Vous nous avez offert si gentiment votre aide en Corse, que je viens en toute confiance après mon mari, vous demander un service pour des compatriotes à vous.
Il y a, près de chez moi, un ménage, (l'homme a servi les Douanes) la femme est toujours malade. Ils ont sept enfants, tous des garçons : l'aîné a 25 ans, il est malade et à leur charge.
De constitution trop faible, il a été refusé au service militaire.
Le dernier enfant a trois ans. ces voisins ont du pain tout juste, et encore !
Je croyais qu'un ménage qui avait sept garçons avait une petite pension.
Voici le nom du mari :
Je vous serais reconnaissante cher Monsieur, si vous pouviez faire obtenir faire à la famille
Veuillez agréer, l'expression de mes sentiments les plus sympathiques
Allons bon! Voilà ma femme qui veut couper l'herbe sous le pied de mon futur facteur, lequel m'adresse justement aujourd'hui ses états de service calligraphiés sur une cartepapier. (Je vous transmets ci-joint la carte.)
Je n'en veux pas tant aux
Nous avions assez de Balésistes et Caïtucolistes, ici, - et apparaissent les Vallistes et les Mallaronistes !
Nous devenons bien embêtants, n'est-ce pas ?
Mon cher ami, mais songez (pour nous pardonner) que nous sommes des Pinzuti qui essayons de travailler pour des Corses.
Ne nous en veuillez pas et agréez la forte et affectueuse poignée de main de votre reconnaissant ami,
dit Giovanni-Antone Navetti
Sous-Corse de 3e classe.
(Vous remarquerez que j'ai déjà monté de trois classes, le Pinzuti inculte et nouvellement débarqué n'ayant droit qu'au titre de sous-Corse de 6e classe.)