D’Oreſte.
ET pour donner à cognoiſtre à toutes perſonnes, que rien n’afflige tant la vie humaine que de ſe ſentir coulpables en ſa cõſcience de beaucoup & de griefues offenſes commiſes, & d’en attendre à toutes heures la punition ; ils ont laiſſé par eſcript que les Furies ſe preſentoient inceſſamment deuant les yeux d’Oreſte, leſquelles armees de brãdons & de torches ardentes luy faiſoiẽt cruelle guerre. Car il n’y a rien de plus facheux, ny de plus preſſant pour eſmouuoir & troubler l’eſprit, que la ſouuenance des pechez commis par le paſſé : au contraire rien n’a telle efficace pour apaiſer l’ame & luy donner repos & tranquillité, que l’aſſeurance d’integrité & d’innocence de vie.