Transcription
Transcription des fichiers de la notice - 1555_<em>J'ay remarqué l'an, le jour, et la place_</em>[Sonnet IV]
Pasquier, Étienne
1555
chargé d'édition/chercheur
Lagnena, Michela
PARIS
http://eman-archives.org
1555
Sonnet IV
I'J' ay remarqué l'an, le iourjour, &et la place,Écho de Pétrarque : « Benedetto sia 'l giorno, e 'l mese, et l'anno / et la stagione, e 'l tempo, et l'ora, e 'l punto, / e 'l bel paese, e 'l loco [...] » ; « Que béni soit le jour, et le mois, et l'année, / et la saison, le temps, et l'heure et le moment, / et le pays joli, le lieu […] » (Pétrarque, Le Chansonnier, éd. Pierre Blanc, Paris, Classiques Garnier, 2014, première partie (2), sonnet LXI, v. 1-3, p. 144-145). Que me trouuãttrouvant vis à vis de ton œil Tu declinas1610 : enclinas vers moy ton doux acueil, EmbelliſſantEmbellissant d'vnun taint rouge ta face. O cieux aſtrezastrez, ô terre quelle grace, IeJe t'en apelle en teſmoingtesmoing (ô ſoleilsoleil) Qui lors ialouxjaloux te bruniſſantbrunissant de dueil, Dans le couuertcouvert des nues prins ta traceLe motif de la beauté de la dame capable d'éclipser le soleil vient de Pétrarque : « les yeux sereins, les cils étincelants, / la bouche belle et angélique, de perles / emplie, et de roses, et de douces paroles, / qui font trembler autrui d'étonnement, / et le front, les cheveux, qui à les regarder / en été, à midi, éclipsent le soleil » ; « Ainsi donc je m'éveille pour saluer l'aurore, / et le soleil qui l'accompagne, et plus cet autre / dont je fus ébloui en jeune âge, et suis ore. / Je les ai vus quelque jour tous les deux / ensemble se lever, / en même instant, même heure, / l'un éclipsant les astres, et l'autre le premier » (Pétrarque, Le Chansonnier, op. cit., première partie (4), sonnet CC, v. 9-14, sonnet CCXIX, v. 9-14, p. 338 et 364). Il s'agit d'un topos particulièrement récurrent dans les recueils pétrarquistes français de la Renaissance, à partir de la Délie de Maurice Scève : « Si Apollo restrainct ses raiz dorez, / Se marrissant tout honteux soubz la nue, / C'est par les tiens de ce Monde adorez, / Desquels l'or pur sa clarté diminue » (Maurice Scève, Délie : objet de plus haute vertu, op. cit., première partie, dizain CXXIV, v. 1-4, p. 61). : Tout le vermeil eſtoitestoit en elle &et moy : O dieu moteur d'vnun reciproque eſmoyesmoy, Ne permetz point que d'vneune ſottesotte honte Elle ſese ſoitsoit en ce taint conuertieconvertie : Mais fais Amour que l'ardeur qui nous dontedompte Nous ait vnizuniz en ceſteceste ſimpathiesimpathie.1610 : Nous nous soyons en ce teint convertis, / Mais que d’humeurs semblables assortis / Nous l’ayons fait par l’ardeur qui nous domte.