ET pour montrer que ce n’eſtoit pas ſeulement durant cette vie ; mais aprés la mort auſſi, qu’vn chacun receuoit le ſalaire de ſes bien-faits, ou la punition de ſes malefices, & que rien ne s’accompliſſoit que Dieu n’en determinaſt ; ils eſtablirent des Iuges aux enfers pour faire vne exacte recherche de la vie que chacun auroit mené, & en prononcer tel arreſt qu’ils trouueroient eſtre raiſonnable. Car il n’eſtoit pas conuenable que les ames ſortiſſent des Enfers pour r’entrer en d’autres corps ſelon leurs merites, ou qu’elles fuſſent ſalairiees aprés leur mort ſans auoir eſté premierement iugees ; & pour ce faire trois Iuges furent deputez, leſquels pource que tous pechez eſtoient curables ou incurables, veniels ou mortels, ils commandoient qu’on emmenaſt les ames gueriſſables en vn certain lieu, iuſques à ce qu’elles fuſſent ſuffiſamment purgees des taches & ſoüilleures qu’elles auoient attiré de leurs pollutions humaines. Mais celles qui par la contagion de leurs forfaits eſtoient atteintes d’vlceres incurables, ils les faiſoient ietter