Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Aubert du Petit Thouars à V. de Chastenay, [<1798] Petit Thouars, Aubert du Non daté chargé d'édition/chercheur Lémonon Waxin, Isabelle (responsable scientifique) Projet Chastenay ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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3 Non daté Fiche : projet Chastenay ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Dans les plantes dicotyledones il me parait qu'il n'y a que deux points importants à constater : d'être comme je vous l'ai dit voir épigées ou hypogées ; cependant il y a un cas assez rare. je vais mettre un commentaire

Voilà en quoi il consiste tel que je l'ai observé sur le cotyledon umbilicus veneris il y a plus de 25 ans. La
graine croit facilement dans les fentes des murs des provinces de l'ouest. Etant [???] à la superficie du sol, elle pousse deux petits cotyledons arrondis mais la plumule qui devrait se trouver au milieu avorte constamment, mais à la base de la tigelle il y a un renflement qui augmente insensiblement et d'où il sort une petite feuille pelter
D'autres partent successivement de ce point et composent une rosette qui composera formera toute
la plante jusqu'à ce qu'elle fleurisse ; pareille chose avait été remarquée Par Triumpheli sur
le Delphinium elatum mais je n'ai pu jusqu'à présent me procurer de ses graines et le bon
M. Villars l'avait observé sur le Berardia, belle plante composée des Alpes du Dauphiné,
ensuite sur une Latice Salvia indica. Il y en a surement beaucoup d'autres semblables par exemple dans
les renoncules entre autres le Ficaria. Ce sera une des premières fleurs qui viendra vous égayer.
Ainsi la graine sera une des premières [???], tachez de vous en procurer et essayer la.
Dans ces plantes la vérittable tige périt et ce sont des bourgeons du nombre de ceux que je
nomme adversifs qui la constituent ; dans l'ycelle Sambucus Ebulus la tigelle se
conserve et se prolonge mais il se trouve aussi à la base de ces bourgeons advantifs qui
dès la première année donnent naissance à des coulans ou tiges enfouies [rature] qui la
rendent facheuse pour l'agriculture. Je ne vous [???] pas de ses graines n'en ayant pas.
Je m'en étais procuré une année. Ce qui est très facile quand on y pense, elle a été deux ans à
faire attendre sa germination. Ainsi, elle ne vous conviendrait guère. Il en est de
même de celle de Franicelli. Mais je pourrai vous envoyer de celle de cyclamen et sa
germination est assez remarquable
Elle n'a qu'un cotyledon
qui se présente en feuilles cordiforme. A sa base il se trouve un bourgeon ou
plumule. On peut la considérer comme ayant deux cotyledons mais dont l'un
avorte constament. Quant aux vrais monocotyledons l'oignon commun et l'asperge
suffisent pour donner une idée assez complète des vraies lilianes. Dans Pour les palmiers on
ne peut guère compter que sur les dattes. On en voit souvent chez quelques épiciers mais
il faut être sûr qu'elles soient bien fraîches, alors elles germent facilement pour peu
qu'il fasse chaud. Si j'en rencontre je m'en procurerai. Quant aux plantes aquatiques
c'est en vain que depuis plusieurs années je tourne le projet de m'en procurer ou je n'y
pense pas ou je ne me trouve pas mêmes d'en recueillir. C'est ainsi que je n'ai pu encore
avoir des graines de Nymphea. Dans vos promenades vous pourriez vous trouver plus

A même qu'un citadin d'en cueillir ; vous seriez bien dédommagées de vos peines car c'est bien dans ces plantes qu'il se trouve les plus grandes singularités et dont je n'ai pas encore me rendre compte. C'est que dans cette série de plantes les faits paraissent isolés et ne s'expliquent point les uns par les autres ; ceux qui aiment à voir dans notre globe un déchirement presque fortuit, auquel nous devons nos continents et qui regardent les archipels comme des restes des continents engloutis, pourraient trouver une image de cela dans la distribution des grandes familles végétales. Quelques-unes d'elles sont non seulement liées dans leur intérieur [mais ?] tiennent aux autres, tandis qu'il en est d'autres qui semblent composées d'autant de parties détachées que d'espèces. De ce nombre sont les Naiades. Il est vrai qu'on en a déjà détaché beaucoup et qu'on les a transfretées d'un bout du monde végétal à l'autre. Il est assez remarquable que dans le règne végétal comme dans l'animal les transitions s'opèrent d'une manière assez marquée par le moyen des êtres aquatiques… Mais où cela nous mènerait-il [ ?] dans un labyrinthe inextricable. Au surplus l'intérieur des graines de ces plantes commence à être bien connu grâce aux travaux de Mr Richard et le dirais-je à ceux de Mr de Mirbel d'abord. C'est à lui qu'on doit ceux de Mr Richard car si il ne l'eut pas tastigoté d'une manière peu convenable, celui-ci ne se serait pas encore déterminé à donner ce petit échantillon des matériaux qui sont enfouis dans ses cartons ; ensuite par lui-même car les figures qu'il en a publié dans son dernier ouvrage sont parfaites. Il en est de même du plus grand nombre des autres, en sorte que dans son atlas on trouve une série complète de parties élémentaires qui peuvent convenir à tous les traités élémentaires faits et à faire. L'explication qu'il en donne est claire et précise. Il en est de même de sa terminologie mais je ne sais pas si après avoir critiqué avec une grande suffisance l'introduction de termes nouveaux dans sa lettre à Mr Desfontaines qui sert de préface à son exposition de l'organisation végétale, il ne se trouve pas susceptible du même reproche ; car je doute fort que le plus grand nombre de ceux qu'il [rature] invente soient bien utiles ou bien définis. Quant à son terme de terminologie je ne l'aime pas mieux que celui de Glossologie que lui préfère Mr Decandolle. Malgré cela, je le répète, cette Exposition rapide des termes est bonne. Son histoire de la botanique est bien écrite, elle n'est pas complète ni toujours exacte ; mais le plus grand nombre des lecteurs ne s'en apercevront pas. La théorie fondamentale est écrite avec sagesse et [???]. Ces principes qu'il y pose me paraissent vrais. Ainsi vous voyez que son second volume que je viens de passer en revue à rebours, me paraît être en général un bon ouvrage. En est-il de même du premier ? D'abord vous ne serez pas étonnée que je m'inscrive en faux contre presque tout ce qu'il écrit sur la physiologie végétale ; mais [rature] là je ne peux être regardé que comme la partie adverse, ainsi je ne peux le juger, mais je peux dire que l'ensemble de ce volume [ne ?] plait pas, parce qu'il y a trop de confusion. Sa marche n'est pas rationnelle et ne peut convenir aux commençants ; car il part de ce qui est le plus difficile à observer du tissu organique. Là il marche sur des charbons ardents, il passe ensuite à l'anatomie de la graine et à la germination. Je conçois que de ce premier acte de la végétation on puisse remonter aux différentes parties de la plante mais il faudrait les continuer en passant de celle qui constituera suivant lui la végétation, les feuilles, les tiges jusqu'à celles de la reproduction, les fleurs et les fruits ; mais il interrompt cette série en interposant la chimie végétale dans l'examen des substances que produisent les plantes. Il revient encore sur les généralités des plantes, sur leur vie et leur mort, pour passer ensuite aux cryptogames par là on voit que c'est un hors d'œuvre

Ici je revendique [pliure] petite idée : C'est moi qui me suis avisé le premier de me servir des trois [pliure] Phanérogames [pliure] cryptogames et agames pour distinguer trois grandes séries de végétaux. Cela [pliure] l'article bota [pliure] devenu mon ttableau de la végétation. Les considérations générales sur la végétation sont encore [pliure] d'œuvre, mais qui devient un bon résumé général. Je suis cependant obligé de revenir sur la [physiologie] [pliure] végétale par tout ce qu'il y a de bon dans cet ouvrage. On voit que M de Mirbel était en état de faire [pliure] beaucoup mieux, mais faut-il le dire, il a été aveuglé par les louanges outrées qu'on lui a données dès son entrée dans la carrière. Il a cru qu'effectivement il avait ouvert de nouvelles routes à la science. Il s'y est égaré et on l'a [pliure] [maintenu ?] dans les ennuis. Comme en général, il montre un esprit juste, je ne doute pas qu'il ne s'en soit aperçu [pliure] depuis longtemps ; mais il a mieux aimé persévérer que de revenir sur ses pas, et il y a longtemps qu'il serait [pliure] dans la bonne route, si on ne l'eût pas trop regardé, il aurait trouvé quelques faux fuyants pour cela. [pliure] qu'il convient maintenant que la moelle ne peut diminuer dans le corps des arbres ; mais pour n'avoir pas [pliure] [tout ?] a fait tort il veut que dans son origine lorsqu'elle est parenchyme vert elle soit d'un plus grand diamètre. C'est encore [pliure] un subterfuge de son amour propre qui lui fait dire que c'est aux ouvrages de Sir Knight qu'il doit la connaissance de cette [pliure] vérité ; mais pourquoi ne l'a-t-il pas examinée dès l'instant que je l'ai proclamée dans l'Institut. Quant au changement du liber en bois, qu'il soutient toujours, il y a longtemps que je me suis aperçu qu'il cherchait à revenir là-dessus. C'est surtout quand il m'a dit qu'il croyait que ce n'était qu'une dispute de mots, mais comme je l'ai mis au pied du mur sur ce sujet, dans mon 13eme essai, il tourne et vire comme une souris [dans un ?] [déchirure] boisseau. Il cherche à s'envelopper de nuages. Lui qui est si clair quand il veut, et car c'est une [déchirure] qualités. Il ne parle qu'en logogryphes lorsqu'il s'agit de cette fameuse transmutation (voyez [déchirure] Il en revient toujours à ses fils d'argent passés dans l'écorce dont il s'attribue toujours l'invention assurant toujours que Duhamel ne s'en est servi que pour s'assurer si l'aubier se changeait en bois ( V. p. 2023) J'en suis fâché mais je ne peux m'empêcher de voir qu'à chaque pas qu'il fait il n'est guidé que par la mauvaise foi et qu'il est parfaitement convaincu de la vérité de mes assertions mais si il en convenait alors pourquoi n'aurait-il été présent pour entrer dans l'Institut ? Je vous demande pardon de m'être expliqué aussi franchement sur un ouvrage qui sur ce que vous m'en dites a paru mériter votre approbation. Vous me demandez de vous procurer l'ouvrage de Drapamand sur les coquilles terrestres ; mais je ne connais personne de mon accointance qui l'ait. Mr Chevreul était assez bien appuyé à l'Institut ; mais il parait qu'on veut rendre une justice un peu tardive à un savant respecttable Mr Proust qui est son compatriote, et dès l'instant qu'il a su qu'il se mettait sur les rangs, il s'est retiré ainsi que tous les autres prétendants. Cela ne peut que leur faire honneur. J'ai vu avant-hier MM Desfontaines, Deleuze qui déjà m'avaient prié de vous témoigner leur reconnaissance sur par le souvenir que vous conserviez d'eux. Je suis fâché de ne pouvoir satisfaire votre curiosité sur mes extraits de Kiefer ; mais d'abord ils sont absolument inlisibles et puis j'ai égaré le second qui était le plus important, celui qui concernait la physiologie. Il m'est également impossible de vous satisfaire pour les JTS car ils ne fleurissent que lorsqu'ils sont déjà très âgés, et je n'en ai que de très jeunes. Voilà [???] je crois que j'ai passé en revue les principaux articles qui se trouvaient dans vos trois lettres. Cependant j'oublie l'article de la contredanse la Bergasse ; mon beau-frère ne savait pas qu'il eut [en ?] cet honneur qu'il a partagé avec Malborough et Madelon Friquet ; il pense que dans la figure on doit chasser, déchasser, avancer et reculer, puis la queue du chat. Dans le fait, il est revenu de la campagne, il y retourne voyant que tout le monde fait de la bouillie pour les chats, mais il est toujours dans le vague du noir, il ne croit que les rapports qui lui [fournissent ?] de tous côtés des conspirations ; pour moi je ne crois qu'il en existe réellement , mais que les éléments en existants ils ne sont pas réunis. Nous avons du charbon dans un coin, du soufre dans un autre et du sulfate dans un troisième mais il n'y a pas encore de poudre de cuivre ou pour mieux dire toutes les conjurations sont en bourgeon. C'est aux jardiniers à les enlever avant qu'ils ne se développent, pour ne pas employer plus tard le remède plus violent de la scie ou de la serpette. Laissons [mener ?] la barque à ceux qui sont revenus chargés. [???] en à la nature et quittons le moment où ces vrais bourgeons vont s'épanouir. Les agriculteurs ont vu avec satisfaction le froid revenir et voilà la quatre ou cinquième fois que les glaçons courent dans la Seine. Il [rature] faut espérer que ce ne sera pas long. On croit que cela retardera la floraison des arbres mais je ne m'en m'effraie plus de les voir ces tendres fleurs exposées à quatre ou cinq degrés de froid parce que Dame Nature les a rendues capables de le supporter. Je viens encore de surprendre de la glace dans beau- coup d'autres parties [rature] intérieures des plantes et cela sans dommage apparent. Croyez madame que malgré ma

[en travers de la page].

à Madame

Madame la comtesse Victorine

de Chastenay

à Chatillon sur Seine

[en page normale]

[ma] négligence, je n'en conserve pas moins le souvenir du rare assemblage de qualités aimables et [rature] solides que vous réunissez à un si haut degré. Ce qui me fait regretter de n'avoir plus l'occasion d'en profiter.

Agréez en l'assurance et soyez persuadée que je serai toujours disposé à vous prouver dans toutes les occasions l'attachement respectueux que vous m'avez inspiré et avec lesquels j'ai l'honneur d'être votre dévoué serviteur

Aubert Du petit Thouars

Mr Proust vient d'être nommé à une grande majorité à la place de Guiton de Morveaux. Le bonhomme Tenon laisse une autre place vacante qui est vivement disputée si bien qu'hier [rature] la section de zoologie à laquelle il appartenait a demandé encore une huitaine pour présenter sa liste. Il parait qu'il y a beaucoup de brique. Les médecins voudraient un disciple d'Esculape et ils mettent en avant M Chaussier et Bicharand. Les autres voudraient un naturaliste. On met en avant Du Meril et Blinville entre eux se tourne M. Nagendi. Comme il a parlé de forme d'équilibre Mr de Laplace le protège mais il s'est plaint qu'on ne lui sait pas assez d'influence dans les nominations et qu'au contraire il semblait qu'on prenait plaisir à écarter ceux en qui il reconnaissait du génie. Du reste, l'Institut est toujours en émoi en attendant que son sort car soit décidé mais il parait qu'il y aurait plus de peur que de mal Seulement quelle peine pour plusieurs d'entre eux, ils seront obligés de reprendre les anciens titres d'Académie royale des sciences françaises et des inscriptions mais ils resteront sous la dénomination générale d'Institut.