Transcription Transcription des fichiers de la notice - Uranographie de Francoeur Chastenay, Victorine de 1813-12-28 chargé d'édition/chercheur Le Lay, Colette Projet Chastenay ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1813-12-28
FRADCO_ESUP378_6
Français

Le 28 Xbre 1813

Je viens de lire l’uranographie de M. Francoeur, que je trouve trop près, ou trop loin du langage scientifique. Ce langage ne doit pas être une difficulté, mais un moyen de plus, pour présenter avec clarté une vérité abstraite. Il faut même le traduire, ou le parler. M. Arago dont l’auteur rappelle les conseils avec orgueil, m’a exposé le système du monde, en français, et avec les seuls secours de la langue raisonnée, d’une manière que je trouve bien plus satisfaisante.

Je vais seulement repasser les principales idées, et du système et du livre. Je posséderais assez bien ces matières, si j’avais l’habitude d’en parler.

L’axe du monde est incliné sur notre horizon. Les astres font tous leurs révolutions, autour de cet axe de sorte que plusieurs sont toujours au-dessus de notre horizon, dans la latitude où nous sommes, d’autres le coupent à différentes hauteurs, d’autres ne s’y élèvent jamais.

La Terre n’est qu’un point dans l’espace. Car de quelque point de l’astre et en quelque point de son orbite, c’est-à-dire en quelque [ ?] que l’on mesure l’angle formé par une étoile, ou sa hauteur, on ne peut déterminer la moindre différence.

Les degrés s’allongent de l’équateur au pôle. La Terre est donc un sphéroïde légèrement aplati aux pôles. Le rayon du pôle est un peu plus court, que celui de l’équateur.

Le double mouvt de la Terre, se prouve par une double expérience, celui de rotation par la chute des corps, celui d’impulsion par l’aberration des étoiles. M. Francoeur n’a pas clairement exposé ces beaux phénomènes. Il explique comment les éclipses des satellites de Jupiter, font comprendre le mouvt des rayons lumineux, mais il ne fait pas comprendre que le spectateur voit l’astre à l’instant qu’il est dans la direction de son œil.

Le retard du jour sidéral, sur le jour solaire, est d’environ 4 minutes.

Les mouvts des planètes inégaux entre eux, donnent lieu à des phénomènes plus ou moins remarquables, entre autres celui de leur apparente rétrogradation, dont Mercure, et Vénus, sont seuls exempts, à l’œil de l’observateur.

On déduit de la figure elliptique de l’orbite de la Terre dont le Soleil occupe un des foyers, son plus gd rapprochement dans la saison d’hiver, mais aussi sa moindre élévation.

Ce que nous appelons zodiaque, est effectivt l’écliptique, duquel se trouvent les 12 signes, dont les noms sont connus, et les figures écrites consacrées. le Bélier,  l’Ecrevisse,  la Balance, etc.

L’auteur paraît supposer une atmosphère au Soleil. M. Arago démontre qu’il n’en a pas.

L’équation du temps, est la différence du temps vrai, au temps moyen, dont la plus gde différence est une fois l’année 16’15’’. On déduit l’inégalité de la marche du Soleil, d’une des lois de Kepler.

Je ne répéterai pas ici, ce que j’ai consigné ailleurs, sur les phénomènes lunaires. Je vois que l’auteur déduit les pesanteurs respectives d’après les proportions des masses. Nous n’avons pas traité ces objets curieux M. Arago et moi. L’auteur, disposé à flatter M. de la Place, lui rend un hommage que je crois assez fondé, relativt à la mécanique céleste. Les diverses librations, les influences respectives, se prouvent par les effets, et se démontrent par le calcul.

J’ai parlé ailleurs du calendrier sur lequel l’auteur s’étend trop.

M. Arago, ne m’a point expliqué les lois de l’attraction, ou de gravitation universelle. C’est une cause occulte, d’après laquelle Newton, disciple d’Aristote, a pu soumettre ou accorder, au calcul, les phénomènes célestes.

La théorie des comètes de M. Arago, est bien autrement claire, que celle de M. Francoeur.

L’auteur attribue au balancement de l’axe de la Terre, ou à sa nutation, la différence qui se trouve maintenant, entre le point le plus élevé

où le Soleil arrive maintenant au tropique du Cancer, ou celui, où il parvenait du temps d’Eratosthène. Alors le Soleil venait peindre son disque au fond du puits de Syène, et maintenant le bord même de son disque ne l’atteint pas. L’auteur croit que l’oscillation doit ramener le Soleil au même point, où il s’est présenté autrefois. D’après ce principe, ne devrait-il pas même remonter un peu plus haut ?

L’auteur détermine le flux, et reflux par l’action de la Lune. Je voudrais que quelques savants fissent alors les expériences sur les eaux de la mer, et les modifications qu’elles éprouvent. C’est un effet de dilatation, et comme d’ébullition qu’elles éprouvent. Je voudrais savoir aussi, jusqu’à quel point cet effet est sensible dans l’état des eaux, en pleine mer ?

Le traité de l’auteur sur les constellations, est ce que son ouvrage m’a présenté de plus curieux. Il se borne à celles de notre horizon. Je ne suivrai pas, les explications de Dupuis, qu’il cite avec complaisance. Elles peuvent être fondées. Mais on ne peut en donner la plus gde partie que comme conjecturales. Beaucoup des allégories qu’on y applique, n’ont été imaginées, que vers le temps de l’ère chrétienne ou plutôt depuis, et à l’aurore du christianisme. Les philosophes payens, ont voulu démontrer leurs ( ?), et en détruisant leur optique, ils ont réduit à une surface plane, leurs perspectives les plus étendues pour l’œil.

Cependant l’arrangement, et les noms des constellations, l’antiquité de leur établissement, écrivent dans le ciel une page bien importante de l’histoire de l’esprit humain.

Les étoiles des constellations, sont maintt marquées en lettres grecques. La plupart les plus belles pourtant, ont des noms, la plupart tirés de l’arche. Aldébaran, la Chèvre, Rigel, l’épaule droite d’Orion, Sirius, Régulus, l’épi de la Vierge, Arcturus, Antarès, la Lyre, Altaïr, Fomalhaut de 1ère grandeur sur l’horizon de Paris.

Il y en a de 2e grandeur sur le même horizon, le cœur de l’Hydre, la queue du Lion, Procyon, la queue du Cygne, le pied α de la Croix du Sud.

Ce mélange de noms grecs, et arabes, est fort curieux.

Voici les constellations boréales, c’est-à-dire, celles que le Soleil n'atteint jamais.

La Gde Ourse, le Chariot Ursa, Arctos, Septemtriones, Helix, Plaustrum.

La Pte Ourse, le Pt Chariot Ursa Minor, Cynosura, Arctos Minor.

L’étoile polaire est la dernière de la queue.

Cassiopée, Cassiopea, Siliquastrum, Solium. L’étoile polaire est la dernière de la queue. Les Arabes dessinent à cette place, un chien, ou une biche. Les Syriens un sanglier. Cette idée de donner des figures aux constellations vient, sans aucun doute, de l’écriture hyéroglyphique égyptienne. Que Chiron selon Fréret ait formé les constellations, et leur ait donné les noms célèbres de son temps 1350 avt JC, ce n’est pour moi, qu’une hypothèse, non une tradition fondée.

Céphée, Cepheus, Jasides, Nereus. On peignait aussi un berger avec un troupeau.

Le Dragon, Draco, Serpens, Anguis, Python, Esculapius, Hesperidum custos.

Pégase, Pegasus, Equus ales, Equus gorgonius, en arabe Alpharès.

Nos désignations d’étoiles, par lettres grecques, me paraissent supplées, en arabe, par autant de noms, Algenib, Markab, etc.

Andromède, Andromeda, Persea. Les arabes dessinent un veau marin. C’est toujours un reste de la tradition.

Persée, Perseus, Pinnipes, Inachides, Abantiades, Cyllenius, Acrisioniades.

Le Cocher, le Chartier, Auriga, Arator, Heniochus, Erichtonius, Orus, Bellerophon.

La giraffe, Camelopardalis, n’a été formée qu’en 1679.

Le Triangle boréal est également moderne.

Le Lynx.

Le Bouvier, Bootes, Bubulus, Plaustri Custos, Arctophylax, Lycaon, Icarus, Arcas, Clamator, Vociferator.

La Chevelure de Bérénice.

La Couronne boréale, Gnossia, Corona Vulcani, Ariadnae, Thesei, Amphitrites.

La Lyre, Lyra, Cythara (haut de page caché)

Le Cygne, Cycnus, Olor, Helena genitor, Alesjovis, Ledaeus, Milvus, Gallina, Crux.

L’Aigle, Aquila, Vultur volans.

Antinous, Ganymedes.

Le Dauphin, Delphinus. Hermippus.

Le petit Cheval, Equuleus, Hinnulus.

Hercules, Hercules, Engonasis, Nessus, Thamyris, Desanes, Maceris, Almannus.

Le Serpentaire, ou Ophiucus, Anguifer, Anguitenens, Serpentarius, Triopas.

Le Serpent, Anguis, Serpens, Lernoeus.

Il en est quelques autres moins importantes la Flèche, l’écu de Sobieski, le Renne, l’Oie, le Renard, le Messier.

Constellations zodiacales. L’auteur prouve avec assez de ( ?) que les Egyptiens, en ont disposé, l’ordre, et les noms, d’après leurs inondations, leur culture, leurs récoltes, leur climat et leur ciel enfin.

Le Bélier, Aries.

Le Taureau, Taurus. Les Pléiades, Pleyades, Taygetes, les Hyades, Hyades, Succulae.

Les Gémeaux, Gemini. Chez les Egyptiens les amants. Chez les Grecs 2 chevreaux.

L’écrevisse ou le Cancer, Cancer, Cammarus, Astacus.

Le Lion Leo

La Vierge, Virgo, Ceres, Erigones, Isis.

La Balance, libra, Jugum, Mochos.

Le Scorpion, Scorpius, Nepa.

Le Sagittaire, Arcitenens, Sagittarius, Arcus, Pharetra, Eques, Croton.

Le Capricorne, Caper.

Le Verseau, Amphora, Aquarius.

Les Poissons, Pisces

Constellations australes, c’est-à-dire, ( ???), au-dessous du cours du Soleil.

La Baleine, Cetus, Draco, Leo.

Le Poisson austral, Piscis notius.

Orion, Hyriades, Candaon.

Le gd Chien Canis major, Aestifer.

Le petit Chien, Canis Minor, Catellus, Maera.

L’Eridan, Eridanus, Poedus, Nilus, Melo, Mulda, Oceanus.

Le Lièvre, Lepus, Levipes.

L’Hydre, hydra, Echidna, Serpens aquaticus.

Le Corbeau, Corvus.

La Coupe, Crater, Scyphus, Urna, Patera, Calyx.

Le Navire, le Vaisseau, Argo navis, Carina argoa.

La Lycorne.

Le Centaure Centaurus, Semivir, Pelenor, Minotaurus, Chiron.

Le Loup, Lupa, Lupus martius, Lycisca, Fera, Leopardus, Panthera.

Le Solitaire, le Télescope, l’Autel, la Couronne australe, la Grue, le Phoenix, le Paon, ne sont qu’à peine, ou pour peu de moments visibles à Paris.