Transcription Transcription des fichiers de la notice - <em>Mythologie</em>, Paris, 1627 - VIII, 09 : De Prothee Conti, Natale 1627 chargé d'édition/chercheur Équipe Mythologia Projet Mythologia (CRIMEL, URCA ; IUF) ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
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1627 Fiche : Projet Mythologia (CRIMEL, URCA ; IUF) ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Paris (France), BnF, NUMM-117380 - J-1943 (1-2)
Français

De Protee.

CHAPITRE IX.

Genealogie de Protee.VOICY vn autre Dieu marin, Protee, fils de Neptun & de la Nymphe Phœnique, ſelon ce qu’en eſcrit Zezes en la 44. hiſtoire de ſa 2. Chiliade, lequel reſidoit en l’iſle de Pharos vers Alexandrie, & eſpouſa Torone partant d’Egypte pour aller à Phlegres prés Palene en Macedoine. De cette Torone il eut Tmyle & Telegon, deſquels Euripide fait mention en ſon Helene. Ces mauuais garçons venus en aage faiſoient cruellement mourir les eſtrangers paſſans : l’inſolence deſquels Protee ne pouuant ſupporter obtint de ſon pere Neptun de retourner en Ægypte : ce que Neptun luy accordant il fit vne cauerne ſous la mer par ouuerture de terre vers Palene, par laquelle il le conduiſit iuſques en Egypte. Cy-deſſus en Hercule, li. 7. chap. 1.Mais Protee ayant entendu qu’Hercule auoit occis Tmyle & Telegon à cauſe des cruautez qu’ils commettoient euuers les paſſans, n’en fut point faſché, pource que c’eſtoient de mauuais garnemens ; ny n’en fut aiſe, pource que c’eſtoient ſes enfans, ſelon ce qu’en eſcrit Theopompe au 8. liure de l’hiſtoire Grecque. Xanthippe eſcrit en l’hiſtoire de Lydie, qu’aucuns croioient que Protee fuſt fils de l’Ocean & de Tethys. Ses enfans.Euripe dit qu’il eſpouſa Pſamathe, de laquelle il eut fille & fils, Theonoé & Theolymen : plus trois autres filles, Cabere, Rhetie, & Idothee, laquelle lors que Menelas eſtoit en doute & crainte de ſon retour au pays, detenu en Egypte plus longuement qu’il n’euſt deſiré, luy conſeilla de ſe veſtir de fraiſches peaux de Veaux marins auec ſes cõpagnons, & que deſguiſez en tels animaux ils ſe couchaſſent par- my eux, & fiſſent ſemblant de dormir, lors que ſur le midi Protee ſe retirant à l’abry auoit accouſtumé de s’endormir au milieu de ſes Veaux : & comme il ſeroit endormy, qu’ils ſe ſaiſiſſent & retinſſent à toute force, quoy qu’il ſe transformaſt en diuerſes figures, iuſqu’à tãt qu’il fuſt reuenu à ſa premiere forme : & qu’alors comme grand Prophete de Neptun, il leur prediroit leur auenture. Car on dit qu’ores il ſe deſguiſoit en beſte, tantoſt en arbre, tantoſt en rocher, tantoſt en oiſeau, tantoſt en ſerpent & autres eſpeces, pour plus aiſément deceuoir ceux qui s’adreſſoient à luy deſireux de ſçauoir les choſes à venir : mais pour en auoir raiſon, il le faloit ſurprendre, & le garrotter pieds & poings ; lors il reprenoit ſa forme naturelle, & annonçoit le futur à ceux qui l’en requeroient. Ainſi l’enſeigne Homere au 4. de l’Odyſſee, expliquant le conſeil d’Idothee, dont voicy la teneur :

Raconte maintenant les embuſches Deeſſe, Les deſtours de ce Dieu remply d’ans, ſa fineſſe, Afin que ie n’y ſois mal-auiſé ſurpris : Car ce ſeroit à l’homme vn deſſein entrepris Follement de cuider obtenir la victoire Sur les Dieux encernez d’vne eternelle gloire. Cela dict, ie me tais ; puis la Nymphe reſpond : Ie te dy vray, mon hoſte, à cela me ſemond Mon eſſence diuine : Alors que ſa carriere A my-couru des cieux la lampe iournaliere, Ce vieil Dieu ſe retire au riuage marin, Sous l’aure du Zephir, ayant le chef & crin D’vn noir broüillas voilé : luy hors, ſes deux paupieres Il ferme ſous le ſomme en des creuſes taſnieres. Les Veaux marins, ſans pieds hors de la mer iſſans, Viennent d’vn doux ſommeil leur chef aſſopiſſans Autour de luy ſoufflans des nareaux l’eau marine. Ie te mettray parmy quand l’Aurore argentine Les eſtoilles aura chaſſé par ſes rayons. Or ſouuien toy choiſir trois de tes compagnons, Garnis par deſſus tous d’eſprit & de courage. Oy donc l’art cauteleux de ce Dieu remply d’aage, Il nombre en premier lieu tous ſes marins troupeaux, Et les compte par chefs, s’il trouue tous ſes Veaux, Il ſe veautre parmy, comme faict en la plaine Vn berger au milieu de ſes beſtes à laine. Außi-toſt qu’endormy vous l’aurez apperçeu, Ne faillez courageux le prendre à ſon deçeu, Le lians fort & ferme auecque dure chaines, Et le tenans ſerré, quoy que d’empriſes vaines Il s’efforce à tous coups eſchapper de vos mains ; Il ſe tranſmuera deuant vos yeux humains En diuers corps : tantoſt en ſerpent, dont la queuë Balayere la terre, & tantoſt en eau bleuë, Et tantoſt vous l’orrez comme feu craqueter : Mais tenez le, & plus fort taſchez à l’arreſter. &c.

Orphee l’appelle principe de toutes choſes, & le plus ancien de tous les Dieux, & dit qu’il tient les clefs de la mer, & preſide ſur toutes choſes comme eſtant le principe de la nature vniuerſelle, ainſi qu’il appert en cet hymne.

Ie reclame Proté, de la plaine marine Qui gouuerne les clefs, autour de l’origine De ce Tout qui ſçait bien transformer le ſujet Et matiere ſacree en maint & maint projet : Venerable, diſcret, plein de ſageſſe adextre, Qui ſçait tout ce qui eſt, qui fut & qui doibt eſtre.

Chariot de Protee attelé de Veaux marins.Les Anciens le deſcripuent porté ſur vn chariot tiré par des Veaux marins, leſquels Virgile au 4. des Georgiques appelle Cheuaux à deux pieds :

Vn deuin de Neptun, Protee au bleu viſage, Au Carpathien, goulfe habite, qui porté Sur le dos des poiſſons, & dans vn char monté Par cheuaux double-pieds conduits à trauers l’onde, Va meſurant l’azur de la grand’mer profonde.

Amours de Protee.Les Latins l’ont appellé Vertumne, d’vn mot ſignifiant tourner & changer, à cauſe de tant de diuerſes formes, eſquelles il ſe changeoit à ſon plaiſir, toutefois d’autres diſent qu’il fut ainſi nommé pour auoir deſtourné le lac de Curce dedans le Tybre. On dit qu’il ayma Pomone Deeſſe des iardins : & pour cet effect il ſe transfigura vn iour en vieil homme, & entra dans les iardins d’icelle, luy conſeillant par pluſieurs raiſons de ſe ioindre à luy par mariage. Mais voyant que par ce moyen il ne faiſoit pas bien ſes beſongnes, il oſta le maſque de vieillard, & prit forme d’vn ieune homme. Alors la Nymphe admirant la beauté d’iceluy, ne fit pas beaucoup de reſiſtance à l’effort qu’il luy voulut faire. Pic Roy des Latins fut auſſi amoureux de Pomene ; dõt ſa femme Circé ialouſe le trauſmua en vn oyſeau, qui de ſon nom fut dit Pic-verd, ſuiuant la Metamorphoſe d’Ouide au 14. liure. Voila ce que les Anciens nous apprennent de Protee ou de Vertumne : eſpluchons maintenant leur intention.

¶Ils font Protee fils de Neptun ou de l’Ocean, & le prennent pour cette vertu de l’air que ſuiuant l’auis des Stoïciens on appelle Iupiter, & qui paſſe & penetre par tout, Liur. 2. chap. 1.comme il appert au diſcours de Iupiter ; car le plus prochain air ſe fait d’eau ſubtiliee & reſoulte en iceluy. Que Protee la nature de l’air, par le temperamen duquel toutes creatures naiſſent, & d’où toutes creatures, tant plantes qu’animaux, puiſent le commencement de leur eſtre, ilt ſemble qu’Homere le demonſtre au 4. de l’Odyſſee, diſant :

Il prend en premier lieu la forme & le regard D’vn lion cheuelu, puis d’vn fier leopard, Puis d’vn grand porc, & puis d’vn ſerpent traine queuë, Puis d’vn arbre branchu, puis d’vne eau froide-bleuë, Puis brille comme feu.—

Protee premier exiſtant.Car ſelon que l’air eſt eſchauffé ou diſpoſé, d’vne meſme matiere s’engendrent ou arbres ou animaux, ou bien cette meſme matiere ſe conuertit en elemens, ce que les Anciens ont entendu par tant & ſi diuers changemens de formes, veu que Protee ne ſignifie autre choſe que premier exiſtant : car toute matiere exiſte en l’entendement premier qu’auoir forme, & ne demande que d’eſtre miſe en beſongne & receuoir quelque forme par l’operation de nature. C’eſt pourquoy Protee a le bruit de ſe changer en tant de figures ; car de penſer qu’aucun homme ſe ſoit iamais peu transfigurer en tant de façons, ce ſeroit à faire à vn niais ou idiot. Neantmoins il ſemble que Lucian au Dialogue du Nauire, tienne que Protee ait eſté vn homme fort bien entendu en la marine, diſant : Il eſtoit tant admirable en ſon art ; comme diſoient ceux qui ont nauigé auec luy, & tant exercité ſur mer qu’il ſembloit meſmement ſurmonter Protee. Diodore Sicilien au 2. liure refere toutes ces tranſmutations de Protee à la couſtume que les anciens Roys d’Ægypte auoient de s’orner le chef, pour vne decoration & plus grande maieſté, par maniere d’vne deuiſe, de certains gueulards de Lyons, Pantheres, Tigres, Ours, Taureaux ou Dragons ; quelquefois d’arbres, auec vne caſſolete de feu pleine de parfums odorans. Ce qui les amenoit à plus de reuerence & de reſpect voire à vne ſuperſtition & eſpece d’idolatrie enuers leurs ſubjets. Ceſt ce qui donna matiere de dire que Protee Roy d’Ægypte, regnant du temps de la guerre de Troye, ſe transformoit en toutes les eſpeces qu’il portoit ſur ſa teſte. On le qualifie du nom de gardien & paſtre des Veaux marins, pource qu’il regnoit ſur quelques coſtes de la mer : ioint que les Anciens appelloient leurs Roys & Princes, paſteurs des peuples. Inſtruction aux Princes.Car le Prince ne doit pas eſtre moins curieux du ſalut que l’vtilité de ſes ſuiets : & celuy qui n’a ſoing que de tondre ou eſgorger ſon troupeau, ne merite pas le nom de paſteur, mais bien de loup & de brigand. Car les richeſſes des ſuiets ſont comme des oſtages, qui de crainte de les perdre retiennent les citadins en leur deuoir & ſubjection. En ſomme la richeſſe des ſuiets eſt la richeſſe de leur Prince. Et toute ville en laquelle les biens ſont ſi mal partis, qu’il n’y en a que bien peu qui les poſſedent, eſt d’autant plus expoſee à la violence de ſes ennemis ; pource qu’outre l’enuie & les haines inteſtines, il y a beaucoup de difference à combattre pour autruy, & prendre les armes pour la defenſe de ſon bien : comme ainſi ſoit qu’vn chaſcun ſe montre tres-ardent defenſeur de ſes commoditez particulieres ; mais pour autruy l’on chemine aſſez laſchement en beſongne ; & perſonne n’eſtime que ſa patrie ſoit là où il ne poſſede non plus de biens que les eſtrangers. D’autre part, il eſt appellé paſtre des Veaux marins, d’autant que ſes ſubiects eſtoient voiſins de la mer & fort bons nageurs. Prothee Comedien.Au reſte Lucian au Dialogue de la dance cuide que Prothee ait eſté quelque Comedien & ioüeur de farces, qui ſceuſt ſi bien ioüer tous perſonnages, que ſe déguiſant en toutes façons, il contrefiſt tout ce qu’il vouloit ; de ſorte que par la viſteſſe & agilité de ſes mouuemens, il imitoit l’humeur & couleur de l’eau, & la ſubtilité des flammes, la fierté du lyon, l’ire du leopard, & le doux ſiffler des arbres ; en ſomme tout ce que bon luy ſembloit. Toutefois Prothee n’a pas eu tout ſeul la reputation de ſe déguiſer ainſi en toutes figures, mais auſſi Neree, Thetis & Meſtre fille d’Eriſichthon Theſſalien, Voyez liure 5. chap. 14.laquelle apres que ſon pere eut mangé tout ſon vaillant par la famine qui par punition diuine luy rongeoit inceſſamment les inteſtins, ſe transformoit en quelque beſte ou autres corps que ſondit pere vouloit, lequel la vendoit pour ſubuenir à ſa faim : puis venduë ſe deſroboit d’entre les mains de l’acheteur, & s’en retournoit à ſon pere pour eſtre reuenduë à vn autre. Pareillement Periclymen, fils de Neree & de Polymele, & frere de Neſtor, obtint de Neptun cette grace, de ſe pouuoir transfigurer en tel corps qu’il voudroit. Mais comme Hercule aſſiegeoit la ville de Pyle, il le tua, transformé en mouche, que Pallas luy veint montrer. Ce qu’Heſiode declare en tels vers :

Le fier Periclymen, auquel iadis Neptune Guide-mer, fit ce don & heureuſe fortune, De ſe muer touſiours par changemens nouueaux. Außi void-on par-fois que parmy les oyſeaux Il ſe forme en oyſeau, & par-fois en abeille, Quelquefois en fourmy (cas digne de merueille) Il prend vne autre-fois l’habit d’vn froid ſerpant, Et ſe faict voir aux yeux comme vn dragon rempant. Il eut d’autres faueurs leſquelles ie ne nombre : Mais le commencement de ſon mortel encombre, Qui luy ferma les yeux d’vn eternel treſpas, Veint de l’aduertiſſement & conſeil de Pallas.

Empuſe auſſi (que l’on dit auoir eſté de ces loups-garoux & eſpouuẽtaux nocturnes, n’ayant qu’vn pied) eut cette vertu de ſe transformer à ſon plaiſir : de laquelle Ariſtophane és Grenoüilles, & Epicharme és Nopces de Hebé, diſent qu’elle ſe deſguiſoit ainſi que bon luy ſembloit ; en bœuf, en mule, en chien, en plante, en vipere, en pierre, en mouſche, en tres-belle femme : Bref en toutes telles figures qui luy venoient à gré.

Autres opinions touchans Prothee.Les autres, entre leſquels eſt Antigone Caryſtien és Dictions, diſent que Prothee fut vn homme tres-ſage, qui eſcriuit beaucoup de traittez de la philoſophie, des plantes, des pierres, de la nature des beſtes, de la mutuelle mutation des elemens, & comme toutes creatures tirent d’eux leur cõmencement, leſquels croiſſans deuiennent, ou arbres, ou herbes ou animaux. Voilà pourquoy Prothee eut le bruit de ſe tranſmuer en tant d’eſpeces. Il eut auſſi la reputation de Deuin, parce qu’il prediſoit beaucoup de choſes pour l’obſeruation des eſtoilles, & longue experience des affaires de ce monde. Virgile eſt de cette opinion au 4. des Georgiques :

—Ce Deuin peut connoiſtre Tout ce qui eſt, qui fut, & qui doit encor eſtre.

Les autres croyent que Prothee par art magique ſe transfiguroit és formes ſuſdites. Les autres, que c’eſtoit vn homme ayant la langue ſi bien penduë, qu’il pouuoit par ſon beau dire encliner les hommes quelque part qu’il vouloit ; & que pour cette raiſon le bruit courut de luy tel que nous auons ouy. Prothee, patron de l’homme ſage.Quant à moy ie croy que Prothee fut vn homme ſage (ſi ainſi eſt qu’il en ait eſté de ce nom) employant les dons & graces de ſon eſprit pour entretenir les hommes en amitie, paix & concorde, appointer les differends & querelles qui pouuoient ſuruenir entre-eux, accoiſer les troubles de leurs eſprits, façonner leurs mœurs, & leur apprendre à s’accommoder diſcretement à tous euenemens humains, ou bien que pour le moins les Anciens nous ont voulu laiſſer en la perſonne d’iceluy vn exemplaire du comportement de l’homme ſage. Car qui ne ſçait bien qu’il n’y a choſe ſi neceſſaire, ſoit pour l’adminiſtration ciuile, ſoit pour l’ordinaire frequentation des hommes, que de pouuoir accommoder ſon eſprit, & aux rencontres du temps & ſaiſons, & aux humeurs & complexions des perſonnes auſquelles on a affaire ? il faut donc que le Sage, pource que tous ne ſuiuent pas vne meſme vacation, ny ne prennent plaiſir à meſme exercice, s’inſinuë en l’amitié des perſonnes par diuers deſguiſemens, & ſe ſerue de diuers moyens au maniment des affaires d’eſtat, d’autant que de pluſieurs euenemens les vns requierent que le iuge y apporte de la clemẽce, les autres de la ſeuerité. Voyla comme il faut entendre que Prothee ſe conuertit parfois en feu, parfois en eau ; tantoſt en arbre fruictier, & tantoſt en cruelle beſte, à cauſe des ſalaires & ſupplices de la iuſtice. Toutefois cette Fable ne touche pas ſeulement les amitiez & les gouuernemens ciuils ; mais beaucoup plus le deportement general de la vie humaine, d’autant qu’il n’eſt pas touſiours queſtion de n’auoir autre ſoing que de ſe bien gorger ; ny ne faut auſſi touſiours mener vne vie également auſtere : mais diſcerner les ſaiſons propres à l’vne & à l’autre façon de viure ; comme ainſi ſoit que choſe violente & forcee n’eſt iamais durable. I’eſtime donc qu’ils n’ont voulu dire par telles fabuloſitez autre choſe que ce qui meſme a eſté dict par l’Oracle, Rien trop, attendu que le ſalut & duree de toutes choſes conſiſte en mediocrité & moderation. Quant aux contes que l’on faict de Periclymen, il faut ſçauoir qu’ils taxent le goulfre inſatiable de l’auarice de ceux qui iouyſſans chez eux de toutes les commoditez & richeſſes qui ſe peuuent deſirer, non contens toutefois, courent à gueule-bee apres celles d’autruy, & n’eſpargnent fraude ny fauſſeté pour les enuahir.