Transcription Transcription des fichiers de la notice - [s.d._Corrozet_<em>LAGP_</em>Ptxt] Épître dédicatoire Villiers, Philippe Hubert de (traducteur) s. d. chargé d'édition/chercheur Lagnena, Michela Michela Lagnena, Université Ca' Foscari et Université Sorbonne Nouvelle & Projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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s. d. Projet Pasquier Amoureux ? (Michela Lagnena, Anne Réach-Ngô, Magda Campanini) ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Paris (Fr), Bibliothèque nationale de France, 8-Z-16195
<p style="text-align: justify;">Dans la première partie de cette épître dédicatoire, Philippe Hubert de Villiers acquiert la bienveillance de Martin de la Herbaudiere, en louant ses qualités. Ensuite, il fait allusion à son projet : « faire Françoys [...les] douloureux escrits des Amans passionez, qui furent premierement Tuscans ».  Philippe Hubert de Villiers traduit le premier livre des <em>Lettres amoureuses</em> de Parabosque et ce faisant contribue à la diffusion de l'œuvre du scripteur italien dans le circuit éditorial de l'époque. Le traducteur s'adresse notamment aux  « Dames Françoyses » et met l'accent sur l'utilité des lettres rassemblées, capables de « mouvoir » et de « rapporter quelque soulagement [...aux] amoureux martyre[s] » de ces dames. Il privilégie ainsi un public féminin et définit la lettre comme un moyen efficace permettant comme le dit Pasquier dans la <a href="https://eman-archives.org/Pasquier-amoureux/items/show/61">première</a> de ses<em> Epistres </em>de « donner telle consolation que tout miserable s'ordonne ».  </p> Français <p style="text-align: justify;">Dans la première partie de cette épître dédicatoire, Philippe Hubert de Villiers acquiert la bienveillance de Martin de la Herbaudiere, en louant ses qualités. Ensuite, il fait allusion à son projet : « faire Françoys [...les] douloureux escrits des Amans passionez, qui furent premierement Tuscans ».  Philippe Hubert de Villiers traduit le premier livre des <em>Lettres amoureuses</em> de Parabosque et ce faisant contribue à la diffusion de l'œuvre du scripteur italien dans le circuit éditorial de l'époque. Le traducteur s'adresse notamment aux  « Dames Françoyses » et met l'accent sur l'utilité des lettres rassemblées, capables de « mouvoir » et de « rapporter quelque soulagement [...aux] amoureux martyre[s] » de ces dames. Il privilégie ainsi un public féminin et définit la lettre comme un moyen efficace permettant comme le dit Pasquier dans la <a href="https://eman-archives.org/Pasquier-amoureux/items/show/61">première</a> de ses<em> Epistres </em>de « donner telle consolation que tout miserable s'ordonne ».  </p>

Au Seigneur Martin de la Herbaudiere, Secretaire de Madame, Ma-dame la Duchesse de Nevers, Hubert Philippe de Villiers. S.

Il ne fut onq' que la gentillesse et courtoisie ne rendissent aymable à vous la personne en qui elles se retrouvent : et croy que ce soyent les deux choses du monde qui peuvent mieux ennoblir et illuster [illustrer] ceux, lesquels sont tant favorisez du Ciel, que de s'en pouvoir acoster, et dont les esprits sont dignes de les recevoir. Ainsi (monsieur et amy) taisant icy ce-que voz vertus manifestent assez, je lairray à penser à ceux qui, comme moy les admirent, combien vostre honnesteté ha gaigné sus moy. De tant pourray-je bien dire, qu'elle ne me laisse chose, par laquelle je m'en puisse bonnement aquiter. Ce qui ne m'apporte petite fascherie : car de tant plus s'acroit en moy [A2r°] le desir, quand moins je me trouve le pouvoir de recognoistre par effect la grandeur de vostre merite en mon endroict. Toutesfois l'affection grande que j'ay d'y satisfaire, en partie, m'a tant peu commander, que je me suis senty volontairement forcé en recognoissance d'iceluy, de vous presenter (puisque je ne peux mieux) ces Lettres amoureuses : me faisant à croire, que l'addresse n'en sera que bienseante, à qui voudra considerer voz gentiles qualitez. Et s'il estoit ainsi qu'on peust persuader la vehemence d'une bonne affection par une grande parade de parolles : asseurez-vous qu'elles ne me defaudroyent : et mesmement pour monstrer, que je ne vous eusse fait offre d'un tel subject, si je ne l'eusse senty digne de vous, et tel que bien difficilement s'en trouveroit un autre, qui se peust parangonner à iceluy. Mais quictant cette curiosité à ceux-là, dont l'effect gist plus à langager, qu'autrement : je me tiendray à ce peu : tant à cette occasion, comme pour ne confondre au chaos de telle matiere. Et bien que j'eusse encor envie de m'arrester à la poursuitte d'icelle, j'en serois detourné par les aigres cris, et plainctes amoureuses des Amans passionnez : lesqueiz je voy me fai- [A2v°] re signe, supplier, et adjurer de traduire, et faire Françoys leurs douloureux escrits, qui furent premierement Tuscans : afin que les Dames Françoyses en ayent l'intelligence avec la lecture, pour les mouvoir (sinon à mercy) au moins à compassion, qui leur tournera (comme ils esperent) à tres-grand hoeur : estimans qu'ils pourront par là rapporter quelque soulagement à leur amoureux martyrePhilippe Hubert de Villiers accorde un poids significatif à la visée édifiante des Lettres amoureuses de Parabosque. En revanche, dans la version originale du volume, l'auteur insiste moins sur la portée didactique des lettres que sur le plaisir de la lecture en langue vernaculaire (voir Lettere amorose di M. Girolamo Parabosco, Venise, G. Giolito de Ferrari, 1545, f. A2r°). . À Dieu. [A3r°]

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