- Ceux d'entre nous qui le peuvent ont accepté l'idée de participer à des conférences
sur des sujets concernant leur spécialité avec, pour soutien, l'Association ''Rayonnement du
CNRS''.
* A Montpellier, insuccès complet. Seize invitations. Une seule réponse. La réunion,
prévue pour le 27 novembre 1990, a été annulée.
* A Paris, au contraire, la réunion du 23 janvier 1991 peut être considérée légitimement
comme un succès. Trois cent quarante-cinq invitations avaient été lancées : cent quarante
présents. Le bureau, dont notre Président souligne dans son Editorial, le caractère ''provisoire'',
a exposé les acquis, fo11nulé les projets, pris date pour une assemblée générale qui donnera ses
assises définitives à l'Association. Il a dit son souci de voir de nombreux ''Amis'' se joindre
aux ''Anciens''. Les interventions, souvent critiques, ont été nombreuses. Les projets et les
idées ne manqueront pas. Tel d'entre nous a demandé que l'humour trouve sa place dans le
Bulletin. Programme ardu ! Dans sa spirituelle présentation du ftlm (''Images du CNRS'') qu'il
a réalisé pour le compte du CNRS, M. Arnold a pourtant fait la preuve qu'en effet, l'humour
pouvait être présent, au moins dans nos réunions. L'amitié, le plaisir de se retrouver ensemble
se sont manifestés au cours du ''pot'' - complément indispensable - par quoi s'.est terminée la
/ . . . reun1on parisienne.
Les réunions du Conseil d'administration provisoire
Le Conseil est composé comme il suit :
Bureau : Pierre Jacquinot, Président - Claude Fréjacques, vice-Président -
Charles Gabriel, secrétaire général, aidé de Pascale Zanéboni -
Roger Métivier, trésorier.
-: Membres : Pierre Bauchet - Jean Lagasse - Paul Mandel - Gabriel Picard - Jean Pouilloux.
Assistent aux réunions: Yves Coppens, chargé de l'organisation des manifestations.
Je~ Glénisson, chargé de la rédaction du Bulletin.
Madame Laurence Pries.
Annoncée dans 1a Lettre d'information d'octobre 1990, une réunion du Conseil a eu lieu
le 10 décembre. Il y a été notamment discuté de l'organisation (modalités de réunion, règles du
scrutin) de l'Assemblée générale qui aura pour première tâche d'élire le bureau défmitif.
La visite des Musées
Répondant au souhait de nombreux membres de l'Association, notre secrétaire, M.
Charles Gabriel, a formulé des demandes d'entrée gratuite auprès de la Direction des Musées
de France et de la Direction des Affaires culturelles de la Ville de Paris. Voici les réponses qu'il
a reçues.
* Mairie de Paris - Direction des affaires culturelles
J'ai ''le plaisir de vous faire savoir qu'il sera possible aux membres de votre association
engagées dans un programme de recherche portant sur un secteur muséographique d'obtenir un
laissez-passer pour les musées intéressant leur démarche.
Les demandes sont à adresser, accompagnées d'une photographie d'identité, à Monsieur
Bertrand Cochery, Chef du Bureau des Musées (Hôtel de Coulanges, 35-37 rue des FrancsBourgeois
75004 Paris)''.
* Réunion des Musées nationaux
''Vous avez appelé mon attention sur l'Association ''Rayonnement du CNRS'' en
sollicitant pour ses membres une exonération du droit d'entrée dans les musées nationaux.
Le régime du droit d'entrée dans les musées nationaux déterrniné par le conseil
d'administration de la Réunion des musées nationaux prévoit déjà un assez grand nombre de
cas d'exonération ou de réduction du droit d'entrée, en faveur notamment des jeunes, des
personnes âgées de plus de 60 ans, des familles nombreuses, des bénéficiaires de l'aide
sociale, des artistes professionnels et des étudiants des écoles d'art.
En ce qui concerne les associations, seuls les membres des organismes qui contribuent à
l'enrichissement des collections, à la rénovation ou l'animation des musées bénéficient
d'avantages tarifaires.
En effet, le produit des droits d'entrée étant affecté à l'acquisition d'œuvres d'art, qui est
une des missions essentielles de la R.M.N., le souhait du conseil d'administration est de ne pas
trop étendre les cas d'exonération au risque de réduire ces ressources.
· En espérant que vous comprendrez les principes de notre système de tarification établi à la
fois dans l'intérêt des visiteurs et de notre patrimoine ... ''
Les futures réunions I
.
L'Assemblée générale aura lieu, le 4 juin, à 10 h 30, au Musée des Antiquités nationales
(UA 880 du CNRS), Château de Saint-Gerrnain-en-Laye. Il y sera procédé, notamment, à
l'élection des membres du Conseil <l'Administration. L'Assemblée sera suivie, à 12 h 30, d'un
repas-buffet. A partir de 14 h, aura lieu une visite des salles et ateliers du Musée.
Une réunion régionale aura lieu, à Lyon, le
délégués régionaux.
Distinctions et promotions
Légion d'honneur
LE CARNET
, à l'occasion de l'installation des
Décret du 13 juillet 1990 (J.O. du 14 juillet 1990)
Grand officier: Jean DAUSSET, Professeur honoraire au Collège de France,
Membre des académies des sciences et de médecine.
Commandeur : Alfred JOST, Membre de l'Institut, ancien professeur au
Collège de France.
Officiers : Luc MONT AGNIER, Directeur de recherche au CNRS. - Pierre
DEYON, Recteur de l'Académie de Strasbourg. - Pierre TRINCAL, Directeur général du Centre
national de documentation pédagogique.
Chevaliers: Jacques BRAVO, Directeur de l'administration et du financement
de la recherche au Ministère de la Recherche et de la Technologie. - Pierre PO'I'IER, Membre de
l'Institut, Directeur de laboratoire au CNRS.
Décret du 31 décembre 1990 (J.O. du 1er janvier 1991)
Commandeur : René RÉMOND, Président de la Fbndation Nationale des
Sciences Politiques.
Officiers : Raymond DEOONDER, Directeur honoraire de l'Institut Pasteur. -
Nicole LE DOUARIN, Directeur de recherche au CNRS, Membre de l'Institut. - Michel
JOUVET, Professeur d'université, Membre de l'Institut. - Claude LEVI, Professeur au Muséum
National d'Histoire naturelle.
Chevaliers : Yvette CHOUKROUN, Professeur d'Université, Membre du
Conseil Supérieur pour la recherche et de la technologie. - François BEDARIDA, Directeur de
l'Institut d'Histoire du Temps Présent. -_ Alain BENSOUSSAN, Professeur <l'Université,
Président de l'Institut National de la Recherche en Informatique et en Automatique. - Pierre
LEHMANN, Directeur de l'Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules
(I.N2.P3). - Roger LESGARDS, Président de !'Etablissement Public de la Cité des Sciences et
de !'Industrie. - Joao Alberto MEYER, (Brésil) Directeur du Laboratoire de physique nucléaire
des hautes énergies à l'Ecole Polytechnique de Palaiseau.
Décret du 29 mars 1991 (J.O. du 31 mars 1991)
Officiers : Jean LAGASSE, Professeur émérite de l'Université de Toulouse,
Ancien Directeur Scientifique au CNRS. - Raymonde MOULIN, Directeur de recherche au
CNRS.
Chevaliers : Alain COSTE, Professeur, Directeur du LAAS. - Eric DE
DAMPIERRE, Professeur à l'Université de Paris X. - Jean Kov ALESKY, Astronome, Membre
de l'Institut, Directeur du CERGA. - Ionel SOLO MON, Membre de l'Institut, Directeur de
recherche au CNRS.
Ordre National du Mérite
Décret du 14 novembre 1990 (J.O. du 15 novembre 1990)
Commandeurs : Pierre BAUCHET, Professeur à la Faculté de Droit de Paris,
Ancien Directeur Scientifique du CNRS. - Paul-Marie DUVAL, Membre de l'Institut, Ancien
Professeur au Collège de France.
Officiers : Jean-Jacques DUBY, Ancien Directeur Scientifique au CNRS. -
Laurence FRIBS, Adjointe au Directeur Général du CNRS.
Chevaliers : Vincent RENARD, Directeur de recherche au CNRS. - Bernard
HOURCADE, dit BELLOCQ, Directeur de l'Institut français de recherche en Iran. - Francisco
BLASCO, Directeur de recherche au CNRS. - Roger GUERY, Ingénieur d'études au CNRS. -
Michel HOSPITAL, Directeur de recherche au CNRS, Directeur de l'URA 114. - Boyan
MUTAFfSCHIEV, Directeur de recherche au CNRS.
Pa/mes Académiques
Décret du 5 août 1990 (B.O. du 27 octobre 1990)
Officiers : Pierre ARRIGHI, Ingénieur de recherche, Paris. - André BLANC,
Chargé de recherche, Bourg-les-Valence. - Roger SCHAEFER, Directeur de recherche, Paris. -
Sylvie SEMPÉRÉ, Ingénieur de recherche, Aix-en-Provence.
Chevaliers: Madeleine CALVIGNAC-BECK, Technicienne, Bures-sur-Yvettes.
- Eugène COLIN, Capitaine d'armement, La Seyne-sur-Mer. - Bernard DELARCHE, Ingénieur
d'études, Dijon. - Gisèle DEMARCQ, Ingénieur de recherche, Paris. - Norbert DESCHAMPS,
Ingénieur, Gif-sur-Yvette.- Paule ECHINARD-GARIN, Ingénieur de recherche, Paris. - André
ECKHARDT, Ingénieur de recherche, Mulhouse. - Micheline ETCHEGORRY, Adjoint technique,
Toulouse. - ·Marie FROTIER DE LA COSTE MESSELIERE, Agent contractuel, Paris. - Jacques
LARA YE, Directeur de recherche, Mulhouse. - Edgard LAMOUROUX, Technicien, Aix-enProvence,
Huguette LEFEVBRE-DI ROBERTO, Secrétaire d'Administration de la Recherche,
Paris. - Pierre Lo:MPRE, Ingénieur d'études, Dijon. - Micheline MONDOR DEVOTO, Secrétaire
d'Administration de la Recherche, Paris. - Christiane NAEL, Ingénieur de recherche, Paris. -
Nicole NICOL! VIENNE, Ingénieur de recherche, Paris. - Yvette PALAZOT, Ingénieur de
recherche, Paris. - Eugène PAPIRER, Directeur de recherche, Mulhouse.- Joséphine
PETRIGNANI, Adjoint Administratif, Paris. - Monique PFRIMMER, Assistant Ingénieur,
Strasbourg. - Jean RA VIER, Technicien, Villeurbanne. - Eliane SANDRETTI, Technicienne,
Villeurbanne. - Claude TEISSIER, Ingénieur de recherche, Strasbourg.- Michel THOUVENOT,
Assistant Ingénieur, Paris.
Nos disparus
Nous avons appris avec peine le décès de Barberine ISTRIA, de Maurice MEROT et de
Jekisiel SZULMAJSTER, qui furent, respectivement, chef de bureau du personnel des services
centraux, agent comptable et directeur de recherche.
VARIETES
La mémoire des sciences
Le 23 janvier 1991, lors de la première réunion des membres parisiens de notre
Association, Mme Charpentier (Chimie) a appelé l'attention des Anciens et des Amis du CNRS
sur la nécessité de conserver les documents que les chercheurs accumulent au cours de leur
carrière et qui peuvent éclairer l'histoire des sciences contemporaines. Tous les historiens - et
pas seulement les spécialistes de l'histoire des sciences - approuveront Mme Charpentier. Reste
à savoir ce qu'il convient de préserver. Et aussi les conditions de conservation de ces ''papiers
privés''.
La rédaction du Bulletin a jugé qu'il serait utile d'évoquer, dès le premier numéro, cette
question d'indéniable intérêt.
Maurice Caveing, président de la Société française d'histoire des sciences et des
techniques, Odile Welfelé, conservateur aux Archives nationales, en mission auprès du CNRS,
Thérèse Charmasson, conservateur aux Archives nationales, détachée à la Cité des sciences et
de l'industrie, ont bien voulu répondre aux questions de Jean Glénisson.
Maurice Caveing. La.question posée par Jean Glénisson m'intéresse à titre personnel mais aussi
en ma qualité de président d'une Société qui a notamment pour mission de promouvoir en
France l'histoire des sciences. Celle-ci a été longtemps négligée chez nous, en dépit des travaux
de quelques brillantes individualités. En répondant à l'invite de ''Rayonnement du CNRS'', j'ai
tenu à associer à notre entretien Mmes Charmas son et W elfelé, spécialistes de la collecte et de la
conservation des archives scientifiques. L'une et l'autre pourront répondre à la question souvent
posée par des personnalités scientifiques : conserver les archives des laboratoires, certes, mais à
qui s'adresser pour que la préservation des documents importants soit assurée?
Odile Welfelé. A qui s'adresser ? Plusieurs institutions peuvent être approchées. E.n ce qui me
concerne, mon rôle au CNRS est double. D'une part, aider à l'organisation de ''l'archivage
courant'' (conservation des archives administratives et scientifiques ''immédiates'' du CNRS).
D'autre part, faire en sorte que rien ne se perde de ce qui peut intéresser l'histoire du
mouvement. scientifique - patrimoine écrit ou audiovisuel - soit à l'Administration centrale, soit
dans les administrations régionales, soit encore dans les Laboratoires. Il s'agit avant tout de
persuader mes interlocuteurs de l'intérêt pour l'avenir de la préservation des archives
scientifiques. Il me revient naturellement de les encourager à déposer leurs papiers aux Archives
nationales ou dans les archives départementales. Mais il est bien d'autres voies possibles, que
connaît bien Thérèse Chartmasson.
Jean Glénisson. Votre rôle ne consiste-t-il pas d'abord à assurer la préservation et le dépôt aux
archives des documents proprement administratifs?
Odile We/felé. Pas seulement administratifs. J'ai à cœur que rien ne nous échappe de ce qui
présente un intérêt historique. Mon rôle est de conseiller, de donner des directives.
Jean Glénisson . ... et de faire en sorte que les archives qui peuvent paraître à un moment
inutiles à l'administration ne soient pas pilonnées.
Odile We/felé. Je peux vous montrer que mon rôle dépasse la préservation des documents
proprement administratifs. Je me préoccupe en ce moment de deux fonds d'archives dont
l'existence m'a été signalée, dans un cas par les héritiers d'un directeur de laboratoire, dans
l'autre, par un historien qui avait repéré dans les archives d'un laboratoire des documents dont
l'administration souhaitait se débarrasser, sans les détruire, et sans savoir encore où les
déposer. Dans ce cas, une ''opération'' a été montée, avec plusieurs partenaires, un plan de
classement a été proposé, un vacataire recruté pour mettre ce plan à exécution, et la décision a
été prise de conserver les documents dans leur ville d'origine : Grenoble. Les Archives
départementales accueilleront le fonds, une fois classé. Un inventaire sera publié.
L'ancien directeur du laboratoire - l'un des grands noms de la science française - m'a
d'autre part autorisée à classer, chez lui, les documents qu'il avait conservés personnellement.
Leur inventaire sera publié en même temps que celui du laboratoire. Ces papiers personnels
iront vraisemblablement un jour à l'Académie des Sciences.
Jean Glénisson. Il faut se féliciter de l'esprit libéral dans lequel vous exercez vos fonctions. Ce
qui importe avant tout ce n'est pas le lieu et l'institution de conservation, c'est le fait que rien ne
soit perdu de ce qui intéresse au premier chef le ''patrimoine'' national. Mme Channasson
partage sans doute mon avis.
Thérèse Charmasson. J'adhère totalement à ce qui a été dit. Lorsque j'ai été détachée, il y a cinq
ans, à la Cité des sciences et de l'industrie, aucun effort coordonné n'avait encore été entrepris
pour recueillir et conserver les archives scientifiques, en France. Il me semble qu'aujourd'hui
les scientifiques tout autant que les historiens des sciences ont pris conscience de l'importance
de la tâche. Il faut savoir néanmoins que la Cité des sciences ne conserve pas d'archives. Mon
rôle est de coordination et d'infor1nation. J'ai pourtant eu l'occasion de classer plusieurs fonds
d'archives, ou plutôt des archives ''personnelles'' qui couvrent à la fois l'activité d'un
laboratoire et l'activité propre de son directeur. Les documents dotmaient depuis la mort de leur
possesseur. Les héritiers m'ont autorisée à les classer et nous avons choisi, de concert, un lieu
de conservation : l'Ecole normale supérieure, où l'on peut trouver maintenant un embryon
d'archives intéressant l'histoire de la physique contemporaine. D'autres savants ont désigné, de
leur vivant, des légataires qu'ils ont chargés de préserver leurs papiers. Trois de ces légataires
ont accepté de verser aux Archives nationales (où il existe un fonds d'archives privées) les
documents dont ils avaient reçu la charge et qui sont d'une grande importance intellectuelle et
historique. De la sorte ces archives privées vont être conservées par une· institution publique qui
les reçoit, déjà classées et inventoriées.
J'ai eu aussi l'occasion de conseiller à des savants ou à leurs héritiers de décider du dépôt
de leurs papiers dans une institution de leur choix (par exemple l'Académie des Sciences).
Quant aux historiens des sciences, je m'efforce de les persuader de l'importance des
papiers privés, certains d'entre eux estimant qu'il leur suffit de consulter les publications
imprimées. C'est une tâche malaisée, qui ne peut s'exercer qu'à l'occasion de conversations, de
rencontres informelles. Votre association pourrait jouer un rôle utile en faisant passer mon
message.
A la longue, il faudra bien esquisser une typologie des documents scientifiques, de
manière à faire percevoir aux directeurs et aux administrateurs de laboratoires quels papiers
présentent un intérêt pour l'histoire. Pourquoi même ne pas concevoir une sorte de ''Guide de
l'archivage scientifique'', à l'usage non seulement des laboratoires, mais aussi des particuliers?
Ainsi pourrait-on faire le départ entre ce qu'il faut à tout prix conserver et ce qu'il est perrrùs
d'éliminer sans inconvénient.
Jean Glénisson. Ce que vous venez de dire est d'une grande importance. L'éternelle question
sous-jacente, est bien celle de discerner ce qui a un intérêt pour la postérité. Tout historien des
sciences de la période classique et de l'Age des Lumières sait l'importance extrême des
correspondances échangées, à travers l'Europe, par des savants qui ne disposaient pas encore
de revues. Il me semble qu'aujourd'hui on pourrait avoir le sentiment que, toute découverte de
quelque intérêt étant au plus vite publiée dans un périodique, les notes personnelles ont perdu
leur intérêt, ce qui me semble une erreur. Qu'en pense M. Caveing?
Maurice Caveing. Je voudrais insister surtout sur ce qui a été dit par Mme Charmasson. Très
souvent ni les héritiers ni, peut-être, le savant ne sont en mesure de juger qu'à un moment
donné, une simple note manuscrite peut éclairer tout un aspect de la découverte, permettre même
d'en faire percevoir la genèse. Je crois qu'il faut aussi bien persuader les détenteurs de tels
papiers qu'ils peuvent convenir, avec les institutions où ils les déposent, des conditions de
conservation et de communication à des tiers. On peut très bien concevoir que les originaux
restent dans la famille d'un savant, mais qu'un inventaire, ou, mieux encore, un microfilm, soit
déposé dans des archives ou une bibliothèque. Les archivistes spécialisés sont parfaitement
qualifiés pour guider la démarche des possesseurs.
Lorsque j'exerçais une responsabilité au CNRS, j'ai eu souvent l'occasion d'assurer les
détenteurs de documents d'intérêt historique que l'administration n'avait nullement l'intention
de lancer une O.P.A. sur ces papiers, mais, tout simplement, de servir la recherche.
Jean Glénisson. Melle Welfelé pourrait-elle préciser la condition juridique des papiers privés
transmis par leurs possesseurs à des dépôts publics ?
Odile Welfelé. L'important est de savoir que le déposant ne se soumet pas à un réglement
impératif et uniforrne. Chaque cas est traité comme un cas particulier. Il y a toujours
établissement d'un contrat entre le déposant et l'institution chargée de la conservation. Le mode
de consultation y est fixé - qu'il y ait consultation libre ou que soit requis, dans chaque cas,
l'accord du déposant.
Thérèse Charmasson. Les Archives nationales ont, en effet, établi un contrat type qui peut être
aménagé au gré du déposant. Toutes les conditions de reproduction et de publication y sont
fixées. Même s'il existe quelque imprécision en matière de copyright, notamment, les droits des
personnes sont toujours préservés, sans la moindre restriction. Je sais que M. Caveing
préconise l'établissement d'un répertoire général des archives scientifiques conservées en
France, soit par les dépôts publics (archives et bibliothèques) soit par des particuliers. Il existe
déjà, en ce qui concerne les papiers des hommes politiques un répertoire de ce genre. Il ne faut
pas se dissimuler que la tâche serait moins aisée dans le domaine qui nous intéresse
aujourd'hui. Les droits des découvreurs doivent en effet être préservés. Mais il faudrait
envisager sérieusement de mettre sur pied ce répertoire.
Une difficulté vient de ce que, parfois, les héritiers n'ont pas conscience de l'importance
historique des papiers qu'ils détiennent et qu'ils cherchent avant tout à préserver un bien de
famille. Il faut qu'ils se persuadent que, dans tous les cas, leurs droits seront préservés et qu'ils
pourront éventuellement, reprendre, s'ils le souhaitent, les papiers déposés.
Maurice Caveing. Ces assurances devraient pern1ettre que s'établisse un courant actif d'échange
entre les historiens, les archivistes et la communauté scientifique. Il faut espérer que l'appel
lancé dans le premier numéro du Bulletin du Rayonnement du CNRS sera entendu.
Nous donnons ici l'adresse de Melle Welfelé et de Mme Charmasson qui se sont déclarées
tout-à-fait disposées à aider ceux d'entre nous qui souhaitent préserver des documents
scientifiques en les léguant à une Bibliothèque; à des Archives, éventuellement à une Académie,
une grande Ecole, ou une Fondation,
- Odile Welfelé, Mission des Archives nationales au CNRS
4, rue Las Cases
75007 Paris.
tél. 47. 53. 10. 35.
- Thérèse Charmasson, Centre de recherche en histoire des sciences et des techniques.
Cité des sciences et de l'industrie
30, avenue Corentin Cariou
75930 Paris-Cedex 19
tél. 40.05. 75 .52.