Ce
Je viens de lire l’exposition du système du monde par e. C’est une belle conception : l’auteur y expose les lois mathématiques d’après lesquelles se meut l’ordre céleste. Il parle les mathématiques car dans tout son ouvrage il ne se trouve ni une figure, ni une formule formulée. Je voudrais maintenant que le même, ou un autre, parlât dans la langue du raisonnement ces mêmes lois si simples en elles-mêmes, si belles dans leur enchaînement, si compliquées dans leurs calculs. Je ne suis point M. de
Vérité, justice, voilà les lois immuables de l’ordre social et les belles paroles par lesquelles le contemplateur de l’univers conclut. Il ajoute, en resserrant son application : loin de nous la dangereuse maxime qu’il est quelque fois utile de s’en écarter et de tromper les hommes pour assurer leur bonheur.
Le ciel paraît tourner sur deux points fixes qui sous les pôles… je m’aperçois qu’il m’est comme impossible de faire un extrait de cet ouvrage. Les vérités trop communes, je les connais, les autres je ne puis les exprimer.
L’auteur commence par l’exposition des mouv[ements] apparents, je voudrais plutôt qu’on m’expose les mouv[ements] vrais, et c’est l’objet de sa 2éme partie.
La lumière du Soleil paraît plus vive au centre que sur les bords. Il paraît enveloppé d’une atmosphère immuable.
La lune se meut dans un orbe elliptique dont le centre de la
Terre occupe un des foyers. Il s’ensuivrait que l’atmosphère de la Terre entrainerait la Lune dans son tourbillon mais les astronomes l’ont calculé, et
La Lune ne paraît pas avoir d’atmosphère.
Les lois du mouv[ement] sont simples et belles. On a reconnu, entre autres, que : parmi toutes les courbes qu’un corps peut décrire, en allant d’un point à un autre, il choisi toujours celle dans laquelle l’intégrale du produit de la masse du corps par sa vitesse et par l’élément de la courbe, est un minimum : c’est ce qu’on appelle longtemps le principe de la moindre action.
J’entrevois que les principes des lois générales du mouv[ement] s’appliquent de la moindre machine à la marche des corps célestes.
Je n’ai sûrement pas entendu les pages de cet ouvrage cependant sa lecture m’a ouvert un ??? ordre métaphysique sans [terme?], aux dispositions intellectuelles ou plutôt idéales et immatérielles duquel toute la nature était assujétie, et j’ai reconnu que la mécanique était une introduction indispensable à l’étude raisonnée de l’astronomie.
Voici un axiome : toutes les molécules de la matière s’attirent mutuellement en raison des masses et réciproquement au carré des distances.
On a pu par un enchaînement de vérités, calculer la pesanteur masse relative des planètes, celle du Soleil prise pour unité.
Il me paraît déterminé que les perturbations des planètes sont le résultat des influences passagères, ou périodiques, des corps qui parcourent l’univers avec elle. Les comètes peuvent y avoir une part.
Voici 5 principes. 1° la gravitation a lieu entre les plus petites molécules des corps. 2° elle est proportionnelle aux masses. 3° elle est réciproque au carré des distances. 4° elle se transmet dans un instant d’un corps à l’autre. 5° elle agit également sur les corps en repos et sur ceux qui déjà mus dans la directionnel semblent se soustraire en partie à son activité.
La force attractive disparaît entre les corps de grandeur peu considérable. Elle reparaît dans leurs éléments sous une infinité de formes.
Multi pertransibunt, dit et augebitur scientia. Le petit résumé de l’auteur sur l’histoire de l’astronomie est fort bien fait.
Les lois générales, dit Laplace, sont empreintes dans tous les cas particuliers, mais elles y sont compliquées de tant de circonstances étrangères que la plus g[rande] adresse est souvent nécessaire pour les faire ressortir.
Je crois pouvoir consigner dans cette note mon opinion sur la flamme. C’est un liquide, c’est-à-dire le résultat de la fusion des parties les plus subtiles des corps mis en combustion.