Transcription Transcription des fichiers de la notice - Jean-Baptiste André Godin aux gérants de La Démocratie pacifique et à l'École sociétaire, 9 mars 1848 Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888) 1848-03-09 chargé d'édition/chercheur Équipe du projet FamiliLettres (Familistère de Guise - CNAM) & Projet EMAN (UMR Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1848-03-09
FG 15 (1)
Godin fait parvenir à ses correspondants un travail de monsieur Cavenne, phalanstérien de Leschelle. Il souscrit un abonnement de trois mois à <em>La Démocratie pacifique</em> au nom de Jacques-Nicolas Moret de Brie-Comte-Robert et envoie un mandat de 8 F à cet effet. Godin communique à ses correspondants ses réflexions sur la situation politique dans le pays : les socialistes à Paris se trompent sur le sentiment de la population ; le peuple des campagnes n'est pas enthousiaste de la révolution et de l'idée de son émancipation prochaine, il est abandonné à lui-même et a faim ; les riches, autrefois apôtres du progrès social sont atterrés et craignent l'explosion des ressentiments du peuple ; Godin s'interroge sur le résultat des élections prochaines, étant donné l'opposition des intérêts des bourgeois et des travailleurs ; les notabilités de Guise se méfient du peuple, aussi Godin songe-t-il à être candidat aux élections par le moyen d'une circulaire. Français Godin fait parvenir à ses correspondants un travail de monsieur Cavenne, phalanstérien de Leschelle. Il souscrit un abonnement de trois mois à <em>La Démocratie pacifique</em> au nom de Jacques-Nicolas Moret de Brie-Comte-Robert et envoie un mandat de 8 F à cet effet. Godin communique à ses correspondants ses réflexions sur la situation politique dans le pays : les socialistes à Paris se trompent sur le sentiment de la population ; le peuple des campagnes n'est pas enthousiaste de la révolution et de l'idée de son émancipation prochaine, il est abandonné à lui-même et a faim ; les riches, autrefois apôtres du progrès social sont atterrés et craignent l'explosion des ressentiments du peuple ; Godin s'interroge sur le résultat des élections prochaines, étant donné l'opposition des intérêts des bourgeois et des travailleurs ; les notabilités de Guise se méfient du peuple, aussi Godin songe-t-il à être candidat aux élections par le moyen d'une circulaire.

9 mars 1848

MessieursMM et amis, * voir à l'astérisque d'autre part

Je vous adresse sous ce pli un travail de monsieur Cavenne de Leschelle, Phalanstérien de mes amis que je recommande à votre attention sans autre but que le sujet qui y est traité.

Veuillez faire un abonnement de trois mois

à la démocratie pacifique quotidienne, je vous remets à ce sujet un mandat de 8 francs au nom de monsieur Moret à Brie comte Robert Seine-et-Marne.

* Combien l'on se trompe à Paris même au sein de la réunion des socialistes sur le sentiment des populations des départements. On croit sous l'impression de l'enthousiasme d'une glorieuse révolution que le peuple des campagnes doit également s'émouvoiraussi être émue à l'idée de son émancipation prochaine. ,Iil n'en est rien. ,A abandonné à lui-même, il attend incertain la suite des événements, en craignant les tortures de la faim.

Que font les riches ? Que font ceux qui naguères se présentaient au peuple sous les apparences comme les apôtres du désir d'un progrès social ou plutôt politique.

Dépassés eux-mêmes d'un siècle dans leurs espérances, ils sont atterrés, ils et se sentent incapables de toute initiative surtout auprès du peuple , dont tant ils craignent l'explosion des ressentiments inspirés par ses la souffrances.

Dans une situation pareille je ne sais comment auront lieu les élections prochaines, du moins dans la partie de département de l'Aisne où je me trouve, car il y a certainement quelques exceptions.

Mais comme cette inquiétude a sa source dans l'opposition de deux intérêts sociaux bien distincts de la société, : l'intérêt de la bourgeoisie et lescelui des travailleurs, je crains bien que cette situation soit trop générale.

J'ai proposé aux notabilités de la ville de Guise l'initiative de sages mesures dans l'intérêt de l'ordre et de la république après délibération ces Messieurs ont décidé qu'il était prudent d'éviter au peuple toute occasion de s'occuper des faits qui s'accomplissent.[ Et c'est parmi ces hommes que nous choisirions nos représentants ! En vérité je me sens en de telles circonstances pousser le désir de proposer ma candidature aux travailleurs par la voie d'une circulaire, car toute propagande orale devient même presque impossible sous l'influence du mauvais vouloir des gens riches qui le plus souvent dispose des lieux publics convenables.