Jeuneux, je
te veulx faire
ne te fais
sçavoir
Des nouvelles pour en avoir
De toy car ainsy qu'on m'a dict
Tu n'as pas encore credit
Et moings de voix en ton chappitreRemarque qui laisse entendre que le Jeuneux serait un
chanoine.
Pour me despecher une espitre
Des affaires de par dela
Que
meust l'aultre jour cestuy là
Qui preschoit devant le sainct pere
Que sainct Pol
n'avoit esté
compere
le pere
De sainct Pierre ainsy qu'on
pensoit
Je le vous preuve qu'ainsy soict
C'est trop grand abbuz de prescher
Mais de ce bien escarmoucher
Au flux
pour moings d'un chappeau rougeLe
chapeau de cardinal.
Toutesfoys
l'ancre
l'autre
n'est pas rouge
Qu'on
Que l'on
vend à
la
porte Latin
Si
S'il
se fault il lever matin
De peur des mouches à
fluance
Florence
C'
estoit
est
pourquoy le seigneur RanceH. Meylan indique qu'il s'agit probablement de Nicolas
Raince, pendant trente ans ambassadeur de France à Rome.
Ne feust jamais bien estimé
Tiens
Fol. lxiiii
Tiens toy seur
qu'il est enrimé
Puis qu'il porte la turbentine
Raison qui faict que la courtine
Qui court se soulloit imprimer
Le faict contre vous animer
C'est pourtant qu'une croix
ressemble
ample
Tout ce qu'il veoit bon luy semble
Mais il fault vivre toutesfoys
Tel y court bien cinq ou six foys
Sans bulle, sceau ne
bulletin
Car c'est
tirer au chevrotinTirer au chevrotin: donner de l'argent, Di
Stefano.
Emprunter pour jamays ne rendre
Ha!
si le grand le voulloit rendre
J'en serois enchéry du tiers
Et le
vouldroit
verrois
bien voluntiers
Ce
cardinal qu'on tient en mue
Voilà pourquoy le monde mue
Non pas de voix mais de pensée
Sy n'en sera pas dispencée
Celle qui tout en ung coup faict
Chez toy le faict et le deffaictOn pense, comme H. Meylan, à la duchesse
d'Étampes.
Au fort,
Jeuneux,
à l'adventure!
Sy c'est ung asne de
nature
Il ne luy fauldra aultres oreilles
Mais quoy?
non! qu'on
qu'on ne
le réveille
Cependant qu'il n'y veoit goutte
Dieu scayt ce que fera la goutte
Qui tient le pape au bout des dents
Parce qu'ilz sont trop evidens
Les grands abbus de l'aultre
année
monde
.Le ms. fr. 1718 comprend deux vers supplémentaires ici: Telle ne fut
dessoubz la ronde / pour accomplir sa destinée
Je croy qu'elle est prédestinée
À
De
souffrir bien tost ung assault
Car ce seroit franchir le sault
D'avoir encores ung passaige
L'on pensoit qu'il ne feust pas saige
Mais s'il est fol,
Jeuneux,
l'on seme
sois seur
Qu'il
s'en fauldra prendre à
la cene
sa seur
Cependant nous vivrons tousjours
Aultant les nuictz que les jours
Q iiii
Et vive qui vivre pourraVoir la
quatrième épître de Marot à Jamet [réf. n°11]: Vive qui peult, qui vive
vive.
Le cardinal Trivolce
aura
Devant Noël la nicnoque
Et ce ton evesque
s'en moqueEn toute logique, à Paris,
Jean Du Bellay.
Je le voy prins au trebuschetTrebuchet, en
termes d'Oiselier, est une machine en forme de petite cage qui sert à attraper
de petits oiseaux. Elle est composée d'une échelle et d'un abatant qui est sa
partie superieure que l'on tient ouverte. Ce dessus de la machine est arresté
par l'échelle de telle sorte, que dés que l'oiseau se met sur cette échelle, le
ressort se lasche et ferme le trebuait trebucher, d'où il ne peut plus
sortir, Corneille, 1694.
Car celluy qui tient le
cachet
lasset
Il est difficile de choisir entre les
variantes des deux témoins: le fr. 1718 poursuit la métaphore du piège, le NAF
1870 celui du pouvoir décisionnaire, mais les deux vont dans le même sens
finalement.
Dict que que la lune est en son coursFaut-il entendre ici l'influence grandissante de la duchesse d'Étampes?
Jeuneux,
voilà le beau discours
Dont nostre routte est parfuméeLa Rote romaine, l'un
des trois tribunaux de l'Eglise romaine.
Bien tost s'en yra en
Jamais ne fut feu sans
fumée
C'est
à propos de l'évangille
Toutesfoys
que
si
la loy civille
Le veult,
j'en suys tres bien content.
Jeuneux, mon amy,
l'on attent
De jour en jour que la Savoye
Changer de gouverneur se voye
François de Bourbon, comte d'Enghien, est désigné
gouverneur du Piémont le 26 décembre 1543.
Car apres le reste viendra
Je scay bien qu'il en adviendra
De voz discors,
joueurs de quilles,
Au fort,
vous scavez
sauvez en
les coquilles
Puis que les
clefs
chefs
sont en decours
Raison car d'avoir son recours
Synon en soy, fy qui se fye
Voilà pourquoy l'on ediffie
Pour loger ung aultre en son lieu
Et qui
le
luy
vouldroit dire à
Dieu
Il fauldroit à
Venise aller.
Mais que veulx tu d'en trop parler
C'est une chose dangereuse
Car à
Gand la ville malheureuse
Disent qu'il est licitte et permys
Voilà qui faict que
Anvers a mys
Son
astrop
astrof
devant et derriereAstrop ou
astrof:
Et que Millan faict la
barriere
Pour avoir de long le jeu de dez
Et
que les docteurs
si ces clochers
sont fondez
Pour subvenir à l'entreprise
Car sy la Cecille
estoit prise
je ne s
Folio lxv
Je ne serois pourtant cassé Cassé: licencié.
Car de dire qu'il est passé
C'est ung argument sans replique
Qui faict que ceste Republique
Aura bien tost ung aultre nom
Et
qui aura ville de renon
que Arras ville de nom
Sera de rouge ou de blanc colis
Fera de rouge un blanc coutis
Donne toy garde
que fénix
de ton lis
Ne soict en ce nouveau croissant
Qui est en beauté florissant
Plus qu'oncques ne fut florissant
Ne soit en ce nouveau croissant
Soubdain bruslé car de la cendre
L'on dict q'un aultre doibt descendre
Qui sera de ce nom premier
Sy tu dis qu'il est coustumier
De faire ainsy donne t'en garde
Car Mars directement
regarde
Venus au signe du thoreau
Ce que l'
Parce qu'
on mect sur le bureauCe dont on décide de
s'occuper.
Par
Chose trop grande en conséquence
Mais croy moy, Jeuneux, la séquence
Est aultre qu'on ne pense pas
Voilà de quoy sert le compas
Pour diviser
au
ung
diamectre
Mais dequoy sert de s'entremectre
Des choses qui viennent
d'amont
d'Ancont
Adieu le pays de Piedmont
Adieu la coste genevoise
Car puysqu'on
boit
vit
à la françoyse
Flandre aura bien
fort affaire
Mais quoy je n'y scaurois que faire
Les Allemens
l'avoient préveu
Et
comme
que
depuis on a veu
L'Angloix scayt bien qu'en vault la livre
Jeuneux,
l'on
m'a dict qu'en ton livre
L'on a veu
choses nompareilles
chose nonpareille
S'il est ainsy pour la pareille
Fais pour moy de deux choses
l'une
De me mander sy Pampelune
Tient pas le
chemin de
Romain
rendu
Ou bien s'il
m'a
n'y a
rien vendu
Dont la dame soict
reservée
relevée
Car je scay bien que la levée
De Turcs est faicte un peu plus
là
Et que la regente
en
parlaProbablement celle des Pays-Bas, Marie de Hongrie, la sœur de Charles-Quint.
Pour la sante de sa personne
Mais que maintenant riens on donne
Synon par la faveur des femmes
Je m'en rapporte aux vielles lames
Qui sont à
Naples à couvert
Puis que le passaige est ouvert
Et que les Turcs
viennent en France
Jeuneux tu n'auras pas souffrance
Car leur secours est favorable
Mais que la fin soict honnorable
Je m'en rapporte à ton serment
Et croy moy
qu'en cela ne ment
En cela croy que point ne ment
Le grand prophette de Grenoble
Et qu'il soict vray de Constantinoble
Romme et Thunis jusques à Narbonne
On
Ce
veoit le port de Barcelonne
Et de Bude grande cité
Voilà qui m'avoit incité
De faire la
guerre au flacon
cour aux flaccons
Car le cardinal de Mascon
Disoit bien que ceste surprise
Prenoit cadance à la reprise
Tant que
Sainctailles en effect
sainct Jules en enfer
Veult faire coqu Lucifer
Ha!
Jeuneux, ce n'est pas
raison
De me jecter de ta maison
Où suys entré par ma prouesse
Mais quoy?
Jeuneux,
dis moy rien n'est ce
Sur la mer faire tels efforts
Sy l'on joue à boutte
dehors
France fera cadance au bransle
Et sy l'Alemaigne se
bransle
Adieu command ton grand Paris
Quoy?
penses tu que je me rie?
Non, non, mais quant bien on y pense
L'on treuve que nostre despence
Jusques en l'Espaigne
n'ira
Et que
Dieu plus ne demourra
A Romme
fol°lxvi
À
Romme dont tresbien me prent
Mais que veulx tu? tousjours apprent
Celluy qui veoit et rien n'oublye
C'est ce qui faict qu'elle est annoblie
Pour ung clistere qu'elle a pris
Et sy je n'avois entrepris
Le voyage je te promects
Que j'eusse faict la
figue
tigne
maisFaire la figue:
faire un geste de moquerie, faire un pied de nez, se moquer,
braver, Di Stefano.
Ung jour viendra qui est venu
Que ce qui estoit advenu
Mectra fin à noz bons
advis
amis
Adieu,
Jeuneux,
tout vis à vis
De
celle
celuy
qui se maintient estre
Serviteur et fils du grand presbtre
Cependant qu'on est follyant
Ne te
faiz
sois
melencolliant
Et ne croys tousjours la parolle
Puis que tu doubtes la verolle