Ce 9 juillet 1814
Je viens de lire les 2 premiers vol[umes] d’histoire des mathematiques de Montucla. C’est un ouvrage interessant. - On en retrouve une des parties principales, dans le livre bien superieur de M. Bailly mais je crois que Montucla, a le merite d’avoir ouvert la carriere. Je crois pourtant aussi, qu’il aurait pu présenter l’enchainement des vérités mathematiques sous un jour plus philosophique et les traduire avec plus de clarté dans la langue du raisonnement. Condillac a parlé la langue des calculs. J’ai essayé et non pas sans succès, celle de la geometrie. - Je pense qu’on aurait encore plus d’avantage avec les mathematiques transcendantes et mon regret est sincere de ne pouvoir les traiter. -
1er vol[ume]- il nous mène au 17e siecle, et je ne connais rien de plus beau, que de considerer l’esprit humain, dans cette ligne intellectuelle qu’il parcourt, comme les astres leur orbite dans l’espace en laissant une trace lumineuse. - J’avais déjà assez bien étudié ce qui concerne l’antiquité, aussi j’abregerai un peu. -
Les mathematiques sont la science des rapports des grandeurs, ou des nombres, que peuvent avoir entre elles, toutes les choses qui sont susceptibles d’augmentation, ou de diminution. - Les mat. pures ne traitent que les abstractions, les mixtes sont une application des vérités abstraites, aux loix de la physique, ou plutôt une traduction des uns par les autres. Les anciens ont fait des g[ran]ds progrès dans la carriere speculative et dans celle qui suppose les sciences [l’une] de l’observation.- Socrates parut s’élever contre la science curieuse, pour ramener a la science morale mais d’ailleurs quand l’esprit humain, vient en erreur dans les systèmes, la seule façon de le remettre en etat de s’eclairer était de le tirer brusquement sur la terre.
Les egyptiens saisiront quelques unes des verités fondamentales des sciences, ils les prirent pour la science même, ils en firent le mystere de la sagesse, pour laquelle ils prirent la justesse. Le défaut du jour et de popularité, en retint le progrès. Les egypt[iens] ont été a cet égard comme sont aujourd’hui les Chinois.