MeWC
Tours, le 15 Novembre 1870.
Ma bien chère Violette,
Je pense beaucoup à toi et au plaisir que j'aurai de te revoir. Je te promets que cette fois nous nous irons partout, nous verrons tout, nous profiterons de tout, et nous étudierons tout. C'est un grand privilège que d'être à Rome, et il faut être à la hauteur de la situation. C'est à dire, il faut tâcher d'obtenir tout le fruit possible de la de ses innombrables objets instructifs. Tu souriras Je pense, à m'entendre parler ainsi, mais tu dois te souvenir que lorsqu'on est très
préoccupé comme lorsque je l'étais la première année ; il es et surtout lorsqu'on a un examen devant soi, il est impossible de faire des études artistiques. Mais déjà l’hi pendant les quelques semaines que j'ai passé à Rome l'hiver passé, j'ai fais un commencement. J'ai lu Ampère et Gibbon et Corinne. C'est déjà quelque chose. Je te recommande de tâcher d'obtenir une connaissance plus ou moins approfondie des principes de l'art. Surtout de l'architecture et du statuaire. Il faut lire sur ce sujet autant
que possible. Il ne suffit pas de lire les vagues rêveries artistiques de certains auteurs allemands et anglais. - Il faut étudier les styles, savoir reconnaître les détails, en connaître les noms techniques - en même temps qu'il faut faire des progrès dans l'histoire et la biographie des arts.
Nous avons en ville une chambre (où Lord Lyons reçoit ses collègues se appartenant à notre propriétaire) où il n'y a pas mal de livres; entre autres, J'y ai trouvé un volume intitulé - Grammaire des arts du dessin - ce qui correspond à ce qu'en anglais
nous nommerions plastic arts. Savoir l'architecture, la peinture, et la sculpture.- Tâche donc de te procurer en attendant que je te l'apporte - quelque livre analogue.
Adieu ma bien bonne, c'est tout ce que j'ai le temps de t'écrire.
Ton frère dévoué
Eugene