125
Gron gron du
chant de la grueVers hypométrique qui se présente
immédiatement comme une réponse à la Grue (réf.
n°28) (mss. 201 et 203). L'onomatopée est associée au groin et
évoque la colère. cf. le verbe du vers
16.
Gron gron
à chacun bout de rue, chantait
l'incipit de La Grue.
Gron gron
du pauvre populaireLamentation sur la
rudesse des temps de guerre (voir les vers suivants) mais aussi
lieu commun du discours évangélique et réformé qui fait du
peuple la victime de l'église romaine.
Je ne scay plus que je doys faire
Je veois manger tous mes enffans
Tant que je puys je les deffens
Mais la guerre emporte la paixLa neuvième guerre d'Italie commencée en
1542.
Gron gron d'un tas de marabais, Huguet.
Escervelez comme beaulx dains ou
selon Huguet. La rime dain : mondain
est convenue.
Gron gron des
cardinaulx mondainsSur la curie
romaine perçut comme une cour, voir Antoine Marcourt, Le
Livre des marchans (1544): (A
7r/v)
Gron gron
d'evesques faictz au lictOn pense à
La Grue : (v. 74-76)
Gron
gron qu'au bransler du challit
L'on donne mittre aux gros
asnierscf. Le troisième
coq-à-l'âne de Marot (réf. n°7): (v. 1-4).
Gron gron qu'on
n'a plus de deniersÉcho du motif
central de La Grue.
Gron gron des abus
de ce mondeThématique similaire à
celle de
Il n'y a lieu où l'on ne gronde
Mesmes femmes à leurs marys
T'esbahys tu si je me ris
En escripvant à mon amy ?
Car s'il estoit mort à demy
Encor aurait il fin de rireIronie mordante
quant aux persécutions, renforcée par la réponse de la
rime.
Et vous voyez qu'il n'est martire
Que d'un jaloux par trop scavoir
Combien qu'il ne soyt bon d'avoir
Une langue qui trop confesse
Mais la raison est pour quoy est ce
Que chacun paye ses escotzSa
part.
Quoi que aujourd'huy beaucoup de coqs
Vont à
cheval dessus ung
asnePeut-être une allusion à la mode des coq-à-l'âne
qui fleurissent en cette période.
Si leur peau vault myeulx que bazane, Cotgrave
Elle vault donc celle d'un veau
Voyla ung argument nouveau
Ne prenez ja penne de
l'apprendre
Gron gron d'anprunter sans
rien rendreCf. Espitre de Pasquille de
Rome au Jeuneux de Paris (réf. n°33): , v.
32-33; (v. 34-35) ou bien Jamet#4 (réf.
n°22): , v. 177-178.
Gron gron de ceulx de
La
Rochelle
Gron gron
pour le sel et gabelleLe 26 août
1542 La Rochelle se révolte contre l'extension de la gabelle:
Charles Chabot, sieur de Jarnac, et les troupes du roi sont
contraints de quitter la ville, qui se rendra en
décembre.
Gron gron par toute la
Bretaigne
Ma truye a bien espais la
taigne, Richelet.
Son mal sera examiné
Qui libera nos dominésEn référence
aux moines-prêtres assignés à l'exécution des messes pour la
pénitence du donateur. ,
Le Livre des marchans, édition de
1544.
L'on t'acquictera en baillant
Ung homme n'est il pas vaillant
Quant il est tout armé de peur
Nous parlerons
à
l'empereur
S'il nous faict avoir fain aux
densLocution signalée par Di Stefano, p.
234.
Ou ilz seront mis au dedans
Le chastellet de loyaulté et
cruaulté
Car rien ne vault la loyaulté
Où fut l'oyseau trouvé
sans aesle
Mais diz moy comme se
porte elle
Ceste fille au visaige pasle ?Peut-être une allusion
ironique compte tenu de son âge à Diane de Poitiers, maîtresse
de Henri II, connue pour sa pâleur.
Encor n'est il qu'un jeune masle
Pour travailler en marchandiseAllusion sexuelle.
Et quelque chose que l'on dise
Vous fault il poinct de saulse vertLa sauce du diable, celle de la
tromperie. Le vers correspond littéralement au sixième cri du
Sot (v. 79) dans la sottie Les Cris de Paris,
Lyon, 1548.
Et fut il dyable de Vauvert"comme quand on dit le Diable de
Vauvert. On appeloit anciennement Vauverd; en Latin vallis viridis; le lieu où sont à
present les Chartreux de Paris, comme il paroît par plusieurs
Titres anciens, et par ces vers qui se lisent encore aujourd'huy
sur le portaïl de la Court de ces Chartreux.",
Huguet.
Qui eust par tout acquis diffameÉquivoque
qui fait entendre "dix femmes".
Il ne fault qu'une bonne femme
Qui saulvera le bon
126(77)
Qui saulvera le bon larronLuc, XXIII, 40 et s.
Mais je trouve le maistre fort bonVers hypermétrique.
Quant il reunist boys et potence Ironie au sujet des persécutions contre les
réformés.
Sen dessus desoubz la sentence
Sen dessus desoubz à tous coups
Garde toy bien
d'estre secoue
De ces cagotz
à rouge myneRouge car rusés
et trompeurs.
Si fault il que l'on destermine
Scavoir si coquuz sont saulvezIronie à propos de la doctrine du salut.
Car la poulle nous a couvez
Une montjoye de Allusion
à la duchesse d'Étampes, visée pour son népotisme. Voir C.
Michon, Les Conseillers de François
Ier.
Donnez vous garde des
estats
Voiez comment l'on rompt
la lancePropos misogynes récurrents
contre le pouvoir des favorites du roi.
Habillement tost qu'on se lanse
Au combat pour fendre tetines
Ces gros macquereaulx de crotinesÀ rapprocher du "Decrotatorium
scholarium" dans le répertoire de la librairie Saint Victor
(Huchon, 1994, p. 237).
Je croy moy qu'ilz sont tous benis
À deux lieues près
sainct Denis
Il faict mauvais parler françoysAllusion aux traductions en langue vernaculaire
condamnées par l'Église.
Seches bourees coctretz gros boysAssemblages de bois dont la juxtaposition rappelle
la sottie des Cris de Paris (1548): c'est par le
cri (v. 56),
c'est-à-dire fagots de bois, que le Sot interrompt une première
fois la conversation des deux premiers personnages; la sixième
interruption est : (v.
85), comme ensemble de menues branches. On se souvient aussi du
vers 61 de La Grue: .
C'est ung feu de chair et de sang
De veoir ainsi fagotz par rang
Il vouldroit mieulx laisser son poulce
Sur le tetin madame pousse
Il endureroit bien l'endosse
ha garde
toy d'estre en sa fosse
Je croy qu'on n'y a poinct de bien
Mais de benefices combien
Ils sont venduz comme du plombMotif récurrent, dans le sillage de "la Grue", du commerce
auquel se livre Rome.
Il a mangé trop de sablonLe pronom
pourrait renvoyer au roi lui-même ou à l'une des victimes de la
duchesse d'Étampes
systématiquement associée au sablon depuis le jeu de mots que la
rumeur attribua à Marot.
Son ventre en est fendu par le bas
Villain venez du hault en
bas
Voullez vous faire ? j'ay du
maistre
Tost vistement par la fenestre
Ouvrez le cul,
gaignez les boys
Fortune a de mauvays abboysTenir quelqu'un en abboy pour dire
,
Furetière.
Car d'un chacun joue à la paulme
Estes vous sain et don
Guillaume
Avez vous faict diette à BourgesNouveau clin d'œil
à l'affaire de Guillaume Poyet
qui fut d'abord emprisonné à Bourges. Voir G. Berthon,
2020.
Debout archers
happez voz vougesVouge:
, Huguet.
Pour prendre d'assault la Bastille
À cul rongneux ung coup d'estrille
C'est parlé en nouvelle mode
À tous les
dyables la grand gode, Corneille, 1694
Qui scait si bien faire souplesses
Je croy qu'elle a pardons aux fesses
Quant tout l'argent s'en va au troncAttaque contre Rome, ou encore contre Anne de
Pisseleu.
Si tu veulx veoir marcher de fronc
Regarde ung peu
las grue
Fy du derriere moreau rue
Et ma truye tant sonnant gronde
Que de cent lieues long à la ronde
J'ouys parler de la pantouflecf. le cinquième coq-à-l'âne de Marot (réf. n°24):
, v.96-99.
Et puys prenez le chat sans
mouffleSans
précaution.
Pour descouvrir le poct au laictProbable jeu sur la collusion de deux expressions
et qui peut aussi désigner les
testicules, Di Stefano, p. 488.
Non je n'ay je dis caput dolet
Du martyre de sainct EstienneLe protomartyr fut lapidé pour avoir
provoqué la colère du Sanhédrin, l'assemblée législative des
Juifs à Jérusalem, par son discours (Actes, VII, 2-56). (Actes,
VII, 57-58). Mais il s'agit surtout ici d'un jeu transparent sur
le nom d'Estienne Dolet arrêté en août 1542.
Affin que tous saiges l'on tienne
Noz bons docteurs de BabiloneC'est le tout récent inquisiteur
Mathieu Ory qui se
chargera des procès d'Étienne
Dolet.
Qui te mesureront à l'aulneMesurer qqn à son aulne: , Di Stefano.
127
Si tu ne dis la verité
Car tu seroys desherité
Si du pere n'avoys dispence
Ferons tousjours bonne despence
Je ne dis pas
ce que je pense
Quen à noz vignes labourées
Augrat augrat chasse
marees
Qui vandent les rayes
puantes
Si je n'avoys les mains suyantes
Il peult bien estre à desloysir
Cil qui jamays ne sceut rien faire
Mais te pourroys tu jamays taire
Que Margot la grande nonnainCf. au vers 221 de La Grue
dans le même manuscrit 203.
C'est pitié quant vouloir humain
Deffault à cul de volonté
Vray dieu qu'ils sont plains de bonté
Ces bons prelatz
à rouge creste
Sus tabourin tost qu'on s'apreste
Pour dancer quelque hannebanne,
Furetière, 1690. La Bibliothèque Saint-Victor contient le titre
: Les hanebanes des evesques, Huchon, 1994, p.
236.
Car la guerre tient la pavanneDanse que Furetière
décrit ainsi :
Tousjours revient dessus ses pas
Mais ma truye
n'en parle pas
Tu aurais le museau casséAppel à la prudence renouvelé.
Et bien bon temps est trespassé
Laisser fault la vie commune
Et vivre comme de coustume
En delaissant mechanceté
Ha villain tu as crocheté
Les pardons comme desloyalcf.
Antoine Marcourt, Le Livre des marchans,
,
édition de 1544. Puis en 1545 L'epistre de l'asne au
beuf (réf. n°39): , v. 81-83.
Mais le bon dieu il est loyal
Le marchand a la barbe grise
Car tout homme qui se desprise
Se verra dedans la
chauldiere
Aujourd'huy une caignardiere, Huguet.
Qui chauffait sa cuysse au soleil
Sera mise en tel apareil
Qu'on la prendra pour un gros grain, Di Stefano.
Voyla un terrible refrain
Et tout pour mettre au trou ma mye
Si je le fais que la manye
Affin qu'on ne trompe personne
À l'ayde que la cloche on sonne
Le feu la tient au bas du ventre
Mais je vous pry Monsieur le chantre
Chantez pour ces
corps à la busteGlissement qui s'opère
par la syllepse sur feu, du désir vers le bûcher.
Des flajolleurs joueurs de fluste
Sont en court posez bien souvent
La courtisane a beau devant
D'avoir un corps à trente costes
Pour lui tenir les gestes haultes
L'on luy baille bon portemors
Sortez dedans entrez dehorscf. vers 100-101 de La
Grue: .
Ung pied chaussé et l'autre nudLocution mentionnée par Di Stefano, p.
467. On trouve également dans la sottie des Cris des
Paris : , v. 101-103, p. 181.
Mort bieu tu seras bien
venu
Si tu scays deschanter saline
Devant l'huys de sainct EstienneL'église parisienne
Saint-Etienne-du-Mont?
Comme nos clercs sainct
Innocent, Huchon, 1994, p. 236.
Tant que de moynes plus d'un cent
Sont solliciteurs au palais
Mais q dit on
128
Mais que dict on de cest
anglois
Veult il chevaucher les poissonsC'est-à-dire traverser la Manche.
S'il est ainsi adieu moyssons
Adieu panniers apres vandanges
Le peuple fera la vidangeSyllepse
S'il fault quelques pieces perduire
Pensez qu'un droict
scavent desduyre
Ces conseilliers de vingt-cinq ans
Ils ne sont que trop suffisans
J'ay ung proces plus viel du tierscf. La
Grue: , v.
226-231.
Vous aurez estat voluntiers
Si vous avez argent et bourse
Car plus fault ne prendre la course
Si vous n'estes aymé des dames
Et vous voiez tant de bigames
Danser soulz la harpe de DavidRéférence déjà présente au vers 110 de La
Grue: .
Que Bersabée oncques ne veid
Qu'on l'aymast d'un si gros credit
Je ne scay qu'il en sera dit
Mais je croy bien sans debat nul
Qu'un pesche faict auprès du cul
Il ne fault qu'un pet pour absouldre
La question est pret à souldre
Ce qui est est il pas myen
Encores n'y gaignons nous rien
Si nous n'avons que bien nous face
Ne debvoit il pas Bonifasse
Chasser tous les dyables d'enferSans
doute Boniface VIII à l'origine de la bulle Unam Sanctam du 18 novembre 1302 qui justifiait
l'utilisation par la papauté des armes temporelles en
réaffirmant la théorie des deux épées (Luc 22, 38).
Pantagruel (chap. XXX): ,Huchon, 1994, p. 324.
Mais ce coquin de Lucifer
Est son amy de par sa femme
C'est pour cela que maincte dame
Veult demousrer ung peu maniere
Car une bonne mesnaigiere
A souvent les pieds contremont
Ainsi aurons nous le Piedmont
Par ung appoinctement de vuivre
Tant qu'il fauldra que le tourc vive
Fonldroye gens d'armes cassez
Si blancz scelles en sont passez
Nous ferons feu de courte joye
Sonnant force escuz et monnoye
Vous entrez en religion
Il n'y a point de cession
Au crucifix il fault qu'il baille
Car l'on ne peult faire bataille
Sinon à l'ayde saincte croix
Dis au curé si tu me
croys
Qu'il fault en soict bonne mensonge
Car piperie en rien ne soigne
Sinon livrer de faulce chance
J'ay bien aprins ma basse dance
Pour honnorer ces bons seigneurs
Et fussent ilz freres myneurs
Ilz auront ung coup de jarret
Si est ce qu'en ung cabaret
Il fault boire à la verité
Mais qu'est ce que la verité
De cour ainsi à ton aise
129
Si tu n'estoys prescheur en chaize
Je te prendroys pour ung picart
Veult tu confesser le placart
Pour gaigner les escutz du prince
Si tu es subject
à la pinse
Prendz ces escuz dorés à mortAllusion probable aux délations qui suivirent les
affaires des Placards en 1534-1535. Voir Denis
Crouzet.
Plusieurs y a qui auront tort
Si l'on veult escouter noz maistres
Encor si l'on eut fait ce presbtre
Bailleur de benediction
Il eut prins absolution
Que tous ces biens faictz par escript
Mon dieu qu'il avoit bel esprit
S'il eust sceu chanter en plain chant
Car c'est injure à ung meschant
De l'appeler homme de bien
N'en parlons plus le tout
va bien
À cueur gentil tout se pardonneLe contexte immédiat nous invite à lire la locution
comme un clin d'œil au président René Gentil[s] dont le procès pour
malversations à commencer en 1537.
Helas qu'il fut bonne personne
De son mesfaict est repentans
C'est dommage qu'ils vivent tant
Peres et meres en ce monde
Car c'est le cas où je me fonde
Qu'enffans en richesses soient mis
Vertu acquis tant d'ennemys
Qu'il fault faire au plaisir des femmes
Ou autrement serez infames
Si vous parlez ne si ce quoy
Je ne crains que Dieu et le
Roy
Et en oultre ung peu davantage
Car de mourir avant son aage
Ce n'est pas pour devenir vieulx
Puis il n'est contraire aux yeulx
Pour les blanchir que la fuméeNouvelle
allusion au bûcher.
Bon jour bon soir ma bien aymée
Je pense à vous sans fin ne cesse
Jamais dessus vous ne me blesse
Vostre bas est assez ouvert
À tous venans est descouvert
Vous estes humble comme ung moyne
Comment amy tu te desmoyne, Huguet.
Et te dispense de bien faire
Sainct Capucin de sainct affaire
A enchevestré l'
Avec ung frere il vous les lye
D'un pochon de drap en leur teste
Veulx tu pas venir à la feste
Quant ma truye se maryra
Quelqu'ung de derriere criera
N'oubliez pas ses beaulx
pardons
Car il fault avoir des bedons
Pour les nonnains de Fontevaulx
Et au descendre des chevaulx
Nous chevaucherons tous sans celles
Tant grassement vivent pucelles
Qui sont soubz madame du trou
Qu'il convient qu'à sainct BalletrouSaint imaginaire
invoqué par Panurge à la fin du chapitre XXV de
Pantagruel: ,
Huchon, 1994, p. 308.
L'on offre sa chandelle royde
Ung sang ouvert chandelle froide
Cela sent son hault aliment
130
Il n'y a homme si clement
Qu'il n'y couvrist au reculler
Puys ung tel feu pourroit brusler
Cil qui trop pres aprencheroit
Ordonner fut qu'il prescheroit
Et cum fustibus et armisLittéralement: .
Seroit au temps en chaize mis
Pour avoir parlé des secretz
Qu'abusez tiennent pour descretz
Ainsi j'instruictz des sinagogues
Ou veulx tu veoir les bonnes morgues
Sinon aux asseurés menteurs
La bonne myne est aux docteurs
Et à Paris les fines
crottescf. dans le même ms.
203 la pièce intitulée les Crottes de
Paris.
Mais il n'y a plus de bigottes
Chacun le faict en bonne foy
Ha tu as prins en vain la loy
Tu sens de loing ton heresie
Or laissons nostre fantaisie
Et me mande des joues meurtries
Qui semblent des pommes pourries
Tant les ont de belles coulleurs
Au fort jamais ung bastelleur
Ne va sans boette et sans triacle
Mais veulx tu pas veoir le miracleCf.
Calvin, Epistre au Roy, IRC (1541)
à propos des adversaires catholiques : , p.
154.
Qui se fera par grandes merveilles
Mahommet a les escrouelles
Par deçà vient querir sante
Vous dictes vray pater sante
Je vous croy bien quant vous mentez
Noz tresoriers sont desmontezDescendus.
Par trop avoir cuisses fourbies
À la dame des troys maries
Tesmoing l'escolle sainct Germain
Où advocatz faictz à la main
Lisent Pantagruel aux damesFrançois Juste fait paraître une nouvelle édition à
Lyon en 1542.
Voylà pourquoy je voys sans blasmes
Corner mes chiens bien fort rigaultSorte d'oiseau.
Mais est il vray qu'un chien clabault
Sine aux despends de l'evesque
Il n'y avoit daignes maisques
Il me parlast RegnaultParler du
nez. devant eulx
Il y a il point de plus beaulx jeulx
Que se cacher en la ruelle
On me la dit dague à ruelle,
Huguet.
Que beaucoup de mal me voullez
Le cul que si bien vous croulez
Est il faict à chault et à sable
À
l'apetit de votre rable
Se dresse la fleur de l'oignon
Si ung jour j'estois champignon
Du grand vicaire aux courtes chausses
Il ne fauldroit que prescher saulses
En une nuit serois ronget, Huguet.
Escript à troys lieues du
Courant à pied sur une mulle
Où jamais femme ne reculle
Quant l'on mect la lame
131
Quant l'on mect la lame en l'arrest
Et ton amy est tousjours prestCf. la
sottie des Menus Propos: , v. 523-524.
À boire ung coup de longue traicte
Mande moy si plus l'on te
traicte
À ton mangé de poys au veau
Car ce pendant à mon chevreau
Je m'en voys luy coupper la teste
Et plus n'en dicts je suis de feste
125
Gron gron du
chant de la grueVers hypométrique qui se présente
immédiatement comme une réponse à la Grue (réf.
n°28) (mss. 201 et 203). L'onomatopée est associée au groin et
évoque la colère. cf. le verbe du vers
16.
Gron gron
à chacun bout de rue, chantait
l'incipit de La Grue.
Gron gron
du pauvre populaireLamentation sur la
rudesse des temps de guerre (voir les vers suivants) mais aussi
lieu commun du discours évangélique et réformé qui fait du
peuple la victime de l'église romaine.
Je ne scay plus que je doys faire
Je veois manger tous mes enffans
Tant que je puys je les deffens
Mais la guerre emporte la paixLa neuvième guerre d'Italie commencée en
1542.
Gron gron d'un tas de marabais, Huguet.
Escervelez comme beaulx dains ou
selon Huguet. La rime dain : mondain
est convenue.
Gron gron des
cardinaulx mondainsSur la curie
romaine perçut comme une cour, voir Antoine Marcourt, Le
Livre des marchans (1544): (A
7r/v)
Gron gron
d'evesques faictz au lictOn pense à
La Grue : (v. 74-76)
Gron
gron qu'au bransler du challit
L'on donne mittre aux gros
asnierscf. Le troisième
coq-à-l'âne de Marot (réf. n°7): (v. 1-4).
Gron gron qu'on
n'a plus de deniersÉcho du motif
central de La Grue.
Gron gron des abus
de ce mondeThématique similaire à
celle de
Il n'y a lieu où l'on ne gronde
Mesmes femmes à leurs marys
T'esbahys tu si je me ris
En escripvant à mon amy ?
Car s'il estoit mort à demy
Encor aurait il fin de rireIronie mordante
quant aux persécutions, renforcée par la réponse de la
rime.
Et vous voyez qu'il n'est martire
Que d'un jaloux par trop scavoir
Combien qu'il ne soyt bon d'avoir
Une langue qui trop confesse
Mais la raison est pour quoy est ce
Que chacun paye ses escotzSa
part.
Quoi que aujourd'huy beaucoup de coqs
Vont à
cheval dessus ung
asnePeut-être une allusion à la mode des coq-à-l'âne
qui fleurissent en cette période.
Si leur peau vault myeulx que bazane, Cotgrave
Elle vault donc celle d'un veau
Voyla ung argument nouveau
Ne prenez ja penne de
l'apprendre
Gron gron d'anprunter sans
rien rendreCf. Espitre de Pasquille de
Rome au Jeuneux de Paris (réf. n°33): , v.
32-33; (v. 34-35) ou bien Jamet#4 (réf.
n°22): , v. 177-178.
Gron gron de ceulx de
La
Rochelle
Gron gron
pour le sel et gabelleLe 26 août
1542 La Rochelle se révolte contre l'extension de la gabelle:
Charles Chabot, sieur de Jarnac, et les troupes du roi sont
contraints de quitter la ville, qui se rendra en
décembre.
Gron gron par toute la
Bretaigne
Ma truye a bien espais la
taigne, Richelet.
Son mal sera examiné
Qui libera nos dominésEn référence
aux moines-prêtres assignés à l'exécution des messes pour la
pénitence du donateur. ,
Le Livre des marchans, édition de
1544.
L'on t'acquictera en baillant
Ung homme n'est il pas vaillant
Quant il est tout armé de peur
Nous parlerons
à
l'empereur
S'il nous faict avoir fain aux
densLocution signalée par Di Stefano, p.
234.
Ou ilz seront mis au dedans
Le chastellet de loyaulté et
cruaulté
Car rien ne vault la loyaulté
Où fut l'oyseau trouvé
sans aesle
Mais diz moy comme se
porte elle
Ceste fille au visaige pasle ?Peut-être une allusion
ironique compte tenu de son âge à Diane de Poitiers, maîtresse
de Henri II, connue pour sa pâleur.
Encor n'est il qu'un jeune masle
Pour travailler en marchandiseAllusion sexuelle.
Et quelque chose que l'on dise
Vous fault il poinct de saulse vertLa sauce du diable, celle de la tromperie.
Le vers correspond littéralement au sixième cri du Sot (v. 79) dans la
sottie Les Cris de Paris, Lyon, 1548.
Et fut il dyable de Vauvert"comme quand on dit le Diable de Vauvert.
On appeloit anciennement Vauverd; en Latin vallis
viridis; le lieu où sont à present les Chartreux de Paris,
comme il paroît par plusieurs Titres anciens, et par ces vers qui se
lisent encore aujourd'huy sur le portaïl de la Court de ces
Chartreux.", Huguet.
Qui eust par tout acquis diffameÉquivoque qui fait entendre "dix
femmes".
Il ne fault qu'une bonne femme
Qui saulvera le bon
126(77)
Qui saulvera le bon larronLuc, XXIII, 40 et s.
Mais je trouve le maistre fort bonVers hypermétrique.
Quant il reunist boys et potence Ironie au sujet des persécutions contre les
réformés.
Sen dessus desoubz la sentence
Sen dessus desoubz à tous coups
Garde toy bien
d'estre secoue
De ces cagotz
à rouge myneRouge car rusés et trompeurs.
Si fault il que l'on destermine
Scavoir si coquuz sont saulvezIronie à propos de la doctrine du
salut.
Car la poulle nous a couvez
Une montjoye de Allusion à la duchesse d'Étampes, visée pour son népotisme. Voir C.
Michon, Les Conseillers de François Ier.
Donnez vous garde des
estats
Voiez comment l'on rompt
la lancePropos misogynes récurrents contre le
pouvoir des favorites du roi.
Habillement tost qu'on se lanse
Au combat pour fendre tetines
Ces gros macquereaulx de crotinesÀ rapprocher du "Decrotatorium scholarium"
dans le répertoire de la librairie Saint Victor (Huchon, 1994, p.
237).
Je croy moy qu'ilz sont tous benis
À deux lieues près
sainct Denis
Il faict mauvais parler françoysAllusion aux traductions en langue
vernaculaire condamnées par l'Église.
Seches bourees coctretz gros boysAssemblages de bois dont la juxtaposition rappelle
la sottie des Cris de Paris (1548): c'est par le
cri (v. 56),
c'est-à-dire fagots de bois, que le Sot interrompt une première
fois la conversation des deux premiers personnages; la sixième
interruption est : (v.
85), comme ensemble de menues branches. On se souvient aussi du
vers 61 de La Grue: .
C'est ung feu de chair et de sang
De veoir ainsi fagotz par rang
Il vouldroit mieulx laisser son poulce
Sur le tetin madame pousse
Il endureroit bien l'endosse
ha garde
toy d'estre en sa fosse
Je croy qu'on n'y a poinct de bien
Mais de benefices combien
Ils sont venduz comme du plombMotif récurrent, dans le sillage de "la
Grue", du commerce auquel se livre Rome.
Il a mangé trop de sablonLe pronom pourrait renvoyer au roi lui-même
ou à l'une des victimes de la duchesse d'Étampes
systématiquement associée au sablon depuis le jeu de mots que la
rumeur attribua à Marot.
Son ventre en est fendu par le bas
Villain venez du hault en
bas
Voullez vous faire ? j'ay du
maistre
Tost vistement par la fenestre
Ouvrez le cul,
gaignez les boys
Fortune a de mauvays abboysTenir quelqu'un en abboy pour dire
,
Furetière.
Car d'un chacun joue à la paulme
Estes vous sain et don
Guillaume
Avez vous faict diette à BourgesNouveau clin d'œil à l'affaire de Guillaume
Poyet qui fut d'abord emprisonné à Bourges. Voir G.
Berthon, 2020.
Debout archers
happez voz vougesVouge:
, Huguet.
Pour prendre d'assault la Bastille
À cul rongneux ung coup d'estrille
C'est parlé en nouvelle mode
À tous les
dyables la grand gode, Corneille, 1694
Qui scait si bien faire souplesses
Je croy qu'elle a pardons aux fesses
Quant tout l'argent s'en va au troncAttaque contre Rome, ou encore contre Anne
de Pisseleu.
Si tu veulx veoir marcher de fronc
Regarde ung peu
las grue
Fy du derriere moreau rue
Et ma truye tant sonnant gronde
Que de cent lieues long à la ronde
J'ouys parler de la pantouflecf. le cinquième coq-à-l'âne de Marot (réf. n°24):
, v.96-99.
Et puys prenez le chat sans
mouffleSans précaution.
Pour descouvrir le poct au laictProbable jeu sur la collusion de deux expressions
et qui peut aussi désigner les
testicules, Di Stefano, p. 488.
Non je n'ay je dis caput dolet
Du martyre de sainct EstienneLe protomartyr fut lapidé pour avoir
provoqué la colère du Sanhédrin, l'assemblée législative des
Juifs à Jérusalem, par son discours (Actes, VII, 2-56). (Actes,
VII, 57-58). Mais il s'agit surtout ici d'un jeu transparent sur
le nom d'Estienne Dolet arrêté en août 1542.
Affin que tous saiges l'on tienne
Noz bons docteurs de BabiloneC'est le tout récent inquisiteur Mathieu Ory qui se chargera des
procès d'Étienne
Dolet.
Qui te mesureront à l'aulneMesurer qqn à son aulne: , Di Stefano.
127
Si tu ne dis la verité
Car tu seroys desherité
Si du pere n'avoys dispence
Ferons tousjours bonne despence
Je ne dis pas
ce que je pense
Quen à noz vignes labourées
Augrat augrat chasse
marees
Qui vandent les rayes
puantes
Si je n'avoys les mains suyantes
Il peult bien estre à desloysir
Cil qui jamays ne sceut rien faire
Mais te pourroys tu jamays taire
Que Margot la grande nonnainCf. au vers 221 de La Grue
dans le même manuscrit 203.
C'est pitié quant vouloir humain
Deffault à cul de volonté
Vray dieu qu'ils sont plains de bonté
Ces bons prelatz
à rouge creste
Sus tabourin tost qu'on s'apreste
Pour dancer quelque hannebanne,
Furetière, 1690. La Bibliothèque Saint-Victor contient le titre
: Les hanebanes des evesques, Huchon, 1994, p.
236.
Car la guerre tient la pavanneDanse que Furetière
décrit ainsi :
Tousjours revient dessus ses pas
Mais ma truye
n'en parle pas
Tu aurais le museau casséAppel à la prudence renouvelé.
Et bien bon temps est trespassé
Laisser fault la vie commune
Et vivre comme de coustume
En delaissant mechanceté
Ha villain tu as crocheté
Les pardons comme desloyalcf.
Antoine Marcourt, Le Livre des marchans,
,
édition de 1544. Puis en 1545 L'epistre de l'asne au
beuf (réf. n°39): , v. 81-83.
Mais le bon dieu il est loyal
Le marchand a la barbe grise
Car tout homme qui se desprise
Se verra dedans la
chauldiere
Aujourd'huy une caignardiere, Huguet.
Qui chauffait sa cuysse au soleil
Sera mise en tel apareil
Qu'on la prendra pour un gros grain, Di Stefano.
Voyla un terrible refrain
Et tout pour mettre au trou ma mye
Si je le fais que la manye
Affin qu'on ne trompe personne
À l'ayde que la cloche on sonne
Le feu la tient au bas du ventre
Mais je vous pry Monsieur le chantre
Chantez pour ces
corps à la busteGlissement qui s'opère par la syllepse sur
feu, du désir vers le bûcher.
Des flajolleurs joueurs de fluste
Sont en court posez bien souvent
La courtisane a beau devant
D'avoir un corps à trente costes
Pour lui tenir les gestes haultes
L'on luy baille bon portemors
Sortez dedans entrez dehorscf. vers 100-101 de La
Grue: .
Ung pied chaussé et l'autre nudLocution mentionnée par Di Stefano, p. 467.
On trouve également dans la sottie des Cris des Paris :
, v.
101-103, p. 181.
Mort bieu tu seras bien
venu
Si tu scays deschanter saline
Devant l'huys de sainct EstienneL'église parisienne
Saint-Etienne-du-Mont?
Comme nos clercs sainct
Innocent, Huchon, 1994, p. 236.
Tant que de moynes plus d'un cent
Sont solliciteurs au palais
Mais q dit on
128
Mais que dict on de cest
anglois
Veult il chevaucher les poissonsC'est-à-dire traverser la Manche.
S'il est ainsi adieu moyssons
Adieu panniers apres vandanges
Le peuple fera la vidangeSyllepse
S'il fault quelques pieces perduire
Pensez qu'un droict
scavent desduyre
Ces conseilliers de vingt-cinq ans
Ils ne sont que trop suffisans
J'ay ung proces plus viel du tierscf. La
Grue: , v.
226-231.
Vous aurez estat voluntiers
Si vous avez argent et bourse
Car plus fault ne prendre la course
Si vous n'estes aymé des dames
Et vous voiez tant de bigames
Danser soulz la harpe de DavidRéférence déjà présente au vers 110 de La
Grue: .
Que Bersabée oncques ne veid
Qu'on l'aymast d'un si gros credit
Je ne scay qu'il en sera dit
Mais je croy bien sans debat nul
Qu'un pesche faict auprès du cul
Il ne fault qu'un pet pour absouldre
La question est pret à souldre
Ce qui est est il pas myen
Encores n'y gaignons nous rien
Si nous n'avons que bien nous face
Ne debvoit il pas Bonifasse
Chasser tous les dyables d'enferSans
doute Boniface VIII à l'origine de la bulle Unam Sanctam du 18 novembre 1302 qui justifiait
l'utilisation par la papauté des armes temporelles en
réaffirmant la théorie des deux épées (Luc 22, 38).
Pantagruel (chap. XXX): ,Huchon, 1994, p. 324.
Mais ce coquin de Lucifer
Est son amy de par sa femme
C'est pour cela que maincte dame
Veult demousrer ung peu maniere
Car une bonne mesnaigiere
A souvent les pieds contremont
Ainsi aurons nous le Piedmont
Par ung appoinctement de vuivre
Tant qu'il fauldra que le tourc vive
Fonldroye gens d'armes cassez
Si blancz scelles en sont passez
Nous ferons feu de courte joye
Sonnant force escuz et monnoye
Vous entrez en religion
Il n'y a point de cession
Au crucifix il fault qu'il baille
Car l'on ne peult faire bataille
Sinon à l'ayde saincte croix
Dis au curé si tu me
croys
Qu'il fault en soict bonne mensonge
Car piperie en rien ne soigne
Sinon livrer de faulce chance
J'ay bien aprins ma basse dance
Pour honnorer ces bons seigneurs
Et fussent ilz freres myneurs
Ilz auront ung coup de jarret
Si est ce qu'en ung cabaret
Il fault boire à la verité
Mais qu'est ce que la verité
De cour ainsi à ton aise
129
Si tu n'estoys prescheur en chaize
Je te prendroys pour ung picart
Veult tu confesser le placart
Pour gaigner les escutz du prince
Si tu es subject
à la pinse
Prendz ces escuz dorés à mortAllusion probable aux délations qui suivirent les
affaires des Placards en 1534-1535. Voir Denis
Crouzet.
Plusieurs y a qui auront tort
Si l'on veult escouter noz maistres
Encor si l'on eut fait ce presbtre
Bailleur de benediction
Il eut prins absolution
Que tous ces biens faictz par escript
Mon dieu qu'il avoit bel esprit
S'il eust sceu chanter en plain chant
Car c'est injure à ung meschant
De l'appeler homme de bien
N'en parlons plus le tout
va bien
À cueur gentil tout se pardonneLe contexte immédiat nous invite à lire la locution
comme un clin d'œil au président René Gentil[s] dont le procès pour
malversations à commencer en 1537.
Helas qu'il fut bonne personne
De son mesfaict est repentans
C'est dommage qu'ils vivent tant
Peres et meres en ce monde
Car c'est le cas où je me fonde
Qu'enffans en richesses soient mis
Vertu acquis tant d'ennemys
Qu'il fault faire au plaisir des femmes
Ou autrement serez infames
Si vous parlez ne si ce quoy
Je ne crains que Dieu et le
Roy
Et en oultre ung peu davantage
Car de mourir avant son aage
Ce n'est pas pour devenir vieulx
Puis il n'est contraire aux yeulx
Pour les blanchir que la fuméeNouvelle allusion au bûcher.
Bon jour bon soir ma bien aymée
Je pense à vous sans fin ne cesse
Jamais dessus vous ne me blesse
Vostre bas est assez ouvert
À tous venans est descouvert
Vous estes humble comme ung moyne
Comment amy tu te desmoyne, Huguet.
Et te dispense de bien faire
Sainct Capucin de sainct affaire
A enchevestré l'
Avec ung frere il vous les lye
D'un pochon de drap en leur teste
Veulx tu pas venir à la feste
Quant ma truye se maryra
Quelqu'ung de derriere criera
N'oubliez pas ses beaulx
pardons
Car il fault avoir des bedons
Pour les nonnains de Fontevaulx
Et au descendre des chevaulx
Nous chevaucherons tous sans celles
Tant grassement vivent pucelles
Qui sont soubz madame du trou
Qu'il convient qu'à sainct BalletrouSaint imaginaire
invoqué par Panurge à la fin du chapitre XXV de
Pantagruel: ,
Huchon, 1994, p. 308.
L'on offre sa chandelle royde
Ung sang ouvert chandelle froide
Cela sent son hault aliment
130
Il n'y a homme si clement
Qu'il n'y couvrist au reculler
Puys ung tel feu pourroit brusler
Cil qui trop pres aprencheroit
Ordonner fut qu'il prescheroit
Et cum fustibus et armisLittéralement: .
Seroit au temps en chaize mis
Pour avoir parlé des secretz
Qu'abusez tiennent pour descretz
Ainsi j'instruictz des sinagogues
Ou veulx tu veoir les bonnes morgues
Sinon aux asseurés menteurs
La bonne myne est aux docteurs
Et à Paris les fines
crottescf. dans le même ms.
203 la pièce intitulée les Crottes de
Paris.
Mais il n'y a plus de bigottes
Chacun le faict en bonne foy
Ha tu as prins en vain la loy
Tu sens de loing ton heresie
Or laissons nostre fantaisie
Et me mande des joues meurtries
Qui semblent des pommes pourries
Tant les ont de belles coulleurs
Au fort jamais ung bastelleur
Ne va sans boette et sans triacle
Mais veulx tu pas veoir le miracleCf. Calvin, Epistre au Roy,
IRC (1541) à propos des adversaires catholiques :
, p.
154.
Qui se fera par grandes merveilles
Mahommet a les escrouelles
Par deçà vient querir sante
Vous dictes vray pater sante
Je vous croy bien quant vous mentez
Noz tresoriers sont desmontezDescendus.
Par trop avoir cuisses fourbies
À la dame des troys maries
Tesmoing l'escolle sainct Germain
Où advocatz faictz à la main
Lisent Pantagruel aux damesFrançois Juste fait paraître une nouvelle édition à
Lyon en 1542.
Voylà pourquoy je voys sans blasmes
Corner mes chiens bien fort rigaultSorte d'oiseau.
Mais est il vray qu'un chien clabault
Sine aux despends de l'evesque
Il n'y avoit daignes maisques
Il me parlast RegnaultParler du
nez. devant eulx
Il y a il point de plus beaulx jeulx
Que se cacher en la ruelle
On me la dit dague à ruelle,
Huguet.
Que beaucoup de mal me voullez
Le cul que si bien vous croulez
Est il faict à chault et à sable
À
l'apetit de votre rable
Se dresse la fleur de l'oignon
Si ung jour j'estois champignon
Du grand vicaire aux courtes chausses
Il ne fauldroit que prescher saulses
En une nuit serois ronget, Huguet.
Escript à troys lieues du
Courant à pied sur une mulle
Où jamais femme ne reculle
Quant l'on mect la lame
131
Quant l'on mect la lame en l'arrest
Et ton amy est tousjours prestCf. la
sottie des Menus Propos: , v. 523-524.
À boire ung coup de longue traicte
Mande moy si plus l'on te
traicte
À ton mangé de poys au veau
Car ce pendant à mon chevreau
Je m'en voys luy coupper la teste
Et plus n'en dicts je suis de feste