Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Pierre Abraham à Jean Paulhan (15 mars 1935) Abraham, Pierre (1892-1974) 1935-03-15 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1935-03-15 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Pontigny - 15.3.35

Mon cher ami – décidement c'est impossible de quitter l'amas de ces manuscrits. J'en reçois ce matin – un entre autres – qu'il me faut d'urgence insérer dans un chapitre avant son départ pour Paris et l'imprimerie. Deux jours – au moins – de travail inattendu, en "rabiot" du reste (chapitre refait remanié par l'auteur et qui exige un déplacement complet du reste). Je viens – il est 14h. vous êtes ma onzième lettre depuis ce matin – d'écrire un mot à Schlumberger pour m'excuser auprès de lui de ne pas être des vôtre demain. Excusez-moi vous aussi, voulez-vous ? Et merci encore d'avoir pensé à me demander de venir.

Je serai donc à Paris en tous cas le 25, peut-être un ou deux jours avant. Je voudrais bien pouvoir vous voir et bavarder avec vous, soit avant ce 25, soit après. Voulez-vous que je vous téléphone sitôt arrivé à Paris – c'est le plus simple.

Pour la nouvelle, j'y ai encore refléchi. Decidément la publication séparée m'apparaît comme un manque de courage : je veux dire, de foi dans l'avenir. Je n'ai pas le droit de manquer de foi, vis à vis de L. M. Sans doute trouvera-t-il cet été, malgré tout, les semaines nécessaires au mûrissement de son recueil, et les nouvelles pourront-elles paraître groupés, sans mon intervention cette fois – ou avec une intervention allégée.

Donc, et d'un commun accord, suspendons toute la question de publication. Si, comme je le souhaite, vous n'en avez pas parlé, je vous demande comme un service de conserver un entier silence, et sur la nouvelle, et sur les circonstances qui m'ont conduit à vous la présenter. Enterrons toute l'histoire. Le printemps – tout neuf ce matin – nous apprend que les choses vivaces, même enterrées, rescupissent La suite de la lettre est écrite sur le côté gauche et le haut de la page en position verticale un jour. Que ceci serve donc d'épreuve pour la vitalité de la nouvelle et des autres. Et croyez-moi, Madame Paulhan et vous, bien fidèlement votre ami

Pierre Abraham

Votre lettre de l'autre jour, à laquelle je repense, m'a fait causé beaucoup de bien, merci – Et je ne vous ai jamais raconté quelle surprise j'avais eue en découvrant ici dans la collection de Commerce un article de vous sur les proverbes à Madgascar que j'ai dévoré et que j'ai beaucoup aimé.