Parmi les diverses questions auxquelles tente de répondre une analyse d'écriture, l'identification d'un scripteur constitue l'une des préoccupations essentielles des chercheurs. Le diplomatiste comme l'historien de l'art, le paléographe comme l'expert en écriture cherchent, chacun selon ses méthodes propres, à certifier l'authenticité des actes écrits.
Tout ce qui concourt au fait d'écrire permet de fournir des renseignements sur la véracité et la valeur du document étudié : le support de l'écriture (papyrus,peau d'animal, papier), l'instrument et la façon dont il est utilisé (plume d'oie, plume d'acier, « stylo », machine à écrire ... ), la composition chimique de l'encre constituent autant de données dont l'exploitation peut mener à une connaissance plus approfondie des textes. A ces différents moyens d'investigation s'ajoute un élément essentiel : la manière de former les lettres et les mots. Chacun sait comme il est fréquent, en rècevant une missive d'un ami, de reconnaître d'emblée l'écriture de celui-ci ; c'est ce type d'expérience de reconnaissance des traits pertinents d'une écriture que nous nous proposons de mener avec des moyens optiques.
Dès 1969 des travaux exécutés au
Analyse des formes de lettres
Pour traiter le graphisme d'une écriture au moyen d'un calculateur, il convient de décomposer chaque lettre en divers éléments tels que l'angle d'inclinaison des hastes, leur hauteur, les rayons des courbes, etc. ; il faut de plus connaître les facteur·s qui contribuent à donner à l'écriture son aspect général : aérée ou serrée, épaisse ou déliée, évoluée ou grossière, conventionnelle ou personnelle ... Ceci représente un travail fastidieux tant dans le relevé des valeurs de chaque paramètre que dans le traitement des très nombreuses données collectées.
Mais les lettres étant par essence des images faites pour l'œil, voyons comment il est possible de modifier, de mieux connaître, et de traiter celles-ci avec des instruments d'optique.
Une des propriétés essentielles des chaînes optiques est leur très grande capacité de traitement. On peut concevoir aisément le sens de cette affirmation en considérant un appareil photographique classique : celui-ci permet tout aussi bien d'enregistrer la photographie d'un caractère (un a par exemple) que celle de toutes les lettres constituant une page de texte ; dans ce dernier cas l'appareil se comporte comme un système multicanaux qui passe simultanément toute l'information constituée par les données morphologiques des lettres photographiées. Cette qualité des objectifs et autres composants optiques doit être mise à profit pour effectuer des calculs à caractère statistique.
Qu'est-ce qu'un calculateur optique ?
Parler de calcul optique peut surprendre. En effet, on conçoit que dans un calculateur électronique, des composants - électroniques - servent à manipuler l'information transportée par le courant électrique ; le même schéma guide nonobstant la conception des calculateurs optiques : la lumière sert à véhiculer l'information, celle-ci étant traitée par des composants optiques - lentilles, diaphragmes, hologrammes, supports photo-sensibles, etc.-. Toutefois la comparaison entre ces deux types d'instruments ne doit porter que sur leur fondement. Ils diffèrent de façon essentielle dans leur mise en œuvre et aussi dans leur domaine d'application. Nous nous contenterons ·ici de décrire un calculateur analogique approprié à certaines études sur les écritures.
Les textes dont on se propose d'étudier l'écriture sont préalablement enregistrés photographiquement.
Toutes les grandes bibliothèques du monde, de même que les services d'archives sont en mesure de fournir des microfilms ou des microfiches d'excellente qualité, et il est souvent plus facile d'obtenir le microfilm d'un manuscrit ou d'un dossier que de compulser celui-ci là où il se trouve, ne serait-ce généralement que pour des questions d'éloignement géographique. En outre, le travail s'effectuant sur film, il présente l'avantage considérable d'être non-destructif pour le document original.
Considérons un microfilm comme un écran opaque dans lequel se trouve un ensemble de caractères et signes transparents. Quand un faisceau de lumière rencontre cet obstacle, il est diffracté par les parties transparentes et se réorganise en une onde lumineuse dont le profil est modifié. En particulier si le faisceau est monochromatique et si son amplitude est constante sur toute la pupille, on montre qu'il fournit, à l'infini, une répartition de lumière décrite par la transformée de Fourier - nous reviendrons sur cette opération mathématique - de la fonction qui caractérise la forme géométrique des lettres. En optique, il suffit de se placer dans le plan focal d'une lentille 1pour simuler ce qui se passerait à l'infini.
On forme ainsi laCaractériser une main dans une écriture donnée
De la recherche des invariants
Etude individuelle et étude statistique des caractères