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ème vol[ume] de
Bailly, 1
er de l’ast[tronomie] moderne
Ce 22 S[eptem]bre 1811
Je viens de lire l’astronomie moderne de Bailly. L’intérêt croît à chaque page. C’est à l’école d’alexandrie qu’il la fait commencer. Et quelques vastes que soient les apparens primitifs de l’ast[ronomie] patriarchale, c’est au génie vivifiant des grecs que la science a dû de prendre un corps et un esprit. Comment considérer cette g[ran]de et longue opération, qui fait sortir du temps les sciences et leurs vérités ? Les sciences comme les événements sont les ouvrages des hommes, mais la multitude n’y a point de part. L’esprit humain est la somme des pensées de tous les hommes instruits. C’est dans ces g[ran]des têtes que l’esprit humain a vécu.
Aristille et Timocharis furent les 1ers obs[ervateurs] de l’école d’Alexandrie. Ils virent que l’ast[ronomie] a pour objet de connaître le ciel, de déterminer le lien des astres, qui sont en repos, et dont les configurations réciproques ne changent jamais. Le but de l’ast[ronomie] doit être encore d’obs[server] le mouv[emen]t des planètes etc. 300 ans av[an]t J.C.
Aratus de Soles fleurit vers 276 av[an]t J.C.
Aristarque de Samos vers 264 av[an]t J.C., il essaya de mesurer les distances du Soleil et de la Lune à la Terre. On croit qu’il a trouvé la distance de la Lune de 56 demi diamètres de notre globe, ce qui est presque exact. Il se trompa beaucoup en en supputant le diamètre du Soleil que 6 à 7 fois plus g[ran]d que celui de la Terre, il jugea assez bien celui de la Lune comme en étant à peu près le tiers. Il observa le solstice d’été 281 ans av[an]t notre ère, il adopta l’opinion pythag[oricie]ne du m[ouvemen]t de la Terre, et fut accusé d’impiété par le stoïcien Cleanthes, pour avoir troublé le repos de Vesta. À cette époque les méthodes essayées pour découvrir, supposaient autant et plus de génie que les découvertes. Hipparque rejette l’idée du mouv[emen]t de la Terre, il est pour l’esprit humain des stations nécessaires et des intervalles qu’il ne peut franchir qu’après plusieurs repos.
Aristarque de Samos eut l’idée de la distance infinie des étoiles. Archimède combattit cette idée, ou plutôt l’expression qu’il ne trouvait point géométrique. Celui qui conçoit, qui produit une idée sublime, ne la borne point par une restriction puérile, c’est celui qui l’adopte, et qui la voit à travers les préjugés de son temps. Aucune vérité neuve ne porte ni les vêtements de la nation, ni les livrées du siècle, elle est nue, en venant au monde.
Euclide expliqua d’une manière géométrique les phénomènes des inclinaisons de la sphère.
Manethon, savant dans les lettres, fut plus astrologue qu’astronome. On a retrouvé dans la bibliot[hèque] des Médicis son apotelesmatica que grovonins a traduit. C’est un traité de la divination égypt[ienne] par les astres. Manethon était prêtre de diospolis, peut-être voulait-il s’opposer à la philosophie naissante.
Erathostène de Syracuse naquit 276 ans av[an]t J.C., il mesura l’obliquité de l’écliptique. Une observation qui supposa la nature bien grande, c’est qu’on peut en retourner les calculs, et les observations, et la considérer en quelque sorte en tout sens. Il mesura, et avec peu d’erreur, si nous connaissons évaluons bien les textes, la circonférence de la Terre. Il ne crut le diamètre du Soleil que 27 fois au lieu de 90 plus g[ran]d que celui de la Terre. Il ébaucha le dénombrement des étoiles.
Conon de Samos fleurit vers 260 [avant J.C.], il avait fait des observ[ations] en Italie, il consacra la Chevelure de Bérénice.
Archimède fit une sphère.
Apollonius de Perge vers 270 avança les mathématiques, il inventa l’épycycle. La constitution donnée alors peut être par hazard au corps scientifique tendait à l’avancement. On a toujours senti comme par une sorte d’instinct que la nature n’agit que par des voies simples, et on entrevoyait qu’elle devait avoir un principe unique. On faisait tourner la planète dans un petit cercle, qu’on appela épycycle, tandis que le centre de ce cercle tournait autour de la Terre dans un plus g[ran]d cercle appelé le déférent.
Eudoxe avait fait des cieux matériels, on ne laissait plus que des cercles. L’esprit humain dégrossit peu à peu son ouvrage, une connaissance nait de celles qui la précèdent.
On perfectionna les cadrans, et les horloges. Archymède à Siracuse perfectionna la méchanique, étendait la géométrie mais ce fut Appolonius qui l’appliqua à l’astronomie, avec celle des épycycles, il eut l’idée des projections. La géométrie n’est qu’un instrument dans les mains de l’astronome.
Les anciens eurent quelques instruments pour aider leurs sens. L’école d’Alexandrie les perfectionna. Des sphères, des cercles, des rayons mobiles armés d’alidades, dont Hévelius encore en des temps modernes préféra, quoiqu’à tord, l’usage à celui des lunettes.
Je l’ai dit, la division du jour, ou du temps, fut une g[ran]de difficultés pour la combinaison humaine. Les romains avaient le matin, le midi, le soir, le minuit. C’était leurs 4 veilles, division qui se retrouve chez les indiens. On divise ensuite les jours quoique inégaux en 12 parties égales. Le clepsydre fut la 1ère horloge. Les indiens la combinèrent comme un petit bateau percé qui s’enfonce en un certain temps. Mais en général la construction du clepsydre qui paraît d’abord si simple dut être difficile, à cause de la précision, quand le volume d’eau diminue, sa chute n’est pas la même.
On imagine des rouages pour subdiviser le temps, il tombait une balle dans un bassin à chaque douzième du jour, mais une seulement c’est ainsi à ce qu’il parait qu’était l’horloge envoyée par Haroun à Charlemagne.
Ctisibus perfectionna les clepsydres, et inventa les pompes, les orgues hydrauliques etc.
Les clepsydres ont été en usage dans toute l’Asie, Celar les trouva en angleterre, on ne voit de cadrans que chez les Chaldéens et les juifs qui les reçues de Babylone, d’où ils passèrent en Grèce et en égypte et à Rome. Il y en est de divers sortes, auxquels le tâtonnement, et l’expérience purent donner quelques précisions.
Hypparque est sûrement le 1er qui ait donné quelque chose à la science. Il en est comme le fondateur. Mais il dût avec succès peut-être, aux longs travaux épars de ses prédécesseurs, le génie a besoin de matériaux. C’est surtout aux instruments que B[ailly] attribue les progrès possibles. Ce sont de nouveaux organes que l’homme peut acquérir.
Hypparque naquit à Nicée en Bythynie entre 160 et 125 av[an]t notre ère, je remarque ici, que peu de ces g[ran]d hommes sont nés dans la Grèce d’Égypte. Il travailla d’abord à Rhodes, à commenter les poèmes d’Aratus, dont la sphère, qui était celle d’Eudoxe, n’appartient même pas au temps d’Eudoxe.
Il vérifia, et corrigea, toutes les observations faites avant lui, et s’élança ensuite dans une route neuve.
Il imagina l’excentricité, conception donnée à cette époque par le génie, et vérifiée depuis qu’on a reconnu l’ellipse, et non le cercle, dans tous les mouv[emen]ts des astres. Il travailla sur l’année, sur le jour, qu’il compta d’un midi à l’autre. Les égyptiens continuèrent de garder leur année vague, et mobile, il travailla sur la nature de la Terre, fit un catalogue des étoiles qu’il porta à 700 environ comme Erathostène, mais il en fixa les places, etc., et commit des erreurs, mais des erreurs de pure conclusion ne sont que des lacunes, que tous les âges peuvent remplir. Ainsi il supposait la distance du Soleil de 1379 ou 1472 demi diamètres de la Terre, il vit que les observations lui manquaient pour travailler sur les planètes. Il fit 49 constellations qu’il emprunta en g[ran]de partie aux Chaldéens, mais il y fit quelques changements, et y plaça la Chevelure de Bérénice, 12 dans l’éclyptique, 21 au nord, 16 au midi.
Hypparque eut l’idée de fixer les points de la Terre par des observations astronomiques, on ne voit pas que ni Pline ni Pomponius Mela, en ayant fait le moindre usage, il a dressé des tables de l’inégalité du Soleil, a trouvé l’équation du temps, la parallaxe etc.
Possidonius d’apamée, stoïcien célèbre qui vint à Rome, pensait avec l’antiquité que les étoiles étaient des corps divins formés de la substance du feu éthéré, incapable de repos, et se mouvant circulairement ; mais il leur attribuaient un m[ouvemen]t propre, et non celui de la voûte céleste, à quoi les anciens les croyaient attachées.
Il soupçonna la réfraction qui grossit au levant et au couchant la figure du Soleil, et celle de la Lune. Il évalua à 400 stades la hauteur de l’atmosphère. Il crût que des nuées à la Lune, il y avait 2 millions de stades, et de la Lune au Soleil 500 millions, ce qui fait de la Terre au Soleil, environ 13094 demi diamètres de la Terre, c’est à peu près la moitié de la vraie mesure, et elle est plus exacte que celle de Tycho. CommenTycho y parvint-il ? C’est à sa porte que Pompée fit abaisser ses faisceaux.
On a vu qu’à Rome du temps de Paul Emile vers celui d’Hypparque, Sulpitius Gallus avait prédit une éclipse de Lune.
Jules César, aidé de Sosigène, y réforma le calendrier.
Hygin du temps d’Auguste, décrivit les constellations, à la manière des anciens, Manilius fut le chantre de l’astrologie, Vitruve, Pline, Plutarque ont bien mérité de l’astronomie. Mais ces dernière en recueillant tout. Sénèque en a parlé avec plus de précision et surtout des comètes, dont il a deviné qu’on saurait un jour le secret. Hypparque n’en avait point parlé ce qui prouva que les Chaldéens n’en avaient pas fait l’étude.
Aggripa, Menelaus, le vieux Théon de Smyrne, firent quelques observations, à Rome, et en Bythynie, l’emp[ereur] Claude calculait les éclipses, mais à Rome, on était plus astrologue qu’astronome.
Geminus fut un philosophe qui ne croyait qu’à l’astrologie naturelle, et qui regardait à cet égard les effets phénomènes comme signes, non comme causes. Il restait de cette idée une sorte de confiance dans les horoscopes, et les nativités etc. même aux plus sages. Nigidius Figulus, ami de Cicéron, avait été astrologue et astronome, on l’avait accusé de magie.
Les astrologues, bannis de Rome, dès le 1er siècle, n’y eurent pas moins de
crédit, appelés d’abord Chaldéens, ils s’intituleront ensuite mathématiciens.
Ptolémée naquit à Ptolémaïde en égypte, et fleurit du temps d’Adrien. On a de lui une observation de l’an 125 de notre ère 9e d’Adrien, une de la 2de d’Antonin l’an 139.
Son almageste ou g[ran]de Composition, ainsi nommée par les arabes, a réuni toute la science de son temps, et la sienne.
En expliquants ces g[ran]ds travaux, B[ailly] nous dit, que la vérité ainsi réduite à elle-même, a encore des charmes, mais pour en être touchée intellectue[llemen]t, elle semble réservée à la jouissance des purs esprits.
Ce que je comprends de la théorie de la prédiction des éclipses, c’est qu’on y lit l’avenir dans le passé, qu’ils font des tables pour les prédictions et que celle connaissance de la haute antiquité appartient à la vie de famille. Ptolémée la perfectionna, les sciences ont développé l’homme, c’est par elles qu’il domine l’univers, la géométrie donna de la justesse aux esprits, dont l’astronomie aggrandit les idées.
Pt[olémée] a rangé les Planètes, c’est ce qu’on nomme son système, il a réduit à 48 les constellations d'Hyp[arque] sans en faire une séparée de la Chevelure de Bérénice, antinous placé dans le ciel du vivant d’Adrien, se trouva insrit de la sorte, étoiles informes auprès de l’aigle parmi lesquelles est antinous. Il y avait un an qu’Adrien était mort quand paru de catalogue. Uranie rougissait de la faiblesse à laquelle l’adulation l’avait soumise.
Le traité d’optique de Ptol[émée] a disparu, il devait contenir de g[ran]des idée pour le temps, il a été connu de Roger Bacon, au 13e siècle. Sa géographie, dont l’astronomie est la base, est un ouvrage d’une haute importance, il a tout embrassé, la chronologie, la musique, la gnomonique. Le monde savant a été pendant 14 siècles, instruit et occupé par ses travaux.
L’école subsista 5 siècles après lui, mais ne fit rien pour l’astronomie, on nomma hipsiclès, Julius Firmicus, Théon le jeune, Hypatia la fille, l’év[èque] Synesius auteur d’un Planisphère. Simplicius commentateur d’Aristote, Achilles Tatius et Avienus, qui expliquèrent Aratus, Pappus, Proclus, et Boëce, ce dernier avait traduit l’almageste, il possédait assez bien la méchanique, et la gnomonique, et fit des horloges.
Le conseil de nicée chargea l’évêque d’Alexandrie qui résidait dans une ville savante de régler la fête de Pâques, et d’en informer les évêques par une circulaire, on prit pour époque du cycle adopté la 1ère année du règne de Dioclétien, qui répondait ainsi que le jour à une n[ouve]lle Lune arrivée à alexandrie, et l’ère de dioclétien fut quelque temps en usage chez les Chrétiens.
Denys le Petit travailla sur le sujet, et en 427 il introduisit l’ère Chrétienne.
Les arabes dans le principe n’ont guère eu que la connaissance des étoiles, mais elle fut chez eux très étendue. Il paraît qu’ils furent sabéens. Leur année était et est encore lunaire, ils commençaient le jour civil par la nuit, chez eux le 1er et le dernier mois étaient voués à la paix, c’était des temps de trêves, qu’on ne tourna que chez les peuples qui quoique grossiers, tiennent encore à la nature et savent respecter autre chose que la force. Mahomet abolit cette règle qu’éludait l’intercalation.
Haroun, et surtout Almamon, au 9e siècle, firent de Bagdad le centre des connaissances humaines. Jean Mesva, médecin chrétien, et Kossai persans, furent les maîtres d’Almamon. Un jour qu’il était à table, Kossai se présenta, le Prince écrivit en vers, sur une feuille du maître, il est un temps pour étudier, un pour se divertir, celui-ci est le temps des amis, de la rose, du mirthe qui m’entête. Kossai écrit en vers sur le dos de la feuille, si vous aviez compris l’excellence du savoir, vous préfèreriez sans doute le plaisir qu’il donne à celui que vous goûtez à présent, et si vous saviez celui qui est à votre porte, vous vous lèveriez aussitôt, et vous viendriez prosterner à terre, louer, et remercier dieu de la grâce qu’il vous fait. Almamon courut le recevoir, voilà qui tient aux moeurs en orient, et sous un despotisme effectif, la vérité, la sagesse, le savoir, ont gardé une g[rand]de hauteur, c’est toujours la violence qui les opprime, eux seuls ont de la dignité, il n’y a point rangs, les lois s’il y en a sont civiles, et des usages légalisés, la poésie, et les fleurs, au milieu de tout cela, ont encore du charme et de la grâce.
Les arabes ne sont recommandables que pour avoir été l’entre des sciences, pour avoir conservé le feu sacré, qui se serait éteint sans eux. Alm[amon] en traitant de la paix avec Michel 3 mit pour condition la liberté de recueillir tous les livres de philosophie qui se trouveraient en Grèce pour les faire traduire en arabe.
Les arabes adoptèrent avec ardeur l’astrologie judiciaire, ils s’y appliquèrent sérieusement, et y croyaient en la pratiquant, c’est un de nos préjugés modernes que l’appeller [sic] fripons, ceux qui suivent l’erreur et l’enseignent.
Il y a cependant quelques arabes astronomes. Alfergan, Thebith, Albategnius le plus habile astronome depuis Ptolémée au 9e siècle.
Le calife Sharfadanle, au 10e siècle, meubla l’observ[atoire] de Bagdad d’instruments immenses.
Arzachel au 11e siècle fleurit en espagne, il observa beaucoup mais on ne calculait pas alors les erreurs de l’observation. Il fit un traité d’optique qui reste, et où la réfraction est assez bien traitée.
Averroës médecin de Cordoue, au 12e siècle a fait un abrégé de l’almageste, mais il n’était pas content du système de Ptolémée. Alpetragius de maroc, après lui, essaya vainement de le réformer.
En 1179 tous les astrologies orientaux chrétiens, juifs, arabes, annoncèrent pour 1186 une subversion totale, produite par la conjonction de toutes les planètes. On craignit la fin du monde, il n’arriva rien.
Un savant d’oxford, Édouard Bernard, a prétendu au 17e siècle que les arabes avaient eu connaissance du pendule, et de son utilité astronomique.
L’astronomie ne reparut en Perse, qu’après avoir refleurit chez les arabes. Hidegind le dernier roi de Perse avait cependant essayé des réformes astronomiques, il institua une ère de la 1ère année de son règne, l’an 632 de la nôtre, seule elle a subsisté.
En 1072 le sultan Melischah ou Gelaleddin, fit corriger l’année solaire par l’astronome Omar Cheyam, qui la détermina assez bien. L’astronomie avait toujours été un système en Perse, et
réservé aux seuls persans, au 12e siècle, un mathématicien grec appelé Chioniades, obtint la permission d’en porter les livres à Trébizonde. Bouillaud, qui a examiné leurs tables, a été frappé de leur exactitude, hors de celles de mercure.
Holagu-Ilecan, petit fils de gengis Khan, bâtit vers la 2e moitié du 13e siècle, un observatoire à Maragh près de Tauris. Nassiredin géomètre, et astronome Persan, y dressa avec quelques autres, les tables Iledekanis, qui ne valent pas, dit-on, les anciennes tables persiennes.
Tous les orientaux ont toujours aimé l’astronomie, c’est pour eux un bien de famille, Ulug-Beg, petit fils de Tamerlan, fit des observations, et un catalogue d’étoiles au 15e siècle.
À la Chine, l’astronomie, ou plutôt l’astrologie, est liée à l’administration, les chinois regardent leurs emp[ereurs] antiques Fohi, Hoangti, Yao, comme des g[ran]ds astronomes, ils cherchent l’ast[rologie] dans les lignes, ou Kouas de Fohi dans les instruments, ou tuyaux de bambou, en usage pour la musique du temps de Hoangti. Il faut toujours qu’un apparen nouveau puisse se retrouver dans ces idées bizarres.
Une éclipse à la Chine est une affaire d’état. Les mandarins assemblés, tombant à genoux, quand l’éclipse commence, le peuple bat le tambour pour écarter le dragon qui dévore la Lune, les astrologues prédisent, et le tout est porté à l’emp[ereur]. Il en est de même pour le calendrier, une fois revêtu dus sceau de l’autorité, il est défendu, sous peine de mort, d’en vendre d’autres. Recevoir le calendrier, c’est se reconnaitre sujet, ou tributaire de l’empire, le réfuter, c’est lever l’étendard de la révolte.
On a retrouvé l’idée du mouv[emen]t de la Terre à la Chine.
Koblay petit fils de Gengis Kan, vers 1280 encouragea l’ast[ronomie] à la Chine. Cocheou King parut, et il est le 1er chinois qui ait connu la trigonométrie sphérique. Depuis ce temps, la Chine [illisible] en d’autre astronomie vraie, que celle de nos missionnaires, elle doit s’éclipser depuis que leur règne à cessé.
Les indiens n’ont rien emprunté des grecs, c’est constant. La date la plus antique des siamois est 544 ans av[an]t J.C. Ils ont des méthodes qui supposent des observations anciennes et les péruviens en avaient aussi.
Les Iroquois connaissent l’étoile Polaire, et donnent le nom de g[ran]de ourse à notre chariot. Les sauvages des amazones appellent les étoiles de la tête de taureau d’un nom qui signifie mâchoire de bœuf. Les mexicains ont eu un cycle de 52 ans, de 2365 jours.
Les druides, ou les gaulois selon César, cultivaient l’astronomie.
Charlemagne fut le 1er protecteur des sciences. On traduisit vers ces temps, les éléments d’ast[ronomie] d’Alfargan, Jean de Sacrobosco, anglais, fit un abrégé de l’almageste, et des commentaires des arabes, sous le nom de traité de la sphère, qui a longtemps composé toute l’astronomie des études, il mourut en 1246.
L’emp[ereur] Frederic 2 et Alphonse 10 de Castille, encouragèrent l’astronomie. Ce fut les juifs Isaac Abensid, surnommé Hazan, qui fut le principal auteur des tables alphonsines.
Albert le g[ran]d év[èque] de Ratisbonne, Roger Bacon, moine en angleterre, ont montré l’un, beaucoup d’érudition, l’autre beaucoup de génie. Ce dernier fit quelques effets, sur les propriétés du verre convexe pour grossir les objets. Il paraît aussi qu’il renouvela ou trouva l’usage du tube pour resserrer les forces de l’œil. Mais ce g[ran]d homme crut selon son siècle, à la pierre philosophales, à l’astrologie judiciaire, traité en magicien, condamné en plein Chapitre, il ne sortit de prison que dans sa vieillesse, 13e siècle hist[oire] de l’univ[ersité] d’oxford par Wood.
Georges Purbach, né en 1423 à Purbach ville d’Allemagne, renouvela l’ast[ronomie]. En europe, il voyagea en Italie, y fut accueilli, et finit par se fixer à l’université de Vienne.
Jean Muller, dit Regiomontanus, de Franconie, né en 1476, fut l’élève, et le successeur de Purbach. Il alla en Italie, et composa des éphémérides à Padoue, il alla trouver Mathias Corvin à Bude, revint à Nuremberg, il y travailla avec Bernard Waltherus, qui consacra
une fortune considérable aux progrès de l’ast[ronomie].
La comète observée par Regiomontanus en 1472 fut la 1ère observée en europe. Il mourut à Rome.
Waltherus était né à nuremberg en 1430. Il fit des horloges pour mesurer le temps pendant les observations. Pacificus, archid[iacre] de Véronne, mort en 846, est le 1er européen qui ait fait des horloges à roues, et à poids. Gerbert en fit une à Magdebourg en 1003. Mais on croit que c’était un cadran. Au 14e siècle un allemand fit à Paris, celle de la tour du Palais, on eut à Londres celle du bénédictin Wallingford [orthographié Waligford par Bailly], en Italie celle de Dondis.
Frascator, né à Véronne en 1483, fut poète, et astronome, il rapporta ses idées à turrius, son compatriote. Tous voulaient réformer Ptolémée.
B[ailly] dit que le flambeau du génie est aussi brûlante et plus durable, que celui de l’amour. Il ajoute que les systèmes sont utiles pour classer les vérités et que, soit par raison, soit par instincts, les hommes ont toujours senti qu’en faisant dépendre plusieurs vérités d’une seule ils se rapprochaient de la nature, qui avec un petit nombre de moyens, produit la variété infinie des choses.
Copernic naquit à thorn en 1473. Il vint étudier à Bologne, sous Dominique Maria, enseigna les mathématiques à Rome, et revint jouir à Fruenberg d’un canonicat et du ciel.
L’ouvrage de Copernic fut imprimé pour la 1ère fois à nuremberg en 1543 par les soins de Rheticus son disciple. L’auteur en vit à peine la publication. Ce fut une g[ran]de secousse dans le monde savant.
Rheticus, Appian, Rheinhold, tous allemands, suivirent les traces de Copernic. Nonnius portugais, né en 1492, perfectionna plusieurs instruments, et résolut plusieurs problèmes curieux, bientôt Tycho, les bienfaits du roi du Dannemark, celle du landgrave de Hesse, Guillaume 4, savant lui-même, augmentèrent les moyens de l’astronomie.
Tycho-Brahé, né en Suède en 1546, fut le plus g[ran]d et le plus magnifique observateur, il était né astronome. C’est à lui
qu’on a dû la singulière, et trop courte existence d’uranibourg. Dans une île du Dannemark, forcé de l’abandonner sur la fin de sa carrière, il se retira à Prague, sous la protection de l’emp[ereur] Rodolphe. Il avait étudié en allemagne. Il ne voulut point suivre Copernic mais ses observations ont conservé leur prix. Il découvrit en 1572 une étoile nouvelle qui brilla success[ivemen]t de diverses manières et disparut en peu d’années. On a vu se renouveler ce phénomène, on ne l’a point encore expliqué.
Le pape Grégoire 13 en 1582 eut l’honneur de réformer le calendrier de concert avec les Princes Chrétiens, sauf les protestants, sous la direction de Luilius médecin et astronome de Véronne. Les anglais ont reçu la réforme en 1752, les russes ne l’admettent point encore.
Tycho travailla sur la Lune.
Ce fut en partie par zèle de religion, que Tycho repoussa les idées de Copernic, quoique le pape Paul 3 et beaucoup de savants prélats n’y vissent rien de commun. Ce savant se rendit en mourant ce témoignage, je n’ai pas inutilement vécu.
Tycho était astrologue et de son temps les prédictions abondaient. Stoffler prédit un déluge pour 1524. L’étoile de 1572 sema l’alarme, le landgrave de Hesse pressa les astrologues d’en expliquer l’apparition, la superstition de tous ces hommes illustres tenait à l’opinion que tout sur la Terre est ainsi, que les révolutions des astres, assujettis à des vicissitudes, et à des retours, et que les unes et les autres peuvent être liées dans le g[ran]d dessein de l’être suprême.
Théodore de Beze ne fut pas loin de l’idée que l’étoile était celle des mages. Hainzelius, ami de Tycho, y vit celle de l’emp[ereur] Claudius qui fut suivie de l’irruption des goths. Nier la force, et l’influence des astres, disait Tycho, c’est détruire la sagesse, et la providence de dieu, c’est contredire l’expérience. Que deviendrait la sagesse suprême si dieu avait jeté les astres sans nécessité, et sans dessein, dans les espaces de l’univers ?
Pic de la Mirandole instruit de l’astrologie, tenta de la combattre, mais, disait Tycho, sa mort prématurée, annoncée par les astres, prouva d’une manière
certaine, l’influence qu’il avait méconnue. Beaucoup de philosophes [illisible] en Italie. Assis sur les confins de deux siècles, dit B[ailly], Tycho tient aux ténèbres qui l’ont précédé, et à la lumière qui l’a suivi.
Il faudra parcourir l’uranologion du P[è]re Petau, et le poème astronomique d’Hygin, espagnol ami d’Ovide. Il faudra lire Vitruve, Germanicus César, avoir traduit l’ouv[rage] d’Aratus, et l’avoir dédié à Auguste.
Georges de Trebizonde a fait imprimer l’almageste en latin en 1527.
Porphyre, et Censorin, sont du 3e siècle.
Julius Firmicus Maternus a fait, du temps de Constantin, un livre astrologique, astronomicon poeticum. Il était de Sicile, payen d’abord, chrétien ensuite.
Il paraît qu’on fit à la Chine une horloge assez ingénieuse vers 990 et que vers 1100 on observa la propriété du fer aimanté.
B[ailly] nous donne un assez long catalogue de manuscrits relatifs à l’ast[ronomie], traduits ou composés en hébreu, qui se trouvent dans les bibliothèques.
Waltherus est le 1er moderne qui se soit occupé de la réfraction.
Ignace Dantes traça en 1576 une méridienne à S[ain]te Petronne de Bologne. Dom[inique] Cassini en a fait une autre, et a démontré ainsi le changement de l’équinoxe.
Mæstlin a été le maître de Kepler, il avait parcouru l’italie, il fit une horloge qui frappait 2528 coups par heure.