225
Tes doulx salutz, amy Marot,
Plus toust que n’est chassé garrot,Garrot:
, Huguet.
Tu m’as transmys jusques à
LionAllusion qui laisse à penser que l'auteur de cette réponse est effectivement
Lyon Jamet.
Mays noz curez fidelium
Ne chanteront poinct sans argent,
Car leurs filletes par art gentFillette: le terme a le sens de
.
Le coq à l’asne font sauter.
Voilà pourquoy l’on va luterLuter: sans doute dérivé du lut de sapience qui est une , Huguet.
En la tour close aux financiersG.
Guiffrey préfère supprimer l'article contracté. Nous choisissons de le maintenir
malgré l'ambiguïté.
Gens d’armes ont arnays d’aciers
Mays ne sont fors pour se deffendre
Contre advocatz qui sçavent prendre
Tout fors esguille par le bout
Femme de plat et boys deboutCf.
les vers 55 et 56 du deuxième coq-à-l'âne de Jamet, ICAA3.
Comme l’on dict dure sans fin
Les forsaires seuffrent grand fainLes corsaires?
Soif , chault et froict en
ses gallaires
Si postes courent sur leurs haires
Legiers d’argent, or ou
alloyAlloy: , Huguet.
Ce n’est que leur coustume et loy
Aussi l’on voit trop à Paris
Femmes maistriser leurs marys
Et n’estoit
qu’on restranche les gaiges
Aux officiers, princes et
paiges.
N’y vois de peur prendre
la goute
Sans chandelle où
l’on ne voit goute
J’entends apres que ses gras
moynes
Presbtres,
abbez, jeunes chanoynes
Contre ton dit besongnent bien
En troys beaux motz mectent leur bien
Fructus ventris et sans abbus
Le reste in mulieribus
Les troys dames des blans manteaux
Disent que tous marys loyaulx
N'yront
jamays en paradis.Cf.
ICAA1: , v. 62-63.
Quant les sergens sont dix à dix
Pour prendre ung enffant au collet
Ilz sont hardys si le poullet
Ne veult joucher sur ses argotzEn écho au premier coq-à-l'âne: , v. 32-35.
L’on ne menge plus qu’escargotzLe gastéropode est réputé pour ses vertus aphrodisiaques.
C’est ce qui faict tant embrocher
Gelynes qui
vendent leur chair
Ung cas nouvel c’est que lingeres
Sont de leur cul trop plus ligieres
Que sont leurs langues à caquet
Le pape a faict ung gros banquet
De coups de canon à FlorenceRéférence au siège de
Florence de 1529 à 1530.
C’est bien entendre la puissance
De sa clef qu’il tient à senestre
Mays de la clef qu’il tient à destre
Les assomera de pardonsEncore une réponse
mot à mot à l'épître de Marot : , v.
11.
Or ça doncques toust regardons
Que la nuit va quant le jour vient
Quant j’ay grand soif il me souvient
Du vin
sainct
qui dict tout torne
Celluy qui court,
qui chasse et corne
Le long du jour et rien ne prend
Est comme ung escollier
qui n’aprend
Ce dict Songecreux en
proverbeSongecreux est aussi évoqué dans le deuxième coq-à-l'âne de
Jamet.
Lequel sans art magicque ou herbe
A faict
226
A faict rencontrer deux montaignes
Beda et luy
semble
deux quynes
Quant se
rencontre
doz à doz
La femme qui n’a que les os
Ne doit souffrir qu’un homme eticque
La broche de sa dague ou picqueNouvel écho du premier écho: , v. 72-73.
Veu que cliquete de molin
Qui font clic clac au tabourin
Ne faict si grand bruit es assaulx
Femme qui faict les soubressaulx
Comme ung basteleur de ChaulnyVoir Gargantua, chap. XXIV:
.
Souffre ung chascun pondre à son
nid
Pour avoir la pleume de l’oye
De vieulx escuz une montjoye
J’aymeroys myeulx que les salutzEn réponse à
l'ouverture du premier coq-à-l'âne de Marot: .
Si tu savoys jouer du lucz
Devant le Roy comme MartynePersonnage que nous n'avons pu identifier à ce
jour.
Contrainct seroys porter l’hermyne
En chapperon de conseiller
Faudroit il point alors sceller
La mulle avant la chevauchercf. ICAA1:
, v. 56-57.
Femme qui vent à tous sa chair
Deust avoir le cul bien puant
Large au cultis moete et suant
Et comme ung couvreux
esventé
Le juge d’enfer a bouté
Et
En
son palludz acheronicquePalud: marécage. On pense aux Ballades de F. Villon et
notamment au vers 8 de la :
.
Maigret
nomme la manificqueLaurent Meigret, dit
le Magnifique, qui fut arrêté pour avoir pendant le
Carême, et dû finalement faire amende honorable le 30 août 1534, avant d'être
exilé. Voir C.-A. Mayer, La Religion de Marot, Genève, Droz, 1960,
p. 16:
Se
Ce
sont nouvelles de ParadisPossible jeu de mot tout ironique entre Paris et Paradis, renforcé par la
rime et le même jeu marry et mari.
Voir plus haut les vers 21-22.
Dont plusieurs en sont bien marrysSans doute ceux qui subissent les persécutions.
Aultres qui n’ont devant les yeulx
Le dieu puissant en sont joyeulxSi, comme le suggère G. Guiffrey, désigne le
pape, les partisans de la Réforme ont toutes les raisons de se réjouir d'en être
éloignés.
Tu prandras en gré ma responce
Qui ne vault riens, puis d’une
ponce
Effaceras tout cest escript
C’est ton amy qui te rescript.