Transcription Transcription des fichiers de la notice - Cours privé de philosophie naturelle donné par Alexander von Humboldt ; 1820-1822 Chastenay, Victorine de 1820-09-14<br /> chargé d'édition/chercheur Hua, Man Projet Chastenay ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1820-09-14<br /> Fiche : projet Chastenay ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Notes du cours de philosophie naturelle donné par Alexander von Humboldt à une société particulière entre 1820 et 1822 Français Notes du cours de philosophie naturelle donné par Alexander von Humboldt à une société particulière entre 1820 et 1822

4 septembre 1820 – 1ère séance de M. de Humboldt

Le cours dont M. de Humboldt a bien voulu se charger, en faveur d’une société particulière, a pour objet ce qu’on peut appeler la philosophie de la nature. Supposant les êtres connus, M. de Humboldt se propose essentiellement de nous faire parcourir, ou même étudier leurs rapports. Les mots par lesquels on pourrait se flatter d’exprimer l’objet qu'il de ce cours et des instructions qui y serait répandues sont presque tous susceptibles d’application qui nous seraient en effet étrangers. Et d’autant plus que ces mots, pour la plupart, n’ont pas été définis généralement ou appliqués avec justesse, tels ceux d’histoire naturelle, ou de physique générale. La nature renferme dans l’amplitude de ces mots, et les objets de la création, et les lois qui les régissent, et par conséquent les rapports naturels de ces objets. C’est de ces rapports, et ainsi de l’harmonie ou philosophie de la nature, que M. de Humboldt veux surtout nous parler.

La nature comprend deux sortes d’êtres, ou des natures tellement distinctes.

La matière brute, la matière organique, la première qui d’abord, devra nous occuper, se considère en trois états, solide, liquide et aérien ou gazeux. La matière, ou substance solide, peut s’étudier sous deux rapports. Ceux de la géologie, c’est-à-dire du placement et de la disposition relative des substances ou matières. Ceux de l’orichtognosie, qui consiste spécialement dans la description des objets. Les phénomènes de la nature, toujours pris entre eux, peuvent tous en quelque sorte, être assortis, et rapprochés de ces premières bases de notre étude. Ainsi dans les rapports de la masse, ou plutôt de l’écorce du globe, avec les effets de la lumière, on aurait pensé que la vie organique et active, cette création de tous les instants, en un mot devait avoir pour limites, celles de la portée de la lumière et de la portée l'influence de ses rayons. Cependant les mines les plus profondes, ont présenté une végétation souterraine propre. M. de Humboldt a amusé sa jeunesse savante, de cette étude vraiment neuve. Il en a résulté aussi que quelques hypothèses ont été présentées ou sur la possibilité vraisemblance,

ou sur la non-impossibilité que toute la végétation fournit à l’intérieur même de la Terre possédât une population de gnomes et végétaux. Quoiqu’il en soit, les plantes recueillies loin du jour, avaient encore des insectes propres, mais quoique modifiés d’une façon expresse, et les peuplades et leurs jardins petits parcs fleuris se rattachaient toujours aux genres que le Soleil imbibe de ses feux, et que la Terre étale à sa surface.

Ce n’est pas seulement dans l’épaisseur de la croûte terrestre, que l’être végète, ou qu’il vit ; la profondeur des mers, ne permet pas à l’œil d’y saisir la lumière. Les expériences des plongeurs, celles que l’on a pu faire avec des tubes plus ou moins allongés, selon la qualité des eaux qu’on y avait soumises, ont démontré l’obscurité complètes, à 30 pieds dessous de la surface des flots. Cependant, on tire de profondeurs bien plus reculées, des fucus colorés et spécialement en vert. Phénomènes qui offrent à l’optique, et sans doute à la décomposition du rayon, et chose plus remarquable le poisson qui descend aux plus basses régions dans la mer, a l’œil organisé comme celui des êtres terrestres. Peut-être la phosphorescence, tient-elle lieu de flamme au sein des ondes. Peut-être aussi la rétine

dans l’œil du poisson, est-elle douée d’une délicatesse [illisible] étrangère à celle de notre œil.

L’étude assez récente de la composition du globe, et de la superposition des couches qui se sont rencontrées, aussi loin sur qu’a pu sonder notre faible main, lie encore la géologie, à tous les règnes de la nature. Ainsi on trouve dans les Andes , des matières volcaniques, superposées à des couches de glaces et recouvertes encore des glaces [illisible] infusibles. Un résultat constant et qui pourrait rentrer dans le domaine des spéculations historiques, est celui que présente le marbre cristallisé, et tout à fait exempt de débris organiques toujours placés au-dessous de ces marbres calcaires, dans lequel tant de coquilles et d’autres [illisible] monuments de l’existence animale se découvriront.

En parlant de matière calcaire, nous arriverons peut-être à écarter l’idée reçue qui ne lui donne d’autre origine que la décomposition des matières organiques. Toutefois, les ossements fossiles, que nous offre tant de carrières recèlent, et celle de Montmartre surtout ne nous permettent pas de séparer l’étude intérieur du sol terrestre, de celle des êtres vivants, qui en en foulent la surface.

M. Cuvier a recomposé ces fragments précieux des animaux que nous ne rencontrons plus, mais dont l’antique pourtour n’a rien qui ne se rattache à ceux que nous possédons encore.

Il n’est pas jusqu’aux lieux mêmes où l’étude des pierres, des métaux et de tout ce qui s’y rapporte, ne puisse élever nos regards. Les grandes questions relatives à la liquidité et à la vaporisation des fluides s’y mêleront nécessairement. Ainsi les pierres masses nommées aérolithes ne peuvent appeler notre attention, sans qu’il ne nous soit nécessaire de sonder notre atmosphère, et de chercher la nature de ces corps planétaires, qui nous reflètent les feux du jour. Que dis-je nous irons peut-être interroger jusqu’à ce centre incompréhensible, mais immense qui comme la divinité même, nous fait rentrer dans les espèces et y déterminer notre orbite.

Ainsi on a pu entendre que les aérolithes, ne pouvant pas être formés dans l’atmosphère, mais qu’ils pourraient y être lancés de la Lune. Et sous ce rapport où ne considère que

les balancements, les résistances, avec les forces d’impulsions. Mais est-il bien certain que la Lune ait des volcans ? Ces points lumineux que laisse découvrir quelquefois la partie cendrée, et dont M. Arago a fait un savant examen, ne lui ont montré que des pieds des montagnes, éclairées dans leurs sommités, à cause de leur élévation relative. D’ailleurs la Lune a-t-elle une atmosphère ? La Lune a-t-elle de l’eau, sur la surface pierreuse de son globe ? Une seule de ses faces, est visible à la Terre et cette face ne laisse voir aucun indice de fluide aqueux. Ni par conséquent de vapeurs, ou des nuages condensés. Les occultations des étoiles et les observations de toute espèce sur un disque, espace d’une lieue et demie d’étendue, est sensible à notre œil armé de bons instruments laissent peu de matières au doute. Une autre opinion de quelque hardiesse considère les aérolithes comme des fragments, comme des noyaux d’astres éteints. Dans l’âge d’Hipparque, on a vu différemment des flambeaux de la voute céleste. Dans l’âge de Tycho Brahe , un autre flambeau a disparu, après avoir passé par toutes les nuances d’une incandescence qui s’épuise. Quatre petites planètes, enfin

Cérès, Pallas, Junon et Vesta , n'ont été reconnues, que depuis moins d’un siècle. Se formerait-il donc des astres ?

L’idée que Le système qui ferait des aérolithes des noyaux d’astres condamnés s’appuie sur celui-ci même, qui fournis un noyau même au globe immense du Soleil. Aussi la croute lumineuse dont le grand astre serait revêtue se mesurerait en quelque sorte, par la profondeur de ces abymes, qui nous paraissent présenterait des tâches.

Les nébuleuses, les nébulosités que nous découvrons dans les cieux ont été longtemps regardées comme des amas d’étoiles, et les tubes instruments qui avancent étendent la partie de nos moyens de vision facultés visuelles ont en effet signalées. Pourtant, on ne peut croit pas devoir admettre que toutes ces vapeurs lumineuses soient en effet, des astres distincts et formés. On voit dans l’hémisphère austral quelques masses de ces vapeurs, que l’on appelle sacs à charbons, parce qu’elles n’ont point d’astres, on ne peut les considérer comme des déserts. Dans l’espace noircis par l’absence des étoiles, il est des plus grands espaces sans étoiles, dans les cieux et qui n’occasionne d’obscurité. Serait-il hors des lois éternelles que ces vapeurs d’un ordre, hors de nous et de notre sphère, se condensassent et se conglobulisassent au point de former avec le temps des globes lumineux, astres vraiment pour quelques siècles ?

M. de Humboldt n’a voulu, dans le premier discours qu’il nous a fait, qu’indiquer de grands rapports, capables d’exciter notre envie de connaitre.

Ainsi ramenés aux végétaux, et à cette belle et constante distribution dont son génie et ses observations ont fait une science complète sous le nom de géographie des plantes, il nous a laissé entrevoir les relations des végétaux avec l’état du globe terrestre. Celui de son atmosphère et des êtres qui y vivent subsistent du ciron, jusqu’à l’éléphant.

19 septembre 1820 – 2ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a continué l’exposition des rapports qui rapprochent les sciences et qui en confondent les résultats, sans que leur objet propre, cesse réellement d’être déterminé. Ainsi la découverte de Herschell , relative aux rayons chimiques, celle de Volta , sur l’électricité et le nouvel appareil qui en produit les phénomènes, ont donné indiqué des relations nouvelles aux êtres qu’on aurait pu croire exclusivement du domaine de la physique.

En attendant les explications détaillées que la suite du cours nous promet, l’illustre professeur nous a dit que le rayon solaire décomposé avait fait reconnaitre dans le prisme avait présenté à Herschell des portions de ce rayon non colorés d’autres rayons encore que les sept rayons colorés. Leurs propriétés positives constatant leur existence [illisible]

Un de ces rayons appelés rayons chimiques, d’après leur propriété influence ,diverse et singulière, exerce [illisible] partiellement celle de noircir les oxydes d’argent, qui sont soumis à son action.

La pile de Volta consiste, dans une superposition de plaques métalliques opposées différentes et dont les faces l'une sur l'autre. Ce sont autant d’orages, que leur rapprochement produit, et dont la somme devient sensible

et pourrait arriver à être redoutable. Qu’est-ce en effet que l’orage, ou la manifestation d’électricité dans les nuages ? C’est le rétablissement instantané de l’équilibre entre deux corps inégalement chargés du même fluide, et entre lesquels le contact produit d’audibles dégagements, et l’explosion de ce fluide. Ces plaques de métaux différents [illisible] sont diversement modifiées par l’électricité qui s'en trouve répendue. Dans l’atmosphère ainsi que dans tous les corps, elles agissent donc l’une sur l’autre comme des nuages, au-dessus de nos têtes. Mais il faut sans doute un grand nombre assez de réunion de ces effets isolément imperceptibles, pour opérer une sensation résultat dont l’effet ne reste plus douteux.

Si le mot de physique, dans l’étude de la nature a si souvent un sens mal caractérisé, celui d’histoire naturelle sera plus vague encore. Ce titre semble nous promettre la succession des destinées de l’être dont l’histoire nous est annoncée par le titre, et ainsi l’on croit devoir pourrait s’attendre à suivre le fucus, depuis le sein de la mer, où il a végété et s’est reproduit, jusque dans les plus profonds souterrains, où métamorphosé charbon en combustible, à différents degrés, il garde moins à peine les vestiges de sa première conformation. Mais l’usage a donné dans l’attitude sans mesure aux exceptions, du grand mot d’histoire naturelle. Et il pris tour à tour dans chacune, il est rarement dans le sens complet

L’histoire L’étude de la nature est [illisible] sous deux rapports essentiellements susceptible essentiellement de deux directions ; celle des observations, celles des théories, ou combinaisons systématiques. La route des spéculations, a quelquefois eu sur les sciences, la même influence que la navigation sur le fruit des voyages. Les courses maritimes ont rapproché sans doute facilité les rapprochements, et présente fait naitre des grands rapports, mais le voyageur navigateur n’a guère reconnu que des côtes, tandis que le pélerin infatigable voyageur terrestre avait tracé à pied, la route longue et pénible, et sans doute bien plus fermé en observations de tous genre. Il est connu que la perfection des instruments semble ôter à l’adresse et surtout au soin végétant de ceux qui doivent en faire usage. Les anciens ont beaucoup obtenu, avec de moindres instruments.

Sans doute Souvent les abstractions spéculatives peuvent aller trop loin, mais ce ne sera pourtant pas un motif suffisant pour s’interdire d’examiner l’enchainement mutuel des êtres organisés et des agents de la création. [illisible] Un excès de circonspection relatif aux idées générales, ralentira la marche de l’esprit humain, isole les observations et frappe de stérilité les plus belles parties des sciences physiques et naturelles.

En ce moment par exemple, M. Geoffroy De Saint Hilaire reconnaissant, dans les ailes des poissons oiseaux, dans les nageoires des poissons, les rudiments de ce qui fait les bras dans l’homme et de ce qui les suppléés

dans le quadrupède, trop fier peut-être d’échapper à la sévérité de M. Cuvier qui prend les objets un à un. M. Geoffroy De Saint Hilaire viendra peut-être a considérer la tête de l’homme comme une vertèbre de plus. Toutefois, il [illisible] C’est pourtant d'un grand nombre nombreux rapprochements, d’observations sur l’anatomie comparée que de grands liens peuvent se conclure et ainsi que le caractère unique peut jusqu’ici être donné par l’ostéologie pour séparer l’homme des créatures animales se trouve dans les os de la mâchoire. Celle de l’homme se compose de deux os, que réunit une suture longitudinale. Toutes les mâchoires sont d’ailleurs formées des trois os au moins, et celle du reptile en a sept enlacés de diverses sortes, c'est à dire agencés horizontalement. Toutefois il parait encore certain que les fibres osseuses de la mâchoire de l’homme également au nombre de 7 se distingueraient trouvent rangées aussi dans un le sens [illisible] horizontal de sa situation.

Le cou dans tous les êtes compte 7 vertèbres ; la girafe n’en a pas plus. Le paresseux en montre 3. Et jusqu’à ce moment, il est le seul être connu qui soit organisé de la sorte.

Le livre admirable de Buffon , des époques de la nature, contient des magnifiques aperçus mais ils ne sont pas tous exacts. Quelques-unes ne le sont qu’en partie. Ainsi Buffon déterminant, de la hauteur de son génie, que tout était différent dans les règnes de la nature, entre les deux hémisphères [illisible] le monde ancien et le nouveau, Buffon envisage de borner cette sorte de [illisible] de loi proche l’application de cette loi aux régions équinoxiales ; car les parties boréales des continents attestent dans les plantes et dans les animaux de primitives constantes communes.

On a cru regardé longtemps comme constaté que la plus grande élévation des montagnes tenait essentiellement dans les régions entre les appartenait aux régions des tropiques et qu'elle y tenait essentiellement au grand effet de la rotation du globe. Mais de nouvelles observations survenus ont repousséront ainsi que d'autres  ce dogme systématique. Aussi la plaine des Amazones, dans un espace de 1200 lieues, ne présente que des monticules et n’offre pas une seule pierre. Les monts Himalayens ont ces derniers temps même détrôné le Chimborazo . Et il est aux delà du tropique. Jusqu’ici l’homme trop orgueilleux n’avait pu réussir encore à porter au sein des montagnes, les instruments, dont son intelligence se fait un si puissant secours, mesurer par la trigonométrie, et sur une base trop distante, les sommets que l’œil peut découvrir. C’est les saisir sous un angle trop petit, et à travers trop de nuages et d’erreurs.

On s’élève maintenant jusqu’au dernier lieu où l’on puisse se donner trouver une base suffisante plus rapprochée et dont  parce qu’en ces points le baromètre détermine la hauteur, puis on mesure l’inaccessible [illisible]. Cette grande opération vient d’être faite sur l’Himalaya, dont le nom ainsi que celui d’Himans, indique en Sanskrit, la neige qui les couronne.

Les coquilles, les coraux trouvés sur les sommets des montagnes ont cessé d'attester de prouver toujours la présence, et le séjour des eaux. On suppose maintenant, avec le secours d’un grand nombre de fait, que des éruptions volcaniques ont parfois soulevé fonds des mers. Que seraient d’ailleurs devenus ces eaux si abondantes.

Buffon avait eu recours à d’immenses cavités, qu’il supposait dans notre globe. Mais des expériences faites avec le pendule semblent démontrer au contraire, que le corps de la Terre, doit être d’une nature excessivement dense. En attendant que de plus grands développements nous soient donnés sur les moyens qui ont conduit à ce genre de divination, on nous a indiqué M. de Humboldt a cité les expériences faites en Ecosse, près d’une montagne, dont la surface base égale dans la surface, celle de la ville de Paris. Il indique également, celle qui conduisit Cavendish à constater l’attraction d’un corps léger vers un globe de métal suspendu et [illisible] volumes relatif. Nous reviendrons sur tous ces beaux faits dans lesquels on a fait expliquer la nature. Il est remarquable que les montagnes puissent servir dans leur hauteur d’échelle graduée aux températures, que les latitudes déterminent sur la surface de la Terre. Et c’est selon cette belle observation que M. de Humboldt a conçu la carte qu’il a jointe à sa géographie des plantes. C’est une chose curieuse au reste, que de comparer les limites des neiges perpétuelles selon ces mêmes latitudes. Environ mille toises d’élévation, font la différence de ses limites, dans notre Europe, et nos régions modérées tempérés, et dans les régions des tropiques, au centre même du nouveau monde. Notre température moyenne, se retrouve puisque, à ces étages de l’atmosphère, où le cours des siècles, et déjà pu placer semé

et placera sèmera plus surement des villes, en des espaces non habités. Déjà Quito surpasse dans son enhaussement au-dessus du niveau de la mer, deux fois la hauteur des nuages dans notre atmosphère boréal. Hauteur que les aérostats, ont permis de fixer pour les couches les plus voisines à 400 toises environ. Les plus rapides progrès suivront sans doute, pour les sciences, ces groupes nouveaux d’hommes sur la Terre. M. de Saussure , a plus fait peut-être pour les sciences dans un campement de quelques jours, sur le Col de la Balme, que dans ses plus hardis mais passagères ascensions.

M. de Humboldt nous promet des aperçus de plus d’un genre, sur les montagnes qu’il lui appartient à tant de titres de décrire. Il s’est élevé sur le Chimborazo , bien au-delà du point que d’intrépides savants avaient avant lui put atteindre. Marchant sur une sorte de rampe étroite, entre des abymes neigeux, une fissure, ou crevasse impossible à franchir, l'a seulement contraint de borner le cours de ses dangers.

M. de Humboldt indique Une observation générale a terminé cette belle séance. Les escarpements des montagnes sont généralement plus prononcés du côté de l’ouest, et du midi, que du côté de l’est, et du nord. Les Pyrénées peut-être offrent la seule exception connue. Les Appenins, les Alpes, portent la grande empreinte [illisible] de la grande loi. Cette observation appliquée aux grandes chaines qui enlacent le globe, semble indiquer que les catastrophes que le globe aurait pu subir lui serait arrivé jadis tout [illisible].

24 septembre 1820 – 3ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt , en commençant la séance, a fait une digression sur un sujet, dont il prévoit d’être occupé à l’institut. C’est la découverte faite à Copenhague, par M. Hansteen des rapports, ou même de l’identité du magnétisme et de l’électricité ou galvanisme. La pile de Volta fait vaciller ou dévier l’aiguille. Jusqu’ici, le fer, le nickel, le cobalt étaient les seuls métaux que l’on eux aimantés. Un appareil formé essentiellement de deux piles galvaniques, aimante maintenant un fil de cuivre, et offre ainsi un phénomène qui semble absolument nouveau.

M. de Humboldt est revenu à la disposition générale du plan qu’il se propose de suivre dans l’enseignement qu’il nous promet. Il doit nous présenter la philosophie de la nature :

1. Dans les astres, dans leurs lois réciproques, dans leurs rapports avec notre globe et les diverses parties de l’Univers.

2. Dans l’étude géologique du globe, étude qui doit conduire à celle de l’influence positive de la disposition des continents, de la

direction des grands fleuves, sur la marche des hommes, et les progrès de la civilisation. Il est des considérations à tirer pour l’histoire de l'ensemble l’immense étendue du continent de l’Asie, et de celui qui forme l’Afrique. Il peut être curieux de considérer la Mésopotamie, et les bords du Tigre et de l’Euphrate, comme le berceau des patriarches, dont les monuments nous sont sacrés. C’est de l’antique Méroé, encore entre l’Astaboras et le Nil, que la civilisation a paru descendre en Egypte, et toujours selon le cours du Nil, à Thèbes, et plus tard à Memphis.

La 3e partie traitera de l’espèce, d’océan, des fluides élastiques, au milieu duquel nous vivons, et que nous appelons atmosphère. Ce sera toujours en cherchant des grandes lois, simples, et en petit nombre, que le savant professeur fixera nos idées. Chaque découverte tend, dans le système du monde, à simplifier les lois, qu’elles éclaircissent et peut-être dans quelques années, l’aimant et l’électricité, n'auront-ils plus qu’une théorie.

Plusieurs observations curieuses résulteront pour nous, de cette étude météorologique. Entre autres celles qui permettront de régler un cadran horaire

d’après les oscillations diurnes d’une aiguille aimantée ; Ou sous les tropiques, d’après les mouvements du mercure, dans un tube thermométrique.

La 4eme partie sera consacrée à la géographie des plantes, à celle des animaux. Il sera traité de l’homme enfin, et les rapports universels se multiplieront sans mesure mais toujours pour se concentrer.

Entre les observations générales dont M. de Humboldt s’est servi pour soutenir notre attention, il nous a présenté celle, qui constate, que les parties occidentales des continents, sont beaucoup plus chaudes, que les parties orientales. Il oppose pour preuves, la l'Europe, et l’Europe. La Californie à la Nouvelle Angleterre.

Le plan exposé, le professeur entre en matière, et s’occupe des astres d’abord. La distance des astres à la Terre offre un problème, dont la solution absorbe la pensée, au moment de la contemplation. La science mathématique mesure la parallaxe, et nous donne cette distance, ou bien nous prouve qu’elle est au-delà de ce que nos les moyens du labeur peuvent prêter à l’intelligence. La parallaxe, est l’angle qui serait

mesuré de l’astre qu’on observe entre deux points pris sur la Terre. Pour mesurer cet angle, depuis la Terre, on trace deux rayons, des deux points de la Terre, jusqu’à l’astre qui devient ainsi le centre de l'angle. La parallaxe de la Lune est nécessairement très sensible. Celle du Soleil va à neuf secondes, mais jamais il n’a été possible d’en découvrir aucune ; c’est-à-dire, de former d’un astre qui en serait le sommet, un angle d’une seule seconde, même en prenant pour points d’observation, les deux extrémités du diamètre de l’orbite que parcourt la Terre.

Les nébulosités ainsi que nous l’avons déjà dit, sont une preuve de plus de la distance des astres à la Terre. Mais Galilée , qui compta des étoiles dans la Voie Lactée, étendit trop l’idée qui lui fit concevoir les nébulosités comme des nuages d’étoiles. Il suffit aux notions que nous pouvons concevoir de l’immensité, que des groupes d’étoiles, visibles au télescope, ne serait pour l’œil simple, qu’une blanche nébuleuse. L’irradiation d’ailleurs produit ce phénomène, et celle qui vient de la Terre, nous rend sensible

sur le globe lunaire. Cette partie dite cendrée, quand le reflet solaire n’éclaire que le croissant.

La flamme, par elle-même, est toujours transparente, les étoiles de la moindre grandeur, se découvrent sous le voile de la queue des comètes. Fidèle à son système, sur la conglobulisation probable des vapeurs qui se condensent et forment des planètes, M. de Humboldt a fait remarquer, que la queue des comètes, toujours opposée au Soleil, perd toujours de son étendue, et que le corps de la comète, augmente alors de volume.

La lumière est-elle lancée depuis les astres jusqu’à nous ? Résulte-t-elle pour nous des ondulations et des mouvements d’un fluide lumineux et éthéré ?

C’est encore une grande question. La longueur des jours, celle des années solaires. D’après les savants calculs de M. de Laplace , n’a point varié depuis les premiers temps connus. Ainsi aucun ressort lumineux n’a pu subir d’altération. Les milieux que traversent les rayons, ou dans lesquels le fluide se meut, doivent influencer leurs effets. Ainsi la scintillation des étoiles est plus sensible aux bords de l’horizon, où l’atmosphère, est plus épaisse

pour nous, qu’au zénith. Au milieu de leur course, a leur passage au méridien. Il en est de même sous les tropiques, où l’atmosphère est pure, et où selon l’expression de Bernardin de Saint Pierre , les étoiles donnent une lumière planétaire. Les planètes, qui n’ont qu’une lueur de reflet, ne scintillent pas comme les étoiles. On peut mesurer leur diamètre. Celui des étoiles ne peut être fait ici, et ces brillants de la voute céleste, ne sont que des points.

On a trouvé la cause de la scintillation, en méditant sur un phénomène merveilleux constaté par M. Arago . C’est celui de l’interférence. Ainsi deux rayons peuvent se rencontrer, combinés de telle sorte qu’ils donnent l’obscurité et non pas la lumière. Image trop frappante du contact des deux esprits, qui s’éteignent l’un l’autre au lieu de s’éclairer. Belle et frappante réflexion que Madame de Montcalm nous a faite.

Maintenant, on pourra concevoir comment la scintillation de l’étoile,

sous l’effet du retour instantané de l’éclipse, et de la réapparition de l’astre ou plutôt du jeu de ses rayons tour à tour clair et sombre.

Les observations multipliées qu’a produite l’étude de ce grand effet ont montré tour à tour l’étoile observée rouge ou bleu, et le mouvement immense et constant, dont la lumière pure, donne l’idée, confond l'esprit confond dans l’impulsion qu’il leur appartient d’en recevoir les clartés de notre intelligence.

9 octobre 1820 – 4ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt , a repris d’abord quelques-unes des considérations qu’il nous avait déjà présentées. Ainsi revenant sur la parallaxe qui sert à mesurer les distances des astres, il nous a dit, que la distance de la Lune à la Terre n’avait été positivement calculée et constatée que vers le milieu du 18e siècle. Alors l’abbé de Lacaille observait au Cap de Bonne Espérance et la distance de ce point extrême de l’Afrique à Berlin où observait Mauperthuis [illisible] pu servir de base à l’opération.

La mesure des distances inaccessibles par construction, ainsi que l'appelle M. de Humboldt est une opération géométrique, fort simple. Elle consiste a former rapporter sur le papier avec un quart de cercle et une échelle, un triangle semblable dans ses mesures à celui que donnera l’objet et les rayons qui lui sont projetés, des deux extrémités d’une base connue. La base immense de tout le diamètre de l’orbite terrestre n’ayant pu comme nous l’avons déjà vu, produire un 3e angle d’une seconde dans l’observation d’aucune étoile. Il en résulte que la distance d’aucune étoile à notre Terre, ne peut être exprimée en nombres. Celle de la planète Uranus passe, il me semble, 600 millions de lieues.

L’irradiation c’est-à-dire l’envahissement de la lumière d’un corps éclairé des parties

observées qui l’avoisinent est un phénomène que la dernière éclipse a rendu singulièrement sensible ; Vu dans les verres noirs, le disque de la Lune couvrait une bien plus grande part de la surface du Soleil qu’on le jugeait à la vue simple. Le rayonnement donne aux étoiles beaucoup plus de feux que la lunette ne leur en laisse. Ces astres si brillants ne sont plus à l’extrémité de nos tubes que des points lumineux. Le firmament serait triste, sans les charmes d’illusion que le créateur a mis entre la voute céleste et l’œil simple de celui les moyens naturels de notre œil. Ces moyens au reste semblent se modifier selon la disposition des yeux. Le rayonnement n’est pas le même pour tous. La portée de la vue, a présenté des phénomènes quelques prodiges et deux femmes ont distingués les satellites de Jupiter, sans le secours dit-on d’aucun verre. Les étoiles n’ont encore offert aucun diamètre, donc l’on peut évaluer l’étendue, même dans les moindres expressions. Celui de la Lune est de 30 minutes.

Cinq à six mille étoiles visibles

et de six grandeurs différentes, quoique toute, il me semble, inappréciables en dimensions connues, parcourent la voute qui se découvre azurée qui embrasse notre horizon. On a bien dû supposer que leur couleur ou celles de quelques-unes a varié avec le temps, et peut encore varier aux regards de l’observateur. Sirius était de couleur rouge au temps où les poètes grecs ou latins signalaient son ascension. Il apparait maintenant de la plus éclatante blancheur. Nous avons parlé de cette étoile qui s’éteignit, dans les siècles derniers, après avoir passé par toutes les nuances de l’incandescences. La lunette qui nous présente quelquefois deux étoiles, où nous n’en supposions qu’une, en colore presque toujours l’une des deux d’un bleu vif, et c’est une des curieuses merveilles dont on peut jouir à l’observation.

Notre Univers peut se considérer comme une autre nébuleuse, dans l’ensemble de l’Univers illimité. Herschell a entrepris d’en déterminer la figure, aidé de Lefrancois de Lalande ; il a tourné son télescope successivement vers les points divers de l’horizon. Il a compté les légions d’étoiles qui par leur nombre

en devaient reculer les bornes, et devaient indiquer la plus profonde épaisseur. Dans une forêt, les clairières indiquent des limites, que les touffus épais des arbres obligent de croire encore bien loin. La configuration dessinée par Herschel tient à un très vaste apperçu est une conception humble, je comparais involontairement cette nébuleuse étonnante où la Terre nage, comme inapparente à ces coupes des cristals, pleines d’eau dans lesquelles des poissons dorés font jouer les nuances de l’arc en ciel, sur dans les reflets brillants de leurs écailles.

Les nébuleuses que nos observations essayent de dissoudre en étoiles sont d’autres Univers sans doute, mais où nous ne pensions deviner aucune planète. Un savant de Königsberg a cru dans quelques-unes remarquer des mouvements qui supposeraient un autre centre propre et étranger à celui qui nous maintrise notre monde par son attraction. Les comètes, dont le cours d’un monde à l’autre, peut-être, est encore si peu étudié ne sont pas sans doute d’un volume capable de troubler les sphères, dont leurs orbites

divagations enlacent les orbites. On a observé depuis trois ans une comète qui s’est élevée au-dessus du disque du Soleil et ce passage n’a laissé aucune trace.

Les astres que nous appelons les fixes sont sujets à plusieurs mouvements. Le fameux zodiaque de Tyndare [Denderah] a paru confirmer celui qu’on distingue par le nom de précession des équinoxes et sur lequel M. de Humboldt nous a promis de revenir. On voit dans ce beau monument de la sagesse savoir de l’Egypte antique, le Soleil au signe du Lion. On demande si cette position donnée par la sculpture à l’astre du jour fut une fiction de l’air ou le résultat de la vérité, et de l’observation actuelle du ciel ? Les savants se sont décidés pour cette dernière conclusion. Le mouvement révolution totale des fixes embrassent une période de 24 mille années. Le Soleil se serait trouvé en effet au signe du Lion, 2000 ans environ avant l’ère chrétienne, c’est-à-dire environ 4 siècles avant les

temps de Moyses [Moise] et de l'Europe. L’histoire peut admettre une computation de ce genre et l’Antiquité y coordonne aisément ses traditions.

Le parallélisme des astres subit d’imperceptibles, mais périodiques précises modifications. Leur excessive lenteur est une merveille de plus dans l’ordre général. Quelques observations conservées à la Chine, ont fait déduire, et ce fait, et sa loi, par nos plus savants astronomes. C’est je crois, ce qu’on nomme la nutation.

Le mouvement propre des astres est encore un fait constaté. Tous ces actes se réfléchissent sur nous, à côté par leurs effets relativement à nous, que nous en expliquons et exprimons les phénomènes.

L'aberration céleste Le phénomène de l’aberration des étoiles, c’est-à-dire celui qui nous fait découvrir une circonférence ou couronne décrite régulièrement par les étoiles, est encore plus que les autres, peut-être un résultat de combinaisons entre leurs lois propres et celles auxquelles notre globe lui-même obéit. Nous aurons à y revenir.

12 octobre 1820 – 5ème séance de M. de Humboldt

Le temps que [illisible] met à venir à notre œil parvenir l’image lumineuse des [illisible] à l'apparition corps célestes avec notre œil présent [illisible] est un sujet d’observation du plus singulier intérêt. [illisible] La vitesse du rayon de lumière, c’est-à-dire de ce qu’on peut rencontrer de plus subtil, de plus éthéré dans son en essence a été soumise au calcul. Le calcul [illisible] a donné à la marche du rayon solaire huit minutes treize secondes. L’observation d’un des satellites de Jupiter a suffi pour le démontrer. L’éclipse de ce satellite avant son retour déterminé quand par son mouvement de translation se renouvelle exactement pour nous après un nombre d’heures déterminé quand la Terre se trouve placé entre le Soleil et Jupiter. Mais lorsque par l’effet de son mouvement de translation la Terre se trouve est transportée à l’extrémité du diamètre de son orbite et que le Soleil se retrouve ainsi entre la Terre et Jupiter, y arrive un retard dans l’éclipse. Or, le retard mesure nécessairement que dans ces plus grands éloigenements du diamètre de notre orbite, la lumière du satellite met à parvenir jusqu’à nous le temps dont la lumière du satellite a besoin pour franchir jusqu’à nous l’espace de tout le diamètre de l’orbite de la Terre. Mais ce retard consiste en

16 minutes 26 secondes. Il faut donc nécessairement 6 minutes 26 secondes à la lumière pour parcourir l’espace égal au diamètre de l’orbite terrestre. Il n’en faudra que la moitié pour en parcourir le rayon, c’est-à-dire la distance de la Terre au Soleil qui fait le centre de son orbite. Ainsi le temps qu’il faut à la lumière pour parcourir l’espace du Soleil à la Terre doit en être la moitié. Nous voyons donc Ainsi à chaque instant où nous voyons le Soleil, tel qu’il était huit minutes 13 secondes avant l’instant où nous levons les yeux pour contempler son disque d’or.

L’observation On sera maintenant effrayé de calculer le temps qui s’écoule dans la transmission de la lumière des étoiles, dont la distance ne saurait s’indiquer, sans multiplier les milliers de lieues, par des millions. Les astres seraient éteints depuis plusieurs années qu’ils nous apparaitraient encore. (On sent presque de quelle manière l’éternité n’est qu’un point pour le créateur).

Le nombre des astres n’est pas moins imposant, que l’idée même de leurs distances. Nous avons dit que le célèbre Hipparque en avait compté plus de 6000. Depuis l’observatoire d’Alexandrie. M. De Lalande aidé des instruments modernes et a compté ou fait compter 40000 sur notre horizon. La Voie Lactée en offre des millions. L’espace d’intervalle qu’on

remarque à la vue simple dans le chemin des âmes, ainsi quand pour les sauvages et justement ce qui forme une échancrure, comme un golfe, sur la délimitation des contours de notre nébuleuse, la Voie Lactée offre à l’aperçu jusqu’à 28 millions d’étoiles. Je n’ose pourtant l’affirmer.

Malgré ce nombre prodigieux d’astres conglomérés, on distingue à notre vue, à peine la Lune produit-elle dans une année, dix ou douze occultations, c’est-à-dire disparition d’étoiles relativement à nous derrière son disque.

Il ne faut pas confondre certaines nébulosités qu’on aperçoit entre les étoiles, avec ces nébuleuses qui sont peut-être des Univers. Ainsi la nébuleuse d’Orion, est peut-être un simple amas de matière éthéré, non encore congloméré. Le ciel austral serait aux astronomes plus également semé d’étoiles que le nôtre. Les constellations plus nouvellement distribuées y ont reçu des noms plus modernes qui tranchent dans leurs allusions avec les noms mythologiques fixés d’ailleurs, jusque par l’idée des dieux qui s’y rattache. La flatterie pourtant

a quelquefois effrayé du graveur même, ses apothéoses dans notre ciel déjà écrit consacré. Et le vainqueur [illisible] vit l’académie de cette ville introduire son nom entre ceux que l’allégorie peut seule fixer retenir au firmament.

On s’étonne que le télescope qui retranche aux astres leur rayonnement, ou si l’on veut, leurs franges lumineuses, aidera les faire mieux distinguer, c’est qu’il agrandit le champ dans lequel on peut les compter. Et c’est ainsi que bientôt il indique les comètes que l’œil simple n’ait point deviné.

L’éclat des astres a ses nuances et le temps les fait varier. Un des tours du chemin des étoiles semble s’éteindre relativement aux autres. On distingue ailleurs une étoile qui change d’éclat tous les deux jours. Une autre dans l’espace d’un peu moins d’une année. Les lettres dont les astronomes avaient voulu marquer dans les constellations, les degrés de brillance de leurs astres, ont cessé de paraitre inactivement appliqués. Mais le miroir de réflexion amène l’un près de l’autre, ces Soleils, qu’on veut comparer à leur tour de l’optique, égalise leur éclat. (Ne serait-ce pas pour les esprits, un résultat de lien social ?).

La nature parait avoir marqué des limites étroites entre les proportions de grandeur, dans le règne animal. La matière inorganique se prête sans conséquence à des lois moins précises. [illisible] pressenti l’harmonie des sphères célestes. Les astronomes sont frappés aujourd’hui de la justesse du rapport harmonique que leur présentent les distances relatives des planètes, du Soleil jusqu’à Uranus. Depuis que les quatre nouvelles, Junon, Céres, Vesta, Pallas ont été reconnues dans les intervalles qui s'expriment de Jupiter.

19 octobre 1820 – 6ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt est revenu sur les distances des astres et ainsi sur les milliers d’années qu’ils doivent employer faut à leurs rayons pour pénétrer jusqu’à notre sphère. Le ciel pourrait s’être éteint depuis longtemps, et pour longtemps nous apparaitre encore. Peut-être le monde d’étoiles qui semble embrasser notre existence terrestre a-t-il cesser d’être en effet et cependant continuer de nous apparaitre. L’étoile de Ticho aurait-elle en s'éteignant, prouvé que le ciel pouvait s’éteindre ? Et n'eut-on observé que de la Terre, le phénomène de la disparition que parce qu’une moindre distance aurait plutôt pour nous dissipé l’illusion ?

Le ciel austral offre des effets assez pur n’est pas en tout distribué comme le notre ciel du nord. Canope [Canopus], la plus belle étoile qui cependant se compare à notre Sirius. On voit Canope [Canopus] depuis Alexandrie et surtout depuis Thèbes où il brilla de tout son éclat dans la constellation d’Argo ou du Navire. On distingue dans le ciel austral trois nébulosité d’inégale grandeur. 2 grandes et une plus petit que l’on appelle les nuages de Magellan. Ce fut ce navigateur qui les reconnus le premier. Les plus grands de ces nuages pourraient se mesurer par 14 ou 16 diamètres de la Lune. Nous avons parlé des parties sombres ou même noires du ciel austral que l’on appelle sac à charbon. Mais la merveille de ciel au sud ce nouveau ciel est certainement la Croix du Sud. Cette belle constellation se compose de 4 étoiles effectivement en croix. Le

doute, au commencement du 14e siècle, les a signalé dans 14 vers. Quelques rapports de voyageurs les lui avaient certainement indiqués mais pour son siècle, il ne fut le créateur, il en eux la divination.

On peut distinguer la Croix du Sud depuis l’extrémité du golfe Persique. Ce qui la rend très remarquable c’est que les deux étoiles du sommet et du pied de la croix, passent, à la fois au méridien, de sorte que cette belle croix inclinée d’abord, se dresse en effet à son passage et s’incline de nouveau à mesure qu’elle s’abaisse. Les habitants des climats où la croix frappe tous les regards en ont fait une horloge sure. Toujours droite quand elle passe au méridien, elle indique avec précision la révolution sidérale. C'est à dire Ainsi chaque jour, elle retarde de comme toutes les étoiles, elles avancent de quatre minutes sur la révolution solaire. Cette différence est justement ce qui fait varier notre propre ciel de l’hiver à l’été, pour celle de nos constellations qui peuvent passent sous notre horizon. 4 minutes par jour fait 12 heures en six mois.

La Grande Ourse ou le chariot ne se couche point relativement à nous, non plus que la Croix du Sud relativement aux latitudes australes. Aussi a-t-on cherché à faire aussi pour nous une véritable horloge des deux grandes roues du chariot. Et l’observation en éloignent-elles facilement l’usage. Le pôle austral n’a point d’étoile polaire. Notre pôle n’a point d’étoile à l’extrémité de son axe. Mais l’étoile

qui se trouve à la tête du chariot de la Petite Ourse est si voisine de notre pôle et décrit une si petite circonférence autour de son axe, que nous en avons fait notre étoile polaire.

Le système planétaire, est plus rapproché de nous, que celui de tous ces Soleils et je ne parle pas encore de ces nombreuses comètes, dont plus de 400 sont connues. Le Soleil est le centre fixe de notre système planétaire, mais les orbites que les planètes décrivent et particulièrement celui de la Terre sont éliptiques. Aussi l’intervalle parcouru, entre l’équinoxe du printemps et celui de l’automne pour nos climats, est-il plus long de cinq jours environ, que l’intervalle, de l’automne au printemps. La précession des moindre distance du Soleil en hiver, ne saurait influer sur l’impression de ses feux. Il est aussi moins élevé. Son élévation est plus faible moins grande.

Nous avons déjà pu parler de ce grand phénomène appelé la précession des équinoxes et qui fait avancer le Soleil, dans les signes de notre écliptique. Quelques savants n’avaient inféré que, dans une période quelconque, l’axe de la Terre deviendrait horizontale relativement à la direction horizontale actuelle et que l’équateur y devenant [illisible] de la sorte perpendiculaire. Les jours sur toute la Terre, seraient égaux aux nuits. Les calculs supérieurs de M. de Laplace ont déterminé au contraire que cette la période dans 4000 années n’amènerait pour la Terre et pour les climats, qu’une sorte d’oscillation de quelques

degrés seulement. Ainsi Canope [Canopus] sera un jour visible de Cadix et le climat des Canaries sera celui de quelques régions de l’Espagne. [illisible] 24 mille ans après, ces mêmes contrées arriveront proportionnellement à une même température que celle qu’elles éprouvent aujourd’hui. Mais toujours [illisible] qui vaut plusieurs milliers d’années Mais toujours graduellement et en des limites rapprochées.

Il semblerait que nous serions à l’époque montante de la période. Les anciens avaient dit que le Soleil infléchissait son disque autour d’un puit consacré à Syène, le jour du solstice d’été. Maintenant cl me semble le Soleil au solstice dépasse un peu cette latitude. L’existence d’un ou de plusieurs puits parait constatée à Syène, mais nos savants n’ont pu y faire des expériences convenables.

Le télescope a dû, pour nos regards, enrichir la voute céleste. Galilée qui le premier fit usage de ces instruments découvrit les satellites de Jupiter. Un peu plus tard, le jésuite allemand Chladner [Scheiner] découvrit des tâches dans le Soleil et au moyen de ces tâches lui démontreront rotation du Soleil sur lui-même. Ces tâches sont des entonnoirs autour des quelques voltigeurs des nuages flocons de lumière. Herschell s'était persuadé que le nombre plus grand des tâches indiquait annonçait d’abondantes moissons. Je ne crois pas que l’année 1814 ait confirmé sa conjecture.

Les observations auxquelles le Soleil donne lieu exigent que son centre soit exactement calculé. Un fil vertical dans la lunette méridienne aide à fixer l’instant où son bord intérieur puis son bord extérieur touche ce fil méridien. Le point du milieu de la ceinture et l’intervalle [illisible] calcul [illisible] du passage du centre ; quand [illisible] double observation faite sur un fil horizontal du télescople pourtant [illisible] passage des deux bords supérieur et inférieur du Soleil au point lumineux de son élévation qui permet en fait d'apprécier la lecture des deux lignes c’est-à-dire le centre de l’astre. On ne saurait observer le Soleil sans une sorte d’artifice qui en diminue l’éclat à nos facultés visuelles. On enlève des feux au rayon par l’interposition de quelques verres colorés qui absorbent de ses couleurs [illisible] le disque lumineux. [illisible]

ainsi un verre de couleur verte ne laisse passer que le rouge, mais on peut rendre au rayon total sa blancheur qu'on lui désire en complétant la nuance qui lui aura été ôtée comme serait la couleur verte dans le cas dont nous [illisible] occupé. [illisible]

Les observations auxquelles le Soleil donne lieu exigent que son centre soit exactement calculé. Un fil vertical dans la lunette méridienne aidera fixera l’instant où le bord intérieur du disque puis son bord extérieur touchent en effet le méridien. Le milieu de cet intervalle est l’instant du passage du centre. Le milieu de l’angle formé par les bords supérieur et inférieur du disque, au point culminant de son élévation doit marquer sur la ligne verticale le point central du disque du Soleil.

On ne saurait observer le Soleil sans une sorte d’artifice qui puisse en diminuer l’éclat. On enlève des feux au rayon par l’interposition de quelque verre coloré qui absorbe l’un des rayons colorés, dont le rayon total se compose. Ainsi un verre de couleur verte ne laisse passer que le rayon rouge. M. Arago a découvert le moyen ingénieux de rendre sans danger sa blancheur au rayon. Il donne le complément à la couleur qui reste en interposant un second verre qui ne laisse plus passer que la couleur enlevée par le premier verre. Ainsi dans l’exemple choisi, l’interposition nouvelle d’un verre de couleur rouge, mêlera le rayon vert au rouge du premier rayon et recomposera le rayon blanc ou total. Peut-être les couleurs qui s’assortissent à l’œil ne causent-elles une agréable impression que parce qu’elles sont complémentaires et la rose épanouie sur un buisson de feuillages aura toujours un charme à nous offrir.

27 octobre 1820 – 7ème séance de M. de Humboldt

Les tâches que l’on peut observer sur le disque de l’astre du jour n’y paraissent que dans la zone moyenne, c’est-à-dire dans la région où le mouvement du globe solaire doit avoir le plus de rapidité. Ces tâches ne se montrent pas à chaque révolution présumée du Soleil sur lui-même. Elles ont pourtant une périodicité et par exemple, depuis 1816 [illisible] n’en a pu observer qu’un petit nombre. Quelques savants parmi lesquels il paraitrait qu’on pouvait encore compter M. de Laplace ont considéré ces tâches comme des scories, qui flottaient au travers ou au-dessus du fluide lumineux, dont peut se composer l’atmosphère du Soleil. Le changement de forme que ces tâches affectent pendant la rotation du Soleil ne permet guère de conserver cette opinion. L'espace L’évasement qu’elles présentent vers le milieu du disque est rétrécit des deux côtés, comme décroissant à mesure qu’elles s’élèvent et qu’elles s’abaissent, la périodicité du globe tournant. Le Soleil pourrait avoir des habitants, c’est-à-dire posséder des créatures intelligentes coordonnées à vivre dans un milieu lumineux plutôt que brulant mais pour eux, il ne pourrait exister aucun système d’astronomie et tout serait absorbé dans l’éclat de leur atmosphère.

Le mouvement du Soleil, est relativement à nous, susceptible d’apparentes accélérations et justement à cause de l’orbite elliptique l’ellipticité de l’orbite de la Terre. La révolution des astres, autrement le mouvement sidéral, est au contraire d’une égalité que rien n’altère. On peut régler des montres, ou gardes-temps, d’après ce mouvement mais on ne doit pas oublier qu’il avance de 4 minutes sur chaque révolution solaire. Toutefois M. de Humboldt dans le cours de ses voyages a toujours vérifié la marche de ses montres, en fixant une lunette sur quelques plan solide, et en marquant l’instant du passage successif de quelque étoile donnée.

On considère le point du globe où se trouve tout observateur, comme l’extrémité d’un rayon, qui tend au centre de la Terre. L’horizon pour l’observateur est la ligne horizontale qui répond à ce rayon, ou si l’on veut plus clairement, sa tangente, c’est-à-dire la ligne à laquelle le rayon se trouvera perpendiculaire dans le point de la surface où il la rencontre. On conçoit que la circonférence du globe qui est ainsi se considère relativement à tour d’horizons, comme

un polygone, d’une infinité de cotés. Le mouvement de la Terre relativement au Soleil est nécessairement de l’ouest à l’est, puisque le Soleil pour nous, s’élève de l’est à l’ouest. Ce n’est que par degrés que les divers points de la circonférence terrestre se présentent aux rayons solaires. Quinze degrés de longitude [illisible] peuvent donner une heure de retard et donneraient une heure d’avance dans une direction contraire. L’observation n’en fut bien constatée, qu’au tour du monde de Magellan . Cette observation fit concevoir la semaine des trois jeudis. Deux voyageurs partant d’un même point en faisant le tour du monde en une année dans les deux directions, auraient l’un avancé, l’autre retardé de 24 heures, leurs supputations des jours, sur celles de l’habitant paisible qui n’aurait pas quitté le port.

On fait depuis peu à Sèvres, une sorte de cadran, où des paysages propres à différents pays indiquent l’heure qu’on y compte au même instant quand nous comptons pour nous midi.

Les signes dans lesquels le Soleil passe chaque mois, sont des constellations, où le mouvement annuel, ou translatif de la Terre,

nous fait rencontrer le Soleil, à l’instant qu’il semble se coucher. Car sous les signes et dont il se dégage peu à peu à nos regards à mesure que nous avançons nous même dans notre orbite et que la projection change pour nous. La Lune aussi parcours durant l’année 27 ou même 28 constellations que les anciens appelaient ses maisons. On s’est borné dans l’usage ordinaire à marquer les 12 qui répondent aux seules phases de la pleine Lune.

La Lune d’abord et plus tard le Soleil ont servi à donner une mesure au temps et leur concours mille fois souvent a été invoqué. L’année solaire a donné lieu à une division antique et générale de 12 mois, de 30 jours, avec cinq jours complémentaires. Ces jours intercalaires se sont trouvés consacrés au Mexique et déterminés malheureux. Une ancienne peinture mexicaine montre un père qui dérobe à des enfants la date malheureuse de la naissance de leur mère. On sait quel fut, dans l’Antiquité Grecque et Romaine et parmi les romains surtout, le désordre des intercalations qui se distribuaient arbitrairement dans la plupart des mois de l’année ! Jules César recouru à Sosigène, astronome d’Alexandrie pour en prévenir le retour.

Le calendrier qu’il réforme qu’il donna, eut après 16 siècles environ besoin d’une réforme nouvelle. Sosigène avait donné ajouté il me semble six heures entiers aux jours de l’année solaire. Il en était

résulté un retard de plus de treize jours dans la fixation des époques de l’année solaire. Grégoire XIII, en l’année 1589 environ, fit admettre une réforme que le fanatisme anglais a longtemps repoussé et que la Russie admet à peine. On a vérifié depuis, que la réforme grégorienne retranchait trop de quelques secondes. L’année solaire, pour tout compenser, il a été convenu que chaque centième année de siècle ne serait bissextile qu’à chaque 4e siècle. 

La petite période des 7 jours que nous nommons semaine s’est retrouvé dans l’Inde et dans l’Orient de l’Asie ; mais les grecs et les romains n’en ont connu l’usage. Il est remarquable que dans tout notre Occident les 7 jours de la semaine portent des noms de planètes et dans un ordre partout le même. Mais dans la haute Antiquité que j’invoque et dans les régions reculées qui en ont gardé le dépôt, les jours se comptent et les heures ont un nom. Mais Ces noms au nombre de 7 seulement étaient, ou sont, successivement répétés et toujours dans l’ordre suivant : la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter et Saturne. Il est visible que nos les jours ont retenu successivement le nom qui s’est trouvé correspondre dans la succession des heures, à chaque 25e heure, c’est-à-dire à la première de chaque jour.

L'asie orientale, a composé des cycles pour donner étendre et resserer le développement qu'elle voulait préter à la mesure du temps. Le cycle duodénaire multiplié par cinq a donné celui des 60 ans. Les noms d'années au nombre de 12 seulement, s'y trouvent répétés 5 fois, c'est par les noms, et non pas par des nombres qu'on désigne les années d'un cycle, et c'est encore par un des noms correspondants qu'on indique dans lesquelles celle des cinq périodes duodénaires du cycle de 60 ans, où doit être placé l'année qu'on détermine.

Cet usage est celui des tartares, de la Chine, du Japon et il s'est trouvé au Mexique. Il existe dans la galerie des antiques, une pierre appellée je crois le Zodiaque de [illisible] et qu'on peut rapporter au 2e siècle de l'ère chrétienne, on y voit les vestiges d'un double zodiaque, avec les figures consacrées parmi les grecs, et les romains, et celles que les tartares n'ont pas céssé d'admettre.

Les noms donnés aux constellations, aux mois, aux jours, aux heures, dans toutes l'antiquité ont exercé la plus grande importance influence sur les notions astrologiques. 

La fixation de la fête de Pâques depuis le Concile de Nicée a compliqué le calendrier

catholique romain, de quelques opérations ingénieux, le nombre d’or, ou la période de 19 ans trouvé par Méton à Athènes, a présenté la périodicité des rapports du Soleil et de la Lune qui reviennent dans le même ordre après 19 années. Le cycle solaire de 25 ans rétablit les jours et les quantièmes des mois, dans le même rapport aussi. Les lettres dominicales, c’est-à-dire les lettres appliquées pour des semaines, simplifient la recherche de jours’époque où doivent dans chaque mois, tomber les jours du dimanche.

Les missionnaires, dans le fond des forêts, correspondent avec la société chrétienne pour la célébration de leurs augustes mystères, au moyen d'un simple calcul.

4 novembre 1820 – 8ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt est revenu sur le rapport du temps vrai au temps moyen. Il a voulu nous expliquer ce que les calendriers marquent à cet égard avec exactitude. Mais ce qui ne saurait être compris sans quelques difficultés. Le jour solaire nous l’avons [illisible]. Une aiguille bien régulière aura achevé ou peut achever 2 fois, le tour du cadran des 12 heures qu’elle décrit. Plutôt ou plus tard, que le Soleil ne sera revenu au méridien. La différence du retour effectif du Soleil au méridien et de la conclusion du jour déterminé par les balancements invariables du pendule, est ce qu’on nomme équation du temps. Le jour mathématique si l’on peut s’exprimer ainsi est ce qu’on appelle le temps moyen, par opposition au temps vrai que l’ombre d’un gnomon, marque sur un cadran.

Ce temps moyen se compte sur l’équateur, car c’est à l’équateur qu’on le rapporte, abstraction faite de la route parcourue dans l’équateur l’écliptique par le Soleil. On rapportera sur les Toutes les observations astronomiques les déterminent, d’après les heures qu’indique le temps moyen, c’est-à-dire sur une montre

exactement réglée. Le temps moyen peut avancer ou retarder sur le temps vrai jusqu’à plus de 14 minutes. Mais le temps vrai et le temps moyen se rapportent quatre fois l’année, à la différence de quelques secondes. Et ce rapport sur plusieurs cadrans est marqué par une grande croix.

Les Zodiaques ont d’ailleurs fait l’objet de la séance. M. de Humboldt considère le Zodiaque comme un plan qui passerait à la fois par le centre du Soleil et par celui de la Terre en se prolongeant indéfiniment. Les constellations qui se trouvent rencontrent dans ce plan et par lequel le Soleil semble successivement entrer et passer, sont appelées signes du Zodiaque. La Lune aussi a ses maisons, ses nakshatrani, selon l’expression indienne. Quelques noms qu’ayant reçu les points du ciel auxquels nous rapportons la Lune, ainsi que le Soleil, c’est toujours à l’idée de maison ou d’hôtellerie qu’il a fallu les rapporter les associer. Nous avons déjà vu que l’éclat tempéré de la Lune avait permis de rapporter son passage dans le ciel à 27 ou 28 constellations et il parait que les noms de ces constellations, réduites à 12, c’est-à-dire au nombre de celles qui répondent aux pleines Lunes, ont peut être appliqués chez quelques peuples, aux jours mêmes du mois lunaire. Le nombre en a d’ailleurs été réduit à 12 en désignation des mois et on les a choisis a l’époque de chaque pleine Lune.

Il est remarquable que partout, les constellations ayant porté des noms d’animaux. On ne voit guère dans ceux qui appartiennent aux extrémités de l’Asie, que des noms d’animaux de chasse ; ou du moins indépend l’agriculture

L’allégorie n’a guère eu de symboles que dans le ciel de l’Asie occidentale. [illisible] Quatre signes principaux doivent fixer l’attention dans le ciel antique de l’Asie et surtout dans celui de l’Egypte. Ceux du Bélier et de la Balance pour les équinoxes, ceux du Cancer ou Ecrevisse et du Capricorne pour les solstices.

Le nom de Bélier a partout répondu à la solennité de la Pâques chez les hébreux, ensuite chez les chrétiens. Il Peut être appartient-il, convient-il encore à d’autres fêtes qui a d’ailleurs partout des rapports avec le printemps.

Le nom de Balance a prêté aux constellations ou en a disputé l’Antiquité. Il semble résulter pourtant des recherches les plus profondes, que la Balance remonte aux plus anciens souvenirs. La Vierge, l’Astrée, dont le signe précède le sien, a pour antique symbole un épi allongé. Ce symbole s’est retrouvé au Mexique et dans l’Inde. On a cru y reconnaitre une tige de maïs, mais cet épi est celui du [besha] ou millet que l’épi antique [illisible] cultivés surtout en Egypte.

Le Cancer et le Capricorne offrent fournissent

suggèrent plusieurs réflexions. L’écrevisse le Cancer placée au solstice d’été ne semble pas convenir pour indiquer le point le plus élevé ou puisse avancer le Soleil, puisque la marche de l’écrevisse est rétrograde ou du moins caractérisée généralement comme telle. Le Capricorne, ou le dauphin-gazelle, semble par la composition fantastique semblerait avoir au contraire un emblème mieux assorti, puisque c’est au sommet des montagnes que la gazelle cherche à s’élever toujours.

Si en effet on pouvait supposer que [illisible] les désignations des signes eussent rapporté jadis le Capricorne au solstice d’été, rien ne serait plus naturel que le sens des noms donnés, et à ces signes et à ceux qui le suivent, on y lirait l’inondation du Nil, ses conséquences suites, l’époque où les béliers donnent les  propagent essentiellement leur race en ces climats, les grands travaux de l’agriculture et enfin l’époque des moissons. Dans cette supposition, il nous faut concevoir une antiquité prodigieuse et antérieure au siècle même auquel la précession des équinoxes nous ferait rapporter, ainsi que nous l’avons vu, le Zodiaque de Tyndare [Denderah], une telle antiquité laisserait à l’histoire un abysse immense à combler. Aussi quelques savants ont conj ils conjecturé que la désignation avait bien pu être été connues, au contraire en opposition même aux signes où le Soleil se trouve par la proposition antique de la projection qui avait pu se trouver. Les constellations où

la projection fait entrer le Soleil entre [illisible] l’inde les déterminent sont presque absorbées par son éclat. Celles qui leurs sont opposées au contraire sont brillantes de toutes leurs clartés. [???] Elles pouvaient mieux frapper [illisible] pu frapper les regards être prises [illisible] les regards et se servir ainsi à montrer la place qu’occupait le Soleil, et dans cette hypothèse, elles auraient tenu lieu de signes où eussent été les signes elles-mêmes.

Le Capricorne, en reste cette figure fantastique dont j’ai déjà parlé, est prise partout pour un emblème, ou une expression du déluge qui a du faire chercher un asile au sommet des montagnes où quelque arche de salut avait pu conduire les hommes en navig les soutenant au-dessus des flots. Au Mexique, ce signe se rattache à celui d’un homme sauvé des flots par une faveur particulière.

Ainsi le Noé de la Genèse se réfléchit dans les traditions. Depuis la Grèce jusqu’au nouveau monde.

L’époque du zodiaque de Tyndare [Denderah] déterminée par la situation du Soleil dans les signes considérés comme nous, les calculs faisant aujourd’hui remonte environ à 2400 avant l’ère chrétienne. Et ce lointain moment de la précession des équinoxes s’accorde facilement avec les traditions historiques les plus répandues. M. Visconti dont le nom fait une puissante autorité a cru pourtant que le Zodiaque et celles qui lui ressemblent, avait été l’ouvrage de l’art et que l’astronomie n’avait point présidé l’ordre

de leur composition. On peut dire à l’appui de cette opinion que plusieurs époques astronomiques indiquées dans les monuments de l’Asie et de l’Inde surtout ont été démontrées fictives.

Quelque ait été le savoir de l'Egypte consacré dans l'Egypte, son année égyptienne n’a jamais admis les intercalations recueillis chez les autres peuples. Son année était appelée vague et les fêtes devaient successivement tomber à chacun de ces jours et en sanctifiant les instants. La période qui devait ramener l'époque l’année à son point de départ, appelée la période sothicale [sothiaque] devait comprendre un peu moins de 14 siècles ou près de 1460 ans.

7 novembre 1820 – 9ème séance de M. de Humboldt

Il a été question au commencement de la séance d’une navigation récente expédition anglaise qui parait avoir atteint le 114e degré de longitude en pénétrant par la baie d’Hudson de Baffin. On n’a pas encore d’idées distinctes sur le genre d’obstacle qui a prévenu le retour des voyageurs par le détroit de Béring. Ce n’est pas dans une latitude beaucoup plus élevée que 68 ou 69 degrés qu’il parait qu’on doive chercher ce passage encore problématique sans doute, mais dont la découverte pourrait considérer l’Amérique comme une grande ile et multiplierait changerait ou multiplierait surtout les relations commerciales du monde.

Nous sommes revenus sur les Zodiaques et d’abord nous avons parlé du lever héliaque ou achronique ou [illisible] des étoiles. On appelle lever héliaque celui dont l’instant se confond avec le coucher du Soleil et dont l’éclat est quelque temps absorbé dans celui des derniers feux du jour. Le lever achronique est celui qui fait surgir l’étoile ?

Les anciens, même les [illisible], ont souvent mentionné pourtant dans leurs écrits le lever ou le passage des astres. Ce genre d’indication suivit dans Virgile ou dans Columelle était plus nécessaire

devait être plus nécessaire qu’il ne le serait de nos jours, dans un temps où le calendrier trop peu fixe à cause de l’incertitude des intercalations et sans doute peu répandu, ne parait pas suffire aux besoins de l’agriculture.

Cependant, il n’est pas permis de considérer d’un tel usage que les anciens et surtout les [illisible] fussent des observateurs anciens savants. La précession des équinoxes ne [illisible] pas être suffisamment remarquées par eux n’entrait pas dans leurs citations. Ils exploraient de mémoire les phénomènes célestes et ils ont supposé le ciel dans une situation où de leur temps, il n’était déjà plus. Le poème grec d’Aratos , traduit par Ciceron , décrit un ciel des âges antérieurs.

Le lever héliaque de Sirius fut longtemps en Egypte le signe révéré de l’inondation fécondante. Il ne peut plus s’y rapporter dans le Zodiaque de Tyndare [Denderah], la Balance se trouve partagée entre les signes des équinoxes mais la Vierge ou l’Astrée, a toujours figuré l’équité dans les cieux quelquefois presque confondue avec Cérès, où l’abondance et l’heureux symbole de l’épi.

L’Osiris de l’Egypte, l’Adonis de Phénicie ont pu figurer le Soleil loin durant ses longues heures d’absence à l’époque du Solstice d’hiver fait à son retour triomphant, quant il se relève dans les cieux. L’érudition et le système ont à la fois eu tour à tour épuisé ce vaste sujet. [illisible] L’époque [illisible] des solennités de Noel a même choisi pour s’accorder [illisible] calcul [illisible] une époque universelle

avec l’époque de toutes les fêtes, des solstices. On pourait opposer des doutes à cette plausible conjecture, on pourait en présenter quelques d’autres susceptibles aussi des longues discussions. Mais elles ne sont pas du sujet.

Le nombre de 12 consacré dans les calculs et dans les Les figures symboliques et celles des animaux destinés à représenter les astres, les constellations et les signes ont pu contribuer à la déification des emblèmes. On a trouvé au Mexique même des autels votifs dont la dédicace était faite et consignée au calendrier, l’animal dont le nom répondait à un jour de naissance ou de toute autre circonstance particulière et mémorable.

[illisible] de La superstition en Egypte n’a point connu [illisible] de bornes en ce genre.

Il est certain, nous l’avons vu, que les mêmes noms diversement distribués avaient passé des signes aux années, aux mois et chez quelques peuplades, aux jours mêmes. Le nombre de 12 presque partout a semblé attaché aux nombres propre aux divisions, ou aux computations du temps. Peut-être avait-il été indiqué par le nombre de révolutions solaires que la planète de Jupiter emploie à compléter la sienne. Ce nombre de 12 quoiqu’il en soit, a été combiné le plus généralement avec celui des 5 qui répond à celui des doigts d’une main. Cette combinaison simple a donné le cycle de 60 ans le plus universellement suivi, surtout chez les tartares ainsi que chez les chinois et dans l'Inde. Ces cycles [illisible] nous expliquent [illisible] d’années, dont le prophète Daniel [illisible] à Babylone.

Le cycle mexicain n’est pas de 60 ans mais de 42 années seulement. Ce nombre de 42 divisible par 13 répond à un cycle de lunaisons. Il établit un calendrier et sous ce rapport il est digne d’attention surtout digne d’une sérieuse étude.

L’Asie orientale, a conçu un nombre de cataclysmes qui auraient déjà trois plus d’une fois renouvelé la face du monde.

[illisible]

La tradition ou si on le préfère l’allégorie chez les hindous nous place supposément aux malheurs dans le 4e age du monde. Et les notions précédentes corroborent cette notion. Les Mexicains comptaient quatre âges écoulés et croyait vivre dans le 5e. Les tibétains aussi gardent cette opinion. Les quatre âges mexicains selon des peintures symboliques dont l’Europe a recueilli les débris portent les noms des quatre éléments qui les détruisirent tour à tour. La Terre par ses secousses, le feu par un embrasement, l’air par des ouragans et des tempêtes, le feu par les [illisible] l’eau par un déluge, dont rien n’a pu encore affaiblir l’impression terrible partout on voit Noé sauver avec le secours de son arche. Et généralement une race survit à la destruction de celles qui [illisible] le globe [???] détruit aussi le monde à notre age.

Du moins dans leur surface et leur fragmentation La chute supposée d’un aérolithe flamboyant sur la pyramide de Cholula, dont il prévient l’achèvement caractérise l’âge des tempêtes, c’est à dire celui que la [illisible] les notions de Babel, s’unissent à cette idée.

Quoiqu’il en soit, le calcul des cycles ainsi que tous les calculs que peut tenter le génie des hommes ont besoin d’expressions dont l’intelligence à son tour, a besoin de conventions ou de bases fondamentales. L’élément de tous les calculs, a paru se rapporter dans les idées

premières, au nombre des doigts de la main séparément ou pris ensemble. Ainsi le groupe de 10 parait avoir concentré les calculs dans la plus grande partie de l’Asie. On a eu en Egypte des signes absolus pour ce nombre, pour cinq qui les divise, pour son carré cent, pour son cube mille. Les tartares et d’après eux sans doute les Mexicains et plusieurs nations de l’Amérique ont joint le compte des doigts des pieds à celui des doigts des mains. Peut-être même ont-ils commencé par les pieds car pied un, pied deux, signifie encore onze et douze dans plusieurs parties de ce vaste continent. Le groupe de vingt, quoiqu’il en soit son carré 400, son cube 8000 sont les divisions principales de ce genre de numération. Les basques et quelques tribus encore comme enclavées dans notre Europe moderne, gardant quelques vestiges de ces antiques systèmes et peut être notre quatre-vingts qui semble une exception à notre numération décimale en est-il jadis dérivé. Au Mexique, une plume, refermant jusqu’à 20 grains d’or, est l’expression de ce nombre fondamental multiplié par lui-même. C’est-à-dire son carré ou 400. Deux plumes rapprochés font 400. [illisible] La campagne et même quelques marchands, ont encore quelques fois recours à ce qu'on appelle [illisible].

Les quipus, ou nœuds pratiqués sur des cordelettes ont en Asie la plus haute origine. Il fallait en fait plusieurs cordelettes pour établir des points de reconnaissance. L’une devait porter les nœuds des unités, l’autre celle des groupes invariables d’unités, comme les dixièmes et successivement. Les quipus, ont été en usage à la Chine. On les retrouve dans l’Amérique et surtout au Pérou. Une machine à calculs en usage à la Chine et une dont on se fut quelques fois en Russie, ont été composées sur ces éléments simples. Ce sont des fils fixés mais chargés de grains mobiles. [illisible] [illisible].

Les Chinois peu à peu, ont conçu une manière d’exprimer la numération par des caractères écrits. L’unité parmi eux s’exprime avec des lignes horizontales et l’espèce de ligature qui quelquefois les réunis peut encore faire reconnaitre la cordelette qui réunissait tous les nœuds.

Les rectangles décimaux que je ne [illisible] à la dixième, [illisible] lignes unitaires [illisible], longueur, au cube, au carré [illisible]. Au dessus de chacun des rectangles, parait indiquer le nombre de fois que chaque rectangle doit être compté. Ces exposants si fort en usage dans les formules de notre algèbre ont dû suffire bientôt à exprimer toute la valeur indiquée par le rectangle qu’ils couronnaient. Il a suffi de les mettre tracer dans chacune des cases respectives. Ainsi trois lignes unitaires par exemple [illisible] dans la place du rectangle des milles doivent nous expriment trois milles brin. On retiendra ce résultat dans quelque direction droite ou horizontale que l’on doit tourner en lignes.

Le chiffre des romains marque les unités en trois lignes perpendiculaires. C'est l’effet naturel du renversement de la ligne chinoise [illisible]. Avant que l’usage des calculs devint familier aux romains, c’était je crois à chaque lustre, si ce n’était même chaque année que le consul enfonçait avec grand appareil, un clou dans le mur du Capitole.

La pierre découverte à Rosette et maintenant interprétée, a fait connaitre les signes absolus de divers groupes d’unités et le signe des unités même gravé comme un petit rectangle. Les cinq parois marquées

par une étoile. Le 10 par une sorte de fer à cheval. Le cent ressemble à un 9. Le mille est comme une épée debout sur sa garde ou bien une croix renversée avec une feuille de lotus a son extrémité. Tous amènent que ces caractères doivent se lire de droite à gauche. Chaque groupe se répète jusqu’à ce qu’il atteigne l’expression absolue du groupe suivant.

Le chiffre indien reçu et transmis par les arabes a sur toutes les numérations l’avantage de donner un signe absolu à chaque composition d’unités. Le zéro est l’absence ou les défauts de chiffre. Et l’expression de la dizaine n’est souvent qu’un point dans ce système. C’est un vuide [vide] qui tient lieu de complément absolu.

On peut croire que des figures de lettres, tirées de quelque alphabet de la plus haute antiquité serve de type aux figures des chiffres indiens. Les recherches profondes, les divinations de M. Silvestre de Sacy en ce genre en ont donné la preuve. L’alphabet zend [avestique], l’alphabet phénicien et celui que les samaritains ont gardé dans leur pentatonique ont éclairci cette vérité. Peut-être il est digne de remarquer que l’imparfaite arithmétique des Grecs a pris ainsi pour expression les lettres de l’alphabet consacré à leur langue et les a diversement compliqués.

Après cette importante et curieuse digression, M. de Humboldt est revenu aux planètes. Il nous a rappelé cet intéressant aperçu, cherché longtemps et pressenti par Kepler, du rapport harmonique des sphères. Il suppose dans le rapport des distances des planètes, la même proportion qu’entre les longueurs des cordes qui donnent la progression des sons. Et ce grand résultat a été confirmé par la découverte récente des petites planètes.

Le nombre des satellites propres à chaque planète, parait suivre un rapport de distance au Soleil, mais rien n’est encore achevé, dans les recherches de ce genre. Nous savons que Jupiter a 4 satellites, Saturne 7. On en connait déjà 6 autour d’Uranus.

Vénus observée avec soin montre des phases remarquables et cette circonstance aurait seule confirmé le système de Copernic. Si la Terre se trouvait au centre, il n’y aurait point de phases relativement à elle.

Vénus parait avoir des montagnes très élevées et plus hautes que celles de la Lune qui surpassent si fort nos conditions.

La région montueuse de la Lune parait être surtout sa région australe. On juge de l’élévation de ses montagnes en observant le croissant. Les sommités éclairées de leurs pics semblent comme des points brillants détachés des contours de la sphère lunaire. Nous ne voyons qu’une face de la Lune parce que sa révolution sur elle-même répond à celle qu’elle fait autour de nous. Quelques influences exercées par le cours des autres planètes donnent bien seulement à quelques balancements que nous appelons librations et dont la périodicité ainsi que la portée sont connues. Ce ne sont que des oscillations. Par elle se découvrent à nos regards qu’une étroite portion du disque de la Lune. Nous avons déjà démontré que la Lune n’avait point d’atmosphère. La justesse des occultations en est une des plus fortes preuves. A peine serait-il permis de supposer sur la Lune quelques vapeurs légères produites dans ses cavités.

22 novembre 1820 – 10ème séance de M. de Humboldt

Les anciens ont généralement considéré l’ordre apparent du ciel comme le seul qui fut vrai. Cependant l’école de Pythagore conçut des hypothèses plus hardies. Cet institut fondé à Crotone avait été enrichi par son chef des connaissances ou vagues, ou positives qu’il avait tiré de l’Egypte, contrée mystérieuse et savante laquelle la sagesse de l’Inde même n’était pas restée étrangère.

Philolaos , disciple de Pythagore enseigne que l’on pouvait considérer croire le Soleil comme immobile entre les mondes, roulant dans les espaces autour de lui. Ce système qui ne fut point alors approfondi faute de connaissances intermédiaires n’était pas au reste, celui de l’Egypte. Et plus tard, Ptolémée attribue l’espèce de choix que Platon en avait fait, sur la fin de sa carrière à l’infinité de l’affaiblissement de son esprit.

En effet, Aristote lui-même qui porta la lumière surtout des parties du domaine de l’esprit humain ne put, sur ce sujet, se dégager des opinions reçues et presque consacrées à Athènes. Il voulut les expliquer

mieux en supposant des cieux ou des globes de cristal qui gardassent quelque transparence. M. de Humboldt racontait qu’admis à Rome, il y a plusieurs années, a une audience du Pape, le pontife lui parla des aérolithes qui venaient de fixer l’attention du monde savant. Il demanda si ces pierres détachées de quelque globe usé de vétusté n’étaient pas, en effet, de cristal ? Cette question de la part du Pape, ne pouvait être assurément qu’une preuve d’érudition.

Le système égyptien, celui qu’on trouve dans Ptolémée, ne pouvait se passer d’épicycles, c’est-à-dire de la supposition de quelques cycles, cercles ou orbites imaginaires dans lesquels les planètes supérieures, c’est-à-dire les planètes plus loin du Soleil que la Terre, auraient été forcées de se mouvoir. Les planètes inférieures, c’est-à-dire intermédiaires entre le Soleil et nous, savoir Mercure et Vénus étaient seulement considérées comme satellites du Soleil. Les épicycles étaient indispensables pour déterminer le cours des autres planètes dès qu’on fixait la Terre au centre. Les mouvements apparents tel que le spectacle

des corps célestes les présentent en donne effectivement l’idée. Car le Soleil centre de leurs orbites semble décrire son cours, autour de notre globe, mais le mouvement des planètes dans leurs orbites est très vague diffèrent dans sa rapidité. Et comme il arrive à des coursiers qui fournissent a des distances inégales une carrière circulaire, les unes semblent rétrograder tandis que les autres avancent. Cet effet qui s’explique si bien quand on met le Soleil au centre et que l’on fait courir rouler la Terre concurremment avec toutes les planètes, exige dans le système contraire que l’on donne à chaque planète un centre de révolution, puisqu’à coup sûr, la Terre n’est pas le centre et le système de Ptolémée n’admet pas que ce soit le Soleil, hors pour les planètes inférieures.

Cicéron avait consigné dans un ouvrage dont on a les fragments, les opinions philolaïques [philologiques] ou pythagoriciennes relatives au système du monde. Copernic né allemande mais professeur à Rome vers 1505 sentit l’infusion du monde l’impulsion exprimée donnée à toutes les âmes, à l’époque de la Renaissance de tous les arts et de la découverte prodigieuse d’un monde nouveau. Il

médita, le monument du génie des philosophes et de celui du divin Platon que Cicéron lui, découvrait et y rattachant les connaissances acquises pendant près de 20 siècles, il en composa son système qu’il déduit depuis Thorn, où il s’était retiré au Pape Paul III . Mais seulement comme une hypothèse, et il mourut peu de mois après, c’est-à-dire en 1540.

Nous avons vu comment l’application des lunettes, à l’étude de l’astronomie montra à Galilée les satellites de Jupiter [illisible] et aussi les phases de Vénus qui ne lui laissèrent plus aucun doute sur les grands loin de l’Univers. On a peine à comprendre de quelle [illisible] comment une odieuse persécution put devenir sa récompense. Et c’est au milieu de son triomphe, un grave sujet d’humiliation pour l’esprit humain.

Le système de Ticho Brahé , à peu près le même que celui de Ptolémée , fut peut-être tombé dans un oubli complexe, dans les belles observations, et les travaux précieux de l’observation d’Uraniborg.

Le double mouvement de la Terre, celui de la rotation, celui de la translation ont été depuis Copernic et [illisible] depuis Galilée, [illisible] démontrés à l’évidence

par quelques expériences d’un ordre supérieur. [illisible]

Richer , l’un des savants envoyés à Cayenne sous le règne de Louis XIV, y reconnu les ralentissements du pendule causé par le gonflement de la Terre sous l’équateur. Effet de sa rapide rotation, le rayon du globe terrestre étant [dans] plus allongé pour toute la zone équinoxiale, la force centripète, celle qui exerce sur tout le globe l’attraction du centre, doit se faire plus faiblement sentir. Ces aperçus confirmés au sommet de quelques hautes montagnes a donné le secret subit, d’un enchainement de lois ou de vérités.

Mais si la Terre éprouva un mouvement de translation rotation, l’oiseau échappé à son nid pourrait-il jamais le rejoindre ? Il a suffi d’un raisonnement pour détruire ce genre d’argument car l’atmosphère enveloppe le globe et ne s’en sépare point dans l’espace. L’oiseau s’y trouve comme se trouverait une mouche dans un carrosse en mouvement. Elle avance avec le carrosse, elle y est emportée et ne vole point après lui.

Toutefois et même dans ce fluide sphérique qui assujetti aux lois du globe aride, une expérience récente a démontré le mouvement réel de translation rotation.

On ne doute pas sait que plus une courbe, à parcourir dans un temps donné, a détendu, plus le mouvement doit être rapide. Ainsi même dans l’atmosphère, une courbe sensiblement plus élevée que celles de la Terre proprement dite, supposerait une plus grande vitesse. Si donc, d’une élévation calculée, un corps détaché subtilement tombe à la surface de la Terre, il doit se trouver avancé de quelque quantité partie de mesure sur la ligne verticale apparente de la chute. Cette partie de mesure sera d’autant plus considérable que l’élévation aura été plus grande et la déviation se fera vers l’Orient car c’est d’Occident en Orient que la Terre tourne sur elle-même, pour rencontrer le Soleil et le voir avancer dans un sens opposé.

Le phénomène de l’aberration des étoiles prouve le mouvement de translation. Ce phénomène d’une observation délicate fut reconnu par Picard. Bradley le 1er en fit l’application.

Il consiste en ce que chaque étoile semble tourner autour d’un cercle particulier et rayonner ainsi autour d’une petite couronne. Dans le rayon a 20 secondes et le diamètre total 40. La vue nous affecte simple ne saurait les laisser distinguer et les anciens l’ont ignoré.

Ce phénomène au reste n’est qu’une

illusion, mais cette illusion dérive d’un grand fait. La Terre roulant dans son orbite, s’avance directement vers l’astre. En apparence alors, il s’abaisse vers elle mais aux retours de la Terre dans son orbite, l’astre aura paru se relever et c’est ainsi que dans l’intervalle annuel d’une révolution de la Terre, l’astre aura paru en décrire une, parce que l’œil l’aura tour à tour rapporté à un point différent du ciel. Résultat qui ne pourrait exister se produire sans la translation de la Terre.

Je ne reviendrais pas sur les tâches du Soleil et sur leur découverte. D’abord on les prit pour des astres et l’on cru même que Mercure avait été stationnaire plusieurs jours sur le disque du Soleil.

Je ne répéterais pas non plus ce que nous avons déjà vu sur le rapport harmonique donné par la distance respective des planètes. Les vibrations des cordes ébranlées, sont soumises à des lois constantes et on rend en quelque sorte, les effets du son, visibles, au moyen de grains de sable ou de papiers légers, posés selon sa longueur sur le corps émis en vibration.

Je viendrais de suite aux planètes.

Mercure se découvre et se reconnait rarement à son passage sur le disque du Soleil. Lalande pourtant a donné d’assez bonnes tables de Mercure.

Vénus passe sur le disque du Soleil a des intervalles donnés mais inégaux. Deux passages se suivent et huit ou neuf années et plus de 60 ans s’écoulent avant le 3e. Le passage de Vénus pourtant observé soigneusement de tous les points de la Terre, la fin du siècle dernier, a servi à déterminer de la façon la plus exacte la distance de la Terre au Soleil. On conçoit que de divers points, la mesure et le rapport des cordes parcourues par Vénus sur le disque du Soleil ont pu faire mesurer mieux que la parallaxe de Vénus, ou du moins plus exactement la distance de la Terre à Vénus. Un calcul déterminé par une règle de proportion achève formule facile donne ensuite la distance de Vénus au Soleil. Or comme le passage n’a lieu pour nous que dans un état de conjonction parfaite du Soleil, de Vénus et de la Terre, il suffit d’une simple addition pour fixer la distance de la Terre au Soleil au moment de l’observation.

24 novembre 1820 – 11ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt revenant sur l’importance du passage de Venus et des opérations auxquelles il avait donné lieu, a cité le dévouement scientifique de l’abbé Chappe qui, après avoir été observé le premier passage à Tobolsk, alla mesurer le 2e en Californie. [???] oublia son état de Malade, il oublia tout ses maux pour compléter son importante observation, il était mort le lendemain.

La Lune, satellite de la Terre, devait après Venus, fixer notre attention. Quelques astronomes avaient cru que Vénus avait un satellite, mais il a été reconnu que tout, à cet égard, avait résulté pour eux d’une illusion d’optique.

Quelques peuples de l’Arcadie se sont crus dans l’ancienne Grèce d’une origine antérieure à la Lune. On a généralement interprété cette traduction d’une sorte de culte rendu à la Lune. Elle peut d’ailleurs prêter à toute espèce d’allégorie ou de système. Les romains ainsi que plusieurs peuples d’Asie, ont honoré le dieu Lunus en même temps que la déesse qui présidait a l’astre des nuits.

La Lune comme planète, mérite ici notre attention. Je ne répèterais pas ce que nous avons déjà vu sur ses deux

hémisphères, boréal, et méridional dont l’un des deux comme par analogie avec la distribution du globe terrestre, semble beaucoup plus chargé de montagne et de pics élevés. Ulloa observant avec longueur, une éclipse de Soleil, fut frappé de voir une flamme briller sur le disque même de la Lune, et comme si le disque globe lunaire avait été percé d’un trou. Cette place du disque fut marquée dans la géographie de la Lune, sous le nom du trou d’Ulloa. On a cru depuis que cette flamme avait pu jaillir d’un volcan. Mais la question n’est pas totalement résolue quoique l’hypothèse du trou n’y ait plus encore part.

La lumière cendrée qui permet de dessiner la courbure entière du disque lunaire a la naissance du croissant est un reflet de la Terre. [Pierre] Bouguer a cru même que quand la partie de la Terre qui était reflétée répondait aux immenses savanes de l’Amérique méridionale, la partie cendrée était verte.

On a observé qu’au moment d’une éclipse totale de Lune, une sorte d’auréole rougeâtre et faisant distinguer la place. C’est un reflet de l’atmosphère terrestre.

On a remarqué de quelques lieux

des Alpes, au milieu de la dernière éclipse de Soleil, que des jets lumineux illuminent des bords du disque du Soleil, et même se rejettent sur le disque. L’observation n’a pas été faite à Paris, mais elle n’est pourtant pas absolument nouvelle. On a cru les phénomènes produit par la réflexion de quelques glaçons légers voguant dans les hauteurs de l’atmosphère.

Mars a fait remarquer depuis peu, sur son disque, des bandes du genre de celles de Jupiter. Ces nuages ou bandes, paraissent autant de coupures dans l’atmosphère de ces planètes et l’analogie peut encore y trouver un titre nouveau titre.

Et ainsi, Maintenant, 30 corps planétaires sont connus et plus de la moitié neuf ou moins dans ce nombre, ont été découverts dans ces dernières années. Mais le grossissement des globes, en proportion de leur éloignement échappe à l’analogie. Les 4 nouvelles planètes situées entre Mars et Jupiter sont très petites, et Uranus aux confins de notre Univers, est aussi moins considérable dans ses dimensions que Saturne et que Jupiter.

La première des petites planètes, Cérès, fut découverte par Fiazzi à Palerme le premier jour du 19e siècle. Pallas apparut en Allemagne à M. Olbers , la 3° fut vue par Harding et M. Olbers encore

reconnu la 4°. Cet astronome supposant que ces petits globes étaient peut-être les fragments ou les scories d’une grande planète, avait deviné le lieu du ciel où il convenait de les chercher et la découverte d’Harding, ainsi que la dernière qu’il a faite, ont confirmé sur ce point les conjectures notions de M. Olbers .

Ces petites planètes paraissent peu régulières dans leur forme, peut être faute d’une rotation assez rapide. Elles sont les plus souvent voilées de nébulosités, elles paraissent excentriques et leurs orbites se coupent de manière à permettre de supposer que des chocs entre elles ne sont pas impossibles. Ainsi que les comètes, elles sortent du Zodiaque mais cependant elles tournent dans une orbite à celui des comètes la même direction que tous les astres, et les comètes au contraire marchent dans toutes les directions.

La découverte faite par Galilée des satellites de Jupiter au nombre de quatre a servi, comme nous l’avons vu, à donner la mesure du temps, donc un rayon de lumière avait besoin pour passer traverser une partie déterminée de l’espace. On a, nous l’avons dit, observé le moment où l’un des satellites disparut dans le cône d’ombre de Jupiter. On a renouvelé la même observation,

lorsque la Terre s’est retrouvé à l’autre extrémité du diamètre de son orbite, et le phénomène ayant paru tarder de 16 minutes 26 secondes, on a pu en conclure qu’il fallait ce temps à la lumière pour traverser l’orbite de la Terre. Et comme le Soleil en est le centre, 8 minutes 13 secondes doivent suffire à ses rayons pour nous atteindre.

Dans [illisible] L’observation des éclipses du 1er satellite de Jupiter a servi à fixer exactement les longitudes toujours et d’après le principe que 15 degrés vers l’ouest doivent donner une heure de retard dans l’apparition de tous les phénomènes célestes. Mais l’observation du satellite, difficile à obtenir avec une précision, est surtout impossible à saisir exactement en mer. On y suppléé par les occultations des étoiles en supposant toujours la plus grande perfection de la montre, ou garde temps, qu’il faut bien consulter. On s’est occupé depuis peu d’observer l’instant où le satellite entre sur le disque même de la planète, et on a remarqué, et même calculé sur le disque l’ombre et la projection de l’ombre du satellite.

Saturne est entouré d’un anneau qui cesse d’être visible lorsqu’il se trouve obliquement dans le plan du globe de la planète. Cet anneau doit être placé dans une direction plan oblique pour devenir apparent dans nos télescopes. Il parait [illisible] semble composé d’une guirlande de Lunes. Toutefois, la nature de cet anneau est demeurée problématique. Pour ce des astres dans un état de matière ou

de fusion lumineuse, est-ce une matière, un fluide lumineux dissous ou résolu, j’allais dire cristallisé en lunes autour de la planète Saturne ?

On a cru trouver quelques analogies entre ce fluide et la lumière dite zodiacale, qui se reconnait, en automne et au printemps au moment du lever et du coucher du Soleil. Cette lueur dont la forme pyramidale est constante, ne parait que dans le Zodiaque et nous entoure sans doute peut-être la Terre comme une écharpe. Et peut-être elle peut tout à coup, agglomérer ses molécules.

Uranus fut reconnu en 1781 par le célèbre Herschel. On recherche alors en d’ancien catalogues si par l’effet de quelques méprises, cet astre ne se rencontrait pas, sous la désignation de quelque étoile, qu’on ne retrouvait plus. Le catalogue de [John] Flamstead pour 1735 et un catalogue antérieur ont fournit en effet tous les éléments des tous les calculs relatifs à la découverte nouvelle cette planète et ils ont permis d’en tracer les tout le cours et même l’histoire.

Uranus a six satellites, dont 2 surtout, sont clairement apparents.

3 décembre 1820 – 12ème séance de M. de Humboldt

La 12e séance de M. de Humboldt a été consacrée à l’examen de plusieurs objets intéressants. Le premier a été celui d'une des pierres tombées à Laigle, il y a peu d’années. Deux métaux magnétiques s’y trouvent essentiellement combiné avec d’autres matières et la dureté de ces pierres est excessive. Ces métaux sont le fer et le nickel.

Ces pierres ont été connus dans toute l’Antiquité, et ont été le plus souvent un objet de vénération. La pierre noire de la Mecque, enfermée dans la Kaaba est sans doute un aérolithe. Celle de Pessinonte appelée la mère des dieux, et apportée solennellement à Rome, était sans doute, de même nature. Au 16e siècle, il tomba de ces pierres a [illisible] en Hongrie et pendant les temps d’une procession, il en est tombé en Alsace. On attribue à la même origine ces masses prodigieuses, où le fer se trouve dans une proportion étrangère aux autres combinaisons connues, que Pallas a [illisible] dont l'une a été découvertes par [Peter Simon] Pallas en Sibérie. Un Espagnol dont le nom m’échappe en trouva une semblable au Paraguay. M. de Humboldt en a reconnu une au Mexique.

Le phénomène dont Laigle a été le théâtre, il n’y a que peu d’années, a été recherché avec soin. Le temps était serein jusqu’au moment où le nuage chargé de ces fragments redoutables s’est élevé. Plusieurs pierres ont été trouvées à de grandes distances respectives et elles étaient brulantes quand on les a touchées.

Le spath d’Islande est doué d’une propriété infiniment intéressante dans [illisible] l’usage des lunettes, auxquels on le fait servir. Il double les objets, et éloigne d’autant plus les images qu’on le rapproche de l’œil. Mais quand on l’en éloigne, les images se confondent et passent l’une sur l’autre.

Pour n’indiquer ici qu’une seule application, je ferais observer comment on peut en mer, juger par ce moyen, comment on peut si un vaisseau avance ou s’éloigne relativement à celui d’où se fait l’observation. On laisse le cristal immobile. Si les deux images s’écartent, le vaisseau avance nécessairement. Si elles se recouvrent, il s’éloigne.

On a dans les observatoires, des instruments solidement fixés. L’une des Juger du temps et de l’espace ou de

l’angle formé par les objets observés, c’est tout le problème de la la base de l’astronomie. Un cercle dit mural, parce qu’il est solidement fixé appuyé contre un mur est un des instruments les plus nécessaires. La lunette qu’on y adapte est disposée de manière à ce que ses diverses inclinaisons se marquent en degrés par le cercle. On vérifie la position de ce cercle, on établit celle de tous les autres au moyen d’un fil à plomb ou d’un niveau à bulle d’air.

Le cercle répétiteur de Borda suppose deux lunettes mobiles autour du centre des fixités et dont les directions diverses mais instantanées se vérifient l’une par l’autre.

Le plus curieux peut être de tous les instruments astronomiques c’est le miroir de réflexion. Au moyen de cette admirable invention [illisible] on fait avancer dans un miroir qui roule sur un cercle l’image d’un astre vers celui que la lunette avait d’abord fixé. Il est clair que le nombre de degrés marqués sur le cercle par le cours du miroir mesure l’angle formé par les deux astres. La latitude d’un astre est ce qu’on nomme sa hauteur. La longitude est ce qu’on nomme son ascension droite. C’est à leur passage au méridien que l’on observe les astres avec le plus de précision.

Le perfectionnement des instruments est devenu tel que l’on a pu réduire aux moindres dimensions ceux qui du

temps de La Condamine et de Maupertuis offraient dans leur transport et dans leur manipulation, de pénibles difficultés tant les instruments que je. M. de Humboldt a porté en des petites boites, au sommet des cordillères, les instruments de ses observations. Je les ai vu tous, sur une table très petite et avec un grand intérêt.

Un horizon artificiel est souvent nécessaire pour mesurer les angles quand des obstacles matériels privent d’un horizon véritable. Un verre parfaitement plan et horizontal en tient lieu, et même quelquefois on répend on y suppléé en versant du mercure. Mais alors l’angle qu’on mesure de l’objet à cet horizon, doit être doublé dans le calcul, car l’horizon artificiel est superposé au véritable jusqu’où le rayon eux du plonger et cet angle appelé d’incidence est égal à celui de réflexion qu’on peut ainsi compter deux fois.

Les garde-temps, ou montres marines sont construits avec le soin le plus particulier. On adapte l’une à l’autre des petites plaques de métaux différents, comme l’argent et le platine, afin de composer les effets de leur dilatation selon les éléments et de les réduire à une sorte de courbure qui maintient l’égalité des mouvements. Ces montres pour la mer sont souvent toujours suspendues pour disposer diverses boites où elles [illisible] garder l’équilibre, en dépit des secousses que le vaisseau peut souffrir.

roche primitive = granit – schiste micacé, schiste argileux ou ardoise, calcaire salin ou [illisible]

roche de transition = schiste de transition avec empreintes. Syénite (Syène) ; porphyre calcaire noir ou marbre de transition.

roche secondaire = grès avec houilles – gypse pierre calcaire blanche ou bigarrée, marbre blanc avec coquilles poissons pétrifiés toujours marins [illisible]

roche volcanique = porphyres de Syène. Anciennes roches volcaniques. Trachites, Nouveaux volcans, laves et basaltes.

Obélisques de Syénite amphibole les distingue basalte des anciens.

Eléphants jouais dans les inverses.

Egypte calcaire. Pyramide de [illisible] points en rocher

Thèbe grès – Statue de Memnon

Syène granit

Méroé [illisible].

Graphite diffuse de la syénite plus anciennes par l’emphibole.

Feldsparth rouge argileuse (porcelaine) [illisible] – Quartz – Lits séparés – Cristal coloré

Grès – charbon de Terre

monocotylédones –

Volcan plus [illisible]

[illisible] des montagnes de transition

Basalte amphibole – basalte

1er volcans – Trachyte – Roche dans le Puy de Dôme [illisible] sans laves- [illisible] réguliers – Obsidiennes – Miroirs

[illisible] dans les animaux

Métaux rares

fer – manganèse

[illisible] - Monte Movo 14e siècle

Alluvions

Pachydermes sans poids - Mastodonte plus grands nord sur le plus haut des Andes – Lacs de Mexico, du Canal de l’Ourcq – Question des espèces – poils, Palmier alpins enduits de cire 6000 pieds, 150 pieds

Mastodonte Ohio, éléphants Arno – Franconie ours polaire, lions, point d’éléphants

Irlande tourbières – Cerfs

Petits os Gibraltar, singes d’Afriques – Filons – Hommes antropolithes, Saxe – Gypse se dépose, terrain abondant - Terre de rapport – En alluvions

Aliments des pachydermes

Mont blanc roches primitives non Chimborazo

Roche de transition, coraux – Madrepore coquilles orto ceratiques

Porphyres – Mêmes histoires que le granit, pâte rouge, cristaux empâtés – grès grains agglutinés

Syénite amphibole

+ Basalte antique

Rouge

Coquille

Poissons

Eléphants

Montagnes secondaires couches non inclinées

Lits d’espèces par familles bandes de 40 à 60 pouces

Gypse se subdivise

+ Paris - Craie, calcaire cérite, calcaire gypse

+ Grès – Seine, Loire, Saint Germain

Crocodile 50 pieds de long

Angleterre, calcaire

Point un rhinocéros, Cuvier

Rimini – Cornes d’Ammon mais microscopique, 3 4 5 pieds

Pérou, coquille dans laquelle il n’entre pas

Spirala – Cornes d’Ammon – Mollusques

Poissons pétrifiés, loin recourbés, près coucher, métaux près des corps organisés

Fougères, arbres, palmiers, bambousiers

9 décembre 1820 – 13ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a voulu dans cette séance établir de plus en plus les rapports dont la science et l’observation composent la philosophie de la nature. Et qu’il s’est proposé surtout de nous faire connaitre.

La distance des corps célestes planètes au Soleil peut aider que à nous faire comprendre le diamètre de la nébuleuse qui compose fait notre Univers. Les planètes quoiqu’elles aient elles-mêmes des lunes, sont en effet autant de lunes pour notre Soleil. Mais les distances respectives de tant de corps célestes ne sont pas des proportions apparentes. Ainsi la distance de la Terre à la Lune de 80 milles lieues n’est guère plus que le voyage du tour du globe, pris huit, ou neuf fois. La distance du Soleil se calcule par millions de lieues. Aussi ce grand astre a-t-il 100 fois le diamètre de la Terre, de sorte que la Terre avec la Lune pourraient rouler dans le globe même du Soleil sans que leurs orbites eussent à se rétrécir.

Les règnes divers de la nature offrent aussi ses extrêmes des grandeurs. Il y a loin de la fleur imperceptible d’une mousse, à cette fleur découverte dans l’Ile de Java à laquelle on prête trois pieds de diamètre et dont le

calice contiendrait un enfant. Il y a loin des animaux infusoires et de tous les êtres doués de vie que le microscope découvre, aux baleines et a tous les colosses que le [illisible] monde organique nous présente.

Les corps célestes diffèrent en densité. On a pu apprécier ces différences respectives en combinant leurs masses diverses et les effets divers de leurs pressions. Aussi M. de Laplace prouve par ses calculs que la pression densité des planètes qui parcourent l’espace est plus forte que celle de la Terre, quoique les mêmes calculs démontrent que la densité des couches terrestres, doit toujours être plus forte vers le centre de la Terre qu'elle ne le parait à la surface. Celle du globe lunaire doit être très intense, et si les aérolithes en sont lancées, elles en donnent une preuve de plus. Leur dureté relative est grande. Mais toutefois les éléments qui les composent, malgré leur combinaison propre, sont les mêmes que ceux que nous rencontrons sur la Terre. Les deux métaux qui y dominent, le fer et le nickel, ont d’ailleurs même la propriété magnétique dont notre globe parait lui-même tout imprégné.

Les comètes sont surement des corps d’une nature bien moins compacte. Et rien n’est plus fait pour rassurer la Terre

contre les dangers d’un choc trop inégal. On a vu une comète presque vaporisée dans son passage entre Vénus Mercure et le Soleil. Elle était devenue diaphane et la queue des comètes l’est toujours à nos regards. Une comète passa il y a fort peu d’années dans la région des satellites de Jupiter et ces astres ne parurent en éprouver aucun ébranlement.

On avait attribué le déluge au choc causé par une comète. Il serait pourtant difficile de rencontrer le penser, quoique le résultat d’une pression partielle peut être la submersion de quelque vaste contrée. Un véritable choc en laisse des traces à la terre, par la chute, par les débris de quelque corps étranger à la Terre à notre globe. Le globe est assez connu maintenant pour qu’il puisse être permis de repousser nier l’existence de cette preuve.

Les mouvements particuliers dans notre globe peut sentir les influences, sont tous d’oscillations plus ou moins lentes et ne peuvent amener aucun bouleversements.

On s’étonnait de n’avoir point encore trouvé d’ossements humains, dans les débris d'ossements d’animaux qui se trouvent rencontrent diversement enfouis diversement. On vient d’en rencontrer en Allemagne dans quelques couches de tuf et ainsi l’on peut en conclure que l’homme a été contemporain des plus anciennes révolutions que la Terre a pu subir.

les densités, les trois états où tous Les corps peuvent se trouver considérer sous trois modifications ou dans trois états différents. Le solide, le fluide et le vaporeux. Il y a toutefois cette différence, que l’état de vapeur est prod l’effet d’une dilatation, que le calorique produit dans le fluide qui lui est soumis, que l’état gazeux est un état fixe et indépendant de la température.

Tout est si bien disposé dans la nature que si les flots, par exemple, atteignaient le degré de densité du mercure, l’équilibre de la Terre et des causes, en serait tout à fait bouleversé, M. de Laplace en a fait les calculs.

M. de Humboldt est revenu sur la propriété de condensation qu’il se plait à prêter au fluide lumineux. La lueur zodiacale lui semble un anneau tout semblable à celui de Saturne, et susceptible aussi de former des corps célestes. Il rappelle par analogie la formation régulière des cristaux dont Haüy a fait une science admirable, et d’après laquelle la matière inorganique semblerait soumise à une réorganisation perpétuelle et propre à elle, d’après les lois mathématiques d’une rigoureuse précision.

L’attraction dont les plus grands effets maintiennent le rapport des globes dans ces pages, détermine le plus grand nombre, des moindres phénomènes terrestres. L’attraction moléculaire produit la cristallisation, la congélation à ses divers degrés et même quelquefois elle accélère ce dernier résultat.

La Terre est aplatie aux pôles, et c’est la forme que doit prendre toute matière qui se façonne en roulant. L’expérience de Richer , dont le pendule s’était ralenti sous la ligne, avait donné lieu de présager que le rayon de la Terre y était plus allongé, mais il fallait que des mesures confirmassent cette opinion.

Déterminer la mesure de la Terre était avait été l’un des problèmes qu’Eratosthène s’était efforcé de résoudre. Il avait mesuré un degré entre la hauteur d’une étoile observée à Alexandrie et à Syène. Il avait mesuré la distance de ces deux points, et en avait déduit la longueur du degré terrestre. Mesure d’après laquelle il avait établi par approximation, celle d’un grand cercle de la Terre. Le calife Al Mamun fit mesurer à la chaine, le même espace d’un degré déterminé dans les cieux. Et malgré le perfectionnement des opérations topographiques, on a vu naguère les Anglais mesurer dans l’Inde plus de 3 degrés d’étendue, avec au moyen d’un toisé le plus rigoureux pertinant.

La triangulation appliquée aux cartes topographiques d’une contrée est de tous les procédés, le plus régulier, et le plus sûr, pour tracer une méridienne et pour mesurer une suite de degrés. La méridienne tracée des iles Shetlands à Formentera a été déterminée de nos jours par les travaux de plusieurs savants parmi lesquels il faut nommer MM. Delambre, Méchain, Arago et Biot. Cette méridienne n’a point de rapport avec celle que Dominique Cassini avait tracé à Bologne et celles que d’autres astronome ont tracé dans leurs observatoires. Les méridiennes ne sont que des lignes sur lesquelles l’ombre d’un gnomon passe, dans le cours d’une année, l’ombre d’un gnomon passe, ou plus courte, ou plus longue et dans les limites successives y sortent marquées avec des pics.

Si la Terre est aplatie vers ses pôles, le degré doit s’y allonger car la ligne plane est un développement de la ligne courbe convexe et doit avec la même étendue tenir plus d’espace entre deux points dont l’une des deux leur serait commun. Quelque simple que fut cette idée, elle donna lieu longtemps à des méprises. Et si le degré s’allongeait, on prétendait aussi que le pole dut s’allonger. Mais si la degré Terre s’allongeait vers les pôles, son rayon s’allongerait aussi et les phénomènes démontreraient et ainsi la Terre aplatie sous l’équateur ne saurait plus présenter le rapport qui existe entre la longueur successive des degrés.

La mesure successives n'[illisible] pas Il faut l’avouer, quoiqu’il en soit une mesure de degrés qui tiennent l'un à l’autre, ne pourrait jeter assez de jour [illisible] la question. Mais deux mesures prises à des grandes distances l’ont résolu et les mesures de la Condamine et de Mauperthuis , prises à la fois au Pérou et à Torneo ont allongé le degré terrestre et aplati le globe vers le nord. Le rapport des deux diamètres de la Terre n’est ne s’évalue qu'à un 330e. Celui des deux diamètres de Jupiter et d’un 14e mais la masse est immense et son mouvement sur lui-même d’une excessive rapidité, car il l’exécute en 10 heures.

14 décembre 1820 – 14ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a commencé pris la peine d’apporter une petit mobile ou un petit globe mobile et disposé pour faire comprendre à la vue seule cette lente révolution de 24 qui produit la précession des équinoxes et qui tient à une oscillation de l’axe de la Terre. Cette oscillation en effet, d’où résulte relativement aux rapports de notre globe avec les corps célestes, une période de 24 milles ans, a pour cause une double attraction qui oblige la Terre à prendre une sorte de ligne intermédiaire. Le mécanicien auquel la petite l’ingénieuse machine de M. de Humboldt est due, a rendu la base de son petit globe, plus pesante que son hémisphère boréal. L’axe de ce globe est incliné comme nous éprouvons que [illisible] l’axe de la Terre est incliné sur l’écliptique. On imprime fortement un mouvement au petit équateur et le globe, sollicité d’une part, par cette impulsion, de l’autre par la pesanteur de son pôle méridional, décrit en effet une circonférence interne [illisible] qui répond à celle [illisible] résulte [illisible] grandes périodes.

Le raisonnement suffit au reste pour concevoir cette moyenne direction

ou si l’on veut, cette inévitable déviation de l’axe de la Terre est incliné et toujours parallèle à lui-même. La Terre est gonflée à l’équateur, et M. de Humboldt donne le nom de ménisque à ce gonflement équatorial. Le Soleil par son attraction tend à redresser l’axe, tantôt en faisant abaisser l’équateur qui se trouve au-dessus du plan de l’écliptique, tantôt en le faisant relever lorsque six mois après, il se trouve au-dessous. Nous savons que l’écliptique est le plan qui passerait par le centre de la Terre, et par celui du Soleil, et auquel l’axe du Soleil serait perpendiculaire à la Terre sollicitée par deux forces opposées, ou plutôt par l’action double et opposée de la même force, prend le parti moyen de décrire une courbe [illisible] propre entre les deux attractions mais avec une lenteur qui en rend le progrès insensible.

La figure de la Terre a été reconnue dans les cieux, et elle dessine ses contours sur le disque même de la Lune, dans les éclipses de cet astre. La sphéricité de la Terre se démontre d’ailleurs par l’apparition des objets à l’horizon quand on navigue et par leur élévation graduelle à mesure que le vaisseau

approche fait des progrès vers eux. On peut découvrir jusqu’à 43 lieux à une élévation de 2400 toises, cette élévation à peu près est celle du Chimborazo . Il est remarquable à ce sujet que l’isthme des Iles Sandwich contient une montagne d’une élévation presque égale à ce pic des grandes Cordillères.

Du pic de Ténériffe dont la hauteur n’est pas si grande, on découvre 43 lieues. Il est aisé de calculer à quelle distance une élévation donnée peut porter la vision. On suppose un triangle dont deux côtés [illisible] se joignent au centre de la Terre. Le rayon de la Terre est un de ces côtés. Le rayon plus la hauteur connue de la montagne donne l’autre côté. [illisible] la ligne de vue visuel qui passe de l’observateur sur la montagne a l’extrémité de l’horizon fait le 3e côté du triangle. L’angle de ce rayon visuel avec le rayon de la Terre auquel il correspond est connu, car c’est celui d’une tangente et du rayon auquel elle est nécessairement perpendiculaire. Ainsi cet angle est droit.

Un angle et deux côtés connus permettent de connaitre la mesure du 3e côté du triangle [illisible]. Il ne faut pas comprendre ici lesquels effets de la réfraction qui présentent l’image d’un objet et ne font qu’une illusion passagère. C’est ainsi que de Marseille à de certains moments et dans une autre circonstance donnée, on peut apercevoir une montagne de l’île de Corse.

Il existe un moyen de discerner de plus loin encore qui d’une montagne où

Ce n’est pas toujours par ses clartés [illisible] qu’il est possible à l’œil j’allais dire à l’intelligence de discerner de plus l'immense objet qui se trouve présente à l’horizon. Quand c'est l'objet lui-même qui [illisible] C’est seulement par l’obstacle que ses contours apportent à la diffusion de la lumière, que l’on peut quelquefois le distinguer. Et cette vue négative [illisible] quelquefois de la mer  est d’une extrême portée.

Notre globe a été peu étudié par les anciens. On n’a guère recueilli des Grecques, des Romains, des observations de quelques poids. Un philosophe moderne en lançant un système donnant de grandes époques aux destins de la nature a été arrêté aux limites de la vie et l’on n’a pu encore quoiqu’il s’en dit, voir éclore un être organique des substances qui ne le fussent pas.

Les arabes ont recueilli le savoir constaté avant eux et l’ont étendu du par leurs travaux. Nous avons vu comment le calife Al Mamun avait voulu recommencer la mesure terrestre, qu’Eratosthène avait déjà réalisée. [illisible] Mais rien ne peut être comparé aux opérations de la méridienne et à la suite des triangulations faites de Dunkerque jusqu’à Formentera.

On sait que l’opération consiste à mesurer une base puis les angles d’un objet quelconque avec chacun des extrémités de cette base.

Cette opération donne un triangle dont pour plus de sureté, on vérifie le troisième angle. Chacun des nouveau côtés de ce premier triangle peut servir de base à son tour pour former de nouveaux triangles et successivement.

La mesure de la première base est infiniment importante. Celle qui fut mesurée exécutée par M. Delambre près de Lieusaint exigea 3 mois de travail. M. de Humboldt y concourut, il n’avait point encore commencé ses fameux voyages. On avait exécuté les instruments de mesure en verre. On posait les perches à une distance suffisante pour ne pas les ébranler l’une par l’autre. On faisait servir l’optique à les aligner au moyen d’un microscope et d’un fil adapté sur chacune des perches. Une petite borne de métal enfin sortait mécaniquement comme l'optique afin [illisible] une sorte de verrou, pour mieux mesurer les intervalles. 2 pieds à peine d’erreur furent reconnues sur toute l’opération [illisible] des triangles quand on eu dépasser Perpignan, on en vérifie les calculs et les rapports. Il en épiait l’apparition dans tous les intervalles des brumes qui pouvaient s’interposer.

M. Arago prolongea ces grands ouvrages. La mer ne lui fit point obstacle. Des signaux lumineux furent élevés de nuit à Formentera, et dont-il épiait l'apparition dans quelque intervalle de brumes, fixés pendant toute une saison sur les montagnes de Valence où ils servirent enfin à mesurer ses angles.

Nous avons parlé du travail de MM. De la Condamine, Bouguer et Godin des ordonnées sous la ligne au Pérou. M. De la Condamine avait imaginé d’élever des colonnes pour marquer les pourtours bornes de sa base avait été mesurée. Le gouvernement péruvien y vit une prise de possession et mit obstacle a ces desseins.

De simples fleurs de lys parurent moins suspicieux mais M. Georges de Ulloa qui avait concouru à l’opération songea que son nom avait été soustrait dans les procès-verbaux enterrés dans les fondations. Il obtient de les fouiller en renversant les constructions nouvelles. Son nom ne se trouva point inséré. Aussi les pierres taillées alors, font maintenant le pavé de quelque établi, où M. de Humboldt les a vus.

L’idée peut être orgueilleuse De la Condamine était de peu d’intérêt, dans une contrée où les tremblements de terre ébranlant l’ile plusieurs fois par jour. Il est pourtant certain que faute d’en avoir fixé exactement la place, les observations faites à Uraniborg par Tycho Brahe ont moins de prix. Quelques voyageurs russes se flattent de retrouver la situation de l’observatoire de Samarcande.

M. de Humboldt rend justice aux possibles travaux de ses prédécesseurs au Pérou, leurs points de vue, un point de vue ne pouvaient se prendre

que sur des neiges.

L’opération de M. de Mauperthuis au cercle polaire a été recommencée de nos jours par les soins d’un roi de Suède. Mais a une telle distance de l’équateur, quelques erreurs n’avaient pas empêché de reconnaitre l’allongement du degré.

Nous l’avons dit de plus près, la différence d’étendue des débris ne se rend pas toujours sensible, quand on en remarque la suite. Quelque fois même alors elle parait opposée. Mais c’est que la tâche n’a point une surface lisse à proprement parler et l’Angleterre par exemple y produit comme un renflement.

On avait mis en doute si le pôle Antarctique affectait la même forme que le nôtre. Les opérations toutes nouvelles de M. Freycinet donnera la preuve, de leur symétrie.

Le roi vient d’ordonner la composition d’une carte nouvelle de la France. Et l’on va profiter de cette grande circonstance pour mesurer en longitude des degrés de Bordeaux au Mont Blanc. On cherche à se fixer sur des signaux de nuit dont [illisible] l’observation semble devoir être la plus précise. C’est pour y préluder que M. Bouvard a été observer de Trieste, la dernière éclipse de Soleil. On essayera enfin de constater rigoureusement les rapports des méridiens de France et d’Angleterre avec le point unique du Mont Blanc.

[illisible] Le cercle répétiteur de Borda sera employé dans cette suite merveilleuse d’opérations. Les Anglais jusqu’ici en ont rejeté l’usage. Mais pendant le dernier congrès d’Aix-la-Chapelle, quelques savants des deux nations ont porté à Dunkerque et comparé leurs instruments et il a été reconnu dans leur usage qu’une égale perfection et une égale adresse devaient donner de semblables résultats et de semblables observations.

23 décembre 1820 – 15ème séance de M. de Humboldt

Nous avions vu dans les dernières séances, comment une suite de triangulations pouvait amener, à constater la mesure exacte de la Terre et de ses degrés. Les observations du pendule, en ont offert un second moyen.

L’allong le ralentissement du pendule fut pour la première fois observé à Cayenne, par le savant Richer, et il a depuis été vérifié avec soin. Le rayon de la Terre, plus long sous l’équateur, y diminue la force centripète. La rapidité plus grande du mouvement de rotation doit encore altérer l’influence de cette force. Mais on doit tenir compte d’une autre cause de ralentissement dans le pendule, c’est l’allongement qui résulte de la dilatation des métaux, dont le pendule même se compose.

On a tenté divers moyens de diminuer cette cause d’erreur. On a essayé d’une tige de verre. On a suspendu adapté une légère boule de platine a un fil de rite, espèce d’aloès et qu’on a cru moins soumis que toute autre substance aux inégalités de la température. On a fait usage quelquefois de deux tubes de verre, plongés dans une boule [illisible] mobile de mercure, afin que l’élévation de ce métal liquide, dans

les branches compensât les effets de la dilatation dans la boule. On a adapté de diverses manières une réunion de verges métalliques de façon à produire d’une façon plus précise, cette compensation désirée enfin, et c’est le parti plus sûr, dans les opérations diverses, on apprêtée les altérations, et l’on en tient compte.

On remédie aux moindres variations des gardes temps, ou chronomètre, en en plaçant deux dans une même boite. C’est une loi de la nature bien remarquable que celle qui leur donne une influence réciproque, à ces deux instruments posés sur le même plan. [illisible] Deux montres appuyées [illisible] sur un même mur se règlent l’un par l’autre et se soumettent réciproquement l’un par l’autre, à une marche intermédiaire. Quelquefois même l’un ébranle l’autre après un certain temps.

En général, on vérifie les mouvements et la marche de tous les instruments qui ont servi à de grandes expériences quand les voyageurs navigateurs reviennent au port de leurs voyages. Le capitaine Freycinet a eu le bonheur de sauver les siens malgré les dangers de son naufrage. Ce navigateur éclairé se proposait entre autres objets importants de déterminer la figure de la

Terre à son pôle méridional. Il a porté ses pendules, au Cap, à la Nouvelle Hollande, dans l’archipel de l’Inde, aux Iles Sandwich, à la Terre de feu, aux Malouines enfin, où le péril le plus imminent n’a rien diminué de son zèle pour la science et pour les résultats qu’il voulait obtenir.

La figure de la Terre est la même dans les deux hémisphères.

Une méthode plus hardie a été suivi encore pour déterminer par le calcul, la configuration nécessaire de la Terre. M. de Laplace s’est servi de ces influences de la Lune appelées librations et qui doivent [illisible] différer selon les latitudes tous très dans lesquelles relativement à notre globe la Lune parcourt son orbite. Les calculs de M. de Laplace lui ont donné comme toutes les mesures le rapport des deux diamètres de la Terre, et aussi celui des deux diamètres de la Lune.

Mais ce n’est pas seulement à mesurer la Terre, que la science veux se borner. C’est un objet puissant de curiosité que d’étudier la nature du globe.

Déjà il a été reconnu qu’une attraction

existait dans la masse des hautes montagnes. M. De la Condamine aperçut au Pérou que le voisinage du Chimborazo avait dérangé fait dévier son pendule. Et M. de Humboldt a visité la place où le grand fait fut constaté. Mais on eu lieu de présumer que cette montagne du Chimborazo était creuse, puisque la déviation opérée par son influence ne fut pas la même sous dans ses deux aspects. Un fil à plomb suspendu par un quart de cercle suffit toujours pour la mesurer.

On a renouvelé l’expérience de l’attraction des montagnes particulières en Ecosse. On se propose de la répéter au Mont Blanc par suite de la grande opération, que va déterminer la mesure longitudinale rigoureuse de Bordeaux jusqu’à Trieste.

Cavendish a figuré cet effet des grandes masses: il observait les torsions du fil auquel il a suspendit un corps léger à un fil dans le voisinage, j’allais dire dans l’atmosphère, d’une masse globulaire considérable. Et il a évalué les torsions du fil.

On a conçu diverses hypothèses sur la composition du globe. Les nouvelles découvertes relatives au rapport à l’identité des fluides magnétiques et galvaniques aideront peut-être à expliquer la forte puissance d’attraction qui se trouve au centre de la Terre, et la superposition de métaux divers suffit sans doute pour y produire et y multiplier tous les effets d’un aimant [illisible] de forces et de son attraction.

On expliquerait encore quelque cette force centrale en supposant comme quelques philosophes l’ont fait, que l’air remplit le centre de la Terre car il y concentrait épaissirait de plus en plus ses couches.

On trouve moins de données pour soutenir le système qui place un tube de 14 ou 16 degrés de diamètre d’un pôle à l’autre de la Terre et qui en fait jaillir la matrice des aurores boréales.

La chaleur centrale est encore l’objet réel d’un grand problème. La température constante des caves de l’observatoire de Paris répond à la température moyenne du climat de Paris. 10 degrés. Celle du puit de Joseph en

Egypte répond également à la température moyenne de cette contrée. 18 degrés. Mais il a été observé que dans plusieurs mines profondes, la chaleur s’élevait à mesure que les galeries étaient plus enfoncées souterraines. Et toutefois une de ces grandes cavités qui recèlent des métaux précieux où la chaleur les fait le plus sentir, se trouve dans les montagnes du Pérou et à une hauteur déjà considérable au-dessus du niveau de la mer.

Il paraitrait que M. de Laplace adopterait volontiers l’hypothèse qui supposerait le centre de la Terre dans un état de brulante fusion. Mais Toutefois s’il en était ainsi, le refroidissement successif qu’on en pourrait redouter demanderait des milliers d’années avant de devenir sensible.

Des expériences répétées sur la température de la mer avait fait juger à Péron, auteur justement regretté d’un voyage aux terres australes, que le refroidissement s’accroissait à mesure que l’instrument qui servait aux observations pouvait s’influencer plus [illisible] d’avantage. Il en aurait aisément pu conclure que le sol des mers profondes étaient glacées.

M. de Humboldt repousse cette opinion. Il la réfute par des observations contraires et surtout par une considération fondée sur les phénomènes données dans de l’eau à divers degrés de température.

L’eau froide se précipite dans l’eau plus chaude jusqu’à la température de 4 degrés. Mais quand elle est à ce point, elle remonte jusqu’à ce qu’elle se mêle. Et ainsi le thermomètre ne nous démontre rien relativement aux états successifs des flots et du sol sur lequel ils roulent.

Nous reviendrons surement sur ce sujet curieux.

29 décembre 1820 – 16ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt nous a fait voir un plan en relief de la Suisse, qui se trouve toute entière figurée dans une boite assez étroite. Cet ouvrage est exécuté avec une intéressante précision.

Toutes les proportions sont gardées et les montagnes en paraissent guères imposantes. Mais l’Himalaya est maintenant cette montagne du globe que l’on suppose maintenant la plus élevée de globe la Terre n’est pourtant elle-même qu’une élevure, relativement à l’amplitude du globe terrestre.

Le diamètre de ce globe est de 3000 lieues. Que peuvent y paraitre 2 lieues à peine d’élévation ?

Une simple carte suffit pour nous donner l’idée de la disposition des mers sur le globe. La partie méridionale est presque toute occupée par les eaux. Une immense partie longitudinale en est encore absolument couverte, et c’est celle qu’occupe l’Océan Pacifique, appelée encore et justement le grand océan. Peut-être une face côté entier de la Lune, peut-être celui de ses deux hémisphères dont la vue nous est refusée, est-il aussi chargé des eaux, dans la portion

que nos regards atteignent, il semble en être absolument privée. Sur la Terre notre globe, cette masse énorme de mers ne fait que modifier le climat. Moins rigoureux pendant l’hiver, leur influence aussi le rend plus tiède durant l’été.

Les latitudes australes correspondantes à celles de notre hémisphère boréal sont loin de donner les mêmes résultats de température et aussi les mêmes productions. Le Cap de Bonne Espérance peut offrir une exception, mais elle provient des vents qui ont passé sur les plages brulantes du continent de l’Afrique avant de parvenir à son extrémité. Les côtes prolongées de la Chine, celles de la Californie, ressentent aussi dans l’hémisphère boréal, les tièdes influences de la grande mer.

L’inégalité de niveau des mers a été soupçonnée par les anciens. Ils ont cru que si l’on essayait réussissait comme on pensait que Sésostris en avait formé le plan, à percer l’Isthme de Suez un large canal, les eaux de la mer Rouge beaucoup plus hautes que celles de la Méditerranée se répandraient sur l’Egypte et en inonderaient une partie. M. Guerin et plusieurs savants qui ont accompagné l’expédition d’Egypte ont mesuré le niveau des deux mers. La mer Rouge a 6 pieds d’élévation au-dessus de l’autre, mais cette circonstance, loin d’entrainer la submersion de l’Egypte, si l’on ouvrait en effet un canal, favoriserait la pente des eaux et les moyens

de la navigation.

On ne peut attribuer l’élévation de la mer Rouge, qu'à des courants qui viennent peut-être depuis le canal de Mozambique et qui prennent entrainent les eaux par le détroit de Bab el-Mandeb.

Les deux mers séparées par l’Isthme de Corinthe ne diffèrent point en niveau. Les Grecs ont fait traverser l’isthme a des vaisseaux mais par des moyens mécaniques.

La mer Caspienne soumise au nivellement, par le moyen du baromètre, a donné 6 toises d’infériorité entre son niveau et la mer Noire. Sans doute que l’évaporation y surpasse le volume des eaux que plusieurs grands fleuves y apportent. Le Tsar Pierre , avait projeté un canal du Volga au Don, mais le Volga est beaucoup plus bas et une ligne de nivellement dernièrement tracée par les Russes a mis ces vérités dans toute leur évidence.

M. de Humboldt a mesuré lui-même l’élévation des deux mers que sépare l’Isthme de Panama et il a reconnu qu’elle était parfaitement la même. Cet isthme rétréci, décharné, en quelque sorte,

oppose à l’exécution d’un canal, des rochers trop inébranlables. Et tout ces efforts n’obtiendraient que des ruisseaux maritimes si étroits peu larges et si peu profond [illisible] que le commerce n’en pourrait retirer aucune espèce davantage.

Les marées doivent sans doute à quelque cause non encore déterminée leur inégalité sur des plages peu distantes. A Brise, la mer s’élève et a pris de 40 pieds, et à six lieues plus loin, de quelques pieds seulement.

M. de Humboldt a tenté de mesurer la hauteur des vagues. Il s’agissait pour y parvenir de mesurer la hauteur du Soleil ou d’un astre quelconque depuis les hauts fonds des abymes de ces vagues, où le vaisseau [illisible] est précipité depuis le sommet du flot où tout à coup, le vaisseau est apporté. Mais il fallait des tempêtes pendant lesquelles le Soleil ou une étoile brillante ne restasse fussent point totalement voilés. Quelques parages des grands océans appelés Mer du Sud, présentent souvent ce prodige a quelque distance des côtes de l’Amérique. Le ciel est serein, et la mer bouleverse

l’intrépide voyageur alors se faisait attacher dans le canot du navire et ses yeux sur les instruments. Il saisissait les lois et les limites de cette formidable puissance, dont sa vie pouvait être le jouet en un moment, la vague lui a paru s’élever à 42 pieds environ et quand un bras de vague atteint l’observateur [illisible] sur un rocher plus [illisible] haut, c’est un obstacle dans le rocher même la [illisible] brisée et l’a fait rejaillir.

Il se trouve dans la mer des courants réguliers et dont les anciens mêmes ont constaté les résultats [illisible] effets. Cornelius Nepos a parlé d’indiens que l’on vit aborder sur les rives de l’océan Atlantique vers le nord. On peut croire que les Indiens étaient plutôt des esquimaux, quand on apprend que vers le 13e siècle le courant en amena deux dans leurs canots faits de simples peaux de bêtes, [illisible] époque du 17e siècle dans les iles au nord de l’Ecosse. Ces canots furent [illisible] conservés dans la principale église de ces iles. Dans le cours de la dernière guerre, un propriétaire des iles Shetland s’est enrichi d’un nombre considérable de bariques de vin, apportées par des courants

invariables et invincibles, l’un des plus remarquables est appelé Gulf Stream, et il semble aux navigateurs que ce soit un fleuve d’eaux thermales tant il conserve longtemps la chaleur qu’il doit aux tropiques, parce qu’en effet il en vient.

On conçoit que la rotation de la Terre de l’ouest à l’est doit sous l’équateur élever un courant d’air constant de l’est à l’ouest. C’est-à-dire dans le sens contraire opposé à la rotation de la Terre. Le courant d’air, on le sait, est connu des navigateurs sous le nom des vents alizés. Il les conduit en Amérique avec une heureuse rapidité. Mais il rend les retours difficiles. Les eaux poussées par ces grands courants d’air et refoulées dans le Golfe du Mexique en sont repoussés par ses rivages. Elles prennent leur direction le long de la côte des Florides et détournées par le Banc de Terre Neuve, ou par d’autres obstacles, elles tendent graduellement au nord et enfin jusqu’aux Iles Shetland où elles déposent une part de ce qu’elles ont entrainé. Ce courant a jusqu’à quinze lieues de

largeur. La température le fait aisément distinguer, il sert aux pilotes, peu préparés à un calcul rigoureux des longitudes, pour reconnaitre les passages où ils se trouvent, quand ils ont pris hauteur et connu leur latitude, opération peu compliquée. Le cours du Gulf Stream et ses distances différentes du continent sont marquées sur toutes les cartes. La température des eaux de la mer indique plus rapidement que la sonde, la présence ou le voisinage des bas-fonds. Franklin le premier chercha une cause a cette pratique vulgaire des matelots qui enfonçaient le bras dans la mer, pour juger de la profondeur, la présence d’un bas fond rend l’eau sensiblement plus froide, car l’effet du refroidissement est cinq fois plus rapide dans l’eau que dans l’air et le rocher qui s’élève sous l’eau doit aussi y faire sentir fortement et rapidement son influence sur la température. On comprend que l’épreuve n’a rien de très précis. Mais elle avertit plus surement que le fond que l’on touche à un pic sous-marin redoutable. Et quand en navigant dans

les mers d’Amériques, les marins ont senti la chaleur du Gulf Stream, la latitude suffit, ainsi que nous l’avons vu pour leur montrer à quelle distance ils sont des côtes.

Ce fleuve pélagique au reste, est longtemps accompagné dans son cours des poissons volants, qui ailleurs ne se rencontrent point au-delà de la latitude des Canaries.

M. de Humbold a reconnu un courant du même genre dans les parages du Pérou et celui là est marqué surtout par le refroidissement des eaux. M. de Humboldt attribue ce courant à la séparation des mers, produite par l’extrémité moindre du continent de l’Amérique et au refoulement que les flots rencontrent sur la côte même du Pérou, dont une partie s’avance et s’arrondit dans la forme d’un golfe. L’effet du refroidissement des eaux avait été observé, depuis longtemps mais on n’avait pas pu en distinguer la cause.

04 janvier 1821 – 17ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt en nous parlant de la distribution des grandes mers sur le globe, nous avait dit que la face de la Lune, pour toujours soustraite à nos regards, pourrait bien porter quelques mers. Il nous a ajouté cette fois, que le défaut qu’a l’atmosphère sensible, autour du disque de la Lune modifierait toujours cette supposition.

Et il a rappelé que l’occultation des étoiles par la Lune ne prouvait jamais aucun retard, ni aucun avancement par l’effet de la réfraction, qu’occasionnerait un brouillard.

M. de Laplace par une suite de savants calculs, a déterminé la profondeur des mers a 2 ou à 3 milles toises. L’élévation des marées a été l’un des éléments de ses calculs. La sonde ne saurait pénétrer au-delà d’une faible profondeur. La corde a mesuré qu’elle s’allonge, flotte et dirige obliquement le poids qui se trouve bientôt en équilibre, au-dessus de quelques brasses. Les cordes de soie qui déplaceraient moins d’eau, n’ont que peu servi au perfectionnement de la sonde.

Un navigateur dont le nom m’échappe avait inventé un instrument qu’il

s’agissait de lancer dans la mer, et une détente devait élever au-dessus des flots un pavillon qu’il serait facile d’y reconnaitre. Cet instrument ne pouvait guère servir qu’en des mers peu profondes. Ainsi des Terres Neuves à quelque unes des régions du nord, on a pu naviguer la sonde à la main, de grands continents connus ou sont connues depuis l’Amérique, jusqu’au nord des mers européennes tels que le Groenland sont bordés de rochers ou de bas-fonds et cet espace énorme avait même paru dans un arrangement des systèmes, avoir été la célèbre Atlantide.

Les iles, quelques unes plusieurs des iles de la mer ont des dates qui nous sont connues et la formation volcanique d’un flot [???] grand nombres de quelques unes a eu des témoins éclairés. Les anciens avaient constaté, du moins dans leurs traditions, la formation de plusieurs des Cyclades et en particulier de la fameuse Délos. Les relations curieuses, des lettres édifiantes, racontent la formation volcanique et progressive d’une ile près de celle de Santorin, dans l’archipel, vers la fin du 16e siècle, ou au commencement du 17e.

Il s’est vus près des Açores un phénomène plus remarquable, ici jusqu’à ce moment

mal écrit. C’est la formation périodique d’une petite ile qui apparait durant deux ou trois mois et ne sort des flots qu’après 90 ou 93 ans. Elle a déjà été vue trois ou quatre fois depuis que les Açores sont connues. A la dernière apparition, un capitaine anglais a pris pour son souverain, possession solennelle il la nomma Sabrina. Il rendit compte cependant de ce qu’il avait observé dans une lettre à sir Joseph Banks, mais cette relation est absolument incomplète.

On a vu des volcans s’élever sur la Terre. En 1742, au Mexique, le Jorullo avec ses cratères nombreux, parut tout à coup et une rivière qui y fut absorbée en jaillit en sources bouillantes. [illisible] M. de Humboldt a retrouvé au Mexique des témoins oculaires de ce prodige subit et pourtant gradué de telle manière que les habitants du sol où la montagne se souleva, n’en furent avertis que peu à peu et eurent pourtant le temps de prendre la fuite. Un vieux nègre seul demeura mais ses efforts l’amenèrent au pied

d’une image de la Vierge. Sa foi et sa ferveur y obtinrent un miracle. Les laves entourèrent mais respectèrent le tertre où le malheureux s’était réfugié. On l’en tira après le premier danger effroi.

On a généralement remarqué que les volcans se trouve pas éloignés de se rencontrèrent à la proximité et de comme dans l’influence des mers.

La décomposition des principes de l’eau, son excessive dilatation peut-être, peuvent contribuer à ces terribles explosions qui créent des substances nouvelles. M. Abel Remusat pense qu’il doit exister un volcan dans les monts de l’Himalaya. [illisible] doit porter à conclure qu’il peut trouver quelque mer intérieur dans les régions de la Tartarie. Il s’est rencontré des volcans non loin de la mer Caspienne et dans une contrée où le culte du feu dure encore et où les descendant des guerres conservent des pyrées, c’est-à-dire des enceintes où s’entretient le feu sacré.

La formation des iles et surtout dans le grand océan a quelquefois une cause bien différente. Les coraux, composés par des insectes, par des animalcules, dont l’existence

et les travaux sont constatés également, élèvent d’immenses récifs, et enfin une masse énorme avec un sol tout entier, peut-être quelquefois des roches calcaires servent de bases à ces étonnants édifices coraux et en accélèrent l’élévation. On peut reconnaitre quelque rapport entre ses constructions et celles de quelques termites, qui dans l’Amérique méridionale bâtissent sur des arbres. Les matériaux de leurs édifices fournissent une chaux précieuse aux habitants de ces contrées et même, je le croix, une sorte d’acide qui se recueille pour divers usages.

Les mers étroites et resserrées ne peuvent présenter de lois constantes mais la grande mer du Sud en indique [illisible] constante, ainsi l’on reste sous la ligne, non seulement le mouvement de l’est à l’ouest imprimé par les vents et dont la rotation de la Terre est la cause, mais aussi le double et alternatif courant des deux pôles et le balancement d’un vaisseau en est si régulier parfois, qu’il pourrait tenir lieu de pendule. Le double courant des pôles avait fait concevoir à Bernardin de Saint Pierre une fusion alternative des glaces qui les [illisible], et le génie de cet

homme célèbre y rattache un système sur les marées.

Le courant de l’est à l’ouest a été constaté bien avant la découverte du Nouveau Monde. Il a pu servir à en donner quelques premières idées. D’anciennes cartes représenteraient près des iles Canaries une main qui semblait indiquer une route nouvelle vers l’Ouest et qu’on prit pour la main du diable. Au reste, les roches qui environnent les iles dites fortunées, avaient pu pointer au-dessus des flots dans la forme grossière d’une main et ils ont encore aujourd’hui des noms qui tiennent de l’enfer. Le nom d’Antilles était ancien et il fut seulement appliqué aux iles que découvrit Colomb. Dès le 7e ou 8e siècle, les normands avaient reconnu le Groenland.

Il n’y a que peu d’années qu’un casier fut porté par le seul effet du courant des Canaries à Caracas. M. de Humboldt n’a pu phosphorescence des mers, et un [illisible] revenir sur les courants sans revenir aussi sur l’effet de celui qui refroidit si vivement les mers qui baignent le Pérou. Phénomène d’autant plus remarquable qu’il ne pleut jamais au Pérou. La ville de Lima n’a que des constructions en terre, qu’il serait aisé de forcer avec un verre d’eau et un clou

Les maisons si frêles sont très basses à cause

des tremblements de terre. Et pendant toutes les nuits, on place pour la sureté, des chiens de gardes, sur les toits.

La phosphorescence des mers est en particulier sous les tropiques est quelque du plus admirable effet. Péron en avait fait une étude particulière. Il en rapportait le brillant éclat, aux méduses et au nombre immense des substances animées de vie, que ces mers présentent sous tant de forme comme sous des couleurs si variées.

On peut ajouter à ces causes de phosphorescence, l’existence la combinaison de tout, des parcelles gélatineuses qui sont les débris de ces êtres et qui opposent le plus puissant obstacle à la distillation parfaite de l’eau de la mer. M. Freycinet cependant a répété avec succès les expériences qu’il avait concu relativement à cet objet conjointement avec M. Clément. Un progrès de plus et le monde social éprouve une singulière métamorphose.

En songeant que les poissons ont généralement l’œil organisé pour voir, et qu’à 60 pieds de profondeur, ainsi que la cloche du plongeur le prouve, l’obscurité est absolue voit plus rien, quelques savants ont supposé que la phosphorescence, illuminait la mer. Cette opinion avait, il semble, été

partagée par le Dr Laroche auquel on doit de beaux travaux sur les poissons et qui fut victime du typhus en 1814 comme il commençait sa carrière.

Il s’est fait une observation sur la végétation privée de lumière et dont l’application à la végétation des fucus, amène plusieurs questions. Les fucus recueillis à peu de profondeur dans la mer y sont réellement sans couleur. Mais a des profondeurs plus grandes on en trouve d’une belle nuance pourpre et plus bas encore de semblables en tout à nos feuilles de vigne.

La couleur verte a paru jusqu’ici se produire dans les végétaux non par la concentration, mais par l’expiration j’allais dire, l’excrétion de l’oxygène qu’ils contiennent, expiration provoquée par l’influence de la lumière. Il est constant que les végétaux s’étiolent, c’est-à-dire blanchassent ne verddissent pas dans l’obscurité et que des lumières artificielles leur ont tenu lieu de jour quelquefois au point de les faire verdir. Cependant M. de Humboldt a trouvé des végétations vertes dans des mines obscures. Plusieurs amandes de graines, telles que celles du pépon du citron, se montrent quelquefois toutes vertes, quand on enlève leur écorce.

C’est que sans doute, un commencement de germination ou toute autre cause y a dégagé l’oxygène.

Ce dégagement de l’oxygène n’appartient qu’aux parties vertes de la germination végétation. M. Aimé Martin s’est trompé entièrement quand il a supposé qu’un rossignol vivrait du parfum d’une rose. La rose absorbe l’air vital et peut-être que le feuillage du buisson où elle s’épanouit, qu’il charge de lui en fournir élaborer une portion. Les parties vertes des végétaux absorbent l’air vicié et c’est un des plus grands bienfaits de la nature.

Il faut qu’une cause non encore bien connue colore les fucus au fond de la mer. Sous les tropiques, la couleur de la mer est d’un bleu qui lui est propre et le Gulf Stream la conserve cette nuance dans les parages où il conduit ses eaux.

11 janvier 1821 – 18ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a commencé par étaler devant nous un assez grand nombre d’échantillon de pierres, ou de roches différentes et sur lesquelles il nous promet d’intéressantes explications.

Pour le moment, il nous a exposé que le granit devait se considérer dans l’état actuel de nos connaissances géologiques, le granit devait se considérer comme la charpente osseuse de la Terre.

On n’a pu pénétrer encore dans les profondeurs du globe, au-delà de 4 à 500 toises, à peu près la où les c’est-à-dire qu’aux environs de ce que le Mont Blanc peut donner en hauteur. C’est le granit qui se rencontre au fond de ces cavités, c’est le granit qui s’élève aux plus g sommet des pics les plus hauts.

Le granit est donc une roche de 1ère formation. Le schiste micacé, c’est-à-dire mêlé de mica, substance brillante, se trouve souvent au-dessus. Que l’on remarque des roches de

transition, c’est-à-dire une sorte de marbre noir, et enfin des roches calcaires, qu’on nomme de 2e ou nouvelle formation.

Le granit, ou roche primitive, ne contient jamais de débris ou même d’empreintes d’animal et, ou de végétaux. La roche de transition recèle des coquilles ou des empreintes, dont les analogues ne se trouvent plus. La roche secondaire, contient en plus grand nombre, et des débris et des empreintes. Les analogues en sont généralement connus, mais quelques-uns ne le sont pas.

On peut croire que les roches de 2e formation, comme celles de transition, se sont formées dans un fluide quelconque. Si le granit avait une origine semblable, il faudrait en conclure que la nature ne comptait encore aucun être doué de vie quand la formation, ou si l’on veut la cristallisation du granit a eu lieu.

Les roches secondaires ne s’élèvent nulle part, à la hauteur des pitons de granit qui parcourt les chaines de montagnes. Sans doute les eaux, que le déluge ou quelque cataclysme de ce genre, aurait soulevées sur le globe, ont trouvé un niveau qu’elles n’ont pas pu franchir. C’est, au reste, un fait singulier dans les que celui dont les carrières des environs de Paris, nous présentent l’observation. On y trouve des lits couches de coquilles d’eau douce, auxquelles des lits couches de coquilles maritimes sont, en effet, superposées.

La formation des couches calcaires n’est pas ce qui doit surprendre, quand on a remarqué la rapidité de l’accroissement des couches de dépôt, dans les canaux, ou les conduits, où filtrent les eaux pierreuses.

La disparition des espèces dont les roches de transition surtout nous offrent les débris, n’a rien qui soit particulier, à la formation de roches. tout à fait étranger aux phénomènes dont

les âges modernes ont des exemples. Le dodo, espèce de cygne qui existe à l’Ile de France, quand la découverte fut faite, y a été absolument détruit et ne s’est jamais trouvé ailleurs.

On en a des descriptions, peut-être des figures. Il en a été conservé en Angleterre, une patte et une aile. Mais toute la race a disparu.

M. de Humboldt a promis de revenir sur cette branche intéressante d’étude, il a voulu achever ce qu’il avait entamé au sujet des marées, et généralement des phénomènes de la mer.

La présence de la Lune sur l’horizon et son passage au méridien d’une plage quelconque donne y fait ressentir aux eaux une sorte d’attraction qui combat celle du centre de la Terre et qui les soulève de plusieurs pieds. Mais au même instant, le même effet est ressenti précisément aux antipodes de la plage, où monte la marée et l’espèce d’allègement exercé d’un côté par l’attraction lunaire sur le sur la force attractive du centre de la Terre et sa force attractive permet de l’autre aux eaux de se gonfler, a

l’autre extrémité du globe.

L’effet de la marée se fait donc sentir deux fois en vingt-quatre heures, selon que la Lune passe au méridien d’une plage ou a celui de l’antipode. Le moment du passage au méridien n’est pourtant pas précisément celui de la plus grande hauteur des marées, il faut sans doute, ici comme en d’autres circonstances, une accumulation de causes, pour produire un effet. Quand cet effet arrive comme résultat, les causes altèrent perdaient de leur force. Et c’est ainsi que la plus violente chaleur se fait ordinairement sentir non précisément à midi, mais après que midi est passé. Il ne parait pas cependant que la plus grande hauteur des marées excède beaucoup 40 pieds.

La différente situation du globe lunaire relativement au notre doit exercer quelque influence sur les degrés de l’élévation des eaux à certaines latitudes données. Les travaux de M. de Laplace a ce sujet et la précision de ses indications prophétiques divinatoires, ont fait en particulier, il y a quelques années, le salut du commerce d’Anvers et une marée extraordinaire pour ce port avait été prédite dans la connaissance des temps. Et les dispositions de sureté avaient partout été exécutées.

Les admirables travaux de l'outil de la mécanique céleste sur les satellites de Jupiter et sur les variations, ainsi que sur tout le système de la Lune, ont assuré aux plus hardis navigateurs la connaissance des longitudes. Ses grands travaux sur les marées ont été la suite de ceux qu’il avait fait sur la Lune et le ciel.

Le loch donne un moyen entièrement mécanique et d’autant plus précieux d’évaluer le chemin fait en mer. Le loch, est simplement un rouleau de bois qu’on lance dans la mer à l’extrémité d’une corde dont on laisse filer les nœuds. Le bois jeté dans la mer, s’il ne se trouve point de courant, reste stationnaire où il tombe. Il devient donc une sorte de point de départ d’où l’on compte les nœuds filés en observant au sablier combien de temps on a employé à dérouler la corde entière. D’ordinaire, elle a 40 pieds. Le temps de ce parcourt est ordinairement 13 secondes. Mais ce temps peut être ou plus long ou plus court. On conçoit comment le calcul l’observation du loch et son observation et l’inspection d’une carte où les distances des lieux se trouvent marqués, peuvent suffire à mesurer une route et à donner assez exactement la situation du vaisseau, dont la hauteur du pôle marqué fixe en même temps la latitude. Marquer cette la route parcourue sur la carte

est ce qu’on appelle faire le point.

On ignore l’époque de l’invention du loch et le nom de son ingénieux auteur. On sait seulement que Colomb en avait l’usage. Il est rapporté dans sa vie, que pour moins effrayer son équipage, sur le chemin que faisait le vaisseau, il avait en secret, raccourci la corde du loch.

M. de Humboldt est tenté de considérer les vicissitudes physiques du globe comme fixées. Il considère les pointes méridionales de ses continents comme un résultat, aussi bien que la situation la plus ordinaire des iles à l’orient, de ces continents dans l’hémisphère boréal, les continents se [illisible] et se touchent. Aussi la grande loi supposée par M. Buffon n’est-elle exacte en vrai que pour les continents du midi. Ceux du nord ont des animaux et des végétaux que l’on peut juger identiques.

Les neiges perpétuelles ne sont nulle part surpassées par les pics des montagnes. L’Himalaya, l’Imaus [Tian Shan] sont des noms qui veulent dire des montagnes chargées d’hivers. Les sommets les plus élevés relativement au niveau des

sommet ne présentent pourtant pas toujours une hauteur formidable à l’œil. Tout à cet égard dépend de l’élévation du plateau que le sommet domine. C’est depuis peu d’années seulement que la cime de l’Himalaya, dans l’Inde, a pris son rang, au-dessus de toutes celles du monde connu. Il a fallu y apporter un baromètre, à force de fatigue et de soins, mais seulement en partant d’élévation du Népal, dont les vastes contrés avaient été mesurées quand à leur élévation même.

La mesure barométrique repose sur le rapport donné par la nature et constaté par les savants d’une colonne de mercure avec la colonne d’air qui pèse sur chaque point de la surface du globe. Le baromètre est un tube recourbé dont l’extrémité courbée est découverte tandis que l’autre demeure fermée. La pression de la colonne d’air sur la portion découverte du tube force le morceau à remonter dans le tube fermé. Mais l’on conçoit qu’à mesure que l’on s’élève sur les montagnes, et que la pression de la colonne d’air,

devenait moins puissante puisque la colonne se raccourcit, le mercure doit baisser dans le tube d’air. Et l’expérience ayant fixé la proportion de la descente du mercure, et de l’exhaussement du sol, rien ne s’oppose plus à la mesure précise de tout sommet où le baromètre peut être porté. Le Mont Blanc n’a pas tout à fait 2000 toises, le pic de Tenerife 2400. Le Chimborazo va à 3500 ou environ. l’Himalaya selon M. Web s’élèvera à 4500 toises environs.

Le plateau de la Tartarie [illisible] s’élève dans l’immense étendue de ses plaines à plus de 12 milles pieds au dessus de la mer.

Cette circonstance explique son âpreté. Nous apprendrons quelle influence l’élévation des lieux doit exercer sur leur température. L’élévation du plateau de Madrid par exemple et d’une grande partie de la Castille y modifie si fort, l’effet de la latitude, que l’oranger ne saurait s’y garder en pleine terre.

19 janvier 1821 – 19ème séance de M. de Humboldt

Cette séance a été consacrée toute entière à la classification des roches et des couches diverses, dont l’enveloppe du globe terrestre se compose, jusqu’à 4 ou 500 toises qu’il a été sondé.

La roche primitive, la roche de transition, la roche secondaire, la roche volcanique et enfin le terrain d’alluvions, forment les grandes divisions des substances dont parait se composer l’enveloppe terrestre l’écorce de la Terre.

La roche primitive comprend le granit, le gypse, ou granit feuilleté, le schiste micacé, le schiste argileux ou ardoise, le calcium blanc, salin ou primitif.

La roche de transition, comprend le schiste de transition avec empreintes, la syénite, ou roche telle qu’on en trouve à Syène, et qui parait avoir été le premier granit connu par les anciens. Le porphyre calcaire noir ou marbre de transition.

La roche secondaire comprend le grès avec houilles, la gypse, pierre calcaire blanche ou bigarrée, le marbre blanc avec des coquilles ou même des

poissons pétrifiés mais la et entre eux des cornes d’Ammon, dont les analogues ne se trouvent plus. Enfin le porphyre à feldspath, empâté.

La roche volcanique se compose de partage en deux divisions, les anciennes roches volcaniques ou trachites, qui furent le basalte des anciens. Ces nouvelles roches volcaniques ou laves basaltiques, lesquelles basaltes sont une production volcanique. Elles affectaient partout la forme prismatique et donnent les belles colonnes décorant entre autres la grotte de Fingal et la Grande Chaussée des Géants. Les laves ne paraissent avoir découlé que de volcans nouveaux.

La terre d’alluvions seule, présente des débris d’animaux terrestres. Et Mais il est même digne d’être observé que les débris d’éléphants n’ont jamais été rencontrés dans les cavernes, mais sans exception à la surface du sol.

L’ordre de la stratification ou du gisement de ces couches diverses est constant. Et l’idée de la succession des temps s’y trouve ainsi bien exprimée.

Les couches couches de roches primitives sont généralement inclinées, où quelques grand bouleversement ne se fait sentir, elles sont généralement ailleurs. Les couches des roches secondaires sont presque toujours horizontale.

Les roches diffèrent des minéraux par cela même qu’elles en sont composées.

Le granit, la roche primitive, se compose de feldspaths, de mica, de quartz. Il diffère essentiellement de la syénite, plus anciennement connu, en ce que la syénite comprend aussi de l’amphibole.

Les [illisible] lits de ces substances sont quelquefois séparés et chacune d’elles a des

propriétés distinctives. Ainsi le feldspath, dont quelquefois la couleur quand elle est d’un rouge foncé, domine avec avantage dans le granit, est une terre argileuse et propre à la porcelaine.

Le mica est une substance brillante, le quartz est le cristal de roches, une combinaison métallique donne à ce cristal l’apparence des pierres précieuses. L’oxyde de manganèse par exemple le fait ressembler à l’améthyste. D’autres oxydes, lui donnent le jaune de la topaze ou le rouge du rubis. Il est toutefois une épreuve très simple pour distinguer les pierres précieuses du cristal colorés, c’est celle de la pesanteur. Celle des cristaux est faible ou insensible en comparaison de celles des pierres précieuses. La pesanteur spécifique se mesure en pesant les objets dans l’eau et en calculant et comparant le déplacement d’eau qu’ils y ont fait. Il se trouve cette différence entre la géologie, ou géognosie et l’oryctognosie, que la première science s’applique surtout à la connaissance l’étude des roches dont la Terre se compose et l’autre à l’étude des particulière de l’organisation substances dont ces roches se composent. Cette partie comprend effectivement la cristallographie dont M. Haüy a créé, c’est-à-dire, reconnu les lois. Il a déterminé la forme des [illisible] molécules cristallines dont une substance est composée. Il a déterminé le noyau de chaque agrégation de telles nature, et les lois d’accroissement ou de décroissement, d’après lesquelles elle s’agglomère ou se réduit.

Le schiste micacé est mélangé de mica.

Le schiste argileux, ou ardoise, n’en contient point.

Le calcaire blanc ou primitif appelé saline, parce qu’il a l’éclat du sel est toujours exempt de débris, de mélanges. Le marbre de Paros, n’a offert aux statuaires, de si grands avantages que parce qu’il est homogène et parfaitement pur. On a étudié la matière de l’admirable Apollon, que nous avons possédé pour en induire tirer une induction, dans relative à la

question de savoir s’il était un original ou seulement une copie. On a reconnu que le marbre dont il a été composé était des carrières de Carrare ; une grande veine de mica se distingue sur une des jambes. On a vu des statues de marbres secondaires fendues absolument, par l’effet du mica. On en est venu à mettre en question si l’Apollon ne pouvait pas receler dans le globe de sa tête quelque grenouille vivante ? Comme on trouve dans quelques pierres sans pouvoir expliquer comment elles y existent. M. de Humboldt a péché dans la mer du sud, une bouteille dans laquelle un homard avait grossi et vivait depuis longtemps sans doute, car il n’aurait point pu en sortir.

Le Mont Blanc est de roches granitiques. Le Chimborazo n’appartient point à cette roche primitive. Il est remarquable sans doute, que les obélisques d’Egypte ayant été et que nous possèdons à Rome visitons à Rome soient non du granit réel mais de syénite ou roche de transition. Il semble que les rives du Nil servent d’échelle chronologique aux formations de la nature. Le granit ou roche primitive se reconnait vers la source. Les monuments de Thèbes appartiennent à la roche de transition et le fameux colosse de Memnon en est fait. Enfin les pyramides sont tout à fait des [illisible] pierres de seconde formation. Mais ce ne sont point des roches qui leur servent de charpente

ou des monticules naturels, qui leur servent de noyau ou de charpente, ainsi qu’on l’avait souvent cru.

Les roches de transition offrent dans leur composition des coraux, des madrépores, des coquilles enfin, mais d’un genre presque de celle que l’on nomma orto-cératique. Et toujours des débris marins. La sy La syénite ne diffère pourtant essentiellement du granit que par la présence du minéral appelé amphibole. Le porphyre ou marbre ou calcaire noir de transition est un porphyre, c’est-à-dire une pâte dans laquelle certains cristaux où certains débris sont incrustés et de quelques manières fondues.

Les grains sont simplement agglutinés dans le grès et le grès appartient aux roches de seconde formation.

Les couches des roches secondaires ont ce caractère particulier qu’elles sont horizontales et non pas inclinées, comme celles des roches primitives. Mais les débris organiques qu’elles recèlent ne sont point encore terrestre. Quand au règne animal et quant aux végétaux, nous aurons a y reconnaitre dans une grande loi de séparation entre ceux que l’on y rencontre et ceux qu’on n’y rencontre pas.

Les lits de couches diverses contiennent comme par familles et par bandes superposent les espèces d’animaux ou de coquilles qu’on y trouve. Elles ne sont jamais mélangées. On avait [illisible] L’observation qui ne range que des animaux marins dans

roches de seconde formation n’a pas pu être contredite. On avait recueilli il y a quelques années en Angleterre un énorme ossement, enfoncé dans la craie et que l’on avait dit on avait supposé qu’il avait du venait d’un rhinocéros. M. Cuvier a vérifié dans un de ses voyages que ces ossements venaient d’un immense crocodile qui avait pu avoir 60 pieds de long.

On ne trouve plus dans l’état de vie, les énormes coquilles mollusques appelées cornes d’Ammon à cause de leur ressemblance avec les cornes d’un bélier. Plusieurs de celles qu’on possède pétrifiées ont jusqu’à 3, 4 ou même 5 pieds de dimensions. Près de Rimini, on recueille dans la mer des coquilles de la même forme, mais elles sont microscopiques.

Péron a rapporté néanmoins de Timor une sorte de spirula contournée, de même à peu près, et dans laquelle l’animal qui la trainait ne pouvait plus tenir et n’aurait pu entrer, mais elle tenait à sa queue.

On a remarqué dans les empreintes des poissons, que les pierres nous révèlent cette différence d’attitude. Dans les roches les plus enfoncées, on voit l’animal recourbé avec sa tête élevée en haut. Dans les roches moins profondes, il est toujours à plat tout droit et placé horizontalement.

Quand il se trouve des métaux dans ces roches, on les trouve presque toujours dans le voisinage des corps organisés.

J’ait dit que la végétation dont on trouvait de si belles empreintes avait son caractère particulier. Elle est toute en effet montagneuse Je dois rappeler ici avec quelques détails la grande séparation qui tranche quand, à présent du moins, toutes les [illisible] classes des végétaux arborescents et que M. [René] Desfontaines a caractérisé. Les dicotylédones dont la germination se distingue par la première apparition des deux feuilles séminales ou cotylédons, ont un canal central médullaire une section horizontale, fait reconnaitre sur leur tronc, une suite de lignes circulaires d’après lesquelles on peut compter les années de leur existence. Les monocotylédones dont la germination se distingue par la première apparition d’une seule feuille séminale ou cotylédon, n’ont point de canal central médullaire ; mais leur tronc semble un faisceau de tubes médullaires réunis. L’inspection d’une asperge en pourra faire juger.

Les grands individus de la végétation qui appartiennent aux monocotylédones habitent presque tous les zones équinoxiales et ce sont pourtant celles qu’ont donc seulement les empreintes de végétaux monocotylédones que l’on rencontre dans les roches. L’empreinte la plus commune et surement la moins douteuse est celle de la fougère en arbre et la fougère arbre, à laquelle seule ou on croit devoir la rapporter, ne se trouve que sous les tropiques, ainsi que la plupart des palmiers, ainsi que les bambousiers qu’on y reconnait encore.

Rien est aussi exact, et aussi régulier, je l’ai dit, que l’ordre successif du gisement des substances. La roche secondaire qui présente tant de nuances de calcaire à partir du grès, des houilles, de la craie ou calcaire à cérites, espèce de coquilles, jusqu’au gypse, et à ses nombreuses divisions, permet par le rapport des bandes de reconnaitre les coteaux qui furent jadis séparés rejoints par des vastes courants. On prétend retrouver ainsi les rives respectives de la Seine et de la Loire, qui couvraient jadis d’immenses pays ?

Les roches volcaniques sont au 4e rang, mais on les partage maintenant en deux classes. Mais en général on convient reconnait que les volcans ne sont guère sortis que des montagnes de transition.

Les premiers volcans, c’est-à-dire ceux dont l’Antiquité passe pour nous les temps historiques connus, nous donnent les trachytes, roche qu’on trouve dans le Puy de Dôme. Ces volcans n’ont pas eu, ou tout au moins n’ont plus de cratères, ni de laves. Mais ils ont donné des basaltes tels que la Haute Egypte en possède encore. Ces basaltes affectent la forme prismatique, la Chaussée des Géants, la Grotte merveilleuses de Staffa en présentent l’architecture et l’édifice naturel le plus hardi et le plus brillant.

L’obsidienne est un produit des volcans anciens. Cette pierre a fourni des armes aux sauvages et des miroirs à des nations d’une civilisation plus avancée.

Les métaux se trouvent rarement parmi les

débris volcaniques anciens. Le fer, le manganèse, sont, du moins les seuls qu’on y trouve.

Les volcans nouveaux ont des laves qui coulent comme des fleuves de feu. Le Monte Nuovo a été élevé par l’effet d’un volcan au 14e siècle de notre ère. Il me semble qu’il a remplacé son lac.

Le terrain d’alluvions est le seul qui présente en effet des débris d’animaux terrestre. Là se trouvent ces ossuaires singuliers dont le génie de M. Cuvier a recomposé des squelettes et des animaux dont la race est entièrement perdue pour nous. De ce nombre sont ceux qu’il a nommé Paléothérium et autres. Le lac de Mexico, les travaux du canal de l’Ourcq, ont également offert des monuments inattendus à la géologie. Les bords de l’Ohio ont vu amonceler des débris de mastodonte et peu de l’éléphant. Les bords de l’Arno, sont couverts d’ossements d’éléphants, l’ivoire fossile est une branche de commerce pour toute la Sibérie.

(Je pense aux ossements épars d’Osiris)

Les grottes de la Franconie sont remplies d’ossements divers et tous provenant de bêtes farouches. On y a reconnu les parties de la carcasse d’un lion, et aussi d’un ours polaire. Mais l’éléphant, je le répète, ne se trouve point dans les cavernes. M. de Humboldt a ramassé lui-même un cœur de mastodonte, sur le plus haut des Cordillères.

Mais un fait bien étrange est celui de la découverte d’un éléphant trouvé avec sa

peau, avec sa chair entière enfin, dans les glaces de la Sibérie. Il était sain de conservation car des chiens ont mangé sa chair. Seulement appartenant à la grande famille dite des pachydermes ou à peau sans poils, cet animal était chargé de poils, donc j’ai vu un échantillon soigneusement conservé dans un tube de verre et confié à M. de Humboldt par les conservateurs du Muséum d’Histoire Naturelle.

Les tourbières d’Irlande renferment des os de cerfs. Les rochers de Gilbraltar contiennent comme par filons, une quantité prodigieuse de petits os qui proviennent de singes, et justement des singes de la côte opposée de l’Afrique. Cette circonstance peut soutenir l’opinion de ceux qui croient à la fracture rupture violente du détroit.

L’homme est récent sur la terre qu’il domine. Ses débris ne se trouvent nulle part. En vain l’on a cru dernièrement avoir trouvé en trace quelque anthropolithes ou débris antiques os fossiles humains. Il a été prouvé qu’un éboulement quelconque avait donné sujet à la méprise et tout était nouveau dans l’objet découvert.

Ces grandes observations ont donné lieu à de grands systèmes. Et d’abord l’état primitif, fusion de toute la matière du globe, parait avoir été admis. Même pour la roche primitive mais alors aucun être doué de vie n’habitait sans doute même les eaux.

Une catastrophe prodigieuse a dû produire d’immenses bouleversements a une époque

dont les temps historiques conservent partout la tradition, et au-delà de laquelle ils n’ont que peu de souvenirs.

En recueillant au nord les empreintes des seuls végétaux du midi. En ramassant les débris d’animaux, ou terrestre, ou même marins que les roches nous gardent comme d’imposantes archives, et qui n’appartiennent qu’au midi actuel de nos jours, on serait tenté de supposer que les climats de la Terre ont été changés par la secousse qu’elle a subi.

Cette opinion a été combattu. Les palmiers les plus hauts, ils ont jusqu’à 180 pieds, ont été découverts dans les Cordillères par M. de Humboldt à six mille pieds d’élévation. Ce sont des palmiers alpins qui donnent une cire.

Cette découverte ne saurait point faire seule répondre aux objections nombreuses que l’on y pourrait opposer. Mais M. Cuvier qui ne s’est attaché sur ces points qu’aux considération qui naissent du nombre et de l'espèce la nature des débris animaux a pu croire que les espèces avaient été coordonnées au climat. Que le mastodonte n’était pas l’éléphant, que le crocodile comptait un grand nombre d’espèces et qu’enfin le grand animal, découvert en chair et en peau dans les glaces de la Sibérie était vêtu de poils, comme dans un climat froid, il n’aurait pu se conserver intact s’il avait pu ressentir l’influence d’un climat chaud.

Nous n’avons pu considérer, sans le plus vif intérêt, le fragment de poils de l’éléphant du nord que M. de Humboldt nous a fait observer. Les mâchoires pesantes des mastodontes qu’il nous a présenté, le morceau fossile que lui-même a recueilli, enfin les empreintes de plantes et de poissons et les morceaux échantillons précieux qu’il a pris soin de nous faire voir.

25 janvier 1821 – 20ème séance de M. de Humboldt

L’observation des objets de la nature semblerait annoncer que les animaux toujours sauvages, dont nous retrouvons les ossements sommes dans le cas de comparer les dimensions actuelles avec celles des ossements fossiles qui appartiennent à des êtres semblables, ont du dégénérer depuis les premiers temps. On fixe [illisible] Peut-être on peu conclure avec M. Cuvier que si les genres furent les mêmes, les espèces furent différentes, et que les animaux dont les ossements sont comme dispersés sur la Terre, y ont totalement disparu, quoique leurs faibles analogues se retrouvent encore quelquefois.

M. de Humboldt avait apporté un paresseux ou mégalonix empaillé, dont les proportions sont très petites. Il en a rapproché un ongle fossile qui suppose un être de plusieurs pieds de hauteur. La grandeur relative de l’ongle distingue le genre de l’animal. Quelques soit Celui qui existe aujourd’hui se rencontre dans l’Amérique méridionale. L’ongle fossile [illisible] et les autres débris ont été recueillis près des fleuves du Paraguay et jusque [illisible] de la baie dans les environs de la Baie d’Hudson a on ne peut se trouver sur l’identité de leur genre. Les animaux vertébrés ont tous, grands ou petits 7 vertèbres au cou. Le seul mégalonix en a 9 ou 10 et le petit modèle vivant, les possède comme les grands squelettes.

Ce que l’on observe des paresseux, on

peut le remarquer, des bois de cerfs énormes enfouis dans les houilles d’Irlande, on l’observe surtout des crocodiles dont les ossements se retrouvent si fréquemment. L’animal de Maastricht nous étonne de ses dimensions. L’Angleterre et la Normandie en laissent découvrir chaque jour de nouveaux types, nulle part on ne connait de crocodiles vivants aussi grand que les squelettes qui nous sont restés. Et est peut-être digne d’observation que la ressemblance, ou même l’identité des fossiles d’Angleterre et de Normandie, est parfaite. On trouva près d’Oxford, il y a quelques années, un crocodile dans une masse de craie.

L’enchâssement de l’œil fit supposer que les proportions de ces organes, dans ce crocodile, avaient été aussi considérables, que celles qu’il a dans la tête du poisson. Quelques recherches firent trouver près de Caen, un crocodile fossile de même espèce, et cette espèce, ne se voit plus vivante.

Après avoir fourni a cette digression par les échantillons qu’il avait apportés, M. de Humboldt nous a fait voir de belles gravures de la grotte de Fingal dans l’ile de Staffa, l’une des Hébrides. Rien n’est plus digne d’admiration que l’architecture que la de cette grotte. Des colonnes immenses de basalte appelé colonnaire à 4, à 5 et à 6 pans, soutiennent le toit de l’ile qui fait la voute de l’édifice. Et les vagues écument dans son enceinte en se brisant sur les tronçons les moins élevés de cet édifice merveilleux.

Le retrait d’une lave incandescente bouillante, qui s’étire une fois précipitant dans les flots, a, une fois, produit ce prodige.

Le moule s’en est trouvé dans les lois même du retrait de la matière en fusion. On imite en partie ce phénomène et le refroidissement subit, indique dans ses résultats l’effet [illisible] l’effet du retrait basaltique, entre les [mers].

M. de Humboldt nous a retracé la division des roches et leur ordre de position.

Le granit, la roche de transition, la roche secondaire, la roche volcanique, le terrain d’alluvions. Il en a de nouveau fixée la gradation depuis Memphis jusqu’au-dessus des cataractes du Nil, laissant les roches primitives a [illisible] et dans, les monuments de Thèbes sont de la basalte syénite, ou de rocher de transition, où le noir domine, à cause de l’amphibole, de sorte que les statues des divinités colossales des dieux, ne s’y voient guères que de couleur noire. C’est ce qu’on nomme généralement le basalte antique. Les roches de Thèbes sont généralement de grès, c’est-à-dire de 2e formation. A Memphis, à Gizeh, on ne voit que le calcaire, les pyramides en sont construites. Les pierres des pyramides recèlent des grains d’orge et de millet, qui s’y agglomérèrent au temps de leur agrégation formation. Hérodote croyait que ces graines y avaient été jetées seulement par les ouvriers occupés de leur la construction des édifices.

Cette liquéfaction universelle qui semble avoir produit tant et de si étranges combinaisons de substances n’a pourtant

pas été, selon toute apparence, la cause unique du transport des coquilles au sommet des montagnes. M. de Humboldt a trouvé des coquilles à 14000 pieds d’élévation, sur les Cordillères. On en a trouvé sur le mont Perdu dans les Pyrénées. M. de Humboldt a rappelé la supposition vraisemblable de l’élévation de plusieurs montagnes du fait des eaux. L’action de certains fluides élastiques peut surpasser à cet égard toutes les puissances de résistance.

Nous avons vu comment les coraux et leur surprenante architecture formaient élevaient des iles dans la mer, fait que quelque rocher, leur serve de point d’appui, ou que l’on ne puisse en découvrir. Mais une question demeure, c’est de savoir comment des végétaux, des insectes, et autres productions peuvent successivement y paraitre ?

Il ne faut pas confondre avec les résultats effets volcaniques les formations pierreuses qui quelquefois donnent aux grottes, une décoration naturelle, fort carieuse. Je parle de ces concrétions appelées stalactites, quand elles pendent des voûtes, stalagmites quand elles s’élèvent du sol. L’eau imprégnée d’acide carbonique, dissous en filtrant, quelques parcelles de la substance pierreuse. L’acide carbonique se dissipe à l’air et l’attraction moléculaire, agglomère les particules pierreuses sous des formes bizarre et souvent élégantes.

En considérant la prodigieuse quantité de substance volcanique, ou basalte, répandue sur la Terre, M. de Humboldt ne peut s’empêcher de croire que les premières antiques éruptions volcaniques.

 

n’ayant été autrement dirigées que celles dont quelques volcans nous offrent encore maintenant le spectacle. L’Islande peut-être en offre encore l’exemple. L’Hekla n’a peut de cratère, les laves sortent de terre comme au source qui coule plutôt qu’elle de tant de places différentes, et de points si peu déterminés, que les commissaires du roi, envoyés quand il n’y a rien pour constater les ravages des laves, emploient souvent des mois entiers pour en reconnaitre l’origine.

C’est en Islande que se voit le geyser. C’est un jet d’eau bouillante de 140 pieds de haut et dont l’imposante colonne a bien 14 pieds de circonférence. On attribue le jaillissement de cette colonne d’eau à la pression souterraine de fluides élastiques, qui forcent l’eau de s’élancer s’échapper. Les matières qu’elles tient en dissolution, ont formé en se condensant, un vaste bassin de pierre, autour du point, dont le jet parrait se s’élance.

Nous avons attribué la formation de quelques iles aux travaux prodigieux des animalcules qui bâtissent les masses des coraux. Les formations volcaniques ne sont pas moins évidentes au sein des mers et l’élévation périodique de la petite ile Sabrina près des Açores en est un curieux phénomène. Cette ile parait et passe de 400 pieds le niveau de la mer. Et tant qu’elle subsiste, la [illisible] ne peut atteindre aucun fond autour d’elle.

On a lieu de conjecturer qu’il existe d’immenses communications souterraines par lesquelles se propagent les causes d’ébranlement du sol. Ainsi, il y a quelques années que l’apparition de Sabrina dénote près des Açores, une fermentation volcanique, la commotion se fit bientôt sentir, aux Antilles Orientales, dans le volcan appelé la Soufrière de la Guadeloupe et au volcan plus redoutable de Saint Vincent. Les volcans du Mexique furent soulevés. Je ne les nomme pas, mais les syllabes types, qui terminent le nom du plus violent de tous, communes à la langue tartare et signifiant ce que nous appelons en français un pic. M. de Humboldt nous a fait de suite observer que le [illisible].

Je trouvais à la tête des titres des temples ou des cérémonies du Mexique et en Grèce, thros, veut dire dieux.

A la suite des secousses volcaniques du Mexique, et des ébranlements de la Louisiane, l[illisible] a été détruit.

Généralement, les tremblements de terre sont beaucoup plus redoutés dans l’éloignement des volcans, que près de leurs cratères. Les éruptions sans doute diminuent la violence et les dangers de l’ébranlement. La malheureuse ville de Quito qu’un dégagement de cette nature, n’a préservée, a été détruite le 7 février 1797. 40 000 âmes ont péri.

Dans ces contrées, où les ébranlements sont si fréquents, il existe pourtant des parties de territoires qui ne les ressentent

jamais, et que pour cette raison, on appelle des ponts.

Mais les grandes voies des communications souterraines ne peuvent être révoquées en doute, quand a l’exemple déjà cité, on réunit l’enchainement de catastrophes, dont le tremblement de terre de Lisbonne en 1742 fut le signal. Les eaux disparurent à Carlsbad. Pittsburg, aux bords des lacs de l’Amérique fut agitée. Le Jorullo parés de petits volcans, ont donné quelquefois de semblables effets. Ainsi le Monte Nuovo, s’élève dans le cours du 15e siècle et le volcan d’Ischia, fit éruption pour la première et jusqu’à présent la dernière fois.

Plus les volcans sont petits, plus ils s’émeuvent aisément. Stromboli lance des flammes a chaque période de 9 [illisible]. C’est comme un phare pour les marins. On a comparé Stromboli a l’étendu de la place Louis XIV.

Les plus petits volcans ne jettent qu’une espèce de boue.

Les grandes montagnes ouvrent des bouches nouvelles presque à chaque éruption. Il est rare que leurs explosions se fassent par le sommet.

On suppose que la Terre elle-même brule dans le foyer de ces volcans et on le croit surtout, depuis que M. Darcy a reconnu que la Terre proprement dite, était une sorte d’oxyde de différents métaux que l’on n’avait encore ni soupçonnés, ni connus comme tels que le potassium et quelques autres.

31 janvier 1821 – 21ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt Avant de reprendre le sujet si envieux de la géologie, auquel M. de Humboldt s’est occupé de monter et de nous faire voir une boussole de déclinaison, dont les indications et les effets s’appliquent à des opérations scientifiques d’un genre très élevé. Un cercle gradué est placé dans une direction verticale. On suspend par adapte à son centre une aiguille aimantée de manière qu’elle puisse osciller librement dans l’équateur de ce cercle. Selon que la circonférence se trouve dans la direction du midi au nord, elle en coupe l’équateur à angle droit mais Si on se trouvait sous la ligne, l’aiguille se confondrait avec l’équateur où le diamètre en deviendrait horizontal. On comprend qu’elle incline sur la circonférence selon les directions dans lesquelles cette circonférence est placée relativement au midi et au nord. Il en est une, où elle coupe le diamètre précisément à angle droit.

Des barres aimantées attirent l’aiguille même à travers les verres qui couvrent la boussole, rien pour produire cet effet sur l’aiguille.

Ce sont les pôles opposés et non les pôles semblables qu’il faut surprésenter convient de mettre en rapport.

La boussole de déclinaison, est la boussole commune. La théorie des puissances magnétiques, n’est pas encore complète mais elle a fait quelques progrès. On irait que le pôle magnétique diffère distingue du pôle de la Terre, pourrait se trouver vers le point du globe où le Capitaine Parry a naguère pénétré. En général, la pointe de l’aiguille qui marque le nord semble toujours appesantir. Et si elle dévie sous le pôle magnétique, tout annonce que sa tendance, le précipiteront dans le sein même de la Terre.

Jusqu’en l’année 1660, l’aiguille observée à Paris avait sa déclinaison à l’été. Dans l’année que je cite, elle marque justement le nord et continue depuis de décliner vers l’Ouest. Depuis quelques années, l’aiguille revient. On pourra bientôt mesurer les périodes d’oscillations. On évalue quand à présent la marche de la déclinaison à 1 degré environ, par 4 ou 6 années. Le méridien magnétique semble ainsi destiné à varier sur le globe, comme l’ombre du cadran.

Nous reviendrons plus tard sur les bases sujet de l’aimant. Et Après avoir vu les boussoles, nous avons repris les volcans et M. de Humboldt a montré les gravures de M. Faujas de Saint-Fond a fait avait

autrefois réunis à sa description des volcans éteints du Vivarais. On y voit des basaltes colonnaires dans toutes les proportions, et dans toutes les directions. Quelquefois ces prismes ne tiennent que par leur sommet à la grotte qui les recèle et menacant le contemplateur, on les trouve inclinés et dirigés dans tous les sens.

Quelques-unes des gravures du beau voyage de M. de Humboldt nous ont ensuite comme transportés dans les sites imposants des Cordillères.

La nature inorganique parait semblable dans les deux hémisphères, la cascade dessinée au Mexique dans le jardin magnifique du Comte de Régla, tombe sur des basaltes semblables à ce qu’on peut voir pareils à celles qu’on voit dans notre Europe.

Plusieurs gravures mexicaines nous ont rappelé ce que nous avions dit précédemment sur la tradition des quatre âges. Toujours un couple prédestiné échappe aux grands cataclysmes et recommence le genre humain. Le déluge est le dernier. On y voit l’arche ou le bateau de Noé. Il y aurait beaucoup à dire sur la couleur même du fond de ces quatre peintures symboliques, sur la tradition des singes qui appartient à l’une d’elles et que l’Inde possède sans l’expliquer. [illisible] quoique dans une autre [illisible]. Sur Eve enfin, et le serpent qui sont clairement figurés dans les monuments du Mexique. La supputation

des années se trouve faite et marque par des signes autour des peintures.

C’est un admirable spectacle que celui des cônes de neige que présentent les montagnes des Cordillères. Ils se détachent sur ce bleu foncé du ciel. Le plateau qui les soutient déjà prodigieusement élevé lui-même, nourrit souvent des animaux particulier, entre autre le lama, différent à mille égards de la vigogne qui d’ailleurs demeure sauvage. Le lama ressemble par la disposition de son cou arqué au chameau, par la disposition de son cou et de sa tête. Il est beaucoup plus petit. Facilement apprivoisé, on rencontre en troupeau dans ces contrées des troupeaux de plusieurs milliers de ces lamas.

J’ai dit que les sommets les plus élevés des Cordillères n’avaient que rarement des cratères. Mais Le sommet du Cotopaxi pourtant semble faire son est pourtant un cône tronqué. On trouve au pied de cette montagne une sorte de couronnement qui fait l’effet d’un monticule. La tradition porte qu’il en tomba, dans le temps où l’Inca succomba sous la puissance des Espagnols. Le nom de l’Inca lui est demeuré.

Le Cayambe s’élève comme un monument au point même qui traverse la ligne équinoxiale.

C’est justement, par la raison que les volcans pics des Cordillères n’ont pas d’éruption, que les tremblements de terre, sont généralement si dangereux, dans les régions qu’ils dominent

mais à Lima, on vit dans la sécurité par l’espèce d’habitude où [illisible] ce que la ville n’est guère renversée qu’à des périodes de quarante ou 40 ans. D’ailleurs les maisons n’y ont qu’un étage et sont d’une construction si fragile qu’une pluie imprévue de moins d’une heure renversa ou plutôt balaya presque entière la petite ville de Trujillo. Quand la terre tremble à Lima, c’est après que des longues sécheresses dans la montagne voisine ont sans doute produit une trop forte raréfaction dans les fluides qui remplissent les immenses cavités du sol.

La mer aussi se soulève. On la voit monter tout à coup à plus de 24 pieds. On entend les bruits du rugissement de la terre à des distances tellement prodigieuses qu’on les compare à celle de Rome, à Marseille et à Lyon.

A Quito, la terre trembla aussi mais horizontalement et avec tant de rapidité que rien ne se brise dans les maisons malgré le choc effrayant des objets les moins solides.

Ce n’est pas la ville de Quito à proprement parlé mais son territoire et la ville de Rio Bamba qui eurent tout à souffrir de l’ébranlement de 1797. Aujourd’hui, dans tout l’emplacement de cette malheureuse cité, on ne trouverait pas une ruine qui eut seulement 4 pieds de hauteur. Les secousses perpendiculaires sont ce qu’il y

a de plus redoutable. Des maisons entières se trouvèrent plongées dans l’abîme. Des meubles se trouvèrent transportés, des portions de sols cultivés furent portées à la fois sur d’autres terrains, et il s’ensuivit peu après des procès de propriété.

Il est plus doux de se reporter sur rappeler une des autre gravures du voyage où l’on voit Guayaquil, petite ville du Pérou. La rivière bornée dans son cours mais d’une sa vaste embouchure de plusieurs a 15 lieues de largeur au bord de laquelle cette petite ville [illisible]. Et des bateaux chargés de fleurs, de légumes et de fruits y abordent de toute part.

10 février 1821 – 22ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt résume ce qu’il avait exposé pour la géologie, et sur l’ordre dans lesquels les roches sont rangées – les roches primitives, de transition, de 2e formation, volcanique et enfin le terrain d’alluvions.

Il a repris ensuite l’ordre, dans lequel les débris d’animaux se rencontrent dans les diverses couches. Savoir, les madrépores ou coraux, les coquilles, les ossements de crocodiles, ceux de plusieurs grands quadrupèdes, et enfin des éléphants.

Le nombre de squelettes d’animaux vivants concentrés aujourd’hui dans les régions méridionales voisines de l’équateur, et qui se rencontrent fossiles dans les climats des zones les plus froides, ramène toujours la question de la cause qui les y a jadis portés ? – Les pôles de la Terre ont-ils changés d’inclinaison ? – Et avec eux les climats et jusqu’aux espaces immenses que les mers peuvent occuper ? Les débris d’animaux qu’on recueille ont-ils appartenu à des espèces différentes de celles qui se maintiennent à de plus basses latitudes ? Et ces espèces ont-elles seulement disparu ? Cette opinion nous l’avons dit, est celle de M. Cuvier . Plusieurs circonstances

l’appuient, entre autres celles de l'amoncellement la réunion considérable et remarquable des débris d’éléphants dans le pays de Wurtemberg et sur les bords de l’Arno. Contrées qui sembleraient avoir été presque exclusivement leur séjour, dans notre Europe. Il est surtout remarquable que douze ou quinze éléphants aient été trouvés en chair et entiers dans les glaces des bords de la Meuse. Un climat chaud n’eut pas permis cette espèce de conservation. Ces éléphants d’ailleurs avaient des poils dont on conserve a recueillis des portions.

Les végétaux sous le plus fort [illisible] semblent quand à présent, résister au système qui nuance les espèces selon les climats.

Les débris des végétaux qu’on retrouve dans les couches semblent ne pouvoir appartenir qu’aux régions équinoxiales. Toutefois, M. de Humboldt a trouvé des palmiers d’une espèce particulière a une grande hauteur dans les Cordillères ; on les ignorait avant lui. L’observation donnera des lumières encore étranges mais M. de Humboldt ajoute en annonçant ces palmiers si remarquables que la chaleur des contrées équinoxiales se fait sentir comme par reflets, même jusqu’à des élévations d’ailleurs correspondantes, à de hautes latitudes.

Les montagnes, se considèrent comme la charpente du globe et M. de Humboldt en a déssiné décrit le système général avec une sorte de supériorité de génie, qui nous

qui semblait nous élever nous même au dessus de nous. Ce globe Il a réuni dans sa vaste conception l’Europe avec l’Asie comme un seul continent. Il y a vu les montagnes dans une direction horizontale. Quant à l’équateur, tandis que dans le Nouveau Monde, la chaine court du nord au sud et partage le continent.

Le cours des fleuves a été souvent décidé par la direction des montagnes. L’amérique septantrionale est partagée par la chaine, Les Appalaches, et les monts Allegheny divisent [illisible] dans toute sa longueur l’Amérique septentrionale.

L’Amérique est comme concentré sur le dos de la Cordillère, qui s’y prolonge. Puis cette montagne s’abaisse dans une telle progression qu’elle est presque insensible à l’isthme de Panama. En effet Ce n’est pas un effet de l’élévation des montagnes de Panama qui a mis un obstacle réel à la confection d’un canal par cet isthme, mais c’est la disposition de ses rochers. On n’y pourrait creuser qu’un canal très étroit, interrompu par des portages. Ce canal ne pourrait avoir que l’importance d’un grand chemin.

Un simple religieux, avec le secours de sa seule mission, a exécuté ce grand ouvrage non à Panama, mais dans la province de Santa Fe. Il a profité de la direction de deux fleuves, l’un [illisible] qui se versait dans le Golfe du Mexique, l’autre, le San-Juan, qui se versait dans

la mer du sud. Il a réuni leurs sources par un canal et cette voie nouvelle a transporter les cacaos de la province de Guayaquil.

La chaine des Cordillères se relève dans la province de Santa Fe de Bogota, et avec une extrême rapidité. Ce n’est pas en effet au Pérou, et au Chili, que les montagnes sont les plus élevées. La ligne des neiges perpétuelles trompe souvent à cet égard. Cette ligne ne se trouve point généralement à une élévation donnée.

Cette ligne Elle varie selon le climat et le sommet du Mont Blanc est justement à la hauteur de la ville de Mexico.

Les Andes se prolongent dans le Midi de l’Amérique en s’approchant de la mer du Sud. Un espace de près de 900 lieues les y sépare de la mer Atlantique et a peine mesure-t-on à cette prodigieuse distance, [illisible] une élévation de 300 toises.

De grands fleuves, tels que l’Amazone, le Rio de la Plata Ore doivent un prodigieux immense développement à cette disposition du sol. On pourrait presque demander si cette espèce de plaine n’a pas été le séjour des eaux à quelque époque de notre globe ?

Les montagnes du vieux continent paraissent surpasser la hauteur des pics du nouveau. Il en a cependant de très élevés même dans le nord, tels que celui de Saint Elie

dont la montagne est volcanique, et celui des Iles Sandwich.

Les montagnes de l’Himalaya hérissées de pics nombreux continuent leur chaine par l’Imaus [Tian Shan], et atteignent la Mer Caspienne pour se perdre et se diviser dans les directions du Caucase. Le Mont Ararat quoiqu’il en soit, si célèbre dans l’Antiquité parait s’élever à une très considérable hauteur. On n’en a point encore de mesures exactes. Les grands fleuves de l’Inde s’écoulent vers le midi et tous ceux des régions septentrionales de l’Asie vers le Nord. Les montagnes de Hongrie, les Alpes, les Pyrénées, ont une direction horizontale frappante. La Sierra Nevada qui sépare l’Andalousie d’une partie de l’Espagne est dans la même direction et son élévation parait supérieure à celle qu’on lui avait de tout temps supposée.

L’Afrique trop peu connue, montre expose comme en parallèle, sa grande chaine de l’Atlas, qui sous le détroit semblerait tenir à la Sierra de l’Espagne.

Les montagnes de l’Abyssinie se rapprochent de la mer des Indes. C’est de leurs antiques sommets que doivent découler le Nil et aussi le Niger dont le cours n’est pas encore positivement connu. On croit trouver sur les plateaux de ces montagnes et ensuite dans la célèbre Méroé, les commencements de la civilisation, dont les magnifiques monuments

immortalisèrent l’Egypte. En général, on pourrait croire que c’est sur les plateaux des montagnes qu’a germé dans le principe, toute civilisation. En Amérique, une température moyenne, les fit rechercher par les colons de tous les siècles, et de toutes les contrées. Ces plateaux d’ailleurs se resserrent dans nos montagnes d’Europe sont [illisible] de la plus grande étendue prodigieuse, en Amérique et en Asie, et même dans une partie de l’Afrique. Tout le Midi de l’Afrique semble former un grand plateau.

M. de Humboldt a parlé du nombre prodigieux d’animaux féroces qui semblent se grouper dans les parties de l’Afrique les plus rapprochées de la mer des Indes. Il a cité cet exemple de concentration particulière à l’appui de celui que paraissent présenter les amas de débris fossiles, en Allemagne et en Italie. La nature inorganique a aussi ses caprices [???] tous, qui sont distributions. Le platine ne s’est trouvé que dans une partie du Pérou. Le diamant n’a que deux trésors connus.

Le continent de la Nouvelle Hollande [illisible] avoir bien, avait été autrefois réuni aux iles Mollusques. On a d’autres iles de cet groupe archipel important. On avait sans doute exagéré la hauteur des Montagnes Bleues qui viennent enfin d’être franchies mais autant qu’on en peut juger, la direction de ces montagnes se trouve comme en Amérique, entièrement longitudinale.

Le séjour des eaux sur la terre maintenant habitée se prouve par des observations et par des faits de toute nature. Plusieurs rivières, la Seine entre autres, dont tout porte à croire que le courant couvrait un sol très étendu, [illisible] plusieurs rivières dis-je, ont des galets tels que ceux que roule la mer. La plupart des prés des montagnes appartiennent aux roches primitives. Cependant, le mont perdu est de roche calcaire et de 2e formation.

Tout ramène à la question des grandes révolutions du globe. L’effet L’extrême dilatation des fluides élastiques a pu, nous l’avons dit, soulever du sein des flots, une masse telle que le mont perdu.

Nous avons indiqué comment la rencontre d’un corps quelconque dans l’espace aurait pu ébranler une fois l’axe de la Terre.

Quelques savants, entre autres Herschell , considèrent qu’une certaine émission extraordinaire de lumière et de chaleur précédant l’apparition des tâches dans le Soleil, ont attribué des effets prodigieux à l’influence des vives émissions solaires. D’autres ont essayé l’application en grand, d’un phénomène journalier. Toute matière qui se fond, absorbe une quantité que l’énergie de calorique et la température doit baisser, comme s’il se fut, en effet, dégagé du froid. Toute matière qui se cristallise ou se durcit rejette nécessairement ou dégage au contraire une portion de calorique. Si donc, nous supposons le globe, dans un état de fusion et se consolidant peu à peu, cette espèce de refroidissement

a du produire un dégagement immense de calorique, et surtout dans ces régions équinoxiales où le mouvement était plus rapide et où de plus grandes masses se sont agglomérées.

Il aurait dû résulter de ce grand fait, des vérités locales et plus ou moins durables dans la température. Et peut-être on expliquerait ainsi cette longue opinion des anciens que la zone torride n’était pas habitable.

L’existence de l’homme a nécessairement précédé le grand cataclysme du déluge. On ne rencontre pourtant nulle part, aucune trace de ses débris. Mais ce cataclysme a-t-il été la seule révolution dont le monde physique ait éprouvé la secousse ? Et En consultant l’ordre dans lequel sont rangés les débris organiques, on croira volontiers que les divers animaux ont été créés successivement et à mesure que leur séjour se disposait dans l’Univers. L’ouvrage des 7 jours favoriserait cette hypothèse, si de pareils systèmes pouvaient se soutenir par des autorités. Rien n’est si vrai que la religion et rien de vrai, jamais ne lui sera contraire.

Les sibériens qui trouvent de grands animaux enfouis, dans le sol qu’ils creusent, disent que ce sont de grands rats et leur donnent le nom de mammouths, du sens que ce mot a dans leur langue. Ce mammouth est le véritable éléphant, quant en genre, il est distinct du mastodonte, plus grand encore, dont l’Amérique

recompose les squelettes et pouvait presque recueillir les débris quelques restes des poils laineux amoncelés dans les mêmes enfoncements. On connait plus de 12 ou 15 pachydermes trouvés en chair, et au Pérou, en Sibérie. Et plus de 400 squelettes réunis d’ossements fossiles. Cependant plus de 40 espèces de mammifères, telles que diverses carrières calcaires, et celle de Montmartre entre autres, les ont dévoilées à M. Cuvier , paraissent avoir disparu de la Terre.

On compte en tout maintenant 80 mammifères connus existant, dans notre Europe. Mais ces espèces qu’ils présentent se sont-elles, comme créées par un perfectionnement ? Nous avons lieu de penser que ces premiers animaux que la nature ne reproduit plus étaient de proportion gigantesque et de formes peu élégantes. L’éléphant et le rhinocéros en sont peut-être encore comme les débris échantillons. Le cochon tient en partie de l’éléphant, dont il a presque les défenses. Le cheval présente une masse matérielle organisation où la nature semble avoir encore prodigué la matière. Mais sa taille n’approche pas de celle des quadrupèdes antiques, dont nous venons de rappeler les images. Quelques personnes se sont hâtées de conclure une sorte de dégénération dans le règne animal. Mais le chien est original dans toutes les proportions où ses espèces peuplent la Terre. Le chat, dont les savants de l’institut

d’Egypte, nous ont fait connaitre les momies, est identique avec le chat de nos demeures et après avoir parcouru les animaux que l’ancien continent nourrit encore, on n’apprend pas, sans une extrême surprise, que les Antilles n’ont présentés aux conquérants, aucun quadrupède au-dessus des proportions d’un faible rongeur. La Nouvelle Hollande n’en compte pas a pas montré de plus imposants.

La nature quoiqu’il en soit, garde une proportion relative dans la distribution des formes. On trouve presque partout les oiseaux, en nombre cinq fois plus grand que les mammifères. M. de Humboldt a reconnu, ou plutôt a découvert un rapport également constant dans la distribution des formes végétales et peut-être, il lui suffirait du calcul bien certain des produits d’une seule famille, pour évaluer toutes les autres.

Cette grande loi nous sera développée en sous temps.

17 février 1821 – 23ème séance de M. de Humboldt

Le début de La séance, au début, a été occupée par une digression relative au voyage du Capitaine Parry. Une carte où tous les continents sont étalés sur un même plan éclaire singulièrement l’esprit sur leurs rapports. Le passage de l’Europe à la mer du Kamchatka par les mers glaciales est possible en bravant les glaces qui bornent se rencontrent sur plusieurs points, aux limites boréales du continent de l’Asie. Je rapporterai ici que la plupart des iles qui se rencontrent entre ces glaces, sont formées d’ossements de pachydermes et d’autres animaux de ce genre et de ces dimensions.

Les navigateurs qui avaient pénétré de l’Océan Pacifique, dans le détroit de Behring, avaient cru que le continent se continuait à leur droite et n’avaient pas cru pu jugé qu’aucune route, peut les ramener par le nord, dans leur fut ouverte pour tourner l’Amérique au Nord. Le Capitaine Parry n’a pas encore trouvé cette route, mais comme ce sont des glaces, et non des terres qui lui fut fait obstacle, et que l’espace à franchir n’est plus très étendu, un voyage nouveau

le conduira sans doute jusqu’au détroit de Behring, par la voie de la Baie de Baffin.

Dans sa dernière expédition, les brumes épaisses, l’excès du froid, ont exigé de la part du Capitaine et de ses navigateurs un courage remarquable. Cependant, l’impression du froid, comme celle de la chaleur sur les corps, n’est pas toujours dans la mesure dont le thermomètre donne le degré. La nature assois dans l’humain MM. [Joseph] Banks et [Daniel] Solander et en France, M. Bertholet et quelques autres ont fait l’expérience d’une chambre chauffée graduellement jusqu’au 75e degré. La sueur qui les inondait servait d’enduit ou de couverture aux organes de leur peau et en prévenait la lésion. L’eau à ce degré n’eut jamais été supportable car elle aurait enlevé cette espèce d’onction préservative. On retrouve partout la providence.

Nous sommes revenus à la géologie. Les roches primitives ne contiennent aucun débris de matière organique. Si une fusion immense en a formé l’agrégation, selon l’opinion de M. de Laplace , elle a précédé la création des êtres doués de vie, même de la vie

végétative. Mais les roches de transition contiennent des madrépores et des coquilles qui n’ont pas été détruits. Il faut donc supposer une combinaison telle, dans la période de leur formation que l’incrustation ait pu se faire sans que les objets incrustés n’ay ayant pu rester intacts éprouvé d’altération.

Dans les roches de 2e formation, les animaux dont les débris sont le plus enfoncés dans la pierre sont aquatiques et plus grands que ceux dont les analogues et d’autres espèces nous sont connus. C’est ainsi que beaucoup de débris de crocodiles se retrouvent. Mais il s’en est rencontré de plus gigantesques. Et un Suisse qui découvra recueillis d’énormes ossements dans une montagne de son pays cru pouvoir y trouver amener l'homme témoin du déluge et cet homme eut été hors de toute proportion . Les ossements resteraient une énigme pour ceux qui ne croient pas qu’ils puissent provenir d’un corps humain. M. Cuvier a reconnu décidé qu’ils appartenaient uniquement à une salamandre, espèce de lézard aquatique, dont nous voyons le modèle en partie, dans nos bassins et dont les mouvements sont d’une extrême lenteur. Cette salamandre fossile a été reconnu à nous deux. Le crocodile

n’a point des dents de cette nature, et l’animal de Maastricht a son tour a été de même, [illisible] constitue une salamandre.

Les cavernes de Franconie offrent des dépôts plus surprenants à quelque égard. On y trouve, ce me semble, que des débris de bêtes féroces, et entre autres, des lions et à la fois d’ours polaires. Cette réunion est inexplicable. Plus de 300 têtes de lions en ont déjà été tirés. Ces animaux paraissent avoir été très grands. On ne trouve point ailleurs de débris de lions, en Europe.

M. de Humboldt a vérifié lui-même que des terres qui recèlent de tels débris. Il s’élève souvent des mofettes, ainsi que des antiques cimetières. Les couches de ces débris forment un sol de plus d’un pied et demi d’épaisseur. On les nomme dans le pays, la terre des sacrifices.

M. Cuvier a cru reconnaitre le dragon volant des traditions de l’Antiquité dans le squelette d’une sorte de crocodile trouvé près de Stuttgart. Il aurait eu 8 pieds de long. Les bras de ses ailes paraissent fortement indiqués. On trouve encore dans l’Inde un petit lézard volant mais il n’est que de quelques pouces.

Près de Santa Fe de Bogota, il se trouve un champ stérile à cause de la multitude

d’ossements énormes dont il est plein.

On le nomme le champ des géants. M. de Humboldt y a reconnu des ossements d’éléphants, ou peut-être de mastodonte, mais c’est un fait bien remarquable que ces débris d’animaux aujourd’hui concentrés dans les zones brulantes, ne se trouvent guère que sur les montagnes élevées. Ce fut à Mexico, en creusant un canal que le squelette entier d’un éléphant fut reconnu. On en a trouvé un, dans les travaux récents du canal de l’Ourcq, à Paris. Et le plus grand animal actuel de l’Amérique, le tapir, a été trouvé à Montmartre.

Ce sont des faits que l’on cite. Et généralement, les ossements que l’on rencontre supposent des êtres au-dessus des proportions constantes de nos jours tel le cheval que M. Cuvier a déterminé dans une fouille faite en France. L’élan maintenant confiné dans le nord, nous a laissé de ses débris. Ceux de cerfs que l’on recueille dans les houilles d’Irlande ne cessent pas de causer de la surprise. Ce sont des bois de huit à neuf pieds de haut avec 14 pieds d’envergure.

Malgré le témoin prétendu du déluge, l’homme ne se trouve pas dans ces restes si dispersés. M. Cuvier a reconnu des singes, dans les squelettes de Cérigo.

Il a soutenu d’ailleurs que les ossements fixés rangés dans les coteaux de Gibraltar n’appartenaient pas à des singes mais à un petit rongeur.

Il est bien vrai qu’à la Guadeloupe, on a trouvé des hommes, rangés et recouverts d’un lit de matière pierreuse. Mais l’ordre des squelettes n’aurait pu être ici l’ouvrage du hasard. Et la matière pierreuse [illisible] dont ils sont recouverts. L’ouvrage des zoophytes eu été formées nécessairement comme la substance calcaire des coraux ou des madrépores.

Les crânes humains dans lesquels on a cru reconnaitre une matière siliceuse sortaient de cimetières nécessairement récents et l’espèce de pétrification particulière qu’ils avaient pu subir tenait à des circonstances propres.

Les squelettes humains découverts à [Gattra] avaient été déplacés par quelques effets d’un éboulement.

Les houilles paraissent composées de débris immenses de végétaux. Et l’imagination s’épouvante de leur masse et de leur volume nécessaire. Les ouilles les plus anciennes ne montrent guères que des débris de fougères en arbres, de palmiers et enfin de grands monocotylédones, tels qu’on en trouve sous les tropiques. M. de Humboldt a vu ou même composé une flore antédiluvienne, où cette végétation

presque gigantesque est représentée. Les houilles plus modernes contiennent de nos arbres à [illisible] canal central médullaire et à anneaux, c’est-à-dire dicotylédones. Mais les houilles sont surtout gonflées de fucus, ou varech, plante marine, qui donne l’iodée substance, assez nouvellement reconnue et qui produit une couleur du plus beau violet.

Ce varech couvre la mer en certaines plages et jusqu’à entraver la marche des vaisseaux. On ne peut concevoir où il appuie ses racines, quand la mer ne présente pas de fonds. Christophe Colomb, dans sa première navigation vers l’Amérique, avait cru trouver des prairies quand il les aperçus d’abord.

Toutes ces données, toutes ces notions ne peuvent pourtant fournir une matière suffisante à des conclusions positives, sur la chronologie de notre univers et sur celle de notre planète. Nous avons vu comment le Zodiaque de Tyntira [Denderah]donnerait pour date historique, deux mille ans avant l’ère chrétienne et les monuments de l’Egypte, ne peuvent guères être postérieures. Ce fut 1476 avant l’ère chrétienne que Moïse sortit de l’Egypte. Le chanoine de Catane, l’observateur le plus constant de l’Etna, Récupero, à

l’examen de laves superposées, comptait les années par milliers, pour arranger leurs différents états, mais on a connu constaté depuis, que plusieurs des calculs qui lui servaient de base étaient purement hypothétiques. En fait nous Des faits vraiment modernes ne nous sont pas mieux connus de nous. Les colonnes du temps de Pouzzoles sont sur un tertre de 20 pieds au-dessus de la mer. Elles ont 15 pieds d’élévation. Leur sommet est rongé d’incrustations marines. Et ce fait, qui ne peut trouver sa place qu’après l’établissement et l’expansion des arts, demeure encore dans les ténèbres.

Les recherches de M. Girard et des autres savants de l’Institut d’Egypte ont fait connaitre l’épaisseur des amoncellements dont les monuments de Thèbes sont encombrés, et le progrès annuel, et mesuré de ces amoncellements, a donné 2000 ans ou environs d’Antiquité avant l’ère chrétienne a ces imposantes constructions.

L’histoire se rattache à cette antiquité. On a jugé de la lenteur marche graduée des sables par différents moyens ingénieux et l’inscription faite par l’impératrice Sabine, femme d’Adrien, sur la statue célèbre de Memnon [illisible] a pu donner une date certaine.

26 février 1821 – 24ème séance de M. de Humboldt

Les volcans ont souvent fait jaillir beaucoup d’eau et même, ils ont jeté quelquefois des poissons. Près de la ville d’Ibarra dans entre les sommets des Cordillères, une quantité si considérable de poissons fut lancée d’un volcan, il y a quelques années, que l’air en fut corrompu et qu’il en résulte des maladies putrides. Ces poissons appartenaient tous à un même genre, celui des silures. Ils étaient très petits mais innombrables.

On explique l’éjection des eaux et leur présence dans les montagnes, justement par l’existence de ces immenses cavités, dont on a d’ailleurs tant de preuves. Les eaux s’y précipitent par l’effet des courants, et elles y restent renfermées jusqu’au moment où le bouillonnement que les fonds souterrains leur font éprouver, les force à jaillir impétueusement.

On conçoit que les poissons qui peuplaient ces bassins intérieurs, serait lancés avec les eaux dans lesquelles ils étaient contenus. Le nombre en est toujours si grand dans plusieurs parties de l’Amérique, que les pêcheurs vont les chercher, jusqu’au fonds des grottes aquatiques les plus ténébreuses.

Les phénomènes des explosions aqueuses sont généralement liés à celui de l’existence de neiges perpétuelles, parce que l’infiltration continuelle, augmente beaucoup le volume des eaux. C’est ainsi que dans les Cordillères, la diminution plus ou moins considérable des neiges des différents sommets, annonce de prochaines explosions. Il existe un mot consacré qui pour exprimer dans le pays ce que cet effet [???] a de sinistre. Au moment en effet d’un des tremblements de terre les plus désastreux, le cône de Cotopaxi paru en quelques heures, entièrement noir et sans neige.

L’inclinaison des couches dans les montagnes de Suisse a permis aux eaux infiltrées par la fusion annuelle des quelques quelque portion des neiges, de miner les points d’appui de ces roches redoutables. Il en est résulté des malheurs trop connus.

Les montagnes de Cuba ont leurs sommets chargés de neige dans quelques parties des neiges sur leur cime. Et des eaux douces coulent dans la mer à quelque distance de ces montagnes. Sans doute un conduit souterrain et au-dessous du fond de la mer, donne passage aux eaux infiltrées. Et l’espèce de tube opposé que par lequel ces eaux à la fin peuvent remonter, et chercher l’équilibre, réalise toutes les conditions du jet d’eau, que l’air pratique si souvent parmi nous. On sait que tout liquide renfermé dans un double tube, [illisible] dont un tube horizontal réunit les branches, s’y met toujours en équilibre. Et c’est lorsque l’on coupe la 2e branche du tube que l’eau qu’elle contenait jaillit.

Ces communications souterraines ont déjà été remarquées, en parlant des commotions causées presque instantanément par les tremblements de la terre. L’ébranlement de Figueiros, dans ces dernières années. L’ébranlement plus récent des environs de Porto, ne peuvent avoir en d’autre cause. Les ponts en Amérique, ces points solides, qui furent souvent exempts des secousses produites ressentis, autour d’eux, sont malheureusement susceptibles de s’ébranler avec le temps. Plusieurs en ont offert la preuve.

M. de Humboldt ne pense pas que l’eau doive jaillir d’un volcan qui ne rentre pas dans les neiges perpétuelles. La tradition du Vésuve atteste cependant qu’un torrent d’eau en découle, dans

l’année 1480. Mais c’est à une cause différente que M. de Humboldt rapporte cet effet. Il l’attribue a une condensation de vapeurs dans une région, alors inaccessible à toute observation comme aux observateurs [illisible].

Les vapeurs qui s’élèvent, plus l’air est dilaté, sont comme autant de globules, qu’on nomme vésiculaire. Leur amas compose les nuages. Mais il est tout à fait remarquable que la puissance l’électricité qui les imprègne se porte toujours à leur surface. Un nuage est un ballon, plutôt revêtu que chargé de fluide électrique. Les vapeurs qui s’élèvent Ainsi tout ce qui attire cette électricité doit amener la fusion du nuage.

C’est la théorie de l’aimant que M. de Humboldt doit faire succéder pour nous à celle des volcans.

Il nous a fait d’abord admirer la boussole de Ketter. Elle est construite de manière à faire présenter à la fois l’objet que l’on fixe, et le degré de la déclinaison magnétique, marqué en chiffres sur une circonférence mobile.

Nous avons dit déjà qu’il fallait distinguer trois effets dans l’aiguille de l’aimant. La déviation, ou variation, l’inclinaison et enfin la puissance.

Nous avons dit que le pôle magnétique n’était pas celui de la Terre. Et que le Capitaine Parry avait eu lieu de le reconnaitre un pôle vers le point qui a servi de terme à son voyage. La déclinaison était pour Paris, de plusieurs degrés à l’est en 1660. Elle a passé à l’ouest et semble maintenant rétrograder encore. Le méridien magnétique a donc une marche sur le globe. L’inclinaison est la tendance de l’aiguille à s’abaisser vers le Nord et à y devenir perpendiculaire à l’axe de la Terre.

Rien d’ailleurs ne semble plus magique que les phénomènes de l’aimant. Un fluide y circule. Ce fluide a des pôles qui se déterminent

dès que la barre aimantée a subit une solution de continuité. Alors les pôles doivent être opposés pour se revoir que l’attraction se manifeste. Les pôles homogènes se repoussent et rien n’est surement plus bizarre, que l’agitation d’une aiguille à laquelle on présente des pôles différents. Une faible puissance qui agit d’une façon directe déroute ainsi la grande loi de la nature. L’aiguille perd le nord et s'agite se tourne en tout sens, auprès de la barre qu’on se fait un jeu d’en approcher.

On aimante un morceau de fer en la frottant plusieurs fois dans le même sens avec un aimant et chose plus étrange, on désaimante ce fer et [illisible] peut changer les pôles de ce fer aimanté, en le frottant dans le sens contraire opposé.

Le fer, le nickel, le cobalt sont jusqu’ici les seuls métaux susceptibles de s’aimanter l’attraction de l’aimant.

10 mars 1821 – 25ème séance de M. de Humboldt

La théorie de l’aimant a fait le sujet de cette intéressante séance.

M. de Humboldt a rappelé les trois grands rapports sous lesquels on considère l’aimant ou l’aiguille aimantée. La déclinaison, l’inclinaison, l’intensité des forces.

La déclinaison magnétique est celle de l’aiguille relativement au pôle du monde. La grande loi qui la détermine n’est pas encore suffisamment connu, faute d’observations rigoureuses assez anciennes. La déviation est lente et il faut donner un intervalle tel que de 1660 à 1670, pour déterminer le temps, où l’aiguille était placée sur le même plan que l’axe du monde relatif au méridien de Paris relativement au méridien de Paris.

Jusqu’à cette époque, la déclinaison était vers l’est. Depuis cette époque, elle s’est étendue vers l’ouest. Il paraitrait qu’elle revient vers le pôle. Et ce ne sera qu’avec des siècles qu’on connaitra bien sera certain les limites fixées par la nature à son oscillation.

Le pôle magnétique reconnu selon toute apparence par le Capitaine Parry, se trouve vers le 70e degré nord et dans les régions de la baie d’Hudson.

L’inclinaison est une attraction propre a l’aimant d’autant plus fort qu’elle s’exerce à moins de distance du pôle magnétique. L’aiguille s’abaissa toujours de ce côté de manière à s’enfoncer perpendiculairement vers le centre de la Terre. Sous notre parallèle, je crois l’inclinaison de 70 degrés. Sous l’équateur, elle est parfaitement nulle et l’aiguille est horizontale.

L’intensité des forces magnétiques se mesure par la rapidité des oscillations de l’aiguille. Elle est plus forte en approchant du pôle magnétique que vers l’équateur. Elle est la même sur les plus hautes montagnes que dans les plaines correspondantes.

M. de Humboldt en a fait la belle expérience, sur le sommet des Cordillères. M. Gay Lussac l’a renouvelée dans son ascension aérostatique et a constaté le fait de l’étendue donnée par la nature à l’atmosphère magnétique

toute pareille aimantée à deux pôles. Les pôles homogènes, c’est-à-dire ceux qui portent les mêmes dénominations, se repoussent. Les pôles hétérogènes s’attirent. Il résulte de cette grande loi, que le pôle de l’aiguille qui tourne vers le Nord est, en effet, son pôle méridional et réciproquement. Mais en dépit de cette judicieuse observation de M. Haüy, la dénomination de pôle Nord de l’aiguille a prévalu.

Les influences magnétiques sont les mêmes, vers le pôle Sud, que vers le pôle Nord du globe. Pour la déclinaison, l’inclinaison de l’aiguille et l’intensité des forces.

Trois métaux seulement jusqu’ici se sont montrés susceptibles de propriétés magnétiques. Le fer, le nickel, le cobalt. Le cobalt est connu par le beau bleu qu’il fournit à la porcelaine. Le nickel colore quelques pierres de prix.

Moins le fer est pur, et moins il est susceptible de magnétisme. Mais chose remarquable, le fer combiné avec le carbone, ou charbon, dans la proportion qui donne l’acier, devient éminemment magnétique. Et il perd graduellement de cette

propriété l’excès de carbone, comme il se trouve, par exemple, dans la fonte.

Le fer pur ne parait pas appartenir à notre planète, mais on reconnait cependant le fer, à l’état de pureté, dans les masses météoritiques, c’est-à-dire celles que l’on rencontre sur la Terre en différentes parties du globe et qui sont trop pesante pour y avoir été apportées. On cite celle qu’un voyageur a reconnu dans les montagnes intermédiaires entre du Paraguay et du Pérou. On peut en évaluer le poids à 30 milliers.

M. de Humboldt en a trouvé une semblable mais moins pesante au milieu de la ville de Durango, qui semble avoir été bâtie autour. Ces pierres, ces masses, sont-elles tombées de quelques planètes ? Ont-elles été des planètes elles-mêmes ? L’une des quatre petites planètes découvertes depuis ce siècle n’est pas plus grande que le royaume de Wurtemberg.

M. de Humboldt a calculé que le rapport d’une des masses météoriques avec cette petite planète se rapprochait de celui de cette planète et d’Uranus.

Le rapport nouvellement constaté entre le magnétisme et l’électricité répandra beaucoup de clarté sur la théorie magnétique. On doit considérer

comment la pile voltaïque ou galvanique et par conséquent électrique, se compose.

Elle est formée de plaques de métaux dont les surfaces sont constamment opposées.

Le concours de ces deux surfaces semble repousser au dehors toute leur puissance électrique. Il en résulte une production de lumière et surtout de chaleur si rapide, qu’elle surpasse tous les effets connus, ce que son action réduit les oxydes en métaux, en absorbant leur oxygène. C’est par l’application de la pile que M. Davy a réussi a réduire et à connaitre des métaux qu’on n’avait jamais vus, dans cet état massif. A son tour Le platine est fondu par le même moyen. La pile a ses deux pôles et ses deux électricités.

La Terre ne peut-elle pas se comparer maintenant à une grande pile voltaïque ? Il ne sera plus, dès lors, utile de supposer un aimant au centre de la Terre, ni même précisément, une masse métallique.

Il a été reconnu que des influences dispersées confondent leur force en une seule qui seule devient, dès lors, sensible. On ne doit pas oublier que l’on trouve rarement les métaux aimantés, à de grandes profondeurs. Les rayons du Soleil, sont plus que nécessaires au développement de cette

propriété. Et un violent éclair qui vient frapper l’aiguille suffit quoiqu'il en soit, pour l’en priver totalement ou du moins pour changer ses pôles.

Le fer, ainsi que les métaux magnétique, s’aimante par le frottement du fer aimanté, mais il faut que ce fait toujours dans le sens des mêmes pôles. Quelquefois, il suffit des influences de l’atmosphère, avec un temps bien long. Gassendi l’observa de grande flèche du clocher d’Aix. On fit la même observation sur la flèche du clocher de Chartres. Mais ces deux flèches étaient situées dans la direction de l’axe magnétique. Leur pôle nord était à leur base. On conçoit que sous la ligne ou l’aiguille reste horizontale par cet effet de l’inclinaison, un pareil phénomène en pouvait arriver. La facilité des communications magnétiques fait paraitre magique la subtilité des fluides et suppose dans les corps qui paraissent les plus compacts, une singulière porosité.

Je ne chercherai pas ici à faire l’exposition des phénomènes magnétiques dus à la combinaison du phosphore avec le fer ou du fer avec le soufre comme dans les pyrites. A plus de Les aurores

boréales, à de si grandes élévations dans l’espace, ne paraissent pas indépendantes des influences magnétiques du globe.

M. de Humboldt a reconnu dans le quartz, des roches granitiques où le fer sans doute se trouvait combiné et qui semblaient receler des propriétés magnétiques. Une roche de serpentine que l’on rencontre en Franconie a présenté les mêmes effets. Mais Ses couches sont inclinées selon un plan. L’aimant qui y réside y fait sentir différemment l’action de ses deux pôles. Mais on n’est pas encore assuré de l’effet que la déclinaison peut produire, sur cette roche.

16 mars 1821 – 26ème séance de M. de Humboldt

Le rapport et peut-être l’identité des fluides électriques, et magnétiques, donnent un intérêt nouveau à l’examen de la pile de Volta, et des phénomènes qu’elle produit. M. Aldini [Giovanni] a e essayé de faire concourir les effets galvaniques de la pile, au soulagement des êtres organisés. Il a composé de petites piles, dont chaque plaque ne surpasse pas les dimensions d’un bouton d’habit. Leur enchainement est tel, qu’elles peuvent onduler et se placer ou s’appliquer de toute manière. Il suffit de tremper les doigts dans une eau fortifiée de quelque préparation chimique et de toucher, des deux mains, les pôles, dans les extrémités de la pile, pour ressentir une légère commotion. Mais quoique légère, cette commotion est capable de ranimer le système de la vie dans certains moments de danger. La plus faible bouteille de Leyde, ou plutôt la bouteille de Leyde, le plus faiblement chargée, fait sentir bien plus vivement sans doute sa commotion mais enfin cette petite pile portative d’Aldini que M. de Humboldt nous a fait voir, effleurée à peine, du bout

des doigts, nous a fait distinguer l’impression, même le bruit, d’une petite étincelle. Je pense qu’on aurait vu le feu de l’étincelle, dans une complète obscurité.

Cette pile a suffi pour faire dévier l’aiguille et les pôles homogènes de l’aiguille et de la pile se sont repoussés, tandis que les deux autres se sont attirés.

M. de Humboldt a fait observer que dans l’ancienne distinction des substances pondérables, et impondérables, on avait pris généralement les forces pour des substances. La chaleur, la lumière, l’électricité, le magnétisme, ne sont doivent peut-être se considérer comme des effets plutôt que comme des substances. Le fer aimanté exerce une action sur un fer non aimanté, et surtout par le résultat d’un frottement en un certain sens. Le résultat est perceptible quoique le moyen de l’influence ne l’ai pas été. Mais s’il était possible que la chaleur d’un fer rongé ne nous fût pas sensible, ne serions-nous pas étonnés de juger qu’il avait produit une dilatation quelconque, dans le fer noir qu’il aurait approché ?

Les pôles s’établissent dès que le fer s’aimante. Un choc peut donner des

pôles à un fer, en l’aimantant, on a bien changé ses pôles et dans un fer aimanté, formé en fer à cheval, le point du milieu est comme neutre ou indifférent. Un pôle changé détermine le changement de l’autre. La porosité des métaux magnétiques est telle, qu’il suffit pour qu’un fer s’aimante, qu’il entre et soit comme plongé dans l’atmosphère d’un aimant. Quand on retient par force deux pôles homogènes, rapprochés, le plus puissant maitrise l’autre et change avec le temps son courant magnétique. C’est à Gioia [Flavio] d’Amalfi qu’on attribut généralement l’application des propriétés de l’aimant à la boussole. Cependant les propriétés magnétiques n’étaient pas inconnues aux anciens. Platon, dans son Timée y a fait des allusions pratiques. On ne saurait plus douter, que les Chinois, de temps immémorial, n’aient employé les directions de l’aimant dans leurs timides navigations. Enfin avant la découverte du Pilate d’Amalfi, [illisible] Guyon de Provins, l’un de nos plus vieux poètes, tirait une comparaison des attractions de la pierre noire, qu’il appelait déjà marinette.

On a observé depuis peu que le fer employé sur les vaisseaux parvenait quelquefois à faire dévier l’aiguille de la boussole, et la main la plus régulière, pourrait être troublée par les voisinages d’un aimant.

Mais il se passe deux phénomènes particuliers dans l’atmosphère magnétique, un flux et reflux périodiques, et assez souvent des orages.

M. de Humboldt a multiplié les observations pour obtenir la preuve de la double oscillation du fluide dans l’espace de 24 heures. C’est à Berlin surtout qu’il les a faites et c’est durant le jour qu’il a reconnu le mouvement le plus animé. Au Brésil, M. Freycinet, n’a pu fixer aucune observation, à cause des perturbations continuelles et orageuses de son aiguille quoiqu’il en soit, il doit se reconnaitre un jour quelque loi de périodicité pendant des temps plus ou moins long ? Même dans les moindres phénomènes, et M. de Humboldt a observé, ainsi que M. Arago , que de légères vapeurs qui s’étaient réunies sur une étoile à certaines heures, s’y retrouvaient pendant assez longtemps et toujours vers les mêmes heures.

Les gymnotes ou aiguilles électriques que M. de Humboldt a étudiées, lui ont offert un appareil voltaïque et analogue à celui que présente le cerveau. Ce rapport doit surprendre d’autant moins qu’on peut former une pile, et de charbon, et de matières animales. Le sang qui se porte au cerveau y perd son oxygène, d’autant plus complètement que l’action de la pensée est plus active et dans le sommeil, le sang [illisible] moins circule moins altéré.

Les grands problèmes que de si belles découvertes modernes offrent maintenant aux solutions sont de l’ordre le plus élevé comme le plus intéressant. Peut-être mèneront-ils à expliquer l’attraction par la grande loi qui lie ensemble le magnétisme et l’électricité. Et qui en produit les effets par le rapprochement et l’opposition de deux substances. Qui peut prédire, jusqu’à quel point les phénomènes de la végétation, se rattacheront à cette loi ? L’irritabilité de la fibre végétale est bien connue. On a vu le filament de l’étamine du [barbarea] frémir d’une piqure légère. Et dans la [illisible], c’est de son mouvement propre que

l’étamine, fléchit vers le pistil, et se redresse après.

Mais qu’elle est belle, cette puissance de l’intelligence, sur l’effet galvanique du cerveau et de sa matière.

C’est celle du Soleil sur le monde, et qu’il soit mouvement ou foyer, il est la flamme, la vie et la lumière du monde de l’Univers.

23 mars 1821 – 27ème séance de M. de Humboldt

Les merveilles nouvelles du galvanisme et du magnétisme ont continué de fixer notre attention. C’est une des découvertes de M. Arago, que le fil métallique qui réunit deux piles en action, se charge de limaille de fer, comme un corps électrisé par le seul frottement se chargerait des particules ligneuses dont, par la puissance magnétique (saturation de l’aimant ?) et passagère qu’il a acquise. Le même savant a reconnu que les courants électriques du globe étaient perpendiculaires à l’axe magnétique. Il a aimanté un fer en roulant sur le tube de verre dans lequel il les fait entrer des fils de cuivre ou même de coton mouillé, dans lesquels il fait passer un courant électrique.

Il est à remarquer que les points où se terminent les différentes hélices, que les fils différents peuvent former sur le tube, donneront au fer aimanté, autour de pôles, et que cette branche de fer en quelque sorte, offre plusieurs aimants. offre ainsi comme une suite d’aimant.

L’excès de la chaleur détruit l’influence magnétique, aussi n’est-ce vraiment qu’à la surface du globe que l’on en découvre reconnait les phénomènes.

La chaleur telle que nous la connaissons l’éprouvons dans nos contrées, s’élève, pour donnée moyenne à 10 degrés. Lorsque l’on descend dans les mines, elle devient partout plus intense.

Elle parait monter à tel point que si l’on pouvait parvenir à 2 ou 3 lieues

de profondeur souterraine, c’est-à-dire à une profondeur équivalente, deux ou trois fois, à la hauteur du Mont Blanc, la progression doit démontrera que tous les métaux connus, devraient doivent s’y trouver en fusion.

On peut concevoir sans nulle difficulté L’état extérieur et actuel de notre globe en supposant ne met aucun obstacle à la supposition d’un état de fusion à son centre. On peut répéter l’expérience d’un barreau du même fer dont sur L’extrémité d’un fer peut être incandescent pendant que l’autre extrémité enseveli dans un amas de glace peut être et à la même descendue à leur température.

Franklin avait admis ou du moins soutenu l’hypothèse qui place au centre de la Terre une espèce de roche d’air. Aucun fait ne s’oppose à cette théorie. L’air est par nature compressible et il arriverait peut graduellement se comprimer à comprimer jusqu’à ce point de pesanteur, au point que les plus lourds métaux y pourraient surnager parce qu’ils seraient moins pesants. Les lois de ce genre de progression ont été fixées par M. de Laplace .

Lorsque l’on considère le globe, comme une pile immense galvanique, les nouvelles découvertes permettent d’y rapporter le phénomène des aurores boréales. Il parait que ces jets de flamme brillante dont les apparitions, ont une sorte de périodicité, se trouvent toujours dans le plan de l’axe magnétique. Le bruit que leur explosion fait entendre, avait longtemps été l’objet d’un doute, malgré les assertions de [illisible] et celles de plusieurs autres voyageurs. Un savant danois, a qui la passion de la botanique,

a fait habiter le Groenland pendant huit ans, dans une société de frères moraves a entendu le bruit électrique de ces explosions de lumière.

Les aurores australes du midi sont plus rares que celles du nord. Une fois en Angleterre, il s’en est observé une, dans les régions australes du ciel. Mais on n’en a pas d’autre exemple. A Quito même, elles sont si rares qu’un de ces phénomènes dans les dernières années, y causa une terreur profonde, et que les religieux si disposèrent à commencer les processions. On a remarqué que même dans nos contrées, une aurore boréale, n’était pas toujours également visible. Car elles ont quelquefois des directions de longitude.

M. de Humboldt a voulu nous faire voir différents métaux encore fixés dans attachés à leurs gangues. Il nous a indiqué les divers degrés de leur pesanteur, tels que 8, 11, 13, 19, 21, mais nous reviendrons en détail sur les théories métalliques.

Les terres sont reconnues maintenant pour être en effet des oxydes. Leurs essences est métalloïde. Il appartient à la pile galvanique, de les réduire à l’état de métaux en absorbant leur oxygène, car un oxyde est un métal plus l’oxygène qui s’y est combiné. La rouille du fer est un oxyde dont on peut refaire du fer, et peut-être le feu du charbon suffit à cette opération.

C’est une charmante expérience que celle du potassium ou métal réduit de la potasse

devenu [illisible] plus léger que l’eau, et s’enflammant par le premier contact de cette eau sur laquelle il surnage. L’oxygène de l’eau se précipite sur le métal dont la possession lui est si naturelle et si facile et l’hydrogène dégazé dans cette décomposition brule avec une belle flamme rouge et bleuâtre, qui tourne rapidement au long des bords du vase, où l’eau est contenue.

Le potassium, après l’opération est rentré dans l’état de potasse.

Ce phénomène, et cette conflagration, peuvent permettre de croire que les flammes des volcans, brulent le plus souvent les terres ou plutôt les métaux formés de l’oxydation de ces terres. Le contact de l’eau les enflamme et les volcans sont, en effet, toujours, dans le voisinage des mers et même sous leur influence.

31 mars 1821 – 28ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a renouvelé sa jolie expérience de l’inflammation du potassium lancé sur l’eau. Il est revenu sur l’explication qu’il avait donné, de cette subite décomposition de l’eau, d’où résulte la combustion d’un de ses éléments par l’autre.

Trois espèces d’alkalis sont connus. L’alkali volatil, ou ammoniaque, qui s’extrait par la combustion de plusieurs matières, et en particulier des fientes de chameaux ou autres.

La soude qui se mêle à la végétation des plantes marines, et qui parait quelquefois en efflorescence sur le sol de quelques plages contrées. La potasse enfin que l’on retire en oxyde des cendres de presque tous les végétaux et dont on peut réunir d’assez fortes agglomérations.

Après avoir traité de ces métalloïdes, nous avons passé aux vrais métaux. M. de Humboldt nous a fait voir, une jatte de platine doublée de cuivre, morceau d’une grande valeur, mais de peu d’éclat. Ce métal nouvellement connu, rare et surtout difficile à travailler et à réduire doit surtout le point qu’on lui donne à cette qualité espèce

d’impassibilité, dans toutes les opérations, si convenable aux questions auxquelles il sert de véhicule.

Le fer n’est pas au nombre des plus anciens métaux, dont l’usage eu été universel et familier. On ne le trouve guère le fer à l’état de pureté, que dans les aérolithes. Son extraction exige de durs travaux.

L’étain et le cuivre au contraire se sont montrés d’abord puisque à la surface de la Terre. Et la facilité de leur découverte et de leur fusion en a multiplié l’usage. Le cuivre et le zinc, font le laiton, par résultat de leur mélange. L’étain et le cuivre ont donné le bronze l’airain, dès les plus anciens temps. L’étain se trouve en pépites ou en petits cailloux au bord de plusieurs rivières. Il se travaille a été reconnu en quelques provinces de France mais jusqu’ici en petite quantité.

Il se trouve en Galice, mais surtout au pays de Cornouailles, dans ces iles Cassitérides, où il ouvrit au phéniciens, une source de commerce et de prospérité.

Le cuivre se trouve généralement à la superficie de la Terre. On a cru même à l’existence de montagnes de cuivre. Mais cette illusion était due au bouleversement et à l’inclinaison des couches où ce métal était répandu.

L’or plutôt que l’argent peut être a été en usage et sans doute a causé de la simplicité des recherches moyens qui le découvrit [illisible] découvrir. On le trouve surtout en grains, dans le sable des rivières. Il est remarquable pourtant que ce n’est pas auprès de leurs sources qu’il est le plus abondant. La rapidité des courants l’entraine. Et il faut pour le ramasser atteindre aux rivages où les eaux sont devenues moins impétueuses.

Les métaux comme tous les minéraux sont le plus souvent disposés par couches, telles on voit les mines de sels gemmes dont l’épaisseur est prodigieuse

Le sel est une sorte de minéral qui s’obtient, soit de quelques sources salines, soit des eaux de la mer, soit des entrailles même de la Terre où il se trouve à d’immenses profondeurs en couches d’une élévation prodigieuse. Les mines de Wieliczka en Pologne renferment une population de 1200 personnes. On y voit une église en de belles proportions.

Les couches de métaux n’ont pas cette épaisseur, mais rien n’atteste mieux sans doute et la présence et la disparition le retrait des eaux que l’ordre de stratification, dont l’écorce du globe

nous offre tant d’exemples.

Les métaux se présentent généralement ou en couches ou en filons. Quelquefois le filon semble descendre de la couche. Mais on trouve des filons sans couches. On présume dans ce cas que la couche a disparu, par une cause quelconque et l’on suppose que le métal a pu être versé, dans l’espèce de cavité où le filon se trouve engagé et qu’on nomme sa gangue.

Quelques savants préoccupés au contraire du degré excessif de la chaleur centrale, ont regardé les cavités des filons comme des espèces de cheminées où des espèces de soupiraux dans lesquels, les métaux vaporisés, en quelque sorte, ont été depuis refroidit et cristallisés, comme on les voit.

04 avril 1821 – 29ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a commencé par nous faire voir un thermomètre métallique infiniment ingénieux. Un fil d’une excessive ténuité est roulée en spirale sur une légère plaque d’or. Et la dilatation que la chaleur lui procure oblige l’extrémité du fil à s’avancer plus ou moins sur le cercle où les degrés se trouvent marqués.

Le pyromètre est un instrument destiné à indiquer le degré de chaleur, dans les fours à porcelaine. Et partout, où cette chaleur doit s’élever au plus haut point. Le pyromètre est composé de deux règles métalliques disposées en angle, et dont la dilatation indique sur un cercle la mesure qu’on a cherchée.

Mais pendant qu’un métal se dilate seulement au degré d’une chaleur extrême, une composition métallique se montre fusible dans l’eau bouillante seulement, au simple degré de l’ébullition. Ce métal auquel est demeuré le nom de Darcet est une composition de bismuth, de plomb et d’étain, en de certaines proportions.

On n’a guère pénétré au-delà de 400 toises dans les profondeurs de la Terre.

Mais la progression de la chaleur y a paru s’élever d’un degré environ, par trente-trois mètres, où cent pieds. Toutefois, a de faibles profondeurs

on a pu observer quelques oscillations, le maximum de la température s’est toujours trouvé dans nos caves dans les caves de l’observation a toujours répondu, quand aux époques, au minimum de la température extérieure. Mais l’accroissement ou le décroissement de toute température a ses lois et exige une durée. Il en résulte que dans une profondeur perpendiculaire, prolongée, on pourrait rencontrer une succession de zones, dont la chaleur serait alternativement ou moindre, ou plus élevée.

Une circonstance très favorable a l’hypothèse d’ailleurs si bien calculée de la chaleur centrale, c’est celle du degré constant des eaux thermales, partout où elles ont été connues.

Les palmiers dont partout le globe recèle des débris, les animaux des zones brulantes, dont les ossements sont partout répandus, font supposer que le globe a du jouir longtemps, d’une plus haute température. Mais si l’on suppose que l’essence dont notre sphère fut formée, s’est solidifiée tout à coup, une immense quantité de calorique, a dû se dégager aussitôt et ainsi envelopper le globe, d’une température très chaude. M. de Humboldt a rappelé au sujet de cette grande idée, l’anneau solidifiée de

Saturne, cette lumière zodiacale qui nous entoure encore, enfin le noyau des comètes, qui lui semble se dissoudre en passant trop près du Soleil et ne se former grossir, qu’à une distance de cet astre.

Le rayonnement perpétuel doit sans doute refroidir la Terre, mais plusieurs causes se réunissent pour y entretenir un degré de chaleur moyenne invariable. Les influences locales sont toutefois aussi nombreuses qu’elles sont souvent inapparentes. Des courants électriques se déterminent de l’est à l’ouest et justement dans le sens opposé à la rotation de la Terre. Un contre-courant se forme sans doute, car tout est équilibre dans les lois de l’Univers. Nous avons plus d’une fois considéré la Terre à peu près comme une grande pile, où des substances opposées doivent produire de grands développements du fluide caloriques. Ce ne sera pas ôter aux éléments de comparaison que d’exposer comment on a qu’on a pu former une pile, formidable dans ses effets avec des plaques d’un même métal, mais superposées à des degrés alternatifs de chaleur.

Le globe aide lui-même à mesurer sa propre chaleur, et ses mouvements

attestent dans leur constante précision, l’égalité la densité constante des substances qui le composent, et par conséquent, le degré non altéré de sa température.

M. de Laplace l’a calculé. La Terre est comme ainsi qu’un immense pendule, dont la température détermine ressentirait les moindres impressions d’une température altérée. Le globe s’il s’était refroidit depuis Hipparque, se serait aussi resserré. La rapidité de ses mouvements seraient moins rapides aurait cessé d’être la même. Les phénomènes célestes ne se rencontreraient plus. Les éclipses par exemple, ne se pourraient plus suivre le même ordre. Cependant rien ne s’est modifié, ni dans les mouvements, ni dans les rapports de la Terre, le jour n’est pas plus court d’un centième de seconde, depuis Hipparque. Et l’on peut bien en croire, le savant astronome, qui a prouvé l’aplatissement du globe terrestre, par les [illisible] plus délicates librations de la Lune. C’est dans cet astre, [illisible] un miroir et dans ses phases que M. de Laplace a su lire tous les secrets des destins terrestres.

La distribution des métaux, dans notre globe, a pu le faire justement comparer à une grande pile voltaïque. Nous

l’avons déjà remarqué. Les métaux en effet, s’y trouvent de trois manières. En couche, en filons, ou seulement dispersés. On pourrait considérer comme métaux plus anciens, ceux qui se rencontrent dans les granits, c’est-à-dire dans la roche reconnue primitive. Ces métaux sont le titane, l’étain, et même l’or. Nous l’avons déjà dit que l’airain, composé de cuivre et d’étain avait précédé le fer, dans les 1ers âges des hommes. M. de Humboldt a rapporté du Pérou même, des lames antiques de ce métal combiné.

On classe quelquefois les métaux selon leur pesanteur spécifique, c’est-à-dire selon le poids et l'abondance de l’eau qu’ils déplacent sous un même volume. Le platine jusqu’ici a été le plus pesant. On a dernièrement réussi à détacher de lui, deux métaux plus légers, qui y étaient unis. Ces métaux sont l’osmium et l’iridium qui prêtent maintenant à la peinture sur porcelaine des couleurs que le fer n’altère pas. C’est en effet aux différents métaux que l’on doit généralement la coloration des objets terrestres. Le différent degré d’oxydation varie aussi et change même les couleurs des métaux qui y sont fournis. Le mercure oxydé sous le nom de cinabre est rouge.

Les parcelles métalliques s’insinuent dans tout ce qui végète, ainsi que dans l’organisation de tout ce qui respire sur la

Terre. On a pu démontrer que la couleur rouge du sang n’était pas du au fer. Cependant il se trouve quelques atomes de fer dans l’édifice des corps humains. Le manganèse noircit les cheveux. La magnésie s’y accumule quand ils deviennent blanchis.

Ce manganèse colore les cristaux en violet. Le cobalt les colore en bleu mais je ne saurais exposer les nuances multipliées des colorations métalliques.

La partie verte des végétaux exhale communément de l’oxygène, au Soleil. On la croit composé Peut-être quelque métal entre-t-il dans sa composition. Et l’on a cru, ce me semble, que ce pouvait être le fer. Mais jusqu’ici l’on ne suppose pas maintenant que la fleur n’ait rien de métallique. Elle absorbe partout l’oxygène au lieu de l’exhaler. On attribue la coloration riche et variée des corolles a un mélange d’hydrogène et de carbone à différents degrés de combinaison et sous l’influence de l’oxygène accumulé en quelque sorte dans le trésor parfumé de la fleur.

Les huiles végétales sont une combinaison d’hydrogène et de carbone.

Nous ne connaissons le carbone à l’état de pureté que dans le diamant. Le carbone sort en cet état ne se présente à nous que modifié de milles substances, le charbon est en effet le carbone, plus un mélange plus ou moins compliqué.

14 avril 1821 – 30ème séance de M. de Humboldt

Après avoir considéré le globe, sous le rapport des parties solides qui le compose, M. de Humboldt qui se propose de considérer le globe dans ses rapports météorologiques, nous a parlé [illisible] temps de l’atmosphère.

Nous savons que l’atmosphère se maintient en équilibre au niveau de la mer avec un tube de [illisible] 28 pouces de mercure élevé dans un tube.

Le mercure baise dans le tube, à mesure que la pression de l’atmosphère diminue. On l’évalue à une ligne par 100 pieds d’élévation, ou environ. Ainsi cet abaissement serait sensible du pied de la cathédrale de Strasbourg à son sommet élevé de près de 400 pieds.

A mesure que l’on s’élève pourtant dans l’atmosphère, les rapports de progression cessent d’être les mêmes. L’abaissement ne se fait remarquer qu’à des intervalles toujours plus long. Cette progression toujours croissante et divisible est au nombre de celles qu’aucun terme ne peut limiter.

On peut supposer à l’élévation de l’atmosphère jusqu’à 20 lieues d’élévations. A ce terme, ou à peu près, le baromètre marquerait zéro.

On pourrait construire sans doute des baromètres d’une moindre longueur que 28 pouces, en mêlant par exemple le platine au mercure.

La température terrestre baisse en plongeant au sein des flots et baisse encore en s’élevant dans l’océan aérien.

La dilatation est telle quand on s’élève sur les montagnes que les veines se gonflent au point de déterminer le saignement chez ceux qui tente ces voyages hardis.

La lune n’a point laissé distinguer d’atmosphère. La précision de l’occultation en est une preuve positive. Un savant appelé Schröter auquel on doit une carte détaillée de la Lune, a recueilli de ses longues observations, que si dans quelques cavités, on pouvait supposer une légère couche de vapeur, elle ne pouvait s’élever à plus de mille pieds et qu’elle n’avait ainsi qu’une faible importance.

Saturne, Jupiter, Mars même, ont certainement des atmosphères. Les bandes marquées sur leurs disques en font foi. C’est depuis peu seulement qu’on a observé celles de Mars. Mais les bandes de Jupiter ont toujours été bien remarquables. On les avait quelquefois attribués à une sorte de végétation graduée dans ses teintes comme serait des bandes, d’une épaisse verdure. D’immenses contrées couvertes de bruyère lilas et au-delà, des lichens blanchâtres. Mais les variations, les courants qu’on a observés dans ces bandes ne permettent plus d’y reconnaitre autre chose que les effets de l’atmosphère de ces planètes.

Le Soleil, comme nous l’avons dit, considéré comme un globe d’un noyau opaque et solide a nécessairement autour de lui une atmosphère de nuages puis au-delà, l’atmosphère lumineuse dont l’effet est si marqué dans la pénombre des vastes entonnoirs formés par les tâches. Ces tâches précédées de facules, produites par une immense combustion ont servi à déterminer la rotation du Soleil.

S’il pouvait arriver qu’une comète enlevât à notre globe, l’atmosphère qui l’environne, les êtres organisés qui l’habitent cesseraient d’exister puisqu’ils seraient privés de l’oxygène qu’ils y respirent.

Notre atmosphère est nécessairement plus épaisse dans les couches les plus rapprochées de l’horizon. Le crépuscule dans nos régions est le résultat de l’obliquité du corps des astres relativement à nous.

Et surtout l’obliquité du cours du Soleil. Sous l’équateur, l’ascension droite est si rapide que le flambeau du jour apparait tout à coup et se dérobe de même aux regards.

La couleur bleutée du ciel varie selon les latitudes où l’atmosphère est le plus dilaté. On a formé des cyanomètres avec des numéros et des degrés. Si le degré à Paris est 14, il est à 19 vers Montpellier et 27 au Pérou.

On remarque l’augmentation de la nuance en s’élevant sur les montagnes, à mesure que l’air s’y raréfie. Elle devient telle que des étoiles y deviennent paraissent sont visibles pendant le jour, par un azur presque noirci.

Le ciel aussi parait alors plus sphérique mais l’absence des objets de comparaison contribue à cette erreur de jugement. En mer, l’apparition de quelques vaisseaux à l’horizon étant l’horizon de la côte et semble diminuer sa convexité de la voute céleste.

On a fait une étude suivie du phénomène des étoiles tombantes.

C’est à Goettingue surtout que plusieurs savants s’y sont appliqués. Mais en l’année 1759, il s’est passé dans l’air les plus brillantes merveilles. M. de Humboldt a pu observer sous la ligne des myriades d’étoiles tombantes que des missionnaires au Groenland notaient ces vapeurs leurs singulières explosions et que des savants les contemplaient en Pologne. Ces étoiles subites produisirent en effet et à la fois, sur ces trois points, des pluies de feu et d’artifices de l’éclat le plus rare. Quelques-unes de ces étoiles égaleraient le disque de la Lune. Leur nombre était prodigieux.

On a déduit de leur parallaxe que le phénomène devait se passer à trois lieues environ dans l’atmosphère, ne pouvait s’étendre au-delà de 20.

Sans doute ces étoiles, on peut mieux dire ces feux, proviennent de corps étrangers à notre atmosphère. L’air inflammable ne saurait en être le principe. On peut retrouver dans un volume d’air jusqu’à un 3 millième d’air inflammable d’après les observations de M. de Humboldt lui-même, et notre atmosphère ne nous donne l’air inflammable dans aucune proportion.

19 avril 1821 – 31ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a commencé par écarter l’idée qu’une flamme, ou plutôt qu’un point brillant, observé récemment encore dans la partie cendrée de la Lune, fut en effet, la preuve de l’existence d’un volcan. Les pics des plus saillants doivent être éclairés et doivent nous réfléchir le Soleil dans le temps même que tout ce qui est en dessous d’eux, demeurent dans l’ombre. On a jugé que le point qui paraissant brillant devait être un sommet de la montagne lunaire appelée Aristarque.

La partie cendrée de la Lune est la partie de son globe non éclairée mais pourtant non invisible. Il paraitrait que les reflets de la Terre lui prêtent cette sombre lumière surtout quand c’est notre hémisphère austral, et le miroir de ses mers qui, doivent s’y réfléchir sur la Lune. Bouguer avait cru que cette partie cendrée avait une teinte verte quand c’était les régions de l’Amérique et leurs immenses plaines de verdure qui se reflétaient sur la Lune.

Les étoiles tombantes ou bolides paraissent lui appartenir plus particulièrement et à certaines

zones de l’Amérique méridionale, et au voisinage du Canal de Mozambique, et peut-être encore à en quelques antiques parties du monde, quoiqu’ils ne soient étrangers à aucune. M. de Humboldt est tenté de croire que la Terre, et son atmosphère roulent alors justement au-dessous du point de l’espace, où ces sortes d’astres s’allument. Toutefois il est ordinaire de les voir suivre une direction obéir à l’impulsion du vent. Il est bien vrai que dans l'atmosphère, les vents suivent divers courants. Les vents eux-mêmes dans l’atmosphères ont souvent des courants divers. Des ballons lancés à des hauteurs différentes, suivent [illisible] dans ses routes n’ont pas toujours suivi les mêmes directions.

Les nuages semblent parfois se croiser dans une marche assez rapide. Sous la ligne on ne voit rien de cette opposition. Les nuages avancent constamment de l’orient à l’occident, et selon les vents toujours réguliers de ces parages.

Le baromètre ainsi que nous l’avons vu, indique la pression de l’atmosphère. M. de Humboldt l’a vu sur les Cordillères s’abaisser à 14 pouces. Dans les régions équatoriales il ressent les flux et reflux de l’océan atmosphérique et jusqu’au point de pouvoir indiquer les heures avec assez de précision. Deux fois en 24 heures, il s’élève, 2 fois en 24 heures, il s’abaisse

et sans que rien altère jamais cette périodicité. 4 heures du matin, 9 heures, 3 heures ½, onze heures du soir, sont les quatre époques journalières.

L’étude chimique de l’atmosphère est ce qu’on nomme eudiométrie.

L’atmosphère se compose d’environ 21 centièmes d’oxygène, 80 d’azote et a peine d’un centième d’acide carbonique.

L’acide nitrique n’est qu’une combinaison en d’autres proportions de l’azote et de l’oxygène.

L’eau comprend un tiers d’oxygène et deux d’hydrogène. Lavoisier a su composer aussi bien que décomposer l’eau. On revendique pour Cavendish une part de la découverte.

La composition chimique de l’air donne indique presque partout à l’analyse un égal état de pureté. Quand l’acide carbonique augmente la proportion dans l’atmosphère, sa pesanteur le fait descendre assez près du sol, pour que la masse de l’air n’en soit pas altérée. L’azote s’élève au contraire et par la même raison, n’altère pas, en s’accumulant, la proportion du mélange moyen.

Cependant, et en dépit de cette preuve positive que semble donner présente l’eudiométrie, des éponges humides suspendues dans des salles remplies

de malades, ou sous des hangars aérés, ont exprimé une eau dont les propriétés n’étaient nullement semblables.

Des résultats fondés sur la combinaison d’un petit nombre d’éléments peuvent être exacts sans être vrais, ou vrais sans être exacts, parce qu’ils sont insuffisants lorsque la logique veut conclure.

Les éléments qui se compliquent en se multipliant dénaturent les résultats et peuvent créer, et des êtres nouveaux, et des propriétés nouvelles. Ainsi l’air réduit à ses éléments se trouve partout à peu près le même, mais une foule de circonstances et de mélanges divers ajoutent aux principes, ainsi qu’aux influences. Des carbures, des hydrures et tout ce qu’il leur appartient en juste de produire, doivent facilement résulter de la transposition des éléments qui les composent, du nombre des bases qu’ils fournissent et de leur différence dans proportion respective dans les rapports qui se forment entre eux.

En général, on le voit, ce qui est pur et bon est généralement simple, ce qui est délétère et funeste est ordinairement compliqué.

L’acide carbonique réunit au carbone une portion d’oxygène. Mais cette portion est trop faible pour changer ses propriétés. Et elle ne sert qu’à les étendre, en faisant un

gaz du carbone. C’est partout [illisible] Le gaz acide carbonique versé d’un flacon, où l’œil ne devine pas sa présence, sur une flamme d’éclat brillant réussit bientôt à l’éteindre. Dans la mousse du vin de champagne pourtant, l’oxygène qui se dégage en même temps que la vapeur carbonique qui y abonde, prête à cette vapeur une élasticité qui l’oblige d’abord à monter, et autour se répandre mais qui ne peut tour à tour l’empêcher de se répandre.

L’oxygène est l’élément vital pour tout ce qui respire. Le sang lui doit la couleur rouge qui distingue le sang artériel et qui donne à ce sang la faculté de se porter au cœur. Le sang des veines est le sang à son retour, ou le sang désoxygéné, et si un accident provient l’introduction d’un air vital nouveau dans les veines, par l’effet de la respiration, le sang dépouillé d’oxygène deviendra bientôt noir et sans circulation. La vie sera suspendue et promptement détruite. La création est perpétuelle dans les phénomènes de la vie.

Les végétaux La pression de l’air dans les régions où nous goutons plus aisément la vie, est telle qu’elle accumule comme dans les réservoirs destinés à notre respiration une certaine quantité d’air.

On conçoit que cette pression diminuant lorsqu’on s’élève, ne laisse à la respiration qu’une moindre partie d’air vitale et que la souffrance [illisible] l’organisation doit plus ou moins souffrir.

Le végétal et l’animal sont distingués par la faculté semblable mais différente, et d’aspirer, et d’exhaler tour à tour, et surtout, deux gaz tous les deux délétères. L’azote appartient à l’animal, l’acide carbonique au végétal. Ces deux principes L’animal ne saurait exister sans l’azote qui attenu dans ses effets la violence de l’oxygène. Il convient que l’ancien s’assimile en azote. Les glutens nourriciers en sont tous plus ou moins comme animalisés, en quelque sorte, mais il faut, que cet azote, soit bientôt exhalé. Le végétal, c’est-à-dire surtout l’arbre, et son feuillage vert exhale l’oxygène au Soleil et au jour et s’assimile le carbone qu’il absorbe mais dans le noir, ainsi que l’a reconnu M. Théodore de Saussure. Il exhale à son tour l’acide carbonique et il aspire l’oxygène.

23 avril 1821 – 32ème séance de M. de Humboldt

Nous avons continué l’étude de la composition de l’atmosphère et des phénomènes de la chaleur.

Un thermomètre introduit dans l’intérieur d’un végétal, s’élève assez sensiblement. Deux causes contribuent à l’élévation de la température dans le végétal. 1° Les substances qu’il puise au sein de la Terre, ce qui y sont quoique à peu de profondeur, a un degré de chaleur moyenne et constante. 2°  Mais surtout en aspirant L’acide carbonique que le végétal aspire lorsqu’il accomplit l’acte de sa nutrition que les animaux aussi répètent chaque jour.

Le végétal s’assimile le carbone, il en nourrit les fibres dont il se compose, il exhale d’ailleurs l’oxygène. L’arum, plante commune dans nos bois et dont la fleur ressemble à un cornet, dans lequel serait posé un gros crayon de pastel rouge orangé.

L’arum, au temps de la floraison complète, fait sentir au toucher une chaleur très remarquable, dans cette colonne chargée de la poussière des [illisible] étamines qui y reposent.

Le fluide électrique se fait sentir invisible dans l’atmosphère, partout où des murailles, des

arbres surtout, n’attirent point ce fluide. On mesure apprécie avec un instrument très simple appelé électromètre la quantité d’électricité que l’air possède et la nature de cette électricité. Deux corps infiniment légers sont attachés à une tige. Si la même électricité les agite ils s’écartent. S’ils ressentent l’impression d’une électricité opposée, ils s’approchent pour retrouver l’équilibre et s’écarter encore. On peut au reste reconnaitre la nature de l’électricité que présente l’électromètre en essayant sur les corps légers qui la ressentent une électricité résineuse ou vitrée, négative ou positive. La réponse [illisible] prouvera l’homogénéité.

C’est essentiellement sur les montagnes que l’air jouit de toute l’électricité qu’il peut retenir. On y transporte avec succès les personnes attaquées de goitres pour l’effet de l’influence de dans l’atmosphère sans ressort propre des étroites vallées. On a pourtant trouvé un remède à cette déplorable maladie. Ce remède est l’iode, substance violette qui s’extrait depuis peu, des éponges, des varechs, des fucus, et dont l’effet est très violent. La chimie, depuis quelques années, réussit à extraire des végétaux la substance précisément donnée de la propriété qu’on y recherche. C’est ainsi que de

l’opium, on retire la morphine, du quinquina, la cinchonine.

M. de Humboldt nous a fait remarquer que toute substance absorbait du calorique, pour se liquéfier, ou se vaporiser et qu’elle en exhalait en se solidifiant. La pastille de menthe qui se fond dans la bouche y occasionne par cette cause, un sentiment de froid subit. Sa fusion emprunte quelques degrés de chaleur aux parties de la langue et de la bouche.

Ce fut une belle application de la science que celle de la désinfection de l’air chargé de miasmes putrides. Les parfums, ajoutaient des miasmes à d’autres. Ce ne servait généralement qu’à donner le change. Sans expliquer encore précisément ce que sont des miasmes mortifères, M. Guyton-Morveau a su les envelopper dans l’espace et les anéantir, ou les précipiter, par les seules exhalaisons de l’acide muriatique oxygéné. Cette vapeur aussi produit le blanchissement rapide de toutes ces substances colorées. Elle  [illisible] pâlit subitement une fleur.

Les gouttes de pluie en tombant se chargent par une sorte d’attraction des particules humides de l’atmosphère. Cette observation fut suivie à Copenhague,

il n’y a guère plus de 20 ans. Elle a été aussi vérifiée à Paris et déjà maintenant démontré par les faits, que la différence de l’eau qui tombe dans la cour de l’observatoire ou sur son toit, à 40 pieds seulement de hauteur est d’1/5e.

Les gouttelettes d’eau sont de petits ballons d’air, enveloppés d’une sorte de pellicule aqueuse. C’est par l’intensité et la nuance des reflets lumineux de cette gaz humide qu’on juge de son épaisseur.

M. Moracchini à Rome a réussi à aimanter des aiguilles par la seule application de la chaleur. On obtient le même résultat de certaines directions de la lumière.

L’atmosphère est échauffée par les rayons de plusieurs manières et d’après plusieurs lois.

Les seuls rayons absorbés donnent de la chaleur. Plus donc le rayon est perpendiculaire, moins il perd de lumière sur son passage et plus il doit échauffer le la terre sol qui le reçoit.

Mais le rayon blanc se décompose et ces rayons colorés dont il n’est que le faisceau, laissent bientôt reconnaitre eux-mêmes, leurs diverses propriétés.

Le rayon violet, le rayon bleu, qui les suit, sont presque froids tous deux, et le thermomètre s’élève en se plongeant dans le rayon rouge.

Mais un phénomène admirable se fait voir dans cette expérience. Un rayon invisible et supérieur au rayon rouge, se trouve infiniment plus chaud. Un rayon sans chaleur également invisible se trouve au-dessous du rayon violet. Mais ce rayon invisible exerce une telle puissance qu’on l’a nommé rayon chimique. Il absorbe tout l’oxygène, par exemple du nitrate d’argent qu’on lui présente, et il les rend tout à fait noir.

L’obliquité des rayons peut devenir telle en approchant du Pôle, ou plutôt leur direction peut être de telle sorte, qu’ils frappent n’atteignent pas même le sol la terre. Et c’est ainsi que l’a remarqué M. Arago . Ce qui arrive dans les régions où le Soleil ne fait que tourner sur [illisible] l’horizon.

La continuité de l’action des rayons et de la chaleur ajoute à son intensité. On l’éprouve à Pétersbourg et dans toutes

les latitudes où les jours ont une extrême longueur. Tandis que la chaleur sous les tropiques est modifiée par des nuits de douze heures, égaux ainsi à la durée des jours.

26 avril 1821 – 33ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a commencé la séance par nous montrer le phénomène du fer brulé dans l’oxygène. Une parcelle d’amidon, adaptée à un fil de fer est allumée à la flamme d’une bougie. Ce fer est plongé en cet état dans un flacon plein d’oxygène. Et il y brule, tout entier, avec un éclat et des jets de flamme, admirables même, en plein jour.

C’est un fait constaté que l’oxygène est la seule partie de l’air qui soit comburante, c’est-à-dire susceptible d’opérer une combustion. L’oxygène est pour 1/5e dans la composition de l’air. Partout où il est pur, il doit exercer une action 5 fois plus forte que dans l’air et c’est ainsi qu’il détermine la combustion du fer, que la flamme de la bougie et l’embrasement par de l’amidon, n’auraient pu entretenir.

L’oxygène entre par la respiration dans les poumons, et s’il y pénétrait seule, la vie aussitôt exaltée, serait aussi dévorée plus vite. La respiration est une vraie combustion. Car la combustion

n’est autre chose qu’une combinaison de l’oxygène, qui change ou qui détruit celle des éléments des corps. Le sang artériel, se décharge dans le cœur de l’oxygène qui le rougit et la respiration lui rend une même quantité d’oxygène.

L’air pressé subitement mais sous une forte compression, fait jaillir la flamme par l’effet de l’accumulation subite de l’oxygène contenu dans l’air. Cette belle découverte appartient à un simple ouvrier, qui travaillait à Lyon, à des fusils à vent.

Toute pression dans un corps, doit comme dans l’air, condenser le calorique. C’est ainsi que le fer du cheval frappé par le pavé fait jaillir des étincelles. Il en est de même du briquet. C’est ainsi que le frappement opéré sur une aiguille suffit souvent pour à l’aimanter.

[illisible] pile d’un même métal, mais dont les plaques n’ont pas le même degré de chaleur, doit par suite de même principe se trouver susceptible d’un courant d’une grande puissance. Aussi M. Ampère considère-t-il la terre comme une pile dont les zones sont ainsi que des plaques d’inégale chaleur. C’est à cette cause unique

qu’il est pris d’attribuer d’une façon exclusive les lois et la puissance magnétiques du globe.

On réussit d’après l’observation de la concentration du calorique et de sa dilatation à former artificiellement de la glace par plusieurs moyens.

L’eau placée sous le récipient de la machine pneumatique est en partie dilatée et bientôt soulevée en vapeur. Mais cette vapeur doit retomber sur l’eau qui reste dans le four du vase. On a trouvé moyen de retenir dans l’acide vitriolique, cette eau vaporisée et par conséquent imprégnée de la plus grande par du calorique contenu dans l’eau mise en expérience.

En épuisant le calorique par la vaporisation, on peut parvenir à forme une quantité de glace notable sous le récipient réduire l’eau sous le récipient et une certaine quantité de glace.

L’art de créer de la glace et moins de porter l’eau à un grand degré de fraicheur s’est trouvé vulgaire, dans les contrées équinoxiales et dans celles que leur climat en rapproche le plus, on allume un feu de paille, qui enlève tout l’oxygène, à la place où il a brulé. On y place ensuite l’eau dans les vases de terre poreux, et on laisse rayonner ces vases. L’eau y peut arriver de la sorte à l’état

absolu de glace. Au reste, si la pression de l’atmosphère suffit pour maintenir l’eau sur la Terre, à l’état liquide et pour lui assurer cette espèce de consistance, on peut conjecturer que sous une pression triple, ou quadruple, l’eau pourrait se solidifier à la consistance du platine.

La rosée est produite par le rayonnement. Aussi n’est-ce que durant les nuits où le ciel est exempt de nuages que l’on voit se former la rosée. En effet, sous un ciel sans nuages, rien ne renvoie les rayonnements de la chaleur terrestre. Le sol se refroidit, et les vapeurs humides viennent s’y condenser.

Un Anglais, M. Wess, a multiplié sur la rosée les expériences les plus ingénieuses. L’eau de la mer, loin des côtes, est toujours plus froide, à mesure que le thermomètre s’y enfonce. Le Soleil n’y pénètre pas au-delà d’une profondeur connue. Peron, naturaliste, et voyageur, si digne des regrets que sa mort a coûté, avait fait de belles expériences sur cette matière.

Malgré les différences des latitudes, les températures d’un jour d’été, sous pression

partout fort semblables, elles peuvent s’élever à Paris jusqu’à 30 et même 31 degrés. La température sous les tropiques, atteint à peine, pour un jour, à cette élévation. La prolongation de cette élévation est ce qui en fait la violence. Et la durée aussi équivaut dans le nord à l’intensité de la chaleur.

Les côtes occidentales des continents sont partout plus élevées que les côtes orientales, dans le tracé des lignes isothermes, ou d’égale température. Les vents de mer, plus doux, que ceux de terre, ont une grande part, a cet effet. Ces vents dans les régions boréales tempérées, sont assez constants àu nord, l’ouest, et sont comme le remous, ou le contrecourant des vents alizées. La Californie offre une preuve frappante. L’Irlande offre en quelque partie de ses rivages réalise le printemps éternel. Quelques parties de la Normandie, et de quelques rivages de France, semblent jouir du même avantage. Les dahlias, les lauriers, roses, croissent en pleine terre, et cependant, des observations suivies ont prouvé que la différence des étés sous la même latitude, n’était pas avec d’autres contrées, en apparences moins heureuses d’un degré et demi, et que celles des hivers n’était pas d’un degré.

La température moyenne quoiqu’il

en soit, ne saurait ainsi que nous l’avons dit, servir de règle à l’agriculture. Les vignes, les oliviers, toute la végétation qui peut supporter ce tel degré de froid, mais qui exige une certaine élévation de chaleur pour prospérer, ne sauraient fournir des fruits, en des régions d’une douce température moyenne, où l’été n’a que des feux modérés.

On ne connait pas bien l’influence de la chaleur et les modifications qu’elle éprouve et qu’elle produit et qu’elles dans le parenchyme des plantes.

Le thermomètre ne peut servir de règle, que quand il est observé à l’ombre. Et la liqueur colorée de l’esprit des vins, doit amener des erreurs d’estimation assez considérables à cause de l’absorption de rayons que détermine la couleur rouge. On a cessé d’en faire usage dans les opérations, qui exigent de l’exactitude. Le thermomètre de Réaumur est calculé sur 80 degré. Il est dans le rapport de 80 à 100 avec le thermomètre centigrade dans pour l’élévation l’impression des degrés.

Les variations de la température ne sont nulle part, plus subites. L’échelle

n’en est, nulle part, plus pressée que sous la vers les 49 degrés de latitude. Aussi fut-ce en France que l’Europe savante se réunit pour fixer la mesure métrique.

La situation de l’Europe influe sur la douceur de sa température. Et la France surtout en éprouve les bienfaits.

La mer borde son continent à l’Ouest. La mer la borde même au nord. Et l’Afrique sous la ligne, brulée de tous les feux du Soleil, les reflète encore vers elle.

L’Asie au contraire, n’a que des continents à l’ouest et que de grandes mers au midi.

03 mai 1821 – 34ème séance de M. de Humboldt

On peut marquer les latitudes de plusieurs climats par le nom et l’aspect des différentes familles végétales qui y règnent. Et qui telles seraient celles des bananiers, des caféiers et cannes à sucre, des dattiers, des citronniers enfin ! Mais la nature ne tranche point de séparation entre les riches guirlandes dont elle enlace la terre et plusieurs familles s’unissent et se mêlent, durant du moins, sur les confins de leurs domaines respectifs.

M. de Humboldt a fait un savant ouvrage sur les influences de la température, relativement à la distribution des végétaux. Il l’a mis en latin pour qu’il fut plus universel. Mais le degré de la température moyenne, n’est pas le seul, qui soit à considérer dans cette partie de l’étude végétale. Les deux degrés extrêmes ont partout, en ce genre, une importance décisive.

Nous avons dit, que la température moyenne d’un jour, pouvait se déterminer par deux observations, dont on divise la somme par deux. Celle mode d’observation en suppose près de 800 par année. Mais pour les rendre plus rigoureuses, on comprend qu’il faudrait recueillir une observation par minute et diviser leur somme, par celle des minutes d’observation.

Une suite de ces observations rigoureuses qu’on ne doit pas se lasser de recueillir, a

conduit à ce résultat, que l’heure du coucher du Soleil, ou celles de grandes heures du matin, donnent généralement la température moyenne du jour. Et que la température moyenne d’avril ou plus surement celle d’octobre, était partout celle de toute l’année.

Les extrêmes des températures sont essentiels à observer. Surtout pour la végétation et j’en puis rappeler des exemples. La température moyenne de Paris se rapproche de celle de Berlin. Cependant, la température moyenne d’aucun mois à Paris, hors peut-être de rares exceptions, n’est au-dessous de zéro. A Berlin, durant quelques mois, elle descend au-dessous de ce degré fatal. La température moyenne de Londres, diffère de quelques dixièmes de celle de Paris. Londres jouit du climat des iles. L’hiver y est rarement violent mais l’été y est sans ardeur.

La courbure donnée par l’observation aux lignes isothermes ou d’égale chaleur, que l’on peut tracer sur le globe, est double. C’est-à-dire qu’elle présente au-dessus de l’équateur deux sommets plus ou moins convexes, deux sommets plus ou moins concaves. Les deux plus grandes convexités, paraissent reconnues dans le méridien de la Suède, et celui de la Californie. Ces deux plus grandes concavités, sous les méridiens de la Chine orientale et du Labrador.

Nous l’avons dit combien la réverbération des

des sables de l’Afrique, et son influence sur les courants des vents du midi, servait à réchauffer l’énergie, et combien l’Asie méridionale était constamment rafraichit par les courants qui lui arrivent de ses mers méridionales.

On conjecture d’après un fort grand nombre d’observations physiques, que l’océan peut avoir envahi une grande part du continent méridional de l’Asie. On citera un fait à l’appui, c’est qu’en des iles d’une étendue infiniment bornée, on trouve l’énorme éléphant.

Il s’établit dans l’air, un courant ascendant et qui se détermine par la dilatation. Nous avons vu que toute dilatation déterminait une absorption de calorique. Il y a donc refroidissement de bas en haut par l’effet de la dilatation et cette dilatation a été évaluée à un degré par cent toises, progrès infiniment rapide, et dont M. Gay Lussac dans son voyage aérostatique si souvent cité, a constaté l’exactitude. Son thermomètre a baissé justement d’un degré par 100 toises, jusqu’à zéro, et peut être au-delà.

Cette grande observation peut servir à déterminer aux différentes latitudes, la base des neiges perpétuelles. Moins la température de la plaine est élevée, et moins il faut d’élévation pour trouver la température à zéro degré où les neiges perpétuelles commencent

dans tous les climats. On pourrait, en se représentant l’abaissement de ces neiges et de la température qui en dessine la courbure de depuis l’équateur aux jusqu’aux pôles, considère notre sphère, avec l’atmosphère qui l’environne, comme un œuf de glace ou de cristal.

On conçoit que si le thermo baromètre s’abaisse sur les moyens montagnes par la diminution de pression de la colonne d’air, il doit aussi ressentir l’effet de l’excessive dilatation de l’air, a mesure que l’observateur s’élève sur les montagnes hauteurs. Il a fallu user d’une correction thermométrique et la marquer près de chaque observation pour prévenir des erreurs de conclusion qui trop souvent, encore, ont été faites.

Le mercure gèle dans les climats glacés de la Russie. L’alcool n’est pas toujours rectifié, au même degré. Les observations doivent en avoir moins de justesse. Mais on a lieu d’espérer mieux, des thermomètres métalliques.

En général, un thermomètre est difficile à bien graduer. Celui des caves de l’observatoire est admirable. Et chacun de ses degrés a un pouce de hauteur.

La ligne fondamentale du thermomètre est la glace fondante. Sa ligne extrême l’eau en ébullition. Réaumur a divisé en intervalle, en 80 degrés. Les Suédois l’ont depuis divisé en 100 degrés. Opération

conforme au système décimal, mais de peu d’utilité. Fahrenheit avait fait sa division en 180 degrés ou plutôt 212 car il compte 32 où le thermomètre de Réaumur et le thermomètre centigrade comptent zéro.

Le caractère de la végétation varie selon les températures. Cette grande idée dont le développement et la le développement ou plutôt la véritable création appartient à M. de Humboldt nous sera bientôt expliquée. [Joseph Pitton] Tournefort avait remarqué que les hauteurs du Mt Ararat, non étudié encore, depuis le voyage de ce grand homme, présenterait une végétation qui ressemblait à celle du nord. Il appartient à M. de Humboldt de développer ce bel aperçu, de faire fructifier ce fécond aperçu. Nous allons considérer sur ses traces, le beau et vaste système de la géographie des plantes et les amphithéâtres des montagnes. Nous présenterons sur une même comme dans un tableau la succession des latitudes.

M. de Humboldt a préludé aux leçons qu’il nous destine sur ce sujet, par l’examen d’un bel herbier, où les malvacées, les mineuses, les fougères en arbre, les quinquinas, nous ont offert tour à tour, leur caractère. Le quinquina dont la feuille est colorée comme par un transparent rouge est reconnu à cœur, restée dans les bois épais des montagnes, par les chasseurs de ce végétal salutaire. Ils montent sur des pics et promènent leur regard sur la surface des plus vastes forêts.

13 mai 1821 – 35ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a commencé par nous faire admirer quelques-uns des objets les plus intéressants dont il voulait nous entretenir. Nous avons vu, entre autres, le coco des Maldives, dont le fruit oblong est double ou géminé. Nous avons vu un autre coco, ouvert, et desséché, dont l’épaisseur ou la substance contient une sorte d'étoupe ou de filasse précieuse pour l’usage des navigateurs. On admire la diversité des palmiers et de leurs productions [illisible] bienfaisantes. La nature semble surtout avoir distribué le palmier gratuitement dans ces belles et chaudes contrées où le repos est si doux et même si nécessaire.

Il existe cependant un palmier sur les Andes et dans une région haute, le ceroxilum audicola, et la découverte en est due à M. de Humboldt lui-même. Ce palmier qui s’élève à près de 200 pieds donne une cire, ou bien de gomme, ou de résine, comme d’autres arbres. Il laisse couler la cire de son tronc, et ne la donne pas dans ses fruits connus, que le myrtis cirifera dans ses fruits.

Jusqu’ici, l’on compte sur la Terre,

environ 500 genres de mammifères connus. 3000 oiseaux. 4000 poissons. 44 mille plantes et autant d’insectes.

Il n’est pas probable que les découvertes à faire sur le globe puissent promettre beaucoup au-delà, du doublement, des insectes et des végétaux.

Les plantes et les animaux dont l’idée l’essence, diffère si fort, se rapprochent pourtant sur leurs limites respectives [illisible] a un point tel, que ces limites, ne se distinguent plus aisément. On a pensé que l’un des caractères de séparation devait se trouver dans la permanence des organes reproducteurs, parmi les uns, et leur existence passagère, chez les autres.

Les plantes aussi vivent généralement à la fois dans deux milieux, la terre et l’air. Cependant cette loi a quelques exceptions. La truffe ne vit que dans la terre. Elle y végète et s’y reproduit. Mais son histoire est encore mal connue. Le lichen au contraire vit dans l’air, et de l’air autant qu’il est possible. On le voit étendre ses festons crustacés sur la pierre ou ses végétations arborescentes. Sans autre appui sur les parcelles terreuses d’où il se lève, sans autre qu’un mince filet, qui ne peut s’appeler racine, et que l’on pourrait croire collé.

Il est aussi des végétations aquatiques, on les voit s’étendre dans l’eau et même y nager. Elles ont tenu à la terre pourtant, elles y tiennent encore par les plus faibles des nœuds.

Une remarque assez curieuse est celle de l’absence de la couleur verte, dans les portions du végétal, qui n’exhalent pas l’oxygène. On voit des fleurs au sein desquelles l’oxygène s’absorbe, et se concentre, se teindre de toutes les nuances, mais rarement de celles du vert. Les lichens crustacés sont d’ordinaire gris ou dorés. Les algues, les plantes marines, sont rouges le plus souvent et quelquefois noirâtres. Nous en avons vu entre les mains de M. de Humboldt quelques jolies échantillons.

Le classement des végétaux a été tenté sous plusieurs systèmes. A mesure que les richesses végétales se sont augmentées, les classifications artificielles sont devenues insuffisantes si non même, des sources d’erreurs.

La méthode naturelle, le classement par familles, devaient à la fin prévaloir.

La nature indique deux grandes coupes, celle des végétaux dont la fructification s’opère par des organes visibles ce sont les phanérogames. Celles des végétaux

dont la fructification s’opère par organes invisibles. Ce sont les cryptons ou les agames, dans un sens privatif plus absolu.

Parmi ces derniers se rencontrent des végétaux susceptibles de hautes proportions. Les fougères, dans les climats méridionaux deviennent des arbres.

Les végétaux phanérogames, se divisent généralement en deux grandes classes, celle des monocotylédones, c’est-à-dire des plantes qui germent avec une seule feuille séminale, ou cotylédon. Et celle des dicotylédones, c’est-à-dire des plantes qui germent avec deux feuilles séminales et même quelquefois plus de deux à leur base. M. Desfontaines a appris a les distinguer longtemps après que les cotylédones ou feuilles séminales ont dû disparaitre. La coupe d’un arbre germé avec deux feuilles séminales ressemble, par ses couches concentriques d’accroissement, à un véritable cercle horaire, que le canal médullaire traverse de part en part. La coupe d’un arbre germé avec une seule feuille séminale, ressemble à un faisceau de tubes médullaires. Un brin d’asperge peut suffire pour en donner une juste idée. Et l’organisation du palmier est la même,

 

toutefois M. de Humboldt nous a fait voir une branche, du mimosa scandien, et dont le bois contourné, offre une coupe qui ressemble à celle des végétaux monocotylédones. Pourtant Mais avec quelque attention, on y distingue non au milieu, mais de côté, le vrai canal médullaire. Et peut-être, ce point répond-il en effet à l’axe de la spire formée par les révolutions de cette liane mineuse.

La proportion de monocotylédones est inférieure à celle des dicotylédones dans la distribution des végétaux. M. de Humboldt l’a calculé. Il a même réussi a constater la proportion relative des différentes familles végétales. Ainsi les papilionacées en sont généralement le 14e. Ce n’est que par le classement en familles naturelles qu’on peut réussir à concevoir une géographie des plantes.

Les monocotylédones et les palmiers surtout croissent de la circonférence au centre et les débris de leurs feuilles composent chaque année autour d’eux comme un cercle d’écailles, qui peuvent servir à calculer leur âge.

M. de Humboldt sépare dans l’étude des végétaux, ce qu’il appelle leurs appendices, c’est-à-dire leurs feuilles, leurs fleurs, leurs fruits mêmes, de leur véritable contexture.

L’organisation végétale est généralement simple. Elle est cellulaire ou vasculaire. Mais ces deux expressions ne sont que les modifications d’une même idée. Ainsi un vaisseau est une cellule à cloison. Une cellule est un grand vaisseau simple. La cellule ou poche simple se retrouve dans les animaux, où elle sert de réceptacle à leurs aliments. Condition exigée par leur faculté locomotrice dans l’échelle des végétaux. On voit la cellule d’abord simple, et la première réunion de cellules, ressemble à l’enfilement des pierres d’un collier. Ensuite, on voit des ramifications, puis des doublements, puis un réseau enfin plus ou moins compliqué.

Les feuilles ou appendices aussi se dilatent par diverses causes, et depuis le conifère, dont les folioles souvent [ne] sont que des arrêtes, ou des fils, jusqu’à la feuille du bananier, dont le beau parenchyme vert se développe comme une riche et brillante draperie.

25 mai 1821 – 36ème séance de M. de Humboldt

Les plantes agames peuvent se partager en quatre groupes. Les champignons. Les algues et les lichens. Les mousses. Les fougères. Les champignons demanderaient une étude particulière qui n’entre pas dans le plan du cours. Leurs proportions toutefois dont l’élévation est bornée, sont susceptibles de devenir microscopiques, ainsi que quelques celles de plusieurs végétations du second groupe des agames peut-être. Mais ce 2e groupe, celui des algues et des lichens qu’on trouve en mer dans les parages de la terre de feu et qui surpasse 600 pieds dans sa longueur.

Les mousses peuvent arriver à la figure d’un petit arbre, mais leurs dimensions ont des bornes étroites. Il n’en est pas de même des fougères qui deviennent de grands arbres et atteignent jusqu’à 40 pieds. On a mis pourtant en question si la fougère ne devait pas être rangée parmi les plantes végétaux monocotylédones ?

La nature au reste en fixant des limites à l’accroissement des certains être en a mis aussi à leur décroissement. Les mammifères par exemple, pourrait

bien présenter, des végétaux échantillons très petit mais aucun n’est microscopique. Les végétaux reconnaissent des lois semblables. Ainsi la giroflée par exemple dont des fleurs s’embellissent dans les régions équinoxiales ne peut y surpasser quatre pieds d’élévation.

On évalue dans toutes les régions les plantes monocotylédones à 1/9e de celles que le sol produit. Je parle ici des espèces, et non pas des individus. Les plus grands végétaux terrestres, appartiennent à cette grande division. Tel le palmier qui domine tous les autres. Cette organisation est la moins compliquée. Les fibres s’y maintiennent sont parallèles dans la tige, ainsi que dans la feuille. Mais ils Les palmiers eux-mêmes croissent peu en épaisseur et l’on voit leur grand parasol, à 200 pieds d’élévation, sur un pivot dont le diamètre est, à peine de 16 pouces.

Les arbres dicotylédones ont un accroissement presque inverse. Ainsi le baobab, ou adansonia, dont le tronc parvient à 60 pieds de circonférence n’a guère plus de 20 pieds de hauteur. Ces arbres prodigieux, se creusent sans cesser de vivre. On a pu pratiquer une salle de 22 pieds en tout sens, dans l’un de ces antiques monuments africains.

Le conseil de toute une tribu, venait souvent s’y rassembler. La sève montait encore entre les parois intérieures de l’écorce et redescendait par l’écorce l’extérieur mais les palmiers monocotylédones n’ont point d’épiderme ou d’écorce. Ils ne se bifurquent même pas. Le cas du moins est rare. L’areca qui fait exception n’a jamais plus de deux rameaux, quand il échappe à l’unité. Le dracaena ou dragonnier si fameux de la Orotava était aussi creusé du temps des Béthencourt vers le 15e siècle. Et il subsiste de nos jours, mais le dracaena diffère déjà par quelques caractères de l’organisation commune. Cet ordre si majestueux et à la fois si bienfaisant des palmigères. Et sa hauteur est très bornée.

Quoiqu’il en soit Ce n’est pas généralement parmi les monocotylédones qu’il faut chercher les plantes proprement aromatiques, ni celles qui ont nulle part le plus d’odeur, mais partout ils présentent la plante subsistance à l’homme. Et [illisible] leur existence que la sienne semble liée. Dans les régions tempérées, nous citerons les céréales, le riz, le maïs, sous les tropiques, les bananes. La pomme de terre, le sarrazin, partagent seuls dans nos climats, l’utilité des céréales. Et je ne compterais point ici le luxe des arbres à fruits.

L’aspect du paysage, doit ses nuances les plus tranchées à la séparation comme au genre de mélange surtout à la présence de quelques végétaux de l’une des deux grandes coupes. Ainsi on ne voit que dans les climats tempérés, ces prairies immenses dont toutes composées le fond est envahi par des monocotylédones, pressées et dont la surface est dominée par une foule de plantes dicotylédones, telles que les ficus, les renoncules, les ombelles avec d’un autre côté, il suffit de laisser voir un bananier pour indiquer le lieu de la changement total de la scène. Rien de si riche, rien de si beau que la végétation des tropiques mais peut-être une culture bornée comme le besoin qui l’excite, y unit-elle à l’extension de la sociabilité, et aux développements que lui imposent des rapports plus multipliés. Quelques groupes de bananiers assurent la nourriture d’une famille. Un intervalle les voisinages Tandis que des sillons semés de céréales doivent toujours s'étendre plus loin se prolonger et rencontrer enfin, ceux que trace une [illisible] autre charrue. Peut-être ce résultat même de l’abondance de la végétation des régions chaudes de notre globe fini

-t-il dans quelques siècles par y presser plus encore que parmi nous, une population nouvelle.

Les plantes sans lesquelles l’homme ne pourrait exister [illisible] non plus que les animaux qui lui sont le plus utiles, ne se sont point encore rencontrés sur la terre, dans un état sauvage et qui fut primitif. On avait cru trouver le bled, au Tibet. On a reconnu l’erreur en renouvelant par la culture des semences portées à Londres dans une autre espérance.

La pomme de terre apportées de Virginie au temps d’Elisabeth, par Walter Raleigh, y était déjà cultivée. On croit qu’elle avait dû y être transmise du Pérou, car elle n’était pas comme au Mexique à l’époque de la conquête. Le maïs fut recueilli parmi quelques peuplades. Il était connu au Mexique, mais c’était une tradition qu’une princesse de la race toltèque, avait en labourant, d’en conserver des graines, après une fatale inondation, qui semblait avoir tout détruit.

La vigne devient sauvage, mais par dégénération. Les arabes l’arrachèrent dans les contrées où dominait leur fanatisme et il pu échapper des ceps qui purent aussi se multiplier, mais en même temps s’abâtardir.

La canne à sucre ainsi que le bambousier se compte encore parmi les végétaux monocotylédones. La betterave, plante de la famille des crucifères, et dicotylédones, fournit aussi du sucre, à nos usages. Mais le sucre, dans la canne, est à l’état liquide, dans la betterave, à l’état concret. L’une semble offrir une fontaine abondante, l’autre ne cède sa liqueur qu’à une forte pression.

Les arbres qui nous donnent la plupart de nos meilleurs fruits sont de la famille des rosacées. On ne saurait déterminer où le premier fruit doux, a été rencontré. La greffe est un mystère, dont jusqu’à la nécessité peut se présenter comme un problème.

Les voyages ou plutôt la translation des végétaux précieux dans nos usages sont constatés quelquefois par l’histoire et quelquefois par leurs noms mêmes. Telle cette espèce d’ail qui nous vient d’Ascalon, et que l’on appelle échalotte. Les croisades ont apporté à l’Europe et des légumes et même des fleurs. Je ne citerai ici que le chou-fleur et l’épinard.

L’oranger n’a été bien connu en

Europe qu’au commencement du 15e siècle. Le citronnier seulement y avait jusque là, été multiplié. Le véritable oranger Il fut apporté d’orient par des génois et sa culture triomphe actuellement à Savonne. Les missions religieuses l’ont propagé en Amérique. Les Jésuites en ont peuplé les rives immenses de l’Orénoque pour la jouissance du hardi voyageur. Les vaches dans ces contrées mangent avidement les oranges ou plus réellement, elles sucent le jus contenu dans leur écorce. Elles rendent l’orange dans leurs déjections entières, mais sans la peau et leur lait est plus abondant.

1 juin 1821 – 37ème séance de M. de Humboldt

Nous avons dit que les végétaux dont l’homme fait partout sa nourriture, ont une existence liée à celle de l’ordre social qu’ils soutiennent.

Nous avons dit que nulle part, on ne les connait sauvages.

Il est remarquable à cet égard, que le bananier constamment reproduit, et multiplié de boutures, ne donne plus, ou presque plus de graines. Sa fructification sous ce rapport, s’est oblitérée. Il en est de même pour l’arbre à Paris. L’espèce de cet arbre qu’on avait cru trouver aux iles Mariannes, dans l’état sauvage, n’appartient pas, en effet, à ce genre précieux.

Les chiens devenus sauvages par l’abandon au Paraguay, y vivent dans une espèce de société. Les habitants de ces contrées parlent de leurs villages, d’où une population surabondante entraine des émigrations. C’est une observation assez curieuse que celle du Capitaine Parry. Sur les chiens qu’il avait amené sur son bord. Ils allèrent chercher une louve, à travers les glaçons et les [illisible] et ils elle ne les repousses pas. [illisible] n’en furent pas repoussés.

Le cheval n’est indépendant, ou sauvage qu’en Amérique, où les Espagnols l’ont conduit.

Notre bœuf n’est pas le bison, où le bœuf

autrefois regardé comme sauvage dans les forêts de la Germanie. Mais chose remarquable le bœuf que M. Cuvier recompose d’ossement fossiles, est le nôtre encore, notre bœuf social, et [illisible] et non pas le bison.

Nous avons dit que les racines d’un arbre dicotylédone, pouvaient devenir des branches, et les branches des racines quand on retournait l’arbre en vu de le planter. On en voit trouve des exemples naturels de cette flexibilité d’organisation dans le manguier, dans ces ficoïdes de l’Inde surtout, qui recourbent leurs branches, les enfoncent dans le sol et les y replantent, de sorte qu’un seul arbre puisse faire un berceau. On voit en Amérique plusieurs arbres dans les forêts dont les racines s’attachent de si haut à leur tronc, que lorsqu’il arrive que la partie inférieure du tronc se détruise, l’arbre parait comme posé sur une sorte de piédestal, à jour.

La physionomie végétale change de caractère, non seulement selon les latitudes, mais aussi selon les continents. La feuillaison à la Nouvelle Hollande se réduit presque à des arêtes. Il faut que l’arbre soit bien jeune pour que la feuille y développe un peu des parenchyme, encore cette lame imparfaite, est-elle irrégulière !

Entre l’Amérique et l’Europe, il serait difficile de désigner des genres propres seulement à l’un des continents, quoique les espèces soient différentes.

Cependant la bruyère propre simple semble particulière à l’Europe dans les zones boréales. Le cactus, raquette ou cierge, caractérise presque seul le continent américain.

Le nouveau continent, plus beau, même dans ses contrées boréales par la variété de sa végétation, doit une richesse végétale particulière, même à ses plantes parasites. Au lieu de lichens, et de champignons, les écorces sont chargées de plantes à fleurs, et particulièrement des orchis. Il est quelquefois nécessaire de couper l’arbre, pour juger si les feuilles qui en sortent, si les fleurs qui s’y épanouissent, lui appartiennent ou lui sont vraiment étrangers ?

Un caractère de la végétation méridionale se trouve dans la propriété qu’on les troncs des arbres de porter des fleurs sans rameaux intermédiaires. La fameuse fleur découverte à Java, la Rafflesia, dont le diamètre à 3 pieds, s’épanouit à terre et sort d’une racine. Elle appartient au genre des aristoloches et sur les bords de l’Orénoque. Les fleurs d’aristoloches sont assez grandes pour que les enfants, par jeu, s’en fassent des bonnets ou des casques.

Le palmier cesse de poindre dans les régions tempérées. Les Malvacées si frêles dans nos climats deviennent superbes vers l’équateur et le baobab est une malvacée couronnée de leurs fleurs agrandis. Les giroflées au contraire s’y élèvent peu. Les ombelles s’y voient à peine.

Les animaux dans les deux continents sont étrangers distingués surtout dans les espèces. On avait cru longtemps le tapir propre au [illisible] de l’Asie seul nouveau continent. On l’a trouvé depuis peu dans les contrées orientales de l’Asie. Mais jusqu’ici, le colibri est demeuré ne s’est rencontré qu’en Amérique.

On trouve en Amérique, des perroquets, des colibris, des plantes, [illisible] enfin, dont la véritable patrie sont les régions équinoxiales, jusqu’à de très hautes latitudes. Mais c’est que les voyages, ou le transport de proche en proche, de tous ces êtres, ne rencontrent aucun obstacle. Le continent n’est point interrompu. Ses hautes montagnes s’étendent en longitude. Au contraire dans l’ancien monde, les productions équatoriales sont arrêtées par le désert de Sahara, plus grand que la Méditerranée, par l’Atlas, par la Méditerranée enfin. Et les montagnes semblent depuis l’équateur disposées comme autant de barrières.

Les régions boréales perdent d’abord chênes. Et les seuls qu’on connaisse encore à Pétersbourg y ont été plantés de la main de Pierre 1er. Les conifères vont plus loin, le saule est le dernier. Il en est de même sur les montagnes dont l’élévation nous présente le grand tableau des latitudes.

La végétation de nos climats ne présente plus d’arbres à comparer à ceux qui se voient sous les tropiques. Il n’en fut pas toujours ainsi. Les houillères de Picardie ont depuis peu découvert des troncs d’une dimension prodigieuse. On a trouvé de la sorte enfouis des amas d’arbres qui devaient avoir formé des enceintes druidiques. Tous étaient tombés vers un même centre. Et on a trouvé au-dessous se voyaient, des masses d’un granit étranger [illisible] et qui sans doute, avaient servi d’autel.

L’habitat des tropiques, contemple tous les cieux. Il jouit de toutes les plantes sinon [illisible] entre les plaines qu’il parcourt. D’anciens [illisible] Et les montagnes qu’il gravit. On compte dix mille plantes propres aux régions équinoxiales. On en compte 6000 en France dont le tiers est de la cryptogamie. Le nord n’en compte que 500 dont la moitié encore est de cette classe.

M. de Humboldt a donné une échelle curieuse de cette distribution selon les latitudes.

Les plantes ne peuvent être étudiées en grand, que dans leurs divisions naturelles, c’est-à-dire par familles. La greffe ne réunit que les familles qui ont des rapports. Ainsi les papilionacées et les rotacées, dont les feuilles ont tant de ressemblances, peuvent

respectivement recevoir leurs rameaux. Les vertus des familles aussi, ont une heureuse analogie. Et un très beau travail de M. de Candolle a montré de quelle manière c’était dans la gérance et dans les rubiacées qu’on devait seulement se flatter, de trouver d’obtenir quelque supplément au quinquina qui, lui-même, est de cette famille.

L’Amérique septentrionale possède près de 100 chênes indigènes. La France ne peut compter que sept à huit arbres dans son sol. Car en ce cas, nous retranchons et le beau marronnier de l’Inde et la plupart de nos arbres à fruit.

L’idée de la géographie des plantes pouvait naitre sans doute pour quiconque distinguait une plante aquatique d’une plante des montagnes. Tournefort fut frappé de rencontrer au sommet de l’Ararat des plantes qu’il croyait n’appartenir qu’à la Suède. Bernardin de Saint Pierre pénétré des harmonies de la nature demandait s’il était une plante qui se trouvât sous tous les climats. Il se fit illusion à cet égard, sur le fraisier, dont il cru jugea la terre enlacée toute entière. C’était à tous les titres à M. de Humboldt qu’il appartenait de fixer ou plutôt de créer réellement cette science pleine d’attraits, lui qui, seul le

baromètre à la main, a si souvent changé de latitude, et qui voyait en chemin en descendant de quelques toises, et qui du la ville plateau de Quito, boréal par l’élévation, allait à volonté chercher à Rio Bamba, l’été dans tout son luxe et dans toutes ses fleurs.

5 juin 1821 – 38ème séance de M. de Humboldt

La physionomie des végétaux caractérise les climats. Il est toutefois bien à remarquer que la peinture des objets, et des aspects de la nature, n’a occupé les arts, que longtemps après qu’ils avaient réussi dans l’expression des passions. Le défaut de perspective semble effectivement interdire pendant longtemps aux hommes tout l’ensemble ou toute l’harmonie a dans l’imitation des scènes de la nature. On peut croire penser d’ailleurs que les arts que l’art du paysage vraiment moderne dans toutes ses parties, tient par quelque liaison d’idées, à la poésie romantique. Et comme elle, c’est dans le nord qu’il a d’abord fait le plus de progrès.

L’organisation des plantes les plus universellement répandues, doit être aussi d’une grande simplicité. Car il faut qu’elle soit flexible. C’est ainsi que partout les cryptogames se rencontrent, et les mêmes généralement. Les cypéracées ou souchets, sont aussi peut-être la seule famille phanérogame universellement répandue et on la trouve, la même, dans les différentes régions. Elle est monocotylédone. Les côtes de Guinée qui bordent l’une des rives du fleuve de l’océan resserré dans ces latitudes, entre l’Afrique et le Nouveau Monde, ont

toutefois enrichi le Brésil, de onze à douze espèces de plantes parmi lesquels peut se compter l’indigotier. On peut supposer que les vents alizés constants dans ces parages, peuvent avoir ont transporté quelques graines sur le continent opposé.

Nous n’avons pas encore caractérisé, selon les climats, les espèces de la grande famille des hommes. Nous reconnaitrons que là seulement, a pu s’élever la civilisation où la culture d’un végétal farineux a pu se soutenir, tel le bled [blé], le maïs, le riz. La banane, le sagou, qui n’est autre chose que la substance d’un tronc de palmier avant que l’épanouissement et la fructification du dômes verdoyants panache qui le couronne, se soient opérés. Telles la tubercule des pommes de terre, la racine de manioc, enfin malgré sa nature vénéneuse, quand on n’a pas soin de la sécher. Ce sera avec après l’introduction de quelque plante farinacée qu’on achèvera portera la civilisation [illisible] vastes déserts dans les contrées désertes de la Nouvelle Hollande.

Déjà, avec des aliments européens, les

anglais se sont vus en mesure de fonder une imprimerie à la terre de [illisible].

La géographie des plantes est une véritable science, et peut-être l’une des plus positives car elle doit tout n’a put s’écarter de la nature. Les montagnes en offrent le tableau. Nous nous souvenons que 100 toises d’élévation font baisser la température d’un degré. C’est le résultat d’un courant ascendant. Nous avons vu que l’air pour se dilater absorbait de la chaleur et en diminuait l’impression dans l’espace où il la dérobe. Quand d’un récipient remplit d’air, on fait passer de l’air dans un récipient où le vide a été fait, c’est-à-dire où la dilatation a été portée le plus loin possible, l’air introduit réchauffe la température du récipient raréfié. Le récipient à air est refroidi par la dilatation que la soustraction d’une portion d’air y a produite. C’est cet effet qui détermine le refroidissement des couches superposées de l’atmosphère. Mais le rayonnement de la chaleur, d’une région à l’autre selon les latitudes ont modifié les résultats.

Quelques observations fondaient la géographie des plantes pourraient servir, lorsque l’on cherche à naturaliser quelques plantes. Ainsi ce n’était pas à Cayenne qu’il fallait essayer la culture du thé de la Chine, à moins qu’on ne l'eut établie dans les montagnes sur les hauteurs. Le café de l’Arabie n’a pu réussir que dans les montagnes ombragées des Antilles. Peut-être le quinquina n’a-t-il pas émigré de l’Amérique méridionale dans l’autre, à cause des chaleurs excessives de Panama, qu’aucune montagne assez haute ne lui eut permis de traverser.

Les colombes, les hirondelles, offrent partout à un européen, la douce illusion de la patrie. Les espèces qu’il rencontre sont distinctes sans doute. Mais les nuances en sont peu sensibles. Quelques rongeurs, comme les souris, se sont retrouvés à la Nouvelle Hollande mais dans les plus petites proportions.

Les mêmes plantes, les mêmes formes végétales du moins, se retrouvent dans toutes les régions. M. de Humboldt trouve dans une mine d’Allemagne découvrit une galerie ouverte vers le temps des Romains, dans une mine de l’Allemagne, et fermée depuis cette époque. Les cryptogames y avaient prospéré et il s’y rencontra un lichen de 4 pieds de haut, semblable à part sa proportion à tous les lichens connus. Nous voyons une végétation active enlacer tous les jets, dans le monde des canaux où elle peut s’introduire et s’aventurer sans terme. Nous avons rencontré le Fucus Gigantera dans les flots semblable a de moindres fucus.

Les palmiers sont vraiment des liliacées en arbres. Il s’est trouvé dans les hauteurs

des Cordillères de véritables palmiers alpins. Le sommet de ces montagnes garde aux voyageurs téméraires le duvet d’une plante cotonneuse qui les préserve des dangers du froid et qui ressemble au verbascum ou bouillon blanc de nos climats.

M. de Humboldt ajoute au plaisir d’ à l’intérêt de ses leçons sur la philosophie botanique qu’il expose en nous montrant de beaux échantillons ou quelques dessins des plantes rares.

Nous avons vu le dessin de la fameuse Rafflesia. Il faudrait la voir réellement et la nature se refuse presque à laisser donner le nom de fleur à Cette production gigantesque parait d’un ordre disique. Elle n’est qu’imparfaitement connue et elle est colorée en rose.

06 juillet 1821 – 39ème séance de M. de Humboldt

Environ 40000 insectes, environ 4000 oiseaux, environ 400 mammifères sont connus sur ce globe. Rien de si varié que les formes, rien de si divers que les aspects, rien qui soit plus en rapport que les organes les plus essentiels de l’existence pour tous les êtres. On éprouve même souvent plus d’une difficulté à expliquer dans certains animaux comme les poissons, la conformité de l’œil dont ils sont doués avec celui des habitants de la Terre. A une certaine profondeur sous les eaux, aucune clarté du jour ne saurait pénétrer. Le poisson qui y vit est pourtant muni d’un œil disposé comme celui des êtres terrestres. Et ce qui cause le plus d’étonnement sous ce rapport est que le poisson passe rapidement du fonds obscur des mers à leur surface éclairée, et que l’œil qui leur est donné, n’en parait ni éteint ni ébloui. M. Péron affirme dans l’existence [illisible] que croyait que la phosphorescence des mers en illuminait les abymes et y procurait aux poissons, la jouissance des plus vives clartés.

On ne saurait prêter aucun secours du même genre, à des taupes de Sibérie dont l’œil organisé avec un soin exquis est éternellement recouvert d’une peau épaisse ou velue. Les savants pensent que la nature a besoin de suivre dans ses œuvres une sorte d’analogie.

L’oiseau est de toutes les créatures celle à laquelle il est permis de s’élever le plus haut dans l’espace. Le condor est une espèce de vautour qui plane sur les Cordillères. Son envergure est de 14 pieds. On a pu mesurer son vol au moyen d’instruments qui ont donné l’angle de cette envergure au point le plus élevé où le condor pouvait être aperçu. On a prouvé en résultat, que ce point culminant était à 3300 toises. Et ce qui parait inexplicable, est que de ces régions glacées, le condor en peu d’instant redescend sur la Terre dans le plus brulant des climats.

Au sujet de cette appréciation mathématique des distances ou des hauteurs inaccessibles, M. de Humboldt nous a dit qu’en naviguant sur les grands fleuves de l’Amérique, ou par

fois, en les côtoyant, l’angle formé par la hauteur d’un homme sur l’autre rive ou par celle d’une perche d’une mesure connue, et portée par quelques indiens, lui avait fourni d’utiles approximations de distance. C’était M. de Proni qui lui avait suggéré ce moyen.

En France même, l’élévation rapide de l’alouette a pu être appréciée par des moyens semblables. Elle surpasse 700 toises ou l’élévation du Mont d’Or.

Le papillon aussi est enlevé très haut, et par le courant ascendant. La puissance de ce courant est connue, c’est elle qui soulève ces bulles de savon, que l’instinct des enfants, leur fait diriger vers les fenêtres ouvertes parce que ce courant ne saurait être sensible, dans une chambre fermée.

Les papillons portés égarés dans ces hautes régions où rien ne se coordonne aux conditions de leur existence, ne paraissent pas avoir le moyen d’en descendre.

M. de Humboldt en a trouvé sur les montagnes de l’Amérique, M. Ramond [de Carbonnières], sur le sommet du Mont Perdu, comme les derniers modèles d’une organisation animale et vivante.

Les tempêtes entrainent quelquefois

des papillons et de petits oiseaux à plus de 100 lieues en mer.

Il est un point de leur organisation commune à tous les mammifères, c’est le nombre des vertèbres du cou. L’homme, ainsi que la girafe, ainsi que la moindre des souris, a le cou formé de 7 vertèbres. Un être, un seul pourtant fait exception à cette grande loi. Cet être est le paresseux.

M. Cuvier lui a reconnu 9 vertèbres.

C’est une question encore que de savoir, si ce nombre des neuf vertèbres n’est pas dans les paresseux, le résultat d’une variété fixée et perpétuée ? Le règne végétal offre de ces sortes de créations. En semant le fraisier, un botaniste a obtenu un fraisier dont la feuille est unique et non en trois folioles, comme dans tous les fraisiers. Il a multiplié et perpétué ce fraisier de boutures et lui a conservé ce caractère constant.

L’homme pourtant dans sa charpente osseuse, garde un caractère distinctif et que lui seul possède entre les êtres animés. Ce caractère est dans sa mâchoire supérieure composée d’un seul os tandis que tous les animaux ont au moins 3 os, dans cette mâchoire

que Plus ils s’abaissent dans l’échelle et plus le nombre des parties de leurs mâchoires se multiplie.

Il y a quoiqu’il en soit, une remarque curieuse à faire. L’homme lui-même, a deux sutures qui figurent l’emboitement de l’os entremaxillaire des animaux.

Et ceux des animaux qui tiennent de plus près à ceux dont la mâchoire est la plus compliquée, ont dans les trois os de leurs mâchoires, des espèces de filaments, ou des fibres dont la direction est justement celle des emboitements réservés aux êtres d’un degré qui leur est inférieur.

Il t a dans l’arrangement des mâchoires, et des dents, un caractère d’une telle importance que toute la classification des animaux, parvient presque à s’y rattacher. Les singes d’Amérique, à queue prenante, diffèrent par les mâchoires et par dents, des singes d’Afrique, parmi lesquels ne se trouvent point des queues de cette espèce.

La respiration des animaux amphibies est difficile à expliquer par l’usage des mêmes organes et dans l’air et dans l’eau. Mais il reste constant

que l’animal aspire l’oxygène et que le végétal l’exhale. Dans les animaux, rien J’essayerais mal d’expliquer de quelle manière il arrive enfin que les ossements des animaux donnent une chaux phosphatée et les coquilles des mollusques, une chaux seulement carbonatée. L’azote aussi, est nécessaire à la nutrition de l’homme ainsi que de tous les animaux.

Les substances végétales qui donnent un gluten nourrissant, comme le froment surtout parmi les céréales, fournissent seules, une substance azotée, ont de l’azote dans leur substance. Mais le champignon qu’on pourrait croire tout imprégné d’azote et dont la substance est presque une chair susceptible de se corrompre, est le plus souvent un poison, pour les animaux mêmes et surtout pour les hommes.

L’animal est, dit-on réduit, par les analyses savantes, à n’être seulement qu’un tube, ou qu’un viscère qui serait ouvert par les deux bouts. Ce serait en ce cas trop dire encore l’animal doué de faculté locomotive, doit tout contenir en lui-même, mais dans sa plus simple organisation, il n’a le tube n’a besoin que d’une seule

ouverture. Et c’est à ce degré qu’on trouve le plus simple mollusque flottant sur les eaux.

A un degré plus haut, ce sac [illisible] de cril organisé, ce sac déjà vivant est muni de légers tentacules. Puis il se fait une sorte de partage de substance médullaire et de substance musculaire distribuées en différents organes. Puis il se forme des ganglions ou centres vitaux, qui dans les êtres perfectionnés accélèrent et élèvent la vie, mais qui dans quelques autres, permettent ainsi que dans les végétaux, une sorte de multiplication par boutures, leur polypes en offre l’exemple, ou du moins la reproduction de quelque membre détruit. L’écrevisse reproduit ses pattes, le limaçon a reproduit sa tête jusqu’à 3 fois. Et M. Durinieux possède une salamandre dont la tête a été reformée comme épanouit deux fois. Mais la seconde végétation animale ne parait pas avoir été parfaite.

Ce n’est pas le poids du cerveau, c’est la délicatesse des nerfs qui déterminent physiquement les moyens de l’intelligence dans les êtres. Il semble que la substance médullaire soit prodiguée dans les nerfs des grenouilles. Et c’est

pour cette raison qu’elles offrent au galvanisme des moyens expériences si faciles. Le perroquet chez les oiseaux, a le cerveau abondant et les nerfs délicats. Le cheval relativement à l’âne, a les nerfs déliés et le cerveau rempli. L’homme excelle sous ce rapport.

La faculté électrique des torpilles, des gymnotes surtout, doit tenir à la distribution des deux substances et à la disposition des organes qui les contiennent.

Au reste, nous l’avons déjà exposé, la couleur du sang est produite par l’aspiration de l’oxygène. Le sang noircit quand il en est privé et c’est une combinaison d’éléments dans la proportion qui donne l’eau, qui fait apparaitre la sueur, quand les muscles s'agitent sont en mouvement.

16 juillet 1821 – 40ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a voulu nous montrer les rapports qu’il a plus à la nature de maintenir entre les êtres qui semblent le plus séparés, par leur organisation. Nous avons vu l’ornithorynque, animal rare et rapporté de la Nouvelle Hollande par Péron. Cet animal a le corps velu et formé comme celui d’une petite loutre. Ses pieds de devant sont palmés. Il a le bec large et aplati du canard. On a lieu de supposer qu’il pond des œufs mais on n’a point encore de certitude à cet égard.

Nous avons vu, deux serpents conservés dans l’esprit de vin. L’un a deux mains, petites, mais bien marquées. Il est du Mexique. L’autre a deux pieds assez visibles. Il est de l’Inde.

M. de Humboldt avait fait apporter plusieurs anatomies de têtes. On a voulu fixer des degrés entre l’angle facial du blanc et du nègre. Je ne me permets pas ils La seule différence bien frappante est celle de la tête du singe et celle de l’homme.

L’os intramaxillaire existe dans la mâchoire du singe. Et toute cette mâchoire est vraiment un muscle.

Les expériences galvaniques projetées sur une grenouille n’ont point été faites. Nous avons seulement appris que l’épreuve galvanique faite executée au moyen d’un instrument fort simple, en cas de mort douteuse, pourrait prévenir l’inhumation précipitée qui se pratique sur le champ de bataille. Il s’agirait de découvrir les nerfs dans une partie quelconque et de les soumettre à l’action combinée de deux métaux.

Dans l’homme, la faculté électriquement galvanique ne se conserve guère au-delà de trente minutes après la vie. Dans les oiseaux, elle cesse presque au moment de leur dernier souffle. Dans une tortue, même après que ses membres ont été séparés, elles durent pendant plusieurs jours.

L’expérience galvanique la plus simple, fait voir des étincelles par l’ébranlement qu’elle donne au nerf optique. On s’en sert pour connaitre d’avance la probabilité du succès dans l’opération d’une cataracte.

Les animaux nous l’avons dit, s’assimilent une partie de l’azote, combiné dans l’air, et en respirant l’oxygène. Les végétaux s’assimilent généralement à l’hydrogène et le carbone. Le diamant n’a rien de la pierre, sa substance toute combustible est le carbone au plus haut degré de pureté, et sans un atome de mélange.

Le champignon quoiqu’il en soit, est un végétal tellement azoté, que M. Chevreuil, savant chimiste, est parvenu à saponifier sa substance aussi bien que les graisses animales.

L’action vitale semble avoir pour but de séparer et de disjoindre des éléments que la mort laisse réunit.

Dans les animaux vertébrés aussi bien que dans les plantes végétales dicotylédone, la partie osseuse se cristallise graduellement et en quelque sorte à fixité, peut-être comme l’a fait à époques successives, la masse solide du globe. Dans les animaux, dans les plantes, la substance extérieure, flexible, et toute vivante semble couler sur l’autre. Elle s’use et se renouvelle par une admirable succession.

L’état périodique du sommeil est un besoin pour tous les êtres, mais quelques animaux y sont plongés pour une suite de jours, et de mois. Et cette espèce de léthargie est généralement dans nos climats, l’effet du froid et de l’engourdissement qu’il cause.

Il est des animaux pour qui le Dans les climats brulants, c’est un sommeil d’été qui appesantit certains animaux. J’ai oublié le nom de celui qui s’endort à Madagascar. La tortue s’enfonce dans les sables. Le crocodile s’en revêt en quelque sorte jusqu’à l’époque où les inondations la saison des pluies raniment cette espèce de chrysalide immense, il rejette l’écorce qui terreuse qui dérobait sa masse et surprend le voyageur qui donc croyait s'appuyer venait se reposer sur une sorte de banc naturel.

Un compagnon de M. de Humboldt avait un soir placé son lit sur une de ces élévations mottes inertes trompeuses.

Le mouvement, la chaleur réveillèrent dans la nuit un monstre de 8 pieds de long. Le chien du voyageur repoussa son premier assaut et le crocodile pris la fuite.

La respiration est une condition nécessaire de toute existence mais la même quantité d’air n’est pas indispensable, dans toutes les variations de l’existence. Elle n’est pas la même, pour le besoin de tous les êtres.

Les oiseaux ont besoin d’une grande masse d’air. Leurs os, en grand nombres sont creux. Ils respirent jusque par leurs ailes. Le poisson respire 18000 fois moins d’air, que la plus petite souris. 1/400e d’air dans l’eau suffit à la respiration du poisson. Ces poissons de la Chine qu’on place en des coupes de cristal, peuvent y vivre dans la même eau, s’ils peuvent monter à sa surface. Dans le cas contraire, on a besoin de la renouveler. Il est bizarre sans doute de noyer des poissons. C’est pourtant ce qui arrive rapidement quand on les plonge dans une eau privée d’air.

L’eau est une sorte d’éponge où l’air pénètre avec facilité mais non pas avec promptitude. Et c’est une chose bizarre que de voir un cylindre d’eau s’imprégner en entier de l’air qu’on y introduit à diverses hauteurs.

On a longtemps partagé les animaux sous par la distinction de sang rouge et de sang blanc. M. Cuvier a renversé ce système en formant un groupe de vers à sang rouge.

La distinction des animaux a sang chaud et à sang froid me semble admise, comme bien tranchée. Je crois qu’elle coïncide avec la division classique des animaux vertébrés et invertébrés.

Tous les animaux vertébrés ont quatre membres analogues aux pieds et aux mains de l’homme. Mais quelque uns sont quadrimanes. D’autres sont privés de mains et n’ont que des pieds. D’autres ont des ailes au lieu de bras.

Le cou du plus petit oiseau est composé du même nombre de vertèbres que celui de l’autruche. Les oiseaux ont la faculté de tourner la tête presque entièrement sur leur cou, comme sur un pivot.

Le chat volant, galéopithèques, l’écureuil, le dragon volant retrouvé par M. Cuvier , la chauve-souris, hideuse, ont à leurs bras, des membres qui leur tiennent lieu d’ailes et qui s’étalent

selon le besoin. On a cru que les longues oreilles de quelques chauves-souris servaient à leur respiration mais les expériences les plus cruelles comme les plus ingénieuses à cet égard, n’ont donné ce me semble aucun résultat positif.

L’organisation des animaux invertébrés n’est pas simple comme on aurait pu le croire. Les plus beaux travaux en ce genre sont un des titres de gloire de M. Cuvier . Il a créé la science des mollusques et même dans les acéphales, il a reconnu un cœur avec deux oreillettes tandis que le poisson, n’en a qu’une seule ordinairement.

Peut-être pourrait-on trouver ce rapport de quelques animaux invertébrés avec les plantes monocotylédones, que leur partie osseuse est extérieure. La coquille des testacées est un effet d’exsudation. Ses formes si diverses ont toutes des lois précises. Et leurs admirables couleurs sont préparées depuis le commencement des temps n’ont pas cessé de se reproduire sans mélange, aussi bien que sans altération.

22 juillet 1821 – 41ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt avait apporté un microscope et il nous a fallu reconnaitre de véritables anguilles, dont une considérable entre autres, dans un résidu de vinaigre mêlé d’eau.

Les rotifères, si singuliers dans leur organisation et jusque dans l’espèce de suspension que leur vie éprouve dans les sécheresses sont au nombre des animaux infusoires.

Nous avons vu une portion d’aile de mouche imiter de beaux échantillons de marbres réunis par des filets d’air. Nous avons vu une partie de punaise qui ressemblait à celle de quelque énorme quadrupède.

Un brin d’herbe placé sous le microscope nous a fait admirer une suite de fils de perles. Rien de si brillant que ces glandes ou trachées par lesquelles le végétal exerce et reçoit puise dans l’air l’action vitale. Parmi les végétaux monocotylédones, ces organes sont en ligne et comme enfilés. Ils sont en réseau

parmi les végétaux dicotylédones. Les animaux sont dans le cas d’avoir une histoire et aussi une géographie. Cette seconde partie a été traitée déjà, ou du moins ébauchée relativement à eux, par un savant de l’Allemagne.

L’histoire des animaux ne devrait pas se borner à leur description. Elle devrait exposer les destinées et même la succession des races.

Nous nous sommes déjà occupées de ces objets. Mais on trouve un intérêt toujours nouveau à y revenir.

Les roches primitives proprement dites ne contiennent pas, je crois, de débris d’animaux. Les premiers animaux qu’on trouve dans les roches sont tous marins et de l’organisation la plus simple, tel les étoiles. Puis on reconnait des mollusques, des coquilles très petites, puis enfin des protées, animaux amphibies, des crocodiles, enfin les plus grands animaux le mastodonte pachyderme dont on trouve les ossements, surpasse les proportions de l’éléphant, à la famille duquel il appartient. Le rhinocéros au contraire dont on ramasse les débris sur les hauteurs

des Cordillères est d’une très petite dimension.

Il y a des races perdues sans doute. Mais celles qu’on recompose en réunissant les parties de leur squelette fossile appartiennent toutes aux pachydermes, c’est-à-dire, à des animaux que l’on ne peut séparer du cochon et de l’éléphant. Les paléothériums, les anoplothériums sont de cet ordre et varient des moindres dimensions aux plus grandes.

Il est à observer que les pachydermes se rapprochent des amphibies et l’éléphant dans sa jeunesse recherche l’eau pour s’y plonger. Celui qu’on élève au Jardin des Plantes en donne maintenant la preuve.

Le tapir a été trouvé dernièrement dans l’Inde. On le croyait propre à l’Amérique méridionale. Il a été rencontré dans cet archipel où les iles les moins étendues renferment cependant les plus grands animaux, tandis que les Antilles, n’ont montré aux européens que des quadrupèdes forts petits et du genre des rongeurs.

Cette population d’animaux si différente a donné lieu d’émettre des conjectures, sur diverses formations des iles. Celles La formation de celles où la nature n’avait point réuni de races d’animaux a du paraitre assez récente et volcanique.

La formation des iles où la nature triomphe dans abonde en toutes ses créations productions doit être le résultat de la division d’un continent par quelque invasion de la mer.

La Nouvelle Hollande rapprochée de l’archipel indien n’a qu’un petit nombre de quadrupèdes. Ce sont des kangourous ou des animaux du genre de ceux qui renferment longtemps les petits qu’ils ont mis au monde, dans une sorte de poche naturelle. Cette race est répandue dans l’archipel indien.

Les animaux destinés à vivre dans l’eau respirent par des branchies. Quelques-uns de ces derniers réunissent avec leurs branchies un grand appareil de poumons et qui dans ce cas leur sont inutiles. La nature a-t-elle

besoin dans ses ouvrages de nœuds, de jonction bien marquée, pour s’en faire comme des points d’appui ? On en trouve un exemple frappant dans un animal du Mexique. Les têtards perdent leurs branchies quand ils deviennent grenouilles et qu’ils respirent dans l’air. M. de Humboldt n’a pu reparler des batraciens sans nous dire qu’il est bien plus prompt de les asphyxier en été qu’en hiver, dans une eau où l’air ne pénètre plus. L’action vitale est plus rapide dans l’été que dans l’hiver. Et la partie respirable contenue dans l’eau doit être plus vite épuisée.

M. Cuvier regarde comme provenant d’espèces différentes des espèces connues, les éléphants tirés des glaces de la Léna, dernièrement par le voyageur Adams et ceux que Pallas et d’autres avaient trouvés sous les mêmes climats avec leur chair, avec leur peau.

Ces éléphants étaient chargés de poils du moins par touffes. Mais dans cette hypothèse même qui épargne aux globes des catastrophes, il resterait

un grand problème en c’est celui de la végétation. Les charbons de terre sont des végétaux enfouis et coagulés par une sorte de bitume. Leur masse principale est formée de fucus et de plantes maritimes. Mais ces fucus ainsi que les troncs de palmiers qu’ils recèlent en grand nombre sous des climats méridionaux et c’est dans le nord qu’on les trouve. Ce n’est pas une catastrophe qu’il convient pourtant d’évoquer. Il parait plutôt démontré que la surface du globe a dû se refroidir.

La température des mines à mesure de leur profondeur semble un argument sans réplique en faveur de cette assertion cette chaleur [illisible] dans l'intensité. L’intensité de la chaleur terrestre longtemps sensible à la surface de la Terre, explique les prodiges du nord. C’est-à-dire l’existence sous les glaces dans les régions polaires des animaux et des végétaux des tropiques.

Les ossements de l’homme ne se retrouvent point dans ces

antiquités du globe. Les découvertes en ce genre à Gibraltar, en Epire, en Saxe même, ont toujours été expliquées d’une façon forte opposée [illisible] toute idée à cet égard.

L’homme pourtant a toujours été le même. Ses ossements sont susceptibles d’une durée hors d’un terme présumable. Les momies, en donnent la double preuve. L’homme bien conservé y est tout semblable a lui-même, aussi bien que l’ibis et le chat. Il est permis peut-être de supposer que le globe a pu subir de violents cataclysmes avant que l’homme y ait été placé.

31 juillet 1821 – 42ème séance de M. de Humboldt

La progression des formes parmi les animaux dont on retrouve les débris dans les roches antiques, prête à plaisir d’importantes question. L’on peut aisément Relativement à l’histoire du globe, plusieurs ont supposés que la création des êtres animés avait été successive et que leur organisation s’était élevée graduellement et selon le progrès du globe lui-même. La tradition universelle d’un déluge ne détruit pas cette première supposition car le déluge a surpris la Terre, dans un état de perfection, je puis le dire, quant aux créatures qui l’habitent. Les débris antédiluviens l’attestent et peut-être sont-ils fort distincts de ceux de l’origine et de la formation du monde.

La tradition du déluge est universelle et le déluge lui-même dû-t-il être rapporté, selon les contrées, a des époques différentes, il n’en serait pas moins vrai que la notion du déluge s’est s’en est rencontrée dans les antiquités de tous les peuples.

Dans l’Inde, au Mexique, comme dans l’Asie occidentale, on trouve connait la montagne, où Coxcox et sa femme, au

Mexique, ou Deucalion et Pyrrha dans la Grèce, ou le Noé de l’Inde enfin comme celui de l’écriture, reposèrent leur barque et recommencèrent le genre humain. La colombe même de l’arche plane sur tous les souvenirs. Quelquefois le Mexique, la métamorphosée en colibri mais alors même, c’est toujours la colombe dans les iles Sandwich, les iles Marquises.

Quelques autres peut-être dans l’étendue de la mer Pacifique ont leur montagne de salut, le Tlaloc au Mexique, Meru dans l’Inde, l’Ararat en Arménie. Partout un homme, une femme, survivent seuls choisis pour leurs vertus.

L’idée de ce dernier cataclysme s’est liée dans les plus en d’antiques traditions, à celle d’une succession d’âges. L’Inde car ils en a compté 4. Et le Cali-Yuga, dans lequel c’est-à-dire la période dans laquelle nous existons, aura un terme comme les trois autres et un âge lui succèdera.

Les peintures antiques du Mexique expriment par des images, les destructions successives et leurs causes. La première la victoire successive d’un élément, la rupture de tout équilibre, paraissent tour à tour décider la catastrophe. L’air,

le feu, la terre peut-être, l’eau enfin amènent des bouleversements, après lesquels le globe renait ou se renouvelle partout, on voit dans les peintures un homme et une femme échappés au désastre et réfugiés, ou quelques sous un rocher, ou enfin sur la montagne.

La Grèce a désigné exprimé ces révolutions traditionnelles par des révolutions morales, en quelque sorte et elle les a désignées par des noms de métaux, le fer, l’or, l’argent, l’arain, le fer.

Une autre question est relative aux migrations des animaux. Les plus récentes découvertes les recherches les plus éclairées, sont favorables à cette supposition. L’Amérique, par exemple recèle même dans son continent méridionale un grand nombre de squelettes d’éléphants. Et on n’y trouve plus d’éléphants. Il est sans doute bien à remarquer que ces ossements d’éléphants, considérés longtemps comme ceux de géants humains, ne se [illisible] rencontrent dans l’Amérique méridionale que sur les points élevés et jamais dans les plaines.

Il n’est pas sans quelque intérêt de faire observer ici combien les migrations

végétales, ont-elles-mêmes de vraisemblances. Les palmiers, si multipliés, si nombreux dans toute l’Amérique, sont étrangers au Cap, et ont à peine deux ou trois familles. Dans toute l’Afrique comme à la Nouvelle Hollande, au contraire, ils sont extrêmement nombreux.

Les coquilles pélagiques trouvées dans les deux mondes sur la au sommet de plusieurs montagnes prouvent sans doute l’élévation des eaux. Elles peuvent aussi prouver en quelques circonstances le soulèvement des couches, et leur inclinaison.

L’imagination cherche à lier par des hypothèses ces débris à peine conservés dans les marbres où l’on ne voit découvre plus que des formes et des contours simples et les êtres perfectionnés qui composent le monde vivant. La succession de la création des êtres s’est facilement rattachée [illisible] est surement offre une opinion, en harmonie avec la haute idée de la création. Et les textes les plus sacrés, la favorise peut-être au lieu de la proscrire.

Il serait cependant bizarre de chercher dans cette opinion nécessairement hypothétique d’ailleurs, les bases d’un matérialisme peu positif d’accord avec la raison.

La progression des êtres, n’est pas, sans doute,

le résultat d’une école de la nature. Je crois qu’on chercherait vainement la preuve d’un hermaphrodisme primitif dans ces phénomènes d’organisation qui font qu’un homme a quelquefois distillé quelque de l’air de ses mamelles ou que l’allongement de quelques vertèbres a fait supposer que certaines races avaient produit par hasard chez quelques autres l’apparence d’une queue comme celle des singes.

On doit trouver l’unité du dessein et non l’essai de la conception dans le rapport indiqué entre les êtres par les rudiments de certains organes, comme celui des ailes, des ossements des bras de l’homme, des nageoires peut-être du poisson. Il est peu aisé de réduire la tête à n’être qu’une vertèbre plus ou moins bien modelée.

La nature a laissé reconnaitre une admirable analogie entre les diverses parties de l’être. Cette étude ébauchée en Allemagne a été portée conduite par M. Cuvier à un degré de certitude et détendue, qui est devenue a fait de la divination fossile, un monument de l’histoire du globe. Le rapport des dents et des pieds est merveilleux dans tous les êtres. Les animaux carnassiers ont tous les mains, ou ce qui leur en tient lieu, armées de griffes, ou d’armes puissantes. Les

herbivores, au contraire, ont le pied muni d’une corne, ou fourchue ou enfin d’un simple sabot. Parmi les herbivores, se trouvent les ruminants dont la mâchoire supérieure compte à peine deux dents. L’appareil en serait inutile, mais celui des viscères est compliqué. Les intestins d’une vache auraient dans leur longueur, au-delà de 120 pieds. Les nourritures animales en effet, et celles qui sont azotées, sont d’une digestion facile. L’assimilation en est prompte. Mais Les simples herbes, au contraire, ont besoin de trituration et la nature y a pourvu.

09 aout 1821 – 43ème séance de M. de Humboldt

La géologie est une science qui prend le nom de géognosie, quand elle échappe à des considérations plus ou moins vagues et qu’elle s’applique d’une façon plus positive à l’observation des monuments du globe.

En effet, les couches successives qui forment l’écorce de ce globe recèlent dans l’ordre de leur formation, des débris d’animaux, d’une organisation, toujours et progressivement plus parfaite et plus compliquée. L’observateur rencontre plus près de la surface les débris de ces grands pachydermes dont les rhinocéros, les éléphants, nous offrent les types vivants, et auxquels ont appartenu les paléothérium anoplotherium, mégalonix ou ce sont connus les momies, ou les vestiges qui [illisible] ces vestiges précieux tels que les momies qu’on retrouve dans les sépultures de l’Egypte, servent de témoignages à des confuses traditions. Ce sont de véritables dynasties dont on y retrouve la trace.

Ces débris si nombreux prouvent-ils, une destruction lente, ou une

violente secousse. Cette dernière hypothèse est celle qui semble démontrer surtout par la dispersion, par le mélange des ossements, par la séparation bizarre des diverses parties des mêmes êtres.

Ne pourrait-on compter nécessaires deux époques distinctes, dans cette espèce d’histoire héroïque de notre globe ? L’une, d’une antiquité inaccessible au souvenir, et dont la catastrophe aurait été d’une excessive violence. L’autre serait la secousse du déluge, ou comme M. de Humboldt est surtout disposé à la croire, celle des différents déluges. On trouve au sommet des montagnes du Cap, comme à celui des montagnes brulées et sous toutes les latitudes des coquilles qui démontrent un abaissement prodigieux des eaux. Mais si dans l’état actuel du globe, les eaux s’abaissaient de 14 pieds, dans une de ses région, toutes les parties de la Terre, en seraient plus ou moins ébranlées. On ne peut l’idée de l’apparition d’une donc pas précisément admettre que le nouveau continent connu, soit récemment sorti des eaux.

Quoiqu’il en soit, l’eau a été considérée

comme tout ce que le globe présentait de plus antique. Après la Genèse, toutes les mythologies présentent l’eau ou l’océan comme le principe ou le commencement, quelquefois l’essence des choses. Pindare veut avant tout célébrer l’eau. Partout enfin et dans chaque tradition, on retrouve le déluge, Noé, l’arche, et le salut du genre humain.

L’idée merveilleuse de l’âge d’or exclut partout celle d’une barbarie première. Et partout, la colombe, vient apprendre à Noé, quelque nom qu’on lui ait donné, que la paix, après le déluge, est rendue à la Terre.

La séparation des enfants de Noé constatée dans le beau livre, monument de la Genèse, est une base historique importante. On se plait encore de nos jours à caractériser des races d’hommes, mais la souche commune demeure.

Les anciens ont gardé le nom de Saper, dans leurs traditions. Tous les enfants supposés de Cham, n’ont pas les cheveux laineux et le visage écrasé. Et une foule de races noires ont de nobles traits et de longs cheveux.

M. de Humboldt considère, la

fable ou l’allégorie de typhon, comme un symbole des combats des races noires et blanches en Egypte. Osiris ou Bacchus, Sésostris même, doivent avoir été noirs. Les rois pasteurs étaient de race arabe ou blanche.

Le Zodiaque des chasseurs a appartenu aux peuplades tartares et s’est retrouvé au Mexique. Le Zodiaque des agriculteurs avec la Vierge, avec l’Epi, s’est consacré dans les régions moyennes de l’Asie.

Les mesures de l’espace sont devenues celles du temps et réciproquement. Au reste, les saisons périodiques des plages se reconnaissent, dans le Capricorne, demi-gazelle, demi-poisson, dans les sirènes peut-être, et autres symboles de ce genre.

Le singe de l’Inde, ne peut guère encore s’expliquer. De nouvelles notions pourrait en éclaircir l’emblème mais le serpent mystérieux partout, annonce partout encore, au monde sorti des eaux.

L’œuf montre une création qui germe et qui éclot mais la tortue traditionnelle de l’Inde a besoin de l’océan pour soutenir le monde.

Les persans avaient fait du taureau une sorte d’emblème de ce monde. Jupiter, chez les Grecs, en avait pris la forme, mais comme dans les antiques systèmes, tous vieux, se coordonnent à l’eau, les grands fleuves étaient représentés avec les cornes du taureau. Et l’abondance s’y répandait d’une corne.

Le culte mystérieux de Mithra, a été celui du Soleil. Les plus épais nuages l’y ont enveloppé.

6 octobre 1821 – 44ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a employé la plus grande partie de cette séance à récapituler les différents qu’il avait traité jusque là sujets dont il nous avait entretenus.

L’objet du cours entrepris par M. de Humboldt était moins l’étude d’une science particulière qu’un aperçu de la physique générale, et en effet, ce qu’on peut appeler la philosophie de la nature. Il n’a pas prétendu nous montrer faire voir les animaux par exemple, comme à la sortie de l’arche, mais il a essayé de nous indiquer des groupes, de nous faire apprécier l’influence réciproque des êtres et aussi celle des végétaux, celle de la lumière et enfin les rapports des êtres.

Le plus grand des rapports à prendre en considération était surement celui de la Terre et des cieux. Il a fallu concevoir comment les nébuleuses que l’œil armé de verres magiques distingue dans les régions de l’espace, étaient ou pouvaient être autant d’Univers différents errants dans roulant dans l’espace infini selon des lois prescrites par la sagesse toute puissante. Notre Univers, dont le Soleil est le centre, cette nébuleuse où notre

globe à sa place et ses lois, n’est plus dans ce système qu’une des agrégations, qu’une des sphères qui composent le véritable et plus vaste Univers. Cette nébuleuse dont nous faisons partie est pourtant d’une étendue telle, que plusieurs des étoiles que nous y admirons les astres qui en dépendent, ne donnent pas relativement à nos observations, un angle d’une demi-seconde, entre les deux extrémités du diamètre de l’orbite terrestre.

Quelque soit au reste le système que le génie puisse concevoir, ou seulement admettre, relativement aux nébuleuses. Quelques savants ont vu dans ces vapeurs éthérés qui n'ayant brillé se dessinent dans le firmament, une matière d’astres nouveaux, qui s’agglomère et se globulise avec le temps, pour former de nouveaux corps célestes.

On a considéré les pierres météoriques ainsi que de petites planètes qui se précipitaient éteintes, ou ainsi que des fragments de planètes. Et l’on a cru que les découvertes faites depuis les premiers jours du siècle, des quatre petites planètes de Céres, de Junon, de Pallas, de Vesta, fortifieraient cette opinion.

On a cru que le Soleil et la lumière avaient une analogie intime avec l’électricité, le magnétisme, et tous les fluides qui circulent dans l’atmosphère. Cette atmosphère a son flux, et reflux, comme la mer. Et le baromètre en donne une preuve palpable surtout dans les régions équinoxiales.

Nous avons essayé de fixer la géographie des animaux, et celle des plantes, d’après les monuments géologiques, c’est-à-dire d’après les débris que recèlent les couches terrestres. Ces monuments nous donnent plutôt la chronologie des animaux, que la carte de leurs situations. Nous avons vu que les organes se compliquaient, des couches les plus profondes, aux plus superficielles, dans les êtres dont ces couches contiennent les débris.

Les débris de végétaux par un effet de révolutions qu’on n’explique point encore, ont partout, où on les rencontre, dans les contrées du nord hyperborées, offerts les genres et les espèces du [illisible] qui ne se trouvent plus que dans le midi. C’est le palmier, qu’on trouve reconnait en charbon, dans toutes les mines cachées au fond de la sous terre.

La nature nous matière non organique reste partout au même état. Ses fragments ou ses masses ne changent point de

nature et se retrouvent toujours aux mêmes positions, à peu près analogues sur la surface par toutes les régions du globe. Cependant cette matière elle-même a ses lois d’affinité, ses lois de cristallisation, qui lui tiennent lieu de vie, et de progrès admissibles.

La vie est un problème qui ne saurait se définir. Elle est je crois, dans tous les êtres, un acte permanent de la volonté du créateur mais diversement modifié. Dans les végétaux qui deviennent arbres, la vie circule autour d’un pivot osseux et comme sans action vitale qui se durcit peu à peu au centre.

Les cosmogonies supposent toutes des révolutions dans le globe. Les deux mondes les attestent surtout celle du déluge. On voit partout, après l’époque, où généralement on doit le rapporter, les races d’hommes se multiplier, s’étendre et souvent se combattre. M. de Humboldt , se persuade, que la fable, ou l’allégorie égyptienne du typhon, exprime la lutte de la race noire, venu de Cham, peut-être, contre la race sémitique, ou blanche, celle des pasteurs. Il est frappé de l’influence des généalogies et des descendances que

les tribus provenues de cette race dite sémitique ont effectivement conservé.

Il est au reste assez curieux de trouver l’éclaircissement de l’histoire de la Grèce dans un tableau chronologique des âges généalogiques tel que celui que nous a laissé M. Cuvier .

On greffe les végétaux. La transfusion du sang a été essayée entre les animaux de même que mais si la greffe exige des conditions, des rapports organiques, l’acte dénaturée de la transfusion du sang en prescrit de plus rigoureuses et nécessairement moins connues. Le sang des êtres d’ordre différents, diffère dans la forme des globules qui le composent et ne peut indifféremment circuler dans toutes les veines. On a fait à Genève sur ce grave sujet, des expériences que je ne veux pas approfondir. Il en est de profondes sans doute. Et par exemple celle du degré de chaleur que le sang injecté d’un corps dans un autre, doit avoir obtenu, on peut avoir supporté artificiellement pour rendre au corps qui le reçoit les symptômes physiques de la vie.

10 octobre 1821 – 45ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a commencé par présenter les gravures nouvelles des monuments de Persépolis, dans l’ouvrage que vient de publier le peintre voyageur [Robert] Ker Porter. Nous avons admiré les débris encore imposants dédéifier qui durent être immenses. De véritables plateaux y servaient en étaient les terrasses.

On y montait par des degrés, dont la ligne ligne égalait une des faces de la montagne qu’ils aidaient à gravir. Le nombre de ces degrés est encore prodigieux car l’élévation de chaque degré, n’est que de quelques chacun d’un ne passe pas environ trois pouces.

Un des plateaux soutient encore quarante colonnes comparables en élévation comme en diamètre, à la colonne de la Place Vendôme, à Paris. Les degrés, les masses qui demeurent, sont encore revêtus, de marbres et chargés d’ornements où l’air atteste une surprenante perfection, à côté de linéaments qui attestent l’absence supposent l’enfance de l’art. Presque tout, dans ces ornements, prouve la continuité des usages, des relations en Asie. Ce n’est pas justement ce qu’ils représentent à milles égards qui en prouverait l’antiquité. Mais

leurs proportions gigantesques, sont au-dessus des notions modernes, j’allais presque dire historiques.

Là dans ces grands débris, on rencontre parfois de ces caractères non encore déchiffrés, du moins avec [illisible] au jugement des savants et que l’on appelle cloudaïques [cunéiformes]. On peut se flatter d’y parvenir, si quelque circonstance heureuse, permet de reconnaitre fixer un rapport entre ces caractères et ceux de quelque écriture mieux connue. C’est ainsi que le savant Sacy, a su le premier interpréter les caractères pelvi, recueillis employés dans les inscriptions et qu’il a publié dans ses antiquités de la Perse. C’est ainsi qu’une pierre recueillie à Rosette par nos savants français, a permis d’expliquer par l’inscription grecque d’une des face les inscriptions correspondantes. Les Anglais ont pris ce monument, mais c’est toujours à nous qu’il appartient. Et au vrai, il est à la science.

C’est une tâche difficile que celle du classement des langues. Et l’on ne pourrait pas, je pense, tracer avec une précision rigoureuse, leurs courants, et leurs dérivés, comme autant de grands fleuves sur les cartes. On trouve de singuliers rapports, entre la langue des lapons nomades

au nord du Golfe de Botnie, celle de l’Islande, celle des finois, peut-être même celle de quelques peuplades en Hongrie. Cette langue est appelée Tchoudes. La langue slave, très répandue, parait avoir d’autres racines. Le sanskrit, le zend, le bali, la langue parlée des chinois, ont des rapports assez frappants que les savants distinguent quelquefois jusque dans le classement des langues. La race sémitique, qui semble dirigée vers l’orient, et le midi de l’Asie, et la race caucasienne ou japhétique, à laquelle nous devrions sans doute appartenir. Le nom de Japhet consacré dans la Genèse se trouve mythologique, dans toutes les traditions, ou si l’on veut, traditionnel dans toutes les mythologies.

Les rapports des langues sans doute, sont de véritables monuments, mais la nature en a fixé d’autres dans le sol, dans ses formations, dans les compartiments qui déterminent les mers et les chaines des montagnes.

Nous avons dit mille fois combien la gradation des organes dans les êtres doués de vie, autrefois, et enfouis, dans les couches de l’écorce terrestre, est frappante pour le géologue, depuis le fond de l’abyme où il peut être, jusqu’à la surface de la Terre. Les limites naturelles imposées à la marche

et aux directions des hommes ont influé aussi, sur tout l’ordre social et sur les ères de civilisation. L’Himalaya a retenu dans ses régions son admirable climat l’immense population de l’Inde. L’Indus, son cours et les fleuves du Penjab, ont borné ses relations vers l’Occident. Ainsi avant le temps d’Alexandre, rien n’annonce que la Grèce connut les éléphants, Xerxès n’en avait pas dans sa redoutable armée. Rien avant l’Islamisme Les races mongole et tartare, sont, jusqu’à la conquête, restées étrangères à l’Inde. Le plateau que parcourent depuis une suite de siècle tant de tribus, et de races patriarcales surpasse en étendue le continent de la Nouvelle Hollande. Son élévation prodigieuse relativement à son étendue ne le soumet pourtant pas à des froids rigoureux. Les reflets ou influences terrestres qu’il reçoit y soutiennent sa température.

Les monuments de l’homme l’étonnent quelquefois lui-même de leur majestueuse grandeur. C’est une observation précieuse pour la grande famille humaine que celle des rapports singuliers des œuvres primitives que l’homme exécuta. Les monuments d’éléphantine et d’autres cavernes de l’Inde ont un caractère tous semblable à celui des monuments troglodytes de la Nubie

Il semblerait seulement que ces derniers offriraient une façade ou un péristyle construit au-devant des rochers distribués et ornés avec tant de hardiesse et tant de profusion tandis que les cavernes de l’Inde, n’ont d’autres portiques que les rochers eux-mêmes disposés en paliers, et espacés, en voutes. Les cavernes de Thèbes ont le même caractère et renferment les mêmes richesses.

Les pyramides considérées comme un entassement de plateaux, sont le genre de constructions apparantes le plus ancien sur toute la Terre. Dans toute l’Inde, au Japon, au Mexique, enfin à Saqqarah, où le modèle en est plus petit, on reconnait ces étages massifs, dont les destinés à servir de base à quelque temple ou à quelque colosse. Car enfin ces constructions eurent toutes un culte pour objet. Les pyramides de Gizeh seraient modernes relativement à ces premières pyramides. Les historiens témoignent qu’un de ces monuments placés au milieu du lac Mœris, y soutenait de hautes statues. Diodore ou Hérodote, Ils décrivent celles que présentait l’on admirait à Babylone sur le sommet du temple ou de la pyramide de Bélus. Les monuments de Persépolis nous en découvrent de semblables.

La Chine n’a pas encore laissé connaitre de construction de cette nature et il ne faut pas que l’on considère les tombeaux

ou tumulus tels qu’on en trouve dans la toundra tels que la Tartarie en renferme en grand nombre avec ces terrasses superposées. La Chine en offre le déploiement dans sa grande muraille longue de 400 lieues, haute de plus de 20 pieds, large de 4 ou 5. M. de Humboldt semble pencher à croire cette construction moderne parce que Marco Polo n’en avait point parlé. Les historiens chinois, doivent fixer l’opinion à cet égard. On a généralement attribué rapporté une grande muraille au 2e siècle environ avant l’ère chrétienne.

Il ne faut pas que l’on confonde les tombeaux ou tumulus, tels qu’on en trouve dans la toundra tels que la Tartarie en renferme un grand nombre avec ces terrasses superposées, que nous regardons ici comme le type original des pyramides. Celle de Bélus, dont M. [Claudius James] Rich a décrit la masse stérile dévastée mais devenue muette et effrayante, on pourrait la regarder comme la tour de Babel. Mais du moins cette grande entreprise des arrières descendants de Noé, a-t-elle du se tenter à peu près dans la même région et s’élever dans la même forme.

Les briques qu’on ramasse sur la place où fut Babylone portent des caractères du genre cloudaïques. La tour de Babel, ou de Bélus, est orientée exactement comme toutes les pyramides, comme tous les monuments

de cette nature. Ils étaient de vrais temples. Ils étaient des observatoires, non peut-être dans le sens moderne de ce mot. Mais on y observait le lever, le coucher, la marche enfin des corps célestes qui donnaient une mesure au temps et qui seuls pouvaient la faire connaitre.

M. de Humboldt a été entrainé à revenir sur les zodiaques. Les opinions se partagent sur une question, dont les éléments ne sont pas encore bien éclairés. Faut-il croire l’arrangement du Soleil et des signes fixé selon leur vraie projection et doit-on, en le supposant exact, supposer ces tableaux sculptés de l’âge que devrait nous indiquer la loi de la précession des équinoxes ? Faut-il donner une date très moderne à ces tableaux, en la fixant d’après l’apparente projection du Soleil et des astres ? C’est-à-dire supposer choisir une époque où le Soleil ait été en face d’un signe donné et visible et non pas dans le signe même ? Enfin ne peut-on pas penser que l’année vague des Egyptiens, année sacrée pour eux, à cause du passage des fêtes, dans chaque mois, année enfin sans intercalations, a pu servir de règle à la disposition

d’un zodiaque devenu arbitraire ? Cette période dite sothiaque, ou roule ainsi l’année polaire, n’est que de 1460 ans. M. de Humboldt a paru disposé à admettre cette hypothèse. La question se résoudra avec des données positives et quand on l’isolera des systèmes divers que l’on prétend à tort, y rattacher.

16 octobre 1821 – 46ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt est revenu sur les observations ses aperçus historiques relatifs aux monuments anciens. Il a rappelé comment la confusion des langues avait pu se rattacher à la construction de Babel puisque des esclaves des contrées lointaines devenus prisonniers à la guerre, étaient certainement employés aux immenses travaux de la haute antiquité. Il est remarquable qu’au Mexique, on ait gardé l’emblème d’une colombe qui apporte et répand plus de vingt langues, autour d’elle. La grande Grèce, la Sicile, gardent des monuments dont l’âge n’est pas connu et qui ne sont plus qu’en débris. On les appelle cyclopéens pour leur donner un nom qui les distingues. Les ruines d’Argos et de Mycènes appartiennent au même genre de constructions. On en voit des débris dans l’Asie Mineure. On les rapporte à un premier peuple inconnu. Ce sont des pierres énormes irrégulières mais ajustées de manière à présenter la masse la plus solide sans l’emploi du ciment. Les assises modernes et cimentées dont sont quelquefois superposées à ces assises superposés servent de base quelquefois. La base de pierres simplement adaptées ensemble.

[illisible] Des pierres énormes sont enchâssées dans ces murailles cyclopéennes. J’ai appris qu’il s’en trouvait une de plus de soixante pieds de longueur dans l’une des murailles du Louvre.

Les continents ainsi que nous l’avons remarqué, s’élargissent et se touchent presque et s’élargissent au nord, tandis qu’au midi, ils s’écartent et se terminent en pointes. Au nord, autour du pole, le langage des hommes a de singuliers rapports, les animaux paraissent les mêmes. Ailleurs, on peut déterminer les lignes de la géographie des animaux, à peu près comme de celle des plantes par les traits généraux et dominants de leurs figures. Ces grands animaux distingués sous le nom de autrefois si courants et que l’on nomme pachyderme, tels que les éléphants et les rhinocéros, n’ont guère dans les régions réellement tempérées que le cochon qui les représente. Ici, je fixerai deux importantes observations, l’une que le règne animal ne connait presque pas de limites dans les grandeurs. L’autre que chaque espèce d’animal a son analogue, ou sa représentation presque dans toutes les régions de la Terre. L’Inde a des éléphants, l’Afrique en a aussi. Les uns ont toujours passés pour

belliqueux. La race d’Afrique a été citée pour l’adresse. Pline a cité l’éléphant funambule, que l’on vit à Rome, de son temps. Même celui, qui figurait une femme malade et que quatre éléphants portaient dans une litière. Il semblerait que ces animaux seraient toujours depuis ce temps, redescendus sous dans les contrées latitudes africaines. On en rencontrait un grand nombre en des contrées de ce continent où maintenant, il ne s’en trouve plus. Cette circonstance ne suffit pourtant pas pour expliquer l’absences des éléphants dans les contrées où l’ivoire fossile abonde. Et d’autant plus que les contrées de l’Amérique méridionale encore semées de leurs débris, ne sont point celles de la plus haute température, mais en effet les plus élevées, au-dessus du niveau des mers.

Le crocodile dont trois espèces seulement avaient été distingués en compte maintenant 22 au rapport de M. Cuvier . On connaissait le grand crocodile du Nil, le gavial du Gange, le caïman de l’Amérique. Maintenant il est reconnu que 14 des espèces du crocodiles appartiennent à l’Amérique. On pourrait croire que certains animaux ne font, en certains lieux,

que des stations périodiques. Aussi le serpent des mers de Philadelphie auquel on a reconnu 80 pieds de longueur n’y avait pas ce me semble, encore été connu redouté. Les mers de l’Inde pullulent depuis quelques années de serpents dangereux qui nagent la tête hors de l’eau, et qui assaillent les vaisseaux dans le voisinage de la terre. Les écrivains du nord, ont parlé de l’immense cétacé qu’ils ont nommé Kraken. Plus on découvre et plus on met de circonspection à rejeter entièrement ce qu’on des faits que discrédite le merveilleux.

Le tapir avait passé pour un habitant exclusif de l’Amérique méridionale. M. Cuvier l’avait reconnu depuis en des débris fossiles trouvés en Normandie, on l’a trouvé vivant, dans une des iles de l’archipel indien.

Les tigres, les lions, les panthères enfin, tout le genre félis, ou chat, est diversement représenté. Mais il se rencontre partout dans les régions que voisines de l’équateur. Les tâches de la peau, parmi ces animaux, changent de forme avec leurs années. Et la rayure chez la plupart n’a point une durée assez longue pour devenir un caractère.

Il n’est pas toujours bien aisé de s’expliquer le phénomène des couleurs. Les coquilles sous les tropiques se parent au fond des flots des plus riches reflets. Comment sont-elles atteintes, à d’immenses profondeurs par les influences du jour, et de la lumière ? Ou faut-il rapporter à un principe non encore aperçu, une si brillante décoration ?

Les oiseaux ont aussi un plumage plus éclatant dans ces admirables régions. Ils ont aussi des directions comme des marches sociales, qui en certains temps de l’année, les font paraitre, au Chili par exemple, comme des nuages d’une extrême épaisseur. Cette multitude actuelle d’oiseaux ne saurait pourtant expliquer comment ont pu se former sur les côtes de ce grand pays des montagnes de fientes, employées pour engrais et dont l’usage immémoriel occupe maintenant encore plus de 400 bâtiments.

Plusieurs des végétaux qui alimentent la vie sociale n’ont point de type sauvage ou naturel connu. Le maïs n’a jamais paru que dans un état de culture. Il en est de même, des animaux.

Le bœuf domestique n’a point de type sauvage. Le bison de l’Amérique, l’aurochs de Germanie ne l’ont point donné à la culture européenne. Il en est de même du cheval. Mais l’introduction du cheval en Amérique doit changer peu à peu les mœurs des indigènes de ces contrées, et bientôt ils y seront tartares.

On ne saurait douter au reste, que la première richesse parmi les tribus pastorales, n’ait été celle des brebis. On voit cet animal constamment domestique et il ne vient pas du mouflon.

24 octobre 1821 – 47ème séance de M. de Humboldt

M. de Humboldt a récapitulé ce qu’il nous avait indiqué sur les proportions relatives des espèces, ou genres d’animaux dans leur distribution sur la surface du globe.

On peut compter de cinq à six cents mammifères. Plus de 4000 oiseaux. 2400 poissons. Le nombre des insectes à peu près égal à celui des plantes, monte, environ à 45000. On n’est doit pas conclure que chaque végétal ait un insecte, ou n’ait qu’un insecte. Le partage a cet égard, ne semble guère exclusivement prononcé que pour les insectes qui se fixent sous une sorte de bouclier qui devient leur abri comme les cochenilles. Serait-ce un passage aux crustacées ?

A peu près dans tous les climats, on trouve à peu près presque six fois autant d’espèces d’oiseaux que de mammifères. Je parle des espèces, non des individus sur lesquels il ne me parait pas qu’on ne puisse rien déterminer.

Les formes des continents, plus peut-être que les latitudes, ont concentré certaines espèces, ou leur ont permis de se répandre. En Amérique, on trouve des colibris, des perroquets, jusque une latitude qui correspond à celle de Lyon. La Méditerranée, le désert du Sahara,

de hautes montagnes chargées de neiges, ont arrêté, pour l’Europe, les pérégrinations des animaux et des végétaux du midi. L’extrémité de l’Afrique sous une latitude qui correspond au sud, à celle de Cadix, au nord, compte en un nombre prodigieux les éléphants, les rhinocéros, les girafes. Je ne sais si la végétation offre des rapprochements de même nature, comparables sous ce rapport quelques analogies ?

Les continents ont généralement des climats que Buffon appelait excessifs. La réverbération y augmente la chaleur, celle du froid, si je l’ose dire, n’y est pas moins remarquable. Les rivages de la mer, et les iles surtout, ont une température plus égale, et toujours plus modérée. Les flots se refroidissent moins et moins vite que le sol. Ils s’échauffent aussi, et moins, et moins promptement.

Le plus grand nombre des plus grandes iles n’a jamais présenté un animal plus grand que le lapin d'Amérique. Les iles de l’archipel de l’Inde qui font exception ont sans doute été séparées de la terre par quelque évènement et dans cet archipel que je viens de citer, on rencontre des éléphants sur une ile, dont l’étendue est de 3 fois la place Louis 15.

Les iles peuvent avoir du leur existence à des soulèvements volcaniques et quelques-unes aux concrétions des madrépores. Le mystère de leur population animale, celui du développement végétal sur leur sol, quand il fut nouveau, ne sont point encore éclaircis. Il est bien étonnant que l’ile de Madagascar, séparée du continent par un canal étroit, ne possède pas un seul des grands animaux multipliés dans cette partie du continent de l’Afrique. Les singes mêmes, en sont exclus. Une famille de makis, qui tient à celle des singes, les représente à Madagascar. Nous avons dit que toutes les espèces avaient partout des représentants. Les colibris qui n’appartiennent qu’à l’Amérique, ont leurs représentants dans les oiseaux métalliques des iles.

Le véritable orang-outan, en langue malais, homme des bois, viens de l’ile de Bornéo. C’est là qu’il s’est trouvé mais par un bienfait de la nature, ce ne sont pas les êtres dont les formes approchent le plus de celles de l’homme, qui s’en rapprochent le plus, dans le développement et l’exercice des facultés intellectuelles. Cet orang-outan, cet homme singe, en

apparence, n’a pas plus de 3 pieds de haut. Ce n’est pas lui qu’on peut amener dans l’Inde au moindre travail domestique. C’est le pungo, grand singe, moins rapproché de la forme humaine et que l’on contraint assujetti des travaux peu a quelque tâche pénible, à force de rigoureux traitements. En Afrique, le chimpanzé peut-être le plus hideux des singes, est peut-être aussi le plus intelligent. On dit qu’il vit en société, et non par simple couple, comme l’orang-outan, à Bornéo. On dit que ces sociétés de singes construisent des cabanes de feuillages. On parle aussi au Paraguay de villages de chiens. Ce sont des espèces de terriers, où ils savent se rassembler, et dont ils chassent de temps à autre, des essaims ou des colonies.

La Nouvelle Hollande n’a point de singes. Les mammifères du genre des sarigues qu’elle nourrit ont leur caractère particulier. Et il est vraiment bien étrange que le grand continent de la Nouvelle Hollande, voisin des iles de l’Inde ne recèle aucun de leurs animaux.

La représentation mais non l’identité des espèces, dans les continents séparés, semble, nous le répétons, à peu d’exception près, une des grandes lois de la nature. A peine,

entre le Brésil et la côte correspondante de l’Afrique, a-t-on reconnu cinq ou six plantes, qui fussent les mêmes. Le savant [Pierre-André] Latreille ne croit pas qu’il s’y trouve un seul insecte ailé commun aux deux rivages. Les animaux des llanos, ou plaines des contrées situées au nord de l’Amérique méridionale, ne sont pas celles des pampas, plaines des contrées situées au midi de cette partie de l’Amérique. D’immenses forêts les séparent. C’est dans les pampas que se rencontrent les bœufs, les chevaux introduits autrefois par les Espagnols et dont le nombre actuel ne peut se calculer.

Il y a des se trouve des autruches dans ces pampas. Ce ne sont point en tout, celles du cap et de l’Arabie. Le jaguar ou tigre de ces contrées n’est point le tigre de l’Inde. C’est lui cependant dont les peaux richement tigrées, fournissent depuis longtemps, au commerce des fourrures, et c’est M. Cuvier qui a constaté ce fait.

Le climat, dans un même continent, modifie l’animal, qui en occupe les diverses régions. Le cheval du nord, est presque revêtu de laine et cette circonstance pouvait bien expliquer comment les éléphants

et les rhinocéros trouvés dans les glaces de la Sibérie, auraient en de longs poils et presque une fourrure. Des lions se sont jadis égarés jusqu’en Grèce. On avait cru que la Chaldée ne possédait pas de ces animaux.

Ils n’y sont point entièrement étrangers, mais la peau qui les revêt, la crinière qui les décore, sont toujours distinguées par des caractères constants. Cette remarque relative au lion, sert à expliquer la présence de lion sa figure dans les zodiaques antiques, qui doivent avoir été composés en Chaldée.

L’alliance du chien, a aidé l’homme à triompher des animaux et nous ne voyons pas, sans une sorte d’horreur, que quelques espèces de chiens, souvent ou [illisible] aux repas des Chinois, et de quelques peuples du Mexique.

Les conformations des organes dans l’homme, lui ont sans doute aussi prêté une grande puissance. Sa main munie d’un pouce est d’une adresse bien supérieure à la troupe de l’éléphant. M. de Humboldt quoiqu’il en soit, reconnait à l’éléphant une longévité qui passe beaucoup celle de l’homme. Il pense que les éléphants menés par Pyrrhus en Italie, étaient de ceux qu’Alexandre avait pris à Arbelles.

Les dispositions sauvages de quelques races d’animaux ne peuvent point encore s’expliquer. Tandis que le chameau, le cheval, le bœuf, et tant d’autres quadrupèdes n’ont plus sur Terre, ou n’y ont jamais en, aucun type primitif sauvage. Tandis que L’éléphant se laisse partout vaincre, et apprivoiser. Au Pérou, le lama seul, de quatre races d’animaux presque semblables, s’est soumis au régime social, que repoussent la vigogne et le guanaco. La vue de la neige, sur les montagnes fait franchir, a ces petits bouquetins, toutes les barrières comme toutes les habitudes de leur éducation individuelle. Cependant on ne les trouve pas au-delà de certaines limites. Et la région des glaces est loin de leur domaine.

Avant de nous entretenir des nuances des races d’hommes, M. de Humboldt nous a fait voir un certain nombre de dessins qui représentent les naturels de plusieurs contrées différentes. Les habitants de la Californie ont les cheveux si plats, qu’on les dirait mouillés. Tous les nègres n’ont pas une chevelure laineuse. On n’a pas encore constaté si les Egyptiens étaient de race nègre ou de race bronzée ?

Beaucoup d’études sont à faire.

30 octobre 1821 – 48ème séance de M. de Humboldt

On ne saurait en dépit de la parodie des formes, établir une gradation qui [illisible] assigne une place à l’homme [illisible] dans l’échelle des animaux.

Les hommes en société se présentent sous différents états. Les plus farouches sont et ont été toujours ceux que l’on nomme les ichtyophages, c’est-à-dire des hommes misérables qui ne vivent que de la pêche.

Mais le singe est près de l’homme et plus il a de gaité, plus son intérieur s’en rapproche et plus il est sombre. C’est assez frappant quoiqu’il en soit que l’homme le plus étranger à toute civilisation soit aussi le plus triste et le plus sombre. Et il est assez (moins de facultés)

Les habitants de la Nouvelle Hollande en offrent une preuve évidente. Les habitants de la Nouvelles Guinée ou papous, semblent voués comme eux à la plus sombre barbarie.

En effet, plus l’homme est éloigné de la civilisation, et moins son caractère obtient des développements et de gaieté. L’orang-outan doit peut-être à sa ressemblance d’extérieur avec l’homme sauvage, l’air morne, et sombre qu’il n’éclaircit jamais. Il est remarquable que le singe le plus vif et le plus amusant soit dans son extérieur, le plus loin de l’espèce humaine.

Les anciens avaient su constater ce résultat parmi les habitants de la Caramanie, le long des rivages de la mer des Judes.

Les tribus des pasteurs au contraire ont été les présenté partout, les premiers éléments de l’état social et de ses douceurs. L’Amérique n’a point connu cet état, appelé pastoral, auquel s’est rattaché l’illusion de l’âge d’or. Elle n’avait point d’animaux à conduire dans les pâturages. Le bœuf musqué, le bison même, n’ont rien des dispositions domestiques de notre bœuf de l’ancien [illisible] et l’Amérique n’avait non plus ni les chameaux, ni les brebis. Mais on ne peut se défendre de quelque surprise en songeant que le lait, est en aversion

aux Chinois, si l’on doit croire les voyageurs. Un même signe, du liquide, chez eux, semble exprimer le lait et le sang. Dans l’Amérique méridionale, aussi le lait des lamas est proscrit, ou du moins, n’est que peu gouté.

Les chasseurs ont plus que les autres eu besoin de secours du chien. Mais partout où le chien sert à la nourriture de l’homme, il perd de son intelligence et n’a plus rien de cet attachement qui le distingue dans notre Europe le chien parmi nous.

Les peuples agriculteurs seuls ont pu élever la civilisation. Et parmi eux, L’honneur, comme la nécessité doivent en être rapportés plus facilement à la culture des céréales. Le riz, en a tenu lieu dans une partie de l’Asie, mais il parait pas avoir été connu en Chine, avant l’époque du commencement de notre ère où la religion de Bouddha y fut introduite par l’Inde.

La multiplication des racines, celle du bananier, ou d’autres végétaux de ce genre, exigent moins des champs, que des jardins. Ainsi par exemple au Mexique, entre huit millions,

d’habitants, on traverse un pays a peu près sans culture et le moindre espace peut suffire à la subsistance d’une famille ou même d’une peuplade entière.

Les hommes sur la Terre, semblent former trois races. La race blanche dite caucasienne, la race jaune ou mongole, dont les monts Altaï paraissent le berceau. Enfin la race noire.

C’est une grande question que celle de la coloration. Jusqu’ici, l’expérience a permis de supposer que

Les livres des hébreux ont rapporté les hommes à une souche unique, ils n’ont donné qu’un père à tout le genre humain. M. de Humboldt parait croire que ce grand système d’unité fut concentré chez un seul peuple et que la plupart des peuples de l’Antiquité ont attaché de l’orgueil à se dire autochtones, c’est-à-dire, enfants de la terre qui les avait produits sur laquelle ils étaient nourris. (Cette opinion ferait du jour de la création un spectacle plus animé et plus bruyant que celui du paradis terrestre). Les arguments dont on pourrait aujourd’hui l’appuyer

rentreraient dans le domaine de l’histoire si l’histoire remontait si haut. Il est bien vrai que plusieurs peuples, ne sont dits autochtones, mais il est également certain, qu’une sorte d’ainesse relative et puisée dans leurs traditions se mêlait à leur vanité.

Un auteur anglais a prétendu que le premier homme avait dû être noir et que ses rejetons avaient successivement blanchi selon les climats où ils s’étaient fixés.

Quelques expériences modernes ne sont pas favorables à cette hypothèse hardie. Des nègres transportés aux latitudes les plus élevées de l’Amérique septentrionale n’y ont pas perdu une nuance dans le cours de plusieurs générations. Il est bien vrai qu’un siècle ou deux ne balancent point une suite de siècles. M. de Humboldt a déclaré que sur une telle question, il ne prétendrait présenter que des notions et des doutes. On peut préférer un système, on peut même l’appuyer de considérations imposantes, mais on n’a pas encore sondé toute la nature.

Dans les races noires, ce n’est pas l’épiderme qui se trouve colorée. C’est une sorte de réseau qui se trouve par-dessous. Et qui répand une Les plaies

que souffrent les pauvres nègres restent blanches. Le dessous de leurs pieds, l’intérieur de leurs mains sont aussi presque toujours blancs.

M. de Volney a dit que le visage d’un nègre, portait l’impression des atteintes pénibles d’un sol ardent, soit en des yeux allongés, soit en un nez et des muscles enfin élargis et crispés par une forte contraction. Les naturalistes ne sauraient recourir à de telles idées suppositions. Mais la philosophie arrête les décisions qu’ils voudraient prononcer. Il est des variétés qui se reproduisent jusque dans la conformation des os, et qui se propagent au point de créer fonder des races espèces. Ainsi il existe en Allemagne, une famille dont les individus ont tous, six doigts aux mains. En Amérique, il s’est formé une race de brebis dont les pattes de devant trop courtes empêchent les divagations et les courses de ces animaux ce qui rend cette variété précieuse. Le fraisier, a une famille, s’est produit presque sous nos yeux et du moins [illisible] aux [illisible] que le lilas appelé lilas varin.

Le climat a paru jusqu’ici, plus influer plus sur les proportions de la taille que sur la couleur chez les hommes.

Les lapons, d’après leur langage semblent provenus de la même tribu que les hongrois mêmes, comme eux de la race caucasiennes, les samoyèdes, dérivent de la race mongole 

ou altaïque.

La race blanche ou caucasienne aurait de nombreuses subdivisions. Il faut compter la race arabe ou araméenne, laquelle comprend nécessairement les maures. La race sémitique, à laquelle ont appartenu les phéniciens, les chaldéens, les hébreux. La race de l’Inde enfin, à laquelle M. de Humboldt rapporte les persans, les Grecs et même les germains ses ancêtres. Il saisit entre tout ces peuples des rapports et de gout, et d’aptitude pour tous les arts, mais surtout pour la pensée et pour la philosophie où chez eux l’imagination exerce une influence également puissance et illimitées. Il nomme cette race indico-persico-pélagico-germanique.

Les Turcs venus des grands steppes immenses que l’on appelle Tartarie sont une belle race caucasienne. Car toutes les tribus appelées tartares ne sont pas de la race altaïque ou mongole. Cette race mongole est la même que celle des Chinois.

On n’a point encore décidé si les antiques égyptiens étaient nègres ? Les coptes qui paraissent être descendus d’eux, n’ont rien des caractères qui semblent distincts du nègre. Leur langue, leur écriture

tiennent du phénicien.

On a cru pouvoir faire un classement des peuples d’après l’analogie des langues. Le chinois a été regardé comme une langue monosyllabique. Les travaux dont les langues orientales sont maintenant l’objet, éclaircissent beaucoup de questions à cet égard. On pourrait supposer et non sans vraisemblance que le Chinois doit donner l’idée de la langue primitive, ou plutôt d’une des langues primitives du monde. Depuis plus de 40 siècles peut-être cette langue n’a point varié. L’écriture chinoise composée de signes d’idées, et fondée sur leur classification, est demeurée propre à la Chine seule. Les langues composées formées de mots composés où les syllabes se lient le plus souvent pour faire un mot sont surement les plus nombreuses sur la Terre.

Elles s’écrivent avec des alphabets partout où on les écrit. Mais parmi les nations de l’Occident, de l’Asie, les langues très diversifiées ont pour leurs écritures des éléments presque communs. Parmi les nations de l’Orient et du midi de l’Asie, la langue est peu modifiée, les écritures semblent très différentes, elles sont en assez grand nombre. On en a cru trouver des preuves à Java, et a Bornéo.

8 novembre 1821 – 49ème séance de M. de Humboldt

Sous le nom de Caucase quand on parle de race caucasienne, il faut nécessairement comprendre les montagnes qui, sous diverses désignations, s’étendent de la Mer Noire, aux monts Himalaya, ou du moins jusqu’à l’Indus, mais il parait que c’est moins encore la couleur que la forme des crânes, et l’inclinaison de l’angle facial, qui distinguent les races sur la Terre. Il y La que des types prononcés, [illisible] nature constitue des types et ensuite, le mélange des races et de nombreuses variétés, finissent par combler les intervalles qu’ils [illisible] étaient demeurés entre eux. Ainsi dans le règne végétal, un palmier et un pin, offrent à l’imagination des formes très précises et tranchées, mais combien de modification dans les formes intermédiaires ! Et une foule de modification rapprochent quand aux formes et les multiplient, quelques [illisible] pins, de quelques palmiers.

Le génie des artistes grecs, a exagéré dans ses chefs d’œuvres, l’idéal du type caucasien. Les anatomistes ne pensent pas, que le superbe Apollon peut se voir en modèle exact dans la nature. Les tartares, ou race jaune, ont employé au contraire des moyens artificiels pour perfectionner dans les enfants cet écrasement de la face

qui leur semble une beauté de leur race. Il en est de même, chez plusieurs tribus nègres, qui soit par artifice, ou par conformation, ont paru s’abaisser presque jusqu’au singes à front plat, que l’on appelle cynocéphale.

L’hindou, avec ses traits européens, se rapporte à la race caucasienne en dépit de son teint cuivré. Et la race mongole que l’on nomme race jaune est souvent très blanche de couleurs nuances.

Les anciens ont peu connu le vrai nègre. La race noire qui habite l’Afrique n’est pas partout [illisible] n’a pas toujours les cheveux laineux et le nez épaté ! Les Abyssins ne sont pas nègres non plus que les nubiens, si l’on borne à ces caractères ceux qui doivent spécifier le nègre.

Les mers d’Asie comprennent dans leurs iles innombrables immenses, deux races d’hommes très distinctes et dont l’une la plus noire est demeurée inférieure à l’autre. Sous un admirable climat, les noirs de ces contrées ont amenée ou annoncent jusqu’ici une disposition sauvage et M. de Humboldt quoiqu’il en soit, m’a paru considérer les papous qui sont les plus farouches de ces noirs, et les malais, qui sont peut-être la race d’Asie la plus intelligente comme des races intermédiaires et

mélangées. La langue malaise, chose remarquable, est sinon générale dans toute la mer du sud, du moins non étrangère, dans toute la mer du Sud. Partout elle peut servir à l’interprétation.

L’Amérique possède à peine une tradition des hommes noirs, sinon au nord de Panama. Sous les tropiques en effet, les vents d’est que ne cesse de régner, aurait écarté les pirogues que la tempête, eut enlevées à leurs progrès directions ordinaires. Sous d’autres des latitudes plus élevées hautes, quelque vent du nord-ouest, aurait bien pu les pousser à la côte.

Les Américains s’intitulent communément eux-mêmes, hommes rouges. On reconnait chez eux le type mongol.

Les peuplades circumpolaires sont généralement blanches, et le même langage leur est généralement commun.

On a mis en question si l’homme s’était créé à lui-même le langage ? C’est-à-dire si la faculté dont faculté d’exprimer des pensées en articulant était un progrès de son espèce ou un attribut de son essence, et un bienfait du créateur ? Nous ne saurions admettre le doute et avec M. de Humboldt nous partons de cette seconde notion.

Une fois la faculté native prise

pour point de départ, nous pourrons observer que plus les peuples sont demeurés isolés, et plus leur langue est demeurée la même constante et distincte. L’histoire la plus moderne en offrirait de nombreux exemples. Mais un fait important dans l’histoire de l’homme, c’est que la complication la plus [illisible] régulière des tours, se réunit chez les peuplades les plus reculées, à la brièveté du dictionnaire. Et cette espèce de phénomène se rencontre, et chez les habitants parmi les nations du détroit de Magellan et parmi les lapons, comme chez les esquimaux.

Sans doute dans l’état où ces peuples se montrent, le luxe des langages atteste par les tours, comme cette pénurie de mots que limite l’absence des besoins, achève de prouver qu’ils font une famille bannie et dégénérée dans sont l’exil. [illisible] Son état est celui d’une société qui s’est détruite et dégradée, non d’une société qui se forme et la [illisible].

Les racines des mots, les formes du discours sont deux objets indépendants à prendre en considération dans l’étude philosophique des langues.

On a jusqu’en ces derniers temps, regardé le chinois comme une langue monosyllabique. On aurait pu remarquer aussi que les racines de presque toutes les langues de l’Asie se réduisent souvent à trois lettres.

Mais quoiqu’il en soit, des racines, c’est dans leurs développement que consistent en effet les langues. Il s’agit de prendre Elles procèdent de deux manières ou par flexion comme entre autres toutes les langues où quelque latinisme a paru et comme d’autres langues encore, ou par agglutination ou par jonction et répétition de syllabes, comme le chinois et plusieurs langues de l’Amérique.

Cette espèce d’agglutination peut disparaitre en quelques langues sous le vernis de l’habitude et de l’usage, mais on peut doit l’y saisir avec quelque attention.

Au Mexique Le pluriel, dans les langues à flexion, se marque par un simple signe. Dans les langues à agglutination, il convient que le mot se répète. Au Mexique, le chat se dit mis. Il faut pour exprimer les chats que l’on répète ce mot mis.

Les verbes offrent beaucoup prêtent bien plus encore à d’importantes comparaisons. En combinant une seule racine avec quelques temps auxiliaires, on conjugue les verbes latins et les verbes qui en dérivent. Tandis que dans les langues agglutinées, il faut décomposer les phrases et enfiler des mots entiers comme nous le voyons quelquefois dans le langage des enfants, ou dans celui qu’on nomme créole. Nous dirons j’aimerai. Le chinois dira j’aime un jour !

Le nombre des sons qu’articule l’organe humain est nécessairement borné. Je ne sais si l’on ne pourrait jamais en former une sorte de clavier. Volney avait pensé qu’on pouvait bien réduire toutes les langues sous une collection de sons et n’attribuer ensuite à tous ces sons, un signe qui ne laissât rien au doute.

C’est un problème dont il a seulement ébauché la solution et dont il a légué la tâche au monde savant.

En effet c’est un grand problème que celui des attributions rapports des signes. Il en est qui n’indiquent que des idées et qui peuvent ainsi être entendus malgré la façon différente dont les langues sont prononcées. Tels le japonais et le chinois. On lse comprendre l’explique si l’on veut réfléchir, qu’une série de nos chiffres, présentera la même idée de nombres chez tous les peuples de l’Europe, quoique leur expression parlée y fit soit entièrement différente. La langue L’écriture chinoise est fondée sur une combinaison d’idées dont les signes s’agglomèrent jusqu’à ce que l’idée soit complète. Il parait, que d’abord, ces signes ont été des portraits

de chaque objet, dont l’usage et la convention, ont simplifié les linéaments. L’hiéroglyphe parait avoir été plus une écriture d’emblèmes et je ne sais si nos rébus, n’en donneraient pas quelque notion, quoique cette idée fut trop profane. L’allégorie d’ailleurs, a dû y présider et nous aurons toujours beaucoup de peine à saisir l’enchainement de ces allégories, dont tant d’allusions doivent nous échapper.

Les langues sémitiques procèdent dans l’écriture par l’analyse des sons, et les signes qui les expriment, ont toujours conservés entre eux une sorte d’analogie. Mais dans l’Orient, l’écriture s’est longtemps bornée à l’expression la figure des consonnes, qu’on peut considérer comme l’anatomie du langage. Les voyelles y étaient indiquées par l’usage et plus arbitrairement prononcées.

Ce sont les signes des langages sons, que Volney croyait pouvoir réduire dans un alphabet commun au monde entier. Mais il serait indispensable d’ajouter plusieurs caractères à nos lettres européennes. Je ne sais pas ce qu’on y gagnerait.

L’antique numération a été emprunté aux lettres de l’alphabet. On en voit l’exemple dans le grec, ainsi qu’en d’autres

langues encore. Une bandelette de momie rapportée par M. de Non, pourrait faire supposer que la configuration des chiffres dits arabes aurait pu même être emprunté à celle des lettres dont le numéro dans l’alphabet aurait correspondu au nombre que le chiffre exprime. On a vu dans ce bandeau des 2, des 3, des 4 tels que nous les employons. Maintenant peut-être, ne seraient-ils que des lettres dans cette inscription sacrée.

L’alpha, cette première lettre des alphabets a été désignée par quelque [illisible] reçu quelquefois le nom, ou du moins l’idée de quelque effet du premier ordre, en dimensions ou bien en importance. On peut y trouver l’éléphant, le cerf, ou toute autre symbole.

Les écritures antiques, et orientales s’écrivent en divers sens. Le chinois de bas en haut. Les langues qui ont en quelque analogie avec l’hébreux de droite à gauche. Le grec antique a été quelquefois écrit alternativement d’un côté à l’autre, comme seraient tracés des sillons. Le copte et le sanskrit s’écrivent de gauche à droite.

15 novembre 1821 – 50ème séance de M. de Humboldt

L’étude philosophie des langues [illisible] ne peut atteindre au fond de ce grand sujet, et comme dans la géologie, on est toujours contraint de s’arrêter aux surfaces.

L’Asie en des contrées presque limitrophes offre deux langues, le chinois et le sanskrit dont. L’une le chinois, est la langue le moins susceptible de flexions. L’autre, le sanskrit est celle dont la perfection en ce genre est généralement constatée. Quelques auteurs se sont plu, à établir divers systèmes sur les premiers développements de la faculté du langage qu’on doit bien croire inhérente à l’homme. Car la pensée a besoin d'expression indépendante de la parole Le premier homme dans une bizarre hypothèse, car sa pensée a besoin d’expression comme de formes pour se juger et se comprendre elle-même, donne des noms masculins aux être et aux objets le plus en relation avec lui. La première femme donna des noms très féminins aux autres objets ainsi qu’aux autres êtres. Toutes les langues pourtant n’ont pas de genres bien marqués. Les mêmes choses n’ont pas le même genre dans toutes les langues. La Lune par exemple, qu'on se trouve du masculin en plusieurs langues antiques. Et ce fut peut-être par suite de cette quelque notion traditionnelle que les Romains ajoutèrent un dieu Lunus à l’idée de divinité féminine que l’astre des nuits leur présentait.

Les mots peuvent devenir d’autant plus composés qu’ils doivent réunir plus de signes.

Peut-être en doit-il être ainsi partout où la

langue procède par idées positives plus que par allusions, et par réflexions d’images. Les mots dans le premier cas sont une définition. C’est peut-être ainsi qu’un caractère chinois bien combiné offre une idée complète et en semble par conséquent une énigme.

M. de Humboldt a tracé deux embranchements principaux nés du sanskrit. L’un se dirige par Du zend, ancien persan, du grec enfin, entre lesquels tant d’analogies sont reconnues.

Les langues du nord sont un de ces embranchements. La bible traduite pour l’usage des Goths par le célèbre Ulfilas est un monument qui présente de singuliers rapports avec la langue sanskrite. Le germain ou théotisque, en est complètement dérivé. L’anglais On retrouve un monument de cette langue scandinave ou gothique qui fut celle des scaldes, dans l’Edda, des Islandais.

La langue slave parlée par les Polonais et les Russes a une origine différente. Elle n’entre pas dans les courants directions que M. de Humboldt a tracées.

Les 2 embranchements des langues provenus du grec et par conséquent de celles dont le grec lui-même s’est formé, se rattache au latin. Ce brillant rameau s’épanouit dans le français, l’italien, l’espagnol et forme avant eux encore, la romane et le provençal.

On avait cru longtemps que le plus ancien exemple écrit de la langue romane se trouvait dans le fameux serment des fils de Louis le Débonnaire en 740. M. Raymond a trouvé dans un auteur grec du 6e siècle Agathias, ces mots qui sont cités, de quelques guerriers francs, au service de l’Empire. Torna, Fratre, Retorna.

M. de Humboldt a saisi cette occasion d’exposer rapidement les premiers métamorphes de la langue latine, en romane. Ainsi le de, qui nous caractérise le génitif supplée la terminaison des latins. Pour ce cas, le datif ne fut bientôt plus exprimé que par un emploi quelconque de la préposition ad. La terminaison retranchée à l’accusatif, donne le mot, à peu près uniformément dans l’usage nouveau. Ainsi utilisation par exemple fit, et devient utilitat. Les pronoms ille, illa, ipse, ipsa devinrent des articles et furent même employés comme tels jusqu’à ce que l’usage en ont fait les eut simplifiés en ces mots ils, elles.

L’anglais est comme sur la limite des deux embranchements. Sa langue morale est latine, sa langue expositive Les expressions morales ou intellectuelles de la langue sont latines pour la plupart. Les expressions positives sont tandis que, théostiques ou plus exactement germaines.

La langue gallique, ou erse, est encore celle des montagnards d’Ecosse. Et des habitants de l’Irlande. Cette même langue moins pure, se retrouve en basse Bretagne. Le basque d’après les recherches savantes de M. Guillaume de Humboldt, est un débris de la langue antique des Cantabres.

Ce frère savant de notre savant maitre en a ressaisi les vestiges dans une foule de noms fixés aux localités en Espagne.

La langue finoise est celle des lapons, celle que dans le nord de l’Asie, on nomme langue Tchoudes. On lui trouve quelques rapports avec celle des Hongrois. Les Hongrois et Magyar, et je pense un dérivé du slave.

Quoiqu’il quoiqu’il en soit de ces [illisible]M. de Humboldt n’a point cherché le rapport des langues qu’il nomme proprement sémitiques tels que l’hébreu, le phénicien, le copte peut-être, l’arabe enfin avec la souche primitive des langues dont il a suivi de préférence les embranchements européens. Quoiqu’il en soit de ces rapports et aussi des anomalies qui en supposent quelque rupture, il est certain que plus on remonte aux sources et plus les langues semblent se rapprocher et se confondre. A l’aide de 600 racines seulement, M. Guillaume de Humboldt a déchiffré le Maha Barat, poème sanskrit. M. de Humboldt est allemand et sait un grand nombre de langues. Mais le secours qu’il en a tiré ne peut que confirmer mon assertion.

Il est sans doute assez remarquable que les voyelles dominent dans la prononciation d’un grand nombre de langues antiques, ou dérivées de celles qu’on doit regarder comme telles. Les langues des iles de la mer du Sud sont difficiles pour les européens justement par cette cause. Les écritures au contraire, ont presque toutes commencé par un assemblage de consonnes où les voyelles pour la plupart étaient toujours sous entendues.

12 mai 1822 – 51ème séance de M. de Humboldt

Le continent immense de l’Amérique ne renferme peut-être pas, dans sa totalité, une population égale à celle de la France, c’est-à-dire à trente millions d’âmes.

Les Etats Unis, dans leurs limites actuelles, les provinces du Mexique, sont à peu près égaux entre eux en étendue et chacun d’eux renferme environ cinq fois toute la France. Au commencement du siècle, leurs populations respectives étaient à peu près comparables. Mais les progrès des Etats Unis en ce genre, sont très supérieures à ceux des provinces mexicaines. Et la différence doit se trouver aujourd’hui de dix millions environ de 6 ou 7 millions à dix.

Autrefois la France L’Amérique espagnole était autrefois divisée en quatre vice-royautés. 2 grandes, deux plus petite inférieures. Et en quatre capitaineries générales.

Les 2 grandes vice-royautés étaient celles du Mexique et celle du Pérou. Les 2 inférieures celle de la Nouvelle Grenade ou de Santa Fe de Bogota sa capitale, et celle de Buenos Aires ou du Paraguay.

Les capitaineries étaient celles du Chili, de Venezuela, des iles espagnoles des Antilles et enfin de Guatemala près de l’isthme.

La vice-royauté du Pérou malgré ce que son nom a annoncé conservé

d’imposant, avait éprouvé des réductions remarquables depuis un demi-siècle environ, c’est-à-dire depuis l’époque des voyages de la Condamine. La province de Quito, a été fut réuni alors à la Nouvelle Grenade et les contrées où se trouvent le Potosi et ses mines fameuses furent alors ont été jointes au Paraguay, vers lequel il était aisé de faire descendre leurs richesses trésors.

C’est une chose assez sujet d’observation assez digne d’intérêt que l’influence restée à ce nom du Potosi. Les mines du mexicaines les surpassent mille fois en richesses [illisible]. Mais les circonstances de l’Europe sont changées et le nom de Gualafato, de ses trésors exceptionnels, l’une des mines les plus abondantes au Mexique est épuisé comme en Europe.

Au temps du regard de Charles Quint et de ses premiers successeurs, l’or, l’argent du Potosi, venaient s’amonceler et briller dans les seuls états de la domination autrichienne. Il pénétrait aussi en France. Et à peine alors en Angleterre. Aujourd’hui, c’est l’Europe, c’est le monde entier, que les pactoles fleuves métalliques arrosent. Mais Mais la circulation en multiplie ou en supplée tellement les produits et presque et les avantages précieux, que plusieurs années de guerre ont arrêté, ont diminué notablement le transport des lingots en Europe, sans que l’Europe ait pu en souffrir.

Depuis 1810 environ, les colonies

de l’Espagne ont tendu à se séparer de la métropole et à organiser pour elles une existence indépendantes, et un gouvernement particulier.

La ville de Buenos Aires et le Paraguay ont adopté les gouvernements républicains. La conquête a mis le Chili, sous son influence positive [illisible]. Des déserts séparaient le Pérou du Chili. Le général Saint-Martin, parti du Paraguay pour l’envahissement du Chili a profité d’une circonstance physique favorable à lui seul et contraire à ses adversaires pour l’entretien de l’armée qu’il avait à conduire [illisible] victorieuse dans le Chili. La mer du sud a un courant très fort qui se dirige depuis le détroit de Magellan jusqu’aux environs de la ligne. Ce courant [illisible] d’eau porte sur les côtes prolongées du Chili et même sur celles du Pérou, une fraiche qui y rend la température agréable autant que salutaire. Le général Saint Martin, a livré à ce courant d’importantes embarcations remplis de ses bagages divers, a conduit ses soldats sans embarras connus, sans privations tandis que le même courant dont il était [illisible] opposait un obstacle insurmontable aux transports maritimes qu’aurait exigé la défense qu’il fallait tirer du Pérou.

Il parait que Lima a été dernièrement aussi enlevée, ajouté par les indépendants du Paraguay ou de Buenos Aires

La nouvelle république fondée par Bolivar, a pris le nom de Colombia ou Colombie. Elle se compose de la Vice-royauté de la Nouvelle Grenade et de la capitainerie du Venezuela.

Le nom de Colombie a été adopté en considération du point continentalColomb reconnut le continent, pour la 1ère fois, et a son 3e voyage, vers 1498. Ce ne fut que l’année suivante, que le florentin Amerigo Vespucci reconnu aussi le continent dans une partie plus orientale. M. de Humboldt a saisi cette occasion pour nous apprendre que Colomb n’était pas en effet génois, mais qu’il tirait de son origine du [illisible] où ses parents tombés dans une grande pauvreté avaient tenu un rang honorable. Mais était tombé dans une extrême pauvreté. Amerigo Vespucci ne songea point à ravir à Colomb la gloire que méritait de la découverte mais comme il publiait des cartes, il y donna le nom de terre d’Amerigo, aux rives qu’il avait découverte abordées. Le nom général d’Amérique n’a même été appliqué au continent entier que dans le cours du 17e siècle. Et la fameuse bulle du pape Alexandre 6 ne [illisible] désigne nulle part le [illisible] sous le nom d’Amérique aucune des portions du monde dont elle décidait le partage.

Les provinces d’Amérique sont hérissées de montagnes et de pics, dont aucun de ceux de l’Europe rien ne peut en Europe soutenir la comparaison. Quelquefois des plateaux immenses s’étendent sur le dos de ces montagnes si formidables et au Mexique, par exemple, il est peut-être jusqu’à 1200 lieues qu’on pourrait parcourir sur des voitures européennes attelées de chevaux rapides, mais et cependant à une hauteur élévation qui passe celle du Saint Gothard.

Dans l’Amérique méridionale, les villes sont situées sur des points plus ou moins élevés sur des plateaux plus ou moins étendus et plus ou moins accessibles. Caracas, est placé à plus de 400 toises, c’est-à-dire au-dessus de l’élévation commune des nuages, dans nos climats. Santa Fe de Bogota est au moins à 1200 toises et Quito, bien plus haut encore. Un avantage est attaché à l’élévation des lieux habités par des populations nombreuses. C’est qu’il est une limite en quelque sorte aérienne ou perpendiculaire que ni la fièvre jaune, ni aucune autre contagion ne peut être n’atteint jamais. On peut ajouter sur ce point que les européens ont rarement choisit la situation des cités que leurs descendants habitent de nos jours. Ils les ont trouvées, toutes, fondées. L’étude du continent nouveau et de

la civilisation, que les conquérants d’Europe y ont rencontrés en montre l’origine dans les tribus diverses que l’Asie y a répandues et qui venant des rives plus froides qui regardent l’Orient dans le continent ancien ont eu besoin de chercher la fraicheur sur les sites plus élevés des rives occidentales, de continent nouveau qu’elles venaient peupler et que nous ignorions encore.

On aurait peine à se faire une véritable idée des difficultés et des lenteurs des communications sur un sol ainsi disposé sans le témoignage précis de M. de Humboldt . Il lui a fallu près de six mois pour se rendre à cheval de Santa Fe de Bogota à la ville de Quito. La distance de ces villes n’avait pourtant pas 4 degrés en latitude. Et à cause de la différence des longitudes, le trajet se compte pour peut passer environ 180 lieues. Des abymes d’une lieue de profondeur sont à descendre et à remonter dans cette route. Ils exigent de longs détours et même avant que d’être à Santa Fe par la route de Caracas, il faut franchir un défilé tellement étroit qu’à peine un homme à cheval y trouve assez d’espace.

Dans ces contrées, les rivières sont des chemins. Un Anglais voyageur du temps d’Elisabeth imagina pour sa souveraine un plan qui supposait l’introduction d’une force anglaise dans les contrées provinces mêmes qui portent maintenant le nom de Colombie. Il prétendait les traverser et conduire au sein du Pérou, un rejeton des incas, qui serait demeuré pupille, sous la protection des Anglais.

C’est en suivant la route tracée par le génie de ce voyageur que Bolivar a pu naguère réaliser ses plans hardis. Toutes les villes du littoral sont hérissées de forteresses et de canons. Même La grande Carthagène des Indes est l’une des places les plus habilement fortifiées. Les fosses de ces villes, sont remplis de crocodiles pour mieux effrayer l’assaillant. Aussi est ce par l’intérieur que Bolivar a conduit des attaques surprenantes. Outre la ressource indiquée, et des rivières, et des fleuves pour les transports, et les passages, il avait pour nourrir ses troupes, les ressources que lui offraient les steppes peuplées par millions de bœufs et de cheveux sauvage et dans laquelle des guérillas pourraient ainsi passer leur vie.

Caracas en effet est entourée d’un territoire immense divisé en 3 bandes qui ne sauraient avoir des limites fixées. L’une de ces bandes est celle de la culture et là, ainsi que dans les murs fortifiés, Morillo avait à maintenir et à rassurer sa défense. L’autre bande y était celle des pâtures.

Le 3e enfin, celle des déserts, espace à peu près inconnu, et où peut-être aucun européen n’a pénétré encore. M. de Humboldt le premier a donné sur ces vastes contrés des renseignements qui ne pouvaient être obtenus sans un concours merveilleux d'intrépide de courage et de lumières acquises à l’époque du dernier traité de Paris. Le

duc de Wellington prétendit faire régler une ligne de frontière pour agrandir sans doute la Guyane Hollandaise que l’Angleterre venait d’acquérir. M. de Humboldt donna à ce sujet, un mémoire où il prouve que plus de 400 lieues de territoire étaient encore parfaitement étrangers dans ces parages et à l’Europe et aux européens. La république de Colombia déjà reconnue par les Etats Unis va l’être encore par l’Angleterre. Et M. Zex à Paris cherche à recueillir pour sa patrie nouvelle, des alliances de science et de pouvoir.

Le Mexique est un grand empire qui a voulu aussi avoir l’indépendance. Les idées monarchiques ont d’abord prévalu dans cette grande révolution. La couronne a été offerte à l’un des frères du roi d’Espagne, même au jeune prince d’Etrurie. Une politique timide, n’a rien pu accepter et un prince d’Orléans qu’on pouvait proposer peut-être, fera peut-être proposer trop tard.

La révolution mexicaine est l’ouvrage des hautes classes et M. de Humboldt a dernièrement communiqué à M. de Montmorency le mandement de l’archevêque de Mexico, qui tient à soutenir, ainsi qu’à propager ces doctrines de l’indépendance.

L’esprit républicain domine essentiellement parmi les plus grandes familles, entre autres qui ne sont qu’au nombre de 4. On y compte celle de Frago-Aga, qui vient d’acquérir l’héritage du conquérant Fernand Cortez [illisible] dont les ducs de Montelconc ne tiraient presque aucun revenu.

Les destinées de la famille Frago-Aga peuvent mériter une digression. Cette famille était tombée au dernier degré

du malheur. Une dette accablante assombrit ses ressources. Un énorme bloc d’argent rouge, c’est-à-dire imprégné de mercure, a été tout à coup trouvé dans ses domaines trop négligés. Une petite portion de ce trésor a comblé la dette en 4 mois et l’a recouverte encore de 25 millions de numéraire.

Ce ne sont pas toujours des blocs de cette nature que le Mexique peut offrir aux exploitations. Mais de riches filons s’y poursuivent en des galeries de dix à 12 lieues. Les mines de Saxe ont des galeries de 7 ou 8 lieues d’étendue.

Quand Bonaparte eut la pensée de l’expédition d’Angleterre, un mémoire fut soumis aux discussions de l’institut. On y proposait de creuser un canal sous la mer entre Douvres et Calais. On démontrait que l’exécution de ce plan vraiment gigantesque était vraiment non impossible et il fut vérifié que cette galerie singulière ne surpasserait pas en longueur le plus considérable de celles des mines de Saxe.

Guatemala s’est uni au Mexique, cette contrée voisine de l’Isthme pourra voir un jour les vaisseaux ou les bateaux du moins, franchir le seul obstacle opposé jusqu’ici aux communications maritimes des deux mers.

Guatemala, quand à présent, est une province riche et peuplée et cultivée par des mains libres sans le secours d’aucun esclave.

Les provinces espagnoles et surtout celles du Mexique ont conservé une population d’anciens naturels, fort nombreuse. Elle est faible sans doute cette population sous les rapports physiques et les rapports moraux. Cependant elle a partout ses caciques ou magistrats, elle est libre et le signe de la croix marque tous les enfants du sceau universel et vivifiant de la chrétienté.

Les Américains espagnols, les métis fort nombreux, sont la force réelle de la population. Dans ces contrées, les Espagnols de l’Europe n’entrent point en comparaison.

L’absence d’esclaves noirs, l’absence d’une population noire, et ainsi à jamais distincte par conséquent, et pour l’empire futur du Mexique, et de Guatemala, une condition de prospérité remarquable. Les états méridionaux, des Etats Unis d’Amérique, se sont privés dès le principe de ce moyen de progrès et de bonheur. La race noire, même dans l’esclavage s’y multiplie au-delà des calculs. Et les métamorphoses du monde, sont loin encore d’être toutes prévues.

2e séance de M. de Humboldt
Ce 15 septembre 1820
M. de Humboldt a continué l'exposition des rapports qui rapprochent les sciences, et qui en confondent les resultats, sans que leur objet orpore cesse reellement.