Transcription Transcription des fichiers de la notice - Traité de l'astronomie indienne et orientale... par Jean-Sylvain Bailly Chastenay, Victorine de 1811-10-17 chargé d'édition/chercheur Beaubois, Francis Projet Chastenay ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1811-10-17
FRADCO_ESUP378_6
Notes de lecture de l'ouvrage de Jean-Sylvain Bailly "Traité de l'astronomie indienne et orientale , ouvrage qui peut servir de suite à l'Histoire de l'astronomie ancienne" (1787) Français Notes de lecture de l'ouvrage de Jean-Sylvain Bailly "Traité de l'astronomie indienne et orientale , ouvrage qui peut servir de suite à l'Histoire de l'astronomie ancienne" (1787)

Ce 17 S[eptem]bre 1811

Je viens de lire l’astronomie ancienne et hist[oire] indienne et orientale de Bailly. C’est la comète qui m’a donné ce désir.

L’ouvrage de Bailly est très beau. C’est une chose assez remarquable qu’aucun de ceux qui ont broché jusqu’ici sur le 18e siècle n’ait, ce me semble, parlé de ce livre important. Il est plein d’apparents lumineux. Il contient des réflexions d’une saine et douce philosophie, cependant à quelques égards, il porte le caché de son époque. Pas assez de simplicité et d’accord dans ses réflexions, dans les figures dont elles sont ornées, par conséquent quelque affectation, quelque défaut de goût, quelque peu de déclamation, aujourd’hui, tout cela blesse les yeux. Le clinquant philosophique n’est plus de mode, mais aucun clinquant n’y est désavantage. Il faut que la vérité soit bien elle-même pour avoir quelque grâce, et quelque consistance. Mais à l’époque où écrivait Bailly, il y avait des choses qu’il était à la mode de dire, que l’on voulait glisser partout et auxquelles des réticences inutiles et superflues sous tous les rapports prêtaient au ciel un air important, et contraint enfin on n’était point encore désabusé de la vanité des paroles, et l’on n’en était pas encore venu à cette précision pure, et sévère, que nous avons pour un moment sentir.

Rempli des systèmes de son peuple instructeur, Bailly peut-être y rapporte trop les débris qu’il recueille, il les a peut-être trop souvent rentrer dans le plan qu’il s’est fait de toute l’antiquité, se prête à toutes les formes ou à fait d’Homère un suédois, même un flamand, et toute l’Iliade et l’Odyssée, en ont administré la preuve. Quoiqu’il en soit, le trésor des recherches de Bailly est infiniment précieux. C’est une idée philosophique que celle de faire l’histoire des sciences. Le 18e siècle l’a produite. Montucla, ignoré de nos beaux esprits, nous a donné celle des mathématiques. Bailly, Buffon, et d’autres encore se sont immortalisés dans cette carrière.

L’objet de l’ast[ronomie] est de faire le dénombrement des astres, d’en déterminer la marche, ou la fixité, les situations relatives, la grandeur, la densité, les apparences, les phénomènes célestes, dont l’observation est nécessaire pour fonder une théorie. Toutes les lumières manquent aux faits, et tous les faits aux sciences. La théorie est l’explication des phénomènes célestes par les lois du mouvement. La précision mathématique ne peut pas se trouver toujours dans les sciences physiques.

Il me semble que le commerce des savants nous donne l’étude mieux et plus que la science, mais l’étude embrasse l’univers, la science circonscrit ses conquêtes. Les sciences de Bailly portent à la vertu, par l’amour de la vérité.

L’ast[ronomie]. est la science du repos, de la solitude, et de la jouissance de soi-même.

Uranus et Atlas passent pour les guides des Atlantes, Athéna ou Mercure en Égypte, Zoroastre et Belus dans la Perse et à Babylone. On doit respecter la tradition sans toujours l’adopter toute entière.

Je pense que Bailly est quelque fois dupe des auteurs d’une antiquité moyenne, comme Diodore de Sicile. Ils étaient presque plus étrangers que nous aux vérités antiques. Elles étaient encore moins en relation avec leurs notions qu’avec les nôtres. Ils avaient des systèmes fondés aussi sur des débris qu’ils n’avaient par recueillis avec tant de sagacité et de soin.

Mais ce qui est beau et philosophique dans l’ouvrage de Bailly, c’est le soin qu’il a pris de comparer et de fixer les vagues traditions des anciens peuples sur les limites de l’antiquité. Moi qui n’ai point vu de dates dans la genèse, moi qui ai crû voir que les pères les plus savants en soumettaient les premiers chapitres à leur interprétation, je ne puis concevoir l’affectation consacrée depuis sur des bases si douteuses. C’est l’histoire qui limite la chronologie et l’accord que Bailly fonde et rapproche si fort de celui que l’on à fait sur les septante, est réellement admirable.

Ce qui est assez remarquable, c’est que même les deux calculs, faits sur l’hébreu ou les septante, donnent près ou plus de 2000 ans au monde avant le déluge. Les hommes avaient eu le temps d’agir et de penser. Le système de Bailly est précieux, en ce qu’il constate qu’un savant a trouvé en Orient un dépôt de lumière. Son astronomie antédiluvienne ne suppose que des observations et des combinaisons produites par elles. Je suis loin de penser qu’il ne soit resté aucune trace des notions antérieures au déluge. Je cherche sous quelque forme qu’on me la présente la trace des lumières primitives, c’est-à-dire de la connaissance morale

dont les 1ers hommes ont reçu la clarté avec l’existence, et les facultés intellectuelles mises en action dès leur berceau [illisible] les priver de leur honte, et sublime moralité fondent sur la connaissance de Dieu et sur la communication directe et intime, de leur âme avec lui.

L’hébreu, selon Bailly, donna av[ant] le déluge 1646 ans, les septante 2246. Les antiquités babyl[onienne] donnent à cet intervalle 2232 années lunaires, les 30 000 ans de règne du Soleil en Égypte peuvent se réduire à 2245. Les temps fabuleux de la Chine à 2306 ans. Le 1er âge des indiens à 2364 ans.

La durée du monde av[ant] notre ère se compte selon l’ancienne chronique égyptienne de 6128 ans, selon Diogène Laerce 6138, Diodore de Sicile 6081. La chronologie babyl[onienne] 6148, ind[ienne] 6204. D’après M. Gentil 6174. D’après les livres arabes, les traditions chinoises peuvent donner 6100 ou 6157 ans.

B[ailly] recule l’âge d’Uranus ou d’Atlas à 3890 av[ant] l’ère Christ. Voici en effet une observation de Ptolémée, il marque le lever héliaque de Sirius, si intéressant pour indiquer le débord[ement] du Nil, à 7 époques différentes après le solstice d’été. La 1ère celle du 4e jour à dû arriver dans la H[aute] Égypte, 2550 ans av[ant] J. C. Il paraîtrait que la g[rande] année des égyptiens, ou période sothique (c’est-à-dire celle qui devait faire concourir les mouvements du Soleil, et de la Lune en calculant alors) de 1460 ans, devait remonter à l’an 2782 av[ant] notre ère, ce qui ferait supposer l’astronomie connue et cultivée longtemps d’avance.

Au reste, je me persuade que les savants modernes ne doivent pas mesurer d’après leur marche, celle des observations des 1ers âges. La sagesse de ceux-ci était écrite aux cieux, leur naissance, leur religion, leur grandeur, ils y lisaient tout, et je suis convaincu que leurs idées avaient d’autres liaisons, leurs procédés avaient une autre simplicité, un autre genre de sûreté, une autre hardiesse.

Les observations des chaldéens, conservées par Ptolémée dans l’Almageste, ne vont qu’à 721 ans av[ant] J. C. Celles que Calisthène envoya de Babylone à Aristote supposant 1903 années d’observations et commençant par conséquent 223 ans av[ant] notre ère. On n’a ici de garant que Porphyre cité par Simplicius, mais de nombreuses probabilités. On juge par des fragments de Berose que les chaldéens ont connu l’année solaire 2473 av[ant] J. C. On prétend que les phéniciens ont dédié un temple à Hercule vers l’an 2700 et qu’Hercule dans l’antiquité était le Soleil. Je n’admets l’explication précise des fables vagues que comme conjecture.

Les anciens perses avaient une forme d’intercalation qui suppose une période de 1440 ans, qui a dû commencer 3209 ans av[ant] J. C. On lit dans leurs livres qu’il y avait ancienn[ement] 4 étoiles qui indiquaient les 4 points cardinaux, et l’on trouve en effet que 3000 av[ant] J. C. l’œil du taureau et le cœur du scorpion étaient dans les deux équinoxes, le cœur du lion et le poisson austral étaient près des deux solstices. J’observe ici que les 4 étoiles dont a parlé le Dante se trouvent au pôle antarctique, et je demande s’il y a aussi quelques rapports entre ces notions ?

Les indices comptent 4 âges, les 3 premiers ont des milliers ou millions d’années. Le 4ème en 1762 comptait 4863 ans. Leur époque historique remonte donc a l’an 3101 av[ant] notre ère.

Les chinois ont la mémoire d’une éclipse observée l’an 2144 av[ant] notre ère. Ils ont la tradition de cinq planètes dans une même constellation, phénomène qui se rapporte à 2249 av[ant] notre ère.

L’époque de 3000 ans est à peu près la même pour tous.

B[ailly] voit les débris plutôt que des éléments dans cette science antique, mais je ne crois pas qu’elle ait jamais formée corps complet ni parfait. Les lacunes marquent le génie des peuples, comme celui des hommes, et des défauts presque entier de progrès dans l’Asie, jusqu’aux grecs, tient à des considérations morales.

Je ne citerais point les beautés pratiques du style dont elles naissent de son sujet et sont graves, modestes, et comme une vierge antique.

La division des semaines est de la plus haute antiquité. B[ailly] y remarque la division de la révol[ution] lunaire de 28 jours, division bien marquée par les phases de la Lune. Les jours ont reçu des noms de planètes dans un certain ordre, et par quelque jour qu’ait commencé la semaine, cet ordre a toujours été le même.

Régler l’année est un des résultats les plus nécessaires et les plus difficiles de l’astronomie. Il est curieux pour les savants de suivre pas à pas l’incertitude et les tentatives des hommes à cet égard. Même à présent le calendrier n’est pas abs[olument] parfait. L’accord des mouv[ements] de la Lune et du Soleil a occupé dans tout les temps. Les périodes antiques plus ou moins longues n’ont pas d’autre objet, et le besoin de quelques intercalations a été senti chez tous les peuples.

Les années chez les plus anciens peuples n’ont été réellement que des révolutions plus ou moins longues. Un jour, un mois, plusieurs mois, comme Censorin dit que chez les Cariens et les Acarniens, elle se comptait d’un équinoxe à l’autre. L’intervalle entre le printemps et l’automne a 7 jours de plus que celui de l’automne au printemps.

Le gnomon pour la hauteur du Soleil, la clepsydre pour la mesure du temps, sont à peu près, en ces genres, les seuls moyens dont les anciens aient fait usage. On reconnu peu à peu les limites des tropiques et les solstices.

Les hommes ont toujours été portés à croire que la cause inf[iniment] sage ou inf[iniment] puissante n’agissait que par les voies les plus uniformes et les moins compliquées.

La connaissance de l’écliptique est d’une h[aute] antiquité. La sphère avec l’équateur, le méridien, les tropiques, les [illisible] cercles qui passent par les pôles, et les points des solstices, et des équinoxes, est d’une haute antiquité. Voilà le modèle de la sphère armillaire d’Alexandrie. Fût-elle en effet donnée par Atlas ou par Chiron ?

Le zodiaque, remarqué très ancienem[ent], comprend 27 ou 28 constellations, selon le cours de la Lune. L’année solaire mieux connue fit diviser le zodiaque en 12 parties.

Le nom de zodiaque en grec vient d’animés car il paraît que dans le principe, les const[ellations] reçurent des noms d’animaux, peu à peu on y mit des hommes, mais B[ailly] croit que ce sont les grecs qui leur ont donné des noms, et y ont mis leurs fables.

Les éclipses occupèrent l’antique astronomie mais dans celles des chaldéens que Ptolémée nous a transmises il ne s’en trouve pas une de Soleil. Les anciens ne croyaient pas qu’elles suivissent aucune règle ; mais par l’observation de la marche de la Lune, et quelques tables, ils vinrent à prédire les éclipses de Lune.

Il paraît que dans une très h[aute] antiquité quelques philosophes reconnurent que Mercure et Vénus avaient un mouv[ement] autour du Soleil, mais l’ancienne astronomie ne donna pas de suite à cet apparent. Il paraît constant que les anciens n’ont jamais pu avoir l’idée de l’anneau de Saturne, ou des lunes de Jupiter, mais la connaissance des planètes leur appartient, les jours de la semaine en ont reçu les noms. Le Soleil, la Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus et Saturne.

La mesure du temps est une chose bien difficile. Notre

pendule n’a encore que deux petits siècles d’existence. La période de 600 ans est très antique et assez juste. La division par 60 a toujours été consacrée en orient et dans l’antiquité. Ce nombre sexagésimal paraissait avoir beaucoup de propriétés c’est qu’il est commode au calcul.

La division du zodiaque et ses 27 ou 28 const[ellations] se [illisible] partout, à la Chine, aux indes, en Égypte, chez les arabes.

Il paraît que les Chaldéens et les égyptiens ont observé sans conclure de système, mais l’auteur soupçonne que les indiens pouvaient bien avoir conservé en dépôt l’opinion du mouv[emen]t de la Terre et que Pythagore et son école le reçurent d’eux.

Je suis désolé que B[ailly] ait employé tant d’érudition, et d’esprit à soutenir son système, il applique au Soleil la fable du Phénix mais je ne puis concevoir qu’il attribue une allégorie brillante, et des observations astronomiques à des peuples plongés dans la nuit pendant 60 jours par années ! Il rapporte à cette idée la pratique des fêtes de Hyacynthe, d’Adonis, usages pour le dire en passant que les progrès de la Grèce ont presque atteint et que la corruption a exagérés en Asie. Quand on prend son point d’appui sur des objets mobiles, la théorie a peu de solidité. Celles de M. de Buffon cèdent chaque jour à l’expérience.

Il faut lire les mémoires de M. le Gentil à l’académie des sciences, en 1772 et 1773.

B[ailly] observe avec raison que dans toute cette science orientale réside une profonde ignorance des causes, pratique d’observation sans résultats, résultats sans observations, méthodes suivies par routine. L’auteur ne veut pas comprendre que plus les apparens sont vastes, plus ils supposent de lacunes, et que la consécration de la science en orient, son alliance avec la politique, le respect filias traditiones, sont ce qui a arrêté tout progrès. M. le Gentil a dit que les indiens avaient pour les calculs des éclipses des procédés qu’ils appellent anciens, l’époque des nouveaux dont ils se servent est de 3101 av[an]t J. C. : les brames

assemblent des machines montées pour calculer les éclipses. Les règles sont en vers qu’ils récitent en opérant, ils se servent de cauriz, espèce de coquille qui sert de monnaye dans l’Inde. Leurs tables calculs ont donné à M. le Gentil pour deux éclipses, des résultats plus exacts que ceux de nos tables de Mayer, les plus exacts qu’on connaisse.

Les brames considèrent les étoiles se meuvent dans l’éther comme des poissons, les grecs les attachaient comme des clous à la calotte sphérique, des miss[ionnaires] danois croyent même qu’ils ont une tradition du m[ouvemen]t de la Terre.

Il faut lire le Père Soucier. Les brames qui placent la Lune plus loin que le Soleil, appliquent leur science à l’astrologie, mais ils ne communiquent point leur savoir et n’envient celui de personne. Séparés jadis par leur supériorité ils ne le sont plus que par leur orgueil.

Le tribunal astronomique et historique des chinois si vanté et que l’auteur vante encore, est justement l’écueil de toute philosophie, et de tout progrès. Chez les anciens chinois c’était les grands qui étaient savants, ou les savants qui devenaient grands, mais qu’est-ce que toute la science acquise sinon un degré pour atteindre au-delà ? Le chinois en font leur compliments.

La sciences des Chaldéens paraît avoir été toute comprise dans l’habitude de l’observation. B[ailly] croit un premier Barose, antérieur aux temps de la guerre de Troyes.

Il paraît qu’ils ne divisaient le zod[iaque] qu’en 12 const[ellations] présidées par 12 g[ran]ds dieux, le reste du ciel formait 24 const[ellations].

Le Père Gaubil a crû que les lamas avaient beaucoup de livres de religion ou de sciences, qui font mention de ce qui se passait à la tour de Babylone. Sans doute les arabes en ont aussi. C’est une belle tradition astronomique que celle de la tour de Babel. Confuse comme les nébuleuses, qui sont sûrement les plus brillants des astres, une fois connues.

Il paraît que les Chaldéens eurent quelque idée de mesurer la Terre, ils disaient qu’un homme l’achèverait en un an, et en marchant une lieue par heure. 8766 lieues ou heures pour une année de 365 jours un quart. Cassini, de lui-même faisait à peu près la même évaluation. Ils eurent des notions assez vraies sur les comètes, et leur retour, que Sénèque paraît avoir suivies. Ils recommencent le mouv[emen]t des fixes.

Ils furent entêtés d’astrologie, mais Strabon dit que tous n’approuvent pas ce calcul des nativités, et des horoscopes.

Les phrygiens se disaient plus anciens que la Lune.

Les égyptiens se disaient enfants de la Terre, et ses 1ers habitants.

B[ailly] fait Hermès Chaldéen, et l’envoya en Éthiopie. C’est aux égyptiens qu’il attribue la vraie connaissance du m[ouvemen]t de Mercure et de Vénus, que Cicéron d’après eux sans doute à nommé Comites Solis. Ils cherchèrent le diamètre du Soleil.

L’auteur croit que quand les grecs eurent maîtrisé l’Égypte, ses prêtres se firent une religion de cacher leur savoir aux savants d’alexandrie.

L’auteur dit que les observations du lever des étoiles rapportées par Hésiode, sont exactes. Son poème des mois, et des jours était un vrai calendrier.

Il paraît que l’ancienne italie avait des mois de convention.

Numa fit tout prêter à son respect pour le nombre pair.

Thalès fut le 1er ast[ronome] grec. Phericlès éleva un gnomon dans une île de la mer de Syrie. Anaximandre éleva un gnomon à l’académie. Il paraît qu’il eut l’idée d’une carte géog[raphiqu]e.

On dit qu’Anaximène inventa le cadran solaire peut être pour la Grèce, mais il était connu en orient.

Anaxagore surtout fût astronome. Le ciel lui semblait sa patrie, la destination de l’homme lui paraissait de contempler les astres.

Il considéra le Soleil comme un feu. Archelaüs son disciple y [voyait?] une étoile plus g[ran]de que les autres.

Pythagore, dit-on, se fit initier en Égypte. Il paraît que ce fût lui qui consacra le cercle pour les orbites célestes. Il crut à son harmonie des sphères célestes, ou plutôt, je crois, ce fut de sa part l’expression exaltée de son enthousiasme pour le bel ordre de la nature.

Le mystère qui rendait les Prêtres d’Ég[ypte] respectables rendit les pythag[oriciens] suspects : quand le petit nombre méprise la multitude, quand il a l’imprudence de le laisser voir, tôt ou tard, il est opprimé, ou détruit.

Philolaus soutint le mouv[emen]t de la Terre. Cicéron dit dans ses questions académiques : Nicétas (de Syracuse) pensait que tous les astres sont au repos, et que la Terre seule est en mouv[emen]t dans l’univers par un mouv[emen]t rapide autour de son axe, elle produit les mêmes apparences qui auraient lieu si la Terre était en repos, le ciel lui-même était en mouv[emen]t. Les Pythag[oriciens] mettaient le Soleil au centre comme plus noble substance.

Methon d’Athènes trouva le nombre d’or. Son cycle fut adoptée, et commença l’an 432 av[an]t J.C.

Démocrite devina un amas d’étoiles dans la voie lactée. Il eut une idée de la pluralité des mondes, d’autres philos[ophes] l’avaient eut.

Platon 2e créateur de la géométrie dont Pythag[ore] rassemble le peu de cette géométrie étrangère à l’orient, et dont les rapports admirables furent ce qui ravit l’imagination de ces grecs, Platon fut disposé à croire le Soleil au centre, comme plus digne substance, selon Plutarque. Il voyait dans l’astronomie une science qui tient à la sagesse suprême. Il proposa la solution du problème du mouv[emen]t des corps célestes. Eudoxe son ami, alla chercher des connaissances en égypte. Il transporta en grèce plusieurs observations ou faits précieux. Aristote observa quelquefois lui-même ce que les grecs ont rarement fait.

Calippe qui avait étudié en orient, et donné son nom à une période quand les anciens parlent de g[ran]de année, on ne sait pas toujours celle qu’il faut entendre.

Pythéas éleva un gnomon à Marseille, il observa qu’il n’y avait point d’étoile près du Pôle, et en effet de son temps il n’y en avait pas.

L’auteur traite dans un discours de l’origine de l’astrologie. L’astrol[ogie] est une maladie de tous les temps. L’auteur regarde l’ast[rologie] naturelle comme antérieure à l’ast[rologie] judiciaire. Les anciens ont beaucoup travaillé sur la 1ère, nos almanachs qui prédisent la pluye, et le beau temps, sont un vestige de ce désir inné à l’homme, l’ast[rologie] judiciaire naquit de certaines réflexions, de certains rapprochements. Ce fut enfin selon moi, un délire raisonné. Beaucoup d’hommes célèbres y ont crû. Cassini a commencé par s’y appliquer.

B[ailly] croit qu’après le déluge il est resté quelques colonnes sur lesquelles une partie de la science antique avait été gravée. Joseph en a conservé quelque souvenir.

Cassini a retrouvé la période de 19 ans dans l’ast[ronomie] siamoise, quelques traits de Diod[ore] de Sicile, font penser qu’elle n’était pas étrangère à l’asie antique.

Les noms des années de la Période de 12 ans répandue en asie, sont en général, le rat, le taureau, le léopard, le lièvre, le dragon, le serpent, le cheval, la brebis, le singe, la poule, le chien, le porc.

Il paraît par un passage de Plutarque, que les Chaldéens, si les grecs ne se méprenaient pas, faisaient voyager les astres en bateau et donnaient sa figure à la Terre.

Il est assez remarquable que la sphère qu’Eudoxe apporta en grèce n’était plus celle de son temps. Il n’avait donc pas observé.

Les iroquois ont appelé comme nous le chariot, l’ourse. La voie lactée des grecs est chez les chinois, le fleuve céleste, les sauvages d’Amérique le chemin des âmes.

Les Pleyades et le taureau sont très anciens.

Notre zodiaque ressemble à beaucoup d’égard à celui de l’Inde. C’est une chose étrange à mon avis, que l’idée antique des signes du zodiaque, de leurs figures supposées, de leurs signes indicatifs [illisible].

Les volumes sur l’ast[ronomie] orientale et indienne, est le complément du 1er. La 1ère connaissance de l’ast[ronomie] indienne vint du Siam par M. de la Loubère en 1687. Cassini en expliqua les obscures documents. M. le Gentil a rapporté en 1772 les tables etc. de Coromandel, plusieurs miss[ionnaires] en ont procuré d’autres ; et il paraît que chaque nation de l’Inde a, à quelque égard, son astronomie.

Les siamois ont une année civile, et une année lunaire. Leur zodiaque a 12 signes et 27 constel[lations].

L’époque de tous est la même 3102 ans av[ant] notre ère, on pourrait aussi la compter de 1491 depuis notre ère.

Notre nom vulgaire des Pléiades est la poussinière, les indiens la nomment la Poule et ses petits.

Il faut lire les vies et moeurs des bramines par Abraham Roger. Tout ce vol[ume] de B[ailly] est presque entièrement scientifique.

Les ind[iens] paraissent à l’auteur beaucoup plus savants que ne l’ont jamais été les égypt[iens]. Ils ont une année fictive de 360 jours. Les ind[iens] ont cette fable sur les 4 âges, tradition consacrée partout. La vertu représentée par une vache, a perdu un de ses pieds à chaque âge et n’est plus portée que sur un seul, ces pieds étaient la vérité, la pénitence, la charité, l’aumône.

Le zodiaque des perses et celui des indiens ne part pas de la même époque. L’un avance d’un signe sur l’autre. Les indiens n’ont copié aucun peuple des ast[ronomes] qui leur sont étrangers. Leurs méthodes sont nombreuses.

Tout ce volume, et les pièces originales qu’il contient, me paraissent très prétieux pour la science et pour l’histoire de l’esprit humain. Les méthodes sont exprimées en préceptes didactiques, sans explication. Les résultats en sont justes, n[otammen]t Page 216, 1er vol[ume] Pythag[ore] oublie que la géométrie n’est point une science puisée dans la nature, elle est née, et elle n’existe que dans l’esprit humain, il n’y a rien de semblable dans l’univers, ce sont des formes, des figures constantes, et régulières, mais idéales, qui servent à  mesurer par approximation.

Les formes et les figures inf[inimen]t variées réellement existantes, c’est un instrument, et rien de plus.

M. Arrago m’a dit que l’époque à laquelle les indiens faisaient remonter leurs calculs astronomiques était fictive, que l’observation et la théorie ne la confirmait pas, et que leur science, beaucoup plus moderne, s’était seulement au hazard donné un point d’appui dans l’espace.