Transcription Transcription des fichiers de la notice - Marie Moret à Alexandre Tisserant, 9 décembre 1887 Moret, Marie (1840-1908) 1887-12-09 chargé d'édition/chercheur Équipe du projet FamiliLettres (Familistère de Guise - CNAM) & Projet EMAN (UMR Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1887-12-09
FG 41 (3)
Marie Moret demande des nouvelles de son correspondant et s'il est délivré de l'affaire de Brouvelieures. Elle lui raconte que les affaires et les visites les ont obligées à quitter Lesquielles depuis longtemps et que le mauvais temps les emprisonne désormais. Elle évoque sa bonne réponse à une question d'intérêts soulevée par Godin. Elle lui indique que le numéro du 2 octobre du <em>Devoir</em> publie le compte-rendu de l'exercice 1886-1887 de l'Association et traite des « petits embarras que des anarchistes cherchaient à créer à l'Association ». Elle lui explique que des « attaques d'une certaine presse », qui durent depuis juin 1887, cherchent à exciter les rivalités, que monsieur Barbary a été évincé de l'Association, mais qu'il réside toujours à Guise, où les bruits courent qu'il serait devenu « le séide d'Émile ». Elle lui annonce que Godin prépare la rédaction de son volume <em>La République du Travail</em>, dont des extraits ont été publiés dans le <em>Devoir</em> depuis le 20 novembre 1887. Elle lui demande des nouvelles de sa famille et ce qu'il pense de l'avenir du pays. Elle lui transmet les amitiés de Godin (« André ») et d'Émilie Dallet ainsi que le souvenir de Marie-Jeanne Dallet, et elle présente ses respects à madame Tisserant et à Marguerite Tisserant. Français Marie Moret demande des nouvelles de son correspondant et s'il est délivré de l'affaire de Brouvelieures. Elle lui raconte que les affaires et les visites les ont obligées à quitter Lesquielles depuis longtemps et que le mauvais temps les emprisonne désormais. Elle évoque sa bonne réponse à une question d'intérêts soulevée par Godin. Elle lui indique que le numéro du 2 octobre du <em>Devoir</em> publie le compte-rendu de l'exercice 1886-1887 de l'Association et traite des « petits embarras que des anarchistes cherchaient à créer à l'Association ». Elle lui explique que des « attaques d'une certaine presse », qui durent depuis juin 1887, cherchent à exciter les rivalités, que monsieur Barbary a été évincé de l'Association, mais qu'il réside toujours à Guise, où les bruits courent qu'il serait devenu « le séide d'Émile ». Elle lui annonce que Godin prépare la rédaction de son volume <em>La République du Travail</em>, dont des extraits ont été publiés dans le <em>Devoir</em> depuis le 20 novembre 1887. Elle lui demande des nouvelles de sa famille et ce qu'il pense de l'avenir du pays. Elle lui transmet les amitiés de Godin (« André ») et d'Émilie Dallet ainsi que le souvenir de Marie-Jeanne Dallet, et elle présente ses respects à madame Tisserant et à Marguerite Tisserant.

1

9 Xbre 1887

Bien cher ami,

Comment vous portez-vous depuis les lettres si affectueuses que vous nous avez écrites les 4 et 8 août dernier ?

Etes-vous enfin délivré, définitivement, des accablants travaux que vous a infligés l’affaire de Brouvelieures ?

Quant à nous les affaires, les visites nous

2

ont, de bonne heure obligés à quitter Lesquielles et le mauvais temps, maintenant, nous emprisonne complètement ici.

Je reviens à la question d’intérêts dont s’occupait votre lettre du 8 août. Le sentiment que vous exprimiez en réponse à la question que vous avait posé mon mari, s’est

M. Tisserant

3

trouvé absolument d’accord avec ce qu’il pensait , aussi a-t-il agi en conséquence.

- Le devoir du 2 8bre qui vous a porté le compte-rendu de l’exercice 1886-87 vous a fait voir en même temps les quelques petits embarras que les anarchistes cherchaient à créer à l’association.

Nous nous sommes débarrassés des meneurs

4

et le calme est revenu sur ce point.

Quant aux attaques d’une certaine presse, elles durent depuis juin dernier, cherchant à semer la désunion, à exciter les rivalités, les découragements, sans y réussir, en définitive.Elles finiront probablement par se lasser.

L’association s’est aussi débarrassée de Barbary, mais il n’a pas pour cela

5

quitté Guise ; il y habite attendant.. je ne sais quoi. On dit qu’il s’est fait le séïde d’Emile.

- Quant aux affaires elles ont un peu repris cette année, et toutes choses suivent ici, en général, leur cours normal.

- Nos écoles sont en progrès constant ; Emilie s’y consacre avec l’admirable dévouement

6

que vous imaginez

- Notre Jeanne fait toujours le bonheur de toute la famille. La voici plus grande que sa mère !

- André, « notre » André prépare un nouveau volume : « La république du travail » dont le Devoir vous a, depuis le 20 9bre, porté des extraits.

Peut-être n’aurez-vous pas eu le temps de les lire ?

- A vous, maintenant, bien cher ami, de nous

7

parler de tous ce qui vous intéresse.

Comment va votre famille ?

Où vivez-vous ? Que faites-vous ?

Que vous semble des perspectives de l’avenir pour notre pays ?

André et Emilie vous envoient leur vive amitié. Jeanne son meilleur souvenir

8

et moi les sentiments de la plus chaude affection

a vous

Marie Godin

Veuillez présenter nos respects à Madame Tisserant et à Mademoiselle Marguerite que sa gracieuse image est toujours vivante dans nos cœurs.