SEPTIESME EPISTRESeptiesme Epistre. D'Ouoù vient cela, ieje vous pry, d’ouoù viẽtvient cela, que plus ieje me veulx cõpoſercomposerdécider à tenir mes amours ſecrettessecrettes, plus ieje les voy diuulguéesdivulguées &et esparſesesparses parmy vnun peuple ? D’ouoù vient encores cela, ieje vous ſuplysuply ma dame, que plus mõmon entendement ſese trãſ portetransporte &et paßionnepassionne pour vous, plus ieje me trouuetrouve deſnuédesnué, plus vnun peuple va preſumantpresumant qu'il y ait marteltourment en ma teſteteste : &et au cõtrairecontraire vous preſumezpresumez que le deffault de mes propos vienne d'vnun deffault d'amitié. Et ſisi parauẽturepar aventure il eſcheteschet que mon esprit ſese viuifievivifie par la ſaffretésaffretévivacité de voſtrevostre œil, entrez ſoudainsoudain en ſoupçõsoupçon que ce plaiſirplaisir me ſoitsoit cauſécausé par vneune autre, qui m'ait fait plus de faueurfaveur que voſtrevostre cruauté ne m'octroye. O eſtrangetéestrangeté de mon ſortsort ! Quel train voulez vous que ieje tiẽnetienne ? voulez vous que touſiourstousjours ieje parle ? ma deſmeſuréedesmesurée paßionpassion me le deffend. Voulez vous que touſiourstousjours ieje me taiſetaise ? voſtrevostre œil, voſtrevostre face, vos façõsfaçons quelquefois ne le veulẽtveulent pas : Mais s’il vous viẽtvient plus à plaiſirplaisir que ieje me taiſetaise, ou que ieje parle, et qu'en l'vnun ou l'autre me vouliez eſtablirestablir loy, faites ma dame, faites, que les paßiõspassions qui vous ſontsont parfois repugnãtesrepugnantes, et s'enuahiſſentenvahissent de vous, n'eſchangẽteschangent en rien vos manieres : &et lors cõmecomme ieje croy vous verrez, qu'à la meſuremesure et proportiõproportion de voſtrevostre clair ſoleilsoleil, mes façõsfaçons gayes ſese reiglerõtreigleront, cõmecomme la fleur de la Soucie à la ſuytesuyte de ce grand Soleil qui eſclaireesclaire par tout ce monde.