242. Baden le 14 août 1839, 9 heures
J’ai dormi cette nuit, j’ai un peu plus de forces que je n’en avais hier, et j'ai envie de les employer à faire une tournée de deux heures dans la vallée de la [Morey] qu’on dit superbe. Cela me fera une petite distraction. Venez avec moi, ah mon Dieu, je vous appelle dans tous les instants. 4 heures Je reviens, et je suis très fatiguée. J’ai vu un pays superbe, un veux château restauré que le grand Duc vient habiter quelquefois. Il m’a semblé que nous habiterions très convenablement ce vieux château. Vous ne sauriez concevoir la beauté de la vue. La richesse de cette végétation ! Je me suis fait accompagner par le. comte Bual. C'est un homme de beaucoup d’esprit et avec lequel je cause de tout.
5 heures. Votre lettre est toujours attendue avec impatience et reçue avec un grand grand plaisir. J'ai eu tout à 1 heure la surprise d'une visite de M. de Stakelhey. Il vient de Turin. Il va à Amsterdam ; il se porte à merveille et trouve que je me porte très mal. Il m’a trouvé fort maigrie. Lady Cowper me mande qu’elle ne quitte pas l’Angleterre. Il n’y a que Mad. de Flahaut qui aille à Weibade. Il ne vaut pas la peine que j'y aille pour elle seule. Je cherche quelqu’un pour m'accompagner à Paris. Je cherche sans avoir espoir de trouver ce quelqu’un. Et décidément je n’irai pas seule. J’ai trop peur de mourir en route. Vous voyez que je suis un peu mieux aujourd’hui. Ah mon Dieu quelle mauvaise journée que celle d’hier ! Je n’ai point de nouvelle à vous dire, je ne sais rien de nouveau absolument rien. Adieu. Adieu.
J’aime tant vos lettres. Il n’y a que cela que j’aime à Bade ! Ah que je voudrais être partie. Je n’ai pas eu un jour de santé depuis que j’y suis. Adieu. Adieu.