Tournant de la Marine
.Mon cher
Votre affectueuse lettre m’a fait le plus grand plaisir. Je rentrais, justement, d’un voyage assez fatigant chez les Pinzuti et j’ai eu, dans l’île qui me devient chère, la joie de trouver tout de suite la poignée de main épistolaire d’un Corse pour lequel j’éprouve la plus vive sympathie.
C’est un beau pays, votre
Malheureusement, l’admirable baie de
Alors, vous voilà dans l’Administration !
Ne soyez pas trop dur pour mes frères, les bons réacs, qui sont d’excellents bougres, je vous l’assure. Je sais que vous êtes un terrible extrême-gaucher mais cela ne retire rien à mon amitié pour vous, si gentil quoique radical-socialiste.
Du reste, les hommes politiques, c’est de la blague. Dans notre pays, nous sommes tous des frères, pas si ennemis qu’on le croit, - malgré les imprécations dont les vaincus chargent les vainqueurs. Il y aura une réconciliation nationale plus tôt qu’on ne croit.
Je vous envie de pouvoir aller assister au mariage du cher ami
dégoûté la noce avec ma tête d’homme « qui cherche toujours la porte de sortie ».
Il est triste d’être incivilisé à ce point, mais je n’y puis plus rien : je suis trop vieux ! En vous remerciant encore de votre lettre si cordiale, je vous serre bien affectueusement la main.
Votre ami,
JOHN-ANTOINE NAU
Je vais écrire au copain