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9 Xbre 1887
Comment vous portez-vous depuis les lettres si affectueuses que vous nous avez écrites les 4 et 8 août dernier ?
Etes-vous enfin délivré, définitivement, des accablants travaux que vous a infligés l’affaire de Brouvelieures ?
Quant à nous les affaires, les visites nous
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ont, de bonne heure obligés à quitter Lesquielles et le mauvais temps, maintenant, nous emprisonne complètement ici.
Je reviens à la question d’intérêts dont s’occupait votre lettre du 8 août. Le sentiment que vous exprimiez en réponse à la question que vous avait posé mon mari, s’est
M. Tisserant
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trouvé absolument d’accord avec ce qu’il pensait , aussi a-t-il agi en conséquence.
- Le devoir du 2 8bre qui vous a porté le compte-rendu de l’exercice 1886-87 vous a fait voir en même temps les quelques petits embarras que les anarchistes cherchaient à créer à l’association.
Nous nous sommes débarrassés des meneurs
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et le calme est revenu sur ce point.
Quant aux attaques d’une certaine presse, elles durent depuis juin dernier, cherchant à semer la désunion, à exciter les rivalités, les découragements, sans y réussir, en définitive.Elles finiront probablement par se lasser.
L’association s’est aussi débarrassée de Barbary, mais il n’a pas pour cela
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quitté Guise ; il y habite attendant.. je ne sais quoi. On dit qu’il s’est fait le séïde d’Emile.
- Quant aux affaires elles ont un peu repris cette année, et toutes choses suivent ici, en général, leur cours normal.
- Nos écoles sont en progrès constant ; Emilie s’y consacre avec l’admirable dévouement
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que vous imaginez
- Notre Jeanne fait toujours le bonheur de toute la famille. La voici plus grande que sa mère !
- André, « notre » André prépare un nouveau volume : « La république du travail » dont le Devoir vous a, depuis le 20 9bre, porté des extraits.
Peut-être n’aurez-vous pas eu le temps de les lire ?
- A vous, maintenant, bien cher ami, de nous
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parler de tous ce qui vous intéresse.
Comment va votre famille ?
Où vivez-vous ? Que faites-vous ?
Que vous semble des perspectives de l’avenir pour notre pays ?
André et Emilie vous envoient leur vive amitié. Jeanne son meilleur souvenir
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et moi les sentiments de la plus chaude affection
a vous
Veuillez présenter nos respects à Madame Tisserant et à Mademoiselle Marguerite que sa gracieuse image est toujours vivante dans nos cœurs.