Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de John-Antoine Nau et Yette Nau à Toussaint Luca, 24 janvier 1913 Nau, John-Antoine<br /> 1913-01-24 chargé d'édition/chercheur Nguyen, Théo (renseignement de la fiche) Laboratoire LISA ; EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1913-01-24 Texte de Nau : collection privée
Collection particulière, Eugène F.-X. Gherardi.
Deux lettres du couple Nau, adressées à Leca Ange Toussaint, écrites sur une même feuille. <br /> Madame Nau demande au destinataire d'aider la famille Mallaroni à obtenir une pension.<br /> Monsieur Nau réfère au destinataire comme étant son futur facteur, celui-ci étant à l'époque commis des postes à Monaco, et appuie la demande de sa femme. Français Deux lettres du couple Nau, adressées à Leca Ange Toussaint, écrites sur une même feuille. <br /> Madame Nau demande au destinataire d'aider la famille Mallaroni à obtenir une pension.<br /> Monsieur Nau réfère au destinataire comme étant son futur facteur, celui-ci étant à l'époque commis des postes à Monaco, et appuie la demande de sa femme.
Portovecchio 24 janvier 1913
Cher Monsieur,

Vous nous avez offert si gentiment votre aide en Corse, que je viens en toute confiance après mon mari, vous demander un service pour des compatriotes à vous.

Il y a, près de chez moi, un ménage, (l'homme a servi les Douanes) la femme est toujours malade. Ils ont sept enfants, tous des garçons : l'aîné a 25 ans, il est malade et à leur charge.

De constitution trop faible, il a été refusé au service militaire.

Le dernier enfant a trois ans. ces voisins ont du pain tout juste, et encore !

Je croyais qu'un ménage qui avait sept garçons avait une petite pension.

Voici le nom du mari : Mallaroni Jacques, andré, ancien douanier, à Porto-Vecchio.

Je vous serais reconnaissante cher Monsieur, si vous pouviez faire obtenir faire à la famille Mallaroni la pension à laquelle je crois qu'elle a droit

Veuillez agréer, l'expression de mes sentiments les plus sympathiques

Yette Nau
Mon cher ami,

Allons bon! Voilà ma femme qui veut couper l'herbe sous le pied de mon futur facteur, lequel m'adresse justement aujourd'hui ses états de service calligraphiés sur une cartepapier. (Je vous transmets ci-joint la carte.)

Je n'en veux pas tant aux Mallaroni qui sont de bons voisins et des gens très intéressants, très honnêtement et dignement mistouflards, mais mon futur facteur est aussi un type d'un patriotisme des plus édifiants. Allons-nous, ma femme et moi, devenir des chefs de bande de partisans et nous flanquer des coups de schiopetta, elle au nom des Mallaroni et moi au nom de Pierre Valli ?

Nous avions assez de Balésistes et Caïtucolistes, ici, - et apparaissent les Vallistes et les Mallaronistes !

Nous devenons bien embêtants, n'est-ce pas ?

Mon cher ami, mais songez (pour nous pardonner) que nous sommes des Pinzuti qui essayons de travailler pour des Corses.

Ne nous en veuillez pas et agréez la forte et affectueuse poignée de main de votre reconnaissant ami,

John Antoine Nau

dit Giovanni-Antone Navetti

Sous-Corse de 3e classe.

(Vous remarquerez que j'ai déjà monté de trois classes, le Pinzuti inculte et nouvellement débarqué n'ayant droit qu'au titre de sous-Corse de 6e classe.)

Et dire que je ne vous ai pas remercié de tout coeur pour tout ce que vous voulez bien faire pour Pierre Valli!! Mais je vous en sais un gré infini.