Transcription Transcription des fichiers de la notice - Marie Moret à Antoine Massoulard, 11 septembre 1879 Moret, Marie (1840-1908) 1879-09-11 chargé d'édition/chercheur PARIS
http://eman-archives.org
1879-09-11
FG 41 (2)
Marie Moret remercie Massoulard pour l'article envoyé et s'excuse du délai de sa réponse, dû à la fête de l'Enfance et aux nombreux visiteurs ayant séjourné au Familistère. Réflexion sur la beauté de l'âme des personnes ayant consacré leur vie à l'espèce humaine. Neale a proposé d'intéressantes modifications aux statuts. Marie Moret décrit les améliorations apportées aux bâtiments du Familistère. <span>Elle évoque : des exclusions du Familistère pour « ne garder que les éléments propres à entrer dans l'association » ; l'échec de Léon Godin dans ses études ; Jules Pascaly et le rôle qu'il pourrait jouer au Familistère ; une lettre de Marie Howland qui leur pardonne ce qu'ils ont fait à son texte ; l'abandon du mariage complexe par la communauté Oneida.</span> Elle demande à Massoulard de traduire le très long discours inaugural de James Stuart au Congrès coopératif de Gloucester de 1879, et elle le remercie pour l'article de l'<em>American Socialist</em> qui paraîtra dans <em>Le Devoir</em> de la semaine prochaine. Français Marie Moret remercie Massoulard pour l'article envoyé et s'excuse du délai de sa réponse, dû à la fête de l'Enfance et aux nombreux visiteurs ayant séjourné au Familistère. Réflexion sur la beauté de l'âme des personnes ayant consacré leur vie à l'espèce humaine. Neale a proposé d'intéressantes modifications aux statuts. Marie Moret décrit les améliorations apportées aux bâtiments du Familistère. <span>Elle évoque : des exclusions du Familistère pour « ne garder que les éléments propres à entrer dans l'association » ; l'échec de Léon Godin dans ses études ; Jules Pascaly et le rôle qu'il pourrait jouer au Familistère ; une lettre de Marie Howland qui leur pardonne ce qu'ils ont fait à son texte ; l'abandon du mariage complexe par la communauté Oneida.</span> Elle demande à Massoulard de traduire le très long discours inaugural de James Stuart au Congrès coopératif de Gloucester de 1879, et elle le remercie pour l'article de l'<em>American Socialist</em> qui paraîtra dans <em>Le Devoir</em> de la semaine prochaine.
Guise 11 septembre 187911 7bre 79

J’aurais vol voulu vous remercier, Monsieur, aussitôt que j’ai reçu votre lettre du 2 courantct et l’article traduit par vous avec un empressement si amical.

Mais nos hôtes étrangers et la fête de l’Enfance m’ont absorbée jusqu’aujourd’hui. MonsieurM. Neale nous a quittés hier après-midi ; la veille c’était le départ de MonsieurM. Pagliardini ; l’avant-veille celui de MonsieurM. Fauvety.

Voyez un peu quelle réunion de braves cœurs nous avons eue là pendant quelques jours. Une chose qui m’a déjà frappée me revenait devant eux. C’est que l’homme qui a vieilli dans le dévouement, dans la loyauté, qui a utilisé sa vie au bien de l’espèce humaine se transforme en vieillissant. L’âme est chez lui plus visible que chez le jeune homme et une beauté bien plus réelle que celle de la fraîcheur de la jeunesse est visible chez lui. MonsieurM. Neale avec ses 70 ans, son loyal regard, ses manières toutes de confiance et de bonté m’a émue sous ce rapport. En sa qualité d’avocat et d’homme versé dans les questions d’association, il

nous a proposé de bonnes adjonctions ou modifications aux statuts qui vont enfin partir pour l’impression. On achève la copie qui va servir à ce travail.

La fête de l’Enfance s’est bien passée. La cour du pavillon central reblanchie et repeinte luttait de fraîcheur avec le pavillon neuf. Vous n’avez vu tout cela que terni et je le regrette.

La cour extérieure est aplanie ; les trottoirs en béton s’en détachent nettement ; il n’y a plus trace de charbon. Le pavillon neuf reçoit chaque jour de nouveaux habitants.

Quelques exclusions ont été faites dans les habitants du Familistère ; il ne faut garder que les éléments réellement propres à entrer dans l’association. La mesure a fait son effet.

- Léon Godin a échoué, il faut qu’il renouvelle ses études. Merci de votre souvenir pour lui.

- MonsieurM. Pascaly est plein de bonne volonté ; on n’a guère eu le temps de s’occuper de lui. Je n’en puis donc pas dire grand chose tant qu’on ne l’aura pas vu à l’œuvre. Il va être attaché à la comptabilité de l’association, probablement

- Les grandes écoles nous ont fourni plusieurs candidats, un est resté, que vaudra-t-il ? J’attends pour en parler.

- J’ai reçu une lettre de MademoiselleMad. Marie Howland qui nous pardonne ce que nous avons fait et le trouve bon si cela peut servir plus utilement que son texte original.

- L’américan socialist nous annonce aujourd’hui que la communauté d’Oneida abandonne le mariage complexe. Vous aurez lu cela. Vivront-ils ?

( Puisque vous voulez si bien travailler avec nous, je vous envoie par ce courrier un grand, grand travail qui ne presse pas et que vous ferez à votre loisir.

C’est la traduction de Mr Stuart (Inaugural adress page 9 du Congrès coopératif de Gloucester 1879). Je vous envoie la brochure par ce même courrier.

Ce discours est d’une effrayante longueur vous feriez dès le qui me semble inutile toutes les coupures nécessaires pour en tirer le plus important. Il me paraît être un monument ; et j’avais commencé 

à le traduire, mais j’ai trop d’ouvrage pressant, je n’en puis venir à bout.

MonsieurM. Neale à qui j’ai parlé de ce discours m’a dit qu’on l’avait imprimé à part et qu’on en avait vendu plus de 70 000 exemplaires.

N’allez-vous pas dire, Monsieur, que j’abuse de votre bonne volonté. Je vous prends aux mots parce que je ne doute pas qu’ils disent ce qu’ils disent, mais, vous, n’exécutez pas trop vite un ouvrage que je rougirais ensuite de vous avoir envoyé.

- L’article de l’American socialist va passer la semaine prochaine dans le « Devoir ». Encore et toujours : merci !

- Merci également de vos intéressants détails sur Angoulême. Comment pouvez-vous penser et écrire que je ne dois pas être intéressée aux moments de satisfaction que vous trouvez sur votre voie. J’aurais voulu au contraire suivre mot à mot votre dernière lettre mais et vous prouver combien je me suis attachée aux détails qu’elle contient ; mais je veux que celle-ci parte demain matin et le temps m’oblige à abréger.

Merci de vos renseignements concernant les employés, 

vos indications nous auront été utiles, quoi que nous n’ayons pas à adopter le système.

Je dois oublier quelque chose, mais ce sera alors pour une prochaine lettre. Recevez les cordiales amitiés d’Emilie et de MonsieurM. Godin, le baiser de Marie Dallet et croyez-moi

Votre amie toute dévouée

Marie Moret

PS Comme vous avez bien deviné que cet article de l’American socialist plairait à MonsieurM. Godin et conviendrait au « Devoir ».

- Je ne sais si c’est l’influence du Devoir, mais MonsieurM. Neale est avec nous autant qu’on peut l’être au point de vue de la voie à suivre pour les réformes sociales.

- Nous n’avons que le seul exemplaire que je vous envoie du congrès coopératif de Gloucester ; à cause de cela je vous serai obligée de nous le retourner quand le travail sera fait et d’emmagasiner dans les pages beaucoup de pensées de vous.