Transcription Transcription des fichiers de la notice - 033-Pasquille de Rome au Jeuneux de Paris Anonyme 1543 chargé d'édition/chercheur Cyril Cano Arnedo, Université Paris Cité ; EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1543 Cyril Cano Arnedo (CERILAC, Univ. Paris-Cité), EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Paris, BnF, NAF 1870
Français

Jeuneux, je te veulx faire ne te fais sçavoir Des nouvelles pour en avoir De toy car ainsy qu'on m'a dict Tu n'as pas encore credit Et moings de voix en ton chappitreRemarque qui laisse entendre que le Jeuneux serait un chanoine. Pour me despecher une espitre Des affaires de par dela Que meust l'aultre jour cestuy Qui preschoit devant le sainct pere Que sainct Pol n'avoit esté compere le pere De sainct Pierre ainsy qu'on pensoit Je le vous preuve qu'ainsy soict C'est trop grand abbuz de prescher Mais de ce bien escarmoucher Au flux pour moings d'un chappeau rougeLe chapeau de cardinal. Toutesfoys l'ancre l'autre n'est pas rouge Qu'on Que l'on vend à la porte Latin Si S'il se fault il lever matin De peur des mouches à fluance Florence C' estoit est pourquoy le seigneur RanceH. Meylan indique qu'il s'agit probablement de Nicolas Raince, pendant trente ans ambassadeur de France à Rome. Ne feust jamais bien estimé Tiens Fol. lxiiii Tiens toy seur qu'il est enrimé Puis qu'il porte la turbentine Raison qui faict que la courtine Qui court se soulloit imprimer Le faict contre vous animer C'est pourtant qu'une croix ressemble ample Tout ce qu'il veoit bon luy semble Mais il fault vivre toutesfoys Tel y court bien cinq ou six foys Sans bulle, sceau ne bulletin Car c'est tirer au chevrotinTirer au chevrotin: donner de l'argent, Di Stefano. Emprunter pour jamays ne rendre Ha! si le grand le voulloit rendre J'en serois enchéry du tiers Et le vouldroit verrois bien voluntiers Ce cardinal qu'on tient en mue Voilà pourquoy le monde mue Non pas de voix mais de pensée Sy n'en sera pas dispencée Celle qui tout en ung coup faict Chez toy le faict et le deffaictOn pense, comme H. Meylan, à la duchesse d'Étampes. Au fort, Jeuneux, à l'adventure! Sy c'est ung asne de nature Il ne luy fauldra aultres oreilles Mais quoy? non! qu'on qu'on ne le réveille Cependant qu'il n'y veoit goutte Dieu scayt ce que fera la goutte Qui tient le pape au bout des dents Parce qu'ilz sont trop evidens Les grands abbus de l'aultre année monde .Le ms. fr. 1718 comprend deux vers supplémentaires ici: Telle ne fut dessoubz la ronde / pour accomplir sa destinée Je croy qu'elle est prédestinée À De souffrir bien tost ung assault Car ce seroit franchir le sault D'avoir encores ung passaige L'on pensoit qu'il ne feust pas saige Mais s'il est fol, Jeuneux, l'on seme sois seur Qu'il s'en fauldra prendre à la cene sa seur Cependant nous vivrons tousjours Aultant les nuictz que les jours Q iiii Et vive qui vivre pourraVoir la quatrième épître de Marot à Jamet [réf. n°11]: Vive qui peult, qui vive vive. Le cardinal Trivolce aura Devant Noël la nicnoque Et ce ton evesque s'en moqueEn toute logique, à Paris, Jean Du Bellay. Je le voy prins au trebuschetTrebuchet, en termes d'Oiselier, est une machine en forme de petite cage qui sert à attraper de petits oiseaux. Elle est composée d'une échelle et d'un abatant qui est sa partie superieure que l'on tient ouverte. Ce dessus de la machine est arresté par l'échelle de telle sorte, que dés que l'oiseau se met sur cette échelle, le ressort se lasche et ferme le trebuait trebucher, d'où il ne peut plus sortir, Corneille, 1694. Car celluy qui tient le cachet lasset Il est difficile de choisir entre les variantes des deux témoins: le fr. 1718 poursuit la métaphore du piège, le NAF 1870 celui du pouvoir décisionnaire, mais les deux vont dans le même sens finalement. Dict que que la lune est en son coursFaut-il entendre ici l'influence grandissante de la duchesse d'Étampes? Jeuneux, voilà le beau discours Dont nostre routte est parfuméeLa Rote romaine, l'un des trois tribunaux de l'Eglise romaine. Bien tost s'en yra en Jamais ne fut feu sans fumée C'est à propos de l'évangille Toutesfoys que si la loy civille Le veult, j'en suys tres bien content. Jeuneux, mon amy, l'on attent De jour en jour que la Savoye Changer de gouverneur se voye François de Bourbon, comte d'Enghien, est désigné gouverneur du Piémont le 26 décembre 1543. Car apres le reste viendra Je scay bien qu'il en adviendra De voz discors, joueurs de quilles, Au fort, vous scavez sauvez en les coquilles Puis que les clefs chefs sont en decours Raison car d'avoir son recours Synon en soy, fy qui se fye Voilà pourquoy l'on ediffie Pour loger ung aultre en son lieu Et qui le luy vouldroit dire à Dieu Il fauldroit à Venise aller. Mais que veulx tu d'en trop parler C'est une chose dangereuse Car à Gand la ville malheureuse Disent qu'il est licitte et permys Voilà qui faict que Anvers a mys Son astrop astrof devant et derriereAstrop ou astrof: Et que Millan faict la barriere Pour avoir de long le jeu de dez Et que les docteurs si ces clochers sont fondez Pour subvenir à l'entreprise Car sy la Cecille estoit prise je ne s Folio lxv Je ne serois pourtant cassé Cassé: licencié. Car de dire qu'il est passé C'est ung argument sans replique Qui faict que ceste Republique Aura bien tost ung aultre nom Et qui aura ville de renon que Arras ville de nom Sera de rouge ou de blanc colis Fera de rouge un blanc coutis Donne toy garde que fénix de ton lis Ne soict en ce nouveau croissant Qui est en beauté florissant Plus qu'oncques ne fut florissant Ne soit en ce nouveau croissant Soubdain bruslé car de la cendre L'on dict q'un aultre doibt descendre Qui sera de ce nom premier Sy tu dis qu'il est coustumier De faire ainsy donne t'en garde Car Mars directement regarde Venus au signe du thoreau Ce que l' Parce qu' on mect sur le bureauCe dont on décide de s'occuper. Par Chose trop grande en conséquence Mais croy moy, Jeuneux, la séquence Est aultre qu'on ne pense pas Voilà de quoy sert le compas Pour diviser au ung diamectre Mais dequoy sert de s'entremectre Des choses qui viennent d'amont d'Ancont Adieu le pays de Piedmont Adieu la coste genevoise Car puysqu'on boit vit à la françoyse Flandre aura bien fort affaire Mais quoy je n'y scaurois que faire Les Allemens l'avoient préveu Et comme que depuis on a veu L'Angloix scayt bien qu'en vault la livre Jeuneux, l'on m'a dict qu'en ton livre L'on a veu choses nompareilles chose nonpareille S'il est ainsy pour la pareille Fais pour moy de deux choses l'une De me mander sy Pampelune Tient pas le chemin de Romain rendu Ou bien s'il m'a n'y a rien vendu Dont la dame soict reservée relevée Car je scay bien que la levée De Turcs est faicte un peu plus Et que la regente en parlaProbablement celle des Pays-Bas, Marie de Hongrie, la sœur de Charles-Quint. Pour la sante de sa personne Mais que maintenant riens on donne Synon par la faveur des femmes Je m'en rapporte aux vielles lames Qui sont à Naples à couvert Puis que le passaige est ouvert Et que les Turcs viennent en France Jeuneux tu n'auras pas souffrance Car leur secours est favorable Mais que la fin soict honnorable Je m'en rapporte à ton serment Et croy moy qu'en cela ne ment En cela croy que point ne ment Le grand prophette de Grenoble Et qu'il soict vray de Constantinoble Romme et Thunis jusques à Narbonne On Ce veoit le port de Barcelonne Et de Bude grande cité Voilà qui m'avoit incité De faire la guerre au flacon cour aux flaccons Car le cardinal de Mascon Disoit bien que ceste surprise Prenoit cadance à la reprise Tant que Sainctailles en effect sainct Jules en enfer Veult faire coqu Lucifer Ha! Jeuneux, ce n'est pas raison De me jecter de ta maison suys entré par ma prouesse Mais quoy? Jeuneux, dis moy rien n'est ce Sur la mer faire tels efforts Sy l'on joue à boutte dehors France fera cadance au bransle Et sy l'Alemaigne se bransle Adieu command ton grand Paris Quoy? penses tu que je me rie? Non, non, mais quant bien on y pense L'on treuve que nostre despence Jusques en l'Espaigne n'ira Et que Dieu plus ne demourra A Romme fol°lxvi À Romme dont tresbien me prent Mais que veulx tu? tousjours apprent Celluy qui veoit et rien n'oublye C'est ce qui faict qu'elle est annoblie Pour ung clistere qu'elle a pris Et sy je n'avois entrepris Le voyage je te promects Que j'eusse faict la figue tigne maisFaire la figue: faire un geste de moquerie, faire un pied de nez, se moquer, braver, Di Stefano. Ung jour viendra qui est venu Que ce qui estoit advenu Mectra fin à noz bons advis amis Adieu, Jeuneux, tout vis à vis De celle celuy qui se maintient estre Serviteur et fils du grand presbtre Cependant qu'on est follyant Ne te faiz sois melencolliant Et ne croys tousjours la parolle Puis que tu doubtes la verolle