Transcription Transcription des fichiers de la notice - Marie Moret à Edward Vansittart Neale, 20 novembre 1880 Moret, Marie (1840-1908) 1880-11-20 chargé d'édition/chercheur PARIS
http://eman-archives.org
1880-11-20
FG 41 (1)
Marie Moret écrit à Neale pour lui signifier que Godin s'est entretenu avec un certain Hines afin de pouvoir publier dans <em>Le Devoir</em> certaines de ses histoires. Quant à l'<em>Histoire des pionniers de Rochdale</em>, ouvrage de Holyoake, des extraits sont en train d'être constitués par Moret, pour leur prochaine publication en français. Moret demande l'adresse de Holyoake dans le but de lui envoyer des exemplaires du <em>Devoir</em>. Elle évoque la parution d'un article annonçant le Congrès de Newcastle dans le journal. Moret affirme que Godin est heureux que Neale ait traduit son ouvrage <em>Mutualité sociale</em>. Partant du constat d'un durcissement de l'enseignement moral à l'école républicaine, Marie Moret évoque sa conception de l'éducation des enfants au Familistère. Français Marie Moret écrit à Neale pour lui signifier que Godin s'est entretenu avec un certain Hines afin de pouvoir publier dans <em>Le Devoir</em> certaines de ses histoires. Quant à l'<em>Histoire des pionniers de Rochdale</em>, ouvrage de Holyoake, des extraits sont en train d'être constitués par Moret, pour leur prochaine publication en français. Moret demande l'adresse de Holyoake dans le but de lui envoyer des exemplaires du <em>Devoir</em>. Elle évoque la parution d'un article annonçant le Congrès de Newcastle dans le journal. Moret affirme que Godin est heureux que Neale ait traduit son ouvrage <em>Mutualité sociale</em>. Partant du constat d'un durcissement de l'enseignement moral à l'école républicaine, Marie Moret évoque sa conception de l'éducation des enfants au Familistère.

Guise, 20 novembre 1860

Cher Monsieur Neale,

Selon les indications de votre lettre du 11 7bre, M. Godin a écrit à M. Hines pour lui demander l’autorisation de publier dans le « Devoir » celles de vos histoires qui auraient le plus de chances de plaire à des français. M. Hines nous a répondu la plus aimable lettre. Aujourd’hui le Devoir commence cette publication et nous envoyons à M. Hines deux numéros du journal.

Quant à l’histoire des pionniers de Rochdale, nous achevons en ce moment d’en faire les extraits, et nous comptons en commencer prochainement la publication. Seriez-vous assez bon pour nous donner l’adresse de M Holyoake, afin que nous puissions lui envoyer des exemplaires du « Devoir » et lui écrire au moment où nous commencerons cette publication. Nous vous remercions sincèrement à l’avance.

Cher Monsieur, vous aurez pu remarquer que c’est seulement aussi dans le Devoir de cette semaine que nous avons annoncé le compte-rendu du Congrès de Newcastle, en donnant une forte partie de la remarquable préface que vous y avez ajoutée. Cet article a été retardé par des circonstances tout à fait indépendantes de notre volonté.

- Nous espérons que votre “Manuel des coopérateurs” paraîtra bientôt. C’est avec le plus vif intérêt que nous attendons cette publication.

- M. Godin a été profondément heureux de votre empressement à traduire « Mutualité sociale ». Il est fortifiant de se sentir compris, soutenu, aidé par un homme tel que vous.

- Je crains, cher Monsieur, d’abuser de votre temps si précieux avec cette

longue lettre, pourtant il me reste à vous parler d’une question encore.

L’état politique en France rendant un peu plus de liberté à l’enseignement dans les écoles, M. Godin est préoccupé d’initier des enfants du Familistère aux véritables principes de la morale sociale qui peuvent faciliter le développement et la marche de l’association entre travailleurs et patrons.

Il lui est venu en pensée que l’Angleterre étant depuis de longues années entrée dans la pratique de la coopération et quelques unes de ses sociétés ayant des Ecoles avec un programme d’études très complet, il pouvait y avoir en votre pays une chose qui nous manque en France, c’est-à-dire quelque traité élémentaire à la portée des enfants et leur donnant les premières notions de morale et d’économie domestique et sociale.

Vous nous obligeriez donc infiniment, si vous connaissiez quelque bon livre sur ce sujet de nous dire où nous pourrions nous le procurer ? Parmi les brochures de propagande éditées par le « central board », certains ouvrages parais-

-sent traiter de ces questions, mais sans doute ils sont faits au point de vue des hommes, tandis que c’est à des enfants que nous voudrions nous adresser. Néanmoins, comme nous avons à faire l’éducation de gens de tout âge, nous vous envoyons par ce courrier un mandat-poste de7 frs 90 en vous priant de nous faire adresser les ouvrages indiqués sur la feuille ci-jointe.

Pardonnez-moi je vous prie, cher Monsieur, de vous avoir écrit une aussi longue lettre, quand votre temps est si précieux.

Agréez je vous prie, l’assurance de mes sentiments les plus respectueux et les plus dévoués.

Marie Moret