Transcription Transcription des fichiers de la notice - <em>Mythologie</em>, Paris, 1627 - X [91] : De Meduse Conti, Natale 1627 chargé d'édition/chercheur Équipe Mythologia Projet Mythologia (CRIMEL, URCA ; IUF) ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1627 Images : BnF, Gallica
Paris (France), BnF, NUMM-117380 - J-1943 (1-2)
Français

De Meduſe.

LEs Anciens pour montrer combien la conſtance eſt neceſſaire à l’encontre des plaiſirs charnels, depeignent Meduſe pour la plus belle femme du monde, qui par ſes doux yeux & ſes agreables attraits allechoit en apparence tous ceux qui la voyoient ; mais elle les transformoit puis aprés en pierres, Minerue luy ayant donné cette damnable vertu pour la rendre odieuſe à vn chacun, apres qu’elle eut pollué ſon temple auec Neptun ; parce que tous hommes enclins à la volupté mettent aiſément en oubly l’honneur & reuerence deuë à Dieu, foulent ordinairement aux pieds tout droit d’humanité & de charité, & deuiennent inutiles à toutes actions honorables. Les autres veulent dire que cette Fable tend à deprimer l’orgueil & l’arrogance des ſuperbes ; d’autant que Meduſe fut bien tant outrecuidee que de defier la Deeſſe en la beauté de ſes cheueux : car ceux qui ſont entachez de ces vices-là, meſpriſent & les hommes & les Dieux. C’eſtoit doncques vn aduertiſſement pour gouuerner & refrener l’incontinence, temerité & arrogance ; pource que Dieu venge rigoureuſement tels vices. Auſſi Meduſe ne perdit pas ſeulement ſa belle blonde cheuelure, mais auſſi par le conſeil & aſſiſtance des Dieux Perſee fut ſuſcité, qui luy trencha la teſte.