De Pallas.
EN aprés pour faire entendre qu’outre ce que la prouidẽce & vertu de Dieu regit par ſa ſageſſe tout l’Vniuers, il auoit auſsi departi quelque partie de prudence aux hommes ; comme ainſi ſoit qu’il aide & benit touſiours les diligens & ſages, ils ont enſeigné que la ſageſſe eſtoit choſe tres agreable à Dieu, & pour le mieux exprimer, ont dict qu’elle eſtoit fille de Iupiter ſans mere, veu que Dieu ſeul eſt veritablement ſage, & les hommes ſeulement par quelque ſemblance. Pour declairer la force de ſageſſe, ils l’ont introduite nee toute armee : d’autãt que le ſage ne s’eſtonne d’aucune iniure de fortune, & ne tiẽt cõte de l’iniquité des hommes ; ains ſurmonte toute ſorte de difficultez par conſeil & patience, mettant toute ſon eſperance en Dieu. Et par ce que le commencement de ſageſſe c’eſt la crainte du Seigneur : ils ont dit qu’elle auoit defaict & mis en route les Geans, qui meſpriſans & profanãs, le ſeruice des Dieux immortels, s’eſtoiẽt eſleuez alencontre de Iupiter : car toute ſageſſe humaine ſe deuoiant de la volonté de Dieu, eſt damnable, vaine & de nul effect, attendu que le ſeul homme de bien & ſage eſt fauori de Dieu.