Deux ans y àa, ma dame, que ij'apris
De t'adorer à touſiourſmaistousjours mais l'adreſſeadresse,
Deux ans y àa que ſoubssoubs toy ma deeſſedeesse
IeJe proſternayprosternay humblement mes eſpritsesprits.
Deux ans y àa : onc pourtant ieje ne pris,
Bien que rauyravy, en moy la hardieſſehardiesse,
De te conter l'angoiſſeuſeangoisseuse deſtreſſedestresse,
Dont pour toy ſuissuis martirement ſurprissurpris.
O vous amants de meilleure fortune,
Qui embraſſantsembrassants chacun vostre chacune,
Vous emparez du doux fruit de plaiſanceplaisance !
Que ſisi ſanssans plus l'heur m'entr'ouuroitouvroitla bouche,
Pour t'auiſeraviser du mal qui moins me touche,
Ce me ſeroitseroit comme leur iouyſſancejouyssance.