Richmond mardi le 4 septembre 1849
Lord Beauvale est venu de Londres hier pour me voir. C’est dans sa calèche que s’est passé la visite. 1h 1/2 au milieu de la rue au grand divertissement de toutes les commères de Richmond, la Duchesse de Glocester en tête. Il m’a fort diverti ne me racontant la mauvaise humeur du f.o. bien grognon, bien aigre, & certainement broyant du noir encore, partout. Entre autre espérant que les révolutionnaires traqués & chassés de tous les pays iront en Grèce, & que là ils renverseront le roi Othon. Ce propos est littéralement vrai. Très mécontent du gouvernement de Malte qui a imaginé de refuser de recevoir les Marsini & &. Ce gouverneur arrive ici et sera sans doute destitué. Il est de mode de dire que l'Autriche n’est plus qu’une province Russe. On cherche à aigrir, à blesser. Votre diplomatie parle bien plus convenablement.
J'ai eu un mot de John Russell hier, aussi de la mauvaise humeur, je copierai cela pour demain, avec ma lettre qui a donné lieu à cette réponse. Mon fils m'écrit de Naples que le Pape y était attendu pour le 1er septembre. Il tiendra ensuite un consistoire à Benavente, et puis il ira passer l'hiver à Loretto. La question politique bien incertaine bien vague. Ma soirée s’est passée à faire de la musique. Mad de Caraman chante. Cela m'amuse assez. Bulwer est de retour, je ne l’ai pas vu encore.
1 heure
Comment n'avez- vous pas eu ma lettre de vendredi ! Elle a bien été remise de bonne heure. Que faire ! Le grand duc Michel a encore une fille à marier. La grande duchesse Catherine charmante, il va la marier. Je crois à un Mecklembourg. Elle ne vous épouserait pas. Vous trouverez peut-être quelque petite allemande, mais surement pas avant de vous être fait empereur. Adieu. Adieu.