te dire que je n'ai pas été gênée par mes voisins. Tout de même, il faisait si froid, que malgré la bouillotte qui me cuisait la plante des pieds, j'avais les jambes gelées. Nous avons eu un soleil magnifique jusqu'à Lyon, mais là, une sale brume nous l'a caché jusqu'à Avignon. Il faut te dire que j'ai eu bien peur de trouver le même temps à Marseille. J'y pensais tout le temps, car à partir de Lyon, il y avait une couche de neige assez épaisse, et plus nous avancions, plus il y avait de neige. Enfin, passé Avignon, la terre est redevenue noire, et la lune s'est montrée aussi brillante qu'un soleil, et en arrivant dans la gare de Marseille, il faisait un temps doux comme un jour de fin février à Paris quand le printemps se fait sentir. Comme je descendais du train à Marseille, Francis, qui m'avait vue le premier, m'a entouré la tête pour m'embrasser en disant avec l'accent chantant et gueulard des Marseillais : « Adieu, mignonne ! ». J'étais ravie de l'entendre, je me disais : « Il est chic, cet animal-là ! »
Voilà, mon cher Valery. Je n'ai pas encore vu Agathe
[2] ; elle loge quelque part chez sa sœur qui doit venir me prendre tout à l'heure. Moi et Francis avons couché à l'hôtel. Le garçon a paru scandalisé de nous voir prendre chacun une chambre. Francis file sur Roquebrune ce matin pour nous trouver une maison
[3] et je pense que nous filerons demain à notre tour.
Tu diras à Polemon que je l'ai vu arriver sur
[4] le quai au moment où mon train filait. Il était lancé lui-même comme un train express mais il s'est calmé en te rencontrant. Tu lui as servi de butoir – un butoir bien élastique, si j'ose dire. J'ai vu ton geste précipité vers mon wagon, et le coup d'œil non moins précipité de Fargue, puis je n'ai plus rien vu, mais j'étais
contente,
contente de l'avoir vu.
À bientôt. Je vous embrasse tous deux.
Marguerite
[1] Vers Marseille où elle doit retrouver les Jourdain, avant d'aller avec eux sur la Côte d'Azur.
[2] Agathe Jourdain, femme du précédent.
[3] Les Jourdain et Marguerite Audoux se retrouveront finalement à Saint‑Jean‑sur‑Mer – ce qui était d'ailleurs leur projet initial (voir le début de la lettre 90).
[4] Précédé d'un dans barré
";"Relation par Marguerite Audoux de son voyage en train vers le Midi et de l'accueil de Francis Jourdain à la gare de Marseille";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"À l'avant-dernier §, sur le quai est précédé d'un dans barré."
533;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-01;;"Propos sur ses vacances avec les Jourdain à Saint-Jean-sur-Mer";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑229]";Roquebrune;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;90;Inédit
;;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑229]";"Villa du Comte de May
Saint‑Jean‑sur‑Mer
Alpes‑Maritimes
[Seconde quinzaine de janvier 1911[1]]
Mon cher Valery,
Nous voici enfin installés à Saint Jean. C'était là, du reste, que nous devions aller en premier… Roquebrune est
[2] inaccessible pour Agathe
[3] et ses enfants, car la côte est si raide qu'il faut monter les plus petites provisions à dos de mulet, mais il paraît que c'est un pays magnifique. Je ne le regrette pas, ne le connaissant pas particulièrement, et je me contente aisément de notre Saint‑Jean qui est déjà assez joli. Nous avons une vue splendide sur la mer et autour de notre maison des arbres qui croulent sous les citrons. Notre maison est un peu délabrée et beaucoup trop grande pour nous, et la première nuit m'a apporté de terribles émotions. Des voix ont chanté dans mon sommier, en s'accordant sur les ressorts, et cela faisait ainsi :
« Toume, toume, toume, tourouroume, toume, toume. » J'ai dû rallumer ma bougie pour me rassurer, et enfin les voix se sont en allées avec certains bruits d'autos et de tramways. Ici le soleil se lève dans la mer. Jusqu'à ce jour j'avais cru qu'il s'y couchait seulement ; mais je pense aujourd'hui que puisqu'il se couche dans la mer il est tout naturel qu'il en sorte pour se lever.
Que devient Fargue, et que faites‑vous tous deux à Paris ? Que devient Werth aussi ? Donnez de vos nouvelles. Ici tout le monde va à peu près bien, mais tout le monde est énervé par le voyage, surtout Baboulo
[4]
Au revoir, mon cher Valery. Je t'embrasse bien affectueusement, ainsi que le vieux frère Polemon.
Marguerite Audoux
[1] Dans une lettre du 23 janvier 1911, Valery Larbaud écrit à Marcel Ray : « Francis, sa femme et ses enfants, avec Marguerite, sont installés depuis quelques jours à St Jean‑sur‑mer (Alpes‑Maritimes) dans la villa du comte de May. […] Ils ont renoncé à Cabbé‑Roquebrune, parce que le village est mal approvisionné. » On peut donc en inférer que Larbaud vient de recevoir la lettre de la romancière, envoyée, sans doute vers le 20 janvier, au début de l'installation à Saint‑Jean.
[2] Le est est placé au‑dessus d'un était barré.
[3] Agathe Jourdain, l'épouse de Francis
[4] Frantz‑Philippe, « l'enfant terrible » des Jourdain. Voir en particulier ce que la romancière écrit à son sujet dans les lettres 97 et 98
";"Propos sur ses vacances avec les Jourdain à Saint-Jean-sur-Mer";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Au début du premier paragraphe, le est qui suit Roquebrune est placé au-dessus d'un était barré.
"
534;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02;;"Sur ""Baboulo"" (fils des Jourdain), enfant capricieux - Vie à Saint-Jean-sur-Mer - Problèmes de santé
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑233]";Saint-Jean-sur-Mer;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;98;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"LE GRAND JARDIN
SAINT-JEAN-SUR-MER
(ALPES MARITIMES)[1]
[Saint-Jean-sur-mer, février 1911]
Mon cher Valery,
Votre lettre[2] m'a fait un très grand plaisir. Je m'ennuyais de ne pas bavarder avec vous comme par le passé. Je vous remercie de ce que vous me dites pour Baboulo mais je crois que c'est fini pour lui. Je crois qu'il a eu surtout une mauvaise grippe car il toussait à faire frémir. La petite[3] a eu à peu près la même chose mais elle supporte tout avec une bonne humeur étonnante ; c'est‑à‑dire qu'elle est[4] moins désagréable pendant sa maladie que Baboulo quand il est en bonne santé. Je n'ai jamais vu d'enfant comme Baboulo ; il pleure tout le temps, ou il gronde, ou il se plaint ; il ne peut rien supporter, ni en bien ni en mal ; il n'est jamais content de rien ; c'est affreux. Ses parents sont à genoux devant lui pour tâcher de lui rendre la vie meilleure ; rien n'y fait. C'est une petite victime de tous les instants, et ceux qui vivent autour de lui ont l'estomac serré comme s'ils redoutaient toujours un malheur. Agathe ne peut pas s'y faire, elle en souffre terriblement, et Francis ne dit pas ce qu'il en pense. Quant à moi, mon cher Valery, il m'est impossible de l'oublier, même si je suis éloignée de lui. C'est vous dire qu'il m'est impossible de travailler. S'il faisait chaud, je pourrais peut‑être fuir la maison et m'en aller dans les bois, mais il fait un temps gris sans soleil. Il a plu pendant plusieurs jours et le temps ne se remet pas. De plus, nous habitons des chambres qui communiquent, dont les portes restent ouvertes pour que chacun ait un peu de chaleur, car il n'y a que deux mauvais poêles dans la maison, mais quand même j'habiterais 15 étages au‑dessus ou au‑dessous, j'entendrais les enfants crier et Agathe se tourmenter. Ensuite je ne vais pas très bien ; j'ai eu pendant deux jours un commencement de grippe que j'ai soignée d'après le docteur[5], c'est‑à‑dire une purge et des cachets, mais je ne peux pas me remettre. J'ai mal à la tête depuis plusieurs jours et de la fièvre toutes les nuits. En un mot, je ne suis pas bien, sans être vraiment malade. J'espère pourtant que tout cela va se remettre et que je vais pouvoir enfin travailler, mais que de temps de perdu !
Parlez‑moi de
Fermina Marquez[6].
Et les Nocturnes[7], à quand ?
Michel m'a écrit qu'il a failli se tuer en tombant dans un trou de quatre mètres de profondeur avec sa bécane. Si le docteur[8] n'avait pas été avec lui, il n'en serait pas sorti vivant, probablement. J'espère qu'il va mieux. Écrivez‑lui[9].
Au revoir. Je vous embrasse très affectueusement.
Marguerite
[1] Même en-tête que pour la lettre 96
[2] Lettre qui n'a pas été retrouvée. On notera le retour au vouvoiement, qui se maintient dans la lettre 99.
[3] Lucie Jourdain, dite « Lulu », de deux ans plus jeune que le frère
[4] est se trouve au‑dessus d'un était biffé.
[5] D'après la médecine en général, ou le docteur représente‑t‑il un personnage particulier ?
[6] Marguerite Audoux évoque ici (comme dans la lettre 97), non le texte en fin de gestation, mais le lancement et le tirage, d'où notre datation (difficile à préciser davantage).
[7] Marcel Ray pose la même question à Larbaud dans une lettre de Montpellier du 12 mars 1911 (« Que deviennent les Nocturnes de Fargue ? »). [Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance 1899‑1937, tome second, lettre 151, p. 94]. Françoise Lioure précise dans une note de cette édition que « [l]a correspondance Fargue‑Larbaud manifeste à quel point ce dernier poussa Fargue à travailler et à publier ses poèmes […]. Des poèmes de Fargue sous le titre de Nocturnes avaient paru en 1905. En 1910 et 1911, Larbaud harcèlera son ami pour qu'il prépare une nouvelle édition de ses œuvres. Celle‑ci paraîtra en 1912 sous le titre de Poèmes aux éditions de la N.R.F. » [Ibid., p. 281, note 3 de la lettre 144 de Marcel Ray à Valery Larbaud du 31 décembre 1910, lettre dans laquelle Ray écrit à Larbaud : « Je trouve admirable votre tentative de sauver Fargue, alors que tout le monde l'abandonnait. » (Ibid., p. 78) ‑ allusion clairvoyante à la vocation de découvreur et de sauveur chez l'auteur de Barnabooth].
[9] Comme à son habitude, Marguerite Audoux organise les relations de son entourage masculin, et en particulier lorsqu'il s'agit de Michel (voir ce qu'elle écrit à Gide, en particulier dans les lettres 41 et 51).
";"Sur ""Baboulo"" (fils des Jourdain), enfant capricieux - Vie à Saint-Jean-sur-Mer - Problèmes de santé";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"c'est-à-dire qu'elle est : est se trouve au-dessus d'un était biffé.
"
535;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-02;;"Sur la santé de Larbaud et des Jourdain et la vie à Saint-Jean-sur-Mer - Projet d'aller retrouver Michel Yell - Jeanne Gignoux enceinte
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑224]";Saint-Jean-sur-Mer;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;106;Inédit
;;;Lettre;"
LE GRAND JARDIN
SAINT-JEAN-SUR-MER
(ALPES MARITIMES)
[Février/mars 1911[1]]
Mon cher Valery,
Quelle idée d'être malade au cours d'un si joli voyage ! Mais soignez‑vous bien, au moins ! Il ne faudrait pas recommencer la petite édition de l'année dernière[2]. Ici tout va bien, les enfants[3] ont repris une mine superbe, Francis travaille et fait des chefs‑d'œuvre, moi je n'en fiche pas une datte mais je me porte bien, et j'ouvre des quinquets sur tout ce qui passe à ma portée. Je me console en me disant que si je ne fiche rien ici, j'emporterai toujours quelque chose dans mon sac. Je dois aller à Monte Carlo lundi avec l'ami Coudourt[4]. C'est un joueur enragé et j'ai l'intention de risquer ma pièce de 20 francs, non pas dans l'espoir de gagner car je ne suis pas joueuse, mais simplement pour pouvoir parler de cela en connaisseur.
Le temps ici est vraiment merveilleux, on se croirait au mois de juin. Le rossignol chante déjà la nuit, les papillons blancs et jaunes vont par bandes, les arbres à fruits commencent de fleurir de tous côtés, et le clair de lune est d'une puissance que je n'avais pas encore imaginée.
Je compte m'arrêter quelque temps à Fronton chez Michel, la mère Michel[5] m'offrant l'hospitalité. Je n'ose pas écrire ce que je pense à ce sujet.
Au revoir, mon cher Valery. Je t
[6]'embrasse bien affectueusement et te prie de bien te soigner.
Marguerite Audoux
P. S. Nous trouvons ici que Jeanne[7] est bien cachottière Si tu la vois, embrasse‑la bien pour nous et dis‑lui qu'elle a bien tort de garder secret [sic] si longtemps.
Nous avons bien reçu les cotignacs[8].
M.
Je reçois à l'instant cette lettre d'Amérique. Veux‑tu me la traduire et me la renvoyer afin que je puisse accepter ou refuser[9] ?
[1] Le voyage évoqué au début de cette lettre est un de ceux qui débutent le 11 février 1911 et sont l'objet du Journal de Quasie (voir la note 2 de la lettre 70). Il s'agit, rappelons‑le, d'un « voyage sentimental », entrepris en partie avec Fargue, dans le cœur de la France – prétexte pour une visite à Guillaumin, à Ygrande, ou encore pour quérir une autorisation afin de publier les œuvres de Henry Jean‑Marie Levet (1874‑1906)… Voir Levet (Henry Jean‑Marie), Cartes postales et autres textes, précédés d'une conversation de Léon‑Paul Fargue et Valery Larbaud, édition de Bernard Delvaille, NRF, Poésie/Gallimard, 2001.
[2] Voir les lettres 34, 36, 38 et 52
[4] Sans doute le peintre Henri Coudour, nom auquel la romancière a ajouté un t. (Voir les lettres 45 et 349)
[5] La mère de Michel (Yell)
[6] Nouveau passage du vouvoiement au tutoiement. L'hésitation (avec des ratures) se maintiendra dans deux lettres suivantes (107 et 109). On assiste à la même évolution dans la correspondance Audoux‑Werth (post-scriptum de la lettre 132).
[7] La femme de Régis Gignoux semble vouloir, depuis un certain temps, attendre un heureux événement. Voir les lettres 27 et 108 à ce sujet
[8] Confitures de coing (spécialité d'Orléans)
[9] Une adaptation ? une traduction ?... Ou alors s'agit‑il déjà de J. D. Humphries (voir le premier paragraphe de la lettre 160).
";"Sur la santé de Larbaud et des Jourdain et la vie à Saint-Jean-sur-Mer - Projet d'aller retrouver Michel Yell - Jeanne Gignoux enceinte";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
536;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-03;;"Traductions de Marie-Claire - Nouvelles des Jourdain - Correspondance éditoriale - Versatilité de Michel Yell - Mon Bien-Aimé - Questions domestiques
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑220]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;107;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
10, Rue Léopold Robert[1]
[Début mars 1911[2]]
Mon cher Valery,
Madame Garling‑Palmér[3] (Jean de Suède[4]) qui a traduit
Marie‑Claire en suédois me demande un[5] rendez‑vous pour quelques renseignements avant de donner le livre à l'impression. Naturellement, je l'envoie chez toi
[6]. Tâche[7] de bien t'[8]expliquer avec elle, et puis, gros veinard, tu auras peut‑être la chance qu'elle soit une jolie femme, ce qui ne gâtera rien.
Aujourd'hui nous avons eu les Besson, nous nous sommes promenés dans le soleil, la verdure et les fleurs. Je crois que dans une quinzaine de jours il fera ici un temps délicieux, mais nous avons besoin de faire du feu tous les jours à partir de 5 heures et il m'arrive d'avoir encore froid la nuit. À part ce petit inconvénient tout va bien, les enfants sont superbes et désagréables comme de petits diables, Agathe a repris son aplomb, Francis commence à travailler, et moi je continue à répondre à des lettres[9] pressées et souvent ennuyeuses[10]. J'ai donné hier l'autorisation d'une traduction en espéranto[11]. Cela m'amusera bien d'avoir toutes ces traductions dans ma bibliothèque. Si tu vois Arnold Bennett, dis‑lui qu'il use de son pouvoir pour me faire envoyer un volume ou deux. J'ai reçu une longue lettre de Michel[12]. Il attend que je sois disposée à m'unir à lui, mais j'ai dans l'idée que sa nouvelle lubie lui passera très vite[13]. Je te remercie de La Revue bleue et des Marges[14]. As‑tu vu Jean Royère[15] ? Et penses‑tu que je puisse lui envoyer « Mon Bien‑Aimé » [16] ?
Je suis allée à Nice hier. J'ai vu des vieilles rues bien étonnantes et j'ai acheté une quantité de madras pour garnir ma chambre, car les meubles d'ici sont plutôt moches, comme dit Baboulo. Nous avons une servante italienne ; elle ne comprend pas toujours ce qu'on lui demande mais elle est pleine de bonne volonté et très dévouée, aussi nous décidons de la garder quoiqu'on nous offre une perle de Nice. Moi je me méfie un peu des perles savantes.
Penses‑tu à m'envoyer ma montre ?
Madame Chale[17] a‑t‑elle un peu nettoyé ma chambre et fait enlever mon linge pour le blanchissage ?
Au revoir, mon cher Valery. Je t'embrasse bien affectueusement ainsi que Fargue, Werth, Madame Fargue, et Régis et Jeanne si tu les vois.
Marguerite Audoux
Dis‑moi si les Nocturnes[18] s'avancent.
[1] En dépit de cet en‑tête, la lettre provient de la Côte d'Azur, puisque la romancière fait allusion à une excursion à Nice.
[2] Marguerite Audoux évoque l'envoi à Royère de « Mon Bien‑aimé » , l'un des poèmes en prose qui paraîtront le 20 mars dans La Phalange. (Voir la lettre 111).
[3] Signe Garling-Palmér est une traductrice scandinave. Deux traductions de sa main sont répertoriées à la Bibliothèque nationale de France : Le Coup de feu, pièce en trois actes de Ernst Didring (1868‑1931) et Le Pèlerinage de Sainte Brigitte, de Verner von Heidenstam (1859‑1940). Sign Garling‑Palmér fut conservatrice de la Bibliothèque nordique (un département de la Bibliothèque Sainte‑Geneviève) de 1916 à 1926.
[4] Allusion codée qui nous échappe. Un ouvrage ou un auteur qu'elle a traduit ?
[5] Un qu' se trouve entre demande et un.
[6] Le pronom se trouve au‑dessus d'un vous.
[7] Le z de Tachez est barré.
[8] Le pronom suit un vous.
[9] Le mot est précédé d'un correspondance barré.
[10] Apparemment de la correspondance administrative concernant son roman, voire des réponses à des lecteurs
[11] Cette traduction verra le jour. Un volume se trouve au Musée Marguerite Audoux.
[12] Nous n'avons pu retrouver cette lettre.
[13] La suite de cette histoire nous montre la clairvoyance de la romancière.
[14] La Revue bleue est probablement celle du 24 décembre 1910 qui contient un article de Lucien Maury : « Les Lettres : œuvres et idées / Les jeunes et les prix littéraires. / Gaston Roupnel. Nono (Plon). / Louis Pergaud. De Goupil à Margot. Histoires de bêtes. (Mercure). / Marguerite Audoux. Marie‑Claire. Roman. Préface d'Octave Mirbeau (Fasquelle). », p. 822‑825 (p. 825 pour Marguerite Audoux). Quant aux Marges, il s'agit de la revue d'Eugène Montfort.
[15] Voir les lettres 36 et 63
[16] Pour mémoire, l'un des trois poèmes en prose (avec « Petite Abeille » et « Nouveau Logis » ), écrits en 1901 et 1902 et parus dans La Phalange de Royère du 20 mars 1911. Voir la lettre 111 pour la reproduction de ces trois poèmes
[17] Femme de ménage trouvée par Marguerite Audoux (la fille de madame Chasles, dont l'orthographe a ici été simplifiée, habite le même immeuble que la romancière)
[18] Les poèmes de Fargue (voir la note 8 de la lettre 71)
";"Traductions de Marie-Claire - Nouvelles des Jourdain - Correspondance éditoriale - Versatilité de Michel Yell - Mon Bien-Aimé - Questions domestiques";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Premier paragraphe : un qu' barré se trouve entre demande et un ; toi se trouve au-dessus d'un vous barré ; le z de Tâchez est barré ; le t de t'expliquer suit un vous barré.
Deuxième paragraphe (des lettres pressées) : lettres est précédé d'un correpondance barré.
"
537;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-03;;"Propos sur la santé et la maternité - Remerciements pour l'envoi de bonbons
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-245]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;108;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
[Saint‑Jean‑sur‑mer, mars 1911[1]]
Mon cher Valery,
Je suis contente de voir que vous êtes un peu sorti de votre Vichy[2]. Cela me donne la preuve que votre santé est meilleure et je commence à espérer que vous viendrez pour de bon à Paris. Vous serez gentil de me dire la date exacte de votre arrivée car je ferai mettre des rideaux aux fenêtres et nettoyer l'appartement afin que vous puissiez respirer un bon air exempt de poussières. Je serai heureuse de bavarder avec vous, vous n'en doutez pas, de tout ce qui s'est passé depuis votre départ. En attendant, je peux toujours vous dire que Jeanne[3] est enceinte pour de vrai cette fois. Si vous saviez comment je l'envie ! Mon vieux désir d'être mère me remonte parfois avec une violence terrible, et tous mes regrets s'amoncellent et font devant moi quelque chose de lourd qui me donne envie de pleurer[4].
Francis va bien et les enfants aussi ; il n'y a que la bonne Agathe qui ne soit pas très bien portante. Au fait, j'allais oublier de vous dire que la caisse de bonbons ne leur est parvenue que dimanche dernier. J'étais là, et vous pouvez croire que moi et Francis nous lui avons fait honneur. Agathe a dû nous l'ôter des mains, car sans cela je crois bien que nous aurions tout mangé – et encore, j'ai trouvé moyen d'en chiper une grosse poignée pendant qu'Agathe nous prenait la caisse de force. Ils étaient bien bons, vos bonbons, mon cher Valery, et je suis chargée de vous remercier pour toute la famille gourmande.
N'oubliez pas de m'écrire quelques jours avant votre arrivée et recevez, avec mes souhaits de bonne santé, un bon baiser affectueux.
Marguerite Audoux
[1] Lettre à l'évidence postérieure à la lettre 106, dans laquelle Marguerite Audoux évoque les cachotteries de Jeanne Gignoux, quant à un éventuel état intéressant. Il n'est pas absurde que la confirmation se fasse peu de temps après, d'autant que les deux lettres sont reliées par le voussoiement (fût‑il parfois discontinu de missive en missive, mais toutes les lettres postérieures useront du tu) et par des allusions qui s'enchaînent bien sur la santé de Larbaud. Autre lien thématique (également avec la lettre suivante à Larbaud) : les friandises envoyées par le vichyssois. Enfin, il ne fait nul doute, eu égard à la façon dont elle relate la liesse générale à réception de ces cadeaux, que Marguerite Audoux se trouve encore à Saint‑Jean.
[2] Voir la lettre 106
[3] Jeanne Gignoux
[4] Voir, dans Audoux, Marguerite, De la ville au moulin, Fasquelle, 1926, p. 200, les propos désabusés d'Annette Beaubois : « Le regret que j'ai de mon enfant s'augmente de la certitude de n'en plus jamais avoir. »
";"Propos sur la santé et la maternité - Remerciements pour l'envoi de bonbons";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
538;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-03;;"Remerciements pour un colis de friandises - Charles-Louis Philippe - Baisse de moral - Anecdotes plaisantes
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Saint-Jean-sur-Mer;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-225]";Dijon;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;109;Inédit;;;"Lettre autographe";"Saint‑Jean‑sur‑mer[1] [Fin mars 1911]
Mon cher Valery,
Nous venons de recevoir le colis de Dijon et nous t'[2] embrassons pour te[3] remercier, moi de la moutarde, Francis de la liqueur et Agathe des gâteaux et de la crème. Nous n'avons pas pu attendre à demain pour goûter à toutes ces bonnes choses, et Agathe a dit : « Je sais bien, moi, où il dépense toutes ses pièces de cent sous ». Parbleu, je le sais bien moi aussi et si tu continues de ce train‑là, mon cher Valery, tu te ruineras et tu deviendras pauvre comme ce brave Job d'antique mémoire.
Je ne t'envoie pas moi‑même les deux livres de Philippe que tu me demandes[4] parce qu'ils sont chez le relieur, mais Francis a prévenu son père[5] qui va te les adresser directement à Vichy. Nous avons pensé qu'il valait mieux ne pas attendre que Fargue aille les chercher. Sais‑tu à quelle date se fera l'inauguration[6] ? Je ne pense pas que j'irai. Je ne sais pas ce qui m'attend là‑bas avec ces sacrées bonnes femmes[7], et leur haine m'empêcherait d'être toute à notre pauvre ami.
Je compte quitter Saint‑Jean pour Fronton vers le 10 avril, peut‑être avant[8], car je commence de m'ennuyer terriblement de ne pas travailler. Voilà plusieurs fois que le noir me saisit. Je me remets vite parce que Francis et Agathe sont si gentils qu'on ne peut pas s'ennuyer avec eux, mais le fait de rester à ne rien faire d'utile m'est parfois insupportable, et depuis quelques jours cela me pèse encore plus lourd. Et ce qui est plus étonnant, c'est que je ressens une fatigue énorme, une fatigue nerveuse très désagréable, et je sens bien que si je travaillais, cela me reposerait de cette fatigue‑là[9].
Je crois que je t'avais dit qu'un rossignol avait commencé à chanter dans notre grand jardin ; eh bien le voisin a dû me le tuer (il chasse tout le temps dans le jardin et il chasse les petits oiseaux) car je ne l'entends plus. Mais depuis deux jours, si on n'entend plus le rossignol, on entend les grenouilles. Ah, mon pauvre ami, quel concert ! elles en ont, un gosier, les grenouilles de Saint‑Jean ! Depuis plusieurs jours il pleut, ou le temps est couvert. Ce matin, nous sommes allées à Nice, Agathe et moi ; le temps était gris, la mer aussi. Tout à coup, Agathe m'a dit avec un air inquiet : « La mer est à l'eau. » Je n'avais pas compris sa pensée et j'ai répondu : « Est‑ce que tu as peur qu'elle se noie ? » Nous étions dans le tramway, et nous voilà prises toutes deux du fou rire car je venais de comprendre qu'elle voulait dire qu'il allait pleuvoir. Au même instant le tram nous flanque une secousse qui envoie Agathe le nez en plein dans la vitre. Si son nez avait été plus pointu, il aurait certainement fait un trou à la vitre. Toutes ces petites bêtises nous ont amusées pendant le trajet et mes idées noires sont parties pour un moment.
Au revoir, mon cher Valery. Je t'embrasse bien affectueusement et t'envoie les baisers des enfants et les amitiés des parents.
Marguerite Audoux
Il me semble que j'entends mon petit rossignol mais les grenouilles font un tel vacarme que je n'en suis pas sûre
[1] En‑dessous de
10, Rue Léopold Robert en en‑tête, barré
[2] Le
t' suit un
vous barré.
[3] Même correction : le
te est placé au‑dessus d'un
vous biffé. C'est la le signe visible du passage définitif à un tutoiement qui jusqu'alors n'était qu'intermittent.
[4] Aucun indice ne nous permet de dire de quels ouvrages de Philippe il s'agit.
[6] Il s'agit de l'inauguration du buste de Philippe, sculpté par Bourdelle, qui, pour mémoire, aura lieu le 25 septembre au cimetière de Cérilly.
[7] La mère et la sœur jumelle de Philippe (Louise Tournayre), qui vouent une haine jalouse, et parfois calomnieuse à la romancière (elles prétendent notamment que c'est Philippe qui a écrit
Marie‑Claire…). Voir la note
8 de la lettre78
[8] Le 7 avril, Marcel Ray
écrit à Valery Larbaud :
« Hier, passage de Marguerite à Montpellier. Malgré toutes nos supplications, elle n'y est restée que 25 minutes, pressée d'arriver le soir même à Toulouse pour y retrouver Michel, lequel se débat dans des difficultés mystérieuses que Marguerite n'a pas eu le temps de nous expliquer. » (Correspondance Ray-Larbaud, Gallimard, lettre 154, p. 96). La romancière quitte donc au plus tard Saint‑Jean le 6 avril.
[9] Sans exclure l'analyse de la romancière, la cause profonde de cette
« fatigue » pourrait bien être aussi ces
« difficultés mystérieuses » dans lesquelles se débat Michel (le début de sa valse‑hésitation entre deux femmes : Marguerite Audoux, et Marie Duran, qu'il épousera), l'inaptitude au travail n'étant alors plutôt qu'une conséquence… Sans le savoir, Marguerite Audoux décrit ici tous les symptômes d'un début de dépression (elle évoquera explicitement sa « neurasthénie » dans la lettre 155 à Lelièvre) ; elle se débat déjà dans une fallacieuse histoire dont on sait qu'elle ne sortira pas sans cicatrices profondes.
";"Remerciements pour un colis de friandises - Charles-Louis Philippe - Baisse de moral - Anecdotes plaisantes";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les trois premières notes de la partie ""TRANSCRIPTION"""
539;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-04-10;;"Rhume - Léon-Paul Fargue - Arrivée prochaine à Fronton";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Toulouse;;"Léon‑Paul Fargue–Valery Larbaud, Correspondance 1910‑1946, texte établi, présenté et annoté par Th. Alajouanine, Gallimard, 1971, p. 69‑70.";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;"
La datation est de Th. Alajouanine
[1] (le médecin de Fargue et Larbaud), qui précise en note
[2] :
« La lettre de Fargue est accompagnée de lettres de Marguerite Audoux et de Michel Yell. Non datée, elle doit être placée entre le 10 et 15 avril 1911, puisque V[alery] L[arbaud] devait de Pau gagner Fronton pour rejoindre ses amis et semble en avoir été empêché par un gros rhume. »
La carte de Yell et le mot de Fargue (numérotés 2 et 3 par cette édition dans ce triple envoi, la lettre maîtresse étant celle de Marguerite Audoux) sont respectivement les suivantes :
« Mon cher Valery,
J'ai été très heureux d'apprendre par Marguerite, que vous aviez une excellente mine, mais désolé qu'un rhume vous ait à la dernière minute empêché de venir à Fronton !
Je ne perds cependant pas l'espoir de vous voir y venir prochainement. On se plaint très fort de vos longues fugues au «Valéry». On espère que votre passage, et plus, que votre séjour, relèvera les affaires, qui sont très calmes en ce moment. Madame Violette m'a prié de vous le dire avec le plus de ménagement possible. À bientôt.
Très cordialement votre
« Mon cher Valery,
Je suis arrivé à la gare d'Orsay non pas à la dernière minute comme le dit Marguerite, mais bien dix minutes avant l'heure !! (sed magis amica…) Quel beau voyage. Mais vous nous manquiez rudement. Cette traversée des gorges de la Vézère… sans vous ! Nous allons vous écrire un «journal» conditionné !
Bien affectueusement
Léon‑Paul Fargue. »
[1] Léon‑Paul Fargue – Valery Larbaud,
Correspondance (1910‑1946), Gallimard, 1971, p. 69‑70 (‑ 48 – Lettre triple : de Marguerite Audoux, Michel Yell et Léon‑Paul Fargue à Valery Larbaud).
[3] Certaines allusions (le
«Valéry» et
«Madame Violette») demeurent obscures.
";113;"Lettre publiée dans : Léon‑Paul Fargue – Valery Larbaud, Correspondance 1910‑1946, texte établi, présenté et annoté par Th. Alajouanine, Gallimard, 1971, p. 69‑70
";;;"Lettre autographe
";"
Toulouse [entre le 10 et le 15 avril 1911[1]]
Mon cher Valery,
Nous sommes arrivés à bon port, j'espère que vous aussi. Écrivez‑moi aussitôt que possible pour me rassurer sur votre rhume, moi j'en ai un carabiné aussi, et ce matin j'ai pris un bain très chaud dans l'espoir de l'arrêter à son début, cela me réussit quelquefois. Fargue est en train d'écrire à sa mère tout en lorgnant les jolies femmes et Michel, qui a mis par hasard un lorgnon, en fait autant. Tous deux me prient de vous envoyer leurs amitiés et Michel me remet une petite carte à votre intention.
J'ai déchiré ce petit bout de journal dans Le Figaro[2]. Peut‑être cela vous intéressera‑t‑il ?
Fargue est arrivé à la dernière minute à la gare mais nous avons fait un joli voyage et nous avons beaucoup regretté que vous ne soyez pas avec nous ; Fargue le disait à chaque instant ; enfin, mon cher Valery, ne manquez pas de m'écrire à Fronton où nous allons rester quelques jours.
Au revoir, et à bientôt. Je vous embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux
[2] N'ayant pas eu l'original entre les mains (et Th. Alajouanine ne mettant pas de notes à ce sujet), nous ne pouvons donner de précisions sur cet article.
";"Rhume - Léon-Paul Fargue - Arrivée prochaine à Fronton";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
540;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-07;;"Problèmes domestiques et administratifs, nouvelles de certains membres du Groupe de Carnetin";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;Chelsea
;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-239]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;131;Inédit
;;;"Lettre autographe inédite
";"10, Rue Léopold Robert
[Paris, début juillet 1911[1]]
Mon cher Valery,
Ce n'est pas malheureux que tu aies quitté ton île du Diable pour revenir à ta Lawrence Mansions[2].
Quand reviens‑tu à Paris[3] ?
Pendant que j'y pense, je me dépêche de te dire qu'il ne faut pas te laisser embêter par les traducteurs et éditeurs qui viendront te trouver de ma part. Dis‑leur zut, et tout ira bien[4].
Maintenant, parlons de choses sérieuses : tu as de la chance d'avoir des amis dévoués à Paris, sans cela tu serais à l'heure qu'il est dans un cachot, couché sur la paille humide et enfermé à triple verrou.
Marcel[5] est venu l'autre jour avec un papier que ta concierge lui avait remis
[6] : « Tenez, me dit‑il, voilà un machin pour les contributions[7] de Valery. » Je flanque ce papier de côté en pensant que cela ne pressait pas et que tu irais payer en rentrant à Paris, mais une inquiétude que je ne m'expliquais pas me donnait tout le temps l'envie de prendre et de lire ce sacré papier de contributions ; à la fin, je l'ai ouvert pour me tranquilliser, et voilà que je lis ta condamnation, du 19 mai, par le tribunal
de simple police[8], à payer la somme de 19 francs 28 centimes, dans les 8 jours, sous peine de contrainte par corps. Tu penses si j'ai filé ma Louise Dugué au triple galop jusqu'au Palais de justice [sic][9].
Voilà ! Monsieur empeste notre bonne ville de Paris avec sa voiture, et il file vers la verte Angleterre respirer la bonne air, sans s'inquiéter des lois que les honnêtes gens ont faites pour les pauvres narines des Parisiens !
Mes bouquins seront chez Conard[10] et distribués ainsi que tu le désires.
Je ne sais guère ce que fait Polémon.
Les Jourdain sont partis à Coutevroult.
Marcel est reparti à Montpellier sans avoir pu faire ici ce qu'il voulait[11].
Figure‑toi que, selon la chance de ce pauvre Marcel[12], le ministère est tombé juste cinq minutes après son[13] entrée chez le ministre, et je crois qu'il va être forcé de partir à Nancy. Il m'a recommandé de te dire bien des choses pour lui, quand je t'écrirais. Lui, il ne se[14] sentait pas le courage d'écrire. Il a bien reçu tes lettres.
Tu sais, mon cher Valery, que j'ai encore disposé de ton lit pour une jeune fille de vingt ans, de mes amies[15].
Au revoir. Je t'embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux
Je quitterai sans doute Paris vers le 28 juillet pour l'Île‑d'Yeu[16].
[1] Lettre sans doute concomitante de celle, du 9 juillet 1911, où Ray écrit notamment à Larbaud : « Accablé de chaleur, de paresse et de besogne, je n'ai pas eu depuis mon retour de Paris et n'ai guère encore le temps ni le goût de vous écrire aussi longuement qu'il faudrait. […] J'ai logé chez vous, sans votre permission, et sur les instances de Marguerite, pendant les 6 jours que j'ai passés à Paris. » (Leur correspondance, Gallimard, p. 126‑127).
[2] Installé dans cette maison à Chelsea depuis la mi‑mai, Larbaud vient de passer une semaine dans l'île de Man (« l'île du Diable ») pour échapper à l'agitation londonienne à l'occasion des fêtes du couronnement de George V (qui eut lieu le 22 juin 1911). C'est lors de ce séjour anglais que Larbaud rencontre Gide, qu'il corrige les épreuves d'une nouvelle traduction de La Chanson du vieux marin de Coleridge et qu'il achève une étude sur Coventry Patmore, qui servira de préface aux Poèmes de Coventry Patmore, traduits par Paul Claudel (NRF de septembre et octobre 1911).
[3] Quand Larbaud quitte Londres, au début du mois d'août, c'est pour Vichy, où il reste six semaines dans une mauvaise condition physique.
[4] Allusion à des démarches indélicates dont nous ne saurions dire, faute de traces écrites, si elles ont été évoquées par Larbaud
[6] Ray, rappelons‑le, a passé six jours dans l'appartement de Larbaud, aidé par Marguerite Audoux pour les détails d'ordre ménager.
[8] Les trois mots soulignés par Marguerite Audoux ont été ajoutés dans l'interligne.
[9] Sans doute la romancière a‑t‑elle voulu dire : « si nous avons filé, ma Louise Dugué et moi, […]. » ou encore : « si j'ai fait filer […] », hypothèse cependant moins probable.
[10] Chez l'éditeur Louis Conard. Il s'agit à l'évidence d'une distribution de Marie‑Claire demandée par Larbaud.
[11] Marcel Ray, qui n'est pas titulaire de son poste à l'Université de Montpellier, va être contraint de quitter cette ville, évincé par Albert Lévy, un collègue qui a l'appui d'Albert Thomas (1878‑1932), député socialiste de Sceaux, lequel est pourtant un ancien condisciple et un futur collaborateur de Ray. Les démarches entreprises à Paris par l'ancien normalien visent donc son avenir professionnel. Il compte en particulier sur Eugène Rouart, qui pourrait lui servir d'intermédiaire auprès de Jean Cruppi, alors ministre de la justice. Ce qu'évoque Marguerite Audoux laisse entendre l'insuccès de ces manœuvres. Le possible départ pour Nancy s'explique par le fait que Lévy, alors en poste dans cette ville, avait d'abord souhaité permuter avec Ray. Ce dernier pourrait en effet tenter de se rabattre sur cette très fragile possibilité. On sait qu'en réalité il quittera l'enseignement pour le journalisme (on le retrouve à Berlin, puis à Vienne où il est correspondant du Figaro) et la politique.
[12] de ce pauvre Marcel a été ajouté dans l'interligne supérieur. Le « ministère qui tombe » est le gouvernement d'Ernest Monis, qui n'aura duré que trois mois, sous la présidence d'Armand Fallières.
[13] son est ajouté avant un l' barré, et entrée est suivi d'un de Marcel également biffé.
[14] Le se remplace en surcharge un s'en.
[16] Elle partira effectivement pour la Vendée à la fin du mois.
";"Problèmes domestiques et administratifs, nouvelles de certains membres du Groupe de Carnetin";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 12 à 14 du texte transcrit"
541;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-07;;"Projets de vacances estivales à l'Île-d'Yeu";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;"Lettre adressée à Chelsea
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-221]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;133;Inédit
;;;"Lettre autographe inédite
";"
10, Rue Léopold Robert
[Paris, seconde quinzaine de juillet 1911]
Mon cher Valery,
Je compte partir pour l'Île‑d'Yeu dans les premiers jours de la semaine prochaine où je resterai tout le mois d'août pour rentrer ensuite à Fronton avec Michel. Je compte passer septembre et octobre à Fronton[1]. C'est te dire que si tu te décides d'y venir, nous serons bien contents. Que fais-tu dans ta Lawrence Mansions[2] ? J'ai du mal à croire que tu as photographié ta maison toi-même. Il me semble que tu dois avoir peur d'un appareil comme tu as peur du téléphone. En attendant, je t'envoie ta trompette[3] agrandie afin que tu la laisses comme souvenir à ta chérie.
Je n'ai pas fini « Valserine »[4].
Au revoir, mon bien cher Valery.
Je t'embrasse bien affectueusement.
Marguerite
[1] Effectivement, mais quelques précisions s'imposent : si le 29 août, Marguerite Audoux se trouve encore à l'Île‑d'Yeu, d'où elle envoie une carte postale (lettre 140) à Madame Fargue mère, dans laquelle elle écrit : « Michel rentre à Fronton demain. Moi je reste encore huit jours ici. » ; et si le 9 septembre suivant, elle adresse une autre carte postale (lettre 142) de Fromentine à Isabelle et Jacques Rivière, le 23, Larbaud écrit bien à Ray : « Marguerite est à Fronton – pour une quinzaine encore. » (Leur correspondance, Gallimard, p. 136). Le mois suivant, la romancière repasse par Paris puisque Ray écrit à Larbaud le 7 octobre que Marguerite Audoux a déjà rendu visite deux fois à Werth dans la clinique où il s'est fait opérer (Ibid., p. 140). Retour apparemment précipité par les événements (la valse-hésitation de Michel Yell entre Marguerite et sa future épouse, Marie Duran). Marguerite Audoux retournera à Fronton avec Fargue pour éclaircir la situation [le 17 octobre, ce dernier écrit à Larbaud : « Nous rentrons de Fronton, Marguerite et moi. » (Leur correspondance, p. 104)]. En novembre, elle sera de nouveau dans le sud-ouest [Michel Yell écrit à Gide le 30 novembre que « M[arguerite] A[udoux] est à Toulouse » (Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, 605‑43)], ainsi que les premiers mois de 1912.
[2] La maison qu'occupe Larbaud à Chelsea [voir la note 2 de la lettre 131].
[3] Il s'agit vraisemblablement de sa tête (prise en photo) (voir Marcillac, Jean, Dictionnaire français-argot, éditions de la pensée moderne, 1968, p. 233).
[4] Voir la note 2 de la lettre 132
";"Projets de vacances estivales à l'Île-d'Yeu";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
542;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-12;;"Léon Werth - ""Rose Lourdain"" - Relation avec Michel Yell - Son travail d'écrivain
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Toulouse;Vichy
;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-235]";Vichy;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;154;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"Toulouse
Allée Lafayette 8 bis[1]
[Novembre ou décembre 1911[2]]
Mon cher Valery,
Comment vas‑tu, toi et[3] Werth [sic] ? J'imagine que vous ne devez pas vous ennuyer tous deux, dans la ville de Vichy.
Je voudrais bien savoir comment va la santé de Werth[4] et comment va votre travail à tous deux Dis‑donc, en passant, je peux toujours te dire que « Rose Lourdin »[5] est une chose épatante. Bravo, mon vieux Valery ! Tu marches bien.
Il fait ici un temps magnifique, aussi ma santé se remet vite
[6] et mon moral va moins mal. Je vois Michel assez souvent et je commence à croire que ce mariage n'aura pas lieu[7].
Si tu as des nouvelles des amis[8], donne‑m'en, et aussi des Ray.
Je suis encore passablement abrutie, et je ne trouve rien d'autre à te dire, sinon que je t'aime bien, et que je t'embrasse bien affectueusement.
Marguerite
P. S. Au cas où Werth se laisserait aller à sa paresse habituelle, dis‑lui que je travaille, malgré tout. Mais s'il te répond que ce n'est pas vrai, il aura raison.
[1] Ce numéro souligné se trouve en dessous d'un 18 bis biffé.
[2] Le 14 décembre 1911, Larbaud écrit à Ray : « J'ai reconduit Werth à la gare de Moulins. » (Leur correspondance, Gallimard, tome 2, p. 151).
[3] Suivi d'un autre et barré.
[4] Werth, rappelons‑le, s'est fait opérer d'une otite (voir la note 1 de la lettre 147). Cette expérience sera le sujet de son roman La Maison blanche (1913).
[5] Cette nouvelle de Larbaud, que Gide avoue aimer « immodérément », et qui fera partie d'Enfantines, vient de paraître (La Nouvelle Revue française, n° 35, 1er novembre 1911, p. 514‑529).
[6] En plus de ses habituels soucis de santé (les yeux, en particulier), Marguerite Audoux est alors neurasthénique (voir la lettre 155).
[7] L'on connaît la versatilité amoureuse de Yell, qui se mariera pourtant avec Marie Duran le 18 mars 1912.
[8] Les membres du Groupe de Carnetin
";"Léon Werth - ""Rose Lourdain"" - Relation avec Michel Yell - Son travail d'écrivain";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Dans le lieu de création, le numéro de rue, 8 bis, se trouve en dessous d'un 18 bis biffé.
Dans la première ligne du corps du texte (toi et Werth), un autre et barré suit la conjonction.
"
543;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-01-01;;"Voeux - Emploi du temps quotidien - Rédaction simultanée de L'Atelier de Marie-Claire et du ""Suicide""
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Toulouse;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-226]";Toulouse;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;162;;;;"Lettre autographe
";"
Toulouse
Allée Lafayette 8 bis
[1er janvier 1912]
Mon cher Valery,
En ce jour de nouvel an je viens t'apporter un gros baiser bien affectueux.
J'ai bien reçu ta lettre[1] et suis contente de voir que tu vas bien et que tu travailles un peu.
Moi, je travaille beaucoup, mais tu sais, vraiment beaucoup. Je vois Michel un jour par semaine, et le reste du temps je suis seule, toute seule dans un petit logement où je ne m'ennuie pas du tout. Je travaille de neuf heures à onze heures le matin puis je fais ma toilette et vais au marché chercher mon déjeuner. Je reviens le faire cuire dans ma petite cuisine, puis je mets mon couvert sur un coin de ma table de travail, et je boulotte tranquillement en lisant Paris‑Journal. Ensuite je m'étends dans mon fauteuil (qui n'est pas aussi confortable que le tien) et je me fais une petite sieste, puis je vais me promener un peu, si le temps le permet, ou je lis, si je ne peux pas sortir, et de cinq à sept je recommence à travailler[2], et aussi quelquefois à la veillée, très tard[3], quand les Toulousains font trop de tapage pour me permettre de dormir. Cependant ma cervelle n'est pas encore très bien équilibrée et je ne peux pas faire de travail suivi. Je fais des pages détachées, tantôt pour L'Atelier [de Marie‑Claire] , tantôt pour la suite de Marie‑Claire[4], et si je continue de ce train‑là, mes deux bouquins seront faits en même temps. Cela n'a pas d'importance pour l'instant, l'essentiel c'est que je puisse travailler.
Ma santé se remet et mes forces sont à peu près revenues[5].
Je voulais rentrer à Paris cette semaine mais je retarde encore
[6]. De toute façon je suis mieux ici, d'abord parce que je travaille, et ensuite parce que je suis les événements.
Au revoir, mon vieux et cher Valery. Je t'embrasse bien encore sur tes bonnes joues et je te souhaite tout ce que tu peux désirer.
Marguerite Audoux
[1] Lettre pour l'heure non retrouvée
[2] à travailler est ajouté dans l'interligne supérieur.
[3] très tard est ajouté dans l'interligne supérieur.
[4] « Le Suicide », œuvre inachevée, qui paraît en l'état dans le n° 5 des Cahiers d'aujourd'hui (juin 1913). Il est intéressant de noter que la romancière travaille simultanément aux deux ouvrages. Voir la note 7 de la lettre 155, et la reproduction du « Suicide » dans la partie ""NOTES"" de la lettre 149
[5] Il s'agit de l'état de fatigue lié à la dépression causée par son incertitude quant à son avenir avec Michel Yell.
[6] Elle ne rentrera que vers la mi‑février.
";"Voeux - Emploi du temps quotidien - Rédaction simultanée de L'Atelier de Marie-Claire et du ""Suicide";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Troisième paragraphe :
- à travailler est ajouté dans l'interligne supérieur ;
- très tard est ajouté dans l'interligne supérieur."
544;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-02;;;"Larbaud, Valery";;;Correspondance;Français;;;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-246]. Lettre autographe inédite.";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-246]. Lettre autographe inédite.";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-246]. Lettre autographe inédite.";;165;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-246]. Lettre autographe inédite.";;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-246]. Lettre autographe inédite.";"Toulouse
Allée Lafayette 8 bis
[Début février 1912]
Mon cher Valery,
Comment vas‑tu et où en es‑tu de ta tristesse ? Je m'ennuie un peu de ne pas recevoir de tes nouvelles. Francis m'avait parlé de toi il y a quelque temps et il semblait croire que tu n'étais pas très gai. Qu'as‑tu, mon vieux Valery ? Est‑ce tout simplement l'ennui d'habiter Vichy, ou est‑ce que quelque chose te turlupine le ciboulot ? écris‑moi.
Je compte rentrer à Paris le 12 au plus tard. Michel fait le projet d'y venir passer une huitaine de jours si cela lui est possible car il est toujours très embêté du côté de Villemur[1].
Je passerai sans doute le reste du mois rue Léopold[2], et après je ne sais ce que je ferai. Cela dépendra de Michel.
Mon travail marche tout doucement. Je perds beaucoup de temps car je suis tout de suite fatiguée.
Le temps a été merveilleux ici tout l'hiver, et je regrette bien que tu ne sois pas venu habiter dans ma baraque. Depuis trois jours le froid est venu, mais le soleil est si joyeux qu'il vous fait oublier que le vent vous pique le nez. Tout à l'heure je suis sortie. Les Toulousaines se renfrognaient dans leurs fourrures, et les beaux Toulousains marchaient crânement.
As‑tu appris que Francis avait envoyé trente dessins[3] pour l'exposition que Marcel[4] veut tenter à Berlin[5] de ses tableaux
[6], et que sur les trente dessins[7], 25 ont disparu du domicile des Ray[8]. Cela a bien fait rire ce brave Francis. Il a reconnu son Marcel des temps passés[9].
Sais‑tu ce qu'ils vont devenir et s'ils ont une situation en vue[10] ? J'ai su par Michel, qui le tenait de Rouart, que Marcel avait fini sa thèse[11].
Tiens, voilà que je ne sais même pas comment s'écrit ce mot, et ici, je n'ai pas de dictionnaire.
Au revoir, mon bien cher Valery. Je t'embrasse bien affectueusement.
Marguerite
[1] Il s'agit de la ville où habite Marie Duran, la «fiancée» de Michel Yell.
[2] Rue Léopold‑Robert, le lieu d'habitation de la romancière
[3] Le mot est suivi de à Marcel et. Il s'agit de Marcel Ray.
[4] Marcel est ajouté dans l'interligne supérieur.
[5] Voir l'annexe (1), p. 647
[6] des tableaux de Francis a été transformé en de ses tableaux par biffures et surcharge de ses dans l'interligne supérieur.
[7] Le mot a été ajouté dans l'interligne supérieur.
[8] Voir l'annexe (2), p. 647.
[9] C'est‑à‑dire le légendaire distrait que Francis Jourdain se plaît à décrire (voir la note 175 de la lettre 128)
[10] Le ils renvoie à l'évidence aux Ray. Pour les vicissitudes de la carrière de Marcel Ray, voir la note 190 de la lettre 131
[11] Thèse d'état sur Jacob Boehme (la thèse secondaire étant consacrée à Liliencron)
";;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
545;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-02;;"La Chanson du vieux marin - Propos domestiques - Antonin Dusserre - Réunions amicales chez Francis Jourdain et Léon Werth
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;Cannes;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-219]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";"
À propos d'Antonin Dusserre
« CHRONIQUE D'AUVERGNE
Un Paysan-écrivain
Nous savons tous ce que c'est qu'un paysan, nos pères le furent, nos frères, nos amis, nos connaissances le sont et nous avons au cœur l'amour et l'admiration de ceux qui se penchent sur la terre de chez nous pour faire pousser le blé nourricier, pour faire produire au sol, parfois ingrat, ce que l'humaine nature exige pour nous, ce qui est nécessaire à notre misérable vie matérielle.
Également, nous savons ce que c'est qu'un écrivain, c'est celui qui compose des livres, qui est auteur, mais c'est mieux qu'un homme de lettres et c'est pour cela que je donne ce qualificatif à notre ami A. Dusserre, le paysan‑écrivain dont on a lu dans cette Semaine auvergnate (qui a eu l'orgueil de le révéler au public la première, tant de lignes délicieuses, de si bonnes nouvelles étudiées, franches, nettes naturelles et savantes en même temps, d'une composition simple, tout près de la vérité comme le doit être un chef‑d'œuvre.
Nous connaissons l'œuvre naissante de M. Dusserre, nous la verrons se continuer, nous ferons à La Semaine le possible et l'impossible pour élargir sans cesse le cadre des lecteurs de notre paysan‑écrivain parce que ce sera faire là bonne besogne littéraire, de la diffusion utile, que de semer l'œuvre de celui qui bientôt dépassera notre Massif Central et s'imposera, nous en avons le grand espoir, jusque dans ce Paris qui se laisse toujours émotionner par l'art d'un artiste sincère et puissant, comme nous apparaît M. Dusserre.
Nous connaissons l'œuvre naissante, faisons connaissance avec l'écrivain lui‑même, allons jusqu'à Carbonnat[1], jusqu'à ce petit coin du Cantal où le paysan écrit. Interviewons l'entourage de cet homme pour savoir qui il est et comment il est devenu ce qu'il est, tout en cultivant son coin de terre.
Dusserre est sorti de l'école primaire sans savoir grand-chose et par son énergie, son endurance, cultivant son intelligence née, il est arrivé à un degré de culture que je me prends parfois à lui envier, mais que cependant je ne lui envie pas longtemps car ce sentiment vilain n'est pas en moi. Ah ! combien ont passé et combien passeront à côté de ce simple sans savoir que sous ces dehors d'homme de la terre, de cultivateur, se cache un personnage qui sait le latin, l'allemand, le russe, l'anglais et l'italien.
Comment cela s'est‑il fait ? Suivez‑moi bien : Dusserre est jeune homme, un ami lui envoie Le Cid et Cinna
de Corneille ; cette lecture le révèle à lui‑même ; il aimait les livres ; de ce jour les livres deviennent pour lui une passion ; dès lors, il n'a plus qu'un objectif : avoir des livres, toujours des livres et lire, et il lit Fénelon[2], Jean‑Jacques et Chateaubriand. Vers sa vingt‑deuxième année, Jean‑Jacques est son dieu, il l'emporte aux champs, il sait La Nouvelle Héloïse
mot à mot ; il hait Voltaire, qui a osé dire de Rousseau :
Monté sur des tréteaux, parmi les charlatans,
L'échappé de Genève ameute les passants.
Voltaire a trouvé grâce, depuis, devant le jeune homme d'alors et nous ne pouvons que l'en féliciter.
Mais lire, lire en français, n'est pas assez pour ce paysan, il veut lire La Bible dans le texte même de la Vulgate et il apprend le latin ; plus tard il voudra lire Gorki dans son texte et il apprendra le russe. Son père a passé ses sept années de militariat à Strasbourg ou dans diverses garnisons d'Alsace, il connaît un peu d'allemand et aux champs il émaille ses propos de mots que le jeune Dusserre ne comprend pas. Qu'à cela ne tienne, le fils en saura autant que son père ; il achète une grammaire et un dictionnaire allemands et il pioche la langue étrangère, il comprend, il sait et il sait si bien que cela l'encourage et que de l'allemand il passe à l'anglais et à l'italien.
Je devrais peut‑être m'arrêter ici et dire : j'ai fini ; ce que je viens de révéler est suffisant pour vous faire comprendre ce qu'est notre ami A. Dusserre ; tout ceci est suffisant pour attirer sur lui votre attention, toute votre attention, pour lui valoir à jamais votre estime. Je viens de vous montrer un homme qui renferme en lui le plus bel exemple d'énergie et de réussite qu'il soit possible de voir et je suis glorieux que cet homme soit de notre Auvergne et que sa collaboration nous ait été apportée par notre ami Antonin Meyniel, un découvreur, d'ailleurs, d'écrivains remarquables.
Eh bien non, je ne veux point terminer sans dire à M. Dusserre ma toute sincère estime et admiration, sans lui dire que nous sommes heureux ici du premier succès qu'il a remporté avec son premier prix de prose à La Musette, sans lui dire que nous comptons sur lui à La Semaine, que nous espérons qu'il nous donnera toujours la primeur de ses œuvres et que nous comptons publier bientôt de lui un feuilleton qui fera sensation.
Ah ! nous comprenons que M. Dusserre, dans son Carbonnat qu'il ne veut point quitter – et combien il a raison ! – ait mené une vie ardente, enthousiaste au cours de laquelle il lui a été donné de connaître les joies pures de la pensée, l'enivrement qu'on éprouve à découvrir, à saisir tout ce que le génie de l'homme a produit de plus parfait, nous comprenons que son bonheur a été grand, nous pouvons lui prédire une autre sensation : la joie du succès. Il vient, il est à lui.
Nous l'y aiderons de toutes nos forces, heureux d'avoir, encore une fois, honoré l'Auvergne en honorant un de ses enfants les plus méritants et qui se classera bientôt parmi les plus glorieux parmi ces primitifs qui nous troublent, nous charment, nous émeuvent et nous conquièrent par leur indéniable puissance qu'ils tiennent du sol et de leur volonté.
B. Dalverny[3]»
(La Semaine auvergnate, 30 juin 1910, p. 2‑3).
On complètera ce portrait par celui proposé par Marguerite Audoux elle‑même et qui, traduit dans la langue de Shakespeare, servira de préface à l'édition anglaise de Jean et Louise (Chapman and Hall, Londres, 1913) :
« Lorsque Antonin Dusserre rentre au village avec les chars de foin qui dévalent les pentes en se balançant sur les ornières, il se tient devant les deux grands boeufs rouges et paisibles dont les pieds ferrés claquent mollement sur les chemins pleins de cailloux. Il est taciturne comme ses bêtes ; et quand il veut activer leur lenteur, au lieu de leur parler il se retourne et les touche doucement de sa longue baguette de coudrier. Et tandis que les boeufs baissent la tête sous le joug en suivant doucement leur conducteur, celui-ci dresse sa haute taille, et son buste plein de souplesse semble accompagner le balancement des chars. Comme ses boeufs, il marche lentement, et qu'il s'en aille couper un arbre, ou arracher des pommes de terre, il va du même pas tranquille et bien mesuré, comme si le temps lui appartenait et qu'il pût en disposer à son gré.
On le rencontre toujours seul par les routes et les sentiers et si l'un des grands troupeaux de vaches rouges d'Auvergne descend de la montagne, et passe près de lui, les bêtes s'écartent et se serrent les unes contre les autres pour ne pas le heurter, comme si elles le reconnaissaient pour un pâtre de tous les temps. Souvent on le trouve assis sur une pierre, à l'abri d'une haie. Dans l'une des poches de sa veste on aperçoit un livre, et il garde sa main fermée dans l'autre poche.
Il lit pendant toute la journée du dimanche. Il lit aux champs pendant l'heure du repas d'après-midi. Il lit aussi lorsque la batteuse cesse de ronfler pour permettre aux hommes de mouiller leur gosier, tout rempli de la poussière du blé. Il parle d'une façon calme avec des mots précis et espacés, et sa voix est pleine et sonore comme un instrument de musique bien accordé. Sa gaieté est un peu timide ; mais son rire est joyeux comme celui d'un enfant.
Les soirs d'été, il se repose devant la maison, longue et basse, et qui est vieille de plus de cent ans. Il s'assied sur l'un des troncs d'arbres que l'on coupe à chaque saison pour le chauffage d'hiver. Il reste là longtemps, les coudes sur les genoux, les mains bouchant ses oreilles, comme s'il ne voulait entendre que des voix connues de lui seul. Rien ne le dérange de cette pose qui semble l'éloigner de tous, ni les enfants qui tournent autour de lui en se poursuivant avec des cris, ni les conversations bruyantes de ses voisins. Et lorsqu'il rentre dans sa maison pour dormir, il y a déjà longtemps que tout le monde est couché.
Marguerite Audoux »
[1] Le village est écrit ici avec deux
n, contrairement à ce qu'indiquent les dictionnaires des communes.
[2] Comme Marguerite Audoux adolescente
[3] La photographie de Dusserre est reproduite dans la première colonne de l'article.
";;167;Inédit;;;"Lettre autographe";"Paris [Seconde quinzaine de février 1912]
Mon cher Valery,
J'ai bien reçu La Chanson du vieux marin[1] et je te remercie.
Je t'écris à Cannes sans bien savoir si ma lettre t'arrivera[2].
Je voulais t'écrire déjà ces jours derniers pour te dire que j'avais disposé pendant quelques jours de ton appartement[3], pour Michel[4], et que je suis toute prête à en disposer encore s'il[5] revient passer quelques jours ici, à moins que tu en aies besoin pour toi, ou quelqu'un d'autre.
Dis‑moi, mon cher vieux, n'avais‑tu pas reçu ma lettre
[6] de Toulouse[7] dans laquelle je te demandais de t'informer d'un certain A. Dusserre[8] habitant Carbonat dans le Cantal et écrivant dans
La Semaine auvergnate[9]. Ce n'est pas que j'aie besoin maintenant de ces renseignements, que Dusserre m'a donnés lui‑même depuis, mais je te demandais d'aller le voir si cela t'était possible. J'ignore si tu as l'intention d'y aller un jour, mais si cela était, n'en fais rien. Pour des raisons de famille, très compliquées, il ne tient pas à ce qu'on aille le voir.
J'ai lu La Chanson du vieux marin. C'est bougrement intéressant ! Me voilà comme l'invité de la noce[10], je ne peux plus penser à autre chose qu'à La Chanson, et je suis obsédée de l'obsession de l'invité de la noce.[11]
Écris‑moi donc un peu. Je voudrais bien savoir où tu en es de toi‑même. Moi, je n'ai rien foutu depuis que je suis ici. J'avais juré de recommencer aujourd'hui, mais j'étais trop fatiguée et je remets à demain.
On travaille mal à Paris avec ce bruit constant et les mille et une choses qu'on a à faire chaque jour.
Je vais beaucoup mieux comme santé, et j'espère en avoir fini avec tous mes tourments.
Hier, nous avons déjeuné, les Francis[12] avec leurs Baboulards[13], et moi, chez les Chanvin, et nous sommes revenus dîner à Neuilly le soir. Mirbeau et sa femme sont venus passer un moment avant dîner, et la salle à manger de Francis était pleine de gens. En plus des Chanvin, il y avait les Besson, Huguette[14], Werth et moi ; Fargue, comme toujours, s'est annoncé à onze heures du soir, et nous avons tous pris le métro ensemble pour rentrer chez nous.
Je regrette que tu ne sois pas là pour le thé que doit donner Werth ces jours‑ci. À force d'inviter des gens, nous n'allons pas pouvoir tenir chez lui. Je crains qu'il ne soit obligé d'aligner ses invités le long du mur, dans son couloir. Enfin, on rigolera. Quel dommage que tu ne sois pas là ! En plus de nous tous, il y aura Vildrac[15] et Marval[16].
Au revoir, mon cher Valery. Je t'embrasse bien affectueusement.
Marguerite
[1] Voir la note 2 de la lettre 131. Grand poème (également appelé La Ballade du vieux marin) de Samuel Taylor Coleridge (1772‑1834), « traduction nouvelle de Valery Larbaud », Victor Beaumont éditeur, 1911. Un ouvrage a été expédié, avec un envoi, à la romancière. Dans une lettre à Fargue (datée par Th. Alajouanine de février 1912 avec un point d'interrogation), Larbaud précise qu'il s'est « remis à écrire des lettres : à Francis [Jourdain], à Marcel [Ray] , et à envoyer des exemplaires du Vieux Marin aux amis. » (Léon‑Paul Fargue – Valery Larbaud, Correspondance 1910‑1946, texte établi, présenté et annoté par Th. Alajouanine, Gallimard, NRF, 1971, p. 111‑112)
[2] Larbaud s'y trouve effectivement, comme l'atteste sa correspondance de l'époque avec Marcel Ray, qui mentionne en l'occurrence le lieu de création.
[3] Larbaud habite alors, rappelons‑le, au 152 du boulevard du Montparnasse
[4] Une fois de plus, le fait que Michel Yell fasse «appartement à part» est significatif du stade où en sont venues les relations entre la romancière et lui.
[5] Le s'il est précédé d'un quand.
[6] Le ma se trouve au‑dessus d'un la.
[7] Lettre non retrouvée.
[9] Dusserre écrit effectivement dans « La Semaine auvergnate, Organe indépendant des Originaires du Massif Central (Aveyron, Cantal, Corrèze, Haute‑Loire, Lot, Lozère, Puy‑de‑Dôme) rédaction, Administration 7, rue Racine, 7 PARIS » (renseignements figurant sur la première de couverture de l'hebdomadaire, et à l'intérieur, avec ce commentaire : La SEMAINE AUVERGNATE, merveilleusement documentée, dit ce qui est et indique ce qui devrait être. Gardez‑la jalousement, les renseignements qu'elle donne sont les meilleurs. »). Dusserre y donne des nouvelles, parfois en auvergnat – en dialecte carladézien, indique le journal ‑ (par exemple, « Uno torriple rencouontre », dans le n° 39, 1er décembre 1910) ; et Jean et Louise y est prépublié en de nombreuses livraisons, à partir du 22 décembre 1910 et jusqu'au 28 décembre 1911). On notera le clin d'œil du Destin : le livre de l'écrivain‑paysan commence à paraître en feuilleton à l'époque où Marie‑Claire vient de recevoir le Prix de la Vie heureuse ; les deux romanciers ne se sont pas encore rencontrés, et Jean et Louise s'intitule alors… Le Roman d'une bergère ! On notera aussi, dans le n° 17 de La Semaine auvergnate du 30 juin 1910, un article sur Dusserre que nous reproduisons dans la partie ""NOTES"", suivi de quelques lignes de Marguerite Audoux sur son ami d'alors.
[10] Le poème a une structure gigogne : un jeune homme, lors d'une noce, rencontre un vieux marin dont le regard le fascine. Celui‑ci lui raconte alors son récit tragique.
[11] De et à noce, la ligne a été rajoutée.
[12] C'est‑à‑dire les Jourdain
[13] Leurs enfants (rappelons que le garçon est surnommé «Baboulot».)
[14] Peut‑être Huguette Garnier, présente dans les lettres 283 (en tant que destinataire) et 299 (citée par l'expéditrice, Alice Mirbeau) ?
[15] Charles Vildrac (pseudonyme de Charles Messager, 1882‑1971) fonde en 1906 le groupe de l'Abbaye de Créteil avec Georges Duhamel, René Arcos et Albert Gleizes (peintre, illustrateur et théoricien cubiste, 1881-1953), groupe unanimiste proche de Jules Romains et de son appel incessant à la puissance de l'amour universel, seule issue pour résoudre le problème de la vie.
[16] Sans doute s'agit‑il de Mme Marval, peintre, amie de Philippe et du groupe de Carnetin. C'est elle qui prend une photographie de Werth sur son « lit de douleur » lors de l'hospitalisation, en automne 1911, qui inspirera à l'écrivain La Maison blanche (1913).
";"La Chanson du vieux marin - Propos domestiques - Antonin Dusserre - Réunions amicales chez Francis Jourdain et Léon Werth";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 5, 6 et 11 de la partie ""TRANSCRIPTION"""
546;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-02;;"Silence de Larbaud - Valse-hésitation de Michel";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-242]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;169;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"Paris. 10, rue Léopold Robert
Marguerite Audoux[1]
[Février ou mars 1912]
Mon cher Valery,
Est‑ce que tu serais devenu paresseux ? Ce n'est pas pour te faire un reproche, mais voilà trois lettres de moi[2] qui restent sans réponse. Cela n'est pas dans tes habitudes, aussi j'en arrive à me demander si mes lettres te sont bien parvenues. Je voulais te faire une commission de la part de Mme Legrand[3]. Je[4] remets cela à une autre fois et vais tâcher de m'occuper de cela moi‑même.
Quand penses‑tu revenir[5] ? Que fais‑tu, et comment vas‑tu ?
Ici pas grand chose de nouveau, si ce n'est que ma santé se remet d'aplomb. Quant à Michel, rien de définitif encore. Cela m'empêche de travailler, et je regrette ma solitude de Toulouse où les jours avaient un poids et une mesure que je ne retrouve pas ici. J'ai envie de travailler et cela m'est impossible à cause de l'inquiétude qui me tire constamment par l'oreille.
Si c'est par négligence que tu ne m'écris pas, je te pardonne, et je t'embrasse bien affectueusement tout de même.
Marguerite
[1] L'en‑tête est manuscrit.
[2] Deux lettres (165 et 167) nous sont connues. La troisième, mentionnée dans la lettre 167, et faisant allusion à une demande de renseignements sur Dusserre, demeure une lettre‑fantôme.
[3] La mère d'Émilie Legrand
[4] Pronom précédé d'un et biffé
[5] Larbaud est alors à Cannes. On le retrouve à Florence le 11 avril où il demeure près de trois mois (il y rencontre Gide), à Saint‑Marin en juillet, puis à Milan, à Côme, à Bâle et, enfin, via Paris, dans sa chère Thébaïde bourbonnaise en août. Le 27 septembre, il retourne à Florence, où il entrevoit de nouveau Gide et s'installe pour le restant de l'année. [Voir Larbaud (Valery), Œuvres, Pléiade, 1958, p. XLV‑XLVI].
";"Silence de Larbaud - Valse-hésitation de Michel";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
547;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-09-09;;"Fargue - Annonce de la parution de la revue de Besson - Difficultés à travailler
";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Carbonat;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A-236]";Carbonat;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;191;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
Lundi 9 septembre [1912[1]]
Carbonat
Par Arpajon
Cantal[2]
Mon cher Valery,
Où es‑tu, que fais‑tu, comment vas‑tu ? Il me semble qu'il y a un siècle que je ne t'ai vu, et je suis presque sûre que je ne reconnaîtrais plus le son de ta voix.
Comme tu vois, me revoilà en Auvergne, dans ce petit village de Carbonat, qui n'est pas laid du tout. Je compte y rester jusqu'au 20 septembre, si le temps le permet. Mais s'il faisait trop vilain temps, je rentrerais à Paris à la fin de la semaine[3].
Fargue est‑il[4] venu près de toi[5] ? Dans sa dernière lettre, qui date d'un mois déjà
[6], il me disait qu'il irait te retrouver à Saint‑Yorre. Si par hasard il y était encore, embrasse‑le bien, et dis‑lui que je l'aime toujours.
Tu sais sans doute que Besson fonde une revue qui paraîtra le 15 octobre, Les Forces nouvelles[7]. J'espère bien qu'on y verra de ta prose, vieux bûcheur ![8]
Je n'en ai pas fichu lourd, moi. J'ai un hanneton qui me bat dans le cerveau et qui ne me laisse guère de repos. Aussitôt que je veux travailler, mon hanneton se fiche sur le dos et il me grafougne avec ses pattes, et toutes mes idées de génie foutent le camp dans toutes les directions.
J'ai passé un bon mois à l'Île‑d'Yeu. Si nous n'avons pas eu beaucoup de soleil, nous n'avons pas eu beaucoup de pluie, et vraiment la mer y était magnifique. Je ne rêve que d'y retourner l'année prochaine[9].
Allons, mon cher Valery, prends ta bonne plume et réponds‑moi un petit mot. Donne‑moi des nouvelles des Ray, si tu en as[10] et dis‑leur mes amitiés lorsque tu leur écriras.
En attendant de te voir, je t'embrasse bien, bien affectueusement.
Marguerite
[1] 1911 a été ajouté par la Médiathèque de Vichy. Mais le calendrier perpétuel infirme cette hypothèse (le 9 septembre 1911 est un samedi) ; d'autre part, la revue de Besson, dont la fondation est évoquée ici, voit bien le jour en 1912. Enfin, le 2 septembre 1912, la romancière écrit une carte postale de l'Île‑d'Yeu à son amie Louise Dugué, où elle lui indique qu'elle envoie des rouleaux de photos rue Léopold‑Robert. Elle charge Louise de les porter à développer pour les lui renvoyer à Carbonat, où elle retourne. (Collection François Escoube).
[2] Les vacances à l'Île‑d'Yeu auront donc bien été une parenthèse dans le séjour à Carbonat auprès d'Antonin Dusserre.
[3] Aucun document ne nous permet pour l'heure de dater le retour à Paris.
[4] est‑il est précédé d'un même est‑il biffé.
[5] Larbaud n'aura entrevu Fargue que lors d'une étape à Paris, comme il l'écrit à Ray le 14 août de sa Thébaïde (Leur correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 195). Malgré les promesses répétées de l'insaisissable piéton de Paris, celui-ci ne viendra pas à Vichy. Larbaud le verra de nouveau lors d'un bref passage dans la capitale fin septembre (Correspondance Fargue‑Larbaud, p. 131).
[6] Lettre non retrouvée. Les deux seules que le fonds d'Aubuisson nous ait livrées sont du 17 juillet 1910 (49) et du 31 mars 1911 (111).
[7] La revue paraîtra effectivement, mais sous le nom des Cahiers d'aujourd'hui. « Le Suicide » (la suite projetée de Marie‑Claire) y sera publié en juin 1913. (Voir la lettre 149).
[8] Deux articles de Larbaud paraîtront dans Les Cahiers d'aujourd'hui : « Questions militaires » (août 1913), et « Mirbeau l'essayiste » (juillet 1922, n° 9, numéro spécial sur Mirbeau).
[9] On la retrouvera, en août 1913, à La Haie-Fouassière, près de Nantes, où habite la grand‑mère de Quasie, la fille d'Émilie Legrand.
[10] Il en a, comme sa correspondance avec son ami le confirme.
";"Fargue - Annonce de la parution de la revue de Besson - Difficultés à travailler";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 4 de la transcription"
548;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-10-22;;"Remerciements pour des fleurs";"Arbogast, Yvonne";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;Paris;"
Madame Yvonne Arbogast
Villa « La Mascotte »
Chemin de Saint-Antoine
Nice
Alpes Maritimes
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;320A;Inédit
;;;"Lettre autographe
Une fleur séchée est jointe dans l'enveloppe.
";"22 octobre 1926
Chère Madame,
Vos fleurs arrivées d'hier soir sont aujourd'hui si belles et si gaies que je ne peux m'empêcher de leur adresser mon plus joli sourire lorsque je les regarde.
À vous aussi, chère madame, j'adresse un sourire, un sourire qui date d'une dizaine d'années déjà
[1], mais puisqu'il ne m'est pas possible de vous en adresser un pour de vrai,
Merci de tout cœur et bien affectueusement à vous.
Marguerite Audoux
[1] Allusion à la mort de Mirbeau en 1917, dans la mesure où c'est lui qui a créé, post mortem, le lien entre les deux femmes ? Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 318 BIS.
";"Remerciements pour des fleurs";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
549;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1927-03-29;;"Remerciements pour des fleurs";"Arbogast, Yvonne";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;Paris;"
Madame Y. Arbogast
Villa La Mascotte
Chemin de St-Antoine
Nice
A. M.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;324A;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"29 mars 1927[1]
J'ai mis bien longtemps, chère Madame, à vous dire que j'avais reçu les jolies fleurs. Il est vrai qu'elles sont encore si fraîches qu'il me semble les avoir reçues seulement hier.
Tout de même, on a le cœur plein de joie en pensant qu'il y a quelque part une personne qui ne vous connaît pas et qui pense à vous envoyer des fleurs. Je vous l'ai peut-être déjà dit, mais tant pis ! Je peux bien vous le répéter, je me le répète à moi-même chaque fois que je regarde les fleurs.
Je vous envie un peu d'être à Nice où les jardins doivent être si beaux en ce moment.
Merci de tout cœur et bien affectueusement à vous.
Marguerite Audoux
[1] Lettre postée le 30
";"Remerciements pour des fleurs";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
550;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-03-07;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 318 BIS";"Arbogast, Yvonne";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;Paris;"
Madame Y. Arbogast
Villa La Mascotte
Chemin de St-Antoine
Nice
Alpes Maritimes
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;324C;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Paris,] 7 mars 1928
Chère Madame,
C'est parce que j'étais malade que je n'ai pas dit merci tout de suite pour les jolies fleurs.
Ça va mieux, et j'en profite pour vous remercier de tout mon cœur.
Vous ne savez pas combien vous êtes gentille.
Affectueusement.
Marguerite Audoux
";"Remerciements pour des fleurs";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
551;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1934-12-14;;"Voir la partie description de la lettre 318 BIS";"Arbogast, Yvonne";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;Paris;"
Madame Yvonne Arbogast
« La Mascotte »
Chemin de Saint-Antoine
Nice
Alpes Maritimes
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;376A;Inédit;;;"Lettre autographe
Au dos de l'enveloppe figure :
Ex. Audoux. Rue Léopold-Robert 10
Paris
______________________
";"[Paris,] 14 décembre 1934 [1]
Gentille, très gentille Arbogast,
Vous devez me trouver bien vilaine de ne pas avoir répondu plus tôt à votre offre de m'être utile à Nice. C'est que j'espérais vous dire la date précise de mon arrivée, mais voilà, j'en suis empêchée à cause d'un traitement sérieux dont je n'ose plus prévoir la fin. Cela toujours pour mes méchants yeux qui me font de grosses misères depuis plusieurs mois. Il est certain que si je suis obligée de rester ici en janvier, mon voyage à Nice est raté. Tant pis ! J'aurai peut-être plus de chance l'an prochain
[2].
C'est drôle, comme je vous aime, Yvonne Arbogast.
Aussi je vous embrasse.
Marguerite Audoux
[1] Lettre envoyée le 14 et parvenue le 16.
[2] Ce voyage ne se fera jamais.
";"Annulation du voyage pour Nice";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
552;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-03-28;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 318 BIS";"Arbogast, Yvonne";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;Paris;"
Mlle Yvonne Arbogast
« La Mascotte »
Chemin de Saint-Antoine
Nice
Alpes Maritimes
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;384A;"Les Cahiers bourbonnais, n° 33, 1er trimestre 1965 [Talva (François), « Lettres inédites de Marguerite Audoux », p. 270-273 (p. 270-271 pour cette lettre)]
";;;"Lettre autographe
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Remerciements pour des fleurs - Projet d'aller à Nice";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 2 de la partie TRANSCRIPTION"
553;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-10-23;;"Voir la partie DESCRIPTION des lettres 318 BIS et 384 BIS";"Arbogast, Yvonne";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;Paris;"
Mlle Yvonne Arbogast
Villa La Mascotte
Hôtel des Anglais
Chemin de Saint-Antoine
À Menton
Nice
Alpes Maritimes
N. B. : Les deuxième, quatrième et sixième lignes ont été barrées
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;388A;"Lettre reproduite dans Les Cahiers bourbonnais, n° 33, 1er trimestre 1965 [Talva (François), « Lettres inédites de Marguerite Audoux », p. 270-273 (p. 271 pour cette lettre)]
Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 384 BIS
";;;"Lettre autographe
Voir la note 4 de la partie TRANSCRIPTION
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Nouvelle adresse - Propos sur la maladie - Voyage à Nice différé - Douce Lumière";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 2 et 3 de la partie TRANSCRIPTION"
554;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-01-21;;"Voir la partie DESCRIPTION des lettres 318 BIS et 384 BIS";"Arbogast, Yvonne";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;Paris;"
Mlle Yvonne Arbogast
Hôtel des Anglais
Menton
Alpes Maritimes
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;390A;"Lettre reproduite dans Les Cahiers bourbonnais, n° 33, 1er trimestre 1965 [Talva (François), « Lettres inédites de Marguerite Audoux », p. 270‑273 (p. 271‑272 pour cette lettre)]
";;;"Lettre autographe
Au dos de l'enveloppe figure :
Ex. Audoux rue de la Convention 71.
Paris
";"[Paris,] 21 janvier 1936[1]
Il est bien vrai, gentille amie, que je ne suis pas en bonne santé pour l'instant. Une mauvaise, très mauvaise bronchite me tient enfermée depuis plus d'un mois. Il y a du mieux cependant et j'espère que cette maladie me quittera bientôt. Où ira‑t‑elle ? est‑ce que je le sais ? Vers quelque autre poitrine sans défense où elle pourra exercer plus facilement ses ravages. Je suis de l'avis d'un de mes petits‑neveux qui me disait hier : « Les maladies sont des sales bêtes qui vous tombent dessus au moment où on s'y attend le moins. » C'est mon cas pour cette fois‑ci, car, vraiment, je ne me souviens pas d'avoir eu froid à aucun moment. De plus je suis très bien chauffée dans mon petit logement. Alors, je ne comprends plus.
Qu'il est beau, votre Menton ! Comme j'aimerais y passer quelques mois ! Cela viendra sans doute, mais tout de même, il faudrait que cela se dépêche
[2]. [sic]
Je vous ai bien fait attendre La Fiancée. Je ne savais où la trouver dans ma bibliothèque en pagaille depuis mon déménagement. Je commence à y mettre un peu d'ordre. Et sans doute, cette Fiancée ne tardera pas à venir vers vous.
Au revoir, Yvonne Arbogast.
Gardez‑vous de tout mal et tâchez d'être heureuse en cette année 36.
Je vous embrasse de tout mon cœur très affectueux,
Votre
Marguerite Audoux
[1] Lettre envoyée le 23 et reçue le 25
[2] Rappelons que ce voyage ne se fera pas. C'est à Saint‑Raphaël que Marguerite Audoux partira, en octobre de cette même année, pour y mourir le 31 janvier 1937.
";"Propos sur la santé - Projets de Côte d'Azur - La Fiancée";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
555;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-02-03;;"Voir la partie DESCRIPTION des lettres 318 BIS et 384 BIS";"Arbogast, Yvonne";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;Paris;"
Mlle Yvonne Arbogast
Hôtel des Anglais
Menton
Alpes Maritimes
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;391A;"Lettre reproduite dans Les Cahiers bourbonnais, n° 33, 1er trimestre 1965 [Talva (François), « Lettres inédites de Marguerite Audoux », p. 270-273 (p. 272 pour cette lettre)]
";;;"Lettre autographe
Voir supra la note 3 de la partie TRANSCRIPTION
Sur le dos de l'enveloppe figure :
Ex. Audoux, rue de la Convention 71. Paris
J'ai votre lettre du 31
";"[Paris,] 3 février 1936[1]
Ma très gentille amie,
Les oranges, les citrons et les fleurs ont fait merveille ici. Comme tout cela était frais, et comme les fleurs embaumaient ! Elles embaument encore, du reste, et les fruits continuent à contenter ma gourmandise.
Je vais mieux, j'ai pu sortir un peu hier et je compte bien pouvoir reprendre, régulièrement, ma promenade de chaque jour. Tout de même, il y a eu de dures journées. Et les nuits, donc ! Je suis sans doute plus solide que je crois pour les avoir supportées. Allons, tout est bien. Il fait un temps doux, très doux même. Sans soleil, bien sûr, mais il pourrait faire si froid à cette époque-ci. Comme je suis très bien chauffée je peux dormir les fenêtres ouvertes. Je crois que cela m'a beaucoup aidée à guérir.
Comptez-vous rester tout le temps à Menton ? Lorsque l'envie d'écrire vous prendra, vous me le direz, n'est-ce pas ? ce qui vous touche m'intéresse. Et puis je lis plus facilement, maintenant
[2].
Il y a ceci que je voulais toujours vous dire et que j'oubliais toujours.
Il y a longtemps, bien longtemps déjà, un jour que je me trouvais à Cheverchemont M
me Mirbeau qui venait de recevoir une lettre et la lisait à côté de moi dit à son mari : « C'est la petite Arbogast. » Et tout en mettant la lettre dans sa poche elle ajouta : « Elle est gentille, cette petite-là ! » Et Mirbeau a répondu avec un beau sourire : « Ah oui ! elle est gentille ! » Il devait vous suivre en pensée parce qu'il garda longtemps son sourire. Il ne se doutait pas, alors, que moi aussi je vous trouverais gentille un jour.
[3]
Avez-vous reçu La Fiancée ?
Je vous embrasse très affectueusement.
M. A.
[1] Lettre envoyée le 3 et reçue le 4
[2] Voir la lettre 376
BIS du 14 décembre 1934, où Marguerite Audoux évoque ses problèmes oculaires
[3] Faute de place, Marguerite Audoux a écrit la suite sur la première page, en biais et à l'envers, à gauche de la formule d'appel.
";"Remerciements pour un envoi d'agrumes et des fleurs - Etat de santé - Alice et Octave Mirbeau - La Fiancée";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
556;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-11-05;;"Voir la partie DESCRIPTION des lettres 318 BIS et 384 BIS";"Arbogast, Yvonne";"Feuille de bloc avec lignes (l'écriture devient moins bonne)
";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast : 318BIS – 320BIS – 324BIS – 324QUATER – 370BIS – 376BIS – 379BIS – 384BIS – 388BIS – 390 – 391BIS – 395BIS – 395TER
";;Saint-Raphaël;"
Mlle Yvonne Arbogast
Hôtel des Anglais
Menton
Alpes Maritimes
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Marguerite Audoux à Yvonne Arbogast";;;395A;"Lettre reproduite (sans date) dans Les Cahiers bourbonnais, n° 33, 1er trimestre 1965 [Talva (François), « Lettres inédites de Marguerite Audoux », p. 270-273 (p. 272-273 pour cette lettre)]
";;;"Lettre autographe
Sur le dos de l'enveloppe figure :
Ex. Audoux, Villa esméralda, Boulevard des Anglais. – St Raphaël,
Var
";"Villa Esméralda
Boulevard des Anglais
Saint-Raphaël
Je suis ici, gentille amie, pas fâchée contre vous, oh non ! pas un petit brin, mais je suis si mal fichue que je ne peux pas vous écrire.
Dans ce petit article que je vous envoie, vous verrez que je n'oublie pas le cher Mirbeau
[2].
Votre affectueuse
M. Audoux
[1] Lettre envoyée le 5 et reçue le 6
[2] Voir,
supra, la partie DESCRIPTION
";"Envoi d'un article";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
557;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-00-00;;"Henri Dejoulx (dans Marie-Claire, Henri Deslois), dont s’éprend Marguerite Audoux lorsqu’elle est placée dans une ferme de Sologne, a une sœur aînée, Charlotte Dejoulx, qui épouse émile Dubois, notaire à Argent-sur-Sauldre puis à Saint-Viâtre. Leur fils aîné deviendra le docteur Augustin Dubois (23 août 1874, Argent-sur-Sauldre – 8 décembre 1948), qui exercera à Lamotte-Beuvron de 1906 à sa mort subite, et à qui est adressée la présente lettre. Singulièrement, la rencontre entre le médecin et la romancière vient davantage du succès de Marie-Claire que d’une recherche biographique qu’eût menée Augustin Dubois, qui « est un homme lettré ayant écrit quelques plaquettes historiques ou ethnologiques. S’intéressant aux auteurs qui chantent la Sologne, il est en relation avec quelques écrivains bien oubliés aujourd’hui, dont Roger sausset et Lucien Jullemier, mais aussi Marguerite Audoux, dont le renom n’est plus à affirmer. Augustin Dubois lui rend visite à Paris quand elle est au sommet de sa réputation, et de cette rencontre naît une lettre dans laquelle la romancière se dévoile avec une réelle sincérité dans son style littéraire à la simplicité inimitable. » [Heude (Bernard), Marguerite Audoux et la Sologne. Lettre autographe inédite au docteur Augustin Dubois. Lointains souvenirs et diverses dédicaces, in la Sologne et son passé (Bulletin du Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de SOLOGNE), n° 62, janvier-mars 2015, p. 13-26]
À cette lettre sont joints la reproduction d’un article de Marguerite Audoux extrait du journal Paris-Soir du jeudi 25 mars 1926, Lointains souvenirs (la romancière a ajouté au-dessus du titre : « Histoire vraie ») et Une Petite Histoire de Sologne dont nous reproduisons le texte :
« Comme récompense de la peine que vous allez prendre, voici une petite histoire de Sologne.
C’était fête à Pierrefitte ce dimanche-là, et votre mère, la bonne Charlotte aux beaux yeux francs, aux cheveux brillants et bouclés, avait eu la gentillesse de m’emmener à cette fête en même temps que sa mère, mais aussitôt arrivée elle s’aperçoit qu’elle a oublié un vêtement indispensable à l’un de ses enfants. J’offre de courir à Villeneuve le chercher, mais même en courant, à l’aller comme au retour, je ne serais pas revenue à temps. Charlotte, alors, a une idée. Prenez la voiture, me dit-elle. Je ne savais pas conduire, et Henriette assurait que je jetterais la jument dans le fossé si on me la confiait. Mais Charlotte, ses yeux dans les miens, me dit avec cette bonne humeur qui lui était coutumière : mais si, voyons, vous saurez bien conduire. Et puis la jument connaît bien le chemin, elle ira toute seule.
Oui, la jument connaissait le chemin, mais tout de suite elle prit la gauche, de sorte que les voitures rencontrées s’écartaient de mauvaise grâce, tandis que l’on me criait : ta droite, ta droite. J’ignorais qu’il y eût une droite et une gauche pour les voitures et je me creusai la tête pour savoir ce que voulaient dire ces gens. Au retour, lorsque je le demandais à Charlotte, elle eut un beau sourire avant de me répondre. »";"Dubois, Augustin";;Bon;Correspondance;Français;;;;;"Collection Bernard Heude";Berrué;;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux au Dr Augustin Dubois";;;361A;"Heude, Bernard, Marguerite Audoux et la Sologne. Lettre autographe inédite au docteur Augustin Dubois. Lointains souvenirs et diverses dédicaces, in la Sologne et son passé (Bulletin du Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de SOLOGNE), n° 62, janvier-mars 2015, p. 13-26 (p. 16 pour la reproduction de la présente lettre ; p. 20 pour La Petite Histoire de Sologne ; p. 22 pour l’article Lointains souvenirs ; p. 25 pour les dédicaces)";;;;"9 janvier
Écoutez, bon Docteur Dubois, il faut absolument que vous me nommiez ceux des vôtres qui sont sur la carte que vous m’avez envoyée. Ils y sont tous si petits que je n’ose mettre un nom sur aucun d’eux. Cette carte, je la regarde souvent, et à cause d’elle je ne pense plus qu’à la Sologne.
Du domaine de Berruet [Berrué] je garde un souvenir de mystère, d’espace et de silence, mais de Villeneuve je garde surtout le souvenir d’Henri, qui s’est fait tout de suite l’ami de cette drôle de petite servante qui regardait toujours au-delà de sa besogne. C’est lui qui a dirigé mes premières lectures en me faisant connaître les grands écrivains. J’imagine que les sapins devaient se réjouir d’entendre son rire lorsque je posais des questions saugrenues. Un jour, ce grand secret s’est échappé des sapinières et le violent orage qui s’en est suivi a tout détruit.
Étonnez-vous, après cela, que l’oubli ne soit jamais venu. Bien des faits cependant commençaient à glisser de ma mémoire, mais votre venue ici a été comme une drague dans ma vie de ce temps-là.
S’il vous arrive jamais de monter encore jusqu’à mon pigeonnier, je pense que j’aurais beaucoup de questions à vous poser.
Excusez cela, voulez-vous ? et croyez-moi votre bien cordiale
Marguerite Audoux
";"Souvenirs de l’époque solognote";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
558;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-01-00;;"Élie Faure (1873‑1937) est à la fois médecin et auteur d’une Histoire de l’art (1909‑1921). C’est lui qui, dans la clinique de son frère Jean‑Louis, soigne en décembre 1910 Charles‑Louis Philippe mourant, véritablement désespéré de ne pouvoir rien faire pour lui [Voir Gide, André, Journal, Pléiade, 1940, p. 281]. C’est donc un familier du groupe de Carnetin, d’autant que ses idées de gauche le rapprochent de Philippe, Jourdain et Werth. Il lutte inlassablement pour les moins favorisés, et ce sont ses cours, prodigués dans les Universités ouvrières, qui donneront naissance à son grand ouvrage.
Francis jourdain (1876-1958), élève d’Eugène Carrière, est peintre, décorateur et écrivain. Il est un intermédiaire efficace auprès d’Octave Mirbeau pour l’édition et le succès de Marie-Claire. C’est lui qui dessine les meubles de Marguerite Audoux. Avec Léon Werth, il demeurera, jusqu’à la fin l’ami fidèle de la romancière.
Agathe est l’épouse de Francis Jourdain.";"Faure, Élie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre d’Elie Faure à Marguerite Audoux : 91.
Lettres de Marguerite Audoux à Élie Faure : 90A – 195A – 195B – 195C";;Saint-Jean-sur-Mer;;"L’une des quatre lettres autographes signées de Marguerite Audoux à Élie Faure figurant au catalogue de la vente Correspondance Élie Faure, chez Alde (30 octobre 2017)";Saint-Jean-sur-Mer;;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux au Dr Élie Faure";;;90A;Inédit;;;;"[…] Je sais que Francis doit vous écrire, mais je ne sais si cela sera demain ou après-demain, et je suis pressée de savoir ce que vous pensez de la santé, ou plutôt de la maladie de la personne que je vous ai envoyée.
Ici tout va bien, les enfants sont aussi méchants que possible ; Agathe, qui a une extinction de voix, ne peut se faire entendre d’eux. Francis est toujours paisible comme un Dieu malgré les petits ennuis du voyage et nos plaintes de bonnes femmes. Naturellement, nous trouvons que la maison qu’il a choisie est trop grande, que les plafonds sont trop hauts, que nous entendons des bruits singuliers pendant la nuit. Enfin mille et mille reproches ainsi que les femmes ont l’habitude d’en faire aux hommes. Cela n’empêche pas que nous ayons une vue splendide sur la mer, un temps magnifique qui nous permet de déjeuner dehors, et un jardin plein de citrons où nous pouvons nous coucher sur l’herbe et les brindilles de bois.
Au revoir, mon cher Faure, donnez-nous des nouvelles de votre santé, et croyez à ma très sincère affection. […]";"Description de la vie avec les Jourdain dans leur villégiature";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
559;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-00-00;;"Élie Faure (1873‑1937) est à la fois médecin et auteur d’une Histoire de l’art (1909‑1921). C’est lui qui, dans la clinique de son frère Jean‑Louis, soigne en décembre 1910 Charles‑Louis Philippe mourant, véritablement désespéré de ne pouvoir rien faire pour lui [Voir Gide, André, Journal, Pléiade, 1940, p. 281]. C’est donc un familier du groupe de Carnetin, d’autant que ses idées de gauche le rapprochent de Philippe, Jourdain et Werth. Il lutte inlassablement pour les moins favorisés, et ce sont ses cours, prodigués dans les Universités ouvrières, qui donneront naissance à son grand ouvrage.
Francis jourdain (1876-1958), élève d’Eugène Carrière, est peintre, décorateur et écrivain. Il est un intermédiaire efficace auprès d’Octave Mirbeau pour l’édition et le succès de Marie-Claire. C’est lui qui dessine les meubles de Marguerite Audoux. Avec Léon Werth, il demeurera, jusqu’à la fin l’ami fidèle de la romancière.";"Faure, Élie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre d’Elie Faure à Marguerite Audoux : 91.
Lettres de Marguerite Audoux à Élie Faure : 90A – 195A – 195B – 195C";;Paris;;"L’une des quatre lettres autographes signées de Marguerite Audoux à Élie Faure figurant au catalogue de la vente Correspondance Élie Faure, chez Alde (30 octobre 2017)";Paris;;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux au Dr Élie Faure";;;195A;Inédit;;;;"[…] Voulez-vous me faire le plaisir de venir déjeuner samedi après-demain avec moi ? Il y aura Francis. Ne me refusez pas, mon cher Faure ! Je dois bientôt partir, et du diable si je sais quand je reviendrai ! Sans blague, il y a au moins un an que je vous ai vu, et cela m’ennuierait de foutre le camp sans vous embrasser. À samedi donc, et en attendant, pensez un peu que je vous aime bien. […]";"Invitation à déjeuner";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
560;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-00-00;;"Élie Faure (1873‑1937) est à la fois médecin et auteur d’une Histoire de l’art (1909‑1921). C’est lui qui, dans la clinique de son frère Jean‑Louis, soigne en décembre 1910 Charles‑Louis Philippe mourant, véritablement désespéré de ne pouvoir rien faire pour lui [Voir Gide, André, Journal, Pléiade, 1940, p. 281]. C’est donc un familier du groupe de Carnetin, d’autant que ses idées de gauche le rapprochent de Philippe, Jourdain et Werth. Il lutte inlassablement pour les moins favorisés, et ce sont ses cours, prodigués dans les Universités ouvrières, qui donneront naissance à son grand ouvrage.";"Faure, Élie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre d’Elie Faure à Marguerite Audoux : 91.
Lettres de Marguerite Audoux à Élie Faure : 90A – 195A – 195B – 195C";;;;"L’une des quatre lettres autographes signées de Marguerite Audoux à Élie Faure figurant au catalogue de la vente Correspondance Élie Faure, chez Alde (30 octobre 2017)";Paris;;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre ou billet autographe, peut-être porté par un commissionnaire, car la demande de visite concerne le jour même";"Lettre de Marguerite Audoux au Dr Élie Faure";;;195C;Inédit;;;;"[…] Je voudrais bien vous voir aujourd’hui à l’heure qui vous sera la plus facile. Il y a une petite complication. Je vous embrasse bien affectueusement. […]";"Appel au médecin";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
561;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1913-00-00;;"Élie Faure (1873‑1937) est à la fois médecin et auteur d’une Histoire de l’art (1909‑1921). C’est lui qui, dans la clinique de son frère Jean‑Louis, soigne en décembre 1910 Charles‑Louis Philippe mourant, véritablement désespéré de ne pouvoir rien faire pour lui [Voir Gide, André, Journal, Pléiade, 1940, p. 281]. C’est donc un familier du groupe de Carnetin, d’autant que ses idées de gauche le rapprochent de Philippe, Jourdain et Werth. Il lutte inlassablement pour les moins favorisés, et ce sont ses cours, prodigués dans les Universités ouvrières, qui donneront naissance à son grand ouvrage.
Léon Werth (1879‑1955) représente, de façon moins radicale et plus marginale que Francis Jourdain, l’homme de gauche du Groupe de Carnetin. Après une enfance où il est plus ou moins livré à lui‑même, il poursuit de bonnes études, mais quitte l’hypokhâgne d’henri‑IV pour exercer de nombreux petits métiers. En tant que juif, il est contraint, pendant la Seconde guerre, de se cacher dans le Jura. Ses relations chaleureuses avec Marguerite Audoux demeurent jusqu’à la fin d’une grande fidélité. La romancière apprécie d’ailleurs plus l’ami que l’homme engagé politiquement à gauche et l’écrivain, trop intellectuel à son goût. Werth, journaliste reconnu (voir la lettre 29, note 74), et secrétaire de Mirbeau, laisse un certain nombre d’œuvres, dont La Maison blanche, qui rate de peu le Goncourt en 1913.";"Faure, Élie";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre d’Elie Faure à Marguerite Audoux : 91.
Lettres de Marguerite Audoux à Élie Faure : 90A – 195A – 195B – 195C";;Paris;;"L’une des quatre lettres autographes signées de Marguerite Audoux à Élie Faure figurant au catalogue de la vente Correspondance Élie Faure, chez Alde (30 octobre 2017)";Paris;;"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’identique 3.0.";"Lettre autographe";"Lettre de Marguerite Audoux au Dr Élie Faure";;;195B;Inédit;;;;"[…] Je crois que j’aurai encore besoin de votre dévouement demain vendredi. Je souffre du cœur, surtout la nuit, il y a des moments où cela est plus que désagréable. Venez à l’heure que vous voudrez, je sortirai seulement entre deux et trois heures pour aller voir Werth. […]";"Besoin des services du médecin";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
562;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-07-05;;"Constellation d'artistes et d'écrivains à Plougasnou - Morlaix - Pluie - Fermina Marquez";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
Voir, en particulier, les lettres 34, 36 et 38
";;Plougasnou;;"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A 230]";Plougasnou;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux et Michel Yell à Valery Larbaud";;;45;;;;"Lettre autographe inédite
";"[Plougasnou, 5 juillet 1910]
Mon cher Valery,
Je suis ici avec Michel, Delaw et sa femme, Régis et Jeanne
[1], Coudour et M
lle Dragui, et Tavernier
[2], qu'on appelle le général. Vous savez que nous n'avons pas le temps de nous ennuyer. Dans quelques jours nous aurons Charles Morice, et sa femme, et son fils, c'est‑à‑dire qu'ils habiteront l'aile gauche de la maison mais le même escalier nous servira
[3].
Nous sommes arrivés, Michel et moi, samedi soir après nous être arrêtés un peu à Morlaix, jolie petite ville qu'on voit du haut du viaduc en arrivant, et qui semble être sortie de la boîte de jouets et rangée avec art pour faire fête aux arrivants.
Nous avons eu juste un jour de beau temps. Aujourd'hui il pleut à plein temps, comme on dit dans notre pays.
Écrivez‑moi, mon cher Valery, et donnez‑moi des nouvelles de votre santé
[4].
Avez‑vous reçu la visite des Ray ?
Fasquelle
[5] vous a‑t‑il répondu
[6] ?
Les Ray passeront‑ils par Paris et habiteront‑ils chez vous
[7] ?
Au revoir, mon cher Valery. Je vous embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux
Au Diben
[8], par Plougasnou
[2] Si nous n'avons pu identifier Mlle Dragui, Tavernier pourrait fort bien être, dans cette constellation de peintres, Julien Tavernier (qui n'a évidemment rien à voir avec celui d'Ascenseur pour l'échafaud), né à Paris le 22 août 1879 (donc de la même génération), élève de Bonnat et Sociétaire des artistes français depuis 1909.
[4] Voir les lettres précédentes à Larbaud (34, 36 et 38)
[5] Marguerite Audoux écrit Flasquelle… Le jeu de mots est‑il si involontaire à propos du « Pacha » ???
[6] Au sujet de Fermina Marquez. Voir la lettre 36
[7] La réponse semble affirmative. Le 2 juillet, Ray avait écrit à Larbaud : « Par une lettre que j'ai reçue il y a deux jours, Marguerite Audoux m'offrait de votre part les prémices de votre logement parisien. » (Correspondance Larbaud‑Ray, Gallimard, tome deuxième, p. 47) et le 22 du même mois : « Nous sommes chez vous 152 Bd Montp[arnasse] ». (Ibid., p. 51). Voir aussi, à propos de ce passage, encore éventuel, des Ray, la lettre 36 de Marguerite Audoux à Larbaud.
[8] Au cœur du Trégor finistérien (dans la région de Plougasnou), le Diben est un littoral rude découpé de presqu'îles et de criques.
[9] Suit un mot de Michel Yell :
« Mon cher Valery,
Puisque vous devez passer la fin de l'année dans le Midi, je compte vous avoir une partie de l'automne à Fronton, avec Marguerite.
L'automne, vous le savez sans doute, est délicieux dans les environs de Toulouse.
J'ai terminé Fermina Marquez. C'est un bon et beau livre ; nous en parlerons cet automne. Très cordialement à vous.
Michel »
";"Constellation d'artistes et d'écrivains à Plougasnou ; Morlaix ; temps à la pluie ; Ray ; Fasquelle ; Fermina Marquez";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Fin du premier paragraphe : réunira a été biffé, au profit de servira.
Antépénultième paragraphe : Fasquelle devient Flasquelle."
563;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1929-03-28;;"- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
";"d'Aubuisson, Paul";"Feuille jaune 17x22 extraite d'un cahier (légères lignes noires, et une marge délimitée par une ligne rouge) écrite uniquement sur le recto
";Bon;Correspondance;Français;;;Paris;Strasbourg;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris, Strasbourg, Meudon";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS-ENS). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0.
";Lettre;"Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson";;;0331B;Inédit;;"Préparation de la prochaine permission de Paul";;" Lundi matin
Rien de neuf ici, mon fils. Je veux seulement te demander si tu viens vendredi soir, ainsi que tu l'as dit à Maurice, dans une carte que Roger a vue hier dimanche. Dis-moi de façon certaine ton arrivée, ceci pour que je puisse avertir à temps Roger, qui irait samedi matin chercher Maurice comme le demande le Directeur. Je suis très enrhumée, et il est peu probable que je puisse aller chercher ce petit moi-même. Si tu viens vendredi soir, rien ne t'empêchera d'aller le lendemain à Meudon.
À part mon rhume, qui est plus embêtant que sérieux, tout va bien ici, et je t'attends, content et bien portant.
Je t'embrasse.
M.A.
";;;" Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
";"Le soulignement est de l'épistolière"
564;"Rauze Comignan, Marianne";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1932-10-10;;"Marianne Rauze Comignan (Paris, 20 septembre 1875 - Perpignan, 23 octobre 1964) est une militante féministe, pacifiste, socialiste, puis communiste et enfin SFIO. Journaliste, elle fonde L'Equité en 1913. Elle écrit de nombreux essais engagés et de la poésie (voir la partie NOTES). Elle est présente dans les Pyrénées -Orientales à partir de 1930.
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Perpignan;"
Madame
Marguerite Audoux
Auteur de Marie-Claire
10, rue Léopold-Robert 14 e [1]
Paris
[1] Cette ligne a été ajoutée en dessous de
Paris pour remplacer les trois lignes biffées avant le nom de la ville :
aux bons soins de l'éditeur Arthème Fayard et Cie
Le Livre de demain
18‑20, rue du St Gothard
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Perpignan;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre
";"Lettre de Marianne Rauze Comignan à Marguerite Audoux";"En 1933, cette correspondante publie un recueil de poèmes qu'elle fait parvenir à la romancière avec un envoi.
";;359;"Inédit
";;;"Lettre autographe
Voir les notes 1 et 2 de la partie TEXTE et la note 1 de la partie LIEU DE DESTINATION
";"LES CATALANES
CERCLE FEMININ
BIBLIOTHEQUE de la
« Ligue Pacifiste des Femmes Catalanes »
Siège social :
PERPIGNAN
Ancien Hospice S
t-Jean
[1]
Perpignan, le[2] 10-X-1932[3]
Chère Marguerite Audoux,
Mis en lecture, vos livres Marie-Claire et L'Atelier ont produit une profonde sensation sur l'esprit de nos lectrices. De pareilles œuvres, si utiles, si efficaces, sont trop rares. Quelle gratitude nous vous devons, chère Marguerite Audoux ! Comment vous remercier ?
Peut-être au contraire sommes-nous engagées à devenir très indiscrètes en vous demandant la générosité de vos œuvres futures à mesure de leur parution, pour que notre bibliothèque conserve à l'avenir des œuvres des femmes écrivains les plus remarquables de France, de Catalogne et d'Espagne.
Sachez que vous aurez ici non des lectrices mais des amies.
Et recevez, chère Marguerite Audoux, l'expression de ma personnelle admirative sympathie.
La bibliothécaire
Marianne Rauze Comignan
[1] En‑tête imprimé avec différentes tailles et polices
[2] Ces deux premiers mots sont imprimés en cursives, ainsi que
193.
[3] La lettre a dû patienter un long moment entre sa rédaction et son envoi – ou une erreur a été commise dans la date de création, le mois peut‑être – puisque ce courrier est mis à Perpignan le 17 décembre, pour parvenir à Paris le surlendemain.
";"Critique laudative de l'œuvre - Demande d'envoi des livres à venir";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
565;"Lefranc, Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1922;;"Marie Le Franc est née en 1879 dans une famille de douaniers. Après des études à l'école normale de Vannes, elle devient institutrice. Éprise d'un héros de Fachoda, le capitaine Jean-Baptiste Marchand, elle se rend à Paris sur son invitation mais l'idylle tourne court et cette blessure sentimentale explique partiellement son envie de partir. En janvier 1906, elle s'embarque pour le Canada où elle séjournera trente ans, avec de courts séjours à Sarzeau. Enseignante dans la région de Montréal, elle publie en 1925 son premier roman, Grand-Louis l'innocent dont l'édition parisienne est primée en 1927 par le jury Femina. Le succès de ce roman décide de sa carrière et son inspiration fait alterner figures bretonnes et québécoises dans une fascination qui remonte à son enfance : celle de la mer, des plages et des dunes [Le Poste sur la dune (1928), Dans l'île (1932), Pêcheurs de Gaspésie (1938), Pêcheurs du Morbihan (1946)]. Mais il y a aussi en elle ce goût breton de la ruralité et comme son compatriote brestois Louis Hémon, elle est attirée par ces figures emblématiques que sont les coureurs des bois (Hélier, fils des bois, 1931) et les défricheurs (La Rivière solitaire, 1934)…
Durant l'un de ses séjours en Bretagne, auprès de sa mère, la guerre de 1939 éclate et la retient à Sarzeau. A partir de cette époque, elle ne retournera au Canada qu'épisodiquement. D'abord de 1947 à 1950 où elle effectue de longues randonnées en forêt d'où sortira Le Fils de la forêt, publié en 1952. Lorsqu'elle revient en France elle est fatiguée et malade, elle songe pourtant à repartir et retrouve Montréal pour un séjour d'un an de 1953 à 1954, puis en 1957. De retour à Sarzeau, épuisée et affaiblie par son dernier voyage elle continue pourtant à écrire et achève un récit autobiographique, Enfance marine, publié en 1959. Elle se prépare pour une nouvelle traversée mais la maladie lui fait annuler son voyage. Hospitalisée à Vannes à la clinique Sainte-Claire, elle est opérée à deux reprises sans résultat. C'est à l'hôpital de Saint-Germain-en-Laye qu'elle décède le 29 décembre 1964, laissant une œuvre double, bretonne et québécoise, marquée par le double imaginaire de la mer et de la forêt.
(Renseignements fournis par le Professeur Marc Gontard)
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Montréal;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Marie Le Franc à Marguerite Audoux";;;295;Inédit;;;"Lettre autigraphe";"1448 Mc Gille College avenue, Montréal
Canada ‑
[Montréal, s. d. [1]]
Madame,
Je prépare un cours sur le roman féminin, pour des étudiants de langue anglaise – mi‑juin à fin juillet ‑.
Je vais avoir le grand plaisir de parler de Marie‑Claire, que j'aime et admire.
J'ai cherché à avoir un article paru sur vous dans
Les Primaires[2]. M. René Bonisad me dit qu'il est épuisé et qu'il n'a pu se le procurer
[3]. Je me demande si vous consentiriez à me communiquer quelque article vous concernant
[4]… Une photographie, une note de vous – ce que vous voudrez, peut‑être une déclaration sur la place qu'a occupée dans votre vie la littérature, je veux dire le plaisir, ou le besoin, ou le tourment d'écrire – que je puisse mettre sous les yeux de ces jeunes gens, quelque chose aidant à donner l'illusion de la présence réelle, me seraient d'un concours précieux.
J'espère que ce n'est pas trop demander…
Veuillez me croire,
Amicalement à vous.
Marie Le Franc
[1] Après août 1922, étant donné l'allusion au numéro spécial des
Primaires sur Marguerite Audoux, épuisé. Peut‑être le premier semestre 1923, compte tenu d'une préparation de cours pour mi‑juin
[2] Pour le sommaire, voir la note
8 de la lettre 285
[3] Personne non identifiée
[4] Nous n'avons pas trouvé de réponse. Peut‑être n'y en a‑t‑il pas eu, car on sait la romancière rétive à ce genre de demandes. Voir la lettre 278 à Guillaumin, et surtout la dernière lettre (377) des trois que Frida Lepuschütz lui adresse, qui exprime son regret face aux réticences de la romancière (après, il est vrai, un véritable flot de questions)
";"Recherche de documents pour un cours sur Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
566;"Bedel, Maurice";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1929-06-28;;"Né à Paris, rue Spontini, le 30 décembre 1883, d'une famille de magistrats et de savants, Maurice Bedel mena à la fois des études scientifiques et littéraires. Il soutint à la Faculté de Médecine de Paris une thèse de doctorat sur les Obsessions périodiques en même temps qu'il publiait chez Grasset ses premiers poèmes. Après avoir parcouru l'Europe en tous sens, il écrivit en 1927 le premier d'une longue série de romans, Jérôme 60o Latitude nord (Gallimard), qui lui valut le Prix Goncourt. Il mourut en 1954.
Le 3 février 1937, il envoie une lettre de condoléances à Paul d'Aubuisson pour le décès, qu'il a appris par les journaux, de Marguerite Audoux. (Fonds d'Aubuisson. Lettre autographe inédite).
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Maurice Bedel à Marguerite Audoux : 332 - 336
";;Paris;"
Madame
Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Maurice Bedel à Marguerite Audoux";;;332;Inédit
;;;"Lettre autographe
L'en-tête est imprimé en noir en lettres gothiques.
Les deux dernières lignes de l'adresse sont rédigées d'une autre main. Bedel, à l'évidence, n'avait pas l'adresse de la romancière. D'où le décalage entre la date de la rédaction et celle de l'envoi.";"[Paris] 28 juin 1929
7, rue de Solferino
Madame et cher Confrère,
L'association d'auteurs et d'éditeurs groupés sous le nom des « Cinquante-cinq
[1] » pour aider les écrivains à franchir les passes difficiles me prie de vous adresser ce mandat de cinq cents francs, dont elle espère pouvoir renouveler l'envoi chaque mois pendant un an.
Veuillez trouver dans ce geste une preuve de notre grande estime et de notre très vive sympathie et nous croire vos tout dévoués.
Pour les « 55 »
Le Secrétaire général
Maurice Bedel
P. S. – Le mandat annoncé ci-dessus vous sera réglé par la poste, à domicile
[2].
[1] Cette association regroupe cinquante écrivains et cinq éditeurs. Elle a pour vocation de verser à dix écrivains de talent qui sont dans le besoin une rente annuelle de six mille francs sans que ceux‑ci aient à changer quoi que ce soit dans leurs créations, leurs opinions, etc. [Voir Léautaud (Paul),
Journal littéraire, Mercure de France, 1986, tome 2 (juin 1928 – février 1940), p. 1371, où est relatée l'explication faite par benjamin Crémieux. C'est la mort misérable de Tancrède Martel qui aurait été à l'origine de cette aide].
[2] Ce P. S. est dactylographié en noir.
";"Envoi d'un mandat";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
567;"Bedel, Maurice";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-06-05;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 332";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Maurice Bedel à Marguerite Audoux : 332 - 336";;Paris;"
Mademoiselle
Marguerite Audoux
10, rue léopold-Robert
Paris XIV
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Maurice Bedel à Marguerite Audoux";;;336;Inédit
;;;"Lettre autographe. Voir les notes 1 et 2 de la partie TEXTE
";"7, rue de Solférino
Tél. Littré 30-82
[1] [Paris] Le 5 juin 1930
[2]
Mademoiselle et cher Confrère,
Détrompez-vous. Les petites alouettes (hélas, bien maigres !) des « Cinquante-cinq » continueront à tomber toutes rôties sur votre table
[3] et j'espère bien qu'elles prendront ce chemin pendant un an encore.
Croyez-moi votre très fervent et dévoué.
Maurice Bedel
[2] Le et
193 sont imprimés.
[3] Allusion métaphorique au mandat mensuel de cinq cents francs évoqué dans la lettre 332. la romancière, dans une situation matérielle toujours préoccupante, se serait donc inquiétée du devenir de cette rente.
";"Prolongation de la rente des ""Cinquente-cinq""";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
568;"d'Aubuisson, Maurice";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-03-10;;"Paul d'Aubuisson est le frère aîné de Roger et Maurice.
Mme Giraldon n'a pu être identifiée.";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Saint-Ilan;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Paris - Saint-Ilan";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS - ENS) Licence Creative Commons Attribution - Partage à l'identique 3.O";Lettre;"Lettre de Maurice d'Aubuisson à Marguerite Audoux";;;0383;Inédit;;"Installation de Maurice à l'école d'horticulture de St-Ilan";;"St Ilan le 10‑3‑35
Ma chère petite mère,
Voici maintenant huit jours que je suis arrivé, et que je travaille en plein air. Tranquille et réfléchi, luttant contre le petit cafard qui me tenaille, car je ne t’oublie pas ici et je n’oublie pas non plus tout ce que tu as fait pour moi. La vie prend son cours avec le règlement que Paul t’a sûrement exposé. Rien de bien nouveau n’est arrivé si ce n’est que des petites bagatelles «bonnes» que Paul te dira bientôt, j’en suis certain, car je lui ai écrit tout à l’heure. Et qu’il va venir te voir sans doute dans la semaine [sic]. J’ai reçu une très douce lettre de Mme Giraldon, pleine de conseils, de bonnes recommandations que je veux suivre à la ligne, pour devenir un homme, te faire plaisir, car c’est pour moi, il me semble, le meilleur moyen de te remercier de tes bienfaits. J’ai rangé mes petites affaires, j’ai en circulation deux paires de sabots, un tablier, un bleu (2 chemises, 3 mouchoirs, 3 paires de chaussettes, 2 serviettes [de] toilette, 2 [de] table) ces dernières sont en circulation pour le nettoyage, c’est‑à‑dire qu’elles sont les seules que je porte avec le vêtement intermédiaire et ma première paire de chaussures pour le dimanche. Tout le reste est rangé dans mon sac pour plus tard. Tu serais bien gentille de m’envoyer une glace et un verre à dents ; c’est ce qu’il me manque. Je porte aussi ma pèlerine, mon béret et deux maillots. J’espère que tu vas très bien. J’espère aussi avoir un de ces jours de tes nouvelles qui me feront bien plaisir. En attendant je t’embrasse bien fort.
Ton petit‑neveu Maurice qui ne t’oublie pas.
";"Détails matériels sur l'installation de Maurice à l'école de Saint-Ilan";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
569;"Philippe (mère)";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1909-12-29;;"Directives pour le rangement et le devenir des affaires de Charles-Louis Philippe, décédé";"Audoux, Marguerite";"Lettre (double feuille de petit format) et enveloppe de deuil (largement bordées de noir)";Bon;Correspondance;Français;"Réponse à la lettre 11
Autres lettres de Mme Philippe mère à Marguerite Audoux : 28 - 35
Lettres de Marguerite Audoux à Mme Philippe mère : 11 - 24 - 30 - 33 - 39";;Cérilly;"Mademoiselle Marguerite Audoux
Rue Léopold Robert 10
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre, apparemment dictée";"Lettre de Mme Philippe (mère) à Marguerite Audoux";;;13;;;;"Lettre (double feuille de petit format) et enveloppe de deuil (largement bordées de noir), inédites, adressées à :
Mademoiselle Marguerite Audoux
Rue Léopold Robert 10
Paris
Sur l'enveloppe, est écrit de la main de Marguerite Audoux : « liste des noms désignés par Mme Philippe ».
N. B. : L'écriture est d'une autre main que la signature, tracée lourdement et maladroitement à l'encre. Le rédacteur pourrait être Mme Tournayre, la jumelle de l'écrivain, qui représente bien le « clan Philippe ».
";"Cérilly, le 29
[1] décembre 1909
Chère Madame,
Je vous remercie bien sincèrement de votre lettre de ce matin et de la peine que je vous donne pour le classement des affaires de mon cher Louis
[2].
Je vous adresse sous ce pli l'autorisation de donner congé au propriétaire du logement occupé par Louis.
Je compte sur vous, chère Madame, ainsi que sur ses amis pour me faire parvenir tout ce qui appartient à mon cher défunt dans son logement.
Je dois vous dire qu'il existe dans son logement divers objets mobiliers appartenant à Mademoiselle Coustol
[le][3] et notamment : un sommier dans le lit de la pièce en entrant (le reste de la literie étant la propriété de Louis).
Si vous connaissez l'adresse de Mademoiselle actuellement Madame [sic] je vous serais très obligée de bien vouloir lui faire part du décès de mon fils et du congé du logement.
La malle se trouvant dans le cabinet pourra servir à mettre les objets les plus précieux tels que photographies et autres menus objets lui appartenant.
Je compte sur tous ses amis, si cela ne vous donne pas trop de peine et de dérangement, pour faire emballer tous ces objets et mobilier [sic].
J'ai été bien sensible à tous les compliments de condoléances et amitiés qui m'ont été prodigués par tous les amis de mon cher Louis. J'aurais voulu tous les voir à son enterrement si cela eût été possible ; mais j'espère bien ne pas les avoir quittés pour toujours.
J'aurai beaucoup de plaisir à voir paraître chez moi quelqu'un de vous.
Je vous prie de bien vouloir remercier tous ses amis de la peine et recevoir pour vous, chère Madame, l'assurance de ma sincère amitié.
Veuve Philippe
S'il y a lieu de désinfecter les couches
[4] de Louis, vous voudrez bien le faire faire.
[1] Le 9 est écrit en surcharge.
[2] Véritable prénom de Charles‑Louis Philippe (les jumeaux s'appellent Louis et Louise), évidemment difficile à porter avec le patronyme. Notons que la plupart des amis (et même des commentateurs) du romancier l'appellent « Philippe », sorte de « nom‑prénom » sous lequel lui‑même signe (comme dans la lettre 1).
[3] Mademoiselle Coustolle est une connaissance dont Philippe parle à plusieurs reprises dans sa correspondance avec sa mère. La phrase curieuse du paragraphe suivant s'explique sans doute par le fait que Mademoiselle Coustolle s'est mariée en avril 1909 et semble ensuite être partie avec son mari à Vesoul.
[4] La literie, et en particulier le matelas.
";"Directives pour le rangement et le devenir des affaires de Charles-Louis Philippe";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Le 9 de 29, dans la date de création (29 décembre 1909) est écrit en surcharge."
570;Petiot;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-04-18;;"Sur ""Petiot"", voir la note 6 de la partie TRANSCRIPTION de la lettre 371 de Marguerite Audoux à Maurice Genevoix";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Petiot à Marguerite Audoux: 385 - 394";;Montargis;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris
XIV
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Montargis;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Petiot à Marguerite Audoux";;;385;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"Montargis 18 avril [19]35[1]
Marraine chère, j'ai pu avoir quelques renseignements bien pauvres sur Henri Dejoulx
[2]. Celui-ci a mangé, paraît-il, une fortune avec les femmes. Il est mort chez une maîtresse. Fils de fermiers il était devenu meunier – au demeurant très bon garçon.
Voilà ce que je puis vous dire après tant de temps de recherches. C'est bien peu !!
Que faites-vous pour Pâques ? Ne pouvez-vous venir nous voir ? Si oui, envoyez télégramme. Il fait encore froid et douteux, mais le temps se raccommode.
Ces jours-ci Ali Bert m'a demandé de faire sa critique littéraire pour Sylvain bommariage qui devait le présenter dans un journal de libraire. Ali bert fut satisfait de mon étude, mais je ne sais encore si le demandeur initial sera content
[3].
Mone
[4] se repose – moi aussi – hum ! je crois plutôt que je change la fatigue ! J'ai lâché la couture ; j'étais abrutie et l'autre semaine, j'en pleurais dans mon assiette. Dehors, dehors, malgré le vent et le froid ! Malheureusement on ne peut s'allonger dans les champs ni dans les bois et je ne suis pas encore bien solide. Pourtant, si je n'ai pas de fatigue excessive, je peux dormir – quelques heures de sommeil, ça c'est bon !! Et je mange bien.
Et vous, Marraine chère, la santé ?? et autour de vous ?
Depuis longtemps je dois aller à Paris mais, il y a des mais !! j'ai mené Simone au Dr Desmoulins qui en est satisfait. Nous étions si lasses, si lasses que nous ne pouvions plus mettre un pied l'un devant l'autre, et nous n'avons pas eu le courage d'aller vous embrasser !!
Ma chère Marraine, aujourd'hui je vous prends par le cou, bien fort, et je vous câline bien tendrement. Voilà !!
Petiot
[2] Le modèle d'Henri Deslois dans
Marie‑Claire. La mystérieuse "" Petiot "" a visiblement mené, sur "" l'amoureux de la colline "", des recherches qui complètent, un quart de siècle plus tard, celles menées par Alain-Fournier lors de son pèlerinage à Sainte-Montaine du 19 juillet 1911 (voir la lettre 135). Les descendants d'Henri Dejoulx habitant le Loiret et le Loir-et-Cher, cela n'a rien d'impossible. Il est à noter également que dans les deux années qui précèdent la présente lettre, la romancière retourne en Sologne (voir le
Bulletin des Amis de Charles-Louis Philippe n° 22 de décembre 1964, p. 64). Ce retour aux sources a pu raviver sa curiosité à propos d'un passé vieux de plus d'un demi-siècle, et dont on retrouve la trace dans
Douce Lumière, le dernier roman en chantier...
[3] Sylvain Beaumariage est un poète wallon né en 1887. Il publie en 1909 des
Poèmes (Société française d'éditions). En 1911, il a déjà écrit une douzaine de livres. Par recoupement, il se pourrait fort bien qu'Ali Bert soit le poète carcassonnais Alibert, celui qui accompagna Gide dans son voyage en Andorre avec Yell... Mais il n'y a évidemment là aucune preuve absolue.
";"Henri Dejoulx - Ali Bert - Simone - Propos sur la santé";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
571;Petiot;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1936-08-03;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 385";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Petiot à Marguerite Audoux : 385 -394";;Montargis;"
Madame Marguerite Audoux
71, rue de la Convention
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Lille;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Petiot à Marguerite Audoux";;;394;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"[Montargis, le 3 août 1936]
Chère Marraine,
J'aurais voulu vous porter ce livre
[1] mais je ne vois pas la possibilité d'aller à Paris ces jours-ci. Mon papa m'a donné bien des inquiétudes ; son état compliqué de cystite s'est légèrement amélioré et je me reprends à espérer. Mone
[2] est partie à Lille avec ma sœur venue pour la S
te Anne
[3] (patronne des confectionneurs). Maintenant ici c'est la Madeleine
[4] – la foire et l'exposition – et tout hurle à la fois – les bateleurs, les orchestres, les haut-parleurs, les sirènes : « Serpents de 4
e [ ? ]. Venez voir ce que vous n'avez jamais vu !… Marinella, rest' encor' dans mes bras !
[5]… artistes verriers vénitiens au travail ; moitié prix pour les enfants, les militaires… Il pleut sur la route
[6]… » Sous les grands arbres tout cela se répercute – tout près il y a de quoi être abruti et ce n'est encore rien pour aujourd'hui -. Les Montargois ont pourtant bien prié S
te Marie-Madeleine sous l'égide du Père Sanson
[7] ; on ne peut avoir de beau temps pour ses fêtes !
Chère Marraine, que faites-vous ? que devenez-vous ? Pendant la journée du Bac, j'aurais pu aller vous voir, mais Simone, angoissée, hantée par l'examen, n'était plus maniable. Elle ne put avaler une bouchée à midi et nous avons passé notre temps à rôder au jardin du Musée de Cluny. Seules, les glaces ont passé, voyez alimentation ! Après le compte rendu, ç'a été la ruée au bureau de poste – il fallut aller au Danton
[8] téléphoner et on est parties de Paris exténuées mais contentes. On n'a pu s'embrasser qu'en sortant de la Sorbonne tant il y avait de peine autour de nous. Il en fut pris 12 %.
Et voilà, Marraine, les nouvelles. Lisez mon livre ; donnez-moi quelques mots pour ma publicité, dites !
J'écris à Ed[mond] Rocher
[9] et lui envoie un livre
[10]. J'ai écrit à Genevoix chez qui nous sommes allées fin juin en allant à Orléans à l'écrit du Bac ; mon livre a semblé l'intéresser, mais sans doute est-il en vacances.
Roland Dorgelès emportera le sien en Russie
[11] !!
Marraine chère, dès que je le pourrai, j'irai vous embrasser avec grande joie !!
Un bon baiser.
Petiot
[1] L'on peut se demander de quel livre il s'agit. Celui dont la rédactrice parlait dans la lettre 385 (ou l'étude qui lui était demandée sur ce livre) ? Ou plus probablement, d'après la suite de la lettre, un ouvrage que « Petiot » aurait elle‑même commis ?
[4] Fête prolongée en l'honneur de Ste Marie‑Madeleine (22 juillet)
[5] Allusion à la célèbre chanson de Tino Rossi, lancée l'année même par le film du même nom, créé spécialement pour le chanteur corse par Pierre Caron
[6] Chanson à la mode de Henry Himmel et Robert Marino :
« Il pleut sur la route.
Le cœur en déroute,
Dans la nuit j'écoute
Le bruit de ses pas.
Mais rien ne résonne,
Tout mon corps frissonne,
L'espoir s'envole déjà.
Ne viendra-t-il pas ? …»
[7] Le Révérend Père Pierre Sanson, de l'Oratoire, est un célèbre prédicateur des Conférences de Carême à Notre‑Dame, de 1925 à 1927.
[8] Brasserie du boulevard Saint‑Germain.
[9] Voir la lettre 314 du 7 avril 1926 d'Edmond Rocher à Marguerite Audoux. Sans doute est‑ce la « filleule » qui a fait connaître Rocher à Marguerite Audoux.
[10] Probablement le sien…
[11] « Petiot » a donc des relations, et non des moindres, pour cet ouvrage qui semble avoir besoin de promotion.
";"Nouvelles de la famille - La Madeleine - Le bac de Simone - Edmond Rocher - Roland Dorgelès";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
572;"Villeray, Pierre";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-05-13;;"Nous ne possédons de renseignements particuliers ni sur ce lecteur, ni sur les liens qui ont poussé la romancière à lui envoyer son troisième roman.
";"Audoux, Marguerite";;Moyen;Correspondance;Français;;;"Bormes (Var)";"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre de Pierre Villeray à Marguerite Audoux";;;325;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"Bormes (Var). Maison Haraut
Le 13 mai [1928]
Madame,
Je viens de lire De la ville au moulin que vous avez eu la gentillesse de m'envoyer et ce roman profond et délicieux m'a fait tant de plaisir que je ne sais trop comment vous exprimer ma reconnaissance. Dans ces temps prétendus nouveaux où l'art hésite entre tant de formules et se flatte par ses excès d'être original, c'est une vraie joie de se désaltérer à une source fraîche, de sentir battre, entre vos pages, un cœur sincère et de retrouver cette vérité humaine qui ne s'exprime que par la douleur. Car votre livre est bien le livre de la douleur. Depuis l'heure tragique où votre Annette Beaubois, victime touchante d'une discussion entre ses parents, s'est vue couchée sur un lit d'hôpital jusqu'au moment où brisée par la vie, mais vaillante encore, avec cette merveilleuse force d'espoir qui ne l'a jamais abandonnée, elle retrouve Valère Chatellier – c'est tout un poëme frémissant qui se déroule, illustré de figures exquises, singulièrement vivantes d'où se détachent surtout l'oncle meunier, Manine – la petite Reine et le bon Firmin. Et ces portraits sont tracés sans exagération, avec une bonne foi qui vous étreint – et si intimement mêlés à votre atmosphère de prés, de bois qu'on en respire – avec eux – ces parfums rustiques. Vous réalisez, madame, ce tour de force d'être à la fois naturaliste et idéaliste. À travers votre roman, comme à travers votre Marie-Claire, le peuple est beau – beau par cette grandeur même qui vient de sa simplicité -. Valère ivre nous fait horreur, mais nous le plaignons et cette pitié touche à l'indulgence. Mais il faudrait noter les mille détails qui m'ont ému, pour vous exprimer une impression que je me sens bien maladroit à vous faire connaître. Encore une fois, merci, madame, du grand plaisir que vous m'avez procuré et croyez, je vous prie, à ma bien respectueuse admiration et à mes sentiments de dévouée et fidèle confraternité.
Pierre Villeray
P. S. J'ai écrit à Monsieur Franc-Nohain
[1] pour lui demander de parler de votre livre. J'espère qu'il le fera et dans les termes que je souhaite. Ce ne sera, d'ailleurs, que rendre justice à votre grand talent.
[1] Le fabuliste et fantaisiste Franc‑Nohain (1873‑1934), père de Jean Nohain, de son vrai nom Maurice‑Etienne Legrand, écrit également des articles de presse. Nous n'en avons trouvé aucun sur Marguerite Audoux.
";"Critique laudative de De la ville au moulin";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
573;"d'Aubuisson, Roger";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1933-09-12;;"Paul est l'aîné de Roger, et Maurice son cadet.
Francis Jourdain est le peintre, décorateur et écrivain du Groupe de Carnetin, l'un des plus fidèles amis de la romancière.
";"Audoux, Marguerite";Carte-lettre;Bon;Correspondance;Français;"Unique lettre de Roger d'Aubuisson à Marguerite Audoux";;Lunéville;Paris;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";Lunéville;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Fiche : projet EMAN, ITEM (CNRS - ENS). Licence Creative Commons Attribution - Partage à l'identique 3.0.";Lettre;"Lettre de Roger d'Aubuisson à Marguerite Audoux";;;0367A;Inédit;;"Nouvelles de Lunéville, où Roger se trouve en garnison - Demande de titres de livres de Francis Jourdain";Carte-lettre;"Mardi 12 septembre [1933]
Chère tante,
Me voici depuis huit jours à Lunéville. Rien de bien changé, toujours le même travail. Le temps est assez beau ici et sous ce point nous ne sommes pas mal, mais en revanche la nourriture n’est pas fameuse, ce qui est moins drôle.
Et toi, ta santé [se] refait‑elle un peu ? J’espère que oui. Encore 15 jours à faire et ce sera fini enfin.
Embrasse bien Paul et Maurice de ma part et reçois mes meilleurs baisers. Ton fils Roger.
Cavalier d’Aubuisson 8e dragon EHR
Transmissions Lunéville Meurthe‑et‑Moselle
Veuille me donner quelques titres des œuvres de Francis Jourdain.
Merci
";"Nouvelles de sa ve en tant que soldat à Lunéville - Demande de titres d'oeuvres de Francis Jourdain";;"Projet EMAN, Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS";
574;"Rolland, Romain";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1921-04-04;;"Réponse à la lettre 279 (mise au point par rapport à certanes affirmations) - Invitation pour le surlendemain";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Romain Rolland : 279
Lettres de Romain Rolland à Marguerite Audoux : 280 - 317
";;Paris;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold‑Robert
E.V.
N. B. : Le 10 a été ajouté au‑dessus d'un 20 rayé de deux traits.
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Romain Rolland à Marguerite Audoux";;;280;"L'échange épistolaire entre les deux écrivains est cité et commenté par Bernard Duchatelet (« A propos de la correspondance Marguerite Audoux – Romain Rolland », in Bulletin des Amis de Jacques Rivière et d'Alain‑Fournier, nos 79‑80, 2e trimestre 1996, p. 69‑82, en particulier les p. 72‑74 et 80‑81 pour la reproduction de ces lettres). Dans son article, le spécialiste de Romain Rolland fait remonter la première rencontre entre les deux écrivains au mois qui précède cette lettre : mars 1921 (Ibid., p. 72) ‑ ce qui a ensuite été confirmé par l'examen du journal du romancier, tombé dans le domaine public en 2000.
Voir aussi Talva, François, « Sur deux lettres inédites de Romain Rolland à Marguerite Audoux », in Europe, nos 439‑440, numéro spécial sur Romain Rolland, novembre‑décembre 1965, p. 168‑173.
";;;"Lettre autographe";"[Paris,] Lundi 4 avril 1921
Chère Madame Audoux,
Eh bien, vous êtes gentille ! Vous faites un joli portrait de moi ! « Sombre, fermé à toute amitié, vivant dans une [sic] antre noire, et remâchant une monomanie plus noire encore… » Comparez‑moi tout de suite à Marat, dans sa cave !…
Non, tout de même. Je n'ai jamais pu vivre que dans des chambres haut perchées, en pleine lumière ; je déteste les villes ; et dès que j'avais un peu d'argent, je m'enfuyais à la campagne, à la montagne, et surtout en Italie, dans les pays du soleil. – Quant à l'amitié, pour vous punir de m'avoir si injustement prêté des sentiments inhumains, je vous condamne à lire les premières pages du livre ci‑joint
[1]. (Vous ne lirez pas le reste…)
(Mais comment Alain‑Fournier pouvait‑il me décrire ? Il ne m'a
jamais vu.)
[2]
‑ Je serai très content de vous faire les honneurs de mon jardin. Voulez‑vous venir mercredi, vers 4h. ½ ou 5 heures ? (à moins qu'il ne fasse très mauvais temps, car j'ai mon amour‑propre : je ne veux pas, comme Debussy, vous montrer mon « Jardin sous la pluie ») – Je m'excuse d'avance des très durs étages que vous aurez à monter.
Bien affectueusement à vous.
Romain Rolland
3 rue Boissonade
[1] « Ce livre s'intitule Dans la maison
, partie septième de Jean‑Christophe.
Il renferme en effet d'ardentes pages sur l'amitié de Jean‑Christophe pour Olivier. Sur la page de garde, Romain Rolland a écrit cette dédicace : « A Madame Marguerite Audoux, en cordial hommage de son admirateur et ami, Romain Rolland.
» » [Note de François Talva (voir la partie PUBLICATION)].
[2] Cette parenthèse est omise dans la revue
Europe (voir la partie PUBLICATION). Le soulignement, qui n'est pas anodin, de
jamais, n'apparaît pas dans le
Bulletin des Amis de Jacques Rivière et d'Alain‑Fournier.
";"Réponse à la lettre 279 (mise au point par rapport à certaines affirmarions) - Invitation pour le surlendemain";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
575;"Rolland, Romain";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1926-05-02;;"Critique laudative de De la ville au moulin - Sur les chansons qui apparaissent dans le livre";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettre de Marguerite Audoux à Romain Rolland : 279
Lettres de Romain Rolland à Marguerite Audoux : 280 - 317
";;"Villeneuve (Vaud, Suisse)";"Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris
XIV
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"Val de Loire";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Romain Rolland à Marguerite Audoux";;;317;"
Talva, François, « Sur deux lettres inédites de Romain Rolland à Marguerite Audoux », in Europe, nos 439-440, numéro spécial sur Romain Rolland, novembre-décembre 1965, p. 168-173
Duchatelet, Bernard, « A propos de la correspondance Marguerite Audoux – Romain Rolland », in Bulletin des Amis de Jacques Rivière et d'Alain-Fournier, nos 79-80, 2e trimestre 1996, p. 69-82
Voir aussi notre thèse, tome premier, p. 316-321
";;;"Lettre autographe";"Suisse
Villeneuve (Vaud) villa Olga
2 mai 1926
Chère Marguerite Audoux,
Je ne voulais pas vous remercier de votre amical envoi, avant d'avoir lu votre livre
[1]. Je viens de le terminer, et je vous dis mon affectueuse gratitude. C'est bon comme du bon pain, du pain de la plus fine farine blutée
[2] par oncle-meunier
[3], - fleur de France, bonne à voir et à manger : on la hume du nez et de la langue. Oh ! comme c'est de la bonne France, votre Annette Beaubois, l'oncle, Firmin, Manine
[4], et cet air qui paraît plus léger après qu'ils l'ont respiré ! Quelle gentillesse innée dans cette vieille race, dans ce peuple qui garde au fond de lui une grâce naturelle, une belle courtoisie ! C'est ce que ne peuvent savoir ceux qui lui sont étrangers, - de nation,
[5] ou de classe. En le retrouvant chez vous, vous me faites revoir
[6] des yeux clairs, des sourires, de bonnes gens de ma province nivernaise, morvandelle – entre l'Yonne et la Cure – que j'avais vus, enfant, et que j'avais, hélas ! un peu trop oubliés…
Mais où sont-ils, à présent ? La guerre, qui vient troubler la fin de votre livre, et laisse la rivière remuée, opaque et
[7] grise, la guerre n'a-t-elle pas mis fin à cet âge de l'humanité ? Oncle-meunier est mort, et Annette a perdu sa limpidité. Cette limpidité reviendra-t-elle dans les yeux de ses enfants et de ses petits-enfants,
[8] quand l'argile grasse du fond que la gaule de ce temps, qui nous passe, a rudement soulevée, se sera de nouveau déposée ? Je l'espère, malgré tout. Mais ce n'est pas pour demain.
Merci, chère Marguerite Audoux, - amie, que j'ai trop peu vue (je vous ai connue trop tard ; et quand je vous ai connue, j'étais dans des années de deuil et de maladie
[9]) – Dites-moi comment vous allez, et qu'est devenu votre garçon
[10] ?
Croyez à mon fidèle et affectueux souvenir.
Romain Rolland
Chantez-vous toutes ces chansons, qui fleurissent votre livre ? Et les chante-t-on encore
[11], en France ? Savez-vous que j'ignorais la
« Magdeleine, qui n'y va pas… qui aime mieux aller à la danse et au combat[12] !… » (La
danse et
le combat !… qui m'eût dit que Madeleine était si batailleuse !… Elle est bien de la race des filles du Val-de-Loire – (avez-vous lu le recueil des chansons populaires de cette région, qu'on vient de publier ?)
[13] – Leurs maris et galants n'en mènent pas large devant elles…
[1] De la ville au moulin
[2] blutée est écrit en surcharge au‑dessus de
moulue.
[3] L'oncle et protecteur d'Annette Beaubois, l'héroïne du roman
[4] Firmin est le frère d'Annette ; Manine une orpheline recueillie par le fameux oncle meunier (sans trait d'union dans le roman) et qui, mariée elle‑même à un homme de la même corporation, connaît une vie de couple heureuse jusqu'à la mort prématurée de son mari alors qu'elle attend son second enfant.
[5] La virgule est omise dans le
Bulletin des Amis de Jacques Rivière et d'Alain‑Fournier.
[6] On notera la rupture de construction.
[7] Une virgule a été rayée, et le
et ajouté.
[8] La virgule est omise dans le
Bulletin des Amis de Jacques Rivière et d'Alain‑Fournier.
[9] Pour les deuils, il s'agit de la mort de Jean de Saint‑Prix en février 1919, de celle de la mère du romancier en mai 1919, en février 1920 de celle de son ami Gaston Thiesson, et enfin de celle de Bertolini en décembre 1920. Ces deux années, qui précèdent la rencontre avec Marguerite Audoux, sont marquées par l'épuisement :
« Rolland ne rentre à Paris que fin novembre [1919]. Très fatigué, il regagne son petit appartement de la rue Boissonade. Il a du mal à monter les cinq étages ; le cœur et le souffle flanchent. S'il est heureux de regagner son chez‑soi après tant d'années de déracinement, il souffre de Paris et aspire à retrouver un pays de soleil. » (Duchatelet, Bernard,
Romain Rolland tel qu'en lui‑même, Albin Michel, 2002, p. 226). Après un séjour à Lugano,
« [i]l rentre à Paris mi‑novembre [1920]. Ses premières semaines ne sont pas très bonnes. À la fatigue physique s'ajoutent d'autres soucis, dont à plusieurs correspondants il parle à mots couverts. Le 17 décembre, dix jours après avoir appris la mort subite de Bertolini, le mari de Sofia, nommé sénateur trois mois plus tôt, il confie à Châteaubriant : «J'ai eu bien des chagrins en ces derniers mois. Des deuils, des maladies, des choses très tristes, parmi ceux qui me sont chers. La mort de Bertolini (qui me peine) ne me touche pourtant pas aussi directement qu'un autre malheur dont est victime un être que j'aime tendrement. Mais je ne puis en parler» (
Ibid., p. 229). Le malheur en question touche sa chère
«Thalie
» (Helena van Brugh de Kay), victime d'une crise d'hystérie en septembre, et placée par son père dans un
«hôpital pour névrosés
», ce dont Rolland est avisé fin novembre. Son amie ne sortira qu'en novembre 1921. (
Ibid., p. 230).
[11] encore, est omis dans le
Bulletin des Amis de Jacques Rivière et d'Alain‑Fournier
[12] Ce refrain est entonné par Manine et Annette, après que l'oncle a tenté de persuader l'héroïne de prendre un mari. Celle‑ci, hantée par la mésentente de ses parents, lutte contre l'appel de la chair que malgré tout elle ressent. (Audoux, Marguerite,
De la ville au moulin, Fasquelle, 1926, p. 87).
[13] Les deux parenthèses ouvrantes à la suite sont de Romain Rolland.
";"Critique laudative de De la ville au moulin - Sur les chansons qui apparaissent dans le livre";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 7 et 11 de la partie TEXTE"
576;"Barberousse, Rose";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-11-09;;"Remerciements et compliments pour Marie-Claire - Témoignage d'une bergère - Entremise d'Alain-Fournier
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;;"Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold‑Robert, 10
à Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"La Sologne";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Rose Barberousse à Marguerite Audoux";;;192;Inédit
;;;"Lettre autographe
";"
[s.l.[1], le 9 novembre 1912]
Madame Audoux,
J'espère, Madame, que vous aurez la bonté d'excuser la liberté grande que je prends de vous écrire.
Mais puisque vous avez bien voulu nous faire parvenir Marie‑Claire, permettez‑moi de vous remercier, pour ma sœur et pour moi.
J'avais déjà beaucoup entendu parler de vous, et je vous savais simple et bonne avec tous, aussi je ne m'étonne pas que sur la prière de Monsieur Fournier[2], qui a été assez aimable pour vous parler de nous, vous nous ayez envoyé votre livre.
Depuis longtemps nous avions le vif désir de le lire, mais nous n'avions pas encore eu l'occasion de nous le procurer. Nous sommes bien heureuses de le posséder, et nous vous en sommes mille fois reconnaissantes.
Nous l'avons lu, et je ne vous dirai pas combien il m'a impressionnée par la vérité et l'exactitude de tous les détails. Pour moi qui suis bergère, il m'est arrivé plus d'une fois les mêmes aventures qu'à Marie‑Claire, et souvent les mêmes pensées me sont venues.
Je vous admire sincèrement, Madame, vous qui avez su intéresser le monde à la simple histoire d'une fille des champs, à tous les détails de sa vie qu'on a assez l'habitude de mépriser.
Certainement vous connaissez votre talent et bien des bouches plus autorisées que la mienne ont fait votre éloge. Cependant, si l'hommage d'une bergère ne vous est pas trop désagréable, je vous supplie, Madame, de bien vouloir l'agréer avec tous mes remerciements, et l'expression de ma reconnaissance.
Rose Barberousse,
Bergère en Sologne
Le 9 9bre 1912 ‑
[1] La lettre est postée de La Chapelle d'Angillon – ce qui s'explique aisément par le rôle d'intermédiaire joué par l'auteur du Grand Meaulnes, natif de cette commune où il retourne régulièrement. (Voir la note suivante).
[2] Alain‑Fournier, en bon journaliste qu'il était alors, assura en effet la promotion de Marie‑Claire dans le milieu rural qui était celui de son enfance. On se reportera à la lettre 76 à Marguerite Audoux du 13 décembre 1910, où il lui cite deux passages extraits de deux autres lettres que lui a envoyées Jeanne Bruneau, le modèle de Valentine Blondeau dans Le Grand Meaulnes. Ces deux passages évoquent les réactions du père de Jeanne, et de l'oncle Antoine, qui entonnent une chanson citée dans Marie‑Claire.
";"Remerciements et compliments pour Marie-Claire - Témoignage d'une bergère - Entremise d'Alain-Fournier";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
577;"Lagerlöf, Selma";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1912-01-10;;"Dramatisation de ""La Fille du Grand-Marais"" - Marie-Claire
";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Falun;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre de Selma Lagerlöf à Marguerite Audoux";;;164;Inédit;;;"Lettre autographe";"Falun, le 10 janvier 1912
Madame,
Je suis désolée que je vous ai fait attendre [sic] si longtemps la réponse à votre aimable propos de dramatiser ma nouvelle « La Fille du Grand‑Marais[1] ».
J'ai fait un long voyage à l'étranger après l'achèvement de mon dernier roman[2], voilà pourquoi quantité de lettres sont restées non‑répondues [sic] jusqu'à mon retour chez moi.
Je veux bien vous donner l'autorisation de mettre à la scène cette nouvelle, mais je vous prie de me laisser voir le texte avant de le publier, afin que les détails de la pièce soient conformes au caractère suédois.
Maintenant j'ai lu votre Marie‑Claire, et je suis heureuse de pouvoir vous dire combien je trouve votre œuvre originale et charmante. Je vous félicite de tout mon cœur d'un tel début.
Agréez, Madame, mes sentiments de haute sympathie.
Selma Lagerlöf
[1] Lagerlöf, Selma (1858‑1940), Lauréat du Prix Nobel, « La Fille du Grand‑Marais », in Le Livre des Légendes, nouvelles traduites du suédois avec l'autorisation de l'auteur par Fritiof Palmér, Librairie académique PERRIN & Cie, 1910, p. 1‑116. Le livre figure, sans envoi, dans la partie de la bibliothèque de la romancière qui se trouve au Musée Marguerite Audoux.
Ce projet d'adaptation n'a, comme on le sait, pas eu de suite. La romancière, prête à tout pour garder Michel Yell, comptait réaliser avec lui la dramatisation en question. Francis Jourdain écrit en effet à Marcel Ray le 11 novembre 1911 : « Elle connaît Michel, elle pense qu'il sera encore longtemps avant de trouver le courage de tout casser [avec Marie Duran], mais néanmoins elle croit pouvoir épouser Michel dès le mois de janvier. Elle a même écrit à Selma Lagerlöf pour lui demander l'autorisation de tirer trois actes d'un des contes de celle‑ci, projet qu'elle a conçu avec Michel, qu'elle compte réaliser avec lui et en vue duquel Michel a déjà établi un scénario (étrange idée, étrange collaboration ! Comme Marguerite ferait mieux de travailler à son livre sur les couturières [L'Atelier de Marie‑Claire]. » (Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [R Jou 1]).
[2] La Maison de Lilliecrona (1911)
";"Dramatisation de ""La Fille du Grand-Marais"" - Marie-Claire";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
578;"Les jeunes filles de Cahors";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-01-17;;"Demande de marrainage par la promotion de normaliennes";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Voir, préparant cette demande, les lettres 380 et 381 d'Albert Fournier à Marguerite Audoux";;Cahors;;"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre;"Lettre des « Jeunes Filles de Cahors » à Marguerite Audoux";;;383;Inédit;;;"Lettre autographe incluse dans une enveloppe sans adresse avec au verso : « Les jeunes filles de Cahors ». L'envoi a pu être inséré dans une seconde enveloppe (venant d'Albert Fournier, d'un éditeur, …).
";"Cahors le 17 janvier 1935
Madame,
Pardonnez-nous, Madame, la liberté que nous prenons ; mais on nous a dit que vous êtes accueillante, et c'est en partie pour cela que nous venons nous confier à vous. Nous sommes de petites normaliennes de Cahors, un groupe tout réduit qui déjà se connaît, s'aime et qui voudrait plus encore vivre d'une vie plus profonde. Nous ne savons pas bien comment, ni dans quel sens, nous pensons seulement que c'est très difficile.
Nous avons beaucoup aimé vos livres et ils nous aideront ; mais nous voudrions bien vous demander encore plus, non pas seulement ce que vous avez donné à tous, mais une place toute spéciale dans votre âme.
C'est pour cela, Madame, que nous vous prions de bien vouloir être notre « marraine ». C'est une tradition dans notre école que de choisir pour chaque promotion un parrain spirituel qui soit à la fois un maître de style et un maître à penser.
Voulez-vous, Madame, être cela pour nous ? Nous en serions très fières et très heureuses.
Et si vous vouliez par surcroît donner à notre petite famille une sorte de nom de baptême, une manière de devise, nous essaierions d'en vivre, dès à présent, et quand nous serons institutrices, et cela aussi nous aiderait.
Permettez-nous, Madame, de dire une fois encore combien nous avons aimé vos livres, et combien nous serions heureuses d'être accueillies de vous.
Veuillez agréer, Madame, nos sentiments respectueux.
Les élèves de 1
ère année de l'école Normale d'Instituteurs de Cahors (Lot)
[1]
[1] Suivent sept signatures – très lisibles ‑ : D. Lhéritier, M. Lauzes, S. Selves, M. Broudiscou, J. Pressouyre, G. Carratié et G. Leygues.
";"Demande de marrainage par la promotion de normaliennes";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
579;"Cabinet du Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1933-12-18;;"Candidature à la croix de chevalier de la Légion d'honneur";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"
Madame marguerite Audoux
femme de lettres
10, rue Léopold-Robert
Paris XIVe
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Lettre
;"Lettre du Cabinet du Ministre de l'Instruction publique et des Beaux‑Arts à Marguerite Audoux";;;368;Inédit
;;;"Lettre imprimée, avec parties en blanc à renseigner (texte manuscrit mis en italique dans notre reproduction) assortie d'une feuille double (une demande de renseignements à renvoyer : identité, grades universitaires, services militaires et civils, missions à l'étranger, actes de sauvetage et de dévouement ; publications, textes littéraires, scientifiques, artistiques, distinctions, détails sur les services extraordinaires rendus).
Le tout est envoyé, dans une enveloppe dont l'en-tête, imprimé avec une police différente, est celui de la lettre
(L'adresse est rédigée à la main).
";"CABINET
DU MINISTRE
DE L'INSTRUCTION
PUBLIQUE
ET
DES BEAUX-ARTS
Paris, le 18 DEC 1933[1] 192…….
Madame,
Votre candidature à la croix de chevalier de la Légion d'honneur ayant été posée auprès de M. le Ministre, je vous serai obligé, afin de me permettre de faire établir votre dossier, de vouloir bien remplir la notice ci-jointe et la retourner ensuite, le plus tôt qu'il vous sera possible, à l'adresse de Monsieur le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts (Bureau du Cabinet), 110, rue de Grenelle.
Veuillez agréer, M
adame,
l'expression de mes hommages respectueux[2].
Le Chef du Bureau du Cabinet[3],
(Signature illisible)[4]
[1] 18 DEC 1933 a été tamponné à l'encre bleue. La lettre a été envoyée et reçue le 19.
[2] Cette formule de politesse, en usage d'un homme à une femme, a été écrite, en surcharge, et donc quasi illisible, au‑dessus de l'autre formule imprimée :
« l'assurance de ma considération la plus distinguée ».
[3] Un
Le S/Directeur surcharge l'article initial.
Madame Marguerite Audoux, femme de lettres
10, rue Léopold‑Robert, Paris XIVe
N.B. : Nous avons retrouvé cette lettre et la notice à renseigner intactes dans leur enveloppe…
";"Candidature à la croix de chevalier de la Légion d'honneur";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes de la partie TEXTE"
580;"Wallon, H.";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1935-12-27;;"Le docteur Wallon est un ami de Marguerite Audoux et de Léon Werth";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;;;Paris;"
MADAME MARGUERITE AUDOUX
71, rue de la Convention, 71
PARIS
XV°
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garrreau";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Lettre
";"Lettre du docteur H. Wallon à Marguerite Audoux";;;388B;Inédit
;;;"Lettre dactylographiée en bleu (sauf la signature)
Voir la note 1 de la partie TRANSCRIPTION
";"DOCTEUR H. WALLON
19, RUE DE LA TOUR, 19
TROCADéRO 65-06
________
Paris le 27 décembre 1935[2]
Chère Madame et Amie,
Léon Werth m'a fait voir la belle toile de Francis Jourdain que vous lui avez parlé de m'offrir
[3]. Je ne saurais vous dire avec quelle reconnaissance je l'accepte. Elle me sera doublement précieuse comme venant de Vous et comme étant une œuvre de notre cher ami Francis Jourdain.
Veuillez agréer, Chère Madame et Amie, avec tous mes vœux, l'assurance de ma fidèle et profonde sympathie.
H. Wallon
[1] En‑tête imprimé en bleu
[2] Lettre envoyée et parvenue à destination le 28
[3] Nous ne saurions émettre de précisions à ce sujet.
";"Remerciements pour une toile de Francis Jourdain";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
581;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1874-1909;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;LOUIS;;"Prénom qui remplace parfois Charles‑Louis (Philippe). L'écrivain est aussi souvent désigné par son patronyme.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
582;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Voir à DUGUE, Louise";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;LOUISE;;;;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
583;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1908;;;;;;;"Voir à Jourdain, Lucie (fille d'Agathe et de Francis Jourdain)";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;LULU;;;;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
584;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1857-1930;;;;;;;"Lettre d'Emma Mc Kenty à Marguerite Audoux : 17";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"Mc KENTY, Emma (née Jeannelle)";;"Emma Mc Kenty fut l'une des maîtresses de Charles‑Louis Philippe. David Roe, spécialiste du romancier, nous indique que la liaison en question remonte à 1902‑1903, donc avant que Philippe n'en entretienne une avec Milie, «La Bretonne». La correspondance entre l'auteur de Bubu et cette veuve désoeuvrée et quelque peu hystérique (dont les relations avec Marguerite Audoux iront se dégradant) durera jusqu'en 1909. Méfions‑nous aussi de l'auteur de Marie‑Claire, qui, le 6 janvier 1910 (lettre 20), écrit à Gide : « Ne croyez pas que Mme Mac Kenty ne soit qu'une détraquée ; dans la vie ordinaire elle est pleine de bon sens. », la déprécie ensuite ostensiblement dans la lettre 24 à Mme Philippe du 10 février1910 , puis se réconcilie apparemment, selon ce qu'elle écrit à Larbaud en juin (lettre 37), écrivant ensuite à Gide des propos mielleux et fielleux sur le sujet (lettres 40 et 50). Histoire bien compliquée où chacune tente de tirer la couverture à soi, de s'approprier Philippe post mortem… Emma Mac Kenty a sans doute partie liée avec la famille Philippe quant aux rumeurs qui insinueraient que l'écrivain a tenu la main à Marguerite Audoux pour la rédaction de Marie‑Claire. Celle que le groupe de Carnetin a surnommée « Le Lampadaire » (elle se prétendait « le petit lampadaire d'amour » de Philippe, et le cénacle facétieux ne fut que trop heureux de saisir l'occasion…) et Marguerite Audoux sont d'ailleurs renvoyées dos à dos par Gide, qui ne supporte pas bien ces querelles féminines. D'où la réaction d'un des membres du groupe, Marcel Ray, qui écrit à Larbaud le 12 avril 1910 : « Gide […] est accablé et découragé par les épîtres croisées de Mme Philippe, de Mme Tournayre et du Lampadaire. Il a envie de tout envoyer promener. J'ai essayé de le remonter – et lui ai reproché vivement de mettre dans le même panier Marguerite Audoux et les 3 harpies susnommées. Songez qu'il m'écrit qu'il ne veut pas prendre position dans cette querelle de femmes. Ah mais, tout de même, Gide, il faudrait faire connaissance avec Marguerite avant d'en parler ainsi. Je l'y engage vivement. » (Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance, Op. cit., tome deuxième, p. 29).
Emma Mc Kenty a signé un ouvrage : La Polarité dans l'Univers.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
585;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1875-1951;;;;;;;"Voir à YELL, Michel";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;MICHEL;;;;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
586;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1874-1908;;;;;;;"Voir à LEGRAND, Emilie";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;MILIE;;"Prénom parfois orthographié /Millie/ ou /Mily/. Voir à LEGRAND, Emilie. Surnommée parfois « La Bretonne »
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
587;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1849-1931;;;;;;;"Lettre d'Alice Mirbeau à Marguerite Audoux : 299";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"Mirbeau, Alice";;"Femme d'Octave Mirbeau. De son vrai nom Alexandrine Toulet, elle se marie une première fois à seize ans, est mère d'un petit garçon, et devient veuve à dix‑neuf. Elle se lance alors dans le théâtre et ‑ son fréquent corollaire ‑ la galanterie. Sans préoccupations financières, propriétaire de plusieurs immeubles, elle se voit ensuite confier une rubrique d'échos mondains par Le Gaulois. C'est là que Mirbeau la rencontre. Il l'épousera en 1887.
Pour plus de détails, notamment sur les différentes intrigues liées à Gyp et le « faux testament » d'Octave Mirbeau, voir : Michel, Pierre, Alice Regnault épouse Mirbeau, à l'écart, 1993.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
588;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;"16 février 1848-16 février 1917";;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau : 8 (Voir aussi la dernière note de cette lettre 8, qui mentionne une lettre-fantôme)
Lettres d'Octave Mirbeau à Marguerite Audoux : 142 et 149.
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"MIRBEAU, Octave";;"Cet écorché vif eut, comme Marguerite Audoux, une enfance difficile, marquée par le pénible épisode de sa vie de pensionnaire chez les jésuites du collège Saint‑François‑Xavier de Vannes ; le viol du jeune héros éponyme de Sébastien Roch par le père de Kern (calque du père Du Lac) serait une transposition autobiographique. Ses études s'en ressentent, et il n'obtient son diplôme de bachelier‑ès‑lettres qu'à la troisième tentative, échoue à son examen de droit l'année suivante, puis, la mort dans l'âme, opte provisoirement pour le notariat. Ses débuts dans le journalisme sont houleux. Les Grimaces, qu'il fonde en 1883, est un organe antirépublicain à forts relents antisémites. Mirbeau se rétractera deux ans plus tard, époque où il commence son premier roman, Le Calvaire, qui paraît en 1886, suivi de L'Abbé Jules (1888) et de Sébastien Roch (1890). Au cours d'une longue période de crise, personnelle et conjugale, qui dure de 1890 à 1896, il se croit frappé de stérilité, mais n'en continue pas moins sa production romanesque, et collabore au Journal, où il mène les combats qui sont dès lors les siens, notamment en faveur de l'anarchisme. Dreyfusard convaincu, il s'engage aux côtés de Zola et de Clemenceau, et précise ses idées dans des chroniques définitives qu'il fournit à L'Aurore. Tardivement, il conquiert aussi une place éminente dans le théâtre de la Belle époque.
De cette trop rapide esquisse d'un homme constamment blessé, souvent neurasthénique, mais toujours étonnamment créatif et ‑ tout comme la Marguerite Audoux de Marie‑Claire ‑ inclassable (en dépit de ceux qui veulent le ranger parmi les naturalistes), il ressort que ses combats principaux, à travers son œuvre et ses articles, prennent pour cible l'éducation, l'église, l'armée, la bourgeoisie bien‑pensante, bref, à ses yeux tous les étouffoirs de la pensée et de l'art authentique. Comme Flaubert le laisse entendre à Maupassant (voir la préface de Pierre et Jean), l'artiste véritable est celui qui ne voit pas comme les autres. Cette conception, lumineuse dans sa simplicité et son évidence, va guider l'éveilleur de consciences et le découvreur de talents. Que la lutte soit politique ou esthétique, elle est mue au premier chef par cette absence de concession à la vérité et à la pureté originelle pervertie par toutes les institutions qui ont pignon sur rue. C'est ainsi que Mirbeau fait passer Monet et Rodin de la simple notoriété à la célébrité. C'est aussi le premier à avoir reconnu le génie de Camille Claudel. Et la liste des artistes qu'il a ainsi exhaussés serait longue…
Dans le domaine littéraire, son rôle n'est pas moindre. Parmi ceux qui habitent notre corpus, et au service desquels Mirbeau a déployé sa fougue influente, on peut citer Charles‑Louis Philippe, Larbaud, Guillaumin, Werth, et bien sûr Marguerite Audoux.
On rappellera que c'est Francis Jourdain qui, dans les premiers jours de décembre 1909, va trouver un Mirbeau dépressif pour lui proposer le manuscrit d'une obscure couturière. Mirbeau fera le reste. Il fera passer l'éternelle orpheline de l'anonymat à la gloire.
Si Marguerite Audoux, comme tant d'autres, dut ce passage de l'ombre à la lumière à celui qui imposait alors sa loi dans la République des lettres, il y eut, comme avec d'autres, un plus : l'amitié. Le peu de lettres que nous proposons en témoigne. En témoignent aussi les deux articles de la romancière sur le solitaire de Cheverchemont : ""Portrait - Octave Mirbeau"", in Les Cahiers d'aujourd'hui, n° 1, octobre 1912, et ""Ce que je sais de lui"", in Les Cahiers d'auhourd'hui, N° 9, 1922.
Sur le rôle joué par Octave Mirbeau par rapport aux artistes, aux écrivains, et plus particulièrement Marguerite Audoux, on se reportera avec profit à son incontournable spécialiste : Michel, Pierre, « Octave Mirbeau, découvreur de talents », in La Famille littéraire de Marguerite Audoux, La Sève et la Feuille, 18380 Ennordres, 1993, p. 24‑39.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
589;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1877-1936;;;;;;;"Allusions à Montfort dans les lettres 85, 107, 263 et 384";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"MONTFORT, Eugène";;"Eugène Montfort fonda en 1897 la Revue naturiste, avec notamment Léon‑Paul Fargue. Il y accueillit Charles‑Louis Philippe. L'exaltation des valeurs élémentaires, propre à ce mouvement, s'inscrit en faux contre les préciosités symbolistes. Tout en écrivant des romans et des impressions de voyage, Montfort rédige seul La première série des Marges entre 1903 et 1908. Après avoir tenté de coopérer à la NRF naissante, il reprend les Marges, et y fera paraître en janvier 1911 l'article de Marguerite Audoux, « Charles‑Louis Philippe à Paris », paru dans Le Travail du 24 décembre 1910, en même temps qu'un article de sa plume, « Sur Marie‑Claire ».
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
590;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1861-1919;;;;;;;"Voir les lettres 34 et 45 de Marguerite Audoux à Larbaud, et 51 à Gide
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"MORICE, Charles";;"Charles Morice, écrivain mystique et idéaliste, est un fidèle des mardis de Mallarmé, rue de Rome. Théoricien du symbolisme, il se tourne vers la critique d'art, et tient longtemps une rubrique au Mercure de France. Il est directeur littéraire à Paris‑Journal (le 16 décembre 1909, cinq jours avant le décès de Philippe, il lui écrivait pour lui demander des contes).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
591;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1876-1946;;;;;;;"Lettre de Bernard Naudin à Marguerite Audoux : 290";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"NAUDIN, Bernard";;"Né le 11 novembre 1876 à Châteauroux, Bernard Naudin entre à dix-sept ans aux Beaux‑Arts de Paris dans l'atelier de Bonnat, puis est exposé aux Indépendants (l'un des tableaux, La Charge de Valmy, se trouve à la mairie de Châteauroux ; d'autres œuvres se trouvent au musée Bertrand, dans la même ville). En 1904, Naudin abandonne la peinture pour se consacrer au dessin à la plume et à la gravure à l'eau‑forte. Il se plaît ainsi à illustrer livres et revues (Le Cri de Paris, L'Assiette au beurre), et, en particulier, le numéro spécial des Primaires d'août 1922, consacré à Marguerite Audoux, qui motive la lettre 290. Naudin, musicien lui‑même, a aussi essayé de rendre plastiquement des impressions musicales (par exemple, dans sa Sonata Appassionata). Il meurt le 7 mars 1946 à Noisy‑le‑Grand.
Notons qu'en 1980, à l'instigation de François Escoube, une exposition est organisée à la mairie du 1er arrondissement de Paris, par le Cercle amical du Berry, sur Bernard Naudin, Marguerite Audoux, Jean Baffier, Hugues Lapaire et le peintre Raoul Adam. Des lettres de notre corpus, prêtées par Paul d'Aubuisson, y sont présentées, dont celle du 9 juin 1922, écrite par Naudin à Marguerite Audoux. Sur la couverture du catalogue, figure un autoportrait de Naudin (1937).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
592;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1876-1933;;;;;;;"Voir les lettres 22, 23, 391 et 392";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"NOAILLES, Anna Brancova (comtesse Mathieu de -)";;"D'origine roumaine, Anna de Noailles est élevée en France. Dès l'âge de treize ans, elle s'exerce à la versification. en 1896, elle rencontre Barrès, dont elle subit l'influence (leur correspondance sera publiée en 1983). Le 1er février 1898, ses premiers poèmes (Litanies) paraissent dans La Revue de Paris, et, en 1901, son premier recueil de vers, Le Cœur innombrable, qui manifeste une veine lyrique et panthéiste où perce la hantise de la mort, reçoit un accueil enthousiaste. Elle se consacre ensuite au roman : La Nouvelle Espérance (1903), Le Visage émerveillé (1904) (qu'Alain‑Fournier apprécie particulièrement), La Domination (1905)… puis retourne à la poésie, publiant dans La Revue des Deux Mondes et de nouveau dans La Revue de Paris. Le Livre de ma vie, une autobiographie qui s'arrête à l'année 1896, paraît en 1932. Parmi d'autres distinctions dont elle fut l'objet, l'Académie française lui décerna le Grand Prix de Littérature.
Charles‑Louis Philippe lui écrit le 6 juillet 1909 pour la promotion de Marie‑Claire :
« Chère Madame,
Je voudrais vous envoyer le manuscrit d'un nouveau roman que je trouve de la plus grande beauté. L'auteur est une femme, une vieille amie à moi, qui est couturière et qui s'est mise à écrire comme cela un beau jour. Mais si ce roman vous intéresse, je vous donnerai sur elle des détails qui vous étonneront.
Je ne vois personne qui soit mieux désigné que vous pour juger cette chose‑là. J'ai pensé à vous tout de suite et je ne m'excuserai pas de vous imposer ce travail qui deviendra pour vous, j'en suis persuadé, un plaisir.
Je vous annonce d'avance des fantaisies d'orthographe terribles, mais la langue est claire, pure, musicale.
Je ne sais pas si vous êtes encore à Paris, c'est pourquoi je ne suis pas allé déposer le manuscrit chez vous. Voulez‑vous m'envoyer un mot pour me dire où je dois vous l'envoyer. [...] »
(Lettre offerte par Jean Schlumberger au Musée Charles‑Louis Philippe de Cérilly, et citée dans le Bulletin des amis de Charles‑Louis Philippe, n° 20, p. 480).
Anna de Noailles répondra à Charles‑Louis Philippe : « Je vous retourne cet étonnant manuscrit si beau de simple vérité et qui semble avoir été pris au coeur de l'auteur comme les feuilles sont arrachées à l'arbre par le vent. »
(Cité dans Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe n° 46, p. 66).
Signalons enfin que le manuscrit de La Mère et l'Enfant, destiné initialement à Francis Jourdain, fut attribué, peut‑être un peu hâtivement, à la poétesse par André Gide.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
593;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1882-1915;;;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Louis Pergaud : 83 et 129
Voir, à propos de l'amitié de Léon Deubel et Louis Pergaud (par l'intermédiaire d'Eugène Chatot), la seconde note de la lettre 129";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"PERGAUD, Louis";;"Fils d'instituteur, il le devient lui‑même à Maisons‑Alfort. Comme beaucoup, il entre en littérature par la poésie : L'Herbe d'avril (1908). Le 8 décembre 1910, ce grand observateur des mœurs des animaux obtient le Prix Goncourt pour De Goupil à Margot. Mirbeau, après avoir donné son suffrage à Marguerite Audoux au premier tour, rallie ensuite les partisans de Pergaud. Ce dernier écrira d'autres livres sur le même sujet, sa célèbre Guerre des boutons (1912), et un recueil de nouvelles : Rustiques (1921, posth.). Il fait partie, notamment avec Alain‑Fournier et Péguy, des romanciers qui disparurent à la guerre (il est tué près de Marchéville, dans la Meuse, le 4 avril 1915).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
594;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;"4 août 1874 (Cérilly, Allier) - 21 décembre1909 (Paris)";;;;;;;"Voir aussi à LOUIS
Lettres de Charles-Louis Philippe à Marguerite Audoux : 1, et 3";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"PHILIPPE, Charles-Louis";;"D'origine modeste, et après des échecs répétés dans ses études, Charles-Louis Philippe, tente de s'imposer littérairement dans la capitale, tout en travaillant à l'Hôtel de Ville sur une recommandation de Barrès. Il abandonne une poésie symboliste un peu laborieuse au profit du roman. Son plus grand succès est Bubu de Montparnasse (1901). On retiendra aussi, pour l'essentiel, La Mère et l'Enfant (œuvre autobiographique, 1900), Le Père Perdrix (1903), Marie Donadieu (1904), Croquignole (1906) et Charles Blanchard (posth. 1913). C'est en 1900 que ce natif de Cérilly fait la connaissance de sa « payse », par l'intermédiaire de Michel Yell. L'amitié avec la romancière sera si forte, que celle‑ci pensera renoncer à la publication de Marie‑Claire lorsque Philippe meurt prématurément à trente‑cinq ans. Certains des Contes du Matin, « La Visite » et « L'Ivrogne », empruntent à la vie de la romancière.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
595;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;"Mère de Charles-Louis";;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Mme Philippe : 11, 24, 30, 33 et 39
Lettres de Mme Philippe à Marguerite Audoux : 13, 28 et 35
Allusions nombreuses dans le reste de la correspondance alducienne, notamment dans les lettres échangées entre la romancière et Gide.
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"PHILIPPE, Madame";;"C'est après la mort du romancier que la mère entre en contact épistolaire avec la couturière des lettres, principalement pour des questions matérielles concernant le rangement de l'appartement du quai Bourbon. Le ton, d'abord aimable, s'envenime vite. Gide et Jourdain, notamment, auront à intervenir face au clan constitué par la mère de Philippe, Mme Tournayre et Emma Mc Kenty, qui insinuent, parmi d'autres gentillesses, que l'auteur de Bubu serait aussi celui de Marie‑Claire…
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
596;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1910-02-20;;"Annulation d'une signature chez Fasquelle";"Larbaud, Valery";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Valery Larbaud : 7 – 25 – 26 – 27 – 29 – 34 – 36 – 37 – 38 – 45 – 47 – 52 – 53 – 54 – 57 – 63 – 71 – 72 – 85 – 87 – 90 – 93 – 97 – 98 – 99 – 106 – 107 – 108 – 109 – 113 – 131 – 133 – 145 – 154 – 162 – 165 – 167 – 169 – 191 – 250 – 263 – 285 – 287 – 289 – 293 – 351 – 362
Lettres de Valery Larbaud à Marguerite Audoux : 69 (cosignée par Fargue) – 70 (cosignée par Fargue) - -340
Lettre de Valery Larbaud et Arnold Bennett à Marguerite Audoux : 170
";;Paris;"Monsieur Larbaud
Rue Eugène‑Manuel
Paris
Passy
";"Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [A‑232]";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Pneumatique autographe inédit (avec l'indication Pneumatique en biais, en haut à gauche de la lettre-carte)";"Pneumatique (petit bleu) autographe de Marguerite Audoux à Valery Larbaud";;;25;;;;Pneumatique
;"[Paris, 20 février 1910]
Mon cher Valery,
Nous n'irons pas signer aujourd'hui
[1].
Si vous ne vous sentez pas le courage de sortir par ce temps
[2], restez au chaud. Cependant je serai chez moi toute l'après‑midi.
Je vous embrasse.
Marguerite Audoux
[1] Chez Fasquelle, où Larbaud a déposé le manuscrit de Marie‑Claire pour la publication en volume le 4 du même mois [voi la note 3 de la lettre 21 et le post scriptum de la lettre de Larbaud à Ray du 31 janvier 1910, qui commence par « Fasquelle prend Marie‑Claire haut la main. » (Leur Correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 15)].
[2] À la mi-février 1910, la Seine est en crue. Elle monte rapidement par les égouts jusqu'à un niveau très alarmant, avec une cote de 8,50 m au-dessus de son niveau normal. Dès le 25 janvier, il avait fallu commencer à imaginer des déviations pour les autobus. Il n'y a qu'un précédent, en février 1658, où cette cote a été dépassée. Les plaines de Grenelle et des Invalides, les Champs élysées, l'avenue Montaigne, la place Vendôme sont sous l'eau. La Seine se répand encore et finit par atteindre la place de l'Opéra et la gare Saint-Lazare où l'on doit passer en barque, dans la fumée des pompes à vapeur. Marguerite Audoux fait sans doute aussi allusion à cette crue exceptionnelle, qui ajoute au froid rigoureux de l'hiver 1910.
";"Annulation d'une signature chez Fasquelle";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
597;"Audoux, Marguerite";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1911-11-22;;"Annulation d'une réunion - Michel Yell - Alice Mirbeau";"Giraudoux, Jean";"Pneumatique envoyé à 10h15";Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Jean Giraudoux : 10 – 32- 151
";;Paris;;"Bibliothèque Nationale de France, NAF 25418, ff 21‑22 (microfilm 4896)";Paris;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";Pneumatique;"Pneumatique de Marguerite Audoux à Jean Giraudoux";;;151;Inédit;;;"Pneumatique autographe";"
[Paris,] 22/11/11
Mon cher ami,
Je suis obligée de remettre notre petite réunion
[1] à plus tard. Il se passe en ce moment dans mon existence des choses graves et il me faut partir de suite pour ne pas perdre un pauvre bonheur auquel je tiens plus qu'à la vie
[2].
Gardez cette confidence, mon cher ami, et croyez que j'aurai le plus grand plaisir à vous voir dès mon retour.
M. Audoux
P.S. : Madame Mirbeau est venue me voir hier et je lui ai longuement parlé de vous, vous pouvez donc voir son mari de ma part, je suis sûre qu'il aura du plaisir à causer avec vous.
[1] Nous n'avons pu déterminer l'objet de cette
« réunion ». Simple rencontre amicale avec celui qui a assuré la première préface de
Marie‑Claire ?
[2] Allusion à un nouveau départ, précipité, pour Toulouse, afin d'essayer de reconquérir Michel Yell, déjà bien engagé (à tout le moins autant qu'il peut l'être) dans son avenir avec Marie Duran, de Villemur. Ce départ est confirmé par le passage d'une lettre de Yell à Gide du 30 novembre 1911 :
« M[arguerite] A[udoux]
est à Toulouse. Elle se calme peu à peu. » (Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, 605-43).
";"Annulation d'une réunion - Michel Yell - Alice Mirbeau";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
598;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1876-1947;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;POLEMON;;"L'un des surnoms de Léon-Paul Fargue (voir à ce nom)";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
599;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1896-1980;;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à henry Poulaille : 395";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"POULAILLE, Henry";;"Avec René Bonnet (le préfacier du Marguerite Audoux de Louis Lanoizelée) et Ferdinand Teulé, Poulaille est l'un des fondateurs et animateurs du « Musée du soir », bibliothèque installée dans un local du XIVe arrondissement de Paris, où des intellectuels et des ouvriers viennent lire et discuter. Il sera aussi directeur des services de presse chez Bernard Grasset. Sa correspondance avec Jehan Rictus (1924‑1931) a été éditée par l'association des amis d'Henry Poulaille et les éditions Plein Chant (16120 Bassac).
Eu égard à sa conception de la littérature populiste (écrite par, sur et pour le peuple), dont il est l'un des spécialistes, Poulaille s'est intéressé à Marguerite Audoux. Il lui rend visite en 1936, lui ayant déjà consacré un chapitre (p. 255‑258) dans la seconde partie de son Nouvel Âge littéraire (Valois, 1930), partie concernant « La littérature prolétarienne française. Œuvres et hommes ». Citons, parmi les autres écrivains qu'il évoque : Charles‑Louis Philippe, Jules Renard, Neel Doff, Emile Guillaumin, Louis Pergaud, Henri Bachelin, et Lucien Jean (sur qui il comptait, avec Louis Lanoizelée, écrire une plaquette, projet que la Seconde guerre fit avorter).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
600;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Voir à LENOIR (Angèle)";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;QUASIE;;;;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
601;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1860-1953;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;RACHILDE;"Mercure de France, revue de la Quinzaine, 16‑XII‑1910, p. 682‑683
J'arrive bien tard, trop tard pour vous parler de ce qu'un grand journal illustré, capable de rendre illustres les gens dont il parle, a naïvement appelé : « le cas de Marguerite Audoux » ! Mais est‑il jamais trop tard pour être de l'avis de tout le monde ? Je crois, comme tout le monde, que Marie‑Claire est une œuvre de génie. Ceci posé, je me bornerai à m'étonner d'entendre les gens raconter des choses qui n'ont aucun rapport avec l'œuvre de génie en question. Deux académies se sont disputé l'honneur de couronner cette dame et il m'eût semblé juste qu'elle fût couronnée deux fois, non pas parce que 10.000 fr. valent mieux que 5.000, mais parce qu'en général il n'y a guère qu'une œuvre de génie par an… J'allais risquer par siècle. Maintenant il faudrait savoir si le prix Vie heureuse ou le prix Goncourt est une récompense en nature (c'est‑à‑dire en gloire) ou si c'est une récompense en argent. Tant que nous ne serons pas fixés là‑dessus, nous serons perplexes. Vise‑t‑on, en décernant ces prix, la pauvreté du patient ou son mérite littéraire ? Je ne connais pas du tout Mme Audoux et je suis certaine que son orgueil d'artiste a dû cruellement saigner en parcourant les feuilles publiques où l'on traînait sa pure vie privée sur le… pavois, pour ne pas dire sur la claie. Des femmes jalouses n'auraient pas planté plus de banderilles aux flancs du taureau de la publicité que ces journalistes amis n'ont lancé de perfides insinuations. Encore beaucoup de succès de ce genre et les femmes de génie auront vécu !… Marie‑Claire est une charmante page de la vie de toutes les créatures qui sont capables d'analyser avec leur cœur ou la sensibilité de leur tact artistique. Il n'y a là‑dedans ni faute d'orthographe ni faute de goût. L'auteur connaît son métier, elle s'arrête où commencerait la sensiblerie qui est l'erreur de la belle émotion. Son histoire ? Que l'auteur soit un saint ou un sacripant, j'estime qu'il ne doit jamais raconter son histoire. Je le veux toujours plus haut que lui‑même. Un instinct démocratique, le plus bas des instincts, pousse en ce moment les gens de lettres et les journalistes à insister sur le côté populaire de la question littéraire. Or, ce serait bien mal connaître le peuple que de le supposer capable de rêver démocratiquement. Ce qui lui fait lire les feuilletons de préférence aux œuvres d'art, c'est que les héros sont presque toujours de la haute. La midinette est toujours victime du grand seigneur ou l'épouse… et les mouchoirs se mouillent. La joie frénétique des interviews en proclamant femme du peuple cette princesse de lettres nouvelle venue parmi les autres m'a fait l'effet d'une douche envoyée au peuple. Est‑ce que par hasard ce peuple ne serait souverain qu'en bloc ? Je n'ai jamais douté de la richesse de son sang, qui fournit souvent de très nobles individus, lesquels ne sont plus du peuple, mais des individualités en sortant et prenant place parmi l'élite de la nation. Si Mme Audoux reçoit également le prix Goncourt, ce sera justice[1] : les femmes, dans une idée touchante d'intime charité, l'auront aidée comme une sœur, les hommes ensuite la couronneront comme une reine, ce qui sera doublement honorable, quoique point excessif… et puis ça fera toujours plaisir à ce grand enfant terrible qui s'appelle Octave Mirbeau !
[1] L'article a donc été écrit avant le 8 décembre (jour où le Goncourt a été décerné).
";"Rachilde est le pseudonyme de Marguerite Eymery, qui épouse Alfred Vallette (1858‑1935) en 1889. C'est le succès de Monsieur Venus (1884) qui la propulse au‑devant de la scène littéraire. Dès lors, elle reçoit le mardi dans son minuscule salon du 5 de la rue des écoles, là où se réunissent les futurs collaborateurs du Mercure, dont elle sera la patronne et une critique assidue (elle assure la recension d'une quarantaine de romans par mois). Elle fait un compte rendu des deux premiers romans de Marguerite Audoux dans les Mercure de France du 16 décembre 1910 et du 15 septembre 1920. Dans le premier de ces articles, elle affirme que « Marie‑Claire est une œuvre de génie. »
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
602;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1878-1951;;;;;;;"Lettres de Marcel Ray à Marguerite Audoux : 128 et 320";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"RAY, Marcel";;"Marcel Ray est le fils du directeur de l'école Carnot de Vichy, école primaire supérieure dont le jeune Larbaud fut l'élève en 1889. Mme Larbaud mère fait de Marcel Ray un modèle et un mentor pour son fils, puis ce rapport tutélaire se transforme en une amitié d'égal à égal, dont suffit à témoigner l'abondante correspondance réunie en trois tomes chez Gallimard. Ray, dans le Groupe de Carnetin, représente l'intellectuel. À l'époque où les amis se réunissent, le jeune normalien vient d'être reçu deuxième à l'agrégation d'allemand. Après avoir passé sa thèse d'état, il s'orientera, en 1912, vers le journalisme. Il sera correspondant du Figaro à Vienne, s'occupera de la section de politique étrangère et coloniale au Petit Journal dont il deviendra le directeur politique. En 1932, il est Directeur adjoint du Cabinet du Ministre des Affaires étrangères. C'est le début d'une carrière politique active : en 1940, il est recherché par la Gestapo et la police de Vichy ; en 1941, il passe en Algérie, collabore à Combat et sera chargé par de Gaulle de la direction des Affaires culturelles. Sa carrière se termine, en 1946, par la Direction de l'Information en Autriche.
Cette fiche signalétique présente l'intérêt de nous montrer la grande diversité des personnalités qui composent le Groupe de Carnetin. On aura compris que Marcel Ray y trouve sa place à travers des qualités humaines sans lesquelles son immense culture eût été lettre morte pour ses compagnons. Sa modestie et sa simplicité, assorties d'autodérision, apparaissent bien dans la lettre 128, où l'on s'aperçoit que ce brillant universitaire, tout comme Larbaud, est capable d'aborder, dans sa correspondance avec la romancière, les petites questions matérielles de la vie quotidienne (cuvette qu'il a été contraint d'acheter, linge à laver, pourboire à la concierge, etc.). Francis Jourdain, dans sans remords ni rancune, offre un savoureux portrait de cet éternel distrait (voir l'avant-dernière note de cette lettre 128).
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603;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Il est fait allusion à Suzanne Ray dans les lettres 26, 52, 63, 128, 154, 165 et 191.
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"RAY, Suzanne (née Eymar)";;"Epouse de Marcel Ray";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
604;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1878-1931;;;;;;;"Voir à Gignoux (Régis)";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;REGIS;;;;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
605;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1870-1938;;;;;;;"Voir, p. 505, la première note de la lettre 353";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"REVAL, Gabrielle";;"Ancienne normalienne qui fait partie du jury du Prix Femina";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
606;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;"Né en 1899";;;;;;;"Lettres de Georges Reyer à Marguerite Audoux : 328, 331, 358, 358 BIS, 358 TER et 358 QUATER
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"REYER, Georges";;"Georges Reyer est le premier biographe de Marguerite Audoux. Après des études musicales, il se consacre aux lettres et au journalisme. Il publie deux romans chez gallimard (collection blanche) : Destins croisés (1929) et Le Magasin de travestis (1936, Prix de la Renaissance). Pétainiste convaincu, Reyer voit dans Marie‑Claire, et plus généralement dans l'existence de la romancière qu'il honore d'une déférente amitié, l'exemple même d'une vie édifiante, qui prend ses racines dans une « terre qui ne ment pas », celle de Sologne, où Alain‑Fournier connut lui aussi un premier amour décisif, empreint de « pureté ». Le surtitre de la biographie de Reyer, intitulée Un Cœur pur : Marguerite Audoux (et prépubliée dans La Gerbe en 1941) résume toute la démarche du biographe, qui explique le relatif insuccès de la deuxième œuvre, L'Atelier de Marie‑Claire, parue en 1920, par l'« ère de jouissance et de corruption » dans laquelle elle voit le jour.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
607;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Voir aussi à DUGUé, Lucile (ou Lucyle) et à LULU";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"RIMBERT, Lucile";;"Parfois orthographié par elle-même /Lucyle/";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
608;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1889-1971;;;;;;;"Lettres à Isabelle Rivière : 136 BIS et 327. Lettre à Isabelle et Jacques Rivière : 141
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"RIVIERE, Isabelle";;"Sœur d'Alain‑Fournier et épouse de Jacques Rivière, celle que d'aucuns surnomment « Isabelle la Catholique » défend non seulement la mémoire de son frère, mettant en avant comme Georges Reyer l'image de la pureté, mais encore, et dans le même esprit, celle de Marguerite Audoux. C'est en ce sens qu'elle entretient une polémique avec le journal Aux écoutes qui, en 1961, prétend que les deux écrivains « avaient tout de suite sympathisé et étaient devenus amants. »
Sur les contacts entre les Rivière et Marguerite Audoux, voir la note de la lettre 202.
Dans Vie et passion d'Alain‑Fournier (ouvrage malheureusement sans index), Isabelle Rivière évoque à plusieurs reprises Marguerite Audoux (elle cite et commente, notamment, p. 391, la dernière lettre de son frère à la romancière ; et évoque, p. 518‑519 la polémique avec Aux écoutes).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
609;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1886-1925;;;;;;;"Lettre 141 (carte postale) de Marguerite Audoux à Isabelle et Jacques Rivière, à l'occasion de la naissance de leur fille Jacqueline
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"RIVIERE, Jacques";;"Fils d'un professeur à la Faculté de médecine de Bordeaux, Jacques Rivière perd sa mère en 1897, puis entre en 6e au lycée Montaigne. Après l'obtention de son bac, il fréquente le lycée Lakanal de Sceaux pour préparer (sans succès) Normale supérieure. C'est là qu'il rencontre le futur Alain‑Fournier, avec qui il entretient, à partir de 1905, une correspondance quasi quotidienne – reflet d'une amitié, et miroir, notamment littéraire, d'une époque ‑. Il échoue à l'agrégation de philosophie, mais rédige un mémoire d'études supérieures sur la Théodicée de Fénelon, qui sera publié l'année suivante dans les Annales de philosophie chrétienne. Avec Alain‑Fournier, il admire Claudel, sur qui il fait paraître une brillante étude. C'est le 24 août 1908 qu'il épouse Isabelle Fournier, la jeune sœur de son ami. À la fin de 1908, il rencontre Gide ; il lui propose son Introduction à une métaphysique du rêve, qui sera publiée dans le numéro de novembre 1909. A partir de février 1910, il collabore régulièrement à la NRF en écrivant de nombreux articles sur des musiciens et des peintres, articles qu'il rassemblera en 1911 dans ses études. Devenu secrétaire de la NRF, il y fait paraître, en 1912, divers essais : De la sincérité envers soi‑même, De la foi… puis, en 1913, Le Roman d'aventure et Le Sacre du Printemps et, à la veille de la guerre, la première version de son Rimbaud. Mobilisé le 3 août 1914, il est fait prisonnier le 25 par les Allemands. Il occupe ses loisirs en préparant et donnant des conférences pour ses camarades de captivité (à la trace de Dieu). Il rédige également des Carnets, publiés en 1974. Le 1er juin 1919, il prend la direction de la NRF. Dès lors, il se consacre à son travail d'éditeur, rassemblant dans sa maison les noms les plus prestigieux (Claudel, Gide, Proust, Mauriac, Valéry, …). En 1922, il publie un court roman psychologique, Aimée. Il se fait également le chantre d'une réconciliation franco‑allemande et le prophète d'une conscience européenne.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
610;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Voir à DUGUE, Louise et à LOUISE";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"ROCHE, Louise";;;;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
611;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1866-1944;;;;;;;"Lettre de Marguerite Audoux à Romain Rolland : 279. Lettres de Romain Rolland à Marguerite Audoux : 280 et 317.
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"ROLLAND, Romain";;"L'auteur de Jean‑Christophe connaît le début de l'œuvre de Marguerite Audoux (Marie‑Claire et, vraisemblablement, Le Chaland de la Reine) avant de rencontrer la romancière. La première entrevue a lieu en mars 1921 grâce à l'intermédiaire d'un ami commun, édouard Monod‑Herzen. Les deux auteurs étaient voisins, la rue Boissonade étant peu éloignée de la rue Léopold‑Robert.
Notons que la rencontre avec Marguerite Audoux et la lecture de L'Atelier de Marie‑Claire ont inspiré certains passages du début de L'Âme enchantée (Annette et Sylvie, Ollendorff, 1922 ; et L'été, Ollendorff, 1924). Voir à ce sujet Duchatelet (Bernard), « à propos de la correspondance Marguerite Audoux – Romain Rolland », in Bulletin des Amis de Jacques Rivière et Alain‑Fournier, nos 79‑80, 2e trimestre 1996, p. 69‑82 (p. 79 pour ce point).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
612;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1872-1936;;;;;;;"Sur Eugène Rouart, voir la lettre 50.";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"ROUART, Eugène";;"Eugène est le fils d'Henri Rouart (1833‑1912), grand industriel, artiste peintre et collectionneur, et le grand‑oncle du romancier et académicien Jean‑Marie Rouart (1943). Tout en exerçant des activités d'ingénieur agricole, il mène une carrière d'écrivain (La Villa sans maître, Mercure de France, 1898 ; La Maison du Bien‑Être, dont plusieurs extraits sont publiés dans L'Ermitage en février, mars et avril 1900 ; quelques nouvelles et essais qui paraissent dans L'Ermitage, Antée et L'Occident). Il est l'un des fondateurs et un collaborateur de L'Archer, revue de culture, d'art et de littérature créée vers 1930 à Toulouse). En 1902 il va se fixer dans le canton de Fronton, sur le domaine de Bagnols, dont il fait une exploitation modèle et un centre d'expérimentation et de rayonnement avant d'acquérir d'autres terres. Il est maire de Castelnau d'Estrétefonds de 1905 à 1919, élu Conseiller d'Arrondissement du canton de Fronton le 28 juillet 1907, et, de janvier 1908 à juillet 1909, chef de cabinet du ministre du Commerce et de l'Industrie Jean Cruppi, député de la Haute‑Garonne. Enfin (voir la lettre 50), il est élu Conseiller général de Fronton à la suite des élections du 24 juillet 1910, et le demeure jusqu'à sa mort en juillet 1936. Il devient également Sénateur de la Haute‑Garonne en 1932. Sa vie durant, il favorise la carrière d'artistes et d'écrivains, par exemple Francis Jammes. Il existe aussi d'importantes correspondances avec Paul Valéry et Henri Ghéon. C'est le 2 février 1893 qu'il rencontre pour la première fois André Gide. Ce dernier le sollicite avec insistance pour agir en faveur de la carrière de Michel Yell qui, étudiant en droit en 1902, est contraint de payer ses études en travaillant comme employé à la Compagnie des Chemins de fer de l'Est. Les démarches seront longues. En 1908, on retrouve Yell à La Loupe, puis l'année suivante, enfin, à Fronton comme juge de paix. Le groupe de Carnetin ne prise pas spécialement Eugène Rouart qui, par son influence, soustrait Michel à ses amis. Francis Jourdain, en particulier, confie son amertume à Marcel Ray à qui il écrit le 11 novembre 1911 que Rouart, selon lui, est plus intéressé par ses intérêts électoraux que par la carrière du jeune juriste qu'il sollicite pour l'aider dans ses campagnes. Il eût aimé s'entourer de « gens à lui » pour prévenir le scandale où risquaient de l'entraîner ses tendances homosexuelles. (Médiathèque Valery-Larbaud [R.Jou 1]). Rouart enfin, comme Gide, Ruyters et d'autres, n'est nullement favorable à la relation entre la romancière et son protégé. Il explique cependant sans ambages à Gide son énervement face à ce qui serait une légende, la « séquestration » de Yell à Fronton pour le soustraire à la fréquentation de Marguerite Audoux. Selon lui, le jeune homme lui‑même ne se prive nullement auprès des fraîches beautés du cru, et son éloignement et sa relative froideur envers la romancière ne sont donc pas le fait d'un complot. (Renseignements aimablement communiqués par le Professeur D. H. Walker, de l'Université de Sheffield en Grande-Bretagne).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
613;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1862-1957;;;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Jacques Rouché : 15, 18, 19, 31, 42 et 81.
Sur Rouché, voir aussi la lettre 34.
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"ROUCHE, Jacques";;"Jacques Rouché est non seulement le directeur de La Grande Revue de 1907 à 1913, mais encore le fondateur et le directeur du théâtre des Arts de 1910 à 1913 et le directeur de l'Opéra de Paris de 1913 à 1934.
A priori, Rouché a rendu visite à Marguerite Audoux avant la mort de Philippe, puisque c'est ce deuil qui a fait oublier tout le reste, dont ladite visite, à la romancière. Entre le décès en question, qui remonte au 21 décembre au soir, et la lettre 15, on peut supposer plus d'une semaine (« Je vous prie de m'excuser de vous avoir fait attendre si longtemps. ») La lettre suivante (B.N., N.A.F. 17579, F. 240), qui est datée du 6 janvier, ressemble plutôt à un traité rédigé sur place. On peut donc supposer que la lettre 15 (B.N., N.A.F. 17579, F. 239) a été envoyée début janvier, que Rouché y a répondu rapidement (ou se soit de nouveau déplacé) pour fixer le rendez-vous du 6. Le lundi 3, par exemple, serait très possible pour une réponse postale.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
614;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1871-1956;;;;;;;"Voir les allusions à Royère (et occasionnellement à sa femme) dans les lettres 36, 52, 63 et 107 de Marguerite Audoux à Valery Larbaud.
";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"ROYERE, Jean";;"Jean Royère est le fondateur de La Phalange. C'est lui qui va publier dans sa revue, le 20 mars 1911, les Trois Poèmes en prose de Marguerite Audoux : Mon Bien‑Aimé (juillet 1901), où le souvenir d'Henri Dejoulx (Henri Deslois dans Marie‑Claire) se laisse deviner ; Nouveau Logis (octobre 1901) et Petite Abeille (octobre 1902), évocation poétique d'un insecte qui peut être rapprochée de la description de la mouche dans le deuxième roman, L'Atelier de Marie‑Claire [1].
« La Phalange est une revue littéraire à couverture orange, qui fut fondée par Jean Royère au début du XXe siècle. Le premier numéro parut le 15 juillet 1906. Elle s'était donné pour objet de soutenir la poésie néo‑symboliste. Valery Larbaud, ami de Royère, de Fargue, de Marguerite Audoux, lui consacrera dans le journal La Nacion de Buenos‑Aires, un article directement écrit en espagnol, lequel, traduit en français par Francisco Contreras – rare exemple de réciprocité linguistique – formera une plaquette qui sera tirée à un petit nombre d'exemplaires en 1927. » [Talva (François), Revue de Belles‑Lettres, sociétés de Belles‑Lettres de Lausanne, Genève, Neuchâtel et Fribourg, 1964, note 2 (cette luxueuse plaquette, tirée à cinquante exemplaires sur vélin à la cuve, reproduit la lettre 111, de Léon‑Paul Fargue à Marguerite Audoux du 31 mars 1911)].
[1] À propos de ces Poèmes, voir Roe (David), « Les Premiers écrits de Marguerite Audoux », in Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe, n° 41, 1983, p. 48‑57
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
615;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1876-1952;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"RUYTERS, André";;"André Ruyters (parfois orthographié /Ruijters/, notamment par Gide) est, à Bruxelles, le condisciple d'Henri Vandeputte. Tous deux écriront, dans la manière de Loti, des romans dont ils s'infligeront réciproquement la lecture, puis fonderont L'Art jeune. Ruyters tentera de relever une autre revue, Antée, tout en exerçant sa veine symboliste, puis travaillera dans la banque avant de rejoindre André Gide à la NRF. C'est Ruyters qui « flaire » le succès éditorial que pourrait représenter Marie‑Claire pour leur maison, et cela dès le 31 août 1909, date à laquelle il écrit à Gide : « Je viens de lire le manuscrit de Mme Audoux (je ne garantis pas cette orthographe, mais tu sais de qui je parle). Très remué, ma foi, et en suis à me demander pourquoi nous ne publierions pas ça. L'as‑tu lu ?... Il n'y a pas à en douter, nous nous trouvons là en présence d'un phénomène stupéfiant. C'est Philippe qui me l'a passé[1]. » L'on connaît la suite. Et les regrets de Gide seront amers : « [I]l est tout de même bien fâcheux que la NRF n'ait pas pu s'associer à cela[2]. », écrira‑t‑il à Jean Schlumberger le 23 novembre 1910.
[1] André Gide – André Ruyters, Correspondance, Presses universitaires de Lyon, 1980, tome second, p. 77.
N. B. : dans son introduction, consacrée à André Ruyters (tome premier, p. IX‑XXVIII), Victor Martin‑Schmets souligne l'extrême difficulté d'établir, faute de documents suffisants, une biographie de Ruyters
[2] André Gide – Jean Schlumberger, Correspondance (1901‑1950), Gallimard, 1993, p. 332.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
616;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1877-1968;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"SCHLUMBERGER, Jean";"Alain‑Fournier, « Marie‑Claire, par Marguerite Audoux (La Grande Revue) », in la NRF, 1er novembre 1910, p. 616‑619
< importe qu'une couturière ait pu écrire un roman. Le prodige n'est pas là. Mais ce qui reste surprenant et qu'il faudrait expliquer, c'est la simplicité parfaite et l'extraordinaire grandeur de ce livre.
La littérature des trente dernières années n'a pas produit, peut‑être, un poème de la vie intérieure plus beau que la deuxième partie de Marie‑Claire qui se passe chez des paysans de Sologne.
C'est là, ne craignons pas de le dire, chez ces paysans du centre de la France, que la vie de cœur est le plus intense parce qu'elle est aussi le plus cachée. Et tel est l'art de Marguerite Audoux : l'âme, dans son livre, est un personnage toujours présent, mais qui demande le silence. Ce n'est plus l'Âme de la poésie symboliste, princesse mystérieuse, savante et métaphysicienne. Mais, simplement, voici sur la route deux paysans qui parlent en marchant : leurs gestes sont rares et jamais ils ne disent un mot de trop ; parfois, au contraire, la parole que l'on attendait n'est pas dite et c'est à la faveur de ce silence imprévu, plein d'émotion, que l'âme parle et se révèle.
Maître Sylvain disait qu'il était tout le portrait de leur mère.
<‑ C'est Gaboret qui fait ses semailles.
Il en est de même des influences : à peine trouverait‑on, ici une image, là un procédé qui fassent penser à Charles‑Louis Philippe ou à Jules Renard. ‑ Marie‑Claire est une œuvre parfaitement originale et l'on peut dire, en ce sens, comme Charles‑Louis Philippe, que c'est, sans doute, le premier roman qui soit écrit par une femme.
<
[1] Les points de suspension indiquent en réalité des suppressions dans le texte de Marie‑Claire cité.
";"Alsacien par son père et normand par sa mère, Schlumberger quitte l'Alsace en 1892 pour devenir citoyen français. Il renonce au pastorat pour passer une licence de lettres à Paris. Il signe la pétition pour la révision du procès de Dreyfus. Son abnégation et son sens du travail le désignent pour assurer le secrétariat et l'administration de la NRF à ses débuts. C'est Schlumberger qui confie à Alain‑Fournier la note sur Marie‑Claire pour le numéro du 1er novembre 1910. La réaction de Gide, parfois agacé par l'auteur du Grand Meaulnes ne se fait pas attendre ; le 9 novembre 1910, il écrit à Schlumberger : « été voir hier Marguerite Audoux. N'avais pas encore lu l'article de Fournier quand je vous ai dit adieu ; regrette beaucoup que vous n'ayez pas fait sauter les deux [derniers] paragraphes de cet article ; l'un malséant avec la restriction sur les fautes d'orthog[raphe] – pour la raison qu'on ne parle pas de corde dans la maison d'un pendu ; le dernier dans l'excès ridicule de sa louange. Ou plutôt je regrette qu'un de nous, Ghéon, Drouin, vous ou moi, nous n'ayons pas écrit cette note peu qualifiée et prématurée[1]. » Une autre lettre à Ruyters, du 23, ira dans le même sens, déplorant l'initiative (très heureuse en réalité) de Schlumberger : « Jean confie, ou laisse prendre, la note à écrire sur ce livre, par le très jeune, le trop jeune Alain‑Fournier, qui s'en acquitte avec une grande maladresse[2]. »
[1] André Gide - Jean Schlumberger, Correspondance (1901-1950), Gallimard, 1993, p. 330
[2] André Gide – André Ruyters, Correspondance, Op. cit., tome second, p. 98.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
617;;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;"Expéditeur allemand inconnu.";;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"SCHÖNFELDT, Carl";;;;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
618;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;"Né à Paris le 22 août 1879";;;;;;;"Allusion dans la lettre 45 à Valery Larbaud.";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"TAVERNIER, Julien Louis";;"Peintre de l'école française, élève de Bonnat, sociétaire des artistes français en 1909
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
619;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1870-1948;;;;;;;"Lettre de Marcelle Tinayre à Marguerite Audoux : 274";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"TINAYRE, Marcelle";;"Fille d'institutrice, Marcelle Chasteau commence à composer des vers en alexandrins à l'âge de neuf ans. Dans sa quinzième année, elle envoie un petit poème à Victor Hugo, qui la convie avenue d'Eylau et lui dit :
« Vos vers sont charmants et vous aussi. Vous avez beaucoup de talent. » Puis elle poursuit des études qui la mènent au baccalauréat (le jour de l'oral du premier bac, elle est la seule de son sexe). À dix-neuf ans, elle se marie avec le graveur Julien Tinayre, qui la déçoit rapidement. En 1893,
La Vie populaire et
Le Monde illustré font paraître ses premières nouvelles signées d'un pseudonyme masculin, Gilbert Doré. Puis c'est dans
La Fronde de Marguerite Durand qu'elle continue, en 1897, de publier d'autres récits brefs. La même année, Juliette Adam, directrice de
La Nouvelle Revue, confie le manuscrit du premier roman,
Avant l'amour, de nouveau proposé sous une signature masculine, à Alphonse Daudet, qui donne son verdict :
« Ce jeune homme a de l'inexpérience, mais un grand don de romancier et beaucoup de talent, publiez le livre ! ». Il le sera au
Mercure de France. De nombreux autres suivront, qui rejoindront le propos féministe des conférences données dans les locaux de
La Fronde, et dont la thématique est proche de celle de Marguerite Audoux : la grande affaire est le rôle joué par la femme dans le mariage, dont Marcelle Tinayre dénonce l'hypocrisie. Le début de
La Rebelle peut résumer son sentiment sur la question :
« Je ne peux pas vivre sans bonheur. Et la volupté du sacrifice ne me suffit pas… Je ne suis pas une sainte ; je ne suis pas une héroïne : je suis une femme, très femme… » Un autre passage annonce
La Vagabonde de Colette :
« être seule, ne dépendre que de moi, élever mon fils et me moquer du reste ! C'est presque le bonheur… » Profession de foi qui pourrait être également revendiquée par l'auteur de
Marie‑Claire, mère adoptive, parmi d'autres, de son cher Paul d'Aubuisson. Quand Marguerite Audoux envoie
L'Atelier de Marie‑Claire à Marcelle Tinayre, en 1920, celle‑ci ne peut qu'être sensible aux sinistres paroles du non moins sinistre Clément, le neveu de la patronne de l'atelier :
« ‑ Je vois bien que vous ne m'aimez pas. Mais qu'est‑ce que cela fait ? Vous m'aimerez quand nous serons mariés. / Je voulus lui répondre, mais il tenait son visage si près du mien qu'il me semblait qu'il n'y aurait pas assez de place pour mes paroles. Son souffle me donnait chaud aux joues, et sa main était très lourde à mon épaule[1]. » L'auteur de
La Maison du péché dut aussi compatir à l'effroi de l'héroïne qui, une trentaine de pages plus loin, fait ce cauchemar :
« Cette nuit‑là, je rêvai que Clément m'avait fait monter sur le siège d'une toute petite charrette, où il n'y avait de place que pour un seul. J'étais si serrée entre lui et la ridelle que j'en perdais le souffle. Clément ne se doutait de rien. Il tenait les guides à pleines mains et lançait hardiment le cheval sur un chemin tout encombré de bois coupé. La voiture restait d'aplomb et la bête bien tenue ne trébuchait pas, mais voilà qu'au tournant d'un petit pont, le chemin se fermait brusquement en cul‑de‑sac, et avant que Clément ait pu arrêter son cheval, il s'abattait lourdement et la charrette culbutait[2]. » La charrette à une place qui culbute, quelle meilleure allégorie du mariage pour les deux femmes ? Même si pour l'une cette institution représente un échec, et pour l'autre une pathétique impossibilité.
En 1933, Marcelle Tinayre prend la direction de La Nouvelle Revue féminine, à laquelle s'associent notamment Gabrielle Réval [voir la lettre 353], François Mauriac, Maurice Lavedan et Fernand Gregh [voir la lettre 76].
La correspondance privée de Marcelle Tinayre ne pourra être compulsée aux Archives de la Corrèze qu'en 2048.
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[1] Audoux (Marguerite), L'Atelier de Marie‑Claire (1920), Grasset, Les Cahiers Rouges, 1987, p. 129.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
620;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;"Née en 1874";;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"TOURNAYRE, Louise, née PHILIPPE";;"Sœur jumelle de Charles‑Louis Philippe. Après la mort de son frère, elle insinue que c'est lui qui aurait écrit Marie‑Claire, accusation qui fait réagir les proches de Marguerite Audoux, en particulier André Gide (voir, notamment, la lettre 78).
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
621;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;"Cité dans les lettres 184 et 185 (avec les deux orthographes différentes).";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"TRAUTMANN, Lucien";;"Vieil ami ‑ notamment de Fargue et de Chanvin ‑ présent à l'Île‑d'Yeu l'été 1912. Trautmann est à plusieurs reprises évoqué par Paul d'Aubuisson (qui utilise le diminutif Trott) dans sa correspondance avec sa tante.
(parfois orthographié /Trottemann/ par la romancière)
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
622;"Joffre, Félix";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1930-06-13;;"Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 334";"Audoux, Marguerite";;Bon;Correspondance;Français;"Lettres de Félix Joffre à Marguerite Audoux : 334 – 337 – 338 – 341 – 345 – 357 - 361
";;Rome;"
Madame Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert, 10
Paris (XIVe)
Francia
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";"La villa Medicis, à Rome, et ses environs";;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Cartes postales
";"Trois cartes postales de Félix Joffre à Marguerite Audoux";;;337;Inédit
;;;"Trois cartes postales autographes écrites à la suite (« ROMA – Villa Medicis » ; « Roma – Via Appia antica – Sepolcro di Cecilia Metella » et « Roma – Castel S. Angelo – S. Pietro dal Tevere »)
Tout en haut du recto de l'enveloppe figure l'adresse de l'expéditeur :
Signor F. Joffre – Villa Médicis – Roma - Italia
";" Villa Medicis 13 juin [1930]
Bien chère Madame Audoux,
Que pensez-vous de moi, qui reste si longtemps à vous donner
[2] signe de vie. Je suis d'une négligence sans pareille pour écrire et, quoique plein de bonne volonté, je retarde toujours. Je n'ai pour ainsi dire pas écrit depuis deux mois. Aussi ai-je un courrier de ministre à faire. C'est un gros morceau à avaler. Remarquez que c'est de ma faute mais pas tout à fait tout de même car il y a ce bon Dieu de soleil qui tape dur en ce moment et qui vous incite par son plus beau sourire à le suivre dans la campagne. C'est ce que je fais de temps à autre. Quelquefois je pousse jusqu'à la mer qui est à 25 km environ et je fais de délicieuses trempettes dans la Méditerranée. Au verso de cette carte vous avez la loggia qui fait face au Parc de la villa. C'est là où nous prenons nos repas. Comme la plupart des pensionnaires sont partis en France, je suis quelquefois seul à m'y faire servir !… Comme un Pape, quoi !!!
[3]
Après le café je vais tout naturellement digérer dans le parc et je choisis un coin dans l'herbe où aucune vierge folle ne viendra troubler ma quiétude. Je travaille régulièrement mais j'en suis encore à la période où l'on mouille son doigt pour s'orienter en cherchant d'où vient le vent ! J'ai maintenant un atelier attenant à un délicieux jardin au milieu
[4] duquel trône une fontaine enfouie dans le lierre et qui se mire dans un bassin. [Il] y a des bambous qui se reflètent aussi dans un autre bassin dans le fond, que je vais transformer en cressonnière. Je cultive nos plates-bandes et de temps en temps je tombe veste, pantalons et caleçons et je me rôtis au soleil en grillant une cigarette. La vie d'artiste, quoi !!! J'ai eu de vos nouvelles par ma petite amie Claude
[5] qui me semble ravie de l'accueil que vous lui avez fait. J'ai su par elle que vous vous portiez bien ainsi que Paul. Gratte-t-il un peu. J'ai reçu aussi des nouvelles de Georges
[6] que j'attends ici d'un moment à l'autre. Ça me fait grand
[7] plaisir à l'idée de voir bientôt sa binette. Il travaille ferme, paraît-il, en ce moment, et je suis bien heureux à l'idée des bonnes bavettes que nous allons pouvoir faire ensemble. Vous en serez, soyez-en sûre !!!
Dans un mois je serai probablement à Paris et j'irai voir aussitôt si par hasard vous n'êtes pas partie voir les champs de blé. Ce qui frappe ici quand on se balade dans la campagne, c'est la multitude de coquelicots qu'il y a. C'est à croire qu'on les cultive. Y'a [sic]
[8] les montagnes qui se découpent dans le fond du paysage et les petits villages qui semblent faire la sieste sous les pins parasols en haut des collines, groupés autour d'un vieux clocher de style lombard. Et quand on monte par exemple à Tivoli – c'est à une trentaine de kilomètres – y'a [resic] de l'eau qui dégouline de partout et qui procure une bonne fraîcheur ; c'est bien chouette mais ça ne fait quand même pas oublier la campagne française de «
cheuz nous » qui a son charme elle aussi, surtout quand on est loin.
Voilà, Madame Audoux, un petit mot qui vous persuadera que je ne suis pas mort – et qui me fera pardonner, j'espère, mon long silence -.
Bien respectueusement à vous.
Félix Joffre
[1] Cartes envoyées le 14
[2] Joffre entend bien sûr :
sans vous donner.
[3] Le texte de la première carte s'arrête ici.
[4] de laquelle a été barré après
milieu.
[5] La compagne que l'artiste a laissée en France. Elle sera remplacée, comme l'indiquent les envois suivants, par Marthe.
[6] Georges Reyer. Voir la note
6 de la lettre 334
[7] Ici s'arrête le texte de la deuxième carte.
[8] Le
Y'a est placé au‑dessus d'un mot barré.
";"Vie d'un pensionnaire à la Villa Médicis - Son amie Claude - Paul d'Aubuisson - Georges Reyer";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir les notes 4 et 8 de la partie TEXTE"
623;"Jourdain, Francis";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";1928-10-11;;"Rente faite à l'écrivaine par ses amis";"Audoux, Marguerite";"Une feuille pelure dactylographiée et deux billets autographes
";Moyen;Correspondance;Français;"Lettres de Marguerite Audoux à Francis Jourdain : 303 – 364 – 391
Lettres de Francis Jourdain à Marguerite Audoux : 245 – 313 – 327 – 348 – 349 – 387 - 392
";;Paris;"
Marguerite Audoux
10, rue Léopold-Robert
Paris
";"Fonds d'Aubuisson, chez Bernard-Marie Garreau";;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";"Une feuille et deux billets
";"Une feuille et deux billets de Francis Jourdain à Marguerite Audoux";;;327;Inédit;;;"Une feuille pelure dactylographiée et deux billets autographes
";"[Paris] 11-X-[19]28[1]
Il s'agit d'une feuille dactylographiée (copie avec papier carbone) présentant un tableau incluant un certain nombre de noms d'amis[2], qui apparemment se sont cotisés pour verser une rente à l'écrivaine. Suit un récapitulatif et le total des sommes versées :
Mai
Max
Régis
Lef
Léon
Meu
Charles
Lucien
|
Francis
Marcel
Juin
Max
Régis
Lef
Léon
Meu
Georges
Charles
Lucien
|
Francis
Marcel
Juil
Max
Régis
Lef
Léon
Meu
Georges
Charles
Lucien
|
Francis
Marcel
Août
Régis
Lef
Léon
Georges
Charles
Lucien
|
Francis
Marcel
Sept
Régis
Léon
Georges
Charles
Lucien
|
Francis
Marcel
Oct
Léon
Charles
Lucien
|
Francis
Marcel
Nov
|
Francis
Déc
|
Francis
Versé à M.A.
Max
150
= 150
Régis
150 + 100
= 250
Lef.
150 + 50
= 200
Léon
150 + 150
= 300
Mme Meunet[3]
150
= 150
Georges
100 + 100
= 200
Charles
100 + 200
= 300
Lucien
100 + 100 + 100
= 300
Franc
400
= 400
Marcel
300
= 300
Total
2.550 Frs.
11-X-28
ce mémoire est assorti d'un papier cartonné sur lequel Francis a rajouté à la main :
Chanvin 150F (Nov. Déc. Janv.)
Besson 200F (Oct. Nov. Déc. Janv.)
Palazzoli 200F (Déc. Janv. Févr. Mars)
__________
550F
F[rancis] J[ourdain]
Ci-joint chèque A. n° 1274323 sur Sté gén. de Crédit Ind. Et Com.
202 Bvd Raspail
Sur un autre bout de feuille pelure est ajouté :
Régis
Max
Lefèvre
Suz
Trott
|
150 fr
150
200
200
700
100
|
Trott
Francis
Gignoux
trott
|
100
200
150
100
|
[1] Lettre envoyée et reçue le 12
[2] Parmi les amis souscripteurs, on reconnaît ainsi : Régis Gignoux, Léon Werth, George Besson (dont le prénom est ici orthographié avec un
s), Charles Chanvin et Marcel Ray. Max et Palazzoli ne font qu'un : il s'agit de l'urologue (mort en 1978 à l'âge de quatre‑vingt‑treize ans après avoir laissé plusieurs ouvrages médicaux) qui était ami avec Ray, Besson, Jourdain, et, en dehors du Groupe de Carnetin, de peintres comme Renoir, Marquet ou Matisse.
Lef est‑il Lefèvre, l'un des directeurs des
Nouvelles littéraires, que connaissent Larbaud et Ray ? C'est fort probable, car, dans la même enveloppe, Marguerite Audoux (ou l'un de ses descendants indirects) a glissé ses propres comptes, où figurent : « Régis, Max, Lefèvre, Suz [probablement Suzanne Werth], Trott[mann] et Francis… Pour en revenir au mémoire de Werth, Lucien est‑il Lucien Descaves ? Cela n'aurait rien d'illogique puisque Ray écrit à Larbaud le 27 janvier 1930 :
« Lucien Descaves m'a fait savoir qu'il avait réussi, avec l'aide de Duvernoy, à obtenir de la Société des Gens de Lettres une rente de 6 000 f pour Marguerite Audoux. » (Leur
Correspondance, tome III, p. 146) ‑. Quant à Madame Meunet, il reste à l'identifier. serait‑ce, avec une orthographe différente, la non moins mystérieuse Madame Menet de la lettre 279 (voir, en particulier, la note
2) de Marguerite Audoux à Romain Rolland ?
[3] Mme et
net ont été rajoutés à l'encre à
Meu. Au sujet de ce nom, voir la note précédente.
";"Rente faite à l'écrivaine par ses amis";;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";"Voir la note 2 de la partie TEXTE"
624;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;"1877 1968";;;;;;;"Cité dans la lettre 26.";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"VAN DONGEN, Kees";;"Le célèbre peintre arrive à Paris en 1897. Les portes des galeries s'ouvrent pour lui à partir de son exposition chez Vollard en 1904, puis, en 1906, il occupe l'atelier du Bateau‑lavoir au‑dessus de celui de Picasso, avec qui il partage le goût pour la représentation du cirque. C'est dire qu'en 1910, période où il est encore à Paris, il fait partie des personnalités marquantes de l'art contemporain. Sans doute est‑ce en tant que journaliste que Gignoux est en rapport avec lui. Peut‑être aussi par le truchement de Francis Jourdain, « l'artiste » (sinon connu, déjà reconnu) du groupe de Carnetin, ou encore de George Besson, rédacteur des Cahiers d'aujourd'hui et célèbre collectionneur.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
625;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1870-1950;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"VIOLLIS, Andrée";;"Seconde épouse d'Henri Ardenne de Tizac, dit Jean Viollis, Andrée Jacquet de la Verryère a donc pris comme pseudonyme (et nom de famille) celui‑là même de son mari. Journaliste célèbre de l'époque, elle est plusieurs fois aux côtés de Léon Werth dans ses luttes antifascistes et anticolonialistes : il a écrit Cochinchine en 1926 ; elle écrit Indochine SOS en 1935. Elle y dénonce notamment la torture arbitraire exercée par des légionnaires. Andrée Viollis conclut son avant‑propos en écrivant : « On m'a [...] reproché de faire œuvre antifrançaise en publiant au grand jour les erreurs et les scandales dont l'Indochine est le théâtre. Je viens de dire les hésitations et les scrupules qui m'ont longtemps retenue. Si cependant on persiste encore à estimer que c'est desservir la France que de servir la vérité, j'accepte volontiers le blâme. » Elle rédige aussi des articles sur notre romancière : « Marguerite Audoux conte la merveilleuse histoire de Marie‑Claire », in Les Nouvelles littéraires, 1926 ; et « Marguerite Audoux », in Le Petit Parisien, 21 janvier 1929.
Voir Renoult (Anne), Andrée Viollis, une femme journaliste, Presses de l'Université d'Angers, 2004 [Prix Mnémosyne 2003].
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
626;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1877-1932;;;;;;;"Lettre de Jean Viollis à marguerite Audoux : 266";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"VIOLLIS, Jean";;"Jean Viollis est le pseudonyme d'Henri Ardenne de Tizac. Né dans une famille issue de la noblesse du Rouergue, il monte à Paris après avoir entrepris des études de droit et de lettres. C'est là qu'il entre, en 1902, dans la fonction publique, comme chef‑adjoint du cabinet de Joseph Chomié, ministre de l'Instruction Publique et des Beaux‑Arts. En 1905, il est nommé conservateur au Musée d'art asiatique Cernuschi. Il est deux fois en lice pour le Goncourt. La première fois, en 1908, il échoue de peu, présenté par Jules renard pour Monsieur le Principal (cinq voix sur dix au deuxième tour, mais la voix du Président l'emporte et c'est Miomandre qui est lauréat). La seconde fois, en 1913, il est tout de suite éliminé, avant une lutte interminable entre Werth et Fournier. (C'est un outsider proposé par Descaves, Marc Elder, qui l'emporte au onzième tour avec Le Peuple de la mer).
Notons que Jean Viollis est un ami de longue date de l'auteur de Bubu de Montparnasse. Son nom apparaît parfois dans les lettres de Charles‑Louis Philippe à Emma Mc Kenty. Viollis a donné un article sur Philippe dans Vers et Prose, n° 20, mars 1910, p. 44‑48.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
627;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;VITALI;;"Voisine et amie de Marguerite Audoux, rue Léopold-Robert";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
628;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1879-1955;;;;;;;"Lettres de Marguerite Audoux à Léon Werth : 89, 94, 132, 137, 139, 147, 148, 152, 171, 175, 177, 178, 179, 183, 184, 189, 203, 212, 221 BIS, 223, 225, 229, 255, 258, 259, 264, 272, 292, 342, 375, 388 et 389";;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"WERTH, Léon";;"Léon Werth représente, de façon moins radicale et plus marginale que Francis Jourdain, l'homme de gauche du Groupe de Carnetin.
Après une enfance où il est plus ou moins livré à lui‑même, il poursuit de bonnes études, mais quitte l'hypokhâgne d'henri‑IV pour exercer de nombreux petits métiers. En tant que juif, il est contraint, pendant la Seconde guerre, de se cacher dans le Jura. Ses relations chaleureuses avec Marguerite Audoux demeurent jusqu'à la fin d'une grande fidélité. La romancière apprécie d'ailleurs plus l'ami que l'homme engagé politiquement à gauche et l'écrivain, trop intellectuel à son goût.
Werth, journaliste reconnu (voir la lettre 29), et secrétaire de Mirbeau, laisse un certain nombre d'œuvres, dont La Maison blanche qui rate de peu le Goncourt en 1913.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
629;"Garreau, Bernard-Marie";"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;1875-1951;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;"YELL, Michel";;"Voir aussi à IEHL, Jules et à MICHEL.
Michel Yell s'appelle en réalité Jules Iehl. Après avoir fréquenté le lycée de Troyes, avec Charles Chanvin (l'ami qui, avec Fargue, ne l'abandonnera jamais), il poursuit des études de droit qu'il mène tout en travaillant, pour assurer la subsistance d'une famille modeste. Il est ainsi employé, dans la lignée de son grand-père cheminot, dans une succursale de la Compagnie des Chemins de fer de l'Est, où il est chargé des « colis en souffrance » – ce qui fera dire à Charles‑Louis Philippe que « Michel travaille dans la souffrance », plaisanterie qui se double d'une inconsciente prémonition pour qui connaît la laborieuse carrière littéraire à venir…
C'est précisément dans les années 1900 que le jeune Jules Iehl fait la connaissance, non seulement de Charles‑Louis Philippe, mais aussi d'André Gide, dans des conditions qui ne nous sont pas précisément connues, mais qui s'expliquent fort bien par l'ambition littéraire de Iehl. C'est également à cette époque que Iehl s'éprend d'une certaine Yvonne, qui cache sous son métier de couturière des activités moins avouables dans le quartier des Halles. Le jeune homme, qui découvre avec désespoir la vérité, va se consoler auprès de la tante, Marguerite Audoux. C'est cette histoire que Iehl va raconter à Gide quelques années après. Ce Récit de Michel, consigné par Gide, sera édité en 1973, plus de soixante années plus tard, par Claude Martin, chez Ides et Calendes, à Neuchâtel.
Si c'est Yvonne qui, on l'aura compris, met en relation Michel Yell et Marguerite Audoux, c'est le jeune juriste frotté de littérature qui va faire connaître à la romancière en herbe les membres du futur Groupe de Carnetin.
Marguerite Audoux devient la maîtresse de Michel Yell vers 1904. C'est en 1912 qu'a lieu la difficile rupture.
Michel Yell a en effet autant de mal à « casser » qu'il en a à créer. Il promet même ce qu'il sait désormais impossible. Début mars 1911, Marguerite Audoux n'écrit‑elle pas à Valery Larbaud : « [Michel] attend que je sois disposée à m'unir à lui » (lettre 107), alors qu'en octobre, Larbaud écrit à Marcel Ray que « Iehl est fiancé à une fille des environs de Fronton[1] » ?… Fargue pense que ce n'est pas sérieux et va essayer d'arranger les choses. Mais Michel Yell se marie avec Marie Duran le 18 mars 1912. Est‑il heureux ? Le sera‑t‑il ? Les quelques bribes de correspondance qui nous sont parvenues sont loin d'en témoigner. On connaît aussi les propos de Yell rapportés par Gide dans son Journal en date du 12 janvier 1902 : « [L]a seule chose qui puisse m'arriver de surprenant, c'est le bonheur[2] »...
Juge de paix à La loupe en 1908, et à Fronton en 1909, Yell poursuivra une carrière juridique dans l'Ariège, puis à Melle, dans les Deux‑Sèvres, et enfin sera Conseiller à la Cour de Poitiers en 1929. Il prend sa retraite en 1940.
Son œuvre, écrite laborieusement, avec une « suppliciante lenteur » (de son aveu même), se limite à deux romans : Cauët (Gallimard, 1912) et Le Déserteur, Commerce, n° XXII (hiver 1929), p. 47‑107. La première partie de Willerholz, « Féerie dramatique en trois tableaux » a été publiée dans le n° II de la même revue (p. 123‑157), avec une signature qui mêle le vrai nom et le pseudonyme : « Michel Iehl » (l'écrivain se prénomme en réalité « Jules, Michel »)
Il meurt accidentellement, renversé par une voiture, la même année que son ami Gide.
[1] Valery Larbaud – Marcel Ray, Correspondance (1899‑1937), Gallimard, 1980, tome II, p. 140.
[2] Gide (André), Journal, NRF, Bibliothèque de la Pléiade, édition de 1940, p. 115.
";;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";
630;;"Garreau, Bernard-Marie (édition scientifique)";;;;;;;;;;;;;;;;"Fiche : Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).";;[SansTitre];;;;;;;;;;;"Archives Marguerite Audoux, Bernard-Marie Garreau (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).";