MAis afin que nous deuinſſions ſobres, temperez, prudens & gens de bien, les Anciens, nous ont faict ſçauoir que iamais vn meſchant homme ne demeure impuny, car iaçoit que Dieu differe quelquefois ſa vengeance, ſi eſt-ce qu’il l’exerce d’autant plus aſprement ; c’eſt ce que la Fable de Narciſſe explique. Car ſi quelqu’vn ſe glorifie trop, ou de ſa beauté ou de ſes moyens, ou de la nobleſſe de ſa race, ou de ſa puiſſance, & ne reconnoiſt que telles graces ne luy viennent que de la liberalité de Dieu : par ſon imprudence il faict qu’elles luy tournent à dommage ; tout ainſi que les meilleures viandes tour-