Des Parques.
LEs Anciens ont tenu les Parques pour Deeſſes tres-puiſſantes, qui tinſſent en leur ſubiection toutes creatures ; & les ont dictes filles de Iupiter & de Themis, d’autãt que ſelon la doctrine des Pythagoriciens, qui tenoiẽt que les ames ne fiſſent que paſſer de corps en corps, Dieu deſpartoit de chacune ame tel corps & telle condition que meritoit la premiere façon de viure qu’il auoit ſuiuy : ou parce que Dieu par ſa ſageſſe recompenſoit vn chacun ſelon ſes merites, ou de ſalut, ou de ſupplice. Et d’autant que les Anciens ignoroient la cauſe de cette diuiſion,, ils croyoient que tout ſe maniaſt à l’appetit du deſtin, ou ſelon l’ordonnance des Parques. Ainſi donc les plus ſages d’entre-eux enſeignans par cauſes inconnuës, que rien ne ſe paſſoit ſinon par la prouidence de Dieu, ont laiſſé leur poſterité heritiere de cette tradition touchant les Parques.