Ἐπίκουρος Πυθοκλεῖ χαίρειν. Ἤνεγκέ μοι Κλέων ἐπιστολὴν παρά σου, ἐν ᾗ φιλοφρονούμενός τε περὶ ἡμᾶς διετέλεις ἀξίως τῆς ἡμετέρας περὶ σεαυτὸν σπουδῆς καὶ οὐκ ἀπιθάνως ἐπειρῶ
Épicure salue Pythoclès. Cléon m'a porté une lettre de ta part dans laquelle tu me manifestais une amitié digne de l'intérêt que j'ai moi-même pour toi, et où tu essayais non sans succès de te remémorer les arguments philosophiques qui mènent à la vie heureuse, et où tu demandais que je t'envoie un argumentaire abrégé et bien rédigé au sujet des phénomènes célestes, afin de le mémoriser plus facilement ; car ce que j'ai écrit dans mes autres livres est difficile à mémoriser, même si, comme tu le dis, tu les as constamment sur toi. Quant à moi j'ai reçu ta demande avec plaisir, et elle a suscité en moi de plaisants espoirs.
γράψαντες οὖν τὰ λοιπὰ πάντα συντελοῦμεν ἅπερ ἠξίωσας πολλοῖς καὶ ἄλλοις ἐσόμενα χρήσιμα τὰ
Ayant donc écrit tout le reste j'en viens pour finir à ce que tu as demandé, ces arguments utiles aussi à beaucoup d'autres, au premier chef à ceux qui sont novices dans l'assimilation de la science de la nature, et à ceux qui sont submergés par des activités plus accaparantes que celles du cercle quotidien. Et vraiment, saisis avec grâce ces arguments et, en les gardant en mémoire, parcours-les de façon précise avec les éléments restant dans mon petit abrégé envoyé à Hérodote. En premier lieu donc il faut admettre qu'il n'y a aucun autre but à la connaissance des phénomènes célestes, qu'on les considère comme reliés à d'autres ou pour eux-mêmes, que l'absence de trouble et la confiance ferme, comme dans les autres disciplines.
μήτε τὸ ἀδύνατον
Et il ne faut ni forcer l'impossible ni tenir pour toute chose la même réflexion que celle qui concerne les genres de vie ou la résolution des autres questions de physique, comme : le tout est de nature corporelle et tangible, ou : les éléments sont insécables, et tout ce qui à l'avenant n'admet qu'une seule explication en accord avec les phénomènes ; ce qui n'est pas le cas pour les phénomènes célestes, mais ceux-ci admettent plusieurs explications concernant leur origine et plusieurs catégorisations concernant leur essence en accord avec les sensations.
Οὐ γὰρ κατὰ
Car il ne faut pas pratiquer la science de la nature selon des préceptes vides ou des oukases, mais selon ce que les phénomènes réclament : en effet notre existence n'a pas besoin d'opinions absurdes ou vides, mais de suivre un cours sans perturbations. Tout devient inébranlable quand par le mode d'explication multiple on résout toute chose en accord avec les phénomènes, le discours vraisemblable à leur propos étant convenablement préservé ; mais quand on retient ou rejette ce qui est également en accord avec les phénomènes, alors il est clair qu'on tombe en dehors de toute science de la nature pour sombrer dans le mythe. Des signes de ce qui se passe pour les phénomènes célestes sont apportés par certains des phénomènes proches de nous, qui sont tels qu'on les observe, ce qui n'est pas le cas des phénomènes célestes : car pour ceux-ci il y a différentes explications à leur formation.
τὸ μέντοι
Et certes il faut garder l'image mentale de chaque phénomène céleste et la spécifier selon ceux qui lui sont rattachés, et pour lesquels le fait de se produire de plusieurs façon n'est pas infirmé par les phénomènes qui se produisent près de nous. Un monde est une enveloppe de ciel, contenant des astres, une terre et tout ce qui apparaît, constituant un prélèvement fait à l'illimité
Ὅτι δὲ καὶ τοιοῦτοι
Et le fait que de tels mondes soient infinis en quantité est compréhensible, et le fait qu'un tel monde puisse aussi advenir dans un monde et dans un intermonde, comme nous appelons l'intervalle entre les mondes, dans un lieu en grande partie vide et non dans un large espace absolument vide, comme certains le disent, certaines semences appropriées s'écoulant d'un monde ou d'un intermonde ou de plusieurs, petit à petit s'ajoutant et s'articulant et se déplaçant vers un autre lieu, selon le hasard, et étant arrosées de matière première de façon appropriée, jusqu'à un état d'achèvement et de stabilité, autant que les bases de l'édifice peuvent le supporter.
οὐ γὰρ
En effet il ne faut pas seulement qu'il y ait un agrégat ou un tourbillon dans le vide, où selon l'opinion advient et nécessairement croît un monde jusqu'à ce qu'il en heurte un autre, comme il le dit, lui qui fait partie de ceux qu'on appelle "physiciens". Car ceci est en conflit avec les phénomènes. Le soleil, la lune et les autres astres n'ont pas été enveloppés dans le monde après s'être formés à part
Τὸ δὲ μέγεθος
Quant à la taille du soleil et de la lune et des autres astres elle est aussi grande qu'elle apparaît de notre point de vue,
ἀνατολὰς καὶ δύσεις ἡλίου καὶ σελήνης καὶ τῶν λοιπῶν
Il est possible que les levers et couchers du soleil, de la lune et des autres astres se produisent et par embrasement et par extinction, le milieu ambiant étant de telle sorte, selon chacun des lieux, que ces événements mentionnés plus haut se réalisent ; car rien parmi les phénomènes ne l'infirme. Et ce qui a été mentionné plus haut pourrait aussi se réaliser par apparition au dessus de la terre ou, à nouveau, par dissimulation ; car rien parmi les phénomènes n'infirme ceci. Et pour leurs mouvements, il n'est pas impossible que soit ils se produisent selon le tourbillon de la totalité du ciel, soit, le ciel étant immobile, ils soient emportés au moment de leur lever selon un tourbillon propre, causé par la nécessité depuis l'origine, au moment de la génération du monde.
***
*** par une chaleur excessive selon quelque accroissement du feu se propageant continuellement vers les lieux proches. Les mouvements de retour du soleil et de la lune peuvent d'une part se produire selon une inclinaison du ciel, ainsi forcé à se pencher à certaines périodes ; de même, d'autre part, selon une opposition de l'air ou bien parce que la matière qui leur est toujours nécessaire ayant pris feu immédiatement à côté, elle leur fait défaut ; ou bien aussi, à l'origine, pour ces astres le tourbillon a été tellement enroulé qu'il est mû comme une hélice. Car toutes ces hypothèses et celles qui leur sont apparentées ne contredisent en rien les faits évidents, si quelqu'un sur de telles questions peut toujours, en s'en tenant à ce qui est possible, ramener chacune d'elles à l'accord avec les phénomènes, sans craindre les artefacts aliénés des spécialistes des astres.
Κένωσίς τε σελήνης καὶ πάλιν πλήρωσις καὶ κατὰ
Le vide et le remplissage en retour de la lune peuvent se produire aussi par un renversement de ce corps, et aussi par les configurations de l'air, et encore aussi par une interposition et par tous les modes selon lesquels des phénomènes auprès de nous nous invitent à une explication de ces formes, pourvu qu'on ne rejette pas de façon vide les autres modes d'explication sous prétexte qu'on s'est épris du mode unique, sans avoir prêté attention à ce qui pour l'homme est possible ou impossible à observer, et en désirant de ce fait observer ce qui est inobservable. Et de plus il est possible que la lune ait sa lumière en propre,
καὶ γὰρ παρ᾽ ἡμῖν
et il est possible qu'elle la tienne du soleil. Car on observe auprès de nous aussi beaucoup d'êtres qui ont leur propre lumière, et beaucoup qui la tiennent d'autres êtres ; et rien n'y fait obstacle parmi les phénomènes célestes, si l'on garde en mémoire toujours le mode multiple et qu'on rassemble en même temps sous le regard les hypothèses et les causes qui les accompagnent et si on ne donne pas bêtement de l'importance, en braquant les yeux vers elles, à celles qui ne les accompagnent pas, et si on ne penche pas d'une manière ou d'une autre vers le mode unique. Et l'apparence de visage sur elle la lune, d'une part peut se produire selon la variété de ses parties et aussi selon une interposition, et selon tous les modes observables ayant un accord avec les phénomènes ;
ἐπὶ πάντων γὰρ τῶν
car concernant tous les phénomènes célestes on ne doit pas renoncer à cette façon de chercher. Car si l'on entre en conflit avec les faits évidents, on ne pourra jamais profiter d'une vérittable absence de trouble. Une éclipse de soleil et de lune peut se produire aussi selon une extinction, comme aussi auprès de nous on observe que cela arrive ; ou encore par interposition de quelques autres corps, soit de la terre, soit du ciel, soit d'autre chose de semblable. Et il faut de cette façon rassembler sous le regard les modes appropriés les uns aux autres, et les occurrences simultanées de ces modes, il faut penser qu'il n'est pas impossible qu'elles se produisent.
Ἔτι τε τάξις περιόδου, καθάπερ ἔνια καὶ παρ᾽ ἡμῖν τῶν τυχόντων γίνεται, λαμβανέσθω: καὶ ἡ θεία
Quant à la régularité de la révolution du soleil et de la lune, comme pour certains faits qui se produisent éventuellement auprès de nous, qu'elle soit ainsi comprise : et que la nature divine pour ces choses ne soit jamais prise à partie, mais qu'elle soit laissée absolument libre et dans la plénitude de sa béatitude. Si ceci n'est pas appliqué, toute la recherche explicative concernant les phénomènes célestes sera vidée de son sens, comme déjà cela se produisit pour ceux qui, en ne s'étant pas attaché au mode possible, ont sombré dans un propos vide de sens par le fait de penser que tout advient selon un seul mode, et en rejetant tous les autres modes conformes au possible, emportés vers l'inconcevable, et ne pouvant rassembler sous leur regard les phénomènes qu'il faut appréhender comme des signes.
Μήκη νυκτῶν καὶ ἡμερῶν
La durée variable des nuits et des jours est fonction de la plus grande vitesse et en retour de la plus grande lenteur des mouvements du soleil au dessus de la terre *** en fonction du fait que la longueur des lieux traversés varie, et que le soleil traverse certains lieux plus vite ou plus lentement, comme cela s'observe pour certaines choses auprès de nous, avec lesquelles il faut que nos propos concernant les phénomènes célestes s'accordent. Et ceux qui ne retiennent qu'une seule explication combattent les phénomènes et ont échoué à questionner de quelle manière il est possible qu'ils soient observés par l'homme. Les signes servant de présages peuvent se produire aussi selon des concours de circonstances, comme dans le cas des animaux visibles auprès de nous, et par le fait d'altérations et de changements de l'air ; car ces deux explications ne combattent pas les phénomènes ;
ἐπὶ δὲ ποίοις παρὰ τοῦτο ἢ τοῦτο τὸ
et dans quels cas se produisent-ils de fait de tel ou tel agent causal, il n'est pas possible de le savoir. Les nuages peuvent se produire aussi et se rassembler du fait de la contraction de l'air sous la pression des vents et du fait d'un enchevêtrement d'atomes en cohésion et aptes à réaliser cela, et par le rassemblement de flux venant de la terre et des eaux ; et il n'est pas impossible que selon d'autres modes nombreux les combinaisons de tels corps se réalisent. De ce fait les pluies qui sortent d'eux peuvent avoir pour cause soit leur écrasement, soit leur changement,
ἔτι τε
ou de l'adjonction de vents traversant l'air en provenance de lieux appropriés, une pluie plus forte se produisant à partir de quelques agrégats susceptibles d'en provoquer de telles. Le tonnerre provient, soit d'une tornade de vent dans les cavités des nuages, comme dans nos propres récipients, soit du grondement en eux d'un mélange de feu et de vent, soit de nuages qui se déchirent et se séparent, soit de nuages qui se frottent alors qu'ils sont devenus cassants comme de la glace ; les phénomènes, qu'on les prenne dans leur ensemble ou seulement en partie, invitent à ces explications multiples.
καὶ ἀστραπαὶ δ᾽ ὡσαύτως γίνονται κατὰ
Et les éclairs aussi se produisent de plusieurs manières ; soit que, par frottement et choc de nuages, l'agencement qui cause le feu s'échappe et produise un éclair ; soit du fait de l'attisement de ces corps qui, arrachés des nuages sous l'effet des vents, sont tels qu'ils peuvent provoquer l'éclair ; soit du fait de la pression qui vient de l'écrasement des nuages les uns par les autres ou sous l'effet des vents ; soit du fait de la réunion de la lumière qui s'écoule des astres et ensuite, entraînée par le mouvement des nuages et des vents, passe à travers les nuages ; soit du fait de la disposition à travers les nuages de la lumière la plus subtile ; ou bien des nuages qui viennent du feu se regroupent, et le tonnerre s'en suit, du fait du mouvement du feu ; ou bien du fait de l'embrasement du vent, causé par la violence du déplacement et aussi de la torsion ;
καὶ κατὰ ῥήξεις δὲ νεφῶν ὑπὸ πνευμάτων ἔκπτωσίν τε πυρὸς ἀποτελεστικῶν
ou bien le vent casse les nuages, ce qui fait jaillir les atomes qui provoquent le feu, et cela crée l'image de l'éclair ; et selon encore de nombreuses explications, on se représentera facilement cela, en conservant toujours le lien aux phénomènes et en étant capable de les comparer à ce qui leur est semblable. L'éclair vient avant le tonnerre dans cet entassement de nuages, du fait qu'en même temps que le vent tombe dessus, l'agencement qui cause l'éclair en est arraché, et qu'ensuite seulement le vent en se prolongeant produit le grondement ; ou bien aussi parce qu'ils tombent tous les deux en même temps mais que l'éclair nous arrive à une vitesse plus intense, et le tonnerre après seulement,
ὑστερεῖν δὲ τὴν βροντήν, καθά περ ἐπ᾽ ἐνίων ἐξ ἀποστήματος
comme quand on voit de loin des gens qui frappent quelque chose. La foudre en vient à se produire par des assemblages plus nombreux de vents, et par forte compression et embrasement ; ou par rupture partielle et chute très violente de cet assemblage comprimé et embrasé vers les lieux du bas, la rupture provenant du fait que l'accroissement rend les lieux proches plus denses par l'écrasement des nuages ; ou bien par l'expulsion même du feu qui se déroule, et c'est aussi de cette façon que le tonnerre se produit : le feu ayant grossit, ayant été plus fortement attisé et ayant déchiré le nuage en étant empêché se retirer vers les lieux proches, ce qui advient par l'écrasement mutuel permanent des nuages ; le plus souvent cela arrive contre un sommet de montagne, car c'est là surtout que tombe la foudre.
καὶ κατ᾽
Et c'est selon plusieurs autres modes que la foudre peut encore avoir lieu ; que le mythe seul soit exclus ; et il le sera si l'on infère à propos des réalités cachées en demeurant en accord raisonnable avec les phénomènes. Les cyclones en viennent à se produire aussi selon une descente de nuage en colonne verticale vers les lieux d'en bas ; un vent l'amasse et fortement l'emporte, tandis qu'un autre, extérieur, la pousse sur le côté ; ou aussi selon un vent qui tourne en cercle, de l'air étant poussé de haut en bas ; alors un flux abondant de vents se produit, et il ne peut s'écouler vers les côtés à cause de la contraction de l'air situé autour.
καὶ ἕως μὲν γῆς τοῦ πρηστῆρος καθιεμένου στρόβιλοι γίνονται,
Et lorsque le cyclone atteint la terre, des tornades se produisent
καὶ κατ᾽
Et selon plusieurs autres modes la terre connaît des mouvements de ce genre. Et les vents proviennent soit de quelque chose d'étranger qui, au fil du temps, s'infiltre petit à petit, soit par rassemblement d'une grande quantité d'eau ; et les vents restant se produisent par un petit nombre de corps chutant dans de nombreuses cavités, et par leur diffusion. La grêle se produit par congélation très forte, et fragmentation, lorsque des masses de vents viennent de tous côtés ; ou par congélation moins forte de masses d'eaux et de vents, accompagnée d'une rupture, ce qui à la fois les comprime et les divise, en accord avec le fait que la solidification se fait à la fois par parties et dans l'agrégat complet.
ἡ δὲ περιφέρεια οὐκ ἀδυνάτως μὲν ἔχει γίνεσθαι πάντοθεν τῶν ἄκρων ἀποτηκομένων καὶ ἐν τῇ συστάσει πάντοθεν, ὡς λέγεται, κατὰ μέρη ὁμαλῶς περιισταμένων εἴτε
La forme courbe du grêlon peut venir du fait que ses bords fondent de tous les côtés en même temps et que, au moment de sa constitution, de tous côtés aussi, comme je l'ai dit, il est entouré par parties de façon uniforme de masses d'eau et de masses de vents. La neige se produit parce qu'une eau légère se déverse des nuages du fait de la proportion convenable des canaux, et de la pression et fécondation par les vents des nuages appropriés ; puis cette eau est congelée pendant son déplacement par un environnement très fortement refroidi dans les lieux situés sous les nuages ; ou bien, lorsque cette congélation a lieu dans des nuages ayant une porosité uniforme, l'émission d'éléments aqueux et juxtaposés, sous pression les uns des autres, pourrait se produire ; ces éléments créent une compression à l'origine de la grêle, ce qui arrive surtout au printemps ;
καὶ κατὰ τρίψιν δὲ νεφῶν
ou bien encore, un frottement de nuages congelés pourrait émettre le genre d'agrégat qu'est la neige. Et la neige peut se produire encore selon d'autres modes. La rosée se forme par agrégation les unes sur les autres de gouttelettes venant de l'air, qui sont telles qu'elles provoquent ce genre d'humidité ; ou bien par déplacement soit depuis des lieux humides, soit depuis des lieux qui contiennent de l'eau, dans lesquels la rosée se forme particulièrement bien ; ensuite leur réunion les rassemble au même point, ce qui produit l'humidité, qui fait le mouvement inverse et tombe sur les lieux plus bas, comme on le voit souvent se produire de la même façon près de nous.
Quant au givre il se produit par une sorte de congélation de cette rosée, qui vient d'une atmosphère faite d'air froid. La glace se forme par l'expulsion hors de l'eau des atomes ronds, et l'association de ceux qui sont irréguliers et pointus dans l'eau ; ou bien par l'ajout d'atomes de cette sorte venus de l'extérieur, qui par leur réunion provoquent la congélation de l'eau, dans la mesure où cela expulse les atomes ronds. L'arc en ciel se produit lorsque la lumière du soleil éclaire un air aqueux, ou bien par une adhérence de lumière sur l'air, qui produira les caractères spécifiques des ces couleurs, soit toutes, soit chacune d'elles ; en retour, à partir de ce rayonnement, les parties semblables de l'air prendront cette couleur, comme nous la voyons, du fait de l'éclairage vers ses parties.
τὸ δὲ τῆς περιφερείας τοῦτο
Et son image d'arc de cercle vient de ce que notre vue le contemple de toute part selon une distance égale, ou bien de cette pression subie par les atomes dans l'air ou dans les nuages à partir du même air, qui aboutit à un composé en arc de cercle. Le halo autour de la lune vient de ce que l'air est transporté de toute part vers la lune, ou bien de ce que des flux émanent régulièrement d'elle et que l'air les repousse au point de l'entourer de nuées qui forment un cercle qui demeure entièrement clos, ou bien qu'il repousse de façon symétrique de toute part l'air qui entoure la lune de sorte que son périmètre se matérialise.
ὃ γίνεται κατὰ
t il se produit seulement en partie soit parce qu'il y a été contraint par un flux extérieur, soit parce qu'une chaleur s'est répandu dans des passages appropriés et a abouti à ce résultat. Les comètes se produisent, soit lorsque dans certains lieux, à certains moments, du feu se développe dans certains corps célestes, à la faveur de certaines circonstances ; soit parce que le ciel à certains moments adopte un certain mouvement spécifique au-dessus de nous, de sorte que de tels astres apparaissent ; soit parce que ceux-ci à certains moments s'élancent dans certaines circonstances et vont vers les lieux proches de nous et deviennent visibles. Et leur disparition provient des causes opposées.
τινὰ
Et il arrive que certains astres tournent sur eux-mêmes non seulement parce que cette partie du monde, autour de laquelle le reste tourne, est immobile, ce que certains disent, mais aussi parce qu'un tourbillon d'air les encercle, capable de les empêcher de faire une révolution complète comme les autres ; ou bien encore parce que, dans leurs environs immédiats, une matière appropriée leur fait défaut, mais se trouve dans ce lieu dans lequel nous voyons qu'ils se tiennent. Et il est possible que cela s'accomplisse selon beaucoup d'autres modes, si l'on peut raisonner en harmonie avec les phénomènes. Certains parmi les astres sont errants,
ἐνδέχεται μὲν καὶ παρὰ τὸ κύκλῳ
si de fait se trouvent tels les mouvements qu'ils subissent ; et si certains autres se meuvent avec régularité, cela vient d'une part de ce qu'ils sont contraints dès l'origine à se mouvoir en cercle, de telle sorte que les uns sont transportés selon un même tourbillon régulier, et les autres selon un tourbillon qui connaît des irrégularités ; et cela vient aussi de ce que selon les lieux où ils se portent, dans certains endroits des courants réguliers d'air existent, qui les poussent vers le même lieu, le long duquel ils sont brûlés uniformément, et dans d'autres endroits des courants irréguliers, et c'est ainsi que se produisent les variations observées. Retenir une seule cause pour ces faits, alors que les phénomènes en revendiquent plusieurs, c'est de la démence ; et c'est la manière déraisonnable de ceux qui se livrent à une astrologie vide de sens et assignent dans le vide des causes aux astres, chaque fois qu'ils ne délivrent pas totalement la nature divine de toute tâche.
τινὰ
Certains astres sont perçus comme laissés derrière par d'autres et cela par le fait que parcourant le même cercle ils font leur tour plus lentement ; ou bien aussi par le fait qu'ils se meuvent dans la direction opposée en étant emportés en sens contraire par le même tourbillon ; ou bien par le fait d'être emportés autour de lieux plus vastes, ou de lieux plus petits, tout en suivant en cercle le même tourbillon. Et rendre compte de ces faits par une explication unique est le propre de ceux qui veulent bercer de contes la foule. Les astres dont on dit qu'ils chutent le peuvent soit partiellement par un frottement mutuel, soit par une retombée de matière dont provient une exhalaison de vent, comme aussi nous l'avons dit pour les éclairs ;
καὶ κατὰ
ou bien encore par une réunion d'atomes ignifères, lorsque se produit une convergence apte à cet effet, et par un mouvement là où l'impulsion originelle s'est faite, à la faveur de cette réunion ; ou bien par un rassemblement de vent créant certains amas nébuleux, et s'embrasant du fait de la compression, puis par l'explosion de ce qui l'environne ; et le vent se porte vers le lieu en direction duquel se fait l'impulsion du mouvement. Et il y a d'autres explications profanes pour rendre compte de la réalisation de ces faits. Quant aux présages donnés par certains animaux, ils naissent d'un concours de circonstance. En effet les animaux n'exercent aucune nécessité sur l'arrivée du mauvais temps, et aucune nature divine ne se tient qui surveille les déplacements de ces animaux et qui ensuite accomplit ces présages.
Car si le premier animal venu, si jamais il possède un tant soit peu de grâce, ne saurait tomber dans une telle folie, à plus forte raison ce ne sera pas le cas pour qui possède la béatitude totale. Toutes ces choses, Pythoclès, souviens-t'en ; car elles t'éloigneront fortement du mythe et tu pourras ainsi embrasser mentalement tous les faits du même genre. Et surtout consacre-toi toi-même à l'étude des principes, de l'infinité et des réalités qui leur sont apparentées, et aussi des critères et des affections, et de ce en vue de quoi nous produisons ces raisonnements. Car ce sont surtout ces synthèses qui nous feront embrasser facilement les causes des faits particuliers. Mais pour ceux qui n'en sont pas férus au plus haut point, ils ne peuvent en avoir une synthèse correcte ni se procurer ce en vue de quoi il faut les étudier.
ταῦτα αὐτῷ καὶ περὶ τῶν
Voici ce qu'il pense au sujet des phénomènes célestes.