Des Faunes.
ET pour retenir les hommes en leur deuoir, & les rendre affectionnez à la vertu & integrité de vie, ils forgerent vne diuinité de Faunes, de Syluains, & de Nymphes Oreades, ou mõtagnardes, touſiours preſts & appareillez pour le ſecours des paſtres & laboureurs, & ſoulager en partie les calamitez des gents de village. Car apres auoir enſeigné qu’on ne pouuoit rien commettre ny aux champs, ny és montagnes, ny és plus eſpais halliers des foreſts, que Dieu n’en euſt la connoiſſance ; ils adiouſterent puis apres à cette creance, que la clemence de Dieu n’abandonnoit iamais les gents de bien en leurs afflictions, mais les ſecouroit par tout & en tout temps : ioint que l’on ne pouuoit ny conſeruer ny accroiſtre les fruicts ou portees des arbres ou du beſtail ſans l’aſſiſtance & la benediction de Dieu.