Guise Familistère
20 janvier 1886
À Monsieur Emile Zola.
Germinal, pose, avec une vérité terrible, la question de l’exploitation du Travail par le Capital, sans laisser entrevoir autre chose, pour l’avenir, qu’une revendication aveugle et ensanglantée.
Et après ?
Aurait-on détruit le monde, comme le veut Souvarine, s’il ne repoussait pas meilleur, aurait-
on fait un pas ?
C’est avec l’homme tel qu’il est qu’il faut marcher vers le mieux. Que peut-on faire ? Je vous envoie, par ce courrier, les objets suivants :
- Une étude sociale intitulée : Le Familistère, association du capital et du travail.
Là, ce sont des faits datant de plus de 25 ans qui disent ce qu’il est possible de réaliser individuellement pour la solution équitable et
pacifique du problème posé par vous dans Germinal.
- une brochure intitulée : Mutualité nationale contre la misère par l’hérédité de l’Etat, et une autre
- Etude sociale sur le même sujet.
Dans ces deux brochures ce qui est indiqué c’est ce que la nation a de plus pratique à faire pour prévenir la débâcle que vous montrez si éloquemment imminente, dans le cas où nous ne saurions rien faire pour le prévenir.
- Enfin le dernier numéro du journal de notre association Le Devoir, où M. Godin poursuit ses études sur l’Hérédité de l’Etat.
Veuillez agréer, Monsieur, avec mes félicitations pour votre talent, l’assurance de ma considération distinguée
Au Familistère
Guise
(Aisne)