292 Paris lundi 21 octobre 1839
J'ai reçu hier Lady Granville, Cela m’a fait un gros plaisir. J’ai passé une heure de la soirée avec elle. Voici l’extrait. Le ministère est bien pauvrement établi. Mais il n’y a pas moyen que les Torry entrent, par conséquent ceux-ci resteront. Melbourne plus puissant que jamais, tout puissant. Il ne bouge pas de Windsor. Palmerston ditto. La Reine a reçu son courrier froidement. Elle n’a pas l'air de faire attention à lui. L’entourage le trouve charmant, beau, bien élevé, du tact. Il est un peu embarrassé du peu d'accueil que lui fait la Reine. On désire en Angleterre qu’elle l’épouse on croit que cela rétablirait un peu sa réputation qui est bien ébréchée. Melbourne ne presse ni ne retarde le mariage. La vraisemblance est qu’il se fera.
J'ai fait un bout de chemin à pied hier au bois de Boulogne. J'avais besoin d’air. J’étais restée enfermé presque toute la semaine. Je ne dors pas assez. Je me tracasse l’esprit et je sais bien cependant que cela n'en vaut pas la peine. Je suis fatiguée & cependant bien contente d'être sur la place Louis XV. C’est charmant tous les jours, et tout le jour. Que vous avez bien fait de m'encourager à prendre cet appartement ! Je vais dîner chez Lord Granville.aujourd’hui. J’essayerai de le faire parler. Cela ne me réussira pas si bien cependant qu’avec le gentleman of the Press.
Vous savez que le 1er Novembre c'est-à-dire dans dix jours je me mettrai à vous rendre la vie dure. Tous les jours je vous demanderai quand vous venez. Adieu Adieu. Adieu.